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L’élimination durable de la carence en iode

L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

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L’élimination durablede la carence en iode

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L’ÉLIMINATIONDURABLE DE

LA CARENCE EN IODEProgrès réalisés depuis

le Sommet mondial pour

les enfants de 1990

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Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1

Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2

CHAPITRES

1. Mettre fin à la carence en iode : en vingt ans, un renversement de situation . . .5

2. Bilan des progrès réalisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9

Progrès à l’échelle mondiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9

Analyse par région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10

Progrès des programmes de pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14

3. Maturation des programmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19

La nouvelle importance des financements nationaux . . . . . . . . . . . . . .19

Amélioration du contexte politique et réglementaire . . . . . . . . . . . . . . .20

Des systèmes de contrôle renforcés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22

Des partenariats plus importants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25

Mobilisation et communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25

4. Orientations futures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29

L’action à mener . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29

Les pays « décisifs » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29

TABLE DES MATIÈRES

II L’ÉLIMINATION DURABLE DELA CARENCE EN IODE

REMERCIEMENTS

Ce rapport n’aurait pas été

possible sans les conseils et la

participation de nombreuses

personnes, qui travaillent à

l’UNICEF et ailleurs. Il a été

établi par la Section de la

nutrition, la Division des

programmes et la Division

de la communication du siège

de l’UNICEF à New York.

D’importantes contributions

ont été fournies par la Section

de l'information stratégique,

la Division des politiques et de

la planification, les bureaux

nationaux de l’UNICEF,

notamment du Cambodge,

de l'Égypte, du Ghana, du

Panama et de la République

islamique d'Iran et les

bureaux régionaux de

l’UNICEF, la Division de

l'approvisionnement et le

Fonds des Etats-Unis pour

l'UNICEF.

© UNICEF/HQ98-0761/Frank Fournier

Page 5: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

TABLE DES MATIÈRES III

ANNEXES

Acronymes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33Consommation de sel iodé dans les ménages par pays. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34Notes relatives aux données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

FIGURES

1. Les grandes étapes des Nations Unies pour l'élimination de la carence en iode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2. Répartition des pays selon la proportion de ménages consommant du sel adéquatement iodé . . . . . . . . . . . . . . . . 9

3. Consommation de sel adéquatement iodé dans les ménages à l’échelle mondiale (2000–2006) . . . . . . . . . . . . . . . 11

4. Consommation de sel adéquatement iodé dans les ménages à l’échelle régionale (2000–2006) . . . . . . . . . . . . . . . 11

5. Répartition par région du nombre annuel de nouveau-nés de pays en développement risquant d’être victimes de troubles dus à la carence en iode (2000–2006) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

6. Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé en Amérique latine et dans les Caraïbes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

7. Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé en Asie de l’Est et dans le Pacifique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

8. Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé en Afrique de l’Ouest et centrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

9. Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

10. Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé en Afrique de l’Est et australe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

11. Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé en Asie du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . 16

12. Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé dans la région ECO/CEI . . . . . . . . . 17

13. Iodate de potassium acheté avec des fonds de l’UNICEF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

14. Passage de l’aide extérieure au financement national en Égypte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

ENCADRÉS

1. Carence en iode et Objectifs du Millénaire pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2. République islamique d’Iran : une volonté politique soutenue à l’origine d’un changement durable . . . . . . . . . . . 21

3. Ghana : les principaux avantages d’un partenariat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

4. Panama : ioder toute la production de sel – avec l'aide du « marteau » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

5. Cambodge : de meilleures décisions des ménages grâce à une campagne de sensibilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

TABLE

1. Les pays « décisifs ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Page 6: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

Ce rapport est publié presque deux décennies

après le Sommet mondial pour les enfants de

1990, qui s’est fixé comme objectif d'éliminer

quasiment tous les troubles dus à la carence en iode.

À l'époque, ces troubles constituaient un problème de

santé publique dans de nombreuses régions du monde

– ils touchaient plus de 2 milliards de personnes, limi-

taient les capacités d'apprentissage et la productivité

de la population et, dans certains cas, faisaient reculer

le développement humain.

Ce rapport répond à trois objectifs. Premièrement, il

s'agit d'examiner l'action menée à l'échelle mondiale

et nationale au cours des deux dernières décennies

pour éliminer les troubles dus à la carence en iode. Et

le rapport montre comment les gouvernements, le

secteur de la production de sel et les communautés ont,

avec l'appui de l’UNICEF, fait de grands progrès dans

ce sens, au moyen de l’iodation universelle du sel.

Deuxièmement, ce rapport récapitule les enseignements

tirés de l'expérience et les pratiques optimales adoptées

dans divers pays aux fins de l'élimination des troubles

dus à la carence en iode. Troisièmement, il propose un

programme d'action, dans le but de prévenir les effets

négatifs de ces troubles sur le développement internatio-

nal et le potentiel humain. Ces différents éléments don-

nent, à mon avis, un bon aperçu de l'action qu’a menée

l’UNICEF, de ses priorités actuelles et, dans la mesure du

possible, de son orientation à venir.

Les idées et les connaissances dont nous disposons ont

évolué et se sont considérablement développées depuis

le Sommet de 1990. Il en va de même de notre aptitude à

améliorer la vie des enfants. C'est ce que la communauté

mondiale s'est engagée, quasiment à l'unanimité, à

faire, ainsi qu'en témoignent le texte et l'esprit de la

Déclaration du Sommet mondial et de la déclaration

intitulée Un Monde digne des enfants.

Après des débuts plutôt lents, l'action mondiale en faveur

de l'élimination de la carence en iode au moyen de l’ioda-

tion universelle du sel s'est intensifiée au milieu des

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AVANT-PROPOS

AVANT-PROPOS 1

années 1990, comme nous avons pu le constater lors de

la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des

Nations Unies consacrée aux enfants en 2002. Depuis lors,

des progrès remarquables ont été réalisés, qu’il s’agisse

de la motivation des dirigeants politiques, du renforce-

ment des partenariats avec le secteur de la production

de sel ou de la mobilisation des ressources financières

et techniques nécessaires à l’iodation du sel, même dans

certains des pays les plus pauvres du monde.

L'action menée à l'échelle mondiale a permis d'augmen-

ter de façon spectaculaire la proportion de personnes

consommant du sel iodé – de moins de 20 % en 1990 à

environ 70 % en 2000. Trente-quatre pays sont parvenus

à éliminer la carence en iode au moyen de l’iodation

universelle du sel. En 2006, plus de 120 pays avaient des

programmes d’iodation du sel, contre 90 pays en 2000,

ce qui représente une augmentation d'un tiers en

seulement six ans.

Une société civilisée se reconnaît à la façon dont elle

prend soin de ses communautés les plus vulnérables

et les plus défavorisées. Si nous ne parvenons pas à

améliorer la situation des nouveau-nés de ces commu-

nautés, nous les condamnerons à vivre de génération

en génération dans la pauvreté et l’injustice.

Maîtriser le problème de la carence en iode est l'un de

nos objectifs les plus réalisables et les plus abordables;

cela nécessite des moyens qui existent déjà et ont fait

leurs preuves, ainsi qu'un investissement financier mini-

mal. La solution, comme nous le savons déjà, consiste à

faire en sorte que chacun ait accès et consomme de petites

quantités de sel iodé. Avec une mise en œuvre adéquate

et un investissement de seulement 0,10 dollar par an et

par personne pour fournir du sel adéquatement iodé,

nous pouvons contribuer à prévenir l'arriération mentale,

la mortinatalité, les fausses couches et la mortalité des

enfants dues à la carence en iode et préserver les généra-

tions à venir d’une perte de leur potentiel d’apprentissage.

Les partenariats ont contribué pour beaucoup à cette sou-

daine mobilisation contre les troubles dus à la carence

en iode. L'ancien Secrétaire général de l’ONU, Kofi

Annan, a cité en exemple l’iodation universelle du sel et

l’action menée contre les troubles dus à la carence en

iode, affirmant qu’il s’agissait d’un modèle de partenariat

entre les secteurs public et privé au service du dévelop-

pement. Nous devons maintenant renforcer ce partena-

riat pour éliminer de façon durable ces troubles à l’avenir.

Mais malgré les progrès remarquables réalisés à ce

jour, il reste encore beaucoup à faire pour que chaque

enfant soit protégé de la première cause au monde de

lésions cérébrales pouvant être évitées. Chaque année,

38 millions de nouveau-nés risquent encore de subir les

conséquences durables des lésions cérébrales que cause

la carence en iode.

Il est de notre devoir envers ces enfants, et envers le

monde à venir, de veiller à ce qu’ils naissent en bonne

santé et grandissent en pouvant réaliser pleinement

leur potentiel. Ce grand effort de santé publique et de

nutrition nécessite à la fois la participation du secteur

privé, l'obtention d'un engagement et d’une mobilisation

politiques, l'établissement de campagnes efficaces d'in-

formation et de communication et la mise en place de

coalitions nationales de supervision et de systèmes de

contrôle efficaces.

Henry Labouisse, le deuxième Directeur général de

l’UNICEF, a déclaré, au nom de l’OMS et de l’UNICEF :

« Cela devrait être un crime qu’un seul enfant de plus

naisse avec un handicap mental que nous savons

prévenir! » Cette déclaration était juste à l'époque et

le reste encore aujourd'hui.

Nicholas Alipui

Directeur de la Division des programmes de l’UNICEF

Page 8: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

Au cours des vingt dernières années, des efforts ont

été entrepris à l'échelle mondiale en vue de réduire

le nombre de personnes risquant de souffrir de

troubles dus à une carence en iode. Ces troubles sont la

conséquence d'une alimentation pauvre en iode, qui est

particulièrement préjudiciable aux premiers stades de la

grossesse car elle retarde le développement du fœtus,

notamment du développement cérébral, et entraîne ainsi

tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et

auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas

d’arriération mentale pouvant être évités, problème qu'il

est facile et peu coûteux de prévenir en iodant tout le sel

destiné à la consommation humaine et animale.

L’UNICEF estime qu’en 1990, année du Sommet mondial

pour les enfants, moins d'un ménage sur cinq consom-

mait du sel iodé dans les pays en développement. De

l’avis de certains experts, l’iodation universelle du

sel est probablement le plus grand succès de santé

publique obtenue au cours des vingt dernières

années.

La proportion de ménages consommant du sel

adéquatement iodé a augmenté dans diverses propor-

tions dans toutes les régions du monde. Mais de grandes

différences subsistent en matière de consommation. Deux

régions sont sur le point de parvenir à l'objectif fixé :

l'Amérique latine et les Caraïbes, où 85 % des ménages

consomment du sel adéquatement iodé, et l'Asie de l'Est

et le Pacifique, où ce taux est de 84 %.

Depuis la Session extraordinaire des Nations Unies consa-

crée aux enfants en 2002, de nombreux pays ont réalisé

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des progrès constants en vue d'éliminer la carence en

iode au moyen de l’iodation universelle du sel. D'autres

sont confrontés à d'importants obstacles. En 2006,

l’UNICEF a recensé 16 pays ayant besoin d'efforts

spéciaux et d'un appui supplémentaire. Si ces pays

parviennent à l’iodation universelle du sel, environ 85 %

des ménages dans le monde consommeront du sel

adéquatement iodé.

Mais les progrès ne se limitent pas aux seuls chiffres.

L'amélioration de la situation se manifeste également

par la maturation des programmes, dont témoignent le

consensus sur les techniques employées pour résoudre

le problème, la responsabilité des pouvoirs publics en

matière de financement, l'amélioration du contexte politi-

que et réglementaire, le renforcement des systèmes de

contrôle et des partenariats et la connaissance du rôle

essentiel de la mobilisation et de la communication.

L'action menée en faveur de l’iodation universelle du sel a

permis de dégager cinq principes de base, qui sont autant

de conditions nécessaires à un succès durable :

• S'assurer d'un engagement politique : l'engagement

manifeste et soutenu des gouvernements et la motiva-

tion du secteur de production du sel sont essentiels.

Cet engagement doit être renouvelé au moyen d'une

mobilisation régulière.

• Former des partenariats et des coalitions : il faut

renforcer à tous les niveaux les partenariats entre

gouvernements et donateurs, entre gouvernements

et producteurs de sel, et entre tous les acteurs œuvrant

en faveur de l’élimination de la carence en iode.

• Garantir l'approvisionnement en sel adéquatement

iodé : le secteur de la production de sel doit faire de

l’iodation l'une de ses responsabilités premières, les

gouvernements doivent coopérer avec les producteurs

de sel afin d'améliorer leur capacité de production et

les producteurs doivent maintenir et améliorer cette

capacité. Il faudra à cette fin que les pouvoirs publics

travaillent en étroite collaboration avec les producteurs

et vendeurs de sel.

• Renforcer les systèmes de contrôle : il est essentiel de

disposer d'un système de contrôle continu et efficace.

Trois types de contrôle sont nécessaires, portant res-

pectivement sur le processus d’iodation de l’usine aux

ménages, sur l’impact des programmes sur les taux

d’iode de la population et sur la viabilité d'ensemble

des programmes.

• Poursuivre l'éducation et la communication en la

matière : la communication doit définir des responsabi-

lités concrètes et comprendre des messages précis

adaptés à tous les publics, y compris aux dirigeants

nationaux, au secteur de la production de sel, aux

associations techniques et professionnelles, ensei-

gnants et familles.

RÉSUMÉ

RÉSUMÉ 3

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Page 11: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

1METTRE FIN À LA CARENCE EN IODE :

EN VINGT ANS, UN RENVERSEMENT

DE SITUATION

5

La carence en iode est la princi-

pale cause dans le monde

des cas d'arriération mentale

pouvant être évités. Elle a des effets

particulièrement dévastateurs aux

premiers stades de la grossesse et

dans la petite enfance. Parmi les

manifestations les plus graves des

troubles dus à la carence en iode figu-

rent le crétinisme, les morts fœtales

et les fausses couches, ainsi qu'une

hausse de la mortalité infantile. Même

une carence modérée peut entraîner

une réduction considérable des capa-

cités d'apprentissage – une baisse

d’environ 13,5 points du quotient

intellectuel à l’échelle d’une popula-

tion – ainsi que d'autres symptômes

comme le goitre, un élargissement

anormal de la glande thyroïde

(Bleichrodt et Born 1994). Non seule-

ment la carence en iode constitue une

atteinte aux droits des enfants mais

elle entraîne également une perte de

productivité économique et ralentit la

réalisation des Objectifs du Millénaire

pour le développement. Elle est heu-

reusement facile à éviter.

La carence en iode est principalement

due à une alimentation faible en iode.

Elle se manifeste généralement parmi

les populations qui vivent dans des

régions dont le sol a été vidé de son

iode, à la suite d'inondations, de

précipitations abondantes ou de gla-

ciation. Lorsque le sol ne contient

pas suffisamment d’iode, il en va de

même des plantes qui y poussent, y

compris des céréales et des légumes

que consomment les êtres humains et

les animaux.

Il n'existe quasiment aucun pays au

monde où la carence en iode n’ait pas

été un problème de santé publique.

Chaque année dans les pays en déve-

loppement, environ 38 millions de

nouveau-nés risquent encore de subir

les conséquences durables des

lésions cérébrales que cause la

carence en iode1. Ces carences

réduisent la capacité d'un enfant à

apprendre et, plus tard, à gagner sa

vie; elles empêchent des enfants, des

communautés et des nations entières

de réaliser pleinement leur potentiel.

