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En coulisses CôTE D'IVOIRE LA SOCIéTé IVOIRIENNE DE RAFFINAGE éCARTE ECOBANK DE SES AFFAIRES Selon nos sources, la Société ivoirienne de raffinage (SIR), entre- prise à participation publique, vient d'exclure le groupe bancaire pana- fricain Ecobank de toutes ses opé- rations financières. Cela concernera d'abord ses achats de cargaisons de brut nigérian - notamment à Sahara Energy - destiné à l’appro- visionnement de la raffinerie située dans la zone portuaire de Vridi, à Abidjan. La mésentente entre la SIR et Ecobank est la conséquence du litige entre Thierry Tanoh, secrétaire général adjoint de la présidence ivoirienne et le groupe bancaire, dont il a été le directeur général entre 2012 et 2014. Après que le tribunal de commerce d’Abidjan avait condamné en janvier Ecobank à payer 7,5 milliards de FCFA (11,4 mil- lions d'euros) de dommages et inté- rêts à Thierry Tanoh, les avocats de ce dernier avaient lancé en juillet une opération de saisie des biens et actifs du groupe dans des banques et sociétés en Côte d'Ivoire. La SIR a ensuite cédé aux demandes pressantes de Thierry Tanoh en cessant toute relation d'affaires avec Ecobank. Son diri- geant, Thomas Camara, un pilier du Rassemblement des républi- cains (au pouvoir) n'a pas fait de difficulté. Ecobank ne pourra ainsi plus se porter candidat pour les opé- rations de levée de fonds et les lettres de crédit liées au financement des cargaisons de la SIR. Congo-B QUI SONT LES OLIGARQUES BéNéFICIAIRES DU NOUVEAU CODE PéTROLIER ? Les proches du pouvoir sont finalement les seuls bénéficiaires de l'obligation récem- ment imposée aux majors de réserver 15% des nouveaux permis pétroliers à des socié- tés locales. L'Assemblée nationale avait voté en mars cette disposition du nouveau code des hydrocarbures dans le but de faire émerger des hommes d'affaires nationaux (  AEI nº743). Dans les faits, les participa- tions sont toutes attribuées à la même poi- gnée d'oligarques, dans un manque total de transparence. Enquête. Le nouveau faux nez de Gokana. Le pré- sident du conseil d'administration de la SNPC (Société nationale des pétroles du Congo), Denis Gokana, va à nouveau tou- cher les dividendes de l'attribution d'actions aux partenaires locaux. Sa société Africa Oil & Gas Corporation (AOGC) vient de prendre une participation dans le bloc de Pointe-indienne, dont le contrat a été signé par le nouveau ministre des hydrocarbures, Jean-Marc ystère Tchicaya. En outre, la galaxie des sociétés proches de Gokana a continué à s'élargir avec une entité encore inconnue, Petro Congo. Celle-ci a obtenu en juillet des participations dans les permis de Tchendo II, Tchibouela II et Tchibeli- Litanzi II, aux côtés de Total et d'ENI. AOGC s'était arrogé dès l'an dernier de 8% à 10% sur Mwafi II, Kitina II et Fou- kanda II (  AEI nº721). La compagnie, qui est également entrée sur les blocs Tchendo II, Tchibouela II et Tchibeli-Litanzi II, est désormais omniprésente dans les bassins sédimentaires du Congo, où elle a notam- ment des participations dans plusieurs permis opérés par ENI. Denis Gokana peut compter sur le PDG de la major italienne, Claudio Descalzi, dont il est proche, pour faire fructifier son portefeuille. Ce dernier, qui a été en poste à Brazzaville dans les années 80, a épousé une Congolaise, Mado, originaire du nord du pays, comme le pré- sident Denis Sassou Nguesso (  AEI nº721). Denis Christel toujours au top. Comme Petro Congo, une autre société totalement inconnue, Kontinent Congo, a obtenu des participations sur Tchendo II, Tchi- bouela II et Tchibeli-Litanzi II. Cette nou- velle firme serait indirectement contrôlée par Denis Christel Sassou Nguesso, le fils du président congolais, qui est également directeur général adjoint de la SNPC, notamment chargé de toutes les questions liées au trading de brut, et député depuis 2012. Kontinent Congo, dont les adminis- trateurs ne sont connus ni à la SNPC ni au ministère, pourrait empocher de nouvelles participations lors des futures renégocia- tions de contrats avec les majors et de l'appel d'offres qui sera prochainement annoncé (lire brève p.4). Lucien Ebata a la cote avec Orion. L'autre gagnant de l'ouverture du secteur pétrolier aux hommes d'affaires congolais est le patron d'Orion Oil, Lucien Ebata, égale- ment à la tête de Forbes Afrique. Orion Oil cherchait depuis longtemps à augmenter sa participation dans le gisement de Mengo- Kundji-Bindi (MKB), dont il détient 20% depuis 2014. C'est, selon nos sources, chose faite, après la visite en Côte d'Ivoire du directeur général de SNPC, Jérôme Koko, courant août. Ce dernier s'est entretenu avec le patron de Petroci, Daniel Gnangni, qui souhaitait céder les 30% détenus par sa société dans MKB (  AEI nº752). Orion reprendra ces 30%. ENI, dont Jérôme Koko a été vice-président chargé de l'ingénierie à Brazzaville, devrait entrer sur ce permis dans un deuxième temps. MKB suscite bien des convoitises, car il jouxte l'enclave ango- laise de Cabinda, où plusieurs centaines de milliers de barils sont produits chaque jour. Le bloc a déjà produit dans les années 80, lorsqu'Elf en était l'opérateur. Cependant, la mauvaise conjoncture du début des années 90, avec un baril bas, avait conduit le groupe français à rendre le permis à l'Etat congolais. Nigeria Les juniors locales en pole position pour rafler les actifs d'Afren NP.3 Algérie Petrofac et JGC prennent la Sonatrach en otage NP.2 Rwanda Symbion Power pose ses valises au bord du lac Kivu NP.6 Afrique Combien doit Afren et à qui ? NP.7 Maroc Beardsall, du succès de Sterling à la déconvenue de Gulfsands N P.8 Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr 27 OCTOBRE 2015 - Nº756 1/8 Pétrole Gaz Electricité Financements Who’s Who UNE PUBLICATION DU SITE Nº756 PARIS, LE 27 OCTOBRE 2015 Les hommes, les affaires, les réseaux Exemplaire destiné exclusivement à Thierry FREMONT - Abonné n°AA023211

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En coulisses

Côte d'IvoIre La Société ivoirienne de raffinage écarte ecobank de SeS affaireSSelon nos sources, la Société

ivoirienne de raffinage (SIR), entre-prise à participation publique, vient d'exclure le groupe bancaire pana-fricain ecobank de toutes ses opé-rations financières. Cela concernera d'abord ses achats de cargaisons de brut nigérian - notamment à Sahara energy - destiné à l’appro-visionnement de la raffinerie située

dans la zone portuaire de Vridi, à Abidjan.

La mésentente entre la SIR et Ecobank est la conséquence du litige entre thierry tanoh, secrétaire général adjoint de la présidence ivoirienne et le groupe bancaire, dont il a été le directeur général entre 2012 et 2014. Après que le tribunal de commerce d’Abidjan avait

condamné en janvier Ecobank à payer 7,5 milliards de FCFA (11,4 mil-lions d'euros) de dommages et inté-rêts à Thierry Tanoh, les avocats de ce dernier avaient lancé en juillet une opération de saisie des biens et actifs du groupe dans des banques et sociétés en Côte d'Ivoire.

