La Toile N°2 - Dossier Cambodge

8/7/2019 La Toile N2 - Dossier Cambodge

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LA TOILE - # 2 - NOUVELLE SRIE - PRINTEMPS 2009 1LA TOILE - NUMRO 2 - NOUVELLE SRIE - PRINTEMPS 2009 - WWW.MONARCHISTE.COM

DOSSIER CAMBODGELe dclin du Monarchisme politique...

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LA TOILE - # 2 - NOUVELLE SRIE - PRINTEMPS 2009 2

EDITO

La mise en place doutils nouveaux, lamlioration doutilsexistants, le dveloppement de certaines stratgies naissantesou natre, une volont aussi, probablement de faire trop etmieux bref, un ensemble de paramtres ont fait que nosquipes rdactionnelle et technique ont pris un certain retard

avec la Toile , notre journal lectronique.

Ce nest pas une excuse, mais cest une explication.

Explication qui vaut pour cette formule la mise en page plusallge.

Ce mea culpa tant fait, nous vous invitons dcouvrir ledossier trs complet consacr au royalisme au Cambodge,puisque lEspagne na pas seule le monopole dune restaurationmonarchique au XXme sicle. Nul doute que les amateurs

de stratgie politique trouverons dintressants lments derlexion dans ces pages denses.

Enin, jinvite nos lecteurs franais, sils ne lont pas encore

fait, se rendre rapidement sur le site http://www.assises.monarchiste.com/ que nous avons ouvert ain de prparer, encollaboration avec de nombreux partenaires dont les Manantsdu Roi et le Groupe de Liaison Royaliste, les futures Assises duRoyalisme Franais.

Vous trouverez sur ce site un questionnaire simple remplir qui donnera lieu un livre blanc dont lesgrandes lignes serviront de trame ces futures Assises.Ne laissez pas lhistoire du Royalisme scrire sans vous !

Sur ce, bonne lecture, en esprant vivement que les chancesde vos prochains rendez-vous avec La Toile soient plusrapproches (Sylvain)

Numro 2 de la nouvelle Srie - Avril 2009

Directeur de Publication: Sylvain

Rdacteur en Chef: KhemaraComit de Rdaction: Zarma, Guytos, Peyo, Drakken, Dorange

Pour nous contacter [email protected]

LA TOILE - INFORMATION MONARCHISTE

Depuis cet t, la Confrence MonarchisteInternationale (CMI) a investi le rseauFacebook. Si il prsente de grandesfaiblesses en matire de scurit etdthique, Facebook nen est pas moinslun des rseaux virtuels les plus tenduset mritait ce titre que lInternationalesy intresse.

Cest chose faite avec une page, un groupeet une application. Ces lments nouspermettent autant de diuser rapidement

une information que dafirmer une

prsence visible... et avec un millier demembres en quatre mois, le groupe CMIest loin dtre ridicule.

Au-del, il est aussi un outil pour ladiusion des informations et la visibilit

des mouvements qui y ont adhr.

Nhsitez pas lutiliser et le faire vivre.(Zarma)

Groupe CMI : http://facebook.com/group.

php?gid=7958684901

Page CMI: http://facebook.com/

pages/Internationale-Monarchiste-

IMCCMIMMKCIMIMK/33689246270

Application Monarchiste:

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DOSSIER CAMBODGE

Cambodge: Le Dclin du Monarchisme politique...Prs de 15 ans aprs le retour triomphal de son Souverain et de ses Princes, le Cambodge se-rait-il en train de rentrer dans les rangs. Si la Monarchie jouit dun large soutien populaire, lesroyalistes, grands vainqueurs du scrutin de 1993, sont aujourdhui morcels et ne constituentplus gure quune force dappoint tantt pour le pouvoir tantt pour lopposition. Chroniquedune lente dsagrgation. (Khemara)

1993, Restauration et Espoir - Lorsquen 1993,lONU organise les premires lections libres auCambodge depuis le dbut de la guerre civile 33annes plus tt, personne ne parie sur les chancesdu parti royaliste FUNCINPEC (FUN) emmen par lePrince Norodom Ranariddh. En eet si chacun a pu

mesurer la popularit intacte de lancien Roi NorodomSihanouk plac depuis 1991 la tte dun ConseilNational Suprme regroupant les quatre factionsbelligrantes, le FUN nest vritablement prsent quedans les zones pralablement tenues par la Rsistance.

Les violences qui marquent le processus lectoralne dcouragent pas les lecteurs, prs de 2 millionsdentre eux portent leur voix sur le FUN, et cesont 58 dputs monarchistes qui font leur entreau parlement contre 51 pour le Parti du PeupleCambodgien (PPC). Malgr son score (46%) et dusoutien dune douzaine de dputs nationalistes, lePrince Ranariddh doit mnager un adversaire qui, aucontrle encore lessentiel de ladministration et delappareil scuritaire, refuse de reconnatre sa dfaite.

Ainsi plusieurs de ses dirigeants, et notamment lePrince Chakrapong, ancien chef dtat major de la

rsistance et rcemment ralli au PPC, entranentplusieurs provinces dans une scession qui chouerarapidement. Aprs plusieurs mois de ngociations,et alors que la guerre civile menace de reprendreles pourparlers aboutissent enin en septembre, la

Monarchie est restaure et une nouvelle constitutionest adopte. Un Gouvernement Royal du Cambodge(GRC) est form avec sa tte le Prince Ranariddh etHun Sen, respectivement premier et second Premierministres. Aprs plus de 20 ans dexil, le Roi NorodomSihanouk retrouve son Trne.

Ds le dpart le GRC est min par les rivalits, alors

que les premires affaires de corruption clatent. Pour

ajouter la confusion de ces dbuts rats, le 2 juillet 1994

Hun Sen annonce avoir djou une tentative de coup

dtat. Environ 300 hommes en armes sont intercepts

en bordure de la capitale. Dans les heures qui suivent, les

rsidences du Prince Chakrapong et de plusieurs autres

gnraux sont investies par les troupes du pouvoir. Le

Prince exil, une dizaine dofciers gnraux du PPC

sont inculps et condamns. Hun Sen prend ainsi le

contrle total de lappareil de son parti et peut dsormaisse retourner contre son partenaire de coalition.