C'est depuis le Sommet mondial pour

les enfants de 1990 que la commu-

nauté internationale se mobilise en

faveur de l'élimination de la carence

en iode (Figure 1). Dans le cadre du

Plan d'action du Sommet, les diri-

geants des pays du monde se sont

fixé comme objectif d'éliminer la

carence en iode. Cet engagement a

donné lieu à un partenariat mondial

informel, le Réseau pour l'élimination

durable de la carence en iode, qui

réunit des organismes des Nations

Unies et des donateurs, ainsi que des

membres des milieux scientifiques,

des organisations non gouvernemen-

tales et du secteur de la production

de sel.

Depuis 1994, l’Organisation mondiale

de la Santé (OMS) et le Fonds des

Nations Unies pour l'enfance

(UNICEF) recommandent l’iodation

universelle du sel2, qu'ils considèrent

comme une stratégie sûre, peu coû-

teuse et durable garantissant à tous

Chaque année dans lespays en développement, environ 38 millions denouveau-nés risquent

encore de subir lesconséquences durablesdes lésions cérébralesque cause la carence

en iode.

1 Les « troubles dus à la carence en iode » désignent tous les effets négatifs de la carence en iode qui peuvent être évités par un apport adéquat d’iode.2 L’iodation universelle du sel est atteinte lorsqu’au moins 90 % des ménages consomment du sel adéquatement iodé.

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6 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

un apport d'iode suffisant (UNICEF,

OMS 1994).

Avant le milieu des années 1990, l’io-

dation du sel incombait aux seuls

pays où la carence en iode était un

problème de santé publique, qui se

manifestait par des taux élevés de

crétinisme et de goitre dans les

enquêtes. En 1994, l’UNICEF et l’OMS

ont demandé à tous les pays d’ioder

le sel, qu'ils aient ou non un pro-

blème avéré de carence en iode. Cela

a permis d'intensifier considérable-

ment l'action menée au cours des dix

années suivantes. Cet engagement a

été réaffirmé lors de la Session extra-

ordinaire de l'Assemblée générale des

Nations Unies consacrée aux enfants

en 2002. Dans leur plan d'action inti-

tulé Un Monde digne des enfants, 190

délégations nationales de haut niveau

ont de nouveau souligné la nécessité

de poursuivre les efforts menés en

vue d'éliminer durablement la

carence en iode d'ici à 2005.

Grâce à l'action intensive menée à

l'échelle mondiale, la proportion de

personnes consommant du sel iodé

a considérablement augmenté,

passant de moins de 20 % au début

des années 1990 à environ 70 % en

2000. Trente quatre pays ont réalisé

l'objectif de l’iodation universelle du

sel. Lorsqu'on prend en compte la

réduction des déficiences intellec-

tuelles que cause la carence en iode,

l’iodation du sel peut même être

considérée comme l'une des plus

grandes victoires de santé publique

de la fin du XXe siècle. La Banque

mondiale a estimé que chaque dollar

consacré à la prévention des troubles

dus à la carence en iode donne un

gain de productivité de 28 dollars, ce

qui confirme l'opinion répandue selon

laquelle l'élimination de la carence

en iode est également l'une des inter-

ventions sanitaires ayant le rapport

coût-efficacité le plus élevé du monde

(Banque mondiale, 1994).

Avant que l'on commence dans les

années 1990 à combattre les carences

en iode, il était courant de voir dans

les régions rurales de certains pays en

développement des adultes et des

enfants atteints d’un goitre. Il n'était

pas rare non plus que des individus

souffrent de graves troubles neurolo-

giques ayant des répercussions

sur leurs capacités auditives, leur

élocution et leur démarche. Ces symp-

tômes cliniques étaient bien connus

mais ne représentaient que les formes

FIGURE 1 : Les grandes étapes des Nations Unies pour l'élimination de la carence en iode

Année Étapes Progrès des programmes

1990

1994

2002

2007

La Déclaration du Sommet mondial pour les enfants comprendparmi ses objectifs l'élimination des troubles dus à la carenceen iode

La 43e Assemblée mondiale de la santé fait de l’élimination deces troubles un grand objectif de santé publique dans tous lespays

Le Comité mixte UNICEF/OMS des directives sanitairesapprouve l’iodation du sel, considérée comme une stratégiesûre, peu coûteuse et durable pour garantir à tous un apportd'iode suffisant

La Session extraordinaire consacrée aux enfants de l’Assembléegénérale des Nations Unies adopte Un Monde digne desenfants, déclaration qui fixe comme objectif l’élimination durable des troubles dus à la carence en iode d’ici à 2005.

La session commémorative d’Un Monde digne des enfantsévalue les progrès réalisés en vue de parvenir durablement àl’élimination des troubles dus à la carence en iode grâce auxprogrammes d’iodation du sel

Lancement accéléré de programmes et remplacement de la distribution de suppléments par l’iodation du sel

Prévention et maîtrise des troubles dus à la carence en iode par l’extension desprogrammes d’iodation du sel

Maturation des programmes avec desaméliorations en matière de mise enœuvre, d’information et de sensibilisation,de contrôle et de partenariat avec le secteur de la production de sel

Amélioration de la viabilité des programmes

Page 13: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

METTRE FIN À LA CARENCE EN IODE : EN VINGT ANS, UN RENVERSEMENT DE SITUATION 7

CARENCE EN IODE ET OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT

Objectif 1– Réduction de l'extrême pauvreté et de la faim : l'élimination des troubles dus à la carence eniode augmente les capacités d’apprentissage et le potentiel intellectuel, ce qui conduit à descitoyens mieux instruits qui seront donc mieux rémunérés.

Objectif 2– Assurer l'éducation primaire pour tous : un meilleur développement cognitif et de plus grandescapacités d’apprentissage se traduisent par de meilleurs résultats scolaires et une réduction destaux d’abandon scolaire.

Objectif 3– Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes : l'élimination des troubles dus àla carence en iode chez les enfants réduit les soins que doivent prodiguer aux enfants les mères,libère les ressources du foyer et permet aux femmes de consacrer plus de temps à des travauxrémunérés.

Objectif 4– Réduire la mortalité infantile : la réduction des carences en iode réduit les taux de fausses couches, de mortinatalité et d’autres complications de grossesse, et de mortalité néonatale.

Objectif 5– Améliorer la santé maternelle : la réduction des taux de maladie de la thyroïde et d’autres symptômes de la carence en iode améliore la santé des femmes en âge de procréer.

Objectif 8– Mettre en place un partenariat mondial pour le développement : les programmes visant à éliminer durablement la carence en iode renforcent les partenariats à l’échelle mondiale, régionale et nationale. Ils permettent aussi de mobiliser ressources et volonté d’agir grâce à l’alliance d’organismes du secteur public, de la société civile et du secteur privé.

ENCADRÉ Nº 1 :

les plus visibles des troubles dus à la

carence en iode. On sous-estimait

ainsi le véritable problème : la perte

de capacités intellectuelles chez les

nouveau-nés du fait de l’apport insuf-

fisant d'iode dans l'alimentation de

leur mère (Dunn et Delange 2001).

En association avec de nombreux

autres partenaires, l’UNICEF s’em-

ploie dans plus d'une centaine de

pays à éliminer les troubles dus à

la carence en iode. Le fait que les

répercussions les plus graves de la

carence en iode aient presque disparu

témoigne des efforts menés par les

groupes internationaux de nutrition

et de l'engagement des Nations Unies

et d'autres organisations. Dans la

plupart des pays, les symptômes

cliniques de la carence en iode se

raréfient (OMS, 2004) – mais des

millions de personnes risquent

encore de voir leurs capacités intel-

lectuelles amoindries à vie à cause

d’une carence en iode.

L'élimination de la carence en iode

contribue également à la réalisation

de six des huit Objectifs du Millénaire

pour le développement adoptés par

les États Membres des Nations Unies

en 2000 (Encadré nº 1). La réalisation

de ces objectifs permettrait de trans-

former la vie de millions d'enfants

pendant les dix prochaines années.

Page 14: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération
Page 15: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

BILAN DES PROGRÈS RÉALISÉS 9

PROGRÈS À L’ÉCHELLE MONDIALE

D'après les estimations de l’UNICEF,

moins de 20 % des foyers des pays

en développement consommaient

du sel iodé au début des années 1990

(UNICEF 2001). En 2000, ce taux

moyen était passé à environ 70 %.

Il s'agit là d’un progrès remarquable,

surtout lorsqu'on considère qu'en

1994, 48 pays dans lesquels la

carence en iode était un problème

avéré n'avaient aucun programme

d’iodation du sel.

D'après les chiffres les plus récents

de la base de données mondiale de

l’UNICEF, la proportion de ménages

consommant du sel iodé dans les

pays en développement se maintient

aux environs de 70 % (Annexe 1).

Cette stagnation depuis 2000 témoi-

gne des obstacles auxquels se

heurtent certains pays, mais aussi de

la maturation du programme d'élimi-

nation des troubles dus à la carence

en iode, qui est important mais moins

visible. C'est en particulier dans le

domaine du suivi que cette matura-

tion a eu lieu, d'impressionnants

progrès ayant été réalisés en ce qui

concerne la qualité et l’obtention de

données relatives à la consommation

de sel iodé par les ménages (Annexe 2).

Les progrès réalisés depuis 2000 se

sont traduits par une hausse du nom-

bre de pays mettant en œuvre des

programmes d’iodation du sel et

ayant réalisé l'objectif qui consiste à

parvenir à un taux d'au moins 90 %

de ménages consommant du sel

adéquatement iodé. En 2006, environ

120 pays disposaient de programmes

d’iodation du sel – soit une hausse

d'un tiers en six ans seulement par

rapport aux 90 pays ayant de tels

programmes en 2000. À mesure que

d'autres pays communiquent leurs

chiffres, le nombre de pays mettant

2BILAN DES PROGRÈS RÉALISÉS

0

40

80

120

160

Un Monde dignedes enfants 2002

No

mb

re d

e p

ays

> 90

70-89

50-69

20-49

< 20

aucune donnée

1 2

21 34

1728

17

2522

2413

1266

34

Un Monde dignedes enfants 2007

13 pays supplémentaires sont parvenusà l’iodation universelle du sel

11 autres pays se rapprochent du but

8 pays ont un taux comprisentre 50 % et 69 %

Le nombre de pays dont le taux estinférieur à 50 % reste stable

Le nombre de données dont ondispose a considérablement augmenté

1. Source des données : Progrès accomplis depuis le Sommet mondial pour les enfants - Statistiques mises à jour (UNICEF 2001), d’après des données réunies entre 1997 et 2000.

2. Source des données : Progrès pour les enfants. Un monde digne des enfants, bilan statistique (UNICEF, décembre 2007), d’après des données réunies entre 2000 et 2006.

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962/

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Ass

elin

DES PROGRÈS

REMARQUABLES ONT

ÉTÉ RÉALISÉS DEPUIS

LA DÉCLARATION DE

2002 D'UN MONDE DIGNE DES

ENFANTS : PLUS DE 120 PAYS

METTENT ACTUELLEMENT EN

ŒUVRE DES PROGRAMMES

D’IODATION DU SEL – SOIT

UNE HAUSSE D'UN TIERS EN

SIX ANS SEULEMENT.

FIGURE 2 : Répartition des pays selon la proportion de ménages consommant du

sel adéquatement iodé depuis la Déclaration de 2002 d’Un Monde digne

des enfants

Page 16: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

10 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

en place un programme d’iodation du

sel pourrait augmenter.

La moyenne mondiale ne rend

peut-être pas fidèlement compte des

progrès réalisés, du fait de la hausse

du nombre de pays disposant de don-

nées et par conséquent du nombre de

pays entrant dans le calcul de ces

chiffres mondiaux.

D'après les estimations les plus récen-

tes, 34 pays sont parvenus à l'objectif

de l’iodation universelle du sel, alors

que ce nombre n'était que de 21

dans l’édition 2001 du rapport intitulé

Progrès accomplis depuis le

Sommet mondial pour les enfants -

Statistiques mises à jour. Vingt-huit

autres pays sont bien partis pour y

parvenir, avec un taux supérieur à

70 %, alors qu'ils n'étaient que 17

auparavant (Figure 2). Si certains

pays ont encore de grands progrès

à réaliser, la situation est bien meil-

leure aujourd'hui qu’il y a une dizaine

d’années.

L’OMS estime que le nombre de pays

dans lesquels les troubles dus à la

carence en iode constituent un pro-

blème de santé publique a été réduit

de moitié –de 110 pays en 1993 à 54

en 2003. Les carences sont modérées

dans 40 de ces 54 pays (OMS, 2004).

L’analyse qui suit montre comment

les programmes ont évolué, quels

pays ont remporté des succès et quels

obstacles subsistent.

ANALYSE PAR RÉGION

La proportion de ménages consom-

mant du sel adéquatement iodé a plus

ou moins augmenté dans toutes les

régions du monde. Mais le taux de

consommation du sel iodé diffère

considérablement d'une région à l'au-

tre. Deux régions, l’Amérique latine et

les Caraïbes et l'Asie de l’Est et le

Pacifique, se rapprochent de l'objectif

de l’iodation universelle du sel, tandis

que l’Europe centrale et orientale et la

Communauté d’États indépendants

(ECO/CEI) et l’Asie du Sud sont les plus

éloignées de cet objectif (Figure 4).

Malgré les progrès remarquables

réalisés par de nombreux pays, dans

les pays en développement, tous les

ans environ 38 millions de nouveaux-

nés risquent d’être atteints de lésions

cérébrales irrémédiables associées

à la carence en iode. C’est dans la

région de l’Asie du Sud que ce dan-

ger est le plus grand, 18 millions de

nouveau-nés risquant chaque année

d’être victimes de troubles dus à la

carence en iode (Figure 5).

Amérique latine et Caraïbes (Figure 6) :

Cette région est la plus proche de

l’iodation universelle du sel. Dans

l'ensemble de l'Amérique latine et

des Caraïbes, 85 % des ménages

consomment du sel adéquatement

iodé et l’on considère que 14 pays de

la région ont atteint l'objectif fixé.

Cela est le fruit de l'action que les

gouvernements mènent depuis le

milieu des années 1980 et ont intensi-

fiée pendant les années 1990.

Asie de l’Est et Pacifique (Figure 7 ) :

Le taux de couverture continue de

s’améliorer dans cette région, où 84 %

des ménages consomment du sel adé-

quatement iodé. Si ce bilan est de plus

en plus positif, c’est parce que le taux a

augmenté dans quasiment tous les

pays. Il est également encourageant de

constater que les disparités entre pays

se réduisent dans la région. Au milieu

des années 1990, certains pays avaient

un taux inférieur à 20 %, mais tous les

pays ont maintenant nettement dépassé

ce niveau. Au milieu des années 2000,

au moins sept pays avaient un taux de

couverture supérieur à 60 % et deux

d’entre eux étaient parvenus à l’iodation

universelle du sel.

Afrique de l’Ouest et centrale

(Figure 8 ) : D'énormes progrès ont

été réalisés en Afrique de l’Ouest et

centrale, où 72 % des ménages

consomment désormais du sel adéqua-

tement iodé. Cette hausse s’explique

en grande partie par le taux de couver-

ture élevé des deux pays qui comptent

plus de la moitié de la population de la

région : le Nigéria, où 97 % des ména-

ges consomment du sel adéquatement

iodé, et la République démocratique

du Congo, où ce chiffre est de 72 %.

