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A télécharger sur www.visiondisrael.com N°43 - Septembre 2008 - Eloul 5768 - 3.50C - 5$ CAN UNE SEMAINE FRANÇAISE À EILAT Rina Cadranel la peinture à l’encaustique L’Ordre des jours, de Gérald Tenenbaum Les centrales électriques solaires : du désert Californien au désert du Néguev

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N°43

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ptem

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2008

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768

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5$ C

AN

Une semaine françaiseà eilat

Rina Cadranella peinture à l’encaustique

L’Ordre des jours,de Gérald Tenenbaum

Les centrales électriques solaires :du désert Californienau désert du Néguev

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TV5MONDE, Le meilleur du cinéma en françaisFilms et fictions; c’est tous les jours de la semaine

de 19H30 à 23H30 sur TV5MONDE

Retrouvez tout le cinéma de TV5MONDE sur www.tv5.org

TV5MONDE est accessible sur

www.edencinema.com

D’après l’œuvre originale de Marjane SATRAPI • Un film de Marjane SATRAPI et Vincent PARONNAUD

PERSEPOLISMarc-Antoine ROBERT et XavierRIGAULT présentent

"(...) Un film capable de nous faire rêver, voyager, pleurer et hurler de rire dans la même séquence. Exaltant." LE PARISIEN

Version Anglaise: Cinema City | Hen RehovotVersion Française: Dizengoff Tel-Aviv | Théâtre de JérusalemYES Planet Ramat-Gan | YES Planet Haïfa | Panorama Haïfa

AU CINEMA A PARTIR DU 18.09.08

Réservations par internet: www.diz.co.il / Réservations par carte bleue: 1-700-500-222

Version française: Chiara MASTROIANNI – Catherine DENEUVE – Danielle DARRIEUX – Simon ABKARIAN - Gabrielle LOPES

Version anglaise: Chiara MASTROIANNI - Catherine DENEUVE -Sean PENN - Gena ROWLANDS - Iggy POP

Nominé aux Oscars pour le Meilleur Film d'Animation de l'annéePrix du Jury au Festival de Cannes

1082$

www.airfrance.co.il

www.airfrance.co.il,

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D’après l’œuvre originale de Marjane SATRAPI • Un film de Marjane SATRAPI et Vincent PARONNAUD

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"(...) Un film capable de nous faire rêver, voyager, pleurer et hurler de rire dans la même séquence. Exaltant." LE PARISIEN

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AU CINEMA A PARTIR DU 18.09.08

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Version anglaise: Chiara MASTROIANNI - Catherine DENEUVE -Sean PENN - Gena ROWLANDS - Iggy POP

Nominé aux Oscars pour le Meilleur Film d'Animation de l'annéePrix du Jury au Festival de Cannes

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Vision d’Israël - Septembre 2008 - N° 43

6 La lettre ouverte

8 Economie

Les centrales électriques solaires

10 DOSSIER : Eilat

Eilat n’est plus le monde du silence

Eilat sur la carte de la francophonie

en Israël

14 Judaïsme

Le pardon

20 Evènement

Persepolis

22 Un talent, une vie

Rina Cadranel

24 L’ivresse littéraire

Gérard Tenenbaum

26 Nouvelle

Les étincelles

28 Ouverture sur la Kabbale

Le Zohar

30 Jeux - Loisir

Directrice de la publication : Maryline MédioniRédaction : Hervé Rehby, Liza Serfaty, Itshak Lurçat, Haïm Ouizemann, Emmanuelle Adda, Perla Amiel, Robert Mettoudi, Rav Michael LaitmanCorrespondant France : Michel HermanGraphisme : Société Israplus 054 49 72 653 - 08 9560761 [email protected]

Direction commerciale : Maryline Médioni 054 444 10 85Responsable distribution France : Michel HermanGraphiste adjointe : Laura Lellouche

Adresse : Vision D’ Israël 16 alef rehov Weissman Bat Yam Israël - E-mail : [email protected] bur: 077 330 20 26 - Tel direction: 054 444 10 85Imprimé en Israël - Distribution: Israël - France - BelgiqueLes articles, annonces publicitaires et petites annonces n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs et en aucun cas celle du journal.

est édité par les éditions M.K.A

SOMM AIRE

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Vision d’Israël - Septembre 2008 - N° 43

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Vision d’Israël - Septembre 2008 - N° 43

EconomieRéactions à cet article sur notre site/blog : www.visiondisrael.com

8

Maître Robert Mettoudi

L

Les centraLes éLectriques soLaires fLeurissent : du désert caLifornien au désert du néguev

énergie solaire est une technologie qui connaît un engouement mondial ces dernières années. La hausse des prix du pétrole ainsi que les impératifs de protection de

l’environnement font que bon nombre de gouvernements tentent de trouver une alternative aux sources d’énergie polluante en faveur des énergies dites «vertes». Après un délaissement total de 1990 à 2006, les projets de centrales solaires électriques refont aujourd’hui surface. Les multiples projets annoncés dans le monde laissent présager une puissance installée de 6.400 mégawatts en 2012, soit quatorze fois plus qu’aujourd’hui, selon une étude publiée récemment par l’institut de recherche américain Earth Policy Institute.

Israël se place à la pointe des technologies d’énergie solaire et atteint notamment un niveau record dans le monde d’installation de chauffe-eau solaires. Selon le site internet enerzine.com «90% des maisons israéliennes sont équipées en systèmes de chauffage de l’eau utilisant l’énergie du soleil». Le développement de ces systèmes est notamment dû aux carences en hydrocarbures qu’a connu le pays les premières années de son existence et aux crises pétrolières de la seconde moitié du vingtième siècle. Au début des années 50, le gouvernement a mis en place de sévères restrictions pour le chauffage de l’eau, conduisant de nombreux Israéliens à se doter de chauffe-eau solaires. 20% de la

population en étaient équipés en 1967. Ils étaient 60% en 1983, conséquence d’une loi rendant obligatoire l’installation d’un tel système pour toute construction d’habitation. Si cette loi ne concerne ni les industries ni les immeubles, elle s’applique en revanche aux hôpitaux, maisons de retraite, aux hôtels et aux institutions scolaires.

Il existe différentes technologies d’énergie solaire dont la technologie photovoltaïque et la technologie solaire à concentration.

Différente de celle du photovoltaïque, la technologie solaire à concentration consiste à capter l’énergie du soleil à travers des miroirs qui renvoient la chaleur sur un tube contenant un fluide. La vapeur d’eau dégagée entraîne alors une turbine couplée à un alternateur pour produire de l’électricité. Cette technologie ne nécessite ni combustible ni émission de dioxyde de carbone, ce qui en fait la centrale électrique la moins polluante existante, à condition de pouvoir stocker la vapeur pendant la nuit. Pour produire leur efficacité optimale, de telles centrales d’énergie solaire doivent être installées dans des zones très ensoleillées, de préférence des déserts, et avoir de la place au sol pour installer les miroirs. Une étude menée par le Centre aérospatial allemand en 2007 concluait que «chaque année, chaque kilomètre carré de terre de l’Afrique du Nord reçoit une quantité d’énergie équivalente à 1,5 million de barils de pétrole. Une centrale solaire à concentration de la surface du lac Nasser en Egypte collecterait une énergie équivalente à la totalité de la production pétrolière actuelle du Moyen-Orient».

