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Lait s go La revue des Conseil Elevage de la Fidocl Fidocl - 95, avenue G.Brassens CS 30418 - 26504 Bourg les Valence tél. : 04 78 19 61 90 [email protected] www.fidocl.fr Ne pas sous-estimer son importance ! En curatif mais pas en systématique Se poser les bonnes questions avant d'investir Stratégie de sélection Un nouvel outil pour perfectionner la génétique du troupeau Maitrise des taux cellulaires Les précautions à prendre pour éviter la flambée estivale Après quota Capacilait, un outil d’aide à la décision Parasitisme caprin Simplifier et moderniser la pesée Pesée électronique bovine S'équiper d'un robot de traite Propylène Glycol © Méthode Institut de l’élevage

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Lait s go’

La revue des Conseil Elevagede la FidoclF idoc l - 95, avenue G.BrassensCS 30418 - 26504 Bourg les Valence

tél. : 04 78 19 61 90

f i d o c l @ c m r e . f rw w w . f i d o c l . f r

Ne pas sous-estimerson importance !

’ En curatif mais pas en systématique

’ Se poser les bonnes questionsavant d'investir

’Stratégie de sélection

Un nouvel outil pourperfectionner la génétiquedu troupeau

’Maitrise des taux cellulaires

Les précautions à prendrepour éviter la flambéeestivale

’Après quota

Capacilait, un outil d’aide à la décision

Parasitisme caprin

Simplifier et moderniserla pesée’

Pesée électronique bovine

S'équiper d'un robot de traite

Propylène Glycol©

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J u i n 2014

Après quota

Capacilait, un outil d’aide à la décision

L’ outil « Capacilait » est un outil simple. Il permetd’analyser rapidement les facteurs de productionde votre exploitation. Il vise à répondre à cette ques-

tion :« Combien de lait pourrais-je produire en adaptant l’ou-

til de production sans investissement majeur ? »

Un nouveau contexte qui a déjà débutéLa fin des quotas entrainera une variation des livrai-

sons sur vos exploitations sources d’incertitudes mais aussid’opportunité. Demain, le volume ne sera pas forcémentle premier facteur limitant de production. La demandedes marchés est soutenue à l’heure actuelle et favorisela production et le prix. Mais tout cela reste volatil. In-trants durablement chers, aléas climatiques de plus enplus fréquents et concurrence pour l’utilisation des sur-

faces agricoles sont d’autres éléments qui conditionnentla production. Ces nouveaux enjeux imposeront sur vosexploitations de la réactivité, de la robustesse au serviced’une filière compétitive.

Capacilait de quoi s’agit-il ?Il mesure la capacité maximale de 7 facteurs de pro-

duction avec des investissements modérés.Un temps de discussion et d’expertises s’engage sur

les 7 critères :• La main d’œuvre et le travail• Le logement des animaux• Le système fourrager• L’installation de traite• La distribution des fourrages et des concentrés• La réglementation environnementale• Le respect du cahier des charges L’objectif est de dégager le facteur limitant qui définit

le volume de production optimum.

Soyez acteurConduit sous forme d’entretien (2 h + visite d’exploi-

tation), cette nouvelle démarche permet de prendre durecul sur son exploitation et de visualiser assez rapide-ment les enjeux. « Cela m’a permis de conforter mon pro-jet mais aussi de pointer les fragilités actuelles : tempsde traite, logement des veaux ». « Ce n’est pas une étudechiffrée mais une analyse qualitative et précise de mesmoyens de production. Sans vouloir faire davantage delait, j’ai pu remettre à plat mes pratiques ».

N’hésitez pas à en parler à vos conseillers d’élevage ouà vos conseillers spécialisés Economie d’exploitation.

Jean-Philippe Goron,Isère Conseil Elevage.

Recherche du facteur de production limitant.Méthode développée par l'institut de l'élevageet ses partenaires à travers le casdar "flexi-sécurité".

Cette méthode vouspermettra de définir

votre future stratégielaitière.

2

Dans cette partie, l’objectif est de détaillerles enjeux de chacun des critères.

Le travail, un poste à ne pas négligerLe travail n’est souvent pas assez pris en

compte. On commence ainsi par faire l’inven-taire des forces en présence. Situer la produc-tion en 1 000 l/unité de main d’œuvre est unepremière entrée. Cela commence par examinerles charges de chacun. Dès qu’on dépasse250 000 l par unité de main d’œuvre, le travaildevient un enjeu fort et une nouvelle organisa-tion doit se mettre en place. Astreinte et pointede travail sont ensuite discutées ainsi que lescontraintes, voire l’efficacité.