La SIR a ensuite cédé aux demandes pressantes de Thierry

Tanoh en cessant toute relation d'affaires avec Ecobank. Son diri-geant, thomas Camara, un pilier du rassemblement des républi-cains (au pouvoir) n'a pas fait de difficulté. Ecobank ne pourra ainsi plus se porter candidat pour les opé-rations de levée de fonds et les lettres de crédit liées au financement des cargaisons de la SIR. 

Congo-B

QuI Sont leS olIgarQueS BénéfICIaIreS du nouveau Code pétrolIer ?

Les proches du pouvoir sont finalement les seuls bénéficiaires de l'obligation récem-ment imposée aux majors de réserver 15% des nouveaux permis pétroliers à des socié-tés locales. L'Assemblée nationale avait voté en mars cette disposition du nouveau code des hydrocarbures dans le but de faire émerger des hommes d'affaires nationaux (  aeI nº743). Dans les faits, les participa-tions sont toutes attribuées à la même poi-gnée d'oligarques, dans un manque total de transparence. Enquête.

le nouveau faux nez de gokana. Le pré-sident du conseil d'administration de la SNPC (Société nationale des pétroles du Congo), Denis Gokana, va à nouveau tou-cher les dividendes de l'attribution d'actions aux partenaires locaux. Sa société Africa Oil & Gas Corporation (AOGC) vient de prendre une participation dans le bloc de Pointe-indienne, dont le contrat a été signé

par le nouveau ministre des hydrocarbures, Jean-Marc Thystère Tchicaya. En outre, la galaxie des sociétés proches de Gokana a continué à s'élargir avec une entité encore inconnue, Petro Congo. Celle-ci a obtenu en juillet des participations dans les permis de Tchendo II, Tchibouela II et Tchibeli-Litanzi II, aux côtés de Total et d'ENI.

AOGC s'était arrogé dès l'an dernier de 8% à 10% sur Mwafi II, Kitina II et Fou-kanda II (  aeI nº721). La compagnie, qui est également entrée sur les blocs Tchendo II, Tchibouela  II et Tchibeli-Litanzi  II, est désormais omniprésente dans les bassins sédimentaires du Congo, où elle a notam-ment des participations dans plusieurs permis opérés par ENI. Denis Gokana peut compter sur le PDG de la major italienne, Claudio Descalzi, dont il est proche, pour faire fructifier son portefeuille. Ce dernier, qui a été en poste à Brazzaville dans les années 80, a épousé une Congolaise, Mado, originaire du nord du pays, comme le pré-sident Denis Sassou Nguesso (  aeI nº721).

denis Christel toujours au top. Comme Petro Congo, une autre société totalement inconnue, Kontinent Congo, a obtenu des participations sur Tchendo II, Tchi-bouela II et Tchibeli-Litanzi II. Cette nou-velle firme serait indirectement contrôlée par Denis Christel Sassou Nguesso, le fils du président congolais, qui est également directeur général adjoint de la SNPC, notamment chargé de toutes les questions liées au trading de brut, et député depuis

2012. Kontinent Congo, dont les adminis-trateurs ne sont connus ni à la SNPC ni au ministère, pourrait empocher de nouvelles participations lors des futures renégocia-tions de contrats avec les majors et de l'appel d'offres qui sera prochainement annoncé (lire brève p.4).

lucien ebata a la cote avec orion. L'autre gagnant de l'ouverture du secteur pétrolier aux hommes d'affaires congolais est le patron d'Orion Oil, Lucien Ebata, égale-ment à la tête de Forbes Afrique. Orion Oil cherchait depuis longtemps à augmenter sa participation dans le gisement de Mengo-Kundji-Bindi (MKB), dont il détient 20% depuis 2014. C'est, selon nos sources, chose faite, après la visite en Côte d'Ivoire du directeur général de SNPC, Jérôme Koko, courant août. Ce dernier s'est entretenu avec le patron de Petroci, Daniel Gnangni, qui souhaitait céder les 30% détenus par sa société dans MKB (  aeI nº752). Orion reprendra ces 30%. ENI, dont Jérôme Koko a été vice-président chargé de l'ingénierie à Brazzaville, devrait entrer sur ce permis dans un deuxième temps. MKB suscite bien des convoitises, car il jouxte l'enclave ango-laise de Cabinda, où plusieurs centaines de milliers de barils sont produits chaque jour. Le bloc a déjà produit dans les années 80, lorsqu'Elf en était l'opérateur. Cependant, la mauvaise conjoncture du début des années 90, avec un baril bas, avait conduit le groupe français à rendre le permis à l'Etat congolais. 

nigeria Les juniors locales en pole position pour rafler les actifs d'Afren Np.3

algérie Petrofac et JGC prennent la Sonatrach en otage Np.2

rwanda Symbion Power pose ses valises au bord du lac Kivu Np.6

afrique Combien doit Afren et à qui ? Np.7

Maroc Beardsall, du succès de Sterling à la déconvenue de Gulfsands N p.8

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Une PUbLIcAtIon DU sIte

Nº756Paris, le 27 octobre 2015

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Kenya

leS CommunautéS loCaleS, une plaIe pour leS pétrolIerS

nairobi ne sait comment traiter les blocages réguliers opérés par les riverains des zones d'exploration.

Les pétroliers privés pâtissent des mou-vements menés par les communautés voisines de leurs opérations, dont le poids au Kenya est sans commune mesure avec les autres pays d'Afrique de l'Est. Mais ils ne sont pas les seuls.

la noCK prise au piège. Le bloc 14T, opéré par la National Oil Corporation of Kenya (NOCK), en fait également les frais : l'explo-ration n'avance pas. La compagnie publique doit mener d'ici à février une sismique 2D, confiée à la firme chinoise BGP. Or, il est

depuis plusieurs années impossible de mener ne serait-ce qu'une étude d'impact environnemental sur le terrain, les Maasaï y étant opposé. Une partie de la commu-nauté est implantée à Narok, au nord de Magadi, où les opérations doivent se tenir. Persuadés que du pétrole a déjà été décou-vert et n'accordant aucun crédit aux fonc-tionnaires de la NOCK et du ministère du pétrole, les Maasaï demandent à ce que le gouvernement les conduise aux abords du lac Turkana pour observer les opérations de Tullow Oil (10BB et 13T, où 600 millions de barils ont été découverts) afin de se rendre compte du déroulement du proces-sus d'exploration. Pour la NOCK, qui vou-lait explorer un bloc elle-même à des fins d'apprentissage, l'échec est cuisant.

des Japonais dépités. Le groupe public japonais Jogmec, partenaire de la NOCK sur le 14T, doit financer à ce titre 50% des dépenses d'exploration. A l'origine du pro-jet, Jogmec s'était engagé à attirer des socié-tés privées japonaises sur ce bloc lors du passage à la deuxième période d'explora-tion. Or, celui-ci n'est toujours pas inter-venu, alors que le permis a été attribué à la NOCK il y a déjà cinq ans et que la pre-

mière période est en principe limitée à trois ans. Une délégation de Jogmec est attendue dans les locaux de la compagnie kenyane début novembre pour tenter de trouver une issue au blocage.

le précédent de tullow oil. Ce n'est pas la première fois que des communautés locales bloquent des projets pétroliers au Kenya. Tullow Oil a subi des retards, les Turkana, installés autour du lac éponyme, n'acceptant pas qu'une sismique soit menée sur leur territoire. Instrumentalisés par les hommes politiques locaux, y com-pris membres de la coalition au pouvoir - c'est le député de Turkana South James Lomenen Ekomwa, élu du parti du pré-sident Uhuru Kenyatta, qui avait pris la tête de la fronde en octobre 2013 -, les Tur-kana avaient conduit la société à revoir complètement sa stratégie au Kenya.

