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Actions collectives « Bien vieillir » Repères théoriques, méthodologiques et pratiques Sous la direction de Lucette Barthélémy Julie Bodard Julie Feroldi

Les actions collectives de prévention constituent « Bien ...inpes.santepubliquefrance.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1548.pdf · de la Santé, CNSA (Caisse ... Analyse de la situation

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  • Institut national de prvention et dducation pour la sant42, boulevard de la Libration

    93203 Saint-Denis cedex - France

    ISB

    N 9

    78

    -2-9

    161-

    92

    41-

    3 /

    49

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    414

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    ieillir

    Actions collectives Bien vieillir Repres thoriques, mthodologiques et pratiques

    Sous la direction de

    Lucette Barthlmy Julie BodardJulie Feroldi

    Les actions collectives de prvention constituentun axe majeur du Bien vieillir, car elles renforcent les comportements protecteurs de sant. Lapproche globale et

    positive de la sant constitue le fi l conducteur de ce guide daide

    laction prenant en compte lensemble des dterminants

    individuels, sociaux et environnementaux. La dfinition dun

    socle commun de connaissances et de pratiques contribue la

    qualit et la cohrence des actions collectives pour sinscrire

    dans une offre gradue de prvention.

    En premire partie de louvrage, le lecteur trouvera des clairages

    relatifs aux concepts de promotion de la sant appliqus au

    Bien vieillir ainsi qu leffi cacit des actions et aux modles

    logiques dintervention. La deuxime partie runit des repres

    mthodologiques sur le cycle dune action et livre, en six

    modules, des outils pratiques pour organiser, mettre en uvre

    et valuer le processus et les rsultats des actions collectives

    de prvention Bien vieillir . Issu dun partenariat avec les

    rgimes de retraite, ce guide daide laction renforce le transfert

    des connaissances la pratique.

    Ouvrage dit et diffus gratuitement par lInpes ou ses partenaires. Ne peut tre vendu.

  • Actions collectives Bien vieillir : repres thoriques, mthodologiques et pratiques

  • Actions collectives Bien vieillir : repres thoriques, mthodologiques et pratiquesGuide daide laction

    Sous la direction deLucette Barthlmy Julie BodardJulie Feroldi

  • Direction de la collection Thanh Le Luong

    dition Dagmar Soleymani

    Institut national de prvention

    et dducation pour la sant

    42, boulevard de la Libration

    93203 Saint-Denis Cedex France

    LInpes autorise lutilisation et la reproduction des rsultats de

    cet ouvrage sous rserve de la mention des sources.

    Pour nous citer : Barthlmy L., Bodard J., Feroldi J. dir.

    Actions collectives Bien vieillir : repres thoriques, mthodologiqueset pratiques. Guide daide laction. Saint-Denis : Inpes, coll. Sant en action, 2014 : 108 p.

    ISBN 978-2-9161-9241-3

  • Composition du groupe de travail

    Ce guide daide laction, intitul Actions collectives Bien vieillir : repres thoriques, mthodologiques et pratiques , a t ralis dans le cadre de la convention 2011-2014 avec la Cnav, tendue aux autres rgimes de retraite : MSA, RSI, Agirc, Arrco et Ircantec. Il a t co-construit avec un groupe de professionnels inter-rgimes dont les reprsentants sont nomms ci-dessous :

    CNAVJulie Feroldi, Jean-Charles Dehaye, Annick Garcia et Sandrine Breitel (Carsat Alsace-Moselle), Marie-Astrid Bertrand (Carsat Nord-Est), Marie-Ange Lacoste (Carsat Rhne-Alpes) et Christelle Trotta, Bruno Garrigue (Carsat Sud-Est)

    MSAChristelle Dessaints, Penda Sall-NDiay, Sylvie Hubert (MSA Ctes-Normandes), Christian Kulibanov (MSA Ile-de-France)

    RSISandrine Dehay, Frdric Bergounioux

    AGIRC-ARRCOlisabeth Crance

    IRCANTECChristian Durousseau

  • Remerciements

    Ce guide naurait pu voir le jour sans les conseils de nombreux acteurs du Bien vieillir . dfaut de pouvoir tre exhaustifs, les auteurs souhaitent remercier :

    Pour la ralisation du guide : Albert Lautman, Antonin Blanckaert et Julie Feroldi (Cnav), Bruno Lachesnaie et Penda Sall-NDiay (MSA), Isabelle Bitouzet et Frderic Bergounioux (RSI), Anne Saint-Laurent (Agirc, Arrco) ainsi que les membres du groupe de travail.

    Pour la relecture du guide lInpes : Pierre Arwidson, Jocelyne Boudot, Khadoudja Chemlal, Cline Deroche, Emmanuelle Hamel, Nathalie Lydi, Anglique Nugier, Stphanie Pin, Stphanie Rgat, Dagmar Soleymani.

    Pour la participation au pr-test qualitatif du guide : les profes-sionnels des Carsat, de la MSA et du RSI (responsables des services actions collectives, chargs de mission, techniciens) et les promoteurs dateliers d Activit physique .

  • Prface

    Vieillir en bonne sant est un enjeu important de sant publique.

    La France connat une profonde transformation structurelle de

    sa population par classe dge avec un accroissement du nombre

    de personnes ges de 60 ans et plus. Selon Le bilan dmo-

    graphique 2013 [1] de lInsee, au 1er janvier 2014, les personnes

    de 65 ans et plus reprsentaient 18 % de la population, proportion

    comparable la moyenne europenne. Lesprance de vie atteint

    dsormais 78,7 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes.

    Selon les projections, en 2050, 26,2 % de la population aura plus

    de 65 ans et la part des 75 ans et plus atteindra 15,6 %. Cet allon-

    gement de la dure de la vie et cette transition dmographique

    reprsentent un capital pour la socit tout en posant le dfi de

    laccompagnement de ces annes de vie supplmentaires en leur

    assurant la meilleure qualit de vie possible.

    Pour permettre un exercice des droits des personnes ges, la

    socit se doit de changer le regard quelle porte sur lavance

    en ge : Ilfautpasserdunregardquidvisageunregard

    quienvisage (Jean Cocteau). Parler de faon indistincte des

    personnes retraites, ges ou vieillissantes reflte mal lhtro-

    gnit de cette population qui reprsente plusieurs gn-

    rations. Les situations de vie sont extrmement diffrentes

    selon lge des personnes, ltat de sant et les conditions socio-

  • environnementales. Cest pourquoi cette volution des repr-

    sentations tout comme la prservation de lautonomie des

    personnes ges relvent dune approche globale et positive

    de la prvention et de la promotion de la sant. Cette dernire

    sappuie sur des stratgies daction qui mettent en avant les

    facteurs protecteurs de la sant et dveloppent linteraction

    entre les dterminants individuels, sociaux et environnementaux.

    Cest dans cette volont de concevoir des politiques de prvention

    efficaces afin damliorer la qualit de vie des personnes avanant

    en ge que lAssurance retraite a sign, en juillet 2011, une

    convention avec lInpes. Ce partenariat, port par lAssurance

    retraite avec la MSA (Mutualit sociale agricole), le RSI (Rgime

    social des indpendants), lAgirc et lArrco, permet dassocier

    lensemble des acteurs concerns par la politique de prvention

    de la perte dautonomie : ministre des Affaires sociales et

    de la Sant, CNSA (Caisse nationale de solidarit pour lauto-

    nomie), autres rgimes de retraite comme lIrcantec (Institution

    de retraite complmentaire des agents non titulaires de ltat

    et des collectivits publiques), la CRPCEN (Caisse de retraite

    et de prvoyance des clercs et employs de notaires), lANGDM

    (Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs), la

    CNRACL (Caisse nationale de retraite des agents des collectivits

    locales), etc.

    Renforcer linformation et la sensibilisation des retraits et de

    leur entourage sur le vieillissement en sant et promouvoir une

    culture commune du Bien vieillir sont des axes essentiels de

    ce partenariat entre les rgimes de retraite et lInpes. Ces actions

    facilitent lharmonisation des pratiques professionnelles dans le

    champ des actions collectives.

    Aujourdhui, les institutions impliques dans ce projet sont fires

    de prsenter ce guide ralis dans une dmarche co-construite.

    Lambition des auteurs est ainsi de proposer un ouvrage constitu

    de rfrences et de repres pratiques dont les professionnels

    et les organismes concerns pourront sinspirer pour la mise en

    uvre dactions collectives Bien vieillir . Le partage, au niveau

    des territoires, dun socle commun de mthodes et doutils daide

    laction permettra de garantir la qualit des offres de prvention

    collectives.

