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N°41 – mars 2018 – Lettre d’information Patrimoines en Paca – DRAC / MET 1 La Société du Canal de Provence et son patrimoine monumental hydraulique et historique Bernard Sabatier, Myriam Boinard Mission Patrimoine Le patrimoine hydraulique en Provence, une série de la LiP Le comité de rédaction Avec le Canal de Provence, après un article il y a quelques années présentant le Canau, exceptionnel ouvrage de la fin du 16è ou du début du 17è siècles sur le Canal Saint-Julien, menacé de destruction puis classé au titre des monuments historiques, nous souhaitons inaugurer une série sur les grands canaux de Provence, leurs ouvrages singuliers, mais aussi sur les captations et amenées d'eau plus discrètes et modestes, celles par exemple des domaines bastidaires, avec leurs mines (d'eau) et leurs réservoirs. Du point de vue patrimonial et historique, l'hydraulique provençale, des Alpes Maritimes au Rhône et à la Crau, de Montgenèvre à l'étang de Berre et à Marseille, constitue probablement la région la plus riche d'Europe, l'une des plus ingénieuses, partant de la protohistoire, de l'antiquité grecque et romaine (Aix, Fréjus, Arles), jusqu'au canal de l'EDF (une autoroute de l'eau de 250 km) du début des années 1960 et au canal de Provence. Canaux d'irrigation agricole, d'eau potable, d'eau industrielle, de production d'énergie, d’énergie électrique considérable avec les réservoirs de Serre-Ponçon et Sainte-Croix (40% de la production électrique de Paca), de navigation encore, certains canaux médiévaux ou modernes (16è-18è siècles) sont toujours en fonction : Saint-Julien, Craponne, Les Alpines, Carpentras et d'autres encore, et pour le grand 19è siècle le canal de la Durance, à savoir le canal de Marseille, sa huitième merveille du monde (selon Lamartine) l'aqueduc de Roquefavour, et son arrivée triomphale à Longchamp. Aujourd'hui d'ailleurs, ces compagnies et sociétés des eaux diffusent et capitalisent leur savoir-faire et leur savoir-gérer sur différents continents, entre monumentalité patrimoniale, épopée géographique et paysagère et innovations technologiques.

La Société du Canal de Provence et son patrimoine

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N°41 – mars 2018 – Lettre d’information Patrimoines en Paca – DRAC / MET 1

La Société du Canal de Provence et son patrimoine monumental hydraulique et historique Bernard Sabatier, Myriam Boinard Mission Patrimoine

Le patrimoine hydraulique en Provence, une série de la LiP Le comité de rédaction Avec le Canal de Provence, après un article il y a quelques années présentant le Canau, exceptionnel ouvrage de la fin du 16è ou du début du 17è siècles sur le Canal Saint-Julien, menacé de destruction puis classé au titre des monuments historiques, nous souhaitons inaugurer une série sur les grands canaux de Provence, leurs ouvrages singuliers, mais aussi sur les captations et amenées d'eau plus discrètes et modestes, celles par exemple des domaines bastidaires, avec leurs mines (d'eau) et leurs réservoirs. Du point de vue patrimonial et historique, l'hydraulique provençale, des Alpes Maritimes au Rhône et à la Crau, de Montgenèvre à l'étang de Berre et à Marseille, constitue probablement la région la plus riche d'Europe, l'une des plus ingénieuses, partant de la protohistoire, de l'antiquité grecque et romaine (Aix, Fréjus, Arles), jusqu'au canal de l'EDF (une autoroute de l'eau de 250 km) du début des années 1960 et au canal de Provence. Canaux d'irrigation agricole, d'eau potable, d'eau industrielle, de production d'énergie, d’énergie électrique considérable avec les réservoirs de Serre-Ponçon et Sainte-Croix (40% de la production électrique de Paca), de navigation encore, certains canaux médiévaux ou modernes (16è-18è siècles) sont toujours en fonction : Saint-Julien, Craponne, Les Alpines, Carpentras et d'autres encore, et pour le grand 19è siècle le canal de la Durance, à savoir le canal de Marseille, sa huitième merveille du monde (selon Lamartine) l'aqueduc de Roquefavour, et son arrivée triomphale à Longchamp. Aujourd'hui d'ailleurs, ces compagnies et sociétés des eaux diffusent et capitalisent leur savoir-faire et leur savoir-gérer sur différents continents, entre monumentalité patrimoniale, épopée géographique et paysagère et innovations technologiques.

