14
1 La Saga du plus Puissant des Orques Noirs ! Grimgor Boît’ en Fer est l’un des personnages les plus craints du Monde de Warhammer, et nains, elfes et humains ont tous leur lot d’histoires terribles sur son compte. Les mères de famille n’hésitent pas à se servir de lui comme croquemitaine pour que leurs bambins se tiennent tranquilles. Quant aux nains, des pages entières de leurs Livres des Rancunes sont dédiés à ce redoutable peau-verte. Enfin les elfes sylvains ne font que murmurer son nom, persuadés qu’il s’agit de la réincarnation d’un ancien démon qui hantait jadis les frondaisons d’Athel Loren. Même les abjects skavens tremblent et libèrent le musc de la peur lorsqu’il est mentionné en leur présence. On ne sait rien de l’histoire ancienne de Grimgor. Le seul orque assez fou pour l’avoir questionné sur son passé rejoignit dans un trou les restes du précédent Seigneur de Guerre des Yeux Jaunes. Grimgor et ses Gardes du Corps étaient sortis un jour du Désert Foudroyé, chancelants et couverts de sang et de cicatrices. Ces quelques Orques Noirs étaient tous fatigués et affamés, mais ils étaient armés jusqu’aux dents, et semblaient avoir survécu à de nombreux combats. Certaines de leurs blessures semblaient récentes, mais personne n’osa plus rien leur demander car ils compensaient leur nombre réduit par leur brutalité impitoyable. Grimgor prit facilement la tête de la première tribu orque qu’il rencontra, conquit la seconde et extermina la troisième. Il voulait toujours plus de tueries. Même pour un orque, sa soif de batailles semblait incroyable. S’il ne combattait pas pendant plus d’une journée, il cherchait querelle à tous ceux qu’il croisait, son œil valide cerclé de cicatrices à l’affût de la moindre faute. Au bout de deux jours, il tuait tout gobelin assez malchanceux pour lui tomber sous la main. Grimgor ne recherchait rien d’autre qu’une éternelle bataille et pour un orque, cela prédispose à être chef. Pour un énorme orque noir accompagné d’une telle suite, cela prédispose à la grandeur. Un mois après son arrivée, il s’était forgé un petit empire dans la partie nord des Montagnes du Bord du Monde, et les peaux-vertes s’étaient ralliés à sa bannière par milliers.

La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

1

La Saga du plus Puissant des Orques Noirs !

Grimgor Boît’ en Fer est l’un des personnages les plus craints du Monde de

Warhammer, et nains, elfes et humains ont tous leur lot d’histoires terribles sur son compte.

Les mères de famille n’hésitent pas à se servir de lui comme croquemitaine pour que leurs

bambins se tiennent tranquilles. Quant aux nains, des pages entières de leurs Livres des

Rancunes sont dédiés à ce redoutable peau-verte. Enfin les elfes sylvains ne font que

murmurer son nom, persuadés qu’il s’agit de la réincarnation d’un ancien démon qui hantait

jadis les frondaisons d’Athel Loren. Même les abjects skavens tremblent et libèrent le musc

de la peur lorsqu’il est mentionné en leur présence.

On ne sait rien de l’histoire ancienne de Grimgor. Le seul orque assez fou pour

l’avoir questionné sur son passé rejoignit dans un trou les restes du précédent Seigneur de

Guerre des Yeux Jaunes. Grimgor et ses Gardes

du Corps étaient sortis un jour du Désert

Foudroyé, chancelants et couverts de sang et de

cicatrices. Ces quelques Orques Noirs étaient tous

fatigués et affamés, mais ils étaient armés

jusqu’aux dents, et semblaient avoir survécu à de

nombreux combats. Certaines de leurs blessures

semblaient récentes, mais personne n’osa plus

rien leur demander car ils compensaient leur

nombre réduit par leur brutalité impitoyable.

Grimgor prit facilement la tête de la première

tribu orque qu’il rencontra, conquit la seconde et

extermina la troisième. Il voulait toujours plus de

tueries.

Même pour un orque, sa soif de batailles

semblait incroyable. S’il ne combattait pas

pendant plus d’une journée, il cherchait querelle à

tous ceux qu’il croisait, son œil valide cerclé de

cicatrices à l’affût de la moindre faute. Au bout de

deux jours, il tuait tout gobelin assez

malchanceux pour lui tomber sous la main.

Grimgor ne recherchait rien d’autre qu’une

éternelle bataille et pour un orque, cela prédispose

à être chef. Pour un énorme orque noir

accompagné d’une telle suite, cela prédispose à la

grandeur. Un mois après son arrivée, il s’était

forgé un petit empire dans la partie nord des

Montagnes du Bord du Monde, et les peaux-vertes s’étaient ralliés à sa bannière par milliers.