Des améliorations et adaptations sont propo-sées. Des travaux peuvent être délégués (la-bour, semis,…), de petits investissements réa-lisés (DAL, raclage, informatisation, …), deschaines de récoltes simplifiées et le recours à ungroupement d’employeurs envisagés.

Le logement, trouver le bon com-promis entre nombre et confortdes animaux

La règle d’une vache par cornadis et par logetteou 7 à 8 m2 d’aire paillée est fondamentale. L’amé-nagement d’une nursery ou du box préparationau vêlage doit être aussi raisonnés. Pour les au-tres lots d’animaux, des pistes sans modificationimportante peuvent être trouvées en gardant àl’esprit la facilité des tâches quotidiennes.

Trop d’animaux ne doit pas pénaliser la pro-duction et la longévité.

Un système fourrager qui visel’autonomie et la qualité

Il est important de mesurer le niveau d’inten-

sification fourragère possible. 0,1 à 0,2 UGB parha en plus sont des progrès réalistes. La réaf-fectation des surfaces par exemple celles descéréales par des cultures fourragères donnentde la souplesse. Des achats de fourrages sontpossibles.

D’autres leviers à actionnerLa productivité par vache est une autre solu-

tion sans laisser dériver la santé animale et lescoûts alimentaires. L’installation de traite doitêtre évolutive pour que le travail d’astreinte soitfacilité. Une heure à une heure trente de tempsde traite est le bon repère soit 5 vaches par poste.

La distribution des fourrages et des concen-trés peut se moderniser grâce aux mélangeuseset DAC.

Garder la cohérenceDans cette démarche, le respect du cahier

des charges existant et des réglementations en-vironnementales est vérifié. Le projet de l’éle-veur doit aussi être en adéquation avec la de-mande des filières (volume, saisonalité). Enfinune fois les hypothèses techniques et organisa-tionnelles posées, il restera à finaliser le lance-ment pour aboutir à un projet cohérent.

Capacilait

Zoom sur les facteursde production

Prendre de la hauteur.

éco

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A nticiper, dégager les priorités est indispensable pourréussir votre projet

Organisation du travailAvec l’arrivée du robot l’organisation du travail va

changer. Les astreintes seront toujours là mais pas auxmêmes plages horaires : en ai-je bien mesuré toutes lesconséquences ? Le robot laisse plus de temps à l'obser-vation des vaches et il communique beaucoup d'infor-mation à traiter. Qui s’occupera du robot ? Commentgérer mes remplacements? Ai-je les compétences infor-matiques ? Comment les acquérir? Comment gérer lamise en route du robot et quelle est la période la pluspropice pour cela?

InvestissementL’investissement est important et doit être réfléchi : com-

bien faut-il de stalles ? Faut-il partir sur du neuf ou del'occasion ? Quelle maintenance ? Quel aménagementde ma laiterie ou du bâtiment , quel coût supplémen-taire ? Quelles options possibles et utiles ? Quels autreséquipements pourraient me faciliter la tâche au quoti-dien (repousse fourrage, raclage auto..) Le temps est venude bien mesurer l'impact d'une telle acquisition. Mon tech-nicien est là pour m’aider à appréhender les différentscoûts et m’apporter un regard neutre sur les coûtsd'achat et de maintenance, les options possibles et lesautres équipements comme robot repousse fourrage ouracle des déjections, installation et modification du bâ-timent, laiterie, tank à lait, silos.

Conduite du troupeauComment le nouveau système de traite va-t-il impac-

ter le troupeau et le système d’alimentation ? Quelschangements sont à envisager ? Comment choisir entreaccès libre et dirigé ? Puis-je continuer le pâturage avecle robot ? Avec quelles adaptations ? Quels seront lesimpacts sur mon assolement ? Comment gérer les concen-trés ? Est-ce que la qualité du lait va changer ? Faut-ilétaler les vêlages pour améliorer les performances du ro-bot ? Comment gérer la reproduction ?

Mon conseiller d'élevage m’aidera à prendre le tempsde vérifier que tous les paramètres du projet sont au vert.Un investissement mal raisonné est souvent un échec pourl'exploitation.

Éric Guillaumot, Savoie Conseil Elevage.