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La Société du Canal de Provence et d’Aménagement de la Région Provençale en quelques dates :

La SCP fut créée sous forme de société d’étude le 11 juillet 1957, puis ensuite transformée en société d’aménagement capable de réaliser et d’exploiter les ouvrages du Canal de Provence. Ses statuts furent approuvés en Conseil d’Etat le 29 septembre 1959.

Quelques dates importantes…

Très tôt les collectivités locales ont appréhendé les véritables enjeux que représente l’eau en Provence, tant dans le développement économique et touristique, que dans la lutte contre la sécheresse et les incendies. Voilà comment, en 1957 et grâce aux aménagements EDF de Serre-Ponçon et du Verdon, la SCP est créée par les collectivités publiques afin de contribuer au développement des territoires desservis, en garantissant la sécurité d’alimentation en eau pour tous et pour tous les usages. En 1963, la SCP se voit confier une mission de service public sous forme de concession de travaux et d’exploitation de l’ouvrage Canal de Provence. A l’origine concessionnaire de l’Etat, la SCP devient concessionnaire de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2008 : le patrimoine constitué par les aménagements du Canal de Provence, qui représente aujourd’hui 2,5 milliards d’euros, appartient désormais à la Région et la SCP a la charge de sa gestion et de son exploitation. Depuis le 1er janvier 2015, le patrimoine hydraulique du Calavon et du Sud-Luberon du département de Vaucluse a été transféré à la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur afin de fusionner les deux concessions.

Le canal maître I avec la montagne Sainte-Victoire au 2ème plan

Achat du domaine du Tholonet - 1959

En 1959, le domaine est acheté par la SCP, récemment créée : il fallait trouver rapidement un lieu suffisamment vaste pour loger le personnel et se lancer dans la grande aventure du Canal de Provence. Cette année-là, deux domaines seront en vente, celui du Tholonet et celui de Vauvenargues. Après réflexion, le choix se porte en toute logique sur le domaine du Tholonet, qui en plus d’être à proximité de la ville d’Aix-en-Provence et donc assez central par rapport aux futurs aménagements régionaux, dispose de nombreux bâtiments et de suffisamment de superficie pour en construire d’autres.

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Le château dans les années 1960

La transaction sera effectuée par M. Jean-Georges Grillet, directeur des services administratifs et financiers en vertu des pouvoirs qui lui avaient été délégués par M. Roger de Morant, premier Directeur Général de la Société du Canal de Provence.

A cette époque, le siège social de la SCP était situé au n°10 du boulevard d’Athènes à Marseille ; il sera transféré définitivement au Tholonet dans les années 1990.

Le domaine du château

Le château et ses dépendances (plus de 4 hectares de terres) sont donc acquis par la SCP à la “Société Civile Immobilière du Tholonet” créée quelques années plus tôt par la famille de Bovis, société qui sera dissoute le 8 mai 1962.

Le domaine du Tholonet, et surtout le château, était en très mauvais état en 1960. En effet, le château du Tholonet n’avait pas été épargné pendant la guerre de 1939-1945 puisqu’il avait été occupé à la fois par les allemands puis par les américains à la Libération. Ces occupations avaient fait beaucoup de dégâts sur la bâtisse, et sa restauration n’était pas terminée au moment de son achat par la SCP. Aussi dès son acquisition, la SCP entreprend de grands travaux de réparations à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment mais également des transformations destinées à l’installation de son personnel.

Les plus belles pièces du rez-de-chaussée comme la salle de bain, la salle à manger, la bibliothèque, le hall d’entrée et le salon seront préservés malgré des installations modernes. L’escalier central sera restauré et les appartements des propriétaires au premier étage seront transformés en bureaux.

Un grand bâtiment, datant de la fin du XIXème siècle, qui servait autrefois de garage pour les voitures attelées et de logement pour le palefrenier, sera détruit pour faire place à un bâtiment plus moderne et surtout plus fonctionnel. Au nord du domaine, un autre bâtiment, abritant un logement pour le fermier ainsi qu’une bergerie, subira le même sort.

Le bâtiment qui servait de marbrerie fut rehaussé et sa cour englobée dans le nouveau bâtiment, de sorte qu’aujourd’hui il est très difficile de se faire une idée de la configuration de l’ancienne bâtisse. La roue à aubes de la marbrerie sera démontée pour des raisons de sécurité un peu avant l’acquisition du domaine par la SCP.