L'engagement des pouvoirs publics,

la mobilisation, les campagnes de

promotion et le contrôle efficace ont

contribué pour beaucoup aux progrès

importants réalisés dans ces deux

pays. En Sierra Leone, la guerre et les

conflits ont considérablement perturbé

la production locale de sel iodé et

empêché dans une certaine mesure

les ménages de s’en procurer.

Moyen-Orient et Afrique du Nord

(Figure 9) : Dans l'ensemble de cette

région, 64 % des ménages consom-

ment du sel adéquatement iodé.

On considère que la République

islamique d’Iran, le Liban et la Tunisie

ont atteint l'objectif de l'iodation

universelle du sel. En Algérie, en

Égypte, dans le Territoire palestinien

occupé, en Jordanie, en Oman et

dans la République arabe syrienne, la

consommation de sel adéquatement

Page 17: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

BILAN DES PROGRÈS RÉALISÉS 11

Note : le sel adéquatement iodé contient au moins 15 parties par million (ppm) d’iode.

90 pour cent ou plus

50 à 89 pour cent

Moins de 50 pour cent

Données non disponibles

FIGURE 3 : Consommation de sel adéquatement iodé dans les ménages à l’échelle

mondiale (2000–2006)

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : Un monde digne des enfants, bilan statistique, UNICEF, New York, décembre 2007, p. 8.

34 PAYS ONT ATTEINT

L’OBJECTIF DE L’IODATION

UNIVERSELLE DU SEL

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Consommation de sel iodé par les ménages (%)

ECO/CEI

Asie du Sud

Afrique de l’Est et australe

Moyen-Orient et Afrique du Nord

Afrique de l’Ouest et centrale

Asie de l’Est et Pacifique

Amérique latine et Caraïbes

Pays en développement

FIGURE 4 : Consommation de sel adéquatement iodé dans les ménages à l’échelle

régionale (2000–2006)

Source : bases de données mondiales de l’UNICEF.

Asie du Sud18 millions

Moyen-Orient etAfrique du Nord

3 millions

Amérique latineet Caraïbes

1 million

Afrique de l’Ouestet centrale4 millions

Afrique de l’Estet australe6 millions

Asie de l’Estet Pacifique5 millions

ECO/CEI1 million

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : Un monde digne des enfants, bilan statistique, no. 6, UNICEF, New York, décembre 2007, p. 8.

FIGURE 5 : Répartition par région du nombre annuel de nouveau-nés de pays en

développement risquant d’être victimes de troubles dus à la carence

en iode (2000–2006)

LES RÉGIONS AMÉRIQUE

LATINE/CARAÏBES ET ASIE

DE L'EST/PACIFIQUE SE

RAPPROCHENT DE

L'OBJECTIF DE L’IODATION

UNIVERSELLE DU SEL

38 MILLIONS DE

NOUVEAU-NÉS RISQUENT

DE SUBIR UNE CARENCE

EN IODE

Page 18: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

12 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

iodé est d’au moins 50 %, bien qu’en

Algérie ce taux ait diminué pendant le

conflit civil qui a pris fin en 1999. Les

taux du Soudan (1 %), de l'Iraq (28 %)

et du Yémen (30 %) restent probléma-

tiques. En Égypte et en République

arabe syrienne, l'engagement des

gouvernements, la mobilisation, les

campagnes de promotion et les parte-

nariats avec les producteurs de sel

ont contribué de façon décisive aux

grands progrès réalisés par les

programmes d’iodation du sel.

Afrique de l’Est et australe (Figure 10) :

dans cette région, 54 % des ménages

consomment du sel adéquatement

iodé. D'après les enquêtes nationales

dont on dispose, cinq pays d'Afrique

de l’Est et australe ont atteint l'objectif

de l’iodation universelle du sel :

le Burundi, le Kenya, le Lesotho,

l’Ouganda et le Zimbabwe. Ces

progrès sont remarquables lorsqu'on

considère les obstacles auxquels se

0

20

40

60

80

100

Haïti République Guatemala Brésil Cuba Paraguay Bolivie Mexique Pérou Nicaragua Chili

11

3

1319

46

9588

76

8892 90 91

28

9190

98

Po

urc

enta

ge

de

mén

ages

co

nso

mm

ant

du

sel

ad

équ

atem

ent

iod

é

Sélection de pays d'Amérique latine et des Caraïbes

dominicaine

67

88

0

97 97100

Vers 1995 Vers 2005

FIGURE 6 : Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé

en Amérique latine et dans les Caraïbes

Note: les statistiques ne portent que sur les pays disposant de données vérifiées pour les deux périodes considérées (annexe 2).

Source: bases de données mondiales de l’UNICEF

LA RÉGION DE L’AMÉRIQUE

LATINE ET DES CARAÏBES

EST LA PLUS PROCHE DE

L'OBJECTIF DE L’IODATION

UNIVERSELLE DU SEL

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Kha

m N

azm

i

Page 19: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

BILAN DES PROGRÈS RÉALISÉS 13

0

20

40

60

80

100

Philippines Myanmar Cambodge Indonésie République Mongolie Chine Viet Nam populaire démocratique lao

15

56

7

60

7

73

50

73

31

75

45

83

51

90

33

93

Po

urc

enta

ge

de

mén

ages

co

nso

mm

ant

du

sel

ad

équ

atem

ent

iod

é

Sélection de pays d’Asie de l’Est et du Pacifique

Vers 1995 Vers 2005

FIGURE 7 : Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé

en Asie de l’Est et dans le Pacifique

0

20

40

60

80

100

2 1

8 7

32 33 34

9

41

75

45 46

7

5551

56

Po

urc

enta

ge

de

mén

ages

co

nso

mm

ant

du

sel

ad

équ

atem

ent

iod

é

Sélection de pays d’Afrique de l’Ouest et centrale

Guinée

-Biss

au

2023

0

6562

97

Gambie

Togo

Ghana

Guinée

équat

oriale

Burkin

a Fas

o

Sénég

al

Sierra

Leone

Níger

Camer

oun

Guinée

Tchad

Républiq

ue

centra

frica

ine

Bénin

Congo, RD

Mali

Côte d

’lvoire

Nigér

ia

1

25

83

49

37 35

72

12

1

72 74

31

84 83

Vers 1995 Vers 2005

FIGURE 8 : Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé

en Afrique de l’Ouest et centrale

Note : les statistiques ne portent que sur les pays disposant de données vérifiées pour les deux périodes considérées (annexe 2).

Source : bases de données mondiales de l’UNICEF.

DANS LA RÉGION DE L'ASIE

DE L'EST ET DU PACIFIQUE,

LES ÉCARTS ENTRE PAYS

SE RÉDUISENT

D'ÉNORMES PROGRÈS ONT

ÉTÉ RÉALISÉS EN AFRIQUE

DE L’OUEST ET CENTRALE,

72 % DES MÉNAGES

CONSOMMANT

AUJOURD'HUI DU SEL

ADÉQUATEMENT IODÉ

Note : les statistiques ne portent que sur les pays disposant de données vérifiées pour les deux périodes considérées (annexe 2).

Source : bases de données mondiales de l’UNICEF.

Page 20: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

14 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

heurtent ces pays, notamment la

pandémie de SIDA, l’insécurité ali-

mentaire durable et la pauvreté géné-

ralisée. Ces problèmes ont entraîné

une diminution du taux de consom-

mation de sel iodé dans certains

pays, par exemple le Malawi et la

République-Unie de Tanzanie, car ils

ont nui au suivi, à l'assurance-qualité

et aux campagnes de promotion.

Asie du Sud (Figure 11) : la région

de l'Asie du Sud se classe à l'avant-

dernier rang mondial, 51 % des

ménages seulement consommant du

sel adéquatement iodé. Seuls deux

pays, le Bhoutan et Sri Lanka, ont

atteint l'objectif de l’iodation univer-

selle du sel, alors qu'au Pakistan,

seuls 17 % des ménages consomment

du sel iodé. Au Bangladesh et à Sri

Lanka, la forte mobilisation gouverne-

mentale a fait progresser les pro-

grammes d’iodation du sel au cours

des dix dernières années.

Europe centrale et orientale et

Communauté d'États indépendants

(Figure 12) : à 50 % environ, le taux

moyen de consommation de sel adé-

quatement iodé de la région ECO/CEI

reste le plus bas de toutes les régions.

La Fédération de Russie fait baisser la

moyenne car dans ce pays, qui est le

plus peuplé de la région, seuls 35 %

des ménages consomment du sel iodé.

Mais ce taux est supérieur à 90 % dans

six pays et dépasse aujourd'hui 50 %

dans la majorité des pays de la région.

PROGRÈS DES PROGRAMMES

DE PAYS

Selon les progrès réalisés et l’évolu-

tion de la situation à l’échelle

nationale, les pays peuvent être divi-

sés en quatre grandes catégories :

ceux qui ont atteint l'objectif, ceux

qui sont bien partis pour y parvenir,

ceux qui régressent ou prennent du

retard et ceux qui ont un taux de

couverture (< 20 %) faible et qui ne

progressent pas.

1. Les pays qui ont atteint l'objectif

Trente-quatre pays du monde ont éli-

miné les troubles dus à la carence en

iode grâce à l’iodation universelle du

sel. Avant 1990, il aurait été courant

de voir des adultes et des enfants

atteints d’un goitre dans les régions

rurales du Bhoutan, de la Bolivie,

de la Chine, de l'Équateur et du

Zimbabwe; il n'était pas rare non plus

de voir des individus atteints de gra-

ves troubles neurologiques ayant des

répercussions sur leurs capacités

0

20

40

60

80

100

Soudan Iraq Yémen Maroc Algérie Egypte Syrie Territoire Jordanie Liban Iran

0 1

2228

21

41

61

28

78

36

79

86

37

88

77

92

Po

urc

enta

ge

de

mén

ages

co

nso

mm

ant

du

sel

ad

équ

atem

ent

iod

é

Certains pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord

Vers 1995 Vers 2005

30

59

92 92

65

99

palestinienoccupé

FIGURE 9 : Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement

iodé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

Note : les statistiques ne portent que sur les pays disposant de données vérifiées pour les deux périodes considérées (annexe 2).

Source : bases de données mondiales de l’UNICEF

DANS L’ENSEMBLE DU

MOYEN-ORIENT ET DE

L’AFRIQUE DU NORD,

64 % DES MÉNAGES

CONSOMMENT DU SEL

ADÉQUATEMENT IODÉ

Page 21: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

BILAN DES PROGRÈS RÉALISÉS 15

auditives, leur élocution et leur

démarche. Grâce à l’iodation univer-

selle du sel, ces manifestations les

plus graves de la carence en iode ont

quasiment disparu aujourd'hui de ces

pays. La plupart de ces pays ont

bénéficié d'un fort engagement des

pouvoirs publics et des producteurs

de sel en faveur de l’iodation du

sel, de l'amélioration de leur cadre

politique et réglementaire grâce

notamment à l'adoption de lois ren-

dant obligatoire l’iodation du sel, de

systèmes de contrôle efficaces, de

campagnes de mobilisation et de

communication stratégiques et du

renforcement des partenariats avec

le secteur de la production de sel.

2. Les pays sur la bonne voie

Outre ceux qui ont atteint l'objectif de

l’iodation universelle du sel, on peut

0

20

40

60

80

100

Buru

ndi0

20

74

43

5862

26

59 5963

60

95

66

91

100

73

Po

urc

enta

ge

de

mén

ages

co

nso

mm

ant

du

sel

ad

équ

atem

ent

iod

é

Sélection de pays de l’Afrique de l’Est et australe

4854

9196 98

Ethio

pie

Tanza

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Mala

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Moza

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Swaz

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Namib

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Botswan

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Zambie

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K

enya

Leso

tho

Ougan

da

78 77

1

75

88

69

95Vers 1995 Vers 2005

Note : les statistiques ne portent que sur les pays disposant de données vérifiées pour les deux périodes considérées (annexe 2).

Source : bases de données mondiales de l’UNICEF

FIGURE 10 : Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé en Afrique de l’Est

et australe

© U

NIC

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She

hzad

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rani

Page 22: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

16 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

considérer que 38 pays sont « bien par-

tis » pour éliminer les troubles dus à la

carence en iode (Annexe 2). Douze de

ces pays ont un taux de couverture de

80 % ou plus; il ne leur reste donc qu'un

petit effort à fournir pour parvenir à l’io-

dation universelle du sel. On dénombre

en outre 11 pays qui ont réalisé des pro-

grès spectaculaire – une hausse de plus

de 40 points de pourcentage au cours

des 10 dernières années – mais dont le

taux de couverture est aujourd'hui

encore inférieur à 80 %. Bon nombre de

ces pays, dont le Bangladesh, l’Égypte,

le Kirghizistan et les Philippines, n'ont

cessé de progresser, ces dernières

années encore. Certains pays « sur la

bonne voie », comme l'Afghanistan, ont

encore beaucoup de progrès à faire

avant de parvenir à l’iodation univer-

selle du sel mais ont réalisé récemment

d'importantes avancées qui semblent

prometteuses. Il y a beaucoup à appren-

dre des pays qui ont réalisé d’impor-

tants progrès sans avoir encore atteint

l’objectif. Bon nombre d’entre eux ont

établi des systèmes de production et

d’importation de sel iodé, mis en place

des systèmes de contrôle et obtenu un

engagement satisfaisant des pouvoirs

publics. Certains financent maintenant

eux-mêmes leurs achats d’iodate de

potassium et n’ont plus besoin de l’aide

de donateurs pour produire du sel iodé.

Dans de nombreux pays, l’amélioration

spectaculaire de l’offre et de la consom-

mation de sel adéquatement iodé s’est

traduite par une amélioration consé-

quente de la nutrition en iode. La

vulnérabilité et la viabilité de ces pro-

grammes sont les principales questions

auxquelles font face ces pays.

3. Les pays qui régressent ou

prennent du retard

Environ 24 pays se sont heurtés à des

problèmes qui ont fait diminuer ou

stagner leur taux de couverture

(Annexe 2). Parmi les pays où les

progrès stagnent figurent le Népal

et le Tchad qui ont mis en place des

programmes et amélioré le taux de

consommation de sel iodé par les

ménages mais dont le taux de couver-

ture n’a pu dépasser un certain seuil,

souvent du fait de problèmes ayant

trait à la production ou à l’importation

du sel. D’autres pays de cette catégo-

rie ont vu leur taux diminuer de plus

de 10 points de pourcentage au cours

des dernières années, comme le Togo,

l’Iraq, la Tanzanie, le Ghana et la

République centrafricaine. Certains

pays ne disposent pas de la volonté

politique nécessaire pour faire avancer

les programmes. D’autres doivent

tenir compte de la capacité des petits

producteurs tout en trouvant un

moyen de faire en sorte que le sel

0

20

40

60

80

100

Pakistan Afghanistan Inde Népal Bangladesh Sri Lanka Bhoutan

19 17

2

28

49 51

6863

19

84

7

94 96 96

Po

urc

enta

ge

de

mén

ages

co

nso

mm

ant

du

sel

ad

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ent

iod

é

Sélection de pays d’Asie du Sud

Vers 1995 Vers 2005

FIGURE 11 : Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé en Asie du Sud

Note : les statistiques ne portent que sur les pays disposant de données vérifiées pour les deux périodes considérées (annexe 2). Source : bases de données mondiales de l’UNICEF.

