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L'Aumône et la Charité en Islam Qu'est-ce que la Zakât (ou "aumône légale") ? Le terme " Zakât", souvent traduit en français par "aumône légale", signifie littéralement "purification". Il désigne l'aumône obligatoire que chaque musulman verse en vertue des règles de solidarité au sein de la communauté musulmane. Troisième pilier de l'Islam (après l'attestation de foi et la prière), la Zakât est en effet une obligation pour tout musulman possèdant une richesse minimum (appelée Nisâb). De multiples passages du Coran font allusion à la Zakât, en tant que purification des biens, bénédiction et solidarité. "Troisième pilier de l'Islam... On distingue en Islam plusieurs "Zakât": Zakât "ul-Fitr" : versée à l'occasion de la fête marquant la fin du jeûne du mois de Ramadân (fête appelée "Eïd El-Fitr") et qui consiste en un repas offert à un nécessiteux (qui correspond en France à une somme estimée à environ 5€), Zakât "El-Mâl" : charité appliquée sur les possessions, le patrimoine, du musulman. Quelle est la fonction de la Zakât ? La Zakât, en tant que charité, purifie les possessions du musulman en lui rappelant que la richesse ne lui appartient pas et qu'elle lui est accordée par Dieu , richesse sur laquelle le désérité possède un droit. Elle tend aussi à purifier l'âme humaine en l'éloignant autant que possible de l'avarice et de la cupidité. Cette aumône a pour fonction d'aider le pauvre et le nécessiteux dans les difficultés qu'ils rencontrent. Elle représente ainsi une sorte d'impôt de solidarité dont s'acquitte volontairement le croyant. A qui bénéficie la Zakât ? La Zakât est destinée, en priorité, à huit catégories de personnes : le pauvre, l'indigent, celui chargé de collecter et distribuer les aumônes (en tant que salaire), celui dont le coeur s'incline vers l'Islam, l'esclave (ou le prisonnier) musulman à affranchir, la personne endêtée pour une cause juste, celui qui lutte pour la défense de l'Islam, le voyageur à court de provision.

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L'Aumône et la Charité en Islam

Qu'est-ce que la Zakât (ou "aumône légale") ?

Le terme " Zakât", souvent traduit en français par "aumône légale", signifie littéralement"purification". Il désigne l'aumône obligatoire que chaque musulman verse en vertue des règles desolidarité au sein de la communauté musulmane.

Troisième pilier de l'Islam (après l'attestation de foi et la prière), la Zakât est en effet une obligation pourtout musulman possèdant une richesse minimum (appelée Nisâb).

De multiples passages du Coran font allusion à la Zakât, en tant que purification des biens, bénédiction etsolidarité.

"Troisièmepilier del'Islam...

On distingue en Islam plusieurs "Zakât":

• Zakât "ul-Fitr" : versée à l'occasion de la fête marquant la fin du jeûne du mois deRamadân (fête appelée "Eïd El-Fitr") et qui consiste en un repas offert à un nécessiteux (quicorrespond en France à une somme estimée à environ 5€),

• Zakât "El-Mâl" : charité appliquée sur les possessions, le patrimoine, du musulman.

Quelle est la fonction de la Zakât ?

La Zakât, en tant que charité, purifie les possessions du musulman en lui rappelant que la richessene lui appartient pas et qu'elle lui est accordée par Dieu, richesse sur laquelle le désérité possède undroit.

Elle tend aussi à purifier l'âme humaine en l'éloignant autant que possible de l'avarice et de lacupidité. Cette aumône a pour fonction d'aider le pauvre et le nécessiteux dans les difficultés qu'ilsrencontrent. Elle représente ainsi une sorte d'impôt de solidarité dont s'acquitte volontairement lecroyant.

A qui bénéficie la Zakât ?

La Zakât est destinée, en priorité, à huit catégories de personnes :

• le pauvre,

• l'indigent,

• celui chargé de collecter et distribuer les aumônes (en tant quesalaire),

• celui dont le coeur s'incline vers l'Islam,

• l'esclave (ou le prisonnier) musulman à affranchir,

• la personne endêtée pour une cause juste,

• celui qui lutte pour la défense de l'Islam,

• le voyageur à court de provision.

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Il est à noter que la Zakât est destinée aux musulmans habitants dans la région du donateur, saufcas exceptionnel (famine par exemple). Cette aumône légale peut-être faite soit directement par lecroyant ou par l'intermédiaire d'une personne chargée de collecter les dons et de les répartiréquitablement entre les catégories citées plus haut.

A quel moment verser la Zakât ?

La Zakât "ul-Fitr" doit être versée avant la fin de la prière célèbrant la fin du mois de jeûne du

Ramadân (selon le principe édicté par le phophète Mohammad (sur lui la bénédiction et la paix)afin de permettre au bénéficiaire de fêter dignement la fin du jeûne, la Zakât "ul-Fitr" versée aprèsla prière etant considérée comme une simple aumone). La Zakât "el-Mal" (aumône légaleappliquée au patrimoine du croyant) est acquittée annuellement sans contrainte de date, le croyantfixant lui-même la date anniversaire.

Le niveau individuel et collectif de la charité

Le niveau individuel

Au niveau individuel il indique que les individus devraient appliquer le principe de dépense altruistepour les amis, leurs parents et leur entourage comme un élément opérationnel de leur viequotidienne. Tout homme piégé dans une camisole de force économique, est privée des nécessitésde la vie et devient victime d'un processus destructeur qui ôte à sa vie toute vitalité créatrice en leréduisant à un cadavre de chair humaine et devrait être soutenu, d'une façon qui ne porte pasatteint à sa dignité et qui lui permet en même temps de survivre à l'épreuve quotidienne de la vie enrestaurant son vrai rôle dans la société ensemble avec le statut social, qu'il désire acquérir dans lacommunauté. C'est la vraie signification du don charitable. Les gens qui en sont les plus dignes pourle recevoir, en plus des parents et des voisins, sont ceux qui ont mis leurs vies au service de l'Islamet qui n'ont pas le temps de gagner leur pain. Ces gens sont les volontaires qui ont consacré leur viecomplètement au service intellectuel , pratique et révolutionnaire de l'Islam. Ce sont les gens décritspar le Saint Qur'an comme 'les prisonniers du droit chemin'. Un bloquage économique entraînerait lasuspension et cessation de ces efforts révolutionnaires déployés volontairement pour l'évolution dela religion de vérité et pour le développement de la communauté musulmane

Le Qur'an soutient la thèse dans ces mots :

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*

"Tu n'est pas chargé de les mettre sur le droit chemin (ta responsabilité est seulement de les guider).C'est Allah qui guide qui Il veut vers le droit chemin. Quoi que vous dépensiez de votre richessepurifiée pour la cause d'ALLAH, son bénéfice vous en sera rendu. Et il n'est pas convenable dedépenser votre richesse (pour tout autre but) mais vous devriez seulement la dépenser pour chercher lafaveur d'ALLAH. Quoique vous dépensiez de votre richesse pure il vous sera pleinement remboursé etvous ne serez pas lésés. Ces aumônes sont pour les pauvres dignes qui sont retenus dans la caused'ALLAH et sont incapables de parcourir le pays.Ceux qui connaissent pas leurs conditions de vie lesconsidèrent comme étant libres de besoins car ils s'abstiennent de solliciter des aumônes. Ils peuventégalement être reconnus d'après leurs apparences. Ils n'importunent pas les gens car cela blesse leurrespect de soi. ALLAH sait parfaitement ce que vous dépensez de l'ensemble de vos biens. Ceux-là quidépensent leur richesse dans la cause de d'ALLAH, dans l'obscurité de la nuit et dans l'intensité dujour, en secret et ouvertement, trouvent leur récompense auprès de leur Seigneur. (Pour eux est labonne nouvelle que ceux qui agissent ainsi) seront affectés ni par la peur, ni par le chagrin."

*

(Baqara (2) : 272 : 274)

Dans le contexte qui précède ces trois versets de la Surah Baqarah, le Qur'an expose avecpertinence l'applicabilité de l'injonction d'Infaq', et ces trois versets eux-mêmes fournissent deséléments précieux pour approfondir l'analyse. Nous pouvons remarquer que le mot 'Infaq' estmentionné cinq fois avec des significations transparentes, qui renforcent et soulignent leur aspectutilitaire. Mais les conclusions tirées d'une juxtaposition de ces versets sont tout à fait remarquables.Ils sont brièvement énumérées ci-dessous:

(1) L'indication du chemin ne garantit pas l'arrivée à la destination de l'idéal (la dernière phase dela direction est la réalisation de l'idéal).

(2) Dieu récompense seulement avec la réalisation du but et de l'idéal de la vie ceux qui adoptent lavoie d'Infaq-fil-Mal.

(3) Le bénéfice réel d'Infaq (dépense altruiste) revient à celui qui dépense son argent pour tous ceuxqui le méritent par amour pour Allah, parce qu'il réalise son idéal tandis que d'autres le manquentmalgré leurs efforts. Leur combat est vain et leurs désirs sont frustrés.

(4) L'Infaq doit expressément être accompli pour atteindre l'idéal de l'agrément divin; il ne doit pass'appliquer à d'autres finalités prohibées et négatives.

(5) L'acte de dépense altruiste (Infaq) est enraciné dans la garantie deporter ses fruits. Sa finalitédésirée est toujours assurée et son auteur (Sahib-i-Infaq) n'est jamais frustré ou déçu face auxconséquences de son acte.