    La directrice gnrale de lInstitut

    national de prvention

    et dducation pour la sant

    Thanh Le Luong

  • l Prface 11 l Introduction

    15 l Cadres de rfrence Bien vieillir : repres thoriques

    15 l Spcificits de la promotion de la sant 16 l Prvention globale 18 l Interactions entre dterminants 20 l Stratgies et milieux dintervention 23 l Catgorisation des rsultats

    26 l Efficacit des interventions Bien vieillir 26 l Axes et modes dintervention 28 l Intrt du collectif 28 l Thories du changement de comportement

    29 l Prsentation des modles logiques 29 l Dfinitions, fonctions et utilisations

    33 l Actions collectives Bien vieillir : repres mthodologiques et pratiques

    34 l Cycle dune action 36 l Dmarche qualit en promotion de la sant 38 l Dmarche dvaluation du processus et des

    rsultats dune action

    Sommaire

  • 43 l Modules daide laction 44 l Module 1 : Analyse de la situation 49 l Module 2 : Formalisation des objectifs 52 l Module 3 : Planification 56 l Module 4 : Mise en uvre 59 l Module 5 : valuation du processus et des rsultats 84 l Module 6 : Diffusion des rsultats et communication

    89 l Conclusion

    91 l Annexes

    93 l Glossaire 97 l Bibliographie 100 l Ressources pour la pratique 104 l Liste des tableaux, figures et outils 106 l Liste des sigles et abrviations

  • 11

    Introduction

    TelquedfinidansleplannationalBienvieillir2007-2009[2],

    sinspirantlui-mmedesrecommandationsissuesdugroupede

    travaileuropenHealthyAgeing1,unvieillissementenbonne

    santpassepar ladoptiondecomportements favorableset

    protecteurspourlasantphysique,mentale,socialeetenviron-

    nementale,permettantainsiauxpersonnesavanantengedtre

    activessocialement,sansdiscrimination,etdejouir,entoute

    indpendance,dunebonnequalitdevie.Denombreusesmesures

    et actions, individuelles et collectives, ont t dveloppes

    etontfaitpreuvedeleurefficacitenprventionetpromotion

    delasant.

    Cetouvragesintressespcifiquementauxactionscollectives

    Bienvieilliravecpourfinalitdepromouvoiruneculture

    communeetdharmoniserlespratiquesprofessionnelleschez

    lesdiffrentsacteursduchampdesactionscollectives.

    Actuellement,lesprincipalesactionscollectivessurleBien

    vieillir,organisesparlespartenairesdelaconvention(Cnav,MSA,

    RSI,AgircetArrco),surlensembleduterritoire,sontdesforums,

    desconfrencesetdesateliersdeprventionetdepromotion

    delasant.Cesactionsprsententdesobjectifsspcifiques.

    1. Healthy Ageing, Health Evidence Network (HEN). What are the main risk factors for disa-bility in old age and how can disability be prevented? Copenhague : WHO-Europe, 2003 : 17 p.

  • 12

    LesforumsousalonsSeniorsontpourobjectifdediffuser,

    ponctuellement,desinformationssurleBienvieillirainsi

    quesurlesoffresdeprventiondesrgimesderetraiteetdes

    partenaireslocaux.Lesconfrencesetlesatelierscollectifsde

    prventionetdepromotiondelasanttraitentdelaglobalitdu

    Bienvieillirouabordentdesthmatiquesspcifiquestelles

    quelactivitphysiqueetlaprventiondeschutes,lalimentation

    etlammoire.Certainssontconsacrsdessujetsplusinno-

    vantscommelascuritroutire,lavieaffective,lestimede

    soi,lesommeil,lagestiondustress,lesaidesauxaidants,lam-

    nagementdulogement,etc.Silesconfrencesconstituentdes

    rendez-vousuniques, lesatelierssontconussousformede

    cycle.Leseffetsattendusdecesactionscollectivessontdiff-

    rentsetcomplmentaires.Lesforumsinformentlesparticipants

    surloffredisponiblesurleterritoire,lesconfrencesconsolident

    unsocledeconnaissancesetlesatelierscontribuentrenforcer

    lescomportementsprotecteursdesant.Lensembledeces

    actionscollectivesdeprventionetdepromotiondelasant

    favoriselaparticipationetleliensocial.

    Partantdecetexistant,louvrage,co-construitavecdesprofes-

    sionnelsdesrgimesderetraiteeninter-rgimes,apourobjectif

    dtreundocumentcommundaidelactionpourlensembledes

    acteursduchampduBienvieillirauniveaunational,rgional

    etlocal.Ceguidemetdispositiondesrepresthoriquesainsi

    quemthodologiquesetpratiquespour lamiseenuvreet

    lvaluationduprocessusetdesrsultatsdesactionscollectives

    Bienvieillir.

    Lepremierchapitrecombinedesconnaissancessurlesprincipes

    delapromotiondelasantappliqusauBienvieillir,sur

    lefficacitdesactions,ainsiquesurleslogiquesdintervention

    desactionsdeprvention.Lesecondchapitrefournitdesrepres

    mthodologiquessurlecycleduneactionetprsente,ensix

    modules,desreprespratiquespourorganiser,mettreenuvre

    etvaluerdesactionscollectivesdeprventionBienvieillir.

    Des dfinitions en mthodologie de projet, en prvention

    etpromotiondelasantsontruniesdansunglossaireenfin

    douvrage.

    Partantdunemthodologiedeprojetgnrique,lesauteurspro-

    posentuneapplicationauchamppopulationnelduBienvieillir.

    Selonlesbesoinsdesprofessionnels, lesutilisationspeuvent

    tremultiples:oprationnaliserlesthorieset lesconcepts,

    questionneretrenforcer lespratiquesexistantes,construire

    Actions collectives Bien vieillir

  • denouvellesactionscollectivesdeprvention.Ceguideest

    destinauxdcideurs,responsablesdeserviceprventionet

    chargsdedveloppementdesactionscollectivesainsiqutous

    lesintervenantsimpliqusdansledomainedelavanceenge.

    Une dition en ligne est disponible sur www.inpes.sante.fr/

    bienvieillir-outils/;desoutilsdaidelaction,signalsparce

    pictogramme ,peuventtretlchargs.

    13Introduction

  • 15

    Cadres de rfrence Bien vieillir : repres thoriques

    Ce chapitre a pour objectif de prsenter les modles sous-jacents la thmatique du Bien vieillir et dexpliciter ce qui fonde les enjeux capitaux pour toute intervention dans le champ de la promotion de la sant. Lintrt de ces modles thoriques soutenant laction est de rendre possible le passage de limplicite lexplicite, didentifier dans quel but et sur quelles bases les interventions sont construites. Identifier les diffrents modles luvre dans les interventions, cest tre capable de donner du sens aux rsultats et ainsi den tirer des lments concrets pour llaboration et la conduite des actions.

    SPCIFICITS DE LA PROMOTION DE LA SANT

    Le concept de promotion de la sant sest peu peu dvelopp depuis les annes quatre-vingt travers lvolution de chartes et dclarations successives. Au texte fondateur appel charte dOttawa ont succd les recommandations dAdlade (1988), les dclarations de Sundsvall (1991), de Jakarta (1997) et de Bangkok (2005).

    la fin de ce chapitre, les professionnels des rgimes de retraite et leurs par-

    tenaires seront en mesure de :

    dfinir un socle commun de connaissances sur le Bien vieillir ;

    intgrer des stratgies efficaces dans les pratiques professionnelles ;

    expliquer la logique dintervention des actions collectives Bien vieillir .

  • 16 Actions collectives Bien vieillir

    De manire gnrale, les dfinitions de la promotion de la sant tendent toutes considrer la sant comme un droit fondamental de ltre humain. Pour prendre en compte le caractre inacceptable des ingalits de sant, les stratgies dintervention doivent mobiliser tous les aspects de la vie politique, sociale et conomique, ainsi que tous les citoyens, pour lamlioration de la sant [encadr 1].

    ENCADR 1Dfinition de la sant

    La sant, cest la mesure dans laquelle

    un groupe ou un individu peut, dune part,

    raliser ses ambitions et satisfaire ses

    besoins et, dautre part, voluer avec le

    milieu ou sadapter celui-ci. La sant est

    donc perue comme une ressource de la vie

    quotidienne, et non comme le but de la vie ; il

    sagit dun concept positif mettant en valeur

    les ressources sociales et individuelles, ainsi

    que les capacits physiques... [3]

    Prvention globale

    Selon la dfinition de 1946, la prvention vise anticiper un dommage et faire le ncessaire dans le but de lviter . Cette prvention dite de protection contre des agents ou des risques identifis se distingue habituellement, selon lOMS, en trois niveaux : primaire, secondaire et tertiaire [4].

