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Sur mandat de l’Office fédéral de l’environnement Rodersdorf, octobre 2010, Darius Weber, Tobias Roth, Simone Huwyler
La répartition actuelle du chat sauvage (Felis silvestris silvestris Schreber, 1777) en Suisse
Résultats des relevés systématiques dans les cantons jurassiens durant les hivers 2008/09 et 2009/10
Impressum
Mandat
Office fédéral de l’environnement (OFEV), division espèces, écosystèmes,
paysages, CH-3003 Berne
L’OFEV est un office du Département fédéral de l’environnement, des
transports, de l’énergie et de la communication (DETEC).
Mandatiare
Hintermann & Weber AG
Auteurs
Darius Weber, Tobias Roth, Simone Huwyler
Accompagnement OFEV
Thomas Briner, Caroline Nienhuis
Remarque
Le présent rapport a été réalisé sur mandat de l’OFEV. Seul le mandataire
porte la responsabilité de son contenu.
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010
Referenz: 777 BerichtFV2 AutorIn: We PL/GL: We Freigabe: Be,Ro,Nu Verteiler: –
Ökologische Beratung, Planung und Forschung Postfach CH-4118 Rodersdorf Telefon 061 731 18 45 Fax 061 731 13 08 [email protected]
Büros in Rodersdorf / Bern / Reinach BL / Montreux Firmenmitglied SIA 1 / 23
Inhalt
Résumé 2
1 Introduction, mandat 4
2 Methodes de relevé 6
2.1 Concept 6
2.2 Site d’étude, échantillonnage 6
2.3 Prouver la présence du chat sauvage à l'aide de pièges à poils 8
2.4 Méthodes d'évaluation 9
2.5 Recherches complémentaires 10
3 Résultats: répartition actuelle du chat sauvage 11
3.1 Bilan des relevés 11
3.2 Répartition du chat sauvage dans la surface d’étude 12
3.3 Facteurs influençant la répartition du chat sauvage 13
3.4 Résultats des analyses supplémentaires 14
4 Discussion : explication de la répartition actuelle du chat sauvage 17
4.1 Répartition actuelle 17
4.2 Colonisation et qualité de l’habitat 19
4.3 Densité et taille de population 19
4.4 Statut Liste rouge du chat sauvage en Suisse 20
5 Bibliographie 21
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 2 / 23
Résumé
Le chat sauvage (Felis silvestris silvestris Schreber, 1777) compte dans tous les
pays de la Communauté européenne parmi les espèces menacées et
«nécessitant une protection stricte». En Suisse, le chat sauvage est protégé et
«très menacé» d’après la Liste Rouge. On n’a que peu de certitudes quant à la
répartition actuelle des chats sauvages en Suisse, car le chat sauvage vit très
discrètement et il peut facilement être confondu avec un chat domestique tigré.
Dans le cadre du concept de suivi du chat sauvage en Suisse, l’OFEV a
mandaté Hintermann & Weber SA échantillonner systématiquement la présence
du chat sauvage. Les résultats de ce relevé sont présentés ici.
Le travail de terrain a été effectué durant les hivers 2008/09 et 2009/10, dans le
compartiment Jura du monitoring des grands carnivores en Suisse, par des
personnes déléguées par les cantons, à savoir, dans la plupart des cas, les
gardes-faune. Les éléments de base du relevé étaient les lattes impreignées de
valériane, placées en forêt sur des passages à faune. Des chats passant par là
se frottèrent contre les lattes et y laissèrent des poils. Ces poils furent analysés
en laboratoire par Ecogenics GmbH à Schlieren et identifiés comme poils de
chat domestique ou sauvage avec des méthodes génétiques.
La définition de l’échantillonnage – 139 carrés kilométriques avec chacun trois
pièges à poils – et le suivi systématique des pièges à poils fournissent une base
objective et reproductible pour documenter les différences de présence du chat
sauvage dans l’espace et le temps. De plus, ils contiennent l’information néces-
saire pour estimer la précision des données relevées. Les données se prêtent
aussi aux plus nouveaux modèles pour l’analyse de données présence/absence.
Le relevé a montré que le chat sauvage en Suisse occupe actuellement une
surface d’environ 614 km2, ce qui représente presque 10% du compartiment
Jura étudié. La précision de cette estimation (l’intervalle de confiance 95%) est
de 223-1302 km2. Si on exclut les surfaces a priori inutilisables pour le chat
sauvage (zones d’habitations, zones étendues de surfaces agricoles), 17% du
compartiment Jura au nord de l’Aar et à l’ouest de l’autoroute A1/A3 sont
occupés pa le chat sauvage.
La répartition actuelle du chat sauvage peut bien être expliquée avec les deux
facteurs «part de forêts du carré kilométrique» et «distance à la source de la
recolonisation de la Suisse». D’autres facteurs importants comme l’altitude ou la
«qualité de l’habitat pour chats sauvages» mesurée de façon relativement
complexe jouent un rôle secondaire pour l’instant. Ces résultats montrent que
l’expansion du chat sauvage est toujours en cours. Pour le moment, l’espèce n’a
à peine atteint ses limites écologiques dans le Jura.
Bien que ce n’était pas le but de l’étude, les résultats donnent, avec le soutien
d’autres observations de chats sauvages, un aperçu global de la répartition
régionale du chat sauvage dans le Jura. Il est sûr que le chat sauvage est
présent dans la majeure partie du canton du Jura ainsi que dans les régions
environnantes dans les cantons de Bâle-Campagne, Soleure et Berne. Il n’est
cependant pas clair si et à quel degré cette présence englobe aussi les deux
chaînes du Jura les plus au sud et la Vallée du Doubs. Une deuxième occur-
rence de chat sauvage se situe dans les forêts étendues des pentes sud du Jura
vaudois. Il n’est pas clair si cette présence est en relation avec une population
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 3 / 23
française adjacente ou si elle est due aux lâchers dans la région au cours des
années 1970.
