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23 N°131 - 1/15 MAI 2005 MAGAZINE Brive q 22 LE MAGAZINE MUNICIPAL MAGAZINE Brive q Ils se prénomment Sophie, Guillaume, Clément et Paul . A eux quatre, ils ne totalisent pas le nombre d’années de celui qui les a guidés pendant quatre jours sur les traces des déportés de Mauthausen, l’un des plus tristement célèbres camps de concentration nazis . Organisé par la Ville de Brive dans le cadre des commémorations du 60 e anniversaire de la libération des camps , ce voyage en Autriche leur aura permis de mieux comprendre la réalité du système concentrationnaire nazi. Sophie et ses camarades étaient accompagnés par Christiane Virole, maire adjoint chargée de la culture et Michel Dumas, maire adjoint chargé des anciens combattants. Plusieurs membres du Conseil des sages avaient également effectué le voyage : Mme Claudine Rivassou et MM. Albert Lévy et Paul Guy. Sébastien Fraux, directeur du Centre Edmond Michelet participait à ce périple autrichien. Entre les quatre jeunes adolescents, tous élus du Conseil municipal des jeunes, et Roger Gouffault, ancien déporté octogénaire, la communion fut exceptionnelle. Sur la place d’appel du camp , battue par la pluie, puis plus tard en d’autres lieux où devait les conduire l’histoire, le témoignage de celui qui avait vu et subi l’indicible, aura touché durablement ceux qui, foulant pour la première fois les pavés de cet enfer créé par des hommes pour d’autres hommes, l’écoutaient. Nous leur avons laissé la parole . Le voyage à Mauthausen DO SSIER R ésistant de la première heure, Roger Gouffault est déporté au camp de concentration de Mauthausen, camp central du système concentrationnaire nazi en Autriche, en août 1942. Il avait 18 ans. Durant quatre mois, il sera affecté à la carrière de granit de Mauthausen, laquelle servait dès 1938, à la construction même du camp par ses propres prison- niers. Un morceau d’enfer sur la terre où, pourtant, le jeune homme découvrira la réalité du mot solidarité humaine. Accessible par un escalier de pierre de 186 marches inégales, la carrière employait les prisonniers les plus valides, le but avoué des nazis étant de les exter- miner par le travail. D’août 1938 au 5 mai 1945, date de la libération du camps par les Américains, on estime à 118.000 le nombre de person- nes mortes à Mauthausen ou dans l’une de ses soixante annexes (kommandos) dissé- minées en Haute-Autriche autour de la ville de Linz. Parmi elles, plus de 5.000 furent gazées. En janvier 1943, Roger Gouffault est trans- féré au kommando d’Ebensee. Ce camp de travail avait pour objectif la création d’immenses tunnels destinés à abriter des usines d’armement. Jusqu’à la libération du camp, le 6 mai 45, 27.000 personnes furent déportées à Ebensee. 8.500 y > MEMOIRE trouvèrent la mort. Les tunnels, 14 au total, existent toujours. Du camp, il ne reste aujourd’hui que le portail d’entrée, planté au milieu d’un lotissement de pavillons. Libéré, Roger Gouffault n’aura de cesse de témoigner. « Témoigner, encore et toujours, tel est le sens de ma vie depuis que je suis revenu des camps. C’est souvent un effort de raconter, de transmettre. Mais c’est utile, indispensable même », écrit-il dans ses mémoires*. Ce témoignage est aussi une fantastique leçon de vie et d’espoir pour les généra- tions à venir. « Jamais, je crois, je ne me suis résigné à penser que l’homme est mauvais, malgré sa terrible volonté de dominer. » Roger Gouffault est aujourd’hui âgé de 82 ans et poursuit sa mission de témoin. « On peut toujours faire davantage et nul n’est parfait, écrit-il encore, Mais à l’heure où je tirerai ma révérence, j’aimerais pouvoir me dire en me regardant droit dans le cœur : « j’ai fait de mon mieux ». S.Cellier, C.Ginestet, P. Roche, G.Lagrange (avec P.Coutant) * Quand l’homme sera-t-il humain ? Résistance-Déportation-Mémoire (Ed. Ecritures). Le camp de Mauthausen, du nom d’un village situé en contrebas, a été construit à partir de 1938 par les prisonniers eux-mêmes. 118.000 personnes y ont trouvé la mort. Quatre jeunes du CMJ de Brive l’ont visité. Ils témoignent. Roger Gouffault sur le chemin de pierre conduisant à la carrière de granit où il travailla pendant quatre mois. Vues sur la carrière de Mauthausen avec en arrière-plan l’escalier de la mort (ci-dessous). 186 marches que les déportés devaient descendre au pas de course chaque matin. Le soir, ils remontaient avec une pierre de 50 kg sur le dos. Photos : Patrick Coutant MOIRE Le camp de Mauthausen, du nom d’un village situé en contrebas, a été construit à partir de 1938 par les prisonniers eux-mêmes. 118.000 personnes y ont trouvé la mort. Quatre jeunes du CMJ de Brive l’ont visité. Ils témoignent. Roger Gouffault : le veilleur de mémoire