L'arrivée d'un robotsur une exploitationest tout sauf anodin.

S'équiper d'un robot de traite

Se poser les bonnes questions avant d'investir

A ngeline et David ont deux enfants, Éliseet Valentin. Producteurs de lait en IGPTomme/Emmental pour la coopérative

de Yenne, ils traient en moyenne 60 laitières derace Montbéliarde à 7400kg. Après 1 an de ré-flexion, leur choix est fait d’installer un robot detraite cet automne.

Pourquoi un robot de traite ?Avec l'augmentation du troupeau, la salle de

traite 2X4 en épis devient trop petite. Il faut plusde 2 heures pour traire 60 vaches. L'entrée enclasse de CP d’Élise a été une évidence : il fautprendre du temps pour s'occuper de la scola-rité des enfants. Les périodes de pointe au tra-vail augmentent, avec le besoin de faire appelà de la main d’œuvre extérieure. Avec la fin desquotas laitiers et les besoins de lait pour la coo-pérative, nous espérons par ailleurs augmenterle niveau de production des vaches.

Quels sont les investissements ?Le bâtiment est une stabulation libre qui a été

modifiée avec l'évolution du cheptel. L'aire pail-lée a été remplacée par des logettes paillées ily a cinq ans. Cette année, des tapis ont été ins-tallés dans les logettes et une travée en caille-botis a été modifiée. Ces travaux que nous avonsréalisés nous ont fait économiser plus de 20000€en maçonnerie. Tout ce que l'on pourra fairenous-même, ce sera un plus pour l'investisse-ment. L'achat groupé d'un robot avec colliers,robot repousse fourrage, robot racleur, éclairage,cage de contention, tank tampon et pré-refroi-disseur revient à près de 2 335€ par vache. Lescontrats de garantie vont selon les matériaux de2 à 10 ans et il y a une adaptation prévue ducontrat de maintenance initiale en fonction despertes de garantie des matériaux.

Qu'est ce qui va changer dans laconduite du troupeau ?

Aujourd'hui, il y a l'élevage important du nom-bre de génisses, en prévision des réformes à ve-nir. Même si le troupeau compte de nombreuses

années de sélection sur la conformation des ma-melles, toutes les vaches ne s'adapteront pas aurobot. Le plus simple sera d'avancer les vêlagesdes génisses en juin, la pointe de travail passeraplus facilement. Il y aura poursuite du pâ-turage et de l'affouragement en été. »

Propos recueillis parÉric Guillaumot,

Savoie Conseil Elevage

Angeline et David Turetta, Champagneux (73)

Le robot de traite, le choix d’un couplepour ses enfants

Un projet familial.

Le robot : une solution pour certaines exploitations.

«

»3 Ju in 2014

éco

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L’été, le cumul des sourcesde stress ouvre la porte aux

infections mammaires.L’ été est la période où la maîtrise de la qua-

lité du lait est la plus délicate. La chaleur,les mouches et les lieux de couchage sont

les principaux facteurs influant sur la dégradationdu taux cellulaire. Il faut maintenir les mesuresd’hygiène pour lutter contre les infections mam-maires.

Limiter l’impactde la chaleur

La température idéale pour les vaches se situeentre -5°C et +20°C. Au dessus de 25°C, les dé-fenses immunitaires s’affaiblissent, les animauxsouffrent. Pour limiter cet impact, il est primor-dial de privilégier les pâtures ombragées. A l’in-térieur des bâtiments, il faut garantir une bonnecirculation de l’air. L’installation de ventilateurset de brumisateurs permet de rafraîchir les ani-maux.

L’accès à une eau propre et fraiche est indis-pensable. Durant les fortes chaleurs 150 litres d’eaupar jour sont nécessaires à une vache haute pro-ductrice. Au pâturage, cette eau doit être appor-tée au plus près des animaux.

Privilégier une traite calmeA la traite la présence de mouche est source de

stress : agitation, débranchage, traite incomplète,bouses,…. Des traitements adulticides et larvicidesexistent. Des ventilateurs en salle de traite sont

une solution efficace et peu coûteuse. Des systèmesde brumisation disposés sur l’aire d’attente rafrai-chissent et calment les vaches en faisant barrageaux mouches.

De plus, au soleil la peau des trayons a tendanceà s’assécher et à perdre de sa souplesse : des cre-vasses et des plaies peuvent apparaitre et gênerla traite. L’emploi d’un post-trempage contenantdes produits cosmétiques est conseillé.

