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w w w . l a r e v u e d e s a f f a i r e s . o r g TRIBUNE LIBRE Sér ie 3 - N° 49 du 24 au 30 Novembre 2010 - © BEMCD - La Revue des A ffaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2 Éditorial Le Pacte mondial pour l'emploi, une voie de sortie Page 3 International Le rythme de la reprise économi- que mondiale ralentit, selon l'OCDE Page 12 AFRIQUE L’Afrique peut-elle aller vers de nouvel- les industries ? ASIE La Chine menacée par les déséquili- bres mondiaux AMERIQUES Etats-Unis : la Fed ouvre en grand les vannes du crédit OCEANIE Australie : hausse surprise du principal taux directeur EUROPE Hermès et LVMH dans une longue guerre de positions Observations… Risque de blocage pour l'économie américaine après la victoire des Républicains... À La Loupe... La rigueur britannique se dessine : ghettos urbains, musées sur la paille... Sur le Fil… G20 : l'Europe va mettre la Chine face à ses respon- sabilités dans la stabilité de l'économie mondiale Au Bout du Fil… Colis suspects : UPS et FedEx suspendent leurs livraisons en provenance du Yémen Page 9 L'Emploi, priorité de la Nouvelle Mondialisation

La Revue des Affaires N°49

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Actualité économico-financière chaque jour et une sélection hebdomadaire globale d'outils d'appréhension et de compréhension du fonctionnement des relations internationales, de l'économie, des finances et des entreprises du monde

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Page 1: La Revue des Affaires N°49

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Série 3 - N° 49 du 24 au 30 Novembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2

Éditorial Le Pacte mondial pour l'emploi, une voie de sortie

Page 3

International Le rythme de la reprise économi-que mondiale ralentit, selon l'OCDE

Page 12

AFRIQUE

L’Afrique peut-elle

aller vers de nouvel-

les industries ?

ASIE

La Chine menacée

par les déséquili-

bres mondiaux

AMERIQUES

Etats-Unis : la Fed

ouvre en grand les

vannes du crédit

OCEANIE

Australie : hausse

surprise du principal

taux directeur

EUROPE

Hermès et LVMH

dans une longue

guerre de positions

Observations…

Risque de blocage pour l'économie

américaine après la victoire des

Républicains...

À La Loupe...

La rigueur britannique se

dessine : ghettos urbains,

musées sur la paille...

Sur le Fil…

G20 : l'Europe va mettre

la Chine face à ses respon-

sabilités dans la stabilité

de l'économie mondiale

Au Bout du Fil…

Colis suspects : UPS

et FedEx suspendent

leurs livraisons en

provenance du Yémen

Page 9

L'Emploi, priorité de la Nouvelle Mondialisation

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Série 3 - N° 49 du 24 au 30 Novembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2

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Éditorial Focus Sur le fil À La Loupe À La Une INTERNATIONAL AFRIQUE ASIE AMERIQUES & CARAÏBES OCÉANIE EUROPE POLEMIQUE UNE SEMAINE EN BOURSE Les Echos de la Semaine. OBSERVATIONS TENDANCES ETUDE DE CAS HUMANITAIRE Au Bout du Fil

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Photo Couverture « A La Une »

© AFP /

Un employé travaille dans une usine Olympia.

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Série 3 - N° 49 du 24 au 30 Novembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2

lieu d'être", avait aussi indiqué le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui est égale-ment le Président de l'Eurogroupe ou le forum des Ministres des Finances de la zone euro. "�ous pensons que les taux change ne doivent pas se caractériser par une volatilité excessive et qu'ils doi-vent refléter les données économi-ques fondamentales", avait-il ajouté lors d'une conférence de presse à l' issue du sommet de Bruxelles. De nos jours, l'inquiétude grandit au niveau mondial face à l'atmosphère de "guerre des changes" entre gran-

L es chefs d'Etat et de gouver-nement européens ont exhor-té les grands pays dans le

monde à "éviter" une guerre des monnaies, dans un texte adopté ven-dredi 29 Octobre 2010 pour le Som-met du G20 qui s’est déroulé à Séoul. L'Union européenne y "souligne la nécessité d'éviter toutes les formes de protectionnisme et d'éviter d'engager des mouvements de taux de change visant à gagner des avantages com-pétitifs à court terme", selon la décla-ration, adoptée à l'issue d'un sommet de deux jours à Bruxelles. "Je crois qu'une guerre des monnaies n'a pas

Sur le Fil...