Un plan solaire méditerranéen Lors du récent sommet pour l’Union de la Méditerranée a été confirmé le lancement d’un Plan solaire méditerranéen, qui prévoirait la construction à grande échelle de centrales solaires dans le Sahara. Mais à ce jour, deux pays, les Etats-Unis et l’Espagne, montrent le plus d’ambition. Avec en projet un total de 5.600 mégawatts de puissance installée d’ici à 2012, les futures centrales thermo-solaires de l’Ouest américain pourraient alimenter en électricité 1,7 million de maisons. Situé dans le désert de Mojave, en Californie, le plus grand complexe thermo-solaire en opération remonte à la fin des années 1980 et fournit depuis sans faillir de l’électricité à 100.000 maisons. Une douzaine d’installations similaires ont été lancées depuis 2007 par des entrepreneurs californiens. En Europe, l’Espagne a inauguré sa première tour solaire thermoélectrique près de Séville, à Sanlucar, et les projets se multiplient (plus de 60 recensés). La société israélienne Solel Solar Systems a récemment signé un important contrat de plusieurs millions

de dollars avec la société espagnole Ibereolica pour la fourniture de 190,000 récepteurs solaires. En France, les recherches ont repris à grande vitesse sur le site de l’ancienne centrale Thémis, à Font-Romeu, dans les Pyrénées.

Les conditions d’un décollage semblent enfin réunies. En Californie, il a été estimé que le prix du kilowattheure thermo-solaire reviendrait entre 15 et 18 centimes euros, soit un montant compétitif, en deçà du coût de production du solaire photovoltaïque, lequel est utilisé, il est vrai, à des puissances de 100 à 1000 fois inférieures plus facilement intégrables aux bâtiments) pour des unités de 50MWe sous climat méditerranéen (Andalousie, Espagne). A Paris, le lancement d’un plan solaire méditerranéen a été confirmé lors du dernier sommet pour l’Union de la Méditerranée. A la clef, l’idée que des centrales solaires installées dans le Sahara pourraient alimenter en électricité l’Afrique comme l’Europe et produire jusqu’à 100.000 mégawatts d’ici à 2050. D’ores et déjà, l’Algérie et l’Allemagne ont lancé un projet pilote d’une centrale hybride solaire et gaz naturel de 150 mégawatts.

Israël à la pointe du développement des technologies solaires La géographie d’Israël est également particulièrement favorable au développement de centrale électrique à énergie solaire. La société Brightsource et sa filiale Luz II ont inauguré récemment leur centre de développement situé dans le parc industriel de Rotem dans le Neguev, en Israël. Ce centre est un champ solaire opérationnel considéré comme une étape essentielle dans le développement de l’énergie solaire et dans l’expérimentation de la technologie solaire à concentration. Les chercheurs israéliens de la société Solel Solar Systems ont abouti à des trouvailles révolutionnaires dans le domaine de l’agriculture ou encore de la désalinisation associées aux énergies solaires, la question de l’eau étant une préoccupation majeure pour Israël. Ces chercheurs tentent par exemple d’associer la technologie solaire à concentration avec la technologie de désalinisation des eaux, afin de réduire les coûts de désalinisation et d’augmenter la production et le traitement de l’eau, dans le strict respect de l’environnement.

Il faut donc s’attendre dans les prochaines années, à voir fleurir des capteurs solaires dans le désert du Néguev, et notamment à proximité d’Eilat et de la mer rouge.

Me Robert METTOUDIDocteur en droit des affaires et avocat

au barreau de Tel-Aviv0504477669 - [email protected]

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Vision d’Israël - Septembre 2008 - N° 43

e port d’Eilat est évoqué par

Moïse dans le Deutéronome,

puis sous Salomon. Ensuite

sous les successeurs, dont

Ozias (v. 800) qui restitue le port Ezyon

Geber au roi de Juda. Puis le port passe aux

Nabatéens : occupation romaine puis

byzantine. Eilat prospère et devient

le passage des caravanes Afrique/

Asie. Au VII au XII eme siècle, c’est

la première conquête de Mahomet,

suivie des Omeyyades de Damas, puis

des Abbassides de Bagdad jusqu’à

l’arrivée des Croisés. Au XII eme

siècle, le port est repris par Saladin

d’abord les Mameluks jusqu’en 1517,

puis les Ottomans jusqu’à la Guerre de

1914/18.

En 1917, le port passe sous mandat

britannique. Un modeste détachement

militaire y construit un camp

rudimentaire.

En 1948, c’est enfin l’ Indépendance

d’Israël. L’histoire d’Eilat débute quelques

temps après la création de l’état d’Israël.

A cette époque, il n’existe que quelques

batisses de terre construites au bord

de l’eau. Les gardes britanniques,

jordaniens et égyptiens se côtoient dans

cet endroit appelé Umm Rash Rash, la

mer du Murmure. Le 10 mars 49, une

garnison israélienne se déploie vers

le sud pour l’opération ”Uvda”, le ”fait

accompli”. Le drapeau de l’état d’Israël

doit être hissé, mais personne n’en

possède. Alors, sur un drap immaculé,

un soldat trace avec de l’encre l’étoile

d’Israël et lève cet étendard. Depuis,

gardé précieusement, joyau de la ville

d’Eilat, il est utilisé lors de toutes les

commémorations historiques.

Aujourd’hui, Ei lat connait

un développement foudroyant,

économique, industriel et surtout

touristique en provenance

majoritairement de France. Unique port

commercial sur la Mer Rouge, station

balnéaire internationale, sites naturels

sous-marins parmi les plus beaux du

monde, richesse ornithologique et

réserve naturelle d’exception.

Eilat est une ville qui bouge, moderne,

en expansion continue. C’est près

de l’Observatoire sous-marin que

le commandant Cousteau et Louis

Malle tournèrent les vues principales

du «Monde du Silence», il y a bien

longtemps…

Eilat

L

eiLat n’est pLus Le monde du siLence !Réactions à cet article sur notre site/blog : www.visiondisrael.com

10

Diamante Kalfa

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En partenariat avec

é

ç..

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Vision d’Israël - Septembre 2008 - N° 43

EilatRéactions à cet article sur notre site/blog : www.visiondisrael.com

Pourquoi le mois du cinéma français en Israël se déroule t-il de Kiryat Shmona à Beer-Sheva et n’arrive pas jusqu’à Eilat, ville où entre 70 et 80% de la population est francophone ? La Communauté Française à Eilat est très active et aspire à le devenir encore plus avec l’aide tant attendue des services culturels français. Plus de 1200 familles sont enregistrées auprès du Consulat Français et on peut sans doute en dénombrer encore 500 à 600 autres non-inscrites sur les registres. Cette année, la Mairie d’Eilat a donc décidé de relever le défi en mettant en place la «Semaine Française à Eilat», sans aucun budget, avec l’aide du Consulat de France en Israël, de l’Institut Français et de nombreux partenaires. Une semaine riche et variée, mettant le français à l’honneur dans de nombreux domaines; théâtre, cinéma, chanson, gastronomie, littérature… Antibes, ville jumelée à Eilat a délégué

quatre personnes dont un chef cuisinier et a aussi fait parvenir des livres, CD et vidéos pour favoriser l’installation d’un Centre Culturel Français à Eilat.

Centre de tourisme privilégié pour les touristes de France, la Mairie d’Eilat a décidé de prendre les choses en main pour promulguer la langue française dans sa ville en ouvrant des cours de français destinés aux personnes liées au tourisme; chauffeurs de taxi, vendeurs ou personnel d’accueil dans les hôtels. L’étude du français est maintenant au programme de la formation des agents de sécurité de l’aéroport. D’autre part, des cours destinés aux enfants de France ont été spécialement créés afin qu’ils ne perdent pas leur français. La francophonie est en plein essor à Eilat !

«La Semaine Française à Eilat», du 14 septembre au 20 septembre 2008, est là pour nous le rappeler ! Le Docteur Avi Baranés, Consul Honoraire d’Eilat,

qui est à l’origine de cette merveilleuse initiative, espère que ce sera un apéritif pour un événement qui se reproduira d’année en année et deviendra une tradition dans la vie culturelle d’Eilat.

