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02/10/2018
PEYROT GWENAELLE
DIRIGER L’ENTRETIEN COMPORTEMENTAL FELIN
EN CONSIDERANT SON ETHOLOGIE ET L’APPARITION DE COMPORTEMENTS ADAPTATIFS,
SIGNIFICATIFS D’UN DYSFONCTIONNEMENT DANS LA RELATION DE L’HOMME A L’ANIMAL.
CEEPHAO DU CHAT SAUVAGE AU CHAT
DOMESTIQUE
DU CHAT SAUVAGE AU CHAT DOMESTIQUE
PEYROT GWENAELLE
CEEPHAO – ETHO-PSYCHO-COMPORTEMENTALISTE-ANNEE 2018
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DU CHAT SAUVAGE AU CHAT DOMESTIQUE
PEYROT GWENAELLE
CEEPHAO – ETHO-PSYCHO-COMPORTEMENTALISTE-ANNEE 2018
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AVANT-PROPOS 4
CITATION 7
POEME 8
REMERCIEMENTS 9
INTRODUCTION 11
Aux origines du chat domestique 11
Hypothèse de l’évolution du chat sauvage au chat domestique 13
Les différentes races 15
Les Mythes et légendes 18
LES COMPORTEMENTS DU CHAT SAUVAGE 22
Ses comportements en milieu naturel 22
Les atouts physiques 23
Les comportements de chasse 28
Les comportements territoriaux 29
Les comportements reproducteurs 34
L’agressivité, une tendance sociale 37
Les comportements d’agressions 39
LES HYBRIDES 40
Définition 40
Les origines 40
Hybrides crées par l’Homme 41
Les classements 42
Comportement du chat hybride lié à la cohabitation avec l’Homme 43
PROCESSUS DE FECONDATION ET GESTATION DE LA CHATTE 45
Processus de fécondation 45
Gestation et évolution de l’embryon au chaton 46
La mise-bas 48
EVOLUTION DU CHATON AU CHAT ADULTE 50
A la naissance 50
De la naissance à l’ouverture des paupières : la période néonatale : 50
A partir du 10ème jour au 16 ème jour : la période de transition : 51
A partir du 16ème jour jusqu’au 49ème jour: la période de socialisation : 52
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De la 4ème vers la 5ème semaine : homéostasie sensorielle et autocontrôles : 54
Entre le 2ème et le 6ème mois : la période juvénile : 55
Vers 18 mois le chaton accède au statut adulte 58
LES BESOINS ESSENTIELS DU CHAT DOMESTIQUE 59
La nourriture 60
L’eau 62
Les comportements d’éliminations 64
Le territoire / Le couchage 65
Les couloirs invisibles 66
LES COMPORTEMENTS ADAPTATIFS 68
Décryptage de la communication féline 68
La harde de chat 76
Le comportement adaptatif, une symptomatique 79
L’anthropomorphisme une causes majeure de l’incompréhension entre l’Homme et le chat 80
Le chat vit à l’instant présent. Qu’en est-il de l’Homme ? 81
Quelques exemples de comportements adaptatifs chez le chat 83
Les techniques pour pallier aux comportements adaptatifs 89
Dans tous les cas concernant les comportements adaptatifs 91
LE COMPORTEMENTALISTE FELIN ET SES OUTILS FACE AUX COMPORTEMENTS
ADAPTATIFS DU CHAT 92
Le professionnel EPC (Etho-psycho-comportementaliste) 92
Procédés du professionnel EPC 93
Le comportementaliste, un être neuf et libéré de son savoir à chaque entretien 97
Avoir une stratégie 100
Le cadre de l’entretien est posé par le comportementaliste 100
Le temps entre deux rendez-vous est de trois semaines de préférence 101
Le comportementaliste sait reconnaitre ses limites 101
PREPARATION A L’ENTRETIEN COMPORTEMENTAL 102
Déroulement de l’entretien 103
Le comportementaliste sait gérer les conflits 104
Les outils du comportementaliste EPC 105
CONCLUSION 113
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AVANT-PROPOS
Il n’existe aucune vérité, ni réalité universelle
Tout ce qui nous entoure est singulier, et, qualifier un comportement, un être vivant ou
encore un objet sans même contextualiser, le définir, ne permet pas de le comprendre dans
toute sa complexité.
Ce mémoire n’est simplement qu’une approche, une conception de ce que peut paraitre le
chat aux yeux d’une majorité d’Hommes de tous horizons, qu’ils soient professionnels ou
propriétaires.
Son contenu n’est pas un dogme.
Il fait état de comportements observables, les qualifie, les définit afin de synchroniser notre
vision et ainsi créer une réalité commune.
Mes sources sont bien souvent des analyses et interprétations personnelles basées sur des
comportements observés et répétés dans des contextes semblables.
Je ne me prétends aucunement éthologue.
J’apporte simplement mon regard, ma vision et ma compréhension qui me semblent être en
corrélation avec les ouvrages sur lesquels j’ai pris appui.
Plus de trente années en étant inscrite à l’état présent, absente de jugements, au moins vis-
à-vis de l’animal…
Des moments déconnectés de ma réalité matérielle…
La conséquence en est une bibliographie peu conséquente, mais également un regard absent
d’un anthropomorphisme altérant la relation de l’Homme à l’animal.
Dans ce mémoire, l’éthologie prend une grande place, mais je suis consciente que dans la
relation de l’Homme à l’animal, celle-ci n’est en rien suffisante pour assurer un entretien
respectueux de l’un comme de l’autre.
La construction psychique de l’Homme est aussi un paramètre à considérer.
Son regard sur son compagnon, sa communication inconsciente, ses états émotionnels, ses
sentiments, son attachement, son système familial sont autant de variables qui font de
chaque entretien une consultation sans pareil.
Comme chaque être vivant qu’il soit humain ou animal est singulier :
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L’interaction de chacun au sein du système familial crée une multitude d’informations que le
comportementaliste EPC doit savoir prendre en charge en respectant chacun pour ce qu’il
est, en apportant à l’ensemble des protagonistes un confort dans la relation qui le lie à
l’animal mais aussi à ses pairs.
Mon objectif n’est nullement de convaincre, il est d’ouvrir plus grand les possibilités…
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Le chien se dit : " L'homme me nourrit donc il est mon Dieu."
Le chat se dit : " L'homme me nourrit donc je suis son Dieu."
Bernard Werber
2009 : A Kenya, mon compagnon félin
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Citation
Est-ce que, par hasard, on m'aurait changée au cours de la nuit ?
Réfléchissons : étais-je identique à moi-même lorsque je me suis levée ce matin ?
Je crois bien me rappeler m'être sentie un peu différente de l'Alice d'hier.
Mais, si je ne suis pas la même, il faut se demander alors qui je peux bien être ?
Ah, c'est là le grand problème !
Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll
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Poème
Le chat et le soleil
Le chat ouvrit les yeux
le soleil y entra
le chat ferma les yeux
le soleil y resta
voilà pourquoi le soir
quand le chat se réveille
j'aperçois dans le noir
deux morceaux de soleil
Maurice Carême (1899-1978)
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Remerciements
Je souhaite avant tout remercier Patrick Le Doeuff, directeur de mémoire et de formation au sein du
CEEPHAO. Durant mon cheminement menant à l’aboutissement de ce mémoire il m’a apporté
l’écoute, l’introspection, l’objectivité, mais avant tout l’ouverture de la conscience, me permettant
ainsi de ne plus attribuer aux autres ce qui émotionnellement m’appartenait.
Je remercie également Thierry Dupuis, comportementaliste animalier et éducateur canin, qui
préalablement à ma formation au CEEPHAO, m’a formé gracieusement sur le terrain, majoritairement
en éthologie canine. Il m’a ouvert le regard sur le chien en me transmettant une vision dénuée
d’anthropomorphisme ; une vision basée sur des connaissances scientifiques.
Je suis également reconnaissante et remercie Héloïse Legrand psychologue et intervenante au
CEEPHAO, qui a ouvert mentalement des portes me permettant ainsi de m’y faufiler et d’étendre mon
savoir et ma compréhension de l’Homme. Elle a su éveiller ma curiosité, notamment sur les
différentes structures psychiques et les origines des psychopathologies, m’assurant ainsi d’identifier et
reconnaitre mes limites de compétences professionnelles.
Je remercie de tout cœur mes confrères et consœurs du CEEPHAO qui m’ont accueilli, guidé, sans
aucun jugement. Merci pour ses moments d’échanges où il fait bon vivre, où l’on se sent en famille,
compris et accepté.
Je souhaite exprimer ma gratitude la plus profonde à ma famille.
A mon conjoint qui a traversé avec moi mes moments de doutes, mes transitions, qui m’a suivi dans
une évolution positive et ce pour chacun de nous deux.
Merci à mes cinq enfants, qui ont su grandir en acceptant que je puisse être indisponible, moins
réceptive ou encore qui ont accepté que je change et qui n’ont cessé de me rappeler combien on
s’aime.
Merci à Jolie-Maman Christine, ma belle-mère, qui m’a permis de suivre le cursus d’études en prenant
soin de ma famille durant mes périodes d’absences.
Merci à ma petite sœur qui a suivi ma formation et a évolué dans l’ouverture de la conscience, elle est
ma meilleure amie, ma confidente, mon alliée…merci pour cette relation d’amour inconditionnel.
Mais surtout merci à vous d’avoir cru en moi en me témoignant un soutien inconditionnel, d’avoir
persisté à me motiver pour aller au bout de ce mémoire et principalement de m’avoir accepté tel que
je suis aujourd’hui.
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Je dédie ce mémoire à tous ceux qui ont croisé un jour ma route
et qui ont insufflé le changement en moi.
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Introduction
Aux origines du chat domestique
Définissons la domestication :
La domestication d'une espèce animale ou végétale est l'acquisition et la
transformation de caractères et de comportements héréditaires au contact de
l'Homme, que ce soit suite à une interaction prolongée ou à un effort volontaire de
sélection.
Mais alors, avant de comprendre « Aujourd’hui », il nous faut comprendre l’hier.
Aux origines du chat domestique, étaient de petits carnivores qui peuplaient déjà
différents continents.
Chronologie du félin sauvage, au chat sauvage, puis, au chat domestique:
Il y a environ 50 millions d'années
Les Miacidés, qui vivaient au début de l'ère tertiaire, sont considérés comme les
ancêtres communs aux chats et aux chiens.
Il y a environ 25 à 30 millions d’années :
le Proailurus (Traduit du Grec “ avant le chat”). Est un carnivore de petite taille (une
dizaine de kilos). Il vit dans les forêts d’Europe et d’Asie et il est sans doute l’ancêtre
du Pseudælurus.
Entre 20 et 8 millions d’années avant notre ère
Le Pseudælurus, est un félin préhistorique qui peuplait l’Europe, l’Asie et l’Amérique
du Nord.
Il y a une vingtaine de millions d’années
Ce dernier a été, à l’origine de 2 grands groupes :
Les Machairodontinés ou tigres à dents de sabre : Le terme « tigre à dents de sabre »
renvoie à un ensemble d'espèces disparues de mammifères ressemblant à des tigres
et possédant deux longues canines. Ex : Smilodon
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Miacidés
•environ 50 millions avant notre ère
Proailurus
•25 à 30 million avant notre ère
Pseudaelurus
•entre 20 et 8 millions avant notre ère
Machairodus et smilodon
•20 millions avant notre ère
Néofélidés
•6 millions d'années avant notre ère
Félidés
•5 milliond d'années avant notre ère
•division en deux groupes distincts : les félinés ( petis félins), les panthéridés (grands félins)
Il y a 6 millions d’années
Les Néofélidés : ancêtres lointains des chats sauvages (Félis silvestris) qui ont donné
naissance à la branche mère de nos chats domestiques.
A partir de 5 millions d'années avant notre ère
Les Félidés se sont divisés en 2 familles distinctes :
Les Félinés (Petits félins)
Les Panthérinés (Grands félins). Apparues en Asie.
Ces 2 familles se sont ensuite disséminées un peu partout dans le monde, sauf en
Australie et à Madagascar. 1
Source : création personnelle
1 www.lesfelins.com
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Hypothèse de l’évolution du chat sauvage au chat domestique
Le chat sauvage d’Afrique ou Chat ganté (Félis silvestris lybica)
La théorie avancée par les scientifiques basée sur les marqueurs génétiques (ADN
mitochondrial) permet de déceler un ancêtre commun à tous les chats domestiques
« Félis Sylvestri Lybica » ou chat sauvage d’Afrique avec une domestication supposée
il y a 8000 à 10 000 ans.
En Italie, dans un gisement datant d'1,8 millions d'années, il a été retrouvé les
premières traces de Félis Silvestris, notre chat sauvage actuel, descendant du Félis
Lunensis.
L'hypothèse la plus communément admise veut que le chat domestique soit issu de
la même espèce que le chat sauvage, au travers de croisements issus du Chat des
forêts d'Europe (Félis Silvestris), du Chat ganté d'Afrique. (Félis Libyca) et du chat
omé d'Inde (Félis ornata). Cette dernière variété est considérée comme la plus
proche de notre chat domestique (Félis Catus).
Domestiqué depuis longtemps en Egypte, où il était déifié, sous les traits de la déesse
Bastet, Félis Ornata fût croisé avec Félis Libyca.
Le croisement ramené en Europe par les grecs et les romains, se croisa à son tour
avec Félis Silvestris.
De ces croisements et mutations dues à l'acclimatation ou à la sélection (création des
races par l’Homme), sont nées les différentes races que nous connaissons
aujourd’hui.
En 2004, après la découverte d’une sépulture datant de -7000 à -7500 ans contenant
un chat accompagné de son propriétaire (un enfant) à Chypre, les scientifiques
révèlent un descendant du chat sauvage d’Afrique apprivoisé. Le squelette ne
répondant pas aux critères de la domestication, le terme apprivoisé est donc plus
approprié.
L'émergence du chat domestique remonte aux débuts de la sédentarisation
L’hypothèse de la cohabitation de l’Homme et du chat débuterait donc avec le début
de l’agriculture et le stockage du grain.
Les rongeurs attirés par la nourriture stockée et abondante ont attiré leurs
prédateurs naturels.
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Le chat sauvage dans la même configuration que sa proie naturelle, s’est habitué à la
présence de l’humain.
Au fils du temps, l’Homme et le chat trouvant chacun son intérêt dans cette
cohabitation, se sont domestiqués l’un-l ‘autre.
Le chat a en suffisance des proies et en contrepartie l’Homme voit ses récoltes
protégées.
Le chat possède aujourd’hui 96% de son patrimoine génétique en commun avec son
cousin le tigre.2
Mais revenons-en à la définition : le chat est-il domestiqué ?
Le séquençage du génome a montré que la domestication du chat avait modifié au
moins 281 gènes régulant son comportement, son métabolisme, sa réaction à la
peur, ses facultés d'apprentissage ou la couleur de sa robe. Mais il a gardé de ses
ancêtres sauvages son caractère indépendant et son talent pour la chasse qui lui
permet de survivre avec ou sans l'homme. C'est pourquoi certains scientifiques le
considèrent plutôt comme un animal semi-domestiqué.3
Citation
"les chats, contrairement aux chiens, sont en réalité seulement semi-
domestiqués, explique l'auteur principal Wes Warren, professeur
associé de génétique à l'Institut de génomique de l'Université
Washington. Ils ne se sont distingués que récemment des chats
sauvages, et certains se reproduisent même encore avec leurs parents
sauvages. C'est pourquoi nous avons été surpris de trouver des preuves
ADN de leur domestication".
2 Article futura planète du 22 septembre 2013 par Quentin Mauguit 3 D’après sciences et vie QR numéro 23 »nos ancêtres et nous »
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Les différentes races
Les plus anciennes traces du félin domestique ont été découvertes à la fin des années
80 à Chypres. Les ossements du félin ont été trouvés dans une sépulture aux côtés de
restes humains.
L’état de détérioration du squelette n’a pas permettre de statuer sur le sexe de
l’animal, néanmoins il est clair qu’il s’agit d’un félin de petite taille et bien portant.
Un individu bien considéré par l’Homme, déduction faite sur les rites funéraires mis
en place dans le tombeau.4
La race n’ayant pu être déterminée, la première race à être répertoriée par l’Homme
reste le Mau égyptien en -1500 avant Jésus-Christ.5
Les ouvrages et articles sont nombreux, mais à défaut d’un constat arrêté par des
scientifiques à ce jour, voici une chronologie de l’apparition des races basée sur les
éditions Rustica :
Le Mau Egyptien :
Date d’apparition : -1500 Avant Jésus-Christ, est une race aujourd’hui assez rare.
Le Mau égyptien est considéré comme l’ancêtre de toutes les races de chat puisqu'il
descendrait de Félis lybica ocreata, une sous-espèce africaine de chat sauvage.
L’angora Turc :
Date d’apparition : 950 après Jésus-Christ est une race de chat courante.
Ce félin possède des origines très anciennes. Il est originaire de Turquie dont il porte
l’ancien nom de la capital. L’Angora Turc est une race de chats très ancienne, il était
déjà connu dans la Rome antique.
Le Chartreux :
Date d’apparition : 1100 après Jésus-Christ est une race de chat courante.
Importé d’Orient au moyen-âge, le Chartreux est l’une des plus anciennes races de
chat au monde. L’ancêtre de ce chat serait venu de régions montagneuses de Turquie
ou d’Iran et serait le descendant direct du chat de Syrie.
4 Article de source internet : laterredabord.fr 5 Livre aux éditions Rustica – mystérieux chat noir
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Le Siamois :
Date d’apparition : 1350 après Jésus-Christ est une race de chat courante.
Ce chat est originaire de Thaïlande, au Siam, l'actuelle Thaïlande, il était réservé à la
famille royale. Nous savons que cette race est très ancienne, résultant de nombreux
siècles de sélection naturelle. Il est généralement admis que son origine
géographique est l'Orient.
Burmese Anglais :
Date d’apparition : 1400 après Jésus-Christ est une race de chat courante.
Les ancêtres du Burmese sont originaires d’Asie et ont été apporté en Europe et en
Amériques à la fin du XIX siècle.
Le Norvégien :
Date d’apparition : 1680 Après Jésus-Christ est une race de chat courante.
Il aurait été rapporté par les vikings du Moyen-Orient en Norvège. Il est également
appelé « Chat des forêts Norvégiennes ».
Le Manx :
Date d’apparition : 1800 après Jésus-Christ est une race de chat rare.
Originaire de l’Ile de Man, entre l’Angleterre et l’Irlande. En 1800, l'île de Man était
bien plus isolée qu'aujourd'hui, et la consanguinité trop forte entre les chats de l'île.
Une mutation génétique, responsable de son absence de queue, fit de cette
particularité un trait caractéristique Du Manx.
Le Persan :
Date d’apparition : 1800 après Jésus-Christ en exposition sur les terres d’Angleterre,
est une race de chat courante.
Les persans ont été mentionnés pour la première fois en 1620, lorsque Pietro Della
Valle importa les ancêtres des persans d'aujourd'hui en Italie, depuis Khorassan, en
Perse. Cette race est surtout développée en Angleterre et en France.
Le Cornish Rex :
Date d’apparition : 1950 après Jésus-Christ est une race rare.
Le Cornish Rex doit son nom à sa région d’origine « la Cornouaille » en Angleterre. Il
est le résultat d’une mutation génétique.
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Le Peterbald :
Date d’apparition : 1988 après Jésus-Christ est une race qui reste très rare et assez
prisée.
Le Peterbald est originaire de Russie. Puis c’est répandu en Europe principalement
chez des éleveurs. Sa particularité est d’être un chat sans poils.
Aujourd’hui il existe une soixantaine de races domestiques contre une trentaine de
races sauvages.
Une croissance démographique constante des chats domestiques dont les facteurs
environnementaux nécessaires à la procréation sont plus aisés d’accès du fait de la
proximité avec l’Homme que leurs cousins sauvages, menace aujourd’hui ces
derniers.
La population des chats sauvages est en déclin.
En effet, l’augmentation des territoires du chat domestique alliée à la colonisation
des territoires par l’Homme réduit l’espace que peut occuper le sauvage.
La proximité des chats domestiques alliée à la compatibilité chromosomique des
deux compères domestiques et sauvages donne lieu à une troisième espèce lorsqu’ils
procréent.
Cette espèce se nomme le chat de haret, dénomination qui correspond «également à
un chat domestique devenu sauvage.6
6 https://chats.ooreka.fr/astuce/voir/465819/chat-haret
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Les Mythes et légendes
Peuplades Chinoises, Marins, Croyants, plusieurs spéculations ont circulé sur le chat.
Cet animal suscite bien des intérêts :
Légende chinoise 7
Le chat était l’espèce dominante sur terre ; Ils avaient créé une société, qui par la
force des choses, avait enfanté des dieux, des lois, des élites, des profiteurs, des
exploités, des fanatismes et des guerres. Bref, la civilisation dans toute son horreur.
Devant la fatalité d’un tel gâchis, ils en eurent assez d’assumer à la fois leurs
responsabilités et leur impuissance.
Alors, ils cherchèrent parmi les espèces inférieures celle à laquelle ils pourraient sans
remords refiler les clefs de la planète avant de se retirer en coulisses.
Leur choix se porta sur l’espèce humaine. La seule branche de l’évolution assez naïve
pour, dans sa prétentieuse ignorance, endosser le pouvoir absolu à défaut du savoir
sans limites qui avaient permis au chat de ne jamais être dupe de rien. Surtout pas de
soi.
Dès lors, l’Être humain fut regardé par la gent féline avec toute l’indulgence
narquoise et l’infini patience que mérite le rôle ingrat dont elle s’était déchargée
grâce à lui.
La seule prérogative que le chat a souhaité conservé, c’est la médiumnité qui lui
permet d’apporter un soutien discret à son malheureux suppléant.
Les chats et les marins 8
Les navigateurs étaient particulièrement superstitieux quant à la météo et aux chats.
Ainsi, dans les temps anciens, les marins pensaient que le comportement des
chats pouvait les aider à prédire le temps qu'ils allaient affronter en pleine mer.
Les navigateurs estimaient donc que les chats noirs étaient synonymes de
malchance, et cause de mauvais temps. En revanche, certains tenaient les chats à la
robe écaille de tortue en haute estime, parce qu'ils pensaient qu'ils étaient de bon
augure.
Par ailleurs, les marins croyaient qu'un chat joueur annonçait un vent qui soufflerait
par rafales et un bon voyage, tandis qu'un chat miaulant fort et faisant du bruit
présageait un voyage semé d'embûches, avec des orages à la clef. En outre, les
7 Le dictionnaire de l’impossible de Didier Van Cauwelaert 8 Mystérieux chat noir édition Rustica
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navigateurs croyaient que la pluie tomberait après qu'un chat ait éternué une fois.