    La prvention primaire couvre des actes visant diminuer lincidence dune maladie dans une population et par consquent rduire les risques dapparition de nouveaux cas avec la prise en compte des conduites indivi-duelles risque.

    La prvention secondaire a pour objectif la diminution de la prvalence dune maladie dans une population par des actes destins agir au tout dbut de lapparition du trouble ou de la pathologie afin de sopposer son volution ou encore pour faire disparatre les facteurs de risque.

    La prvention tertiaire vise la diminution de la prvalence aprs diagnostic des incapacits chroniques ou des rcidives dans une population et la rduction des complications, invalidits ou rechutes conscutives la maladie.

    Parce que la promotion de la sant se situe dans une approche popula-tionnelle avec une prise en compte des dterminants individuels et socio- environnementaux, un autre modle est propos dans les annes 1980, croisant les populations et les risques. Celui-ci retient les catgories de prvention universelle, spcifique et cible [5] :

    La prvention universelle est destine lensemble de la population, quel que soit son tat de sant (personnes ges de 55 ans et plus dont les personnes retraites).

  • 17Repres thoriques

    La prvention slective sexerce en direction de sous-groupes de la popu-lation en fonction de critres socio-environnementaux (personnes ges migrantes, personnes ges en foyer, personnes ges veuves, personnes ges bnficiaires de minima sociaux, etc.).

    La prvention cible est fonction de lexistence de facteurs de risque spcifiques (risques de chute, de dnutrition, de dpression, sortie dhospi- talisation, dpendance, etc.).

    La dfinition de la prvention globale et universelle est celle retenue pour le Bien vieillir . En effet, adopter une perspective globale de lavance en ge, cest reconnatre que les personnes ges constituent un groupe htrogne. Les interventions en promotion de la sant, qui crent des milieux favorables, permettent aux personnes de prendre en main leur sant et de lamliorer.

    Le cadre dorientation publi par lOMS [6] en 2002 a aliment la rflexion du groupe de travail europen Healthy Ageing. Ce dernier valorise cinq prin-cipes [encadr 2] mettre en uvre dans les programmes du vieillissement en bonne sant :

    les personnes ges sont une ressource pour la socit ; tout ge, les interventions de prvention sont efficaces ; il est fondamental de prendre en compte les ingalits sociales de sant ; lautonomie et le libre choix sont les finalits des actions ; la population des personnes ges comporte de nombreuses spcificits.

    ENCADR 2Principes fondamentaux du vieillissement en bonne sant

    Les personnes ges reprsentent une

    valeur intrinsque pour la socit

    De nombreuses personnes ges ont une

    vie extrmement riche et constituent une

    ressource pour la socit. Elles participent

    la vie sociale, travaillent contre rtribution

    ou bnvolement en tant que volontaires

    dans des organisations ou des associations,

    prennent soin de membres de leur famille et

    damis. La discrimination pour cause dge

    est interdite dans certaines lgislations

    de lUnion europenne, mais la mise en

    application et lducation dans ce domaine

    sont ncessaires.

    Il nest jamais trop tard pour promouvoir

    la sant

    Il existe des preuves qui montrent que

    les interventions de promotion en faveur

    de la sant peuvent prolonger la vie des

    personnes et amliorer leur qualit de vie. La

    promotion de la sant et la prvention sont

    possibles mme chez les personnes dun ge

    trs avanc. Or de nombreux programmes

    de prvention ainsi que des interventions

    de promotion de la sant excluent les

    personnes ges.

    >>>

  • 18 Actions collectives Bien vieillir

    Interactions entre dterminants

    La promotion de la sant repose sur le postulat suivant : un meilleur contrle, par les populations, des facteurs influenant leur sant entranera des choix pertinents relatifs aux moyens acceptables et ncessaires pour lamliorer. Ainsi, les actions qui rsultent de cette dmarche peuvent tre de nature variable : information, amnagement de lenvironnement, dmarche auprs de responsables institutionnels ou politiques, ducation pour la sant, etc. Cette approche globale en promotion de la sant [figure 1] considre ainsi que la sant est le rsultat dynamique des interactions entre les individus et leur environnement.

    La promotion de la sant a pour but de rduire les carts actuels caractrisant ltat de sant et doffrir tous les individus les mmes ressources et les mmes possibilits pour raliser pleinement leur potentiel de sant. Celles-ci doivent toucher lensemble de la population tout en atteignant prioritairement les plus vulnrables.

    La perspective du vieillissement comme adaptation lenvironnement sappuie sur lide que cette priode de vie est profondment influence par lenvironnement physique et social. Ainsi, les pertes subies avec lavance en ge, en termes, par exemple, dacuit visuelle et auditive, de mobilit ou de cognition, rendent les personnes particulirement vulnrables aux contraintes de lenvironnement.

    quit en ce qui concerne la sant

    Sattaquer aux ingalits devant la

    sant et amliorer les dterminants

    socio-conomiques sous-jacents pour les

    personnes ges devraient tre au cur de

    toute stratgie en faveur du vieillissement

    en bonne sant et de toute activit de

    promotion de la sant. Lquit en ce qui

    concerne la sant des personnes ges

    implique explicitement la non-discrimination

    des personnes ges.

    Autonomie et autodtermination

    Lautonomie et le libre choix sont essentiels

    pour la dignit et lintgrit des personnes

    tout au long de la vie. Tous les tres humains

    doivent avoir la possibilit dtre acteurs

    de leur dveloppement personnel et avoir

    le droit de prendre les dcisions qui les

    concernent.

    Htrognit

    Lhtrognit parmi les personnes

    ges doit tre prise en considration. Elle

    comprend des diffrences de sexe, de culture

    et dappartenance ethnique, dorientation

    sexuelle, ainsi que des diffrences dtat

    de sant, dinvalidit et de statut socio-

    conomique. Les carts entre les gnrations

    chez les personnes ges doivent galement

    tre pris en considration. Il y a plusieurs

    gnrations entre des personnes ges de

    50 ans et celles ges de 100 ans et plus.

    Source : Texte extrait du rapport Vieillir en bonne sant. Un challenge pour lEurope. stersund : Swedish National Institute of Public Health, 2007 : 37 p.

  • 19Repres thoriques

    Rs

    eaux

    sociau

    x et communautaires

    Con

    ditio

    ns so

    cio-c

    onomiques

    , culturelles et environnementales

    Fact

    eurs

    lis

    au style de vie person

    nel

    Agriculture et production de nourriture

    ducation

    Services de sant

    Logement

    Eau et installations

    sanitaires

    Milieu de travail Chmage

    Condition de vie et de travail

    Facteurs lis au sexe, lge et la constitution

    FIGURE 1

    Les dterminants de sant

    Source : Whitehead et Dahlgren, 1991 [7].

    Inspirs par le modle cologique du vieillissement, Glass et Balfour prsentent un modle mettant largement en avant la notion dinteraction entre la personne et son environnement [figure 2].

    FIGURE 2

    Caractristiques de lenvironnement

    Ajustement entre la personne et son environnement

    Types de rponses comportementales (adaptatives ou non)

    Rsultats

    - Conditions socio- conomiques

    - Intgration sociale

    - Caractristiques physiques de lenvironnement

    - Services et ressources

    Soutiens environnementaux

    - Flexibilit- Adaptabilit- Disponibilit des ressources- Occasions de croissance personnelle- Soutien social

    Comptences personnellesSant et fonctionnement

    Activit physique

    Facteurs amplifiants

    Dpression, troubles cognitifs, maladies chroniques

    Engagement social

    Gestion du stress

    Utilisation des services de sant

    Pressions environnementales

    - Obstacles physiques- Inaccessibilit - Inadquation des ressources - Stress social

    vs inactivit

    vs isolement

    vs non-gestion du stress

    vs besoins de sant non satisfaits

    Source : Glass et Balfour [traduction libre], 2003 [8].

    Modle de lajustement de la personne ge son environnement

  • 20 Actions collectives Bien vieillir

    Ce modle, visualisant les interactions entre la personne ge et son environ-nement, permet doprationnaliser les actions de prvention. Dans les l-ments dajustement positifs, diffrents types de soutien sont mentionns : la flexibilit, ladaptabilit, la disponibilit des ressources, les occasions de croissance personnelle (valorisation, estime, image et confiance de soi, habi-lits dans les relations) et le soutien social. Ces lments positifs constituent des leviers et des objectifs pour les actions de prvention. Dans les lments dajustement ngatifs, les pressions telles que les obstacles physiques, linac-cessibilit, linadquation des ressources et le stress social entravent le vieillissement en bonne sant et sans incapacit. Ces pressions ngatives reprsentent autant de difficults prendre en compte dans la construction des offres de prvention.