Eilat va vivre à l’heure de la France pendant une semaine entière. Ne manquez surtout pas l’occasion de surfer sur la vague de la francophonie à Eilat !

Dès le dimanche 14 septembre un large éventail d’activités, en français, sera proposé pour toute la famille. La Mairie a mis les bouchées doubles, des bouchées à la reine pour un choix royal ! Si vous êtes au régime, évitez le Campus, la tentation d’un bon petit plat concocté par le Chef venu spécialement d’Antibes pourrait être trop forte. N’hésitez pas à aller au cinéma en famille, ce n’est pas tous les jours que vous avez une kyrielle de films en français à votre disposition. Mercredi soir, venez écouter le message chanté par une troupe venue d’Ashdod pour vous conter une aventure qui vous rappellera sans doute de nombreux souvenirs laissés un jour sur une table dans le fond d’un café, sur une table que l’on n’oublie jamais… et les deux mères juives, oïch! Réservez vos places au plus vite, ils ont déjà fait salle comble à Paris avec ce spectacle musical qui raconte avec justesse et humour la vie en Israël et les aléas de l’alya. En chantant ? Enchanteur ? Enchantés !

Pour les romantiques et les grands nostalgiques de la bonne chanson française, ne manquez pas, samedi soir, de venir applaudir de jeunes talents venus pour vous charmer et clôturer cette semaine en beauté. Un feu d’artifice de poésie et d’amour.

De bons moments en perspective, (voir programme détaillé).

Merci à toute l’équipe qui nous a concocté une belle semaine Made in France !

eiLat, enfin sur La carte de La francophonie en israëL

12

Judith Mamane

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Les Maîtres Fous

Animé

profond

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Vision d’Israël - Septembre 2008 - N° 43

Judaïsme : le pardonRéactions à cet article sur notre site/blog : www.visiondisrael.com

Haïm Ouizemann

Q

Le pardon : quand La force se fait miséricorde

14

ui d’entre nous peut-il sincèrement prétendre,

après avoir été offusqué ou blessé en son amour

propre, accepter en son for intérieur de pardonner

d’un cœur entier à son offenseur sans faire montre

d’un quelconque esprit de revanche? Rares sont ceux qui,

révélant ainsi une grandeur d’âme peu commune peuvent

prétendre répondre à cette définition. Pourtant, de grandes

figures comme Moïse, David et Joseph vont être élevées au

rang d’homme d’état grâce à la clémence et au pardon qui

les caractérisent. Joseph, l’esclave hébreu, sera haussé à la

fonction prestigieuse de vice-roi, après avoir subi l’âpre et

cruelle humiliation de ses frères. Il va non seulement leur

accorder son pardon, geste révélant en soi une noblesse

d’esprit exceptionnelle (Gen. 45) mais plus encore, leur

rendre le bien pour le mal et les rassurer sur leur rôle

salvateur d’ambassadeurs divins du peuple d’Israël: «Soyez

sans crainte, car suis-je à la place de D.ieu? Vous, vous aviez

médité contre moi le mal : D.ieu l’a pensé en bien afin qu’il

arrivât ce qui arrive aujourd’hui, qu’un grand peuple fût

sauvé; et maintenant n’ayez crainte, je vous ferai subsister

vous et vos enfants. Il les consola et parla à leur cœur.»

(Gen. 50, 19-21). O combien remarquable retournement de

l’histoire que celle de Joseph qui, de persécuté, devient de-

facto le conciliateur ou, mieux, le consolateur de ses frères

: «et maintenant ne vous affligez point, ne soyez pas irrités

contre vous mêmes, de m’avoir vendu... car c’est pour le

salut que le Seigneur m’y a envoyé avant vous... pour vous

préparer une ressource dans ce pays et vous sauver la vie...»

(Gen. 45, 5-7).

Or, Joseph va accéder au trône du plus puissant empire de

son époque par sa seule force de retenue, de patience et de

maîtrise de soi. A celui qui pardonne, le mérite du royaume.

Joseph nous délivre, là, une magistrale leçon d’amour et de

paix : le pouvoir devient l’instrument du pardon en faveur

d’une humanité réconciliée avec elle-même.

Si, le pardon peut s’avérer être le fruit d’un savant calcul pour

mieux asseoir un régime politique fragilisé, il peut exprimer

un amour sans limite qui, associé au sens de la mission

d’Israël, la renforce, et en fait la condition sine qua non de

la pérennité du peuple juif. En effet, Moïse, brillant avocat

de la cause d’Israël, réussit l’impossible: convaincre D.ieu

de ne pas détruire son peuple «à la nuque raide», souvent

«rebelle» à Sa parole suite au terrible épisode du veau d’or :

«Reviens de ton courroux et révoque la calamité qui menace

ton peuple, souviens-toi d’Abraham, d’Isaac et d’Israël à qui

Tu as juré...: <Je ferai votre postérité aussi nombreuse que les

étoiles du ciel et tout ce pays, je le donnerai à votre postérité

qui le possédera pour toujours> (Ex. 32, 12-13). C’est à ce

moment délicat de l’histoire d’Israël que se joue le destin du

peuple de D.ieu et force est de constater que Moïse, faisant

preuve d’une très grande humilité, reste totalement indifférent

à la proposition divine de constituer un nouveau peuple

«Tu ne te vengeras pas, tu ne tiendras pas rancune... mais tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis l’Eternel D.ieu (Lév. 18, 19)

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Judaïsme : le pardonRéactions à cet article sur notre site/blog : www.visiondisrael.com

Haïm Ouizemann

(Ex. 32, 10) et surmonte l’épreuve personnelle, disposé à

porter la faute de tout un peuple, au point de demander

l’effacement de son nom (Ex. 32, 32). Il convainc ainsi le

Tout-Puissant de pardonner à son peuple : «l’Eternel révoqua

le malheur qu’Il avait voulu infliger à son peuple» (Ex. 32, 14).

Sforno est d’avis que Moïse propose à D.ieu de transmettre ses

propres mérites aux fils d’Israël pour en couvrir la faute, mais

Na’hmanide soutient qu’il est prêt à se sacrifier physiquement

pour la rémission du péché d’Israël.

Si l’amour ne fait point abstraction de la punition qui ne tarde

pas à s’abattre sur Israël pour manquement à la fidélité

de l’esprit à la lettre divine, le pardon succède toujours à

la punition. En témoigne le don des secondes Tables de

l’Alliance au jour du Grand Pardon (Yom Kippour): «J’ai

(D.ieu) pardonné selon ta requête (celle de Moïse)» «car

c’est un D.ieu clément que l’Eternel, ton D.ieu: Il ne te

délaissera pas, Il ne consommera pas ta perte, et Il n’oubliera

point l’alliance de tes pères, l’alliance qu’il leur a jurée»

(Deut. 4, 31) «car parce que l’Eternel vous aime, parce qu’il

est fidèle au serment qu’Il a juré à vos aïeux» (Deut. 6, 8).

Le pardon divin, à l’origine, n’est donc nullement motivé

par le mérite d’Israël et sa droiture (Deut. 9, 6) mais par

la promesse d’amour irrévocable de son élection à travers

l’accomplissement du serment fait aux patriarches et la

sanctification du Nom divin dont Israël, héritage de D.ieu,

se voit gratifié. La miséricorde de D.ieu s’étendant sur

Caïn, ne peut-elle pas a fortiori s’épancher sur Israël qui,

sorti d’égypte, cherche incessamment la voie du repentir

? Conscient tardivement de son acte odieux, Caïn, premier

criminel de l’histoire humaine, s’écrie : «Mon crime est trop

grand pour être pardonné» (littéralement «pour être porté»)

craignant vraisemblablement un châtiment à la hauteur

de l’impardonnable et irréparable crime, la peine de mort.