On peut aujourd’hui se poser des questions sur tous ces travaux d’aménagement réalisés dans ces années-là et leur conséquence sur la conservation du patrimoine ancien. Certains sont discutables

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car irréversibles, d’autres peuvent être réparés dans le temps. La notion de préservation du patrimoine est beaucoup plus d’actualité aujourd’hui, et en aucun cas, nous ne ferons un procès d’intention aux décideurs de l’époque. Depuis maintenant quelques années, cette notion de préservation du patrimoine historique est complètement intégrée à la vision de la Société et cette dernière consacre un budget conséquent à l’entretien et à la préservation de ce site extraordinaire.

Le château aujourd’hui

Le parc du château du Tholonet

Depuis l’arrivée de la SCP sur le domaine en 1959, beaucoup de changements concernant les bâtiments ont été réalisés. En ce qui concerne le parc, plusieurs modifications importantes sont à noter, comme la suppression de la bute de terre devant le parvis du château, le traçage des allées beaucoup plus marqué par un goudronnage coloré et une bordure en béton pour bien les séparer des parties gazonnées. L’esplanade est aujourd’hui recouverte de graviers.

Pour ce qui est de la population de platanes, qui fait la fierté du Tholonet, elle est surveillée et entretenue tout au long de l’année.

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La population de platanes du parc du château du Tholonet

Agés de plus d’un siècle et demi, les platanes composent les doubles alignements qui structurent le site du Tholonet. L’effet « cathédrale » créé par la majesté de ces arbres, rend ce lieu remarquable et est, de fait, très fréquenté par les touristes.

Cet ensemble protégé, situé sur les propriétés de la SCP, de la commune du Tholonet et du Département des Bouches-du-Rhône, doit être géré en cohérence afin de pérenniser son entité paysagère si particulière.

Au cours de l’histoire, les usages du site ont évolué. La place laissée aux automobiles (voiries, parkings), au développement urbain (enfouissement de réseaux) et la gestion inadaptée aux besoins des arbres (excès d’eau, exportation des feuilles et brindilles, élagage sévères, …), ont entraîné des stress, impactant leurs systèmes aériens et racinaires. Les défauts observés sur les arbres sont divers et impliquent, à plus ou moins long terme, une altération de la qualité du bois et une baisse de la vigueur de l’arbre. Ces altérations, vont, pour certaines, jusqu’à impacter la résistance mécanique du bois ou l’ancrage racinaire des arbres. Cumulées à l’absence d’humus aux pieds des arbres (donc absence de nourriture), elles entraînent irrémédiablement leur affaiblissement voire leur dépérissement.

Aujourd’hui, certains platanes ont atteint leurs limites physiologiques et/ou présentent une dangerosité avérée. Du fait de leur situation, cela implique pour certains, une disparition prématurée. En effet, la sécurité des usagers et promeneurs ne pouvant plus être assurée, les experts arboricoles ont recommandé, pour certains des sujets, leur abattage.

Dans les prochaines années, des coupes raisonnées seront donc réalisées sur le domaine en portant une attention particulière sur leur impact paysager. Ces abattages s’accompagnent d’une réflexion menée en concertation étroite avec les services de l’Etat sur les choix de gestions futures.

En parallèle de ces réflexions, des actions de préservation du patrimoine arboré vont être menées prochainement afin de recréer le développement de la vie dans le sol, élément essentiel pour la santé de nos arbres, et d’aménager plus d’espace aux systèmes racinaires des arbres.

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L’ensemble de ces interventions s’inscrit dans une démarche de gestion intégrée et concertée des patrimoines arborés et bâtis et des espaces extérieurs, cohérente à l’échelle du site du Tholonet. Concernant le patrimoine arboré, l’action de la SCP ne se limite pas au domaine du Tholonet puisque nos spécialistes mènent des actions et des réflexions sur les domaines forestiers pour le compte des collectivités en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Les éléments exposés dans le parc racontent l’histoire de l’eau

La vanne de la Petite Mer : Le barrage de la Petite Mer, qui se trouve dans la vallée de l’Infernet, fut définitivement vidé et sa vanne retirée de son logement au début des années 1970 par les services de la Société du Canal de Provence pour favoriser le libre écoulement des eaux en aval du barrage Zola. Retrouvé par hasard en 2011, ce témoin historique du passé hydraulique de la vallée de l’Infernet a été récupéré. Cette opération a demandé une année d’échanges et de préparation avec un représentant d’Eurocopter, rencontré lors des journées du patrimoine de 2012.

La vanne du barrage de la Petite Mer exposée dans le domaine Nord du parc du Château du Tholonet

Le transport de cette vanne a été réalisé par héliportage avec le concours d’Eurocopter et d’Airtelis, filiale de la RTE, le 26 mars 2013. Ont également participé à cette opération le Département des Bouches-du-Rhône et la mairie du Tholonet.

