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72 L’ETONNANTE AVENTURE DE LA MISSION GRANDEUR NATURE Le catamaran de 15 m, héros de cette histoire, est un multicoque original, différent des critères habituels, presque insolite. Instrument d’un projet maritime et éducatif unique en son genre, il enregistre une vingtaine de transats au compteur depuis 1996 ! Multicoquistes de tout poil, profs, élèves, marins, familles voyageuses sur le départ ou déjà de retour, embarquez avec nous à la découverte d’une tribu nautique à forte personnalité que vous croiserez peut-être sur le grand océan. CAPITAINES DE 15 ANS Mark Twain, Robert Louis Stevenson et Jules Verne ont produit une litté- rature foisonnante où de jeunes héros sont propulsés dans des scenarii romanesques. Ils vont à la rencontre du danger, de leurs limites, bref, d’eux-mêmes et se construisent ou se découvrent à travers ces péripéties. Cette mythologie a bercé des généra- tions d’enfants qui ont nourri leurs rêves d’évasion dans ces collec- tions, mais les difficultés d’intégra- tion sociale restent une litanie, et malgré les efforts de tous, la machine à échec scolaire et social tourne à plein tube. En franchis- sant les périphériques du 21e siè- cle, Tom Sawyer et Huckleberry Finn flirtent avec de nouveaux dan- gers aux conséquences plus funestes que les remous de leur Mississipi natal. EMBARQUER POUR GRANDIR ? Le 20e siècle a été fertile en théo- ries sur l’éducation ; faut-il y voir une forme de catharsis, une tenta- tive symbolique de cautériser les plaies d’une période historique ultra violente ? Psychanalyse, non- directivité de Carl Rogers, pédago- gies de Freinet ou de Maria Montessori, républiques d’enfants de Makarenko, libres enfants de Summerhill, toutes ces brillantes constructions intellectuelles ne semblent guère avoir influencé le Par Philippe Echelle - Photos : DR AVENTURE HUMAINE

L’ETONNANTE AVENTURE DE LA MISSION GRANDEUR NATURE mag.pdf · recherche du multicoque candidat pour le projet Challenge FAIRE FACE (tour de l’Europe et transat à la voile par

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L’ETONNANTE AVENTURE DE LA MISSION GRANDEUR NATURE

Le catamaran de 15 m, héros de cettehistoire, est un multicoque original,

différent des critères habituels, presque insolite. Instrument d’un projet

maritime et éducatif unique en songenre, il enregistre une vingtaine detransats au compteur depuis 1996 !

Multicoquistes de tout poil, profs, élèves,marins, familles voyageuses sur le départ

ou déjà de retour, embarquez avecnous à la découverte d’une tribu

nautique à forte personnalité que vouscroiserez peut-être sur le grand océan.

CAPITAINES DE 15 ANS

Mark Twain, Robert Louis Stevensonet Jules Verne ont produit une litté-rature foisonnante où de jeuneshéros sont propulsés dans desscenarii romanesques. Ils vont à larencontre du danger, de leurslimites, bref, d’eux-mêmes et seconstruisent ou se découvrent àtravers ces péripéties. Cettemythologie a bercé des généra-tions d’enfants qui ont nourri leursrêves d’évasion dans ces collec-tions, mais les difficultés d’intégra-tion sociale restent une litanie, etmalgré les efforts de tous, lamachine à échec scolaire et socialtourne à plein tube. En franchis-sant les périphériques du 21e siè-cle, Tom Sawyer et Huckleberry

Finn flirtent avec de nouveaux dan-gers aux conséquences plusfunestes que les remous de leurMississipi natal.

EMBARQUER POURGRANDIR ?

