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LA TECHNIQUE UTILISEE Qu’est qu’un Centre d’Enfouissement Technique ? En théorie ... En pratique: Choix et localisation du site. Qui autorise ? Le tri : une première solution. Quels sont les risques environnementaux et sanitaires ? Le Biogaz. Les Lixiviats. QU' EST UN CENTRE D' ENFOUISSEMENT TECHNIQUE ? Pendant (10-25ans) Après (50-100ans) Images provenant du site : Décharge en Belgique représentant un CET en Belgique en cours d’activité. Un CET pour Centre d’Enfouissement Technique, est une installation de stockage plus ou moins enterrée de déchets de provenance variée familièrement appelée décharge. En France, il existe trois types de décharges : CLASSIFICATION TYPES DE DECHETS Site de classe I Pour les déchets industriels spéciaux considérés comme dangereux.

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LA TECHNIQUE UTILISEE

Qu’est qu’un Centre d’Enfouissement Technique ?

En théorie ...

En pratique:

Choix et localisation du site.

Qui autorise ?

Le tri : une première solution.

Quels sont les risques environnementaux et sanitaires ?

Le Biogaz.

Les Lixiviats.

QU' EST UN CENTRE D' ENFOUISSEMENT TECHNIQUE ?

Pendant (10-25ans) Après (50-100ans)Images provenant du site : Décharge en Belgique représentant un CET en Belgique en cours

d’activité.

Un CET pour Centre d’Enfouissement Technique, est une installation de stockage plus ou moins enterrée de déchets de provenance variée familièrement appelée décharge.

En France, il existe trois types de décharges :

CLASSIFICATION TYPES DE DECHETS

Site de classe IPour les déchets industriels spéciaux considérés comme dangereux.

Site de classe II

Pour les déchets ménagers et assimilés(boues de stations d'épuration, cendres d'incinération, déchets industriels considérés comme non dangereux, déchets des artisans, des commerçants...).

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Site de classe IIIPour les résidus inertes du bâtiment ou des travaux publics par exemple.

La décharge ou CET se conçoit pour être réalisé à une échelle massive, telle qu’élargie à l’usage des départements ou régions entières (100 000 tonnes/an).

EN THEORIE ...

La zone de stockage est divisée en deux casiers, eux-mêmes séparés en alvéoles.Une alvéole est un endroit de 5 000 mètres carrés en pente dont le fond est protégé par une épaisseur d'un mètre d'argile compacté, recouverte d'un film plastique en PEHD (polyéthylène haute densité) et d'un revêtement géo-textile (géomembrane) .Dans le fond, se trouve une couche de 40 cm de gravillons qui permet à l’eau de s'écouler jusqu'aux drains

Les déchets déposés sont compactés. Chaque jour, ils sont recouverts de terre.Des drains intérieurs à l'alvéole récupèrent le biogaz formé qui est brûlé dans des torchères à 800°.A l'intérieur de l'alvéole, les déchets organiques produisent du jus qui, avec les eaux de pluie, forment le lixiviat qui est capté dans un bassin et traité dans une station de traitement. Quand l'alvéole atteint 30 mètres de haut, on la recouvre d'argile, de film PEHD et de terre sur laquelle on sème du gazon et on plantera des arbres.

EN PRATIQUE ...

Une géomembrane présentant des perforations, des soudures imparfaites, une mauvaise mise en oeuvre ne remplit pas son rôle de barrière étanche.Les lixiviats la traversent et atteignent la barrière passive constituée d'argile, laquelle

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est alors sollicitée. Si la couche argileuse arrive à saturation, les lixiviats pourront atteindre l'aquifère - terrain poreux et perméable - puis, à terme, contaminer les nappes d'eau souterraines. Pour tenter de limiter cette contamination, un système de drainage peut être mis en place sous la géomembrane pour recueillir les lixiviats.

