19
LA SANTÉ EN CHIFFRES LA SANTÉ EN C CHIFFRES LA SANTÉ EN CHIFFRES LA S EN CHIFFRES LA SANTÉ EN CHIFFRES L SANTÉ EN CHIFFRES LA SANTÉ EN CHIF RES LA SANTÉ EN CHIFFRES LA SANTÉ CHIFFRES LA SANTÉ EN CHIFFRES LA S TÉ EN CHIFFRES LA SANTÉ EN CHIFFRE SANTÉ EN CHIFFRES LA SANTÉ EN CHIF FFRES LA SANTÉ EN CHIFFRES LA SANT ALCOOL Comité français d’éducation pour la santé - 2, rue Auguste Comte - BP 51 - 92174 Vanves cedex - France MINISTÈRE DE L'EMPLOI ET DE LA SOLIDARITÉ SECRÉTARIAT D'ÉTAT À LA SANTÉ ET À L'ACTION SOCIALE 3 ( ) INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4 DÉFINITIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 MORTALITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 MORBIDITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12 CONSOMMATION D’ALCOOL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 Les ventes Les déclarations des adultes (20-75 ans) Les déclarations des jeunes (12-19 ans) CONTEXTE LÉGISLATIF ET RÉGLEMENTAIRE . .24 PRÉVENTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 PRISE EN CHARGE DES PERSONNES EN DIFFICULTÉ AVEC L’ALCOOL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . .36 ORGANISMES RESSOURCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38 SITES INTERNET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38 SOMMAIRE

La santé en chiffres - ALCOOL - inpes.santepubliquefrance.frinpes.santepubliquefrance.fr/CFESBases/catalogue/pdf/435.pdf · - la législation visant à réglementer la publicité

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LA SANTÉ EN CHIFFRES LA SANTÉ EN CCHIFFRES LA SANTÉ EN CHIFFRES LA SEN CHIFFRES LA SANTÉ EN CHIFFRES LSANTÉ EN CHIFFRES LA SANTÉ EN CHIFRES LA SANTÉ EN CHIFFRES LA SANTÉCHIFFRES LA SANTÉ EN CHIFFRES LA STÉ EN CHIFFRES LA SANTÉ EN CHIFFRESANTÉ EN CHIFFRES LA SANTÉ EN CHIFFFRES LA SANTÉ EN CHIFFRES LA SANT

ALCOOL

Comité français d’éducation pour la santé - 2, rue Auguste Comte - BP 51 - 92174 Vanves cedex - France

MINISTÈRE DE L'EMPLOIET DE LA SOLIDARITÉ

SECRÉTARIAT D'ÉTAT À LA SANTÉET À L'ACTION SOCIALE

3 ( )

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4

DÉFINITIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6

MORTALITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8

MORBIDITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12

CONSOMMATION D’ALCOOL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14Les ventes

Les déclarations des adultes (20-75 ans)

Les déclarations des jeunes (12-19 ans)

CONTEXTE LÉGISLATIF ET RÉGLEMENTAIRE . .24

PRÉVENTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28

PRISE EN CHARGE DES PERSONNESEN DIFFICULTÉ AVEC L’ALCOOL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32

CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . .36

ORGANISMES RESSOURCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38

SITES INTERNET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38

SOMMAIRE

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- la formation des professionnels de santé et des intervenantssanitaires et sociaux.

La prise de conscience ancienne de l’importance de laconsommation excessive d’alcool comme facteur de morbi-dité et mortalité a été renouvelée par plusieurs rapports récents [1-5].

Ce document présente les principales données épidémiolo-giques ainsi que les résultats de différentes enquêtes deconsommation menées auprès du public. Il aborde égale-ment le contexte législatif et réglementaire, ainsi que lesprincipales campagnes de prévention réalisées par le Comitéfrançais d’éducation pour la santé dans le cadre des pro-grammes nationaux menés avec la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) et sou-tenus par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité.

5 ( )INTRODUCTION4 ( )

Bien que les ventes d’alcool diminuent régulièrementen France, elles restent parmi les plus élevées d’Europe, et les conséquences de cette consomma-tion nocive et à risque continuent de préoccuper lesresponsables de la santé publique.

Chaque année, en France, le nombre de décès liés à laconsommation d’alcool se situe entre 40000 et 50000, soitprès de 10% de la mortalité toutes causes confondues.

On estime à cinq millions les personnes qui ont des diffi-cultés médicales, psychologiques ou sociales à mettre en relation avec l’alcool.

Le coût sanitaire des problèmes liés à l’alcool serait comprisentre 10 et 20 milliards de francs (la moitié de ce coûtconcernant les soins ambulatoires et l’autre moitié les soinsd’hospitalisation) [1]. Les coûts sociaux sont également trèsimportants : inefficacité et absentéisme professionnels, vio-lence, maltraitance, conflits familiaux, suicides, accidents dela route et domestiques…

Les stratégies des politiques de prévention mises en œuvreen France depuis vingt ans ont été plurielles et complémen-taires. Elles concernent :

- la législation visant à réglementer la publicité en faveur del’alcool et à réguler la distribution des boissons, notammenten protégeant les mineurs ;

- l’information et l’éducation du public par des campagnesnationales de sensibilisation et diverses actions de proximité ;

- la mise en place d’un dispositif spécialisé de prévention etde prise en charge des consommateurs à problèmes ainsi quel’accompagnement des personnes ;

Cette brochure a été rédigéepar et sous la responsabilitééditoriale de Colette Ménard(Comité français d’éducationpour la santé) en coordinationavec François Baudier (Caissenationale de l’assurancemaladie des travailleurssalariés), Noëlle Voirin(Direction générale de la santé)et Christiane Dressen, PierreArwidson, Arnaud Gautier(Comité français d’éducationpour la santé), que nous tenonsà remercier pour leur précieusecollaboration.

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auprès de 490000 personnes suivies durant neuf ans, à l’ini-tiative de l’American Cancer Society) [6]. C’est à partir de cesobservations que sont nées les recommandations de ne pasdépasser une consommation de 2 à 3 verres en moyenne parjour pour les femmes (soit 14 verres par semaine) et de 3 à 4verres en moyenne par jour pour les hommes (soit 21 verrespar semaine).

D’autre part, un risque en cas de consommation dans certaines circonstancesLa dangerosité s’explique par la perte des capacités néces-saires à la réalisation de certaines tâches (conduite automo-bile, conduite d’engins, mais aussi tâches professionnelles oudomestiques). L’alcool diminue les habiletés psychomotrices,et cette diminution est liée à la quantité absorbée.

L’alcoolémieDe nombreuses études ont mis en évidence la fréquence dela présence d’alcool dans le sang chez les accidentés de laroute.

L’alcoolémie est la teneur en alcool du sang, exprimée engrammes par litre de sang à un moment donné. Le dépistagede l’alcoolémie se fait dans l’air expiré, à l’aide d’un éthylo-test. Sa mesure s’effectue soit directement par un dosage chimique de l’éthanol dans le sang, soit indirectement enanalysant l’air expiré (éthylomètre).

En 1996 et 1997, la proportion d’accidents mortels liés àune alcoolémie illégale (supérieure à 0,5 gramme par litre)se situait autour de 40 %. En 1998, elle tendait à baisser à31% (données Inrets).

7 ( )DÉFINITIONS6 ( )

De nombreuses définitions de la consommation à risque liéeà l’alcool ont été proposées [3, 4]. L’une d’elles, commune àl’ensemble des substances psychoactives, différencie l’usage,l’usage nocif et la dépendance.

