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H° 290 — 52"' AnnéeLA CHAUX-DE-FONDS, P a rc 103
ABONNEMENTS1 an 8 mois S m. I m.
S ü isse . . 2 2 . - 11.— 5.50 1.90 E t r a n g e r : S ’adresser a u x
oljices de poste.
T É L É P H O N E Administration . A nnonces. . , Rédaction. . . 2.10.88
C h è q u e s p o s t a u x IVb 313
2.10.87La Sentinelle
Lundi 15 Décembre 1911Le n u m é ro : 10 cen t.
ANNONCES( l e m i l l i m è t r e )
La Chaux-de-Fonds, Canton et Ju ra Bernois . . F r. 0.11
Suisse • • • • • • • » 0.15S
Q uotidien socialisteE tra n g e r ...................... » 0.20
(Minimum 25 millimètres)R é c l a m e Fr. 0.55
EN AMÉRIQUE LATINE | Comment assurer une meilleure observationdes prescriptions sur l’économie de guerre ?L’attitude
des socialistes envers les Etats-UnisA vant même que le Japon n 'attaque brusque
m ent les Etats-Unis, des observateurs attentifs pouvaient déjà déceler des changements profonds dans l'a ttitude de nos cam arades sud-américains, critiques traditionnels de l'impérialisme yankee, qui se ralliaient de plus en plus à une active politique de collaboration pan-américaine. Leur a ttitude contraste singulièrement avec celle du clergé catholique qui, dans la p lupart des républiques du Sud, éprouve plus de sym pathie pour les régimes totalitaires que pour la dém ocratie anglo-saxonne.
L’influence de l’« APRA » péruvienneVictor-Raoul Haya de la Torre est le leader
du plus puissant et du plus nom breux mouvem ent dém ocratique en A jnérique du Sud, l’illégale « APRA », l ’A lliance Populaire Révolutionnaire Américaine du Pérou. Cette organisation prêche depuis vingt ans la doctrine de l'unité e t de la fra tern ité des peuples indo-américains. Elle a prêché la nécessité d 'organiser une fédération politique de ces nations et de la réaliser sur une base communautaire, en plaçant, sous son contrôle, les ressources de ces pays, les soustrayant ainsi à l'exploitation par des cliques semi-féodales et les capitalistes étrangers. Haya de la Torre fut un adversaire acharné de ce qu'il appelait « les aventures du dollar diplom atique » au Pérou, à Cuba, en A m érique centrale e t ailleurs.
Pour choisir entre les Yankees et les nazis, Haya de la Torre résume son argum entation ainsi : Nous sommes toujours anti-impérialistes, mais nous sommes toujours démocrates aussi. Nous combattons pour l’abolition de tous les impérialismes, qu’ils existent dans les nations totalitaires ou dans les démocraties. Mais nous rejetons et combattons le totalitarisme qui cherche à remplacer les différences inhumaines de l’im pé. rialisme économique par des différences de races.
De Cuba au MexiqueRamon Grau San M artin fut président dé la
République cubaine pendant six mois, dans la période qui suivit immédiatement, en 1933, la mise à la porte du tyran G erardo Maçhado. Le Dr Grau était farouchement nationaliste (c’est-à- dire révolutionnaire) e t p rit des m esures sévères contre les in térêts économiques des Etats-Unis qui s’efforçaient de coloniser Cuba. Il soutient aujourd'hui la cause de la G rande-Bretagne et de ses alliés de même qu'il est devenu un partisan de l'unité de l’hém isphère occidental. Dans une interview récente, il déclarait : « L’impérialisme yankee appartient au passé. Je crois que toutes les nations latino-am éricaines sont convaincues de la sincérité des Etats-Unis lu ttan t pour établir une union continentale d’E tats souverains ».
Le général Lazaro Cardenas, ancien président des Etats-U nis du Mexique, a m ontré maintes fois, par des actes, son opposition à l'im périalisme, notam m ent en confisquant les avoirs des sociétés anglaises et américaines exploitant les puits de pétro le de son pays. Aujourd'hui, il s 'est joint au président Roosevelt et à M. Cordell Hull en donnant une définition nouvelle de la doctrine de Monroë, en la développant dans son essence dans une déclaration commune des vingt-et-une républiques américaines.
La politique du « Bon Voisin »En 1902 déjà, le jeune Parti socialiste argentin
critiquait violemment l’expédition des E tats- Unis à Porto-Rico. A cette époque, Santiago Iglesias é ta it emprisonné pour avoir résisté aux autorités américaines. A yant à choisir entre le « New Deal » du président Roosevelt e t l'« O rdre nouveau » de Adolf Hitler, les socialistes argentins sont convaincus aujourd'hui que l'unité de leur hémisphère est une nécessité absolue. L'un d 'eux écrivait : « Nous comprenons la claire politique de coopération pan-am éricaine du président Roosevelt, et nous faisons une distinction très nette entre l'ancienne politique de la « diplomatie du dollar » et l'actuelle politique du « Bon Voisin ». Le député socialiste Juan Antonis Solari est le secrétaire du comité parlem entaire chargé d 'enquêter sur les activités totalitaires.
De l'au tre côté du Rio de la Plata, les socialistes de l'Uruguay soutiennent la politique du « Bon Voisin » après avoir com battu l'im périalisme yankee avec une vigueur sans pareille.
La coopération inter-am éricaine est soutenue également par nos camarades chiliens, qui eux aussi ont une longue tradition de lutte contre la politique de W all-S treet et d'opposition aux Etats-Unis. En 1932, au temps de la « république socialiste », son président, M armaduke Grove — le leader actuel du Parti socialiste du Chili — ordonna la confiscation des mines de cuivre et de l'industrie du nitrate, propriétés américaines.
La politique du président Roosevelt est p arvenue à transform er nos camarades latino-am éricains en partisans des Etats-Unis et même en amis de la grande démocratie du Nord, sans qu'ils aient abdiqué leur idéal de justice sociale. On ne respecte que ceux qui restent fidèles à eux-mêmes. N,
U n « réperto ire de la législation fédérale en vigueur en m atière d'économie de guerre » a paru récemment. On y compte plus de 400 arrêtés e t ordonnances, classés systém atiquem ent. Ce chiffre ne donne qu’une faible idée du travail fourni par le D épartem ent de l'économie publique e t ses services. Le réperto ire, en effet, mentionne seulem ent les décrets publiés dans le « Recueil officiel des lois ». Or, ce n 'es t pas le cas, ni des prescriptions du Service du contrôle des prix (il y en a déjà plusieurs centaines) ni des instructions adressées aux autorités cantonales, aux syndicats de l’économie de guerre, aux groupem ents professionnels ou à leurs membres. Savez- vous qu'il ne se passe guère de jour où quelques instructions ne viennent com pléter ou resserrer le réseau des restrictions ?
A quoi bon se plaindre de cette diarrhée législative ? Elle est sans doute inévitable. En tout cas, je ne connais pas beaucoup de m esures inutiles. On pourrait plu tôt reprocher aux autorités fédérales d 'in tervenir parfois trop ta rd (par exemple, récem m ent encore, pour les économies dans la consommation d 'électricité e t le rationne- nem ent des œufs) e t de se contenter de demi- m esures (c'est ainsi qu'elles ont fixé les jours sans viande de façon que les consommateurs avisés peuvent facilement éluder la prohibition; elles in terdisent — avec raison — l'em ploi de confetti mais to lèren t le gaspillage du papier... sur une grande échelle : volumineux catalogues de grands magasins, papier d'emballage, etc.). Une autre question, non moins im portante, m érite examen : Comment ces multiples restrictions sont-elles observées 7 II ne suffit pas, en effet* d 'établir une réglem entation j encore faut-il en ' assurer l'exécution. Nous touchons ici le point faible de l’économie de guerre. L’abondance des décrets fait peu t-être illusion. Le service qui élabore des paragraphes est assez naturellem ent porté à croire que les abus sont, par là même, éliminés. La loi la mieux construite ne se rt à rien si elle n 'est pas appliquée.
Ne concluons pas de ces réserves que les autorités né se soucient nullem ent de l'exécution de leurs m esures. Le nombre des affaires p é nales tra itées par le S ecrétariat générai du Dé? partem ent de l'économie publique (probablement plus de 25,000) a tteste que les organes chargés de dépister les contrevenants n 'ont pas chômé. Toutefois, les constatations que chacun a pu faire, les réclam ations qui s 'élèvent un peu partout contre le marché noir, apparemment prospère, perm etten t de supposer que les infractions poursuivies ne représen ten t qu'une partie, peut- être une faible partie, des infractions commises.
L'insuffisance de la poursuite pénale a été souvent critiquée. On a expliqué, de source officielle, que, ne disposant pas d'une police propre dans le secteur de l'économie de guerre, la Confédération est réduite au concours des cantons et des communes. La belle raison ! Nous ne sommes plus en automne 1939. Les autorités fédérales ont eu plus de deux ans pour aviser. Elles ne peuvent tout de même pas invoquer éternellem ent l'absence d'une police fédérale. Le système actuel fonctionne mal ? Eh ! bien, changez-le ! Pourquoi ne nom m eraient-elles pas des inspecteurs chargés de seconder la police des cantons et des communes et, au besoin, d 'agir à sa place ? La Confédération aurait encore un moyen très simple d'am ener les cantons peu zélés à vouer
plus de soin à la recherche des contrevenants : leur refuser ses subsides. Ne trouvez-vous pas choquant qu'elle continue à subventionner des cantons qui ne m etten t pas tou t en œ uvre pour assurer une exécution aussi parfaite que possible des m esures qu'elle ordonne dans l'in té rê t du ravitaillem ent du pays 7
Si la poursuite des contraventions laisse donc à désirer, il en est de même de leur répression. Elles sont en général punissables d 'une amende de 30,000 francs au plus e t de l'em prisonnem ent pour une année au maximum. Or, jusqu’ici, aucune peine d’emprisonnement n’a été prononcée. Les infractions graves n 'ont pourtan t pas manqué : plusieurs contrevenants ont dû payer des amendes de 20,000 à 30,000 francs. Pourquoi ne les a-t-on pas condamnés à l’em prisonnem ent ?
- De 1914 à 1918, le jugement des personnes poursuivies en vertu des arrê tés e t ordonnances fondés sur les pleins pouvoirs incombait aux cantons. Ce systèm e n 'a pas donné satisfaction. Les tribunaux ne connaissaient pas toujours bien ce tte législation spéciale. Leur indépendance à l’égard des -justiciables é ta it p arfois sujette à caution, surtou t dans les cantons où le peuple élit les juges. Aussi les sanctions dérisoires abondaient-elles. De plus, la jurisprudence m anquait d'uniformité. Ces raisons ont décidé le Conseil fédéral, en septem bre 1939, à institu er des Commissions pénales. C 'est devant elles que les prévenus com paraissent. M alheureusement, elles n 'ont pas la com pétence d'infliger des peines privatives de liberté. Contradiction singulière : Le Conseil fédéral crée des Commissions pénales, notam m ent parce qu'il n 'a pas confiance dans les tribunaux ordinaires, mais abandonne à ces derniers le droit de condam ner à l'em prisonnem ent. Comprenne qui pourra ! Ce droit est d 'ailleurs platonique : les motifs mêmes pour lesquels on a institué les Commissions pénales retiennent le D épartem ent de l'économie publique, à cause du risque d'acquittem ent, de déférer aux tribunaux des cantons les contrevenants' qui m ériteraien t la prison ; aussi les renvoie-t-il devant la Commission pénale, une am ende valant mieux que la libéra tion .,-
Il est question, paraît-il, d’élevér le maximum de l'am ende et de l'em prisonnem ent. Notls applaudissons à toute m esure perm ettan t de comb attre plus efficacement fraudeurs, profiteurs et trafiquants. Cependant, celle qu'on envisage est d'une vertu douteuse. A quoi rime-t-il, en particulier, d 'autoriser les cantons à condam ner des contrevenants à plus d 'une année de prison si cette disposition doit rester le ttre m orte ? Qu'on commence par donner aux Commissions pénales le pouvoir de prononcer des peines d'em prisonnement. C 'est la prem ière réform e qui s'impose.
Dans bien des cas, la publication du jugement aurait certainem ent plus d’effet que la peine même. Il est fâcheux qu’on- l'ordonne si rarem ent. On ne devrait pas hésiter à clouer au pilori, sans égard pour leur situation personnelle, tous les profiteurs, accapareurs et autres m alfaiteurs qui en travent l'approvisionnem ent régulier du m arché ou violent d 'autres prescriptions afin de s 'a ssu rer un avantage. Les autorités com pétentes m éditeront avec profit ce tte réflexion de Montesquieu : « Suivons la nature, qui a donné aux hommes la honte comme leur fléau ; e t que la plus grande partie de la peine soit l'infamie de la souffrir. » P. G.
Les livres, c’est la meilleure m unition que j ’aie trouvée â cet humain voyage. M o n t a i g n e .
UN NOUVEAU DON A LA NATIONLord Rothschild a fait don à la nation b ritan
nique de deux grandes forêts du comté de Buckingham qui sont, dès m aintenant, placées, sous l'au torité e t la surveillance de la Société pour le développem ent des réserves naturelles. Ces forêts sont des plus intéressantes tan t au point de vue de la flore que de la faune, e t les naturalistes y ont déjà fait maintes observations im portantes.
Le comté de Buckingham est le plus boisé de toute l'A ngleterre. Il l'é ta it plus encore jadis, et la fameuse forêt de Chiltern é ta it connue pour ses brigands et ses bêtes sauvages. Au IXme siècle déjà, les moines qui possédaient cette immense forêt s 'évertuaien t à m ettre un term e au brigandage, e t comme plusieurs routes royales traversaien t la contrée, le roi désigna un in tendant des « Chiltern Hundreds » pour exercer son autorité sur ce district sauvage. La fonction a subsisté, bien que la forêt ait disparu, et c 'est l'habitude pour un député au parlem ent qui veut démissionner, de briguer la place d’intendant des « Chiltern Hundreds ». Cela s'explique par le fait qu'un membre de la Chambre des Communes ne peut pas résilier ses fonctions, à moins qu'il ne reçoive une charge dépendant de la Couronne et, alors, il n'a plus le droit de siéger au parlement. S'il ne peut obtenir de fonction royale, il doit attendre les prochaines élections générales, moment où il peut renoncer à son m andat
1 en refusant de se laisser réélire.