Etude de la durabilité des géomembranes mécanisme et mise au point d'essais accélérés, schéma d'après C. Maisonneuve, travaux de thèse, Université de Grenoble 1, 1999.

- Mise en œuvre -

1- Les ultraviolets et l'O2 de l'air peuvent accélérer le vieillissement de la géomembrane. Elle doit donc être mise en place peu de temps avant que le casier ne soit exploité, ou bien recouverte d'un géotextile.

2- Le vent peut s'engouffrer sous la géomembrane et la décoller.

3- Lors de la mise en place de la couche drainante, les engins de chantier qui circulent sur la géomembrane provoquent des poinçonnements et des tractions.

- Période de service de la décharge -

4- Des contraintes chimiques dues au contact permanent avec les lixiviats peuvent altérer la structure intrinsèque de la géomembrane.

5- Le tassement du substratum et la pression exercée par les déchets peuvent provoquer une déformation et/ou un percement de la géomembrane.

6- Des contraintes thermiques dues à la chaleur produite lors de la dégradation des déchets s'exercent sur la géomembrane.

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7- Des contraintes mécaniques s'opèrent en permanence au niveau des pentes, du fond du site, des soudures.

8- Les micro-organismes, les rats peuvent représenter une menace.

9- Le déversement des déchets est à réaliser avec précaution. S'ils sont déversés du haut du talus, pratique des exploitants peu consciencieux ou inconscients des conséquences sur la géomembrane, les déchets risquent de la heurter et de la déchirer, le géotextile de protection ne résistant pas toujours.

Extrait du site du CNIID

CHOIX ET LOCALISATION DU SITE

Pour respecter la loi, la décharge doit être implantée dans un contexte géologique et hydrogéologique "favorable".

Le sous-sol de la zone à exploiter doit constituer une barrière de sécurité passive dont le rôle est d'assurer à long terme la prévention de la pollution des sols et des eaux par les

déchets et les lixiviats (jus de décharge).

La barrière de sécurité passive doit présenter de haut en bas, une perméabilité (K) inférieure à 10-9 m/s sur au moins 1m et inférieure à 10-6 m/s sur au moins 5m.

En l'absence de formation géologique naturelle favorable, la loi permet une reconstitution artificielle de la barrière de sécurité passive par la mise en place de "mesures compensatrices". Apporter de l'argile pour renforcer l'étanchéité du sous-sol en est une couramment utilisée.

Cependant, sous l'effet du compactage ou de contraintes hydriques (dessiccation, cycles gel-dégel...), la texture et les propriétés de l'argile, qu'elle soit du site ou rapportée, peuvent évoluer négativement et de façon irréversible, remettant alors en cause les

propriétés de perméabilité recherchées.

On constate trop souvent que le site choisi ne remplit pas les normes imposées par la loi.

Par exemple:

la décharge de Sainte-Marie-Kerque (Pas-de-Calais) est installée dans une zone marécageuse avec une nappe d'eau située à 80cm de profondeur.

A Bellac (Limousin), le sous-sol du site retenu n'est pas argileux, mais sableux, et donc très perméable.

Dans le Cantal, un projet prévoit l'installation d'une décharge dans une tourbière, ...etc...

La méconnaissance des élus, le manque d'études indépendantes, des intérêts politico-financiers favorisent l'installation de décharges sur des sites particulièrement

inadéquats et dangereux pour la nature.

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QUI AUTORISE ?

Les décharges contrôlées de classe II sont en théorie soumises à l'arrêté ministériel du 9 septembre 1997 qui notifie les prescriptions minimales d'ouverture et d'exploitation pour les nouveaux sites et la mise en conformité des sites existants*.

Après étude d'impact, enquête publique, passage au Comité départemental d'hygiène, le préfet promulgue un arrêté d'autorisation fixant leurs conditions d'implantation, d'aménagement,

d'exploitation, de surveillance et d'aménagement final.