Le 20e siècle a été fertile en théo-ries sur l’éducation ; faut-il y voirune forme de catharsis, une tenta-tive symbolique de cautériser lesplaies d’une période historiqueultra violente ? Psychanalyse, non-directivité de Carl Rogers, pédago-gies de Freinet ou de MariaMontessori, républiques d’enfantsde Makarenko, libres enfants deSummerhill, toutes ces brillantesconstructions intellectuelles nesemblent guère avoir influencé lePar Philippe Echelle - Photos : DR

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cours des choses !Peut-être en avonsnous assimilé in-consciemment la"substant i f iquemoelle" ? C’est unesupposition opti-miste ! Après avoiraffreusement mal-traité des novicesplus ou moinsshanghaïés à bordde navires mili-taires, au com-merce ou à lapêche, pendantdes siècles, il étaitnormal que l’uni-vers maritime con-naisse lui aussides expérimen-tations, promet-teuses… ou redou-tables, selon lescas ! Les vents de1968 s’estompent ;

certains "visionnaires", se trouvant à l’étroitdans une éducation nationale et spécialisée ter-riblement institutionnelle et jacobine, s’enfon-cent dans les mirages de la prévention de ladélinquance et les expériences de rupture àterre ou en mer. Dès 1969, la pionnière et trèscontestable "école en bateau" ouvrit la voie, ellefit le bonheur de quelques-uns et le malheur debeaucoup d’autres empêtrés dans les dérivescomportementales de leaders gourous égarés.La Baleine Blanche, créée en 1983, a tiré sa

révérence en 2007 sur un autre parfum descandale ! Des tentatives plus vertueuses ontsuivi. Le père Jaouen essaya une voie théra-peutique avec LE BEL ESPOIR… Zone Bleue etLa Déferlante poursuivent leurs efforts et affrè-tent 2 grandes goélettes pour les enfants hos-pitalisés et les adolescents en mesures judi-ciaires, ils font du bon travail, mais se débattentdans l’interprétation de conventions collectivesinadaptées à leur métier. FLEUR DE LAMPAUL,de la Fondation Nicolas Hulot, a dû interrompreson activité en 2009 pour raison budgétaire.Cette liste n’est pas exhaustive, bien sûr, ellemontre pourtant l’ampleur des difficultés dansun domaine où les initiatives se réduisentcomme peau de chagrin ! Est-ce à dire quetoute tentative utilisant un support maritime estvouée à l’échec, à la dérive et à l’absence depérennité ? Ce serait une conclusion hâtivepour un milieu extraordinairement formateur etporteur de valeurs que le marketing ne cessede moissonner.

GRANDEUR NATURE : UNE EXCEPTION CULTURELLE ?

Loin de toute théorisation, nous avons voulutémoigner d’une alternative qui "marche", ani-mée par des adultes normaux, enthousiastes,disponibles, attentifs et généreux. Leur voca-tion est d’accompagner des adolescents versune autonomie féconde avant que les cahots duchemin ne provoquent une sortie de route. Lafenêtre de tir ? Un espace stratégique du déve-loppement de l’enfant, le passage de l’adoles-cence entre 11 et 17 ans avec un âge idéal d’in-

tervention autour de 14-15 ans. Chaque étédepuis 1996, je voyais leur catamaran de 15 mau sec sur la zone technique de Sète ou auchantier de La Méridienne, venant panser lespetites blessures de la migration annuelle etpréparer l’édition à suivre. Je suis passé quel-quefois en visiteur discret, respirer le parfumd’aventure qui flottait autour du multicoque. Lebouche à oreille était positif, mais la discrétionérigée en valeur première. Pas de fanfaronnade,de discours pédant ou de bilan définitif, pas depub, d’interview ou d’émission télévisée ; leurlabel : vu nulle part ! Convaincus d’être justes,ces marins éducateurs n’hésitent pas à seremettre en cause et sont modestes face à laportée de leur intervention : seulement 6jeunes à chaque rotation, il faut donc vite appa-reiller ! En 2011, après 3 années de patientecompilation et de maquettage, ils ont édité2 000 exemplaires d’un ouvrage collectif magni-fique, il était temps de faire connaissance.