Quant à un chat léchant sa fourrure à rebrousse-poil, il était supposé annoncer une
averse de grêle.
Toujours selon les marins, les chats avaient la capacité d'emmagasiner des pouvoirs
magiques au sein de leur queue, pour ensuite les utiliser en vue de déclencher les
orages. Afin d'en éviter un usage contre eux, les navigateurs s'assuraient toujours du
bien-être des chats : bonne humeur, nourriture convenable...
Par ailleurs, sur une mer calme, les petites ondulations à la surface de l'eau
étaient surnommées "pattes de chat" car les marins pensaient que les fantômes des
chats autrefois présents sur les bateaux dansaient sur l'océan face au vent.
Enfin, les marins japonais croyaient quant à eux que la présence d'un chat tricolore à
bord de leur bateau empêcherait leur navire de se diriger vers une zone d'orages.
Selon les Pays de résidence
En Allemagne : Un chat qui se lave les oreilles annonce l'arrivée imminente de
visiteurs.
En Angleterre : Un chat qui dort ramassé sur ses pattes annonce un hiver rigoureux.
Le chat blanc représente un mauvais présage.
Au Cambodge : La présence d'une chatte tricolore dans un foyer y garantit le
bonheur.
En Écosse : Un chat noir errant venant se réfugier sur la véranda apporte la
prospérité dans la maison.
Aux États-Unis : Un rêve relatif à un chat blanc est signe d'une chance imminente.
En France : Un chat noir qui traverse la rue devant soi annonce un malheur. La
traversée d'un cours d'eau avec un chat dans les bras éloigne la chance. Un chat
errant qui élit domicile dans un foyer y apporte la félicité.
En Irlande : Une personne qui tue un chat, même accidentellement, écopera de 17
ans de malchance.
En Italie : Un chat qui éternue assure la chance à ceux qui l'ont entendu.
En Égypte : Dans les sanctuaires de l'Égypte antique, les prêtres ont sacralisé la
position du chat. Observant nuit et jour ces animaux sacrés, ils analysaient tous leurs
mouvements en vue de prédire un événement futur : étirements, bâillements,
frémissements des moustaches, etc.
DU CHAT SAUVAGE AU CHAT DOMESTIQUE
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La plus ancienne forme de déité représentée en Égypte
Bastet, la déesse à tête de chat, était à l'origine peinte comme un lion protecteur et
belliqueux. Son image, au cours du temps, a été modifiée pour l'associer aux chats
domestiques, bienveillants mais sauvages.
En tant que petit prédateur chassant les rongeurs, il protège les silos à grain où les
Égyptiens entreposaient leur récolte, ressource vitale pour ce peuple d'agriculteurs.
En chassant les rats et autres rongeurs, le chat élimine aussi des vecteurs de maladies
transmissibles graves, comme la peste. Enfin, en chassant les serpents, notamment
les vipères à cornes, il rend plus sûrs les alentours des foyers situés sur son territoire.
Si un chat venait à mourir, sa famille se rasait les sourcils en signe de deuil.
Source : https://mythologica.fr/egypte/bastet.htm
Bastet était la fille du dieu de soleil Rê, épouse de Ptah et mère du dieu lion Miysis.
C'était la déesse bienveillante du foyer et du chat domestique, bien qu'elle prenne
parfois l'aspect guerrier d'une lionne des déesses dangereuses.
Déesse de la joie comme Hathor, Bastet aimait la musique et la danse, dont elle
scandait les pas avec crécelle sacrée connue sous le nom de sistre, souvent décoré
d'une figure de chat, qu'elle tient à la main.
Elle était dépeinte comme une chatte ou sous une forme humaine avec une tête d'un
chat parfois ornée de boucles d'oreilles.
Elle était vêtue d'une robe longue dont la poitrine était ornée d'un grand pectoral
demi-circulaire surmonté d'une tête de lionne, et elle portait au bras gauche un
mystérieux petit panier
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Divinité bienveillante, elle protégeait les hommes contre les maladies contagieuses et
contre les mauvais esprits. Bastet a été aussi associée à "l'œil de Rê", agissant
comme l'instrument de la vengeance du dieu du Soleil.
Sur la chapelle romaine de Dakka, Nubie, bas-relief représentant la lionne en colère la déesse
Hathor faisant face un petit singe le dieu Thot illustre le mythe de la Lointaine.
Source : http://deessebastet.e-monsite.com/pages/l-histoire-egyptienne/la-deesse-bastet.html#CxEldVcSc62dSGzk.99
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Les comportements du chat sauvage
Ses comportements en milieu naturel
Le chat, animal territorial possède une aire dans laquelle il évolue. Celle-ci doit
disposer de plusieurs critères répondant aux besoins essentiels du félin. Notamment
celui de posséder suffisamment de proies pour assurer sa survie voire lui permettre
de pérenniser son espèce.
Ses comportements exploratoires l’amène à disposer d’un territoire dont il a
minutieusement visité tous les coins. Ce comportement exploratoire lui assure
également qu’il peut s’y mouvoir en toute sécurité à l’abri de ses prédateurs naturels
ou de congénères avec lesquels il pourrait être en compétition pour le territoire ou
les partenaires reproducteurs.
Une fois qu’il s’est approprié un territoire en le marquant de ses urines, ou par
d’autres méthodes de marquage olfactives, le chat peut donc partir à la quête de
nourriture.
Le chat est un carnivore. Il se nourrit de petits rongeurs tel que les campagnols, les
mulots, les musaraignes, les souris, les rats, etc.
Mais il se nourrit aussi d’insectes, de lézards, grenouilles, serpents, oiseaux, etc. La
limite supérieure étant le lièvre, un animal faisant quasiment son poids pour sa taille.
C’est un chasseur nocturne. Son territoire de chasse est bien souvent situé en zones
forestières à l’orée des prairies. C’est la prairie qui lui sert de lieux de chasse.
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Les atouts physiques 9
Pour chasser, ce petit félin est muni d‘atouts :
Des griffes aiguisées, une agilité hors pair, des dents acérées, une ouïe spectaculaire,
des récepteurs sensitifs entre les coussinets, une robe se fondant dans les jeux
d’ombres et de lumières et d’un organe que seul les félins possèdent d’aussi
perfectionné : l’organe de Jacobson. Le chat est un prédateur autant qu’une proie, la
nature l’a pourvu d’atouts incroyables.
L’oreille :
Une oreille surdimensionnée pour chasser à l’ouïe, ce prédateur possède une oreille
à la structure complexe. Son oreille interne est composée de 32 muscles.
Ces récepteurs bougent indépendamment l’un de l’autre et permettent au chat de
chasser tout en gardant une oreille aux aguets afin de se protéger lui-même
d’éventuelles attaques. La plupart du temps le chat chasse à l’affût. 10
9 Prendre soin de son chat en 300 conseils édition ESI page 112 10 Source : https://catedog.com/chat/03-sante-chat/00-anatomie-du-chat/anatomie-systeme-auditif-oreille-chat/
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La robe :
La robe du chat sauvage est un jeu d’ombre et de lumière lui permettant de se
camoufler. Elle est de couleur fauve et n’est pas rayée contrairement au chat
domestique ou au chat de haret. Seule sa ligne dorsale est plus marquée, plus
foncée. Sa robe lui permet de se dissimuler dans les hautes herbes et de se fondre
dans la nature vacillante au soleil.
Autre le fait de son aspect, le chat toilette sa robe plusieurs fois par jour. Ce
comportement a pour but de ne pas dégager d’odeur le faisant repérer des autres
animaux qu’ils soient proies ou prédateurs.
Un corps souple :
Son dos fonctionne comme un ressort. Quand il se ramasse sur lui-même avant de
bondir ou de courir, le dos se comprime d’environ ¼ de sa longueur.
Pour se faire, le chat possède entre chaque vertèbre un cartilage qui sous l’action des
muscles s’étire ou se comprime, ce qui lui permet d’avoir une grande détente. Quand
il s’élance la colonne s’étire, alors que lorsqu’il pose les pattes, elle se rétracte.
Le cou est extensible de par le même phénomène et permet aux oreilles de capter les
sons au-dessus des herbes. L’alliance de ses oreilles à l’ouïe fine et de son corps
souple, permettent une préhension de la proie en un seul bond.
Source : https://everything-about-cats.skyrock.com/photo.html?id_article=1525550420&id_article_media=-1
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Les yeux :
Ses yeux sont six fois plus photosensibles que ceux de l’Homme. Le chat a donc
besoin de peu de lumière pour se mouvoir dans l’obscurité.
Il possède davantage de bâtonnets que l’humain, donc de cellules photo réceptrices.
De plus, le fond de son œil est recouvert d’une substance réfléchissante. C’est
pourquoi son œil brille dans le noir.
La pupille est en amande, permettant une amplitude de rétraction ou de dilatation
de celle-ci plus ample et rapide, palliant à l’hypersensibilité à la lumière.
Son iris est composé de 2 muscles le contractant.
Schéma musculaire de l’œil du chat
Source : http://enacit3srv5.epfl.ch/alice2/WP_2010/studioseraj/?tag=schema-musculaire
La queue :
Elle sert à stabiliser son corps lorsqu’il change brutalement de direction. Elle est
également un balancier nécessaire à leur équilibre.
L’organe de Jacobson :
Le chat dispose d’un organe voméronasal qui lui sert de capteur et analyseur de
phéromones. Il se situe dans le palais dur entre les cavités nasales et buccales. Il
s’ouvre par un conduit en arrières des incisives supérieures et il est très riche en
cellules olfactives spécialisées.
Pour s’en servir le chat adopte un comportement appelé Flehmen, qui consiste à
inspirer de l’air pour faire rentrer un maximum de phéromones au contact de
l’organe en ouvrant la gueule et en retroussant la lèvre supérieure. Son odorat est
100 fois plus fin que celui de l’Homme grâce à ses deux cents millions de terminaux
olfactifs contre cinq millions pour l’Homme. 11
Le chat capte ainsi ses proies en complément de l’action de ses oreilles.
11 Article du 08/04/16 L’Homme a cinq sens le chat en a 7 (…) beta atlantico – www.atlantico.fr
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Les pattes :
Les pattes du chat sont armées entre capteurs et griffes acérées.
Le chat est un animal digitigrade, il marche donc sur les doigts, ce qui a pour
conséquence un déplacement plus rapide et silencieux que les autres mammifères.
Les pattes antérieures sont composées de cinq doigts. Le cinquième ne touche pas le
sol et permet de garder la proie aux prises.
Les pattes postérieures sont quant à elles composées de 4 doigts. Elles sont
musculeuses afin de bondir puissamment. Il peut accomplir des bonds de plus de 1
mètre de haut.
Les pattes sont dotées de 5 coussinets dont 1 gros fait de trois ronflements et les
interdigitaux sont eux munis de poils récepteurs tactiles ; lesquels leur permettent
d’évaluer l’emplacement, la texture, les vibrations et donc la vivacité de leur proie.
Les griffes sont rétractiles, ce qui est tout à fait adapté pour s’emparer des proies. La
griffe est articulée et maintenue par des ligaments reliés à un tendon. Elle ne
s’émousse pas, est toujours acérée afin de déchirer des lambeaux de chairs à ses
proies. Quand le chat court, ses griffes sont rentrées. Il ne les sort que par nécessité.
Source : https://www.hebus.com/image-168923.html
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Les dents
Ce sont des armes redoutables ; des canines longues et fines permettant de mettre à
mort la proie aux prises. Chaque canine contient des récepteurs de pression.
La forme effilée permet de saisir la trachée de la proie et de la serrer jusqu’à
l’étouffement qui intervient en seulement quelques minutes.
Sa mâchoire adulte contient :
- 12 Incisives
- 4 canines
- 10 prémolaires (6 à la mâchoire supérieure et 4 à l'inférieure)
- 4 molaires
Source : http://lidicel.free.fr/v2/fr/chatsfr/chatsintroductionanatomiedentsfr.php
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Les comportements de chasse
Le chat est un animal nocturne et chasse la nuit. Profitant de son excellente vue, de son ouïe
ainsi que de son odorat surdéveloppé pour détecter ses proies.
Une fois la proie repérée, le chat se tapi dans les herbes en attendant le moment le plus
opportun pour s’en saisir sans risques. Une blessure le mettrait en difficulté pour sa survie,
L’empêchant de se défendre, de chasser ou même de se reproduire.
Le moment venu, le chat fait un bon calculé à l’aide de ses pattes musculeuse postérieures et
se saisi de sa proie avec ses griffes, utilisant son cinquième doigt.
Démarre une danse macabre qui consiste à épuiser la proie afin d’éviter tous risques de
plaies compromettantes. Certains humains prennent cela pour un jeu sadique, mais il s’agit
réellement d’une stratégie préservant les yeux, la gueule, les lèvres du chat ou tous organes
vitaux.
Une fois la proie à l’agonie par l’épuisement, le chat l’achève avec ses canines effilées en les
pressant contre la trachée, provoquant la mort par étouffement. Il mange sa proie sur place.
Son besoin journalier est de 400 à 500 grammes de nourriture.
La capture n’est pas toujours la finalité d’une chasse. Il est fréquent que la proie lui échappe.
Deux types de chasses existent chez ce félin :
La chasse à l’affût : le chat se poste en hauteur sur un lieu de passage de gibier ou près d’une
zone où ses proies habituelles viennent s’abreuver. Lorsqu’une proie passe, il bondit dessus.
La chasse à l’approche : est un comportement opportuniste. Le chat repère une proie,
s’avance très doucement sans bruit et dès qu’il le peut bondit sur celle-ci.
Le chat domestique n’a pas toujours la possibilité d’aller à la chasse. Pourtant il en garde
quand même les réflexes. (Exemple, le réflexe de morsure)
Anecdote : Il a été observé chez les chats forestiers en France, des comportements opportunistes liés à
l’activité humaine agricole.
Les chats attendent la fin du passage des engins agricoles pour se repaitre des rongeurs et serpents
ayant été fauchés durant la moisson.12
12 Le chat forestier – CMNF www.cmnf.fr
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Les comportements territoriaux
Le chat a besoin d’un territoire.
C’est un animal qui dans la majorité des cas vit de façon solitaire.
La taille d’un territoire est définit en fonction du statut physiologique de l’animal.
Un chat dit « entier » c’est-à-dire qui possède ses attributs sexuels et en capacité de
procréer, occupe et marque un territoire plus conséquent que le reste de ses congénères.
Plus le territoire est étendu et plus l’éventualité de rencontrer un congénère est présente.
Dès lors, le chat étant un animal très attaché à la notion du territoire, va le défendre. Pour ce
faire le chat met en place des comportements d’intimidations pouvant aboutir à des
comportements d’agressions lorsqu’aucun des protagonistes ne veut abdiquer.
Le territoire des femelles semble plus réduit ; celles-ci paraissent plus tolérantes que les
mâles. 13
De même que le territoire d’un mâle est adjacent à plusieurs territoires de femelles.
La femelle permet les intrusions de ses congénères mâles lors des périodes de chaleurs. En
dehors de cette période, les chats ne tolèrent aucune entorse à leur mode de
fonctionnement territorial et solitaire.
Le territoire est un des besoins essentiels du chat et il se justifie par différents éléments :
- Il se préserve des prédateurs en contrôlant ce territoire fréquemment, vérifiant les odeurs
inconnues signalant des passages.
- La préservation d’un biotope lui permettant d’avoir en suffisance des proies. Pour signaler
sa présence à ses congénères il dépose ses phéromones en limites de territoire. Les selles
sont visibles à la lisière des forêts, à l’intérieur du territoire elles sont cachées pour ne pas
signaler sa position à ses ennemis naturels.
- La femelle choisit un territoire sécurisant pour y élever sa progéniture.
La préservation du territoire
Le chat possède différents dispositifs lui permettant de signifier sa présence à ses
congénères.
Equipé de glandes sudoripares et sébacées, de glandes anales ou encore d‘une urine riche en
phéromones, les félins n’ont que l’embarras du choix.
Seuls ses congénères munies de l’organe de Jacobson sauront traduire la signification de ces
traces invisibles.
Le chat qui sent ses propres traces réagit de manière apaisée puisqu’il est sur son territoire, il
se sent en sécurité.
13 Source : animalpsy.com/22/12/07 territorialisation chez le chat.
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Source : Bateson et Turner, 2014
Histoire de phéromones
Pour éviter le conflit au sein des domaines vitaux, qui se chevauchent parfois
(Wolski, 1982), les chats communiquent entre eux, à l’aide de signaux qui ne
sont pas toujours perceptibles par l’Homme. Il le fait dans le but de signaler sa
présence et, ainsi, d’éviter de croiser d’autres congénères, avec qui la
rencontre pourrait être agonistique. Pour ce faire, il dépose des marques, via
son urine ou encore avec ses griffes, contenant des informations spécifiques
sur l’individu émetteur, et perceptibles par les autres chats (Bradshaw, 2012).
Les griffades
Elles sont un comportement naturel que tous les félins utilisent pour marquer leur territoire.
En procédant à celui-ci le chat s’apaise tout en bénéficiant de l’affutage et de l’aide à la mue
de ses griffes.
Ils déposent ainsi une huile parfumée sécrétée par des glandes sudoripares et sébacées
situées entre les coussinets.
En lisière ou à l’intérieur du territoire, c’est un marquage d’alarme dans le cas d’un animal
stressé et/ou angoissé. Il privilégie les arbres à écorces fibreuses et lacère sur 30 à 40 cm de
longueur.
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Le marquage par éliminations 14
Le marquage fécal :
Le chat sauvage marque son territoire en déposant des crottes riches des phéromones
sécrétées par les glandes anales. Celles-ci indiquent différentes informations comme l’âge, le
sexe, l’état de santé ou encore la phase de reproduction.
Le marquage fécal est effectué en lisière de territoire, si le chat est assurément en territoire
conquis il laisse ses déjections apparentes. Plus riche que les urines en phéromones, c’est
essentiellement un comportement de marquage territorial ; à l’intérieur du territoire les
crottes sont enterrées
Le mâle utilise également les jets d’urines généralement déposés sur des points de passages
stratégiques.
Le marquage urinaire :
Il est effectué en position debout, queue relevée et vacillante, presque vibrante, le dos
bombé. Le support est vertical, le jet de faible quantité, riche de ses phéromones.
Il s’agit d’un comportement de marquage territorial. En période de rut ou de chaleurs, il
devient un appel au partenaire sexuel.
Le marquage par élimination doit être renouvelé au minimum une fois par semaine.
14 Comment penser chat page 52
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Les vocalisations
Chez les chats sauvages, c’est un comportement peu fréquent, voire absent, qui se produit
uniquement lors des périodes de chaleurs. Le chat n’étant pas uniquement un prédateur, il
se doit de rester silencieux autant que possible.
Le marquage facial
C’est également un marquage territorial mais destiné à s’apaiser. Il utilise ses glandes labiales
situées aux commissures des lèvres. Lorsque le chat sent son odeur, il se rassure, il est à
l’intérieur de son territoire. La femelle peut aussi marquer ses petits de son odeur. C’est un
guide olfactif pour les chatons, une marque de reconnaissance pour la chatte.
Ces zones temporales contiennent de nombreuses glandes sébacées permettent aux chats
de réaliser du marquage facial, en se frottant contre des objets, des congénères ou des
personnes.
Dans certains cas, ce marquage se fait également par les joues ou le menton ou encore
par les lèvres.
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Le marquage sexuel
C’est une association entre marquage facial et urinaire, un comportement plus fréquent chez
le mâle dans les périodes de chaleurs de la chatte.
Les glandes supracaudales, situées en région dorsale de la queue, sont surtout
développées chez le chat entier puisqu’elles peuvent atteindre jusqu’à 1,8
millimètre de longueur. Elles consistent en une haute concentration de glandes
sébacées s’étendant distalement de chaque côté de la queue (Pageat et
Gaultier, 2003). On ne connaît pas précisément leur fonction mais elles
seraient impliquées dans l’identification du mâle par la femelle en œstrus. Les
chats castrés ont des glandes supracaudales réduites et, chez les femelles, elles
ne sont que de 0,85 millimètre (Pageat et Gaultier, 2003).
Face dorsale de la queue
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Les comportements reproducteurs
La période de reproduction à lieu entre mi-décembre et mi-août.
La durée de l’œstrus est en moyenne de 5 à 6 jours.
La moyenne est d’une portée par an, sauf si la première ne survit pas, la chatte relance un
second cycle d’œstrus.
Le processus de reproduction comprend quatre grandes phases :
-La recherche du partenaire
-Le comportement pré-copulatoire ou comportement de cour ou de parade nuptiale
-L'accouplement proprement dit, appelé également saillie ou copulation
-Le comportement post-copulatoire.
L’âge de la puberté
Chez les mâles, c'est entre 5 et 8 mois qu'apparaissent les premiers
spermatozoïdes dans les tubes séminifères. Le pic adulte de testostérone se situe
vers l'âge de 10 mois.
Les chattes peuvent être en chaleurs très tôt (dès 4-5 mois)
Si la chatte est née en automne, son poids sera suffisant pour entrer en chaleurs au
printemps ou en été, période où les jours rallongent
Si la chatte est née en hiver ou au printemps, il est probable qu'elle ne soit en chaleur
que l'année suivante.
Il est préférable que la femelle aille dans le territoire du mâle, plutôt que l'inverse car
la femelle est plus adaptative et sociale.
Le cycle reproducteur de la chatte
Le pro-œstrus (ou début des chaleurs) ou parade : Pendant cette phase, la chatte
présente les premiers signes classiques de chatte en chaleur à savoir des frottements
de la tête plus fréquents contre tout type de surface, des vocalises constantes, et une
position de lordose.
La lordose est une position permettant l’accouplement : la femelle plaque son torse
au sol, relève son arrière-train et recourbe sa queue sur le côté.
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Œstrus :
Pendant cette phase d’environ une semaine, la chatte extériorise les mêmes signes et
comportements que pendant le pro-œstrus, elle accepte les sollicitations du mâle et
donc l’accouplement. L’ovulation chez la chatte est induite par l’accouplement, à la
différence de nombreux autres mammifères.
Inter-œstrus ou comportement post-copulatoire :
C’est la phase de repos sexuel qui survient s’il n’y a pas eu fécondation lors de la
phase d’œstrus. Elle dure 2 à 3 semaines en moyenne. Après cette phase, la chatte
retourne en chaleur (phase de pro-œstrus et œstrus) : ainsi plusieurs cycles de
chaleur peuvent se succéder à 3 semaines d’intervalle environ.
Comportement pré-copulatoire ou parade
La chatte est très agitée dès le début des chaleurs15 (proestrus, qui passe souvent
inaperçu, et surtout œstrus, provoqué par la sécrétion des œstrogènes par
les follicules ovariens)
Lors de l'œstrus, qui survient deux à trois jours après le proestrus ou quelquefois
directement, les postures de la chatte sont caractéristiques :
La femelle est caressante, se frotte contre tout ce qu'elle trouve et se roule sur le
sol.
