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Université MOHAMED 1 er Oujda Faculté de science Juridique Economique Et Sociale d’OUJDA La Théorie Année Universitaire : Master : Economie et Management des

La Théorie Évolutionniste

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la théorie évolustionniste

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Université MOHAMED 1 er Oujda Faculté de science Juridique Economique

Et Sociale d’OUJDA

La Théorie Évolutionniste   :

Année Universitaire : 2013-2014

Master   : Economie et Management des Organisation

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La Théorie Évolutionniste   :

2013/2014

PLAN :

Introduction I. Les fondements et les hypothèses clés de la théorie évolutionniste  A- Le point de départ B- Les hypothèses clésII. Les attributs clés de la firme évolutionniste A- Apprentissage et routines B- Evolution et contrainte de sentier C- Sélection et environnements D- La firme comme compétence foncièreIII. Les limites de l’approche évolutionniste de la firmeIV. Le Knowledge Management : un prolongement pratique de la firme évolutionniste. A- Définition et contenu B- Les deux utilisations stratégiques du Knowledge Management C- Les limites du Knowledge ManagementConclusion Bibliographie

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Introduction Depuis quelques années, les théories de la firme fondées sur les ressources internes et les compétences se développent.

La théorie évolutionniste de la firme, développée par Sidney Winter et Richard Nelson en 1982, s’inscrit dans cette perspective, l’école évolutionniste parle du principe que le moteur de l’entreprise n’est pas constituée par le profit mais par sa volonté biologique de survie , comme tout être vivant dans la théorie darwinienne de l’évolution des espèces . Il suggère donc d’étudier les mécanismes d’adaptation au milieu des entreprises, leurs capacités d’innovation, d’apprentissage et d’auto-organisation. . La firme évolutionniste est définie par Winter et Nelson comme un ensemble dynamique de compétences.

Les entreprises se différencient entre elles par la nature de leur savoir faire qu’elles ont accumulés depuis des années. .

Problématique

Comment peut-on avoir une cohérence en terme de décision et de comportement, sachant que l’organisation est composée d’un certain nombre d’individus qui ont des capacités différentes?

Pour répondre à cette problématique ; il faut d’abord répondre aux sous questions suivantes:

Comment distinguer une firme d’une autre?

Pourquoi chaque firme dispose d’un portefeuille d’activités non aléatoires et qui répond à une cohérence interne?

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Suivant quelles logiques les firmes évoluent et se transforment?

I. Les Fondements et les Hypothèses clés de la Théorie Evolutionniste   :

A- Le Point de Départ :

Le programme de recherche scientifique évolutionniste a véritablement émergé avec R. Nelson et Sidney G. Winter qui se reconnaissent de l'analyse de Joseph A. Schumpeter.

Schumpeter met en évidence le rôle déterminant de l'innovation dans l'impulsion du système économique. Il prend comme point de départ la modélisation d'une économie, il développe une explication des routines, des connaissances et compétences individuelles. Donc la modélisation de la firme à laquelle aboutit la théorie évolutionniste du changement constitue une véritable théorie de la firme basée sur les connaissances.

Dans l’approche évolutionniste en visant à modéliser les processus de changement qui peuvent affecter une firme, la façon dont se constituent les aptitudes individuelles et dont elles s’articulent au sein de processus de production collective.

Nelson et Winter introduisent deux régimes de changement technologique :

Progrès technique  : Amélioration de la productivité des entreprises grâce au changement, c’est un élément central de l’évolution du capitalisme.

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Capitalisme : Propriété privée des moyens de productions dans le but de réaliser des profits.

L’innovation  : Ensemble des idées nouvelles qui augmentent la productivité on distingue les innovations de produits et de procédés, ce qui explique l’existence des cycles économiques.

Innovations de produits : Fabrication de produits nouveaux.

Innovation de procédés : Nouvelles méthodes de production.

Cycles économiques : Des périodes qui se succèdent durant lesquelles l'activité économique est plus ou moins bonne.

Cette approche permet de souligner un aspect central de l’organisation industrielle peu abordé par les différentes théories de la firme.

L’abandon de la vision néo-classique la firme :

La théorie néoclassique de la nouvelle économie industrielle (Tirole, 1989) peut être critiquée parce qu’elle ne traite pas des coûts inhérents à la mémorisation du savoir technologique issu des interactions répétées entre les membres de l’organisation ;

Les approches évolutionnistes postulent que les agents sont dotés d'une rationalité procédurale qui indique qu'ils ne cherchent pas nécessairement les choix optimaux. La question centrale qui est posée est celle de la cohérence de l'entreprise et, en prolongement, les logiques d'évolutions et de transformations des différentes firmes.

L’abandon de la vision contractuelle de la firme  :

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La firme n’est pas une fiction légale qui comprend un jeu de relations contractuelles qui établissent des droits et des obligations, donc un rejet de la vision de la firme comme nœud de contrats. C.A.D : cette théorie annule le poids des capacités organisationnelles des individus.