Page 2: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

2

Les nains de Karak Kadrin furent les premiers de leur race à connaître sa colère

lorsqu’il se jeta sur eux avec une férocité démente. Ceux qu’il ne tua pas, il les fit prisonniers

pour les torturer, leur arracher la barbe poil par poil, ou chauffer leur armure jusqu’à les faire

cuire. Il ne tenta jamais de prendre la forteresse elle-même, se contentant de massacrer ceux

qui étaient envoyés contre lui jusqu’à ce que les nains, désespérés par leurs pertes, s’enterrent

dans leurs défenses pour attendre l’hiver. Grimgor ne voulut pas attendre, il repartit vers le

nord et traversa le Col du Pic pour trouver de nouvelles victimes à Kislev.

Malgré la vaillance des Kislévites et leur habitude des

rigueurs de l’hiver, la violence de l’attaque de Grimgor fit

chanceler leurs forces. Ils envoyèrent trois armées pour l’arrêter,

Grimgor les massacra et mangea les cadavres par manque d’autre

nourriture. Mais alors qu’il approchait de la capitale, les prières de

la Reine des Glaces furent entendues et une tempête de neige vint

ralentir les peaux-vertes. Toute l’armée fut soudain enveloppée

d’un manteau de glace tourbillonnante qui sema la confusion dans

leurs rangs. Les gobelins aveuglés geignaient et les orques les

faisaient avancer à coups de pied, mais les repères du chemin

disparaissaient dans un labyrinthe de blancheur. Après avoir avancé à tâtons pendant une

journée, Grimgor ordonna une halte et s’assit pour réfléchir.

Frustré et furieux de cette halte forcée, il démembra de nombreux gobelins :

heureusement, la horde en comptait des centaines. Bientôt, les chamanes orques parlèrent de

sorcellerie et selon eux, la tempête n’était pas naturelle. Le lendemain, Grimgor ordonna à son

armée de repartir vers les montagnes. Sur le chemin du retour, la tempête sembla se calmer,

mais à chaque tentative de marcher à nouveau sur Kislev, les vents se déchaînaient et

criblaient les orques de glace. Grimgor retourna dans les Montagnes du Bord du Monde empli

d’une rage qui présageait du pire pour ceux qui se mettraient sur son chemin, qui se trouvèrent

être les skavens du Clan Mors.

Il avait décidé d’établir une base d’où lancer ses attaques, et l’ancienne forteresse

naine de Karak Ungor lui sembla parfaite. La plupart des gobelins de l’Oeil Rouge qui y

vivaient étaient déjà soumis à Grimgor, et le peu qui ne l’étaient pas changèrent vite d’avis.

C’est dans les profondeurs des tunnels que Grimgor trouva de vrais adversaires, et bientôt les

anciennes salles s’emplirent du bruit des batailles. Mois après mois, les combats firent rage,

des milliers de skavens et de peaux-vertes moururent pour chaque pièce et chaque couloir. De

temps à autre, Grimgor pensait les skavens détruits, et tombait sur un nouveau passage secret

regorgeant de vermine. N’ayant pas de carte du dédale de galeries que les skavens et les

Gobelins de la Nuit n’arrêtaient pas de creuser, Grimgor se retrancha dans les niveaux

supérieurs, laissant ses soldats se battre dans les profondeurs. Il avait trouvé exactement ce

qu’il voulait : une éternelle bataille.

Page 3: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

3

Grimgor à Malefosse

Durant des années, Grimgor tint son quartier général dans les ruines de la forteresse

de Karak Ungor, sur la Montagne de l’Oeil Rouge. Les scribes impériaux ont déjà relaté

nombre de ses méfaits, mais un nouveau chapitre est venu s’y ajouter, et l’on murmure que le

terrifiant orque noir parcourt à nouveau les contrées

du Vieux Monde en quête de massacres.

Pendant plusieurs mois les contrées

entourant les régions montagneuses du sud de

Kislev se virent épargner la menace constante

d’une attaque orque, car les rudes tempêtes d’hiver

qui soufflèrent à travers plaines et montagnes

obligèrent orques et gobelins à se retirer dans leurs

cavernes. Même là, dit-on, leurs peaux épaisses

subirent la morsure d’un des pires hivers depuis

bien longtemps.

Devant cette retraite forcée, Grimgor n’eut

d’autre choix pour assouvir sa soif de massacres

que de se tourner contre les hordes de skavens qui

avaient creusé leur repaire au plus profond de la

montagne. Par chance, le clan Moulder est l’un des

plus prolifiques, et chaque année, Grimgor put

retourner dans les montagnes pour passer sa rage

sur les skavens qui avaient eu le temps de combler

leurs pertes. Au début, il fut heureux de pouvoir

massacrer à volonté ces innombrables hommes-rats

et les longs et tortueux tunnels que ces créatures

avaient creusé finissaient invariablement baignés de

leur sang. Il avait enfin trouvé des adversaires qu’il

pouvait écraser en toute tranquillité, et dont les

effectifs se reconstituaient très vite, lui permettant

de ne jamais être à court de victimes. Dans une

tentative désespérée de se débarrasser de la menace

de ce puissant seigneur orque, Throt le Galeux, le

Maître Mutateur du clan Moulder, envoya contre

lui des milliers de skavens en espérant que le poids

du nombre chasserait les orques de leurs tunnels. Mais une telle quantité d’adversaires ne fit

que décupler l’ardeur de Grimgor qui se dirigea vers Malefosse, le repaire du clan Moulder.