G20 : les dirigeants de l'UE appellent à éviter une guerre des monnaies

des puissances pour affaiblir leurs devises respectives afin d'exporter davantage et de mieux résister à la crise économique. Au moment où plusieurs pays d'Asie, comme le Japon ou la Chine, sont accusés d'empêcher leurs monnaies de trop s'apprécier, voire d'encourager leur repli, afin de doper leurs exportations et leur croissance économique, la situation fait craindre une course aux dévaluations compétitives, comme au début des années 1930 lorsque la Grande-Bretagne avait enclenché un tel mouvement au niveau mondial, accélérant alors la crise. Alors que les déséquilibres des mon-naies menacent la reprise mondiale, les Européens ont récemment tiré la sonnette d'alarme face au niveau élevé de l'euro, qui pourrait saper leur timide reprise en pénalisant leurs exportations. Ils ont également appelé encore la Chine à une appréciation "significative" de sa monnaie et s'in-quiètent aussi de la sous-évaluation du dollar. Quant aux États-Unis, ils sont soup-çonnés de se satisfaire pleinement de voir le billet vert fondre, car cela stimule leurs exportations au moment où la croissance du pays patine.

© La Revue des Affaires Source : AFP

péens. "La question est posée par exemple de la stabilité monétaire. Si chacun de ces pays, je pense à la Chine en particulier, veut tenir sa place, qui est l'une des plus impor-tantes dans le monde, à la table des grands acteurs, à coup sûr cela crée une responsabilité pour elle sur le plan de cette stabilité", a-t-il poursui-vi. "En tout cas, du côté européen, nous aurons des difficultés à accep-ter d'être la variable d'ajustement de manière durable", a prévenu M. Bar-nier qui s'exprimait en français. Il a également soutenu l' initiative de la France qui veut mettre le système monétaire international à l'ordre du jour de sa présidence en 2011 du groupe des pays riches et émergents du G20, dont l'Union européenne est l'un des membres. "Je crois que les dirigeants du G20, précisément la future présidence du G20, a raison de poser cette question de la stabilité monétaire", a-t-il indiqué. "�ous voulons le dialogue sur cette ques-tion, nous voulons la réciprocité dans l'accès à nos marchés. �ous devons

L e Commissaire européen aux Services financiers Michel Barnier avait prévenu ven-

dredi 29 Octobre 2010, lors d'une conférence à Washington, que l'Euro-pe allait mettre la Chine face à ses responsabilités dans la stabilité de l'économie mondiale au sein des discussions du G20. "Je recommande que nous ayons, Américains et Euro-péens, un dialogue clair, régulier avec les grands pays émergents. �ous avons beaucoup de raisons d'ailleurs d'avoir un dialogue avec eux", a-t-il affirmé devant le Conseil

atlantique, une organisation qui promeut le dialogue entre diri-

geants nord-américains et euro-

l'ouvrir comme ça a été le cas au G20 sur les leçons de la crise et l'en-semble des mesures de régulation et de supervision", a-t-il précisé. "Il n'y a pas de naïveté. Il y a la confiance dans ce travail en com-mun, et moi par exemple j'ai décidé de me rendre prochainement au Ja-pon et en Chine pour rétablir les bases de ce dialogue", a-t-il conclu. Par ailleurs, M. Barnier a rencontré par la suite le Secrétaire au Trésor américain, M. Geithner, qui a soute-nu cet effort. Les deux hommes "ont réaffirmé leur forte détermination à continuer à coopérer étroitement pour renforcer le système financier mondial", selon un compte-rendu de leur rencontre rédigé par le Trésor. Ils "ont rappelé que les Etats-Unis et l'Union européenne, étant les deux plus grands systèmes financiers et économies au monde, avaient une responsabilité particulière pour pro-mouvoir et mettre en oeuvre des nor-mes financières mondiales plus soli-des", a indiqué Washington.