Elle se raidit, tape rythmiquement le sol de ses pattes, s'accroupit, lève l'arrière-train
et dévie la queue sur le côté : cette posture caractéristique est qualifiée de position
de " lordose ".
Quelquefois, un liquide blanchâtre s'écoule en petite quantité de la commissure de la
vulve.
L’accouplement
La phase de copulation se déroule débute lorsque le mâle flaire la femelle puis la
chevauche tout en la mordant au niveau de la peau à la base du cou, ce
comportement incite la femelle de se mettre en position de lordose et au mâle de
correctement se positionner.
L’accouplement est douloureux, le sexe du mâle est hérissé d’une centaines de
crochets de 1 millimètre de long.
Une fois l’éjaculation réalisée, le mâle va relâcher sa prise au cou et la femelle va se
15 Les chats de Carine Mayo
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libérer vigoureusement. Juste après, la femelle présente fréquemment de
l’agressivité envers le mâle (période réfractaire) qui peut durer une vingtaines de
minutes. Puis une autre copulation peut survenir.
Les crochets sont composés de kératine qui lors du retrait laboure le vagin de la
femelle.
Leur fonction est de retirer les traces de sperme des concurrents et déclenche par la
sécrétion d’une hormone l’ovulation et la maturation des œufs dans les ovaires.
Il faut au moins quatre accouplements pour que les œufs arrivent à maturation.
La femelle s’accouple avec un maximum de partenaires sexuels.
L’acte a une durée allant de quelques secondes à 7 minutes, puis la chatte se roule
sur le dos, permettant au sperme de progresser dans le vagin. Seul 1% des
spermatozoïdes arrivent aux ovules, et seulement 1/5 sont viables.16
Trente minutes après l’accouplement, les spermatozoïdes arrivent à l’utérus.
Le temps de gestation varie entre 58 et 67 jours. On parle en moyenne de 60 jours.
16 Source : cours de reproduction félin IFSA soins animaliers
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L’agressivité, une tendance sociale
L’agressivité se définie par des manifestations codifiées se substituant à des actions
d’agressivités stériles ou néfastes dites agonistiques dans un but de conservation de l’espèce,
c’est une tendance sociale omniprésent chez les animaux.
L’agressivité se manifeste par divers comportements tel que le marquage olfactif, le
marquage sonore, des postures, elle permet aux individus de faire une sélection des sujets
les plus aptes à perpétuer l’espèce. Ainsi un individu trop craintif ne possèdera pas le
potentiel pour se reproduire, il sera limité pour garantir la sécurité des siens, pour rechercher
un biotope où les besoins alimentaires seraient assouvis. Il sera donc évident pour les
femelles que ce sujet ne sera pas à même de leur donner une progéniture assurant leur
pérennité.
Un autre individu trop entreprenant connaitra le même sort, celui-ci prenant trop de risques,
pourra causer des situations mettant en danger son espèce.
L’agressivité est donc fondamentale, on la retrouve dans chaque espèce. L’agressivité saine
dans le respect du cadre permet la survie d’une espèce, assurant aux sujets possédant les
critères nécessaires à celle-ci de se reproduire et préservant ainsi l’espèce.
L’expression de l’agressivité
L’agressivité est l’expression du registre comportemental d’un sujet dans un but de
préservation de l’espèce. Chaque espèce possède son propre répertoire comportemental.
Dans le cas d’un félin, celle-ci s’exprimera par différentes manœuvres selon la situation
rencontrée. Ainsi les marquages olfactifs seront émis dans le but d’indiquer aux congénères
leur présence sur le territoire.
Le corps de l’animal sera également traducteur de son état émotionnel, comme le
hérissement des poils, les dents apparentes, les micros signaux des pupilles, et la posture
générale du corps.
L’agressivité est majoritairement utilisée dans un but territorial (ou de conservation d’un
statut hiérarchique dans le cas de la harde de chats).
Les grognements et vocalisations seront aussi des signes évidents d’un état émotionnel
agressif ; ils sont tout d’abord émis à titre communicatif (avertissements) avant d’aboutir sur
une agression.
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Les différentes formes de l’agressivité
L’agressivité par irritation
Principalement due à la douleur ou à la colère, l’agression est prévisible. Le sujet utilise un
répertoire comportemental prévenant de son irritabilité et pouvant déboucher sur un
passage à l’acte si l’origine de celle-ci n’est pas stoppée après tous les signaux précurseurs à
l’agression.
L’agressivité par peur
Elle s’exprime par quatre réponses possibles :
L’absence de réaction après observation
L’immobilité, le sujet ne bouge plus
La fuite, l’animal cherche à se cacher ou s’isoler
L’agression, rapide et immédiate est déclenchée lorsque l’animal n’a plus de solution de fuite
ou de repli, dernier recours, elle est mise en œuvre dans un but de survie de l’animal.
L’agressivité maternelle
Présente uniquement chez la femelle dans le seul but de protéger sa progéniture et assurer
ainsi la survie de ses petits.
L’agressivité par dominance (uniquement dans le cas d’une harde)
Tashiro-jima est une petite île dépendant de la municipalité d'Ishinomaki dans la préfecture de Miyagi
au Japon également appelée l’île aux chats.
La population de félins y est tellement importante que l’espèce a développé des comportements
adaptatifs, notamment la vie en harde. 17
Exercée par le sujet dans un contexte familier, elle permet à l’individu de rappeler son statut, celui qui
assure la préservation de l’espèce et des ressources.
Les menaces et morsures en sont la symptomatique.
17 https://generationvoyage.fr/tashirojima-japon-ile-chats/
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Les comportements d’agressions
Comportement animal allant de la menace et l’intimidation jusqu’au combat (Klaus Immelmann)
L’agression selon K. Lorenz est un phénomène recouvrant tous les comportements ayant pour but
d’infliger un dommage à un autre être vivant, dès lors que ce dernier ne souhaite pas subir un tel
traitement (…) ce qui entraine chez la victime un désir d’évitement.
L’agression est un passage à l’acte qui a lieu après avoir eu recours à l’agressivité en guise de
sommation. Elle est utilisée en cas de force majeure. Elle survient pour les mêmes raisons
que l’agressivité, mais les raisons du passage à l’acte sont attribuables à l’instinct de survie.
C’est le dernier recours puisqu’elle peut engendrer des blessures mortelles. (Mais ce n’est
que rarement le cas)
L’agression n’est pas l’attaque d’un prédateur sur sa proie, dans ce cas il s’agit d’une simple
recherche de nourriture.
L’agression hiérarchique (dans le cas d’une harde)
Comportement déclenché par la compétition hiérarchique afin de statuer sur la position
sociale d’un individu, remise en cause par un subordonné, elle cesse lorsqu’un des deux
individus fuit.
L’agression liée au jeu
Ce type d’agression survient lorsqu’un sujet est dans un état émotionnel d’excitation lié au
jeu ou dans la compétition sociale ; elle permet de jauger un adversaire.
L’agression par irritation
Elle est exercée lors d’une contrainte physique infligeant une douleur, ou par persistance
d’un contact physique après que les signaux demandant l’arrêt de celle-ci est étés émis.
L’agression territoriale
Exercée lorsque des individus d’une même espèce sont en contact en limite de leurs
territoires respectifs aux frontières communes. Elle sert à protéger son territoire où à
étendre celui-ci pour le vainqueur.
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Les hybrides
Les hybrides sont le résultat des fantasmes humains sur la possession du « Sauvage ».
En 1960, sans l’intervention humaine, ces croisements directs entre félins domestiques et
félins sauvages n’auraient pas eu lieu. Les situations géographiques ne permettait pas
naturellement d’obtenir les races hybrides crées par l’Homme.
Ces animaux souffrent de nombreux maux : Stérilité, malformations, chatons mort-nés, ou
encore naissance d’un chaton unique…
Les hybrides sont une menace pour les espèces sauvages qui subissent le trafic et déciment
les populations par l’engouement de l’humain pour ces félins artificiels.
Il y a environ 6 millions d’années que les félidés se sont séparés en deux lignées directes et
distinctes.
La première lignée déviant vers le serval, la seconde lignée aboutissant sur le chat
domestique de nos jours.
Définition Les hybrides sont issus du croisement entre un félin domestique et un félin sauvage sous le
contrôle de l’Homme, les premières races apparaissent dès 1960.
Pour obtenir un hybride l’Homme doit faire se reproduire un félin sauvage mâle et une
femelle domestique.
Lors de la croissance des chatons de première génération jusqu’à la quatrième voire la
cinquième génération, les chatons mâles sont stériles en raison d’un nombre de
chromosomes différents entre les deux parents. 18
Les origines
Il existe des cas d’hybridations naturelles dans plusieurs régions du monde.
Ces hybridations ont lieu avec le chat ganté en Afrique, le chat forestier et le chat d’Ecosse
sauvage en Europe.
L’Hybridation dans ce cas est surtout fréquente entre les chats dits « de harets » (félins
domestiques retournés à l’état sauvage) et les sous-espèces sauvages.
Cette hybridation est une menace pour la pureté génétique des sous-espèces sauvages.
En Ecosse le taux d’hybridation semble élevée 19 (Beaumont et Al. 2001)
18 Ooreka article chats hybrides 19 La répartition du chat forestier en France évolution récente 2008
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Hybrides crées par l’Homme
Quelques exemples d’Hybrides « artificiels »
Le Bengal :
Arrivée en France en 1986
C’est le résultat d’un croisement entre le chat Léopard du Bengal et de l’American Shorthair,
un chat domestique américain. Ce chat a subit également des croisements avec le Mau
égyptien, le Burmese, et le Siamois afin de fixer certaines caractéristiques physiques.
Le Savannah :
Cette race fut créée aux états unis à la fin des années 90.
Elle est issue du croisement entre un Serval mâle et une femelle domestique. Le Savannah
est tacheté, a de grandes oreilles, une tête triangulaire et une silhouette élancée.
Le Safari :
La création de cet hybride date 1979.
Cette race est le fruit du croisement entre une femelle domestique et d’un mâle de Geoffroy.
La race a été difficile à développer. En effet, s'il n'a pas été élevé depuis son plus jeune âge
avec des chats domestiques, un chat de Geoffroy mâle attaquera et tuera une chatte
domestique.
Les chatons safari des premières générations naissent souvent prématurés. Ils doivent être
élevés par l'homme, leur mère ne pouvant s'en occuper, et même si une chatte domestique
les allaite, la croissance des chatons est telle qu'elle ne peut pas produire assez de lait pour
les nourrir. Pour toutes ces raisons, le safari est un chat rare.
Le Machbagral
Cet hybride est né du croisement entre une femelle domestique et un chat pêcheur.
Le Machbagral est un hybride récent. Bon nombre de ces chats sont aujourd'hui issus des
premières générations, et la plupart des mâles sont encore stériles. Le Machbagral est donc
rare. C'est un chat de grande taille, tacheté comme un chat pêcheur.
Le Chausie :
Est issu du croisement entre une femelle domestique et un Chaus. années 1960.
Recensé depuis les années 1860, le Chausie est une race surtout développée depuis la fin des
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Les classements
Les classements des félins hybrides sont établis de F1 à F6 ; plus le chiffre est petit, plus le
félin issu du croisement est proche génétiquement de son parent sauvage.
L’Hybride de première génération ou F1 est le fruit d’une femelle domestique dont la race
est reconnue et d’un mâle sauvage.
Le F1 est donc la première génération :
Moitié sauvage (50%) et moitié domestique (50%)
Le F2 est le croisement d’un F1 avec soit un F5 ou une autre génération :
Il possède au minimum 28% de sauvage
Le F3 est le croisement d’un F2 (28% de sauvage) avec soit un F5 ou une autre génération :
Il possède 17% de sauvage
Le F4 est encore un hybride à hauteur de 10% de gènes du Sauvage.
Les générations F2, F3, F4 donnent naissance à des mâles stériles. Seules les femelles sont en
capacités de se reproduire.
Chat Bengal
Source : Pixabay images
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Comportement du chat hybride lié à la cohabitation avec l’Homme
La cohabitation de l’Homme avec un chat hybride est difficile, compte tenu que c’est un
animal issu du croisement entre un chat domestique et un chat sauvage.
Les chats classés F1 jusqu’à F4 présentent majoritairement des comportements de
marquages urinaires, d’hyperactivité, de fugues, d’agressivités par peur.
Les marquages urinaires sont liés au fait qu’il est contre-nature pour ce félin hybride en lien
avec son parent sauvage d’uriner dans une litière, mais naturel de marquer de ses
phéromones pour différentes raisons comme indiquer un état de stress, s’attribuer un
territoire ou encore signaler une période de chaleurs.
L’agressivité par peur est fréquente, car le chat, qui à l’état sauvage est une proie autant
qu’un prédateur solitaire doit composer avec la présence humaine.
L’Homme est un prédateur et le chat qui vibre de son côté proie est saisit de peur en son
contact. Son comportement adaptatif pour exprimer sa tension interne est donc l’agressivité,
lui permettant dans ce même temps de tenir à distance son potentiel prédateur, l’Homme.
Les fugues sont simplement l’expression d’un territoire trop restreint sur lequel il n’est ni
solitaire, ni à son aise pour chasser, marquer ou encore répondre à ses besoins essentiels.
L’hyperactivité est également l’expression d’un territoire trop restreint pour répondre à ses
besoins essentiels, mais également pour lui l’opportunité de vider ses tensions internes,
conséquences d’une vie de captivité contraire à ses instincts qui lui dictent de chasser, se
cacher, de rechercher un partenaire sexuel dans le but de pérenniser son espèce.
Pour pallier à ses différents comportements adaptatifs, les conditions d’élevage sont
primordiales. Elles permettent au félin hybride d’être le plus adaptatif possible.
Cela n’est pas suffisant, il faut bien souvent arriver sur des générations où les gènes du
« Sauvages » sont moindres pour obtenir une atténuation des symptômes.
Des promenades en extérieurs sont également une alternative au territoire trop exigu.
Cependant un hybride qui profite librement des extérieurs ne réintègre que rarement le
domicile de ses propriétaires.
Les hybrides sont souvent victimes des abandons de leurs propriétaires. Dépassés par les
comportements de marquage et d’agressivité, ils se délestent de cet animal contraignant.
L’intervention du comportementaliste dans ce cas de figure consiste à faire prendre
conscience aux propriétaires de ce qu’est leur animal dans ses comportements innés.
Il doit également proposer de mettre en place divers activités respectant le seuil de
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sensibilité de l’animal afin que celui-ci puisse vivre sans être sous tension constante.
Des sorties en laisse à des moments calmes de la journée dans un environnement sécurisant
pour l’animal (dénués de prédateurs), des jouets sollicitant ses instincts, de l’herbe à chats,
seront de doux palliatifs.
Mais tout comme l’humain peut ralentir sa respiration et ne peut cesser de respirer, le chat
hybride peut tolérer notre présence mais ne pourra jamais s’il est né de premières
générations (F1 à F4) accepter une vie de chat domestiqué et docile avec l’humain. 20
20 Source : http://messybeast.com/genetics/hybrid-cats.htm http://messybeast.com/genetics/hybrid-cats.htm
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Processus de fécondation et gestation de la chatte
Processus de fécondation
Une fois l’accouplement établi, il faut trente minutes pour que le sperme progresse jusqu’à
l’utérus.
Les coïts doivent être au minimum de quatre pour que la femelle sécrète un pic l’hormone,
nommée hormone lutéinisante (LH). Celle-ci en quantité suffisante déclenche sous 24 à 30
heures l’ovulation.
L’ovule mûr est viable 24 heures.
Six jours après l’ovulation, les ovules fécondés se fixent sur les parois utérines.
Les ovules fixés secrètent une enzyme permettant qu’un autre ovule ne se fixe à proximité.
Dans une même portée, la chatte peut avoir des embryons de mâles différents.
Un chaton femelle ayant évolué entre deux chatons mâles durant la gestation pourra
développer un tempérament plus agressif, ce en conséquence du passage de la testostérone
passant par le liquide amniotique et le sang de la mère.
15 jours après la fécondation c’est la formation du placenta fournissant l’oxygène et les
nutriments essentiels au développement.
Au 20 ème jour l’embryon a déjà la forme d’un « C »
Source : http://www.elevage-du-chat.fr/reproduction-physio-gestation.htm
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Gestation et évolution de l’embryon au chaton
Le temps de gestation de la chatte varie en fonction de la race. On parle en moyenne de 60
jours.
Les fluctuations des taux d’hormones peuvent rendre la chatte nauséeuse durant cette
période.
Elle prendra 25% de son poids initial.
Au 20ème jour de gestation
Les doigts des pattes commencent à se séparer et les coussinets se dessinent.
L’oreille de l’embryon est repliée sur elle-même protégeant l’oreille interne.
Celle-ci possède une structure en 3 dimensions contrairement à l’humain, nommée « canaux
circulaire » ; ce qui envoie au cerveau des informations précises sur la position du chat.
Etant un organe perfectionné et également très structuré concédant au chat lorsqu’il chasse
d’entendre une souris à une vingtaine de mètres, il est primordial qu’il soit protégé du
liquide amniotique qui durant la gestation contient les urines du chaton, acides, elles
abimeraient cet outils.
Le nerf auditif du chat contient 20 000 fibres de plus que l’oreille humaine.
Le nez qui suit également le processus de croissance in-utero se construit en se câblant d’un
réseau riche nerveusement.
En complément de ce nez riche de terminaisons nerveuses, viennent les moustaches
appelées vibrisses, dont les follicules sont implantés trois fois plus profondément que le reste
du pelage.
Une fois le chaton atteignant sa troisième semaine de vie terrestre, ses vibrisses auront une
amplitude égale à la largeur de son corps.
Dans ce laps de temps les poils carpiens informant le cerveau sur la position du chat, de sa
proie et de l’activité de celle-ci débutent leur pousse.
Le chaton se meut, s’étire, court, s’entraine à la vie terrestre.
Les yeux des chats sont également d’une structure complexe et efficace pour ce chasseur. De
même que les oreilles, ils restent clos de manière à protéger la cornée des urines. Les cellules
du tissu qui recouvre la partie postérieure de la rétine peuvent, en effet, amplifier la faible
lumière nocturne jusqu’à 40 ou 50 fois.
Ce tissu, appelé tapetum lucidum, est le responsable de la phosphorescence des yeux du
chat. Celui-ci réfléchit la lumière et augmente ainsi la quantité de lumière absorbée par les
cônes et les bâtonnets.
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Au 52 ème jour après la fécondation
Le chaton ouvre la gueule et s’entraine à respirer.
Un nouveau comportement se met en place : Le passage de la patte devant la gueule comme
pour se laver. Les chats passent un sixième de leur temps à faire leur toilette, un procédé
permettant de retirer toutes traces olfactives de sang ou autre qui pourraient au nez de leurs
prédateurs attirer leur odorat et ainsi les affriander.
La langue se recouvre de petites pointes permettant de détacher la chair des os. Cet organe
est composé de 70 papilles gustatives et lors de la naissance passeront à 500. En
comparaison celles de l’humain sont au nombre de 9000.
Ses papilles détectent les substances salées, amères, acides mais pas les sucrées. Etant
carnivores, ils n’ont pas besoins de développer ces récepteurs.
Du côté des organes de vocalisations, le larynx s’édifie. Contrairement au lion, il ne possède
pas une série de petits os siégeant à la base de la langue et permettant le rugissement. Chez
le lion, une partie élastique permet au larynx (os hyoïde) de s’étendre, chez le chat celle-ci
est rigide.
Quand il respire rapidement, au passage de l’air et la vibration du larynx se crée le
ronronnement.
Os hyoïde chez le lion Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:LionHyoid.svg?uselang=fr
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La mise-bas
Les chattes vivant en harde, phénomène rare, synchronisent les naissances dans le
but de créer une saturation des prédateurs. Ainsi les chattes permettent la survie des
individus les plus à même de pérenniser l’espèce.
C’est une phéromone dégagée durant la mise-bas qui stimule les autres femelles et
déclenchent cette synchronisation. C’est un phénomène que l’on retrouve
notamment chez d’autres animales proies comme les ovins, les bovins. Source : Elevage Ovin de Contigné (49) en 2008 lors de l’exercice de mes fonctions en bergerie.
La mise-bas proprement dite se décompose par phases : contraction, expulsion du fœtus puis
expulsion du placenta. Ces phases se répètent autant de fois qu'il y a de chatons à naître.
Les signes précurseurs de la mise-bas :
La température corporelle chute 24 heures avant l’accouchement d’environ 1 degré Celsius.
L’apparition de la lactation à la moitié du temps de la gestation.
Une tuméfaction et un relâchement de la vulve. Ces signes plus discrets chez les femelles
primipares (première mise-bas).
Ecoulement de glaire cervicale, un liquide incolore et inodore au niveau de la vulve. Il s’agit
du signe le plus tardif. C’est un indicateur d’un col de l’utérus qui s’ouvre.
Le déroulement de la mise-bas :
Première étape :
La femelle montre des changements de comportements. Elle parait inquiète, agitée et
recherche un endroit calme pour faire son nid quand il s’agit d’un chat vivant en contact de
l’Homme.
Dans le cas d’une chatte domestique, elle peut ne plus quitter son maître.
On constate un comportement d’anorexie, la chatte ne mange plus. Si une perturbation
survient, l’accouchement peut être retardé.
La parturition ou accouchement est l’ensemble des comportements physiologiques qui
aboutissent à la naissance d’un ou plusieurs produits à l’époque du terme de la gestation. 21
Seconde et troisième étapes :
C’est l’expulsion active du premier fœtus et au rejet des enveloppes.
21 (Source IFSA- la reproduction chez les carnivores)
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Les contractions utérines commencent, elles deviennent plus régulières, de plus en plus
renforcées et fréquentes.
La durée de l’accouchement pour une première mise-bas peut durer jusqu’à 36 heures.
L’expulsion d’un petit dure en moyenne 15 minutes.
L’intervalle entre deux naissances est de 10 à 60 minutes. Au bout de 2 heures sans expulsion
la mise-bas devient anormal.
Des écoulements vaginaux suivent les expulsions.
Les petits naissant entourés de l’amnios, enveloppe qui se rompt normalement durant la
progression dans la filière pelvienne. Ils pèsent entre 90 et 120 grammes chacun.
La mère lèche immédiatement les petits afin de les débarrasser des résidus pouvant attitrer
les prédateurs. Ce comportement sert également à stimuler les nouveau-nés pour la
respiration.
Dans le même temps, elle sectionne les cordons et se nourrit du placenta, un apport
nécessaire afin de se remettre de la mise-bas rapidement et transmettre par l’allaitement les
nutriments nécessaires à la bonne croissance de ses chatons.