V A R I É T É SUn gant de prix
Dans une vente aux enchères, a été offert un gant qui fut adjugé pour la somme de 90,000 florins. Ce prix est probablem ent le plus élevé qui ait jamais été payé pour un seul gant. L 'acheteur est un joaillier, qui sait bien pourquoi il a risqué cette dépense extraordinaire. Le gant est celui du m aharadjah Rao Bahadur, po ten ta t des Indes. Dans sa jeunesse, il avait fait le vœu de réserver sa main gauche uniquem ent aux prières e t de la p réserver de tou t contact profane. Il avait donc fait faire un gant spécial, genre étui, orné des plus belles pierreries qu'il pu t trouver. Plus tard, il eut des difficultés avec le Gouvernem ent anglais qui exigea de lui le paiem ent d'une si forte somme qu'elle dépassait ses disponibilités. Il se vit obligé d'engager son p ré cieux gant qu'il n 'a jamais pu dégager.
Pour ceux qui dorment à l’égliseDans quelques contrées d'Irlande, un homme
est chargé de réveiller les paroissiens qui dorment à l'église. C ette fonction se transm et de père en fils.
La «Sentinelle» est délivrée à titre gracieux et jusqu’à fin décembre 1941, à tout nouvel abonné.
71’jw cJwif£% Jtmn.Des envieux s’indignent parce que des bouteilles
d'une cave fameuse ont atteint, aux enchères, des prix astronomiques.
Un particulier s’est offert une Chartreuse d’origine, mise en bouteille sous le règne de Louis- Philippe, pour la modeste somme de 170 francs. Ces prix scandaleux font monter la moutarde au nez de ceux qui tirent le diable par la queue et qui ont de la peine à comprendre que des privilégiés puissent encore s'offrir des fantaisies pareilles.
Pourtant, il faut voir les choses comme elles sont.
Ces achats prouvent tout simplement que la oie n’est pas encore bien dure, que l ’impôt sur le chiffre d ’affaires peut très bien être supporté et que les ouvriers exagèrent lorsqu’ils prétendent qu’ils n'ont plus dargent ; à la rigueur, ce dernier argument pourrait être accepté, mais si certains n’ont plus de monnaie, <Tautres, par contre, en ont encore plein les poches. Ceci compense c e la } d ’ailleurs, il ne faut jamais mélanger les torchons et les serviettes, mais comprendre que le matérialisme sordide et niveleur des masses ouvrières ne doit pas empêcher les amateurs de Chartreuse de pouvoir se gargariser l’intérieur avec la liqueur de leur choix.
Bien sûr, il semble qu’un impôt sur les articles de luxe pressait davantage que celui que nos autorités ont péniblement mis sur pied et qui touche surtout les consommateurs m odestes; une fois de plus, les ouvriers n'ont rien compris.
La poule aux oeufs d'or ne doit pas être rationnée, mais, au contraire, engraissée. Boum.
De la concordeLes journaux sont rem plis d 'appels pressants
à la concorde entre tous les habitants de notre pays. Tous les discours, et ils sont nombreux, très nombreux, dans le temps qui court, prêchent la concorde. Des mots, des mots, un fleuve d'éloquence 1 C'est bien, cette unanimité dans la recherche de la paix e t de la bonne entente entre citoyens ; mais ce qui vaudrait mieux que les discours, si beaux soient-ils, ce sont des actes. Pour arriver à cette paix,’ à cette bonne entente, il faut avant tou t établir, entre Citoyens, l ’égalité des droits, bannir l ’égoïsme, la suffisance des hommes qui détiennent jalousement le pouvoir, des hommes qui croient avoir le monopole de l'intelligence, des capacités et que seuls, eux, sont dignes de remplir les fonctions publiques, de faire partie des autorités, depuis les autorités communales jusqu'au Conseil fédéral. Pas de place au parti populaire, au P arti socialiste, dans le Conseil d 'E- ta t ; pas de place pour lui au Conseil fédéral. L 'autorité doit être homogène. En voilà une hérésie 1 Dans les pays où le parti d 'opposition ne peut faire entendre sa voix, la liberté m eurt !
Il ne faut pas seulement bannir l'étroitesse des idées, l'égcïsme des classes qui connaissent le bien-être, il faut encore respecter les classes populaires et les hommes qui les représentent ; il ne faut pas dénaturer les faits. Voici un exemple entre cent de ce système peu honnête :
CHAMBRES FEDERALES L’impôt sur le chiffre d'affaires
On nous m ande de Berne :M ercredi matin, après avoir entendu un exposé de
M. W etter, p résiden t de la C onfédération, qui a su défendre son œ uvre avec beaucoup d 'au to rité nuancée d 'un brin d'humeur, le Conseil national a définitivem ent approuvé la perception d 'un im pôt sur le chiffre d 'affaires. C ette décision a é té prise par 97 voix contre 39.
Les socialistes, pa r l’organe de M. Huber, avaient eu l’habileté de codifier sous forme de m otion les déclarations que M. W etter a faites récem m ent en diverses circonstances. Elles consistent en ceci que le Conseil fédéral s’est engagé à exonérer les denrées alim entaires de prem ière nécessité , à im poser plus lourdem ent les articles de luxe, à simplifier le mode de perception e t à m ettre un term e à certains abus. C 'est ce que l’on appelle enfoncer une porte ouverte, mais la députation d 'extrêm e-gaucbe, battue sur toute la ligne, désapprouvée par l'opinion publique, qui a condamné sa campagne d 'agitation, a sauvé la face e t pourra p rétendre qu'elle l'a em porté.
C’est dans le « Journal de Genève » du 4 couran t qu'on trouve cette épître. Relevons ces mots: « ...mais la députation d'extrême-gauche, battue sur toute la ligne, désapprouvée par l’opinion publique qui a condamné sa campagne d'agitation », etc. Comment peut-on dire des contre-vérités pareilles ? Comment peut-on dénaturer si effrontément les faits ? Tant que pareilles choses se produiront, qu’on ne vienne pas nous prêcher la concorde ! Non, hélas, dans ces conditions, elle n'est pas possible. Que de méchanceté, quel manque de modération dans ces quelques lignes ! Où ce monsieur a-t-il pris contact avec l'opinion publique ?
Certaines personnes, dans leur haine non seulement du socialisme, mais des socialistes eux- mêmes, accusent constamment ceux-ci de démagogie. Tout ce que le Parti socialiste propose, toutes les questions agitées par lui : de la démagogie. Tout ce qui est demandé en faveur de l’équité, de l'égalité des droits, de la justice : démagogie. Comment peut-on, dans ces conditions,
fiarler de concorde entre les citoyens, entre tous ea citoyens 2 - -, Jeac BÛUDRY,
LUNDI 15 DECEMBRE 1941
RÉSUMÉ DES INFORMATIONSdu dimanche 14 décembre
LA GUERRE DANS LE PACIFIQUEVoici les faits dans leur succession :Le gros de l'attaque japonaise est dirigé oontre
Luçon, ou plusieurs débarquements ont été opérés.Une bataille se déroule en Malaisie, dans l'E tat
de Kedah, où les Japonais attaquent en force. Penang a été violemment bombardée.
Tokio annonce que les Japonais se sont em parés de Koulvon, voisine de Hong-Kong. On affirme aussi qu’au cours de la bataille d Hawaï, un autre navire américain, l'« A rizona», a été coulé.
De Singapour, on annonce que des sous-marins néerlandais ont coulé quatre transports au large de la Thaïlande. Ils étaient chargés. Batavia parle de 4,000 Japonais noyés.
La Bulgarie déclare la guerre à la Grande Bretagne et aux Etats-Unis.
De grandes escadrilles japonaises ont attaqué les environs de Manille.
De Manille, on annonce que les forces japonaises débarquées à Lingayan ont été anéanties.
Le Japon déclare posséder désormais la suprématie aérienne en Malaisie.
Une bataille est en cours entre les forces chinoises et britanniques et les forces thaïlandaises dan9 le nord.
La Hongrie déclare la guerre aux Etats-Unis-Les Japonais ont sommé les défenseurs de
Hong-Kong de se rendre.W ashington annonce qu'on ne peut plus com
muniquer avec Guam. L 'île é ta it défendue par 400 marins e t 155 fusiliers marins. W ake et Mid- way continuent de résister.
Manille annonce que des centaines de parachutistes japonais ont été exterminés dans les montagnes de l’île de Luçon.
SUR LE FRONT RUSSEBerlin annonce que des attaques ont é té re
poussées. On relève que du côté allemand on avait annoncé à l'avance que pour prendre les quartiers d 'hiver il y aurait soit une attaque, soit un recul allemand. C’est une simple affaire de tactique.
Moscou déclare que les troupes soviétiques continuent à poursuivre l'ennemi, qui bat en re tra ite vers le sud et le sud-ouest, La cavalerie soviétique a avancé de 30 km. sur le front de Moscou, délogeant les Allemands de 30 localités. Les A llemands se re tiren t de Kletz e t ont été repoussés de Volkhov, à 110 km. au sud de Leningrad.
EN MEDITERRANEESamedi matin, un croiseur italien a été coulé
et un autre sérieusement endommagé. En outre, un torpilleur italien a été endommagé en un canot-torpilleur automobile coulé.
EN CYRENAIQUELe Caire annonce que les forces britanniques
principales continuent leur avance.
importance, aussi longtemps qu'on ne lui aura pas dém ontré que les in térêts vitaux de la Suisse seraient en danger si ces travaux n 'é ta ien t pas entrepris.
La Ligue a pris ce tte décision en complet accord avec d 'autres organisations nationales, comme le Club alpin e t elle se demande si toutes les possibilités ont été étudiées pour éviter que la beauté de nos vallées alpestres soit m enacée, que les rives de nos fleuves soient profanées e t que des populations entières soient chassées de leurs villages.
Le zèle de PandoreLe Tribunal de police de W interthour a con
damné le d irecteur des Services de transport de la ville de W interthour à une amende de 70 fr. parce qu'il avait négligé de placer les plaques de contrôle à 4 trolleybus. Le Tribunal cantonal, comme précédem m ent le Tribunal de district, a libéré l'inculpé. Le juge cantonal a allégué que la décision du Conseil fédéral m anquait pour savoir si, e t dans quelle m esure, un trolleybus pouvait tom ber sous les dispositions de la loi sur les véhicules à m oteur. C’est pourquoi on ne pouvait pas accepter que les trolleybus, déjà caractérisés p ar des numéros, aient encore l'obligation de porte r des plaques de contrôle.
Pour les petits Suisses à l’étrangerLa fondation « Secours suisse » dont l ’activité
prim itive se bornait, en collaboration avec « Pro Juventute», à organiser des vacances au profit d 'enfants suisses de l’étranger, se consacre aujourd’hui à une nouvelle oeuvre de secours en faveur de ces mêmes enfants. Les moyens abondants que la population a mis à sa disposition au printem ps dernier lui perm ettent de donner un paquet de Noël, com prenant des vivres, à 400 enfants suisses de France et 300 de Belgique. Chaque paquet contiendra, comme objet le plus précieux, un kilo de lait en poudre, quantité suffisante pour assurer à chaque enfant sa ra tion de la it pendant un mois. Pour compléter cette faible répartition de vivres, les paquets contiendront encore une boîte de Jem alt et une demi-livre de cubes de soupes, qui seront égalem ent les bienvenus.
Nouvelles suissesChez les radicaux bernois
Le Comité central du parti radical dém ocratique du canton de Berne a élu en son sein 4 re présentants des jeunes radicaux. H s 'est occupé ensuite des m esures à p rendre pour la cueillette des signatures concernant l’initiative v isant à l'accroissem ent du nombre des membres du Conseil fédéral.
Le chômage dans le canton de BerneA fin novembre, le canton de Berne com ptait
961 chômeurs complets contre 1059 à la même époque de l'année dernière, e t le nom bre des chômeurs partiels a diminué de 639 à 301. Comparativem ent à fin octobre 1941, les chômeurs complets ont augmenté de 287 et les chômeurs partiels de 26.
Contre les centrales électriquesLe Comité de la Ligue suisse pour la p rotec
tion de la nature a décidé, dans sa séance du 10 décembre, de m aintenir sa précédente décision et de s'opposer énergiquem ent à tou t projet d 'établissem ent de forces électriques de grande
L o t e r i e ^ r o m a n d eLE TIRAGE A FRIBOURG
La ville de Fribourg, au cachet si particulier, avait été choisie poùr le tirage de la 23me tranche de la Loterie romande. La réception des autorités de la Loterie et des journalistes fut spécialement agréable et. cordiale grâce à M. Repond et à notre confrère, M. Remy.
L'assemblée générale des sociétaires s'est tenue sous la présidence de M. Eug. Simon, président du Comité de direction de la Loterie romande, dans la salle du Sénat — ornée de rem arquables Gobelins — du nouveau bâtim ent universita ire et a décidé notamment que le prochain t irage aura lieu le 7 février à Vevey-la-Jolie.
Une visite du nouveau bâtiment universitaire, vaste édifice de conception moderne, audacieuse, nous a rempli d'adm iration. Les Fribour- geois, reconnaissons-le, n 'y ont pas été avec le dos de la cuiller. Ils ont- vu- grand.-
Certaines universités de chez nous sont pareilles à ces jolies femmes qui se m ettent tout sur la figure et rien dans l’estomac. Là, au contraire, on a tout mis à l ’intérieur. C 'est simple et pratique. E i l'on n 'a rien oublié, ni la chapelle, ni la salle de spectacles, ni la salle de gymnastique, ni même l’auditoire en plein air. Mais ça vaut cinq beaux millions. Notons que des aménagements spéciaux et des rénovations de tableaux de la galerie des Beaux-Arts ont été facilités par le concours financier de la Loterie romande.