Favoriser le confort des animauxLa propreté des mamelles est indispensable pour

éviter les contaminations. Dans le bâtiment ou aupré le couchage doit être propre. Lorsque le trou-peau se couche au même endroit (lieux plats,zones d’ombre proches des arbres ou des haies)l’aire de repos est très vite souillée, les mouchesprolifèrent. Les animaux se salissent et les infec-tions se développent. Pour limiter ce phénomèneil faut organiser une rotation des lieux de couchageet préserver les zones d’ombre.

Les rations à base d’ensilages sont à surveiller.En cas d’échauffement, les développements demoisissures limitent l’ingestion et causent des blo-cages hépatiques préjudiciables pour les défensesimmunitaires.

Hervé Despinasse,Rhône Conseil Elevage

Maitrise des taux cellulaires

Les précautions à prendre pour éviter laflambée estivale

S uite à une augmentation des cellules pen-dant l’hiver 2010, la maitrise de la qualitédu lait est devenue une priorité. Eté comme

hiver, le niveau leucocytaire est bien maitrisé avecune moyenne de 200 000 environ.

La traite : une étape cléLes premiers jets sont systématiquement tirés,

les mamelles sont nettoyées avec des lavettesau savon de Marseille, un essuyage au papieret un post trempage avec un produit iodé sontréalisés. Les déposes automatiques sont utiliséespour 90 % des vaches. Si un quartier est pluslong à traire, les autres sont débranchés. Desbras de maintien du tuyau long à lait ont étéinstallés ; depuis l’éleveur constate bien moinsde chutes de manchons et de prises d’air. Unmouillage de la salle de traite et de l’aire d’at-tente est réalisé avant la traite et tous les soirs,un nettoyage à haute pression est fait.

L’été, l’accès aux logettes est fermé et l’aired’exercice est raclée tous les 2 jours. Un brumi-sateur est démarré avant et pendant la traite pourchasser les mouches et garantir le confort.

Un œil vigilant sur les mammiteset les analyses

Le conseiller d’élevage passe régulièrementpour établir la prévision de production trimes-trielle. C’est l’occasion de décider des vaches àréformer. Les vaches sans mammite mais infec-tées (>800 000 cellules) ou douteuses (>400000 cellules) sont surveillées de près. Les vachesavec un traitement antibiotique inefficace et lesrécidivistes en mammites sont réformées enpriorité. A chaque mammite détectée, un trai-tement antibiotique est effectué avec une dés-infection du trayon avant le traitement et un net-toyage de la griffe au peroxyde de soude aprèsla traite.

Une alimentation optimiséeEté comme hiver, la ration est optimisée pour

couvrir au mieux les besoins en énergie, en mi-néraux et vitamines. Les transitions alimentairessont respectées. L’été les vaches disposent desrepousses d’herbe de qualité et sont complé-mentées à raison de 2 kg de foin par jour, avec

un concentré à 20 % de MAT et 150 g d’un mi-néral 7-18-8 enrichi en antioxydants (séléniumet vitamine E). Tout au long de la saison, la poussede l’herbe est maitrisée.

Sébastien Maruelet Josiane Chaussaroux,

Conseil Elevage 63

EARL Ollier Pincin, Vernines (63)

De la rigueur au quotidien

« La maîtrise de la qualité du laitc’est la maîtrise du prix du lait »affirment les éleveurs.

Au delà de 25 °C, les ventilateurstournent en permanence.

«

soinopti’

4Ju in 2014

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Le recours au propylène glycolest à réfléchir vache par vache

et ne doit pas occulter la bonnegestion indispensable

des démarrages de lactation.

L e propylène glycol s’utilise en cas d’acéto-némie sur les vaches en début de lactation.

L’acétonémie, une maladiefréquente dans nos élevages

L’acétonémie est due à une balance énergé-tique négative. Elle se déclare au vêlage, voirequelques jours avant et peut se retrouver 4 se-maines après le vêlage. La vache puise sur sesréserves pour produire de l’énergie. Le foie s’en-gorge de corps cétoniques qui intoxiquent lavache.

La détection des animauxà risque

Les vaches les plus sensibles à l’acétonémie sontles vaches avec une note d’état élevée avant vê-lage ainsi que les fortes productrices et lesvaches à 3 lactations et plus.

Une prédisposition raciale existe. 25 % des Hol-stein sont atteintes contre12 % pour les Montbéliardes.