Ses orques et lui ne cessèrent de s’enfoncer toujours plus loin en se frayant un chemin

à travers les tunnels infestés de vermine, de sorte qu’ils finirent par se trouver à proximité du

royaume souterrain du clan Moulder. En dernier recours, Throt envoya à sa rencontre des

dizaines de rats-ogres, ces créatures mutantes dotées d’une musculature surdéveloppée et de

griffes mortelles. Dans un premier temps, l’assaut frénétique de ces bêtes sauvages prit les

Page 4: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

4

orques par surprise et ces derniers furent repoussés, mais alors que les skavens accentuaient

leurs attaques, Grimgor lui-même refusa de céder davantage de terrain en dépit de la fuite de

ses gardes du corps orques noirs. Il resta obstinément en travers d’un tunnel, bloquant le

passage de son énorme corps. Le premier rat-ogre qui se jeta sur lui mourut dans l’instant, le

crâne fendu par la hache du seigneur orque. Le second fut tranché en deux et le troisième

connut bien vite le même sort. L’étroitesse du tunnel empêchait les rats-ogres de tirer profit de

leur supériorité numérique et, quelques heures plus tard, Grimgor retournait à son camp, non

sans avoir occis plusieurs dizaines des créatures les plus puissantes du clan Moulder. Il ne fait

aucun doute que s’il avait poursuivi ses attaques, il aurait fini par dévaster le repaire entier des

skavens, mais Grimgor avait fini par en avoir assez de tuer cette vermine. Ayant tenu tête tout

seul contre leurs meilleures troupes, les skavens ne présentaient plus d’intérêt à ses yeux.

Voilà pourquoi sa tribu quitta le confinement de Karak Ungor pour partir à la recherche de

nouvelles conquêtes.

Grimgor afffronte les armées du Clan Moulder à Malefosse

Page 5: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

5

Grimgor Franchit les Montagnes

Ayant déjà passé tant d’années à terroriser

les cités de l’Empire, Grimgor cherchait de nouveaux

ennemis. Tout comme il avait fini par se lasser des

skavens, les frêles humains ne l’intéressaient plus, et

au lieu de suivre sa piste habituelle vers l’Ouest, il

préféra diriger sa horde vers le Nord-est. Aucune

armée n’était jamais parvenue à traverser les

dangereuses régions où les Montagnes du Bord du

Monde rencontraient les Montagnes des Larmes, et

Grimgor releva le défi. À peine ses forces eurent-

elles atteint les steppes situées au-delà des

Montagnes du Bord du Monde qu’elles se trouvèrent

nez à nez avec une seconde chaîne montagneuse, et

pour couronner le tout, les rudes tempêtes de neige

hivernales étaient loin de céder la place aux rayons

de soleil printaniers.

Tandis que les peaux-vertes franchissaient

passe après passe, la plupart des gobelins les plus

faibles périrent et leurs petits corps verts gelés furent

abandonnés dans la neige. Mais Grimgor ne cessait

de haranguer ses guerriers pour qu’ils pressent le pas,

impatient qu’il était de se trouver de nouveaux

ennemis. Il arriva même qu’il hurlât si fort que ses

cris déclenchèrent des avalanches qui coûtèrent la vie

à des régiments entiers. Les conditions étaient si

rudes que la plupart des hordes auraient fait demi-

tour, mais les gars de Grimgor préférèrent se taire,

car ils savaient que s’ils se plaignaient, ils

éveilleraient la fureur de leur Seigneur, et mieux

valait risquer sa vie dans ces montagnes plutôt que de

s’exposer à la hache de Grimgor.

Une semaine plus tard, l’armée épuisée finit par quitter les montagnes pour gagner

les steppes, mais à peine le camp avait-il été préparé pour une nuit de repos bien mérité qu’un

éclaireur repéra un important nuage de poussière à l’horizon. Le nuage se rapprochait et les

éclaireurs rapportèrent qu’il s’agissait d’une importante horde de cavaliers maraudeurs se

dirigeant droits sur le campement. Grimgor n’eut pas besoin d’en entendre davantage pour

ordonner le branle-bas de combat. Tandis que tous se rangeaient face à l’ennemi sur la plaine,

les tambours entonnèrent un rythme tribal et les orques levèrent leurs kikoup’ massifs en

poussant leurs cris de guerre gutturaux.