L’usageL’usage est caractérisé par la consommation de substancespsychoactives n’entraînant ni complication, ni dommage social ou sanitaire.

L’usage nocif ou abusL’abus est caractérisé par une consommation répétée de sub-stances psychoactives, susceptible d’induire des dommagessanitaires et/ou sociaux, immédiats ou à long terme.

La dépendanceLa dépendance (pour l’alcool, on préfère parler d’alcoolo-dépendance plutôt que d’alcoolisme) se définit comme uneentité psychopathologique et comportementale se traduisantpar l’impossibilité de s’abstenir de consommer de l’alcool, malgréles dommages sanitaires et sociaux subis. Il est admis qu’ils’agit d’une maladie devant être prise en compte et traitéepar une prise en charge médicale, psychologique et sociale.

On peut se représenter les trois modes de consommation sur un conti-nuum allant de l’usage à la dépendance. Au cours de sa vie, un individu peut passer de l’un à l’autre.

De l’usage à la consommation à risqueLes risques liés à l’alcool doivent être envisagés de deux ma-nières :

D’une part, un risque sur le long termeLes données épidémiologiques font apparaître une corréla-tion entre la quantité d’alcool consommée et l’augmentationde la mortalité. La mortalité augmenterait au-delà d’uneconsommation de 3 verres par jour (d’après une enquête

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15-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75-84 ans 85 ans et +

0,3 0,1 0,2 2,7 1,2 2,0

28,87,8 18,2

97,0

25,3

61,2

179,2

34,6

105,2

219,3

41,5

121,0

196,1

40,7

100,7

188,1

45,7

85,7

Hommes

Femmes

Hommes + femmes

La mortalité selon les estimations tenantcompte des principalescauses médicales dedécèsSi l’on considère la mortalité directement due à l’alcool, on dénombrait en 1997, d’après lesstatistiques de l’Inserm, 22 611décès, dont 2 302 par psychosealcoolique, 8 864 par cirrhose et11 445 par cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS),causés le plus souvent par uneconsommation conjointe d’alcoolet de tabac. Ces pathologies sontresponsables de 4,3 % de l’en-semble des décès : 6,6 % des décès masculins et 1,8 % des décès féminins.

Le taux de mortalité lié à l’impré-gnation éthylique chronique

s’élevait en 1997 à 45,2 pour100 000 habitants (79,3 pour100 000 chez les hommes et 17pour 100 000 chez les femmes).(Figure 1 )

La mortalité masculine liée àl’imprégnation éthylique chro-nique augmente avec l’âge jus-qu’à 65-74 ans, tranche d’âge oùle taux atteint sa valeur maximalede 219,3 décès pour 100 000 habitants.Chez les femmes, le taux maxi-mal est enregistré entre 65 et 85ans (Figure 2 ).À partir de 25 ans, la surmorta-lité masculine liée à l’alcool est 2à 5 fois supérieure à celle des fem-mes. L’écart entre les hommes etles femmes se creuse avec l’âgepour atteindre un maximumentre 65 et 75 ans.

9 ( )

FIGURE 2Taux demortalité (pour 100 000habitants) liée à l’imprégnationéthyliquechronique selonle sexe et l’âge(France 1997).(Source : Inserm SC8 1997)

MORTALITÉLa mortalité due à la consomma-tion d’alcool est difficile à évaluerdans la mesure où l’alcool inter-vient comme cause — détermi-nante ou associée — de décès ins-crits sous différentes rubriquesdans les statistiques.

La mortalité selon les estimations tenantcompte des causesmédicales de décès et des morts violentesPour les décès attribuables à uneconsommation excessive d’alcool,certaines estimations tiennentcompte à la fois des décès parmort violente (accidents, homi-cides, suicides) et des décès ayantdes causes médicales (y compriscertaines maladies récemment

corrélées à la consommation d’alcool). Selon Catherine Hill, del’institut Gustave-Roussy [7], « lenombre de décès attribuables àl’alcool serait en 1995 de 45000(38 000 chez l’homme et 7 000chez la femme). La fraction desdécès attribuable à l’alcool atteint27 % entre 45 et 65 ans chez leshommes et 9% chez les femmes.Parmi ces 45 000 décès, l’alcoolest responsable de 16 000 décèspar cancer, soit un décès par can-cer sur 9 (un décès masculin sur 7et un décès féminin sur 33). Dansla population de 45 à 64 ans, plusd’un décès par cancer sur 4 est attribuable à l’alcool chez leshommes et plus d’un décès sur 10chez les femmes ».

8 ( )

FIGURE 1Taux demortalité(pour 100 000habitants) liée à l’imprégnationéthyliquechronique selon le sexe(France 1997).(Source : Inserm SC8 1997)

Cirrhosealcoolique

Alcoolisme,psychose alcoolique

1,87,8 9,9

27,1

5,4

44,4

17,0

79,3

Cancersdes VADS

Toutes causesconfondues

Hommes

Femmes

Taux comparatifs d’après la population du recensement de 1990 (sujets de 15 ans et plus). Taux comparatifs d’après la population du recensement de 1990 (sujets de 15 ans et plus).

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fait le Haut Comité de la santépublique, que depuis 1992 cettebaisse a subi un fort ralentisse-ment (Figure 4 ).

Concernant les cancers VADS, onconstate leur diminution chez leshommes, mais leur stabilité chezles femmes (Figure 5 ).

11( )

FIGURE 4Mortalité par alcoolisme(psychose alcooliqueet cirrhose).(Source : Inserm SC8 1980-1997)

FIGURE 5Mortalitépar cancers des voiesaérodigestivessupérieures.(Source : Inserm SC8 1980-1997)

M O R T A L I T É

La mortalité selon les catégoriessocioprofessionnellesComme dans la plupart desautres pays européens, il existe enFrance des disparités importantesde mortalité en fonction des dif-férentes catégories socioprofes-sionnelles. Le rapport La santé enFrance, 1994-1998 [2] souligneque le risque de décès liés à l’al-coolisme (en ce qui concerne lescirrhoses et les cancers VADS) est10 fois plus élevé chez leshommes ouvriers-employés quechez les cadres supérieurs.

La mortalité selon les régionsDe même, on constate des dispa-rités régionales dans la mortalitéliée à la consommation d’alcool.

Comme le notait le rapport de laFédération nationale des obser-vatoires régionaux de la santé(Fnors) [8], il existe une Francecoupée en deux : la moitié nordest beaucoup plus frappée par lesmaladies liées à la consomma-tion excessive d’alcool que lamoitié sud. Le Nord-Pas-de-Calais est la région qui a les indicateurs les plus élevés, tantpour la population masculineque féminine (Figure 3 ).

L’évolution de la mortalitéSi les taux de mortalité par alcoo-lisme (psychose alcoolique et cirrhose), tant pour les hommesque pour les femmes, ont chuté de près de 40 % en quinze ans,il convient de noter, comme le

10( )

FIGURE 3Indicescomparatifs demortalité (ICM)par cirrhose dufoie selon les régions.(Source : Fnors, indicescomparatifs de mortalité,1995-1997)

0

10

20

30

40

50

60

1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996

Hommes

Deux sexesFemmes

0

10

20

30

40

50

60

70

1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996

HommesDeux sexesFemmes

Taux pour 100 000 habitants lissés sur 3 ans, d’après la population du recensement de 1990 (sujets de 15 ans et plus).