La réplique de D.ieu surprend : «l’Eternel lui dit (à Caïn) :

<quiconque tuera Caïn sera puni au septuple>». Le pardon,

néanmoins partiel, accordé à Caïn permet à ce dernier de

mener une vie quasiment «normale» en se mariant et de

créer la cité de Nod. Autrement dit, la reconnaissance de la

juste mesure de l’offense commise par l’offenseur associée

à l’intention de ne pas réitérer l’erreur passée justifie le

pardon.

Comment D.ieu qui, d’une part, nous interdit formellement

la vengeance et l’obligation du pardon peut-il, d’autre

part, faire prononcer par la bouche du prophète Jérémie

(51, 6): «Est venu le temps de la vengeance pour D.ieu...»

à l’égard de Babel qui «se retrouvera réduite à l’état de ruine

éternelle» (Jer. 51, 62). Hezkouni (sur Lev. 18, 19) explique

que la vengeance divine a pour dessein la paix universelle

contrairement à celle de l’homme dont l’action vengeresse

est généralement mue par la colère et le ressentiment

réprouvés durement par le patriarche Jacob qui n’hésitera

pas à reprocher à ses deux fils Simon et Levi d’avoir rasé la

ville de Sichem après le viol de leur sœur Dina : «Maudite soit

leur colère car elle fut malfaisante... Je veux les séparer dans

Jacob, les disperser en Israël» (Gen. 49, 7). Moïse «fidèle

serviteur de D.ieu», ose transformer les termes de l’injonction

divine, lui imposant d’effacer les Midianites au nom des Fils

d’Israël (Nombres 31, 1), et dire : «La vengeance appartient

à D.ieu» (Deut. 32, 35). Mais en quoi vraiment cette

vengeance divine, généralement mal comprise, peut-elle

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Haïm Ouizemann

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Vision d’Israël - Septembre 2008 - N° 43

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Haïm Ouizemann

garantir l’avènement de la paix universelle? David, par sa vie

exemplaire, va prouver que l’intention du pardon renouvelé

à plusieurs reprises à l’égard de son ennemi entraîne quasi-

systématiquement la vengeance divine ou justice de D.ieu,

car nul mortel n’est capable d’évaluer l’humiliation ressentie

et n’est en droit de se faire justice. David pardonne à Saül,

pourtant déjà déshonoré et dégradé par D.ieu pour ne pas

avoir exécuté Agag, le roi amalécite et argue de l’élection

divine: «D.ieu me préserve d’agir ainsi envers mon souverain,

de porter la main sur l’oint du Seigneur! Oui, il est l’oint du

Seigneur» (1 Sam. 24, 7). En outre, il est faussement accusé

de s’être emparé du trône par la force et injustement insulté

par Semeï, proche de la famille de Saül : «Va-t-en homme de

sang... homme indigne ! Le Seigneur a fait retomber sur toi

tout le sang de la maison de Saül dont tu occupes le trône»,

il épargne ce dernier malgré les conseils d’Abisaï «de lui

trancher la tête» (2 Samuel 16, 7- 9). David rétorque à son

conseiller du moment: «Laissez-le prodiguer l’injure, si D.ieu

lui a parlé! Peut-être le Seigneur considérera-t-il ma misère

et me rendra-t-il du bonheur en échange des outrages que

je subis en ce jour» (2 Sam. 16,11-12). Le roi en personne

jura à Semeï: «Tu ne mourras pas». A cette réaction toute

empreinte de pardon et de compassion s’ajoute celle qu’il

eut à l’encontre de son fils Avshalom, réaction pour le

moins déroutante si ce n’est surprenante. A trois reprises il

l’épargne, celui qui viole et déshonore sa propre fille Thamar

(2 Sam. 13,39 ) et lui accorde son pardon en l’embrassant

(2 Sam. 14, 33); il l’épargne également après qu’il ait eu

commerce avec ses concubines et tente de l’assassiner afin

de s’emparer du trône. David, à la nouvelle de la mort de

son fils, le pleure amèrement: «Mon fils Avshalom... que

ne suis-je mort à ta place!» (2 Sam. 19,1-3). La tradition

juive enseigne que l’homme est foncièrement bon. C’est

pourquoi le roi David, dans un grand esprit de compassion

prie le Seigneur que le mal qui habite l’humanité disparaisse

à jamais en n’espérant d’aucune façon la mort du pécheur

(Psaume 104). Si l’homme est toutefois responsable de ses

faits et gestes, il ne nous est pas donné de le juger lui, mais

ses actes, en y cherchant des circonstances atténuantes.

D.ieu désire l’intention du cœur et en appelle au repentir de

l’homme, et si le pardon contribue grandement au maintien

de l’unité sociale, il révèle par ailleurs la grandeur de l’Eternel

parmi les hommes. Le propitiatoire (KaPPOReT), recouvrant

l’Arche d’Alliance sur lequel reposaient deux chérubins disposés

face à face, rappelle à l’homme que l’accès aux Tables du

Témoignage et à la présence de D.ieu est conditionné par

l’acceptation du pardon (KaPPaRaH) et l’amour d’autrui.

«...Tu m’as importuné par tes péchés, excédé par tes iniquités.

Et c’est Moi-même qui efface tes péchés, par égard pour Moi,

et tes fautes, je ne veux plus M’en souvenir. Fais appel à ma

mémoire, discutons ensemble» (Isaïe 43, 24-26). Justice et

amour se confondent en un D.ieu Un.

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Haïm Ouizemann

1919

InvitationLe Conseil des Associations des nouveaux immigrants,

Ricardo Lapin et Roberto Hofman, initiateurs du projet présentent

EXPO 2008אמנים עולים מציגים

Exposition de 30 artistes peintres et sculpteurs arrivés en Israël entre 1967 et 2008, de 16 pays différents.

Théâtre de Jérusalem20, Rehov Marcus - Jérusalem

Vernissage de l’expositionen présence de M. le Ministre de l’Intégration, Eli AFLALO

Directeur du Dpt. Alyah et intégration de l’Agence Juive, Eli COHEN

Mercredi 10 septembre 2008, à 18h00Clôture de l’exposition le 12 octobre 2008

Council of Immigrant Associations in Israel )עייר) בישראל העולים ארגוני מועצת

en coopération avec

Pour plus de renseignements contacter Esther BLUM - mobile: 0524-834.934 [email protected]

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Vision d’Israël - Septembre 2008 - N° 43

éhéran 1978: Marjane, huit ans, songe à l’avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Choyée par des parents modernes et cultivés, particulièrement

liée à sa grand-mère, elle suit avec exaltation les évènements qui vont mener à la révolution et provoquer la chute du régime du Chah. Avec l’instauration de la République islamique débute le temps des «commissaires de la révolution» qui contrôlent tenues et comportements. Marjane qui doit porter le voile, se rêve désormais en révolutionnaire.Bientôt, la guerre contre l’Irak entraîne bombardements, privations, et disparitions de proches. La répression intérieure devient chaque jour plus sévère.Dans un contexte de plus en plus pénible, sa langue bien pendue et ses positions rebelles deviennent problématiques. Ses parents décident alors de l’envoyer en Autriche pour la protéger.A Vienne, Marjane vit à quatorze ans sa deuxième révolution: l’adolescence, la liberté, les vertiges de l’amour mais aussi l’exil, la solitude et la différence.Qui est Marjane Satrapi ? Née en 1969 dans une famille communiste de Téhéran, elle vit, en tant qu’enfant, la restriction grandissante des libertés individuelles et les conséquences dans la vie quotidienne des événements politiques de l’époque, particulièrement la révolution islamique et les débuts de la guerre Iran-Irak. Ses parents sont des intellectuels très engagés. En guise de contes de fée, son père lui donne à lire des bandes dessinées sur l’histoire du marxisme. De nombreux membres et amis sont envoyés en prison pour leur soutien au communisme. On assassine son oncle, un dirigeant du Parti communiste iranien, auquel elle est très attachée.