Les sociétaires ont également eu le rare p rivilège d'entendre un concert d'orgue à la Cathédrale de Saint-Nicolas. Ils ont été agréablement impressionnés p ar l'exécution de la scène pasto rale avec orage, fantaisie composée pour grand orgue par le célèbre organiste Jacques Vogt. Précisons que le concert fut donné par le ta lentueux organiste actuel de la cathédrale, M. Jo seph Gogniat.
A l'H ôtel suisse, le Conseil d 'E tat de Fribourg a offert une collation d 'autant plus rem arquable
qu'il n'y eut pas de discours. C 'est bien la première fois.
Quant à la cérémonie du tirage, elle s'est déroulée conformément au programme établi dams le cinéma Capitole où les sphères firent des heureux et pas mal de déçus.
Un public extrêmement nombreux applaudit l’allocution du président Eug. Simon et les ûeu- vres chantées fort joliment par le « Chœur à la Rose », dir. M. G. Aeby, et le «Cœur qui chante», dir. M lle G. Meyer.
Voici les numéros gagnants :Gagnent 10 fr. les billets se term inant p ar 7.Gagnent 20 fr. les billets se term inant par 40.Gagnent 50 fr. les billets se term inant par 425,
342, 363 et 168.G agnent 100 fr. les billets se term inant p ar
626 et 839.G agnent 500 fr. les num éros se term inant par
6,080, 2,092, 9,337, 3,614 e t 6,612.Gagnent fr. 1,000 les numéros su ivants:
086,312, 150,710, 109,603, 012,011, 134,158,097,673, 021,854, 009,053, 163,042,104,193, 063,778, 062,373, 095,074,052,746. 095,922, 186,006, 195,825,173,380, 033,052, 119,184, 011,964,194,257, 039,656, 060,826, 126,016,098.276, 093,697, 030,854, 138,489,061,546, 153,397, 097,023, 123,972,
G agnent 2,000 fr. les numéros125,844, 079,455, 049,021, 033,241.
G agnent 5,000 fr. les num éros 166,415 et 037,499.
Gagnent 10,000 fr. les num éros 141,919 et 145,937.
Le numéro 083,835 gagne 20,000 fr.Le numéro 171,195 gagne 50,000 fr.(Seule la liste officielle publiée par la Loterie
rom ande fait foi.)
114,930,090,968,102,811,019,320,100,014,069,887,083,526.080,750,
S?MOCKEY SUR GLACE
SUISSE—ALLEMAGNE, 3-1Plus de 18,000 spectateurs se sont rassemblés
aux alentours de la piste du Dolder, à Zurich. Depuis midi, un flot continuel ne cessa d'arriver sur la place.
Les équipes se présentent dans la formation suivante :
Suisse : But : Hugo M uller (Dav-os) ; défense : Otto Ernst (Zurich), Hans Trauffer (Davos), Franz Geromini (Davos) ; Ire ligne d 'avants : Pic Cattini, Hans Cattini, Bibi Torriani (tous de Davos) ; 2me ligne d 'avan ts: Beat Ruedi (Davos), Heini Lohrer (Zurich) ; Charly Kessler (Zurich j.
Allemagne : But : Eggringer Wilhelm (Munich) ; défense : Jaenecke Gustave (Berlin), Kuhn Louis (Füssen) ; Ire ligne d'avants : Reistritzer W aller (Mannheim), Sohmidinger W alter (Munich), Dominer Frédéric (Mannheim) ; 2me ligne d'avants : Sçhibukat Herbert (Rastenburger), Dr Schenk W illi, (M,unich).,, Lortzing A lbert (Berlin).
A rbitres : Lutta (Zurich) et Rômer (Berlin) i.Premier tiers-temps
D'abord, les équipes se tâtent dans l'intention de chercher les points faibles de l'adversaire. Puis des situations dangereuses devant les deux buts se produisent ave une rapidité foudroyante. A la 3me minute, le gardien allemand ne peut retenir qu'à grand'peine un coup de Hans Cattini tiré de 5 mètres. Quelques secondes plus tard, Hugo Muller ne retient aussi qu’avec beaucoup de chance.
Les Allemands ont m aintenant acquis une supériorité écrasante et tous nos joueurs sont momentanément contraints à coopérer à la défense de notre but, où Hugo M uller fait des prodiges.
Une situation très dangereuse devant notre but se produit duran t la 13me minute. Un avant allemand était parvenu à contourner notre défense et se trouvait seul devant notre but. P ar une chance extraordinaire, son coup porta beaucoup trop haut ; mais, déjà une minute plus tard, le tout change d’aspect. Au cours d'une avance classique de la mi-sturm, Bibi passe à Hans Cattini et celui-ci m arque le premier but de la partie : 1 à 0 pour la Suisse.
Deuxième tiers-tempsToute notre équipe, même nos défenseurs, par
ticipe m aintenant à l'a ttaque et c 'est ainsi q’ Franz Geromini réussit à augmenter le score à à 0 pour la Suisse.
Le public applaudit frénétiquement et plus d- 18,000 voix s'élèvent pour encourager les nôtre
Les Hopp Schwyz, Hopp Schwyz ne Cesser plus. Mais, à la 7me minute, Jaenecke, à son tour réalise une belle avance, passe au Dr Schenk el voilà que nous comptons 2 à 1.
Le9 Suisses se ressaisissent. Bibi Torriani réalise une magnifique avance, contourne seul la défense adverse et score avec une agilité et une p récision classiques. Résultat : 3 à 1 pour la Suisse.
Troisième tiers-tempsAu début, nous assistons à une très forte agres
sion suisse sur le but allemand. Au cours d’une seule minute, Eggringer doit retenir 5 coups tirés sur son but par notre seconde ligne d ’avants. Il y parvient, quoique avec un peu de chance.
Nous assistons à un jeu très cultivé, mené dans un esprit de vrais sportifs de part e t d'autre. Nous voyons Gustave Jaenecke serrer la main à Bibi pour le féliciter.
La fin du match n 'apporte aucune modification du score.
A MONTCHOISILa venue à Lausanne de la forte équipe bernoise
avait amené à Montchoisi une très belle chambrée de spectateurs. Pour un match amical, c'est un succès. Le temps splendide dont nous avons été gratifié n 'a pas nui à la manifestation, au contraire. D 'autre part, une glace excellente a beaucoup facilité les évolutions des deux teams.
Le prem ier tiers-temp9 débute tranquillement. A la suite d'une jolie combinaison de la ligne d'avants lausannoise, Caseel m arque le prem ier but. Ce but stimule les Lausannois et le jeu de-
i vient plus vif. Montchoisi est supérieur et le sera j pendant tout le prem ier tiers de cette intéressante i partie. Un essai de Beltrami est vivement applaudi.
Stucky, de son côté, ne reste pas inactif et un essai à 30 mètres est magnifiquement retenu par Schaefer, le gardien bernois.
Montchoisi, tan t la première que la seconde ligne, a de jolies passes. Les Bernois ont de la peine à se m ettre en train et les quelques échappées ne m ettent pas souvent les buts de Francfort en danger.
Le deuxième tiers-temps voit les Bernois se re ssaisir quelque peu, mais le jeu de ces derniers est de mauvaise facture. Un cafouillage devant Schaefer perm et au Lausannois Delnon II de marquer un très joli but. Le jeu est très vif. Les Lausannois font des efforts manifestes pour augmenter le score ; ils y réussiront, à la 9me minute, mais c ’est un Bernois, Mathys, qui m arque contre ses propres couleurs. Ci : 3-0, Serait-ce la débâcle ?
Le jeu devient violent e t moins intéressant. Les Bernois sont déchaînés ; le gardien lausannois passe un mauvais moment. L'effort bernois sera récompensé par un joli but de Badrutt.
Une descente de Lausanne se termine par le renversement de la cage et un pêle-mêle général des joueurs. La fin arrive sur cette aventure p laisante,
' Au début de "là; première partie du troisième tiers, Caseel, en grande forme, ten té seu l le but mais échoue de peu. Pendant plusieurs minutes, Lausanne se cantonne dans les bois de Schaefer, mais n 'arrive pas à réaliser. Un faul manifeste de M üller lui vaut d 'être mis en touche pour une minute. Au cours de la dernière partie, l’on constate que les joueurs sont fatigués et le jeu s'en ressent. Stucky tente une nouvelle fois le but, mais en vain, malgré une descente fulgurante. Francfort, le gardien lausannois, reçoit le puck en pleine figure ; le jeu est arrêté pendant 10 minutes.
Une descente en force des Lausannois permet à Delnon II de marquer un quatrième but.
La fin arrive sur le résultat de 4 à 1 en faveur de Lausanne.
Disons que Lausanne a fourni une magnifique partie qui fait bien augurer pour les rencontres futures. Berne a paru hésitant et nous osons croire que sa démonstration à Lausanne sera, au mois de février prochain, de meilleure facture. R. Abt.
(Suite du sport en quatrième page.)
NOTRE FEUILLETON QUOTIDIEN13
LE M A N O IR M E N A C EPar Jean de Lapeyrière
(Su ite)
Il déplia le papier e t saisit dans ses doigts un lingot de plomb tordu et écrasé. Il l'exam ina avec circonspection et le soupesa à plusieurs re prises. Ensuite, redressant la tê te , il regarda autour de lui et ses yeux s 'a rrê tè ren t sur le râ te lier d'arm es fixé contre le mur, au milieu du large vestibule.
Un coup d’œil lui suffit. Les sourcils froncés, il considéra de nouveau la balle. Lord Moorloch et le Dr Tagelle l’observaient avec une égale curiosité, se dem andant ce que signifiait ce manège.
— Ce que je ne m 'explique pas, dit Roger du Palus d'un air pensif, en relevant les yeux vers eux, c 'est que cette balle soit d'un calibre 24, alors que les seuls fusils que je sache appartenir à des Halliers sont des 12 et des 16.
Le deux autres gardèrent le silence un moment, comme s'ils ne réalisaient pas sur-le-champ ce que pouvait signifier cette constatation.
— Etes-vous sûr de ne pas vous trom per ? insinua enfin le médecin.
— Je crois me connaître en armes, répliqua M. du Palus. D 'ailleurs, vous n'avez qu'à vérifier...
De la main, il désignait le râtelier.— P eut-être M. des Halliers possède-t-il un
24 7 émit le docteur.— Bruneau !.«. appela Roger du Palus.
Le fermier, dem euré à l 'écart pendant cette conversation, s'avança. N
— Y a-t-il d 'autres fusils que ceux-là ? demanda le jeune homme.
L'homme jeta un coup d'œ il avant de répondre.— Oui... il y a encore le mien.— Je le connais. C’est un « Lefaucheux 12 »...
C’est tou t ?— Oui, Monsieur.— Alors, l'arm e qui a blessé votre m aître de
vrait ê tre une de celles-là.— Je ne sais pas, Monsieur... Oui, je suppc*se,
balbutia Bruneau, em barrassé.Roger du Palus le toisa un instant, puis, s 'ap
prochant du râtelier, examina les canons des fusils.
— Curieux... vraim ent curieux, m urmura-t-il. En adm ettant que je me trom pe sur le calibre de la balle, je constate que les canons de ces arm es sont parfaitem ent propres. Par hasard, serait-ce vous, Monsieur, qui auriez pris le soin de nettoyer le fusil im m édiatem ent après l'accident ?
Il s'adressait à lord Moorloch. Sous le regard soupçonneux que le jeune homme fixait sur lui, l’Ecossais sen tit l'indignation le gagner. Il dut faire un effort sur lui-même pour dem eurer calme,
— Non, Monsieur, répondit-il avec sécheresse, je vous l'ai déjà dit, je ne sais rien... Si vous désirez des éclaircissem ents, je vous engage à aller les dem ander à M. des Halliers en p e rsonne.
— Moi... to u t 'c e la ne me regarde pas ! s 'écria le Dr Tagelle. Vous m 'excuserez, Messieurs, j'ai affaire ailleurs... Voulez-vous me rendre la balle, M onsieur du Palus ?,
— Vous tenez donc à la conserver ? in terro gea narquoisem ent le jeune homme.
Le m édecin répondit tranquillem ent, en fixant son étrange regard clair dans les yeux fauves de son in terlocuteur :
— Oui... j'y tiens particulièrem ent. J 'estim e qu'il est de mon devoir de ne pas me séparer de cette pièce... à conviction, é tan t donné les circonstances troublantes sur lesquelles vous avez attiré mon attention.
.— Troublantes, en effet... ironisa M. du Palus. Car je me demande comment ce tte balle, partie de si près, sans doute à bout portant, n 'a pas fracassé l'épaule de M. des Halliers e t ne l'a pas transpercé de p art en p a rt ? Q u'en dites-vous, docteur ? Cela aussi ne vous sem ble-t-il pas trou blant, pour le moins ?
Derechef, le médecin le fixa dans les yeux, mais avec une expression de rudesse, cette 1 fois-ci.. j
— Monsieur du Palus, je me perm ettrai de vous donner le même conseil que ce monsieur, dit-il sur un ton rogue, en m ontrant de la main lord Moorloch. Si vous désirez des précisions ; au sujet de cet accident, allez donc les chercher auprès de M. des Halliers.
Sans un mot, Roger du Palus replia le lingot j informe et le tendit au médecin qui lp prit, salua ! les deux jeunes gens d'un rapide : « Àu revoir, ; M essieurs», et s'éloigna aussitôt. M. du Palus se retourna vers le fermier.
— Bruneau, allez trouver votre m aître, com- manda-t-il, et dites-lui que je suis là et que je désire le voir.
— Bien, Monsieur, fit le fermier.Resté seul en face de lord Moorloch, le jeune
homme fit quelques pas de long en long dans le vestibule.
— Ce m édicastre a un sacré caractère !... grommela-t-il.
L'Ecossais fit comme s'il n 'avait pas entendu la réflexion. Il é ta it d'ailleurs assez troublé par la perspicacité de M. du Palus et regre tta it am èrem ent de n 'avoir point la liberté d'envoyer au diable cet importun.