Taux pour 100 000 habitants lissés sur 3 ans, d’après la population du recensement de 1990 (sujets de 15 ans et plus).

>105ICM supérieurs à la moyenne nationale 95-105ICM proches de la moyenne nationale <95ICM inférieurs à la moyenne nationaleFrance = 100

Hommes Femmes

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évoquer les conséquences socialesliées à son abus : 50 % des rixes,50 à 60 % des actes de crimina-lité, 5 à 25 % des suicides, 20 %des délits seraient commis sousl’emprise de l’alcool [1].

Alcoolisation fœtale

Au cours des vingt-cinq dernièresannées, des études ont montréqu'une consommation d'alcoolpendant la grossesse pouvait êtreà l'origine, chez l'embryon, le fœ-tus ou l'enfant, de retards psycho-moteurs, de retards de croissance,de dysmorphie faciale et d’autresmalformations. L'incidence de cesyndrome d'alcoolisation fœtaleserait d'environ 1 000 cas par anen France.

La recommandation actuelle desexperts est de ne pas consommerd'alcool en cas de projet deconception et pendant la gros-sesse, même si les données man-quent pour apprécier l'effet d'uneconsommation de faible impor-tance (1 verre par jour ou moins).

13( )MORBIDITÉ

En populationgénérale

Le nombre de malades alcoolo-dépendants en France ne peutêtre déterminé que très approxi-mativement. Les données dispo-nibles comprennent les statis-tiques hospitalières de morbiditépar accidents (circulation, travail,mais aussi accidents domestiques) et certaines enquêtes auprès de médecins [9].

On estime à 5 millions le nombrede personnes que l’usage excessifd’alcool expose à des difficultésd’ordre médical, psychologique etsocial, et entre 2 et 3 millions depersonnes le nombre de sujets dépendants de l’alcool.

- 10 à 20% des accidents du tra-vail seraient liés à une consom-mation excessive d’alcool. À cesaccidents et à leurs séquelles, ilfaut ajouter le poids de l’absen-téisme, de la relative inefficacitédu salarié alcoodépendant (ou buveur excessif) et de son impos-

sibilité à occuper des postes met-tant en jeu la sécurité.

- 29,5% des hommes et 11% desfemmes de la clientèle des méde-cins généralistes seraient des bu-veurs excessifs [10].

- Dans les hôpitaux, 13% des patientshospitalisés seraient alcoolo-dépendants : 3 % sont directe-ment hospitalisés pour ce motif(plus des trois quarts sont deshommes) ; chez 10 % de ces patients, l’alcool est un facteur derisque (cette proportion est maxi-male chez les hommes de 40 à 64ans).

- En 1998, la file active deconsultants des structures spécia-lisées — désormais dénomméesCentres de cure ambulatoire enalcoologie — est estimée à plusde 100 000 consultants, dont42,2 % de « nouveaux consul-tants buveurs » [11].

À côté des conséquences sanitairesde l’alcool, on peut également

12( )

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La consommation d’alcool d’unepopulation n’est pas simple à déterminer. D’une part, les don-nées de vente dans un pays nesont pas équivalentes à laconsommation de sa population(achat d’alcool par des touristesétrangers, stockage en cave, etc.) ;d’autre part, on constate unesous-déclaration de la consomma-tion par la population dont lesraisons sont multiples (sous-déclaration volontaire, sous-estimation involontaire, biaisdans les enquêtes – les personnesles plus consommatrices n’étantpas interrogées) ; enfin, la quantitéréelle consommée varie grande-

ment en fonction de la taille et duremplissage des verres déclarés bus.

Les ventes

Bien que diminuant régulière-ment depuis les années 60, laconsommation d’alcool en Francereste très importante, puisqu’ellese situe au troisième rang despays européens (10,8 litres d’al-cool pur par habitant en 1998,derrière le Portugal : 11,2 litreset le Luxembourg : 11,3 litres).Notons que les comparaisons interna-tionales sont ici réalisées en litres d’alcool pur par habitant, quel que soit son âge (enfant compris).(Tableau I et Figure 6 )

La consommationmoyenne de la population de plus de 15 ansSi l’on utilise l’indicateur plus satis-faisant des litres d’alcool par habi-tant de plus de 15 ans, on constateque la consommation moyennepar adulte est passée de 22,3litres d’alcool pur en 1970 à 20,6litres en 1980 et à 16,6 litres en1990. Pour l’année 1996, laconsommation moyenne est de15,6 litres. À titre indicatif, 10litres d’alcool pur = 36 bouteillesd’alcool fort de 70 cl à 40°, ou111 bouteilles de vin de 75 cl à12°, ou 606 bouteilles de bière de33 cl à 5°.

La consommation par type d’alcool- Si la consommation de vinbaisse chaque année (de plus de50 % entre 1960 et 1998), elledemeure néanmoins prédomi-nante.

- La consommation totale debière est en sensible diminutiondepuis 1980.- La consommation de spiritueuxreste relativement stable.(Tableau II )

15( )

TABLEAU IIConsommation enlitres d’alcool parhabitant et par an.(Source : « World DrinkTrends 1999 » -NTC Publications Ltd© Produktschap voorgedistilleerde Dranken.Schiedman, Pays-Bas)

CONSOMMATION D’ALCOOL14( )

TABLEAU IConsommationd’alcool dans le monde,exprimée en litres d’alcoolpur par habitantet par an.(Source : « WorldDrinkTrends 1999 » -NTC Publications Ltd© Produktschap voorgedistilleerde Dranken.Schiedman, Pays-Bas)

BOISSONS 1960 1970 1980 1990 1998Vin (12°) 126,9 109,1 91,0 73,1 58,1Bière 35,4 41,2 44,3 41,5 38,6Spiritueux (alcool pur) 2,0 2,3 2,5 2,5 2,4

10

15

0

5

20

1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995

10,8

17,7 FIGURE 6Quantité d’alcool pur(en litres) vendu parhabitant et par an.(Source : « World DrinkTrends 1999 » -NTC Publications Ltd© Produktschap voor gedistilleerde Dranken. Schiedman, Pays-Bas)

PAYS 1998Luxembourg 13,3Portugal 11,2France 10,8Irlande 10,8Allemagne 10,6République tchèque 10,2Espagne 10,1Danemark 9,5Hongrie 9,4Autriche 9,2Suisse 9,2Grèce 9,1Belgique 8,9Pays-Bas 8,1Italie 7,7Royaume-Uni 7,5

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daire est plus fréquente chez les35-44 ans. En regroupant lesconsommations quotidiennes ethebdomadaires, 63,1 % des 20-75 ans consommeraient une bois-son alcoolisée au moins une foispar semaine.

- Les consommateurs mensuels(consommation d’alcool au moinsune fois par mois, mais pas chaquesemaine) et occasionnels (consom-mation moins d’une fois par mois) représentent respectivement15,9% et 14,2% : ces consomma-tions sont plus particulièrementféminines (environ 1 homme sur20 pour 1 femme sur 5).

Les produits consommésau cours des sept joursprécédant l’enquêteAu cours des sept derniers joursprécédant l’enquête, 69,2 % desFrançais ont eu au moins une occasion de boire une boisson alcoolisée : 83,2 % des hommes ;57,7% des femmes.

Les produits consommés se répar-tissent ainsi :

- 54,8 % des Français ont eu l’occasion de boire du vin, dont17,8% tous les jours ;- 20,8 % ont consommé de labière ;- 23,5 % ont consommé des alcools forts ;- 17,2 % ont consommé d’autresboissons alcoolisées.

