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Lagriculture est bien autre chose quune simple spéculation. Les vieux peuples, gardiens attentionnés de lespace rural, vivent leurs efforts sans cesse

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L’agriculture est bien autre chose qu’une simple spéculation. Les vieux peuples, gardiens attentionnés de l’espace rural, vivent leurs efforts sans cesse renouvelés pour la production de denrées alimentaires. Le terroir devient alors le cadre physique immuable façonné par des générations.

Le sud algérien étant le berceau de l’économie oasienne à travers les temps, mérite qu’on en parle avec quelque détail.

Il s’agit d’examiner si l’agriculture oasienne et saharienne, terroir cultivé, multiséculaire, élaboré pour l’autosubsistance des groupes humains sédentaires en complémentarité avec le nomadisme pastoral et commerçant, est adaptée à la nouvelle donne économique.

BNEDER

BUREAU NATIONAL D’ETUDES POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL

B.N.E.DE.R, Villa Bouchaoui – Chéraga – Wilaya d’AlgerTél : 00 213 23 27 61 37 Fax : 023 27 61 39 – 023 27 61 35

E mail : [email protected] ou [email protected] www.bneder.dz

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Oasis d’El Amri du Sud Est algérien.

El Amri avant 1876 El Amri Après 1876

El Amri en 1962 El Amri en 2012

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Les jardins sont tous plantés de palmiers donnant les espèces les plus variées de dattes ; sous les palmiers poussent les arbres fruitiers (figuier, abricotier, grenadier, oranger…). Entre les arbres, la terre cultivée fait pousser des légumes (oignons, carottes, navets, piments…), de vastes étendues de terre pour la culture de l'orge et du blé et parcours d’élevage.

L'agriculture oasienne consistait dans le labourage des terres de culture et dans le travail des jardins d'oasis. Le labourage est la part du travail du nomade, tandis que le jardinage est réservé au sédentaire.

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Protection du terroir oasien contre la colonisation   Nos ancêtres se positionnent pour défendre le terroir contre l’occupation coloniale.

Colonel Henri Fabre-Massias; VOYAGE AUX ZIBANS, 1848.

A El Amri: «comme j'allais remonter à cheval, je le vis arriver avec

une douzaine d'indigènes en costume assez propre. C'étaient, me

dit Urbi, les Kebar, les grands de la tribu. La France, me disaient-

ils, nous a donné la richesse; mais, de ce qui nous appartient, bien

peu est à nous, juste ce qui nous est nécessaire pour vivre: le reste

est tout à son service!»

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Révolte contre l’occupation coloniale (El Amri 1876)  Passage du discours prononcé, le 6 mai 1876, par M. le gouverneur général, à l'occasion de la proclamation des récompenses du dernier concours, résume parfaitement la situation présente de la colonie : « Le vide qui s'est fait autour d'El-Amri, n'était point la démonstration la plus évidente de l'état satisfaisant dans lequel se trouve le pays et de nos moyens de le maintenir. Que restera-t-il de la révolte des Bou-Azid ? Un exemple pour ceux qui seraient tentés de les imiter ; pour les rebelles, un châtiment qui sera ce qu'il doit être, Monsieur le président, rien, dorénavant, ne peut compromettre l'œuvre que la France a entreprise en plantant son drapeau sur la Casbah d'Alger».

El Amri après avril 1876 El Amri du 11 au 29 avril 1876

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Conséquences: 

Les conséquences ont été d’une facture très lourde sur la région et la population d’El Amri: • Les biens immobiliers des habitants furent saisis et redistribués aux Français et leurs alliés.• Une lourde amende fut imposée aux habitants de l'oasis.• Les armes des habitants de l'oasis dont 492 fusils furent saisies. • Les membres des Bouazid furent internés dans les régions nord de l’Algérie, et ils furent soumis à des travaux d'utilité publique.• Cheikh Ahmed Ben Aïch et les cheikhs des quatre factions des Bouazid furent condamnés à la déportation.

Le 30 septembre 1877, le Navarin embarque 6 Communards et 7 arabes (Ahmed ben Aïech, Amar ben Salem, Chelehi ben Dou, El hadj Ali ben Beghris, El Mebrouk ben Saïd, Mohamed ben Salem, Sadock ben el Moufock), qui avaient été extraits du dépôt de Saint-Brieuc et qui mettront 8 jours pour atteindre Brest. Il appareillera le 11 octobre 1877 en direction de Nouméa.

(déportés algériens en Calédonie)

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En Nouvelle Calédonie :

Les déportés ont utilisé leur savoir faire agricole pour recréer l’oasis en Nouvelle Calédonie et ont produit fruits, légumes et fromages de chèvre. Le Parisien Illustré (octobre- novembre 1878) : « À l'Ile des Pins, cantonnés dans le douar que représente notre dessin (signée par J. Loth en 12 octobre 1878) et dans la plaine aride de la 5ème Commune, les arabes exercent les qualités natives de la race. Ils sont pasteurs et marchands, les déportés algériens produisaient des citrons et lors de l’installation dans les concessions de quelques hectares concédées par les autorités, ils ont réussi à bâtir de vraies exploitations agricoles, principalement dans la région aride de Bourail ».

"Un douar à l'île des Pins" (12 octobre 1878), signée J. Loth. Le parisien Illustré 1878

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               « Le palmier dattier de Bourail représente des hommes qu’un chagrin commun a réunis dans ces lieux. Le phénomène maraboutique a fortement imprégné les deux vallées d’étude débouchant sur l’identification particulière d’une micro-société encore appelée aujourd’hui «La petite Afrique» à travers son mythe fondateur. Il existe une hagiographie populaire qui associe les anciens déportés à des Cheikhs El Fellagha. Séduits par le paysage montagneux et verdoyant, ils ont labouré leurs champs et développé des cultures méditerranéennes diversifiées avec des méthodes ancestrales. Ils pratiquèrent la transhumance selon la tradition bédouine, de part et d’autres des vallées, de la haute-Boghen à la vallée de Nessadiou. Les fromages commercialisés à Bourail, à la fin du XIXe siècle, confirment l’important cheptel caprin. Le degré d’implication des déportés maghrébins majoritairement cultivateurs d’origine, dans la mise en valeur de la terre, est lié aux conditions écologiques favorables et au fonctionnement social du palmier dattier.  Ainsi en devient-il le témoin d’un transfert de civilisation arabo-berbère ». Dr, M. Ouennoughi

«Tombes des "Vieux-arabes"». En mémoire des déportés maghrébins. Des noyaux de dattes furent "jetés" à la mort du premier marabout mort déporté en 1891. Ainsi fut édifié le cimetière-mausolée de sidi Moulay(Nessadiou, Bourail, source, M. Ouennoughi)

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Le palmier dattier néo-calédonien, témoin d’un transfert de civilisation

méditerranéenne, est devenu le symbole le plus visible d’une transplantation

réussie.

Palmier dattier en Nouvelle Calédonie Dattes en Nouvelle Calédonie

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Réoccupation des territoires de Doucen :

Les internés de l’insurrection d’El Amri (1876) ont été réinstallés en Février 1891 sur leurs territoires à Doucen.

Doucen

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Depuis, les exploitations agricoles se sont multipliées et se sont spécialisés dans la production de : dattes, légumes, céréales, l’élevage de: bovins, ovins et caprins.

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Le défi est lancé aux jeunes générations du Sud pour une agriculture moderne et ce par la création de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage appuyées sur de nouvelles technologies.

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