Nous estimons la population suisse actuelle de chats sauvages à 159-930
individus. Ainsi, l’espèce ne serait pas menacée en Suisse d’après les critères
de la Liste rouge. Vu que seule une petite partie de l’habitat potentiel du chat
sauvage est colonisé et que la région ne présente que peu de barrières à
l’expansion, on peut s’attendre à une suite de l’expansion de l’espèce, sans
qu’aucune mesure de protection ou d’encouragement ne soit nécessaire. Cette
vision de la situation ne tient pas compte d’une menace potentielle du chat
sauvage par le croisement avec des chats domestiques. Une colonisation
spontanée des quelques habitats favorables au chat sauvage sur le Plateau
semble fortement limitée par de nombreuses barrières à l’expansion.
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 4 / 23
1 Introduction, mandat
Le chat sauvage ou «chat forestier» (Felis silvestris silvestris Schreber, 1777)
compte dans tous les pays de la Communauté européenne parmi les espèces
menacées et «nécessitant une protection stricte», selon l’annexe IV de la direc-
tive faune-flore-habitats de 1992. Les populations doivent être surveillées dans
ces pays. En Suisse, le chat sauvage est protégé et «très menacé» d’après la
Liste Rouge (Duelli, 1994). On n’a que peu de certitudes quant à la répartition
actuelle des chats sauvages en Suisse, car le chat sauvage vit très discrètement
et, pour le distinguer d’un chat domestique tigré, il faut un échantillon du chat
pour des analyses génétiques ou avoir le cadavre à disposition pour des analy-
ses morphologiques. Ainsi, il n’existait récemment qu’une quarantaine d’indices
documentés de présence de chat sauvage identifié avec certitude (Nussberger
et al., 2007).
Ces dernières années, les bases méthodiques pour un suivi systématique et
actif de la répartition du chat sauvage ont pu être établies avec le soutien de
l’OFEV (Weber 2008, sous presse). Il est donc possible à présent de surveiller la
présence du chat sauvage en Suisse de façon ciblée. Dans le cadre du concept
de suivi du chat sauvage en Suisse, l’ office fédéral de l'environnement (OFEV)
a émis le mandat d’un échantillonnage systématique de la présence du chat
sauvage. Ce relevé est censé fournir une base optimale pour suivre une modifi-
cation de la répartition des chats sauvages dans le futur.
L’OFEV a mandaté Hintermann & Weber AG pour la première partie du relevé le
2.2.2009 et pour la deuxième partie, le 29.10.2009. Le travail de terrain a été
effectué par les gardes-faune et, dans certains cantons, par d’autres personnes
désignées par ces cantons. Tous ont été instruits spécialement et encadrés.
Nous remercions les personnes suivantes pour le relevé de leurs carrés
d’échantillonnage : Benjamin Allen, Sébastien Balmer, Manuel Chalverat, Fer-
nand Dupré, Claude Etienne, Jean-Pierre Flück, Blaise Hofer, Frédéric Maeder,
Jean-Pierre Monnerat, Béatrice Nussberger, Hans Riechsteiner, Jean-Claude
Schaller, Thierry Studer, Gabriel Sutter, Louis Tschanz, Hans Wampfler, Chris-
tian Zbinden. Stéphane Patry a effectué les relevés dans le Vuache. Le travail
de terrain n’était pas facile, surtout au courant de l’hiver 2008/09 richement
enneigé! Les analyses génétiques ont été effectuées par Ecogenics GmbH,
Schlieren. Béatrice Nussberger à réalisé la traduction française de ce rapport.
Du côté de l’OFEV, Thomas Briner de la division Gestion des espèces a suivi le
projet.
Le suivi sur mandat de l’OFEV poursuit les buts suivants:
Relever la répartition du chat sauvage en Suisse (part des kilomètres carrés
occupés).
Évaluer la précision de cette estimation.
Fournir une base objective et reproductible pour un contrôle de l’évolution de
la présence dans quelques années (5 à 15 ans).
Fournir une base objective et reproductible pour l’analyse écologique de la
présence/absence des chats sauvages à l’intérieur de leur zone de répar-
tition.
La précision des résultats s’oriente d’après les besoins de la Confédération. On
vise une précision qui permette de fournir les informations essentielles pour la
région biogéographique du «Jura», resp. pour le compartiment Jura du monito-
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 5 / 23
ring des grands carnivores. Des résultats plus détaillés, par exemple au niveau
du canton, ne sont pas visés.
Le présent rapport présente les résultats de notre travail et constitue la base
pour une répétition dans quelques années, quand il s’agira de découvrir d’éven-
tuels changements dans la répartition du chat sauvage en Suisse.
Dans le cadre de ce suivi, les cantons de Genève et de Bâle-Campagne ont
effectué des recherches supplémentaires. De plus, au courant du projet, diffé-
rentes personnes nous ont remis des échantillons de poils de chats potentielle-
ment sauvages. Ces résultats supplémentaires ont été inclus dans ce rapport.
Rodersdorf, octobre 2010 Darius Weber
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 6 / 23
2 Methodes de relevé
2.1 Concept
L’étude a consisté en un suivi systématique de la présence/absence de l’espèce
sur des surfaces de 1 km2 dans un espace géographique de plusieurs centaines
voire milliers de kilomètres carrés. Ainsi, elle peut servir de base essentielle pour
la catégorisation de l’espèce dans la Liste Rouge d’après les critères UICN
(IUCN, 2001). De plus, le nombre et la proportion de carrés occupés dans une
région peuvent être utilisés pour estimer la taille de la population.
Si le nombre ou la proportion des carrés occupés dans une région se modifient
avec le temps, on peut en conclure des modifications de la répartition ou de la
taille1 de la population des chats sauvages.
Dans les carrés kilométriques étudiés, la présence de chat sauvage a été
prouvée au moyen de lattes attractives, auxquelles les chats laissent certains
poils («pièges à poils»). Par la suite, des analyses génétiques ont permis de
distinguer les poils de chats sauvages des poils de chats domestiques.