Les petits tètent dès les premières minutes de vie. Un chaton commence généralement à
téter rapidement. La plupart du temps une heure après la sortie du dernier chaton les
chatons ont tous commencé à téter.
Elle réunit ses chatons afin qu’ensemble, ils maintiennent leurs températures corporelles
qu’ils ne régulent pas, mais ce comportement facilitent également la surveillance.
Le ronronnement est un phénomène spécifique, il est propre au chaton. C’est un réflexe à
l’âge adulte.
Le ronronnement en milieu naturel n’a lieu qu’entre les chatons et leur mère.
En dehors de cet échange, le ronronnement est un risque pour de potentiels prédateurs qui
pourraient les ouïr.
En cas de perturbations environnementales ou lorsque la possibilité qu’un prédateur ait
repéré le nid, la femelle qui ne quittait ses petits que pour chasser ou éliminer, déménagera
ses petits dans une cachette plus sûre.
Elle renouvela ce comportement au moment de la transition entre nourriture liquide et
solide. Elle choisira un nid approprié afin de diminuer ses trajets, permettant d’apporter des
proies en amoindrissant sa fatigue, mais également un lieu où les petits peuvent apprendre
les techniques de chasse en sécurité, dans un milieu approprié aux mouvements.
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Evolution du chaton au chat adulte
Le développement comportemental du chaton peut être divisé en quatre parties majeures
successives qui sont les mêmes que celles observées chez le chiot :
Néonatale, transitoire, de socialisation et juvénile
Durant la gestation, les chatons courent et s’étirent.
A la naissance
De manière instinctive, ce afin de ne pas être la proie de prédateurs, le chaton se tient
silencieux.
La mère les lèche toutes les heures pour :
- un maintien du lien
- la stimulation de la zone péri-anale, ce jusqu’à la 5ème semaine.
- l’effacement des traces olfactives
- les débarrasser des poils morts et des parasites.
Le toilettage correspond à un tiers de la vie d’un chat.
La mère ne s’alimente qu’au bout de 24 heures après la mise-bas au plus tard 48 heures. Elle
ne s’éloigne que sur de courtes durées et distances les premiers jours.
De la naissance à l’ouverture des paupières : la période néonatale :
Les chatons naissent sourds et aveugles, ce en raison du fait que les urines sont acides, donc
agressives dans le liquide amniotique pour ses organes exceptionnels.
Ils se repèrent par le biais des récepteurs thermiques, olfactifs, et tactiles.
Les chatons possèdent chacun leur tétine, reconnaissable à l’odeur qu’ils déposent en
pétrissant les tétines. Cette odeur est propre à chaque chaton et est composée des
substances, formant une huile, dégagées par les glandes sébacées et sudoripares apocrines
placées au niveau des coussinets des pattes avant.
L’attachement de la mère aux chatons si elle existe n’est pas encore réciproque. Les chatons
cherchent simplement un objet substantiel apportant chaleur et nourriture.
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Ils passent 95% de leur temps à dormir. Le sommeil est majoritairement composé de
sommeil paradoxal. Celui-ci permet entre autres choses la consolidation des os, la
fortification du système immunitaire.
Ils sont inaptes à se déplacer seuls, car la myéline n’est pas encore effective à l’ensemble du
corps.
La maturation du système nerveux se traduit par l’apparition de nouveaux réflexes et la
disparition ou l’évolution de réflexes présents dès la naissance :
Le réflexe de fouissement est observé de la naissance au 16ème jour : c’est le réflexe
permettant au chaton de trouver la mamelle ou de se mettre en contact corporelle de sa
fratrie.
Le réflexe labial est présent de la naissance à la 4ème semaine : Le contact de la mamelle
provoque une succion de celle-ci
Le réflexe du placer tactile qui progressivement est remplacé par le réflexe de placer visuel :
Lors du contact, des récepteurs se pressent, envoient les potentiels d’action via le nerf aux
neurones afférents de la moelle épinière, sont transmis au cerveau, ce afin d’émettre une
réponse intelligente au stimulus.
Le réflexe périnéal : le léchage de la zone par la mère provoque l’émission des selles et des
urines.
Myéline : La myéline correspond à la substance blanche de la moelle épinière et
du cerveau. Cette membrane plasmique, essentiellement constituée par des lipides, a pour
fonction de favoriser une bonne conduction du message nerveux tout en protégeant les
fibres nerveuses. Sous la forme d'une spirale, la myéline entoure les axones et permet ainsi
de les isoler les uns par rapport aux autres. Cela permet d'accentuer la vitesse de
propagation de l'influx nerveux.22
A partir du 10ème jour au 16 ème jour : la période de transition :
Elle débute à l’ouverture des yeux et se termine à l’ouverture des canaux auditifs avec le
réflexe de sursautement.
C’est une période courte durant laquelle la progression des systèmes nerveux et moteurs est
rapide.
C’est également le début de la période d’imprégnation et d’attachement. Le chaton débute
donc la mémorisation des informations relatives à sa mère. Les effets de l’imprégnation sont
indéfectibles, la mère est donc un élément fondamental dans la mise en place du
comportement futur du chaton.
Le réflexe pupillaire est en place 24 heures après l’ouverture des paupières.
Les yeux ont une couleur bleue.
22 Source : https://sante-medecine.journaldesfemmes.fr/faq/20824-myeline-definition
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Les chatons commencent à se déplacer. Les pas sont encore fragiles. La musculature doit se
renforcer. La finalisation de la myéline aboutit.
Le 15ème jour :
L’homéothermie est effective. Le chaton a une température stable et semblable à celle du
chat adulte.
Les canaux auditifs se délient et s’ouvrent.
Il marche et supporte son propre poids, poids devenu les double de celui de sa naissance.
Entre le 15ème et le 21ème jour :
L’acquisition de l’orientation visuelle et auditive permet au chaton de s’intéresser à son
environnement, son développement nerveux et moteur lui permet de le découvrir.
A partir du 16ème jour jusqu’au 49ème jour: la période de socialisation :
Chez les chats la période de socialisation est courte et précoce. Elle détermine sa capacité et
la qualité à communiquer avec ses congénères, à accepter d’autres espèces.
Celle-ci se décompose en plusieurs phases d’intégrations :
- se socialiser aux autres chats
- se socialiser aux autres espèces
- acquérir les autocontrôles et les seuils d’homéostasies sensorielles
- apprendre à « être » un chat par le biais des jeux
- apprendre le détachement de la mère
- l’acquisition des comportements de chasse
Contrairement à l’imprégnation la socialisation est réversible, ce qui a deux conséquences :
Une mauvaise expérience peut le rendre craintif à un stimulus ou un animal auquel il a
pourtant été socialisé.
Il est possible de corriger une socialisation mal faîte en utilisant les thérapies
comportementales.
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La socialisation primaire :
Elle fait suite à la période d’imprégnation et d’attachement réciproque. Le chaton est alors
capable d'explorer son environnement et de reconnaître sa mère comme source de soins et
de réconfort et de s’identifier à son espèce.
Il intègre les codes sociaux liés à son espèce, dite de socialisation intra-spécifiques (postures,
vocalisations, marquages, la communication dans sa propre espèce).
En ce qui concerne la socialisation intra-spécifique du chat vivant au contact de l’Homme, il
devra intégrer les codes de communications lui permettant d’être accepté et reconnu par ses
pairs ; la vie en groupe avec le matriarcat, la vie de couple ou encore les hardes de chats en
extérieurs sont autant d’expériences qui remplacent les comportements solitaires du chat
sauvage, qui lui oriente ses apprentissages vers les comportements de chasse.
Cette socialisation est aisée lorsque le chaton est laissé en contact de sa mère. Si ce n’est le
cas, il est nécessaire que le chaton évolue entouré de chats ayant atteint l’âge adulte et
ayant reçu une socialisation leur permettant d’être intègre à leur espèce.
Dans le cas de la socialisation interspécifique, il s’agit principalement du contact de l’être
humain. Il est capital pour un chat vivant en contact de l’Homme d’être manipulé
quotidiennement sur des temps allant de 30 à 40 minutes entre sa deuxième et sa septième
semaine ; pour que celui-ci oublie son « côté sauvage » ou tout au moins qu’il le relègue au
second plan ; mais également il faut pratiquer une approche positive, rapproché voire étroite
dont la caractéristique principale est la répétition afin qu’il intègre et accepte d’autres
espèces tels que :
Les chiens, les chevaux, les rongeurs domestiques, les furets, etc., ce en observant les
comportements de sa mère.
La phase du premier mois :
Le chaton dort plus profondément que le chat adulte puisque son ouïe est moins
développée.
Ses dents de lait poussent entre 2 et 6 semaines : d'abord les incisives, puis les crocs et les
prémolaires.
Les coussinets sont opérationnels pour appréhender tous types de sols.
Les chatons prennent en moyenne 100 grammes par semaine ; les mâles prennent plus que
les femelles.
C’est le début de la phase exploratoire, celle où le chaton s’éloigne peu à peu de sa mère
pour explorer son environnement.
La mère pour limiter les comportements exploratoires de ses chatons coupe les vibrisses.
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Son odorat est bien développé.
De la 4ème vers la 5ème semaine : homéostasie sensorielle et
autocontrôles :
Le seuil d’homéostasie sensorielle correspond au seuil de stimulations à partir duquel le
chaton manifeste des réactions de craintes. Il se met en place au cours de la période de
socialisation et dépend entièrement des acquis de celui-ci durant cette période.
Le poids du chaton est le triple voire le quadruple de celui de sa naissance.
La mère débute le sevrage en repoussant doucement ses petits.
En contrepartie, elle leur apporte des proies leur permettant de s’exercer aux rituels de
chasse.
Les jeux sociaux en fratrie se mettent en place entre la 5ème et la 12ème semaine.
La mère régule les débordements et empêche la fougue naturelle de se développer.
D’après Lewis henry Morgan, éthologue américain, les jeux sociaux comptent huit séquences :
ventre en l’air, debout, pas de côté, affût, poursuite, cabrer, sauter, faire face. Les jeux
individuels débutent eux vers la 6ème semaine, sont au nombre de quatre et perdurent tout
au long de la vie du chat.
Les jeux de prédation les amènent à quitter le nid et a aiguisé leur vue parfaitement
développée.
C’est la période où les chatons apprennent à contrôler leurs griffes et leurs dents soit par
mimétisme vis-à-vis de leur mère, soit par les comportements régulateurs de celle-ci
(inhibition de la morsure).
A partir du 23ème jour le chaton commence le contrôle de ses sphincters pour les mictions
d‘abord.
Il fait cet apprentissage par mimétisme, observant sa mère lors de ses éliminations.
Les chatons restent groupés pour leur sécurité et se mettre au chaud.
Les chatons sauvages savent utiliser leurs pattes musculeuses et leurs griffes pour monter
dans le nid, stratégiquement situé en hauteur. Malgré tout leur sens de l’équilibre reste
encore précaire.
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A la 7 ème semaine :
Le chaton vivant en contact de l’Homme et caressé par celui-ci fréquemment montre des
comportements plus aventureux.
Le chaton durant cette période perfectionne son équilibre, son agilité, ses réflexes.
Ses pattes arrières peuvent maintenant le propulser jusqu’à trois fois sa hauteur lors d’un
saut.
C’est aussi la période de l’acquisition du réflexe de redressement.
Le réflexe de redressement du chat est la capacité innée des chats à s'orienter lorsqu'ils chutent pour
atterrir sur leurs pattes. ... La plupart du temps, le chat déplace ses pattes postérieures et compte sur
la conservation du moment angulaire pour préparer l'atterrissage. 23
Il possède à cette phase de son développement 26 dents de lait.
Le lait ne lui apporte plus suffisamment de nutriments, la nourriture solide est essentielle.
Il pèse environ 1 kilogramme.
Ses sens arrivent à maturation ; la vision du chat couvre un angle périphérique de 200°, par
contre la vison de près reste floue.
Les vibrisses ont repoussé, leur envergures est désormais la même que la largeur du corps.
Celles-ci lui permettent d’estimer s’il peut ou non passer dans des lieux étroits sans
encombre.
Le chaton préfère les lieux confinés qui le rassure.
Entre le 2ème et le 6ème mois : la période juvénile :
De la 8ème à la 12ème semaine
C’est la période de détachement de la mère. Le chaton est capable de capturer des proies et
de s’alimenter seul.
Durant cette période, l’environnement à un impact conséquent sur sa future vie d’adulte. La
perception des stimuli de l’environnement permet de construire un niveau de référence
émotionnel, qui correspond à un niveau de tolérance aux futures stimulations.
S’il s’agit d’un chaton « domestique » il est essentiel d’ouvrir son registre de référence en
apportant des stimulations : contacts, couleurs, textures, bruits, odeurs, etc.
23 Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Réflexe_de_redressement_du_chat
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Un chaton hypo-stimulé présentera des comportements adaptatifs dans un environnement
le faisant sortir de son registre de connaissances autrement dit il sortira de son homéostasie.
Il en va de même pour un chaton hyper-stimulé.
L'homéostasie correspond à la capacité d'un système à maintenir l'équilibre de
son milieu intérieur, quelles que soient les contraintes externes. À l'échelle
d'un organisme, il s'agit de l'ensemble des paramètres devant rester constants
ou s'adapter à des besoins spécifiques, comme la température corporelle,
la glycémie, la pression sanguine ou le rythme cardiaque.
Le concept de l'homéostasie aurait été évoqué pour la première fois en 1866
par le médecin et physiologiste français Claude Bernard. Aujourd'hui, le
concept a pu s'élargir à d'autres systèmes que ceux purement organiques, et
peut s'appliquer aussi à un écosystème.24
L’homéostasie sur le plan de la psyché est cette capacité à trouver un équilibre
entre les besoins fondamentaux de l’être et de l’environnement.
Un équilibre entre « le fort-intérieur et l’extérieur »
Si un déséquilibre se crée, l’animal adaptera ses comportements afin de
rééquilibrer son confort intérieur.
C’est un mécanisme de régulation d’un organisme vivant visant à maintenir sa
structure constante chaque fois que celle-ci est menacée.
En psychologie l’homéostasie consiste à maintenir l’équilibre des besoins et
leur satisfaction.
Quand les besoins ne sont pas satisfaits, un déséquilibre survient, créant une
tension.
Quand un manque survient, alors l’être vivant développe des comportements
permettant de subvenir à ce manque, de palier à la tension interne engendrée
par l’insatisfaction du dit-besoin.
Les comportements mis en place sont alors nommés « comportements
adaptatifs »
24 Source : https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/biologie-homeostasie-13763/
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Théorie de la stabilisation sélective de Jean Pierre Changeux, neurobiologiste français :
A partir de la septième semaine, le cerveau du chaton commence un grand ménage pour mettre de
l'ordre et détruit toutes les connexions et toutes les cellules qui n’ont pas été stimulées. A trois mois,
le cerveau du chaton atteint déjà quasiment son poids d’adulte.
Il est donc facile de comprendre que plus la vie du chaton sera riche en stimulations, en
apprentissages et en expériences, plus le chaton verra son cerveau se développer et plus il sera «
intelligent ».
Ainsi par exemple si l'on empêche de voir un chaton dès sa naissance et qu'on lui redonne la vue
quelques mois plus tard, il sera dans l'incapacité pour toujours de voir, en raison du fait que les
cellules nécessaires à la vue n'ayant pas été stimulées ont été éliminées.
De plus, c’est au cours de cette période que la mère enseigne au chaton tout ce qu’il doit connaitre de
sa vie de chat. Pour que cet apprentissage soit complet, il faut laisser du temps au temps. Le chaton
apprend de sa mère lors de cette période.
C’est également durant cette période que les chatons affinent leurs techniques de chasse : blessure
mortelle, affut, morsures d’attrapes, les bonds,…
Durant les phases de sommeil, on peut percevoir des mouvements similaires aux apprentissages faits
récemment. Ceux-ci sont mémorisés et perfectionnés car essentiels à la survie. On peut observer des
mouvements indispensables comme la chasse, la fuite ou encore des situations d’agressions.
Source : Pixabay images – Apprentissage des comportements de chasse
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A partir de la 12ème semaine jusqu’à la puberté
L’iris se pigmente et prend sa couleur définitive entre 3 et 4 mois.
Le troisième mois son poil de chaton tombe et un poil épaissit prend place, il s’agit de son
pelage d’adulte moins hirsute et plus couvrant.
Il a désormais le contrôle de tous ses muscles.
Vers 5/7 mois jusqu’à 10 mois
Les chatons ayant grandi au contact de l’humain auront un métabolisme plus rapide que les
chatons sauvages, ce en conséquence de l’apport de nourriture permanent.
Les ruts et les chaleurs seront donc plus précoces et plus fréquents chez les « domestiques ».
Même si physiologiquement leur corps est prêt à procréer, le chaton n’est pas adulte pour
autant.
On sait que le mâle qui physiologiquement est prêt sur le plan physiologique à la procréation
marquera de petits jets d’urines son environnement, alors que la femelle aura ses premières
chaleurs.
A 6 mois c’est la période de détachement affectif de la mère.
Vers 18 mois le chaton accède au statut adulte
Selon la race, la maturité affective, psychique et physiologique varie. Ce en fonction de la
taille du chat.
Plus le chat est grand, plus l’âge adulte est tardif :
Un siamois sera adulte avant le Maine Coon qui très grand finit sa croissance entre 2 et 3
ans.25
25 Source : Pixabay images – Chat Maine Coon en haut et Européen Chat en bas de l’image.
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Les besoins essentiels du chat domestique
Les besoins essentiels sont définis par les apports nécessaires à prendre soin d’un organisme
vivant.
(BE-SOIN)
To BE = être + dans le SOIN
Un besoin est une nécessité ressentie. Il est d’ordre physique ou social. Le sujet tend à
satisfaire les besoins ressentis. Si ce n’est pas le cas, le manque s’exprime à travers des
sensations, des tensions internes :
La faim exprime le besoin de manger, la satiété signale le besoin satisfait ;
La peur exprime le besoin de sécurité, le calme signale le besoin satisfait…
Satisfaire aux besoins fondamentaux est une nécessité sans cela c’est le blocage du
processus de vie (défini par les besoins essentiels), ou de développement de l’individu
représenté par ses besoins sociaux et psychiques.
En ce qui concerne le chat, ses besoins sont similaires à la majorité des espèces animales. Ils
s’orientent tous vers l’homéostasie, et gravitent autour de cette dernière sur ce modèle :
- La nourriture
- L’eau
- Le territoire / Le couchage
- Les besoins d’éliminations
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La nourriture
Les apports essentiels au chat « domestique »
Le chat est un carnivore, aucun autre régime ne peut s’y substituer au risque de provoquer
de graves troubles physiologiques pouvant déboucher sur la mort.
Ses besoins nutritionnels sont donc obligatoirement tournés vers un régime riche en
protéines :
Les protéines représentent 45 % d’une ration alimentaire. Elles sont nécessaires à la bonne
santé du chat, contribuant notamment au bien-être de sa musculature dans sa croissance et
leur réparation en cas de dommages. Elles sont aussi une source d’énergie indispensable au
fonctionnement du système immunitaire, des enzymes, de la coagulation du sang, de
l’hémoglobine et des hormones.
Le chat ne synthétise pas certains acides aminés. Sa ration doit donc apporter de la taurine,
de l’arginine et de la méthionine afin de préserver certains organes mais également assurer
leur bon fonctionnement.
Un apport en glucides et en lipides permet d’assimiler des sucres lents, de fournir de
l’énergie, mais aussi elles rendent la nourriture appétante.
La nourriture doit contenir également des vitamines:
Groupe A :
Une carence entraîne des troubles de la vision et une perte de poils ; à l'inverse, un excès
provoque une léthargie de l’animal.
Autres vitamines indispensables au chat, celles du groupe B et les vitamines D, E, K et H.
L'alimentation du chat doit intégrer du calcium, du phosphore, du potassium, du cuivre, du
zinc ou encore du magnésium.
Les carences, comme les excès, peuvent avoir de graves conséquences pour le chat :
faiblesses musculaires, décoloration du poil, calculs urinaires.
A l’état sauvage, le chat mange de l’herbe qui l’aide à métaboliser l’acide folique.
C’est également pour cette raison qu’il mâchouille les bout des plantes et herbes car l’apport
de fibres va faciliter sa digestion ; cela lui permet également d’envelopper dans les intestins
les boules de poils pouvant constituer des bouchons.
L’herbe peut aussi lui permettre de vomir, assurant l’évacuation des trichobézoards (boules
de poils).
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Sont nécessaire l’apport des acides gras essentiels (oméga 3 et 6), des hydrates de
carbone ou « sucres » que l'on trouve dans l'amidon du riz, des pâtes et des pommes de
terre.
Le rationnement :
Le chat ne régule pas seul le PH de ses urines, il doit pour ce faire, avoir accès à la nourriture
en libre-service.
Ses habitudes alimentaires lorsqu’il ne présente aucun comportement adaptatif sont de
picorer tout au long de la journée. Une dizaine à une vingtaine de fois par jour en petites
quantités. Sans cette mise à disposition constante, le risque est l’infection urinaire.
Conditions et matériel pour la prise de nourriture
Le chat est sensible au récipient pouvant contenir sa nourriture. Son odorat et son goût sont
prononcés, pour cette raison il faut privilégier des écuelles propres et absentes de matières
métalliques, sans cela, il peut « bouder » la prise de repas.
Il est aussi appréciable pour le félin que sa gamelle ne bouge pas lors de sa prise de
nourriture, au risque qu’il boude celle-ci. La gamelle doit donc avoir un poids suffisant pour
qu’il s’alimente sereinement.
Etant à la fois prédateur et proie, il préfère manger à la manière des félins sauvages, dans
des endroits où il peut avoir une vue dégagée de son environnement (lion) ou en hauteur
(chat sauvage, guépard, panthère nébuleuse).
Dans le cas d’une prise de nourriture au sol, le chat peut avoir un comportement où il avale
sa nourriture rapidement ; évitant ainsi d’être potentiellement en proie à d’éventuels
prédateurs.
Il faut donc privilégier un point en hauteur lorsqu’il n’est plus un chaton et qu’il acquiert la
hardiesse des chats adultes.
Le lieu de prise de nourriture est loin du lieu d’élimination (au minimum 2 mètres entre
chaque). En effet, le chat est un animal qui se préserve de possibles contaminations
bactériennes.
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L’eau
L’abreuvement vise à compenser les pertes en eau, qui sont de plusieurs ordres :
- Les pertes salivaires (léchage) et respiratoire (halètement), car comme le chien, le chat ne
transpire pas par les pores de la peau.