    Stratgies et milieux dintervention

    Au cours des quelque vingt-cinq dernires annes, la recherche sur les dterminants de la sant des populations et sur les moyens de les influencer a connu un essor considrable travers lmergence des mouvements de promotion de la sant des populations. Dans la dfinition de la sant de la charte dOttawa [encadr 1] sont prcises cinq stratgies dintervention :

    un axe politique qui invite les responsables, dans quelque secteur que ce soit, prendre conscience des consquences de leurs dcisions sur la sant de la population et en tenir compte dans une perspective volontariste de sant ;

    un axe environnemental qui incite chacun prserver les ressources naturelles et crer des conditions de vie et de travail, sociales et matrielles, favorables la sant ;

    un axe communautaire qui met en vidence la ncessit dassocier les communauts la dfinition des priorits de sant publique et la prise de dcisions concernant leur sant ;

    un axe ducatif qui vise confrer aux individus les aptitudes indis-pensables leur implication active dans la prise en charge de leur sant et celle de leur collectivit ;

    un axe organisationnel de rorientation des services de sant afin quils servent mieux les intrts de la sant publique, respectent la dimension culturelle et sociale des personnes, et prennent en compte les attentes des personnes et des groupes en matire de sant.

    Lapproche cologique [9] a t qualifie de dimension-cl dans ce nouveau mouvement. Elle runit diffrentes stratgies pour agir la fois sur les dter-minants individuels de la sant, telles les habitudes de vie, les connaissances et les attitudes, et sur les dterminants environnementaux, comme les rseaux sociaux, les politiques publiques et les caractristiques des organisations professionnelles et des quartiers. Lapproche cologique claire les inter-actions complexes entre les personnes, les groupes et leur environnement

  • 21Repres thoriques

    physique et social. Elle offre un ventail dactions complmentaires dans un continuum allant dinterventions dispenses au plus prs des personnes jusquaux niveaux rgional et national, voire supranational.

    La reprsentation graphique du modle cologique [figure 3] permet de comprendre larticulation des stratgies daction en intersectorialit, du niveau local au niveau international. Ce modle illustre les diffrentes stratgies de promotion, avec comme indicateur de qualit des interventions sur plusieurs cibles avec une diversit de stratgies dintervention, dans une varit de milieux. Il est utilis par des gestionnaires et des intervenants pour la recherche doutils de rflexion et danalyse de la dimension cologique de programmes Bien vieillir .

    Sur la base de lvaluation du plan Bien vieillir 2007-2009, des offres des rgimes de retraite, des actions recenses lors des Journes de la prvention de lInpes, une photographie globale des interventions Bien vieillir par stratgie et par milieu est prsente ci-aprs [figure 4].

    FIGURE 3

    SUPRANATIONAL

    Programme

    interpersonnel

    client

    SOCIT

    Programme

    COMMUNAUT

    Programme

    ORGANISATION

    Programme

    organisationcommunaut

    politique

    interpersonnel

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    client

    organisationcommunaut

    politique

    interpersonnelclient organisation

    Modle de lapproche cologique dans les programmes de promotion et de prvention de la sant

    Source : Richard et al., 1996 [10].

  • 22 Actions collectives Bien vieillir

    FIGURE 4

    Individu OrganisationEnvironnement interpersonnel PolitiqueCommunaut

    Individu

    Individu

    Individu

    Organisation

    Politique

    Organisation

    Organisation

    Communaut

    Organisation

    Environnementinterpersonnel

    Politique

    Environnementinterpersonnel

    CONTEXTE SUPRANATIONAL

    SOCIT

    COMMUNAUT

    ORGANISATION

    Healthy Ageing Rfrentiel de bonnes pratiques/prvention des chutes Guide daide laction en prvention et promotion de la sant des ans

    Sites ressources : Inpes, CNSA, HAS Formation Bien vieillir des professionnels rgimes de retraite Formation aides domicile (Inpes) Formations des animateurs datelier (CCMSA) Diffusion des supports Inpes professions sant et sociales

    Publi-rdactionnels presse senior (Inpes)

    Forums Confrences Ateliers Prestations individuelles des rgimes de retraite Bilans de sant seniors

    Plan rgional de sant et contrats locaux Commission de coordination des politiques publiques Politique de la ville et atelier sant ville Plans damnagement de lenvironnement et scurit des ans

    Loi HPST 2009 Groupes de travail interministriels pour la prparation de la loi Autonomie Politiques nationales action sociale des rgimes de retraite Plan de sant : PNNS, PNA, plan sport sant, plan cancer

    Plateforme de rpit

    Guide des aidants (Cnav) Guide nutrition pour les proches aidants (Inpes)

    Initiatives environnementales : Villes amies des ans, Villes sant OMS, Villes actives PNNS Gamme de services proximit du domicile Logements intermdiaires et cohabitation intergnrationnelle

    Guide nutrition (Inpes) Brochure Accidents de la vie courante (Inpes) Brochure Vieillir et alors ? (Inpes)

    Partenariat Clic-CCAS-Centres sociaux Rseaux dacteurs de proximit

    Groupements inter-rgimes pour les offres collectives de prvention

    Pour plus d'information sur les ouvrages cits, reportez-vous la page 100 Ressources pour la pratique .

    Modle cologique illustr avec des actions Bien vieillir en France

  • 23Repres thoriques

    De lanalyse de cette photographie, il est noter que :

    toutes les stratgies sont mobilises : en direction des retraits, des aidants proches, des organisations professionnelles, des environnements des communauts et des politiques ;

    tous les milieux sont concerns par les interventions : du territoire de proximit, de la communaut gographique, du national linternational.

    Les actions collectives Bien vieillir doivent sinscrire en complmentarit des diffrentes stratgies dintervention, tant locales que rgionales et nationales. Une analyse du contexte dimplantation des actions collectives est prcise au [module 1, p. 44].

    Catgorisation des rsultats

    La sant nest pas dtermine par une dynamique de causalit linaire directe. Partant de ce constat, loutil de catgorisation des rsultats sappuie sur une approche holistique et positive de la sant, positionnant les dterminants aux niveaux individuel, social et environnemental. Loutil de catgorisation des rsultats vise permettre lanticipation et lvaluation systmatique des rsultats selon quatre niveaux dintervention possibles : infrastructures et prestations ; lgislations, administrations, organisations et rseaux institu-tionnels ; groupes et communauts ; personnes. Organis en quatre colonnes [figure 5], loutil permet de mesurer limpact des activits de promotion de la sant (colonne A) sur les facteurs qui influencent les dterminants de la sant (colonne B), puis sur les dterminants de la sant (colonne C) pour, en final, valuer les bnfices pour la sant de la population (colonne D) [11].

    Les activits de promotion de la sant de la colonne A constituent le point de dpart de la planification. Ces activits peuvent tre des offres de promotion de la sant existantes ou nouvelles, des collaborations entre organisations, des actions de mobilisation sociale ou encore des actions de dveloppement de comptences personnelles.En colonne B, les effets directs de ces quatre niveaux dactivits de promotion de la sant peuvent tre mesurs par latteinte des critres de succs relatifs une offre de promotion de la sant, par lintgration de stratgies de promotion de la sant dans les institutions, par la cration dun potentiel social et dun engagement favorables la sant, ou encore, par le renforcement de comptences individuelles la sant.Dans une tape subsquente, les dterminants de la sant, prsents en colonne C, seront modifis suite aux effets obtenus au niveau de la colonne B. Ces effets peuvent par consquent se traduire par des changements favorables la sant sur les environnements physiques, sociaux, ainsi que sur les res-sources et comportements individuels.Un aperu gnral de cet outil est prsent en [figure 5] et appliqu pour les actions collectives [figure 6].

  • 24 Actions collectives Bien vieillir F

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  • 25Repres thoriques

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  • 26 Actions collectives Bien vieillir

    EFFICACIT DES INTERVENTIONS BIEN VIEILLIR

    Cette partie a pour objectif de dresser un tat des connaissances sur les interventions et les stratgies efficaces pour prvenir la perte dautonomie et/ou promouvoir le Bien vieillir . Il est important de situer les stratgies dactions collectives de prvention au regard de donnes gnrales issues de la littrature internationale.

    Axes et modes dintervention

    Dans le champ du Bien vieillir , les programmes de promotion de la sant identifis comme les plus efficaces sont principalement ceux qui visent motiver les personnes retraites participer socialement pour favoriser les changements de comportement, amliorer les modes de vie et prserver la capacit de dcision.