Page 6: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

6

Une tribu de kurgans portant le nom de yusaks, de sauvages et féroces guerriers aussi

à l’aise à pied qu’à cheval, avait remarqué

l’arrivée des orques et s’était rassemblée pour

les affronter. Leurs destriers traversèrent la

plaine et les deux armées ne tardèrent pas à

s’entrechoquer, chacune cherchant à lancer

l’assaut le plus brutal possible. La charge

initiale des kurgans sembla sur le point de

briser les lignes orques, mais le nombre des

peaux-vertes finit par faire la différence et

ceux-ci débordèrent les cavaliers qui furent

désarçonnés puis hachés menus à grands

coups de kikoup’. La bataille fut féroce,

chaque camp se montrant désireux de

répandre le plus de sang possible dans la

mêlée. Grimgor lui-même se tenait sur la pile

des victimes de sa puissante hache. Bientôt,

les derniers rayons pourpres du soleil se

couchèrent derrière les montagnes, mais la bataille continua de faire rage sur la plaine

ensanglantée, et lorsque le matin arriva, la fière horde de maraudeurs n’était plus qu’un amas

de corps brisés. Le sol était jonché de carcasses d’orques et d’humains, et au centre du champ

de bataille, perché sur un tas de cadavres, se tenait fièrement Grimgor, couvert de sang de la

tête aux pieds, brandissant sa hache comme s’il défiait le soleil en personne.

Depuis ce jour glorieux, Grimgor a établi son camp au cœur du territoire des kurgans

et les bandes de maraudeurs ne cessent de se rassembler pour se frotter au puissant “Démon

Vert”. Le camp des orques se trouve sur le chemin le plus court et le plus rapide pour parvenir

à l’Empire, ce qui oblige quiconque voulant s’y rendre à affronter la horde de Grimgor, à

moins de faire un long détour. La nouvelle de sa présence s’est rapidement répandue, de sorte

que chaque jour, des tribus se rassemblent afin de combattre cette nouvelle menace. Mais

alors que les armées du Chaos prennent chaque jour plus d’ampleur, celle de Grimgor en fait

autant, car de nombreux orques noirs de l’est ayant entendu parler de ce puissant seigneur de

guerre rejoignent en effet sa bannière. Un impressionnant tertre fait de crânes d’orques et

d’humains se dresse à l’entrée du campement, et sa taille croît après chaque nouvelle bataille.

Mais qui peut dire si bientôt, Grimgor ne tournera pas son attention sur une autre partie du

monde, et si sa horde ne disparaîtra pas de ces steppes désolées aussi rapidement qu’elle y est

apparue ? Pour l’heure, Grimgor semble néanmoins se réjouir pleinement de ces nouveaux

adversaires qui lui offrent de nombreux combats féroces, ce qui est tout à l’avantage de

l’Empire qui trouve ainsi un moment de répit pour reconstituer ses forces. La nécessité de

disposer à l’ouest de troupes prêtes à se battre est grande, car le jour où Grimgor reviendra, la

destruction qu’il répandra dans son sillage ouvrira également la route aux kurgans.

Page 7: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

7

Grimgor Affronte les Maraudeurs du Chaos

Grimgor toisait d’un œil mauvais le ciel rougissant du soir. Il ne restait plus qu’une

poignée de ses vingt et quelques gardes du corps, mais ceux-ci se battaient toujours

furieusement malgré le nombre de leurs assaillants. A ses côtés, son porte-étendard

brandissait d’une main une grosse bannière dépenaillée, tandis que de l’autre il plongeait son

kikoup’ dans la poitrine d’un humain. Profitant d’un bref moment de répit, Grimgor observa

ses forces. Une fois que le combat était engagé, il ne se souciait que rarement de la manière

dont s’en sortaient ses boyz, mais un bref regard le long de la ligne de bataille lui apprit que

son armée était prête à en découdre. Il pouvait être fier de ses gars, ceux-ci venaient de

traverser des montagnes inhospitalières et, à peine arrivés, étaient déjà prêts à se battre avec

avidité et férocité. Ce périple les avait endurcis car seuls

les plus costauds avaient pu survivre et son armée s’était

débarrassée de ses éléments les plus faibles.

Le son d’une corne l’alerta du danger approchant.

Une bande de guerriers chevauchant des montures noires

chargeait dans leur direction et les orques noirs se

préparèrent à les recevoir. Les cavaliers kurgans

percutèrent la petite unité, s’attendant à la disperser et à

broyer les orques sous les sabots de leurs chevaux, mais

leur charge fut stoppée par le mur de leurs adversaires.