En 1984, à l’âge de 14 ans, elle est envoyée par ses parents à Vienne, en Autriche afin de lui épargner l’oppression d’un régime islamique alors à son comble. Elle avait déjà étudié au lycée français de Téhéran. Elle continue son cursus scolaire au Lycée français de Vienne, puis retourne en Iran afin de suivre des études supérieures. Elle part ensuite en France et fait des études à l’école supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Elle réside actuellement à Paris.Sa rencontre avec David B. marque un tournant dans sa vie, puisque c’est lui qui lui donna la passion de la bande dessinée. Leurs styles graphiques sont d’ailleurs particulièrement proches, notamment dans les premiers livres de Marjane. Dès son premier ouvrage, le premier tome de Persépolis, elle rencontre un succès critique et commercial. C’est un véritable événement, puisqu’il s’agit de la première série de bande dessinée iranienne de l’histoire. Les deux premiers volumes se vendent à plus de 20.000 exemplaires et deviennent de véritables best-sellers.En 2003, elle publie Broderies, nommé dans la catégorie du meilleur album au Festival d’Angoulême 2004. Finalement, son dernier livre, Poulet aux prunes paraît en 2004 couronné cette fois-ci par le prix du meilleur album.Entre 2005 et 2007, elle réalise, en partenariat avec Vincent Paronnaud, l’adaptation de sa bande dessinée autobiographique Persépolis en long métrage d’animation en noir et blanc, sorti le 27 juin 2007. Il est projeté au Festival de Cannes 2007 au sein de la sélection officielle. À cette occasion, la République islamique d’Iran s’est inquiétée de voir la sélection de ce film présentant ce qu’elle trouve être « un tableau irréel des conséquences et des réussites de la révolution islamique». Le film recevra, malgré la polémique, le Prix du Jury du Festival et obtiendra

un succès international couronné par deux Césars l’année suivante (ceux du meilleur premier film et de la meilleure adapation) ainsi que par une nomination à l’Oscar 2008 du meilleur film d’animation.Prix Henri-Jeanson 2007, décerné par la SACD, à Marjane Satrapi pour son insolence, son humour et son engagement.

Membre du Jury du 61e Festival du Cinéma de Cannes 2008.Qui est Vincent Paronnaud ?Vincent Paronnaud est né à l’aube des années 70 à La Rochelle. Auteur de bandes dessinées, c’est sous le nom de Winshluss que Vincent Paronnaud se fait connaître. Il collabore alors beaucoup avec Cizo et d’autres artistes et ne publie son premier album solo qu’en 1999 avec <Super Negra>. Vincent Paronnaud devient, sous son nom de plume, l’un des maîtres de l’humour macabre, qui se plaît à réécrire l’histoire et à surprendre avec des personnages les plus inattendus. Winshluss aime placer l’apparente insouciance de la civilisation américaine des années 1930 et 1950 face à ses démons, c’est ainsi que le trait Disney-ien des Silly Symphonies rencontre le Ku Klux Klan ou que les obsessions hygiénistes d’une ménagère fifties cachent des meurtres abominables.Vincent Paronnaud délaisse de temps en temps la plume pour endosser la caméra et se lance, avec Cizo, dans la réalisation de deux courts métrages, <Raging Blues> et <O>Boy, What Nice Legs!>. Ces premiers essais sont les prémisses qui mènent Paronnaud jusqu>à Cannes. En 2007, il adapte avec Marjane Satrapi sa bande dessinée <Persépolis>, et ils réalisent ensemble un long métrage d’animation en noir et blanc du même nom. <Persépolis>, s’il soulève quelques remous du côté du gouvernement iranien, est récompensé au 60e Festival de Cannes par le Prix du jury, et reçoit deux Césars l’année suivante: ceux du meilleur premier film et de la meilleure adaptation. Le film a également été nommé aux Oscars 2008 dans la catégorie «Meilleur film d’animation».Grand acteur de la BD indépendante francophone, Vincent Paronnaud révèle ses talents de réalisateur et donne un nouveau souffle au film d’animation français.

Donc un film que Vision D’Israël vous invite à découvrir !

T

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Evènement Caroline Boneh

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PersePolisau cinéma à Partir du 18 sePtembre

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Vision d’Israël - Septembre 2008 - N° 43

etite brune dynamique au regard pétillant, ayant fait sa alya de Londres il y a deux ans, Rina Cadranel me reçoit dans son appartement à Jérusalem. Sur une table à l’écart j’aperçois un mini fer à repasser de marque «Encaustic Art» et des petits

blocs de cire d’abeilles de différentes couleurs, outils d’un art atypique, à travers lesquels Rina m’entraîne dans l’univers, très méconnu, d’une peinture fascinante et magique.

Artiste dans l’âme et passionnée, Rina s’exprime avec un chaleureux accent égyptien : «L’encaustique est une technique picturale antique qui utilisait de la cire d’abeille en fusion à laquelle les peintres égyptiens, grecs et romains rajoutaient certains ingrédients et pigments, avant de l’appliquer à la spatule. Des portraits à l’encaustique ont été découverts, pratiquement intacts, sur des sarcophages de bois de tombeaux égyptiens et sur certaines fresques de Pompéi.»

Comment expliquer la pérennité de cette peinture ?

Sa grande résistance à l’humidité fait qu’elle ne s’oxyde pas, ne jaunit pas, garde ses couleurs d’origine et sa luminosité spécifique. En cela, elle est supérieure à la peinture à l’eau, à l’huile ou à l’acrylique.

Pourquoi est-elle tombée dans l’oubli ?

Abandonnée depuis la fin de l’antiquité, elle a ressurgi brièvement en Europe au 19ème siècle. Eugène Delacroix et Van Gogh l’ont utilisée en la mélangeant à d’autres mediums. Mais il fallait préparer soi-même ses ingrédients ; le confort électrique n’existait pas encore, la cire refroidissait rapidement...ces facteurs ont certainement rendu son application difficile et freiné sa diffusion.

Aujourd’hui, on trouve de la cire colorée prête à l’emploi et du matériel conçu pour un art qui reste néanmoins peu répandu. Comment l’avez-vous découvert ?

Un mythe a été créé sur une prétendue difficulté à manipuler la cire. Pourtant, et j’insiste sur ce point, c’est un art à la portée de tous. Nul besoin d’être particulièrement adroit ou d’avoir une quelconque prédisposition au dessin ou à la peinture. Il y a douze ans, j’ai découvert l’encaustique par hasard en feuilletant un livre d’art. Ce fut une révélation, et depuis, je peaufine en autodidacte les techniques. J’ai plusieurs fois exposé à Londres où j’ai aussi créé un atelier pour vivre le bonheur de transmettre cette passion.

Tandis que Rina propose une démonstration, je contemple ses œuvres. Figuratives ou abstraites, essentiellement marquées par des paysages dont les reliefs, contours et végétations surréalistes semblent appartenir à une planète inconnue. Des peintures uniques aux formes et couleurs féériques faisant basculer dans une dimension fantastique et étrange, où la matière devient sujet.