UNE ÎLE À VOILES INFATIGABLE

Lorsque je l’ai aperçu en 1994, j’étais à larecherche du multicoque candidat pour le projetChallenge FAIRE FACE (tour de l’Europe ettransat à la voile par des personnes handica-pées moteurs). Au chantier de La Méridienne,

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« Paul (16 ans, promotion 2010), "le garçon qui ne disait pas bonjour". Après 2 annéesde déscolarisation, il est arrivé à bord dans un état presque mutique. Aujourd’hui, c’estun moulin à paroles… »

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Un catamaran pensé pour les expéditions

Le Manta 50 est issu d’une idée personnelleantérieure dédiée au même programme. La

définition de base impliquait rusticité et simpli-cité fonctionnelle. Toute sophistication du mode

de construction évacuée, les coques à bou-chains multiples en V évolutif permettaient une

fabrication relativement aisée et adaptée auxexigences. Stratifications, collages et imprégna-

tion en époxy, massifs et lamellés en pin deCaroline longuement étuvé, contreplaqués

multi-plis de Méranti (nous étions ignorants àl’époque des problèmes de déforestation en

Indonésie !), peaux de coques en Kevlar, pontmoulé sous vide en sandwich CP/nid d’abeille,larges crash-boxes d’étraves, dérives secteurspivotantes, safrans suspendus et rétractablesavec crash-boxes… Tous les aménagements

participent à la structure mécanique en conti-nuité et imbrication géométrique avec l’ensem-

ble. Le pont, très flush, éclate les postes demanœuvre pour permettre un vrai travail

d’équipage. Le gréement de cotre à capelagesmultiples sans barres de flèches ni enrouleurs,

inédit à l’époque, confirmait cette recherche desimplicité, mais n’est compatible qu’avec une

plate-forme raide. Les aménagements se répar-tissent en deux coques : une destinée à la vie

domestique et l’autre à la navigation et aux tra-vaux personnels. Pas de vaigrages, une grande

facilité de nettoyage.Denis Kergomard

Hisser la grand voile : les anciens s'engagent à fond, les nouveaux apprennent.

C'est à bord de ce catamaran de 50 pieds

que l'association GrandeurNature emmène ses ados

autour de l'Atlantiquedepuis... 1995 !

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j’ai croisé la route de Denis Kergomard et de ceManta 50’. Gégé (son premier nom) venaitd’être méticuleusement fabriqué par uneéquipe associative coachée par l’architecte etquelques spécialistes du bois époxy. Les fonda-teurs avaient des difficultés financières et envi-sageaient, la mort dans l’âme, la revente ducatamaran. Je me suis rendu à bord et suistombé immédiatement sous le charme. Unesilhouette open, efficace et fluide, des safransrelevables et des dérives pivotantes associésau blindage des fonds en Kevlar, l’immensecockpit et le gréement d’une simplicité lumi-neuse : tout cela parlait à voix haute. La visitede l’intérieur m’a ouvert les yeux sur desvolumes prodigieux et une organisation de l’es-pace totalement renouvelée. L’intelligence, l’er-gonomie, la robustesse de cette constructionlégère offraient la promesse d’une utilisationfrugale et heureuse. L’essai qui suivit en révélatout le potentiel, l’engin était rapide, parfaite-ment équilibré, doté de mouvements très doux,je succombai ! Les images tournées ce jour-làont permis l’appropriation de l’idée par lesfuturs décideurs de l’Association des Paralysésde France. Nées sous des auspices favorables,les deux aventures se sont réalisées avec suc-cès. FAIRE FACE a finalement été un trimarande type Exception 52’ (Briand-Pinta) et le Manta

50’, devenu GRANDEUR NATURE, a poursuivison chemin dans les mains de ses propriétaireslégitimes.