B. Hypothèses :

L’approche évolutionniste développée par Nelson et Winter s’efforce objectivement d’expliquer la firme et de construire une théorie générale dans un cadre dynamique de l’économie au moyen de deux hypothèses : l’ultra-individualisme et Rationalité procédurale.

Ultra-individualisme : Chaque firme est caractérisée par un ensemble d’individus qui se coordonnent entre eux pour former une entité bien homogène grâce à leurs compétences, de ces dernières découle la seconde hypothèse.

Rationalité procédurale : Cela implique que le programme de la firme porte essentiellement sur les procédures de décisions et non plus uniquement sur le résultat de celle-ci.

II. Les attributs clés   de la firme évolutionniste:

Apprentissage et routines.

Evolution et contrainte de sentier.

Sélection et environnements.

La firme comme compétence foncière.

A- Apprentissage et routines :

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Apprentissage : « Processus par lequel la répétition et l’expérimentation font que des tâches sont effectuées mieux et plus vite et que de nouvelles opportunités de production sont identifiées. » (Dosi, Teece et Winter,1990, p.242-243).

L’apprentissage possède 5 caractéristiques fondamentales:

• L’apprentissage est cumulatif : Ce qui est appris dans une période s’appuie sur ce qui a été appris au cours des périodes antérieures.

• Supériorité des connaissances/compétences organisationnelles : L’apprentissage global implique des compétences d’avantage organisationnelles qu’individuelles, car la valeur des compétences individuelles dépend de leur emploi dans des montages organisationnels particuliers.

• La connaissance engendrée par l’apprentissage réside dans des « routines organisationnelles»: Les routines sont des modèles d’interactions qui constituent des solutions efficaces à des problèmes particuliers.

• Les routines peuvent être « statiques » ou « dynamiques » : Les routines statiques se réfèrent à la capacité de reproduire certaines tâches effectuées antérieurement, tandis que les routines dynamiques sont orientées vers de nouveaux apprentissages.

• En raison de leur forte dimension tacite, les routines ne sont pas facile à imiter. 

Apprentissages et routines Apportent une réponse à la question suivante : Comment peut-on différencier une firme d’une autre?

Réponse : deux firmes se distinguent par leurs connaissances/compétences organisationnelles et leurs routines.

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B- Evolution et contrainte de sentier :

La firme évolue en suivant un sentier déterminé par les compétences accumulées par le biais de l’apprentissage.

C’est à partir du concept de sentier dépendant que les évolutionnistes proposent une théorie de la transformation de la firme :

Toute firme d’une certaine importance dispose d’une activité principale et d’activités secondaires.

Dans certaines circonstances, la firme peut-être conduite à développer ses compétences secondaires, de telle sorte qu’elles prennent une place de plus en plus importante, jusqu’à devenir principales.

On dit alors qu’il y a un changement de trajectoire, dû à des « opportunités technologiques ». Ce qui permet de répondre aux deux questions qui concernent : La diversité des portefeuilles d’activité des firmes? L’évolution des firmes?

Réponse: Les firmes peuvent changer de trajectoire si des opportunités technologiques leur permettent de développer des compétences secondaires.

C- Sélection et environnements :

L’environnement (le marché) agit comme un filtre qui ne retient que les firmes  qui ont la capacité de s’adapter.

La vision néo-classique suppose que l’environnement a la capacité d’éliminer les entreprises qui ne maximisent pas leur profit.

Pour les évolutionnistes, il y a une typologie d’environnements de sélection, variant avec la structure de marché, les conditions d’accès au marché et aux facteurs de production, ainsi qu’aux ressources financières.

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Les différents environnements de production étant caractérisés par le fait d’être plus ou moins lâches ou étroits.

D- La firme comme compétence foncière :

Compétence foncière : « un ensemble de compétences technologiques différenciées, d’actifs complémentaires et de routines qui constituent la base des capacités concurrentielles d’une entreprise dans une activité particulière ».

On peut la définir comme la partie de la valeur d’une entreprise qui ne se ramène pas à celle des facteurs qui la composent.

III. Les limites de l’approche évolutionniste de la firme :

Dans une analyse comparative entre la firme de Chandler et la firme évolutionniste, Coriat et Weinstein, émettent des critiques relativement à cette dernière, ayant trait principalement à la conception cognitive de la firme, à la définition des compétences organisationnelles et à l'absence de la dimension institutionnelle. Nous prenons à notre compte les principales critiques suivantes en raison de leur pertinence :

A- Le cognitivisme : La firme est considérée comme une entité constituée d'individus distincts et dotés de caractéristiques cognitives qui leur sont propres. C'est cette proposition qui explique le recours à la rationalité limitée et à la satisfaction. La cohérence entre les agents qui composent la firme s'effectue par les routines qui harmonisent les comportements. La firme se réduit à une collection d'individus en interaction entre eux. Elle a une identité qui repose sur les routines dont l'origine est cognitive.