C’est la consommation de vin quiest la plus régulière : 17,8 % deconsommateurs quotidiens, prin-cipalement chez les hommes(26,7%) et les plus de 55 ans.

La consommation de bière estplus occasionnelle (1 à 2 joursdans la semaine). Elle est plusparticulièrement marquée chezles 20-44 ans.

Les autres alcools, en particulierles alcools forts, font l’objet d’uneconsommation occasionnelle dansla semaine (1 à 2 fois) : cetteconsommation est essentielle-ment masculine (27,1 % deshommes versus 12,2 % desfemmes en ont consommé 1 à 2fois dans les sept derniers jours).

17( )C O N S O M M A T I O N D ’ A L C O O L

Les déclarations desadultes (20-75 ans)

Qu’il s’agisse des données des« Baromètres santé » [12, 13] oud’enquêtes menées sur l’alcool [14],les résultats des études concor-dent sur le fait qu’en France, l’alcool est très largementconsommé. D’après le « Baro-mètre 2000 » [13], seuls 2,3% desFrançais de 20 à 75 ans déclarentn’avoir jamais bu, ne serait-cequ’une fois, de boisson alcoolisée.

La proportion d’abstinents surl’année s’élève à 6,8 %. La pré-valence de la consommation se répartit comme suit :

- La consommation quotidienne(consommation d’alcool aumoins une fois par jour) est plusfréquente chez les hommes (1 homme sur 3 et 1 femme sur 9)et les personnes âgées. Chez les65-75 ans, plus d’une personnesur deux (65,8 % des hommes ;33,1 % des femmes) consommechaque jour une boisson alcooli-sée (Figure 7 ).

- La consommation hebdoma-daire (consommation d’alcool aumoins une fois par semaine, maispas tous les jours) concerne43,3 % des 20-75 ans (environ 1 homme sur 2 et 1 femme sur3). La consommation hebdoma-

16( )

FIGURE 7Consommationquotidienned’alcool chez les hommes etchez les femmesselon l’âge (enpourcentageparmi lespersonnes ayantdéclaré avoir buune boissonalcoolisée aucours des 12mois précédantl’enquête).(Source : Baromètre santé1ers résultats 2000 - CFES)

0 %

10 %

20 %

30 %

40 %

50 %

60 %

70 %

20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans

5,010,4

23,1

41,8

56,0 65,8

33,1

21,015,3

6,12,7

0,7

HommesFemmes

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0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans

3,5

2,83,0 3,0 3,2

2,7

2,01,8 1,8 1,7 1,6 1,5

HommesFemmes

20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans

2,0

2,7 2,7

2,02,3

1,6 1,7

2,2 2,11,8

2,0 1,91,7 1,7

2,1

1,4 1,51,8

20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans

3,5

5,1

4,1

3,0

3,9

3,22,8

3,4 3,4 3,3 3,1

3,7 3,53,0

3,3

2,7 2,6 2,6

19( )

FIGURE 9Nombre moyen de verres d’alcoolconsommés par les hommes durant le week-end et selon l’âge (parmiles hommes ayantdéclaré avoir bu uneboisson alcooliséedurant le week-end).(Source : Baromètre santé 1ers résultats 2000 - CFES)

FIGURE 10Nombre moyen de verres d’alcoolconsommés par les femmes durant le week-end et selon l’âge (parmiles femmes ayantdéclaré avoir bu uneboisson alcooliséedurant le week-end).(Source : Baromètre santé 1ers résultats 2000 - CFES)

C O N S O M M A T I O N D ’ A L C O O L

Les quantités d’alcoolbues la veille del’enquêteChez les personnes ayant déclaréavoir bu une boisson alcoolisée laveille de l’enquête, les quantitésbues varient sensiblement enfonction des sexes.

- Chez les hommes, le nombremoyen de verres consommés laveille est de 3 verres ; il est de 3,5verres pour les 20-25 ans. Lesquantités déclarées varient sen-siblement suivant le type de buveurs : 3,3 verres pour les buveursquotidiens ; 2,7 verres pour lesbuveurs hebdomadaires ; 2 ver-res pour les buveurs mensuels et

ce, quel que soit l’âge des inter-viewés.- Chez les femmes, le nombremoyen de verres bus la veille est de 1,7. Contrairement auxhommes, il n’y a pas de diffé-rences entre les consommatricesquotidiennes et hebdomadaires(Figure 8 ).

Une consommationdifférente durant la semaine et le week-endSelon l’enquête CFES/Cnamts/Ipsos [14], la consommation d’alcoolest plus élevée en fin de semaine(vendredi, samedi, dimanche), ceque confirment les données du« Baromètre 2000 ».

- Les consommateurs masculinsde 20-25 ans déclarent consom-mer en moyenne 5,1 verres le samedi (Figure 9 ).

- Chez les femmes, la consomma-tion durant le week-end est enmoyenne de 2 verres par jour versus 1,6 verre durant la semaine(Figure 10 ).

18( )

FIGURE 8Nombre moyende verresd’alcool bus la veille selon le sexe et l’âge(parmi lespersonnes ayantdéclaré avoir buune boissonalcoolisée laveille del’enquête).(Source : Baromètre santé1ers résultats 2000 - CFES)

Vendredi Samedi Dimanche

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dance, de cirrhose et d’accidentsde la route sont bien connus, lesautres risques, notamment lesrisques de cancer et les difficultéssociales liées à l’abus d’alcool, restent mal appréciés.

Arrêter ou diminuer sa consommation : une éventualité ?Selon cette même enquête [14], si la majorité des consommateurs d’alcool en 1998 (89%) déclaraitne rien vouloir changer à ses habitudes, 11 % toutefois (15 %des hommes et 7 % des femmes)envisageaient d’arrêter ou de diminuer leur consommation. Lesraisons principales qui motivaientce choix étaient avant tout médi-cales (liées à la prudence), fami-liales ou professionnelles.

25 % des 25-65 ans (chez les enquêtés ayant consommé uneboisson alcoolisée au moins unefois dans l’année) déclaraient avoirdiminué leur consommation aucours des cinq dernières années.

Comme le soulignent les enquêtes CFES/Cnamts/BVA etCFES/Cnamts/Démoscopie [15, 16],modérer sa consommation (à 3verres maximum par jour) estjugé plutôt difficile par 1 buveursur 5 (de 20 à 65 ans).

Les déclarations des jeunes (12-19 ans)

Chez les jeunes, la consommationd’alcool est occasionnelle, maisconcerne un fort pourcentaged’entre eux [13, 17]. D’après le« Baromètre 2000 » [13], 77,9 %des 12-19 ans ont eu l’occasion deboire, ne serait-ce qu’une foisdans l’année :- 21,1% sont des consommateurshebdomadaires ou quotidiens ;- 21,4 % des consommateursmensuels ;- 35,4% des consommateurs plusoccasionnels.

Toutefois, la régularité de laconsommation concerne davan-tage les garçons : au moins27,5 % de consommateurs heb-domadaires versus 15,1% chez lesfilles.- La bière est la boisson alcooliséela plus consommée (49,8 % des12-19 ans ; 55,7 % des garçons ;44,2 % des filles) ; 21,2 % desgarçons en consomment au moinsune fois par semaine.- 42,6 % ont bu au moins unefois du vin dans l’année ; 20,8 %de façon occasionnelle (moinsd’une fois par mois).- 39,2 % ont consommé des alcools forts dans l’année : 41,5%des garçons ; 37% des filles.