Ils se prénomment > MEMOIRE DOdocuments.brive.fr/PDF/pdf-nc.php?pdf=BM131.pdf · Baraque bleue. Aucune chaleur, tout n’est que tristesse. Révolte. ... Clément, 15 ans et Guillaume,

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23N°131 - 1/15 MAI 2005 MAGAZINEBriveq

22 LE MAGAZINE MUNICIPALMAGAZINEBriveq

Ils se prénomment Sophie, Guillaume, Clément et Paul . A eux quatre, ils ne totalisent pas le nombred’années de celui qui les a guidés pendant quatre jours sur les traces des déportés de Mauthausen,l’un des plus tristement célèbres camps de concentration nazis . Organisé par la Ville de Brive dansle cadre des commémorations du 60e anniversaire de la libération des camps , ce voyage en Autricheleur aura permis de mieux comprendre la réalité du système concentrationnaire nazi. Sophie et sescamarades étaient accompagnés par Christiane Virole, maire adjoint chargée de la culture et MichelDumas, maire adjoint chargé des anciens combattants. Plusieurs membres du Conseil des sages avaientégalement effectué le voyage : Mme Claudine Rivassou et MM. Albert Lévy et Paul Guy. Sébastien Fraux,directeur du Centre Edmond Michelet participait à ce périple autrichien.Entre les quatre jeunes adolescents, tous élus du Conseil municipal des jeunes, et Roger Gouffault, anciendéporté octogénaire, la communion fut exceptionnelle. Sur la place d’appel du camp , battue par la pluie,puis plus tard en d’autres lieux où devait les conduire l’histoire, le témoignage de celui qui avait vu etsubi l’indicible, aura touché durablement ceux qui, foulant pour la première fois les pavés de cet enfercréé par des hommes pour d’autres hommes, l’écoutaient. Nous leur avons laissé la parole .

Le voyage à Mauthausen

DOSSIERR ésistant de la première heure, Roger

Gouffault est déporté au camp deconcentration de Mauthausen, campcentral du système concentrationnairenazi en Autriche, en août 1942. Il avait 18ans. Durant quatre mois, il sera affecté à lacarrière de granit de Mauthausen, laquelleservait dès 1938, à la construction mêmedu camp par sespropres prison-niers. Un morceaud’enfer sur la terreoù, pourtant, lej e u n e h o m m ed é c o u v r i r a l ar é a l i t é d u m o tsolidaritéhumaine.Accessible par unescalier de pierrede 186 marchesinégales, la carrièree m p l o y a i t l e sprisonniers les plusv a l i d e s , l e b u tavoué des nazisétant de les exter-m i n e r p a r l et rava i l . D’août1 9 3 8 a u 5 m a i1945, date de lal i b é r a t i o n d uc a m p s p a r l e sAméricains, onestime à 118.000 le nombre de person-nes mortes à Mauthausen ou dans l’une deses soixante annexes (kommandos) dissé-minées en Haute-Autriche autour de laville de Linz. Parmi elles, plus de 5.000furent gazées.En janvier 1943, Roger Gouffault est trans-féré au kommando d’Ebensee. Ce campde travail avait pour objectif la créationd’immenses tunnels destinés à abriter desusines d’armement. Jusqu’à la libérationdu camp, le 6 mai 45, 27.000 personnesfurent déportées à Ebensee. 8.500 y