Aujourd’hui, cette vanne est exposée dans le parc et un panneau explicatif renseigne les nombreux visiteurs sur son origine et sa fonction.

La locomobile : Cette machine à vapeur a servi à l’évacuation des déblais des souterrains du canal du Verdon de 1865 à 1875 ; elle avait une puissance de 6 chevaux et pouvait extraire une demi-tonne par godet au treuil.

De marque CALLA, ces machines étaient fournies par les établissements Lobin d’Aix-en-Provence, créés en 1843 pour le chantier du canal du Verdon ; ils en assuraient l’entretien et la réparation.

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Cette machine a, entres autres, été utilisée pour le creusement des galeries des Maurras, de Ginasservis et de Pierrefiche. Ces galeries comportaient 27 puits, totalisant 2 360 mètres de profondeur.

La Locomobile Lobin présentée dans le parc du château

Cette locomobile est présente dans le parc du château depuis le 20ème anniversaire de la société en 1977. C’est un outil emblématique pour la SCP puisqu’elle rappelle les grands travaux du Canal du Verdon et son exploitation. Cette machine a été entièrement repeinte et en partie restaurée pour le 60ème anniversaire de la SCP en juillet 2017.

Elle est composée de plusieurs éléments : la locomobile proprement dite et un bâti qui servait à enrouler un câble permettant de tirer des wagonnets ou extraire des tonneaux remplis de pierre par des puits d’aération. Sont également présents sur le site, trois wagonnets posés sur des rails ainsi que des tonneaux d’extraction.

La vallée de l’Infernet et ses ouvrages hydrauliques

Le principal lien qui unit aujourd’hui la Société du Canal de Provence et le château du Tholonet est, sans conteste, la maîtrise de l’eau. Comme vous le savez peut être la maîtrise de l’eau a toujours été l’objectif premier des différents seigneurs du Tholonet qui se sont succédés durant des décennies. Ils ont tous fait preuve d’ingéniosité en aménageant grâce à des ouvrages hydrauliques la vallée de l’Infernet. Bien avant eux, les romains, grands bâtisseurs, avaient construit plusieurs aqueducs dont celui de Saint-Antonin, pour transporter les eaux du Bayon jusqu’à la ville d’Aix-en-Provence. Sur le domaine du Tholonet, l’objectif n’était pas aussi ambitieux. Il fallait plutôt améliorer le rendement de ce domaine en dérivant les eaux de la rivière « la Cause » pour irriguer les cultures et faire tourner des roues à aube. Pour cela, ils n’ont pas hésité à construire très tôt des barrages et des canaux ainsi que de nombreuses écluses habilement disposées.

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Schéma présentant la situation des ouvrages hydrauliques vis-à-vis du château

En remontant le cours de la rivière la Cause nous observons les ouvrages suivants :

Le mur barrage : Le premier ouvrage après l’aqueduc romain est un mur barrage qui servait à dériver les eaux vers un canal aménagé pour les transporter vers un moulin à farine et, de là, irriguer les cultures. Cet ouvrage a servi jusqu’en 1837 ; il sera remplacé par un autre plus en amont au pied pratiquement du barrage de la Petite Mer. En 2016, nous avons fait restaurer le haut de ce mur barrage ; c’est à cette occasion que nous avons découvert qu’il existait un autre ouvrage beaucoup plus ancien en-dessous.

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Vue du mur-barrage et de l’aqueduc romain côté Nord ; au premier plan, l’escalier restauré

Cet ouvrage est difficile à dater : plusieurs hypothèses ont été émises. Certains pensent qu’il pourrait être d’époque romaine, d’autres qu’il daterait du moyen âge. Pour notre part, nous pencherions plus pour la deuxième hypothèse puisqu’il est étroitement lié au moulin à farine qui, lui, est daté du XIIIème siècle. Une autre piste qui n’est pas à écarter le daterait de la moitié du XVIIIème siècle : sa réalisation pourrait être attribuée à Simon de Galliffet et entreprise lors des grandes transformations sur la rivière de 1749 à 1751.

Vue de l’aqueduc et du mur-barrage côté Sud ; l’ouvrage de dessous n’est pas visible car recouvert par les concrétions et la végétation

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L’ouvrage supérieur daterait du XIXème siècle et pourrait être attribué à Alexandre de Galliffet qu’il l’aurait fait réalisé durant la période où il était en plein conflit avec François Zola pour l’aménagement de la vallée de l’Infernet et la construction de trois barrages dont deux sur ses terres. Il est fort possible que cet ouvrage n’ai jamais servi d’un point de vue hydraulique, mais avait plutôt un usage de décor !