21( )C O N S O M M A T I O N D ’ A L C O O L

Ivresses déclaréesChez les hommes de 20 à 75 ansqui consomment des boissons alcoolisées, 23,8 % déclarentavoir connu au moins un étatd’ivresse (selon leur propre défi-nition) au cours des douze der-niers mois ; 54,7 % chez les 20-25 ans. Tous âges confondus,2,3% auraient été ivres au moinsune fois par mois.Chez les femmes, les épisodesd’ivresses déclarées sont plus rares.7,2 % déclarent un état d’ivresseau cours des douze derniers mois ;23,9 % chez les 20-25 ans.L’ivresse répétée (en moyenne unefois par mois) n’est pratiquementpas observée chez les femmes.

Comportement de dépendanceSelon le test Deta, 9 % de la population auraient ou auraienteu une dépendance vis-à-vis de

l’alcool, dépendance beaucoupplus fréquente chez les hommesque chez les femmes. C’est entre45 et 54 ans que le risque est leplus élevé, aussi bien chez leshommes (19 %) que chez lesfemmes (5,4%). Chez les buveursquotidiens, le pourcentage atteint19%.

Seuils de dangerositéDepuis 1998, les Français ontune meilleure connaissance desseuils de dangerosité liés à l’al-cool [14]. Dans le « Baromètre2000 », le nombre de verres quo-tidiens à partir duquel les enquê-tés estiment qu’un homme metsa santé en danger est évalué à 3,7verres par jour, et à 3 verres parjour pour les femme (Figure 11 ).

Pour autant, selon l’enquêteCFES/Cnamts/Ipsos de 1998 [14],si les risques d’alcoolodépen-

20( )

FIGURE 11Estimation des seuils de dangerositéde l’alcool(nombre deverres d’alcoolpar jour) en fonction des fréquencesde consommationdes enquêtés.(Source : Baromètre santé1ers résultats 2000 - CFES)

3,3

4,3

3,0

3,7

2,9

3,6

2,7

3,4

2,7

3,53,0

3,7

Consommateurquotidien

Femmes Hommes

Consommateurhebdomadaire

Consommateurmensuel

Consommateuroccasionnel

Non-consommateur

Ensemble

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Chez ceux qui déclarent avoir étéivres au moins une fois dansl’année, le nombre moyend’ivresses déclarées dans l’annéeest de 4.

À tous les âges, les garçons décla-rent plus d’ivresses que les filles :5,3 ivresses au cours des douzederniers mois à 18-19 ans versus3,6 chez les filles (Figure 13 ).

Le nombre moyen d’ivresses n’estqu’un reflet de l’ensemble desivresses de l’échantillon des buveurs. Il existe en fait de gran-des disparités individuelles et lesépisodes répétés sont souvent le fait de consommateurs réguliers.

L’analyse des différents comporte-ments de santé indique que lesconsommations de tabac, d’alcoolet de haschich sont souvent asso-ciées :- près de 2 jeunes fumeurs sur 5 (38,4 %) déclarent boire de l’alcool une fois par semaine versus

13,8% chez les autres adolescents;- les jeunes fumeurs réguliers sontaussi plus nombreux à avoirconnu un état d’ivresse dans l’année : 48,2 % versus 13,8 %chez les autres jeunes ;- 45,6% des expérimentateurs decannabis déclarent avoir bu del’alcool au moins une fois par semaine au cours de l’année pré-cédente (13,7 % chez les non-consommateurs).

Seuils de dangerositéComme les adultes, les jeunes de12 à 19 ans commencent à êtresensibilisés aux repères deconsommation d’alcool. Ils esti-ment que les seuils de dangero-sité de l’alcool sont de 3,3 verrespar jour pour les femmes et de4,1 verres par jour pour leshommes. On constate une légèresurestimation principalementchez les 12-14 ans (seuil de 3,45verres par jour pour les femmes etde 4,4 verres par jour pour leshommes).

23( )C O N S O M M A T I O N D ’ A L C O O L

Les quantités d’alcoolbues la veille de l’enquête12 % des jeunes de 12 à 19 ansont déclaré avoir consommé del’alcool la veille de l’enquête :15,3 % des garçons et 9 % desfilles. Chez ceux qui déclarentavoir bu de l’alcool la veille, la quantité consommée est enmoyenne de 2,4 verres.La consommation des garçons est proche de celle des filles, sauf à15-17 ans, où les garçons consom-

ment en moyenne 0,5 verre deplus que les filles (Figure 12 ).

Ivresses déclarées21,6 % des 12-19 ans déclarentavoir connu au moins un épisoded’ivresse dans l’année. Ces épi-sodes augmentent avec l’âge etsont plus fréquents chez les gar-çons. À 18-19 ans, 47,7 % desgarçons déclarent au moins unépisode d’ivresse dans l’annéeversus 26,3 % des filles.

22( )

FIGURE 12Nombre moyende verresd’alcoolconsommés la veille selon le sexe et l’âge(chez les jeunesayant déclaréavoir bu une boissonalcoolisée la veille del’enquête).(Source : Baromètre santé1ers résultats 2000 - CFES)

FIGURE 13Nombre moyend’ivresses aucours des douzederniers mois,selon le sexe et l’âge (chez lesjeunes ayantdéclaré avoir étéivres au cours del’année).(Source : Baromètre santé1ers résultats 2000 - CFES)

1,51,1

1,3

2,62,2

2,5 2,5 2,6 2,5

12-14 ans 15-17 ans 18-19 ans

Garçons Filles Ensemble

12-14 ans 15-17 ans 18-19 ans

1,21,7 1,5

4,8

2,9

4,0

5,3

3,6

4,7

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Le code des débitsde boissons

Le code des débits de boissons etdes mesures contre l’alcoolisme aété progressivement mis en placeà partir de 1915. Depuis, il a étémodifié et complété à diverses reprises. Il est aujourd’hui intégréau code de la santé publique.

Les principales mesures portentsur :

- l’encadrement des débits deboissons alcooliques : ouverture,exploitation des débits de bois-son, vente et distribution au public ;

- l’accessibilité des boissons alcooliques : modalités de venteet d’offre de boissons alcooliquesà certaines heures, dans certainslieux ; interdiction de distribuerde l’alcool dans les établissementsd’activités physiques et sportivesou sur les lieux de manifestationssportives ;

- la protection des mineurs : interdiction de délivrer de l’alcoolaux mineurs de moins de 16 ansdans tous les commerces ou lieuxpublics ;

- la réglementation de la publi-cité en faveur de l’alcool : la loi n° 91-32 du 10 janvier 1991,dite « loi Évin », relative à lalutte contre le tabagisme et l’alcoolisme, est la dernière modi-fication notable du code des débits de boissons et des mesurescontre l’alcoolisme.

Cette loi renforce le dispositif juridique préexistant. Elle com-prend cinq types de mesures :

- La limitation de la publicité etdu parrainage : la loi encadre lapublicité directe et indirecte ; elleinterdit le parrainage.

- L’amélioration de l’informationdu consommateur : le conseil demodération figurant sur la publi-cité des boissons alcooliques

25( )CONTEXTE LÉGISLATIF ET RÉGLEMENTAIRE

Comme l’indique le rapportd’évaluation de la loi Évin [18],« l’action contre la consomma-tion excessive d’alcool trouve sonorigine dans l’initiative privée,associative, à la fin du siècle der-nier. L’intervention des pouvoirspublics traduit une évolution, unintérêt nouveau et croissant portéà l’aspect sanitaire de l’alcoo-lisme. Les professionnels de lasanté se mobilisent dans le mêmesens ».