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BILAN DES PROGRÈS RÉALISÉS 17

0

20

40

60

80

100

Ukrain

e

5

18

3035

2017

60

77

62

18

64

76

27

87

75

91

Po

urc

enta

ge

de

mén

ages

co

nso

mm

ant

du

sel

ad

équ

atem

ent

iod

é

Sélection de pays de l’Europe centrale et orientale et de la Communauté d’États indépendants

46

53

33

92

70

97

Fédér

atio

n

de Russ

ie

Tadjik

istan

Ouzbék

istan

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Bosnie-

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Turq

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Kirghizi

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Turk

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istan

Géorg

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Kazak

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ie

20

8

Vers 1995 Vers 2005

FIGURE 12 : Progression du nombre de ménages consommant du sel adéquatement iodé dans la région ECO/CEI

Note : les statistiques ne portent que sur les pays disposant de données vérifiées pour les deux périodes considérées (annexe 2). Source : bases de données mondiales de l’UNICEF.

destiné à la consommation humaine

soit adéquatement iodé. D’autres

encore se heurtent aux lacunes du

système d’importation du sel iodé :

par exemple si le dispositif d’inspec-

tion et de contrôle des pouvoirs

publics laisse à désirer, il se peut que

du sel non iodé soit commercialisé.

Il faut alors trouver des solutions

novatrices. De nombreux gouverne-

ments sont parvenus à résoudre ces

problèmes mais la réalisation de cet

objectif peut prendre du temps et les

gouvernements doivent poursuivre

leurs efforts et les producteurs de sel

bénéficier d’un appui.

4. Les pays où le taux de couverture

est faible (inférieur à 20 %) et ne

progresse pas

Dans 12 pays, moins de 20 % de la

population consomme du sel adéqua-

tement iodé. Certains de ces pays

n’ont pas pu établir de programme

adéquat d’iodation; il n’y a pas

suffisamment de sel iodé pour la

population et rien ne permet de

penser que la situation s’améliorera

d’ici peu. Bon nombre de ces pays

sont en proie à des conflits ou ont un

secteur de la production du sel peu

développé. Il s’agit notamment d’Haïti,

de la Somalie et du Soudan, où la

mise en œuvre de tous les program-

mes de santé reste problématique; de

l’Éthiopie et du Pakistan, qui ont du

mal à entreprendre un programme

intégré de qualité; et de la Guinée-

Bissau et la Mauritanie, où les conflits

frontaliers ont nui aux échanges com-

merciaux. S’il est très important de

réaliser des progrès dans ces pays,

il est difficile, dans les circonstances

actuelles, de mettre en œuvre un

programme de santé, quel qu’il soit,

surtout s’il nécessite des échanges

commerciaux. Il faut alors assurer un

approvisionnement suffisant en sel

adéquatement iodé et le distribuer

à la population. Dans les pays où les

carences en iode sont répandues et où

aucun progrès ne semble avoir lieu

dans le secteur de la production du

sel, il peut être nécessaire de recourir

à d’autres sources d’iode.

Page 24: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération
Page 25: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

Au cours des dix dernières

années, des progrès ont été

réalisés en faveur de l’élimi-

nation durable des carences en iode,

en l’absence de toute publicité. Sous

l’effet conjugué de politiques éclai-

rées des pouvoirs publics, de l’action

du secteur privé et de la mobilisation

des citoyens, des progrès sans précé-

dent ont été faits partout dans le

monde pour ioder le sel et mettre

ainsi fin aux carences en iode. S’il est

utile d’évaluer les données sur la

consommation de sel iodé dans les

ménages et l’apport en iode parmi la

population, le degré de maturation

des programmes est un autre indica-

teur des progrès réalisés.

Au tout début de la campagne contre

les troubles dus à la carence en iode,

les avis divergeaient quant à la gravité

du problème et la meilleure solution

à y apporter. Ces différences de vue

ont freiné les efforts. En outre, dans

bon nombre des pays en proie à des

troubles dus à la carence en iode, il

n’existait aucune loi rendant obliga-

toire l’iodation du sel. Et comme le

secteur privé et les pouvoirs publics

ne se considéraient généralement

pas comme des partenaires, leur

collaboration était donc relativement

marginale. Heureusement, ces divers

aspects des programmes ont évolué

dans la plupart des pays.

La nouvelle importance des

financements nationaux

L’élimination des troubles dus à

la carence en iode ne passe pas par

une consommation accrue de sel mais

plutôt par la consommation exclusive

de sel iodé. Les pays doivent intégrer

le coût très faible de l’iodation dans

les coûts de production ou d’importa-

tion du sel destiné à la consommation

humaine ou animale. Le coût de

l’additif doit être inclus dans le coût

de production et répercuté sur le

consommateur. Heureusement, ces

coûts supplémentaires sont très bas :

0,1 dollar par habitant par an.

Au début de la campagne en faveur

de l’iodation universelle du sel, les

donateurs prenaient souvent en

charge les frais d’établissement des

dispositifs d’iodation et fournissaient

l’additif. Les gouvernements subven-

tionnent de plus en plus l’achat d’io-

date de potassium ou les producteurs

prennent en charge ce coût; les pays

sont donc moins nombreux à dépen-

dre des donateurs pour se procurer

des additifs. Bon nombre de pays

dotent le secteur privé de moyens

d’accès aux réserves d’additif. De plus

en plus de pays financent leurs pro-

pres programmes d’iodation du sel;

les coûts industriels sont absorbés

par les forces du marché et répercutés

sur les consommateurs sans que

ceux-ci s’en rendent compte, étant

donné le coût négligeable de l’ioda-

tion. Comme le montre la figure 13,

les quantités d’iodate de potassium

fournies par l’UNICEF ont considéra-

blement diminué depuis 1992. Le

renforcement de la capacité du sec-

teur privé à se procurer les éléments

nécessaires a favorisé cette transition.

Les pouvoirs publics ont de plus en

plus tendance également à financer la

mise en œuvre des réglementations

et le contrôle de leur application, à en

juger par les effectifs et les budgets

affectés à ces fonctions. Ces coûts

sont parfois inclus dans les systèmes

de contrôle alimentaire et de surveil-

lance de la nutrition. Cette moindre

dépendance à l’égard des donateurs

19

3MATURATION DES PROGRAMMES

Sous l’effet conjugué depolitiques éclairées des

pouvoirs publics, de l’action du secteur privéet de la mobilisation des

citoyens, des progrèssans précédent ont été réalisés partout dans le monde pour

ioder le sel.

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037/

Pal

ani M

ohan

Page 26: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

20 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

promet d’être l’une des grandes réali-

sations de l’action menée pour élimi-

ner les troubles dus à une carence en

iode. C’est l’un des enseignements

uniques tirés de l’action menée dans

ce domaine.

L’Égypte est l’un des pays dans les-

quels l’évolution du financement de

l’approvisionnement en iodate de

potassium contribue à l’élimination

durable des troubles dus à la carence

en iode (Figure 14). L’UNICEF a en

partie financé l’achat d’iodate de

potassium au milieu des années 1990

mais le Gouvernement et le secteur

privé ont ensuite progressivement

pris le relais. Depuis 2002, le

Gouvernement égyptien prend en

charge la totalité des coûts d’achat,

qui avoisinent 500 000 dollars par an

en moyenne pour environ 30 tonnes.

L’UNICEF achète l’iodate pour le

compte du Ministère de la santé et de

la population, qui lui rembourse

ensuite les sommes engagées. Les

producteurs de sel s’acquittent des

taxes, des frais de transport et des

coûts administratifs apparentés.

L’iodate de potassium est distribué

aux fabricants de sel selon un sys-

tème de quotas; les entreprises du

secteur public en reçoivent environ

75 % et les entreprises privées 25 %.

Le Ministère contrôle la distribution

et l’utilisation d’iodate. Cette plus

grande maîtrise du processus à

l’échelle nationale s’est accompagnée

d’une amélioration du taux de couver-

ture, la proportion de ménages

consommant du sel iodé n’ayant

cessé de croître en Égypte, passant

de 28 % en 2000 à 56 % en 2003 et

à 78 % en 2005.

Amélioration du contexte politique

et réglementaire

En 1994, l’OMS et l’UNICEF ont

recommandé de rendre obligatoire

l’iodation universelle du sel dans tous

les pays où il existait des carences

en iode (UNICEF/OMS 1994). D’après

les derniers chiffres de la base de

données mondiale de l’UNICEF, 55

des 117 pays en développement ont

adopté des lois qui semblent effica-

ces à cette fin. Il ressort des données

que les pays qui se sont dotés de tel-

les mesures législatives voient le taux

0

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

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total1996–1999

total2000–2003

total2004–2007

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anti

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)

625 975

459 857

553 959

159 428

Nombre total de kilogrammes d’iodate de potassium acheté avec des fonds de l’UNICEF

Tous les pays (intervalles de 4 ans)

FIGURE 13 : Iodate de potassium acheté avec des fonds de l’UNICEF

Source : Division de l’approvisionnement de l’UNICEF, 2007.

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

1995–1998 1999–2002 2003–2006

Années

Kilo

gra

mm

es d

’iod

ate

de

po

tass

ium

69 000

48 000

114 475

38 200

Achetés avec des fonds de l’UNICEF

Achetés avec des fonds du Ministère de la santé et de la population

FIGURE 14 : Passage de l’aide extérieure au financement national

en Égypte

Source : Division de l’approvisionnement de l’UNICEF, 2007.

Page 27: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

MATURATION DES PROGRAMMES 21

RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’IRAN :

UNE VOLONTÉ POLITIQUE SOUTENUE À L’ORIGINE D’UN CHANGEMENT DURABLE

Il y a seulement 50 ans, les troubles dus à la carence en iode étaient endémiques en République islamique d’Iran.À la fin des années 1950, de 10 à 60 % de la population était atteint de goitres. Mais depuis la création en 1988 duComité national de lutte contre les troubles dus à la carence en iode, le pays a quasiment éliminé ces problèmes.

« En 1989, l’Iran a lancé un nouveau programme visant à parvenir à l’iodation universelle du sel dans le pays,qui a véritablement permis d’éliminer les troubles dus à la carence en iode », explique Seyed E. Asaei, spé-cialiste à l’UNICEF du développement de la petite enfance en Iran. « En mai 1995, l’Iran avait en tout 40 unitésde production de sel iodé et ce sel était distribué dans l’ensemble du pays. Ce programme existe encoreaujourd’hui et est dirigé par un chef de projet qui rend compte au Gouvernement de toutes les questionsrelatives à ce programme. »

Une loi rendant obligatoire l’iodation universelle a été adoptée en 1992. Cette mesure importante s’estaccompagnée d’une campagne d’information et de mobilisation de grande envergure qui a convaincu lapopulation des avantages du sel iodé et des dangers que présente la carence en iode.

Les statistiques portant sur la période 1989-2006 témoignent du succès de la campagne. Le taux total de goitre chez les enfants d’âge scolaire est passé de 68 % à moins de 10 % et la consommation de sel adéqua-tement iodé dans les ménages iraniens a augmenté de façon exponentielle pour dépasser 98 %. Surtout, lequotient intellectuel des enfants dans les régions auparavant durement touchées par le problème a augmentéde 9 % en moyenne.

Les progrès réalisés sont régulièrement évalués et les laboratoires sont maintenant beaucoup plus nombreuxà pouvoir effectuer les analyses nécessaires du sel et des taux d’iode dans l’urine des habitants. Le responsa-ble du programme est chargé de réunir régulièrement des données sur l’iode présente dans le sel au niveaudes usines, des magasins d’alimentation et des ménages dans chacune des 28 provinces du pays et les résultats ainsi obtenus sont confirmés par des analyses faites en laboratoire. Tous les cinq ans, le taux deprévalence des goitres, la consommation de sel iodé et le taux d’iode dans l’urine sont évalués à l’échellenationale. Tous les trois mois, des spécialistes de santé environnementale se rendent dans les marchés deszones urbaines pour tester le sel vendu dans le commerce. Dans tous les services de restauration – restau-rants, hôpitaux, crèches et cantines – les taux d’iode dans le sel sont régulièrement vérifiés et ces résultatssont réunis dans des bases de données nationales. Dans les régions rurales, les tests s’effectuent une fois par an dans tous les ménages et tous les six mois dans les écoles.

« La coopération des producteurs de sel en matière de contrôle de qualité est excellente », ajoute M. Asaei. « LeMinistère de la santé et de l’éducation médicale gère une base de données qui contient les résultats de ces pro-cédures régulières de contrôle, en particulier pour l’iode présente dans le sel et l’iode présente dans l’urine ».

Ce renversement de situation en République d’Iran est dû à une forte volonté politique qui a conduit à unestratégie cohérente, durable et de vaste portée visant à sensibiliser la population et à fournir du sel iodé àquasiment tout un chacun. « La coopération est un autre élément crucial des progrès réalisés par l’Iran, indique M. Asaei. Sans une collaboration efficace et soutenue entre prestataires de soins de santé, experts,producteurs de sel, spécialistes de la communication et représentants des consommateurs, le programmen’aurait pu donner d’aussi bons résultats. »

ENCADRÉ Nº 2 :

Page 28: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

22 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

de consommation du sel iodé aug-

menter dans des proportions plus

importantes.

Il ne suffit cependant pas d’adopter

des mesures législatives qui rendent

obligatoire l’iodation du sel. Les pou-

voirs publics doivent montrer l’impor-

tance qu’ils accordent à l’élimination

des troubles dus à la carence en iode

en affectant les ressources nécessai-

res et en donnant aux ministères

concernés les moyens de s’acquitter

des fonctions qui leur incombent.

Il faut entre autres mettre en place des

inspections adéquates du sel et faire

appliquer la réglementation, intégrer

dans les programmes scolaires des

informations sur la carence en iode et

ses conséquences et superviser les

programmes. Ces efforts contribuent à

pérenniser la sensibilisation du public

et la demande de sel iodé.

Dans certains pays, le succès rem-

porté s’explique en grande partie par

un individu charismatique entière-

ment acquis à la cause. Pour faciliter

la mise en œuvre à grande échelle

des programmes, il faut trouver et

recruter cette personne assez tôt.

Citons par exemple la directrice de

l’Agence nationale du Nigéria pour

l’administration et le contrôle de l’ali-

mentation et des médicaments. Elle

est fermement résolue à éliminer tout

aliment ou médicament qui n’est pas

conforme à ce qui est indiqué ou à ce

qui devrait être, y compris le sel pré-

tendument iodé qui ne l’est pas.

Le cas de la République islamique

d’Iran (Encadré nº 2 ) montre que la

détermination sans faille d’un gou-

vernement pendant de nombreuses

années se traduit par un programme

d’élimination durable des troubles

dus à la carence en iode.

Des systèmes de contrôle renforcés

A partir du milieu des années 1990,

il a été admis que les troubles dus à

la carence en iode constituaient un

problème et de nombreux gouverne-

ments ont fait de l’iodation du sel

un élément à part entière du suivi

des programmes de santé et de nutri-

tion nationaux. Les pays se sont

désintéressés des enquêtes portant

sur les goitres, qui n’étaient pas suffi-

samment précises et ne rendaient

pas toujours fidèlement compte de

la situation actuelle de la population

en matière de consommation d’iode.