Nous avons l’intention de lancer une étude plus précise avec une équipe du Centre des lettres et Sciences Humaines d’Aix-en-Provence sous la direction de Nicolas Fauchère, professeur d'histoire de l'art et d'archéologie médiévales (Aix-Marseille Université – CNRS). Cette étude nous permettra de mieux comprendre les fonctions de ces ouvrages mais aussi de les classer et de les dater avec plus de précision.

Le barrage de la Petite Mer : Le deuxième ouvrage réalisé dans la vallée sera le barrage de la Petite Mer, daté de 1475, et construit, d’après l’encyclopédie des Bouches-du-Rhône, par un ingénieur piémontais, Jean de Perrin. Ce barrage fut commandé par Jean de Jarente, alors seigneur du Tholonet et premier constructeur du château du Tholonet. Ce barrage devait servir à stocker un important volume d’eau pour l’époque, et de ce fait, éviter en période de sécheresse une restriction inévitable pour les cultures. D’une hauteur approximative de 15 mètres, il présente une géométrie de type voûte avec des pierres cimentées, en appui sur les brèches massives du Rognacien (Maastrichtien). Le parement amont (côté retenue) du barrage a été recouvert d’un revêtement d’étanchéité en ciment qui constitue un excellent témoin des fissurations ou des déformations de la structure qui peuvent se produire durant et après le fonctionnement du barrage. Aujourd’hui, nous savons qu’il a été rehaussé d’environ 3 mètres dans les années 1840 par Alexandre de Galliffet. Ce barrage est aujourd’hui sur les terrains gérés par le Département des Bouches-du-Rhône.

Vue aval du barrage, bâti dans la partie la plus étroite des gorges

Les martelières : Ce seuil est situé au travers de l’Infernet (ou la Cause) en aval du barrage de la Petite Mer et en amont du mur barrage et de l’aqueduc romain. Construit au cours du XIXème siècle, il

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permet encore aujourd’hui d’alimenter en eau les douves du château par un canal qui a sa prise au niveau de ce seuil.

Les martelières qui permettent de détourner l’eau vers un canal ; une fois les vannes fermées, il peut aussi servir de réservoir.

L’ancien canal construit à l’époque des Jarente (XVème siècle) n’étant pas assez haut pour alimenter la roue à aube de la marbrerie, c’est Alexandre Galliffet, passionné d’hydraulique, qui entreprit ce nouvel aménagement comprenant le seuil équipé de huit vannes martelières et un long canal qui traverse l’aqueduc romain.

Le barrage Zola : Ce fut François Zola, en 1838, qui, après un combat qui lui couta la vie, imagina un grand barrage pour desservir la ville d’Aix. Ce barrage fut inauguré en 1854 et son utilisation fut définitivement arrêtée en 1970. Ce barrage-voûte d’une hauteur de 37,25 m retenait un volume d'eau utilisable de 1,2 million de m3, avec un plan d'eau maximum de 20 hectares et dont les eaux s'étalaient sur 1,5 km environ. Les caractéristiques du barrage Zola inspirèrent l’ingénieur Joseph Rigaud pour la réalisation du barrage de Bimont dans son projet d’extension du Canal du Verdon.

Vue aval du barrage Zola Vue amont de la retenue du barrage Zola

Son rôle : Après 1875, il servira surtout d'appoint pendant la période de chômage du canal du Verdon. Aujourd’hui, le barrage Zola est géré par la SCP, bien qu’il n’ait plus d’utilité fonctionnelle permanente. Il peut encore contribuer à écrêter les crues de l’Infernet en complément du barrage de Bimont.

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Son canal de dérivation de 7 km, conçu pour véhiculer 1 m3/s, comportait un souterrain de 600 m et deux aqueducs : celui du Petit-Roquefavour et celui de la route des Alpes, à l'arrivée du canal en ville. Cet ouvrage est surveillé en permanence. Il fait partie du patrimoine hydraulique de la concession régionale, mais aussi du patrimoine aixois ; c’est un lieu très visité par les nombreux touristes et par un grand nombre de randonneurs.

Le barrage de Bimont : dernier ouvrage construit dans cette vallée, le barrage de Bimont, dernière extension du canal du Verdon, est inauguré 100 ans après celui de Zola, en 1952.

Le barrage de Bimont a été mis en service en 1952 et réalisé par le département des Bouches-du-Rhône grâce notamment aux financements du Plan Marshall. Situé sur la commune de Saint-Marc-Jaumegarde, il avait pour objet de renforcer l'alimentation de la région aixoise grâce à l'eau du bassin versant de l'Infernet, mais surtout à celle du Verdon venant par une galerie alimentée par le canal du Verdon construit au XIXème siècle.