«C’est une activité ludique par excellence. Différents effets s’obtiennent rapidement et facilement grâce à certains mouvements imprimés au fer...voici un paysage de base...» Rina palpe son fer spécial* pourvu d’un thermostat permettant de garder une chaleur basse et constante similaire à celle pour repasser la soie. Fondus sur la surface chaude, des bâtonnets de cire d’abeilles bleus et blancs vont constituer le ciel. D’un geste doux et rapide, Rina lisse de gauche à droite la partie supérieure d’un carton rigide de surface glacée de format ‘’carte postale’’.

La magie opère immédiatement : un ciel pastel au dégradé naturel qu’un aquarelliste aurait exécuté en une heure, surgit en deux secondes. Puis, appliquée sur le bord arrondi du fer, de la cire brune formera deux montagnes douces et délimitera l’horizon.

D’un mélange vert et brun naîtra un avant plan où pousse une intrigante et magnifique végétation ressemblant à du corail. Son secret : Rina s’empare de la carte et tamponne

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Un talent, une vie

rina cadraneL : La peinture à L’encaustiqueretour d’un art antique perdu

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Un talent, une vie légèrement la partie inférieure du paysage sur le fer, générant ainsi cette étrange texture.

La dernière touche, sa signature : de la cire noire sur la pointe du fer dont s’échappent deux oiseaux survolant un univers enchanteur créé en moins d’une minute.

Munie d’un papier ménage absorbant, qu’elle utilise aussi pour essuyer le fer entre chaque couleur, Rina lustre la peinture qui prend vie.

«La cire sèche et se fige en quelques secondes, mais il suffit de chauffer le fer pour retoucher une couleur ou une forme, effacer une partie pour modifier l’œuvre à souhait, gratter un chemin par ci, faire jaillir un lac par là...

Cet art est idéal pour encourager et stimuler l’inspiration des débutants, car les résultats sont bons dès le départ. Par la suite, l’apprentissage des techniques permet de développer l’harmonie dans les couleurs et les formes, la lumière dans l’image, la profondeur et la perspective, et contribue surtout, en jonglant avec une combinaison de mouvements précis du fer, à produire différentes illusions. Souvent, de la cire en fusion émerge aussi des effets parallèles fantastiques inattendus invitant à un voyage dans l’imaginaire. L’encaustique offre des possibilités infinies d’explorer la fantaisie créatrice que chacun porte en soi.»

Vos projets en Israël ?

Mon ambition est de faire découvrir l’encaustique en Israël où elle est encore complètement inconnue.

En quittant Rina, je pense au verset 14 de Berechit Chap. 15,

où Dieu dit à Avraham que ses descendants quitteront l’exil

«avec de grandes richesses». Rina nous en rapporte une bien

précieuse, car capable de métamorphoser le plus novice d’entre

nous en peintre d’art figuratif ou abstrait.

*Le fer classique est à proscrire

Pour admirer ses oeuvres, ou pour tout renseignement

sur cet art

Contacter Rina au 054 8026815

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Vision d’Israël - Septembre 2008 - N° 43

S

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L’ivresse littéraire Itshak Lurçat

rentrée Littéraire : un grand roman à découvrir

L’ordre des jours, de géraLd tenenbaumprofesseur de mathématiques à l’université de Nancy, ce qui

ne l’empêche pas d’être écrivain, preuve supplémentaire, si

besoin était, que l’on peut avoir à la fois la bosse des maths et

celle de la littérature… A ce sujet, il racontait à un journaliste

de L’Est républicain qu’étant adolescent, alors qu’il hésitait

entre la classe préparatoire de lettres et celle de sciences, sa

mère lui donna ce conseil judicieux : « Choisis les maths, la

littérature, tu pourras toujours y revenir ».

Quelques décennies plus tard, Gérald Tenenbaum peut donc

se féliciter d’avoir suivi le conseil maternel. Ses deux premiers

romans, Rendez-vous au bord d’une ombre (éd. Le bord de

l’eau) et Le geste (éd. Héloïse d’Ormesson *) évoquaient tous

les deux des personnages masculins solitaires, poursuivis

par un passé obsédant. Dans les deux livres, on croisait déjà

des figures de survivants ou d’enfants de survivants de la

Shoah. Mais dans L’Ordre des jours, ce thème occupe une

place centrale et est abordé avec une vérité et une finesse

rarement égalées dans la littérature française depuis 1945.

Le roman se déroule dans les années de l’après-guerre,

dans l’Est de la France, entre Nancy et Lunéville. Mais il y

est aussi question de Diên Biên Phu, du kibboutz Mishmar

ha-Néguev et, surtout, de Kielce en Pologne, ville maudite

dont le souvenir hante les principaux personnages du livre.

Ceux-ci : Solange, qui a 20 ans à la Libération, Simon son

compagnon, Max Kling, rescapé des camps, Macha, la mère

de Solange qui travaille comme retoucheuse, Ida et Robert,

et d’autres encore, ont en commun de tenter de refaire leurs

existences après la guerre et après la Shoah.

Kneydelakh et lokchn mit yor…

Tenenbaum restitue avec talent l’ambiance très particulière

des années de l’après-guerre : le poids du passé omniprésent,

et presque jamais évoqué, sinon au détour d’une phrase

; l’environnement culturel et politique des années 1950 et

1960, le cinéma américain, la guerre en Indochine… Mais ce

n’est pas tant dans la restitution très fidèle d’une époque et

de sa « couleur locale », à la fois française et juive ashkénaze

- ses héros parlent yiddish, avec l’accent, et mangent des

kneydelakh et des lokchn mit yor (pâtes au bouillon) - que

dans la description de l’univers mental et affectif des Juifs

dans la France d’après la Shoah, que Gérald Tenenbaum fait

montre d’un talent exceptionnel.

ans prétendre porter un jugement objectif

– ce qui nécessiterait d’avoir lu un nombre

de livres qui dépasse de loin mes capacités

d’absorption, étant donné l’inflation

galopante de la production littéraire – je peux dire, en

toute subjectivité, que le livre de Gérald Tenenbaum,

L’ordre des jours, est ma découverte de la rentrée

littéraire. J’y ai découvert non seulement un livre,

mais aussi un auteur et une nouvelle voix de la

littérature française contemporaine, déjà bien posée

et très prometteuse.

Tenenbaum, qui a déjà publié deux romans, un recueil de

théâtre et un livre pour la jeunesse, est aussi l’auteur d’un

Que sais-je consacré aux… nombres premiers ! Il est en effet

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L’ivresse littéraire Itshak Lurçat Dans un style bien particulier, très travaillé mais dénué

d’affectation, où l’humour (juif, est-il besoin de le préciser)

vient tempérer l’émotion, l’auteur parvient à faire vivre ses

personnages et revivre une époque déjà lointaine, dans toute

sa cruauté et sa complexité. Son écriture évoque parfois

celle de Robert Bober, auteur de Quoi de neuf sur la guerre

(porté à l’écran sous le titre «Un monde presque tranquille»).

Tenenbaum, comme Bober, écrit de manière très visuelle, et

on imagine bien ce qu’un cinéaste de talent pourrait faire de

son livre.

Mais L’Ordre des jours est aussi un roman plein de suspense,

dont l’intrigue tourne autour du thème rarement abordé de

la vengeance – nakam en hébreu – et de la tentative des

victimes de la Shoah de retrouver leurs bourreaux, après la

guerre. Rien que pour cela, ce livre mérite d’être lu, car il

apporte un éclairage différent sur le thème souvent abordé

de la Shoah. Son originalité, pour la définir en une phrase, est

de montrer que la Shoah n’appartient pas au passé : pour les

héros de Tenenbaum (comme pour ceux de l’écrivain israélien

Amir Gutfreund, son contemporain), la Shoah continue, les

Juifs sont toujours pourchassés, en d’autres lieux et sous

d’autres formes, et ils savent pertinemment que rien n’a

fondamentalement changé depuis 1945.