Ils ont mis l’accent sur le contrôle de

la production et de la qualité du sel,

et le contrôle de la consommation de

sel iodé par les ménages et des taux

d’iode dans l’urine.

Les gouvernements et producteurs de

sel ont établi de meilleures méthodes

d’analyse quantitative (principalement

par le titrage) sur les lieux de produc-

tion, en mettant au point des procédu-

res d’assurance-qualité à la production

et en améliorant le suivi. La plupart

des producteurs de sel n’avaient pas

l’habitude d’effectuer des tests régu-

liers de contrôle car leur priorité

consistait généralement à répondre

aux préférences des consommateurs

en matière de taille des cristaux et

d’emballage. Les systèmes d’inspec-

tion des aliments privilégiaient géné-

ralement la sécurité alimentaire et

l’obligation de tester la teneur en iode

du sel constituait une tâche supplé-

mentaire pour des systèmes qui étaient

déjà, dans de nombreux pays, surchar-

gés de responsabilités. Le sel importé

ne faisait pas l’objet d’une inspection

rigoureuse.

Bon nombre de pays ont maintenant

résolu la plupart de ces problèmes

en renforçant le contrôle de la teneur

en iode du sel produit localement et

importé, en établissant des normes

© U

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05-1

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com

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i

Page 29: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

MATURATION DES PROGRAMMES 23

GHANA : LES NOMBREUX AVANTAGES D’UN PARTENARIAT

Le Ghana avait du mal à accroître la consommation de sel adéquatement iodé dans la population. En 1995,moins de 1 % des ménages consommaient du sel iodé. En 2001, la collaboration a commencé avec Unilever,une entreprise qui avait introduit avec succès le sel iodé en Inde. Le sel iodé Annapurna d’Unilever repré-sente environ 50 % du sel iodé commercialisé au Ghana. En outre, la production de sel au Ghana a créé environ 200 emplois.

L'une des stratégies de cette entreprise a consisté à introduire de petits sachets, de 100, 250 ou 500 gram-mes, qui contribuent à préserver l’iode et rendent le prix du sel abordable. Cette technique a porté ses fruitscar le coût plus élevé d’un sel fin de qualité également iodé avait été un grand obstacle à sa commercialisa-tion au Ghana, où plus du quart de la population vit avec moins d’un dollar par jour. Lorsque HindustanLever a commercialisé ce produit en Inde, c'était la première marque au monde à avoir été approuvée par le Conseil international de lutte contre les troubles dus à la carence en iode.

Une autre stratégie efficace a consisté à mener une campagne de promotion nationale, faisant intervenir plusieurs partenaires clés. Des messages publicitaires en faveur du sel Annapurna, fondés sur les informa-tions fournies par le Ministère de la santé et l’UNICEF Ghana, ont été diffusés à la télévision et sur les chaînesde radio locales. Une série de spectacles itinérants a permis de présenter ces informations dans toutes lesrégions du pays. Associer le message de la marque au Service sanitaire du Ghana a permis de gagner laconfiance des consommateurs.

Pour atteindre des villages éloignés, Unilever et UNICEF ont fait équipe avec des institutions locales qui fournissaient des prêts de microcrédit aux femmes des régions rurales. Grâce à un financement de départ de l’UNICEF, les femmes ont pu acheter du sel iodé en grande quantité pour le revendre à d'autres villageois.Plus de 400 femmes ont participé au projet, qui leur a donné une source de revenus tout en contribuant àréduire la carence en iode. Dans le cadre d'un autre projet, les coordonnateurs du Programme d'éducationsanitaire dans les écoles se sont rendus dans plus de 3 200 écoles, situées pour la plupart en milieu rural,pour expliquer aux élèves l'importance de la consommation de sel iodé – un message que les enfants trans-mettaient ensuite à leurs parents.

« La situation a vraiment été bénéfique pour tout le monde, explique Raphael da Silva, ancien responsable del'équipe d’Unilever chargée des aliments populaires en Afrique, Unilever a lancé avec succès des activitéscommerciales et l’UNICEF et le Service de santé du Ghana ont réussi à augmenter la consommation de seliodé. » M. da Silva ajoute que la décision de produire le sel localement a également bénéficié au secteur del'emploi et de la manufacture.

Ernestina Agyepong de l’UNICEF est du même avis. « Avant de nous associer avec Unilever, il fallait fairebeaucoup d'efforts de promotion pour amener tous les producteurs de sel à comprendre l'importance del'iode et des normes de qualité », dit-elle. « Unilever savait déjà tout cela et avait le savoir-faire nécessaire en matière de production et de commercialisation pour promouvoir le sel iodé. Et surtout, l'entreprise étaitprête pour les activités de distribution. »

La tâche n'est pas terminée puisqu’un tiers des ménages du Ghana seulement consommait du sel adéquatement iodé en 2006. Il faut renforcer cette approche novatrice pour progresser plus rapidement à l'échelle nationale.

ENCADRÉ Nº 3 :

Page 30: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

24 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

plus rigoureuses (le sel devant par

exemple contenir de 20 à 40 parties

par million d’iode) et en évaluant

plus systématiquement la consom-

mation de sel iodé dans les ménages.

De nombreux pays ont établi des

laboratoires pouvant évaluer les taux

d’iode dans l’urine, améliorant ainsi

la quantité et la qualité des données

dont on dispose pour évaluer les

progrès réalisés. L’amélioration des

systèmes de contrôle se manifeste

par l’augmentation spectaculaire du

nombre de pays disposant de don-

nées sur la consommation de sel iodé

dans les ménages et d’estimations

fondées sur les tests de la teneur en

iode du sel et l’établissement d’un

seuil acceptable (Annexe 2).

Les pays ont également pris

conscience des limites de la méthode

qui consistait à évaluer la situation en

fonction des goitres détectés au tou-

cher et ont à la place de cela mesuré

la concentration d’iode dans l’urine.

En outre, de nouvelles méthodes

d’évaluation de la fonction thyroï-

dienne ont été mises au point. Ces

progrès témoignent de la maturation

des systèmes de contrôle des pro-

grammes et laissent à penser que

la qualité des données disponibles

continuera à s'améliorer.

Des partenariats plus importants

Sous l’effet conjugué de politiques

éclairées des pouvoirs publics, de

l’action du secteur privé et de la

mobilisation des citoyens, des pro-

grès sans précédent ont été faits pour

ioder tout le sel consommé dans le

monde. Par le passé, les producteurs

de sel étaient souvent exclus des

consultations visant à éliminer les

troubles dus à une carence en iode.

PANAMA : IODER TOUTE LA PRODUCTION DE

SEL – AVEC L'AIDE DU « MARTEAU »

En 1996, il n'était pas difficile de trouver au Panama des exemples detroubles dus à la carence en iode. Par exemple, l'hôpital d’Ocu, situéà environ 140 km de la ville de Panama, avait généralement environ1 500 patients atteints de goitre – l'un des symptômes les plus facile-ment reconnaissables d'une alimentation pauvre en iode.

Paradoxalement, la plus grande partie du sel produit au Panama etdestiné à la consommation humaine était iodée. Cependant, lesPanaméens les plus pauvres consommaient souvent du sel moinscher, destiné aux animaux, qui n'était pas iodé. Il fallait convaincreles producteurs de sel récalcitrants d’ioder l’ensemble de la produc-tion et leur expliquer qu'ajouter 0,05 dollar d’iode au sel destiné auxanimaux protégerait pendant un an tout être humain consommant cesel des troubles dus à la carence en iode.

Convaincre les producteurs de sel n'était pas facile et n’aurait pu se faire sans le dévouement de différents porte-parole provenant de toutes les régions. Parmi eux se trouvait Ernesto Boyd, hommed’affaires panaméen affable aux cheveux gris, affublé d’un surnompeu commun : le marteau. C'est son rôle de dirigeant de l'initiativeKiwanis International visant à éliminer les troubles dus à la carenceen iode au Panama qui a valu à E. Boyd ce surnom.

Parcourant des milliers de kilomètres, E. Boyd usa au moins une voiture en visitant des hôpitaux et des écoles, souvent avec safemme, Evelina. Son objectif était de généraliser le dépistage destroubles dus à la carence en iode chez toutes les personnes à risqueet d’informer les enfants et les adultes de l'importance du sel iodé.En partenariat avec l’UNICEF et le Ministère de la santé, il fit adopterune loi rendant obligatoire une certaine quantité d’iode dans tout lesel – qu'il soit destiné à la consommation humaine ou animale.

Cette détermination a porté ses fruits. En 2002, les troubles dus à la carence en iode avaient officiellement disparu au Panama. En2003, E. Boyd a été récompensé de ses efforts. Mais sa plus granderécompense, dit-il, c'est de savoir que chaque année de 70 000 à 80 000 enfants naissent sans arriération mentale due au manqued’iode.

ENCADRÉ Nº 4 :

Page 31: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

MATURATION DES PROGRAMMES 25

Mais aujourd’hui, un plus grand nom-

bre de pays prennent des mesures

concrètes pour parvenir à l’iodation

universelle du sel au moyen de parte-

nariats avec le secteur privé. Les pro-

ducteurs de sel reconnaissent le rôle

essentiel qui est le leur et consiste

à fournir des quantités adéquates

d’iode aux ménages qui achètent

leur produit.

Au moins 72 pays en développement

ont mis en place des partenariats

nationaux entre secteur public et

secteur privé, assortis de mécanis-

mes pratiques permettant d’intensi-

fier et de pérenniser la volonté

d’éliminer les troubles dus à une

carence en iode. La situation du

Ghana a montré que la prise en

compte des intérêts des fabricants

de sel est une condition essentielle

au succès des stratégies d’iodation

du sel (Encadré nº 3). Le partenariat

entre le Gouvernement et les pro-

ducteurs de sel a bénéficié aux deux,

la vente de sel iodé ayant augmenté

une fois que la population en a eu

compris l’importance.

Les donateurs ont compris l’impor-

tance de l’iodation universelle du sel

pour l’élimination des troubles dus

à la carence en iode. Depuis le début

des années 1990, un grand pro-

gramme de Kiwanis International

a permis de mobiliser environ 100

millions de dollars pour les program-

mes d’iodation du sel entrepris par

l’UNICEF dans plus d’une centaine de

pays (Encadré nº 4). La Fondation Bill

& Melinda Gates, l’Agence canadienne

pour le développement international

(ACDI) et l’Agency for International

Development des Etats-Unis (USAID)

continuent de contribuer à l’élimina-

tion des troubles dus à la carence en

iode dans le monde. Le Réseau pour

l’élimination durable de la carence en

iode réunit des organismes publics et

privés et s’emploie à coordonner et

harmoniser les efforts entrepris pour

continuer à progresser.

Mobilisation et communication

La mobilisation et la communication

jouent un rôle essentiel dans le cadre

des stratégies nationales visant à

éliminer les carences en iode. Les

campagnes de communication effica-

ces définissent des responsabilités

concrètes et s'adressent à des publics

précis, y compris les dirigeants d'un

pays, les représentants du secteur de

la production de sel, les médias, les

groupes techniques et professionnels,

les enseignants et le grand public,

y compris les parents d'élèves. Ces

initiatives visent à encourager les

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26 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

dirigeants politiques à promouvoir

des lois rendant obligatoire l’iodation,

à informer tous les habitants de l'im-

portance de l’iode et à créer des mar-

chés pour le sel iodé (Encadré nº 5).

Les écoles ont un rôle essentiel à

jouer dans la promotion du sel iodé

car leur fréquentation est générale-

ment supérieure à celle des établisse-

ments de santé. Les écoles disposent

également d'un personnel compétent

– des enseignants et des administra-

teurs – qui sont déjà en relation avec

la communauté. Des stratégies de

communication axées sur les écoles

ont été mises en œuvre dans divers

pays, par exemple l'Inde, le Nigéria,

l’Ouzbékistan et la République démo-

cratique populaire lao. Ces initiatives

associent les écoles aux ressources

des secteurs de l'éducation et de la

nutrition, en expliquant aux jeunes –

notamment aux filles et aux jeunes

femmes – les risques de carence en

iode, l'importance du sel iodé et com-

ment utiliser les tests qui permettent

d'évaluer la teneur en iode des échan-

tillons de sel provenant de leur foyer.

Lorsque les grains de sel blancs pren-

nent une teinte violette, cela signifie

que l'échantillon contient de l'iode. Les

élèves expliquent ensuite à leur mère

le résultat du test. Ils expliquent que

le sel iodé est un sel « intelligent »

qui empêche l'arriération mentale et

améliore leurs résultats scolaires. Ce

simple exercice présente aux enfants

un message sanitaire important, qu'ils

peuvent ensuite transmettre à leur

famille. Il aide les mères à décider

d'acheter du sel iodé et entraîne

des changements de comportement

positifs. Dans les pays où la carence

en iode est un problème de santé

CAMBODGE : DE MEILLEURES DÉCISIONS DES

MÉNAGES GRÂCE À UNE CAMPAGNE DE

SENSIBILISATION

C'est l'heure du déjeuner dans la petite ville tranquille de Kampot(Cambodge), située en bordure de la rivière Kampot. La familleRoeun s’assoit pour se nourrir d’un repas composé de soupe amère,de riz et de poisson frit et la pièce tout simple se remplit de l'odeurdélicieuse du tamarin et de l’ail.

« Ma femme et moi veillons à n'utiliser que du sel iodé », expliqueSokha Roeun, chef de famille et père de trois enfants. « J'ai apprisqu'il était important de consommer du sel iodé », déclare-t-il fière-ment. « Cela permet d'éviter de nombreux problèmes de santé. »

En 1995, seuls 7 % environ des ménages cambodgiens consom-maient du sel iodé. Soucieux de remédier à ce grave problème desanté publique, le Gouvernement a lancé en 1999 un programmenational d’iodation du sel. En 2003, il a été stipulé dans un décret deportée nationale que tout le sel produit, importé et consommé pardes êtres humains ou des animaux devait être iodé.

La majorité du sel vendu au Cambodge est produite dans les provin-ces de Kampot et Kep. En mai 2004, une association réunissant les188 grands producteurs de sel a été formée dans ces régions. Cetteassociation est chargée de l’iodation de tout le sel produit à Kampotet Kep et du contrôle de qualité interne, ainsi que de la commerciali-sation et de la distribution.

Mais pour bon nombre de familles vivant dans ces régions productri-ces de sel, il est souvent plus facile de s'approvisionner directementau champ de sel, avant l’iodation. On trouve aussi facilement sur lemarché du sel non iodé importé illégalement de pays voisins, à uncoût souvent nettement inférieur à celui du sel produit localement.

L’iodation du sel n’est donc qu’une partie du combat à mener. Il estessentiel de sensibiliser la population pour que tous les consomma-teurs sans exception choisissent du sel iodé.

« Il y a eu une campagne ici à Kampot », explique M. Roeun, char-pentier. « J’ai assisté à une réunion et mes voisins ont aussi parlédes mêmes messages, qui ont été diffusés à la télé et à la radio. »

L’action concertée menée par les producteurs de sel, le gouverne-ment, l’UNICEF et d’autres partenaires de développement a donné detrès bons résultats. D’après des données récentes, 73 % des ménagesconsommaient du sel iodé en 2005.