(6) Les destinataires les plus dignes d'Infaq sont ceux qui ont réservé leurs vies exclusivement pourservir les intérêts de la propagation de l'Islam.

(7) Une immersion totale dans l'effort nécessaire à la promotion du chemin de la rectitude, àl'exclusion d'engagements terrestres, est une convention des compagnons et elle n'est pas prohibéepar la Shariah.

(8) Les justes n'importunent jamais d'autres gens parce que leur personnalité est moulée par lesforces jumelles du désintéressement et de l'abnégation de soi.

(9) Les justes devraient être soutenus financièrement et d'une façon qui leur évite et la stagnationéconomique et la blessure de leur dignité.

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(10) ALLAH est parfaitement conscient de l'acte d'Infaq et Il bénit la personne qui oeuvre par Infaqavec des récompenses et faveurs.

(11) (L'Ahl-i-Infaq), les donateurs charitables réalisent finalement l'idéal de leurs vies sans aucunecrainte ou espèce de chagrin parce que leur action s'accomplit entièrement dans la connaissance deDieu.

Ainsi, en empruntant à titre particulier la voie de l'Infaq, les individus, de leur propre gré, accordentleur aide financière à ceux qui la méritent et gagnent ainsi le plaisir et la récompense d'ALLAH.L'Infaq est donc obligatoire pour toute personne qui en a les moyens selon sa capacité individuelle,son surcroît est appelé l'acte de bienveillance (Fay'i-i-Ihsan) et il autorise le donateur à recevoir labénédiction du plaisir divin.

Le niveau collectif

Au niveau collectif ce code de conduite individuel implique l'introduction du procédé d'Infaq sousforme d'un système de gestion communautaire afin qu'aucun individu dans la société ne soit victimede sa pauvreté. La stabilité économique de la société peut jouer un rôle capital dans la réalisation del'idéal national. Cet aspect sera discuté dans le chapitre sur 'l'idéal national et le programme d'actionqui mène à son acquisition. A présent nous allons parler de la réalisation de l'idéal au niveauindividuel.

Infaq obligatoire et non-obligatoire

Dans la terminologie du Fiqh, Infaq se divise en deux catégories sur la base de la présence etl'absence d'obligation.

(1) L'Infaq-i-Wakonah : ( Charité obligatoire)

Cette catégorie inclut Zakatu shar, Sadqa - i-Fitr et d'autres actes charitables qui sont obligatoirespour une personne en ayant les moyens et son omission est un acte coupable.

(2) L'Infaq-i-Nafilah (Infaq Non - obligatoire)

Cette catégorie concerne toutes les formes de dépenses charitables en plus de l'Infaq obligatoire,mais certaines de ces formes peuvent être traitées comme un acte de convenance et de nécessitéquasiment obligatoire. Les détails de cet interdépendance des rôles et des fonctions (d'Infaq auniveau collectif en tant que système de gestion) sont discutées dans 'Le concept Islamique de lapropriété.' Il faut noter ici que l'acte de bienveillance ne s'applique pas à l'Infaq obligatoire: ils'applique seulement à l'Infaq non - obligatoire. Tous les aspects de l'Infaq obligatoire sont inclusdans le concept Islamique d'équité parce que l'équité consiste à donner autant qu'il est dû et dansdes termes de la Shariah c'est un acte de bienveillance de donner plus qu'il est dû. C'est pourquoinotre discussion pivote autour de la contrepartie non-obligatoire.

L'estimation et délimitation de l'Infaq

Ces prescriptions s'appliquent seulement à l'Infaq obligatoire. Tout individu dont la propriétén'atteint pas le niveau minimal d'estimation prescrite est exempt du paiement de la dîme légale(Zakat). D'autres actes obligatoires de charité sont l'objet d'une évaluation similaire. La limited'Infaq s'applique aussi à ces actes : elle s'élève à 2,5% dans le cas de Zakat et jusqu'à dix ou vingtpour cent. dans le cas de Ushar. Aussi longtemps que Infaq non - obligatoire est concerné sonmontant n'est pas fixé. Il n'est pas l'objet d'un niveau minimal ou maximal d'estimation parce quecette sorte d'Infaq est un acte de bienveillance tandis que l' Infaq obligatoire est un acte d'équité.Comme il a déjà été énoncé, l'équité correspond à une dépense fixée et prédéterminée mais l'Ihsan

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est un acte qui transcende toutes les barrières prescrites et fixées.

Ihsan sort du critère d'évaluation et d'estimation car une personne qui accomplit un acte debienveillance n'est pas motivée par l'intérêt matériel ou personnel. En outre il n'y a dans les deuxcas d'Ihsan aucune prescription de limite dans Ihsan parce qu'il n'est pas nécessaire à y déterminerles droits légaux d'autrui. L'Infaq est une démonstration pratique des qualités essentielles contenudans l'oeuvre de bienveillance et il est moralement obligatoire pour tout personne en vue de laréalisation de l'idéal du plaisir divin, qu'elle soit pauvre ou riche, qu'elle ait des moyens adéquats ouinadéquats.

La dépense charitable en rapport avec les capacités financières du dépensier est un acte debienveillance et donc dispensée de la condition de se voir fixée en quantité et en pourcentage. Ilpeut dépenser une portion de sa richesse ou sa richesse totale. Il n'y a aucune restriction quant àson niveau maximal ou minimal de dépense. De la même façon aucune restriction n'est imposée aupourcentage de richesse qui doit être dépensé pour les méritants et les nécessiteux en vue d'obtenirl'agrément du Seigneur. Cela dépend entièrement de sa situation personnelle et de sescirconstances.

L'Ihsan dépasse la charité préscrite de dépenses charitables

Les dépenses volontaires dans le sentier d'Allah

(1) Le Qur'an déclare :

*

"Ils dépensent tout ce que nous leur avons donné."

*[Baqara (2) : 3]

Dans ce verset 'infaq' a été employé inconditionnellement. Il est donc libéré de la condition defixation et d'estimation prédéterminée. Il signifie simplement que l'homme est appelé à dépensertout ce que Dieu lui a donné comme richesse globale.

(2) A un autre endroit le Qur'an énonce :

[Ibid : 254]

*

"O les croyants, dépensez de tout ce nous vous avons accordé."

*(3) Le Qur'an énonce davantage :

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*

"Dépensez de ce qui nous vous avons fourni avant que la mort ne surprenne un des vôtres et qu'ildoive dire : Oh Seigneur, pourquoi ne m'accordes-tu pas de répit pour que je puisse donner l'aumône(accomplir l'acte des dépenses appropriées) et être parmi les justes (ceux qui se réjouissent de Taproximité)."

*{Manafiqun (63) : 10]

Ce verset se réfère au fait que l'acte d'Infaq n'a pas besoin d'immenses richesses. Même les gensaux moyens limités peuvent s'en acquitter. Ils peuvent dépenser sur ce qu'ils ont. Est 'Ihsan', cetacte de bienveillance. L'autre fait souligné par le verset est que seuls ceux qui distribuent leur argentà d'autres pour l'amour et l'agrément de Dieu, sont proches de Dieu.

(4) Le Qur'an explique ce concept ainsi:

*

"O croyants : dépensez aussi pour la cause d'ALLAH les richesses que vous gagnez."

*[Baqara (2) : 267]

Ce verset l'énonce clairement qu'aucune somme ou pourcentage limite est imposée sur l'infaq à titred'un acte de bienveillance. La personne bienveillante partage l'argent qu'elle possède librement avecd'autres

L'Ihsan dépasse la limite de la charité

Aucune limite maximale ou minimale n'est imposée à l'acte de bienveillance.

Le Qur'an dit :

*(1) "O Messager d'ALLAH. Ils te demandent également ce qu'ils devraient dépenser. Réponds: tout cequi dépasse vos besoins. Ainsi ALLAH vous explique Ses commandements afin que vous puissiezréfléchir."

*[Baqara (2) : 219]

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Ce verset résout aussi le problème de la limite d'Infaq. Selon ce verset, il n'y a aucune limite finaledans la dépense pour autrui afin de plaire à Dieu. Tout ce qui dépasse les dépenses nécessaires à lacouverture de vos besoins, vous devriez le dépenser pour autrui en vue de couvrir leurs besoins. Ceverset prononce l'élimination d'une conscience et distinction de classes basée sur des considérationséconomiques. Sa philosophie dénonce l'injustice flagrante du fait que certains membres d'unecommunauté dépensent le surplus de leur richesse en vue d'un luxe et d'un confort personnel tandisque d'autres membres sont, privés du minimum nécessaire à l'existence, incapables de vivredignement à cause de la pauvreté et de la pénurie, qu'ils subissent. Il est immoral que les riches sedivertissent, eux et leurs amis avec cet argent excédentaire, s'offrent des banquets et des pouletsrôtis pendant que les pauvres s'échinent à leur travail quotidien et sont opprimés jusqu'au désespoirpar le tourbillon écrasant du besoin et de la pauvreté. Cela divise finalement la société sur la baseexclusive de l'argent, et non pas sur le critère des bonnes actions, en groupes de ceux qui ont et deceux qui n'ont pas ce qui est contraire à l'esprit de l'Islam.

C'est la raison pour laquelle Dieu a dit :

[Baqara (2) : ]

*

"La réflexion trouve des horizons à découvrir dans cet injonction." *

Les mots du verset expriment avec vigueur que de tels actes ne devraient pas être méprisés commealéatoires, périphériques ou marginaux car la santé d'une société toute entière dépend en fait de lastricte observance de ces actes 'mineurs'. Ils méritent donc une attention appropriée et une mise enoeuvre de leurs aspects pour le développement d'une société salubre, tonique et fraternelle.