LES ENFANTS DU CAPITAINE DASNIÈRES

Christophe Dasnières est le moteur deGrandeur Nature. Il puise sa légitimité dans sonpropre parcours d’enfant de l’école en bateau,puis de cofondateur de la Baleine Blanche dontil sera évincé. Il croit à la pertinence de sonaction éducative, qui est aussi un mode de vie,et s’engage à fond. Il a racheté le catamaranavant de le mettre à disposition de l’associa-tion ; cette fois-ci, il en est propriétaire afin degarantir la pérennité du fonctionnement ! Aprèsavoir rodé l’affaire sur une première transatdurant l’hiver 95, Christophe accueille 6 adoles-cents du foyer de l’enfance de l’Essonne pour latransat retour. Sa compagne Véronique, infir-mière diplômée, prend en charge l’aspect sani-taire. Christophe participera à 14 expéditionssur les 15 ! Chaque rotation est l’occasion detester d’autres réglages d’équipage, de recher-cher des équilibres plus fins. Le couple fonda-teur délègue, forme, fait confiance, s’entourede compétences parfois issues de l’universitéou des filières spécialisées, mais toujours pas-

sionnées et généreuses de leur effort malgrél’impensable disponibilité exigée ! L’homme a lecharisme discret et refuse de se mettre enavant ; la force de son discours simple, juste etfranc est évidente. Il est chez lui en voyage, pra-tique son métier de guide de haute mer socialavec fierté et bonheur. Entouré de sa cordée, cesherpa nautique reste humble, mais ne lâcherien de ses objectifs fondamentaux. A l’écart dujargon psychopédagogique, Christophe connaîtla force de l’environnement marin, son impactsur les esprits et les corps. Patient, presquerusé, il a mis en place le cadre et attend le bonmoment pour que la potion magique fasseeffet. Que le large, la spontanéité de contactshumains et d’immersions culturelles minutieu-sement concoctés décapent les anciens vernis

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Véronique, l'infirmière de l'association, ici dans un dispensaire lors d'une escale en Haïti...

Les "anciens" accueillent Simon, le nouveau, dans le carré du catamaran...

Les Açores se profilent à l'horizon après une belle traversée et les adosfrottent le pont pour que leur bateau soit le plus beau du port…

Pendant la transat, les jeunes prennent la mesure du bateauet chacun fait sa part du boulot.

Le pont "open space" : beaucoup d'avantages,quelques inconvénients…

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mal séchés, les postures, les faux soi. Vigilant,exigeant, il sait faire collaborer adultes etjeunes pour baliser une nouvelle route et per-mettre à chacun de faire émerger des talentsauthentiques, une parole personnelle, contour-ner coups de vent et coups de blues pouraffronter la suite en hommes et femmes libres,en capitaines courageux de leurs vies àconstruire. Il est fort, le bougre !

UN AN DE VACANCES ?

L’épopée de ces quinze années est si denseque seuls ceux qui l’ont vécue peuvent laraconter, ils l’ont fait dans un livre ! J’ai voulules rencontrer pour mieux comprendre. Le pré-texte était trop beau pour 4 "anciens" des expé-ditions 2005, 2007 et 2011 de revenir sur cebateau tant aimé et d’en profiter pour jeter uncoup d’oeil dans le rétroviseur. Nous avonspassé 2 jours ensemble, j’ai été immédiate-ment frappé par leur adaptation au milieu, biensûr, l’enthousiasme, l’aisance dans les manœu-vres, également par leur façon de vivre la com-munication : de vrais pros ! Aucune posturedans leur mode d’échange, une expressionsimple et riche, pleine de nuances, de bonsens, de respect mutuel, un regard sur soi etsur le monde lucide avec des projets plein latête.Xan (21 ans, promotion 2005) est en 3e annéed’école de la marine marchande à Marseille. Ilconnaît l’association depuis le début. "Le meil-leur âge pour partir, c’est 14-15 ans" ; il est entréau conseil d’administration. Aurel (20 ans, promotion 2007), parents, maraî-chers bio, en 2e année de la même école, il aaussi accompagné comme second le retourdes Açores 2010. "Ma motivation, c’était devoyager 9 mois, mais j’avais emmené meslivres de maths et de physique pour intégrerune 1re S, ma sœur fera le voyage également."Aurel est aussi au CA. Paul (16 ans, promotion 2010), "le garçon qui ne