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1997-2004 la fin des illusions - Sous la tutelledu Prince Ranariddh le Cambodge accueille sespremiers investisseurs et projets de coopration.Plus important, pour la premire fois depuis lesannes 70, les membres de la diaspora khmre

peuvent revenir librement. Toutefois le Prince neparvient pas imposer une stricte discipline sonparti, une faiblesse dont son adversaire apprendra jouer. En 1995, et avec lapprobation du Prince, SamRainsy, turbulent Ministre des Finances royaliste,est brusquement renvoy du GRC, et cre son propreparti. Marquant son soutien son collgue le PrinceNorodom Sirivuddh dmissionne de son poste deministre des Aaires Etrangres. Dans les mois qui

suivent, le Prince, demi-frre du Roi et secrtairegnral du FUN, est exil aprs avoir t accus

de tentative dassassinat contre Hun Sen. De telsvnements jettent le trouble dans les rangs dunparti qui subit plusieurs scissions. Alors que militairesPPC et FUN font la course pour rallier les derniresunits Khmres Rouges, la politique de rconciliationnationale choue dans les ares des combats de juillet

1997. Rapidement battues ce quil reste des troupesroyalistes se rfugient OSmach, ils y seront assigsun an durant.

De son exil le Prince forme une premire alliance

avec le Parti Sam Rainsy (PSR). Fort de la rsistancede ses troupes OSmach et dun important soutiendiplomatique, il est inalement autoris participer

au scrutin lgislatif de 1998. Toutefois priv denombreux cadres, tus dans les combats, en exil, ouentrs en dissidence, le FUN nest plus que lombrede lui mme et doit faire face la concurrence

dun PSR la rhtorique nationaliste exacerbe. Ala suite dune campagne entache de nombreusesviolences, le FUN (43 dputs) doit cder la victoireau PPC (64), le PSR obtenant quant lui 15 siges.Avec la rgle de la majorit aux deux tiers, le PPC est

oblig de composer avec lopposition. Celle-ci, FUNet PSR runis, tient la rue. Aprs plusieurs mois deblocage, et alors que les heurts se font plus rguliersentre manifestants et contre-manifestants, le PrinceRanariddh accepte inalement de renouveler la

coalition avec le PPC, la grande colre du PSR. HunSen devient Premier Ministre et le Prince Prsidentde lAssemble. Cet accord permet un cessez le feuavec les forces royalistes aprs 17 mois de combats.Les chefs militaires royalistes, mais aussi les PrincesChakrapong et Sirivuddh sont amnistis, soldats et

oficiers sont autoriss revenir mais peu dentreeux parviennent regagner leur position au sein delArme Royale.

A lapproche des lections communales de 2002 lacoalition se fragilise avec notamment le retour duPrince Sirivuddh au secrtariat gnral du FUN. Cedernier malgr ses 24,692 candidats nobtient que 22% des voix, le PPC lemporte (61 %) et le PSR continuesa perce (17%). Cette dfaite aiguise les tensionsinternes, You Hokry, ministre de lIntrieur FUN,

se voit ainsi contest son poste par les militaires etanciens combattants du parti. Ni le Prince Ranariddh,ni le Prince Sirivuddh ne parviennent obtenir sadmission ou son viction.

Les annes de la resistance: le Prince Ranariddh galvanise les

troupes de la rsistance royaliste (source NCR Bulletin)


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Fin 2002, un boycott de lAssemble par les dputsFUN et PSR bloque lappareil lgislatif pendantplusieurs mois, le Prince Chakrapong de son ctcre son parti, paul notamment par le gnral ToanChhay, une igure de la rsistance. Le Prince Ranariddh

souvent ltranger, de hauts responsables du parti, etnotamment ses militaires, critiquent la corruption desmembres du gouvernement quils soient PPC ou FUNrunis. De son cot la Princesse Norodom Vichara,dpute, sen prend ouvertement au Premier Ministre.Dans ce qui apparat tre une rponse du pouvoir, OmRadsady, ancien dput et proche de la Princesse, estassassin dans les semaines qui suivent.

La campagne lectorale des lgislatives de 2003est trs tendue, les Royalistes jouant la surenchrenationaliste pour faire pice un PSR dont certainssouhaitent faire un alli. Les rsultats sont dsastreux,si le FUN parvient maintenir un nombre de dputs

(26) suprieur celui du PSR (24), en nombre devoix son concurrent le dpasse dsormais. Le partidu Prince Chakrapong est quant lui mort n, ilralliera rapidement le FUN. Le PPC (73 dputs) estcertes largement vainqueur, mais quelques siges luimanquent pour tablir sa majorit. Le FUN et le PSRannoncent alors la cration dune nouvelle alliance,leur but est un gouvernement tripartite avec satte une personnalit PPC autre que Hun Sen. Celuici refuse de ngocier avec lalliance, mais nexclut pasune coalition avec le seul parti monarchiste.

Il faudra attendre 14 mois de blocage complet desinstitutions, et en dpit de plusieurs mdiations

royales pour que inalement le FUN entame inalement

au nom de lAlliance des ngociations avec le PPC, unaccord est inalement trouv. Hun Sen conserve donc

son poste de Premier ministre, le Prince Ranariddhparle de journe historique et de succs brillant

mais dans les rangs de son parti certains parlent detrahison, alors que des rumeurs de transferts de fonds destination du Prince et des principaux dirigeants duparti circulent. Le nouveau gouvernement comprend332 ministres, secrtaires dEtat et sous-secrtairesdEtat. Les ministres-clefs restent entre les mains duPPC, mais le FUN peut se targuer davoir obtenu, envaleur absolue, autant de postes que dans le prcdentgouvernement.

De son exil volontaire le Roi Sihanouk fait les comptes:- France : supericie 549 000 km , population : 57 500

000 habitants, - Cambodge : supericie : 181 020 km

, population : 13 000 000 habitants. Gouvernement: - France : 44 membres : 1 Premier ministre, 17ministres, 13 ministres dlgus, 13 secrtaires dEtat.- Cambodge : 332 membres : un Premier ministre,sept Vice-Premiers ministres, 15 ministres dEtat, 18ministres, 135 secrtaires dEtat, 148 sous-secrtairesdEtat. Tout commentaire de ma part serait superlu.

Hun Sen et le Prince Ranariddh invitent le Souverain rentrer au pays, ce quil refuse. Il leur dnie aussi ledroit de lui rendre visite. Je nai plus quune solution,

cest labdication, mais je refuse de la faire en dehorsde ma patrie dclare-t-il.