La junior britannique Taipan Resources, dirigée par des anciens de Heritage Oil, avait aussi connu des difficultés lorsqu'elle avait conduit des sismiques sur son bloc 2B. Plusieurs communautés voulaient obte-nir des emplois pour leurs membres à cette occasion, ce qui avait créé des conflits entre groupes et sous-groupes ethniques. 

algérIe Petrofac et Jgc prennent la Sonatrach en otageaucun nouvel acteur ne veut se frotter au marché algérien. résultat, la major publique fait face à une situation de quasi-monopole dans les services qui empêche toute baisse des prix.

La Sonatrach peine à mettre en œuvre sa stratégie de développement 2016-2020 pour accroître sa production pétrolière et gazière. La nouvelle direction du groupe, emmenée par amine mazouzi, ne parvient pas plus que celle qui l'a précédée - l'équipe de Saïd Sahnoun - à conclure de nouveaux accords avec les sociétés de services pétroliers pour développer les gisements.

En cause, la position des Britanniques de petrofac et des Japonais de JgC Corp. qui bénéficient d'un quasi-monopole sur le marché algérien et imposent à la Sonatrach leurs tarifs, très élevés, et leur calendrier. La société nationale souhaite diversifier ses partenariats pour pouvoir faire baisser les prix, mais les autres socié-tés de service, dont l'américaine Bechtel, restent très réticentes à entrer sur le mar-

ché algérien, réputé compliqué. Leur position attentiste s'explique par l'envi-ronnement contraignant et une bureau-cratie douanière et bancaire particulière-ment décourageante.

Conséquence de plusieurs années de blocage : de nombreux projets censés être livrés en 2016 ne le seront qu'en 2017, voire 2018. C'est le cas du champ pétrolier d'El M'zaid, sur lequel la Sonatrach est partenaire du chinois CnpC, ainsi que du gisement de brut de CAFC (bassin de Berkine, en partenariat avec l'italien enI) ou encore celui de gaz de Timimoun (avec total et Cepsa).

Cette situation ne risque pas de s'amé-liorer avec l'application du plan 2016-2020 de la Sonatrach, qui prévoit des investis-sements inférieurs de 30 milliards de dollars à ceux du plan 2014-2019, dont l'objectif de dépenses était de 120 mil-liards $. Or, la major voit ses finances très sollicitées par l'exploration. Elle développe seule l'écrasante majorité des projets du pays : 92% de la sismique 2D, 79% de la sismique 3D et 90% des 111 forages réa-lisés en Algérie en 2014 (  aeI nº751). 

ALGéRIE SERVICES

l'égyptien Seaharvest veut s'imposer auprès de la Sonatrach

Alors que les grandes sociétés de services renâclent à investir le marché algérien (lire ci-contre), Seaharvest group, conglomérat basé au Caire et constitué de quinze sociétés, tente d'y gagner des parts de marché. Présidée par l'Egyptien amr el-marsafawy, la structure attend d'ici deux mois les résultats d'un appel d'offres de l'enafor (Entreprise nationale de forage) pour la fourniture de tiges de forage et d'équipements. Elle a déposé sa candidature pour approvisionner en têtes de puits le groupement Berkine, joint-venture entre la Sonatrach et anadarko. Seaharvest discute aussi avec la Sonatrach pour la réparation de matériaux composites.

MAROC SOCIéTéS D'éTAT

Comment financer le projet de gnl ?L'onee (Office national de l'électricité et de l'eau potable) vient de lancer un appel d'offres pour recruter un conseiller financier sur son projet de GNL de Jorf Lasfar. Le cabinet sélectionné appuiera l'organisme public dans la conception de ce projet, évalué à 4,6 milliards $. Il comprend la construction d'un terminal de regazéification, d'une jetée maritime, d'un gazoduc et de centrales d'une puissance de 2 400 MW. Ces infrastructures rendraient le Maroc moins dépendant de l'Algérie pour son approvisionnement en gaz.

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ouganda Le coup de poker de Yoweri Museveni sur tangale président ougandais joue sur les rivalités géopolitiques régionales afin de faire baisser le prix de transit que ses voisins veulent lui facturer pour exporter son brut par leur territoire.

Le président ougandais, Yoweri museveni, cherche à profiter de son ascen-dant sur son homologue kenyan, uhuru Kenyatta, qui a besoin de lui pour faciliter l'éclosion de son secteur pétrolier et finan-cer les infrastructures de transport de brut. Dans sa dernière proposition, Kenyatta demandait à l'Ouganda 11 dollars de frais de transit par baril pour exporter son brut en suivant le tracé Nord allant de Hoïma au port kenyan de Lamu. Mais le 12 octobre, le secrétaire général du ministère ougan-dais de l'énergie, fred Kabagambe-Kaliisa, a été envoyé à Dar es Salaam - où il avait été précédé par total (  aeI nº752) - pour signer un accord de principe avec la Tanzanie afin de faire passer le brut par le port de Tanga, dans le nord du pays. Nairobi n'a jamais cru que Museveni irait aussi loin et considérait jusqu'à la signature de ce dernier document qu'il bluffait en évoquant la Tanzanie comme possible alternative.

Le Kenya pourrait revenir à la table des négociations en proposant un prix de tran-sit plus faible ; les conseillers du président y réfléchissent. Mais le temps, presse car les Tanzaniens sont prêt à accepter un tarif beaucoup plus bas pour décrocher l'oléo-duc d'exportation du brut ougandais.

Les compagnies pétrolières actives en Ouganda sont cependant loin d'être una-nimes sur la question. Total est le moteur du rapprochement avec Dar es Salaam, car la major française juge impossible de sécu-riser le tracé privilégié par Nairobi, qui passe par Lamu, à proximité de la Somalie où le groupe al-Shabaab est très actif. Pour tullow oil, présent en Ouganda (33% de tous les permis proches du lac Albert) et au Kenya (où il a mis au jour 600 millions de barils sur les permis 13T et 10BB), la donne est différente. Si l'Ouganda opte pour la Tanzanie, cela va considérablement renchérir le coût de l'oléoduc que la junior britannique devra construire seule pour relier ses gisements kenyans, proches du lac Turkana à l'océan Indien. De son côté, le chinois CnooC, opérateur du gisement ougandais de Kingfisher, veut que la déci-sion soit prise le plus rapidement possible : il sera le premier à extraire du brut. 

nIgerIa Les juniors locales en pole position pour rafler les actifs d'afrendevant l'urgence de liquider ses actifs, afren est déjà en discussion avancée avec plusieurs sociétés nigérianes.