En France, le contexte législatif etréglementaire repose sur trois volets :

Le code de la santé publique

« L’alcoolique, un malade »La loi du 15 avril 1954 inscritedans le code de la santé publiqueconcerne les alcooliques dange-reux pour autrui. L’alcoolique yest traité en tant que malade, etnon en tant que délinquant :« l’alcoolisme » n’est plus seule-

ment considéré comme une causede troubles de l’ordre public,mais aussi comme responsable deméfaits pour la santé. Cette loi aété peu appliquée et ne figureplus dans le nouveau code de lasanté publique.

La prévention et letraitement des alcooliquesrelèvent de l’ÉtatTrois circulaires (1970, 1975,1983) organisent le dispositifspécialisé de prévention et detraitement des malades. Cettecompétence relève de l’État enpartenariat avec les Comités départementaux de prévention de l’alcoolisme (CDPA). Depuis1999, les CHAA (Centres d’hy-giène alimentaire et d’alcoologie)sont devenus CCAA (Centres decure ambulatoire en alcoologie) et sont financés par l’assurance maladie (loi 98-657 du 29 juillet1998 relative à la lutte contre lesexclusions, Journal officiel du31 juillet 1998 et décret du30 décembre 1998).

24( )

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société « affiche ses valeurs ».Cette loi ne pouvait donc laissercette société indifférente ;

- les affaiblissements successifs dela loi Évin trouvent en partie leurorigine dans la contradiction quiexiste entre la persistance d’unepromotion publicitaire impor-tante et continue des boissons alcooliques, alors que les cam-pagnes de prévention contrel’abus d’alcool demeurent encoretrop limitées et espacées.

Le rapport conclut que la luttecontre la consommation excessived’alcool constitue un enjeu important de santé publique etque l’effort de prévention etd’éducation pour la santé ne doitpas être relâché. « Il appartientaux parlementaires de renforcer laloi, les actions de prévention etl’éducation pour la santé. »

Le code de la route

Dans le cadre de l’harmonisationdes législations européennes, laFrance a opté pour un renforce-ment de la lutte contre l’alcool au

volant et un abaissement du taux d’alcoolémie autorisé à 0,5 gramme par litre dans le sang.La valeur de 0,5 gramme par litredans le sang est sanctionnée parune contravention, la valeur de0,8 gramme par litre correspondà un délit.

27( )C O N T E X T E L É G I S L A T I F R É G L E M E N T A I R E

destinée au grand public est com-plété par un message à caractèresanitaire précisant que « l’abusd’alcool est dangereux pour lasanté ».

- L’encadrement de l’offre de pro-duits : des dispositions renforcentles interdictions de vente d’alcoolaux mineurs et de vente d’alcooldans les lieux où se pratiquent lessports ainsi que dans les points devente de carburants entre 22 h et6 h ; de plus, l’offre d’alcool pardistributeur automatique est tota-lement interdite.

- Le renforcement du rôle des associations : la loi permet aux associations œuvrant dans le domaine de la lutte contre l’alcoolisme depuis plus de cinqans de poursuivre en justice lesinfractions à la loi.

- L’aggravation des peines desti-nées à ceux qui enfreignent la loi.

En mettant l’accent sur cinq typesde mesures, le législateur seconforme à la stratégie préconiséepar l’Organisation mondiale de lasanté. Pour être efficace, l’ensemble

des moyens de lutte contre laconsommation excessive d’alcooldoit être utilisé simultanément.

Évaluation de la loi ÉvinLe rapport d’évaluation de la loiÉvin élaboré sous l’égide duCommissariat au Plan [18] indiqueque :

- les arrêtés utiles à l’applicationde la loi n’ont pas tous été publiés. Le volet « alcool » de laloi a été progressivement vidé deson contenu par des amende-ments successifs (publicité par affichage dans les zones de pro-duction, règlement des buvettessur les stades sportifs…) ;

- la loi Évin a cependant consti-tué par elle-même un messageimportant de santé publique. Ens’attaquant de façon privilégiée àla publicité en faveur de l’alcoolet surtout du tabac, elle a tentéd’infléchir un moyen de commu-nication et une forme de promo-tion dont l’incidence exacte demeure sujette à questions, maisqui est certainement aussi l’undes véhicules par lesquels une

26( )

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des points de repère sur les notions d’excès et de modération.

L’alcool, une substancepsychoactive reconnue :le cadre d’action de la Mildt et du CFESDepuis juin 1999, la Mildt (Mission interministérielle delutte contre la drogue et la toxi-comanie) s’est vu confier la coor-dination des politiques de préven-tion sur les substances psycho-actives licites et illicites : tabac,alcool, drogues et usage détournéde médicaments, dopage.

Comme le rappelle le rapport duprofesseur Bernard Roques [5], lesétudes neuro-bio-pharmacolo-giques montrent que ces sub-stances agissent toutes sur le sys-tème nerveux central, et sur unou plusieurs neuromédiateurs,entraînant des modifications decomportement chez les consom-mateurs, avec des caractéristiquescliniques souvent identiquescomme le risque de créer une dépendance. L’existence d’effetscommuns à l’ensemble de cesproduits a conduit à regrouperces comportements sous le cadre

générique de comportementsd’usage, d’usage nocif et de dépendance aux substances psy-choactives.

D’après le rapport du professeurPhilippe-Jean Parquet [4], l’ap-proche par comportement d’usageopposée à celle de l’approche parproduit doit permettre uneconstruction plus efficace desmessages de prévention.

Les actions de communicationmises en œuvre depuis avril2000 par le CFES et la Mildt,« Drogues, savoir plus risquermoins », ont eu pour objectif lamise à niveau des connaissancesde la population sur les comporte-ments d’usage de l’ensemble dessubstances psychoactives, à traversla mise à disposition d’informa-tions scientifiquement validées [19].

La communication de la Sécurité routière : le « conducteur désigné »L’alcool au volant reste un facteurmajeur d’accidents pour la Sécurité routière. Ces cinq der-nières années, plusieurs campagnesnationales leur ont été consacrées.

29( )PRÉVENTION

Les campagnesnationales

Les campagnesdu Comité françaisd’éducation pour la santéEn 1984, les pouvoirs publicsconfiaient au CFES la mise enœuvre de la première campagnede prévention de la consomma-tion excessive d’alcool.

1984-1986 Entre un verre et un verre de trop : l’axe de la responsabilitéindividuelleLa campagne « Un verre ça va,trois verres bonjour les dégâts ! »avait pour objectif de susciter auprès de tous les milieux sociauxune attitude de modération endonnant à chacun la possibilité derésister avec humour à la pressionsociale.

En 1986, la campagne fut pro-longée par une série de nouveauxspots « Pensez au deuxième verrepour l’eau » dont l’objectif, au-delà de la modération, était de favoriser la maîtrise individuelleet d’introduire une propositionde substitution.

1991-1995 Un nouveauregard sur les jeunes et l’alcoolIl fallut « une longue périoded’abstinence » pour voir appa-raître les premières campagnesdestinées aux jeunes adolescents.En effet, ce n’est qu’en 1991, avecle soutien de la Cnamts, que futlancée la campagne « Tu t’es vuquand t’as bu ! ».