2. La même sourate énonce à un autre endroit :

*

"O Messager d'ALLAH. ils te demandent ce qu'ils devraient dépenser. Dit: tout ce que vous dépensezdevrait être considéré comme bien. Dépensez donc votre richesse pour les parents, les proches(membres de la famille), les orphelins, les nécessiteux et les voyageurs. Quel que soit le bien que vousfaites, ALLAH le connaît sûrement."

*[Baqara (2) : 215]

Ce verset étend encore la dimension de l'injonction d'Infaq. Il a été mentionné précédemment toutce qui excède la satisfaction des besoins devrait être donné aux nécessiteux. Ici même cettequalification a été dispensée. Le ton légèrement apologétique des versets antérieurs est prononcéavec plus d'appuie, et la levée de toute restriction réelle ou potentielle change le concept d'Infaq enune dispense divine unique. Si quelqu'un cherche à s'approprier le trésor inépuisable del'approbation et de l'amour divins, il n'y a aucune restriction imposée sur le volume de ses donscharitables; il est libre, dans l'exalation de son amour pour Dieu, de dépenser même ses réservespersonnelles pour subvenir aux besoins des autres et tout ce qu'il dépense dans cet état d'esprit luiouvre l'accès aux faveurs et récompenses divines.

Il ne devrait pas s'inquiéter des conséquences de ses dépenses charitables, si excessives qu'elles

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soient, car le vernis d'un actes vertueux ne prête jamais le flanc au doute et à la suspicion, et Dieuest toujours conscient de son bien-fondé. Les questions sur la vertu des actes sont superflueslorsqu'elles portent sur des évidences et impliquent une négation de l'omniscience divine et qu'est-ce qui pourrait être plus absurde et ridicule. Une foi absolue dans la présence omnipotente etomnisciente de Dieu est une des dogmes fondamentales de l'Islam. Aussi le Qur'an laisse-t-ilentendre que toute interrogation sur l'accomplissement des actes vertueux frôle l'insignifiance car àcause de Son pouvoir incomparable Dieu est toujours conscient de ces actions.

Cette injonction, cependant, n'est pas destinée à tout le monde . Elle concerne seulement lapersonne qui n'éprouve aucune tristesse ni sentiment dépressif même après avoir distribué en publictoute sa richesse pour la cause de Dieu, et le manque de moyens qui en resulte ne le tourmentemême pas temporairement Cet ordre s'adresse donc à celui qui a réalisé la certitude de la foi ce quil'oblige presque instinctivement à éliminer la pauvreté des autres même si cet effort réduit son étatpersonnel au dénuement total. Il n'est pas du tout troublé par sa pauvreté personnelle parce qu'ellelui procure une plus grande satisfaction: celle de l'élimination de la pauvreté et du malheur desautres.

C'est le niveau de l'effacement total de soi où une personne préfère le bonheur des autres à sonpropre bonheur sans aucun stress ni tension. L'acte de sacrifice confirme davantage sa foi et chaqueacte de dépense charitable l'attire davantage vers Dieu. C'est ce niveau le plus haut et le plus parfaitde la foi qui a été démontré par Abu Bakr Siddiq à l'occasion de la bataille de Tabuk et dont lamanifestation pratique fut provoquée par un incident de routine dans les logements du SaintProphète (que la paix soit sur lui) et ceux qui suivent ses pas.

Quand une servante de l'Imam Hassan vint à lui avec un morceau d'argent parce qu'elle ne pouvaitpas supporter l'état de famine qui avait envahi son logement depuis peu et lui dit: vends le et achètecertaines denrées qui peuvent suffire pour quelques jours, l'imam Ibn-i-Asakar rapporte que l'imamHassan frappa de son pied le sol dans un état de grande excitation, et la maison toute entière setransforma en or. Il dit à la servante : Est-ce que vous pensez je suis indigent et dans un état demisère? Pas du tout. Je jure par Dieu que cette pénurie est volontaire et essentiellement destinée àéliminer la pénurie des autres. Cette pauvreté n'est pas involontaire, elle ne me met pas audésespoir. En outre elle est conforme à la pratique de mon grand-père

Muhammad (paix soit sur lui) qui disait :

*

"Une option consciente pour la pénurie est une affaire de fierté pour moi." *

Mais l'homme moyen est appelé à satisfaire ses besoins personnels en premier et à dépenser lasomme qui reste pour les autres.

(3) Le Saint Prophète (que la paix soit sur lui) a dit :

*

"Une meilleure forme de charité est de dépenser ce qui reste après la satisfaction des besoinspersonnels, ou de dépenser l'argent dans l'indifférence complète des besoins personnels."

*[Abu-Daud, 1 : 236, Mishkat, 170]

(4) A un autre endroit le St.Prophète (que la paix soit sur lui) a dit :

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*"O enfants d'Adam : si vous dépensez pour la cause de Dieu ce que vous avez économisé, cela estmeilleur pour vous. Si vous amassez cet argent excédentaire, il est nocif pour vous. Cependant il n'y aaucun tort à mettre de côté une somme d'argent qui est à peine suffisante pour satisfaire vos demandeset vous devriez en premier dépenser de l'argent pour ceux dont vous êtes responsables."

*[Tirmazi, 2 : 57]

Un autre hadith est souvent cité dans ce contexte. Il est rapporté par Nazrat Jabir Addullah Ansari. Ilrapporte qu'une fois un homme vint apporter au St.Prophète (que la paix soit sur lui) un morceaud'or aussi grand qu'un oeuf et dit :

*

"O Messager d'ALLAH. J'ai trouvé ce morceau d'or dans une mine. Je te prie de l'accepter commeprésent offert par moi. Je ne possède pas autre chose que cela. Le St.Prophète (que la paix soit sur lui)tourna son visage à droite. Alors la même personne l'aborda par la droite et lui fit la mêmeproposition. Le St.Prophète (que la paix soit sur lui) tourna encore son visage et il prit enfin l'or de luiet le jeta dans sa direction. Alors le St.Prophète (que la paix soit sur lui) dit : Chacun de vous apportetout ce qu' il a et voudra le faire et accepter comme acte de charité. Ensuite on le voit solliciter les gens(par manque de nourriture pour qu'ils l'aident à subvenir à ses besoins). La meilleure forme decharité est celle qui est tirée d'un revenu personnel sans constituer un fardeau inutile pour lui."

* [Abu-Daud, 1 : 236

Ce hadith fournit le principe d'Infaq pour l'homme ordinaire. Malgré qu'il y n'a aucune limiteprescrite pour l'Infaq, il est conseillé pour l'homme commun de garder la somme d'argent requisepour ses besoins personnels et familiaux et de dépenser le reste pour d'autres.

Le meilleur exemple du principe d'Infaq fut prouvé par Hazrat Umar à l'occasion de la bataille deTabuk. Il garda la moitié de ses biens pour lui-même et donna l'autre moitié en charité.

Mais un autre exemple fut fourni à la même occasion par Hazrat Abu Bakr qui donna tous ses bienset possessions en charité et dit :

"Pour nous Dieu et Son Messager (que la paix soit sur lui) sont suffisants.

Ce degré, à savoir dépenser sans compter en faveur des autres pour la cause de Dieu est laperfection de l'Ihsan, la forme la plus haute de bienveillance. Si quelqu'un est arrivé au sommet dela foi, il lui est permis de témoigner du degré extrême d'Infaq parce que Hazrat Abu Bakr se réjouit

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du consentement et de l'accord de toute sa famille.

On en déduit qu'existait une foi comparable chez les membres de sa famille, parce que si unmembre de la famille avait exprimé sa réticence à se livrer à cette sorte de dépense charitable,l'institution d'Infaq aurait perdu son sens et sa validité étant donné que cette vertu estessentiellement un acte positif qui exclut tout facteur négatif de désaccord ou absence d'accordpouvant introduire un élément de division et de discorde vis-à-vis d'un acte qui est supposé d'êtreharmonieux et consensuel.

Donc une consultation libre des membres de la famille est désirable pour entériner la validité etl'authenticité de cette forme idéale et extrême d'Infaq, parce que le ressentiment et d'autressensations de regret ou de frustration annulent l'esprit même du sacrifice qui est la base de toutesles formes de dépense pour la cause de Dieu.

Le hadith a besoin d'être étroitement examiné. Le St.Prophète (que la paix soit sur lui) n'a pasrefusé son don de charité à cause du fait qu'il offrit tous ses biens. Si cela avait été le cas, il auraitaussi refusé le geste d'Abu Bakr'. La raison pour laquelle il interdit ce geste de charité est qu'iln'avait pas atteint le niveau de foi requis pour pouvoir tout dépenser dans la voie de Dieu. Bien qu'ilavait manifesté extérieurement la forme la plus élevée de charité, son moi intérieur se trouvait enconflit avec son moi extérieur. Il n'avait en fait pas atteint la foi parfaite qu'Abu Bakr avait acquise àtravers un grand nombre d'actes charitables.

