Association Présence - 17 Chemin de la Ferme 69210 LENTILLY - Tél. : 04 74 01 74 43 Adresse email : p.cornuez@free.fr - Site internet : http://etoile-presence.nuxit.net/

LL’’iinntteerrpprrééttaattiioonn ddeess rrêêvveess

Table des matières

Tab le des matières ....................................................................................................................................................... 1

Int roduct ion ................................................................................................................................................................... 1

Présentat ion de l ’ensemble st ructurel où hab ite le rêve ............................................................................... 2

Un rêve prémonito i re dont l ’avert issement fut ignoré ................................................................................... 4

Un rêve pour l ’évolut ion personnel le .................................................................................................................... 4

Méthode d’analyse d’un rêve ......................................................................................................................................... 5

Quelques idées de base à retenir pour bien interpréter ................................................................................................. 6

L’ interprétat ion d ’un rêve long et complexe ...................................................................................................... 7

Les rêves indicateurs de la santé phys ique du su jet ....................................................................................... 9

Bib l iographie ................................................................................................................................................................ 10

Introduction

Intime, dérangeant, éveillant la curiosité, effrayant parfois, le rêve obéit à ses propres lois, évoluant dans

un monde parallèle qui ne cède en rien, en termes d’intensité, de réalisme, au vécu de notre vie à l’état de

veille. Le rêve est réel tant qu’il dure, comme notre existence est réelle tant que nous sommes en vie. S’il

existe un état de conscience après la mort, présumons qu’il ressemble à celui du rêve. En nous familiarisant

avec cet univers onirique, nous préparons en quelque sorte notre vie dans l’au-delà, c’est en tout cas dans

cet état d’esprit que je m’intéresse aux rêves.

L’antériorité millénaire de l’interprétation des rêves ne fait aucun doute en regard de certains écrits comme

l’Ancien testament de la Bible. L’un des plus connus est probablement celui des « sept vaches maigres et

grasses » que fit Pharaon et que Joseph interpréta (Genèse 41. 15 à 36). Voici ce passage :

15 Et le Pharaon dit à Joseph : J’ai fait un rêve, et il n’y a personne pour l’interpréter ; et j’ai entendu dire

de toi que tu comprends un rêve pour l’interpréter.

16 Et Joseph répondit au Pharaon en disant : Ce n’est pas moi, [c'est] Dieu [qui] donnera une réponse de

paix au Pharaon.

17 Et le Pharaon dit à Joseph : Dans mon rêve, voici, je me tenais sur le bord du fleuve ;

18 et voici, du fleuve montaient sept vaches grasses de chair, et belles à voir, et elles paissaient dans les

roseaux.

19 Et voici, sept autres vaches montaient après elles, chétives, et très laides à voir, et maigres de chair ; je

n’en ai pas vu de semblables en laideur dans tout le pays d’Égypte.

20 Et les vaches maigres et laides mangèrent les sept premières vaches, les grasses ;

21 Elles entrèrent dans leur ventre, et il ne paraissait pas qu’elles soient entrées dans leur ventre, et leur

aspect était aussi laid qu’au commencement. Et je me réveillai.

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22 Et je vis dans mon rêve ; et voici, sept épis montaient sur une seule tige, pleins et bons ;

23 Et voici, sept épis desséchés, maigres, brûlés par le vent d’orient, germaient après eux ;

24 Et les épis maigres dévorèrent les sept bons épis. Et je l’ai dit aux devins ; et il n’y a eu personne pour

me l'expliquer.

25 Et Joseph dit au Pharaon : Le rêve du Pharaon est un ; Dieu a déclaré au Pharaon ce qu’il va faire.

26 Les sept belles vaches, ce sont sept années ; et les sept bons épis, ce sont sept années ; c’est un seul

rêve.

27 Et les sept vaches maigres et laides qui montaient après elles, ce sont sept années ; et les sept épis

vides, brûlés par le vent d’orient, ce sont sept années de famine.

28 C’est la parole que je dis au Pharaon ; ce que Dieu va faire, il le montre au Pharaon.

29 Voici, sept années de grande abondance viennent dans tout le pays d’Égypte ;

30 Et sept années de famine se lèveront après elles ; et toute l’abondance sera oubliée dans le pays

d’Égypte, et la famine épuisera le pays ;

31 Et l’abondance ne sera plus connue dans le pays, à cause de cette famine [qui viendra] après ; car elle

sera très intense.