> MEMOIREtrouvèrent la mort. Les tunnels, 14 autotal, existent toujours. Du camp, il nereste aujourd’hui que le portail d’entrée,planté au milieu d’un lotissement depavillons.Libéré, Roger Gouffault n’aura de cesse detémoigner. « Témoigner, encore ettoujours, tel est le sens de ma vie depuis

que je suis revenudes camps. C’estsouvent un effortde raconter, detransmettre. Maisc ’ e s t u t i l e ,indispensablemême », écrit-ild a n s s e smémoires*.Ce témoignagee s t a u s s i u n efantastique leçonde vie et d’espoirpour les généra-tions à venir. «Jamais, je crois, jen e m e s u i srésigné à penserque l’homme estmauvais, malgrésa terrible volontéde dominer. » Roger Gouffaultest aujourd’huiâgé de 82 ans et

poursuit sa mission de témoin. « On peuttoujours faire davantage et nul n’estparfait, écrit-il encore, Mais à l’heure oùje tirerai ma révérence, j’aimerais pouvoirme dire en me regardant droit dans lecœur : « j’ai fait de mon mieux ».

S.Cellier, C.Ginestet, P. Roche,G.Lagrange (avec P.Coutant)

* Quand l’homme sera-t-il humain ? Résistance-Déportation-Mémoire (Ed. Ecritures).

Le camp de Mauthausen, du nom d’un villagesitué en contrebas, a été construit à partir de 1938 par les prisonniers eux-mêmes.118.000 personnes y ont trouvé la mort.Quatre jeunes du CMJ de Brive l’ont visité.Ils témoignent.

Roger Gouffault sur le chemin de pierre conduisant à la carrière de granit où il travailla pendant quatre mois.

Vues sur la carrière de Mauthausenavec en arrière-plan l’escalier de lamort (ci-dessous). 186 marches queles déportés devaient descendre aupas de course chaque matin. Le soir,ils remontaient avec une pierre de50 kg sur le dos.

Photos : Patrick Coutant

M É M O I R E

Le camp de Mauthausen, du nom d’un villagesitué en contrebas, a été construit à partir de 1938 par les prisonniers eux-mêmes.118.000 personnes y ont trouvé la mort.Quatre jeunes du CMJ de Brive l’ont visité.Ils témoignent.

Roger Gouffault :le veilleur de mémoire

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25N°131 - 1/15 MAI 2005 MAGAZINEBriveq

24 LE MAGAZINE MUNICIPALMAGAZINEBriveq

J e me souviens avoir vu dans denombreux livres, et même dans des

magazines, des photos d’époque du campde concentration de Mauthausen. On adu mal à croire, à la vue de ces clichésjaunis que des hommes, souvent des genscomme vous et moi, aient pu commettrede telles atrocités, faire subir de tellesmonstruosités à d’autres êtres humains.Comme on dit : « Il faut le voir pour lecroire ». Mais cela est pourtant la tristevérité. Roger Gouffault nous l’a montrée.En ce dimanche 10 avril 2005, nousarrivons à Mauthausen. Le ciel est sombre,le temps froid et humide. Les déportésavaient connu ce genre de matin gris... etsouvent, trop souvent, c’était la neige, levent glacial.Nous rentrons. Portail lugubre. Alléeimmense. Baraque bleue. Aucune chaleur,tout n’est que tristesse. Révolte. Pitié.Roger Gouffault débute son témoignage.Douche, appelplatz (place d’appel),quarantaine, chambre à gaz, fours créma-toires. Tous, nous sommes émus. Noustentons d’imaginer l’inimaginable. Decomprendre... mais comment faire,aujourd’hui au XXIe siècle ? Commentimaginer ces hommes et ces femmes