Vue aérienne du barrage de Bimont avec, en arrière-plan, la montagne Sainte-Victoire (Photo : Camille Moirenc)

Lors de la création de la Société du Canal de Provence en 1957, le barrage de Bimont et les extensions du canal du Verdon plus récentes, ont été intégrés dans le nouveau dispositif d’alimentation en eau de la région provençale. Il fait partie du patrimoine « Canal de Provence » transféré de l’Etat à la Région en 2008, la SCP étant concessionnaire.

Construit entre 1946 et 1951 par l’ingénieur Joseph Rigaud, le barrage de Bimont, comme le barrage Zola, est de type voûte. Par sa conception, c’est un ouvrage particulièrement solide. Néanmoins, et conformément à la réglementation, les agents d’exploitation SCP assure une surveillance permanente grâce aux tournées quotidiennes sur l’ouvrage mais aussi à l'aide d'une instrumentation d’auscultation automatique et de relevés topographiques réguliers. L'eau du barrage étant en partie destinée à la consommation humaine, sa qualité doit donc être absolument préservée, ce qui est incompatible avec toute forme d'activité nautique.

Le barrage retient les eaux de l’Infernet, issues du ruissellement de la face nord du massif de Sainte-Victoire, mais il est en fait principalement alimenté par une conduite souterraine artificielle amenant l’eau du Verdon par le Canal de Provence. Son volume théorique est de 39 millions de m³ d’eau à la hauteur maximale du barrage (niveau NGF 350).

Concernant les travaux actuels de rénovation du barrage, vous pouvez en savoir plus sur le site « Bimont fait peau neuve ».

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De l’héritage du canal du Verdon aux actions patrimoniales

Le 29 septembre 1852, lors de la visite à Aix du Prince Président Napoléon III, le maire de la ville, Emile Rigaud lui demande l'exécution rapide d'un canal issu du Verdon. Alors que la première phase du projet Zola est en train de s'exécuter, il parait évident que ce chantier n'aura pas l'ampleur suffisante pour apporter 1,5 m3/s.

En 1855, le prélèvement en Durance devient impossible et le choix du Verdon s'impose.

Les travaux : Les travaux ont été réalisés dans des conditions techniques difficiles et parfois très dangereuses pour les ouvriers, courageux mais fort imprudents comme l'écrira Théophile de Tournadre. De nombreux accidents ont émaillé la vie des chantiers. Les travaux de la galerie de Maurras ont connu 8 décès de 1866 à 1869 et il a malheureusement fallu en déplorer d'autres, sur l'ensemble des chantiers, à une époque où la sécurité n'était pas une préoccupation très répandue. La branche mère, commencée en 1865, a été terminée en 1875, après bien des péripéties techniques et financières. Les dérivations ont été réalisées plus tard, et certaines d'entre elles ont été différées de plusieurs décennies.

Au maximum de son développement en 1969, l'ensemble du canal du Verdon et de ses extensions représentait 750 km de canaux dont 226 en propriété et 524 en servitude. Le débit prélevé était toujours limité à 4 500 l/s et 7 à 800 l/s étaient perdus en route (10 l/s par km). La distribution de l'eau se faisait par des réseaux de canaux à ciel ouvert et par des canalisations. Les irrigations pratiquées étaient selon les secteurs, soit traditionnelles et gravitaires dans les anciens périmètres, soit modernes et sous pression dans les nouveaux réseaux.

Le pont de Quinson à l’entrée des gorges ; c’est le départ du canal du Verdon.

La branche mère du canal du Verdon sera désaffectée le 5 juillet 1969. Le canal tombera ensuite en désuétude, car plus aucune collectivité, commune ou association, n'en réclamera l'utilité, le chômage d'un mois étant fortement dissuasif.

Du 20 mai 1863 au 15 mai 1963, un siècle sépare les deux concessions du canal du Verdon et du canal de Provence !

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Concernant l’ouvrage, aujourd’hui la plus grande partie de l’infrastructure et des terrains attenants, ont été vendus ou cédés aux communes et aux particuliers. Le patrimoine encore en notre possession est sous haute surveillance comme les tunnels de la branche mère que nous avons fait fermer. Le plus bel exemple de sauvegarde et de mise en valeur de ce patrimoine est visible sur la commune de Quinson, qui a aménagé un sentier de randonnées et de découverte sur l’ancien sentier du garde-canal qui surplombe les gorges du Verdon. La SCP a conservé entre autres l’ancienne maison du garde, et le comité d’entreprise de la SCP gère cette maison, mise à la disposition du personnel. Voici encore là, un bel exemple de sauvegarde de notre patrimoine.