disait pas bonjour". Après 2 années de déscola-risation, il est arrivé à bord dans un étatpresque mutique. Aujourd’hui, c’est un moulinà paroles qui a du grain à moudre, un interlocu-teur débordant d’activité, pétillant d’intelligenceet bon compagnon. Au retour, il a retrouvé uncursus de 2nde, prépare un bac pro en mainte-nance nautique à l’institut nautique deBretagne et vient de terminer un stage de 6mois à la voilerie Incidences. "Je suis le castype Grandeur Nature, quand tu reviens, t’esadulte, avec une sorte de valeur ajoutée mysté-rieuse", Ismaël (18 ans, voyage 2010), un pré-nom prédestiné pour embarquer ! Comme lehéros de Melville (Moby Dick), il s’engage, touten conservant une distance maîtrisée par rap-port aux aventures encore toutes fraîches. "Levoyage ? Pour moi, ça a été d’acquérir unelogique, être maintenant sûr de soi." J’ai aussifait la connaissance de Simon (13 ans) et de sesparents, Hélène et Frédéric. Simon sera de l’ex-pédition 2011. Les 40 nœuds qui agitaient leplan d’eau le jour de notre galop d’essai, débutavril, ne l’ont pas impressionné, il m’a quandmême avoué être inquiet pour son sommeil."J’espère que ça ne fera pas autant de bruit enpermanence", les anciens ont expliqué et ras-suré, le contact est passé. En octobre 2012, GRANDEUR NATURE appa-reillera de Sète pour rejoindre Gibraltar, leSénégal, les îles du Cap-Vert, le Brésil, laGuyane, la Dominique, St-Domingue/Haïti et leBanc d’Argent, où la rencontre avec les baleinesest toujours le point d’orgue de chaque péripleet célèbre une forme de communion-récom-pense avec la nature avant de remettre le cap à l’est. Hélas, les budgets sont en baisse de 30 %, l’équilibre financier est compromis.Ce serait un gâchis incalculable si le fonction-nement devait être remis en cause dans lefutur ; poursuite indispensable, transmissionobligatoire !*Les titres en italiques reprennent ou pastichent des œuvres de Jules Verne, il nouspardonnera ces emprunts.

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C'est la fin du voyage… Les sourires en disent long sur le plaisir que ces jeunes ont pris, tous ensemble !

Voyage au centre de soi-même :

objectifs et moyens

� Restaurer ou développer l'estime de soiHygiène de vie (ni tabac, ni alcool),expression personnelle, lutte contre lesstéréotypes de langage. Gagner laconfiance du groupe par la responsabi-lité (barre, cuisine, entretien), mise enplace d’une pédagogie de la réussite.

� Devenir acteur, engager uneréflexionAdhésion au projet, respect descontrats hebdomadaires. Les règlesstrictes sont des outils qui permettentd'être en lien harmonieux avec l'envi-ronnement. Protection des milieux,découverte des cultures, interventionsde scientifiques ou d’humanitairesnourrissent l’élaboration d’une visiondu monde et des rapports socio-envi-ronnementaux.

� S'ouvrir sur le monde et apprendreVivre la navigation, apprendre leslangues pour communiquer… La péda-gogie de groupe est le moteur desacquisitions, mais l’aventure commencepar laver son linge, balayer et faire lacuisine !

� Susciter des enviesPour la bonne marche du bateau, il faut acquérir des compétences. Les découvertes de l'artisanat, de lapêche, de l’aquaculture, la valorisation du travail manuel alimentent les futursprojets professionnels.

� Une équipe d'encadrement motivéeUn psychologue référent avant, pendantet après ; la possibilité de le joindre parInternet à l'escale. Alternance d'équipageet de skipper tous les 3 mois, mais unpermanent sur la totalité de l’expédition.

� Une expression multi-supportJournal personnel, carnet de bord col-lectif, reportages (santé, sport, éduca-tion, société), arts graphiques, lettrecollective tous les 15 jours, théâtre,chant, musique.

� Des rencontres fortesCasamance, Cap-Vert, Brésil, orphelinatde Sœur Flora en Haïti, La Dominique,les baleines du Banc d'Argent…

Site internet de l’association GRANDEUR NATURE :

www.grandeurnature.org

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