ENCADRÉ Nº 5 :

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publique, il est essentiel de diffuser

des messages sur les troubles dus à

cette carence. Le coût de cet exercice

est négligeable, ce qui en fait une acti-

vité très économique et extrêmement

intéressante sur un plan financier.

De nombreuses campagnes de

communication sont axées sur des

activités spéciales. La Chine a orga-

nisé en 2002 un concours national de

création d'un logo et de slogans en

faveur du sel iodé. Des représentants

de la jeunesse et une quarantaine de

journalistes ont participé au lance-

ment de ce concours, organisé par

le Comité national chinois pour les

enfants. La plupart des principales

chaînes de télévision et stations radio

nationales ont couvert l’événement.

Ce concours a été l'un des grands

axes de la campagne d'information

des consommateurs et de marketing

menée dans ce pays.

La Chine a également organisé une

Journée nationale de sensibilisation

aux troubles dus à la carence en iode,

afin de faire comprendre l'importance

de l'élimination de ces troubles au

moyen de l’iodation universelle du

sel. Cette manifestation nationale a

permis de diffuser des messages

parmi les catégories sociales les plus

difficiles à atteindre, par exemple les

habitants de régions reculées, sur le

droit de la population à consommer

du sel iodé. Pour encourager la

consommation de sel iodé, le

Gouvernement a également eu

recours au projet de promotion sani-

taire « 900 millions d’agriculteurs »,

bénéficiant du soutien de l’UNICEF.

Cette campagne a conçu et diffusé

des messages importants sur la

chaîne de télévision nationale et

1 000 chaînes locales. D'après les

premiers résultats obtenus, ces pro-

grammes ont permis de faire passer

les principaux messages auprès des

publics visés.

Dans de nombreux pays, Kiwanis

International a joué un rôle de pre-

mier plan en appuyant les campagnes

de mobilisation nationales. Au

Burkina Faso par exemple, Kiwanis

a favorisé la mobilisation au moyen

de réunions avec des stations radio

communautaires, des importateurs

de sel, des associations de consom-

mateurs et des organismes de restau-

ration collective; de spectacles dans

six provinces; et de production et de

diffusion (dans les langues locales)

d’émissions et de messages radiopho-

niques et télévisés qui favorisent des

changements de comportement et des

choix éclairés.

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29

Les pays « décisifs »

Depuis la Session extraordinaire des

Nations Unies consacrée aux enfants

en 2002, de nombreux pays ont fait

part de progrès constants en matière

d’iodation du sel. Mais dans d'autres

pays, la situation ne s’est guère amé-

liorée. En 2006, l’UNICEF a recensé

16 pays « décisifs », qui ont besoin

d'un soutien supplémentaire pour

intensifier leurs efforts (Table 1). Il

s'agit de pays qui sont d’importants

producteurs de sel, où le nombre de

nouveau-nés à risque est élevé et les

taux d’iodation du sel faibles, et où il

faut mener une action spéciale en

matière de mobilisation et apporter

un appui technique pour renouveler

les programmes nationaux d'élimina-

tion des troubles dus à la carence en

iode. Si ces 16 pays parviennent à

l’iodation universelle du sel, la

moyenne mondiale des ménages

consommant du sel adéquatement

iodé sera d'environ 85 %.

L’ACTION À MENER

En 2005, l’UNICEF a mis au point une

nouvelle stratégie d'élimination des

troubles dus à une carence en iode,

dans laquelle l'organisation a défini

son rôle et a planifié l’appui qu’elle

allait apporter à l'élimination des

troubles dus à la carence en iode

(UNICEF 2005). Des stratégies opéra-

tionnelles supplémentaires étaient

définies pour différents pays à diffé-

rents stades de progression. L'appui

apporté aux régions et aux pays

dépend des progrès réalisés et de la

situation locale et relève des catégo-

ries suivantes :

Appui à court terme (aide pratique

pour parvenir à l’iodation universelle

du sel) : dans les pays où la propor-

tion de nouveau-nés à la merci des

troubles dus à la carence en iode est

élevée et où l’accès des ménages au

sel iodé est restreint, l’appui de

l’UNICEF consiste principalement à

intensifier les efforts menés pour

élargir l'accès au sel iodé. Il faut à

cette fin réviser et ajuster les straté-

gies et plans d'action des program-

mes afin qu'ils soient mis en œuvre

de façon approfondie, en fonction

des progrès réalisés dans chaque

pays. Les actions à mener en priorité

pour mobiliser les parties concernées

et mettre à jour les stratégies doivent

être fonction de la situation de

chaque pays.

Appui à moyen terme (assistance

technique pour parvenir à l’iodation

universelle du sel) : l’appui de

l’UNICEF consiste à veiller à ce que

des garanties de viabilité soient mises

en place. Il s'agit à cette fin de renfor-

cer les moyens dont disposent les

institutions nationales pour pérenni-

ser le programme d'élimination des

troubles dus à la carence en iode et

en faire une activité régulière des

pouvoirs publics. Il faut également

mettre en place une stratégie d'élimi-

nation progressive de l’appui de

l’UNICEF et des donateurs. Les pays

très peuplés ayant un faible taux de

couverture, les pays en situation d'ur-

gence ou ayant de nombreux sites de

production à faible capacité ont

besoin d'un appui supplémentaire.

Appui à long terme (partenariats

pour l'amélioration des programmes) :

lorsque les pays parviennent à

éliminer les troubles dus à une

carence en iode, l'appui de l’UNICEF

prend la forme d’actions communes

avec des partenaires du Réseau pour

l’élimination durable de la carence

en iode. L'appui apporté aux activités

menées à long terme consiste à

intégrer les derniers résultats des

recherches scientifiques dans les

programmes nationaux, à améliorer

le suivi en introduisant de nouvelles

recommandations internationales, à

renforcer la coopération entre pays

à l'échelle régionale et mondiale et

à proposer de nouvelles méthodes

et nouveaux outils.

L’expérience acquise pendant plus de

vingt ans de mise en œuvre de pro-

grammes d’iodation du sel a permis

4ORIENTATIONS FUTURES

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30 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

de tirer de nombreux enseignements

quant à la manière de réaliser et de

faire durer les progrès. Ces enseigne-

ments peuvent se résumer en cinq

points principaux :

• Former des partenariats et

des coalitions : il faut que les par-

tenariats entre gouvernements et

donateurs, entre gouvernements

et producteurs et vendeurs de sel,

et entre toutes les parties œuvrant

en faveur de l’élimination de la

carence en iode soient bien établis

à tous les niveaux. Les coalitions

nationales et infranationales dotées

de rôles et de responsabilités clai-

rement définis peuvent contribuer

pour beaucoup à promouvoir la

collaboration. En formant des

associations, les producteurs et ven-

deurs de sel peuvent accroître leur

influence de façon à garantir l'ap-

provisionnement et l’accès de tous.

• Garantir l’offre de sel adéquate-

ment iodé : seule l’iodation

obligatoire permettra de parvenir

à l’accès universel. Le secteur de la

production de sel doit faire de l’io-

dation l'une de ses responsabilités

premières, les gouvernements doi-

vent coopérer avec les producteurs

de sel afin d'améliorer leur capacité

et les producteurs doivent mainte-

nir cette capacité. Il faudra à cette

fin que les pouvoirs publics travail-

lent en étroite collaboration avec

les petites entreprises, y compris

les négociants, et fournissent à l'oc-

casion des fonds autorenouvelables

permettant de garantir un approvi-

sionnement régulier en iode. Les

opérations de promotion et de

vente doivent parvenir jusqu'aux

communautés géographiquement

ou socialement isolées.

• Renforcer les systèmes de

contrôle : trois types de contrôle

sont nécessaires : le premier porte

sur la teneur en iode du sel à tous

les stades, de la production

jusqu'aux ménages; le deuxième

TABLE 1 : Pays « décisifs »

Nombre Ménages Enfants Population

Nombre annuel de consommant exposés exposée

d'habitants naissances du sel Année de aux TCI aux TCI

Pays (en milliers) (en milliers) iodé (%) l'enquête (en milliers) (en milliers)

Inde 1 151 751 27 195 51 % 2005 13 298 563 206

Pakistan 160 943 4 358 17 % 2002 3 617 133 583

Chine 1 320 864 17 309 90 % 2005 1 696 129 445

Fédération de Russie 143 221 1 506 35 % 2002 979 93 094

Éthiopie 81 021 3 159 20 % 2005 2 530 64 898

Indonésie 228 864 4 427 73 % 2003 1 185 61 244

Ukraine 46 557 417 18 % 2005 341 38 037

Philippines 86 264 2 295 56 % 2003 1 001 37 611

Soudan 37 707 1 225 1 % 2000 1 219 37 518

Bangladesh 155 991 4 013 84 % 2006 630 24 491

Afghanistan 26 088 1 272 28 % 2004 916 18 783

Egypte 74 167 1 828 78 % 2005 400 16 242

Ghana 23 008 700 32 % 2006 473 15 553

Angola 16 557 792 35 % 2001 516 10 779

Niger 13 737 683 46 % 2006 369 7 418

Sénégal 12 072 435 41 % 2005 255 7 086

Source : Enquêtes démographiques et sanitaires, 2003 et 2004.

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ORIENTATIONS FUTURES 31

sur l’impact du programme, de

façon à déterminer si les habitants

ont dans leur organisme un taux

adéquat d’iode (ce qu'on appelle la

nutrition en iode); et le troisième

sur la viabilité d'ensemble du pro-

gramme; par exemple, l’iodation

du sel est-elle obligatoire dans ce

pays et les écoles enseignent-elles

l'importance de l’iode ? Les résul-

tats de ces contrôles devraient être

associés aux informations sur le

statut nutritionnel en iode. Il faut

s'assurer que ces résultats sont

communiqués aux décideurs et uti-

lisés par ces derniers. Il faut égale-

ment les présenter régulièrement

au reste de la population.

• Maintenir une éducation et une

communication continues : la

persuasion est une composante

essentielle des stratégies nationa-

les d’élimination des carences en

iode. La communication doit définir

des responsabilités concrètes et

comprendre des messages précis

adaptés à tous les publics, y com-

pris les dirigeants nationaux, le

secteur de la production de sel, les

associations techniques et profes-

sionnelles, les enseignants et les

familles. Les messages doivent être

diffusés au moyen de tous les

types de médias, allant de la télévi-

sion au bouche-à-oreille, et doivent

être réguliers et constants.

Ces principes de base sont le fonde-

ment de l'action qui a permis de

faire passer le pourcentage des

ménages consommant du sel iodé de

moins de 20 % il y a vingt ans à 70 %

aujourd'hui. Le jour viendra bientôt

où aucun enfant ne subira plus les

conséquences mentales et physiques

dévastatrices de cette carence qu'il

est facile d'éviter. Mais nous n'y som-

mes pas encore. Les stratégies qui

permettront de parvenir à cet objectif

remarquable ont fait leurs preuves et

sont peu coûteuses. Tout ce dont

nous avons besoin, c’est la volonté

de poursuivre cet effort.

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BIBLIOGRAPHIE

Page 39: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

ACRONYMES 33

ACRONYMESECO/CEI Europe centrale et orientale/Communauté d’États indépendants

EDS Enquête démographique et sanitaire

TCI Troubles dus à la carence en iode

MICS Enquête par grappes à indicateurs multiples

Min. de la S. Ministère de la santé

Min. de la S. P. Ministère de la santé publique

ppm parties par million

UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance

OMS Organisation mondiale de la Santé

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34 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

ANNEXE 1

Afghanistan 28 2004 Non indiquée Min. de la S.P. (2004) Rapport récapitulatif de 26 088 1 272 916 18 783l’enquête nationale sur la nutrition en Afghanistan 2004

Afrique du Sud 62 x 1998 15+ Conseil de la recherche médicale (1998) - Enquête nationale 48 282 1 102 414 18 154sur la teneur en iode du sel des ménages en Afrique du Sud

Albanie 62 2000 15+ MICS 2000 (réanalysée au siège de l’UNICEF, décembre 2002) 3 172 52 20 1 221

Algérie 61 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 33 351 694 273 13 107

Allemagne – 82 641 683 – –

Andorre – 74 0 – –

Angola 35 2001 15+ MICS 2001 (réanalysée au siège de l’UNICEF, décembre 2002) 16 557 792 516 10 779

Antigua-et- Barbuda – 84 0 – –

Arabie saoudite – 24 175 612 – –

Argentine 90 x 1996 Non indiquée Bureau de pays de l’UNICEF (1996) Référence: BUE/NY/035/96 39 134 690 69 3 913

Arménie 97 2005 15+ Min. de la S./UNICEF (2005) – Rapport sur les résultats de l’enquête 3 010 36 1 90nationale représentative sur la nutrition en iode et la mise enœuvre du programme d’iodation universelle du sel en Arménie

Australie – 20 530 255 – –

Autriche – 8 327 77 – –

Azerbaïdjan 26 2000 15+ MICS 2000 (réanalysée au siège de l’UNICEF, décembre 2002) 8 406 129 95 6 187

Bahamas – 327 6 – –

Bahreïn – 739 13 – –

Bangladesh 84 2006 10+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 155 991 4 013 630 24 491

Barbade – 293 3 – –

Bélarus 55 2003-2004 Non indiquée Centre universitaire d’État du Bélarus pour les études sociolo- 9 742 91 41 4 374giques et politiques – Étude sociologique avec test de sel (2003/04)

Belgique – 10 430 110 – –

Belize 90 x 1994 Non indiquée Min. de la S. (1994) – Enquête sur le sel iodé 282 7 1 28

Bénin 72 2001 15+ EDS 2001 8 760 358 101 2 479

Bhoutan 96 2002 Non indiquée Min. de la S./UNICEF (2002) L’anémie parmi les hommes, 649 12 0 25les femmes et les enfants au Bhoutan

Bolivie 90 2003 Non indiquée EDS 2003 9 354 264 26 926

Bosnie- Herzégovine 62 2005 20+ Min. de la S./UNICEF (2006) – Statut en iode de la population 3 926 35 13 1 492de Bosnie-Herzégovine

Botswana 66 2000 15+ MICS 2000 1 858 47 16 635

Brésil 88 2000 15+ Min. de la S. (2000) – Projet ThyroMobil 189 323 3 720 454 23 097

Brunéi Darussalam – 382 8 – –

Bulgarie 100 2006 15+ Min. de la S. (2006) - Réf. de dossier : 48-06-5 7 693 69 0 0

Burkina Faso 34 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 14 359 641 425 9 520

Burundi 98 2005 Non indiquée Min. de la S.P. (2006) – Rapport de l’enquête nationale sur la 8 173 381 8 163nutrition de la population (en français)

Consommation de sel iodé dans

les ménages, par paysNombre Nbre annuel Nouveau- Population

d'habitants de naissances nés non non Valeur limite (en milliers) (en milliers) protégés protégée

Pays Pourcentage Année (ppm) Source 2006 2006 (en milliers) (en milliers)

Ménages consommant du sel adéquatement iodé 2000-2006

Page 41: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

CONSOMMATION DE SEL IODÉ DANS LES MÉNAGES, PAR PAYS 35

Cambodge 73 2005 Non indiquée EDS 2005 14 197 377 104 3 904

Cameroun 49 2006 25+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, mai 2007) 18 175 649 330 9 251

Canada – 32 577 338 – –

Cap-Vert 0 x 1996 15+ Min. de la S./UNICEF (1996) Enquête nationale sur les TCI 519 15 15 518et la consommation de sel iodé au Cap-Vert

Chili 100 2006 20+ Min. de la S. (2006) Règlement sanitaire des aliments 16 465 249 0 0

Chine 90 2005 20+ Centre chinois de contrôle des maladies (2006) Rapport de 1 320 864 17 309 1 696 129 445suivi des TCI en Chine - 2005

Chypre – 846 10 – –

Colombie 92 x 1997 Non indiquée Min. de la S./PAHO/OMS/UNICEF (1998) – Maîtrise des 45 558 884 71 3 645troubles dus à la carence en iode en Colombie (Esp.)