    En sus des thmes rcurrents tels que la lutte contre les ingalits sociales de sant, la prise en compte des critres socio-conomiques, les questions de genre et les spcificits lies lge, des thmes prioritaires pour laction sont objectivs dans la littrature [12-14] :

    promouvoir lactivit physique : augmenter le niveau dactivit physique jusqu atteindre les 30 minutes recommandes par jour et de prfrence tous les jours ;

    promouvoir une alimentation saine et quilibre : en mettant laccent sur la consommation de crales et fculents, de lgumes et fruits, de pro-duits laitiers, de viandes, poissons et ufs, sur une consommation limite de graisses satures et sur la consommation deau ;

    prvenir les troubles de la sant mentale : lutter contre la dpression, lisolement, le sentiment de solitude, renforcer les comptences psycho- sociales2 ;

    prvenir les traumatismes : agir sur les chutes, le suicide, la maltraitance (les trois causes importantes de traumatisme chez les personnes ges de plus de 65 ans) ;

    prvenir les consommations dalcool et de tabac : prconiser larrt du tabac, la rduction de la consommation dalcool ;

    renforcer les fonctions cognitives : stimuler la mmoire court, moyen et long termes ;

    favoriser le bon usage des mdicaments : renforcer la coordination entre prescripteurs et le transfert dinformation entre patients et prescripteurs ;

    2. Les comptences psychosociales sont autant daptitudes qui permettent aux individus dvoluer avec leur envi-ronnement et de ragir de manire positive, en sadaptant socialement et motionnellement, aux exigences du quoti-dien. Elles favorisent galement llaboration de stratgies cognitives pour faire face des situations problmatiques de la vie courante, qui ncessitent notamment de prendre des dcisions avec responsabilit. Dfinition de lInpes daprs [15], p. 1, traduction libre.

  • 27Repres thoriques

    favoriser laccs aux services de sant et soins prventifs : donner des soins prventifs tels que les vaccinations, renforcer les visites mdicales rgulires domicile ou en centre de sant ;

    renforcer le capital social : encourager la participation sociale, offrir des actions ducatives et sociales ;

    adapter lenvironnement : amliorer laccs des environnements sans danger et stimulants, dvelopper et favoriser laccs aux nouvelles technologies.

    Ces thmes de prvention et de promotion de la sant, identifis comme les plus importants pour bien vieillir3, interagissent les uns avec les autres. Plusieurs tudes ont dmontr que ladoption des diffrents facteurs phy-siques, psychologiques, cognitifs et sociaux, protecteurs pour la sant, contri-buent diminuer la mortalit [12].

    La mise en action de ces grands axes de prvention et de promotion de la sant, dans un systme complexe, peut se faire par diffrentes stratgies valides [13] telles que linformation et la communication, lducation la sant, lvaluation des besoins individuels, lvaluation des risques environne-mentaux (du domicile et du quartier), les dmarches communautaires, etc. Celles-ci peuvent tre ralises lors de sances collectives, ou en individuel via des visites domicile, du suivi tlphonique par exemple, ou en combinant de lindividuel et du collectif. Diverses activits peuvent tre ralises au sein dun mme programme (stratgies multimodales) ou bien de manire ind-pendante (stratgies unimodales) : sances collectives thmatiques, groupes de discussion, groupes de marche, etc.

    Ces modes dintervention, quils soient unimodaux ou multimodaux, peuvent avoir lieu au domicile des personnes, en milieux ouverts la communaut (gymnases, centres de quartier, centres sociaux, bibliothques, etc.) ou en centres de soins.

    En ce qui concerne le rythme des actions, les donnes de la littrature mettent en avant lefficacit des actions qui se droulent sur du moyen terme (six mois/un an), avec des sances rgulires hebdomadaires. Certaines actions, ncessitant des prises en charge particulires, peuvent se drouler sur du long terme (plus dun an), comme par exemple des visites de contrle et de surveillance domicile, tandis que dautres, rpondant un besoin immdiat et ponctuel, peuvent se faire sur du court terme (une fois quelques jours ou semaines), les campagnes de vaccination, par exemple.

    Quelles soient individuelles ou collectives, uniques ou plurielles, court, moyen ou long terme, lefficacit, certes reconnue, de ces diffrentes stratgies et modalits dintervention, dpend en premier lieu des objectifs

    3. Des sites de rfrences thmatiques, franais, sont lists la fin du guide dans les Ressources pour la pratique .

  • 28 Actions collectives Bien vieillir

    et rsultats attendus dfinis en amont de toute mise en uvre daction. Reportez-vous au [module 2, p. 49], pour des repres pratiques sur la forma- lisation et la rdaction des objectifs.

    videmment, les spcificits dimplantation dues aux divers contextes politiques, conomiques, dmographiques, etc. sont prendre en compte pour toute adaptation dintervention. Un grand nombre dinterventions efficaces sont publies dans des revues anglophones. Les tudes et les inter-ventions franaises sont peu nombreuses ; ceci ne signifie pas quil nexiste pas dinterventions prventives efficaces en France, mais plutt que peu de donnes values sont publies sur ces actions franaises. Comme cela est prcis dans le [module 6, p. 84], la valorisation des actions est par cons-quent essentielle.

    Intrt du collectif

    Au regard des diffrents modes dintervention efficaces prsents ci-dessus, les actions collectives prennent leur sens dans le champ de la prvention et de la promotion de la sant, notamment en matire dacquisition de comp- tences psychosociales et de renforcement des comportements protecteurs. Les actions collectives sont intressantes pour plusieurs raisons [16]. Tout dabord, elles offrent aux personnes la possibilit de confronter leurs propres proccupations et problmatiques face un groupe rfrent, sextrayant ainsi de difficults individuelles et ddramatisant certaines situations personnelles. Le collectif est aussi un moyen de travailler sur des reprsentations parta-ges, qui enrichissent certaines croyances individuelles et contribuent faire voluer des comportements favorables pour la sant. Il permet galement didentifier des personnes ressources, que celles-ci se situent au niveau des intervenants (professionnels ou bnvoles) ou au niveau dautres participants. Enfin, participer une action collective est un moyen de lutter contre la soli-tude, de vivre un temps douverture de soi et douverture aux autres.

    Thories du changement de comportement

    Dans le champ de la sant, et notamment en prvention et promotion de la sant, un des dfis des professionnels est de comprendre comment les individus adoptent et maintiennent des comportements de sant qui conduisent une meilleure qualit de vie. Plusieurs thories analysent les changements de comportements des personnes pour construire des interventions. Des modles psychosociaux aux modles sociocognitifs, tous placent la personne comme acteur de sant, toutefois les facteurs influenant les comportements peuvent varier [17].

    Dans ce guide, le choix est fait de sappuyer sur la thorie du comportement planifi (TCP, Azjen, 1991). Celle-ci suppose que le comportement peut tre prdit par lintention dagir, rsultant de la prvision de possibles bnfices.

  • 29Repres thoriques

    Autrement dit, le comportement favorable que les professionnels souhaitent voir adopter par les personnes qui bnficient de laction peut tre valu, en partie, grce lintention dagir. Cette intention dagir pourra elle-mme tre dtermine par des attitudes ou des perceptions, des croyances lies au comportement, par des normes sociales auxquelles lindividu est confront (importance accorde au groupe de rfrence, norme morale personnelle, norme subjective, croyances normatives, norme descriptive) et par le contrle peru (perception du contrle comportemental, croyances de contrle, efficacit personnelle, facteurs facilitant laction) [18, 19].

    Des indicateurs dvaluation tels que les attitudes, les pratiques, les habitudes de vie, les intentions sont proposs dans le [module 5, p. 59], comme des repres pratiques pour valuer limpact des actions collectives Bien vieillir .

    PRSENTATION DES MODLES LOGIQUES

    Dfinitions, fonctions et utilisations

    Pour implanter des actions en prvention et promotion de la sant perti-nentes et cohrentes avec des objectifs fixs, il est important de rflchir, en amont, la logique de lintervention. Pour ce faire, un modle dintervention, appel modle logique, expliquant comment une action, un programme est susceptible datteindre des rsultats, peut tre utile pour :

    concevoir laction : explicitation des choix de stratgie et clarification des objectifs ;

    suivre laction : reprage des contraintes et des leviers pour un bon droulement ;

    valuer laction : identification des rsultats obtenus.

    Trois modles peuvent, ainsi, tre raliss, chacun ayant son propre intrt [figure 7] :

    Le modle causal explicite toutes les causes du problme de sant sur lequel lintervention pourrait agir. Il prend en compte tous les dterminants et les facteurs influenant lintervention.

    Le modle logique thorique de laction dveloppe, sur un mode visuel, la thorie de lintervention pour agir sur une ou plusieurs causes. Ce modle dcrit les diffrentes actions pour atteindre un rsultat (change-ment dtat de sant, changement de comportement, etc.) sur la base de ce qui est reconnu comme efficace. Ce modle identifie les rsultats attendus en lien avec les activits, les liens de causalit entre activits et rsultats, les interactions entre les activits et leurs rsultats, et les facteurs susceptibles dinfluencer ces rsultats.