Afin de commencer à éponger les dettes d'afren (lire p.7), le cabinet alixpartners, spécialisé dans la restructuration d'entre-prises, a mandaté Blackstone group International partners pour vendre tous les actifs de la compagnie (  aeI nº752). Le groupe a contacté 46  investisseurs potentiels, dont 20 basés au Nigeria, pour lesquels une data room a été ouverte.

C'est d'ailleurs pour les actifs au Nigeria, où Afren produit un peu plus de 30 000 barils par jour sur Ebok et Okoro, que le processus est le plus avancé. Selon une note d'AlixPartners, qu'Africa Energy Intelligence a pu consulter, trois des par-tenaires locaux de la junior sont les mieux placés et seraient en passe de conclure l'acquisition de plusieurs blocs. Il s'agit

d'oriental energy, la société de mohammed ndini, qui a déjà entériné en août un plan de transition lui donnant les pleins pouvoirs opérationnels sur Ebok. Oriental Energy est également le favori pour reprendre les parts d'Afren sur le per-mis d'Okwok. Pour Okoro, amni International, du géologue tunde J. afolabi, a d'emblée refusé qu'Afren, qui a droit à la moitié de la production du champ, transfère le Production Sharing and Technical Services Agreement dans ses termes actuels à une tierce société tiers. Amni, qui a fourni 1,5 million de dollars récemment pour financer certains coûts opérationnels liés au développement du champ, veut racheter les intérêts d'Afren. Sur l'OML 113 (Aje), dont la mise en produc-tion est prévue l'année prochaine, Yinka folawiyo petroleum (  aeI nº745) a proposé une offre supérieure à celle de panoro energy, autre partenaire d'Afren sur ce bloc. 

AFRIquE SOCIéTéS D'éTAT

le vol de données fait tomber de nouvelles têtes chez addax

Mis sur la touche le temps d'une enquête interne pour vol de données géologiques, le responsable New Ventures d'addax petroleum, Hans vos, devrait être prochainement licencié (  aeI nº755). Cependant, il ne tombera pas seul. Le directeur technique chargé du Nigeria, Jean-marie Questiaux, devrait également être bientôt écarté pour avoir fait sortir des données de l'enceinte de la société. une accusation rejetée par l'intéressé, qui a fait valoir qu'il voulait "travailler certains dossiers à la maison". Jean-Marie questiaux (ancien de total) est pourtant un pilier d'Addax Petroleum, où il est entré en 2006, bien avant le rachat de la compagnie par la major chinoise Sinopec (en 2009).

AFRIquE DE L'OuEST INDéPENDANTS

panoro energy prospecte dans le golfe de guinée

Fort de sa trésorerie (33 millions $ au 30 juin) et de son absence de dette, panoro energy cherche à acquérir des actifs déjà en production. Bien qu'il vienne d'échouer à reprendre les parts de son partenaire afren sur le gisement nigérian d'Aje (OML 113, lire ci-contre), il reste concentré sur les pays producteurs du golfe de Guinée (Angola, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Nigeria, Bénin, Cameroun...), sa cible prioritaire. Au Gabon, Panoro exclut cependant d'augmenter ses intérêts sur le champ de Dussafu, dont il détient 33,33%, malgré la volonté de son partenaire, Harvest natural resources, de se défaire de ses 66,66%. Son directeur général, John Hamilton (  aeI nº747), nommera prochainement un nouveau directeur des opérations en remplacement de nishant dighe, sur le départ. Ce cadre, qui prendra ses fonctions en janvier, sera notamment chargé de cette diversification du portefeuille.

MOzAMBIquE SERVICES

les sociétés de services accourent à l'appel d'enI

La major italienne enI multiplie les appels à manifestation d'intérêt pour trouver des prestataires de services parapétroliers (fourniture de pipelines, de revêtement anticorrosion, de tuyaux sous-marins, etc.), poussant les sociétés spécialisées à accourir à Maputo. Dernières en date : l'italienne donelli et la française entrepose, qui viennent d'enregistrer des filiales dans le pays. Donelli s'est pour l'occasion associée au mozambicain o & g Serviços, fondé en 2013 par Simone Santi, l'actuel consul honoraire du Mozambique à Milan. De son côté, la filiale d'Entrepose au Mozambique sera supervisée par frédéric peigné, le directeur général adjoint de la firme française. Les deux firmes ont jusqu'au 30 octobre pour répondre à plusieurs appels à manifestation d'intérêt d'ENI.

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gHana elenilto va-t-il enfin conclure ses négociations dans l'offshore ?

elenilto, filiale du groupe israélien engelinvest, poursuit ses discussions avec le gouvernement ghanéen pour l’obtention d'un bloc offshore. Selon nos informations, Elenilto souhaite entrer dans la zone située à proximité du gisement Tweneboa, Enyenra, Ntomme (TEN) de tullow oil.

Izik amiel, actionnaire d’Elenilto et bras droit du fondateur d'Engelinvest, Jacob engel, supervise les questions pétrolières. Il s’appuie sur Willieson Shamo, directeur général du pétrole au sein du ministère

ghanéen, pour faire avancer le dossier de sa firme. En cas d'accord, Elenilto devrait former un consortium avec l’azeri Socar et Caspian drilling Company. Jacob Engel avait auparavant refusé de nouer un par-tenariat avec Quest energy de l’homme d’affaires togolais paul agboati et la junior ghanéenne oS petro, fondée par Kenny andam, pour opérer le bloc 3, comme Accra le proposait (  aeI nº740).

En Afrique, Elenilto opère déjà un permis au large de la Casamance, au Sénégal. 

malaWI grand remue-ménage à venir dans les licences d'exploration

Les résultats de l'enquête sur les condi-tions d'attribution des permis pendant les présidences de Bingu wa mutharika (2004-2012) et Joyce Banda (2012-2014) seront publiés d'ici la fin de l'année par le gouvernement malawite. Ils pourraient entraîner le retrait de certaines licences et la remise des blocs sur le marché. L'enquête avait été diligentée en novembre 2014 par le ministre des ressources naturelles, de l'énergie et des mines, Bright msaka, et son secrétaire général, Ben Botolo, afin d'examiner les relations entre plusieurs sociétés détenant des licences d'explora-tion d'hydrocarbures.

La loi malawite interdit à une entreprise de posséder plus de deux blocs. Elle est officiellement respectée, mais le gouver-nement soupçonne que trois sociétés

détenant cinq périmètres seraient en fait dirigées par une même entité : le groupe émirati Hamra oil Holdings ltd.

Le Malawi compte six blocs. Les n°2 et n°3 ont été attribués en 2011 au britannique Surestream petroleum ltd. Toutefois, la société Hamra oil malawi ltd en a racheté 51% en février 2014. Les blocs n°4 et n°5 sont détenus depuis 2013 par rak gas llC, également originaire des Emirats arabes unis. La même année, pacific oil & gas, contrôlé par l'égyptien vega petroleum ltd, a obtenu le bloc n°6. Or une même personne, muhammad farook, directeur pays de Hamra Oil, aurait signé des documents au nom de Hamra, Rak Gas et Pacific Oil.