Les chevaux se cabrèrent, incapables de faire reculer

l’implacable ligne que formaient les orques noirs, et

plusieurs cavaliers furent jetés à terre avant de finir sous

les kikoup’. Grimgor poussa un affreux rugissement et fit

décrire à sa hache Gitsnik un parfait arc de cercle qui

éventra l’une des montures. La bête s’effondra, coinçant

son cavalier sous son corps et, alors que le maraudeur

tentait frénétiquement de se dégager, le seigneur orque le

décapita proprement. Grimgor poursuivit le combat, tuant

ses ennemis les uns après les autres dans sa quête d’un

adversaire à sa hauteur. C’est alors qu’il remarqua non

loin un cavalier en armure qui se battait en maniant une

imposante épée couverte de sang, et il sut instinctivement

qu’il s’agissait du chef des humains. Son armure était

couverte d’étranges symboles qu’il reconnut comme étant les marques des dieux du Chaos, et

à travers les fentes de son casque brillait un regard surnaturel. Ils se toisèrent l’un l’autre

pendant quelques secondes, puis le seigneur du Chaos se débarrassa négligemment de ses

adversaires d’un revers de son arme avant de se lancer à la rencontre de Grimgor.

Alors que le guerrier lui assénait un puissant coup d’épée, Grimgor para celui-ci avec

sa hache. Pour la première fois depuis bien longtemps, il sentit que le coup avait été porté

avec une terrible force. La seconde attaque traversa la garde de l’orque et l’épée vint s’abattre

Grimgor à la tête de ses Durakuirs

Page 8: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

8

contre son armure. Un tel coup aurait sans difficulté traversé même la plus solide des armures

de plates, mais celle de Grimgor avait, disait-on, été forgée dans le sang d’un démon, et

l’attaque fut détournée. La riposte du seigneur orque ne se fit pas attendre. Saisissant sa hache

à deux mains, il la fit tournoyer deux fois au-dessus de sa tête avant de l’abattre sur son

ennemi. Celui-ci leva son épée pour l’intercepter, et lorsque les deux armes se croisèrent, un

flot d’étincelles vint accompagner une assourdissante explosion. L’épée se brisa au niveau de

la garde et la hache de Grimgor vint s’enfoncer dans l’armure du seigneur du Chaos. Grimgor

retira son arme et alors qu’il se préparait à asséner un nouveau coup, l’armure de son

adversaire tomba dans un grand fracas métallique, son casque venant rouler jusqu’aux pieds

chaussés d’acier de l’orque. Grimgor se pencha pour le ramasser. Le heaume était vide, tout

comme l’était le reste de l’armure. Haussant les épaules, il le jeta et retourna à la recherche

d’un nouvel adversaire. Le soleil pourpre disparaissait derrière les montagnes et la vue du

champ de bataille lui arracha un sourire. Des centaines d’ennemis encerclaient ses troupes,

cela voulait donc dire que la tuerie était loin d’être terminée. Il se mit à chercher l’endroit où

les combats étaient les plus âpres et finit par remarquer un groupe d’orques largement

dépassés en nombre par des guerriers vêtus de fourrures. Sans hésiter, il chargea dans cette

direction, prêt à répandre toujours plus de sang.

La lourde hache fendit l’air et pas moins d’une demi-douzaine de têtes furent

détachées d’un seul coup de leurs épaules. Les corps sans vie s’effondrèrent au sol pour venir

s’ajouter au tas déjà imposant de dépouilles qui gisaient au pied de l’imposant seigneur orque.

Son cri de triomphe assourdissant couvrit quelques instants les grognements gutturaux des

orques noirs qui l’entouraient. Il ne restait à présent face au monstre plus qu’un seul humain

vêtu de peaux de bêtes, dont la carrure pourtant massive était loin de rivaliser avec celle de

l’immense peau-verte. Posant son regard sur l’infortuné survivant, Grimgor l’attrapa dans ses

larges pattes et l’examina de son œil valide. Un rictus mauvais éclaira son visage, puis il

ouvrit bien grand sa gueule sertie d’une rangée de crocs jaunis et cassés avant de la refermer

autour du crâne de l’humain. Grimgor jeta négligemment le corps décapité au sol, comme s’il

recrachait une bouchée de viande avariée.

-“Tuez-les tous !”hurla-t-il tout en chargeant en direction des derniers maraudeurs qui se

tenaient à l’écart, terrorisés à l’idée de devoir combattre cette machine à tuer. Pour une

créature d’une telle taille, son agilité était surprenante, et le voyant leur foncer dessus, les

guerriers humains prirent leurs jambes à leur cou. Ils n’étaient pourtant pas de ces citoyens

couards recrutés dans les villes et les villages pour défendre leurs terres, mais de sauvages

guerriers qui avaient perpétré des actes de sauvagerie aussi cruels que ceux des orques. La

soif de sang dont faisait preuve ce seul adversaire était cependant trop grande pour qu’ils

puissent lui résister. Grimgor fut sur eux avant même qu’ils n’aient la moindre chance de

s’enfuir, leur faisant des crocs-en-jambe pour qu’ils tombent à terre, utilisant le poids de son

corps pour en écraser certains tandis que les autres goûtaient de sa hache Gitsnik. En quelques

secondes, les Orques Noirs qui le suivaient eurent achevé les derniers barbares, mais Grimgor

continua à charger droit

devant. Il ne s’arrêterait

pas tant tous ses

ennemis ne seraient pas

morts à ses pieds

Les Durakuirs

forment une ligne de

bataille, incluant un

géant et un char...