32 Et que le rêve ait été répété deux fois au Pharaon, c’est que la chose est arrêtée de la part de Dieu, et que Dieu se hâte de la faire.

Fin de citation

Il n’est pas dans mon propos et dans cette introduction, de m’appesantir sur ce récit onirique remarquable

de Pharaon. Je le cite pour mettre en évidence la dimension prophétique présente dans certains rêves, et

pour mettre en exergue la première problématique rencontrée lors de leur interprétation : comment situer

le niveau du rêve ? Pour certains, c’est directement à notre Moi qu’ils s’adressent, dans une perspective

d’évolution de notre personnalité, et demandent une étude analytique dont nous allons voir la

méthodologie. À contrario, d’autres rêves, comme celui de Pharaon, comportent des messages qui nous

avertissent du futur, et pour lesquels il n’y a pas lieu de les décortiquer par une approche psychanalytique.

Présentation de l’ensemble structurel où habite le rêve

La conscience est semblable à la lumière émise par une lampe de poche ; elle éclaire une zone restreinte de

la totalité de ce qui existe. Tout ce qui n’est pas éclairé par elle, demeure dans l’obscurité et se nomme

l’inconscient. Le faisceau de lumière de la conscience est en mouvement, si bien que les zones qu’elle

éclaire, changent constamment. Dès que l’attention se porte sur un nouvel objet, une nouvelle idée, les

intérêts précédents plongent dans l’obscurité, restant toutefois disponibles par un effort de re-

mémorisation. Retrouver un souvenir enfoui dans notre mémoire lointaine, ne relève pas d’un effort

conscient, mais bien davantage de stimulis extérieurs qui servent de rappel, et dont l’apparition peut être

qualifiée de « hasard » ou « d’intention mystérieuse ».

À l’état de veille, c’est ainsi que fonctionne notre conscience. Nous pouvons la qualifier de successions

temporelles d’instants au sein desquels, par associations d’idées, surgissent parfois des éléments de notre

passé. Ce déroulement temporel de la conscience est brisé par la phase nocturne où nous perdons contact

avec la réalité ordinaire. La relation au temps dans l’univers onirique change fondamentalement, passant

d’un processus linéaire à ce que nous pourrions nommer un processus de pulsions concentriques.

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Pour saisir l’idée exprimée par ce terme, ayons l’image d’une pierre lancée à la surface de l’eau ; à l’endroit

de son impact, naît une onde vibratoire concentrique qui s’étend dans toutes les directions de l’espace. En

transposant cet exemple dans la dimension du temps, nous pouvons concevoir qu’un événement temporel

est comparable à l’impact de la pierre sur l’eau, et les ondes qui en résultent se développent aussi bien dans

le passé que dans le futur.

Ce procédé de pulsions concentriques est présent dans notre état de veille ordinaire, mais il est masqué par

le bruit du monde et notre vision collective de la réalité. Lorsqu’un événement à forte connotation

émotionnelle nous touche, une onde est émise qui s’étend dans le passé et le futur, si bien que dans notre

activité onirique, nous pouvons capter cette onde dont l’origine peut se situer dans le passé, comme dans le

futur.

Un autre aspect à considérer, est ce que nous pourrions nommer les convergences de probabilités. C’est un

peu comme les mouvements des planètes ; lorsque l’on représente ces mouvements de manière graphique,

nous voyons apparaître clairement leur destination. Ainsi, dans la vie nocturne, nous percevons où vont

nous conduire nos fonctionnements habituels. Nous sommes prévisibles compte tenu de notre manière

habituelle de réagir aux diverses circonstances de la vie.

Dans le sommeil, une instance supérieure, non prisonnière du temps, englobe la totalité de ce que nous

sommes maintenant et de ce que nous deviendrons une fois accompli. Elle voit où vont converger les lignes

de notre vie, et cherche à nous avertir de certains écueils qui seront sur notre route si rien n’est changé dans

nos comportements. Elle nous donne aussi des pistes pour notre réalisation personnelle.