Le sud-africain Sacoil Holdings ltd, qui détient le bloc n°1, n'est pas inquiété. 

leSotHo Le royaume se diversifie dans les hydrocarbures

La société liqobong mpshatla Holdings (pty) ltd, qui réalise actuellement une étude d'impact environnemental sur sa concession de Liqobong, dans le nord du Lesotho, fait la fierté du ministre des mines nommé en mars, lebohang thotanyana. Dirigée par motseki lefera, cette filiale de l'américain 3B group llC est le premier acteur à avoir signé un Memorandum of Understanding (Mou) pour l'exploration dans les hydrocarbures, en novembre 2014 - le pays n'ayant pas encore créé de licence spécifique pour ces ressources.

3B Group a été fondé en 2008 par le docteur en médecine lenny paul. Depuis,

il a obtenu des permis d'exploration pour des hydrocarbures, des diamants et de l'or en Russie et en Afrique.

La nouvelle équipe du ministère des mines du Lesotho mise sur les hydrocar-bures pour diversifier un secteur extractif concentré sur le diamant. Président du conseil de direction de lesotho State oil Company jusqu'à sa nomination au gou-vernement, après avoir dirigé le petroleum fund (2009-2012), Lebohang Thotanyana est le pilote de cette diversification. Cet homme d'affaires est bien connu au Lesotho : il est le président du lioli fC, l'un des meilleurs clubs de football du pays. 

Stratégies d’Etat

nIger à Zinder, cnPc attend Le 2e acte La transformation du brut d'Agadem a bien repris mi-octobre à la Soraz (Société de raffinage de zinder) après deux mois de blocage mais les négociations entre l'actionnaire majoritaire chinois, CnpC, et le gouvernement nigérien n'ont pour le moment rien donné. CNPC exige que le prix de vente des produits pétroliers, imposé par Niamey, augmente significativement afin de permettre la rentabilité de la raffinerie. De plus, CNPC veut pouvoir vendre directement une partie de la production destinée à l'exportation, notamment vers le Nigeria et le Mali. Le ministre nigérien du pétrole, foumakoye gado, campe pourtant sur ses positions : l'accroissement du prix de vente mettrait les produits nigériens en concurrence directe avec l'essence nigériane et risquerait de relancer le marché noir. Après le récent blocage, l'absence d'avancées pourrait pousser la CNPC à répéter ce genre d'actions alors que les élections législatives et présidentielle se tiendront en février 2016.

Congo-B LeS nouveaux bLocS enfin Sur Le MarchéAprès plus d'un an de tergiversations (  aeI nº734), le Congo-B s'apprête enfin à lancer officiellement le 27 octobre son licencing round pour la promotion de 22 blocs (dix onshore, dont cinq dans le bassin de la Cuvette, et douze offshore dans le bassin côtier). Le ministre congolais des hydrocarbures, Jean-marc thystère tchicaya, profitera de sa présence à la conférence 22nd Africa Oil Week, au Cap du 26 au 30 octobre, pour présenter les détails techniques de ces permis. Brazzaville a dû attendre le vote d'un nouveau code des hydrocarbures, adopté en mars (lire p.1).

angola SonangoL S'eMPare deS renduS de MaerSk et cobaLtSonangol, qui s'est vu octroyer par l'Etat angolais les rendus des blocs 16 (pétrole) et 20 (gaz) lors du conseil des ministres du 21 octobre, compte poursuivre l'activité sur ces zones anciennement détenues et explorées par maersk oil et Cobalt International energy Inc. Ces deux compagnies ont réalisé des découvertes au potentiel commercial dans les zones qu'elles ont conservées sur ces blocs - Chissonga et Cubal pour Maersk, Lontra et Orca pour Cobalt. Sonangol espère donc avoir le même succès sur les rendus. La société nationale devrait faire venir au plus vite des partenaires sur ces nouvelles zones. Toujours lors du conseil des ministres du 21 octobre, elle a été autorisée à lancer elle-même des recherches sur les blocs encore libres dans les bassins sédimentaires du pays. Si le gouvernement a pris acte de la baisse des cours du pétrole, fixant à 45 $ le prix du baril utilisé comme référence pour le budget 2016, il entend éviter de donner l'impression que les investissements diminuent dans l'offshore.

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Focus

maroC circLe oiL en ProSPection Pour vendre encore PLuS de gaZau vu des ressources supplémentaires de gaz découvertes sur son permis de Sebou, Circle oil cherche de nouveaux débouchés.

S'étant rendu au Maroc pour s'as-surer que le forage du puits Caid El Gaddari-13, lancé début octobre sur le permis de Sebou, avait bien démarré, mitchell flegg, PDG de Circle oil plc, en a profité pour rené-gocier les contrats d'achat du gaz produit par la société dans le pays. Jusqu'à présent, la junior enregistrée

en Irlande approvisionne deux indus-triels situés dans la région de Kenitra, Super Cérame (filiale du groupe local Ynna Holding) et la Compagnie marocaine des cartons et des papiers (CMCP). Toutefois, la cam-pagne de forage de neuf puits lancée à Sebou en juillet 2014 et qui s'achè-vera fin octobre a déjà permis de découvrir des ressources supplé-mentaires. Mitchell Flegg, qui prévoit une hausse de la production, a donc tenté de convaincre les deux ache-teurs d'augmenter leurs commandes. Il a en outre rencontré plusieurs

entreprises actives dans la région des concessions de Circle Oil, pour entamer des négociations.

Circle Oil, dont les coûts de pro-duction au Maroc sont inférieurs à 1 dollar par millier de pieds cubes (mcf), vend son gaz 8,66 $/mcf. La société compte sur ces contrats pour compenser les pertes de 53,9 mil-lions  $ enregistrées en 2014 et gagner en rentabilité. Ils permettront aussi de financer en partie la cam-pagne de forage qui débutera en février à Sebou et dont le coût devrait être d'environ 3 millions $ par puits.

Depuis qu'il a pris la tête de la société, début juin, Mitchell Flegg s'est aussi efforcé de réduire les coûts opérationnels au Maroc, qui avaient déjà baissé de près de 1 mil-lion $ par puits au premier semestre. Il est appuyé dans cette tâche par le Néerlandais marcel lensvelt, nommé directeur pays en mars. Jusqu'à son arrivée chez Circle Oil, ce dernier était directeur adjoint des opérations de la société chinoise petrotrans Company ltd en Ethiopie, après un long passage chez Shell en Amérique du Sud. 

ALGéRIE/OuGANDA SOCIéTéS D'éTAT

Yoweri museveni fait les yeux doux à la Sonatrach

Alors que l'Ouganda ambitionne de commencer à produire du pétrole en 2017, son président, Yoweri museveni, a clairement cherché à bénéficier de l'expertise algérienne lors de sa visite de quatre jours dans ce pays, du 18 au 21 octobre. Il a profité de sa visite à la raffinerie de la Sonatrach à Alger pour demander à ce qu'une équipe d'experts se rende dans son pays pour conseiller les autorités au sujet de la construction de la raffinerie de Hoïma, près du lac Albert où ont été effectuées les découvertes pétrolières. Durant toute la durée de son séjour, le chef de l'Etat ougandais a été cornaqué par les ministres algériens des affaires étrangères, ramtane lamamra, et de l'énergie, Salah Khebri.