DOSSIER CAMBODGE

Les diffrentes formations royalistes ont ralis leurs

meilleures performances dans les zones rurales (N. Axelrod)


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2004 Une succession sans heurt - Le Souveraintrs critique quant lvolution de son Royaume.Ruom Ritt, ami denfance du roi, domicili dans lesPyrnes orientales (et que beaucoup souponne

tre le nom de plume du Roi), voque dans sacorrespondance un royaume kakaen et ubuesque

au nombre plthorique dexcellences et o il est

plus ais de compter les toiles dans le ciel quecelles des gnraux. Pour garantir lavenir de laMonarchie, le Roi entend provoquer sa successionde son vivant, et ainsi en contrler le rsultat. Ayantobtenu des garanties quant au processus successoralde Hun Sen et du Prince Ranariddh, le Souverainannonce inalement son retour au Cambodge. Dans

une lettre lourde de consquence, Sam Rainsy le meten garde, des rseaux inluents projettent dorganiser

des manifestations violentes son encontre. Cetteannonce fournit le motif idal pour une abdication.Et ds le lendemain le Prince Ranariddh, visiblementmu, annonce lAssemble nationale la dcisionde son Pre et en rend lopposition et son leaderresponsables. Plus tard, le Roi Sihanouk justiiera sa

dcision en afirmant qu sa mort, si aucune solution

de continuit navait t trouve, les rpublicains detous bords, diviss en multiples clans, auraient plongle pays dans la guerre civile.

Hun Sen convoque le Conseil du Trne et fait voterdans la prcipitation une loi permettant labdicationdu Roi et la nomination dun successeur. Il se ditdaccord avec le dsir du Souverain de voir nommer lePrince Sihamoni : Si le Prince Norodom Ranariddhquittait le FUNCINPEC, ce parti connatrait linstabilit,tandis que le PPC perdrait un bon partenaire. Nouspensons avant tout la nation dit-il. Un choix quia aussi le soutien du Prince Ranariddh, le plus titret le plus puissant des Princes. Le 14 octobre, sanssurprise, en une demi-heure de sance formelle auPalais Royal, le Prince Sihamoni, seul candidat, est lu lunanimit du Conseil. Dans un premier message,le nouveau Roi promet de sen tenir une stricteneutralit politique, et sengager uniquement surle plan de la religion, du social et de lhumanitaire.LAssemble nationale vote une motion attribuant Sihanouk le titre de Roi Hros Pre de lIndpendancenationale, de lintgrit et de lunit nationale. Plus

simplement, lancien Souverain et son pouse sontdsormais appels Roi Pre et Reine Mre. Le Roi Preengage son successeur rester clean cest--direnon corrompu et donner toujours la priorit ceuxet celles qui sourent et qui mritent vraiment dtresecourus

2005-2008 Le crpuscule du Royalisme politique-Sur la scne politique un nouvel acteur apparat, lePrince Sisowath Thomico est le secrtaire particulierdu Roi Pre et rapidement ses dclarations dtonnent.En octobre 2005, il critique violemment la signaturedune convention additionnelle un trait frontalierde 1985 avec le Vietnam, trait que le Roi Pre refusede reconnatre. Alors que le Gouvernement porteplainte contre lui pour diamation, il se voit obliger

de quitter le pays ain dviter son interpellation. De

retour aprs plusieurs mois dexil, le Prince annonce

son entre en politique et parvient runir plusieurspetits partis au sein dun Front de la CommunautNationaliste dont il prend direction. Attaquant leFUN, puis proposant son intgration au sein de sonalliance, le Prince ne parvient toutefois pas runirautour de son projet des personnalits royalistes depremier plan. De fait, celles ci sont occupes grer lagrave crise qui couve au sein du FUN.

Une nouvelle faction est apparue au sein du vieuxparti royaliste. Regroupe autour de la nouvellecompagne du Prince Ranariddh, lex ballerine OukPhalla, ce groupe a obtenu un nombre important depostes au sein du gouvernement, la colre des cadres

Le Roi Norodom Sihamon se tient en dehors du jeu politique

et renforce son inluence morale


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et militants plus anciens. Plus grave, la compagne duPrince, de par sa prsence, cre plusieurs incidentsprotocolaires qui entraneront une dtriorationdes relations entre le Premier Ministre et le Prince.Fragilis, victime des diatribes de son partenaire, le

FUN voit avec stupeur le Parti Sam Rainsy accepter lamain tendue du PPC. Preuve immdiate, en mars 2005,dputs PSR et PPC votent ensemble labaissement la majorit absolue (50 % + 1) du vote de coniance

au gouvernement. Le PPC et le PSR se prparent ainsiaux lections de 2008, chacun entretenant lespoirdemporter une majorit des votes qui les libreraitde toute coalition, les royalistes eux restent sur latouche. Dans la foule de cet amendement, Hun Sendmet plusieurs personnalits monarchistes de leursfonctions ministrielles.

Le lendemain le Prince Ranariddh dmissionnede la prsidence de lAssemble dans lintrt duparti . Dans une ultime tentative de restructurer leparti, il tente de nommer son demi-frre le PrinceChakrapong au secrtariat gnral, mais cest unchec, premier acte dune fronde venir. Les autresdirigeants FUN reprochent au Prince Chakrapongdavoir trahi une fois le FUN pour entrer au PPC en1992, davoir lanc un mouvement de scession en1993, et enin davoir cr son propre parti en 2002.

Cest inalement, le gnral Nhek Bun Chhay qui prendle contrle de lappareil dun parti qui chappe peu peu son prsident. Le 21 mars, You Hokry est luvice prsident de lAssemble nationale sur le quota duparti monarchiste, alors que le Prince Ranariddh avaitappuy la candidature de la Princesse Vichara. Enrponse le Prince envisage une nouvelle alliance avecle PSR et appelle Sam Rainsy ne plus attaquer les

patriotes . Il dnonce le limogeage des membres deson parti dans ladministration et au gouvernement, etaccuse le PPC de navoir pas appliqu lintgralit dela plate-forme gouvernementale signe avec le FUN en2004.

Le 17 septembre, Hun Sen qualiie le Prince de

versatile, et annonce le limogeage de 19 ministres

ou secrtaires dEtat proches du prince. Il esttemps pour le FUNCINPEC de se trouver un nouveauprsident , dit le Premier ministre, signe manifestede son emprise sur le parti royaliste. Le 16 octobre,104 dputs sur 110 prsents, dont une grande partiedes lus royalistes, avalisent le limogeage de dix deses membres du gouvernement, et leur remplacementpar dautres membres du FUN. Au sein de ce dernier,

on commence rlchir srieusement lavenir.Comme une dernire piqre de rappel, les lectionssnatoriales de 2005 donnent pour grand vainqueur lePPC (45 lus), le FUN obtient 10 siges et en perd 11.

Devant cette situation, plusieurs logiques sarontent.