Ils n 'a ttendiren t pas longtemps. Bruneau fut bientôt de retour. M anifestant une gêne visible, il s’avança vers Roger du Palus r. qui il annonça :
— Je regrette , Monsieur, mais Monsieur ne veut pas vous recevoir...
— Ne veut pas me recevoir ! s'exclam a le jeune homme avec un haut-le-corps. Vous voulez dire, mon garçon, qu’il ne « peut » pas me recevoir ?
— Non, Monsieur... il ne « veut » pas I confirma le fermier.
M. du Palus rougit violemment. Une flamme de colère passa dans ses yeux, en même temps qu’il serrait les poings avec nervosité. Se m aîtrisant, cependant, il affecta de rire.
— Je suis trop bon, vraiment, dit-il d'un air détaché, de m 'occuper des affaires des autres. Quant à vous, M onsieur,' — il parlait à lord Moorloch, — je vous souhaite bien du plaisir, dans une maison où le m aître fait si peu de cas de la civilité. Au revoir, Monsieur I
Puis, furieux tout de même de l'affront qu'il venait de recevoir en face d'un étranger, il s'éloigna sans se retourner, en sifflant horriblement faux un air inconnu.
Bruneau alors avertit l'Ecossais que M. des Halliers le priait de venir lui parler.
(A suivre.)
LUNDI 13 DECEMBRE 1941
C O I N D E S mGO S S E SLes deux amis du rossignol
(Légende)
Un rossignol avait deux amis.L'un était un ours de la montagne, un bel
ours au pelage sombre, aux dents luisantes, qui tro tta it tout le jour là-haut, parmi les sentes des pineraies, dans les ronciers e t les taillis sauvages, à la recherche de baies sucrées e t de fruits doux dont se régalait sa gourmandise.
Un jour qu’une longue épine avait piqué m aître M artin, tandis qu'il s 'ébatta it ainsi dans un buisson, le rossignol, ému de ses grognements douloureux, é ta it venu en voltigeant, e t de son bec adroit avait arraché le dard... Puis, infirmier improvisé, il avait pansé la blessure à l’aide d 'herbes de la montagne dont il connaissait la vertu. Heureux et bientôt guéri, le fauve avait, depuis ce t instant, voué une reconnaissance infinie à la frêle bestiole emplumée. E t chaque jour, le rossignol venait dans la montagne rendre visite à son ami l'ours...
L’oiseau avait pour second compagnon un homme de la vallée, un vieux chasseur dont tous les soirs il s'em pressait d ’égayer la fatigue par ses roulades et ses joyeuses vocalises. A celui-là, le rossignol n ’avait jamais rendu de grands services. Il n 'avait point secouru le chasseur à l'occasion d'une mauvaise blessure. Il n 'avait point mis d 'herbe fraîche sur son front brûlant de fièvre...
Mais il faisait mieux que cela : il chantait pour lui tou t l'été.
Le chasseur, qui vivait seul, se sentait tout ragaillardi d’écouter les refrains de ce gai compagnon.
E t l'homme e t le rossignol, sans se l'ê tre dit, s'aim aient d 'une vive amitié.
Au mois de juin, quand le tiède clair de lune tendait sur la vallée sa gaze bleue, qqelles belles sérénades il entendait, notre chasseur, à l'heure où le gai rossignol, son petit gosier frissonnant d'un m erveilleux délire, lançait vers les étoiles ses trilles audacieuses ! Dans le beau paysage nocturne, c 'é ta it une m erveilleuse improvisation. Les notes les plus vives, les plus aériennes, les plus déliées, succédaient aux roulades les plus chaudes e t les plus nuancées. On eû t dit un ruis- selet, un mince filet d 'argent coulant parmi les feuilles, un sifflotis de pipeau..., puis le chant s'amplifiait, s'élargissait, sem blait prendre possession de l'espace, m onter jusqu'au sommet de la nuit 1 E t dans le long silence qui suivait, on croyait entendre de toutes parts mille rossignols qui répondaient en écho.
Longtemps ainsi, l'oiseau vécut entre ses deux amis, allant de l'un à l'autre, partageant entre eux sa gentillesse e t sa cordialité.
Mais un jour, le chasseur se trouva dans la montagne, face à face avec l'ours. Il avait suivi sa piste e t s 'apprêtait à le tuer d’un coup de fusil. Ce n’é ta it point, certes, p ar cruauté, mais par
m étier. Cet homme faisait commerce des fourrures de toutes sortes qu'il rapportait de la m ontagne. Le fauve allait ainsi ê tre tué infailliblement, quand notre Rossignolet p rit sur lui de le défendre. S 'élançant au-devant de l’homme, sautillant, voletant e t piaillant, il détourna sur lui, durant quelques secondes, l'a ttention du chasseur. E t m aître M artin put s'enfuir.
Un au tre jour, le chasseur, s 'é tan t endormi au pied d'un arbre, était, à son tour, m ortellem ent menacé par l'ours, quand l'oiseau survint. Cette fois, il parla à son ami l'ours, et la bête, ayant flairé l'homme, s'éloigna sans insister...
Ainsi le gentil rossignol put garder ses deux amis et continuer à voltiger joyeusement de l'un à l'autre, durant de longues saisons.
Georges RIGUET.------------------- — 4> — -------------------
Saviez-vous que...Des géographes américains ont établi que l'ex
plorateur et navigateur W eddell, dont le nom a été donné à la mer de W eddell, n 'a jamais été dans ces parages.
— Il y a 80 ans, le Liechtenstein avait une armée de 80 soldats, d ’un trom pette et d'un capitaine.
— Le Kremlin de Moscou est une agglomération de palais, de chapelles et d 'autres constructions,
entourée d 'un mur long de 3 km, e t haut de 20 m.— D'anciens reliefs et dessins nous ont appris
que, dès la plus haute antiquité, les éléphants étaient employés au transport des guerriers,
— L'aviateur américain Hinchliffe, qui, voici bien des années, entreprit un vol transocéanique dont il n 'est jamais revenu, s'é tait trompé de 1000 milles dans le calcul pour l'essence nécessaire, comme il ressort d'un carnet de notes trouvé depuis.------------------ — m
MOTS POUR RIRE
Histoires pour rireUn pêcheur arrive au bord d'un petit cours
d 'eau avec tout son attirail et jette sa ligne. Mais, abordant un naturel du pays, il lui demande :
— Dites-moi, c'est bien permis de pêcher ici ?— Oui, Monsieur.— Donc, ce ne sera pas un crime si je prends
un ou deux poissons ?— Oh ! non, Monsieur, pas un crime, pour sûr I
Ce sera un m iracle !
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lundi 29 décembre 1941sont invités d’une façon tout à fait pressante à acquitter dès maintenant leur impôt à la Poste ou au Bureau des contributions, Serre 23, 1er étage, qui seul reçoit les paiements par tim bres-im pôt 4521;
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N eu ch âtelLe v e n d r e d i 1 9 d é ~ e m
bre 1941, à 10 h e u re s , i l ’Aula d e l 'U n iv e r s i t é ,
de M. H a n s K E L L E R , p r o fesseur au T e c h n ic u m de Bienne, s u r «Les m o y e n s p r a t iq u e s d é c o n o m is e r le c o m b u s t ib l e » , p r o b lè m e cap i ta l d e l’é c o n o m ie de gu e r re . 4618 E n trée lib re
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HautsGeneveySà°fu?reD2pièces , cu is in e , a u so le il , i n d é pe n d a n t . — S’a d r e s s e r à H. Prcel lochs Morel. 4484
Etat civil de NeuchâtelN aissances
10. P a u l -F r a n c i s , à Pau l-A lfred E v a rd e t à J e a n n e - M a d e le in e née Aeby, à C o lo m b ie r .
10. P h i l ip p e Maurice, à C h a r les -M aurice A u b e r t e t à Louisa- L ina née R yse r . à Enges.
10. J a c q u e s Denis , à W i l l i a m - F e r d in a n d H a u s se n e r e t à Ger- t r u d e née B eno it , à Saules .
10. C h r i s t i a n e - M a rg u e r i t e , à P i e r r e - J o s e p u - Maurice- A lexan d re Gicot e t à M adele ine née T e rr a z , au L a n d e ro n .
10. M a r t in -V ic to r , à V ic tor- M art in S o t ta s e t à R usa , née L o ttaz , à N euchâ te l .
11. P ie r re -A la in , à L ouis-A n- d r é M ic haud e t à May-.Madeleine née B a rb e z a t , à N euchâ te l .
11. Lu ig i-C ar io -A tti i io , à T h é o d o re L e h m a n n e t à ln é s -Z i ta - J o la n d a , née A rn a b o ld i , à N e u ve vil le.
Promesses de mariage11. J a c q u e s Adrien Rossel et
A nne-M arie C o u rv o is ie r , à Bulle e t N euchâ te l .
11. Georges - A r t h u r Rossele t e t O de t te - H e n r ie t te - F e rn a n d e B a n d e re t , les d eux à N euchâ te l
Mariage12. H enr i A do lp h e Nvdegger
et C lau d in e - J u l i e t t e Nicolet- M on n ie r , a Berne et à Genève.
0j e u n e s époux,
£ 0 A l p leunes pères , con- SRFL— t r act ez un e assu- _ ” r an ce s u r la vie à la
iM M Caisse c a n t o n a l e a s s u r a n c e p o p u la i reR ie du Môle 3. Neuchâtel
AGENTS :M. A uguste B O B ER T, P a rc 78
La Chaux-de-Fond*.M A ugus te Z IE G LE R ,
t e m p l e 20, Le LoeleM. E d m o n d JE A N N E R E T .
BattesC o r re s p o n d a n ts d a n s to u te s les o c a l i t é s d u c a n to n . 3508
O F F R E Zun fer à repasser un coussin chauffant
. un appareil à sécher les cheveux une cuisinière électrique 4558
V O Y E Z L E C H O I X D E S
Services IndustrielsLA C H A U X -D E -F O N D S
Rue Léopold-Robert 58 ou rue du Collège 32
Argent comptant £natc0tg e n re s de m eu b le s , buffets , v a i s se l les , m a n te a u x , h a b i t s , c h a u s su res , l inger ie , l in o lé u m , a c c o r d é o n s , c h a r s , r é g u la te u r s , t a b le a u x , c u is in iè re s à gaz, n o i r exc lu , ta p i s , luges , m a c h in e s à é c r i re , r id e a u x , e tc . , e tc . , a in s i q u e m én a g e s c o m p le ts . — S’a d r e s s e r r u e de l’E n v e r s 14, rez - d e -c h a u s sé e . 4564
Etat civil du Locled u 13 d é c e m b re 1941
NaissanceC h a r le s -A n d ré D ubois-d i t -C o-
s a n d ie r , fils de C h a r le s -A n d ré . c o m m is , e t de M adele ine-A line , née R a c h e te r , N euchà te lo is .
Promesses de mariageJ e a n A lb e r t R e naud , m u s ic ie n ,
V audo is , a u Locle, e t Maria Kâ- th e l i Berger , Berno ise , à Berne.
A l f re d -E u g è n e U ub ied , m é c a n ic ien r e t r a i t é , à C o r ta i l lo d , et S u sa n n e -L é o n ie D u b o is , née Ni- k la u s , a u Locle, to u s d e u x N e u - châte lo is .
E ta t civil de La C h .-d e-F o n ü sd u 13 d é c e m b re 1941
NaissanceMeyer. P a u l - A n d r é , fils de
G o t t l r ied , m a î t r e b o u la n g e r , e t de Marie , née B auer , B e rno is
DécèsBeck, A dr ien - A rn o ld , é p o u x
de E n s a b e th - M a r i e , née Bro- che l la , A rgov ien , n é le 11 n o v e m b re 1884.
9707. B o u r q u in , C h a r le s -A m i, fils d e C h a r le s -A m i , B e rno is e t N euchâ te lo is , n é le 12 o c to b re 18y2.
9708. H i r s c h y , H e n r i , fils de H e r m a n n - L u c ie n , e t de G e r t ru d , née T s c h a n t r e , B e rn o is , n é ie 13 d é c e m b re 1941.
In c in éra tio nL u n d i 15 d é c e m b r e à 13 h . 45.
Beck. A d r ie n -A rn o ld , d e p u i s H iro n d e l le s 14, s a n s su i te .
Société neuchâteloisede crémation
La Chaux-de Fonds
Pour tous renseignements concernant l’admission dans la Société ou les conditions d’incinération, s ’ adresser au secrétaire de la Société, Monsieur Adrien Dubois, secrétaire-caissier de la Direction de Police, rue du Marché 18, à La Chaux-de-Fonds, Tél. 2.41.11PJ073N 2445
POMPES FUNEBRES GENERALES A. REMYRue N eu v e 9 — T él. (jou r e t n u it) 2 .1 9 .3 6 — L é o p .-R o b . 6
Cercue i ls — Art ic les m o r t u a i r e s — T o o te s f o rm a l i t é s
S u c c u rsa le : M a r ce l PRÉTÔT, L e L o c le , C rêt-V aillant 5 , Tél. 3 .18 .30
LUNDI 15 DECEMBRE 1941
Im pressions dn jourS u r le fro n t russe on assiste à un recu l sen
sible des forces allem andes. Q u’il so it tactique ou pas, ce recul est indéniable. S i l ’hiver d ev ien t encore p lus dur, les forces a llem andes risquent de passer par des m om ents p lus d iffic iles encore. La campagne de R ussie qui, sem ble-t-il, aurait été im posée à l ’E ta t-m ajor par les chefs de la G estapo, tournera-t-e lle en désastre ? C 'est là le tou t grand problèm e du jour auquel certa in aphorism e biblique donne une réponse.