Sa foi avait été testée pendant des années et il était sorti de diverses épreuves d'une façontriomphale. Mais la foi de l'autre homme n'était pas encore mûrie. Il n'avait pas passé par lafournaise des situations apparemment intolérables. Il était en train de faire semblant quand il se fitcharitable. (Je ne possède rien d'autre que cela). Ses mots reflètent ses réservessubconscientes. Quoique il offrit extérieurement tout ce qu'il possédait, son coeur n'était pas enrepos et considérait son acte irrationnel en le désapprouvant. L'amour de soi était encore caché dansson coeur et il n'avait pas réalisé ce niveau d'indifférence totale envers les biens terrestres queHazrat Abu Bakr avait déjà atteint, un état absolument essentiel pour ce mode de dépense. C'estpourquoi il continuait à répéter avec insistance, simultanément à son offre "Cela est ma seulepossession." Le St.Prophète (que la paix soit sur lui) avait tout de suite reconnu le conflit encoreirrésolu entre sa profession extérieure et ses impulsions intérieures. Il découvrit que le sacrifice del'homme, au lieu d'apaiser ses scrupules avec le baume de la paix et de la satisfaction, avait produitchez lui un sentiment d'anxiété et d'agitation accrue. Ainsi il refusa son offre, et lui répondit:

Donc il dit:

*

"Prend tes biens ! Nous n'en avons pas besoin."

*

Charité qualifié et charité non-qualifié

Qualité de la propriété et qualité de la foi

La discussion impose deux sortes de qualification à la dépense

(1) Infaq, défini par la qualité de la propriété

(2) Infaq défini par la qualité de la foi

Les mots du Saint Prophète (que la paix soit sur lui):

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*

"La meilleure forme de charité nécessite la présence d'une certaine qualification"; elle s'applique auxdeux catégories parce que les gens qui sont des adeptes strictes de la Shariah se divisent aussi en'moyens' et 'supérieurs'.

*

Pour l'homme moyen, l'interprétation moyenne des hadiths est convenable et plus commode ce quiest déjà confirmé par Jabir ibn Abdullah. "La meilleure forme de charité nécessite la présence d'unecertaine qualification." L'acte de charité ne devrait pas le dépouiller de tout son avoir. Une certainesomme devrait toujours être gardée pour subvenir aux besoins éventuels et seconder ainsi sa libertéfinancière. Cette injonction s'applique aux gens du commun et aux dons de charité qu'ils font àpartir de leurs biens. L'acte de Abu Bakr Siddiq est destiné seulement à l'élite des croyants, car "lameilleure forme de charité provient d'une qualité supérieure de la foi."

Cet acte de charité nécessite la foi complète dans la grâce et l'agrément de Dieu et une indifférencetotale aux pressions terrestres si bien que le coeur de la personne qui est dépouillée de toutes sespossessions se meut dans la paix et dans la tranquillité, et pas la moindre ombre de doute netraverse son esprit au sujet de l'obtention de ses besoins quotidiens après l'épuisement complet deses ressources financières. Elle est absolument indifférente à ses besoins physiques. Pour elle cetteindifférence n'est plus un prétexte mais l'expression de la sincérité authentique de sa foi. Elleconsidère et accepte Dieu comme le Seul, qui donne et soutient la vie. Les données d'ene telle foi neconstituent pas une métaphore poétique mais font partie intégrale de la réalité.

Dieu est la source primaire de toutes les possessions humaines. Les plus grands accomplissementsde l'homme sont divinement bénis. Si Dieu veut empêcher un acte, il n'y a aucun pouvoir sur terrequi puisse le faire. Quand on croit authentiquement que le pouvoir et les possessions humaines nesont que secondaires et que seul le pouvoir de Dieu est premier et autonome, on devient indifférentà l'égard des ombres sans substance du monde. Quand la foi dans la réalité substantielle estconfirmée chez quelqu'un au-delà de toute espèce de doute, il est capable d'offrir les plus grandessacrifices pour l'agrément de Dieu. Le même concept de dépense est exprimé par

les mots du Saint Prophète:

*

"L'indifférence de l'homme aux biens n'est pas une conséquence de sa richesse excessive mais elle estune conséquence de sa foi excessive."

*

L'injonction prophétique s'applique à cette catégorie de croyants. Sa consigne est la même mais soninterprétation et son application en sont différentes. Les gens du commun ou les masses ont le droitde dépenser seulement ce qui excède leurs besoins. La qualification pour l'acte de la charités'applique donc dans leur cas seulement aux biens. Mais l'élite est autorisée à dépenser toutes leurspossessions pour la cause d'ALLAH. Donc la qualification pour l'acte de la charité s'applique dans leurcas à la foi. Hazrat Abu Bakr Siddiq fut béni avec le don de la foi parfaite. Donc tous ses biens ettoutes ses possessions étaient acceptées comme charité. L'autre personne ne possédait pas une foiparfaite. L'abandon de tous ses biens fut donc refusé.

Nous devrions être capables de nous voire sans illusion et de reconnaître en toute sincérité notreposition personnelle par rapport à l'action d'Infaq. Avons nous atteint le niveau d'excellence de l'éliteou est-ce que nous sommes tombés même en dessous de la norme de l'homme moyen.

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Charité et bienveillance

Infaq fil Mal et l'acte de bienveillance

Dans cette partie de l'exposé nous allons essayer d'établir la valeur de l'Infaq fil Mal comme unmode d'action pour la réalisation de l'idéal. Comme il a été déjà expliqué, la ligne de conduite pourparvenir à l'idéal de l'agrément de Dieu est caractérisée par la qualité de la bienveillance et c'est unfait que l'homme qui oeuvre pour son perfectionnement a directement besoin du soutien de cettequalité. A ce sujet le jugement coranique est le suivant :

"Ceux qui dépensent pour la cause d'ALLAH dans la prospérité et dans l'adversité, qui contrôlent leurcolère et qui ne regardent pas les défauts des hommes, et ALLAH aime les bienveillants."

Référence est faite dans ce verset à ceux qui dépensent pour les autres en vue de la cause d'ALLAH.Deux traits caractéristiques supplémentaires de ces personnes ont été exprimés dans le verset : ilsrépriment leur propre colère, oublient les défauts des autres et leur pardonnentinconditionnellement. En réalité, ces deux qualités appartiennent aux gens qui dépensent dans lavoie d'ALLAH, car il est déjà énoncé :

"Les pieux sont ceux qui dépensent leur richesse pour la cause d'ALLAH dans la prospérité et dansl'adversité." Le mot précise clairement l'état de chagrin et de malheur et il n'y a aucun doute

que la vie humaine en est remplie. Mais le mot est suivi par relatif à la colère.Leur juxtaposition établit clairement le fait que ni la colère ni le chagrin ne peuvent les empêcher de

dépenser pour la cause d'ALLAH et ils suivent la même voie d'Infaq en toutescirconstances. Ils ne sont pas affectés par ces deux faiblesses humaines fondamentales et nerenoncent point à la dépense altruiste pour les autres. Ils contrôlent leur irritation et subliment ainsileur colère en un acte positif.

La deuxième caractéristique est .

Si d'autres gens sont rudes avec eux, les maltraitent voire commettent des excès contre eux, ilsn'abandonnent pas en revanche leur pratique charitable, qui devient l'expression de leurmagnanimité, ainsi que le pardon qu'ils accordent à leurs agresseurs, et continuent à dépenser leurargent pour le soulagement de leur difficultés économiques et financières. Selon le Saint Prophète(que la paix soit sur lui) l'Ihsan se réfère à ce mode de conduite qui ignore le mal des autres et leurrépond par le bien.

La conclusion de la discussion est que durant la prospérité ou l'adversité, en état de joie où dechagrin, colère ou agression, la persévérance dans la voie d'Infaq fil Mal est un acte de bienveillanceet Dieu aime ceux qui exécutent des actes de bienveillance. Il doit être noté clairement qu'ALLAH nepeut pas aimer une personne sans que celle-ci ait trouvé Son agrément. Toute personne aimée parDieu devient la personne la plus désirée et estimée. Elle est aussi connue dans la terminologiecoranique comme 'Mohsin', (celui qui exécute l'acte de bienveillance), Muttaqi (juste), 'Salih'(vertueux ) et aussi Wali (saint). Donc Infaq fil Mal revêt un double fonction: il est à la fois un acteréel de bienveillance et aussi une voie pratique pour l'acquisition du plaisir divin.

Charité et Purification

La voie de la charité est la base de la purification

Il a été dit au début que l'acte de purification est l'incitation à se donner un bidéal, celui de plaire àDieu. La purge ou purification est réalisée de deux façons: la purification des biens et la purificationde soi. Une étude du texte coranique révèle que les deux formes de purification dépendent de l'Infaqet que les deux sont interdépendantes. Etudions à présent brièvement les deux processus.

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Condition de la purification de soi

Le Qur'an déclare :

*

"Prends une portion de leur richesse comme aumône afin de les purifier et prie pour leur élévation etpour leur bien-être. Ta prière est certes une source de tranquillité pour eux, et ALLAH est l'Audiant, leSavant. Ne savent-ils pas que c'est ALLAH qui accepte le repentir de ses serviteurs et reçoit desaumônes (la richesse dépensée pour la cause de Dieu) Lui-même avec Ses propres mains (afin de lescommuniquer à Ses propres créatures) et assurément c'est ALLAH qui accepte le repentir et qui estTout-Miséricordieux."