Si certains souhaitent continuer lalliance avec lePPC, dautres pensent que les monarchistes doiventrejoindre lopposition sur la base du programme de1993. Le 18 octobre, un congrs extraordinaire duparti, prsid par NhekNhek Bun Chhay carte le

Prince Ranariddh de la prsidence du parti au proitde Ko Puth Rasmey, poux de la Princesse NorodomArunrasmy. De Paris, Ranariddh accuse Nhek Bun

Chhay, davoir viol les statuts et le rglementintrieur du parti et afirme que dsormais, le

FUNCINPEC nest plus un parti royaliste,

La Princesse Norodom Arunrasmy mne la campagne 2008

du no-Funcinpec (crdit: Nicolas Axelrod)

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DOSSIER CAMBODGE

mais le parti dun clan . Il projette de fonder un

nouveau parti qui portera son nom, et qui sera un vrai parti dopposition, pas comme le FUNCINPEC et lePSR qui cooprent avec le PPC . Le 18 dcembre, lasuite dune plainte dpose par la nouvelle directiondu FUN, il est inculp dabus de coniance par la cour

municipale de Phnom Penh pour la vente en novembre2005 du sige du parti. Le 13 novembre, soutenu parson demi-frre le Prince Chakrapong, il oficialise la

cration de son parti.

Le Parti Norodom Ranariddh (PNR) parvient crer

la surprise en ralliant les opposants lalliance avecle PPC. Les lections communales de mars 2007marquent ainsi la victoire du PNR (8%) sur le FUN(5%). Si celui-ci garde le contrle de deux communes,il na plus que 272 conseillers municipaux, alors quele PNR en obtient 425. De son ct, le Front SCN duPrince Thomico, malgr un rapprochement avec lePNR, ne russit pas percer (0,13%), leondrement

royaliste est rel puisque les 3 partis ne runissentplus que 14% des voix, bien loin des 22% en 2003,35% en 98 et surtout des 46% de 1993.

Le succs du PNR nest toutefois que temporaire, lePrince Ranariddh, sous le coup dune inculpation,part ltranger, entranant la dfection duneimportante partie de son tat major qui retourne auFUN. Le Prince Thomico fait de mme provisoirement,esprant ainsi runiier la famille royaliste , mais

renonce vite toute activit politique. Pour leslgislatives de juillet 2008, le FUN choisit de prsenterla Princesse Norodom Arunrasmy comme sa candidatepour le poste de Premier ministre, de son ct lePrince Norodom Ranariddh dirige depuis la Malaisie

son parti dans cette campagne. Au terme de celle ci,le PNR ne recueille que 340,000 votes, environ 6%des votes, le FUN le talonne avec 300,000 voix. Ils

parviennent chacun faire entrer deux dputs lAssemble, bien de des 26 lus monarchistes du

prcdent mandat. Si le FUN a choisi de rejoindre nouveau la coalition emmene par un PPC dsormaismajoritaire avec 91 lus, le PNR quant lui est dans

lexpectatif. Si un accord politique de dernire minutea permis le retour du Prince Norodom Ranariddh,et sa grce, ce dernier a annonc se retirer de laprsidence de son parti et au del de la vie politique.Le PNR pourra t-il survivre hors le Prince Ranariddh,nombreux sont, hors et au sein du parti en douter.Les dirigeants du FUN et du PNR sont en tout casparvenus tablir des listes communes en vue desprochaines lections communales. Une fusion desdeux formations pourrait suivre en cas de succs,mais reste que nombreux sont les cadres monarchistes

avoir dores et dj choisi de rallier le gouvernementde Hun Sen et son parti.Au del de la scission des deux partis qui leur auracot une dizaine de siges, force est de reconnatrela chute de popularit dun courant monarchistequi ne reprsente dsormais gure plus de 12% dellectorat. Si les rsultats sont dsastreux sur leplan politique, cela naecte que peu une institution

Monarchique qui dispose dun large consensus en safaveur. Une monarchie apaise conduit-elle la in du

Monarchisme politique ? Cest le dbat qui parcourtaujourdhui la Famille Royale et la classe politique.Le Roi-Pre a ainsi voqu lhypothse dun retraitdes princes de la vie politique en change dune listecivile, les Princes et Princesses se limitant alors unrle de reprsentation dans les domaines social etculturel. Un groupe ad hoc aurait par ailleurs t crau sein du gouvernement pour tudier la situationexistant au Japon, en Thalande et en Belgique.

Certains monarchistes proposent une rforme plus enprofondeur de lInstitution Royale avec notammentlabandon du principe lectif et la nomination dunPrince hritier.

Certains Princes ont demble souscrit lide, ainsi lePrince Chakrapong avait prcd le Prince Ranariddhen quittant le PNR pour lancer sa Fondation caritative,le Prince Sirivuddh et la Princesse Vichara ontrcemment annonc quils mettaient in leur carrire

politique. Une dcision suivie curieusement par lePrince Thomico, qui stait auparavant dclar prt redevenir simple citoyen pour continuer sesactivits. Dautres pourraient suivre cette voie, mais

quid des partis monarchistes ? Survivront ils cesdparts ? Le Cambodge, et travers lui sa Monarchiemillnaire, sont en tout cas un tournant.


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Ancien secrtaire gnral adjoint du parti Funcinpec, ancien dput pour la province de Siem Reap-Angkor, Paul Bin-Heng revient avec la Toile sur la situation actuelle des royalistes au Cambodge.(photo: Nicolas Axelrod)

Comment expliquez vous la force du sentiment

monarchiste au Cambodge alors quil a quasiment

disparu au Laos et au Vietnam ?

Au Cambodge, le royalisme est avant tout unetradition. Le Cambodge a toujours t une Monarchie,ctait encore le cas lorsque nous tions placssous tutelle franaise. Nos Rois nont pas tous t

parfaits, mais force est de reconnatre la lgitimitde la Royaut. Vint ensuite le Roi Norodom Sihanouk,et son Sangkum Reastr Niyum. Ceux qui ont connule Cambodge des annes 60 ne peuvent qutreroyalistes. Nous tions alors trs en avance, danstous les domaines, enin et surtout nous tions en

paix. Les rpubliques qui ont suivi, pro-amricaine,communiste la chinoise, puis la sovitique, nontfait quentretenir la guerre civile et men notre nation la dchance. Au Cambodge la Monarchie cest avanttout lge dor, celui de la paix et du dveloppement,mme si on se rend compte aujourdhui quil ne sufit

pas davoir restaur le Roi pour restaurer le payscomme il ltait il y a 40 ans.

Les royalistes sont revenus triomphants en 1993, mais

aujourdhui les partis qui les reprsentent se sont

effondrs, comment expliquez vous cette dsaffection

populaire ?