La situa tion dans le Pacifique es t assez d iff ic ile à résum er et à préciser. Les in form ations abondent m ais viennent à la fo is de T okio , de Shanghai, de H ong-K ong, d e M anille, de S ingapour, de Batavia, de Londres e t de N ew -Y ork. E lle s s ’appliquent à un fron t im m ense et très d ivers intégrant de lo in ta ins archipels — H aw ài est à 6,000 km . du Japon — e t des îles perdues dans l ’im m ensité où elles ne son t qu’un p e tit poin t, te ls W ake e t M idw ay, le vaste m onde de la M élanésie avec ses îles grandes com m e la France e t tou te la pén insu le de l'Indoch ine se term inan t par le long bras q u e l le lance sur Java , bras qui se term ine par Singapour et qui est presque coupé par les forces japonaises venues de la Thailande.
A p rès les très grosses surprises du début, on assiste à une réaction qui s ’organise vigoureusem ent. ________________________________
AUTOUR PU CONFLITEffroyables inesures des autorités
allemandes en FranceParis, 14 décem bre. (Havas-Ofi.)
Les autorités m ilitaires allemandes font publier l'avis suivant :
Ces dernières semaines, des a tten ta ts à la dynam ite et au revolver furent de nouveau comm is contre des m em bres de l’arm ée allemande. Ces a tten ta ts ont pour auteurs des éléments, jeunes parfois, à la solde des Anglo-Saxons, des Juifs et des bolchevistes, e t agissant selon les infâm es m ots d 'ordre de ceux-ci. Ces soldats allemands furent assassinés e t blessés dans le dos, Dans aucun cas, les assassins ne furent a rrêtés. Pour frapper les véritables auteurs de ces lâches a tten tats, j'ai ordonné l'exécution immédia te des m esures suivantes :
1. Une amende d’un milliard de francs est imposée aux Juifs des territoires occupés.
2. Un grand nombre d’éléments criminels judéo-bolcheviques seront déportés aux travaux forcés à l’Est. D’autres déportations seront effectuées sur une grande échelle si de nouveaux attentats étaient commis) indépendamment d'autres mesures qui paraîtraient nécessaires.
3. Cent juifs, communistes et anarchistes, qui ont eu des rapports certains avec les auteurs des attentats, seront fusillés.
C ette m esure ne frappe pas le peuple français, m ais uniquem ent les individus qui, à la solde des ennemis de l'Allemagne, veulent précipiter la France dans le m alheur e t ont pour but de saboter la réconciliation entre la France e t l'A llemagne.
(Sig.) G énéral von Stulpnagel, commandant des troupes d 'occupation en France.
Le malaise de VichyVichy, 14 décem bre. (Ag.)
L 'agence Havas-Ofi communique :Le gouvernem ent français a pris connaissance
avec d 'au tan t plus d ’émotion de l'avis de rep ré sailles qui v ient d 'ê tre publié par les autorités allem andes :
a) qu'il a toujours affirmé sa réprobation et celle du peuple français pour les a tten ta ts commis ;
b) qu'effectivem ent il a pu faire a rrê te r par sa propre police les coupables de plusieurs a tten ta ts ;
c) qu'il a, ce tte semaine, au cours de dém arches angoissées et répétées, sollicité et cru pouvoir a ttendre une réduction sensible du nom bre de fusillés.
S 'il ne s’agit plus ce tte fois d'otages, mais de délinquants, le nom bre élevé des condamnés n 'en provoque pas moins un malaise profond chez tous les Français.
Le gouvernem ent fait connaître aux autorités allem andes son sentim ent à l'égard de ce tte ré pression massive.
RED. : Ce qu'il y a d 'horrible en ces mesures qui soulèveront la réprobation de tous les homm es ayant un cœ ur et une conscience, c 'est qu’il ne s'agit ni de coupables ni même de p révenus.
Un com m entaire britannique sur la situationLondres, 14 décembre. (Reuter.)
Le commentateur m ilitaire de l'agence Reuter écrit : En ce qui concerne la situation en Extrême- Orient, l'attaque de Pearl-H arbour a entravé sérieusem ent la jonction des flottes britannique et américaine. La perte du « Prince of W ales » et du « Repuise » donne un gros avantage au Japon dans la mer de Chine. Bien que les flottes alliées soient très occupées dans l'A tlantique et dans la Méditerranée, elles doivent être à même d'envoyer un nombre considérable d'unités en Extrême-Orient. M ais il faut du temps pour s 'y rendre. Entre temps, les sous-marins hollandais peuvent reposer tou t le jour sur le fond de la mer, dans le Golfe de Siam, dont les eaux sont peu profondes, et reprendre leurs attaques la nuit et à l'aube.
Kedah, contre lequel les Japonais semblent concentrer le gros de leur offensive en Malaisie, est l'un des plus im portants E tats de la péninsule et s 'il tombait aux mains des Japonais, il en résultera it une grave menace pour le port de Penang.
En Thaïlande, la possession de Singora donne un avantage évident aux Japonais pour le transpo rt p ar terre de leurs troupes et de leurs approvisionnements. Singora est relié par chemin de fer à Bangkok.
Le recul allemand continueLa résistance aux Japonais s’organise
Représailles allemandes et malaise de VichyLes nouvelles provenant de Hong-Kong ne sont
pas claires. Rien, dans les récents communiqués britanniques, n'annonce la capture rapide de Paou- loun, qu'annoncent les Japonais. Hong-Kong peut sans doute riposter à l'attaque, mais sa situation est difficile. L'armée américaine résiste vigoureusement à M anille et dans l'île de Wake. Il est indispensable pour le Japon de rem porter une victoire décisive e t rapide. Il est possible qu’une résistance longue dans les Philippines e t en M alaisie bouleverse les plans nippons.
Déclaration du premier lord de l'amirautéLondres, 14 décembre. (Reuter.)
Faisant allusion à la p erte du « Prince of W ales » e t du « Repuise », M. A lexander, prem ier lord de l’A m irauté, a déclaré : « La m arine surm ontera cet échec. N 'ayez aucune crainte, on la fera payer à l'ennemi. » Il ajouta que la perte de ces deux navires fut un de ces coups que la m arine subit de temps en tem ps dans les fortunes de la guerre. « Coups qui n 'on t fait que redoubler les efforts de la m arine e t rafferm ir sa résolution, coups qui sont toujours rendus tô t ou ta rd à l'ennem i et avec in térêts composés. »
Déclaration du premier ministre thaïlandaisTokio, 14 décembre. (DNB.)
Le prem ier m inistre thaïlandais a déclaré à des représen tan ts de la presse à Bangkok que les relations de la Thaïlande avec l’A ngleterre e t les Etats-U nis avaient é té autom atiquem ent rompues p ar la conclusion de l'accord défensif et offensif avec le Japon. Il ajouta qu'il avait toujours été de son désir de conclure une alliance m ilitaire avec le Japon, mais que c 'est seulem ent aujourd’hui que le temps é ta it venu de le faire. Répondant à une question, le prem ier m inistre déclara égalem ent qu’aucune pro testa tion n 'avait é té élevée du côté britannique contre l'alliance nippo-thaïlandaise. Le m inistre de G rande-Bretagne dem anda simplement au prem ier m inistre de lui rem ettre ses passeports. Faisant allusion aux plans économiques de la Thaïlande, le p ré sident du Conseil précisa que l'on pro jetait une étro ite collaboration avec le Japon dans le but d 'établir une politique économique saine.
La neutralité de la TurquieW ashington, 15 décembre. (Reuter.)
Voici le texte de la note turque adressée à M. Cordell Hull, secrétaire d 'E tat des Etats-Unis p âr l'am bassadeur de Turquie à W ashington : « J 'a i l'honneur d'inform er Votre Excellence que dans un télégramme daté d'Ankara, 10 décembre 1941, mais reçu à W ashington seulement ce matin, je reçois pour instruction de mon gouvernement de notifier au gouvernement des E tats- Unis d ’Amérique que le gouvernement de la ré publique a décidé d 'étendre la neutralité de la Turquie au nouveau conflit qui vient d 'éclater. »
La Croatie déclare la guerreZagreb, 14 décembre. (Havas-Ofi.)
Le Conseil des m inistres s 'est réuni dimanche m atin en séance extraordinaire e t a approuvé une motion présen tée par le Poglavnik, déclarant que « l’E ta t indépendant croate se trouve à p artir d 'aujourd'hui en guerre avec la G rande-B retagne et les Etats-U nis ».
Tokio, 14 décembre.L’agence Domei annbnce que le m inistre de
Roumanie s’est' rendu dimanche auprès du ministre des affaires étrangères Togo pour l'inform er form ellem ent de l 'é ta t de guerre entre la Roumanie, d 'une part, e t l'A ngleterre e t les E tats-U nis d 'au tre part.
Vers Tordre nouveau européenLa Haye, 15 décembre. (DNB.)
Un grand nombre de nationaux-socialistes néerlandais ont célébré à Utreoht le lOme anniversaire de la fondation du mouvem ent national-socialiste néerlandais.
Le commissaire du Reich Seyss-Inquart a prononcé un discours annonçant sa décision de ne plus tolérer aux Pays-Bas qu'une seule ligne politique, celle du mouvement national-socialiste dirigé par M. Mussert, Tous les autres mouvements et organisations de caractère politique pouvant encore exister en Hollande sont dissous dès aujourd’hui.
Le chef du mouvement national-socialiste hollandais, M ussert, p rit ensuite la parole. Il évoqua sa récente entrevue avec M. H itler e t affirma sa conviction que M. H itler ne dem andera jamais rien au peuple hollandais qui soit contraire à son honneur ou à ses in térêts vitaux. M. Hitle r veut donner au peuple hollandais la possibilité de participer comme peuple libre à la reconstruction de l’Europe. Aujourd'hui déjà la Hollande est admise dans ce tte nouvelle Europe.
RED. — Voilà une bien étrange conception d'un « peuple libre », qui n 'adm et que le parti national-socialiste et détruit tous les autres,
LA GUERRECommuniqués soviétiques
Moscou, 14 décembre. (Reuter.)Le communiqué soviétique de midi déclare :
D urant la nuit du 13 décembre, nos troupes ont com battu l'ennem i sur tous les fronts.
Moscou, 15 décembre. (Reuter.)Voici le tex te du communiqué soviétique de
m inuit :Durant la journée du 14 décembre, nos trou
pes ont com battu l'ennemi sur tous les fronts. Dans un certain nombre de secteurs du front occidental et sud-ouest, les troupes soviétiques livrèrent des combats violents à l'ennemi et continuèrent d’avancer. Elles occupèrent les stations de Uzlovaia, au sud-est de Toula, Verkhoney
au nord-ouest de Livny, et Dubna, à l'ouest de Toula. Le 13 décembre, 15 avions allemands furen t détruits. Nous perdîm es 4 appareils. Le 14 décem bre, 5 avions ennemis furent détruits dans des combats aériens.
Dans la m er Noire, nos navires coulèrent un transport ennemi de 2,500 tonnes.
Communiqué allemandLe haut commandement de l'arm ée commu
nique :A l'est, l’artillerie de l'armée allemande a bom
bardé dès navires ennemis dans le port de Sé- bastopol et des objectifs militaires importants à Leningrad, avec efficacité. Par ailleurs, les opérations militaires se sont bornées à repousser les attaques ennemies.
Lors d 'attaques sur des transports en marche, des localités, des colonnes e t des camps de baraquem ents, l'aviation a causé à l'ennem i sur le
'fron t oriental de lourdes pertes en hommes et en m atériel.
Dans les eaux britanniques, un destroyer ennemi a été si gravem ent a tte in t par des bombes à l'en trée du canal de Bristol, que l'on peu t escom pter sa perte .
Dans la nuit du 14 décembre, l'aviation allemande a bom bardé avec succès des objectifs militaires sur la côte orientale britannique.
Lors de ten tatives de survoler la côte de la i Manche, l'ennem i a perdu 7 appareils.
En Afrique septentrionale, les troupes germa- î no-italiennes ont repoussé dans la région à ! l'ouest de Tobrouk des attaques de forces bri- j tanniques concentrées et ont détruit plusieurs { batteries ainsi que 11 chars blindés.
Des appareils de com bat en piqué allemands et italiens ont causé de lourdes pertes à des colonnes m otorisées ennemies. La chasse de l'Axe a abattu au cours de combats aériens 15 appareils ennemis sans subir dé pertes. Des appareils de combat allemands ont bombardé en outre avec efficacité des aérodromes, des dépôts d'approvisionnem ents ainsi que des colonnes blindées et de véhicules ennemis dans la région de Tobrouk.
L 'aviation bolchévique a perdu 125 appareils au to tal entre le 6 et le 12 décembre, dont 83 en combats aériens, 32 abattus par la DCA et le reste détru it au sol. Pendant la même période, l'aviation allem ande a perdu 7 appareils sur le front oriental.
Communiqué britannique dn CaireCommuniqué du GQG britannique au Moyen-
O rient :. « H ier samedi, nos forces principales firent
de nouveaux progrès en face de la résistance résolue offerte par les troupes allem andes et italiennes tenant des positions d 'arriére-garde au sud-ouest de Gazala. Nos troupes cernent également de près les positions défensives de Gazala. Des rapports encore incomplets révèlent que quelques tanks italiens furent détruits, tandis que 18 canons ont été capturés e t environ 500 Allemands et Italiens furent faits prisonniers au nord-ouest de Bir-Hackeim. D 'autre part, de petits groupes de soldats ennemis sont isolés dans les régions qui furent auparavant le théâtre principal de la bataille.
Nos forces aériennes continuent de bombarder des colonnes autom obiles ennemies ainsi que les routes à l'ouest et au nord-ouest de Gazala et à l'ouest de Dem a. »
Communiqué japonaisTokio, 14 décembre. (Havas-Ofi.)
La section de l'arm ée du GQG impérial communique que des forces aériennes de l'arm ée ont effectué samedi des raids massifs sur les bases ennemies en Birmanie et en Malaisie. Des dégâts im portants ont été causés à l'aérodrom e de Victoria, ainsi qu'à des objectifs sur la côte de Malaisie, cela en dépit de la violente réaction de la DCA, Des attaques ont également été effectuées sur des concentrations de troupes ennemies. Q uatre chasseurs britanniques ont été incendiés au sol, des transports maritimes coulés et plusieurs autres endommagés.
Communiqué de SingapourSingapour, 14 décem bre. (Reuter.)