Pour que la vie soit libre etbelle et que la France ait

un printemps » telle est l’épi-taphe gravé sur le monumentfrançais du Kommando*d’Ebensee, dernière penséed’un déporté, rappel indélé-bile d’un sacrifice humainénorme au prix d’atrocessouffrances infligées par les SSet les Kapos. les traces desmassacres s'effacent peu à peuavec l’installation après guerre,des rapatriés, de retour despays annexés par l’Allemagne,et la construction aujourd’hui

de nouveaux lotissements, comme à Gusen, où subsiste seulement le four créma-toire coffré dans un bunker de béton, érigé par les associations de déportés pouréviter toute dégradation. De l’immense kommando, c’est la dernière tracevisible. La maison des SS et la chambre à gaz ayant été rénovées en une superbevilla. Cette réalité écornée, réduite chaque année par la disparition d’anciensdéportés, qui laisse place au questionnement historique, doit nous inciter àune vigilance particulière : comment perpétuer de façon appropriée la trans-mission de la mémoire et des erreurs du passé ? Ce lourd travail pédagogiquesemble nécessaire àtout point de vue.Quand le témoi-gnage du déportésera éteint, ce sera ànous les jeunes degarder allumée laflamme du souvenir,e n t i r a n t d e l aconfrontation desvisions nationales del’extermination,minutieusementé t u d i é e s , u nmessage de paix etde solidarité si cherà Roger Gouffault. Une solidarité dans la souffrance qui dépasse la barrière dela langue, le clivage des nationalités et les convictions partisanes et peut nous fairecroire à une profonde humanité de l’homme, porteuse d’espoir face aux condi-tions incertaines de l’avenir, pour que citoyens d’Europe et du Monde aienttoujours un printemps.

Paul Roche* Camp annexe de Mauthausen.

DOSSIER

Pour que la vie soit libre et belle

Clément, Guillaume, Paul et Sophie ontlonguement discuté avec Roger Gouffault.Extrait.

Sophie : A quoi vous raccrochiez-vouspendant votre captivité ?

Roger Gouffault :: Je pensais surtout à mamère et à mon frère. Et je ne savais pas oùils se trouvaient. Cela dit, j’évitais de meprojeter intérieurement leurs images afin dene pas trop me faire mal. J’imaginais qu’ilspensaient ne jamais me revoir et moi je medisais alors : « il faut que je revienne. »

Paul : Comment s’est passé votre retour à la vie ?

R.G. Difficile, car les médecins ne croyaientpas ce que je leur disais et personne endehors de mes camarades déportés n’arri-vait à comprendre que ce que nousracontions était la vérité.

Guillaume : Malgré l’enfer que vous avez vécu, gardez-vous de belles imagesde cette époque ?

R.G. : Oui, celle de l’homme qui vient voussauver la vie. Comme ce médecin qui m’aévité la mort et que j’allais voir tous lessoirs pour lui dire simplement bonjour. Luiest mort là-bas. C’était un vrai père pourmoi que je vénère aujourd’hui encore.

Clément : Pourquoi cette volonté de témoigner ?

R.G. : J’ai tellement vu de morts, tellementperdu de camarades... Et autour de moi, lescopains disaient : « Si tu en reviens, il fautque tu racontes, que tu leur dises ce quenous avons subi, comment nous avonscombattu pour la liberté ». J’ai promis et jetiens encore ma promesse.