En cas d’absence d’indice de présence, le défi est de savoir si le chat sauvage
est bel et bien absent ou s’il est présent mais qu’aucun indice de présence n’a
pu être trouvé. Pour estimer l’ampleur de ce problème, les lattes ont été mises
en place et suivies de façon à ce qu’un «historique de capture» puisse être établi
sur une période temporelle définie (un événement de poil de chat sauvage
récolté = «une capture»). En effet, ces historiques de capture permettent d’esti-
mer la probabilité de détection d’un chat sauvage dans les carrés kilométriques
étudiés, à l'aide de «modèles site-occupancy» (MacKenzie et al., 2006).
2.2 Site d’étude, échantillonnage
En Suisse, tous les indices de présence de chat sauvage des dernières
décennies proviennent du Jura (Nussberger et al., 2007). A proximité, dans les
pays limitrophes, le chat sauvage est également confiné au Jura et au Bassin
rhénan (Raydelet, 2009 ; BUND, 2010). C’est pourquoi l’étude pouvait se limiter
au Jura. Pour des raisons techniques, l’étude s’est limitée au compartiment
«Jura» du monitoring des grands carnivores en Suisse. Ce compartiment
contient les cantons d’AG, BL, BS, GE, JU, NE, SO et les parties des cantons de
BE et VD qui se situent dans l’arc jurassien. La limite du compartiment nous a
été indiquée par le mandant. Le compartiment comprend 6'488 km2 (cf Figure 1).
Les régions au sein du compartiment «Jura» qui sont a priori très peu propices
aux chats sauvages ou qui sont sûrement libres de chats sauvages n’ont pas été
échantillonnées. Il s’agit des régions suivantes:
Le Plateau et le Jura oriental au sud-est de l’Aar ou de l'autoroute A1-A3
(comprend 1'281 km2),
1 Selon nos recherches dans le nord du Jura, un chat ultilise un domaine vital d'env. 3 km
2 (Kéry et al., sous presse); il partage
ce terrain avec d'autres chats.
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 7 / 23
Carrés kilométriques avec moins de 10 ha de forêts (on compte uniquement
les surfaces forestières éloignées de plus de 200 m des habitations).
Les carrés au bord du compartiment Jura, resp. au bord de l’Aar et del'A1-A3
font partie de la population échantillonnée, si au moins 50% de leur surface se
situe à l’intérieur du compartiment. La population échantillonnée définie ainsi
englobe une surface totale de 3'719 km2.
Figure 1: La grande carte montre la distribution des 139 carrés qui forment l'échantillon (rouges) dans les cantons. Les altitudes
de plus de 1000 m s. m. sont marquées en gris. Les autres carrés n'ont pas été échantillonnées, soit parce qu'ils se trouvent au
sud-est de l'Aar ou de l'autoroute A1-A3, soit parce qu'ils contiennent moins de 10 ha de forêts éloignées des habitations, ou
soit parce qu'ils se situent en haute altitude (détails cf annexe 1). La petite carte montre la population échantillonnée (en vert
sombre): tous les carrés avec au moins 10 ha de forêts éloignées des habitations dans la région étudiée.
Canton* nombre de carrés
Argovie 9
Bâle-Campagne 13
Bâle -Ville 1
Berne 21
Genève 4
Jura 23
Neuchâtel 21
Soleure 20
Vaud 27 * Chaque carré est attribué au canton à qui appartient la plus
grande partie du carré.
Un échantillon systématique de 139 carrés kilométriques a été défini parmi la
population échantillonnée. Cet échantillon était stratifié de façon à permettre
l’échantillonnage des carrés ayant plus de 90% des surfaces à plus de 1000 m
d'altitude avec la moitié de l'intensité (figure 1).
La présence ou l'absence du chat sauvage a été relevée dans chaque carré au
courant de l'un des deux hivers de l'étude. Le triage des carrés s’est fait à l'aide
du critère «coordonnée x paire ou impaire». Ceci a permis d'échantillonner les
différentes régions de la surface d'étude avec une densité comparable durant les
deux ans.
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 8 / 23
2.3 Prouver la présence du chat sauvage à l'aide de pièges à poils
On a installé exactement trois lattes à valériane («pièges à poils») dans chaque
carré d’échantillonnage. L’emplacement possible de ces lattes était indiqué sur
une carte à l'échelle 1:25'000. Chaque latte était placée en forêt à au moins 50
m à l’écart de la lisière, sur une coulée. La distance minimale entre les lattes
était de 100 m. L’emplacement exact était protocolé.
Des lattes carrées d’environ 60 cm, taillée en pointe (rugueuses, non rabotées!)
ont été plantées dans le sol au bord de la coulée (figure 2). La partie supérieure
de la latte a alors été aspergée de teinture de valériane non diluée, en usage
dans le commerce. Cinq contrôles ont été effectués avec un écart de 14 jours.
Ceci équivaut à un effort de capture de 210 jours-piège (3 X 5 X 14).
Figure 2: Comportement d'un chat sauvage près d’une latte à valériane. La séquence englobe une durée de trois minutes
environ. Images d'un piège-photo du Jura de Bâle-Campagne (coord. 601.200/254.440, 12 avril 2006).
Lors du contrôle de chacune des lattes, des poils étaient recherchés minutieu-
sement. Si des poils étaient présents, ils étaient tous collectés et placés avec un
peu de silicagel dans un sachet plastique. La latte était ensuite vigoureusement
brossée avec une brosse métallique, afin que d’éventuels poils restants soient
éliminés et que la latte devienne rugueuse au possible. Finalement, la latte était
intensément aspergée de teinture de valériane. Les poils étaient stockés au
laboratoire à -80°C jusqu'au traitement.
Lors de chutes de neige, les périodes de contrôle étaient prolongées. Ceci pour
plusieurs mois, si nécessaire. Si on risquait de ne pas pouvoir terminer le travail
dans la période de travail envisagée (novembre à avril), on installait des lattes
additionnelles dans le carré et réduisait en revanche le nombre de périodes de
contrôle. Ceci a été le cas pour cinq des 139 carrés. A cause de la neige
jusqu'au printemps avancé, l'étude a dû être prolongée pour 11 cas pendant le
mois de mai et pour 4 cas additionnels jusqu'au 15 juin.