AFRIquE JuNIORS

la Banque mondiale n'a plus confiance en azonto

La SfI (Société financière internationale, groupe Banque mondiale) réduit sa participation dans le capital de la junior australienne azonto petroleum ltd. Elle a cédé, le 21 octobre, près de 32 millions d'actions, faisant passer sa part de 5,5% à 2,5%. Alors qu'Azonto est en quête de nouveaux projets, le recul de la SFI au sein de son actionnariat réduit la capacité de la junior à réaliser des investissements significatifs. Azonto avait vendu en juillet ses 35% dans vioco petroleum ltd, la joint-venture formée avec vitol pour opérer le bloc ivoirien CI-202, situé sur le gisement de Gazelle (  aeI nº750). La junior avait déjà abandonné en mars son bloc Accra au Ghana. En dépit de ces retraits et des difficultés financières liées à la baisse des cours du baril de pétrole, les actionnaires réunis en assemblée générale en août avaient décidé de poursuivre les activités de la junior.

Sao tomé et prínCIpe Les conditions du deal entre erhc et kosmos

Gardées secrètes pendant plusieurs mois, les négociations entre le patron d'erHC, peter ntephe, et Kosmos energy sur le bloc 11 de Sao Tomé et Principe ont enfin abouti. Kosmos va désormais opérer ce permis, dont le contrat de partage de production a été signé l'an dernier, et mener une sismique 2D dès 2016. Les conditions financières de l'accord n'ont pas été rendues publiques mais, selon nos sources, une somme a été versée à ERHC lors de la signature et d'autres sui-vront en cas de découvertes. C'est un soulagement pour cette société, qui cher-

chait désespérément des partenaires pour ses blocs dans la zone économique exclu-sive de Sao Tomé (  aeI nº750).

Depuis les découvertes réalisées sur Jubilee au Ghana en 2007, Kosmos cherche à s'emparer de nouveaux blocs en offshore profond (Mauritanie, Sénégal, Maroc et maintenant Sao Tomé). Son choix d'entrer sur le bloc 11 est notamment lié à la proximité de celui-ci avec les eaux gabonaises, notamment les permis de Nkouere et Nkawa (ophir energy) où des campagnes sismiques en 2014 ont révélé des éléments positifs. 

guInée éQuatorIale Shoreline continue à batailler pour un bloc miné

Selon nos sources, c'est pour s'emparer du bloc EG-19 situé dans les eaux territo-riales équato-guinéennes que le patron de la junior nigériane Shoreline, Kola Karim, négocie activement depuis plusieurs mois. Ce périmètre situé au nord-ouest de la partie continentale du pays est voisin du permis camerounais de Ntem, opéré jusqu'à récemment par le britannique Sterling energy, et du bloc Elombo pour lequel Yaoundé cherche un opérateur.

Les campagnes sismiques 3D conduites sur Ntem par Sterling et murphy ont mon-tré que les prospects les plus intéressants étaient situés dans le sud du permis. Or, cette zone est située sur la frontière avec la Guinée équatoriale - et le bloc EG-19 -,

dont le tracé n'a pas encore été précisé-ment défini par les deux Etats. C'est du fait de cette inconnue sur la frontière que Sterling et Murphy ont décidé en 2014 de se placer en situation de force majeure, décision que le Cameroun n'a jamais accepté. La SnH (Société nationale des hydrocarbures) et le ministère camerounais de l'énergie, dirigé par Basile atangana Kouna, ont ainsi repris le permis Ntem le 22 avril 2015, considérant que la période d'exploration avait expiré.

Kola Karim semble moins préoccupé par la question frontalière que par les obliga-tions de travail imposées par le ministère de gabriel mbega obiang lima, qu'il souhaite revoir à la baisse. 

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rwanda

SYmBIon poWer poSe SeS valISeS au Bord du laC KIvu

l'américain paul Hinks, qui s'est engagé à investir 1,8 milliard $ en cinq ans dans l'électricité en afrique, obtient un nouveau contrat.

A la suite de l'appel d'offres lancé en jan-vier 2014 par l'opérateur national, Rwanda Energy Group, Symbion Power vient d'obtenir le feu vert pour la construction d'une centrale électrique de 50 MW utili-sant le méthane du lac Kivu. La société d'ingénierie de l'Américain Paul Hinks investira 200 millions de dollars dans cette

unité, censée être opérationnelle fin 2018. Selon nos informations, Symbion Power devrait conclure début novembre avec le gouvernement un accord de vente d'élec-tricité au tarif de 0,098 $/kWh.

Sur place, le projet sera supervisé par Jocelyn Wessling, qui a auparavant tra-vaillé pour Rio Tinto et African Minerals, une société minière de l'homme d'affaires roumain Frank Timis (  aeI nº755). Elle sera assistée de l'ingénieur rwandais Alexis Kabuto, qui a contribué à la créa-tion, il y a quelques années, de la première centrale fonctionnant à partir du méthane du lac Kivu, Kibuye Power 1.

En août, Symbion a conclu un accord avec l'Etat malgache pour la réfection et la gestion de la centrale de Mandroseza (  voir  l'article de La Lettre de l'océan Indien, Indigo publications). La firme, dont le dirigeant s'est engagé auprès de Washington à investir 1,8 milliard $ en cinq ans dans l'électricité sur le continent, est aussi active en Tanzanie, au Nigeria et en Afrique du Sud. 

angola Les députés européens vent debout contre isabel dos Santos

Le rachat en juin par Isabel dos Santos, la fille du président angolais José eduardo dos Santos, de 65% de la société portu-gaise efacec power Solutions, en parte-nariat avec l'empresa nacional de distribuição de electricidade angolaise, agite les institutions européennes. Les eurodéputés ana gomes, elly Schlein, dennis de Jong, Benedek Jávor et Ignazio Corrao ont écrit mi-octobre au groupe d’action financière (GAFI), à la Commission européenne, à la Banque centrale euro-péenne et à l’autorité bancaire euro-

péenne pour dénoncer l’irrégularité pré-sumée de la transaction (de 200 millions d'euros). Ils rappellent que celle-ci a été effectuée via Winterfell Industries, une société écran basée dans la zone franche de Madère dans laquelle l’Etat angolais a pris 40% en août. Pour les élus, la législa-tion européenne aurait dû contraindre les banques portugaises impliquées (Cgd, BCp, BpI, montepio et Banco BIC) à mener un audit sur l’origine des fonds. Ana Gomes est une amie du journaliste angolais d'op-position rafael marques. 

Congo-K Les travaux d'hercule de bruno kapandji sur inga iii

Tout juste nommé à la tête de l’Agence pour la promotion, le développement et la mise en œuvre du projet Grand Inga, l'ex-ministre de l'électricité Bruno Kapandji Kalala (  aeI nº675) a fort à faire. Il va d’abord choisir un développeur parmi les trois groupements présélectionnés, aCS-eurofinsa-aee power, Sinohydro-three gorges Corporation et posco-daewoo-SnC-lavalin, sachant que les deux derniers sont dans le collimateur de la Banque mondiale pour des soupçons de corruption

et que Kinshasa voudrait impliquer d’autres firmes européennes dans le projet.

un autre défi est l'éventuel amendement du traité sur Grand Inga pour intégrer dans le projet davantage de pays d’Afrique aus-trale. Bruno Kapandji devra aussi gérer les conséquences des accords avec l’Afrique du Sud, qui font peser sur le seul Congo-K le poids des aléas climatiques  : seuls 600 MW lui sont garantis, la fourniture de 400 MW supplémentaires dépendant des fluctuations du débit du fleuve. 

MALI

le projet hydroélectrique de gouina enfin sur les rails ?