Dans la mesure où les jeunes buveurs excessifs ne se considè-rent pas « accros » à l’alcool, lacampagne « Tu t’es vu quand t’asbu ! » insiste sur les conséquencesnégatives de l’alcool utilisécomme facilitateur relationnel.

Une campagne quiinterpelle : le programmede la Cnamts et du CFESDepuis 1997, la Cnamts et leCFES ont mis en place un nou-veau programme de communica-tion sur trois ans.Autour de l’interrogation « Etvous avec l’alcool, vous en êtesoù? », les campagnes ont eu pourobjectif de faire prendre cons-cience de l’abus en désignant lesalibis de l’excès et de donner

28( )

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mais reconnue à cette problé-matique.

De nombreuses institutions, tantpubliques que privées, spéciali-sées ou généralistes, participent àcet effort de prévention :- les Caisses d’assurance maladiedépendant de l’assurance maladie(Cnamts) ;- les Comités départementaux de prévention de l’alcoolisme(CDPA), associations composéesde bénévoles et de professionnelsaffiliés à l’Association nationalede prévention de l’alcoolisme(ANPA) ;- les structures d’alcoologie inté-grées à des établissements publics(hôpitaux, centres municipaux desanté, Ddass) ou à des associations;- les associations d’aide aux per-sonnes en difficulté avec l’alcooltelles que Vie libre, Croix d’or,Croix bleue, Alcooliques ano-nymes, Joie et santé, etc. ;- les Comités départementauxd’éducation pour la santé dépen-dant du Comité français d’éduca-tion pour la santé (CFES).

31( )P R É V E N T I O N

De 1995 à 1997, les campagnesde la direction de la Sécurité rou-tière « Autotestez-vous » ont eupour objectif d’inciter les auto-mobilistes à évaluer leur tauxd’alcoolémie avant de prendre levolant et de renoncer à conduiresi ce taux était trop élevé.

En 1999-2000, une nouvelle tonalité a été donnée aux cam-pagnes, avec un nouveau registrede communication sur le thèmedu « conducteur désigné » : « Celuiqui conduit, c’est celui qui neboit pas », campagne dont la déclinaison a été menée avec denombreux partenaires.

La communication duministère de l’Éducationnationale : une premièredans les lycéesL’éducation pour la santé à l’écoleest entreprise dans les écoles, collèges et lycées depuis unevingtaine d’années. Les ensei-gnants et personnels de santé scolaires participent activement à différents projets d’actions éducatives.

Inquiet de l’évolution de laconsommation d’alcool chez lesjeunes, le ministre de l’Éducationnationale, de la recherche et de latechnologie a étendu les mesuresdéjà mises en place dans nombred’établissements scolaires et a réa-lisé une campagne de prévention« L’alcool, parlons-en aussi au lycée ». Même si elle met plusparticulièrement l’accent sur lesconséquences sociales de l’abus dela consommation d’alcool, cettepremière campagne s’inscrit dansle cadre du plan national de luttecontre la drogue et de préven-tion des dépendances [19], adoptépar le conseil des ministres enjuin 1999.

Les actions de proximité

À la suite des conférences régio-nales de santé, 11 régions sur 22ont choisi comme déterminant desanté prioritaire la consommationd’alcool (deux régions ayantchoisi les pratiques addictives) ; cechoix souligne l’ampleur désor-

30( )

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talisés pour une conséquence del’alcool [1].

Comme le souligne le rapportReynaud-Parquet [1], les serviceshospitaliers et les servicesd’urgence devraient s’impliquer davantage dans le dépistage et lessoins, permettre l’action d’uneéquipe d’alcoologie de liaison,proposer des soins alcoologiquesspécifiques ne se limitant pas à laprise en charge des complicationsou comorbidités.

Les médecins généralistesDe par sa proximité, la méde-cine de ville occupe une placestratégique dans le repérage despersonnes en difficulté avec l’al-cool, que ce soit en termes deprévention primaire ou secon-daire. Les données du « Baro-mètre médecins généralistes » [20]

indiquent qu’au cours des septjours précédant l’enquête, prèsd’un médecin sur deux a reçudes patients pour sevrage alcoo-lique. Toutefois, 70% des méde-cins généralistes se sentent peu efficaces dans la prise encharge des buveurs à risque. Lesmodalités de prise en charge indiquent que les médecins ontde plus en plus tendance à

suivre leurs patients avec l’aided’une structure spécialisée.

Les médecins du travailLes médecins du travail occupentune place privilégiée au sein desentreprises pour faire de la pré-vention et orienter les patients endifficulté avec l’alcool. Toutefois,comme le souligne le rapportReynaud-Parquet [1], la stratégiede prévention en entreprisesouffre de certaines résistances etde l’absence de directives régle-mentaires précises. La formationinitiale et la formation spécifiquedes médecins du travail concer-nant les problèmes liés à l’alcoolen milieu professionnel sont àrenforcer.

En conclusion

Il est important de renforcer les synergies entre les différents intervenants et de favoriser le tra-vail en réseau. Former à la priseen charge des patients alcoolo-dépendants est une recomman-dation majeure de la conférencede consensus organisée en 1999par la Société française d’alcoolo-gie (SFA) en collaboration avecl’Agence nationale d’accrédita-tion et d’évaluation (Anaes) [21].

33( )PRISE EN CHARGE DES PERSONNES EN DIFFICULTÉ AVEC L’ALCOOL

Qu’il s’agisse du système de soinsdu dispositif ambulatoire ou dusystème de soins hospitaliers, lesprofessionnels de santé devraienttous être impliqués dans le dispo-sitif de prise en charge des per-sonnes en difficulté avec l’alcool.

Les lieux spécialisés

Les 230 Centres de cures ambula-toires en alcoologie (CCAA) accueillent chaque année environ100 000 consultants. Ces struc-tures s’adressent à des patients àtous les stades de l’alcoolisation etoffrent un accueil de proximité,un accompagnement médical, relationnel et social.

Cette prise en charge comporteplusieurs stades :- le diagnostic et l’évaluation durisque des maladies liées à l’alcool ;- le conseil et le suivi des per-sonnes en difficulté avec l’alcool ;- l’accompagnement des per-sonnes dans les différentes phasesdu sevrage ;- l’aide personnalisée à la familleet à l’entourage ;- le suivi de la réinsertion sociale.

Les CCAA assurent égalementune fonction d’information,

d’éducation pour la santé, voired’enseignement et de recherche,en liaison avec les Comités dépar-tementaux de prévention de l’alcoolisme (CDPA).

Une enquête de 1997 a réper-torié environ 2 000 lits dans lesunités d’alcoologie, au sein desétablissements publics (centresde cure, services de gastroentéro-logie, de médecine interne, depsychiatrie).

Il faut également mentionner leslieux de postcure aidant le patientalcoolique à se réadapter à la viesociale.

Les lieux non spécialisés

L’hôpitalIl joue un rôle important dans ledomaine des soins aux personnesen difficulté avec l’alcool : 18 %des personnes hospitalisées enmédecine, chirurgie et obsté-trique, et 25 % en psychiatrieont un problème avec l’alcool ;6 % des patients sont hospitali-sés pour une maladie liée à l’al-cool ; 26 % des sujets arrivantaux urgences ont une maladieliée à l’alcool ; 12 % sont hospi-

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Les programmes d’éducation pour la santé des années à venir devront aussi :- aider ceux qui ne boivent pas ou qui boivent peu à faire res-pecter leur choix ;- aider la population à quantifier la modération (dévelop-per la notion de seuil de consommation à moindre risque) etaccompagner cette information d’une argumentation précisefondée sur des éléments scientifiques indiscutables : seuilsde toxicité, niveau de risque, etc. ;- aider les consommateurs à risque à diminuer leur consom-mation.