- La quantité d’eau éliminée dans les selles
- Les pertes par voie urinaire
La quantité d’eau quotidienne varie entre 55 et 70 ml/kg et par jour. Les besoins peuvent
augmenter selon les besoins physiologiques ou pathologiques.
Le chat n’est pas un gros buveur, notamment en raison du fait qu’il était à l’origine un animal
vivant dans des contrées désertiques.
Le chat ne lape pas
En effet, le chat contrairement au chien ne lape pas. Il vient frapper la surface de l’eau avec
sa langue, produisant une onde dont une goutte remonte qu’il aspire.
Conditions et matériel de la prise de boisson
Tout comme il le fait pour les croquettes, le chat prend soin de s’abreuver à distance de son
point d’élimination mais aussi de son point de prise de nourriture.
La raison, c’est qu’il considère les croquettes, la pâté, ou toute autre nourriture apportée par
l’humain comme une proie morte, potentiellement source de bactéries.
Le chat préfère donc une eau en mouvement, telle qu’une source, une fontaine à eau, les
WC, le robinet de la salle de bain ou de la cuisine, la flaque d’eau de pluie du jardin, etc.
De même qu’il est sensible à la composition du récipient de nourriture, il l’est pour son
écuelle d’eau.
Les matières métalliques ou plastiques gardant une odeur ou un goût vont le freiner voire le
repousser.
Pour le poids de la gamelle, celui-ci doit permettre au chat de s’hydrater sans être dérangé
par les mouvements éventuels d’un récipient trop léger.
Il aime également une eau à température tempérée.
Il est donc nécessaire de la changer au minimum une fois par jour et de la tenir à distance de
la litière et du point de nourrissage. (Environ 2 mètres de chaque point).
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Les prises d’eau quotidiennes ne sont pas uniquement faites par le biais de l’écuelle. Dans le
cas d’un chat alimenté aux pâtés, le félin ingurgite déjà des apports liquides, qu’ils soient
d’origines animales (protéines, matières grasses) ou végétales (glucides).
Le rythme de prise de boisson est similaire à celui de la prise de nourriture, c’est-à-dire une
quinzaine de fois par jour.
Un chat n’ayant pas libre accès à un point d’eau risque de concentrer ses urines en acidité, ce
qui risque d’entrainer des calculs rénaux ou des infections urinaires, ce en conséquence du
fait qu’il ne régule pas le PH de ses urines.
Source : Pixabay images / On voit bien ici que la langue ne forme pas une cuillère contrairement au procédé du chien.
Source : Montage personnel
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Les comportements d’éliminations
Le chaton apprend la propreté dès l’âge de 4 semaines, par mimétisme avec sa mère.
Il va donc adopter son comportement :
- Elimination en un seul lieu dans le cas d’un chat vivant en milieu clos (Pas d’accès aux
extérieurs)
- Elimination en plusieurs lieux (Chat sauvage, chat ayant accès aux extérieurs)
Séquence comportementale d’éliminations
Le chat débute en creusant dans le substrat de litière (ou dans la terre en extérieur) un trou.
Il se positionne en position « quasi-assise » au-dessus de celui-ci et émet ses mictions et/ou
ses déjections.
Après avoir déposé ses excréments ou ses urines, le chat les sent, puis les recouvre
précautionneusement dans le but de limiter la propagation de son odeur.
Conditions et matériel pour l’élimination
Le chat préfère un lieu ouvert et à l’écart de l’agitation. Le bac doit faire 1.5 fois la longueur
du chat, ce qu’il lui permet de se retourner avec aisance. Le substrat est fin et se rapproche
de l’aspect de la terre. L’épaisseur du substrat est de 5 centimètres minimum.
Le chat est un animal très rigoureux sur l’hygiène, tout autant que sur son besoin de marquer
son territoire ou encore sur sa sécurité. Afin de respecter ses critères, la marche à suivre est :
- de retirer une fois par jour les excréments, qui chez le chat sont le mode de marquage le
plus chargé en phéromones.
- un nettoyage complet, c’est-à-dire procéder au retrait du substrat souillé et lavage du bac à
l’eau bouillante.
Afin de ne pas altérer le marquage territorial du chat, donc de ne pas éliminer ses
phéromones du bac, tous les produits de type vinaigre blanc, bicarbonate de soude ou
encore les produits javellisés sont à proscrire sous peine que le chat change de lieu
d’élimination.
Les bacs fermés sont à éviter, car ils génèrent un stress inutile à l’animal qui ne peut
surveiller son environnement, ce qui le met mal à l’aise, compte tenu du fait que ses instincts
le pousse à se prémunir de possibles attaques.
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Le territoire / Le couchage
Le chat sauvage trouve son gîte dans un arbre creux, des broussailles, une crevasse de
rocher, un terrier de lapin agrandi ou de Blaireau abandonné, sous un tronc renversé…
Le chat domestique en lien avec ses instincts va chercher un lieu de repos répondant aux
mêmes critères de sécurité que les gites de son cousin. Il lui faut donc un lieu où il puisse voir
sans être vu. Ce peut être un carton, un arbre à chat, une armoire, un placard, le dossier d’un
canapé où le drapé permet de s’y faufiler…
Le temps de sommeil du chat est conséquent. Il dort en moyenne de 13 à16 heures par jour
comprenant 3 heures de sommeil paradoxale.
L’Homme en comparaison dort 8 heures pour deux heures de sommeil paradoxale.
Le sommeil du chat se fait par petite séquences tout au long de la journée. Il passe 1/3 de sa
vie en activité entre jeux, chasses, toilette, ou encore marquage de territoire, de fait il passe
les 2/3 restants à dormir.
La quantité de sommeil évolue avec l’âge, les cycles sexuels, les possibilités de sorties et le
climat.
Le chat qui s’assoupit tombe dans un sommeil léger allant de 10 à 30 minutes et au cours
duquel il reste très alerte sur son environnement. Le moindre bruit le réveille.
Le sommeil qui suit le sommeil léger, permet au chat de se détendre complétement. Il s’agit
du sommeil paradoxale ; une phase qui dure environ 7 minutes et durant laquelle le chat
rêve. On peut observer de petits mouvements des yeux, des vibrisses, des pattes, de petits
bruits, probablement en lien avec le vécu de la journée.
Les chats possèdent deux stades de sommeil, tandis que l’humain en possède quatre.
Source : http://imgbaik.com/images/
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Les couloirs invisibles
Pour s’épanouir le chat doit posséder un domaine de vie avec une aire minimum de 35 m².
Celui-ci comprends les aires d’activités du chat, c’est-à-dire son lieu de repos, de prise de
boisson, d’élimination, de prise de nourriture mais également son terrain de chasse ou de
reproduction.
Ces aires comme vues précédemment sont très compartimentées.
Lorsqu’il vit en harde, le chat peut se montrer tolérant.
Certaines aires sont plus ou moins défendues par l’occupant.
Une tolérance est accordée aux intrus sur l’aire de chasse ou de jeu, mais il sera très réactif
s’il est dérangé sur son aire de repos.
Les passages menant entre les aires vitales comme celles de repos, de nourriture, de
boissons forment des trajets ou couloirs invisibles à l’Homme.
http://www.les4pattes.fr/Publication/Show.aspx?item=1453
Ces trajets sont constants et précis, ils se croisent parfois pour former des carrefours.
Ils peuvent être empruntés par d’autres chats à conditions de respecter les règles les
régissant, à savoir accorder la priorité à l’occupant légitime des aires environnantes.
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Lorsque l’on assiste à des comportements agressifs de dissuasion pouvant aller jusqu’à
l’agression, c’est que l’intrus n’aura pas attendu que le chat qui occupe légitiment ce couloir
lui donne son accord.
Ces couloirs existant tant dans l’enceinte de l’habitation humaine que dans les lieux
extérieurs.
Qu’importe l’architecture que l’humain utilise, le chat n’y prête aucune attention.
Meubles, rues, escaliers, …, qu’importe ! La définition des passages et de la circulation féline
ne se rapporte aucunement à notre vision de répartition des aires et de circulation à l’usage
de l’humain.
Pour les comprendre, il faut observer les comportements et interactions de nos chats.
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Les comportements adaptatifs
La communication du chat se traduit principalement par ses postures et comportements.
A l’état sauvage le chat utilise très rarement les vocalisations qui le mettent en péril par un
potentiel repérage de ses prédateurs naturels.
En vivant aux côtés de l’humain, le chat s’est adapté à l’Homme utilise énormément celles-ci.
Ce comportement adaptatif est mis en place afin d’attirer notre attention et nos intentions
en sollicitant l’Homme par des vocalisations.
Le comportement adaptatif à la vie avec l’Homme est bien souvent méconnu de celui-ci.
Décryptage de la communication féline
Le chat apprécie le contact de l’humain parce que celui-ci reproduit sans même que l’Homme
en ait conscience les comportements de la chatte avec son petit ; au contact de son
propriétaire, le chat qui dehors est bien adulte, devient un gentil chaton.26
Lorsque le chat vient saluer l’Homme, il arrive queue levé ; lorsque l’humain approche le chat
pour le saluer à son tour, son bras tendu vers le sol fait figure de queue au regard de
l’animal.27
La queue relevée est un signe observable traduisant un état serein. Celui-ci associé aux
autres signaux tels que les phéromones, la dilatation de la pupille, les vocalisations et les
tensions musculaires, permettent au chat de traduire une intention pacifique de l’Homme.
26 Source : Que veut dire mon chat ? Par Gwen Bailey Edition Gründ 27 Séminaire éthologie du chat par Claire Bentolila
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Le salut avec un humain connu
Pour saluer un Homme, le chat se tient debout et avance vers lui la queue levée. C’est la base
de la queue qui est maintenue rigide tandis que la pointe peut être légèrement courbée ;
l’humain en réponse à ce comportement baisse en général le bras, ce qui pour le chat est
assimilé à une queue dressée.
Le chat prend le temps de sentir la main de l’Homme pour confirmer le contact visuel, ainsi
que prendre l’état émotionnel de celui-ci.
Si le chat est confiant, il se frotte sur l’Homme en le marquant de son odeur depuis les
commissures des lèvres puis s’enroule autour de la jambe, frottant son flanc, faute de ne
pouvoir prendre les informations de nez à nez afin d’obtenir plus de renseignements.
Le salut entre congénères
Pour saluer un congénère, le chat se tient debout et avance vers lui la queue levée. C’est la
base de la queue qui est maintenue rigide tandis que la pointe peut être légèrement
courbée.
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Si son congénère est réceptif, il adoptera un comportement similaire.
Les chats qui se connaissent adopteront une posture de proximité en s’approchant et en se
saluant de nez à nez.
Cette situation reste néanmoins relativement rare puisque les deux félins se mettent en
situation de vulnérabilité.
Il faut donc que le lien soit ancien, fortement imprégné de confiance.
Les congénères se hument mutuellement afin de confirmer la reconnaissance visuelle.
Ce comportement a pour but d’obtenir plus d’informations telles que l’état de santé ou
encore son état émotionnel.
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La peur
Le chat replie sa queue sous le corps pour la protéger d’une éventuelle blessure en cas
d’attaque.
Le poids de son corps est reporté vers son arrière-train, préparant une possible fuite ou une
attaque avec ses membres antérieurs.
Ses oreilles ainsi que ses vibrisses sont rabattues pour les protéger en cas de combat.
Ses yeux sont fréquemment tournés vers le haut à la recherche d’un point de repli
stratégique, lui permettant de se mettre à l’abri de son agresseur.
Les miaulements sont bruyants, ce dans l’espoir d’impressionner son adversaire et ainsi
désamorcer la situation inconfortable.
Le chat qui a peur dilate ses pupilles, c’est ce que l’on appelle la mydriase.
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La détente
Le chat est allongé, les pattes postérieures sont détendues et vulnérables.
Ses pattes antérieures sont ramassées et visibles sous sa cage thoracique, ce dans une
position confortable.
Parfois quand le chat atteint un état de total détente, les pattes avant sont détendues
comme les antérieures.
Ses griffes sont rentrées, signe qu’aucune crainte n’est palpable.
Ses yeux sont parfois mi-clos, les oreilles sont dressées, le chat reste vigilent malgré cette
apparente détente.
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La posture d’affut
Les pupilles se dilatent, tous les sens sont en exergue, focalisés sur la proie.
Son corps est tassé sur le sol et reste immobile.
Ses oreilles sont orientées sur sa proie, ponctuellement l’une d’entre elle pivote pour écouter
l’environnement alentour et se prémunir d’une éventuelle attaque de prédateur ou de
congénère lors d’un jeu.
Les oreilles basculent vers l’arrière et pivotent pour entendre ce qui se passe derrière lui.
L’inquiétude
Son corps est le plus souvent ramassé ou s’il est debout, la tension musculaire indique qu’il
est prêt à fuir.
Une patte antérieure est levée, tandis que le buste est dressé.
Le train arrière est prêt du sol.
Les yeux sont à l’affut du moindre signe indiquant qu’il faille fuir, tout en scrutant
l’environnement à la recherche d’une solution de repli.
Le poil peut devenir bouffant et irrégulier, induisant son adversaire en erreur tant sur la taille
de l’animal que sur l’épaisseur de poils. Une stratégie qui lui évite bien des blessures.
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La colère
Le chat gonfle son pelage induisant ainsi son adversaire en erreur sur son gabarit, ce dans
l’espoir de le faire reculer. Dans le but de paraitre encore plus impressionnant, le chat se met
de profil, exposant ainsi sa plus grande longueur.
Son regard fixe son adversaire, les oreilles sont dressées et les vocalisations sont bruyantes.
La Curiosité ou comportement d’observation pour évaluation du danger potentiel
Les yeux sont ouverts et les pupilles en myosis (rétractées). Le regard est concentré sur
l’environnement immédiat.
Le corps est en tension, la queue est près des pattes postérieures et prête à servir de
balancier dans le cas d’une fuite.
Le poids du corps est principalement en appui sur les pattes postérieures.
Le port des oreilles est haut, dirigé vers l’objet de son attention avec ponctuellement une
oreille qui pivote pour écouter l’environnement dans l’optique de se prémunir d’une
potentielle attaque de prédateur.
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La détente dans un milieu estimé sans danger
Les yeux du chat sont clos.
Les pattes antérieures comme postérieures sont détendues.
Les oreilles sont dressées sans recherche d’informations.
Les griffes sont rentrées.
Les angles des commissures des lèvres forment comme un sourire.
Les parties molles comme l’abdomen ou les organes génitaux pour les mâles sont exposées.
La queue n’est pas ramassée.
La caresse de l’Homme au chat
Le chat associe la caresse de son propriétaire à la toilette effectué par la mère.
Lorsque la mère retire les poils morts, abimés ou encore marque ses chatons de l’odeur de la
harde, le chat adulte confère à nos caresses le même but.
Or, si le chat bien souvent apprécie ce contact, l’humain peut s’en retrouver perplexe.
Lors de la toilette faite par la mère, celle-ci vient lécher les parties anales de son chaton pour
le délester d’odeurs permettant aux prédateurs de repérer sa progéniture, mais elle vide
également les glandes anales.
C’est ainsi que bien souvent les chats finissent par présenter leur postérieur, queue levée à
leurs propriétaires.
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La harde de chat
C’est parce que l’Homme vit sur des territoires où se concentre les populations, que le chat a
dû s’adapter à un mode de vie en harde.
En effet, les territoires de quelques hectares par félin ne sont pas de rigueur en zones
urbaines.
Les liens affiliatifs
Lorsqu’une harde de chats se forme, ils passent beaucoup de temps à se marquer d’une
odeur commune. Pour créer cette odeur les chats se frottent, se lèchent en mêlant leurs
odeurs.
C’est une fonction vitale associée aux interactions sociales.
Ils la pratiquent également avec les humains avec lesquels ils se sentent sereins et qui leur
sont familiers ; tout comme les animaux de la famille avec lesquels ils sont en bonne entente.
L’odeur communautaire qui en résulte est rassurante.
C’est celle de leur foyer ou harde et représente la sécurité.
Ce marquage se réalise avec les glandes situées sur le côté des lèvres ainsi que celles autour
de la face, celles sur la tête et celle à la base de la queue.
Les chats produisent un mélange de composés chimiques odorants spécifique à chaque
individu et qui constitue leur signature olfactive.
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La cohabitation féline en milieu urbain
Les interactions félines observées sont sans hiérarchie fixe, et les rapports
dominants/dominés que l’on retrouve dans les autres espèces vivant de manière grégaire ne
s’appliquent pas aux chats.
Harde de chats sans hiérarchie fixe
La vie sociale du chat est donc flexible, souple puisque les rapports entre congénères ne font
pas intervenir de hiérarchie pyramidale avec un chef de clan au sommet.
Ces rapports sont fluctuants, évolutifs, dans le temps comme dans l’espace.
Bien qu’il est difficile pour les éthologues d’observer des rapports constants entre chat en
terme de rapport hiérarchique, il est tout de même soulevé que le gabarit du chat y a une
importance.
Ce sont en général les animaux les plus imposants qui accèdent plus facilement aux femelles
ou encore à la nourriture.
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Agressivité de dissuasion entre congénères
Comme dans le cas d’un chat plus solitaire, les rapports entre matous soulèvent tout de
même des comportements agressifs, surtout si les femelles présentent des périodes de
chaleurs. Les mâles, lorsqu’ils vivent en harde ont une tolérance s’ils disposent d’un choix de
femelles suffisant ; mais les réels affinités que l’on retrouve chez les femelles sont pour ainsi
dire quasi inexistant.
Les femelles quant à elles privilégient une vie de groupe organisée autour de l’élevage des
jeunes dans un lieu protégé et bien connu afin de mettre les petits à l’abri de potentiels
prédateurs.
Quant aux individus stérilisés, leur statut les met à mal (olfactivement reconnus contre
impropres à la reproduction et donc à la pérennisation de l’espèce) et ils sont
majoritairement maltraités par leurs congénères.
Ils fonctionnent donc par des comportements d’évitements prudents ou s’ils adoptent un
comportement affiliatif, il s’agira bien souvent d’un individu lui-même stérilisé.
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Chez les chats, on peut dire que la ligne de conduite principale est celle du chacun pour soi,
hormis les comportements des femelles dans le cas de l’élevage qui coopèrent, aucun chat
n’a de comportement d’entraide observé à ce jour à ma connaissance.
Le comportement adaptatif, une symptomatique
Définition : un comportement adaptatif est un comportement qui par sa fréquence, son intensité ou
son mode d’expression, perturbe la vie du propriétaire.
Certains propriétaires rencontrent des difficultés avec leur compagnon animal dues aux
comportements de ce dernier.
Ces comportements indésirables pour l’Homme, sont pour l’animal une façon d’exprimer son
inconfort dans sa cohabitation avec ce dernier ou en lien avec son environnement quotidien.
Ces inconforts ressentis et exprimés par l’animal peuvent être la conséquence de désordres
liés au non-respect de ses besoins essentiels (éthologiques), et/ou en lien avec un
déséquilibre psychique ou émotionnel de l’Homme, ou encore d’ordre génétique (hybrides).
Dans le cas de comportements adaptatifs liés à la génétique, ce en référence aux hybrides, le
travail du comportementaliste se résumera à apporter une solution d’aménagement du
quotidien le plus confortable possible pour chacun des protagonistes ; mais surtout à une
compréhension de ce qu’est cet animal mi- domestique / mi- sauvage par son propriétaire.
Même si pour le comportementaliste avisé et expérimenté, il est aisé d’identifier les
symptômes, la résolution de la problématique n’est pas toujours la finalité de son
intervention. Il peut simplement s’agir d’apporter un éclairage, un regard différent sur la
relation de l’Homme à l’animal, d’aider le propriétaire à comprendre ce lien si singulier qui
unit deux êtres qui le sont tout autant, et de l’amener à l’acceptation de celle-ci s’il le
souhaite.
C’est souvent innocemment que l’on met l’animal dans une situation qu’il ne peut pas
comprendre, et si à notre tour nous ignorons leurs tentatives (le comportement adaptatif)
pour signaler leurs malaises, les problèmes surviennent.
L’animal n’est pas devenu fou, n’a pas besoin d’être drogué, ni d’être dressé, mais d’être
compris !
Lorsqu’un chat produit l’un de ces comportements, c’est qu’il y a quelque chose dans son
environnement qu’il n‘a pas compris, et les origines de ces problèmes sont parfois très
complexes.
Les comportements adaptatifs du chat ne sont que les symptômes d’une difficulté à
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s’adapter à un milieu ou à un mode de vie qui ne lui correspond pas, à des attentes
ambigües, et souvent indéchiffrable pour lui.
Ces comportements adaptatifs ne surviennent pas sans raisons, ils sont souvent le résultat
d’une multiplication d’éléments perturbants liés à l’histoire et au mode de vie de l’animal.
Aussi, la place qui lui est destinée comme « membre de la famille », le met souvent dans des
situations qu’il ne comprend pas, voire ambigües, malgré son immense capacité
d’adaptation. On lui demande de jouer mais de ne pas mordre, d’être bon dératiseur mais
pas de chasser les rongeurs de compagnie…
Toutes ces situations peuvent être génératrices d’inconfort, d’anxiété, de doubles
contraintes, et poussent l’animal à produire des réponses indésirables, et dangereuses pour
l’Homme.
Elles sont sources des comportements adaptatifs.
Les incompréhensions de chacun augmentent les tensions entre le maître et l’animal, et la
relation se détériore de jour en jour.
L’anthropomorphisme une causes majeure de l’incompréhension entre
l’Homme et le chat
De par l’étroite cohabitation que nous avons avec cet animal, et son besoin d’être solitaire,
l’homme oublie souvent que le chat n’est pas un Homme ! Et que ses facultés d’adaptation
ne sont pas sans limites.
L’Homme recherche aujourd’hui un chat de compagnie.
Avant, le chat était un animal d’utilité, souvent sa place était à l’extérieur du foyer. De nos
jours, l’Homme recherche de l’amour, un compagnon, un confident, un désir d’enfant, il peut
même parfois remplacer un défunt. Cette relation anthropomorphique est à l’origine de bien
des difficultés relationnelles.
Le chat utilise un registre de codes sociaux et de communication différents de l’humain. Sa
communication étant principalement non verbale, les comportements de l’Homme lui
échappent lorsque celui-ci ne s’adapte pas à son compagnon en respectant son animal dans
sa nature. (Registre comportemental du chat)
Le chat possède une capacité d'adaptation importante, aidante pour les vies que nous lui
avons choisies qui sont si différentes d'une famille à une autre et d'un pays à un autre !
Il nous observe et est capable d'identifier notre gestuelle, nos sourires sur nos visages, nos
colères, nos joies. Car sa communication est essentiellement basée sur le non verbal (gestuel,
mouvements du corps) et sur le mode para verbal (autour de l'expression sonore, vocalises).