    Le modle logique oprationnel de laction dcrit ses diffrentes compo-santes : activits, stratgies, groupes cibles, ressources.

  • 30 Actions collectives Bien vieillir

    FIGURE 7

    Modle causal

    On veut rgler un problme

    En agissant sur une ou plusieurs causes et en en ignorant dautres

    En agissant sur les dterminants des causes

    En produisant des services

    En ralisant des activits

    En utilisant des ressources

    Modle logique thorique

    Modle logique oprationnel

    Objectif ultime

    Objectif dintervention

    Objectifs de production(proximaux, intermdiaires)

    Processus

    Structure

    Logique dintervention : embotement des modles causal, thorique et oprationnel

    Source : Brouselle, 2011 [20].

    Prsentes sous diffrentes formes (diagramme, schma, tableau, ensemble de botes, chane de rsultats), plusieurs tapes sont ncessaires pour laborer un modle logique gnrique :

    dfinir et documenter le problme ; identifier les situations de changement recherches ; prciser les effets attendus court, moyen et long terme ; mettre jour les hypothses explicatives des changements ; identifier les actions mettre en uvre pour obtenir le rsultat final

    souhait ; valider avec les partenaires.

    Une adaptation de ces modles causal, oprationnel et thorique est propose ci-aprs [figure 8]. Les forums, confrences et ateliers sont intgrs dans le modle logique dintervention.

  • 31Repres thoriques

    FIGURE 8

    Modle causal

    On veut agir sur le Bien vieillir

    En agissant sur plusieurs causes de la santphysique, mentale, sociale et environnementale

    En agissant sur les dterminants : Activit physique Alimentation Prvention des accidents, traumatismes Activation cognitive Repres de consommation de substances : tabac, alcool, mdicaments Participation sociale Scurit du logement Accessibilit du quartier

    En appliquant des stratgies : Politiques et organisationnelles Actions de communication de masse sur le Bien vieillir Actions individuelles de prvention Actions collectives de prvention

    En utilisant des ressources : Professionnels des rgimes de retraite en charge des actions collectives Partenaires

    En ralisant des actions : Forums Confrences Ateliers

    Modle logique thorique

    Modle logique oprationnel

    Objectif gnral : Amliorer et/ou renforcer la qualit de vie des personnes retraites, vivant domicile

    Objectifs spcifiques : Faire connatre loffre de prvention, les ressources sur un territoire prioritaire donn Augmenter les connaissances pour renforcer les comportements favorables Faire adopter les comportements protecteurs pour la sant

    Objectifs oprationnels : Organiser X forums seniors par an sur un territoire prioritaire donn Organiser X confrences thmatiques Bien vieillir par an sur un territoire prioritaire donn Organiser des ateliers thmatiques et gnralistes Bien vieillir , X sances par an sur un territoire prioritaire donn

    Processus : Couverture et accessibilit de loffre de prvention collective par territoire prioritaire

    Structure : Ressources humaines pour les actions collectives de prvention Budget pour laction Logistique et moyens matriels

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    Illustration de la logique dintervention des actions collectives Bien vieillir

    De manire gnrale, un modle logique dintervention a le mrite de poser

    un cadre dintervention en rendant visibles les diffrentes composantes de

    lintervention.

  • 33

    Actions collectives Bien vieillir :repres mthodologiques et pratiques

    Aprs avoir pos un socle de rfrences sur des principes, des thories et des donnes issues de la littrature, ce chapitre aborde la mise en uvre des actions collectives Bien vieillir . La premire partie mthodologique prsente les repres gnriques sur le cycle dune action, les points-cls pour valuer la qualit dune action dans une dmarche de promotion de la sant, le droulement et les effets dune action de prvention de la sant. La seconde partie propose une approche pratique en six modules reprenant les diff-rentes phases dune action collective Bien vieillir : de la conception la mise en uvre et lvaluation. Ces modules ont pour vocation dtre des fiches pratiques sans hirarchisation dans leur utilisation. De nombreux exemples sont proposs sur la base des forums, confrences et ateliers Bien vieillir mis en place par les rgimes de retraite. Le pictogramme indique que loutil, prsent en exemple dans louvrage, sera tlchargeable dans la version en ligne. Pour faciliter lappropriation de ce chapitre, et notamment de la partie 2, une frise chronologique, prsente ci-aprs, rendra visible le positionnement de chaque module en lien avec le cycle dune action.

    la fin de ce chapitre, les professionnels seront en mesure de :

    sappuyer sur des ressources mthodologiques pour concevoir, mettre en

    uvre et valuer des actions collectives Bien vieillir ;

    utiliser des outils pratiques pour trois actions collectives : forums,

    confrences et ateliers.

  • 34 Actions collectives Bien vieillir

    CYCLE DUNE ACTION

    De manire gnrale, la vie dune action est structure en trois temps au cours desquels plusieurs tapes de ralisation et dvaluation sont indispensables.

    Tout projet de prvention et de promotion de la sant commence par une phase de conception avec lanalyse de la situation / du contexte sanitaire, environnemental(e), social(e), politique, populationnel(le), etc., lidentification des stratgies daction et des activits, la formalisation dobjectifs cohrents ; et la planification de laction avec la prvision des ressources humaines, finan-cires et matrielles, le calendrier, etc. Cette premire phase est la plus impor-tante pour la russite dun projet ; linvestissement quelle reprsente ne doit pas tre sous-estim.

    Lvaluation tant au service de laction, chaque phase, une tude valuative permet doptimiser laction. Lors de cette phase de conception, une modlisa-tion de laction (ou valuation thorique) peut tre ralise et rpondre ainsi la question valuative : Laction est-elle susceptible datteindre ses objectifs, au regard des connaissances ? Cette phase prparatoire questionne la pertinence et la cohrence de laction [tableau I].

    TABLEAU I

    Questions se poser pour valuer la pertinence et la cohrencelors de la conception dune action

    Pertinence Cohrence

    Les facteurs et les dterminants choisis sont-ilsles plus pertinents pour rpondre au problme identifi ? La population concerne pourra-t-elle tre rejointepar les stratgies proposes ? Les moyens et les ressources disponibles permettent-ilsde mettre en uvre les stratgies dfinies dans le temps imparti ?

    Les objectifs spcifiques sont-ils une bonne dclinaisonde lobjectif gnral ? Les stratgies envisages permettent-elles, a priori,datteindre les objectifs fixs ? La dure de lintervention est-elle compatible avecles objectifs atteindre ?

    Avant Pendant Aprs

    Conception Mise en uvre Bilan

    valuation de la pertinence Suivi des activits valuation du processus

    valuation de la cohrence valuation du processus valuation des rsultats

    Communication

    Module 1 Module 2 Module 3 Module 4 Module 5 Module 6

  • 35Repres mthodologiques et pratiques

    Avant la mise en uvre, une exprimentation petite chelle peut tre ralise ; il sagit dun pr-test permettant de savoir si laction ou les outils dinter- vention envisags sont adapts aux publics cibls.

    Diffrents outils peuvent aider structurer la rflexion avant la mise en action : outil de catgorisation des rsultats illustr en p. 24-26, modles logiques prsents en p. 30-32, outil danalyse stratgique dtaill en [module 1, p. 44], tableaux de planification, destimation des besoins et des ressources proposs dans le [module 3, p. 52].

    La mise en uvre et le suivi dune action passent par une ralisation des activits prvues et une observation de leur droulement. Lvaluation du processus commence pendant cette phase. Un/des bilan(s) intermdiaire(s) est (sont) conseill(s) pour vrifier la dynamique de laction, pour mesurer ladquation des moyens et des ressources prvus et engags, pour recentrer laction sur les objectifs initiaux et permettre aux acteurs de lajuster si besoin.

    cette tape, des tableaux de bord sont des outils utiles pour suivre le droulement de laction et son processus. Il est essentiel de documenter ce qui est ralis pour pouvoir suivre le droulement de laction. Des outils pour planifier et valuer le processus des actions collectives Bien vieillir sont prsents en [modules 4 et 5, p. 56 et 59].

    La fin dune action est marque par la ralisation de lvaluation qui aura t anticipe et prpare lors des tapes prcdentes en mesurant :

    les facteurs de russite et/ou dchec de laction, sur la base de ce qui a t finalement ralis par rapport ce qui tait prvu (valuation de processus) ;

    les effets attendus au niveau des dterminants individuels (connais-sances, attitudes et comportements), au niveau des dterminants sociaux (participation sociale, rseau interpersonnel) et au niveau des dterminants environnementaux (accessibilit des offres).

    Des repres pour lvaluation des actions collectives Bien vieillir sont prsents en [module 5, p. 59].