Ces décharges diffèrent des anciennes décharges brutes, aujourd'hui interdites. Cependant, elles restent perfectibles…* Arrêté du 9 septembre 1997 relatif aux décharges existantes et aux nouvelles installations de stockage de déchets ménagers et assimilés.

LE TRI: UNE PREMIERE SOLUTION

Une réelle politique de réduction des déchets en amont est nécessaire pour aller dans le sens d’un développement durable.

La partie fermentescible des déchets (c'est-à-dire composée de matière organique biodégradable) ne doivent pas être enfouie mais détournée à des fins de valorisation en compost ou méthanisation (cela enlève la plus grande partie des odeurs et limite les risques de contamination par les lixiviats), les résiduels doivent être stabilisés biologiquement, rendus inertes, avant stockage, les produits recyclables doivent être écartés de l’enfouissement et vendus à des filières de recyclage (papier, carton, métaux, verre, plastiques).

A terme les seules décharges existantes ne devraient contenir que des déchets inertes, et le choix de leur localisation devra suivre les règles strictes établies

pour le respect de la population et de l’environnment.

Voir conseils « comment réduire sa poubelle »

QUELS SONT LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX ET SANITAIRES ?

- Le biogaz -

Le biogaz est un gaz résultant de la décomposition à l’abri de l’air des déchets ménagers, papiers, cartons et autres déchets organiques par des micro-organismes.

Classement des risques liés au Biogaz

Pour les humains

toxicité des substances

asphyxie

explosion – incendies

risques de pollution de l'atmosphère

effet de serre

smog

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- Toxicité des substances -

Dans le biogaz il existe une multitude de substances qui, même si elles ne sont présentes qu'en faible quantité, peuvent être dangereuses pour la santé.

Le méthane, CH4, incolore, inodore et non toxique. Il peut cependant provoquer des asphyxies en prenant la place de l'oxygène dans l'air.

Le gaz carbonique,CO2, est un produit incolore, inodore et non-inflammable. A forte concentration, il provoque des malaises et des maux de tête et il a une influence sur le rythme cardiaque et sur la pression sanguine. Il joue également le rôle d'asphyxiant en prenant la place de l'oxygène dans l'air.

Le monoxyde de carbone,CO, est un gaz très toxique. Il provoque à très faible concentration des symptômes allant du mal de tête à la perte de connaissance. Il doit être pris très au sérieux car il peut entraîner la mort.

Le sulfure d'hydrogène,H2S, est un gaz très toxique et inflammable. Il possède une odeur caractéristique d'œuf pourri. Les symptômes provoqués les plus courants sont maux de tête, vertiges, confusion et douleurs de poitrines. Respirer du sulfure d'hydrogène peut entraîner la mort.

Le benzène,C6H6, est une substance inflammable et très toxique. Il provoque des malaises allant jusqu'à la perte de conscience. Les travailleurs exposés peuvent ressentir des maux de têtes, des nausées et même avoir des convulsions. Le benzène est cancérigène.

Le toluène,C6H5CH3, et les xylènes, C6H4(CH3)2, présentent les mêmes symptômes que le benzène mais ne semblent pas cancérigènes. Ce sont des substances inflammables.

Le chloroéthylène,C2H3Cl, est très inflammable et très toxique. Outre les symptômes habituels tels que nausées, vertiges et pertes de conscience, cette substance peut avoir des effets sur le foie, les vaisseaux sanguins et les tissus conjonctifs. Il est cancérigène et peut provoquer des dégâts génétiques héréditaires.

Cependant ces observations ne sont valables que pour des endroits confinés car lorsque le biogaz est émis dans l'atmosphère il est fortement dilué et dispersé par la circulation de l'air (vent, courants thermiques,...).

Il est toutefois nécessaire de se préoccuper de ces substances présentes à l'état de traces car, même si leurs limites d'expositions respectives ne sont pas atteintes, l'addition de différents éléments toxiques augmente le risque de provoquer des effets chez les humains.