Le principal mode de communication humain étant le verbal (la parole), il lui faudra
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apprendre beaucoup de nous pour nous satisfaire et répondre à nos attentes. (Pourtant nous
exprimons près de 80% d’informations par le para-verbal mais celui-ci n’est pas identique à
celui du chat)
Croire que l’animal peut avoir certaines qualités spécifiquement humaines, lui attribuer des
sentiments tels que la rancune, la jalousie, et de véritables stratégies comme la vengeance,
ne peut conduire qu’à de graves problèmes de compréhension entre l’homme et le chat.
Prenons l’exemple d’un deuil non-fait d’un précédent compagnon félin.
L’Homme en interaction avec le chat actuel peut faire la comparaison ou bien un transfert de
son ancien compagnon sur l’animal présent.
L’animal n’est donc pas vu, pas perçu pour ce qu’il est en réalité : un être singulier.
Lors de l’interaction entre les individus, l’Homme plongé dans son mental va transmettre un
message qui n’est pas inscrit à l’instant présent contrairement à l’animal avec lequel il
interagit.
Afin que la communication soit saine et que l’animal soit enfin perçu pour ce qu’il est,
l’Homme devra donc procéder au deuil de sa précédente relation avec l’aide du
comportementaliste ou d’un professionnel compétent.
De cette manière, il vient assainir son inconscient, qui alors sera absent d’attentes , de
jugements, de qualifications inadéquates à la relation actuelle.
Le chat vit à l’instant présent. Qu’en est-il de l’Homme ?
La communication féline est à l’instant présent, le chat ne se fait pas de nœuds au cerveau
contrairement à l’humain. Quand le chat agit, réagit, c’est qu’il répond à une tension interne.
(Faim, relation, territoire).
L’Homme intellectualise, conceptualise, et quand le chat lit son interlocuteur humain, il
utilise différents supports. Les micros signaux de la pupille, les odeurs, la gestuelle, les
vocalises, autant d’éléments qui l’informent sur l’état interne de ce premier.
Alors quand l’humain pense à demain, qu’il fait appel à ses souvenirs, que son corps
transmet un message paradoxal avec l’environnement présent, le chat perd ses repères.
Pourquoi ce maitre, pourtant dans cet environnement où le chat ne perçoit aucun danger envoie des
signes de stress ? C’est un exemple parmi tant d’autres.
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La capacité de l’Homme a nié la nature de son chat en lui attribuant une pensée humaine, le
non-respect des codes de communications félins, sont problématiques pour le chat.
L'Homme qui ne connait pas ou mal le registre de communication du chat et ses besoins
essentiels, peut produire par ses conduites incohérentes du point de vue du chat, à des
comportements adaptatifs qui souvent seront mal interprété par le propriétaire de ce
dernier. Le chat s’adapte en fonction de ce qu’il perçoit à l’instant présent en fonction de sa
nature.
C’est à l’Homme qui a le pouvoir de conceptualiser, qui a la capacité de s’adapter à son chat
de se renseigner et de mettre tout en œuvre pour mieux communiquer avec son compagnon
félin.
C’est à l’Homme de définir ou redéfinir sa relation à l’animal pour être au clair avec lui-même
et respecter son animal pour ce qu’il est et non pas ce qu’il souhaite que son chat soit.
Un chat a besoin que son maître soit à l’instant présent lorsqu’il communique ensemble, que
les pôles de communications verbaux, para verbaux et gestuels soit cohérents. C’est le
pouvoir de l’Homme de comprendre et de se faire comprendre en retour.
Si l’humain utilise le bon canal pour communiquer alors le chat adapte son comportement
aux attentes formulées.
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Quelques exemples de comportements adaptatifs chez le chat
Comportement normal du chat
Qu’il s’agisse d’un chat d’appartement ou de campagne, son comportement est régi par des règles
qui se manifestent par des modes de communication bien spécifiques.
On valorise leurs manifestations d’affection, leur propreté et le soin qu’ils portent à faire leur toilette.
En revanche la perte de la propreté, le marquage urinaire, les destructions de meubles par griffures,
l’agressivité à l’égard de l’Homme et des autres chats sont des signaux qui doivent alerter quand ils
sont inhabituels chez le chat.
Le chat est un animal prudent, indépendant qui garde en lui une part de sauvage.
Son affection et sa fidélité sont variables.
Bien que domestiqué son caractère et ses mœurs restent proches des autres félins sauvages et
prédateurs.
Le comportementaliste intervient uniquement lorsque le chat est en bonne
santé, c’est-à-dire quand le vétérinaire a procédé à un examen complet qui
discrimine les pathologies à l’origine des comportements adaptatifs.
Le comportementaliste travaille toujours en prenant en considération les
capacités des protagonistes Homme ou animal, qu’elles soient physiques ou
psychiques mais également environnementales et financières.
Avant de mettre en place toutes thérapies comportementales, le professionnel
EPC s’est assuré que le psychisme de l’humain n’est pas à l’origine des
comportements adaptatifs de l’animal.
Si tel est le cas, l’EPC s’il est en mesure de le faire, guidera son interlocuteur vers
la libération de ses barrières psychiques, développera ses capacités, viendra
rétablir l’homéostasie du propriétaire.
Dans le cas inverse, celui-ci reconnaitra ses limites et renverra la personne vers
un professionnel compétent.
« Reconnaître que l’on a des limites de compétences, c’est être professionnel ! »
Il doit également transmettre ou vérifier que l’Homme connaisse le mode de
communication de son animal mais également quels sont ses besoins essentiels.
Enfin, la Solution doit convenir à chacun, tant à l’Homme qu’à l’animal !
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La décompensation ou quart d’heure de folie (activité de dérivation /
substitution)
Symptômes :
1ère phase
Le chat se met subitement à courir sans raison apparente. Il escalade les meubles, parfois
durant cette phase d’une à deux minutes il peut vocaliser.
2nd phase
Le chat se revêt quasi instantanément d’une attitude paisible suivie d’une séance de
toilettage.
Origine :
Ce comportement est habituel pour un chat n’ayant pas accès aux extérieurs. Il traduit
l’évacuation d’un excès d’énergie emmagasiné durant la journée.
Ce comportement se retrouve souvent chez les chats qui auparavant accédaient aux
extérieurs.
Intervention du comportementaliste toujours après identification du problème:
Le professionnel propose de varier les stimulations quotidiennes afin que le chat dirige son
comportement vers l’exploration.
Il est proposé :
- En rotation des jouets différents et renouvelés régulièrement tous les 2/3 jours.
- Installer des cartons percés d’un trou suffisant pour que le chat s’y glisse mais également
des arbres à chat ou étagères permettant d’augmenter l’espace palpable.
- Cacher des friandises à des endroits différents. L’accès à la nourriture n’étant pas un critère
déterminant dans la relation Homme/chat du fait que le chat ne vive pas en « hiérarchie ».
Si l’environnement le permet sans danger, que le propriétaire n’émet pas d’avis défavorable,
il peut être mis en place :
- Des sorties en laisse après avoir procédé à un « débourrage laisse » autrement dit, une
désensibilisation à l’attache.
- Des sorties autonomes du chat après avoir aidé celui-ci à se constituer de manière artificiel
un territoire. Pour ce faire, le propriétaire de l’animal disposera préalablement à la première
sortie des déjections de son animal récoltées dans son bac d’élimination.
Prédation de l’Homme ou le chasseur de cheville (conduite agress ive)
Symptômes :
Le chat attaque le bas des jambes puis fuit pour se cacher.
Origines :
Ce comportement se met en place dans le cas d’un chat qui serait rationné en apports de
nourritures.
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Le chat étant un grignoteur, le fait de le rationner facilite la mise en place de la sensation de
faim, réveillant ainsi ses instincts de chasse et donc de prédateur.
Ainsi tout objet en mouvement devient sujet à prédation.
Intervention du comportementaliste toujours après identification du problème:
En laissant libre accès à l’alimentation tout en travaillant sur l’environnement en le rendant
plus stimulant, le chat éteint ce comportement si l’Homme n’est pas le facteur déclenchant.
Agression prédatrice ou le tigre en cage (conduite agressive)
Symptômes :
Le chat est peu câlin, distant et même agressif envers ses maîtres. Il s’attaque à tout ce qui
bouge et même à la main qui vient le caresser.
Origines :
C’est une anxiété générée par l’enfermement en milieu clos par des animaux qui
habituellement sortaient.
La frustration engendre des tensions, de l’anxiété qui peuvent induire des comportements
agressifs.
Ces comportements sont d’autant plus marqués que le chat a été mal socialisé à l’Homme ;
une de ces autres conséquences est l’agression par peur.
Intervention du comportementaliste toujours après identification du problème:
En prévention d’un tel comportement, le choix du chat est primordial. L’aménagement de
l’environnement, son enrichissement, la qualité des interactions ou bien l’accès en libre-
service à l’alimentation sont primordiaux.
Concernant sa relation à l’Homme, les interactions devront être douces, calmes, et sereines.
Les séquences de désensibilisation se feront de manière régulière avec des temps défini en
fonction du seuil de sensibilité de l’animal.
Les jeux et la nourriture sont de bons outils pour parvenir à domestiquer l’animal.
Le chat malpropre (manifestation de l’anxiété)
Symptômes :
Le chat élimine mictions et déjections hors du bac à litière.
Origines :
L’origine de ce comportement adaptatif peut être d’origines :
- sexuelles (mâle en rut ou femelle en chaleurs)
- médicales (cystite, douleurs articulaires)
- liées au bac de litière ou à son substrat insuffisant ou inhabituel
- hygiène du bac insuffisante ou liées partage avec un congénère
- Irrespect des besoins essentiels de répartition des aires
- Liées à un élément psychogène (état dépressif ou anxieux)
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- L’arrivée d’un autre individu animal ou humain
- Déménagement
- Absence prolongée du maître
- Ennui
Intervention du comportementaliste toujours après identification du problème:
La malpropreté subite est donc le signal d’alarme du mal-être, elle doit obligatoirement être
diagnostiquée par un vétérinaire avant l’intervention d’un professionnel EPC.
Si aucun trouble physiologique n’est à l’origine du comportement, alors le professionnel EPC
doit agir sur les environnants et l’environnement, ce dans le but d’améliorer la relation de
l’Homme à l’animal.
Il est pratiqué :
- Un contrôle du respect des besoins essentiels du/des chat(s)
- Proposer en rotation des jouets différents et renouvelés régulièrement tous les 2/3 jours.
- Installer des cartons percés d’un trou suffisant pour que le chat s’y glisse mais également
des arbres à chat ou étagères permettant d’augmenter l’espace palpable.
- Cacher des friandises à des endroits différents. L’accès à la nourriture n’étant pas un critère
déterminant dans la relation Homme/chat du fait que le chat ne vive pas en « hiérarchie ».
- Des temps d’interactions de l’Homme à l’animal soit par la caresse et/ou le jeux
- Dans le cas de l’arrivée d’un nouvel individu :
Une répartition des aires respectant les besoins essentiels de chacun comprenant une zone
pacifique (zone de regroupement des félins sans agressivité)
- Un échange artificiel des phéromones de l’un et de l’autre afin de créer une harde
artificielle
La destruction (manifestation de l’anxiété)
Symptômes :
Dans les comportements dits normaux du chat, le marquage par griffades est normal s’il
s’opère sur un arbre ou un canapé de manière régulière et espacée ; si le chat vient à
saccager fréquemment les papiers peints alors c’est un comportement adaptatif.
Origine :
Un comportement de ce type est révélateur d’un trouble anxieux. Ce comportement peut se
mettre en place après une perturbation de son territoire, de ses relations avec les personnes
du foyer.
Les causes sont variées, mais la vie dans un milieu clos exempt de stimuli visuels, d’activités
ludiques ou de chasse est un facteur favorisant le développement de ce comportement.
Il est contre-indiquer de gronder ou de punir le chat, ceci ne fait qu’augmenter son anxiété.
Intervention du comportementaliste toujours après identification du problème:
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Il est pratiqué :
- Un contrôle du respect des besoins essentiels du/des chat(s)
- Une répartition des aires en fonction du nombre de chats en respectant les besoins
essentiels de chacun
-de proposer en rotation des jouets différents et renouvelés régulièrement tous les 2/3 jours.
- Installer des cartons percés d’un trou suffisant pour que le chat s’y glisse mais également
des arbres à chat ou étagères permettant d’augmenter l’espace palpable.
- Cacher des friandises à des endroits différents. L’accès à la nourriture n’étant pas un critère
déterminant dans la relation Homme/chat du fait que le chat ne vive pas en « hiérarchie ».
- Des temps d’interactions de l’Homme à l’animal soit par la caresse et/ou le jeux
- de mettre à disposition de l’herbe à chat ayant un effet relaxant pour l’animal.
Si l’environnement le permet sans danger, que le propriétaire n’émet pas d’avis défavorable,
il peut être mis en place :
- Des sorties du chat après avoir aidé celui-ci à se constituer de manière artificiel un
territoire. Le propriétaire de l’animal disposera préalablement à la première sortie des
déjections de son animal récoltées dans son bac d’élimination.
Léchages intempestifs (activité de dérivation / activité de substitution)
Symptômes :
Le chat passe de longues heures à se lécher. Sa langue râpeuse casse les poils, laissant
apparaître des zones de dépilations sur le ventre, les flancs et les cuisses à la suite de quoi
des plaies peuvent se former au risque d’une infection. Parfois une boulimie peut s’y
associer.
Origines :
L’anxiété et le mal-être d’un chat peuvent ainsi s’exprimer, ce geste l’apaise et calme ses
tensions.
Intervention du comportementaliste toujours après identification du problème:
Il est pratiqué :
- Un contrôle du respect des besoins essentiels du/des chat(s)
- Une répartition des aires en fonction du nombre de chats en respectant les besoins
essentiels de chacun
-de proposer en rotation des jouets différents et renouvelés régulièrement tous les 2/3 jours.
- Installer des cartons percés d’un trou suffisant pour que le chat s’y glisse mais également
des arbres à chat ou étagères permettant d’augmenter l’espace palpable.
- Cacher des friandises à des endroits différents. L’accès à la nourriture n’étant pas un critère
déterminant dans la relation Homme/chat du fait que le chat ne vive pas en « hiérarchie ».
- Des temps d’interactions de l’Homme à l’animal soit par la caresse et/ou le jeux
- de mettre à disposition de l’herbe à chat ayant un effet relaxant pour l’animal.
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- Dans le cas de l’arrivée d’un nouvel individu :
Une répartition des aires respectant les besoins essentiels de chacun comprenant une zone
pacifique (zone de regroupement des félins sans agressivité)
- Un échange artificiel des phéromones de l’un et de l’autre afin de créer une harde
artificielle
Si l’environnement le permet sans danger, que le propriétaire n’émet pas d’avis défavorable,
il peut être mis en place :
- Des sorties en laisse après avoir procédé à un « débourrage laisse » autrement dit, une
désensibilisation à l’attache.
- Des sorties autonomes du chat après avoir aidé celui-ci à se constituer de manière artificiel
un territoire. Pour ce faire, le propriétaire de l’animal disposera préalablement à la première
sortie des déjections de son animal récoltées dans son bac d’élimination.
Anxiété de séparation
Symptômes :
Les possibles manifestations sont des vocalisations, la malpropreté, la destruction.
Ce type d’anxiété peut évoluer vers la dépression et/ou l’anorexie.
Origines :
Ces comportements se mettent en place lorsque l’animal supporte mal la séparation avec
son propriétaire.
Intervention du comportementaliste toujours après identification du problème:
Concernant ce type de comportement adaptatif, le comportementaliste Epc doit définir ce
qui est à l’origine de ce symptôme.
Pour cela il doit définir le problème à travers un questionnement tel que :
Que représente l’animal ?
Quelle relation entretienne l’Homme et son compagnon animal au quotidien ? (y a-t-il des
rituels ? comment se sent l’humain au moment de la séparation ? …)
Le questionnement doit être orienté en fonction, tant de la construction psychique de
l’Homme que du sevrage de l’animal et des comportements observables de l’un et de l’autre.
Lorsque le problème est identifié, un accompagnement sur mesure en fonction de ce qui
apparait est proposé.
Par exemple, s’il s’agit d’un deuil non-fait, un processus écrit peut être proposé, mais
également un travail sur les ressources ou encore une thérapie orientée solution. 28
28 Les différents processus et leurs domaines d’applications sont développés dans les outils de l’EPC.
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Les techniques pour pallier aux comportements adaptatifs
La désensibilisation :
Cette technique consiste à mettre l’animal en contact de l’élément perturbateur et
déclenchant habituellement ses comportements adaptatifs, en veillant à respecter son seuil
de sensibilité et de tolérance.
Les séquences doivent être régulières et la durée prolongée chaque fois que l’animal accepte
sans contrainte ni signes de malaise l’élément à l’origine de cette technique.
Les variables durant ce travail sont : La durée, la fréquence, intensité et la régularité.
Technique par Essai/erreur
Cette technique consiste à mettre l’animal dans un processus d’apprentissage expérimental.
Exemple :
Essai : Ouvrir la poubelle
Erreur : Le couvercle clippé ne donne plus accès au détritus alimentaires.
Constat : Après plusieurs tentatives infructueuses l’animal ne trouvant plus intérêt à cet
objet s’en désintéressera
Ce travail peut aussi être travaillé en sens contraire
Exemple :
Essai : accéder à une gamelle de denrée alimentaire à distribution automatique en passant la
tête dans l’arceau lisant la puce du collier.
Erreur : Le chat tente par les côtés de l’arceau, jusqu’à comprendre que le seul processus
d’ouverture consiste à passer sous l’arcade.
Résultat : Chaque fois que l’animal se présente sous l’arcade, il associe positivement cette
expérience à la distribution de nourriture.
Selon le résultat de son expérimentation, la fréquence et la durée de la mise en place de
cette technique, le chat reproduira ou non le comportement.
L’Habituation :
Le principe de cette technique est de soumettre de manières fréquentes, répétées mais
surtout de courtes durées, l’animal à un stimulus qui génère habituellement de l’anxiété ou
du stress.
L’élément déclencheur des perturbations est mis en interaction avec l’animal brièvement
afin que ce dernier n’ait pas le temps de monter en tension interne.
Sur la durée de ce processus on remarque que le chat s’habitue à l’élément, qui a l’origine
étant un facteur de stress ou d’angoisse. Le chat fini par y être indifférent.
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Technique par renforcement positif ou négatif
Sur le principe de conditionnement de l’animal selon les expériences de Pavlov, on peut
utiliser :
Le renforcement positif :
Le chat après avoir été soumis à un stimulus, répond par un comportement désiré par
l’initiateur de l’expérience.
Il est alors récompensé positivement par une friandise ou une caresse.
Le renforcement négatif :
Le chat émet un comportement indésirable pour son propriétaire, il reçoit donc une
connotation de son action négative.
ATTENTION : Le chat dans ses instincts reste une proie potentielle et l’Homme
un prédateur.
Il est donc primordial que l’action de punition par l’Homme ne lui soit pas
associée.
Pour cela une pichenette d’eau envoyé avec un spray à plante sans qu’il ne
puisse l’associer à son propriétaire est préférable.
L’extinction :
cette technique consiste à éteindre un comportement en ignorant un comportement
indésirable pour l’Homme.
Ignorer : c’est couper les signaux d’interaction avec l’animal (couper la relation).
En agissant ainsi, l’animal n’obtenant pas satisfaction par ce comportement ne trouvera plus
l’utilité de l’émettre.
L’imitation :
Cette technique consiste à utiliser un congénère dont les comportements sont satisfaisants
au regard de l’Homme, et ainsi apporter une source d’apprentissage pour le chat dépourvu
des comportements désirés.
Ce procédé se base sur l’apprentissage du chaton lors de ses interactions avec la mère lors
du sevrage.
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Dans tous les cas concernant les comportements adaptatifs
Le comportementaliste accompagne l’Homme, son système familial avec différents outils ;
ceux-ci permettent non seulement de comprendre, d’accepter, mais aussi de trouver des
solutions adaptées à chacun.
Le comportementaliste vient grâce à ses outils harmoniser et établir une homéostasie dans le
système Homme/Animal.
Lorsque l’Homme fait état de difficultés liées à ses ressources, ses capacités, ses
compétences ou à des traumatismes, le comportementaliste, s’il est en capacité vient guider
son interlocuteur.
S’il ne se sent pas en mesure de prendre en charge, de guider, il doit savoir le reconnaitre et
recommander un professionnel adapté en fonction de la difficulté rencontrée.
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Le comportementaliste félin et ses outils face aux
comportements adaptatifs du chat
Le professionnel EPC (Etho-psycho-comportementaliste)
Le professionnel qui accompagne en tant que comportementaliste n'agit pas directement sur
l'animal. Il questionne afin de comprendre ce qui pour l’Homme, le groupe est devenu
difficile à vivre au quotidien avec le compagnon animal. Par ce questionnement, cette
écoute, il comprend, pointe, fixe des objectifs et apporte une solution personnalisée,
adaptée au foyer, toujours en corrélations avec le groupe Homme/Animal et la
problématique décelée par lui-même.
Le comportementaliste est un adaptateur, non pas un médiateur. Il apporte à l’Homme sa
connaissance, son savoir, il lui offre la possibilité de se comprendre, de comprendre son
animal, et de communiquer de manière cohérente et adaptée avec celui-ci.
Car si l’Homme est capable de conceptualiser, l’animal lui n’a pas cette capacité (pas de
façon humaine).
C’est à l’Homme de comprendre et de s’adapter à son animal, puisque l’animal, lui pour
s’adapter développe des comportements adaptatifs qui sont à l’origine de l’intervention du
comportementaliste.
L’Homme comme l’animal sont des êtres sociaux et sociables, c’est de ce point commun
qu’un travail sur la relation de l’Homme à l’animal est possible.
Les comportements adaptatifs sont liés majoritairement à un dysfonctionnement de la
compréhension, aux méconnaissances de l’humain des codes sociaux de son animal, à un
sevrage fautif de l’animal, à des difficultés d’ordres psychiques humaines, plus rarement
animales liés à des traumatismes.
L’Humain impose son mode de vie à l’animal, pensant agir dans l’intérêt de son compagnon.
Malheureusement, ce qui est bon pour l’Homme n’est pas applicable à toutes les espèces.
C’est parce qu’il y a un dysfonctionnement devenu intolérable pour l’Homme que le
Comportementaliste intervient à sa demande.
Notre réflexion ?
Les comportements sont utiles et adaptatifs. Ils ont une origine, un sens et une finalité.
Les comportements sont donc des aboutissements, des conséquences, Ils ont un sens !
Les comportements s’évaluent toujours dans un contexte (qui, quoi, comment, où, quand, combien,
pourquoi ? (QQOQCPC), ceux-ci en fonction des six niveaux logiques : l’Environnement, le
Comportement, les Capacités, les Croyances/Valeurs, l’Identité et le Sens
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Procédés du professionnel EPC
Tout débute par un appel faisant état de ce qui est pour le client un problème.