© La Revue des Affaires Source : AFP

G20 : l'Europe va mettre la Chine face à ses responsabilités, selon Barnier

Photo : © AFP Une femme passe devant le logo de monnaies le 14 octobre 2010 à Séoul.

L'économie mondiale mal armée face à une éventuelle chute du dollar

Selon la Réserve fédérale américaine (Fed), 580 milliards de dollars en pièces et billets circulaient en dehors des Etats-Unis en 2009. De ce fait, toute baisse brutale du dollar affecte la confiance d'un nom-bre incalculable d'acteurs économi-ques et financiers. Généralement, la baisse du dollar fait grimper le cours de l'or, qui passe pour la meilleure protection contre l' inflation. Ainsi, "la politique monétaire améri-caine est menée dans l'intérêt de l'économie américaine, c'est normal. Quelles en sont les conséquences sur le reste du monde? Beaucoup disent que cela pose problème", relevait samedi 23 Octobre 2010 le Directeur général du Fonds monétaire interna-tional, Dominique Strauss-Kahn. Paul Volcker, l'ancien Président de la Fed qui contribua à la puissance du billet vert en terrassant l' inflation américaine en 1982, appelait début Octobre 2010 à "maintenir une cer-taine confiance dans le dollar". "Sinon, rien de tout cela ne fonction-nera", ajoutait-il en référence à la politique économique et monétaire américaine. Une semaine avant, le Gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mervyn King, disait craindre que les désor-dres actuels sur les changes ne dégé-nèrent. "Sans coopération, "ce n'est qu'une question de temps avant qu'un ou plusieurs pays n'ait recours au protectionnisme", comme dans les années 1930", disait-il. Rappelons qu’en 1931, la décision de son insti-tution de dévaluer de plus de 20% la livre, monnaie du commerce interna-tional de l'époque, avait eu un effet désastreux sur l'économie mondiale. Mais, de nos jours, malgré toutes les craintes sur l’économie mondiale, les cambistes ne parient pas sur une telle issue des tensions sur les marchés des changes. "Il nous semble que les marchés sont sur le point de demander aux Etats-Unis de mettre leurs actes en confor-mité avec leurs paroles", indiquait lundi 25 Octobre 2010 Neil Mellor, Analyste à Bank of New York Mel-lon, en référence aux assurances de M. Geithner sur le dollar fort.

© La Revue des Affaires Source : AFP

L 'économie mondiale serait mal armée si la confiance dans le dollar continuait à

s'éroder et si le cours de la monnaie du commerce international et des réserves officielles venait à chuter lourdement, ce qui commence à sus-citer l' inquiétude aux États-Unis, a indiqué l’AFP le 26 Octobre 2010. Si on prolonge sa courbe depuis la mi-septembre 2010, mesurée par l' indi-ce de sa valeur par rapport aux mon-naies de ses grands partenaires com-merciaux, le billet vert paraît orienté vers son plus bas niveau depuis 1995, car selon les données hebdomadaires du Chicago Mercantile Exchange, les acteurs du marché à terme parient très majoritairement sur sa baisse. En 1995, Washington avait décidé de mettre fin à la dépréciation de sa monnaie. Son Secrétaire au Trésor, (à l’époque) Robert Rubin, affirmait haut et fort qu'il était en faveur d'"un dollar fort". Si l'actuel Secrétaire au Trésor, Ti-mothy Geithner, dit faire partie de ceux qui ont inventé la formule, il est de moins en moins pris au sérieux. Ce que les investisseurs voient, c'est sa banque centrale va injecter des centaines de milliards de dollars dans le système financier. "Le dollar est voué à glisser encore", pariait lundi 25 Octobre 2010 le Wall Street Journal, selon lequel "les res-ponsables de la Fed veulent faire monter l'inflation un peu plus haut". Le quotidien des affaires a vivement critiqué la politique qui consiste à demander l'appréciation des mon-naies des pays émergents et à inonder le monde de la sienne.