C’est là où se rejoignent les rêves à caractère prémonitoire, avec ceux qui demandent expressément une

prise de conscience afin de modifier le cours probable de notre vie. Une prise de conscience d’un aspect de

notre personnalité ne peut être seulement un déplacement de la lampe de la conscience vers une zone

particulière de notre psyché, car nous situerions là notre démarche dans une perspective trop analytique et

fragmentée ; et c’est au contraire, voir plus loin, avec plus d’amplitude, en englobant plutôt qu’en

analysant.

Lorsque nous sommes « le nez dans le guidon » pour employer une expression quelque peu triviale, nous

pédalons pour avancer, sans vision de l’ensemble de notre course. Prendre conscience, c’est ne plus

s’identifier à la partie la plus restreinte de notre activité, c’est être détaché, c’est-à-dire devenir un peu

plus libre vis à vis de tous nos conditionnements, de notre histoire, de nos désirs, de nos croyances, etc.

Écoutons avec attention, sans peur, les messages qui proviennent de nos rêves. Ils sont les meilleurs

conseillers dont nous disposons ; ils sont la passerelle par laquelle nous parvient le souffle de la divinité, celle

que nous portons en devenir.

Pour résumer cette présentation au fond philosophique de la conscience de rêve, et lui donner une tournure

plus structurelle, comme le titre du chapitre l’envisageait, retenons ceci :

Interpréter un rêve, c’est d’abord accepter ce postulat initial de l’existence d’une intelligence qui dépasse

largement nos capacités intellectuelles diurnes, d’une intelligence qui est animée par une force aimante à

laquelle nos forces tendent en finalité.

La conscience baigne dans l’inconscient, immense réservoir intemporel de tout ce qui a été, est, et sera. La conscience de rêve est à la jonction du Moi et de l’inconscient.

Elle reçoit une lumière venant de plans subtils qu’elle met en forme à l’aide des éléments de notre vie quotidienne qui sont choisis en fonction d’un objectif nécessaire à notre évolution.

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Un rêve prémonitoire dont l ’avertissement fut ignoré

C’est le 11 février 1977 que je fis un rêve qui se révéla être prémonitoire.

« Je vois un de mes neveux jouer avec un petit serpent sous l’œil de sa sœur. Puis, dans une deuxième phase, le serpent a grandi et cherche à étouffer mon neveu. Je tente d’intervenir avec une toute petite baguette, ce qui n’a aucun effet. Mais, bien que le serpent ait failli être dominé, le voici qui resserre son étreinte et étouffe mortellement le jeune garçon ». Réveil.

À l’époque du rêve, mon neveu avait dix ans, et il n’existait pas, à ma connaissance, de tentation pouvant

incarner l’énergie de ce serpent ; aussi l’ai-je interprété d’un point de vue symbolique, y voyant une allusion

au mythe biblique d’Adam et Eve tentés par le serpent de la Genèse.

En réalité, ce rêve se réalisa textuellement, impliquant les sujets même du rêve, et mon neveu fut emporté

par la drogue et l’alcool vers ses quarante ans. En un rêve, se déroula toute une vie, mais il m’apparaît

certain aujourd’hui, que cette scène décrite dans le rêve était un avertissement, une aide pour changer le

cours du destin de ce garçon.

Cet exemple illustre bien le premier écueil dans l’interprétation des rêves : savoir situer le niveau sur lequel

il fonctionne. C’est un rêve qu’il convient de qualifier de médiumnique ; il ne concerne pas directement le

rêveur, mais sa famille par filiation. Le rêve de Pharaon avait une dimension collective, celui-ci avertissait

dans un cadre familial.

Un rêve pour l ’évolution personnelle

Jung appelle « individuation » le processus dans lequel un individu intègre ce qui vient du Soi. Ce terme est

à distinguer de « l’individualisation » qui consiste simplement à devenir un sujet autonome, capable d’agir,

de penser, d’aimer, indépendamment des conditionnements sociétaux.

CCoommmmee llee rrêêvvee rraammèènnee ddeess iinnffoorrmmaattiioonnss vveennaanntt ddee ll’’iinnccoonnsscciieenntt,,

iill eesstt llaa vvooiiee rrooyyaallee ppoouurr ppeerrmmeettttrree llee ddééppaasssseemmeenntt ddee nnoottrree ppeettiittee ppeerrssoonnnnaalliittéé..