Au laboratoire, on triait les échantillons des poils selon des critères de morpho-
logie en deux groupes: ceux qui ne provenaient certainement pas de chats sau-
vages et tous les autres. Ce dernier groupe contenait en plus de tous les poils
qui ressemblaient à des poils de chat sauvage également tous les poils qui
n'étaient pas classifiables du tout morphologiquement.
Certains échantillons de poils ne provenant avec certitude pas de chats sauva-
ges ont été classés d’après des critères morphologiques en tant que probables
chats domestiques. Il s’agit ici de poils de chats domestiques dont la couleur tire
sur le roux. En revanche, en ce qui concerne les poils de chats purement noirs
ou purement blancs, le chat sauvage n’a pas été exclu.
Les échantillons de poils, dont l'origine de chats sauvages n'avait pas pu être
exclue, ont été transmis au laboratoire spécialisé de la Ecogenics GmbH à
Schlieren pour séquencer une partie de la mtDNA (DAN mitochondriale). Le trai-
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 9 / 23
tement en bref: La DNA était isolée à l'aide de l'extraction-kit QIAamp DNA Micro
Kit (Qiagen, Katalog Nr. 56304). On amplifiait deux fragments de la région de
contrôle de la mtDNA. Le fragment M2 est long d'environ 350 paires de bases
(bp) et était amplifié avec les primers LF15926 et Hf3. Le fragment M3 est plus
court (env. 200 bp) et on a utilisé les primers Lf4 et DLH pour l'amplification.
L'amplification PCR s’est faite dans un volume de réaction de 10μl avec 2μl de
la DNA extraite, 5μl HotstarTaq master mix (Qiagen, Cat. No 203445), de l'eau
double-distillée, et 0.30 μM de chaque primer. Les produits du PCR etaient trai-
tés avec ExoSAP-IT® (Amersham) pour éliminer des dNTPs non-incorporés et
des primer. Puis, les fragments étaient séquencés dans les deux directions à
l'aide du ABI PRISM® BigDyeTM Terminator Cycle Sequencing Ready Reaction
Kit (Applied Biosystems). Les séquences ont été analysées sur un ABI
Prism3100 Genetic Analyzer et éditées avec Software Sequence Navigator
(Applied Biosystems). L'analyse était basée sur une séquence de 410bp, qui
était un assemblage des deux fragments M2 und M3.
L’attribution des séquences mtDNA (Haplotypes) aux chats sauvages ou domes-
tiques est simple, compte tenu des différences importantes entre ces deux grou-
pes (cf. Discoll et al., 2007). Pour presque tous les haplotype trouvés, il a égale-
ment été possible de recourir au travail de Nussberger et al. (2007), dans lequel
sont signalés les haplotypes des chats sauvages et domestiques de Suisse
déterminés avec certitude du point de vue morphologique.
La mtDNA est directement transmise par les mères à leur progéniture, sans
influence du père. C’est pourquoi des hybrides chats domestiques-chats sauva-
ges peuvent également révéler des haplotypes de chats sauvages. Ceci donc si
le père (ou le grand-père etc.) était un chat domestique. D’autre part, une partie
de la population de chats sauvages d’Europe centrale présente des haplotypes
de chats domestiques, car des chats domestiques femelles ont été impliqués de
manière isolée dans la reproduction chez leurs ancêtres (Driscoll et al., 2007).
Sur la base des recherches de Stoeckle (2008) dans le Jura au sud de Bâle, le
pourcentage de chats sauvages non reconnaissables en tant que chats sauva-
ges sur la base de leur haplotype est faible, et se situe vraisemblablement bien
en dessous de 10%. Par contre, sur la base de la même étude, environ un quart
des individus classés en tant chats sauvages pourraient en réalité être des chats
hybrides avec une influence de chat domestique du côté du père.
Le flou mentionné ci-dessus lors de la recherche d’occurences de chats sauva-
ges à l’aide de la mtDNA aboutit à ce que quelques rares occurences ne peu-
vent pas être prouvées (au cas où seuls des chats avec des haplotypes de chats
domestiques vivent à cet endroit). Par ailleurs les occurences prouvées de chats
sauvages peuvent aussi comporter une part inconnue de chats hybrides.
2.4 Méthodes d’évaluation
Le calcul de la variable spatiale pour chaque carré à recenser et pour les lattes a
été effectué avec ArcGis9.3 (ESRI, www.esri.com). La variable spatiale «Habitat
chat sauvage» provient d’un travail non publié de Graute et al. (2008), dans
lequel le modèle d’habitat 4d de Klar et al. (2008) a pu être appliqué dans le Jura
Suisse. Zones bâties et forêts proviennent de Vector25 (2006, Office fédéral de
topographie swisstopo, www.swisstopo.ch), les données d’altitude proviennent
du modèle d’altitude numérique mnt25 (2004, Office fédéral de topographie
swisstopo, www.swisstopo.ch) et les frontières cantonales et communales pro-
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 10 / 23
viennent du Layer GG25 (2007, Office fédéral de topographie swisstopo,
www.swisstopo.ch).
Afin de contrôler la probabilité de trouver des poils de chats sauvages, il a été
rédigé un historique des succès («capture de poils» de chats sauvages) et
échecs des différentes lattes, p. ex. 00101 (5 rondes de contrôle, poils de chat
sauvage lors du troisième et du cinquième contrôle) ou 10000 (poils de chat
sauvage seulement lors du premier des cinq contrôles).
Pour presque toutes les modélisations, on a utilisé le «Modèle Single-Species-
Single-Season-Site-Occupancy», décrit dans MacKenzie et al. (2006). Les ana-
lyses ont été effectuées avec l’aide du programme PRESENCE qui est dispo-
nible gratuitement sur internet (http://www.proteus.co.nz/-software.html#PRE-
SENCE).