Page 9: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

9

Grimgor et Crom se hâtent d'en venir

aux mains.

Grimgor fait la Guerre au Conquérant !

Les Kurgans vinrent du nord en une meute sauvage. Ils s’abattirent sur le Pays du

Grand Crâne comme des sauterelles sur les

récoltes, une horde immense bouillonnant et

frémissant comme un raz-de-marée : une armée

de nomades au regard barbare, suivant son

puissant seigneur en quête de batailles. L’identité

de ce guerrier ne faisait plus aucun doute car ses

suivants chantaient son nom en marchant, des

milliers de gorges difformes donnant naissance à

la même syllabe bestiale pour témoigner auprès

des dieux de la puissance de leur champion. Ils

étaient l’armée de Crom le Conquérant, le Porteur

de Tempête, le Héraut d’Archaon.

La horde traversa la toundra sans ralentir.

Les tribus de peaux-vertes qui se trouvaient sur sa

route furent massacrées. Au-devant de l’armée,

des cavaliers légers et des éclaireurs chassaient

les patrouilles des Rangers et abattaient les

gyrocoptères, les nains qui eurent de la chance

tombèrent au combat, les autres finirent lentement

sacrifiés à la gloire des dieux sombres. La horde

de Crom s’étendait plus loin que ce que l’œil

pouvait percevoir, et nul ne semblait être capable

de la vaincre.

Ou presque. Avant que la marée ne déferle sur les défenses des nains, un obstacle

inattendu apparut. Tandis que Crom menait son armée vers la Haute Passe, il trouva son

chemin bloqué par des lignes et des lignes d’orques et de gobelins. Ce n’était pas la première

fois qu’une telle chose se produisait, mais ces peaux-vertes, contrairement à tous leurs

semblables rencontrés jusque-là, paraissaient disciplinés et prêts à se battre. Ils constituaient

l’armée de Grimgor Boît’ en Fer qui, las des victoires faciles qu’il obtenait sur les Maraudeurs

du nord, avait conduit son armée hors de la Haute Passe pour se mesurer à un adversaire digne

de lui.

Le jour se levait à peine au-dessus des Montagnes des Larmes lorsque les deux

armées se rencontrèrent. Deux lignes de guerriers s’étendaient d’un horizon à l’autre entre les

ossements de monstres gigantesques depuis longtemps éteints, des milliers de soldats en ordre

de bataille sur la plaine enneigée. Pendant ce qui sembla être une éternité, peaux-vertes et

humains se firent face en silence. Puis, comme s’il en avait été convenu, les deux armées

lancèrent leurs cris de guerre qui se mêlèrent en une cacophonie sauvage de défis et d’injures.

Lorsque les hurlements du vent eurent repris leurs droits, les deux armées se mirent en branle,

les pas de milliers de pieds résonant contre les falaises désolées. La plus grande bataille que

les Terres Sombres aient jamais connue commença alors.

Page 10: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

10

Les deux hordes se heurtèrent dans un bruit de tonnerre, leur fureur rougissant la

neige. Les guerriers Kurgans se battaient comme des possédés, leurs haches et leurs fléaux

tuant des peaux-vertes par dizaines. Les orques, de leur côté, se souciaient peu de leurs pertes

et abattaient autant d’humains avec leurs hachoirs et leurs épées rouillées. Sur les flancs, les

sauvages cavaliers de la tribu des Yasuks livraient bataille aux chevaucheurs de loups

gobelins, leurs montures s’écharpant dans une mêlée de dents, de griffes et de sabots tandis

que leurs cavaliers faisaient de même avec leurs lames primitives. Les chevaucheurs de

sangliers enfoncèrent les lignes des maraudeurs, puis furent massacrés par la contre-charge

des sanguinaires chevaliers Tokmars, leurs armures étincelant comme de l’or rouge sous le

soleil matinal. Les flèches noires des orques assombrissaient le ciel avant de s’abattre sur les

boucliers des Kurgans en une pluie inefficace. Les chars des deux camps zigzaguaient entre

les ossements massifs qui couvraient la plaine, broyant orques et humains en nombre égal

sous les faux de leurs roues. Les gigantesques machines de guerre des orques projetaient au

milieu des rangs du Chaos d’énormes rocs qui y prélevaient un tribut sanglant, mais à chaque

maraudeur qui tombait, d’autres venaient prendre sa place.

Crom était au cœur des combats et menait sa propre tribu, les Kuls, au travers de la

horde verte. Il se moqua de la charge des chevaucheurs de sangliers et les jeta à bas de leurs

montures par de grands revers de sa lame. Avec sa hache, il éventra un chef orque sauvage et

massacra sa suite avec une aisance méprisante. Son cri de défi résonnait sur tout le champ de

bataille : quand donc les dieux allaient-ils enfin lui envoyer un adversaire à sa mesure ? Mais

alors qu’il achevait un chamane orque, son regard rencontra celui de Grimgor. Les deux

guerriers comprirent immédiatement qu’ils avaient enfin trouvé un ennemi digne de leurs

prouesses. Ils se frayèrent un chemin à travers la masse des combattants et s’affrontèrent au centre du champ de bataille.