Il y a bien sr plusieurs explications. En 1993les attentes taient normes, probablement tropimportantes pour tre satisfaites. Et devant cettenorme tche les erreurs ont t nombreuses. Le

Funcinpec a t incapable de maintenir une certainediscipline interne. De nombreuses personnalits depremier plan nous ont quitt, curs ou achets

par nos adversaires. Le coup dtat de 1997 a aussibeaucoup jou. Quand des soldats combattentpour une cause, ils attendent un minimum dereconnaissance, et une certaine cohrence de la partde ceux qui incarnent cette cause. Le Funcinpec napas eu de stratgie claire depuis 1993, et lalliancerenouvele avec le PPC, en 1993, 1998, 2003 et encore

en 2008, a beaucoup jou dans le dclin du Funcinpec.Aujourdhui si on est PPC alors on vote pour HunSen, et si on est contre alors on choisit lopposition,les partis royalistes ne reprsentent plus une alternativecrdible faute dun positionnement politique plus clair.

On ne peut se contenter de se revendiquer royaliste

alors que la Monarchie a dj t restaure il y a 15 ans

maintenant. Je crois quil est dsormais temps de tourner

la page.

Plusieurs Princes ont dj annonc leur retrait de la

vie politique, dautres pourraient suivre, quel est votre

sentiment ?

Un tel retrait est utile sil va dans le sens dune rforme

de lInstitution monarchique elle mme. Il faut que

le Palais soit indpendant, et dispose de pouvoirs

supplmentaires an de jouer son rle darbitre entre les

factions politiques. Sauf dcision du Roi lui mme, on

ne peut interdire aux Princes de faire de la politique, et

je dirai cest un devoir pour les Princes de rentrer dans

le jeu politique sils estiment que la situation le requiert.

Maintenant la politique ne doit pas devenir une carrire

pour eux, les Princes ne doivent pas devenir une faction

parmi dautres, et en cas dchec ils doivent savoir seretirer en ordre an de ne pas affaiblir la Monarchie.

DOSSIER CAMBODGEENTRETIEN


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A lorigine des vnements, la dispute entre les deuxcamps, PPC et FUN, est essentiellement politique, ettourne rapidement au simple arontement militaire.

La concorde de 1993 entre monarchistes et ancienscommunistes repose sur des bases fragiles, en dpitde la constitution dun gouvernement de coalition,le partage du pouvoir ne satisfait aucune partie. Plusencore, la division partisane des forces de scuritrend caduc toute volont de rforme et dintgration

des direntes factions. Ltude des forces en prsenceest rvlatrice de lquilibre prcaire sur lequelreposent les institutions cambodgiennes en 1997,les troupes de larme idles au PPC sont au nombre

de 75.000, celles, majoritairement royalistes, issuesdes rangs de la rsistance comptent environ 45.000hommes. Et le rapport des forces est encore plusdsquilibr du cot de la police et de la gendarmerie.

Aprs seulement deux annes dexistence la coalitionserite. Si les hommes du Prince Ranariddh

demandent un partage plus eectif du pouvoir, lecamp du co-Premier ministre Hun Sen dnoncelincomptence des responsables FUN en place,certains accusant mme les oficiers monarchistes de

collusion avec une gurilla Khmre rouge toujoursmenaante. Et cest dailleurs cette mme gurilla

qui va provoquer, indirectement, lexplosion de lacoalition. En eet lannonce du ralliement des forces

Khmers Rouges de Palin en aot 1996 aiguise

les rivalits entre les deux camps, chacun voulantsassurer le contrle de cette zone, clbre pourses ressources minires. Le mouvement Polpotistepriclite, et ses units rgionales font dfection les uneaprs les autres. La course pour leur ralliement estlance entre les deux co-Premiers ministres, avides delgitimit politique mais aussi soucieux de renforcermilitairement leur camp. Et ce jeu l les gnrauxFUN prennent provisoirement de lavance, bniciant

de leurs liens passs avec les Khmers Rouges au tempsde la Rsistance.

En novembre 1996 clatent les premiersarontements directs entre forces de la coalition,

dans la province de Battambang, les troupes du

gouverneur PPC Ung Samy sopposent celles de sonadjoint monarchiste Siri Kosal. En fvrier prs de 200Khmers rouges rejoignent les units royalistes postes proximit de la base dAlong Veng, et en avril, uneoensive de larme sur cette dernire poche de

rsistance Khmer Rouge doit tre interrompue suite des dissensions politiques au sein du Commandement.

En mai 1997, la surprise des observateurs, lePrince Ranariddh annonce, en vue des lectionslgislatives de 1998 la constitution dun Front UniNational avec plusieurs partis minoritaires, Hun

Sen ragit avec la signature dune alliance lectoraleavec plusieurs autres formations. Les rivalitsinternes au FUN, discrtement entretenues par lePPC, contribuent lexacerbation de la crise. A la in

mai, la Gendarmerie intercepte un chargement de2 tonnes darmes diverses quelle prsente commedestine la garde rapproche du Prince Ranariddh.Une autre cargaison darmes cette fois ci destine Hok Lundy, directeur de la police et proche de HunSen, est dcouverte par des policiers du FUN, desaccusations de dtournement de matriel militaire des ins personnelles sont changes durant plusieurs

jours, la Brigade 70, garde rapproche de Hun Sen est

particulirement mise en cause.

DOSSIER CAMBODGEFOCUS

FOCUS : LE COUP DU 5 & 6 JUILLET 1997

Les journes de Juillet 1997 marquent la disparition de laile militaire du mouvement royalistecambodgien. Une dfaite qui a encore aujourdhui dimportantes consquences politiques.

Plusieurs jours durant la capitale aura t pille par les

troupes victorieuses du PPC


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Le PPC accuse le FUN davoir iniltrer prs de 560

combattants Khmers Rouges pour renforcer sagarnison de Taing Krasaing situe la priphriede Phnom Penh. Le Gnral Nhek Bun Chhay, un

des oficiers gnraux royalistes les plus en vue,

dvoile publiquement les ngociations quil mnedepuis plusieurs mois avec les dernires unitsdu Kampucha Dmocratique. Lassassinat de SonSen, ancien Ministre de la Dfense Khmer Rougeest prsent comme le rsultat de ces dmarches.Selon ses dclarations, les derniers combattants,quelques 6.000 hommes, sont prts se rallier augouvernement.