  • 36 Actions collectives Bien vieillir

    Dmarche qualit en promotion de la sant

    Dans le cadre de la mesure 15, issue des tats gnraux de la prvention de 2006, lInpes a men un travail collaboratif avec une dizaine dassociations pour llaboration du guide dautovaluation de la qualit des actions en promotion de la sant.

    La dmarche qualit en promotion de la sant, fonde sur un socle de valeurs et de principes communs, est un moyen de rpondre aux impratifs de dialogue interne et de (re)fondation rgulire de la confiance entre asso- ciations, pouvoirs publics et populations. Cette dmarche qualit en promotion de la sant est une dmarche complmentaire la dmarche valuative permettant de se questionner sur ses pratiques et son fonctionnement interne de manire structure [21]. Ses objectifs sont damliorer des pratiques indi-viduelles et collectives, de mettre en vidence les comptences acquises et les dvelopper, et de renforcer les capacits de ngociation et de plaidoyer pour favoriser la reconnaissance par les partenaires. Cest une dmarche qui repose sur cinq niveaux danalyse : la promotion de la sant dans la structure, les principes de promotion de la sant dans laction, lanalyse de situation, la planification, lanimation et la gestion de laction.

    Les principes qualit de promotion de la sant dans laction sont dfinis en 4 critres : approche globale et positive de la sant, prise en compte des in- galits sociales de sant, renforcement des ressources personnelles et sociales des populations et participation des populations concernes.

    Les Ateliers du Bien vieillir , appels galement ABV et dvelopps depuis 2005 par la MSA, illustrent ces critres qualit en promotion de la sant [tableau II]. Ils sont dploys sur lensemble du territoire et visent la promotion de la sant et la prvention des risques de dtrioration de certaines facults.

    Points-cls pour une communication transversale Avant laction, elle apporte des informations aux personnes concernes

    pour les motiver participer, ainsi quaux partenaires, dcideurs, acteurs

    pour les mobiliser et favoriser une culture commune autour de laction.

    Pendant laction, sous forme de lettres ou de comptes-rendus, les

    diffrentes activits sont rendues visibles grce des bilans interm-

    diaires.

    Aprs laction, la valorisation des rsultats de laction permet de

    rendre compte aux personnes, de questionner laction pour loptimiser,

    la gnraliser et la prenniser si elle est considre comme efficace au

    regard des objectifs fixs en amont.

  • 37Repres mthodologiques et pratiques

    Les ABV runissent de 10 15 personnes dans un cycle de 7 sances de 3 heures chacune. Ils sont anims par des mdecins, des travailleurs sociaux et des bnvoles forms qui sappuient sur une mthode interactive conju-guant contenu scientifique, conseils ludiques et convivialit. Les ateliers se droulent dans des structures de proximit qui favorisent le lien social dans les communes et villages pour crer une dynamique dactions de prvention sur les territoires ruraux.Lefficacit des ateliers est dmontre par des valuations qui soulignent les volutions de certains comportements des participants. Ainsi, les ateliers sont non seulement un levier pour crer du lien et des relations sociales, mais uvrent aussi pour lintgration des seniors dans une dmarche globale de prvention sant.

    TABLEAU II

    Ateliers du Bien vieillir MSA :illustration de la dmarche qualit en promotion de la sant

    Critres qualit Indicateurs qualit Ateliers Bien vieillir (MSA)

    Approche globaleet positive de la sant

    Approche multithmatique 7 thmes : bien-tre, alimentation, sommeil,calcium et os, 5 sens, mdicaments,sant bucco-dentaire

    Renforcement des facteurs protecteurs de la sant

    Conseils simples, applicables au quotidien

    Rduction des ingalits sociales de sant

    Logique de parcours de vieet de sant

    Actions MSA inscrites pour le maintiendes personnes dans leur cadre de vie

    Actions sur les dterminants socio-environnementaux

    Prise en compte de loffre et des ressourcesdes territoires

    Partenariat avec les acteursdu territoire

    Implantation des ateliers en partenariatsinter-rgimes et locaux

    Renforcement des ressourcespersonnelles et sociales

    Dveloppement des connaissances et des comptences psycho-sociales

    Renforcement du lien social chez les participants Dveloppement des comptencesdes animateurs bnvoles

    Dveloppement des capacits et du pouvoir dagir

    Adoption et/ou renforcementdes comportements protecteurs de sant

    Participationdes personnes concernes

    Participation dans la construction mthodologique des actions

    Questionnaires dvaluation

    Dmarche participative toutes les tapes de laction

    Pdagogie participative lors des sances

    Source:CormanB.,LauqueS.,VanbockstaelV.,TeilletL.Lesprogrammesd'ducationlasant

    semblentefficacespourbienvieillir.Grontologie et socit,juin2008,vol.125:p.105-119.

  • 38 Actions collectives Bien vieillir

    Une valuation du processus est utilise pour apprcier la mise en uvre pratique dune intervention, le droulement, lutilisation des ressources prvues, latteinte des objectifs, pendant ou immdiatement aprs linter- vention.Latteinte des objectifs dune action dpend aussi des effets engendrs sur les comportements individuels et socio-environnementaux. Une valuation des rsultats permet dapprcier si laction a eu des effets sur les connaissances (savoirs), sur les intentions / attitudes / normes / capacits mettre en uvre un comportement (savoir-tre), sur lutilisation des ressources (pouvoir-faire) et sur les changements rels individuels et/ou socio-environnementaux : impact sur les politiques, les pratiques, etc. [20, 22].

    Pour diffrentes raisons, lvaluation dune action peut tre complexe raliser, toutefois elle ne doit pas tre considre comme une contrainte. Comme cela est indiqu tout au long du guide, lvaluation doit tre anticipe ds la phase de conception de laction pour tre oprationnelle en fin de cycle. Elle doit tre proportionnelle aux moyens de la structure porteuse de laction, autrement dit adapte aux activits, aux ressources humaines et financires de la structure ainsi quaux comptences techniques des quipes. Mme simple, une valuation rgulire est indispensable pour obtenir des lments sur le service rendu des actions mises en uvre.

    TABLEAU III

    Intrts de lvaluation pour diffrents acteurs

    Les participants Les professionnels salaris et bnvolesLes financeurs

    et les dcideurs

    Produire de la connaissance et adapter les actions aux besoins et attentes

    4 4 4

    Modliser, dvelopper des stratgies dintervention efficaces

    4 4

    Amliorer les pratiques professionnelles 4

    Dmontrer le bnfice des actions 4 4 4

    Dmarche dvaluation du processus et des rsultatsdune action

    Pourquoivaluer?Lvaluation a pour vocation dtre scientifique, dutilit sociale et opration-nelle. Elle prsente plusieurs enjeux qui ont un intrt particulier auprs de trois grandes catgories dacteurs [tableau III] [22].

  • 39Repres mthodologiques et pratiques

    Quandvaluer?Pour les actions ponctuelles type forums et confrences , une valuation de processus et de rsultats est prvoir la fin de laction.Pour les actions moyen terme type ateliers , il est recommand davoir recours plusieurs mesures aux diffrents temps de laction. Lidal est une valuation avant laction, une la fin de laction puis une quelques mois aprs (3, 6 mois, voire un an plus tard). Cette rgularit permet dobtenir des donnes comparables, daugmenter la fiabilit des rsultats et ainsi dobserver des effets potentiellement lis laction.

    Quoietcommentvaluer?Diffrentes donnes peuvent tre recueillies pour valuer la mise en uvre et les effets dune action. Des questions valuatives sur le processus et les rsultats dune action permettent de cadrer lvaluation. Leurs rponses sont tayes avec des critres et des indicateurs dvaluation pour mesurer diff-rents objets [tableau V] [24].

    Pour valuer les rsultats dune action de prvention ou de promotion de la sant, il existe plusieurs types dtudes plus ou moins complexes, tels que les valuations avant/aprs ou ici/ailleurs , les essais randomiss, etc.,

    TABLEAU IV

    Intrts et limites du choix de lvaluateur

    En interne En externe En combinant les deux

    Intrts

    Bonne connaissance de laction, de ses facteurs limitants et facilitants

    Cot financier limit

    Distance par rapport laction, gage de neutralit et rigueur mthodologique

    Bon compromis entre la connaissance, le cot (ressources internes) et la rigueur mthodologique (comptences externes)

    Limites

    Manque dobjectivit Comptences mthodologiques

    requises Chronophage (le temps

    de travail des acteurs est important)

    Cot provisionner Choix du prestataire

    Chronophage dans la coordination des tches

    Quivalue?Diffrents oprateurs peuvent raliser lvaluation : en interne, par les profes-sionnels en charge des actions ; en externe, par des prestataires ; ou en combi-nant les deux possibilits.