Le communiqué de midi déclare : Les derniers rapports du front indiquent que l’on continue à com battre dans la région de Kedah et que nos forces sont en contact avec l’ennemi dans la région de Kelantan (Kotabahru). Sur ces deux fronts, no tre aviation de chasse appuie les trou pes. Rien n 'a été signalé de Kuantan. Nos avions en treprennent des reconnaissances étendues.
Le communiqué de 19 heures déclare :A la suite des succès de la marine néerlan
daise qui a coulé quatre transports ennemis, on signale m aintenant qu'un navire ravitaiileur et un pétrolier furent également coufës par des sous-marins néerlandais.
Un com bat acharné se poursuit sur le front de Kedah. Nos chasseurs sont intervenus avec succès en harcelant les troupes et les communications de l'ennemi.
Communiqué néerlandaisLondres,, 14 décembre. (Reuter.)
Le communiqué publié à Batavia par les services com battants, dimanche, déclarent :
Depuis le dernier communiqué, des opérations d’im portance secondaire ont eu lieu en terri-
: toire néerlandais. Des avions ennemis furent aperçus en certains points de notre arch'pel.
Les dépêches d 'h ier soir mentionnant des succès de sous-marins néerlandais au large de la côte orientale de la Thaïlande peuvent ê tre
I confirm ées officiellement.
L 'aviation néerlandaise prend une p a rt très active à la défense de la Malaisie. Les avions australiens renforcent l'aviation néerlandaise. Des troupes néerlandaises participèrent aux opérations m entionnées dans le communiqué d 'hier su r la côte orientale de la partie britannique au nord du Bornéo, opérations qui eurent lieu à la requête de nos alliés.
Sur le front estVERSION ALLEMANDE
Le 13 décembre également, des troupes du corps expéditionnaire italien sont intervenues à nouveau avec succès dans les com bats du front oriental. Elles ont brisé la résistance opiniâtre de l'ennemi et conquis, m ètre par m ètre, une im portante localité fortem ent défendue. Les Sov iets ten tèren t de reprendre l'endroit par une violente contre-attaque, mais les Italiens les re poussèrent énergiquement e t leur infligèrent de lourdes pertes.
VERSION RUSSEMoscou, 14 décembre. (Reuter.)
La radio de Moscou annonce que les Allemands furent complètement repoussés sur les 100 km. qui séparent Kachira de Stalinogorsk. Des douzaines de villages et des milliers de sujets soviétiques furent libérés. Selon les chiffres qu'il est possible d’établir pendant que les Allemands continuent à battre en retraite, ceux-ci auraient abandonné environ 3,000 véhicules appartenant à la 39me division.
Moscou, 14 décembre.Selon Exchange Telegraph, dans le secteur de
Moscou, les Russes ont remporté de nouveaux succès dans la région de Toula.
A l’aile droite de l'armée Timochenko, les troupes russes avancent très rapidement à l’ouest de Jeletz. La cavalerie et l’infanterie sont maintenant à 80 km. seulement d'Orel.
En Crimée, la garnison de Sébastopol a réoccupé plusieurs positions conquises précédemment par les troupes germano-roumaines.
Dans le PacifiqueDE TCHOUNGKING
Les troupes chinoises continuent d 'attaquer le flanc e t l ’arrière des forces japonaises qui menacent Kouloun, ville située en face de Hong-Kong. Un violent combat se déroule à Tamshui et à Pingshan, près de la frontière de la colonie britannique et à l'est du chemin de fer Canton-Kou- loun. D 'autres dépêches signalent une recrudescence de l'activité ohinoise sur le cours inférieur du Yangtsé, notamment dans la région de Nan- chang, capitale de la province du Kiangsi. Les garnisons japonaises y furent attaquées et subirent des pertes en hommes.
DE HONG-KONGL’offensive chinoise lancée sur les arrières des
troupes japonaises a progressé sur un large front. Les Chinois sont maintenant arrivés à une distance de 35, voire même sur un point à 21 km. de la frontière continentale de Hong-Kong.
DE SHANGHAIOn mande de Kouloon que les troupes japo
naises, soutenues par l'aviation, ont commencé dimanche à l'aube, l’attaque générale contre l’île de Hong-Kong.
DE LONDRESOn déclare dans les milieux autorisés de Lon
dres que les forces japonaises firent une légère pénétration en Birmanie, venant de Thaïlande, dans la région de Pointe-Victoria, située sur l'isthme de Kra, à l’extrém ité sud de la Birmanie. Les détails manquent, mais on croit savoir que la pénétration fut exécutée par un contingent de troupes débarqué il y a quelques jours de l'au tre côté de la péninsule.
DE NEW-YORKUn communiqué tenant compte de toutes les
informations reçues jusqu’à midi, dimanche (heure de New-York) annonce On sait que des sous- marins ennemis opèrent dans la région des îles Hawaï. On leur livre de vigoureuses attaques.
Deux nouvelles attaques ont été faites contre l'île de W ake. La prem ière fut légère, mais la seconde fut entreprise avec des forces im portantes. Deux avions ennemis furent abattus. Les dégâts causés par ces attaques furent sans importance. Les fusiliers marins sur l'île de W ake continuent à résister.
DE TOKIOOn mande de Canton à l'agence Domei que le
gouverneur général de Hong-Kong a rejeté la demande de reddition présentée hier p ar le comm andant en chef japonais.
Le GQG impérial communique que les troupes de débarquement nippones en Malaisie méridionale ont brisé la force de résistance de l'ennemi et ont profondém ent pénétré dans les défenses adverses. Une division blindée britannique a été détruite e t les Japonais se sont emparés de 20 tanks, de 16 canons anti-tanks et de 60 camions blindés.
Le « Tokio Nichi Nichi » déclare que les pertes ennemies en navires de guerre s'élèvent au moins à 350,000 tonnes, depuis le début des opérations en Extrêm e-Orient et dans le Pacifique. La m arine des Etats-Unis a perdu 6 navires de guerre, à savoir 3 grands navires de bataille, 1 porte- aéronefs, 1 sous-marin et un autre navire de guerre d e type plus petit, alors que trois autres grands navires de bataille, quatre croiseurs, un destroyer, un sous-marin et une imité plus petite ont été très gravement endommagés, soit au total quelque 270,000 tonnes, selon les calculs du journal. D 'autre part, les Anglais ont perdu deux grands navires de bataille, un destroyer e t un bâtiment de plus faible tonnage, alors qu'une autre unité de type plus petit était endommagée. Le journal évalue à 80,000 tonnes ces pertes anglaises en navires de guerre.
La section navale du GQG impérial annonce qu'un sous-marin des Etats-Unis a été coulé dans les eaux des Philippines par un destroyer japonais. On annonce également que 43 appareils ennemis ont été détruits au sol lors des attaques aériennes effectuées sur divers aérodromes des Philippines, entre autres celui de Nichols. Un seul avion ennemi, qui avait p ris l 'a ir pour livrer combat, a été abattu.
LUNDI 15 DECEMBRE 1941
teurs, et alors qu 'en prem ière partie on appliquait un W vigoureux, la seconde mi-temps les v it jouer tous en ligne, Tinter Hachasse étan t même constamment aux prises avec le gardien I
C 'est Stelzer qui donnera, par un hands-pénal- ty très superflu, l'occasion à W allachek d'augm enter la m arque, bientôt suivi par Fuchs qui reprend avec beaucoup de bonheur un centre que Belli a placé très en re tra it, alors que les trois avants du centre attendaien t la réception sur la ligne même des buts !
Un dernier incident comique est créé peu après par Béguin, lequel, plongeant par-dessus son arrière, l'emmène avec deux G renats dans sa chute, si bien que les survivants se trouvent devant un paquet de chair inanimée d’où toute balle a disparu. Elle eût d'ailleurs mieux fait de n 'en pas revenir, car Burnet en fera peu après un si mauvais usage que, seul devant les buts, il m anquera une suprêm e occasion de sauver l'honneur en tiran t sur le gardien. Tibia.
Young-Boys bat Cantonal, 2-1A 14 h. 30, M. Vogt, de Bâle, donne le coup
d'envoi aux équipes suivantes, devant quelque quatre mille spectateurs :
Young-Boys : G lur ; Siegrist, Gobet ; Siegen- thaler, Cuany, Hânny ; Stegmeier, Trachsel, Bern- hard, Blaser, Teretas.
Cantonal : De Kalbermatten ; Rossel, Sauvain ; P inter, Hurbin, Cattin ; Brônimann, Facchinetti, Knecht, Saner, Sandoz.
A Cantonal, on note la rentrée de Brônimann et, chez Young-Boys, Puigventos est remplacé par Teretas. t
Sur le papier, Cantonal est nettement supérieur e t la rentrée de l'ailier droit met le public en confiance, car, on se le rappelle, la défaite enregistrée contre Lugano fut en partie imputable à la faiblesse du rem plaçant de Brônimann. Il est juste de dire, à la décharge de Graf, qu'il avait fait ce qu’il pouvait.
Cantonal a le choix du terrain et, contre foute attente, les locaux choisissent le camp le plus désavantagé, car ils joueront contre le soleil et le terrain, devant les boi9 de Glur, est semblable à une vaste patinoire où il sera difficile de contrô ler les balles en provenance des ailes ou des demis, d 'autant plus que la défense des Bernois est solide et, si ces joueurs ne possèdent pas la technique de leurs adversaires, ils ont au moins la supériorité physique sur les avants bleus chargés de forcer leur défense.
Il n ’est pas dans nos compétences de présenter un film d’une partie qui fut presque tout au long bizarre, énervante, hachée par les coups de sifflet d 'un arbitre fantaisiste au possible e t qui, par ses décisions saugrenues, contribua à jeter une confusion indescriptible, par moments, dans un jeu qui devait s 'appeler une partie de football mais qui ne fut, pour les trois quarts, qu'un vaste cafouillage, bien fait pour déconcerter spectateurs et joueurs. Il n 'est pas non plus dans nos compétences de critiquer ou de relever les fautes d ’arbitrage commises p ar les juges de touche, mais il nous semble que, pour des matches de ligue nationale, les équipes seraient en droit -d'être d i
rigées par des gens qui comprennent un peu mieux le football.
Trêve de récriminations et passons au jeu.En prem ière mi-temps e t dès les prem ières mi
nutes, Cantonal attaque. A près un quart d'heure de jeu, Saner m arque superbem ent pour les Bleus. Les attaques neuchâteloises se succèdent et il semble que Ton va assister à l'écrasem ent d'un adversaire d 'au moins une classe inférieur. B n'en est rien et la mi-temps arrive sur le résulta t de 1 à 0 pour les locaux.
A la reprise, Cantonal a ttaque furieusement, mais Young-Boys endigue tous les essais de Cantonal et c 'est au contraire, le centre-dem i des visiteurs qui m arque d'une trentaine de m ètres, de façon impeccable. Grosse consternation dans le public. On espère néanmoins que ce but aura un effet salutaire. Espoir déçu, car à la huitièm e minute, à la suite d'un coup franc et d'un indescriptible cafouillage devant les bois de Cantonal, le gardien neuchâtelois doit reprendre le ballon dans sa cage. Dès ce moment, Young-Boys joue constam m ent la défensive et seules quelques échappées se produisent e t m etten t les bois de Cantonal en danger. A la suite de collision avec le gardien neuchâtelois, deux joueurs bernois doivent être évacués du terrain, .successivement Le prem ier, durem ent touché, ne pourra pas re prendre sa place. Les visiteurs ont joué à neuf pendant plus de dix minutes et malgré ce lourd handicap, les locaux ne parvinrent pas à trom per la vigilance du gardien visiteur, malgré de fort beaux essais, suites de combinaisons heureuses et savantes d’une ligne d'avants, qui eut le m érite de fournir les seules belles phases de jeu de cette partie. Les Bernois surent tou t détru ire e t p ro cédèrent à grands coups de bottes sans se soucier de la technique. Ils s’y appliquèrent de belle façon e t fournirent un effort considérable jusqu’au coup de sifflet final qui libéra les spectateurs e t les joueurs, les uns énervés, les autres épuisés.
Bienne—Lausanne, 1 à 3Un temps splendide avait attiré plus de 2000
spectateurs.Les changements apportés dans l’équipe bien-
noise p ar le renfort du centre demi Lehmann du Sochaux F.-C. actuellement au plus haut point et le nouveau gardien Scheurer, augmentaient les chances des locaux.
Les équipes se présentent ainsi ;Lausanne : Luy ; Stalder, Hochstrasser : Eggi-
mann, Lauener, M aillard ; Lanz, Spagnoli, Courtois, Rochat, Boquet.
Bienne : Scheurer ; Binder. SchneoLerger ;Châtelain, Lehmann, Piguet ; Ferioli, Ibaoh, Frangi, Jâggi, Tinelli.
Bienne attaque en vitesse, mais Lausanne remonte le terrain ; une meilleure entente se manifeste dans les lignes biennoises, Lausanne est toutefois supérieur au contrôle de la balle.
A la 10me minute, Boquet, sur mésentente des arrières, manque de peu. A la 16me minute, Scheurer retient magistralement un envoi sec de Courtois. Plusieurs situations dangereuses suivent mais le gardien biennois fait des prouesses.
A la 25me minute, sur passe de Lanz de l'aile,
Boquet ajuste son tir et m arque pour ses couleurs. Ci : 1 à 0 pour Lausanne.
Bienne ne l’entend pas ainsi e t donne à fond.A la 3Gme minute, Ferioli envoie une balle
plongeante juste sur la ligne des buts de Luy ; il y a confusion au dégagement, Luy hésite, puis Stalder arrive en force pour dégager mais coup du sort m arque contre ses couleurs. Les équipes sont à égalité, 1 à 1.
Bienne continue d 'attaquer e t à l'ultim e seconde le gardien Luy sauve en corner. Le jeu devient dur, l’arbitre pénalise.