Pour l’analyse commune des données des chats sauvages et des chats domes-
tiques, on a utilisé le modèle formulé dans Waddle et al. (2010), qui tient compte
d’un relevé incomplet aussi bien pour les chats sauvages que pour les chats
domestiques considérés comme variable spatiale. Le calcul a été effectué avec
le programme WinBUGS (http://www.mrc-bsu.cam.ac.uk/-bugs/winbugs/con-
tents.shtml).
2.5 Recherches complémentaires
Dans le canton de Genève, 18 lattes supplémentaires ont été installés et contro-
lées durant 10 semaines. Les lattes ont été placées de telle sorte que toutes les
plus grandes forêts du canton soient couvertes.
Dans le canton de Bâle-Campagne, 14 carrés kilométriques supplémentaires ont
été expérimentés, chacun avec 3 lattes et ceci durant 10 semaines. Ces carrés
ont été choisis de manière ciblée au bord de la zone de distribution connue du
chat sauvage (Weber et al., 2009) (cf aussi figure 5).
Dans la région de Vuache, France (chaîne de montagnes boisée à environ 4 km
au sud-ouest de la frontière du pays dans le canton de Genève, à l’est du
Rhône), 37 lattes ont été installées et (avec de rares exeptions) testées pendant
10 semaines. Les lattes ont été réparties assez régulièrement dans cette zone
d’environ 30 km2.
Pour finir, nous avons analysé encore quelques échantillons de poils qui nous
avaient été remis par différentes pesonnes au cours des travaux.
Le travail de laboratoire pour ces analyses spéciales a été effectué de la même
manière que pour les analyses régulières.
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 11 / 23
3 Résultats: répartition actuelle du chat sauvage
3.1 Bilan des relevés
La figure 3 et le tableau 1 montrent les résultats des relevés. Sur 17 des 139
carrés prévus, le relevé complet n’a pu être effectué à cause de la neige ou pour
d’autres raisons. 16 (13%) des 122 carrés relevés correctement avaient des
indices de présence de chat sauvage.
Figure 3: Les résultats des relevés dans les différents carrés kilométriques de l’échantillonnage. Vert : habitat potentiel de chat
sauvage selon Klar et al. (2008). Le cadre représente l’extrait de carte représenté dans la figure 5. indice de chat sauvage ;
indice de chat domestique; pas de poils de chats; relevé impossible.
Les informations dans la figure 3 et le tableau 1 au sujet des chats domestiques
sont imprécises. D’une part, tous les poils provenant probablement de chats
domestiques n’ont pas été vérifiés en laboratoire (p.ex. quand du chat sauvage a
été exclu à cause de la couleur rousse). D’autre part, des chats domestiques ont
aussi été trouvés dans trois carrés où le chat sauvage était présent, mais, dans
ces cas, seuls les chats sauvages figurent sur la carte. Bien que les échantillons
aient été collectés uniquement en forêt, à plus de 50 m de la lisière, le chat
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 12 / 23
domestique a été trouvé dans beaucoup plus de carrés et avec un plus grand
nombre d’échantillons de poils.
De 311 échantillons de poils collectés, 34 échantillons ont pu être identifiés com-
me poils de chat sauvage. Au moins 162 échantillons provenaient de chat
domestique (tous n’ont pas été vérifiés en laboratoire). Les autres échantillons
contenaient non seulement des poils d’animaux (souvent martre et sanglier),
mais aussi des fibres textiles et des restes de plantes.
Tableau 1: Bilan des relevés d’après les carrés kilométriques. Certains échantillons qui ne provenaient pas de
chats étaient non seulement des poils d’animaux (souvent martre/fouine et sanglier), mais aussi des fibres
textiles et des restes de plantes. Les collaborateurs de terrain ont été instruits à collecter tout matériel
ressemblant à des poils.
Sous-ensemble (Carrés kilométriques) N
Total carrés prévus 139
Total carrés relevés correctement 122
Total carrés «relevé impossible» 17
Total carrés avec échantillons de poils 90
Total carrés avec échantillons de poils de chat sauvage 16
Total carrés avec échantillons de poils de chat domestique 45
Total carrés avec échantillons ne provenant pas de chats 32
3.2 Répartition du chat sauvage dans la surface d’étude
Sous condition que les historiques de capture de chaque latte soient indépen-
dants, la probabilité de détection de chats sauvages réellement présents est de
58% (l’intervalle de confiance de 95% vaut 34-84%) avec une latte et en 10
semaines. En ayant trois lattes par carré, la probabilité de détection serait de
93% en 10 semaines. Ce chiffre signifierait que nous n'aurions pas trouvé env.
un de 14 carrés avec présence de chat sauvage.
Cependant, les événements de capture des trois lattes à l’intérieur d’un même
carré ne sont probablement pas indépendants. C’est pourquoi, dans une
deuxième analyse, nous avons synthétisé les événements au sein d’un même
carré pour chaque période de relevé (de 14 jours) et établi un historique de
capture basé sur cette synthèse (tableau 3 en annexe). Les trois lattes d’un
même carré sont donc considérées comme étant un seul «piège à poil». La
probabilité de détection d’un chat sauvage dans un carré où le chat sauvage est
réellement présent est alors estimée de 83% (l’intervalle de confiance de 95%
vaut 66-94%). Nous devons donc nous rendre compte que nous n'avons pas
trouvé chaque sixième carré avec une présence du chat sauvage. Sauf mention
contraire, toutes les informations qui suivent se basent sur ce modèle de
synthèse (trois lattes considérées comme un seul piège à poil par carré).
Avec «l’aire d’occupation effective» nous comprenons l’ «area of occupancy»
selon UICN (IUCN, 2001), c’est-à-dire, le nombre de kilomètres carrés dans la
surface d’étude qui sont effectivement occupés par le chat sauvage pendant la
durée de l’étude. En estimant ce nombre avec le modèle «Single-Species-
Single-Season-Site-Occupancy » (MacKenzie et al., 2006), nous tenons compte
des deux incertitudes suivantes: 1) la relation entre le nombre de carrés réelle-
ment occupés par le chat sauvage et le nombre de carrés où la présence du
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chat sauvage a pu être prouvée; 2) le fait que seul 122 carrés entre les 3'719
carrés kilométriques réellement existants dans la surface d’étude ont été effecti-
vement échantillonnés.