Sans me hasarder à prêter une intention politique à l’auteur,

je dirais cependant qu’il réussit à montrer comment le destin

juif se poursuit après la Shoah et comment la guerre de survie

juive se perpétue inlassablement, contre des ennemis qui ne

renoncent pas. Pourtant, les héros de Tenenbaum ne sont

pas des victimes, mais des Juifs debout, qui n’inspirent pas la

pitié, mais le respect. En refermant ce livre, j’ai l’impression

de mieux connaître les membres de ma propre famille. Merci,

Monsieur Tenenbaum, pour votre très beau roman.

Gérald Tenenbaum, L’Ordre

des jours, éd. Héloïse

d’Ormesson, 212 pages,

18 euros.

* C’est l’occasion de souligner

que les éditions Héloïse

d’Ormesson s’imposent une

nouvelle fois comme un

éditeur aimant son métier

et soignant la présentation

de ses livres, ce qui est loin

d’être le cas de tous.

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NouvelleAlbar

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Les étinceLLes

près s’être bien assis dans le bus, plus de soucis. On descend au terminus. Dès qu’il pénètre dans la rue : ‘Palmah’, c’est le quartier ‘Katamon’, qui présente son histoire. Ici,

elle s’écrit en rues. Chacune déploie la bravoure de 48. L’une d’elles, rappelle à chacun, les équipes, qui lors du siège de Jérusalem, distribuaient ‘l’eau’. C’est dans la rue, ‘Méhalkéi ha Mayim’, que se termine le trajet. Quittant le bus, la continuant, dans son dernier tronçon, l’on marche sur des pavés. Très vite, la voyant se finir, l’on devine de l’insolite. En effet, c’est un parc à pelouse tendre qui se découvre. Les fleurs de quatre ans disséminées, sont mouvantes et bruyantes. Celles des huit ans, ne font que courir. Si les ballons ne ricochent pas, c’est que les poucettes sont partout, et il est presque soir… Après avoir traversé le parc, en prenant la rue : ‘Maalé Zéev’, l’on arrive au monastère San Simon. C’est en face que se trouve l’auspice des handicapés : le Maon San Simon.

Déjà le soir est noir… Face à l’entrée, dans la petite cour : des tables garnies de boisson fraîches, de pastèques, et de salaisons. En désordre quelques chaises et des bancs. Assis, des volontaires. En sourdine, une petite musique. C’est la fête. Trois des volontaires vont partir. Six mois déjà se sont écoulés… Ils sont enchantés et tristes à la fois. La semaine prochaine, trois nouveaux doivent venir…

Enfin, un petit vent soufflète… La chaleur vient de faiblir… Les rires et les sourires sont de partout… Quelques handicapés autonomes en fauteuils roulants, viennent se séparer… On s’embrasse, on est triste… On est peiné, on agrée … On se promet… On s’aime tant…

Déjà vingt deux heures trente… La nuit commence à s’installer… Face à l’entrée, dans la petite cour, seule la petite musique

s’élève… Les volontaires, sont encore là… Ils sont bien ensemble… Ils se rappellent, l’engouement… Leurs venues… Ils sont bien fiers d’être copains. Même amour, même passion, même enclin. Un chaleureux élan, les groupe, à Jérusalem. Voilà à quoi ils pensent, et ils sont au pays biblique… Ils viennent du Danemark, et de Hollande, d’Allemagne et du Québec, de Los Angeles et de Boston… Venir aider voici leur idéal. Et en Terre Promise en plus, oh le bonheur. Soudain, entre eux, ils osent quelques mots d’hébreu !… La petite cour face à l’entrée devient : ‘Oulpan’. Soudain, entre eux ils parlent de la Kabale ! La petite cour face à l’entrée devient : ‘Savoir’. Soudain, entre eux ils parlent de l’énigmatique retour. La petite cour face à l’entrée devient : ‘Engagée’.

J’ai toujours aimé les volontaires, ils me rappellent ma jeunesse et ma fougue. Ceux-ci avec leurs accents anglais, me transportent en kibboutz, juste avant la guerre de Kippour, ensuite viendra l’histoire avec son élan…

- Voulez vous savoir le ‘Retour’ ? L’historique ? Le plus que mystique ?

L’insondable ? Celui qui s’est accompli ici et qui continue à se perpétrer ? Leur dis-je, ravi encore, d’avoir reçu du baume au cœur

Ils me regardent tous, les yeux joyeux, ne comprenant pas mon hésitation. Je respire un bon coup, je me prépare…

- Le mystique et le divin, se réfèrent, au Livre des Livres : la Torah, sinon, tout n’est que pure invention ou supposition. Nous sommes bien d’accord ?

Ils me regardent tous, bien convaincus.

- Donc, l’histoire commence avec le premier des Patriarches. Le vingtième sera Avram. Il naîtra 1948 ans après la Création d’Adam. On l’appellera Avram

l’Hébreu. Sa date de naissance nous la savons par simple calcul, déduite des données, du livre des générations. Celui qui suit celui de la Création, n’est ce pas ? Jusqu’à présent rien d’étonnant, c’est bien vrai !!

Ils ne bougent pas, ils attendent, déjà saisis…

- Mais avec votre permission, sautons dans le temps et arrivons au Vème siècle de notre ère. Un moine scythe, Dyonisius Exigus, propose en 532, un nouveau décompte des années. Hé : ‘Personne ne savait encore que l’on était en 532’. Tous les débuts sont difficiles à expliquer !... En français, il est, Denis le petit. Il place d’après ses recherches la naissance de Jésus, au 25 décembre, le VII des calendes de janvier, de l’an 753 de la fondation de Rome, ou mieux encore dans la 4ième année de la 194ième olympiade. C’est donc à cette date précise qu’il fixe l’ère chrétienne.

Cependant des chronologistes, pour des raisons que je ne connais pas, lui ajoutent sept jours et ainsi notre ère contemporaine, est fixée au 1ier janvier de l’an de Rome 754.

Là, précisément là, est le mystique ! Comprenez-vous ?

Seul le silence me répond.

- En plus, d’autres chronologistes, religieux cette fois, déterminent la naissance de Jésus, bien avant, la date supposée par Denis le Petit, entre le ‘recensement du monde romain en l’année 747 de Rome, et la mort d’Hérode, trois ans plus tard. Donc six/sept ans d’incertitude.

Il s’avère qu’ils n’ont pas insisté pour corriger de nouveau….

Là, exactement là, repose l’incroyable ! Comprenez-vous ?

Ils me regardent tous, attendant l’explication…. Très fleurs bleues déjà… Face à l’entrée, dans la petite cour, la tension est vive…

- Vous comprenez tous, n’est ce pas, que la décision de débuter l’ère contemporaine, aurait pu changer plusieurs fois, et le décompte aussi… Mais rien n’a été modifié !

Là, absolument là, repose l’insondable ! Comprenez-vous ?

Le même silence épais attend la solution…. Le dénouement se sent…

- Vous savez tous, n’est ce pas, que s’ils avaient retardé, par exemple, de dix ans notre ère, Charles Magnus aurait été couronné en 790, et la révolution française aurait eu lieu en 1779.

C’est donc là que repose l’intouchable!

A

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Assisté par des avocats

Comprenez-vous… Car rien n’a été modifié depuis, rien de rien…

Sans les laisser se ressaisir, je continue en disant :

‘L’état d’Israël est né en 1948, comme Avram en 1948….’