"La dévaluation du dollar

n'est pas une stratégie

mondiale de croissance". La baisse du dollar entraîne en effet une cascade de complications en dehors des États-Unis, parce que non seulement il reste la clé de voûte du système monétaire international, mais en plus, il est vendu ou acheté au cours de 85% des 4.000 milliards de dollars de transactions quotidien-nes sur le marché des changes. Aussi, il sert dans la facturation de la majorité du commerce international, en dehors des échanges internes à la zone euro. Le dollar est également la monnaie de 62% des réserves en devises étran-gères des Etats du monde.

Photo : © AFP Michel Barnier le 20 octobre 2010 à Bruxelles.

Photo : © AFP Des billets de 100 dollars. également prononcé en faveur d'une

politique du "dollar fort", en admet-tant que les Etats-Unis avaient une responsabilité particulière en matière de changes. "Permettez-moi de dire une fois de plus que c'est la politi-

que des Etats-Unis de soutenir un dollar fort", a-t-il déclaré. Les Etats-Unis ont une "responsabilité particulière" en ma-tière de changes pour prévenir la volatilité néfaste des marchés des changes, avait encore souligné M. Geithner. Le dollar ne sera pas dévalué Le Secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner avait cherché le 19 Octobre 2010 à dissiper les soupçons portant sur un éventuel affaiblisse-

L es pays émergents doivent laisser leurs devises s'appré-cier et renforcer leur deman-

de intérieure, a déclaré samedi 23 Octobre 2010 le Ministre américain des Finances (Secrétaire américain au Trésor), Timothy Geithner, à l' issue du G20 Finances en Corée du Sud. Une "appréciation graduelle" des devises des principaux pays à fort excédent commercial est nécessaire, a déclaré M. Geithner lors d'une conférence de presse à l'issue du G20 finances à Gyeongju. Sans citer nommément la Chine, il a estimé que ces économies devaient s'éloigner "d'une dépendance aux exportations et renforcer leur deman-de intérieure". M. Geithner s'était

Geithner à propos des pays émergents et des soupçons portant sur le dollar

ment du dollar orchestré par Was-hington afin de doper les exporta-tions des Etats-Unis. Il avait promis qu'il n'était pas question de déva-

luer le billet vert. "Cela ne se pro-duira pas dans ce pays", avait-il assuré, à propos de la question sur la dévaluation du dollar, devant des chefs d'entreprise de la Silicon Val-ley. Ce faisant, Timothy Geithner avait rompu le silence qu'il observait depuis plusieurs semaines au sujet de la glissade affichée par la devise américaine. Répondant à des ques-tions de son auditoire, le Common-wealth Club of California, il avait jugé que les Etats-Unis devaient "travailler dur pour préserver la confiance à l'égard du dollar fort".

© La Revue des Affaires Source : AFP

Photo : © AFP Timothy Geithner le 23 octobre 2010 au G20 à Gyeongju, en Corée du Sud.

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Série 3 - N° 49 du 24 au 30 Novembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2

Liste 2009 du FMI1

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Série 3 - N° 49 du 24 au 30 Novembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2

quelle les pays ont appris à coopérer même s'ils n'en n'avaient "pas telle-ment envie", a-t-il expliqué devant la presse. "Maintenant que nous som-mes dans l'après-crise, même si des problèmes demeurent, les pays ont moins envie de coopérer. Ils sont d'abord préoccupés par la politique de leur pays", a-t-il ajouté. Le Président des États-Unis, Barack Obama, a toutefois souligné ce ven-dredi-là devant la presse qu'il y avait un large consensus dans le monde sur la voie à suivre pour une reprise éco-nomique globale. Attaqué de toutes parts après des mesures de relance controversées, le Président américain s'est défendu vigoureusement tout en réaffirmant tout au long de ce som-met qu'une relance américaine solide était bonne pour la croissance mon-diale. L'injection de quelque 600 milliards de liquidités par la Banque centrale américaine (Fed), qui a aussi pour effet d'affaiblir le dollar, a pour-tant été vivement critiquée par plu-sieurs de ses partenaires, la Chine et l’Allemagne en tête, deux des plus gros exportateurs de la planète. Le Président chinois, Hu Jintao, plus déterminé que jamais à ne pas mettre en péril la formidable croissance de son pays, a pour sa part présenté à ses homologues son propre plan d'ac-tion, en quatre points, dont l'objectif est d'assurer une croissance mondiale "forte, durable et équilibrée", sans aucun engagement concret sur une réduction des formidables excédents chinois. Par ailleurs, il s'était engagé le jeudi 11 Novembre 2010 devant M. Oba-ma à continuer sur la voie d'une ré-évaluation du yuan, réclamée avec insistance par Washington. Mais, a-t-il averti, cela ne pourra se faire que dans un "environnement extérieur favorable" et de manière progressive. En matière de régulation financière,