A la reprise, Bienne continue sa pression. Le jeu, durant un quart d 'heure, est à l'avantage de Bienne. De nom breux fauis sont commis, le public devient houleux, m anifeste e t encourage les locaux. Comme en prem ière partie, Lausanne réagit, les passes sont plus précises, Courtois se fait rem arquer par sa distribution impeccable. Les avants de Bienne sont plus rapides.
A la 17me minute, sur coup franc contre Bienne depuis 40 m ètres, la balle revient devant les buts de Scheurer, balle haute que Spagnoli envoie d’un beau coup de tê te dans les filets de Scheurer. Ci : t à 2 pour Lausanne.
Bienne conteste ce but comme hors-jeu. Un chahut indescriptible s'ensuit. Le public siffle, tandis que les joueurs parlem enten t
Le but est maintenu. Les attaques biennoises se succèdent, Lausanne est acculé e t à chaque moment iil semble que Bienne va égaliser.
Des fautes sont commises par les arrières du Lausanne ; à ce moment, l'arb itre, M. Dubois, n 'est plus m aître de 'a partie et ses décisions accordant les coups b a r es contre Lausanne ne sont pas im pératives ; le chahut redouble.
Le jeu devient dur. Lausanne reprend petit à pe tit le dessus. Des occasions sont manquées de peu et à la 40me minute, Courtois, qui a changé de place avec Bocquet, passe la balle au centre; Bocquet fonce, passe un arrière, puis bo tte à ras terre, ba ttan t Scheurer. 1 à 3 pour Lausanne.
Le public est déçu, évacue le terrain sans a ttendre la fin de ce tte partie qui laisse Lau- sanne vainqueur par 3 à 1.______________ Hw.
P o u r le X onvel-A nPour notre dernier num éro de Tannée, une
page sera réservée aux négociants ainsi qu'à toutes personnes qui désireraient adresser à leur clientèle ou à leurs amis et connaissances des vœux et souhaits de bonne année dans le genre ci-après ;
NOTRE RADIO-BULLETINVous entendrez aujourd'hui :Sottens : 7.15, Dern. nouv. 7.25, Conc. matinal.
11 h., Emission comm. Sonates de Mendelssohn — Les Fontaines et les Pins de Rome, Respighi. 12 h., Orchestres Gaden et v. Geczy. 12.30, Mus. populaire. 12.45, Dern. nouv. 12.55, Mus. lég. 17 h., Em. comm., Conc. Orch. Jean-Louis. 18.05, Les victoires sur le temps et l'espace, caus. 18 20, Quatuor Busch 18.35, Les styles mus. 19.15, Dern. nouv. 19,25, Courrier. 20 h., Cabaret. 20.45, Le métier de comédien. 21.10, « Les Roses de Givre », légende de Noël. 21.50, Dern. nouvelles.
Berom unster: 7 h., Dern. nouv. 11 h., Em. comm.12.30, Dern. nouv. 13.30, Les livres, caus. 16.30, Ge- hemmte Kinder, caus. 17 h.. Em. comm, 18 h., Pour les enfants. 18.35, Les immigrations en Afrique, caus.19.30, Dern, nouvelles. 19.40, Was schenke ich w em ? Emiss. litt. et mus. 20.10, Duos. 21.01, Chron. hebd., caus. 21.50, Dern. nouvelles.
Etranger : 12.47, France : Mélodies. 19.30, Kalundb. i Concert symphonique. 19.50, France, « Tannhâuser », R. Wagner. 20 h., Stockholm: «La Tosca», 1er a., Puccini.
Vous entendrez demain :I Sottens : 7.15, Dern. nouv. 7.25, Conc. matinal.
11 h., Emiss. comm., Progr. Monte-Ceneri : Les maîtres du Bel Canto, etc. 12.30, Chansons pop. 12.45, Dern. nouv. 12.55, « Le Lac aux Cygnes », ballet, Tchaïkovsky. 13.15, Oeuvres de Beethoven. ̂ 17 h., Em. comm., Thé dansant — Danses polonaises — Quelques chansons, 18.10, Violon et piano. 18.25, Chron. théâtrale. 18.35, « Marche troyenne », Berlioz. 18.40, Le français, notre langue, C. Dudan, prof. 18.55, Le Micro. 19.15, Dern. nouvelles.
Beromunster: 7 h., Dern. nouv. 11 h., Emiss. comm.12.30, Dern. nouv. 13 h., Relais d’un cinéma. 17 h., Em. commune. 18.10, Une profession pour les jeunes sportives. 19.30, Dern. nouvelles.
E tranger: 13.40, F rance: Orch. de la radiodiffusion nat. 14.40, France : Mélodies.
CONVOCATIONS
La Maison X . . .présente à ses fidèles clients
ses meilleurs vœux
pour la Nouvelle Année
ï Les ordres doivent parvenir à l’Administration de la « Sentinelle » jusqu'au 24 décembre, dernier délai.
LA CHAUX-DE-FONDS. — Pupilles de la Gytn ouvrière. — Ce soir, dès 19 h. 45, leçon au Collège de l'Ouest
— Vieille Garde. — Ce soir, à 18 h, 15, Comité au Cercle.
C am arades, ne l’oubliez p as : les petits ru isseaux fon tlesg randes rivières!
Souscrivez à la « Souscription de
LA SENTINELLE»
V*
%
lIMPRIMERIE COOPERATIVE, La Chx-de-Fds
Municipalité de SAINT- 1MIER
Avis à la populationE nsu ite de la réo rg an isa t io n du C ontrô le des
habitants, le Conseil M unicipal invite tou t c itoyen ou citoyenne ay an t a t te in t sa m ajo r i té à déposer au bureau des pap iers un ac te d ’orig ine personnel, q u ’il soit B erno is ou é t ra n g e r au canton. Ce d ép d t d e v r a ê t r e e f f e c t u é j u s q u ’a u 3 1 j a n v ie r 1 0 4 2 a u p lu s ta r d . Passé ce délai, des sanctions se ron t app liquées co n fo rm ém en t aux dispositions légales.
S t-Imier, le 15 n ovem bre 1941.P 1 0 J 4185 C O N S E I L I * I I J I V 1 C I I » A « . .
VILLE DE Lfl CHflUX-OE-FOHDS
A B A T T O IR S11 sera vendit à l’Etal des abattoirs, le mardi 16
décembre, de 8 h. à 10 h., la viande de 3 veaux cond itionnelle m ent p ro p re à la consom m ation . P rix ir . 2 , 2 0 à fr. 3 . - le kg. 4646 Direction des Abattoirs.
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N° 290. La Sentinelle Lundi 15 Décembre 1941.
La guerre daos le PacifiqueDE MANILLE
A Manille, le porte-parole de l'armée a déclaré de bonne heure, dimanche matin, que des opérations étaient en cours contre les Japonais aux trois points où ils débarquèrent sur l'île de Luçon, à savoir dans les régions d'Aparri, de Vigan et de Legaspi.
On annonce officiellement que quatre transports japonais ont été coulés dans la mer de Chine par des bombardiers américains, qui endommagèrent également trois autres transports de manière sérieuse.
DE BATAVIAL’agence officielle des Indes néerlandaises Aneta
annonce que des unités de la marine des Indes néerlandaises ont anéanti un détachement japonais qui opérait sur la côte orientale de Bornéo. Un certain nombre de vedettes à moteur ont été capturées et d'autres bateaux détruits. Les Japonais faisant partie de ce détachement ont été internés.
Brèves informations de guerreA Kaunas, trois chefs de groupes terroristes
soviétiques ont été condamnés à mort et exécutés. Ils avaient pour mission de faire disparaître des Lithuaniens anticommunistes, ainsi que des officiers et des fonctionnaires allemands.
— A Zagreb, le chef de l ’Etat a pris congé dimanche d'un bataillon de volontaires croates qui ira combattre sur le front oriental encadré par des formations italiennes.
— A Burlington (Etats-Unis), une usine d'artillerie voisine de Iowa où les obus sont chargés fut presque entièrement détruite lorsqu'une terrible explosion se produisit vendredi. Plusieurs ouvriers furent tués et l'on compte au moins vingt blessés. Cette usine coûta 60 millions de dollars.
— Le Tribunal fédéral de Brooklyn a reconnu 14 personnes coupables de conspiration à des fins d'espionnage. On leur reproche d'avoir évité de se faire immatriculer comme agents du gouvernement allemand et d'avoir conspiré en vue de livrer à l’Allemagne des secrets vitaux pour , la défense de l'Amérique. Elles ont plaidé cou- I pables et sont passibles d'une peine maximum de I 22 ans de prison.
— Selon une communication de la marine japonaise, la canonnière américaine « Wake », qui se rendit aux Japonais sur le Ouangpou, au début des hostilités nippo-américaines, portera désormais le nom de « Tatar » et prendra service dans la marine nippone.
JURA BERAOISBIENNE
Une gifle mortelle! — Un iogeur-pensionnaire i d'un café-restaurant de Bienne-Madretsèh, | n'ayant pas payé son dû au cafetier, entra en dis- | cussion avec celui-ci. Un ami du logeur se mêla ; à la conversation et donna une gifle à M. Mül- ler, le propriétaire, âgé de 51 ans. Ce dernier, se trouvant mal vendredi, dut être transporté à l'Hôpital, où il succomba quelques heures plus tard. Afin d'éclaircir cette affaire, le juge d'instruction ordonna l'autopsie du corps de M. Millier, et fit arrêter le pensionnaire Z. et son amiB., âgé de 21 ans.
Le chômage dans l'horlogerie. — Une grande manufacture d’horlogerie, qui occupe plusieurs centaines d'ouvriers à Bienne, et dont toutes les montres sont exportées aux Etats-Unis, s’est trouvée obligée, eu égard à la situation politique internationale et en vue de se réorganiser sur une autre base, d'aviser son personnel qu'il serait mis en chômage dès le 23 décembre prochain. Cette mauvaise nouvelle touchera quelques milliers d'horlogers.
Espérons que -?ette mesure ne sera que provisoire et qu'une solution interviendra.
PORRENTRUYUn deuil. — Jeudi 11 décembre, une foule de
parents et d'amis acoompagnaient à sa dernière demeure, au cimetière de la ville de Porrentruy, Albert Chiquet, typographe, occupé depuis 35 ans à l'Imprimerie du « Jura », à Porrentruy.
Depuis le 17 mars 1907, Albert Chiquet faisait partie de la Fédération des typographes, section jurassienne. Sur sa tombe trop tôt ouverte, deux discours furent prononcés : l'un rappelant la vie politique du défunt et l'autre sa vie syndicale.
M. Calame, président de la Société philanthropique l'« Union », a su dire en termes touchants les qualités d'Albert Chiquet, qui était fort connu dans notre ville, où il a joué un rôle en vue dans notre vie politique. Il fut, pendant des années, représenta it du Parti socialiste au Conseil communal, à la Commission de l’Ecole cantonale et dans diverses commissions municipales. C'était un citoyen fermement attaché à ses idées ; il aimait avant tout la classe ouvrière, à laquelle il appartenait. Il prenait toujours un vif intérêt à la défense de ses principes, pour lesquels il se mêla à la vie publique. Il appartenait encore au Conseil d’administration de l'Hôpital, comme membre du Parti socialiste.
Si, depuis un certain temps, on savait qu'Albert Chiquet était gravement malade, sa mort, survenue si brusquement, à l'âge de 56 ans, a cependant affecté et surpris beaucoup de monde.
Au nom des membres de la section jurassienne des typographes, le confrère Laederach, président, auquel incombe le pénible devoir de rendre les derniers honneurs à Albert Chiquet, a rappelé les qualités de ce membre intègre. Jusqu’à ses derniers jours, il a rempli ses obligations envers la fédération et jamais il ne reculait quand un sacrifice lui était demandé.
Au temps où Porrentruy était le siège du comité de la seotion jurassienne, Albert Chiquet en
a été membre et président. C’est encore un des rares lutteurs du Club typographique qui disparaît.
A son épouse et à ses enfants éplorés, à toutes les familles en deuil, nous présentons nos sincères condoléances. 0 . V. '
Le recensement. — Voici les chiffres qui indiquent le résultat du recensement fédéral, pour la ville de Porrentruy.
Il y a 797 maisons habitées ; 1775 ménages ; 6,149 personnes domiciliées et 127 non domiciliées ; 6,123 personnes présentes le jour du recensement et 153 non présentes.
Depuis 1930, il y a une augmentation de 344 habitants.
— Au Conseil. — Cent francs ont été accordés par le Conseil pour le Noël des soldats de la garnison.
— Pour l'année 1941, il a été loué 121 jardins et pour 1942, il y aura une extension de 133 ares.
— En attendant la glace, la commission des réjouissances s'occupe activement de trouver un endroit propice pour une patinoire.
Desmoulins.- ... — — ♦ m i ---------------------
CANTON DE NEUCHATELNe signez pas le référendum libéralLe Parti libéral lance un référendum contre
la loi sur la frande fiscale ; il se fait ainsi le défenseur des fraudeurs.
Pendant que les salariés et les employés doivent payer leurs impôts jusqu'au dernier centime, des gens fortunés parviennent à dissimuler leurs capitaux et leurs revenus.
Ce que le gros fraudeur soustrait au fisc, c ’est le petit contribuable qui doit le payer.
Refusez de signer le référendum réactionnaire.
NEUCHATELDeuxième représentation de l'« Aveugle ». —
Vu l'immense succès remporté par ies acteurs de IV Aveugle » à la soirée du Chœur mixte et à la demande des nombreuses personnes qui avaient dû s'en retourner faute de place, ce magnifique drame sera joué à nouveau samedi 20 décembre, à 20 heures précises, à La Paix.
Le bénéfice de la soirée sera versé intégralement à la « Sentinelle ».
La valeur de la pièce et des acteurs, ainsi que leur geste généreux doivent inciter de nom-
!• breux camarades à venir entendre ou réentendre | ce drame.î " Faites de la réclame autour de vous pour la
soirée de samedi 20 décembre à La Paix.