Les estimations dans le tableau 2 ne tiennent pas compte du fait que la
présence du chat sauvage n’est probablement pas distribuée aléatoirement dans
les 17 carrés qui n’ont pas pu être relevés correctement. Les «relevés impos-
sibles» concernent surtout des carrés d’haute altitude et des carrés dans l’ouest
du canton du Jura (Figure 3).
De plus, les estimations ne tiennent pas compte que la densité des carrés
échantillonnés était réduite de moitié pour les carrés à plus de 1000 m d’altitude.
L’effet de ce facteur est probablement marginal: si on exclut les carrés ayant au
moins 90% de leur surface à plus de 1000 m d’altitude, l’estimation de la part de
carrés occupés est de 15.4% (IC95% 6-36%), à savoir presque identique à
16.5%, la valeur estimée en partant de tous les carrés (IC95% 6-35%, Tableau
2).
Tableau 2: région effectivement occupée par le chat sauvage, exprimé en carrés kilométriques occupés par le chat sauvage
dans la surface d’étude. Les calculs se basent sur l’hypothèse que le chat sauvage est absent à l’est et au sud de la ligne Aar-
Autoroute A1-A3 et dans les carrés avec moins de 10 ha de forêts. Ces hypothèses sont plausibles, mais n’ont pas été vérifiées
dans la présente étude. La moyenne de l’estimation est indiquée, ainsi que, entre parenthèses, l’intervalle de confiance de 95%.
Région considérée surface
totale
occupé par le chat
sauvage, km2
occupé par le
chat sauvage, %
compartiment «Jura» du
monitoring des grands carnivores
6'488 km2 614 (223-1'302) 9.5 (3-20)
compartiment «Jura» à l'ouest et
nord de l'Aar et de l'A1-/A3
5'207 km2 614 (223-1'302) 11.8 (4-25)
compartiment «Jura» à l'ouest et
nord de l'Aar et de l'A1-/A3, carrés
avec plus des 10 ha de fôrets
3'719 km2 614 (223-1'302) 16.5 (6 - 35)
3.3 Facteurs influençant la répartition du chat sauvage
Avec le modèle «Single-Species-Single-Season-Site-Occupancy» (MacKenzie et
al., 2006), nous avons étudié l’influence des facteurs suivants sur la présence/
absence du chat sauvage au sein d’un kilomètre carré:
altitude moyenne,
part de forêts,
part de surface habitée,
valeur de qualité d’habitat moyen selon le modèle 4d de Klar et al. (2008),
distance moyenne au Col du Neuneich.
Le Col du Neuneich (Figure 4, coord. 589.970/255.820) se situe environ 1.5 km
au nord de la frontière suisse, au centre de la région dans laquelle une popula-
tion relique de chats sauvages aurait survécu à la campagne d’éradication du
dernier siècle (Fernex, 2002). La classe de qualité de l’habitat moyenne d’après
Klar a été choisie comme variable, parce qu’elle explique mieux la présence du
chat sauvage dans un carré que les deux alternatives testées: «présence d’habi-
tat de qualité >0» et «présence d’habitat de qualité 6-8 (la plus haute classe de
qualité possible)».
Parmi les facteurs cités, la part de forêts, la distance au Col du Neuneich et la
valeur de qualité de l’habitat moyen selon Klar influencent de façon significative
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la probabilité qu’un carré soit occupé par le chat sauvage. La part des forêts
prédit mieux la présence de chat sauvage que la valeur de qualité d’habitat
moyen. Une comparaison des deux modèles «Part de forêts sans valeur de
qualité de l’habitat» et «valeur de qualité de l’habitat sans part de forêts» indique
une préférence de 97.5% du modèle avec part de forêts.
Figure 4 : carte des carrés étudiés (légende cf figure 3) et caractéristiques importantes du paysage. Forêt en dessous de 1000
m en vert foncé, au dessus de 1000 m vert clair, étoile rouge = Col de Neuneich.
Nous avons étudié l’influence de la présence du chat domestique sur la présence du chat sauvage avec le modèle Waddle et al. (2010). Nous n’avons pas trouvé d’influence de la présence du chat domestique sur la présence du chat sauvage. Mais la présence du chat domestique a significativement influencé la probabilité de détection du chat sauvage : par contrôle et site, la probabilité était de 6% (IC95% 5-21) en présence de chat domestique et de 27% (IC95% 9-51) en l’absence de chat domestique.
3.4 Résultats des analyses supplémentaires
Les 18 lattes attractives supplémentaires du canton de Genève n’ont pas fourni
d’indices de chats sauvages, mais une grande quantité de poils de sangliers.
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 15 / 23
Dans le canton de Bâle-Campagne, la présence de chat sauvage a été prouvée
dans l’un des 14 carrés supplémentaires étudiés (coordonnées 598/248, fig. 5).
Figure 5 : carte des recherches supplémentaires détaillées sur la présence/absence du chat sauvage dans l’ouest du canton de
Bâle-Campagne de l’étude de Weber et al. (2009) et de la présente étude.
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Dans le Vuache, en France, 7 indices de présence de chat sauvage d’au moins
trois individus différents ont été trouvés à 4 des 37 lattes attractives installées.
Les coordonnées des lattes positives sont: 46°06'15''/05°54'88''; 46°06'05''/
05°53'67''; 46°04'86''/05°54'34''; 46°03'23''/05°55'52''.
Des 23 échantillons de poils qui nous ont été remis par différentes personnes,
12 proviennent de chats sauvages (tableau 3). Les échantillons restants prove-
naient de chat domestique ou n’étaient pas identifiables (4 cas).