*[Tauba (9) : 103, 104]

Le premier verset énonce clairement l'injonction que sans Infaq ou dépense volontaire pour la caused'ALLAH, il n'est pas possible d'atteindre le but de la purification de soi. Il est remarquable que lesdons charitables sont prélevés de la richesse des gens influents et prospères et il est aussi manifesteque le procédé d'Infaq s'applique à la richesse et aux biens; il est donc assez logique que la qualitépurificatrice des dépenses charitables devrait également concerner leurs possessions matérielles, cequi est exprimé dans les mots:

*

"A travers l'acte de charité, vous devriez purger leur richesse et biens de toute impureté." *

Cela signifie que l'ensemble des biens, sur lesquels l'aumône a été prélevée, est purifié. Cessignifications sont encore présentes car il est impossible de les nier mais le texte coranique continuecomme suit:

*

"A travers cette aumône tu devrais les purger et purifier." *

Le pronom se réfère aux gens qu'on prive avec leur accord volontaire de leurs biens pourque ceux-ci soient dépensés dans la voie d'ALLAH. Ce mode d'expression est destinée à expliquerque cette charité et cet Infaq ne purifient non seulement la richesse et la prospérité mais préserventencore les âmes de ceux qui exécutent l'acte d'Infaq et de charité.

En effet, l'Infaq purifie non seulement les biens matériels mais entraîne encore le résultat de ladésintoxication du moi. De même, il est vrai que toutes les tentatives d'épurer le moi qui nes'appuient pas sur l'Infaq et qui rampent sur les béquilles de pingres dépenses, partent

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invariablement en fumée.

Charité et Prière

La voie de la charité est la condition de l'acceptation de la prière

La disposition de mots dans le verset peut être reconsidérée :

*

"Prend une portion d'aumône de leur richesse en vue de la dépenser pour la cause de Dieu." *

*

Dans cette voie leurs biens ainsi que leurs egos seront complètement nettoyés.

*

*

Maintenant tu devrais prier pour eux, ta prière leur procurera la paix de l'esprit et Dieu est le Témoin(des prières) et le Connaisseur (de leurs actions).

*Le Qur'an met l'accent tout d'abord sur l'incitation à l'acte de charité et la persévérance dans l'Infaq.Il déclare catégoriquement que l'effet des actes charitables va enlever toute votre crasse externe etvotre saleté interne. Votre coeur et votre soi seront purgés d'impuretés et de taches spirituelles. Cetacte d'Infaq vous immunisera contre la maladie perverse de l'ignorance humaine et de la cécitépartielle. Cela signifie que lorsque vous élevez votre statut moral en vous préoccupant du bien-êtrepublic et que vous priez Dieu, vos prières seront acceptées d'ALLAH le Tout-Puissant, facilement etefficacement, et le sentiment inspiré de l'acceptation de vos prières vous donnera la paix de l'espritet la tranquillité du coeur. Assurément Dieu entendra les prières que vous articulez pour votrebénéfice personnel.

Il percevra aussi et évaluera les actes que vous exécutez pour le bénéfice des autres (ou les actesque vous n'exécutez pas).Cela implique que l'acceptation de la prière dépend de la qualité et de laquantité des actes publics de charité. Si votre charité est basée sur la sincérité et l'ouverture ducoeur et reflète votre esprit de générosité, le fait sera convenablement enregistré par Dieu et votreprière sera pleinement acceptée et comblée par la volonté de Dieu. Mais si vous êtes piégés dans les

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cannelures de l'intérêt personnel et de l'égoïsme, si vous avez piétiné le droit des autres, si vousavez méprisez les sentiments d'autrui et si vous avez adopté l'exploitation de l'homme commel'objectif principal de votre vie, alors vos prières se verront refusées et perdront leur efficacitéimmédiate. La prière bien sûr n'est pas gaspillée car elle est en elle-même une forme d'adoration.Elle est accordée à un certain niveau ultérieur mais la finalité de la prière n'est pas réalisé

La cause de l'insuffisance de nos prières

Nous exprimons généralement la plainte que nos prières ne sont pas accordées. Dieu connaît lepéché que nous avons commis et qu'Il n'est pas enclin de pardonner.

Nous nous plaignons de la non - acceptation des prières mais nous ignorons le fait que l'acceptationde nos prières implique l'observance d'un élément que nous avons totalement éliminé de nos vies.Sans lui, qui reste une condition exigée de notre foi, l'attente d'une récompense est comme soufflerun sifflet imaginaire au paysage des nuages : elle est comme une chimère surréaliste et la conditiona déjà été énoncée avec le verset précédent.

Le Qur'an donne le même message dans le verset suivant dans une autre formulation:

*

"Ne savent-ils pas que c'est ALLAH qui accepte le repentir (et la prière) de Ses serviteurs, mais (ilsdevraient aussi savoir que) Il (pour le bien de Ses créatures qui sont dans le mérite et dans l'angoisse)reçoit vos aumônes et vos actes de charité, de Sa propre main. Il (compte tenu de votre comportementcompatissant et de votre sacrifice financier et de la pureté de vos dépenses pour Ses créatures) acceptecertes votre repentir et répand Ses bénédictions sur vous.Dis, O Messager de Dieu: Continuez ( desacrifier vos richesses pour des créatures de Dieu). ALLAH, Son Messager, (que la paix soit sur lui) etles croyants considéreront sûrement votre comportement."

*

[Tauba (9) : 104 - 105]

L'essentiel à retenir de ce verset est le fait qu'ALLAH entend et agrée sûrement vos prières. Ilaccepte aussi votre repentir. Mais l'acceptation de nos prières dépend de l'observation d'unecondition: que la richesse et les propriété avec lesquelles vous êtes bénis soit un dépôt divin. Il y abeaucoup de gens dans votre société et dans votre pays qui sont victimes d'iniquités sociales et quisont les boucs émissaires d'une persécution économique. Si vous ne calmez pas leur douleurmentale et émotionnelle, si vous ne les soulagez pas de la pression accablante des besoins et de lapénurie, si vous ne les délivrez pas dans leur malheur, si vous ne faites aucun effort pour revivifierl'élan d'un engagement économique productif en leur offrant une main secourable, si vous nefournissez pas une preuve pratique de votre souci et que votre coeur les prend en pitié, commentpouvez-vous vous attendre que Dieu soit satisfait de vous ? Si vous ignorez Ses créatures, commentpouvez-vous vous attendre qu'Il prenne en compte vos prières?

Quand vous traitez Ses gens comme la poubelle et le rebut de la terre, quand vous vous détournezd'eux comme d'un caniveau, quand vous traitez vos chiens mieux que ces corps en chair humaine,quand des êtres humains d'os et de sang dorment le long des sentiers sales, transpirent dans lachaleur intense du soleil et frissonnent sous le ciel ouvert au cours de nuits sombres et glacialespendant que des chiens, chats et pigeons dorment dans des couvertures électriques agréables,inhalent l'haleine fraîche et climatisée dans la chaleur estivale et reçoivent la chaleur des radiateurset des chauffages de chambre dans le froid des hivers, comment pouvez-vous attendre qu'un Dieuvivant réponde au sang froid de l'indifférence et de la cruauté?

Ces gens dans la détresse sont en fait les chéris de Dieu et chacun qui les aime aime en fait Dieu.Dieu met en trésors Ses richesses inépuisables et leur misère est un test de la générosité des autres.Mais ce ne sont pas des mendiants. Ils ne sollicitent pas la charité et n'importunent pas les hommesprospères. Il est plutôt du devoir religieux et moral des hommes aisés de leur venir en aide pour lesnourrir et pour leur fournir une base économique solide afin qu'ils puissent plus tard acquérir leurindépendance économique.

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Ainsi tout don dépensé pour eux est un don dépensé pour Dieu. Dieu Lui-même reçoit cette forme decharité et la distribue alors de Ses propres mains parmi les nécessiteux. Dieu connaît les gens qui serespectent eux-mêmes et n'acceptent pas la charité si elle s'affiche comme telle. Ainsi Dieu leur offrevotre charité comme si elle était une bénédiction divine. L'intervention divin est essentiel pour éviterde porter atteinte à leur dignité. Mais vous faites ce qui déplaît à Dieu. Ou bien vous vous détournezde la misère qui s'acharne contre eux, ou bien, si jamais vous les aidez par pitié et compassion, vousle faites avec une telle ostentation, arrogance et fausse fierté qu'ils se retrouvent débiteurs enversvous pour le reste de leur vie. A ce moment vous ne réalisez pas que vous obligez en fait Dieu Lui-même et Ses créatures nécessiteuses parce que la main qui reçoit vos charités est 'la Main de Dieu.'

Jetez ne serait-ce qu' un seul regard impartial et perspicace sur vos propres actes et actionsignobles. D'une part vous traitez votre Créateur d'une manière grossière et indécente et de l'autrevous vous plaignez que vos prières et vos actes de repentir ne sont pas acceptés par Lui. Mais Dieuest tout miséricordieux et pardonneur. Malgré vos agissements Il est, en raison de Sa Miséricorde etde Son amour inépuisable, prêt de vous pardonner et de vous absoudre. Mais en toute équité,pensez vous, après ce que vous faites, mériter à juste titre les faveurs et récompenses de Dieu ?

La condition prioritaire pour l'acceptation de la prière est donc que l'homme démontre pratiquementqu'il est sensible aux soucis de ses semblables. Il n'est pas suffisant de compter sur des slogans depiété et des exclamations de miséricorde. Le ton de déclamation traduit la superficialité de leurengagement : la rhétorique, qui est dépourvue d'un élan sincère, est un simple claquement du pouceet bruit de table; des expressions de sympathie creuses débouchent sur l'hypocrisie et la diplomatie.L'homme peut seulement aimer les trésors inépuisables et infinis des bénédictions de Dieu s'il setransforme lui-même en un dépôt d'amour et d'affection pour la créature humble et inoffensive deDieu. Quoi qu'il leur arrive, de tels hommes n'abandonnent jamais le respect d'eux-même etdétestant l'arrogance avec le même degré d'intransigeance.