La construction du barrage hydroélectrique de Gouina (140 MW), dans l'ouest du Mali, devrait enfin pouvoir commencer. Bamako vient d'acter le financement par l'organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) des indemnités d'expropriation des communautés devant être réinstallées. Leur paiement est un préalable au lancement des travaux mais il tardait à être effectué, malgré l'inscription de cette dépense dans le budget malien. L'OMVS, qui finance le projet hydroélectrique grâce à un prêt de 138 millions $ de l'exim Bank of China, devra payer près de 13,5 millions $. Le barrage de Gouina s'inscrit dans le cadre du projet de gestion intégrée des ressources des Etats membres de l'OMVS (Mali, Mauritanie, Sénégal, Guinée).

AFRIquE Du SuD

Brian molefe recrute l'un de ses proches à eskom

Soucieux de manifester sa volonté de réformer eskom, Brian molefe, nommé PDG de la compagnie électrique nationale en avril (  aeI nº754), vient de former un nouveau comité exécutif. Il aura pour bras droit l'un de ses proches, anoj Singh, qui devient directeur financier. Les deux hommes se sont connus lorsqu'ils travaillaient pour la compagnie nationale de transport transnet, que Molefe dirigeait et dont Singh était déjà le directeur financier. abram masango, qui a chapeauté le projet de centrale de Kusile, devient directeur du capital. matshela Koko, qui travaille chez Eskom depuis quinze ans, est nommé directeur du commerce et de la technologie tandis que thava govender, dans le groupe depuis vingt-quatre ans, sera chargé de la transmission. L'ingénieur mongezi ntsokolo sera responsable de la distribution.

ENQUÊTES

Publiée par La Lettre de l'océan Indien

TaNzaNiE Le gouvernement provoque des tensions chez Tanesco

Publiée par Maghreb Confidentiel

Maroc chaises musicales pour Terrab, Bouhemou et Bakkoury

Publiée par La Lettre du Continent

côTE d'ivoirE ENi presse Total sur le bloc ci-100

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afrIQue de l'oueSt Wagner SoLLicité Par LeS actionnaireS de vaaLco contre Le ManageMentPlusieurs actionnaires de vaalco energy Inc. ont contacté début octobre le cabinet d'avocats amé-ricain the Wagner firm. Ils esti-ment que des résolutions récentes du conseil d'administration réduisent l'influence des action-naires, même significatifs, sur la stratégie de la junior. Ainsi, ils consi-

dèrent que l'accord adopté le 28 septembre par le conseil d'admi-nistration empêche l'acquisition par deux nouveaux actionnaires, group 42 et Bradley radoff, de parts du capital supplémentaires. Cet accord limiterait en outre leur capacité à prendre part aux discus-sions sur le futur de Vaalco. Spécialisé dans les litiges commer-ciaux, l'associé fondateur de The Wagner Firm, avi Wagner, cherche à corroborer auprès d'autres action-

naires la validité des griefs à l'égard de la direction. Le cas échéant, il lancera une action en justice à l'encontre du conseil d'administra-tion de Vaalco.

afrIQue herbert SMith MiSe Sur brigette baiLLie Le cabinet d'avocats Herbert Smith freehills, qui ouvrira prochaine-ment à Johannesburg son premier bureau en Afrique, a nommé Brigette Baillie à la tête de cette

antenne. Associée au sein de Webber Wentzel, cabinet parte-naire de linklaters en Afrique du Sud, Brigette Baillie en dirigeait jusqu'à récemment la division Energie et Infrastructures. Elle sera appuyée par Bertrand montembault, jusqu'alors associé au bureau parisien de Herbert Smith Freehills et lui aussi spécialiste du secteur de l'énergie. L'avocat minier peter leon codirigera avec Brigette Baillie le bureau sud-africain.

afrIQue combien doit afren et à qui ? placé sous la tutelle d'alixpartners, afren doit vendre ses actifs au plus vite pour commencer à éponger ses dettes.

Retenu en juillet par afren, dont les comptes sont gelés, le cabinet de conseil alixpartners veut liquider rapidement les actifs de la compagnie (lire p.3) afin de commencer à rembourser ses dettes, qui dépassent actuellement 1,7 milliard de dollars.

Ses créanciers garantis sont le Wilmington trust (217 millions $) et plu-sieurs banques, dont deutsche Bank, Citibank nigeria, natixis et Bnp paribas (300 millions $). La société doit en outre

quelque 1,19 milliard $ à des créanciers non garantis. AlixPartners est notamment chargé de mettre en place un fonds consacré à ces derniers. $

Dans un document rédigé le 23 sep-tembre, qu'Africa Energy Intelligence a pu consulter, le cabinet confie ne pas être en mesure de déterminer si l'en-semble de ces dettes pourra être rem-boursé.

En marge de la cession des actifs d'Af-ren (  aeI nº752), AlixPartners a mis-sionné la maison britannique de ventes aux enchères Bonhams pour évaluer les œuvres d'art que possède la compagnie pétrolière. Celles-ci seront mises en vente le 28 octobre. 

magHreB un nouvel administrateur pour surveiller les dettes de circle oilCréancier de Circle oil, le fonds koweïtien Kgl Investment place un homme de confiance au sein de la société pour garder un œil sur ses remboursements.

mark Williams, le nouveau représen-tant de Kgl petroleum au conseil d'ad-ministration de la junior Circle oil, tient davantage du spécialiste financier que de l'expert pétrolier. Et pour cause : il sera en particulier chargé de suivre le remboursement du prêt de 30 millions de dollars contracté par Circle Oil auprès de KGL en 2007. En juillet, la compagnie avait réussi à rembourser un tiers de cette dette ; elle a jusqu'en juillet 2017 pour s'acquitter du reste.

Au premier semestre, la dette globale de la junior - qui est active au Maroc, en

Tunisie, en Egypte et à Oman - s'élevait à 64,4 millions $ avec des profits de 5,5 millions $ (lire p.5).

Créée en 2006, la firme KGL Petroleum est une filiale de Kgl Investment group, qui appartient à Yusef al-Zalzalah, un député et ancien ministre du commerce (2006-2007) koweïtien. Elle est actuel-lement dirigée par mohamad Sultan, un ancien de la société nationale Kuwait oil Company, prédécesseur de Mark Williams au sein du conseil d'administra-tion de Circle Oil.

Williams est l'un des piliers de KGL : cet ancien banquier d'investissement a rejoint le groupe en 2007 et a participé à plusieurs acquisitions avant de fonder en 2008 la filiale aux Philippines, Kgl Investment Company asia, dont il reste le patron. 

éTHIOPIE PéTROLE

gazprom met 15 millions $ sur la table

gpB global resources, filiale du géant russe gazprom, prévoit de dépenser 15 millions $ d'ici la fin de 2016 dans le développement de son bloc éthiopien Gewane El-Wiha (région de l'Afar), obtenu en 2013. Ces fonds, déjà en partie dépensés, seront principalement investis dans le financement de la campagne de sismique 2D que réalise actuellement Bgp Inc., filiale de CnpC (China National Petroleum Corp.). gpB ethiopia resources Bv, la filiale locale de GPB, qui opère le projet, devrait recevoir les premières données dans les prochaines semaines. Elle compte en avoir analysé les résultats pour juillet 2016, afin de statuer sur la suite à donner au projet. GPB Ethiopia est dirigé par un ancien de Halliburton et de granite Services Inc. (filiale de general electric), vadim gauptam.