Les Durakuirs chargent la horde du Chaos

Page 11: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

11

Grimgor est Humilié !

Serrant le manche de sa hache, Crom laissa choir son épée et se saisit de son bouclier.

Il se jeta sur Grimgor avec la force d’un ogre,

faisant reculer l’imposant chef de guerre. Profitant

de son avantage, Crom poursuivit l’assaut, faisant

décrire de grands moulinets à son arme avec une

vitesse inhumaine. Grimgor avait le plus grand mal

à parer les attaques de son ennemi, et seule la

vivacité surnaturelle de sa hache lui permit de

survivre à l’élan frénétique de l’humain. Acculé

contre les restes d’un char, l’orque noir para d’un

grand revers l’arme de Crom et profita de cet

instant de faiblesse pour se jeter sur lui, le forçant à

son tour à reculer.

Le duel épique se poursuivit pendant des

heures, aucun des deux ne parvenait à prendre

l’ascendant car ils étaient de force égale. Chaque

coup était paré, et même la fatigue ne semblait pas

pouvoir venir à bout de l’un ou de l’autre. Ils

étaient entièrement absorbés par leur combat et

n’avaient plus conscience de la bataille autour

d’eux et même lorsque les orques furent finalement

battus et s’enfuirent, Grimgor poursuivit le combat,

refusant d’admettre sa défaite. Les coups succédaient aux parades, tout deux étaient épuisés,

mais chacun pensait pouvoir l’emporter.

Ce ne fut que lorsque les rayons écarlates du soleil disparurent enfin derrière les

Montagnes du Bord du Monde qu’ils s’écartèrent l’un de l’autre, vidés de leur énergie et

saignant de dizaines de blessures. Autour d’eux, la plaine était jonchée de milliers de

cadavres, et le chœur des corbeaux commençait d’emplir le crépuscule. Leur souffle se faisant

brume dans l’air glacial, les deux adversaires se jaugèrent un long moment avec un respect

haineux. Lentement, Crom secoua la tête et fit un pas en arrière. Grimgor rugit de colère face

à cette insulte. Les dents serrées, bouillonnant d’une fureur tout juste contenue, il balaya le

seigneur du Chaos et ses serviteurs d’un œil menaçant puis, défiant quiconque de soutenir son

regard, il tourna les talons et alla rejoindre ses troupes en déroute.

Lors des jours qui suivirent la bataille contre Crom et ses Kurgans, Grimgor Boît’ en

Fer fut miné par une honte douloureuse dont il n’était pas coutumier. Alors qu’il commençait

le laborieux processus de ralliement de ses troupes, il fit le vœu solennel de se racheter aux

yeux de Gork et Mork. Il allait se lancer dans une Waaagh ! si gigantesque et destructrice

qu’elle laverait sa fierté blessée dans le sang.

Page 12: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

12

Grimgor dans l’Œil du Cyclone !

- « J’irais pas l’voir maint’nant si k’j’étais toi. »

Une bouffée de fumée verdâtre

accompagna les mots du chamane, signe évident

que le pouvoir de la Waaagh ! Courait dans ses

veines. D’instinct, Borgut asséna un généreux

coup de tête au sorcier, l’envoyant au tapis, sur le

dos, quelques mètres plus loin.

- « Ouais, mais t’es pas moi,” grogna-t-il. “Sal’té

d’chamanes… »

Si vous ne vous en occupez pas

correctement, ils vous explosent à la figure.

Heureusement, Borgut savait comment les calmer. Cela dit, il allait aussi devoir calmer le

chef, et ça risquait d’être une autre paire de manches.

Il se tenait à l’entrée d’un défilé tortueux. Venue de plus loin dans le passage, il

pouvait entendre mais aussi sentir la fureur de Grimgor. Pas étonnant que le chamane fût si

excité.

Borgut s’enfonça dans le passage et alors qu’il franchissait un coude, il reçut une

averse d’éclats de roche. Cela ne lui causa aucune douleur, mais il dut

fermer brièvement les yeux et marcha du coup dans ce qui avait été un

gobelin de la nuit. Ce n’était d’ailleurs pas le seul : sur le sol et les parois

de la ravine étaient dispersés les restes des chefs gobelins de Grimgor.

Mais ce dernier n’en avait visiblement pas eu assez, il se tenait face à l’un

des pans rocheux, et l’entaillait à grands coups de sa hache, Gitsnik. Le

Seigneur de Guerre vibrait de colère, ses veines étaient tendues sous sa

peau, et ses yeux injectés de sang jetaient des regards furieux autour de

lui. Les mots manquèrent à Borgut, et il se dit que tout ce qui était

susceptible d’attirer l’attention de Grimgor était définitivement à éviter. Il

se contenta donc de nettoyer distraitement ses chaussures en reculant peu

à peu.