Ils sont des miroirs permanents de la lumière, qui les guide, si leurs assiettes sont pleines ou vides,s'ils sont habillés dans des vêtements de mendiants ou à la mode, s'ils vivent dans d'humblesmasures ou dans des bâtiments imposants. L'apparence extérieure ne joue aucun rôle dans l'éclat deleurs coeurs et la lumière éblouissante de leurs esprits. Ce sont les 'favoris' de Dieu et si vous lesaidez et les secourez, si vous remplacez leurs lambeaux par des beaux vêtements , si vousremplacez leurs repas à la sauce de menthe par des festins de cuisses de poulet, si vous tempérez lachaleur aride de leurs humbles habitations avec la brise fraîche d'un ventilateur électrique, et si lafraîcheur de leurs âtres froids ouvre la porte au charbon vivifiant de votre chaleureuse compassion,vous serez récompensés de la même façon par Dieu. En les aidant vous L'avez aidé, en les rendantheureux vous L'avez fait heureux et Dieu n'oublie jamais un acte de charité et de noblesse.

Et il est tout à fait possible que Dieu, dans Sa miséricorde infinie, multiplie la récompense au-delà del'attente humaine. Personne ne peut placer un verrou sur la miséricorde de Dieu. Quand elle sedéverse, elle continue à se déverser inlassablement, elle ondule comme les vagues douces de l'eausur laquelle les brises d'un vent soufflent en permanence et en douceur, elle se répand comme lesrides agréables, dans un étang propre, générées par la pierre ronde et solitaire de la camaraderiehumaine; elle est comme le jaillissement de la vie ardente dans des ossements asséchés. Ainsi, poursusciter par amour l'exaltation de la miséricorde divine, nous devrions prendre grand soin de Seshumbles créatures qui se respectent et les aider sans la moindre marque de prétention ou debonhomie publicitaire.

Le Saint Prophète (que la paix soit sur lui) a dit :

*

"Dieu est miséricordieux envers celui qui est miséricordieux envers Ses créatures."

*[Muslim, 2 : 254, Bukhari, 2 : 889]

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Récompense de la Charité

Infaq est une cause de l'agrément de Dieu

Purifier ses richesse et ses possessions par la voie de l'Infaq est le moyen assuré de purifier son âmeIl n'est donc pas déplacé de suggérer que l'Infaq est une garantie définitive de purification de soi-même.

Le Qur'an déclare :

*

"Mais la personne la plus juste sera certainement épargnée de (du feu de) l'enfer (parce que) elledépense ses richesses (pour la cause de Dieu) afin d'être purifiée (elle purge son moi de toutes lessouillures, de la couleur et du stigmate d'un mode de vie exclusivement matérialiste) et elle ne doitaucune faveur à personne; elle dépense au contraire ses biens pour l'agrément du Seigneur. Et (parsuite) Dieu sera bientôt satisfait d'elle."

*[Lail (92) : 17 - 21]

Les conclusions suivantes resultent de l'analyse précédente:

(1) Infaq fil-Mal est la manifestation la plus haute de la piété

(2) C'est une garanti d'échapper à l'enfer

(3) Il est une source réelle et durable de purification de soi

(4) Il doit viser exclusivement l'agrément du Seigneur

(5) Tout acte d'Infaq exécuté exclusivement pour l'amour de Dieu transforme l'homme en un objet d'amour de Dieu.

La conclusion approuvée est que l'acte d'Infaq comme moyen de la purification de soi-même garantitl'acquisition de l'idéal moral, qui est de plaire à Dieu. ou plutôt, Infaq fil Mal est la base pratique etréelle de la purification de soi-même et de l'accession à cet idéal.

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Vertu de la Charité

Infaq fil Mal est piété et vertu réelle

Quelqu'un dont la conscience moral ne contient que les inanités et les banalités de la vie mondainepeut prendre cette attitude pour une forme d'extrémisme religieux. Mais cette attitude est unenégation de l'enseignement coranique et une violation claire de son message. Nous traitons en faitl'Infaq comme un sujet purement économique, puis les questions liées à la vertu et la piété commedes problèmes purement religieux. En agissant ainsi nous avons séparé les deux thèmes l'un del'autre. Cette velléité et déconnexion de la pensée religieuse actuelle face à l'acuité des problèmeséconomiques de nos jours, contribue à la formation de la plus jeune génération dans le giron dusocialisme et du communisme.

Si quelqu'un, le coeur inondé des rayons de la véritable illumination et clairvoyance, brandit l'unitédu système économique et religieux et met en lumière le fondement social de la stabilitééconomique, les prétendus champions et monopoles vivants de la pensée religieuse l'assimilent à unesprit athéiste et communiste. Ils donnent l'impression que l'Islam ne soit pas préparé à attribuer auproblème économique une importance fondamentale. Le problème de fond dans L'Islam est seloneux un problème religieux et moral. Ce concept a en fait dénaturé l'image de l'Islam. C'est la raisonpour laquelle l'esprit embrouillé dans les implications complexes des conflits économiques n'éprouvepas un sentiment d'identification et de participation pratique, spéculative et idéologique avec lesexigences de l'Islam qu'il devrait sentir dans sa conscience et son engagement de Musulman.

La responsabilité de cette aliénation intellectuelle et de cet éloignement conceptuel de l'Islam n'enincombe pas aux masses ou à la génération actuelle, mais aux défenseurs et interprètes auto-proclamés des religions, qui n'ont pas réussi à cerner la vraie signification du rapport entre lesaffaires religieuses et économiques dans l'Islam à cause de leur exégèses pharisiennes et qui sesentent eux-mêmes totalement incapables de diagnostiquer le mal et de prescrire des remèdeseffectifs aux problèmes angoissants, qui troublent l'esprit de l'homme contemporain. Cesconsidérations sortent du présent sujet et il en sera question de manière détaillée à un endroitapproprié. Cette digression n'a rien toutefois de déplacé.

(1) Dieu déclare:

*

"Jamais vous n'atteindrez le degré le plus haut de la vertu à moins que vous ne dépensiez (pour lacause d'ALLAH) ce que vous aimez."

*[Al-i-Imran (3) : 92]

Le verset déclare impossible de réaliser la vertu et l'embellissement de la voie religieuse sans laméthode pratique de l'Infaq fil Mal. Quelle verset du Qur'an pourrait être plus éloquent que sadéclaration? Celle-ci atteste que la seule vraie vertu est basée sur votre dépense charitable pour lacause de Dieu.

Ici l'Infaq est identifié avec vertu. Ce verset se réfère à deux types de personnes:

Munfiq

(une personne aisée qui dépense ses richesse pour la cause de Dieu). Il distribue son argent àd'autres pour le plaisir de Dieu.

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Munfaq Alayh

(la personne à laquelle l'argent est distribué - la personne nécessiteuse). Cela se réfère à lapersonne qui est l'objet d'Infaq et donc un moyen pour atteindre l'agrément divin.

L'acte d'Infaq devient sans objet en l'absence d'un Munfaq Alayh, des personnes nécessiteuses; doncleur présence est essentielle pour rendre l'acte d'Infaq valable et significatif. Le verset souligne enforme d'une prescription que l'acte d'Infaq est vital pour la réalisation de la vertu et de la bonté. Laméthode qui aboutit à la réalisation de la vertu est unique: la méthode d'Infaq. Le Munfiq, l'hommeaux moyens adéquats, est son sujet, et le Munfaq Alayh, la personne nécessiteuse, est son objet.L'acte d'Infaq est complété grâce à l'interaction entre le sujet et l'objet.

Si nous considérons la répercussion de l'acte d'Infaq nous devrons admettre que quand un hommefortuné dépense sa richesse en faveur d'une personne nécessiteuse pour la cause de Dieu, il est ledestinataire du bénéfice qui en résulte sous forme de vertu et bonté morale, tandis que laconséquence de cet acte, pour les nécessiteux, est stabilité économique. La religion, en fait, n'estrien d'autre que vertu et droiture Cela signifie, d'une part, que l'acte d'Infaq nourrit la foi del'homme fortuné et d'autre part qu'il pourvoit au gagne-pain de la personne nécessiteuse. L'acte estle même mais il possède un double appui. D'un côté il y a l'approbation de la religion et de l'autre lerenfort des moyens de subsistance et des forces économiques.

Le Qur'an expose donc clairement le fait que la stabilité de la pratique religieuse ne peut pas êtreréalisée si l'on ne prend pas en considération les problèmes économiques du peuple. Les deuxproblèmes sont marqués par un rythme synchronique : ils sont comme les deux battements ducoeur. Les valeurs religieuses restent inaccomplies sans la libération des gens des griffes oppressivesde l'immobilisme économique. C'est bien sûr la philosophie de l'interdépendance mutuelle desaspects économiques et religieux de la vie humaine. Mais le principe établi par ce verset concernantla vie d'un individu est que la vraie vertu dépend de l'Infaq. Sans lui, aucun acte ne peut êtredéclaré vertueux. La vraie vertu aux yeux de Dieu découle seulement de l'acte d'Infaq fil Mal.

(2) Le 177-ième verset de la Sourate Baqarah, qui a déjà été mentionné à propos du 'vrai conceptd'adoration', confirme d'un coup de tampon cette vérité que la vraie vertu est l'Infaq fil Mal:

*"Mais la vertu est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, dedonner de son bien, quel qu'amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, auxvoyageurs indigents, et à ceux qui demandent l'aide et comme rançon pour procurer la liberté descaptifs et pour leur réhabilitation et leur stabilité économique."