Rêve du 5 février 2015 :

« Je m’étais coupé les deux bras à une hauteur mal définie, et je les avais avec moi en cherchant un

chirurgien pour les réparer. On me désignait une femme, mais qui avait fini son service de nuit, et

c’était, au dire de la personne qui me parlait, une excellente chirurgienne.

Finalement, je suis mis dans une file d’attente, mais dans le secteur « enfants ». Nous sommes dehors, les gens sont plutôt sympathiques, et nous attendons notre tour. Évidemment, je suis un peu intrigué, inquiet de devoir attendre comme ça, avec mes deux bras coupés. Une personne me sert la main, c’est ce qui me réveillera. »

L’individuation se produit lorsque la conscience intègre des données surgissant de l’inconscient, lorsqu’une alchimie permet de s’affranchir des dualités du monde.

C’est le chemin vers l’unité.

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Méthode d’analyse d’un rêve

Que nous soyons notre propre interprète, ou que ce rôle soit attribué à une tierce personne, il est important

d’aborder l’interprétation avec un esprit ouvert, dégagé des correspondances toutes faites qui sont

proposées dans les livres d’interprétation des rêves.

La première étape consiste à poser des questions sur chaque élément important du rêve.

Supposons qu’une personne veuille m’aider à analyser ce rêve. Elle demande :

À quoi servent les bras ?

− Ils permettent de travailler et [en écho à mes occupations de la veille où je me suis intéressé à la

vie d’Amma, une sainte dont le darshan est d’étreindre le monde] ils permettent d’embrasser, de

serrer dans nos bras celles et ceux que nous aimons.

Que représente pour toi le fait d’avoir les deux bras coupés ?

− C’est d’abord un sentiment d’impuissance, de dépendre des autres.

Est-ce douloureux ?

− Non, il n’y a pas de douleur physique.

Comment t’es-tu coupé les bras ?

− Je ne me souviens pas.

Que représente cette femme qui a fini son service et qui est une excellente chirurgienne ?

− Je suis très subissant dans ce rêve, cette femme m’est présentée par une voix qui n’a pas de

visage. Elle est sur ma droite dans la scène. Je pense que c’est dommage, mais c’est un peu comme

si l’on me faisait miroiter quelque chose que je ne pourrais pas avoir, et je ne comprends pas le

sens de cela ; si elle a fini son service pourquoi me parler d’elle.

Finalement te voilà "dans une file d’attente, en section enfants". À quoi cela te fait-il penser ?

− En général, je n’aime pas les files d’attente ; là, comme je suis très passif, je suis docilement,

simplement un peu inquiet du temps qui passe, ce qui me semble rendre la possibilité de greffer les

bras, de moins en moins probable. Mais autour, personne ne manifeste la moindre inquiétude ou

impatience, et moi non plus. Je suis dans une file sensée être réservée pour les enfants, mais sur la

file, ce sont des adultes.

Es-tu gêné ou vexé d’être assimilé à un enfant ?

− Pas du tout, juste surpris. Il y a aussi une scène brève où je vois une personne en train de se faire

soigner, elle est debout, et je la vois comme en transparence, baignée de lumière.

Les symboles mis en jeu appartiennent à l’univers psychique du rêveur. C’est donc lui qui est le mieux placé pour décoder le contenu latent du rêve.

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Après cette première phase de questions - réponses qui aide à éclaircir le contenu du rêve, je passe

par une phase de méditation ou de rumination qui va faire surgir de nouveaux éléments.

Tout d’abord "cette femme qui a fini son service" me fait penser à la retraite que je viens de prendre. Mon

travail d’éducateur sportif de judo me permettait un contact chaleureux, physique avec les enfants, et je me

rends compte avec cet arrêt que je suis un peu orphelin de ce contact physique. Il faut comprendre que le

judo enfants se passe beaucoup au sol dans un toucher permanent à l’autre : on serre le partenaire pour le

maintenir, ou c’est lui qui nous sert très fort avec ses bras. J’ai souvent éprouvé dans ces situations comme

une étreinte amoureuse, certains enfants mettant beaucoup de cœur dans leur action.

C’est ainsi que j’explique mon positionnement dans "une file d’attente pour enfants". Je prends conscience

que ce que fait Amma en étreignant des milliers de personnes, je le faisais à ma manière dans ma pratique

de judo. Ainsi, je me trouve aujourd’hui privé de ce contact, et mon inconscient me le dit dans son langage

symbolique avec ces "bras coupés".

