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EHESS La Société de Saint-Vincent-de-Paul. Une mémoire des origines en mouvement (1833-1914) by Charles Mercier Review by: Jean Séguy Archives de sciences sociales des religions, 52e Année, No. 138 (Apr. - Jun., 2007), pp. 197-198 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30128820 . Accessed: 10/06/2014 10:52 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.51 on Tue, 10 Jun 2014 10:52:56 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La Société de Saint-Vincent-de-Paul. Une mémoire des origines en mouvement (1833-1914)by Charles Mercier

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EHESS

La Société de Saint-Vincent-de-Paul. Une mémoire des origines en mouvement (1833-1914) byCharles MercierReview by: Jean SéguyArchives de sciences sociales des religions, 52e Année, No. 138 (Apr. - Jun., 2007), pp. 197-198Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30128820 .

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE - 197

perceptible dans les savoureux extraits du Bulletin de l'(Euvre fait, comme le souligne l'auteur, peu de cas du detachement precoce par rapport ii la religion de certaines regions rurales, ni de la pinetration de l'ideal egali- taire au sein du clerge rural. A la veille de la Premiere Guerre mondiale, les Republicains qui ont egalement d~veloppe une ideologie agrarienne ont gagni le vote paysan. L'exode rural d&crit comme

, un fl~au >, bien que plus

lent que dans d'autres pays europeens, se poursuit. En 1931, pour la premiere fois, le recensement compte davantage d'habitants en zones urbaines que rurales. L'action de l'(Euvre ne se limite pas a une diploration par rapport a un ige d'or passe tres largement mythique. Ses membres prennent egalement part a cer- taines innovations, de maniere paradoxale car ils le font au nom mime de la resistance aux effets de la modernit : promotion de l'ensei- gnement agricole, soutien a certains syndicats agricoles, attention port~e a la fondation de la JAC. < Le xlXe siecle est mort dans les annees 1960 (p. 22). Par cette jolie formule, l'auteur indique l'entr6e des campagnes frangaises dans l'ere de la modernisation acc6l1r~e par les grandes lois d'orientation agricole.

Les specialistes du clerg6 retrouveront dans l'ouvrage des thematiques recurrentes dans le catholicisme frangais, y compris le plus contem- porain. Ainsi la question de la solitude des pritres conduit-elle le pere Vandel a encoura- ger la sociabilite et l'entraide clericales, au moment mime oih certains evaques favorisent la craation d'associations sacerdotales. Le souci de la formation continue du clerge est ega- lement present. En 1897, une bibliotheque sacerdotale tournante est constituae pour les differents dioceses. A la mame 6poque, des periodiques a destination du clerg6 sont lances. Enfin, I'(Euvre participe au financement de la motorisation des pratres ruraux d&crits comme des < chemineaux de l'apostolat > (d'abord la Smotocyclette pastorale > puis la ,,

voiturette interparoissiale >). II s'agit de l'un des domaines dans lesquels elle poursuit aujourd'hui son action rendue d'autant plus pr&cieuse par les regroupements de paroisses.

Mais il est en fait davantage question des laics que des clercs. L'ouvrage apporte ainsi une contribution pr&cieuse a l'histoire des ceuvres observees non pas dans les villes mais A la campagne, incarnation d'un catholicisme intran- sigeant et social. Les la'cs, notamment les femmes issues de la noblesse, s'y investissent dans le respect de la hierarchie clericale mais

agalement avec une grande autonomie. A ce propos, on aurait aime en apprendre davan- tage sur les relations entre l'Euvre et les struc- tures diocesaines (tant au niveau des autorites apiscopales qu'a celui des cures ruraux).

Caline B&raud

138-64 Charles MERCIER

La Soci6ti de Saint-Vincent-de-Paul. Une memoire des origines en mouvement (1833-1914) Paris, L'Harmattan, coil. < Logiques historiques >, 2005, 170 p,

En cent-soixante-dix pages d'une grande clarte, la question se trouve ici posae des ori- gines de la Societa de Saint-Vincent-de-Paul et de l'identite de son fondateur. Ce groupe- ment, qui existe et fonctionne toujours (600 000 < confreres > aujourd'hui sur les cinq conti- nents), se propose de chercher et de trouver < Jesus-Christ parmi les pauvres > et de subve-

nir a leurs besoins. Fondae a Paris, au mois d'avril 1833, elle a pour noyau initial, lors de la reunion d'oi sortira sa creation, sept per- sonnes, dont un adulte de quarante et un ans - Emmanuel Bailly -, daji connu dans les milieux catholiques de la capitale: celui-ci, tenancier d'une pension de famille pour etu- diants, proprietaire de plusieurs publications periodiques et journaliste occasionnel, rendra divers services aux etudiants du groupe en craation. Parmi les laics, le Lyonnais Frederic Ozanam apparait, das que la question se pose, comme le concurrent incontournable de Bailly au titre de < fondateur

>.