Du 10 au 17 juin, des arontements sporadiquesclatent opposant les gardes du Prince Ranariddh etles hommes de Hok Lundy. Le soir du 17, le centre villede Phnom Penh est le centre de vritables combatsentre les deux camps, une dizaine de roquettes esttire. La Communaut internationale smeut de cesarontements et plaide en faveur dun retour au calme

et la coopration, et le 24 juin, le Prince Ranariddhappelle un rapide dsarmement des deux factions.Hun Sen ne rpond pas cette proposition et, aucontraire, regroupe plusieurs units provinciales

la priphrie de la capitale. Le 5 juillet le Prince partopportunment en France sur les conseils de sescommandants militaires.

Le matin mme, le Gnral Ke Kim Yan, Commandant-en-chef de larme Royale, ordonne le dmantlementdun poste militaire avanc du FUN dans la capitale.Cet ordre est rejet par les deux principauxcommandants royalistes de la Capitale, les GnrauxNhek Bun Chhay et Chao Sambath. Nanmoins lorsque

lEtat Major envoie des troupes pour dsarmer ce

poste, elles ne rencontrent aucune rsistance, les154 soldats royalistes sont arrts et leurs armessaisies. Ces arrestations dcouragent les volonts

conciliatrices des chefs Royalistes, et lorsque deslments de la Gendarmerie se positionnent autour dela rsidence du Gnral Chao Sambath, ses gardes ne

tardent pas ouvrir le feu provoquant le dbut de laconlagration.

Les combats provoquent un premier exode depopulation, ils restent toutefois localiss autourdes rsidences des principaux chefs militaires etpolitiques royalistes. Le sige du FUN tombe aprsplusieurs heures dun violent assaut. Seule la basede Taing Krasaing, o est retranch le Gnral Nhek

Bun Chhay, rsiste jusquau soir du 6 juillet. Alors

que la ville est soumise au pillage, le Gnral parvient sexiltrer avec quelques oficiers. Les combats

stendent aux provinces de Kompong Speu et SvayRieng mais rapidement le PPC est victorieux. Seshommes ont prpar le terrain des militants royalistesont t squestrs, certains torturs dans les heuresprcdents le dbut des combats. Les provincesde Battambang et Siem Reap, traditionnellement

favorables la rsistance, connaissent encore desarontements dans la semaine qui suit le 6 juillet.

Certaines troupes royalistes parviennent se retireren ordre, et rallient la rgion de Samrong souscontrle du Gnral nationaliste Lay Virak. La pression

militaire est toutefois trop forte, les chefs royalisteschoisissent alors de replier leurs 3.000 hommes surla localit frontalire de OSmach. Sur cette bordurefrontalire large de quelque 20 km, ils rsistentpendant plus dun an aux attaques des troupes du PPCbien que soumis dintenses bombardements.

Selon un rapport du Centre Onusien des Droits delHomme prs dune centaine doficiers et soldats

du FUNCINPEC ont t sommairement excuts loccasion de ces sanglantes journes. Les oficiers

viss par ces excutions taient pour la plupart desanciens membres du MOLINAKA (mouvement delibration nationale du Kampucha), le noyau durde la rsistance royaliste. Parmi les disparus: lesGnraux Ho Sok, Chao Sambath, Kroch Yeam, Ly SengHong... Depuis lors, aucun responsable militaire oupolitique, quelque soit sa position hirarchique na tinquit par la justice.

Depuis chaque anne, le FUNCINPEC commmoreen juillet la mmoire de ses hommes tombs dans

les combats de 1997 mais aussi lors des annes de laRsistance.

FOCUS

La population fuit les combats

DOSSIER CAMBODGE


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Lorsquen 1941 le pouvoir colonial franais impose le

Prince Norodom Sihanouk, 18 ans, comme successeurdu Roi Sisowath Monivong, cest avant tout danslespoir de maintenir son emprise sur les aaires

cambodgiennes. Une ambition qui seondre avec la

brusque occupation de lIndochine franaise par les

troupes impriales japonaises. Cest sous les armes deces derniers que le jeune Roi choisit de dclarer une

premire fois lindpendance du Cambodge. Et si ladfaite des japonais loblige accepter le retour desFranais, cest dsormais lindpendance quaspirent

le peuple cambodgien et son souverain.

Il faudra toutefois plusieurs annes NorodomSihanouk pour parvenir imposer cette in. Loin

de faire lunanimit le souverain doit faire face denombreuses oppositions de gauche comme de droite.En eet dans la confusion de la dfaite japonaise, et

du dbarquement des troupes franaises, maquis

communistes et nationalistes se sont constitus,tandis que les lections donnent vainqueur despartis clairement hostiles au Palais. Certains milieuxnationalistes qui rvent de guerre de librationreprochent en outre au Roi son approche paciique

de la qute de lindpendance. Cest dans ce contextequen fvrier 1953 que le jeune Souverain, quebeaucoup pensaient dpass par les vnements,choisit de dissoudre lensemble des institutionsdmocratiques du Royaume et de lancer sa CroisadeRoyale pour lIndpendance . Obtenant la soumissiondes principaux leaders nationalistes et bniciant du

soutien massif de la population, le Roi est dsormaisen position de force face un adversaire franais dj

malmen militairement au Vietnam et au Laos.

Et cest sans relle violence, conformment son choix, que le Roi peut inalement proclamer

lindpendance du Cambodge le 9 novembre 1953,prs dun sicle aprs ltablissement du protectoratfranais.

Lindpendance ne dsarme toutefois par lesoppositions, les nationalistes reconstituent des

maquis que les communistes quant eux nont jamaisquitts. Hros de lIndpendance, Norodom Sihanoukest enferm dans un rle de monarque constitutionnelqui ne correspond pas son temprament, et quilempche de mettre in aux luttes de factions qui

paralysent le royaume. Dcid rentrer dans le jeupolitique, il abdique le 3 mars 1954 en faveur de sonpre Norodom Suramarit, et lance le Sangkum ReastrNiyum (SRN, communaut socialiste populaire, selonsa propre traduction) qui remporte la quasi totalitdes siges aux lection suivantes.

Entre temps, le dsormais Prince Sihanouk connatses premiers succs diplomatiques, il participe ainsien 1955 la cration du groupe de Colombo : lidede non-alignement est lance, le Cambodge en estun des initiateurs. Sappuyant sur le SRN qui dominedsormais la scne politique, le Prince peut mener son gr une politique dquilibre entre les puissances.Soutenu par la Chine, bien quil rprime svrement loccasion les communistes cambodgiens, et parle camp occidental, en dpit de son refus dintgrerlOTASE en avril 1956, le Cambodge du Prince

Sihanouk jouit dune paix dautant plus apprciableque ses voisins sombrent les uns aprs les autres dansles ares de la guerre civile.

Sangkum Reastr Niyum, lge dor Royaliste!