Les premiers symptômesde l’acétonémie sont unebaisse de l’appétit et particu-lièrement des concentrés suivid’une baisse de la produc-tion. L’analyse du lait mon-trerait une augmentation durapport TB/TP avec un TBanormalement élevé (> 40g/kg) et un TP plutôt bas (vers28 g/kg). Si la maladie per-siste, l’amaigrissement estimportant, des bouses à ten-dance sèche et parfois uneodeur d’acétone.

La première attitude est de revoir la conduiteet l’alimentation 1 mois avant vêlage et un moisaprès vêlage.

Pourquoi administrerdu propylène glycol ?

Le propylène glycol, hautement digestible etriche en énergie, précurseur du glucose, réta-blit la balance énergétique et donc limite l’acé-tonémie et l’intoxication par les corps céto-niques. Tout son intérêt réside dans l’apport auxanimaux à risque.

Il existe plusieurs formes de distribution.Il peut être administré en drogage à hauteur

de 250-300 ml par jour pendant une semaine.Cette technique est contraignante mais la plussûre. Elle assure la bonne prise de la dose car lepropylène est très peu appétant. Il se donne aussien granulés mélangé à la ration de base. L’in-convénient de ce dernier est qu’il est moinsconcentré que le propylène liquide.

Il est aussi possible d’installer une pompe àpropylène sur un DAC ou un robot. Par contre,cela peut conduire à des excès où tous les ani-maux sont complémentés et de plus pendantune période trop longue.

Le propylène glycol coûte environ 5 € parvache pour une semaine de traitement. D’unpoint de vue économique, il est peu recommandéde systématiser le traitement et de le faire plusde 15 jours.

Le valorisé aide à la détection des animaux enacétonémie sub-clinique.

Chloé Ménager,Ardèche Conseil Elevage

L e GAEC Dumousseau possède un trou-peau de 53 montbéliardes à haut poten-tiel. Il utilise le propylène glycol pour pal-

lier à des déficits énergétiques en début de lac-tation lorsque cela est nécessaire.

Sur quelles vaches et comment ?Le problème d’acétonémie concerne environ

15 vaches par an. Les vaches les plus sujettessont les multipares fortes productrices. Le prin-cipal signe est la baisse d’appétit qui s’observepar le fait que les vaches boudent les concen-trés. La perte de poids est faible car le propy-lène est administré rapidement.

« Danacol en est à son 1er contrôle et à un TBà 46,6 et un TP à 30.5. Un tel écart de taux mon-tre une possible acétonémie et probablementune perte de poids, elle est la parfaite candidatepour un traitement au propylène glycol. »

Les éleveurs administrent 500 ml de propy-lène glycol par jour pendant une semaine et unecure de méthionine et de vitamine B12 (un fla-con de 250 ml/vache) pour aider le foie à se dés-engorger.

Les éleveurs notent peu de grosses chutes delait et une reprise rapide de l’appétit des vaches.

Tarissement et prévention.Afin de limiter le nombre de vaches ayant be-

soin de ce traitement, le GAEC Dumousseauprête une attention particulière à la gestion destarissements. Les vaches sont taries à un état ho-mogène d’engraissement ni trop grasse, ni tropmaigre. Elles sont sorties au pré été comme hi-ver et sont complémentées en foin et enruban-nage de ray grass.

Les vaches sont rentrées 3 semaines avant le

vêlage. Elles sont nourries avec du foin et unepartie de la ration des laitières. Cette transitionpermet aux vaches de s’adapter à la ration debase et d’être en forme pour le vêlage.

La bonne conduite des taries aide à réduireles acétonémies et l’utilisation du propylèneglycol est faite sur les animaux à risque.

Propos recueillis parChloé Ménager,

Ardèche Conseil Elevage

GAEC Dumousseau, Saint Etienne de Serres (07)

Une anticipation des débuts de lactation

Propylène Glycol

En curatif mais pas en systématique

La cible, alerte alimentation, témoigne desrisques d'acétonémie.

Des éleveurs à l'écoutedes animaux.

5

«

»J u i n 2014

soinopti’

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J u i n 2014

B enoît et son père sont passionnés dePrim’Holstein. Ils ont peu de surfaces,fourragères, l’objectif est d’intensifier la

production laitière.

Quel est votre avis sur le bilande sélection ?