Tableau 3 : échantillons de poils identifiés comme chat sauvage, provenant de différentes sources. Infor-
mations complémentaires dans l’annexe 4.
année mois coordonnées commune, canton origine
1998 11 602.010/ 250.210 Laufen, BL victime du traffic
2008 04 599.020/ 259.380 Rodersdorf, SO gîte de jeunes chats
2008 12 607.470/ 250.375 Breitenbach, SO victime du traffic
2009 04 46 04 51.1/ 05 50 31.2 St Germain s. R., F victime du traffic
2009 02 587.515/ 227.850 Péry, BE capturé dans poulailler
2009 02 580.300/ 232.600 Saules, BE capturé dans poulailler
2009 09 595/254 Wolschwiller, F victime du traffic (?)
2010 07 506.703/146.688 Arzier, VD piège à poils
2009 03 506.0/147.0 Arzier, VD piège à poils
2009 03 506.0/147.0 Arzier, VD piège à poils
2009 04 506.0/147.0 Arzier, VD piège à poils
2010 04 506.0/147.0 Arzier, VD piège à poils
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4 Discussion: explication de la répartition actuelle du chat sauvage
4.1 Répartition actuelle
Actuellement, environ 614 km2 sont occupés par le chat sauvage (tableau 2).
Cela représente approx. 10% du compartiment Jura ou environ 17% de la région
jurassienne avec au moins une part minimum de forêt au nord-ouest de l’Aar et
des autoroutes A1 et A3.
Figure 6: gauche : les points noirs représentent la répartition des cadavres de chats sauvages identifiés avec certitude et des captures vivantes
dès 1990 (Nussberger et al., 2007 et tableau 3). Droite: répartition des pièges-photo du monitoring de lynx 2007 à 2009. En rouge : pièges où des
chats très probablement sauvages ont été photographiés. En gris et bleu: tous les autres pièges.
Le suivi systématique du chat sauvage était censé donner un aperçu global de la
situation du chat sauvage dans la région d'étude entière. Des informations plus
détaillées au sujet de la répartition actuelle du chat sauvage en Suisse (Figure 6)
peuvent être obtenues en incluant des informations complémentaires d’autres
sources. La figure 7 résume ces informations détaillées. Notez que les cas
indiqués dans la figure 6 représentent des individus retrouvés pendant une
période de 20 ans et sont surtout des victimes du trafic. Notez également, dans
les cas de pièges photographiques, qu’aucun piège-photo n’était placé dans le
nord du Jura et que les régions en altitude des cantons du Jura et Neuchâtel,
ainsi que la vallée du Doubs n’a à peine été pourvue de pièges-photo.
Il est sûr que le chat sauvage est présent partout dans le nord, l’est et le sud du
canton du Jura ainsi que dans les régions environnantes dans les cantons de
BL, SO et BE. Cette présence (lettre A dans la figure 7) est reliée avec
l’occurrence de chat sauvage dans le Jura Sundgovien (France). La limite nord,
nord-est de cette aire de répartition du chat sauvage est bien connue grâce aux
études approfondies dans le canton de Bâle-Campagne (figure 5). Elle va de la
chaîne jurassienne la plus au nord jusqu’à la Birse au sud de Bâle et au sud de
Laufen, puis vers l’est jusqu’à la région Passwang. Les limites sud et ouest sont
moins claires (surface jaune, lettre B dans la figure 7). Eventuellement, des
parties de la chaîne jurassienne la plus au sud, du Chaumont jusque vers Olten,
sont également colonisées.
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 18 / 23
La situation dans la Vallée du Doubs (surface bleue, lettre C dans la figure 7) est
à peine documentée. Dans la présente étude, une partie des carrés situés dans
cette région n’ont pas pu être relevés. Dans le dernier monitoring lynx, presque
aucun piège-photo n’a été installé dans cette région. Certains cas de chats
morts sur la route ou de chats observés (J.C. Schaller, comm. pers.) laissent à
croire que la région est éventuellement occupée. Mais des victimes du trafic sont
peu courantes dans cette région ayant très peu de routes.
Une deuxième occurrence de chat sauvage se trouve dans le canton de Vaud,
dans la chaîne jurassienne la plus au sud et dans la haute Vallée de l’Orbe
(lettre D dans la figure 7). Elle est plus petite que celle dans le nord jurassien et
en est probablement séparée. Dans la région de Vallorbe, elle est peut-être
reliée à une population française de la partie supérieure de la Vallée du Doubs.
Plus au sud, le long des pentes exposées au sud de la Dôle et du Crêt de la
Neige, les populations suisses rejoignent peut-être des populations françaises
situées plus au sud. La population de chats sauvages ayant existé au Mont
Aubert (surface orange, lettre E dans la figure 7) est éventuellement éteinte
actuellement, comme le craignait déjà Liberek (1999).
Figure 7 : zones actuelles de répartition supposée des chats sauvages en Suisse (limites en brun, lettres A et D) et zones dans
lesquelles la situation n’est pas claire (jaune et bleu, lettres B et C). Autres légendes comme dans figure 4. Explications
additionnelles dans le texte.
AAA
DDD
BBB CCC
EEE
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Les indices de présence de chats sauvages trouvés ces dernières décennies à
l’extérieur des régions mentionnées sont difficiles à interpréter. Il peut s’agir
d’individus isolés errants. Mais il se pourrait aussi que le chat sauvage soit bien
présent en petit nombre, localement, comme par exemple au Val de Travers ou
dans le Vallon de St-Imier (non illustré dans la figure 7).
4.2 Colonisation et qualité de l’habitat
Les caractéristiques de l’habitat à elles seules ne permettent d’expliquer ni la
présence ou l’absence de chat sauvage au sein de l’aire de répartition, ni les
limites de la répartition du chat sauvage dans le Jura. Pour l’occurrence la plus
au nord, du moins, le facteur décisif est la distance au «noyau» supposé de la
recolonisation (Fernex, 2002). Dans un premier temps, les zones les plus riches
en forêts sont colonisées. La présence du chat sauvage se laisse donc bien
expliquer par la richesse en forêts et la proximité de la population souche.