L’ensemble de ce programme passe par des actions de com-munication publique et d’information, mais aussi par des actions de proximité et une implication renforcée de tous lesacteurs de santé : personnels éducatifs et sociaux, animateursspécialisés, personnels des associations, professionnels desanté et structures spécialisées. La cohérence et la synergiedes actions de prévention sont nécessaires.

Un travail d’amélioration des indicateurs de suivi de laconsommation d’alcool par la population, de la morbiditéet de la mortalité liées à l’alcool est en cours. Un travailpluri-institutionnel de tous les producteurs de données estnécessaire.

35( )CONCLUSION

La diminution de la consommation d’alcool depuis unetrentaine d’années est le signe de l’évolution desmodes de consommation des Français. Comme le sou-lignent différentes études, on assiste à une diminutionsensible de la consommation quotidienne au profit

d’une consommation au cours des week-ends. Les dispari-tés entre sexes restent élevées : boire régulièrement ou enquantité demeure un comportement beaucoup plus fréquentchez les hommes.

En dépit de cette baisse générale de la consommation, l’alcool reste l’un des déterminants majeurs de maladies etde morts potentiellement évitables, et des inégalités socialesface à la santé. La consommation excessive d’alcool est impliquée dans la survenue de 16 000 cancers par an, de10 000 décès par traumatismes (accidents, suicides, homi-cides), de 10000 maladies gastro-intestinales (y compris cir-rhose), de 10 000 décès liés à des maladies mentales et car-diovasculaires. Elle est également une cause importanted’accidents, en particulier de la route, et de diverses vio-lences.

Face à la communication puissante des alcooliers, les effortsdes politiques publiques doivent être poursuivis et ampli-fiés :- en renforçant l’application de la réglementation ;- en développant encore davantage l’information du publicsur les conséquences sanitaires et sociales de l’alcool.

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[2] HAUT COMITÉ DE LA SANTÉ PUBLIQUE. La santé en France,1994-1998. Paris : La Documentation française, 1998 : 310 p.

[3] PARQUET P.-J. Pour une politique de prévention en matière de comportements de consommation de substances psychoactives.Vanves : CFES, coll. Dossiers techniques, 1997 : 108 p.

[4] PARQUET P.-J. Pour une prévention de l’usage des substancespsychoactives : usage, usage nocif, dépendance. Vanves : CFES,coll. Dossiers techniques, 1998 : 46 p.

[5] ROQUES B. La dangerosité des drogues. Paris : La Documentation française-Odile Jacob, 1999 : 316 p.

[6] THUN M.J., PETO R., LOPEZ A.D. ET AL. Alcohol consumptionand mortality among middle-aged and elderly US adults.New England Journal of Medicine 1997 ;337 (24) : 1075-1714.

[7] HILL C. Alcool et risques de cancer. THS La revue des addictions1999 ; 1 (3) : 46-49.

[8] FÉDÉRATION NATIONALE DES OBSERVATOIRES RÉGIONAUX

DE LA SANTÉ. La santé observée dans les régions de France.Synthèse nationale des tableaux de bord régionaux sur la santé. Paris : Fnors, 1997 : chap. 8 : « L’alcool et ses conséquences sur la santé ».

[9] ASSOCIATION NATIONALE DE PRÉVENTION DE L’ALCOOLISME.Statistiques 1999. Paris : ANPA, 1999 : 11 p.

[10] HUAS D., ALLEMAND H. ET AL. Prévalence du risque et desmaladies liées à l’alcool dans la clientèle adulte du généraliste. LaRevue du praticien-Médecine générale 1993 (203) : 39-44.

[11] DIRECTION GÉNÉRALE DE LA SANTÉ. Le dispositif spécialisé de lutte contre l’alcoolisme en 1998. Informations issues del’exploitation du rapport-type. Paris : ministère de l’Emploiet de la Solidarité, mai 2000 : 17 p.

36( ) RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

[12] ARÈNES J., BAUDIER F. (DIR.) Baromètre santé adultes 95/96.Vanves : CFES, coll. Baromètres, 1997 : 288 p.

[13] Baromètre santé, premiers résultats 2000. Vanves : CFES,septembre 2000.

[14] CFES/CNAMTS/IPSOS OPINION. Les habitudes de consommationd’alcool des Français. Étude quantitative Francemétropolitaine, septembre 1998.

[15] CFES/CNAMTS/BVA. Évaluation de la campagne de communication sur la prévention de la consommation excessive d’alcool. Rapport de synthèse, novembre 1999.

[16] CFES/CNAMTS/DÉMOSCOPIE. Évaluation de la campagne decommunication sur la prévention de la consommation excessived’alcool. Rapport de synthèse, novembre 2000.

[17] ARÈNES J, JANVRIN M.-P., BAUDIER F. (DIR.) Baromètre santéjeunes 97/98. Vanves : CFES, coll. Baromètres, 1998 : 328 p.

[18] COMMISSARIAT GÉNÉRAL DU PLAN, CONSEIL NATIONAL DE

L’ÉVALUATION. La loi relative à la lutte contre le tabagisme etl’alcoolisme. Rapport d’évaluation. Instance présidée par GuyBerger. Paris : La Documentation française, 1999 : 560 p.

[19] MISSION INTERMINISTÉRIELLE DE LUTTE CONTRE LA DROGUE ET

LA TOXICOMANIE. Synthèse du plan gouvernemental de lutte contrela drogue et de prévention des dépendances, 1999-2000-2001.Vanves : CFES/Mildt, coll. Drogues savoir plus,1999 : 34 p.

[20] BAUDIER F., ARÈNES J., GUILBERT P. (DIR.) Baromètre santémédecins généralistes 98/99. Vanves : CFES, coll. Baromètres,1999 : 218 p.

[21] AGENCE NATIONALE D’ACCRÉDITATION ET D’ÉVALUATION

EN SANTÉ ET SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ALCOOLOGIE. Conférence deconsensus : objectifs, indications et modalités du sevrage du patientalcoolodépendant. Texte du consensus et texte desrecommandations. Paris : Anaes, 1999 : 32 p. + 12 p.

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ORGANISMES RESSOURCES

SITES INTERNET

Association nationale de prévention de l’alcoolisme (ANPA) et son réseau régional et départemental20, rue Saint-Fiacre, 75002 Paris

Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) et son réseau régional et départemental66, avenue du Maine, 75014 Paris

Comité français d’éducation pour la santé (CFES) et son réseau régional et départemental2, rue Auguste-Comte, BP 51, 92174 Vanves Cedex

Ligue nationale contre le cancer et ses comités départementaux1, avenue Stephen-Pichon, 75013 Paris

Ministère de l’Emploi et de la Solidarité8, avenue de Ségur, 75007 Paris

Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt)10, place des Cinq-Martyrs du lycée Buffon, 75014 Paris

ANPA (français)http ://www.anpa.asso.fr

Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies(français, anglais)http ://www.ccsa.ca

CFES (français)http ://www.cfes.sante.fr

Cnamts (français, anglais)http ://www.cnamts.fr

Haut Comité de la santé publique (français)http ://www.hcsp.ensp.fr

Mildt (français)http ://www.drogues.gouv.fr

OMS (français, anglais)http ://www.oms.ch

Secrétariat d’État à la Santé (français)http ://www.sante.gouv.fr/alcool

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