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- L'asphyxie -

Le biogaz peut provoquer l'asphyxie des êtres vivants par déplacement de l'oxygène dans l'air. Cependant ce risque n'est à prendre en compte que dans les endroits confinés tels que maisons, cabanes, caves, puits, etc.

- Explosion - incendie -

Les risques d'explosion et d'incendie sont principalement dus à la grande proportion de méthane dans le biogaz. Son domaine d'explosivité se situe entre 5% et 15% de CH4 dans l'air. Au-dessus de 15% il s'enflamme mais n'explose pas. Des substances telles que CO, H2S, H2, C6H6 sont aussi inflammables.

Le risque est majeur sur une décharge mais une explosion peut aussi se produire à proximité de cette dernière. En effet, après infiltration dans le sol, le biogaz peut être émis à distance et s'accumuler dans les habitations, ce qui représente un danger et peut provoquer de graves dégâts.

- L'effet de serre additionnel -

L'effet de serre est un phénomène climatique naturel qui permet, en réchauffant l’atmosphère, la vie sur terre. La chaleur émise par le soleil est capturée, comme dans une serre, grâce à certains éléments composant l’atmosphère, particulièrement la vapeur d'eau, le gaz carbonique et le méthane.

L'émission excessive de gaz à effet de serre par les activités anthropiques provoque en effet de serre dit additionnel qui joue un rôle majeur dans le réchauffement climatique actuel. L'impact des différents gaz sur ce phénomène dépend de leur concentration et de leur pouvoir absorbant mais il est important de remarquer que les deux constituants principaux du biogaz, méthane et gaz carbonique, sont les deux principaux gaz responsables de l'effet de serre additionnel.

Nous pouvons estimer que le méthane est responsable à lui seul de 20% de l'augmentation de température lors des 10 dernières années. Si nous considérons que 5 à 10% des émissions de méthane dans l'atmosphère proviennent des décharges et que cette proportion risque d'augmenter, il devient essentiel d'envisager une gestion efficace du biogaz (Gendebien A et al, 1992, Published by Commision of the European Communities).

- Le smog -

Le smog résulte de la réaction entre des composés organiques volatils, des oxydes d'azote et l'oxygène sous l'effet du rayonnement solaire. Cet ensemble complexe de réaction conduit à la formation d'ozone troposphérique, O3, qui provoque entre autres des irritations au niveau des voies respiratoires et des yeux.

Sources: étude de l’Université de Liège (Belgique) et de la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux (Belgique)

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LES LIXIVIATS

« Lixiviats » est un mot savant pour désigner les jus de décharge.

La source principale en eaux d'une décharge vient des précipitations. Il faut toutefois tenir compte de l'humidité des déchets et, parfois, du niveau de la nappe phréatique qui peut remonter jusqu'à la base d'une décharge (en temps de crue). L'eau traversant la couche de déchets va se charger en substances polluantes telles que la matière organique soluble résultant de l'activité biologique de la décharge, des constituants inorganiques comme les métaux lourds (provenant des piles), et des germes qui peuvent être très dangereux pour la santé et l'environnement.

Les lixiviats représentent une grande part de la pollution liée à une décharge. Contrairement au biogaz, qui aisément dispersé dans l'atmosphère, les lixiviats, de part leur nature liquide, sont une source concentrée de polluants.

Le plus grand risque lié à la production de lixiviats est la contamination de la nappe phréatique. Cela aurait pour conséquence de polluer les puits d'eau de consommation et donc de priver la population d'un élément vital à sa survie.

En cas de consommation d'eau polluée par les lixiviats, les risques encourus sont de graves intoxications pouvant entraîner des maladies irréversibles et la mort. Signalons également que la pollution des réserves d'eau potable par des micro-organismes pathogène peut provoquer des épidémies.

Au-delà de ces considérations, les lixiviats doivent être traité comme des substances extrêmement dangereuses. Il est nécessaire d'en organiser la collecte et le traitement afin de limiter au maximum les conséquences sur l'environnement et la santé.