Le bilan permet de voir à la fois l’évolution dechaque index et les performances faites, notam-ment en reproduction et santé mamelle. Je suisadhérent UPRA et ce qu’il manque sur leur bi-lan, c’est un visuel sur plusieurs années. On n’aque la dernière année, on visualise moins bienla progression. Un bon outil pour voir la pro-gression et pour faire sa propre génétique, c’estimportant pour savoir où on va.

Quels sont vos choix de sélection ?Notre objectif est de tomber sur LA bonne

vache, même si cela doit prendre plusieurs gé-nérations. Nous voulons valoriser notre propre

génétique avec des croisements personnels. Aufil des années, nous faisons évoluer nos critèresen fonction de notre progression. Nos prioritésde sélection, je dirais : consanguinité, reproduc-

tion, morphologie (membres et capacité corpo-relle), santé. Bref, nous recherchons la vache par-faite, complète.

Vous mettez une priorité sur laconsanguinité ?

Oui, nous voulons le moins de consanguinitépossible. Nous sommes à 7 % et c’est déjà bien.Nous varions les taureaux. Nous n’utilisons pasque les 3 taureaux les plus connus, sinon qu’est-ce qu’on mettra ensuite sur leurs filles ? Ce n’estpas le taureau qui fait la vache mais c’est la fa-mille, les croisements, c’est une accumulation.Mettre des taureaux peu consanguins permetde pouvoir remettre de très bons taureaux desgrandes familles ensuite sur les meilleures filles.

»Propos recueillis parCéline Schwarz,

Saône-et-Loire Conseil Elevage

6

Le bilan annuel de sélectionpermet de visualiser la

génétique de son troupeau. I l permet de faire le point sur l'évolution de la

génétique de son troupeau et d’élaborer lesorientations à prendre pour être en phase avec

les objectifs actuels de l’exploitation.

Visualiser la progressionde la génétique

« Stratégie de sélection » présente l’évolution aucours du temps des différents index : production,mamelle, reproduction,… et les met en rapportavec les performances chiffrées du contrôle laitier.Il permet aussi d’anticiper les performances à ve-nir avec les index des génisses.

Orienter sa génétique en fonctionde ses objectifs

Ce bilan permet de faire le point entre les avan-cées de la génétique dans l’élevage : les postes quiont été améliorés et ceux qui restent à perfection-ner. Tout ceci pour être toujours plus proche des

objectifs de l’éleveur, de ce quiest recherché en ferme, et sansdévier… En améliorant unposte, par exemple la produc-tion, on risque toujours d’en

détériorer un autre, la reproduction par exemple,l’intérêt de ce bilan est d’éviter les dérapages enfaisant un point régulièrement pour anticiper.

Connaître l’effet troupeauL’effet troupeau indique la part des performances

due au milieu et à la conduite de l’éleveur. Si l’ef-fet troupeau est négatif, le potentiel du troupeaun’est pas exprimé. Il conviendra d’axer les effortssur l’amélioration de la conduite d’élevage : ali-mentation, logement, reproduction,… avant d’in-vestir dans la génétique. En cas de vente d’animaux,ce bilan exhibe le potentiel génétique réel du trou-peau, ce qui peut s’avérer très intéressant

Se comparer aux autres élevagesLa spécificité de ce bilan est de se comparer à

d’autres élevages, grâce aux moyennes départe-mentales et à la visualisation du quart supérieur.Il permet de travailler davantage les postes où il ya des index inférieurs aux autres élevages. C’esttrès important pour se situer et ne pas prendre deretard…

Céline Schwarz,Saône-et-Loire Conseil Elevage

Stratégie de sélection

Un nouvel outil pour perfectionner la génétiquedu troupeau

genopti’

Benoît Bélicard, Saint Pierre-le-Vieux, 71

Voir sa progression c’est important, sinon on ne sait pas où on va«

Nous recherchons la vacheparfaite, complète.

Le bilan « stratégie de sélection » compare sur 5 ans les performances aux index.

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E mmanuel Denton conduit un troupeau de140 chèvres alpines et poitevines au pieddes Monts du Forez.

Le pâturage est une volonté de longue date.Les mises-bas ont lieu fin février. Dès la fin decelles-ci et dès que les conditions le permettent,les chèvres sortent sur 2 blocs essentiellement.

2007 et 2008 : catastrophiques !Années particulièrement humides, malgré

des traitements répétés aux benzimidazoles,mes chèvres n’avaient pas fière allure : manqued’état, diarrhées, poils piqués, bourrues,… Unerésistance au traitement a dû se développer, d’oùune perte laitière importante de 125 litres parchèvre par campagne.