Comores 82 2000 15+ MICS 2000 (réanalysée au siège de l’UNICEF, décembre 2002) 818 28 5 145

Congo 82 2005 15+ EDS 2005 3 689 132 24 664

Costa Rica 97 x 1996 Non indiquée Min. de la S. (1996) Enquête nationale sur la nutrition 4 399 80 2 132

Côte d’Ivoire 84 2004 Non indiquée Min. de la S.P./UNICEF (2004) Evaluation de la lutte contre les 18 914 684 107 2 951TCI en Côte d’Ivoire (français)

Croatie 90 x 1999 Non indiquée Institut national de santé publique/UNICEF (2000) – Rapport 4 556 41 4 456analytique de l’Institut national croate de santé publique etUNICEF Croatie

Cuba 88 2005 15+ Office national de statistiques (2005) - Enquête nationale 11 267 121 15 1 352sur la nutrition et l’hygiène alimentaire

Danemark – 5 430 62 – –

Djibouti 0 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 819 24 24 816

Dominique – 68 0 – –

Egypte 78 2005 15+ EDS 2005 74 166 1 828 400 16 242

El Salvador 62 2002 15+ Min. de la S. (2002) - Situation des aliments enrichis en 6 762 159 60 2 570El Salvador

Émirats arabes unis – 4 248 69 – –

Equateur 99 x 1999 Non indiquée Min. de la S. P. (1999) – Rapport sur le programme national 13 202 285 3 132de lutte contre les goitres (espagnol)

Érythrée 68 2002 15+ EDS 2002 4 692 186 60 1 501

Espagne – 43 887 468 – –

Estonie – 1 340 14 – –

États-Unis – 302 841 4 248 – –

Ethiopie 20 2005 15+ EDS 2005 81 021 3 159 2 530 64 898

Ex-Rép. Youg. 94 2005 20+ Min. de la S. (2005) – Rapport d’activités du Comité national 2 036 23 1 122de Macédoine de lutte contre les carences en iode

Fédération de Russie 35 2002-2003 Non indiquée Enquête KAP - 2000–2003 143 221 1 506 979 93 094

Fidji 31 x 1994 Non indiquée Enquête nationale sur les TCI 1994 833 18 12 575

Finlande – 5 261 58 – –

France – 61 330 763 – –

Gabon 36 2001 15+ Min. de la S.P./OMS/UNICEF (2002) Rapport final de l’étude 1 311 34 22 839nationale de 2001 sur la prévalence des TCI au Gabon (français)

Gambie 7 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 1 663 60 56 1 553

Géorgie 91 2005 15+ OMS/UNICEF (2007) – Éliminer les troubles dus à la carence 4 433 48 5 417en iode dans la République de Géorgie : résumé de l’enquête nationale de 2005

Ghana 32 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 23 008 700 473 15 553

Nombre Nbre annuel Nouveau- Population d'habitants de naissances nés non non

Valeur limite (en milliers) (en milliers) protégés protégée Pays Pourcentage Année (ppm) Source 2006 2006 (en milliers) (en milliers)

Ménages consommant du sel adéquatement iodé 2000-2006

Page 42: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

36 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

ANNEXE 1.

CONSOMMATION DE SEL IODÉ DANS LES MÉNAGES, PAR PAYS (suite)

Grèce – 11 123 103 – –

Grenade – 106 2 – –

Guatemala 67 2002 15+ CONAFOR/INCAP/OPS/UNICEF (2002) – La situation de 13 029 445 147 4 300l’enrichissement d’aliments au Guatemala (espagnol)

Guinée 51 2005 Non indiquée EDS 2005 9 181 374 184 4 517

Guinée équatoriale 33 2000 15+ MICS 2000 496 19 13 331

Guinée-Bissau 1 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 1 646 82 81 1 631

Guyana – 739 13 – –

Haïti 3 2005-2006 15+ EDS 2005-2006 9 446 269 261 9 153

Honduras 80 x 1998 25+ Département de contrôle des aliments (2000) – Rapport de 6 969 199 40 1 394l’enquête auprès des ménages, Section des micronutriments(espagnol)

Hongrie – 10 058 93 – –

Iles Cook – 14 0 – –

Iles Marshall – 58 0 – –

Iles Salomon – 484 15 – –

Inde 51 2005-2006 15+ Ministère de la santé et du bien-être familial (1005-06) – 1 151 751 27 195 13 298 563 206Enquête nationale sur la santé familiale

Indonésie 73 2003 30+ SUSENAS 2003 228 864 4 427 1 185 61 244

Iran (République 99 2005 Non indiquée Min. de la S. (2005) – Enquête II sur les indicateurs 70 270 1 407 18 914islamique d’) nutritionnels anthropométriques

Iraq 28 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 28 506 937 671 20 410

Irlande – 4 221 66 – –

Islande – 298 4 – –

Israël – 6 810 137 – –

Italie – 58 779 544 – –

Jamahiriya 90 x 1993 Non indiquée 6 039 144 14 604arabe libyenne

Jamaïque 100 x 1999 Non indiquée 2 699 55 0 0

Japon – 127 953 1 087 – –

Jordanie 88 2000 Non indiquée Min. de la S./UNICEF (2000) – Évaluation des TCI chez les 5 729 152 18 670enfants de Jordanie après l’introduction de sel iodé

Kazakhstan 92 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, mai 2007) 15 314 289 23 1 225

Kenya 91 2000 15+ MICS 2002 36 553 1 447 136 3 436

Kirghizistan 76 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 5 259 113 27 1 257

Kiribati – 94 0 – –

Koweït – 2 779 50 – –

Lesotho 91 2004 15+ EDS 2004 1 995 59 5 186

Lettonie – 2 289 21 – –

Liban 92 2004 15+ PAPFAM 2004 4 055 74 6 324

Liberia – 3 579 184 – –

Liechtenstein – 35 0 – –

Lituanie – 3 408 30 – –

Luxembourg – 461 5 – –

Madagascar 75 2003-2004 15+ EDS 2003-04 19 159 714 176 4 713

Nombre Nbre annuel Nouveau- Population d'habitants de naissances nés non non

Valeur limite (en milliers) (en milliers) protégés protégée Pays Pourcentage Année (ppm) Source 2006 2006 (en milliers) (en milliers)

Ménages consommant du sel adéquatement iodé 2000-2006

Page 43: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

CONSOMMATION DE SEL IODÉ DANS LES MÉNAGES, PAR PAYS 37

Malaisie – 26 114 556 – –

Malawi 48 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 13 571 566 294 7 057

Maldives 44 2001 15+ MICS 2001 300 7 4 168

Mali 74 2001 Non indiquée EDS 2001 11 968 579 152 3 136

Malte – 405 4 – –

Maroc 59 2005 Non indiquée Min. de la S. (2005) – Rapport sur l’utilisation du sel iodé 30 853 635 262 12 711dans les ménages au Maroc (français)

Maurice 0 x 1995 Non indiquée Min. de la S. (1995) – Une enquête de la nutrition à 1 252 19 19 1 252Maurice et Rodriguez

Mauritanie 2 2000-2002 Non indiquée EDS 2000-01 3 044 102 100 2 986

Mexique 91 2003 15+ Association mexicaine de l’industrie du sel (2004) – Progrès 105 342 2 109 190 9 481de l’iodation du sel au Mexique (espagnol)

Micronésie – 111 3 – –(États fédérés de)

Moldova 60 2005 15+ EDS 2005 3 833 44 18 1 541

Monaco – 33 0 – –

Mongolie 83 2005 Non indiquée MICS 2005 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 2 605 49 8 440

Monténégro 71 2000 15+ MICS 2000 (ex-République de Yougoslavie) 601 8 2 176

Mozambique 54 2003 Non indiquée EDS 2003 20 971 856 396 9 710

Myanmar 60 2003 15+ MICS 2003 48 379 897 361 19 497

Namibie 63 2000 Non indiquée EDS 2000 2 047 53 20 759

Nauru – 10 0 – –

Népal 63 2000 15+ Bureau central des statistiques (2000) BCHIMES 27 641 791 296 10 338

Nicaragua 97 2003 15+ Min. de la S. (2004) – Système intégré de suivi des interventions 5 532 139 4 177de nutrition (SIVIN): premier rapport sur les progrès réalisés 2002-2003 (espagnol)

Niger 46 2006 15+ EDS 2006 13 737 683 369 7 418

Nigéria 97 2003 15+ EDS 2003 144 720 5 909 160 3 907

Niue – 2 0 – –

Norvège – 4 669 56 – –

Nouvelle-Zélande – 4 140 57 – –

Oman 61 x 1998 Non indiquée Min. de la S. (1998) – Suivi de l’iodation universelle du sel 2 546 57 22 993à Oman

Ouganda 95 2000-2001 15+ EDS 2000-01 29 899 1 406 73 1 555

Ouzbékistan 53 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 26 981 619 290 12 654

Pakistan 17 2002 Non indiquée Institut pakistanais d’économie du développement (2002) – 160 943 4 358 3 617 133 583Enquête nationale sur la nutrition 01/02

Palau – 20 0 – –

Panama 95 x 1998 Non indiquée Min. de la S. (1998) – Système de suivi de l’iodation du 3 288 70 4 178sel (espagnol)

Papouasie- – 6 202 191 – –Nouvelle-Guinée

Paraguay 88 2000-2001 15+ Direction générale des statistiques et recensements (2001) – 6 016 153 18 710Enquête intégrée sur les ménages 2000-01 (espagnol)

Pays-Bas – 16 379 188 – –

Pérou 91 2004 15+ Min. de la S.-INS/CENAN (2004) – Suivi national des 27 589 584 51 2 428indicateurs nutritionnels

Nombre Nbre annuel Nouveau- Population d'habitants de naissances nés non non

Valeur limite (en milliers) (en milliers) protégés protégée Pays Pourcentage Année (ppm) Source 2006 2006 (en milliers) (en milliers)

Ménages consommant du sel adéquatement iodé 2000-2006

Page 44: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

38 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

ANNEXE 1.

CONSOMMATION DE SEL IODÉ DANS LES MÉNAGES, PAR PAYS (suite)

Philippines 56 2003 Non indiquée Institut de recherche sur l’alimentation et la nutrition (2004) – 86 264 2 295 1 001 37 611Sixième enquête nationale sur la nutrition - 2003

Pologne – 38 140 358 – –

Portugal – 10 579 113 – –

Qatar – 821 13 – –

République arabe 79 2003 15+ Min. de la S. (2003) – Étude sur l’utilisation de sel iodé en Syrie 19 408 529 110 4 017syrienne

République 62 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, mai 2007) 4 265 157 59 1 608centrafricaine

République de Corée – 48 050 455 – –

République démocratique 72 2001 15+ MICS 2000 (réanalysée au siège de l’UNICEF, décembre 2002) 60 644 3 026 862 17 284du Congo

République démocratique 75 2000 15+ MICS 2000 (réanalysée au siège de l’UNICEF, décembre 2002) 5 759 156 38 1 417populaire lao

République dominicaine19 2006 15+ Office national de statistiques (2006) ENHOGAR 9 615 231 188 7 836

République populaire 40 2004 Non indiquée Bureau central de statistique/Institut de la nutrition de l’enfant 23 708 321 192 14 177démocratique de Corée (2004) – Rapport sur les résultats de l’enquête sur la nutrition

République tchèque – 10 189 93 – –

République-Unie de 43 2004-2005 15+ EDS 2004-05 39 459 1 589 899 22 334Tanzanie

Roumanie 74 2004 15+ Université Emory (2004) – Enquête nationale sur le statut nutritionnel 21 532 213 55 5 598

Royaume-Uni – 60 512 715 – –

Rwanda 88 2005 15+ EDS 2005 9 464 420 51 1 155

Sainte-Lucie – 163 3 – –

Saint-Kitts-et-Nevis 100 2000 Non indiquée Centre sanitaire principal – Santé de l’enfant 50 1 0 0

Saint-Marin – 31 0 – –

Saint-Siège – 1 – – –

Saint-Vincent- – 120 2 – –et-les-Grenadines

Samoa – 185 5 – –

Sao Tomé-et-Principe 37 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, mai 2007) 155 5 3 98

Sénégal 41 2005 15+ EDS 2005 12 072 435 255 7 086

Serbie 73 2000 15+ MICS 2000 (ex-République yougoslave) 9 851 126 34 2 630

Seychelles – 86 3 – –

Sierra Leone 45 2005 15+ MICS 2005 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 5 743 262 145 3 182

Singapour – 4 382 37 – –

Slovaquie – 5 388 53 – –

Slovénie – 2 001 18 – –

Somalie 1 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 8 445 371 367 8 344

Soudan 1 2000 15+ MICS 2000 (réanalysée au siège de l’UNICEF, mars 2002) 37 707 1 225 1 219 37 518

Sri Lanka 94 2005 Non indiquée Institut de la recherche médicale (2005) – Enquête nationale 19 207 295 19 1 229sur les TCI dans les écoles

Suède – 9 078 101 – –

Suisse – 7 455 69 – –

Suriname – 455 9 – –

Nombre Nbre annuel Nouveau- Population d'habitants de naissances nés non non

Valeur limite (en milliers) (en milliers) protégés protégée Pays Pourcentage Année (ppm) Source 2006 2006 (en milliers) (en milliers)

Ménages consommant du sel adéquatement iodé 2000-2006

Page 45: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

CONSOMMATION DE SEL IODÉ DANS LES MÉNAGES, PAR PAYS 39

Swaziland 59 2000 15+ MICS 2000 (réanalysée au siège de l’UNICEF, décembre 2002) 1 134 33 13 462

Tadjikistan 46 2005 15+ MICS 2005 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 6 640 185 99 3 559

Tchad 56 2004 15+ EDS 2004 10 468 482 213 4 627

Territoire palestinien 86 2006 15+ Bureau central palestinien des statistiques (2006) – 3 889 143 20 556occupé Enquête sur la santé des familles palestiniennes

Thaïlande 58 2005 Non indiquée MICS 2005 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 63 444 936 397 26 900

Timor-Leste 72 2000 15+ MICS 2000 1 114 46 13 312

Togo 25 2006 15+ MICS 2005 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 6 410 242 181 4 782

Tonga – 100 3 – –

Trinité-et-Tobago 28 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, mai 2007) 1 328 20 14 959

Tunisie 97 2000 15+ MICS 2000 10 215 172 6 342

Turkménistan 87 2006 15+ MICS 2006 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 4 899 108 15 661

Turquie 64 2003 15+ EDS 2003 73 922 1 378 502 26 908

Tuvalu – 10 0 – –

Ukraine 18 2005 15+ MICS 2005 (réanalysée au siège de l’UNICEF, avril 2007) 46 557 417 341 38 037

Uruguay – 3 331 51 – –

Vanuatu – 221 6 – –

Venezuela (République 90 x 1998 15+ Institut national de nutrition (1999) 27 191 595 60 2 719bolivarienne du)

Viet Nam 93 2005 15+ Enquête KAP sur l’utilisation du sel et de condiments salés 86 206 1 654 119 6 207iodés parmi les femmes en âge de procréer au Vietnam en 2005

Yémen 30 2003 15+ Min. de la S. (2003) – Enquête sur la santé des familles 21 732 839 591 15 321

Zambie 77 2002 15+ EDS 2001–2002 11 696 470 106 2 643

Zimbabwe 93 x 1999 30+ La situation des troubles dus à la carence en iode au 13 228 372 25 873Zimbabwe en 1999

x indique que les chiffres datent d’une année non comprise entre 2000 et 2006

INDICATEURS RÉCAPITULATIFS

Afrique subsaharienne 64

Afrique de l’Est et 54australe

Afrique de l’Ouest 72et centrale

Moyen-Orient et 64Afrique du Nord

Asie du Sud 51

Asie de l’Est du 84Pacifique

Amérique latine et 85Caraïbes

CEE/CIS 50

Pays industrialisés§ -

Pays en 69développement§

Pays les moins 55avancés§

Monde 68

§ Comprend les territoires inclus dans chaque catégorie de pays ou groupe régional.