Soudain, Grimgor fit un pas en arrière et laissa Gitsnik retomber. Son regard resta

braqué sur la roche et il grogna.

- “Koi k’tu r’gard’ ?”

Borgut recula doucement.

- “Rien, boss. J’viens aux zordres, cé tout.”

Page 13: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

13

Grimgor ne semblait pas l’entendre. Son attention était fixée sur le roc. Il tendait

pourtant l’oreille et hocha la tête.

- “C’est vré. J’avais jamais pas gagné avant, mais j’ai jamais été battu.”

Borgut savait que l’échec de Grimgor face aux zoms du Chaos de Crom l’avait plus

enragé que jamais, lui qui était déjà d’ordinaire d’une humeur massacrante. Borgut continua

donc d’écouter le plus puissant Seigneur de Guerre Orque Noir de tous les temps converser

avec un mur de pierre.

- “Ouais, t’as drôl’ment raison. Ces gobs zétaient trop mous. Des fiot’ de bonzariens. J’m’en

suis zokupé, m’ennuieront pus maint’nant. D’ac, on y va. BOOORGUT !”

Le rugissement de Grimgor fit trembler tout le défilé. Borgut fit de nouveau un pas en

avant.

- “Koi k’y a, chef ?”

Grimgor se retourna vers son second.

- “Toi au moins t’es rapid’. Bon. L’début d’abord. Chop’ les gobs ki nous restent et ramène-

les ici. J’veux ky coup’ ce rocher et ky le mett’ sur roues. Une fois ky zont fini, but’les pasque

j’peux pus les saker. Ensuit’, dis aux aut’ que Gork m’a dit koi fèr. Cett’ fois on va gagner

pasqu’on va fèr’ jus’ kom y nous dit. J’sais pas komment kon a pu oublier ça. On r’part en

guerre, et c’coup-ci Gork va marcher avec nous”

Puis il révéla ses crocs jaunâtres dans ce qui pouvait être un sourire et décampa.

Borgut le regarda partir avant de se retourner vers le rocher. Il ne s’en était pas rendu compte

tout de suite, mais il réalisa que les entailles laissées par Gitsnik dans le roc formaient un

visage, un visage orque. Le visage de Gork. Malgré les petits bouts de gobs qui le masquaient,

il était impossible de se tromper. Les cicatrices de Borgut se plièrent pour lui autoriser un

sourire alors qu’il contemplait l’effigie.

- “Bon,” dit-il, “on va voir c’k’on va voir…”

Grimgor et ses boyz

retournent au combat

Page 14: La Saga du plus Puissant des Orques Noirs - s2.e-monsite.coms2.e-monsite.com/2010/05/...du-plus-puissant-des-orques-noirs-pdf.pdf · deux jours, il tuait tout gobelin assez ... Ses

14

Grimgor avait désormais un nouvel objectif : se racheter aux yeux de Gork et

redevenir le plus coriace et le plus dangereux des seigneurs de guerre. Son armée avait

survécu à des années de combats incessants contre les humains, les skavens, les autres tribus

boyz de Grimgor étaient des vétérans de dizaines de batailles. Avec ces Durs à Kuir’, comme

Grimgor aime à les appeler, le seigneur de guerre était revenu dans le Vieux Monde pour

montrer à ce parvenu d’Archaon qui est le plus fort.

Traversant Kislev, l’armée de Grimgor massacra tout autant de kislévites que de

fidèles du Chaos. Cette horde verte marchait derrière une effigie de Gork, et des nouvelles de

sa sanglante progression parvirent rapidement jusqu’aux tribus orques des Montagnes du Bord

du Monde. Comprenant que l’Empire était vulnérable, des dizaines de milliers de peaux-

vertes descendirent des collines pour revendiquer leur part du butin, certaines tribus ayant

même leur propre effigie.

Grimgor suivit la route de destruction qui conduisait à Middenheim et, comprenant

qu’Archaon comptait ravager la cité, il décida que ses boyz et lui participeraient à la bataille,

de peur de perdre la face. Grâce à des esclaves humains capturés sur sa route et à de

malheureuses tribus peaux-vertes ayant commis l’erreur de prendre Grimgor pour un allié, il

construisit deux immenses engins de guerre.

Les Dieux, comme ils furent appelés, étaient d’énormes tours de siège construites à

l’image de Gork et Mork. Du ventre de Gork jaillissait un redoutable bélier de siège, tandis

que Mork était surmonté de la plus grosse catapulte qu’un peau-verte ait jamais construite.

Des chamanes dansaient au sommet des machines, tandis que l’effigie de Gork personnelle de

Grimgor vibrait de l’énergie de la Waaagh ! Conscient que les dieux le jaugeaient, ce dernier

se lança à l’assaut…

Grimgor ne manquera pas de faire parler à nouveau de lui…

WWWaaaaaaaaaaaaggghhh !!!