DOSSIER CAMBODGEHISTOIRE


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Le Sangkum Reastr Niyum entreprend une rformeen profondeur dune socit khmre encore trsconservatrice : le droit de vote est ainsi accord auxfemmes ; un Congrs national se runit annuellementpermettant chaque citoyen de pouvoir prsenter

au Prince ses dolances ; plusieurs universitssont cres, pour certaines en province marquantun souci dcentralisateur tonnant. La jeunessenest pas oublie, et les JRSK (Jeunesses RoyalesSocialistes Khmres) animent la vie politiqueet locale. Lenseignement est mis lhonneur, laprofession percevant des salaires plus que dcents.Les grands projets se multiplient avec leur tte unenouvelle gnration darchitectes et dingnieurstout juste sorties des plus grandes coles franaises

qui refaonnent la capitale et les chefs-lieux de

province, dans un style o modernit et authenticitkhmre se marient tonnamment bien. Les arts etspectacles khmers sont mis en avant, en particulier leBallet Royal qui bnicie du parrainage de la Reine

SISOWATH Kossamak. Aussi et surtout, la provinceest lobjet de lattention du Prince qui sy rendaussi souvent que possible pour y inaugurer coles,hpitaux mais aussi plantations et usines, travauxdirrigation, amnagements urbains Cest cettepoque que se noue ce lien si solide et jamais dmentiqui unit Sihanouk au petit peuple . Pendant plusdune dcennie le Cambodge est ainsi un gigantesquechantier, dont le Prince Sihanouk est le matredoeuvre. Diplomatiquement le Royaume pse sur lascne internationale, et incarne une nouvelle voie quedautres suivront avec succs.

Mais le Cambodge sangkumien ini par tre rattrap

par la guerre, et en dpit des qualits diplomatiquesde son Prince Chef dEtat, ses frontires deviennentlenjeu darontements entre communistes et forces

pro-amricaines. Parmi les lites , aussi bien

ceux qui se laissent aveugler par les promessesamricaines que ceux qui embrassent le communismene comprennent pas que le salut du Cambodge setrouve dans la politique de Sihanouk qui consiste nejamais choisir. Economiquement mis en dificult par

la lutte qui oppose les nationalisations de Sihanoukaux compradores locaux, politiquement menac parla radicalisation des factions, le rgime du Sangkumsera dinitivement mis bas par le coup dtat pro-

amricain de mars 1970. Le Cambodge allait sombrerdans la guerre trois dcennies durant.

Le Sangkum a faonn le Cambodge moderne, sesmonuments et infrastructures reprsentent encore debeau reste de ce qui incarne, galit avec lempireAngkorien, lge dor du Cambodge. Cette nostalgieexplique en grande partie la faveur dont jouissaientles partis monarchistes il y a encore peu. Resteaujourdhui rinventer le Sangkum, ses hritiersproclams sont nombreux, mais bien peu sen mon-trent dignes. Pour Sihanouk au contraire, le Sangkuma t assassin et ne pourra jamais ressusciter.

(Conrad) pour la Toile

DOSSIER CAMBODGEHISTOIRE

100% SANGKUM VINTAGE


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France, le 21 janvier 2009 : Traditionnelrassemblement monarchiste pour la commmorationde lanniversaire de la mort de Louis XVI. A Paris,quelques 500 royalistes ont dils bravant le froid

glacial de la nuit. Dans toute la France, les diversesorganisations royalistes ont galement organisesdes rassemblements pour cette commmoration.La famille de France tait prsente en lEglise deSaint Germain en lAuxerrois. Le Duc DAnjou LouisAlphonse a de son ct mis un communiqu pourcette commmoration. (ci-dessus: crdit GroupedAction Royaliste)

Irak, le 1er fvrier 2009 : Lors des lectionsprovinciales, le Prince Sharif Ali Bin al-Hussein,

hritier de la couronne Hashemite, tait candidat surla ville de Bagdad. Il a obtenu moins dun pour centdes voix.Russie, le 1er fvrier 2009 : Prsence de la GrandeDuchesse Marie Romanov lintronisation du nouveaupatriarche Russe, Kirill. Le 24 Janvier dernier, un vastecongrs du mouvement Union et Ordre de la RussieImpriale a t organis Moscou. Le dveloppementdune presse monarchiste nationale tait un desprincipaux thmes abords.

Tahiti, le 2 fvrier 2009 : le Prince Joinville Pomar,actuel prtendant la couronne de Tahiti a t misen examen pour escroquerie. Il lui est reprochdavoir lou la mairie de Mahina des terrains quilrevendique, alors que ceux-ci, classs domaniaux,avaient t mis la disposition de la municipalitpar le Pays. En clair, il touche les loyers de terrainsappartenant au Pays pour la modique somme dedeux millions de Fcfp (env. 16,600 euros) par mois!Mais pour Joinville Pomare, ces terres ne sont pasla proprit du Pays mais appartiennent bien la

famille royale, autrement dit la sienne . Le Princeest rput proche de lindpendantiste Oscar Temaru

(actuel Prsident de la Polynsie) et fut un tempsministrable sous le gouvernement de Gaston Tang. Ilrclame depuis Juillet 2008 la cration dun casino auxautorits franaises pour compensation inancire de

lannexion de Tahiti par la France

Libye, le 4 fvrier 2009 : Non content davoir mis bas la monarchie Senoussis en Septembre 1969,davoir vant les mrites de la Rpubliques et sarvolution verte, den tre le Guide Suprme, ledirigeant Libyen Mouammar Kadhai a t nomm

Prsident en exercice de lUnion Africaine. EnSeptembre 2008, il stait fait dcerner grand renfortde publicits mdiatiques le titre de roi des rois,des sultans, des princes, des cheikhs et des mairesdAfrique lors dun forum regroupant plus de 200

chefs de tribu africaine, Benghazi, dans lest de laLibye.

Portugal, le 6 fvrier 2009 : un sondage rcent

afrme que 30% de la population portugaise

ne serait pas oppos un ventuel retour de la

monarchie dans le pays. Le prtendant Duarte III-

Pie de Bragance dispose encore de solides soutiens.Le Parti Populaire Monarchiste, et membre de la

CMI, a notamment des lus au parlement et dans les

Conseils Rgionaux et municipaux.

France, le 6 fvrier 2009 : Les royalistes franais

dAction Franaise ont commmor, de Paris

Saint-Etienne, la journe du 6 fvrier 1934.

Rappelons que la Ligue dAction Franaise a jou

un rle central dans cette insurrection populaire qui

aurait pu conduire la restauration monarchique enFrance.