Nombre Nbre annuel Nouveau- Population d'habitants de naissances nés non non

Valeur limite (en milliers) (en milliers) protégés protégée Pays Pourcentage Année (ppm) Source 2006 2006 (en milliers) (en milliers)

Ménages consommant du sel adéquatement iodé 2000-2006

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40 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

A. Amélioration de la

qualité et du nombre

de données

disponibles

De grands progrès ont été réalisés

en ce qui concerne le suivi des pro-

grammes, ce qui a permis d'obtenir

au cours des dix dernières années

davantage de données et des don-

nées de meilleure qualité sur la

consommation de sel iodé dans

les ménages.

LE NOMBRE DE DONNÉES

DISPONIBLES A AUGMENTÉ

DE 40 % AU COURS DES DIX

DERNIÈRES ANNÉES :

Le nombre de pays disposant de

données a beaucoup augmenté

depuis le début et le milieu des

années 1990. C'est dans le rapport de

1997 sur La Situation des enfants

dans le monde que l’UNICEF a publié

pour la première fois une base de

données sur la consommation de sel

iodé dans les ménages. Seuls 88

pays avaient alors des données sur la

question. Dans la base de données

actuelle de l’UNICEF, 123 pays dispo-

sent d'estimations nationales de la

consommation de sel iodé dans les

ménages, ce qui représente une aug-

mentation de 40 % du nombre de

données disponibles. C'est au cours

des dernières années que cette amé-

lioration a été la plus importante. Par

exemple, au moment de la parution

du rapport intitulé Progrès accomplis

depuis le Sommet mondial pour les

enfants – Statistiques mises à jour

(UNICEF 2001), seuls 90 pays dispo-

saient de données sur la consomma-

tion de sel iodé dans les ménages, ce

qui signifie que l'augmentation sus-

mentionnée de 40 % est récente.

LA QUALITÉ DES DONNÉES

S'EST CONSIDÉRABLEMENT

AMÉLIORÉE AU COURS DES DIX

DERNIÈRES ANNÉES :

On est passé des estimations de la

production à des estimations de la

consommation : la consommation de

sel iodé dans les ménages n'a été

ajoutée aux grandes enquêtes réali-

sées auprès des ménages qu'à partir

du milieu des années 1990 et même

à ce stade, tous les pays ne dispo-

saient pas d'estimations fondées sur

des données recueillies auprès des

ménages. Du début au milieu des

années 1990, beaucoup d'estima-

tions nationales se fondaient sur une

extrapolation des chiffres relatifs à la

production de sel. Les chiffres qui se

trouvent actuellement dans la base

de données de l’UNICEF proviennent

d’enquêtes réalisées auprès des

ménages et de systèmes de suivi

fondés sur l’évaluation des taux de

consommation dans les ménages.

Introduction de l'évaluation de la

présence d’iode dans les échantil-

lons de sel des ménages : bien que

le remplacement des estimations

fondées sur la production par des

estimations fondées sur la consom-

mation ait été positif, cela a cepen-

dant introduit une certaine distorsion

dans la mesure où ces estimations

se fondaient sur les réponses four-

nies par la population. Certaines des

premières enquêtes démographi-

ques et sanitaires ne testaient même

pas la présence d'iode dans le sel, se

fiant seulement à la réponse de la

personne sondée ou à un classement

par le recenseur de l’étiquette ou

de la marque de sel citée. Les tests

rapides, qui permettent une semi-

quantification de la teneur en iode,

ont été introduits dans le cadre de

nombreuses enquêtes au milieu des

années 1990, afin de tester un échan-

tillon du sel consommé par un

ménage lors des enquêtes. A l’heure

actuelle, quasiment toutes les

enquêtes par grappes à indicateurs

multiples et enquêtes démographi-

ques et sanitaires, ainsi que la plu-

part des autres enquêtes nationales

réalisées auprès des ménages et des

mécanismes de suivi comprennent

un test rapide de l’iode présente

dans le sel. Il est possible que la

qualité des données relatives à la

teneur en iode obtenues dans le

ANNEXE 2

Notes relatives aux données

Page 47: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

ANNEXE 41

cadre des enquêtes auprès des

ménages s'améliore encore au cours

des dix prochaines années car il est

maintenant recommandé de recourir

au titrage pour évaluer plus précisé-

ment la teneur en sel des échantil-

lons obtenus dans le cadre des

enquêtes auprès des ménages.

Un plus grand nombre de pays

déclarent utiliser des valeurs limites

pour la teneur en iode : dans la

première base de données publiée

par l’UNICEF, on comptait 43 pays

ayant des données vérifiées se

fondant sur les estimations de

consommation (La Situation des

enfants dans le monde 1997). Sur

ces 43 pays, seuls six (soit 14 %)

utilisaient des valeurs limites pour

la teneur en iode du sel testé, et

seuls deux pays (soit 5 %) avaient

une valeur limite supérieure ou

égale à 15 ppm. Sur les 123 pays

qui figurent dans la base de don-

nées la plus récente de l’UNICEF,

86 (soit 70 %) utilisent des valeurs

limites, 77 d’entre eux (soit 63 %)

ayant une valeur limite supérieure

ou égale à 15 ppm.

L'amélioration du nombre et de la

qualité des données disponibles

empêche d'analyser les progrès réali-

sés à l'échelle régionale et mondiale

et pourrait en partie expliquer la stag-

nation du taux mondial de consom-

mation de sel iodé aux environs de

70 %. Par exemple, la hausse specta-

culaire du nombre de données obte-

nues au moyen de tests rapides

d’évaluation de l’iode ayant une

valeur limite supérieure ou égale à

15 ppm complique l'analyse des ten-

dances. Car dans de nombreux cas,

les données de référence ont pu être

artificiellement majorées si aucune

valeur limite n’avait été précisée pour

la teneur en iode. Parce qu'il peut y

avoir une différence de 10 à 15 %

entre les estimations du sel contenant

n’importe quelle quantité d’iode et cel-

les du sel contenant 15 ppm ou plus

d’iode, les estimations actuelles pour-

raient en fait indiquer une améliora-

tion de la qualité des programmes.

B. Données citées dans ce rapport

Les données citées dans ce rapport

proviennent de la base de données

de l’UNICEF portant sur la consom-

mation de sel iodé dans les ménages.

Sauf indications contraires, toutes les

références aux « pays » mentionnées

dans ce rapport renvoient aux pays

en développement, ainsi qu'aux pays

autres qu’en développement de la

région ECO/CEI qui constituent la

base de données de l’UNICEF. On

trouvera ci-après des informations

détaillées sur toutes les données.

FIGURE 2 :

Les données de référence portent sur

156 pays et les données actuelles sur

157 pays, la différence étant due à la

scission de la Serbie et du

Monténégro en 2006.

FIGURE 5 :

Il est à noter que ce graphique ne

porte que sur les pays en développe-

ment (c'est-à-dire que le bilan de la

région ECO/CEI ne porte pas sur les

pays autres qu'en développement,

comme la Fédération de Russie).

FIGURES 6–12 :

Les données des graphiques présen-

tant les progrès à l'échelle des

pays ont été retenues en fonction

de critères suivants :

1. Les données utilisées devaient

provenir d'une source assortie

de documents justificatifs (par

exemple, un rapport d’enquête).

2. Les données devaient provenir

d'estimations fondées sur la

consommation. Aucune donnée

fondée sur la production n'a été

utilisée.

3. En présence de différentes

données, la priorité a été donnée,

dans la mesure du possible,

aux enquêtes par grappes à

indicateurs multiples et aux

enquêtes démographiques

et sanitaires.

4. Pour les données portant sur la

période « vers 1995 », les don-

nées les plus proches de 1995

ont été retenues, sauf dans les

cas où d'autres données avaient

été utilisées dans le rapport

Progrès pour les enfants : Un

monde digne des enfants, bilan

statistique (UNICEF décembre

2007). Les données de référence

allaient de 1990 à 2000.

5. Pour les données portant sur la

période « vers 2005 », les derniè-

res données citées dans le rap-

port La Situation des enfants

dans le monde 2008 : la survie de

l'enfant (UNICEF décembre 2007)

ont été retenues. Elles allaient de

2000 à 2006.

6. Il devait y avoir pour chaque pays

un intervalle d'au moins quatre

ans entre les données.

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42 L’ÉLIMINATION DURABLE DE LA CARENCE EN IODE

FIGURES 13 ET 14

Les données proviennent de la

base de données de la Division de

l'approvisionnement de l’UNICEF,

qui recense les achats d’iodate

de potassium effectués par pays

et par an, en kilos et en valeur

(en dollars).

CATÉGORISATION DES

PROGRÈS ACCOMPLIS :

Les critères suivants ont été rete-

nus pour classer en diverses caté-

gories les progrès des différents

pays en matière de consommation

de sel iodé (figures 6-12). Il est à

noter que cette évaluation porte sur

tous les pays en développement,

ainsi que les pays autres qu’en

développement de la région

ECO/CEI. En tout, 157 pays ont

été évalués, 112 d'entre eux dispo-

saient de données suffisantes

pour les faire entrer dans l’une

des catégories.

1. ONT ATTEINT L'OBJECTIF DE

L’IODATION UNIVERSELLE

DU SEL (34 PAYS)

a) Les pays de cette catégorie sont

ceux dont le taux estimatif le plus

récent, qui figure dans le rapport

La Situation des enfants dans

le monde 2008 : la survie de

l'enfant, est supérieur ou égal

à 90 %.

2. SUR LA BONNE VOIE (38 PAYS)

a) Pays sur le point d'atteindre

l'objectif :

• Pays dont le taux estimatif le

plus récent est compris entre

80 et 89 % et qui ne montre aucun

signe de déclin ou de stagnation.

b) Pays réalisant des progrès

importants :

• Pays dont le taux estimatif le plus

récent est compris entre 20 et

79 % et a augmenté d’au moins

20 points de pourcentage au

cours des dix dernières années.

• Pays dont le taux estimatif le plus

récent est compris entre 20 et

1980 et début des

années 1990

Les données sur la

consommation de sel

dans les ménages sont

quasiment inexistantes.

Lorsqu'elles existent,

la plupart de ces don-

nées proviennent de

rapports non officiels.

La proportion de goitres

est la principale source

d'information sur les

troubles dus à la

carence en iode.

Du milieu à la fin des

années 1990

Les estimations de la

proportion de ménages

consommant du sel

iodé se fondent souvent

sur les enquêtes sous-

nationales auprès des

ménages, parfois réali-

sées dans des « zones

endémiques », la pré-

sence d’iode dans le sel

étant rarement vérifiée.

En l'absence de don-

nées provenant des

enquêtes réalisées

auprès des ménages,

les estimations se fon-

dent souvent sur les

chiffres relatifs à la

production.

2000

à ce jour

Les estimations

actuelles se fondent

généralement sur des

données provenant

d'enquêtes auprès des

ménages qui sont

représentatives de la

situation nationale, la

consommation de sel

adéquatement iodé

étant vérifiée au moyen

d'un test rapide d'un

échantillon du sel utilisé

par un ménage.

Évolutions potentielles

Certains pays ont

commencé à utiliser

un sous-échantillon de

sel faisant l'objet d'une

évaluation quantitative

au moyen de méthodes

telles que le titrage, afin

de vérifier les résultats

des tests rapides. Si un

plus grand nombre de

pays adopte cette prati-

que, les chiffres obte-

nus se fonderont sur

des estimations encore

plus précises.

Résumé de l'amélioration de la qualité des données portant sur la consommation de sel iodé

dans les ménages

Page 49: L’élimination durable de la carence en iode...tout un ensemble de problèmes intellectuels, moteurs et auditifs. La carence en iode est la principale cause des cas d’arriération

ANNEXE 43

79 % et a augmenté récemment

d’au moins 10 points de pour-

centage, ainsi que d’au moins 20

points de pourcentage au cours

des dix dernières années.

3. PAYS QUI RÉGRESSENT

OU PRENNENT DU RETARD

(24 PAYS)

a) Pays en phase de net recul :

• Pays dont le taux estimatif le plus

récent est compris entre 20 et

79 % et a diminué d’au moins 15

points de pourcentage au cours

des dix dernières années.

• Pays dont le taux estimatif le plus

récent est compris entre 20 et

79 % et a diminué récemment

d’au moins 10 points de pourcen-

tage, quelle que soit la tendance

observée au cours des dix derniè-

res années (par exemple, même

s’il y a eu une augmentation d’au

moins 20 points de pourcentage

au cours des dix dernières

années).

b) Pays en phase de stagnation :

• Pays dont le taux estimatif le plus

récent est compris entre 20 et

79 % et a varié de moins de 10

points de pourcentage au cours

des dix dernières années.

• Pays dont le taux estimatif le plus

récent est compris entre 20 et

79 % et a varié récemment de

moins de 10 points de pourcen-

tage, quelle que soit la variation

observée au cours des dix derniè-

res années (par exemple, même

s’il y a eu une augmentation d’au

moins 20 points de pourcentage

au cours des dix dernières

années).

4. PAYS AU FAIBLE TAUX DE

COUVERTURE (12 PAYS)

a) Pays dont le taux estimatif le plus

récent est inférieur à 20 % (qu’il y

ait eu une diminution, une aug-

mentation, une stagnation ou que

ce soit la seule donnée disponible).

Il faut également noter qu'on

dénombre 45 pays dont il n’a pas été

possible de déterminer l'évolution,

pour l’une des raisons suivantes :

• Aucune donnée valide (34 pays).

• Seule une donnée valide qui était

supérieure à 20 % et inférieure à

80 % (neuf pays).

• Au moins deux données valides,

mais séparées par moins de

quatre ans (deux pays).

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Pour plus d'informations,

veuillez vous adresser à :

Section de la nutrition,

Division des programmes

UNICEF

Publié par le Fond des Nations Uniespour l'enfance 3 United Nations PlazaNew York, NY 10017, É[email protected]/french

© Fond des Nations Unies pour l'enfance(UNICEF)

Photo de couverture :©UNICEF/HQ06-1477/Giacomo Pirozzi.

ISBN : 978-92-806-4305-3

Mai 2008

SW-COC-002246