Hors, où le client voit un problème, le comportementaliste sait que ce qui fait l’objet de la
demande n’est absolument pas le problème, mais un symptôme révélateur de celui-ci.
La tendance de l’Homme est de vouloir trouver une solution à quelque chose qui n’est pas
définie. Ce n’est pas la meilleure façon d’opérer.
Le comportementaliste doit clarifier, donc poser, définir le problème réel.
Il a besoin de stratégies pour cela :
La PNL est un bon outil pour cela, il n’est pas le seul, mais s’avère le plus efficace.
En scannant les différents items, l’EPC définit clairement le problème. (Pyramide de Dilts et
Bateson)
Les niveaux logiques ne peuvent fonctionner parfaitement entre eux que lorsqu’ils sont dits
« alignés », c’est-à-dire, qu’ils s’associent et convergent avec cohérence vers un même but.
Définition des niveaux logiques :
D’après Robert Dilts qui a repris les travaux sur les niveaux d’apprentissage de
l’anthropologue Gregory Bateson, nous sommes psychologiquement organisés
en niveaux logiques, des ensembles de processus qui influent les uns sur les
autres de manière hiérarchique.
La fonction de chaque niveau est alors d’organiser et diriger les interactions
qui se produisent au niveau immédiatement en dessous. Ainsi, en changeant
nos croyances nous changeons également nos capacités, nos comportements
et finalement notre environnement (entourage).
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Source : http://blog-fr.coaching-go.com/wp-content/uploads/2012/11/Niveaux-de-changement.png
L’Environnement :
C’est l’entourage, les gens rencontrés et les lieux/événements auxquels nous réagissons. Les
facteurs environnementaux déterminent le contexte et les contraintes sous lesquelles les
personnes agissent.
Ce niveau répond aux questions liées à l’espace-temps : Où et quand ?
Le Comportement :
Ce sont des actions et attitudes mises en œuvre vis-à-vis de notre environnement,
indépendamment de notre compétence. C’est ce que l’individu fait concrètement dans la
société, ses routines, ses habitudes de travail, etc.
Ce niveau répond aux questions liées à l’action : Quoi, et plus spécifiquement quoi faire ?
Les Capacités :
Il s’agit de l’ensemble des compétences dont nous disposons, qui sont indispensables pour
produire nos comportements selon l’environnement dans lequel nous nous trouvons. C’est le
niveau des stratégies et savoir-faire. Parmi ces capacités, c’est celle d’apprendre qui est la
plus essentielle car elle conditionne nos autres capacités. C’est ce niveau logique qui nous
permet de nous perfectionner dans nos tâches (Comportement).
Ce niveau répond aux questions liées à l’analyse et à la décision : Comment ?
Les Croyances/Valeurs :
Les niveaux inférieurs sont modelés par nos croyances et valeurs.
Nos croyances sont les idées que nous pensons vraies et sur lesquelles nous ne changeons
pas d’avis facilement parce que cela nous « bougerait » trop. Nous nous arrangeons souvent
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pour ne jamais les remettre en question, et celles-ci définissent nos « permissions » et nos
limites que nous nous accordons concernant les niveaux inférieurs.
Contrairement aux croyances qui sont bien affirmées, les valeurs désignent des concepts
importants pour nous et que nous voyons comme un standard élevé. Elles sont la source de
nos motivations qui nous poussent à poursuivre nos objectifs. Par exemple, si nous nous
croyons incapable d’apprendre (croyance), parce que nous sommes trop vieux (valeur
« jeunesse ») ou trop bête (valeur « intelligence »), nous allons saboter nos capacités
d’apprentissage.
Ce niveau répond aux questions liées à la raison de nos comportements : les croyances
répondent à la question « Pourquoi ?«et les valeurs répondent à la question « Pour-quoi ? »
L’Identité :
L’identité d’une personne est le socle de son existence, c’est le « qui » derrière le Où, Quand,
Comment, Pourquoi (Pour quoi). C’est le sentiment d’unicité que nous avons et qui nous
pousse à rester identique et cohérent vis-à-vis de nous-même tout le long de notre vie. C’est
aussi la représentation que nous avons chacun de nous-même, et cette représentation
influence elle-même tous les autres niveaux logiques.
Cela nous amène à entrer en contact avec notre mission de vie qui est ce que nous voulons
accomplir dans le monde, dans notre société. On peut aussi faire le parallèle entre cette
mission de vie et le dernier niveau de la pyramide de Maslow. Le sentiment
d’accomplissement ne peut se produire que lorsque nous avons les moyens de poursuivre
cette mission de vie (c’est-à-dire que nos autres besoins sont comblés).
Ce niveau répond à la question de l’individualité : Qui ?
Le Sens :
Le Sens ou encore niveau logique Spirituel, se concentre sur les relations entre l’individu et le
système plus vaste qui l’englobe et dans lequel il interagit.
On parle ici d’appartenance, que ce soit à notre entreprise, notre pays, l’humanité, l’Univers
ou notre conception de Dieu. C’est le système avec lequel l’individu se sent connecté et pour
qui son Comportement (actions et attitudes) est dirigé, lui donnant ainsi une vision à long
terme, un sens et un but à ses actes, capacités, croyances et son identité. C’est aussi le
niveau le plus profond et le siège de nos grandes interrogations métaphysiques, il contient
tout ce que nous sommes et faisons mais n’est en rien dépendant de cela.
Bien entendu, tout changement sur ce niveau a des répercussions profondes sur tous les
autres niveaux.
Ce niveau répond à la question de l’appartenance : Pour qui (ou quoi) d’autre ?
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(source : http://www.psychologuedutravail.com/psychologie-du-travail/la-pyramide-des-besoins-de-maslow/)
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L’EPC ne peut pas opérer si la définition du problème n’est pas faite ! Pour cela on prend en
compte le symptôme et le discourt du groupe, qu’il soit verbal ou para-verbal.
Le comportementaliste écoute sur deux plans, cette écoute est décentrée du symptôme, car
celui-ci est réducteur et peut induire en erreur.
Le discours est entendu sur deux niveaux :
- Il y a ce qui est dit « l’histoire »
- Il y a ce qui est perçu, les non-dits, les gestes, les émotions, les pensées, les silences… Le
para-verbal.
Lorsque le client ne parle pas, l’Epc se doit de se demander ce qu’il fait ou ne fait pas pour
que le client ne communique pas verbalement.
L’Epc est responsable de son message. Il est responsable de sa communication et de ce
qu’elle induit chez l’autre.
Le comportementaliste possède un savoir, des méthodes, des compétences et le client lui
attribue des capacités « un pouvoir » : C’est sa capacité à accompagner, à aider.
L’EPC doit entendre, écouter et permettre à son client de communiquer en utilisant un
recadrage spatial. Il doit permettre à tout à chacun de s’exprimer.
Le comportementaliste, un être neuf et libéré de son savoir à chaque
entretien
Pour pratiquer le comportementaliste doit être attentif et être libéré de son savoir.
Libéré de son savoir, c’est ne plus avoir à chercher. Être là, ouvert, disponible.
L’Epc travaille majoritairement en conscience externe. Toute l’attention est centrée sur
l’autre, dans l’écoute, en se servant de ses sens :
Oreilles, yeux, ressentis, ce n’est pas qu’entendre des mots qui forment une phrase. Le
comportementaliste est au diapason avec son interlocuteur.
Être en conscience externe est épuisant, et fonctionne par cycle.
C’est pourquoi, pour se reposer, revenir temporairement en conscience interne, l’EPC utilise
des stratégies.
La reformulation des propos tenus par son interlocuteur, est une des stratégies possibles.
Elle permet de s’approprier la situation en la transposant avec son vocabulaire, vérifiant au
passage la bonne compréhension de l’information transmise.
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Mise en œuvre des stratégies de conscience interne.
La reformulation de synthèse :
Elle consiste à reprendre les propos de son interlocuteur et invite plusieurs effets.
Les propos sont repris dans leur globalité, avec un tri sur soi. L’EPC utilise ses propres codes,
ses métaprogrammes, métamodèle. Une synergie des langages, une meilleure mémorisation
pour l’EPC.
La reformulation permet également de se mettre d’accord avec l’interlocuteur.
Elle est aussi une base de repos, une nécessité.
L’EPC qui ne se les imposent pas, ne les imposent pas perd le contrôle de son entretien et il
ne se préserve pas.
Le mental n’étant pas inépuisable, il est important pour l’EPC de se préserver en
s’économisant, (entretien limité à une durée de deux heures, reformulations, …) afin d’être
disponible pour chaque interlocuteur, chaque entretien. Tous Singuliers !
Comment s’économiser durant un entretien
1/3 du temps doit être orienté vers le questionnement, les 2/3 restants à
l’écoute active.
Le questionnement peut alterner entre le style directif : cadré avec beaucoup
de questions fermées.
Non directif : Ce qui permet de faire apparaître l’information recherchée avec
des questions ouverts.
Semi-directif : alternance entre les questions ouvertes, fermées et les
reformulations.
Le silence de la part du professionnel invite le client à prendre la parole
Une alternance entre les questions ouvertes, fermées, à choix multiples, les
reformulations, les silences et les synthèses sont autant de ressources pour le
professionnel afin de prendre de l’information mais également à s’économiser.
Les questions ouvertes ouvrent le débat.
Les questions fermées permettent de préciser un point.
Le professionnel EPC sait s’adapter puisque chaque êtres, chaque groupes, sont singuliers.
Il s’adapte en faisant preuve de compréhension face à leurs modes de vie, de penser, de
fonctionner seuls ou ensemble, leurs réflexions, la façon dont ils ressentent les choses de
manière générale.
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Celui-ci ne se réserve pas le droit de filtrer les gens le rencontrant en fonction de leurs profils
psychologiques.
Le professionnel EPC doit être libre de soi, au mieux de son histoire, il doit donc être présent.
Il doit regarder son passé sans en être dépendant.
Libérer de son passé, il est efficace dans la relation d’aide puisqu’il ne cherche pas à se
réparer lui-même.
Petit Plus
Au fur et à mesure que le comportementaliste s’emploie à sa profession, il
travaille sa mémoire. Il ne prend que peu ou pas de notes, puis le temps
passant et la mémoire travaillée, les notes deviennent absentes. Elles laissent
place à un travail par visualisation, le comportementaliste retient en se faisant
des représentations.
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Avoir une stratégie
Avoir une stratégie, c’est de ne pas laisser l’autre parler abondamment, ne pas se laisser envahir, de
ne pas se laisser déborder.
Le comportementaliste sait pourquoi il est là, et où il va !
Il a une base de questionnement, il a la possibilité d’utiliser dans sa « boîte à outils » la PNL.
Il questionne, s’intéresse simultanément à l’animal, à l’homme.
L’EPC doit savoir se composer une organisation de l’entretien.
Le questionnement peut varier :
simultanément de l’Homme à l’animal, ou d’abord questionner et écouter ce qui est évoquer
d’abord pour l’Homme puis pour l’animal et inversement. L’important est que celui-ci fasse
apparaitre les « points clefs », qu’il pointe les discordances de discours, les incohérences à
l’origine des comportements de l’animal et pour lequel les protagonistes viennent consulter
ce professionnel.
Le cadre de l’entretien est posé par le comportementaliste
Cela permet d’avoir une ligne de conduite efficace, qui scanne l’ensemble. Cette ligne de
conduite est définie en fonction des éléments fournis par son interlocuteur.
Exemple de questionnement :
- comment les relations sont-elles organisées ?
- comment sont bâties vos relations ?
Tout doit être passé en revues : pensées, comportements, émotions, …
La stratégie permet de minimiser les risques d’oublis
Psychologie clinique, Pnl, thérapie solutionniste, etc., autant de concepts qui permettent au
comportementaliste de cerner et solutionner le problème qu’il aura lui-même défini.
Utiliser un concept, c’est un regard et un regard unique sur la globalité d’un individu. Un
individu est singulier, plusieurs concepts associés permettent de mieux renseigner sur celui-
ci, comme sur les relations au sein d’un groupe et de son fonctionnement.
La vérification
Le comportementaliste n’émet pas d’hypothèse sans la vérifier.
Lors du premier entretien, il émet des hypothèses, lors du second il les vérifie.
Au premier rendez-vous : Il découvre, questionne, guide, conseille voir solutionne.
Au second rendez-vous : Il vérifie la mise en œuvre, va peut être modifié, faire des réglages. Il
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repointe tout, questionne sur « Aujourd’hui », prend les ressentis.
Il vient lors de ce second rendez-vous vérifier, étayer, consolider, peut-être même enrichir.
Le temps entre deux rendez-vous est de trois semaines de préférence
La première semaine, celle du changement :
Le système Homme(s)/Animal vit ses premiers changements dès lors qu’il interagit avec le
comportementaliste.
A L’image d’un mouvement d’horloge (comtoise), les roues dysfonctionnelles ont été
remplacées ou tout simplement huilées.
Le changement ne serait-ce que d’un élément entraine le changement de chaque pignon, de
chaque roues dentées étant en interaction avec l’élément changé et/ou changeant.
Les ancrages, les repères, habitudes, … changent.
Il faut donc en créer de nouveaux, s’habituer et accepter ce nouveau fonctionnement.
La seconde semaine, la prise de marques :
L’Homme et son système trouvent leurs marques, leurs habitudes, s’accoutument au
nouveau fonctionnement et sont en phase d’acceptation.
La troisième semaine, vérification du système. Fonctionnel ?
C’est celle où l’Homme et l’animal se sont habitués au fonctionnement proposé, ils sont
devenus familiers avec ce dernier.
Afin de s’assurer que les recommandations sont appliquées et comprises, il est toujours de
rigueur que le comportementaliste le vérifie au cours d’un rendez-vous.
Il peut venir rectifier durant celui-ci les préconisations s’il perçoit que le système n’est pas à
son aise.
Il devra donc de nouveau vérifier trois semaines après ce nouveau changement.
Le comportementaliste sait reconnaitre ses limites
Lorsque le problème est humain, que le comportementaliste a mis en place son possible,
qu’il rencontre malgré tous des résistances, il se doit de guider, de proposer des aides
extérieures. Ce peut être un professionnel de santé. Pour cela et à la demande du client, il
peut proposer une sélection de personnes en qui il a confiance et qui répondront aux
attentes du client.
Si le problème est animal, ou animal et humain, il peut arriver que la séparation soit
envisagée. C’est le client qui en décide, le comportementaliste lui propose les différentes
possibilités existantes. (SPA, refuges, particuliers, euthanasie, etc.)
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Préparation à l’entretien comportemental
Le comportementaliste dans sa pratique de la profession doit :
Etre disponible mentalement :
Exercer uniquement s’il est libéré de ses charges mentales personnelles qu’elles soient du
moment ou qu’elles eussent été rencontrées ultérieurement en laissant des stigmates
pouvant troubler le jugement du professionnel EPC.
Etre à l’écoute de l’autre :
Le professionnel EPC est en capacité de faire abstraction de son cadre de références internes.
Il sait écouter sans être en tri sur soi, en établissant un rapport de confiance, en étant
attentif dans l’instant présent.
Etre neuf à chaque entretien :
Le temps de l’entretien, il doit faire abstraction des situations déjà rencontrées afin
d’analyser la situation actuelle dans toute sa singularité.
Etre humble :
Bien qu’il soit formé dans divers disciplines, il doit faire preuve d’humilité et reconnaitre qu’il
possède des limites de compétences et lorsqu’il les atteint, il doit savoir rediriger son
interlocuteur vers un professionnel correspondant aux besoins de ce dernier.
Petit plus
Afin de ne pas s’ancrer dans une routine, d’augmenter ses savoirs, ses
compétences, de proposer un service toujours plus appropriés aux besoins de
sa clientèle, le professionnel EPC se perfectionne, se forme dans les techniques
d’entretien et les sciences rattachées à sa profession.
Il lui est également profitable et nécessaire de rencontrer ses confrères et
consœurs lors de groupes d’analyses pratiques afin d’évaluer s’il doit remettre
à jour ses connaissances dans les différentes disciplines qui composent la
profession.
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Déroulement de l’entretien
Le comportementaliste a une stratégie. Il est appelé pour un problème qui pour lui est un
symptôme révélateur du problème.
Par le questionnement
Il cerne la problématique réelle, il définit le problème en ayant écouté et observé chaque
protagoniste du ménage en consultation.
Une fois le problème définit, il définit l’objectif en veillant qu’il soit réalisable pour chacun en
fonction de ses capacités, de ses compétences, de ses critères, cela pour chaque individus y
compris l’animal.
Cette stratégie peut s’appuyer en utilisant la pyramide de Dilts et Bateson (Voir Procédés
du professionnel EPC)
Le symptôme est l’origine de l’appel
le problème est mis à jour en faisant l’état présent : Humains, animal, éthologie bafouée, tout est
passé à la loupe.
Les objectifs s’appliquent au problème définit par le comportementaliste en fonction des capacités et
besoins de chacun des protagonistes du système tant Homme qu’animal.
Il fait des hypothèses s’il est justifié de les faire. Il les vérifie.
L’EPC fait en sorte de mettre en capacités les gens ce afin d’améliorer leur relation avec leur
animal, voir l’ensemble de leurs animaux.
Rappel de définitions succinctes :
Le problème :
il n’est pas la raison de l’appel. L’appel est un symptôme révélateur du problème. Pour le
définir il faut rechercher les causes. Ethologiques, psychologiques, environnementales,
croyances, etc. Une fois celui-ci définit par l’EPC, il peut passer à l’objectif.
L’objectif :
Il est exprimé de manière positive.
Il se rattache à la nature du problème définit.
Il est sous contrôle et ne dépend pas d’un tiers.
Il est réalisable sans interférences extérieures aux clients.
Il doit être daté, organisé planifié de façon réalisable. (Qui fait quoi et quand ?)
Il faut qu’il soit dans le but de dégager un bénéfice, que ce soit écologique ce afin d’être dans
une meilleure situation que celle de départ.
La faisabilité soit être une réalité et vérifiable.
L’outil de visualisation est un bon indicateur. Le questionnement également.
On sait que l’objectif est atteint quand la visualisation est nette, que la personne se la
représente clairement.
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Source : Création personnelle
Le comportementaliste sait gérer les conflits
Les conflits sont des conflits de critères. Ils se gèrent en faisant en sorte que tous soient
d’accord, en étant directif, en donnant d’abord la parole à chaque partie présente, à tour de
rôles. Les enfants prennent parti dans la communication, ils vivent et interagissent avec le
groupe famille, avec l’animal. Le comportementaliste sait imposer des tours de paroles, il est
garant du bon déroulement de l’entretien, il n’en perd pas le contrôle.
L’EPC donne à chacun la possibilité de s’exprimer aux regards de tous, au regard de soi.
Le comportementaliste fait une reformulation de synthèse après chaque prise de parole.
Puis une reformulation en faisant ressortir un objectif commun, en précisant celui-ci, il met
tout le monde d’accord.
Pour faire ce travail, L’EPC est dans le grand découpage, car moins il est spécifique plus il
rassemble.
C’est mettre tout le monde d’accord avec quelque chose d’incontestable. Un point d’ancrage
pour le collectif.
L’objectif commun est proposé par le comportementaliste et validé par l’ensemble.
Suite à l’apparition de cette dynamique commune les négociations débutent :
Organisation de l’emploi du temps, qui fait quoi ? Quand ?
Le comportementaliste vérifie avec l’outil de visualisation. Est-ce faisable ?
Les domaines de compétences sont multiples et permettent au professionnel de s’adapter
aux personnes venues le consulter.
Spécifique Mesurable Accepté Raisonnablelimité dans
le temps Objectif
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Les outils du comportementaliste EPC
Le savoir éthologique :
C’est parce qu’il connait l’animal qu’il peut comprendre et transmettre au propriétaire les
codes sociaux qui le régissent, la façon dont il se construit psychiquement, son
développement, ses besoins. Il peut l’accompagner dans le choix d’un compagnon animal
répondant à la demande et aux besoins de son interlocuteur.
L’EPC sait transmettre avec un langage adapté à son auditeur les informations qui
caractérisent la relation de l’homme à l’animal.
L’EPC adapte son discours en fonction de ce que révèle l’entretien, il sélectionne ce qui pour
le client fera sens dans sa relation à son animal.
Les connaissances en psychologie humaine :
Elles sont utiles à l’EPC pour lui permettre de s’adapter à son interlocuteur, car chaque être
est singulier.
Ses expériences, son développement, son âge, son foyer, ses aptitudes à communiquer, ses
aptitudes à entretenir des liens, les liens relationnels existants, ses croyances, ses besoins,
ses envies, ses capacités, ses compétences, les liens qui unissent toutes ses caractéristiques
dans cet ensemble qu’est l’individu venu en consultation permettent à l’EPC de répondre au
plus proche des demandes de celui-ci.
Ses connaissances lui permettent de cerner l’individu, de communiquer avec lui, de
comprendre quel lien il entretient à l’animal, comment il doit agir pour répondre à son client
mais également d’être conscient de ses limites de compétences.
Afin de mener un entretien qui soit adapté à son interlocuteur, quelques notions sont
primordiales.
Celles-ci permettent de se tisser une carte mentale qui définit si les compétences et
capacités du comportementaliste sont suffisantes pour diriger l’entretien ou si la situation
exige l’intervention d’un autre professionnel.
Le propriétaire pense que c’est son animal qui est porteur du problème.
En réalité, l’animal émet un symptôme, autrement dit, un comportement adaptatif
révélateur d’un problème.
Le « dit-problème » s’il n’est pas d’ordre éthologique, ni pathologique (pour cela l’EPC s’est
assuré qu’une visite vétérinaire proscrit toutes pathologies) est forcément lié, selon moi, à
une difficulté d’ordre psychologique de la part du propriétaire ou d’un des membres de son
système familial.
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Cela peut-être un transfert d’un animal ou d’une tierce personne précédents la relation
actuelle et dont le deuil n’est pas fait.
Un transfert de sa propre personnalité sur l’animal.
Un sentiment d’insécurité ayant pour origine un traumatisme.
Un manque d’estime de soi, d’amour propre, une phobie, etc.
Une carence affective.
La personne peut aussi vivre sa vie par substitution au travers de l’animal.
etc.
Les possibilités sont nombreuses et le professionnel EPC doit les déceler par le biais du
questionnement en faisant d’abord l’état présent, mais aussi par l’état présent, ainsi qu’en
faisant les liens entre le passé et la relation actuelle si besoin.
Nombreuse sont les raisons pour l’animal de faire symptôme quand il n’est pas vu et donc
respecté pour ce qu’il est. Autant de motifs le privant de son homéostasie.