L es dirigeants des pays du G-20 ont renouvelé vendredi 12 Novembre 2010 à Séoul leur

engagement à travailler ensemble à la relance de l'économie mondiale, sans toutefois parvenir à de réels progrès en raison de la détermination de la Chine et des Etats-Unis à ne pas compromettre leur propre croissance. Les pays les plus puissants de la planète ont ainsi mis en garde, à l' is-sue de leur sommet de Séoul, contre des politiques économiques "non coordonnées", aux conséquences nécessairement désastreuses "pour tous". "Une croissance inégale et des déséquilibres croissants alimentent la tentation d'abandonner des solu-tions communes en faveur d'actions non coordonnées", a affirmé le G-20. Ce genre d'actions "non coordonnées ne peuvent que faire empirer la situa-tion pour tous", ont jugé les pays du G-20, toutefois beaucoup plus timi-des lorsqu'il s'est agi de prendre des mesures concrètes. Les dirigeants des pays du G-20 ont certes convenu de s'abstenir de toute "dévaluation compétitive" et de "favoriser des taux de change davan-tage déterminés par le marché". Mais, cet engagement est une copie conforme de celui déjà pris par leurs Ministres des Finances fin Octobre 2010 lors d'une réunion en Corée du Sud. "C'est un G20 pour rien. Simplement, tant qu'on discute, on ne se fait pas la guerre", a résumé pour l'AFP l'économiste Elie Cohen. Les pays du G-20 ont encore fort à apprendre en matière de coopération, a jugé de ce point de vue le vendredi 12 Novembre 2010 à Séoul le Direc-teur-général du Fonds Monétaire International (FMI), le Français Do-minique Strauss-Kahn. L'évolution du G-20 est comparable à celle de l'Union européenne, au sein de la-

Focus Sommet du G-20 à Séoul :

des querelles à un accord pour rien

un engagement fort pris l'an dernier à l'occasion de leurs précédents som-mets, les pays du G-20 ont assuré qu'ils mettraient "totalement" en oeuvre les nouvelles normes bancai-res, dites de Bâle III, destinées à renforcer un secteur à l'origine de la pire crise qu'ait connu le monde de-puis la grande dépression des années 30. Le Président français, Nicolas Sarko-zy, arrivé vendredi 12 Novembre 2010 au matin dans la capitale sud-coréenne, a pris les rênes du G-20 à l' issue de ce sommet, le cinquième depuis Novembre 2008. Il a promis de conduire cette présidence avec "réalisme et responsabilité", souli-gnant que les chantiers que la France entendait mener à cette occasion étaient "colossaux". En 2010 il y a eu à la fois des ré-unions finance (4) et sociale (1) et des sommets des chefs d’Etats et de gouvernement (2) du G-20. Le G-20 inclut les États membres du G-7, plus la Russie, la Chine, de même que d'autres pays stratégiques et économies de marchés émergentes de différentes régions du monde. Les membres du G-20 sont l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Arabie Saou-dite, l’Argentine, l’Australie, le Bré-sil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, le Mexique, la Rus-sie, la Turquie et l’Union européen-ne.

© La Revue des Affaires Source : AFP

Photos : © FMI (1) Photo de famille des dirigeants participant au sommet du G20 le 12 novembre 2010 à Séoul. (2) Hu Jintao le 12 novembre 2010 à Séoul. (3) Obama le 12 novembre 2010 à Séoul. (4) Dominique Strauss-Kahn le 12 novembre 2010 à Séoul.