Le modèle d’habitat le plus différencié de Klar et al. (2008) et l’altitude ne
contribuent pas significativement à l’explication de la présence/absence du chat
sauvage. Cela est probablement dû au fait que la population de chats sauvages
en expansion n’a pas encore atteint ses limites écologiques. Les zones de haute
altitude ne sont pas propices au chat sauvage à cause de la durée d’enneige-
ment (Liberek, 1999). Dans le nord du Jura, seuls quelques petites zones se
situent à plus de 1000m (voir aussi Fig. 1). Des zones de haute altitude de plus
grande envergure ne sont actuellement pas colonisées (p.ex. Vallée de Joux,
Les Verrières, Vallée de la Brévine, Franches-Montagnes). Mais il existe égale-
ment de grandes zones de plus basse altitude dans le Jura qui ne sont pas
(encore ?) colonisées. C’est pourquoi l’évitement des zones de haute altitude
n’apparaît pas dans notre analyse. L’indice de présence de chat sauvage le plus
élevé se situe par ailleurs à 1020 m, sur les pentes sud du Mont Tendre, où les
animaux peuvent éviter la neige en hiver en se déplaçant en direction de la
plaine, jusqu’en dessous de 800 m si nécessaire. De tels mouvements verticaux
ont été documentés par Liberek (1999) au Mont Aubert, non loin de là, avec
l’aide de radiotélémétrie.
Il est plausible que la population au nord soit le résultat d’une expansion d’une
population relique proche de la frontière du Jura alsacien, qui aurait commencé
dans les années 1980 (Fernex, 2002). La population au sud, dans la première
chaîne du Jura dans le canton de Vaud, pourrait aussi venir d’une immigration
depuis une population française. Elle pourrait provenir soit du sud-ouest, le long
des forêts étendues des pentes sud de la première chaîne du Jura, soit du nord,
dans la région de Vallorbe. Cette population sud apparemment insulaire pourrait
cependant aussi être le résultat de lâchers de 4 animaux de zoo et 25 animaux
sauvages de Bourgogne qui ont eu lieu dans les années 1970 dans la région de
La Sarraz (Liberek, 1999).
4.3 Densité et taille de population
Au moins 27 (Weber et al., 2008), probablement plus que 30 (Stoeckle, 2008)
chats sauvages vivaient dans la région bien étudiée de la chaîne Blauen-
Glaserberg pendant l’hiver 2006/2007. Des 66 kilomètres carrés étudiés, seuls
28 (42%) étaient occupés par le chat sauvage (Weber et al., 2008). Cette
proportion est nettement plus élevée que les 17% trouvés dans les parties du
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 20 / 23
Jura étudiées. Cette dernière valeur indique cependant aussi que le Jura n’est
probablement pas propice au chat sauvage partout. Peu propice au chat sauva-
ge sont, en plus des zones habitées, les surfaces étendues pauvres en forêts,
riche en agriculture intensive. Le chat sauvage semble néanmoins être moins
strictement lié à la forêt que ce que laissent croire plusieurs publications (Hölzel
et al. 2007).
La meilleure approximation de la densité de chats sauvages (Kéry et al., sous
presse) est 0.3 individus par km2, dans la région du Blauen-Glaserberg. La
densité y est haute, mais probablement pas encore maximale (impression per-
sonnelle de l’auteur). 42% des carrés y sont occupés (cf plus haut). A partir de
cette densité, la densité extrapolée sur les 223-1'302 carrés kilométriques
occupés par le chat sauvage dans le Jura (tableau 2) équivaudrait à une
population estimée à 159 à 930 chats sauvages vivant en Suisse. La moyenne
se situerait vers 439 individus.
4.4 Statut Liste rouge du chat sauvage en Suisse
Les espèces non-endémiques sont classées selon les critères de l’UICN dans
un procédé en deux étapes (IUCN, 2003). D’abord, les critères sont appliqués à
la population dans la région considérée et estimés comme si la population était
isolée et unique. Dans un deuxième temps, la classification est révisée dans
certains cas, sur la base des informations de la présence de l’espèce dans les
régions environnantes.
Dans la première étape, le chat sauvage est à classer comme «vulnérable»
(VU). Cela est dû aux faits que la population comporte moins de 1000 individus
adultes (critère D1) et que la population ne peut être classée comme étant
décroissante. La population suisse est, au moins dans le nord, reliée à la
population française bien plus grande, qui ne présente pas non plus de tendance
décroissante. Pour cette raison, un déclassement du degré de menace au statut
«least concern» (LC) ou «non menacé» semble justifié.
Cette classification ne vaut cependant que si la population de chats sauvages en
expansion en Suisse et/ou dans les régions voisines en France ne sont pas
menacées par l’hybridation avec le chat domestique. Cette menace ne peut pas
ou pas bien être estimée. En 2006/2007, dans la région du Blauen-Glaserberg,
approximativement un quart de la population de chats sauvages était identifié
comme hybride chat sauvage/chat domestique (Stoeckle, 2008). Cela pourrait
être le problème passager d’une population en expansion. Les premiers immi-
grants ne trouvent pas de partenaires congénères et se reproduisent donc avec
les chats domestiques présents en grand nombre. Mais il se pourrait aussi que
le grand nombre d’hybrides soit le résultat d’un mélange intensif au sein de la
population de chats sauvages du Jura, suite à la colonisation par le chat sau-
vage des abords des agglomérations bâloises, spécialement riches en chats
domestiques.
Au cas où l’ampleur de l’hybridation observée en 2006/07 serait typique pour
toute la population du Jura suisse et persisterait, le chat sauvage devrait en un
premier temps être classé comme EN (endangered) (critères C1 et C2aii).
Considérer la population française environnante ne diminuerait pas ce statut, vu
qu’un grand flux de chats sauvages «purs» depuis la France dans la population
hybride suisse ne serait peu probable.
Hintermann & Weber AG La répartition actuelle du chat sauvage en Suisse 2009/10 25.10.2010 21 / 23
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