*[Baqara (2) : 177]

Ce verset coranique expose une vue générale de la vertu qui englobe l'ensemble des actions etaspirations de l'homme allant du concept d'une action jusqu'à sa matérialisation en chair et en os : ilreprésente une synthèse de la spéculation abstraite et de sa réalisation concrète. Mais le pointcentral à souligner dans ce verset est que le Qur'an désigne, une fois les conditions fondamentalesde la foi posées, Infaq fil Mal comme le maillon vital dans l'acquisition de la vertu. Le verset s'élève àune assertion catégorique :

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*"Ce sont eux qui ont prouvé leur fidélité et ce sont eux les justes."

*[ Baqara (2) : 177

Cela signifie clairement que la base du concept de vertu, de la piété et de la droiture est Infaq filMal. C'est un élément et une condition préalable à la réalisation de toutes les formes d'excellence etde splendeur morale.

(3) Partout où les mots 'Taqwa' et 'Muttaqeen' surviennent dans le Saint Qur'an, ils sont étroitementjuxtaposés à l'Infaq fil Mal. L'étroite association de ces mots établit en fait leur interdépendance. Latoute première référence aux 'Muttaqeen' et à son explication survient dans la Sourate Baqarah :

*

"Ce Qur'an est une direction pour les justes (et qui sont les justes? ). Ce sont les gens qui croient àl'invisible, observent la prière et dépensent (plus ou moins) tout ce que nous leur avons accordé."

*

[Ibid : 2 - 3]

On doit garder à l'esprit que 'Iman bil ghayb' et 'Aqamat-i-salat' sont les deux éléments essentielsde la foi. La partie vitale des principes fondamentaux de l'Islam et le contenu de la foi reposent surces deux attributs. Sans eux personne ne peut se prétendre un adepte de la religion Islamique. Cesdeux conditions sont donc indispensables pour se dire Musulman. Mais la catégorie des Muttaqeenparmi eux se réfère à une seule condition :

*

"Ceux qui dépensent de ce que nous leur avons accordé."

*Le processus entier se déroule à travers trois phases : La première phase est liée à l'acceptation dela foi islamique par la croyance à l'invisible : la deuxième phase est liée à sa confirmation commeMusulman par l'accomplissement ponctuel de la prière et la troisième consiste à faire partie desMusulmans pieux en donnant par charité pour la cause d'ALLAH.

(4) D'une façon similaire la sourate Al Imran précise la nature du Paradis et le privilège des pieux:

*"Et le Paradis qui est vaste comme les cieux et la terre, est préparé pour les justes. Ce sont les gens quidépensent pour la cause d'ALLAH à la fois dans le chagrin et dans la joie."

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*[Al-i-Imran (3) : 133, 134]

Le contenu et la signification du verset ont été déjà expliqués. Mais dans ce contexte il estclairement souligné qu'aux yeux de Dieu, 'l'Infaq fil Mal' est le premier et l'attribut le pluscaractéristique des Muttaqeen. Dans la terminologie coranique, cet attribut est la qualité requise etindispensable pour être compté parmi les Muttaqin.

Le Qur'an emploie le mot en référence à Abu Bakr Siddiq. Il est une forme intensive deMuttaqi. Le Qur'an le définit par ces mots :

*

"La personne la plus juste sera sûrement épargnée par (le feu de) l' enfer et cette personne (la plusjuste) est celle qui dépense pour la cause de ALLAH en vue d'être purifiée."

*[Lail (92) : 1 - 2]

Ce verset montre clairement que la piété se développe par l'exercice de la charité. La piété sanscharité sonne creux. L'effet de leur interaction est de plaire à Dieu.

*

"Et Dieu sera satisfait de lui."

*[Lail (92) : 1 - 2]

Cette conclusion est une confirmation de ma thèse que l'acte d'Infaq reçoit infailliblement l'agrémentde Dieu. Tout croyant qui développe sa piété par la charité sera sûrement le réceptacle de la grâcedivine..

Charité et la Foi

L'Infaq est l'affirmation de la foi, son abandon est le rejet de la foi

Mon intention est d'amener à la porte de l'être humain en général, et à celle des musulmans enparticulier, le message suivant: agréer à Dieu est possible seulement par l'acte de la bienveillance etque la base pratique et la manifestation réelle de cet acte est la dépense charitable ou dépense pourla cause d'Allah.

La discussion précédente a montré que dépenser pour la cause de Dieu est une confirmation et unevérification des objectifs convergents de la foi en Dieu et qu'une attitude de divergence entraîne enfait la négation de ces objectifs. Si l'en est réellement ainsi alors personne ne devrait refuser dereconnaître que le don charitable est le seul moyen efficace pour réaliser l'idéal et qu'il n'y a aucuneautre option qui puisse s'y substituer. Tout d'abord nous citerons deux versets coraniques quicomparent l'affirmation et la négation de la vertu. Avant d'entrer dans les détails de cettecomparaison, les versets traitent le phénomène de la bipolarité comme l'expression d'un dualismeexistentiel et d'un principe énergétique universel.

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*

"Nous en appelons au témoignage la nuit quand elle couvre et le jour quand il éclaircit."

*[Lail (92) : 1, 2]

L'opposition existentielle mentionnée dans ces deux versets est celle entre le jour et la nuit et elleest exprimée par un symbolisme de séparation. Par sa constitution physiologique l'homme manifesteégalement son appartenance à cette dimension dualiste de l'univers en étant, lui aussi, divisé endeux modes existentiels opposés.

*

"Nous en appelons au témoignage Celui qui a créé le mâle et la femelle."

*[Ibid 3]

Après la mention affirmative de la différence entre le jour et la nuit et entre mâle et femelle, Dieudéclare:

*

"Sûrement vos désirs sont divergents."

*[Ibid 4]

Cela signifie que le fonctionnement du monde est basé sur le principe universel de l'opposition. Cetteopposition est exprimée dans l'être humain sous forme des tendances hétérogènes qui orientent ledestin de son existence. Il y a des gens qui se trouvent, par leur action et leur lutte, constammentengagés dans la promotion et la mise en valeur de la vertu et de la foi, il y a d'autres qui dépensenttoutes les énergies de leur esprit et de leur muscles pour paralyser et pour ruiner les forces moraleset nobles, qui aspirent spontanément à l'expression du bien dans l'être humain. Mais la questionvitale reste posée; elle concerne la détermination et l'évaluation de leurs actes : Commentdéterminer les signes de reconnaissance de celui qui confirme les valeurs religieuses et de celui quiles nie?

Le verdict du Qur'an sur les critères de cette polarisation morale est suffisemment clair:

*

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"Celui qui dépense de ses richesses pour promouvoir la cause d'Allah, qui fait oeuvre de vertu et quitémoigne de la vérité de ce qui est juste nous lui faciliterons un chemin vers la prospérité. Mais celuiqui est avare et indifférent (aux exigences financières des nécessiteux) et rejette ce qui est juste, verrasa voie vers la misère facilitée par nous."

*[Lail (92) : 5 - 10]

Après le rappel de ces versets, il n'est plus guère besoin d'un autre argument pour prouver lavalidité de ma thèse. Le Qur'an a clairement assimilé la dépense charitable à l'affirmation de la vertuet l'avarice comme sa négation. Cette distinction fondamentale constitue donc également le critèrefondamental de l'acceptation ou du rejet de la foi religieuse.

Ces versets n'identifient non seulement les dons charitables avec la vertu véritable (Tasdiq-i-Hasana) et l'avarice avec un rejet de la vertu (Takzeeb-i-Hasana) mais ils accentuent aussi le faitque tout un chacun qui dépense pour la cause de Dieu parviendra facilement à l'idéal mentionnéprécédemment, alors que s'il accumule des biens en cachette, se montre d'un esprit faible et d'uneattitude rigide vis-à-vis des forces créatrices de la vie, le chemin de la vérité sera pour lui rendueplus difficile et plus rude. Le verdict coranique ne fait pas la moindre exception dans l'application dece principe. Deux mots dans ces versets sont particulièrement significatifs.

*

"Tous ceux qui se sont comportés avec avarice et sont restés sourds aux besoins des autres."

*[Lail (92) : 5 - 10]

Le "Bukhl" signifie le fait de s'approprier égoïstement richesse et capital. C'est la condition contrairede l'Infaq et elle couvre tous les aspects d'avarice matérielle et de dureté spirituelle. 'Istaghna' estl'indifférence vis-à-vis des exigences financières des nécessiteux dans la société. Attirons icil'attention sur un malentendu courant. Certains croient que si quelques membres d'une communautésont les victimes d'une crise économique et se trouvent amenés à commettre, du fait de leursdifficultés financières, des actes coupables, des compromissions, des agissements malhonnêtes et laprostitution morale, que cela résulterait de leur mécréance et de leur immoralité. Ou bien lesconditions sociales sont la cause de leurs actions néfastes, ou bien ils en sont eux-mêmesresponsables, mais ceux qui restent à l'extérieur de leur misère se considèrent complètementdisculpés mêmes du moindre fragment de blâme.

Ils laissent ces masses dans le péché et dans la souffrance, dans la puanteur de leurs activitésimmorales et dépensent leur temps à la la protection et à la surveillance du cocon fragile de leurmorale hypocrite et de leur fausse vertu. Le Qur'an avertit avec des accents insistants ces soi-disants gardiens de la vertu qu'ils devraient sortir rapidement de la coquille de leur complaisanceégoïste et de leur déficits morale. Le Qur'an répète avec des termes sans ambiguïté que chacun quiest tiraillé dans ses actes personnels entre la vertu et les aspirations contradictoires de l'ego humain,et qui hésite à soulager les autres membres de la société dans leurs difficultés financières et qui,devenu indifférent à leurs besoins, les abandonne dans le fumier de leur misère et de leur infortune,peut être sur que son comportement constitue également un abandon de la foi et non pas uneconfirmation positive de sa valeur.