Les actions patrimoniales à venir

Sur le domaine du Tholonet

Les fausses ruines : Adrien Pichaud qui venait d’acheter le domaine en 1888, fera appel à des rocailleurs (très à la mode à cette époque) pour créer un décor antique à l’arrière du château. Ce décor s’étendait sur une centaine de mètres et comportait plusieurs niveaux : le premier niveau étant un grand mur de soutènement qui rejoint un grand bâtiment, abritant une marbrerie ; le deuxième niveau était un verger avec une série de murs soutenant des terrasses cultivées. Sur la partie basse après la marbrerie était le moulin à farine. Il fera démolir ce qui restait du moulin et comblera l’excavation et l’emplacement de la roue, en prélevant préalablement bon nombre d’éléments (blocs de marbre) que nous retrouvons dans le bassin de la cascade qu’il fera construire juste à côté.

La fausse porte en fausses ruines Les deux niveaux aménagés par les rocailleurs

Ces fausses ruines vont être l’objet d’une restauration dans le courant de l’année 2018 ; il était grand temps car tous ces décors disparaissent un peu plus chaque année.

Le moulin à farine : Daté du XIIIème siècle (en 1256, le "moulin de laléta" lié au castrum est cité dans un registre), il fonctionnera jusqu’au milieu du XIXème siècle. Il sera transformé au fil des siècles pour augmenter sa production. Il a longtemps été le seul moulin à moudre le blé pour le compte du seigneur du Tholonet qui réunissait entre le XIIIème et le XVIIIème siècles les terres du Tholonet, Beaurecueil et de Saint-Antonin-sur-Bayon.

Les prospections et sondages réalisés durant l’été 2014 avec le concours des étudiants du Laboratoire d’Archéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée (LA3M) menés par Nicolas Fauchère, ont mis à jour l’emplacement de la roue à aube et une partie des fondations. D’après les premières observations, nous serions en présence de deux générations de moulins encore difficiles à dater précisément. L’emplacement de la roue à aube, marqué par la voûte et les blocs de marbre imposants est, quant à lui, relativement tardif (fin du XIXème siècle). Des écrits entre François Zola, l’ingénieur à l’origine du barrage Zola, et Alexandre du Galliffet, propriétaire du Château du Tholonet, nous confirment que le moulin à farine était encore en fonctionnement en 1838.

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Les prospections sur l’ancien moulin de 2014 L’emplacement de la roue du moulin

Intérêt patrimonial de ce moulin : Il s’agit du plus vieux des deux moulins du domaine du Tholonet. Ce moulin fonctionnait grâce à une roue à aube qui actionnait le mécanisme permettant de moudre le grain avec les meules. La partie voutée abritait le mécanisme et les meules étaient sûrement en place sur le dessus de la voûte. Le mur sur lequel il est bâti est relativement long, ce qui prouve qu’il y avait bien une bâtisse pour abriter les sacs de blés et le logement du meunier. L’accès aux meules se faisait probablement au niveau de l’étage supérieur.

Le moulin à farine ressort aujourd’hui comme un ouvrage symbolique pour le domaine du château mais également pour la Société du Canal de Provence puisqu’il s’agit de la première industrie du XIIIème siècle sur le site utilisant la force motrice de l’eau.

La SCP souhaite utiliser cet ouvrage pour présenter à ses visiteurs l’histoire du site qui s’est développé autour de ses trois moulins ainsi que leur conception au travers de panneaux explicatifs.

Cette mise en valeur consistera à remonter les murs pour permettre la mise en place d’une roue fonctionnelle et c’est certainement la partie du logement de la roue qui fera l’objet du plus grand chantier. Le reste du moulin pourra n’être remonté que sur une faible hauteur pour permettre là aussi une visualisation de l’ensemble du moulin.

L’aqueduc romain du Tholonet : Nous avons déjà réaménagé le chemin d’accès en 2012 et réhabilité le mur de soutien du canal qui transporte l’eau vers les douves. Cette action a été menée avec l’inspecteur des sites et l’ABF. Nous avons aussi mené en 2013 une campagne de relevés topographiques et altimétriques sur son parcours, ce qui a montré que sa pente sur le début de son parcours était par moment de 3 %.