L’HOMME QUI VIENT VOUS SAUVER LA VIE

meurtris au plus profond de leur chair ?Comment imaginer l’humiliation, letravail forcé, la mort au bout du chemin,l’immobilité qui vous vaut une balle dansla nuque, la carrière et ses 186 marches queles hommes étaient forcés de gravir chaquejour avec sur le dos une pierre decinquante kilos ? Comment, encore, doit-on réagir en entendant Roger Gouffaultnous confier que chacune des pierres decette forteresse porte la mémoire d’un

homme mort ?Cela nous est impossible. Maisce que nous savons, c’est qu’au-jourd’hui, nous sommes lesgarants du passé de cet homme,de tous ces hommes. Noussavons aussi que nous devronstout faire pour ne pas oublier,tout faire pour transmettre cettemémoire.Je voudrais rendre hommage àmonsieur Gouffault, un hommed o t é d ’ u n co u r a g e , d ’ u n ebr avoure e t d ’une mor a leextraordinaire, qui arrive encoreà croire en l’espèce humaine. jevoudrai aussi finir ce témoignageen citant une phrase de MarcBloch : « Celui qui ne se souvientpas du passé se condamne à lerevivre. » Sophie Cellier

Mauthausen…

Paul, 17 ans, Sophie, 18 ans, Clément, 15 ans et Guillaume, 17 ans, les quatre jeu-nes élus du CMJ partis à la découverte de l’Autriche et de Mauthausen.

Un bloc de béton abritant le four crématoire, voilà toutce qu’il reste du camp de Guzen, l’un des campsannexes les plus importants de Mauthausen.

Dans la salle du musée de Mauthausen,des dessins de déportés racontent lacruauté nazie dont ils furent victimes.

Hartheim, où furent assassinées 38.000personnes par les nazis . Aujourd’hui, cechâteau Renaissance a été transforméen un musée dont une partie témoigne dece qui s’est passé en ces lieux durant laguerre.

« Nous rentrons. Portaillugubre. Allée immense.Baraque bleue.Aucune chaleur, tout n’est que tristesse.Révolte. Pitié.»

« Pour chacune de ces pierres, il y a un mort. »Roger Gouffault.

> SOPHIE CELLIER > PAUL ROCHE

M É M O I R E

«

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DOSSIERL A V I L L E E T V O U S

T ’inquiète pas, on s’occupede toi ! ». Je me souviens de

cette phrase de Roger Gouffault.Il nous racontait, sur la placed’appel du camp de Mauthau-s e n , c o m m e n t d ’ a u t r e sprisonniers lui avaient ainsisauvé la vie... en s’occupant delui. Plus tard, à son tour, il ferapareil pour d’autres camaradesdu camp. C’était il y a 60 ans.Des milliers de personnesétaient persécutées par les nazis,ici à Mauthausen. Souvent, on adu mal à imaginer les atrocitéscommises par les SS. Pourtant,il suffit de se trouver sur les lieuxavec quelqu’un ayant vécu cela.D’un seul coup, on comprend àquel point l’homme peut êtrecapable du pire.En effet, ces SS et ces Kaposétaient bien l’incarnation dupire. Les déportés, eux ontdémontré que les hommes, dequelque pays qu’il soit, pouvaitêtre solidaire.Les déportés étaient pour lesnazis ce qu’une gazelle est pourun guépard, mais en fait je croisque ce que les nazis ont fait àcette époque-là, même desanimaux n’auraient pas pu lefaire.Aujourd’hui, les camps deconcentration ne sont paspréservés. C’est malheureux.Par exemple, à Mauthausen, il n’y aaucune surveillance, donc il y a des graffi-tis. Pire, les gens ont enlevé les pommeauxdes douches de la chambre à gaz. AGusen, un village s’est construit surl’ancien kommando ne laissant ainsiaucun souvenir, à part le four crématoiredésormais entouré de béton pour leprotéger des dégradations. Nous devonsfaire attention à ces lieux car demain pluspersonne ayant connu cette triste périodene sera là pour nous en parler.

Guillaume Lagrange.