B- La firme organisation : La seconde critique est relative à la définition des compétences organisationnelles. Celles-ci sont définies en référence à des caractéristiques cognitives des individus qui composent la firme en dehors de l'histoire des innovations organisationnelles. Les capacités de la firme sont limitées devant le déterminisme imposé par le régime technologique dominant. Quel rôle jouera alors la stratégie ? Pour Teece, les routines organisationnelles fournissent les bases de ce qui sera communément reconnu comme la compétence distinctive de l'entreprise. Ces comportements couplés avec un minimum de vision stratégique, aident en retour, à définir les compétences principales de la firme. Comparativement,

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à cette définition à connotation cognitive, Chandler définit sa firme multidivisionnaire à partir de sa capacité à maîtriser et à mettre en oeuvre les innovations organisationnelles requises par l'environnement économique et technologique en se délestant des routines relevant du cadre de la firme traditionnelle et en développant de nouvelles.

C- La firme institution : La troisième critique a trait à la manière dont est prise en compte la firme en tant qu'institution, plus particulièrement les règles et normes qui coordonnent et contrôlent les individus dans la firme. Si donc la définition de la firme comme organisation mettant en relation des individus " dotés de subjectivisme complexe " est présente dans l'approche évolutionniste, la firme institution semble absente. En effet, la question de la séparation du pouvoir et de la propriété est ignorée, de même que la contradiction entre le capital et le travail. Les problèmes de cohérence sont analysés au niveau organisationnel, mais pas institutionnel. Les routines sont le résultat d'une " trêve ", sans pour autant expliquer à quel prix est atteinte cette trêve.

IV. Le Knowledge Management : un prolongement pratique de la firme évolutionniste

A- Définition :

On appelle « Knowledge Management » (noté KM, en français management des connaissances ou management par les connaissances) les méthodes et outils logiciels permettant d'identifier, de capitaliser les connaissances de l'entreprise afin notamment de les organiser et de les diffuser.

Il se définit comme la création de valeur ajoutée à partir de la mobilisation des actifs immatériels. On distingue trois aspects :

- La transmission de la mémoire qui consiste à consigner l'expertise d'un individu pour permettre la transmission de ses savoirs à la collectivité.

- La connaissance et la mobilisation optimale, dès que le besoin se présente, des savoirs individuels des salariés (par exemple, un salarié parle le chinois à un moment donné, le besoin de traduire un courrier, un fax, se fait sentir. On explorera d'abord les

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ressources internes à l'entreprise avant de faire appel à un traducteur extérieur).

- L'élaboration, le partage, la diffusion des savoir-faire collectifs propre à l'entreprise (il s'agit de modéliser et de systématiser les savoirs qui font la valeur ajoutée de l'entreprise).

B- Les deux utilisations stratégiques du Knowledge Management :

Selon une étude menée auprès de cabinets conseils et d'autres entreprises, on peut distinguer la « stratégie de codification » et la « stratégie de personnalisation».

Dans la stratégie de codification, la codification des données et l'utilisation de l'outil informatique occupent une place importante.Il s'agit de pousser à son terme la logique de reproductibilité en systématisant les routines, et d'utiliser les technologies de l'information pour favoriser la duplication et le partage des données.

La stratégie de personnalisation: vise des savoirs moins duplicables, où la part de connaissance implicite est plus importante, et dont le partage est basé sur une forte personnalisation. Ceci implique un partage à la demande, en fonction du besoin lorsqu'un problème nouveau se déclare.

C- Les limites du Knowledge Management :

Parmi les difficultés que l'on peut rencontrer dans la mise au point d'une démarche de Knowledge Management, on peut noter les écueils suivants :

* Cas où l'information ou la connaissance est peu formalisable.

*L’abondance de l’information qui rend difficile son traitement et son exploitation.

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*La décentralisation et la délocalisation qui rendent nécessaires mais difficiles l’échange d’informations.

*Le partage de connaissances qui oblige à accepter « la pédagogie de l’erreur » pour progresser.

Conclusion:

L’approche évolutionniste, en abordant l’entreprise en tant qu’espace de coordination des savoirs, est à bien des titres intéressants. Il n’en demeure pas moins qu’elle reste incomplète. L’existence des zones d’ombre pour l’heure de considérer la théorie évolutionniste de la firme comme achevée.

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Bibliographie :

La théorie évolutionniste du changement économique de Nelson et Winter « Une analyse économique réprospective » ;Richard Arena, Nathalie Lazaric.

Approche évolutionniste de la firme et de l’industrie; Sous la direction de Maurise Basle,Rbert Delorme,J.Luis Lemoigne,et Berard Pauleri, P :85

Dosi G. & L. Marengo, (1994) “ Some elements of an Evolutionary Theory of Organizational Competences ” in R. W. England (Ed.) : Evolutionary Concepts in Contemporary Economics.

Les théories de la firme entre « contrats » et « compétences » , Une revue critique des développements contemporains ,Benjamin CORIAT, Olivier WEINSTEIN.

Nelson et Winter : une théorie évolutionniste de la firme basée sur les capacités cognitives organisationnelles ; Christian Bessy.

Funky Business , par K. Nordström et J. Riddersträle, éd. Village mondial, 2000, p. 17.