AFRIquE DE L'OuEST PéTROLE

african petroleum souffle un peuGrâce aux quelque 2 millions $ qu'elle vient de lever auprès de ses actionnaires, la junior african petroleum Corp. ltd (APCL) se donne un peu d'oxygène, sans pour autant équilibrer les pertes de 42 millions $ enregistrées en 2014. Près de 97 millions d'actions ont été vendues au prix de 0,17 couronne norvégienne (NOK), soit 0,02 $. frank timis, qui détenait mi-octobre encore 26% du capital d'APCL via Sarella Investments ltd, n'aurait apparemment pas participé à cette dernière levée de fonds. L'opération donne un petit répit bienvenu à la société, active en Côte d'Ivoire, au Sénégal, en Gambie, au Liberia et en Sierra Leone, où des négociations avec des partenaires potentiels tardent à s'achever. APCL, qui a gelé ses activités sur ses blocs en Afrique de l'Ouest jusqu'à la signature d'accords de partenariat, risque pourtant de perdre ses actifs si des travaux n'y sont pas réalisés dans les temps (  aeI nº755). La firme avait déjà levé 15 millions $ en février, cette fois auprès d'actionnaires extérieurs.

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AFRICA EnERgy InTELLIgEnCE est une publication du site Africa Intelligence, édité par le groupe Indigo Publications. Elle parait tous les 15 jours depuis 1983, en français et en anglais X Directeur de publication : Maurice BOTBOL X Rédacteur en chef : Benjamin AUGE X Journalistes : Leslie FAUVEL, Louise MARGOLIN X Contact : [email protected] Tél : +33 1 44 88 26 09 X Fax: +33 1 44 88 57 33

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nIgerIa M.k. baru va-t-il monter en grade à la NNPC ?

Nommé il y a quelques semaines directeur exécutif du groupe nnpC chargé de l'explo-ration-production, m.K. Baru est désormais sur les rangs pour succéder à emmanuel Ibe Kachikwu en tant que directeur géné-ral. Ce dernier devrait devenir secrétaire d'Etat au pétrole dans le gouvernement qui sera nommé courant novembre après la validation du Sénat (  aeI nº755), une

fonction qu'il ne pourra cumuler avec la direction de la NNPC.

M.K. Baru est un pur produit de la com-pagnie nationale. Ex-patron de Hyson ( joint-venture entre NNPC et vitol) et du napims (National Petroleum Investment Management Services), il a aussi dirigé la nigerian gas Company, qui s'occupe de la commercialisation du gaz du pays. 

moZamBIQue omar Mithá prend tout son temps à l'ENH

Le nouveau patron de l'enH (Empresa Nacional de Hidrocarbonetos), omar mithá, n'a encore changé aucun des cadres du cabinet formé par son prédécesseur, nelson ocuane. Nommé en septembre, il n'est pas issu du secteur : ancien chef éco-nomiste de la banque millennium BIm, il était vice-ministre de l'industrie et du com-merce jusqu'à son arrivée à la tête de l'ENH (  aeI nº752). Il veut s'imprégner de ses principaux dossiers - le développement du

gaz de Cabo Delgado, avec les infrastruc-tures annexes prévues sur le port de Pemba d'orlean Invest, ainsi que le FLNG d'enI sur le bloc 4 - avant de s'entourer de per-sonnes de confiance. Pour le moment focalisé sur le financement des projets et les problématiques de local content, Omar Mithá a les coudées franches : il est proche du pouvoir et des anciens généraux de la région clé de Cabo Delgado, dont il est issu. 

CHIne Pékin s'en prend à son poisson pilote africain Sam Pa

L'arrestation, le 8 octobre, de Sam pa, influent intermédiaire chinois en Afrique, pourrait marquer la fin d'une ère pour les hommes forts du business pétrolier de Pékin sur le continent.

Président du China International fund ltd et représentant africain du 88 Queensway group, Sam Pa est officiellement soupçonné de corrup-tion. Il aurait ainsi reçu des millions de dollars de commission lors de l'attribution, en 2004, de trois blocs offshore en Angola à China Sonangol, joint-venture entre les groupes publics chinois Sinopec et angolais Sonangol. Les permis s'étaient par la suite révélés sans grande valeur. Sam Pa semble aussi inquiété du fait de ses liens avec Su Shulin, président de Sinopec de 2007 à 2011. Ce dernier fait l'objet, depuis le 7 octobre, d'une enquête pour "infractions disciplinaires". Il était proche de Zhou Yongkang, ex-coordina-teur des services chinois de sécurité condamné en juin à la prison à perpétuité pour corruption.

Outre l'Angola, où il aurait fait des affaires grâce à son entregent auprès de manuel vicente, actuel vice-président du pays et ex-PDG de Sonangol, Sam Pa avait introduit China Sonangol en Guinée et au zimbabwe (  aeI nº617). 

maroc

BeardSall, du SuCCèS de SterlIng à la déConvenue de gulfSandS

Quelques mois après son arrivée à la tête de Gulfsands Petroleum, Alastair Beard-sall fait face à un premier revers. L'ONHYM (Office national des hydrocarbures et des mines) marocain vient de refuser de pro-longer son permis Fès, estimant que la compagnie basée à Londres ne dispose pas d'une assise financière suffisante pour

développer ce bloc, situé dans le promet-teur bassin gazier du Gharb. Gulfsands a enregistré des pertes de 31,3 millions de dollars au premier semestre et n'a pas pu remplir ses obligations sur Fès.

Alastair Beardsall a été imposé en avril comme président exécutif par le principal actionnaire de la compagnie (  aeI nº739), le fonds Waterford Finance & Invest-ment Ltd (28,08%). Celui-ci est éga-lement le principal actionnaire (29,91%) de Sterling Energy, dont Beardsall est aussi le président exé-cutif depuis 2009. Il a poussé cette société à acquérir des permis en Afrique : au Soma-liland, à Madagascar et surtout en Mauri-tanie, où Sterling est entré sur les blocs C-10 (13,5%) et C-3 (40,5%) en juin et en juillet (  aeI nº748). Ingénieur, Alastair Beardsall a dirigé entre 2003 et 2009 Emerald Energy, alors contrôlé par Waterford, qui l'a revendu en 2009 au Chinois Sinochem. 

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MichaeL krouPeev Installé à Londres, cet ancien géologue du ministère russe du pétrole a créé Waterford Finance & Investment en 1995 afin d'investir dans les hydrocarbures. Avec ce fonds, michael Kroupeev a pris le contrôle d'Emerald Energy en 2003, puis de first Calgary petroleums, actif en Algérie, qu'il a revendu à enI en 2008. Waterford est aussi actionnaire minoritaire de petroceltic.

Yuri ShafranikLe Russe Yuri Shafranik est administrateur de Waterford et l'un des principaux partenaires d'affaires de Kroupeev à Londres, via sa société pétrolière, Soyuzneftegaz. Cette dernière est active en Irak et a récemment gelé ses opérations en Syrie. Ancien ministre du pétrole de Boris eltsine, Shafranik reste proche du Kremlin et côtoie la plupart de ses compatriotes oligarques. Son épouse, Inga Shafranik, travaille pour Waterford comme analyste financière. 

quI SE CACHE DERRIèRE WATERFORD ?

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