PLANTE MONARCHISTE


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Iran, le 06 fvrier 2009 : sortie du nouveau livre deSAIR Reza II Shah Pahlavi aux ditions Delano sousle titre Iran , lHeure du choix . Trente ans aprs lerenversement de son pre le second Shah dIran, lePrince hritier publie un ouvrage de conversationsavec Michel Taubmann. Sil revient sans complaisancesur les erreurs de son pre, le Prince milite dsormaispour linstauration dune monarchie constitutionnelleen Iran. Dmocratie, Droits de lhomme et de lafemme, lacit, le Prince ne laisse de cot aucun sujet.

A noter que le Prince a bnici pour la sortie de ce

livre dune couverture mdiatique trs importante.

Chine-Mandchourie, le 14 fvrier 2009 : lemouvement monarchiste du Mandchoukouo aouvert une nouvelle cellule Tawan. Cre en 2004,

il prne la restauration de lEtat du Mandchoukouo(1931- 1945), un retour au rgime imprial et se veutrsolument pro- Mandchou. Lactuel prtendant estle Prince Aisin Gioro Pu Ren Jin Youzhy. N en 1918,il est le dernier frre du dernier Empereur de Chine,

Pu Yi. Instituteur, spcialiste de lhistoire Chinoiseet ex conseiller municipal, le Prince na jamais faitpart de ses prtentions publiquement. Il vit en Chinecommuniste. Ceci expliquant cela..

Afrique du Sud- Zoulouland, le 21 fvrier 2009 :Discours du Roi des Zoulous Goodwill Zwelethinidevant le conseil des Amakhosis (Chefs traditionnels)en faveur de la in des violences politiques dans le

Kwazulu-Natal. Les chances pr- lectorales ontdj fait des dizaines de morts dans la province entre

partisans de lAfrican National Congress et le partiroyaliste de lInkhata Freedom party.

Afghanistan, le15 fvrier 2009 : le Prince Abdul AliSeraj Durrani, neveu du dfunt Roi Amanullah, a tchoisi par une conseil de Chefs tribaux comme leurcandidat la prochaine lection prsidentielle. Seprsentant comme lhritier du trs populaire maistrs craint Amir Abdur Rahman Khan qui a rgnde 1880 1901, le Prince a notamment appel lestribus se battre contre les talibans. LAfghanistan

a besoin dun chef deux ttes. Il devra montrer de lacompassion pour 95% de ses citoyens, et se montrerinlexible envers les 5% restant: les terroristes, Al

Qaeda et les fonctionnaires corrompus. Dans la

soixantaine, le Prince est un homme daaires succs

qui a pass ses dcennies dexil aux Etats-Unis.

Ci-dessous: Le PrinceSeraj Durrani au milieu de ses

partisans tribaux (crdit: Arlene Raiq)

PLANTE MONARCHISTE


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PLANTE MONARCHISTE

Autriche, le 4 mars 2009 : Lancement de la

comdie musicale au Thtre Viennois Ferdinand

Raimund Rodolphe, laffaire Mayerling , un

spectacle qui connat dores et dj un grand succs

public. Serait-ce un signe de lattachement des

autrichiens leur ancienne Dynastie impriale,

encore et toujours emmene par lArchiduc Othon de

Habsbourg-Lorraine? La comdie musicale est base

sur la vie tourmente de lArchiduc Rodolphe (ls

de la fameuse Sissi et de Franois Joseph Ier) et dont

les circonstances de la mort (1885) restent encore

mystrieuses aujourdhui.

Ethiopie, le 3 mars 2009 : Couronnement dunouveau souverain de 36 ans de la tribu des

Borena, Guyyoo Gobbaa. Ce couronnement a t

(curieusement) largement mdiatis par les autorits

thiopiennes dont lon connait pourtant lhostilit

aux principes monarchistes.

Confrence Monarchiste Internationale, le 3

mars 2009 : La CMI a lu son premier Prsident en

la personne de Krishna Prasad Sigdel, le leader de la

Ligue Monarchiste Npalaise. Mari et pre de deuxenfants, Krishna Prasad Sigdel est n dans la classe

moyenne rurale npalaise. Elev dans la dlit

au trne des Shahs, le jeune Krishna Prasad Sigdel

rejoint le parti Rastriya Prajatantra Nepal (RPPN)

en 1990. Il en devient membre du Comit central, et

fut candidat en 2008 pour llection de lassemble

constituante. Linstauration de la rpublique

npalaise le 28 mai 2008, conduit Krishna Prasad

Sigdel crer la Ligue Monarchiste Npalaise, dont

lobjectif est le rtablissement de la Monarchie.

Krishna reste nanmoins un membre important du

RPPN.

Krishna Prasad Sigdel sera second par Dominique

Hamel de lAlliance Royale (Vice-Prsident),

Sylvain Roussillon (Secrtaire gnral) et Frdric

Andrieux de Zarma (Secrtaire gnral Adjoint-

Trsorier). Les autres membres du Conseildadministration sont Miha Hribernik (Forum

Ducatus Carniola - Slovnie), Nikolai Truschalov

(Russkoe Imperskoe Dvizhenie - Russie), Lee Chee

Chuan (Qing Dynasty Restoration Organization -

Chine), Lal Bahadur Nepali (International Nepal

Nationalist Council - Npal) , Guillaume Ruzoviyo

(Parti Monarchique Parlementaire - Burundi),

Sulejman Gjanaj (Partia Lvizja e Legalitetit -

Albanie), et Mme Shirin Neshat ( Sarbazan and

Janbakhtegan Organization - Iran)

Npal, le 09 mars 2009 : Le parti maoste au

pouvoir a accus le Roi Gyanendra, destitu lan

dernier, de conspirer pour le retour de la Monarchie,

alors que lancien souverain vient dentamer une

visite prive en Inde. Si la raison ofcielle de

ce voyage est un mariage familial, la prsence

inexplique de lancien premier ministre Girija

Prasad Koirala aux cots de lancien Roi a relanc

les spculations quant un prochain boulversement

politique. Girila Koirala, pourtant lorigine durenversement de la monarchie npalaise, nest pas

le seul tre suspect de complaisance royaliste

par les dirigeants maoistes. Le profond dsaccord

entre le Ministre maoste de la Dfense et le Chef

dEtat- major, le a aussi aliment les rumeurs de

prapration dun coup dtat royaliste. Dautant plus

que le Gnral Rookmangud Katawal a annonc

son intention de se rendre en Inde .. pour raisons de

sant.Ci-dessous: le Gnral Katawal pourrait jouer un rle dcisif

dans les semaines venir

Documents

La Toile N°2 - Dossier Cambodge