Changement de pratiquesMes 2 blocs de pâture ne m’assurent pas de

rupture. Après de multiples échanges, conseil-

ler, collègues et vétérinaire, j’ai changé de pro-duits de traitement et mis en place l’utilisationde coproscopies.

Coproscopie : un investissementrentable et vertueux

Réalisées 6 semaines après la mise à l’herbepuis toutes les 6 semaines, cela me permet dediminuer et de cibler les traitements et les ani-maux à traiter. Je ne réalise qu’un seul traite-ment systématique à la rentrée en chèvrerie, cou-rant décembre.

La surveillance de l’excrétion parasitaire de meschèvres m’a permis de diminuer très fortementla spirale d’infestation. En mars, mon pâturagedébute avec des animaux propres sur des par-celles propres. Démarrer bas limite l’infestationdes prairies, qui limite la contamination deschèvres, qui limite le parasitisme en général. Cen’est que du bonus !

Même sans symptômes cliniquesextériorisés, le parasitisme a un

impact économique.L es parasites caprins sont nombreux. Les

strongles digestifs et respiratoires sont do-minants sur les chèvres. Les coccidies et cryp-

tosporidies sont les plus fréquentes chez leschevrettes. D’autres parasites peuvent se ren-contrer en élevage, comme la grande et la pe-tite douve ainsi que des parasites externes :poux, insectes, acariens, champignons,…

Animal parasité, pertes assurées !II n’est pas facile de chiffrer l’incidence éco-

nomique du parasitisme. Elle est liée à la naturemême du parasite concerné, au degré d’infes-tation, au moment de l’apparition des symp-tômes par rapport au stade de l’animal, à laconduite et au niveau de production du trou-peau. La perte laitière peut être importante, de10 à 20 % sur le volume et d’un gramme sur lestaux. Il ne faut pas oublier l’impact possible sur

la reproduction et le taux cellulaire. Sur les che-vrettes, le retard de croissance peut être consi-dérable et impacter toute leur carrière laitière.

Des animaux, des bâtimentset des parcelles propres

Pour limiter les dégâts, mieux vaut démarreravec un troupeau sain. Les chèvres développantpeu d’immunité face aux strongles gastro-intes-tinaux, il faut démarrer la saison de pâturageavec un niveau d’infestation bas, avoir un rythmede pâturage adapté qui permette de limiterl’apparition des résistances. En bâtiment, un videsanitaire entre les lots de chevrettes diminue lapression parasitaire.

La coproscopie, l’outil de suiviRéalisées aux bons moments, les coproscopies

permettent de surveiller l’excrétion parasitairedes animaux et de vérifier l’efficacité d’un trai-tement. Il faut en faire au moins deux par an :4 à 6 semaines après le début du pâturage eten fin de saison, à la rentrée des animaux.L’échantillon est réalisé en prélevant les crottesdirectement au rectum de 10 chèvres minimumpar lot, en différenciant les adultes des primi-pares. La lecture des résultats permet d’orien-ter le suivi et de réaliser un traitement ou non.L’exigence vis-à-vis des seuils évolue en fonctionde l’avancement dans la saison.

Alain Drutel, Loire Conseil Elevage

Parasitisme caprin

Ne pas sous-estimer son importance !

Exemple de pertes économiquessur une campagne.

Pâturer, c’est bon pour la santé !

»Propos recueillis par Alain Drutel,Loire Conseil Elevage

J u i n 20147

GAEC de Baffy, M et Mme Denton, Saint Germain Laval (42)

Investir dans le suivi du parasitisme au pâturage

Parasite Localisation Seuil indicatif de traitement (résultats enœufs / g de fèces)

Strongle gastro-intestinal Intestin< 200 : pas de traitement> 400 : traiter sauf si absence de symp-

tômes200 – 400 : surveiller/traitement ciblé

Strongle respiratoire Poumons 150

Strongyloïde Intestin 100

Nématodirus Intestin 100

Ténia Intestin grêle, grosintestin Présence

Trichures Intestin grêle, grosintestin 500

Grande douve Foie Présence

Petite douve Foie 300

Coccidie Intestin 50 à 100 000 kystes/gramme

Perte Incidence

15 % = 120 litres(600 €/1 000 litres) 72 €/chèvre = 7 200 €

1 g de TB 4 €/1 000 litres = 48 €

1 g de TP 7 €/1000 litres = 84 €

Total pourun troupeau de100 chèvres à 800 l

7332 €

soinopti’

«Seuil indicatif de traitement par type de parasite.