Il y a une autre notion dans ce rêve que j’ai négligée, c’est le déplacement de l’histoire de ma droite vers ma

gauche. Je suis un des personnages de la scène, mais en même temps, je la regarde, moi y compris.

Au début de la scène, je suis complètement à

droite. La femme qui a fini son service, n’est pas

encore apparue.

Quand son image est créée, je me suis déplacé, et

cette femme se tient légèrement sur ma droite, et

un peu éloignée par rapport au premier plan où

je me trouve. C’est probablement ce qui la fait

incarner une situation du passé. Avant ma

retraite, je n’avais pas les bras coupés parce que

le travail donnait du sens à "mes bras". Cette femme, à part qu’elle soit de sexe féminin, me fait penser à

moi-même ; elle est longiligne, heureuse par son travail, habillée en blanc comme l’est le judoka.

Nous remarquons dans ce rêve, que le passé n’est pas nécessairement à gauche ; il incarne ici, plutôt le côté

du cœur vers lequel il me faut tendre.

Questionnement, méditation, associations, et prises de conscience pour finir, en posant des actes en

réponse à celles-ci : voilà le cheminement que nous pouvons suivre dans l’interprétation d’un rêve.

Quelques idées de base à retenir pour bien interpréter

Travail préliminaire : la mémorisation du rêve dès le réveil. L’aspect fugitif du contenu d’un rêve

est bien connu. Avant son effacement, il convient « d’attraper le rêve » en le revivant plusieurs fois si

nécessaire. C’est alors que des détails nous reviennent. Les plus courageux peuvent l’écrire.

Aborder son interprétation sans préjugés ; lorsque nous nous positionnons en tant qu’aide à autrui,

il faut se garder de projeter notre univers symbolique dans l’être que nous voulons aider. Se rappeler que

les objets, les personnages, les situations d’un rêve ont un contenu latent qui dépend en grande partie de

l’histoire de la personne.

Le jeu des questions - réponses permet d’éclaircir chaque composant du rêve. Il faut partir du

concret pour aller vers l’abstrait, et ainsi dépasser les limitations du particulier.

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Chaque partie d’un rêve – même si elles paraissent sans liens visibles – est à relier. Il est fréquent

que plusieurs rêves d’une nuit traitent d’une même question avec des scènes et des histoires en apparence

différentes.

Interpréter, c’est « faire accoucher », c’est faire prendre conscience de ce qui est vraiment

important pour le rêveur. Comme pour un accouchement, il y a un véritable effort à accomplir, une

délivrance à réaliser qui peut demander du temps.

L’interprétation d’un rêve long et complexe

Le rêve du 21 février 2015 (4h45mn) comprend plusieurs scènes :

1 - Le lieu du rêve se situe derrière la maison, côté Nord, dans l’espace délimité par le mur des voisins et le nôtre. Luce, ma compagne, a plus ou moins creusé la terre pour laisser apparaître des briques rangées, formant comme une voûte, laissant penser à l’existence d’une cavité souterraine. J’ai quelques scènes où je remue la terre. Je pense à la patience qu’il faut pour dégager entièrement cette supposée pièce souterraine.

2 - Toujours au même endroit, luce fait un travail sur le toit, et elle envoie dans l’espace, venant du ciel, des grosses mottes de terre. À un moment donné, je pense que je devrais me mettre un peu à l’abri pour ne pas recevoir cela sur la tête, et je me colle contre le mur à l’abri de l’avancée du toit. Elle envoie deux blocs imposants, puis un plus petit, à partir du moment où je m’abrite. Je ne vois pas Luce, ni ne l’entends. Je sais simplement que c’est elle.

3 - Il y a des moments où le décor change un peu ; je suis dans un lieu genre château-fort, ou église, et je passe par une ouverture qui communique entre le garage et l’extérieur.

4 - Ensuite, même endroit, mais sur la pierre d’évier, je feuillette un classeur dans lequel se trouvent trois couvertures d’un journal qui peut être « La vie catholique », et qui sont la succession de trois époques. La plus ancienne est à la fin du classeur, et la plus récente, au début. Je le feuillette de la fin vers le début, c’est-à-dire dans l’ordre opposé d’un livre ordinaire. J’essaie de lire les dates mais j’y renonce. La première couverture datait peut-être des années 1920.