Des larmes joyeuses embuent leurs yeux… Ils ont tout compris… Ils en sont secoués…

- D’après les calculs des sages judéens, la première nouvelle lune de la Création eut lieu le lundi 7 octobre de l’année 376O avant l’ère contemporaine. Attention, pas d’année zéro, de là, l’an I de la nouvelle ère correspond à l’année : 3761 !...

Chacun compte en silence : 3760 et 2008 font…

-Et voilà ! Ceci explique-t-il le retour ? Dans ce retour, avons nous choisi ? Pouvions-nous choisir ? Certainement, car parmi nous, beaucoup ne sont pas venus ! Ils sont restés… N’ont-ils pas reçu d’étincelles ? Je n’en sais rien ! Vous par contre, oui…

Le silence qui jaillit, favorise les comptes, l’on calcule : 3760 et 1948 font… La kabbale par étincelles les cajole… Ils viennent de gravir…

-Je le savais, tout est ordonné, dit enfin l’un d’eux en anglais, les yeux dans les cieux, en éveillant légèrement le calme…

-Salvanout , salvanout dit quelqu’un.

-Çavla nout dit un autre…ça

-Ssavla nut fut répété encore

Et ces mots atteignirent les étoiles à la vitesse de l’évidence.

La voûte, en réponse, fait scintiller des lumières, qui forment un mot : ‘Sovlanout’ . C’est la simple réponse, qui pour l’instant d’en bas est illisible….

1Pour : Savlanout = Patience

2Sovlanout = Tolérance

Début de la Création d’Adam

Naissance de Seth

Naissance d’Abraham

Fondation de Rome

1.............130......................1948............2985............3007...........................3761...........................................................5708

Début du décompte 4ième année de

des Olympiades la 194ième olympiade.

754 de la fondation

De Rome.

An I 1948

Il n’y a pas d’an Zéro de l’ère contemporaine.

Début de l’Etat d’Israël

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Vision d’Israël - Septembre 2008 - N° 43

Ouverture sur la kabbaleRav Michaël Laitman

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Le ZoharLe Zohar, le livre de la Kabbale par excellence fut scellé immédiatement après sa rédaction, fermé à des milliers tours de clé puis disparu de la surface de la terre pendant plusieurs siècles. Bref historique de cet ouvrage légendaire.

L’histoire du livre du Zohar commence dans une petite grotte sombre à Pikiin en Galilée occidentale, il n’y a pas moins de deux mille ans. C’est là que se cachent de

l’empereur romain, Rabbi Shimon Bar-Yochaï et son fils, Rabbi Eliezer. Pendant treize ans ils se préparent à la rédaction du livre. Jour et nuit, ils approfondissent les mystères du Monde Supérieur, s’élèvent aux plus hauts degrés spirituels et clarifient ce qui par la suite sera écrit dans la livre du Zohar. Dans leur cœur une seule et unique pensée: le temps est venu de dévoiler les secrets de la création au monde.

Les années passent rapidement, Rabbi Shimon et son fils complètent les réparations qu’ils avaient à faire et quittent la grotte. Cependant pour écrire le livre du Zohar, Rabbi Shimon a besoin de réunir autour de lui des étudiants avec lesquels il pourra «faire descendre» la Lumière Supérieure sur le monde. Lui-même est déjà parvenu à un degré spirituel trop élevé lui ayant fait perdre la faculté d’expliquer ce qu’il a découvert dans la langue des hommes.

Très rapidement, il réunit autour de lui les plus grands kabbalistes de l’époque : dix kabbalistes pour dix Sefirot. L’endroit pour étudier est une petite grotte de Galilée, faisant face aux monts de la ville de Safed.

Par leur union ils créèrent une sorte de structure spirituelle commune par laquelle Rabbi Shimon fait passer la Lumière Supérieure au monde. Toutefois les propos de Rabbi Shimon étaient si élevés et si impénétrables qu’ils deviennent incompréhensibles au reste de l’humanité. Comment alors transmettre cette sagesse aux générations suivantes ?

Le premier code de l’histoire

«C’est ainsi que je fixe les choses, Rabbi Abba notera et Rabbi Eliezer mon fils, enseignera oralement et le reste des amis s’exprimeront dans leur cœur…. » (Livre du Zohar, Parashat HaAzenou)

Parmi les étudiants de Rabbi Shimon Bar-Yochaï, se trouvait un kabbaliste doté d’un talent particulier, son nom était Rabbi Abba. Il était le seul sachant

écrire les paroles de son professeur pour qu’elles soient dévoilées et cachées simultanément. Ce qu’il entendit de son maître était écrit pour n’être comprise que par une personne étant prête et celle qui ne l’était pas, s’imaginait uniquement ce que contenait le livre..Le livre du Zohar nomme ce talent particulier «la découverte en secret» (Gilouï Be Razé).

Mille huit cent ans plus tard, le Baal HaSoulam écrira à son propos : «Rabbi Abba savait organiser les choses de façon qu’elles ne soient découvertes dans toutes leur complétude qu’à ceux qui méritaient de les comprendre et elles seraient hermétiques et scellées pour celles qui ne méritaient pas de les comprendre» (Introduction générale au livre Panim Méirot ve Masbirot, §1)

Un ouvrage particulier

De nombreux livres ont été écrits avant le livre du Zohar, et des milliers après sa rédaction, néanmoins jamais aucun livre n’a été écrit avec une telle force spirituelle cachée. Le Zohar décrit la réalité spirituelle, éternelle et parfaite qui se trouve au-delà des limites du temps et de lieu, cependant, «notre langage humain est trop pauvre pour trouver une expression fidèle et suffisante

pour interpréter une chose de ce livre» comme l’écrit le Baal HaSoulam.

S’il en est ainsi, quelle est la clé qui nous aidera à percer les secrets du livre du Zohar ? Comment découvrir le trésor qu’ont enfoui pour nous Rabbi Shimon Bar-Yochaï et ses élèves ?

Le Baal HaSoulam nous apporte la méthode : «pour comprendre les propos du Zohar HaKadosh, il faut un homme dépourvu d’amour propre. Ce n’est que de cette façon que l’on peut comprendre son authenticité, ce que le livre du Zohar veut exprimer. Sinon, vous trouverez des klipot (écorces) qui cachent et entravent l’authenticité des paroles du Zohar» (Shamati, §89)

Les verrous cèdent

«J’ai appelé ce commentaire par le nom «d’échelle», car le rôle de mon commentaire est comme celui de toute échelle, et si vous avez une grenier remplit de bonnes choses, mais qu’il ne vous manque que «l’échelle» pour y accéder, alors tous les délices du monde seront entre vos mains» (Introduction au livre du Zohar, lettre 58).Le commentaire du Baal HaSoulam sur le Zohar fut vraiment le projet d’une vie. Il prit le Livre qu’a écrit Rabbi Shimon Bar-Yochaï et en rédiga le commentaire le plus compréhensible qui soit. Ses proches ont rapporté qu’il travailla sur cette œuvre jusqu’à dix huit heures par jour et ne s’octroyait que peu de repos. Ainsi, lettre après lettre, mot après mot, années après années, le rêve prit forme et devint réalité: le Zohar et par la même occasion, la Kabbale devient accessible à tous, sans aucune condition préalable.

Le commentaire du Baal HaSoulam traduit l’araméen du Zohar en hébreu et explique les propos de Rabbi Shimon Bar-Yochaï dans la langue des Sefirot, transformant le langage obscur du Zohar en une source de vie nous permettant d’avoir un lien avec les écrits kabbalistiques. Le livre qui fut verrouillé à mille tours de clé par Rabbi Shimon est désormais ouvert à tous. Ce qu’il nous reste à faire est de le prendre et de gravir avec lui l’échelle menant à la spiritualité, vers les secrets les plus cachés et enfouis dans le livre du Zohar. http://www.kabblah.info/fr

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