    En fonction du type dvaluation souhait, les moyens et les ressources ncessaires diffrent. Chacune de ces modalits a des intrts et des limites en termes de comptences, de cots et dorganisation [tableau IV] [23], il convient chaque structure de les identifier selon ses propres ressources et besoins.

  • 40 Actions collectives Bien vieillir

    qui permettent de montrer lefficacit dune intervention par rapport un groupe tmoin qui nen a pas bnfici. Dans ce guide, nous avons fait le choix de prsenter la mthode dvaluation des rsultats par suivi dindicateurs.

    Mme si les changements de comportement constituent souvent lobjectif final des actions de prvention, ils peuvent tre difficiles obtenir pour deux raisons :

    dune part, parce que la modification des habitudes de vie, parfois ancres dans le quotidien depuis de nombreuses annes, peut savrer complique pour les personnes [14] ;

    dautre part, parce que lintensit de leffet peut diffrer selon le type daction. En fonction des objectifs fixs, certains peuvent tre plus modestes que dautres : par exemple, marcher 10 minutes chaque jour peut tre un objectif plus facilement atteignable par des personnes sdentaires que la recommandation de 30 minutes par jour.

    Plusieurs outils peuvent tre utiliss pour valuer une action, ceux-ci seront diffrents selon lvaluation du processus et lvaluation des rsultats [tableau V]. Par exemple, en plus dune comparaison avec les modles logiques raliss lors de ltape prparatoire ou de la mise jour des tableaux de bord, les enqutes qualitatives pourront tre utilises pour comprendre prcisment ce qui na pas fonctionn ou pour savoir quels ont t les obstacles et les leviers la mise en uvre de laction plutt en phase dva- luation du processus. Le quantitatif sera utile pour recueillir des donnes avant et aprs laction, pour mesurer des volutions de connaissances, des changements de comportements, etc., de prfrence pour valuer les rsultats [encadr 3].

  • 41Repres mthodologiques et pratiques

    TABLEAU V

    Questions valuatives de processus et de rsultats

    Objets de lvaluation Questions valuatives Sources et recueils dinformations

    Organisation(pilotage, activits, chancier)

    Le pilotage de laction est-il de qualit ?

    Formalisation des engagements (comit de pilotage, comit de suivi, groupe de travail) Compte-rendu de runion

    Quelles activits sont ou non mises en uvre ? Tableau de bord Reporting des activits

    Est-ce que le calendrier est respect ? Tableau de planification, chancier

    Ressources

    Est-ce que les partenaires prvus (intervenants,prestataires, etc.) se sont mobiliss pour laction ?

    Feuille de prsence, dmargement

    Est-ce que les ressources humaines, financireset matrielles prvues sont alloues laction ?

    Tableau destimation des besoins humains, logistiques et financiers

    Offres de prvention

    Participation : laction a-t-elle atteint les personnes auxquelles elle est destine?

    Feuille dmargement, questionnaires avec critres sociodmographiques

    Satisfaction : les acteurs (personnes et profession-nels) sont-ils satisfaits de laction ?

    Auto-questionnaires Entretiens Focus group

    Notorit : quelles sont les principales sourcesdinformation sur laction ?

    Accessibilit : laction est-elle accessible ?Laction est-elle rpartie sur le territoire ?

    Prennisation : laction est-elle prenne ? Inscriptions dans les programmes annuels Ralisation par dautres acteurs

    Politiques etinstitutions

    Est-ce que les actions sont inscritesdans des stratgies politiques et institutionnelles ?

    Contrat dobjectifs et de gestion Rapport annuel Convention de partenariats

    Potentiel social

    Laction a-t-elle permis de nouvelles collaborations avec des acteurs non institutionnels : bnvoles, associations, etc. ?

    Partenariats locaux Rpertoire territorialis de nouveaux groupes actifs, de nouvelles associations

    Laction a-t-elle permis damliorer les comptences des intervenants relais (bnvoles par exemple) ?

    Auto-questionnaires Entretiens Focus group

    Comptences des personnes

    Laction a-t-elle permis des changements dans les connaissances, les intentions et/ou les pratiques des personnes ?

    Auto-questionnaires Entretiens Focus group Inscription aux actions

  • 42 Actions collectives Bien vieillir

    ENCADR 3Les enqutes quantitatives et qualitatives

    Les enqutes quantitatives sadressent

    souvent un plus grand nombre de

    personnes et sont gnralement utilises

    pour mesurer des frquences de comporte-

    ments, dattitudes, de savoirs, de croyances.

    Elles sont bases sur un questionnaire

    identique pour tous, qui se compose

    principalement de questions fermes.

    Lexploitation des rponses ncessite un

    traitement danalyse statistique.

    Le quantitatif permet plus facilement

    dvaluer les rsultats dune action.

    Les enqutes qualitatives sappuient

    la plupart du temps sur des entretiens indi-

    viduels ou des runions de groupe. Elles sont

    gnralement adaptes pour un recueil des

    reprsentations et des pratiques. Le nombre

    de personnes interroges est plus faible

    (souvent douze trente). Lentretien indivi-

    duel ou en groupe (focus group) se compose

    principalement dune approche non directive

    (laissant le groupe ou la personne guider la

    conversation) ou semi-directive (avec un

    guide dentretien et danimation qui laisse la

    place des sujets apports par la personne

    ou le groupe). La prparation ncessite la

    rdaction dune grille dentretien et lexploi-

    tation des donnes fait appel lanalyse de

    contenu.

    Le qualitatif permet plus facilement

    dvaluer les conditions de mise en uvre

    dune action.

    Les porteurs de projet doivent respecter

    des rgles thiques :

    - s'assurer du consentement libre et clair

    des personnes interroges ;

    - respecter lanonymat des rpondants, la

    confidentialit des rponses individuelles.

    Pour en savoir plus, contacter la Commission

    nationale de l'informatique et des liberts

    (www.cnil.fr).

    Les repres mthodologiques prsents dans cette partie sont illustrs spci- fiquement pour lvaluation des actions collectives Bien vieillir dans le [module 5, p. 59].

    La rdaction dun cahier des charges garantit le respect des tapes et

    des modalits dune valuation [23] :

    prsentation du contexte ;

    rdaction des objectifs en lien avec les questions valuatives ;

    choix de la mthodologie, des critres, des indicateurs et du type de

    recueil de donnes ;

    budget prvisionnel ;

    calendrier prvisionnel des tches, des rapports intermdiaires (suivi de

    laction) et finaux ;

    communication interne et externe des rsultats.

    Source : ERSP Rhne-Alpes, p. 22-23 [23].

    http://(www.cnil.fr)

  • 43Repres mthodologiques et pratiques

    MODULES DAIDE LACTION

    Cette partie est consacre la mise en pratique des repres mthodologiques explicits en premire partie de ce chapitre. Reprenant les diffrentes phases du cycle dune action, les modules daide laction sont illustrs sur la base des forums, confrences et ateliers (actions collectives existantes dans loffre de service des rgimes de retraite) et peuvent tre utiliss comme des fiches pratiques. Selon les modules, des outils peuvent tre tlchargs dans la version en ligne [tableau VI] ; certains sont proposs comme exemple dans cet ouvrage.

    TABLEAU VI

    Modules daide laction Outils proposs

    MODULE 1Analyse de la situation

    Recensement des ressources Formalisation des engage-ments institutionnelsAnalyse stratgique

    Bibliographie slective Grille danalyse stratgique

    MODULE 2Formalisation des objectifs

    Dfinition et rdaction des objectifs et des rsultats attendus

    Mthode SMART

    MODULE 3Planification

    Organisation des activits Demande de subvention

    Tableau de planification Tableau destimation des besoins humains, financiers

    et logistiques

    MODULE 4Mise en uvre

    Points de vigilance Suivi des activits

    Tableau de bord

    MODULE 5valuation du processus et des rsultats

    Qui ? Quand ? Quoi ? Comment ?

    Participants* Questionnaire dvaluation forum Questionnaires dvaluation confrences et ateliers pour

    4 thmes : activit physique, alimentation, mmoire, prvention des chutes/amnagement du logement

    Intervenants* Questionnaires dvaluation des actions collectivesRgimes de retraite* Fiches synthse des actions collectives

    MODULE 6Diffusion des rsultats et communication

    Rdaction du bilan Fiche bilan des actions collectives*

    Rcapitulatif des outils prsents dans les modules daide laction

    *Cesoutilssontdisponiblesentlchargementsurwww.inpes.sante.fr/bienvieillir-outils/

    http:// www.inpes.sante.fr/bienvieillir-outils/

  • 44 Actions collectives Bien vieillir

    Module 1 Analyse de la situation des actions collectives Bien vieillir

    Pour circonscrire le projet de lact