LE LOCLELe « Jura fleuri » (80 clichés en couleur). Ert
somme, c'est une fort jolie promenade, charmante, instructive, que nous fera faire, mercredi prochain à 20 heures, à la Salle des Musées, le Dr Adolphe Ischer, et cela parmi les plus beaux sites de notre terre jurassienne et les associations végétales les plus typiques de notre Jura. Quels tableaux ! Quelle richesse ! Rien ne sera négligé dans cette séance agréable :. La partie littéraire, soit la conférence; la partie pittoresque qui enchantera les yeux ; la partie scientifique (très à la portée de chacun ; il s'agit ici de fleurs, de botanique vulgarisée) qui instruira le plus agréablement du monde. Voilà certes une conférence attrayante à ne pas manquer.
Noël ouvrier. — Que chacun réserve sa soirée du samedi 20 décembre, dès 20 h. 15, pour les adultes ; dès 16 h .et demie pour les enfants.
— ♦ m t ----------------LA CHAUX-DE-FONDS
COMITÉ DU P A R T INous rappelons l'assemblée de CE SOIR, à
20 h. 15, à la Maison du Peuple. Tous les membres sont priés de faire acte de présence.
Assemblée du Parti socialisteL'assemblée générale du Parti socialiste aura
lieu MERCREDI SOIR, à 20 h. 15, saUe de la EOMH. Etant donné la situation résultant du prochain départ de notre camarade Camille Brandt, il importe que tous les membres du Parti soient présents.
E.-PAUL GRABER fera un exposé sur la situation de la Suisse à la suite de l'extension de la guerre.
Camarades, ne manquez pas cette séance qui promet d'être des plus intéressantes.
ART SOCIALVendredi soir,en la salle de la Croix-Bleue,Mme
Marie-Louise Birmelé, professeur et directrice des Studios d 'art vocal (méthode yougoslave), a donné une conférence-concert. A vrai dire, nous ne pouvons pas apprécier la « renaissance de l'art du chant » d'après les exemples qui nous ont été présentés. Mlle Viviane a Marca est une jeune cantatrice à la très bonne diction et aux possibilités vocales indéniables. Malheureusement, elle chante toutes ses interprétations dans un mouvement lent qui leur confère une diction parfaite (particulièrement les consonnes), mais les déforme au point de masquer les intentions du compositeur. Le poète d'abord, le compositeur ensuite. Voilà un point de vue original, certes, mais qui demande beaucoup de conviction pour être défendu avec un tel courage. La voix a ses registres, avons-nous toujours pensé ! Les toilettes de ces dames étaient seyantes et leurs productions étaient sincères. La place nous manque pour réfuter les principes de cette méthode inédite. P. M.
Au ThéâtreLorsque le groupe théâtral dirigé par M. Jac
ques Cornu annonça un spectacle de haute tenue en faveur de la Croix-Rouge locale, il n’a pas surestimé la valeur des acteurs qui se présentèrent samedi et dimanche au Théâtre.
Trois comédies en un acte figuraient au programme et ce furent trois succès incontestables, que le public, enchanté par l'heureuse interprétation des pièces, applaudit chaleureusement.
« Le Chapeau chinois », un acte en vers de Franc-Nohain, fut rendue avec beaucoup de vie par des acteurs qui surmontèrent aisément les difficultés que présente une pièce en vers et surent créer une atmosphère de « chinoiserie » fort amusante. M. Marcel Weber, dans le rôle de Li, M. Edmond Debrot, dans celui du Zourio, furent « Chinois » à souhait, comme Fansou (Mlle Ma- thilde Sauser) fut impatiente et ardente comme il convient, sous tous les cieux, aux jeunes filles qui attendent... un mari.
« La jalousie du Barbouillé », une farce de Molière, fut très bien interprétée. Le Barbouillé (M. Adrien Schweizer) a tenu son rôle avec beaucoup de maîtrise. Il en fut de même du Docteur (M.A. Corswant). Au reste, toute l'équipe réunie dans cette pièce a fait preuve d'excellentes qualités, qui sont à l'honneur du théâtre d'amateurs.
« Une demande en mariagê », de Tchékov, fut enlevée avec un brio remarquable. M. Jacques Cornu en soutint le rôle de Vassilievitch de façon impeccable, tandis que Mme Edmée Cornu (Na- talia) et M. Charles Hirsch (Stépanovitch), enchantèrent le public par un jeu nuancé.
Les spectateurs qui se sont rendus au Théâtre en vue de soutenir une belle œuvre humanitaire, furent doublement récompensés, car le spectacle qui leur fut offert les récompensa au-delà de leur espoir. Félicitons la section locale de la Croix-
l Rouge de son initiative et les acteurs pour le dévouement et le talent dont ils ont fait preuve. Le public manifesta le grand plaisir qu'il éprouva par de nombreux applaudissements, qui soulignèrent les passages les plus brillamment enlevés.
Cartes alimentaires janvier Cartes de savon janvier, février et mars 1942
La distribution des cartes alimentaires pour janvier et des cartes alimentaires pour janvier, février et mars de l'an prochain, sera faite les mardi 16 décembre pour les lettres A,B, C, D ; mercredi 17 décembre pour les lettres E, F, G, H, I, J ; jeudi 18 décembre pour les lettres K, L, M, N, 0 , P, Q,, et vendredi 19 décembre pour les lettres R, S, T, U, V, W, X, Y, Z, à la Halle aux enchères, rue Jaquet-Droz 23.
Chacun est prié de retirer ses cartes exclusivement au local de distribution, Halle aux enchères, en se conformant à l’horaire ci-dessus. Se munir de la carte de légitimation (carte grise) et du permis de domicile. Aucune carte ne sera délivrée à la Police des Habitants avant le 9 janvier 1942.
Un skieur se casse une jambeHier après-midi, les amateurs de ski se sont
rendus en nombre sur les hauteurs à la recherche de quelques rares champs de neige propres à prendre leurs ébats. Mais la couche de neige étant dure et peu épaisse, des accidents étaient à craindre. Vers 16 heures, un jeune homme de Neuchâtel, membre des Amis d j la Nature, J.-P. Morel, a fait une chute près de l’Hôtel de Tête- de-Ran et s'est cassé la jambe droite. Après avoir reçu les soins d'un médecin, le blessé fut transporté aux Hauts-Geneveys, sur la luge de l'Hôtel et, de là, par chemin ce fer, à Neuchâtel.
Nous présentons à la victime nos vœux de prompt et complet rétablissement.
Deux enfants asphyxiés dans un commencement d’incendieSamedi soir, peu avant 23 heures, un commen
cement d'incendie s'est déclaré dans l'immeuble No 53 de la rue Fritz-Courvoisier. Deux enfants, le petit Pierre Mantegani, âgé de 3 ans, et la petite Jeanne Froidevaux, ont été victimes de l'incendie et furent retirés des lieux alors que l'asphyxie avait fait son œuvre mortelle. Voici comment le drame se produisit :
En rentrant à son domicile, Mme Brossard, qui habite l'immeuble en question, sentit une odeur suspecte venant du logement de M. Mantegani, au rez-de-chaussée. Sachant que Mme et M. Mantegani étaient absents, elle alerta le frère de M. Mantegani, qui habite la même maison. Celui- ci enfonça la porte du logement et se précipita dans la chambre des enfants. Malheureusement, la pièce était déjà en feu, et M. I .antegani fut obligé de sortir de la maison, d’enfoncer une fenêtre pour pénétrer dans la chambre sud. Il put saisir le petit Pierre Mantegani qui ne donnait déjà plus signe de vie. Puis, à l’aide d'une échelle, il pénétra dans la pièce nord, où se trouvait la petite Jeanne Froidevaux. Il enleva l'enfant et la transporta également chez un voisin où le médecin tenta vainement, pendant deux heures, par la respiration artificielle et des piqûres, de ranimer les petites victimes. Tous ces efforts furent vains, la mort avait emporté les petits.
On peut aisément imaginer quelle fut la douleur des parents lorsqu'ils rentrèrent chez eux et apprirent l'horrible nouvelle. La petite Jeanne Froidevaux est la nièce de M. Mantegani, une orpheline qui avait été adoptée et élevée avec leur enfant.
Lorsque les premiers secours arrivèrent sur les lieux, le rez-de-chaussée était en flammes et il fallut une heure d’efforts pour maîtriser le feu. Une enquête fut immédiatement ouverte sur les causes du sinistre. Mais, étant donné l'ampleur des dégâts, le mobilier étant entièrement consumé, il fut imDossible jusqu'à présent de découvrir l'origine de l'incendie.
Aux parents si cruellement frappé par ce drame douloureux, nous présentons notre plus vive sympathie. ■ ' '
L E S S P O R T SFOOTBALL
Résultats des matches de dimanche CHAMPIONNAT SUISSE
Ligue nationaleServette—Chaux-de-Fonds, 5 à 0.Bienne—Lausanne, 1 à 3.Cantonal—Young-Boys, 1 à 2.Nordstern—Granges, 1 à 2.Lucerne—Young-Fellows, 0 à 0.Saint-Gall—Lugano, 1 à 1.
Première ligueMontreux—Vevey, 1 à 2.C. A. G.—Dopolavoro, 1 à 1.Concordia—Juventus, 5 à 2.Forward—Monthey, 1 à 5.Soleure—Urania, 1 à 2.Chiasso—Locamo, 1 à 2.Zoug—Bellinzone, 1 à 1.
Deuxième ligueRichemond—Central, 0 à 2.Concordia—Neuveville, 2 à 0.Racing—Lausanne II, 1 à 3.Pully—Martigny, 0 à 2.Renens— Chippis, 1 à 0.St-Imier—Yverdon, 3 à 0.Xamax—Gloria-Locle, 5 à 4.Concordia—Neuveville, 2 à 1.
Troisième ligueLe Sentier—Forward II, 3 à 3.Vallorbe—Ecublens, 8 à 1.Lémania—Montreux II, 3 à 0.Lausanne III—Aigle, 5 à 2.Le Parc I—Floria-Olympic, 0 à 4.Etoile II—Comète I, renvoyé.Sylva I—Chaux-de-Fonds II, 2 à 1.Couvet I—Hauterive I, 2 à 1.
Quatrième ligueComète II—Boudry I, 2 à 5. Béroche Ib—Hau
terive II, 2 à 2. Dombresson I—Neuveville II, 3 à 2. Floria-Olympic II—Etoile III, 2 à 3. St- Imier Ilb—Chaux-de-Fonds III, 0 à 2. Sylva II— St-Imier Il-a, 0 à 7.
COUPE SUISSEBâle—Birsfelden, 1 à 0.U. S. Bienne-Boujean—Etoile, 1 à 1 après prol.Derendingen—Aurore Bienne, 0 à 1.
C om ptes rendus des m atchesServette—Chaux-de-Fonds, 5 à 0
Beaucoup pensaient, avant le match, que Servette était en danger. Les grenats remplaçaient en effet Aebi, Trello et Fuchs, et ces remplacer ments étaient effectués de telle façon que toutes les lignes étaient chambardées. Belli passant de l’aile droite à l’aile gauche, Fuchs devenait ailier droit pour laisser en arrière sa place à Riva, et Wallachek passait de gauche à droite pour laisser jouer à gauche Pasteur repris au C. A. G.
Chaux-de-Fonds, au contraire, sur le vu de sa partie de dimanche, semblait avoir trouvé enfin la cadence, et la triplette du centre, composée de trois ex-Servettiens, allait en faire voir de toutes les couleurs à son ancien club.
Las ! Tout ce bel échafaudage s'effondrait à la deuxième minute déjà, sous la forme d'un but-éclair de Fuchs, et ce fut dès lors pour les grenats la partie la plus pépère qu'on pût imaginer, Chaux-de-Fonds ne donnant à aucun moment l'impression de pouvoir mettre en sérieux danger le junior qui défendait les bois d'en face.
Cela provient de ce que Servette a su trouver « in extremis » des réserves très suffisantes, Belli faisant presque oublier Aebi à gauche, cependant que Pasteur remplace très convenablement Trello et que Bellardi, dans les bois, n'a plus rien à craindre d'un retour offensif du vétéran Feutz.
De l'autre côté, le miracle chaux-de-fonnier a été un peu trop vite proclamé, semble-t-il, Seuls deux hommes affichent la maîtrise qui devrait normalement être celle de tout joueur de ligue supérieure : Stelzer et v olentik. Le vétéranStelzer a conservé son étonnante rapidité d'intervention et on le vit faire une seconde mi- temps royale, venant étouffer dans l'œuf jusqu'au centre du terrain les attaques adverses. Pour le reste, les jeunes talents ne manquent pas, mais tout cela n'est pas encore parvenu à maturité, et ce qui manque le plus au onze montagnard nous paraît être un bon entraîneur qui fasse de ce onze disparate un onze cohérent et uni.
Quant au gardien visiteur, s'il a d'heureux arrêts et s'il a de bonnes inspirations, sa conception du jeu de goalkeeper est aussi peu classique que possible, et le donner comme modèle serait une catastrophe. Il a entre autres l'originale spécialité de plonger héroïquement sur les balles qui sortent, et de ne pas plonger du tout sur celles qui entrent ! Témoin ce shoot terrible de Monnard sur le poteau qui le vit suivre tranquillement des yeux la trajectoire de la balle, sans esquisser le moindre mouvement, alors qu'on le vit transformer maintes fois en dangereux corners d'inoffensifs behinds.
Après ce premier but de Fuchs, marqué cependant malgré un angle extrêmement fermé, il fallut attendre la trentième minute pour voir Monnard retourner, du pied gauche s'il vous plaît, une balle qui, bien que .e prenant à contre-
I pied, n'était pas inarrétable pour Béguin. Cet I exploit était tellement inattendu de notre Numa
lui-même, qu’il en resta les bras au ciel pendant de longues secondes.
On atteint le repos sur ce score de 2-0, bientôt complété par Belli, lequel, laissé entièrement libre de ses mouvements, a tout le loisir de transformer, cinq minutes après la reprise, une
, belle ouverture de son inter.| Les Grenats, sûrs de la victoire, perdent un
peu de leur agressivité, sans que les Blancs de- I viennent plus dangereux pour autant. On se livre J à toutes les fantaisies en avant, chez les visi-