5 - Suite à cela, près du bungalow – ou à sa place – il y a comme une ambiance yéyé ; j’entends la voie de Johnny Hallyday chantant « Les gens m’appellent l’idole des jeunes ». Un peu de nostalgie en rapport avec une période du passé.

Sentiment général imprégnant le rêve

C’est un climat globalement serein, vivant, pas exaltant mais intéressant à long terme avec une pointe de

nostalgie qui apparaît sur la fin.

Je cherche à donner un titre au rêve pour le synthétiser au mieux. Compte tenu de sa richesse, Il me semble

préférable d’analyser d’abord le rêve, avant, éventuellement, de lui trouver un titre qui en définisse

l’essence.

Passons au jeu des questions - réponses

Que signifie la terre pour toi ?

− Je l’associe au travail, à la tradition. C’est un élément lourd qui demande beaucoup d’efforts pour

la dégager. Elle n’est pas du tout envisagée comme terre nourricière permettant de faire pousser

des légumes. D’ailleurs, elle se situe au Nord, symbole du froid et de l’hiver.

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À quoi te fait penser ces briques dégagées par Luce ?

− C’est un peu comme les briques d’un four à pain, elles sont bien rangées, mais seule une petite

partie est dégagée. Je n’imagine même pas dégager davantage. La chose m’intéresse, et je me

vois dans le rêve annoncer à mes enfants que nous avons découvert une pièce souterraine. Ce

travail de dégagement consiste à retrouver des constructions anciennes que le temps a recouvert,

à les mettre à la lumière. C’est un travail sur le passé, mais un passé lointain que la terre a

préservé.

Que représentent ces grosses mottes de terre envoyées par Luce, du ciel ?

− D’abord ces mottes de terre sont associées dans mon rêve à des impressions vécues lorsque j’ai

fait des ouvertures dans les murs de pisé de cette maison. Parfois des gros blocs de pisé se

détachaient du mur que j’ouvrais, et c’est cette impression que j’associe à cette scène du rêve.

[il est évident que cette association m’est personnelle, et qu’aucun dictionnaire des rêves ne ferait

ce rapprochement].

Un premier pas est fait dans l’interprétation ; il existe une idée commune entre cette terre qui révèle un

indice ancien et celle qui tombe du ciel : c’est de mettre de la lumière là où il n’y en avait pas.

Qu’est-ce qu’incarne Luce dans cette situation ?

− Comme son prénom l’indique, elle aspire toujours à plus de lumière. Elle aimerait une maison avec

beaucoup d’ouvertures naturelles pour permettre à la lumière d’entrer. Nous voyons [c’est le cas

de le dire] la justesse de celui qui met le rêve en scène, par cette trilogie terre-ciel-Luce qui ouvre,

découvre, révèle ce qui de l’ordre du passé, mais aussi de l’avenir.

À quoi sert un toit ?

− Il protège, assurément, de la pluie surtout, et dans mon rêve, de la terre qui tombe. Ce réflexe de

me protéger vient sur la fin, et je ne me sens pas vraiment en danger. C’est plus une mesure de

précaution.

Que représentent pour toi les châteaux-forts et les églises ?

− Ce sont des constructions anciennes pour lesquelles j’ai beaucoup d’attraction, qui parlent à

l’enfant qui est en moi. Être dans ces sortes d’édifice, c’est comme baigner dans une atmosphère

qui m’imprègne totalement. "L’ouverture" qui se crée dans le rêve ramène encore la thématique

ouvrir et communiquer.

Que peux-tu dire sur la revue « La vie catholique » ?

− Dans mon enfance, c’est une revue qui était très présente ; il y a beaucoup d’anciens numéros

dans le grenier de cette maison. Je trouvais cette sorte de littérature trop envahissante et

conditionnante, même enfant. Je m’aperçois que le temps se déroule dans "le classeur, de sa fin

vers le début", c’est-à-dire de la droite vers la gauche, comme dans le rêve cité au début de cette

étude. Ces trois revues sont la synthèse de trois époques ; elles sont bien reliées, collées entre elles

à leur base, mais le contenu est absent ; il n’y a que la couverture.