«T’inquiète pas, on s’occupe de toi !»

Ci-dessus, l’un des 14 tunnelsd’Ebensee creusés par les déportés.

La délégation brivistedevant le mémorial de

Gusen. Ce camp estaujourd’hui un lotisse-ment construit tout de

suite après la guerre et occupé alors par les

familles allemandeschassées des

territoires annexés parle IIIe Reich.

27N°131 - 1/15 MAI 2005 MAGAZINEBriveq

26 LE MAGAZINE MUNICIPALMAGAZINEBriveq

> EN VRAC...

Le Secours Catholiqueorganise son vide-grenierannuel les vendredi 6 et samedi 7 mai de 13h30 à 18h au 16 rue Jean Fieyre.« Les bénévoles serontheureux d’accueillir toutescelles et ceux qui viendrontchiner, admirer les ouvragesréalisés dans l’ateliercouture ou encore s’arrêterun instant dans notre salonde thé où gâteaux etboissons seront proposés ».La recette de cette opérationvide-grenier sera réinvestiedans d’autres activités du Secours Catholique :vacances, aide aux nécessi-teux, aides diverses, etc.- A rappeler également,l’opération Accueil Familialde vacances (AFV) qui consiste à confier des

VIDE-GRENIER enfants à des famillesd’accueil pendant troissemaines, du 9 au 29 juillet.Devenir famille d’accueil,c’est permettre à un enfantde s’épanouir dans un cadrede vie différent de son quotidien et lui donner la possibilité d’accéder à untemps privilégié de détente,de loisir et d’échange. C’estaussi l’aider à développer sa confiance en lui et lui faireconnaître un cadre stablependant les vacances qui constituent un temps de construction personnelle.

Renseignements : Secours catholique,délégation de la Corrèze,16 rue Jean Fieyre, BP 9,19101 Brive cedex.Tél : 05.55.24.03.26.

12 ET 13 MAIPREMIÈRE ACTION DU

FORUM DES ASSOCIATIONSÀ CARACTÈRE SOCIAL

La Ville de Brive, en partenariat avec les associa-tions, organise trois séances de projection dufilm «Ouvrons les yeux» de Patrice Leconte,Dogora le jeudi 12 et le vendredi 13 mai.Les deux séances du jeudi 12 mai sont réservéesaux adolescents des collèges et lycées de Brive etaux membres des associations à caractère socialet humanitaire.La séance du vendredi 13 mai à 20h est réservéeau public sur invitations à retirer à la Maisonmunicipale du Bénévolat, 10 boulevard MaxDormoy, la mardi matin de 9h30 à 11h30 et levendredi de 14h30 à 17h.Toutes les projections seront suivies d’un débatsur le film et sur l’engagement bénévole.

Renseignements au service Associations socialesde la mairie de Brive, tél. : 05.55.17.95.96

ASSOCIATIONSL A V I L L E E T V O U S

4.500 €pour Solidarité AsieLancée début janvier à l’initiative

de l’OPHLM de Brive, l’opérationSolidarité Asie, en faveur des

victimes du Tsunami, a permit de réunir4.500 € . Dix-sept associations dequartiers s’étaient unies pour mener àbien cette campagne. Celle-ci s’estdéclinée en un concert de solidarité enfévrier, en une vente de tee-shirts et decouscous.Lors d’une cérémonie dans les locauxde l’OPHLM, Jean-Pierre Tronche, prési-dent de l’Office, a remis solennellementdeux chèques de 2.250 € aux représen-tants de la Croix-Rouge et de l’UNICEF,répondant ainsi aux souhaits des associa-tions impliquées dans l’opération.

>OPHLM

«

Ci-contre : seul le portailde l’entrée du campd’Ebensee subsisteaujourd’hui.Plus loin, un mémoriala été dressé à l’hon-neur de tous ceux qui périrent dans ce camp.

> GUILLAUME LAGRANGE

BRIVEMAG131 25/04/05 9:02 Page 24