La révision de la Constitution du Burundi: 

cadre juridique et contexte politique

BSI, Bruxelles, 9 septembre 2017

Dr. Stef VandeginsteIOB

Université d’Anvers

Aperçu:1. Contexte historique2. Cadre juridique (légalité) d’une révision

a) compétence et procédureb) limites constitutionnelles à la révision

3. Contenu de la révision4. Contexte politique (opportunité) d’une révision

www.uantwerpen.be/burundi‘Droit, pouvoir et paix au Burundi’‐> section Constitution

1. Contexte historique

a. Histoire constitutionnelle = mirroir de l’histoirepolitique (instabilité institutionnelle) du Burundi

‐ plusieurs suspensions de la Constitution (p.ex. déclaration du 2 nov 1976; du 25 juillet 1996)

‐ plusieurs périodes de ‘vide constitutionnel’ (p.ex. à partir du 3 mars 1987)

‐ abrogation et remplacement de la Constitution (p.ex. 13 mars 1992)

‐> absence d’une tradition de stabilitéconstitutionnelle depuis l’indépendance‐> actuelle Constitution (du 18 mars 2005) la plus durable et stable dans l’histoire du Burundi

‐basée sur la Constitution du 13 mars 1992 & l’Accord d’Arusha du 28 août 2000‐tentative de révision en 2013/2014‐initiative de révision actuellement en cours

Rapport final remis au Président le 12 mai2017, mais pas rendupublic.

2. Cadre juridique (légalité) d’une révision

a) Compétence et procédure

Titre XIV ‘De la révision de la Constitution’Article 297

initiative de la révision ‐> Président, AN ou SénatArticle 298

référendum à l’initiative du Président (cfr. art 7; art 198)Article 300

adoption par l’AN (4/5ème) et Sénat (2/3 des membres)

Cour Constitutionnelle ‐> interprétation Titre XIV: RCCB 114 et 272

Référendum en dehors d’une procédure parlementaire: 2 problèmes

2. Cadre juridique (légalité) d’une révision (cont.)

b) Limites constitutionnelles à la révision

Article 299 (‘clause d’éternité’): “Aucune procédure de révision ne peut être retenue si elle porte atteinte à l’unité nationale, à la cohésion du peuple burundais, à la laïcité de l’Etat, à la réconciliation, à la démocratie, à l’intégrité du territoire de la République.” 

Commentaires:‐ Renvoi à des principes (valeurs), mais sans spécifier les articles!‐ Comment interpréter, i.a., la notion de “réconciliation” ‐> 2ème 

paragraphe préaumbulaire?‐ Pas de clause d’irrévisabilité conjoncturelle (<‐> Constitution 1992)‐ Comparez avec la version kirundi, adoptée par référendum mais 

pas promulguée

https://www.uantwerpen.be/images/uantwerpen/container2673/files/Burundi%20DPP/exitarusha/2017_05%20WP%20Art%20299%20Constitution.pdf

3. Contenu de la révision proposée?

‐ Sindabizi !

‐ Trois indications potentielles (= “Quelles pourraient être les sources d’inspiration de la Commission Constitutionnelle?”):

(a) La Constitution du 13 mars 1992

(b) Le projet de révision, élaboré en octobre/novembre 2013

(c)  Les travaux et le rapport de la CNDI (2015‐2017)

(a) La Constitution du 13 mars 1992

Avril 1995

(b) Le Projet de loi portant révision de certaines dispositions de la Constitution du Burundi élaboré en octobre/novembre 2013

‐ projet soumis à l’Assemblée Nationale par leGouvernement le 8 novembre 2013

‐ a fait l’objet d’un atelier d’échange au Parlement le 19/20 décembre 2013

https://www.uantwerpen.be/images/uantwerpen/container2673/files/Burundi%20DPP/constitution/histor/1213.pdf

Pages 12 à 27 du rapport: aperçu des commentaires

(c) Travaux et rapport(s) de la CNDI (2015‐2017)

http://burundi‐agnews.org/

https://www.uantwerpen.be/images/uantwerpen/container2673/files/Burundi%20DPP/conflit/dial/CNDI0616.pdf

4. Contexte politique

Sélection de positions et arguments mises en avant (sans commentaire de ma part…):

(a) gouvernement(b) opposition non‐reconnue(c) partenaires internationaux

(a) Gouvernement: “Révision de la Constitution = Question de souveraineté nationale”

https://www.uantwerpen.be/images/uantwerpen/container2673/files/Burundi%20DPP/conflit/gob/210717.pdf

(b) Opposition non‐reconnue: “Révision de la Constitution =ligne rouge à ne pas franchir”

(c) Partenaires internationaux: ONU, EAC, EU

‐ ONU: 

Au niveau du Conseil de Sécurité: silence en ce qui concerne la révision de la Constitution. 

Briefing du CS (26 juillet 2017) par Envoyé Spécial M. Kafando: “De ce point de vue, l’Accord d’Arusha doit demeurer la norme de référence, la pierre angulaire”  ??

https://www.uantwerpen.be/images/uantwerpen/container2673/files/Burundi%20DPP/conflit/oig/260717UN.pdf

Rapport du SG au CS (‘rapport Benomar’):

“L’adoption de révisions constitutionnelles allant à l’encontre de dispositions de l’Accord d’Arusha ferait courirle risque, dans les circonstances actuelles, de faire replongerle pays dans un conflit armé, avec des conséquencesimprévisibles pour la région” (S/2017/165, 23 février 2017, para. 71).

‐ EAC:Briefing du Sommet des Chefs d’Etat par le médiateur B. Mkapa, le 20 mai 2017

https://www.uantwerpen.be/images/uantwerpen/container2673/files/Burundi%20DPP/conflit/dial/200517m.pdf

?? Quid? Rien sur la révision de la Constitution…

‐ EU:

Article 96 Accord Cotonou‘MesuresAppropriées’(14 mars 2016)

??(= IngingoNgenderwakoAccord Arusha ?)

Question:“Deux poids, deux mesures”?

Réaction internationale vis‐à‐vis de la révisionconstitutionnelle au Rwanda = réaction par rapport au Burundi?

https://www.uantwerpen.be/images/uantwerpen/container2143/files/Publications/PolicyBriefs/APB/13‐Vandeginste.pdf