À quoi te fait penser une couverture ?

− Avec l’apport des déductions précédentes, j’aurais tendance à retenir le mot « ouverture » plutôt

que couverture, encore que ce terme m’évoque le toit et la notion de protection. La lettre C ainsi

extraite, c’est la première de mon nom, et la scène se passe sur une pierre d’évier qui contient mon

prénom. Il y a comme une ouverture possible vers la connaissance de mon passé et de mon

identité. La couverture, c’est aussi le squelette de la revue, et par conséquent, la pierre.

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Qu’évoque pour toi la chanson « L’idole des jeunes » ?

− C’est une chanson un peu envoûtante, qui résonne avec l’époque de mon adolescence. Je l’associe

au fait de se soucier de ce que pensent les autres ; « les gens m’appellent l’idole des jeunes » c’est

la partie de la chanson que j’entends dans le rêve. C’est la naissance de l’art moderne, pour moi, et

le bungalow où se passe la scène, incarne aussi une construction moderne, sans fondations, en

contraste avec les scènes de début du rêve. Je n’aime pas le concept d’idolâtrer, mais la chanson

me rend nostalgique ; elle raconte l’histoire de quelqu’un qui cherche l’amour et ne le trouve pas

parce qu’il est prisonnier de son image.

Récapitulatif

Le rêve décrit un besoin de mettre à jour des choses anciennes liées à mon adolescence, à la nécessité de

faire cohabiter un goût pour la tradition, les valeurs antiques, avec les nécessités d’une vie moderne, sans

être prisonnier de ce que les autres pensent de moi.

Les rêves indicateurs de la santé physique du sujet

Il y a un an environ, j’ai commencé à faire des rêves de guerre et de destruction. Il ne se passait pas une

seule nuit sans que je n’assistasse à des scènes de guérillas, des forces incontrôlées détruisant des

immeubles entiers, laissant derrière eux ruine et désolation. Les forces de police étaient en général

impuissantes, parfois détruites ou bien si peu nombreuses qu’elles se tenaient à l’écart. Je me souviens que,

l’affaire devenant si grave, il avait été fait appel à un général dans un de mes rêves.

Parallèlement à ces rêves, j’éprouvais dans ma vie de tous les jours une fatigue grandissante, et l’idée d’une

maladie grave, genre cancer, était en train de s’installer en moi. Le diagnostic médical constituait sans

doute la meilleure façon de faire face à cette inquiétude naissante. L’affaire suivit une autre voie.

Je pris connaissance d’une conférence faite par le réalisateur et écrivain G. Edward Griffin1, dans laquelle

étaient expliqués les pouvoirs thérapeutiques de la Laetrile ou Vitamine B17 que l’on trouve dans les noyaux

d’abricots. Convaincu par l’exposé, je décidai de me procurer des gélules de cette substance, et commençai

le traitement.

Le résultat fut impressionnant ; en quelques jours, mes rêves de destructions systématiques cessèrent, et à

ce jour, ils n’ont pas repris, alors que mon tonus vital s’est reconstitué. Sans présumer de ce que sera le

futur, cette vitamine B17 est remarquable d’efficacité.

Il est à souligner dans cet exemple, la réactivité des rêves, leur capacité à nous prévenir des détériorations

du corps. Probablement, que l’un d’entre eux m’indiquait la solution que j’ai choisie, mais je n’ai pas eu

d’attention dans ce sens.

1 http://www.dailymotion.com/video/xgsfof_remede-contre-le-cancer-interdit-vitamine-b17_news

Association PRESENCE - L’interprétation des rêves - le 28 février 2015 Page 10/10

Bibliographie

Je recommande plus particulièrement :

« Rêves à vivre - Manuel pratique et spirituel d’interprétation des rêves ». Christine Riedel. Ed. de Mortagne

« Le dictionnaire des symboles ». Jean Chevalier / Alain Gheerbraut. Ed. Laffont

« Les rêves et la vie ». Etienne Perrot. Ed. La Fontaine de Pierre

« L’homme et ses symboles ». Carl Gustav Jung. Ed. Laffont

Pierre Cornuez

22 février 2015

ZZ Z Z Z . …

Je m’intéresse aux rêves, certes, mais je préférerais

que vous les produisiez en dehors de nos rencontres !