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Pesée électronique bovine

Simplifier et moderniser la pesée

J u i n 2014

3 points de vue sur l’utilité de la pesée élec-tronique.

Pascal Bellier, éleveur à Ste-Eulalie-en-Royans (26), salle detraite en 2x6 postes par l’arrière,75 Prim’Holsteins

Nous sommes équipés en bagues de pâturonsélectroniques depuis l’automne 2010. La peséeélectronique s’est toujours bien passée depuisqu’elle a été mise en place. Pour nous éleveurs,cela nous a permis de gagner du temps le jourde la pesée : on n’a plus à chercher et à don-ner le nom ou le n° des animaux.

A chaque quai, nous n’attendons plus que lapeseuse ait fini de ramasser les tubes pour fairerentrer les vaches. Avant de rebrancher un nou-

veau lot, il faut simplement s’assurer que les tubesaient été ramassés et soient vides.

Du coup, n’importe qui peut faire la traitepuisque nous n’avons plus à identifier les ani-maux : quand on a des stagiaires, on peut sedégager un petit moment…

Pour le peseur, ça simplifie aussi la tâche …On ne reviendra pas en arrière !!!

Fabienne Promayon, agent detraite (26)

La pesée électronique simplifie notre travail.Comme les tubes sont associés aux animaux, onpeut récupérer plusieurs tubes en même tempssans risquer de se tromper. Du coup, on gagnedu temps et on dérange moins les éleveurs parnos allers-et-venues.

Vanessa Grandjean, conseillère(01)

Nous continuons de perfectionner le système.L’outil Androïd développé pour les smartphonesfacilite encore le travail des peseurs. Les premierstests menés conjointement avec les anciens lec-teurs Psion montrent que le téléphone permetde gagner du temps car il est beaucoup plusréactif.

Toutefois quelques corrections du logiciel etpetits réglages du matériel sont encore néces-saires avant que l’outil soit complètement opé-rationnel.

Témoignages croisés d’utilisateurs

« Nous ne reviendrons pas en arrière ! »

Propos recueillis parSylvie Demoulin,

Drôme Conseil Elevage

«

Créé sur la zone FIDOCL en2010, ce système continue à

se perfectionner.L’ objectif de cette technique est la simplifi-

cation et la fiabilisation de la pesée. D'abordtestée dans quelques élevages, le déploie-

ment va se poursuivre très prochainement grâceà de nouvelles évolutions.

L’équipement du troupeauChaque élevage entrant dans le dispositif se voit

confier un jeu de bagues pâturons à mettre au piedde chaque animal en lactation. Quand une vachesort de l'élevage la bague est retirée et peut êtrereposée sur une nouvelle vache.

Ces bagues contiennent une puce électroniquemoulée. Une fois les animaux équipés, il s’agirad’affecter la puce à l’animal de sorte qu’ensuite,lors de la pesée, l’animal soit immédiatement re-connu.

L’organisation de la peséeChaque tube de tru-test est équipé d’une puce

électronique. Dès que la vache est installée ensalle de traite, à l'aide d'un lecteur, l'agent de traitereporte le numéro de la bague paturon sur le

tube. Le trayeur n’a plus besoin de s'occuper del’identification des animaux. Les erreurs d'identi-fication sont supprimées.

Dès que la vache est traite, le peseur récupèrele tube, saisit le poids de lait sur le lecteur et pré-lève l'échantillon. A la fin de la traite, le peseur vé-rifie et complète les informations de la pesée.Toutes les informations saisies sont alors transmisespar le réseau téléphonique et l’éleveur peut rece-voir dans la journée ou le lendemain les poids delait par mail.

Des services interconnectés La pesée électronique permet d’optimiser le suivi

et la transmission des informations relatives auxélevages. Le jour de la pesée, la liste est à jour à48 h près des dernières informations fournies parles éleveurs via l’identification : enregistrement desvêlages, des naissances, des sorties,…

Sylvie Demoulin,Drôme Conseil Elevage

Nouvelle technologie : lec-teur bâton et smartphone

8

»

Le peseur saisit le poids de lait surle lecteur et prélève l'échantillon.

La vache est identifiée grâce à lapuce contenue dans sa bague depâturon

actu