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Les aménagements réalisés en 2012 pour sécuriser le chemin d’accès à l’aqueduc

Aujourd’hui la mise en sécurité d’une partie de cet ouvrage est devenue urgente. En effet, quelques pierres de son parement sont en train de tomber, et il est désormais indispensable d’intervenir car nous le faisons visiter régulièrement.

Pour cela, un dossier va être déposé auprès de la DRAC, et une expertise réalisée pour évaluer les travaux de sauvegarde et de mise en valeur.

Notre plus belle découverte

Le Castrum du Tholonet : Noël Coulet (historien médiéviste français, professeur émérite à l'université de Provence), nous avait permis, grâce à ses traductions et son travail de recherche, d’imaginer que ce castrum existait sur le site du Tholonet mais sans grandes précisions. Et en 2014 suite à la chute de plusieurs arbres, une bretèche (porte ou fenêtre en forme de balcon) taillée dans la roche nous est apparu !

La venue sur le site de Philippe Leveau (Aix-Marseille Université – CNRS) a confirmé la présence de plusieurs restes d’un habitat datant du moyen âge. Une équipe de bénévoles de la SCP a procédé à un débroussaillage de toute la zone. C’est finalement à la suite de la visite sur site de Florence Mocci du centre Camille Jullian que divers morceaux de poteries ont été retrouvés ; un de ces éléments a été analysé et daté du XIIIème siècle.

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Le site du castrum sur la barrière rocheuse qui domine le château d’aujourd’hui

Ce site castral perché suggère qu’une résidence fortifiée épiscopale existait autour duquel quelques habitations auraient pu se développer sur la crête, dominant à la fois les moulins médiévaux et un village paroissial non fortifié regroupé autour d’une église mentionnée avant 1118 et détruite en 1780.

Notre objectif aujourd’hui est de protéger et sauvegarder les quelques vestiges de mur d’habitation encore visibles. Nous allons poursuivre les relevés topographiques et altimétriques pour déterminer exactement ses dimensions. A la suite de cela, nous allons faire une reconstruction en 3D avec l’appui de Nicolas Fauchère, pour nous rapprocher au maximum de la reproduction exacte de ce type d’habitat.

Ce projet est tout à fait cohérent avec l’action pédagogique que nous menons toute l’année auprès des divers groupes scolaires que nous recevons sur le site.

Les actions menées par la SCP lors de découvertes archéologiques dans le cadre de chantiers d’aménagement

Les différents travaux de pose de canalisations peuvent rencontrer routes et habitations construites par des populations anciennes. Dans le cadre de ses chantiers, la SCP prend en compte les enjeux liés au sol afin de minimiser ou supprimer tout impact négatif sur le territoire traversé.

La démarche environnementale suivie par la SCP consiste à limiter autant que possible les impacts d’un projet, par la mise en œuvre de solutions d’évitement (changement de tracé…) ou la mise en œuvre de mesures d’atténuation.

Ainsi par exemple, pour les travaux de la liaison Verdon/Saint-Cassien de 2009 à 2014 (adduction de 80 km reliant Tourves à Roquebrune-sur-Argens), un diagnostic d’archéologie préventive a été réalisé

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par le service départemental d’archéologie du Var, approfondi ensuite par des sondages de terrain sur 23 sites archéologiques connus à proximité immédiate de la canalisation. Compte tenu des éléments mis en évidence, plusieurs chantiers de fouilles ont été prescrits par le Préfet de Région et réalisés par le service départemental d’archéologie du Var sur des sites d’intérêt majeur datant notamment de l’époque romaine.

L’avenir

Pour la SCP, les actions réalisées en matière de protection, de conservation, ainsi que la connaissance du patrimoine n’auraient pas de justification en soi si l’objectif poursuivi n’était pas de mettre les richesses du patrimoine à la disposition du plus grand nombre.

Sur le thème de l’eau, et avec le contexte de changement climatique aujourd’hui, il est d’autant plus essentiel de :

• promouvoir tout ce patrimoine hydraulique important construit par nos anciens, • diffuser cette culture provençale de gestion de l’eau qui fait notre force aujourd’hui • et sensibiliser les générations futures à ces enjeux pour qu’elles puissent relever les défis de

demain.

Notre objectif étant d’insuffler une dynamique, qui nous l’espérons, perdurera dans le futur pour l’intérêt de tous…

Visite de la SCP : Des visites du Centre de Télégestion du Canal de Provence ainsi que du patrimoine historique sont organisées tout le long de l’année. Ces dernières sont réservées aux groupes constitués : entreprises, associations et groupes scolaires. Pour plus de renseignements, vous pouvez vous rendre sur le site de la SCP : www.canal-de-provence.com Espace Pédagogie-Visites