La-dessus, les documents officieux et offi- ciels de la Societe ont eux-mame hasite. La titu- lature de l'ouvrage ici recensa le laisse entendre, la < memoire des origines > est restae < en mouvement > de 1833 a 1914, date a laquelle s'acheve - sous la plume de C. Mercier - le XIxe siacle. Mais deja en 1855, la societa est confrontae a deux manieres de representer la fondation: I'une mettant I'accent sur le r1le de Dieu, I'autre sur Ozanam. La beatification de ce dernier, a Notre-Dame de Paris par le pape Jean-Paul II, lors des JMJ de 1997, mit une fin administrative A ces hesitations: oui, Ozanam est le fondateur - exemplaire aux yeux de l'lglise - de la Sociata de Saint-Vincent- de-Paul; cette declaration n'exclut pas, on l'entend, le r61e premier reconnu a la divinita dans toute l'affaire. Mais E. Bailly semble bien, dasormais, et jusqu'a plus ample informe,

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198 - ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

n'interesser plus personne. L'auteur ne prend pas partie dans la dispute (si l'on peut dire). II se contente de

, dire l'histoire >, apprehend~e,

ici, essentiellement sous l'angle d'une ,

etude de mtmoire collective c a partir des archives disponibles (celles de la soci&t et de families liees a son histoire), dans une perspective de sociologie historique, sous la direction de Philippe Boutry et dans la proximitC de notre collkgue Daniele Hervieu-LUger.

A lire l'ouvrage, on remarque une insis- tance tris claire sur la double invocation, plusieurs fois riiter~e, de Maurice Halbwachs et de Michel de Certeau (cf. p. 1, note 1; p. 33, note 1; p. 41, note 2 ; etc.) qui confirme l'orientation m&thodologique, soulignee encore par la preface de D. Hervieu-Leger, laquelle met bien en relief les qualitis du travail offert a lecture: < Les compositions et recomposi- tions de la figure du fondateur - au centre du travail de C. Mercier - cristallisent A leur maniere les tensions et conflits d'un champ catholique secoue par sa confrontation avec le monde nouveau issu de la Revolution frangaise. Il s'agit aussi, ajoute la pr~facibre, d'un apport pr&ieux a la sociologique histo- rique des utopies pratiquees > (p. 15). Avec D. Hervieu-L~ger - en conclusion de la mime preface -, nous attendons non sans impatience Sla suite de ce beau travail >, qui respecte l'ar-

chive sans negliger l'interpritation des actions et des acteurs en perspective socio-historique.

Jean Seguy

138-65 Marie MIRAN

Islam, histoire et moderniti en Cite-d'lvoire Paris, Editions Karthala, 2006, 546 p.

Pr~cidC d'apergus sur l'histoire ancienne (xIve'-xIe sibcles), I'ouvrage tente une analyse d&taille de l'volution de < l'islam > depuis l'indipendance de la C6te-d'Ivoire, sous le regne de Houphouet-Boigny, jusqu'a ces der- nitres annees (+ 2002), s'arritant cependant, sur le plan politique, au rigne du president B~dii (1999), si l'on excepte les quelques pages d'un < 6pilogue > (pp. 489-503).

Le point de vue exprime relive de l'his- toire des faits et des idees, puis~s tant6t au plus pres des acteurs musulmans eux-mimes (entretiens, biographies), tant6t dans le difri- chage d'un ensemble important d'archives, publiques ivoiriennes ou privees associatives ainsi que de titres de presse ou imprimes divers.

II faut signaler immediatement que la per- spective adoptee n'est pas celle de l'islam dans I'ensemble de la C6te-d'Ivoire mais bien de la C6te-d'Ivoire < a travers le cas specifique d'Abidjan, capitale politique et &conomique et principal foyer intellectuel dans le pays >

(p. 9). On peut se demander si ce choix de ter- rain, et done d'apprehension de la soci&t ivoi- rienne, n'entraine pas une focalisation plus grande sur les rouages du pouvoir central et des institutions d'Itat, au detriment des r~seaux sociaux et religieux en-dehors de ce champ ? Cela ne favorise-t-il pas une vision trbs centra- lisatrice du pays ? S'agissant d'islam, peut-8tre aurait-il eti souhaitable, en contrepoint, de consacrer un chapitre suivi a l'un des centres de longue tradition islamique, comme par exemple Bouak6, mime si ce centre est 6voqub dans differentes phases de l'histoire ?

Du c6ti du pouvoir d'Ptat et singuliere- ment de la presidence, I'analyse detaillee, a travers des p~rip&ties diverses de conflit et de conciliation, montre le caractire fondamenta- lement ambigu de ses relations avec l'entit6 c islam > qui, demographiquement, a toujours etc legerement majoritaire (tableaux pp. 61- 62). Ainsi, dans le long chapitre consacre au regne d'Houphouit-Boigny, la balance oscille entre repression et largesses vis-a-vis d'une population dont on ne sait pas au juste si c'est son identite musulmane ou < nordiste > ou dioula ou etrangbre qui determine les r~ac- tions du pouvoir prisidentiel qui peut se pre- senter lui-mime comme catholique ou sudiste ou autochtone. D'Houphou&t-Boigny a Bedie, la mime politique de la < carotte et du biton > semble avoir pr~valu, faisant des presidents a la fois de grands bitisseurs de mosqu~es et des gestionnaires tatillons voire repressifs vis-a-vis des instances musulmanes. A cela se sont tou- jours ajoutees, pour le pouvoir, des relations de clientdlisme avec des personnages qui ont joue un r61e de c patron des musulmans >

(p. 174) c plus des repr~sentants du gouverne- ment aupres des musulmans que des porte- parole des musulmans aupris des autorit6s > ; entre 1960 et 1985, l'exemple type en a iti Mamadou Coulibali.

De l'autre c6te, I'integration des musul- mans A l'tat ivoirien se lit imm~diatement dans le deploiement massif d'organisations religieuses ou socioreligieuses fonctionnant dans le cadre d'associations au statut juridique offi- ciellement reconnu. I1 ne faut pas moins d'une page entiere a l'auteur pour presenter la liste des sigles - une quarantaine - des associations

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