C’est quoi le G-20 ? l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Ca-nada, la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, le Mexique, la Russie, la Turquie et l’Union européenne. Le G-20 représente les deux tiers du commerce mondial, plus de 65% de la population mondiale et plus de 90% du produit mondial brut (somme des PIB de tous les pays du monde). Les pays pauvres, notamment d’Afrique, n’y sont pas représentés, de même que d’autres pays développés ou émergents. Depuis le 15 �ovembre 2008, pour la première fois de l'histoire du Groupe des 20, à l'initiative du Président français, �icolas Sarkozy, et de l’ancien Premier ministre de la Grande-Bretagne, Gordon Brown, ce sont les chefs d’États et les Ministres des finances qui se réunissent et non plus uniquement les Ministres des finances. Et, ce sont ces derniers qui se réunissent en premier pour préparer la réunion des chefs d’États. Depuis les 20-21 Avril 2010, des G20 sociaux réunissent les Ministres de l'em-ploi des membres. En somme, n'est pas le groupe des 20 premières économies mondiales, mais plutôt un forum informel politique sans siège et institutions, bref une coquille vide avec une présidence tournante d’un an qui de nos jours se décline sous trois formes : le G-20 des chefs d'État et de gouvernement (Sommet G-20 ), le G-20 des Ministres des finances et des Gouver-neurs des banques centrales (Réunion G-20 Finance) et, depuis les 20-21 Avril 2010, le G-20 des Ministres de l'emploi (Réunion G-20 Social). Il faut également noter que les Sherpas se réunissent aussi souvent que les différents G-20 et consultent les administrations et cabinets concernés, qui leur constituent des dossiers sur les sujets traités dans le cadre des réunions préparatoires. Par ailleurs, lors des sommets le Direc-teur général du FMI et le Président de la Banque mondiale, de même que les Prési-dents du Comité monétaire et financier international et du Comité du développe-ment du FMI et de la Banque mondiale, participent aux discussions.

© La Revue des Affaires

S uite à la succession des crises financières dans les années 1990, le 25 septembre 1999, les

ministres des Finances du Groupe des sept principaux pays industrialisés (G-7), réunis à Washington, ont annoncé la mise sur pied du G-20. Cette tribune interna-tionale réunissaient à l’origine les Minis-tres des Finances et les Gouverneurs des banques centrales de 19 pays à la fois issus des économies développées et de celles émergentes, l’Union européenne ainsi que les institutions de Bretton Woods (le Fonds monétaire international ou FMI et la Banque mondiale). La création du G-20 remplit l’engage-ment des dirigeants du G-7, pris lors du Sommet de Cologne en juin 1999, d’éta-blir "un mécanisme informel de dialogue entre les pays importants sur le plan systémique, dans le cadre du système institutionnel qui a résulté de Bretton Woods". Lancé par le G-7, il a une voca-tion informelle et vise à faciliter les consensus politiques au niveau ministériel sur les grands sujets monétaires et finan-ciers internationaux. En effet, le G-20 n’est rien d’autre qu’un groupe informel de discussions informelles. Son objectif est de favoriser une partici-pation élargie aux débats sur les dossiers financiers internationaux de pays qui, de par leur taille ou leur importance straté-gique, jouent un rôle crucial dans l'éco-nomie mondiale. Son but est de favoriser la stabilité financière internationale et de créer des possibilités de dialogues entre pays industrialisés et pays émergents, ce que les réunions des Ministres des finan-ces du G-7 ne permettaient pas. Le G-20 a aussi comme mandat fonda-mental celui de combattre les effets néga-tifs des crises financières internationales. Le G-20 inclut les États membres du G-7 (Canada, États-Unis, Grande-Bretagne, France, Italie, Japon et Allemagne), plus la Russie, la Chine, de même que d'autres pays stratégiques et économies de mar-chés émergentes de différentes régions du monde. Les membres du G-20 sont l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Arabie Saoudite,

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