Alors quelles sont les notions de base pour comprendre la singularité de la relation qui
consulte et à quoi doit donc faire attention le professionnel EPC ?
L’égo :
Ego: du latin"je", le sujet, l'unité transcendentale du Moi. Le mot ego désigne
en psychanalyse la part de la personnalité chargée d'équilibrer les différentes forces
auxquelles est confronté le psychisme de l'individu. Ces forces incluent ses pulsions profondes,
sa morale personnelle (comprise dans le surmoi) et la réalité du monde extérieur tel qu'il le
perçoit. (Source : https://www.psychologies.com/Dico-Psycho/Ego)
Contrairement à la définition qui lui est attribuée, en réalité l’égo ne correspond nullement à
l’Amour propre, au fait d’être imbu de soi-même.
L’égo se définit par cette voix intérieure du passée en chaque être humain qui tente de
préserver celui-ci pour garder l’Homme pérenne.
L’égo se réfère à des expériences vécues réellement ou par substitution, donc un registre de
connaissances et d’interprétations avec tout ce que cela regroupe :
- sentiments, émotions, conséquences, etc.
L’égo empêche l’individu de vivre l’instant présent et dans sa fonction de préservation de
l’être humain devient limitant pour celui-ci.
L’Homme vit alors dans ses représentations et concepts mentaux, il est connecté à son
intelligence conceptuelle influant sur ses pensées, ses émotions, ses actes. Il vit donc selon la
situation soit dans son passé, soit en projection dans son avenir (à-venir).
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Le tri sur soi :
La nature de l’Homme le pousse à décrypter ce qu’il écoute en fonction de ses propres filtres.
Le contenu dans ce cas est mis en perspective de manière « égo-centré ».
Le cadre de référence :
Il correspond à la représentation personnelle de la réalité, ayant pour base la manière de
vivre, de penser, les idées, les valeurs mais aussi l’expérience spécifique vécue en fonction
des situations.
Les croyances sont une conséquence du cadre de référence qui ne fonctionne qu’au regard
des critères. Les expériences de la personne, qu’elles aient été vécues ou restent à vivre,
seront limitées par ces cadres de références qui ont pour effet de rigidifier la personnalité au
point, parfois, de la faire basculer dans le monde des psychotiques.
Ce cadre de référence donne un sens à l’individu à qui il appartient pour émettre ou recevoir
un message.
Les critères :
Les critères correspondent à des motivations liées à des croyances, sur des objectifs
souhaitables ou non qui guident les motivations du sujet, l’action et l’évaluation des
comportements et des événements en fonction des individus.
Les valeurs sont classables par importances en fonction de l’individu auxquelles elles
appartiennent.
L’outil PNL
La programmation neurolinguistique est un outil performant permettant de se synchroniser
avec son interlocuteur.
Elle permet à l’EPC une écoute de son client en ne se référant pas à son cadre interne, mais
bien à celui de son client. Comprendre celui-ci dans sa vision du monde en paramétrant son
langage en fonction des définitions, des informations qu’il aura recueillies, en adéquation
avec les attentes de son client. En instaurant une relation de confiance, celui-ci se sentant
écouté, compris.
La Pnl a pour fonction :
De communiquer avec efficacité.
D’identifier le problème.
Connaître et optimiser les capacités, les ressources, les points forts du client.
Déterminer des objectifs clairs, précis, motivants et respectueux des personnes et des
contextes concernés.
Lever les obstacles internes qui s'opposent à la réalisation de ces objectifs.
Identifier et reproduire avec le même succès, les compétences que nous admirons chez ceux
qui les possèdent.
Se connecter à ses propres ressources et les étendre à d’autres expériences que celles-ci où
elles sont enfouies.
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Mettre en œuvre des techniques visant à l’amélioration et/ou au changement souhaités par
le sujet.
Les hypothèses de la PNL se basent sur :
- On ne peut pas… ne pas communiquer et la manière dont on communique et au moins
aussi importante que ce que l’on dit.
- La carte n’est pas le territoire !
C’est-à-dire que notre vision de la réalité n’est qu’une représentation de celle-ci ; ce que
laissent passer les « filtres » de notre histoire, notre éducation, les limites de nos croyances,
notre état d’esprit du moment, etc.
- Nous trouvons en nous toutes les ressources dont nous avons besoin, soit, ailleurs dans
notre vie. Sinon, nous pouvons les apprendre chez quelqu’un qui sait faire.
- Un comportement obéit toujours à une intention positive.
C’est l’hypothèse qui permet de trouver d’autres solutions et de procéder à des
changements acceptables.
- Une personne fait toujours le meilleur choix possible au moment où elle le fait en fonction
de ses capacités du moment, de ses connaissances, et, d’autres critères plus personnels.
- Il n’y a pas d’échec, ce n’est simplement qu’un retour d’informations, de l’apprentissage car
la situation enseigne à faire autrement.
L’hypnose Ericksonienne
C’est un état modifié de conscience que l’on obtient en passant par des procédés
« d’inductions hypnotiques » composés de suggestions verbales et non verbales.
Pour Erickson, les gens ont des aptitudes naturelles à entrer en transe et à expérimenter des
phénomènes hypnotiques (dissociation, anesthésie, distorsion du temps, …).
En hypnose on peut améliorer ces aptitudes et les rendre plus efficaces.
C’est une technique de thérapie brève reconnue et naturelle, expérimentée tous les jours.
C’est un état de conscience modifiée. Elle passe par plusieurs techniques allant de l’hypnose
conversationnelle à la transe profonde.
La transe : c’est un état dans lequel l’apprentissage et l’ouverture au changement peuvent se
produire le plus aisément. C’’est un état naturel.
Exemple de transe naturelle : En conduisant sur un trajet habituel, on peut être amené à
rentrer en transe, et se demander comment on a fait le trajet une fois arrivé.
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L’état de conscience modifiée : c’est un décalage de l’état de conscience. La personne n’est
plus inscrite à l’instant présent.
L’induction : C’est l’étape qui précède la transe et qui permet l’entrée dans un état
hypnotique.
C’est une technique « naturelle » qui consiste à utiliser des ressources que l’interlocuteur
possède déjà en lui, il ne s’agit pas de créer des expériences non-connues du registre du
client, ni d’imposer ses idées, ses croyances ou solutions.
L’Epc s’efforce d’évoquer des expériences naturelles de la personne et d’élargir ainsi que
d’orienter ces expériences afin d’atteindre l’objectif souhaité par le demandeur.
L’Epc peut procéder à un transfert de ressources en immergeant l’interlocuteur dans l’idée
de posséder les capacités et/ou ressources d’un tiers.
Cette technique est utilisée uniquement dans une démarche positive pour le client.
L’hypnose est utilisée par l’EPC afin de mettre son client en situation de réussite là où il y
avait auparavant une sensation, une situation d’échec.
En le mettant dans l’état de transe on vient par différente méthodes lui faire visualiser la
situation de réussite plus tard, puis maintenant.
Elle permet de faire appel aux ressources déjà existantes chez le client. Le client se visualise
en situation de réussite plus tard, ressens la ressource positive que lui procure la situation
future, puis l’EPC la transpose au présent, l’ancre.
Les thérapies cognitivo comportementales
La thérapie cognitivo-comportementale est une thérapie brève, validée scientifiquement, qui
vise à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des
réactions en adéquation avec la réalité. La TCC aide à progressivement dépasser les
symptômes.
Les supports pour la mise en œuvre de cette pratique sont par exemple (toutes les
techniques ne sont pas énumérées) :
la désensibilisation :
C’est un processus de déconditionnement effectué de façon graduelle en utilisant la
répétition, l’augmentation du stimulus déclencheur en respectant le seuil de sensibilité de
l’individu.
L’habituation :
Présentation brèves et répétées, en référence au seuil de sensibilité du sujet, sans évolution
de l’intensité des critères présidant à sa mise en œuvre.
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L’immersion :
Cette technique consiste à soumettre la personne à l’élément perturbateur sans possibilité
de s’y soustraire physiquement, émotionnellement, ce jusqu’à ce que celle-ci entre dans un
comportement de résilience.
Extinction :
Réduction d’un comportement appris pour ensuite le faire disparaître en cessant d’associer
une conséquence à ce comportement.
Le conditionnement opérant ou instrumental :
L’apprentissage se fait par l’association entre l’action et la réaction de l’environnement. Il
doit se faire dans un court laps de temps et dans un même lieu. Lorsqu’un comportement est
désiré, on va chercher à l’augmenter et lorsqu’au contraire le comportement n’est pas
désiré, on va chercher à le diminuer. Cette augmentation et cette diminution résulte de
l’apprentissage observé par le changement d’un comportement.
Il faudra y associer un renforcement afin de fixer le comportement désiré :
Renforcement positif : Processus qui consiste à ajouter un stimulus pour favoriser la
réapparition d’un comportement.
Renforcement négatif :Processus qui consiste à enlever un stimulus pour favoriser la
réapparition d’un comportement.
L’EPC et les professionnels
Le comportementaliste possède un réseau de collaborateur, connait leurs domaines de
compétences.
Il connait le rôle du vétérinaire, de l’ostéopathe, du naturopathe, du dresseur éducateur, des
refuges, des psychothérapeutes, des psychiatres, et toutes professions touchant de près
l’Homme et son animal.
De même il sait quel est son rôle, où s’arrêtent ses compétences, et quand passer le relais à
un confrère.
L’Epc de par sa formation doit rester humble, honnête, avoir une éthique doit toujours être
dans la bienveillance, pour lui, ses proches, sa clientèle.
De tels outils ne peuvent être remis entre les mains de professionnels peu scrupuleux.
L’Epc afin d’être efficace dans son travail, doit avoir fait un travail thérapeutique vis-à-vis de
ses expériences négatives voire traumatiques, afin de ne pas être tenter de se guérir soi-
même à travers son interlocuteur en rentrant en tri sur soi et en cadre de référence interne.
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La synergologie ou lecture du langage para-verbale
Cette technique se base sur la lecture du langage para-verbal et non-verbal.
La communication non verbale comprend l’image et les gestes soit 55% :
Gestuelle, comportement, rapport à l’espace, vêtements.
La communication para-verbale représente 33% et comprend ce qui passe par les
intonations, les exclamations et les rires.
Les 7% restants correspondent à la communication verbale.
Le plus important n’est donc pas la manière dont sont exprimées les idées, pensées,
opinions, mais bien la façon dont elles sont communiquées.
L’EPC doit donc savoir se synchroniser afin d’être cohérent pour son interlocuteur mais aussi
bon communiquant.
De même, il doit être attentif aux signes non-verbaux afin de savoir dans quel état
émotionnel se trouve son client, ou encore si ses propos verbaux sont en adéquation avec ce
qu’il traduit corporellement.
Décrypter le langage du corps reste une valeur sûre : 29
- Lorsqu’une personne se remémore un souvenir, la pupille va se diriger vers la droite.
- lorsque la pupille se dirige vers la gauche, la personne crée une information.
Pour les gauchers, le procédé peut être inversé. C’est la raison pour laquelle, l’EPC se doit de
vérifier par un questionnement portant sur des faits établis le fonctionnement de son
interlocuteur. Le discernement est de mise.
Cette discipline s’acquiert avec la pratique, avec le temps.
Mes études de commerces m’ont permis de travailler brièvement cette discipline, pour
autant je conseille de se former par le biais de formations à la synergologie avant de
prétendre la maîtriser, cette science étant riche d’informations.
En effet, il y a beaucoup de controverse sur le sujet car certains critères comme l’âge,
l’éducation, la culture, les origines sociales, religieuses, etc. sont autant de paramètres
pouvant altérer la traduction du langage para-verbal.
Métaphores et suggestions hypnotiques 29 Vos gestes disent tout haut ce que vous pensez tout bas de Stephen Brunard
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Cette technique consiste à utiliser des outils singuliers inspirés de l’hypnose Ericksonienne.
Contournant les résistances de la conscience, elle invite à appréhender sa difficulté sous une
nouvelle perspective.
Cette technique permet une mise en reflet de la situation de la personne. Elle utilise un
langage hypnotique pouvant s’établir sur :
- Des suggestions directes camouflées
- Des suggestions indirectes
- Des présuppositions
- Des doubles-liens
Elle est souvent utilisée en complément de la programmation neurolinguistique.30
La visualisation
Cette technique vise à mettre en œuvre les ressources de l’esprit, de l’imagination, de
l’intuition pour améliorer les performances et le mieux-être de son client.
La visualisation soumet des images précises à l’esprit permettant de modifier des
comportements ou réduire le stress par exemple.
Cette technique est généralement utilisée de manière complémentaire à d’autres techniques
mises en œuvre par le professionnel EPC, comme par exemple la PNL.
30 Métaphores et suggestions hypnotiques de D. Corydon Hammond
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Conclusion
Sur le chat
Qu’il soit sauvage ou domestiqué, le chat au fil du temps n’a en rien été altéré dans ses
besoins essentiels en cohabitant avec l’Homme.
C’est un animal dont les besoins sont concentrés sur la notion de « territoire sécurisant »,
répondant à sa dualité proie/prédateur.
Le chat reste un animal qui préfère la vie solitaire avec une organisation de son territoire
fondé sur la répartition d’aires :
Les zone de repos, de prise de nourritures, de boisson, de chasse, d’éliminations, sont
déterminantes de son bien-être et donc de son homéostasie, bien qu’elles n’en soient pas les
seules variantes en vivant aux côtés de l’Homme.
Sauvages ou domestiques pratiquent des activités de marquages de territoire afin d’en
assurer la délimitation, la sécurisation vis-à-vis de congénères.
Le territoire est défendu de manière exclusive par un individu, parfois par plusieurs dans le
cas de la vie en harde.
Le lieu de repos est un territoire extrêmement défendu et le chat qu’il soit sauvage ou
domestique ne tolère aucune intrusion dans cette aire.
Cette zone lui permet d’assurer sa protection durant ses phases de repos. Pour se faire, le
chat choisit un lieu en hauteur, à l’abri des regards.
Le lieu d’éliminations est également un lieu qui répond au besoin de sécurité. Celui-ci est
défini pour que le chat élimine sans subir une potentielle attaque ; il doit voir sans être vu,
être serein.
Qu’il soit à l’état sauvage ou en cohabitation de l’Homme, le chat se nourrit régulièrement au
cours de la journée.
La prise de nourriture se fait soit rapidement sur place dans le cas d’une proie, ou en
hauteur dans le cas de nourriture solide ; cette prise de nourriture se fait toujours en lieu
permettant une vue d’ensemble afin de le préserver de potentielles agressions.
Il est donc observé des comportements similaires majoritairement centrés sur le besoin de se
sentir en sécurité, entre le chat sauvage et le chat domestique ; expliquant le terme utilisé
dans ce mémoire de chat « semi-domestiqué ».
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Néanmoins, le chat dit-domestiqué peut dans le cas de la relation à l’Homme émettre des
symptômes, même lorsque celui-ci est respecté dans ses besoins essentiels.
Ces comportements nommés par le professionnel EPC (étho-psycho-comportementaliste),
comportements adaptatifs, sont donc des symptômes révélateurs d’un dysfonctionnement
dans la relation de l’Homme à son compagnon animal.
Sur la cohabitation avec l’Homme
Tant que l’Homme est serein et inscrit à l’instant présent, le chat animal sensible aux
variables de son environnement, sera également serein si ses aires sont respectées.
L’Homme est une variable incontestable du bien-être de son compagnon félin.
En effet, cet animal à la fois proie et prédateur est impacté dès que son propriétaire traverse
des fluctuations émotionnelles et comportementales.
Le chat est influencé par les émotions de celui avec lequel il interagit. Les montagnes russes
émotionnelles, les ascenseurs émotionnels et ce qui en découle tels que les gestes rapides,
les changements environnementaux, les phéromones, les intonations, sont autant de
facteurs agissant sur l’homéostasie du chat, et donc des comportements de cet animal
« hyper-réceptif » qui vit à l’instant présent et se déstabilise quand son propriétaire se laisse
emporter par son mental, alors devenu parasitant.
Une fois l’homéostasie mise en branle, le chat émet des comportements adaptatifs afin de
rétablir cette dernière, qui sont interprété par l’Homme méconnaissant de la nature de son
compagnon comme « un problème ».
En réalité, ce n’est que la partie visible de l’iceberg, que le comportementaliste nomme
symptômes.
Comme cité plus haut, les comportements adaptatifs sont révélateurs d’un problème, d’un
dysfonctionnement dans la relation de l’Homme à l’animal.
C’est une des situations pour lesquelles, à la demande du propriétaire, le
comportementaliste intervient pour harmoniser la dite relation.
Sur le comportementaliste
J’ose comparer le comportementaliste EPC à un couteau Suisse.
Disposant de plusieurs outils, solides et fiables dont l’utilité première de chacun d’entre eux
peut-être aménagée de manière à répondre au plus près au besoin du client.
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Tout comme le couteau Suisse le comportementaliste a une histoire personnelle qui n’influe
pas sur ce qu’il EST lors de son service. Le professionnel EST présent dans l’instant, dénué de
son histoire.
Son travail consiste à savoir accueillir et transmettre : être à l’écoute, questionner,
accompagner dans l’absence de jugement.
Dans son accompagnement, il considère chacun Homme ou animal, les respecte pour ce
qu’ils sont, des êtres singuliers, un système singulier.
Sa formation lui offre de multiples supports pour amener à une harmonisation du système
qui le consulte. Pour cela il dispose de connaissances comme la psychologie, l’éthologie, la
programmation neurolinguistique, l’hypnose Ericksonienne, les thérapies orientées
solutions… le tout allié aux techniques d’entretiens qui lui permettent une guidance toujours
dans la bienveillance de ceux qui se sont présentés à lui.
Etre professionnel c’est aussi savoir reconnaitre ses limites de compétences, savoir orienter
les personnes rencontrées dans les entretiens vers des professionnels adaptés, lorsqu’on
atteint ces premières. Qu’ils soient vétérinaires, spécialiste de la psychologie, ou encore dans
le soin de l’hygiène animal.
Recevoir un enseignement par l’école CEEPHAO m’a permis de mettre des mots sur ce qui
pour moi était naturel et accessible par tous. Ce qui en réalité ne l’était pas, puisque chacun
n’a pas grandi dans les mêmes conditions et que tous sommes singuliers.
Les domaines étudiés sont autant de portes ouvertes, qui lorsqu’on pousse l’une d’entre
elles ouvrent une foule d’autres portes. Il appartient à chacun de savoir lesquelles il souhaite
explorer ; comme par exemple celle du développement personnel et sa multitude
d’embranchements.
Aujourd’hui je comprends que cette profession m’a choisi puisque je possédais déjà de
nombreuses aptitudes et connaissances, qu’elle m’apporte beaucoup tant personnellement
que professionnellement parlant.
C’est l’arbre qui cache la forêt, apportant à chaque entretien son lot d’enrichissements
personnels.
Etre inscrite dans l’instant présent, au clair avec moi-même, avec mon histoire, c’est cela qui
lors des entretiens menés jusqu’à lors me permet d’accompagner , de communiquer avec
clarté, mais surtout d’apporter à ceux que j’accompagne le « bien-être ».
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BIBLIOGRAPHIE
- SCIENCES ET VIE QR23 « NOS ANCETRES ET NOUS »
- MYSTERIEUX CHAT NOIR AUX EDITIONS RUSTICA DE NATHALIE SEMENUIK
- DICTIONNAIRE DE L’IMPOSSIBLE AUX EDITIONS J’AI LU DE DIDIER VAN CAUWELAERT
- PRENDRE SOIN DE SON CHAT EN 300 CONSEILS AUX EDITIONS ESI DE CEDRIC HERNANDEZ
- COMMENT PENSER CHAT AUX EDITIONS PETITE BIBLIO PAYOT VIE PRATIQUE DE PAM
JOHNSON BENNETT
- LES CHATS AUX EDITIONS MANGO JEUNESSE DE CARINE MAYO
– REPRODUCTION CHEZ LES CARNIVORES - COURS IFSA CENTRE DE FORMATION AUX SOINS
ANIMALIERS
- LA REPARTITION DU CHAT FORESTIER EN FRANCE 2008 – DOCUMENT PDF SOURCE INTERNET
- QUE VEUT DIRE MON CHAT AUX EDITIONS GRÜND DE GWEN BAILEY
- LE CHAT REVELE AUX EDITIONS CALMANN-LEVY DE DESMOND MORRIS
- VOS GESTES DISENT TOUT HAUT CE QUE VOUS PENSEZ TOUT BAS EDITION BROCHE DE STEPHEN
BRUNARD
- METAPHORES ET SUGGESTIONS HYPNOTIQUES AUX EDITIONS LE GERME DE D. CORYDON
HAMMOND
- LA VOIX DE L’INCONSCIENT DE STREETHYPNOSE.FR DE JEAN-EMMANUEL COMBE
- L’ESTIME DE SOI AUX EDITIONS ODILE JACOB DE CHRISTOPHE ANDRE
- AGIR EN LEADER AVEC LA PNL DE PIERRE LONGIN
- MENSONGES ET VERITES DE NOS EMOTIONS DE SERGE TISSERON
- TROP INTELLIGENT POUR ETRE HEUREUX D’ANNE SIAUD-FACCHIN
- ECHAPPER AUX MANIPULATEURS DE CHRISTEL PETITCOLLIN
- JE PENSE TROP (…) AUX EDITIONS GUY TREDANIEL DE CHRISTEL PETITCOLLIN
- LE POUVOIR DE L’INSTANT PRESENT D’ECKART TOLLE
- VIVE L’AUTOHYPNOSE AUX EDITIONS FRANCE LOISIRS DE JEAN-MICHEL JAKOBOWICZ
- PSYCHOPATHOLOGIE DE LA VIE QUOTIDIENNE AUX EDITIONS PBP DE S. FREUD
-ARTICLE FUTURA PLANETE PAR QUENTIN MAUGUIT LE 22 SEPTEMBRE 2013
- GUERIR SON ENFANT INTERIEUR AUX EDITIONS LE LIVRE DE POCHE DE MOUSSA NABATI
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SOURCES INTERNET
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CATEDOG.COM
EVETHING-ABOUT-CATS.SKYROCK.COM
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LIDICEL.FREE.FR
CMNF.FR - LE CHAT FORESTIER
ANYMALPSY.COM - TERRITORIALISATION CHEZ LE CHAT
GENERATIONVOYAGE.FR
PIXABAY.COM/FR
MESSYBEAST.COM
ELEVAGE-DU-CHAT.FR
COMMONS.WIKIMEDIA.ORG
SANTE-MEDECINE.JOURNALDESFEMMES.FR
WIKIPEDIA.ORG
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IMGBAIK.COM
LES4PATTES.FR
PSYCHOLOGUEDUTRAVAIL.COM