Ce n'est pas le comportement approprié pour atteindre l'idéal de l'agrément divin. Au contraire, lemeilleur chemin pour s'approcher de cet idéal est de joindre ses actions individuelles de bonté et devertu à une mise à contribution publique en vue de dépenser sa fortune et sa propriété pour la causede Dieu. C'est la promesse du Qur'an qu'un tel acte public de charité le rapprochera du but désiré,tandis que ses actes de bassesse et d'avarice le mèneront loin de la cible convoitée

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Preuve de la Sourate Al-Ma'un

La sourate Al-Ma'un confirme cette façon de penser :

*

"Avez-vous rencontré la personne qui rejette la foi (commet le blasphème)? Ainsi (sois certain) c'estcelui qui chasse l'orphelin (il les hait et les oppresse), et il ne nourrit ni les pauvres (les nécessiteux etles handicapés), ni n'incite ouvertement d'autres à les nourrir (il reste complètement indifférent àleurs besoins économiques et il n'apporte aucune contribution pour soulager leur sort.). Ainsil'abomination de la désolation est la pire forme de punition pour ceux qui prient mais qui oublient(l'essence de leur prière). Ce sont les gens pour lesquels la prière est seulement étalage de dévotion (ilsne prient que pour être vus par les gens dans l'acte de la prière qui n'est plus que poudre aux yeux ethypocrisie) Et le comble est qu'ils ne permettent pas à d'autres l'usage de leurs biens et ustensilesménagers."

*[Ma’un (107) : 1 - 7]

Cette Sourate donne une description correcte et détaillée de ceux qui blasphèment leur foi. Lapratique de propos outranciers, d'accuser l'autre de blasphème et d'incrédulité est monnaie couranteparmi nos dirigeants religieux. De plus ils aiment par dessus tout critiquer l'homme du commund'une façon injustifiée, orientée par la colère et marquée de préjugés. Si c'est un spécialiste desaffaires religieuses ou s'il possède seulement quelques ingrédients légers de la foi, il doit s'attendreà passer sous le rouleau compresseur de leurs attaques diffamatoires si seulement il ose refuser leurconception de la religion. C'est leur critère personnel de blasphème qui est visiblement en désaccordavec la perception coranique. La sourate offre le critère coranique d'évaluation pour juger le degréd'écart d'un individu avec sa foi.

A la lumière des descriptions coraniques on peut aisément formuler les paramètres du blasphème eténoncer avec certitude ce qui est réellement ou ce qui n'est pas un blasphème. Si on suit la normecoranique, il devient facile d'écarter les préjugés maladifs et de donner un critère de jugement quiest en accord avec la prescription. L'explication coranique ouvre sur une proposition interrogative"Avez-vous rencontré la personne qui rejette la foi et commet le blasphème? Ou est-ce que voussavez qui sont les gens qui nient la religion et son origine divine ?"

Et le Qur'an répond ensuite lui-même à la question. On doit remarquer que le Qur'an ne se réfèrepas à la polarité entre l'attestation de la foi et la négation de la foi. Il ne discute pas du problème del'unicité ou de la multiplicité de Dieu. Etant donné qu'il s'adresse aux Musulmans, leur foi religieuseest prise comme un fait sousentendu et indiscutable. Le Qur'an prononce son jugement sur la baseprésumée d'une foi religieuse commune. Sans la foi ils ne sont pas Musulmans et ils cesseraient parconséquent d'être les destinataires des commandements coraniques. Leur message est donc adresséici aux musulmans et à eux seuls. Mais ces destinataires ne sont pas seulement Musulmans, ilsrécitent aussi leurs prières régulièrement. Le Qur'an affirme pourtant que même parmi lesdéfenseurs de la foi se trouvent des négateurs de la foi, qui, par leur démenti, commettent unblasphème. Mais qui sont ces gens ?

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Les divers versets de cette Sourate indiquent leurs caractéristiques :

* Ce sont les gens qui méprisent les orphelins, les sans-soutiens de la société. Leurs coeurs nes'attendrissent pas en face de leur misère; il n'y a pas le moindre désir en eux d'améliorer leur sortmalheureux. Ils les expulsent parce qu'il y a un écart de statut, qui les sépare. Les orphelins ont unstatut inférieur ou plutôt ils n'appartiennent à aucune classe sociale. C'est pour cette raison que lesmembres hautes - placés et bien - installées de la société les considèrent comme subalternes quantà leur rang social. Ainsi ils les excluent comme des intouchables. Ils les traitent avec indifférence etarrogance. Ils sont non seulement les victimes d'une aliénation insupportable mais encoreconsidérés comme un fardeau intolérable pour les épaules de la société. Ce verset indique uneattitude mentale caractéristique qu'on trouve plus fréquemment parmi les soi-disant membresdistingués de la société.

On les reconnaît au fait qu'ils ne se décident point d'eux-mêmes à aider financièrement leshandicapés et les nécessiteux et ne persuadent pas les autres à le faire. Ils ne donnent rien parInfaq fil Mal pour soulager les nécessiteux de leur misère. L'accent du verset est mis sur le fait qu'iln'ont jamais l'intention de changer ni leur propre attitude ni l'attitude d'autres gens qui possèdentdes moyens en vue de secourir ceux qui se trouvent constamment dans le besoin. Le fait qu'ilsn'incitent pas d'autres à aider les nécessiteux démontre soit qu'ils persistent à ignorer le but duverset soit qu'ils en altèrent volontairement le sens. Il est dit dans le Qur'an:

*

"Et dans leur richesse est (aussi) un droit que possède l'indigent et le démuni."

*[Zariat (51) : 19]

Ce qui déclaré obligatoire par le Qur'an, ne peut pas être déclaré facultatif ou optionnel par uneautre instance législative ou un autre pouvoir de ce monde. Un droit doit être exercé en toutecirconstance. Si quelqu'un trouve son droit nié, il peut le faire valoir ou le rétablir par la force. Maismême cet acte de violence doit respecter des normes et ne pas être l'expression incontrôlée d'unesprit perturbé . Un droit est toujours un droit. Si vous l'acceptez ou et si vous ne l'acceptez pas, sivous agissez en accord ou en désaccord avec lui cela ne change en rien son statut de droit.

Si certains membres d'une communauté ne réussissent pas à se prendre financièrement en charge àcause de certains obstacles et restrictions de leur contexte de vie, s'ils ne parviennent pas à assurerleur bien-être économique et à faire valoir leurs droits sociaux, alors c'est un devoir obligatoire desgens prospères de leur venir en aide. S'ils s'acuittent de ce devoir correctement, ils n'obligentpersonne en particulier mais restituent aux ayant-droits leurs dûs. Mais s'ils dépensent pour cespersonnes au-delà de leur superflu pour élever leur statut sociale leur soutien devient un acte debienveillance qui satisfait une des conditions pour la réalisation de l'idéal.

Bref les gens qui n'aident pas eux-mêmes les nécessiteux et qui ne motivent pas les autres à leurvenir en aide mais qui au contraire se réjouissent de leur misère et deviennent de plus en plusindifférents à leurs privations, sont ceux parmi les musulmans qui renient leur foi. Qu'ils portentl'apparence du savant ou le costume de l'homme vertueux:, cela revient au même:

Le Qur'an a résolu une autre difficulté en utilisant le terme 'Al-Musalleen' . Cela montre queleur reniement de la foi peut être dissimulé sous la façade de l'accomplissement des autres devoirsreligieux. Il est fréquent de voire certains observer leurs prières régulièrement et méticuleusementmais de constater chez eux un comportement qui reflète leur incrédulité.

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Le Qur'an affirme énergiquement que ceux qui ont réduit leurs prières à une série de balbutiementset mouvements et qui les ont privés de leur sens méritent la destruction et l'anéantissement ainsique les tortures du Dernier Jour. Ce sont des propagandistes des slogans publicitaires et desmarchands de la foi et leur dévotion n'est qu'un écran de fumée servant de masque à leur hypocrisieintérieure. Les gestes de leurs prières ne sont que pitreries et la manière dont ils observent lesautres devoirs religieux est étalage mécanique. Malgré tous leurs efforts, ils ne peuvent pas cacherle manque de sincérité de leurs sentiments religieux.

Leurs postures correctes sont privées du picotement de l'excitation spirituelle et l'éclat de la joieauthentique fait défaut sur leurs visages. Si l'expression avait été choisie pour désigner des gens quin'accomplissent pas leurs prières régulièrement ou qui ont cessé de prier, le Qur'an n'aurait jamaisidentifié le mot 'Al-Musalleen' à ceux qui prient. Le nom de 'Namazi' (quelqu'un qui prie) donné àcette catégorie de gens confirme qu'ils accomplissent leur prière car le Qur'an ne peut pas conférerl'épithète 'Musalli' à une personne qui a abandonné la prière.

De la même façon si une personne omet de s'acquitter de la prière régulière, le Qur'an ne peut pasl'inclure dans la catégorie des 'Musalleen' et ces gens ne sauraient être qualifiés de L'expression 'ceux qui ont oublié leur prière' montre que cette prière était complètementnégligée tout en étant extérieurement accomplie La juxtaposition de deux termes contraires apparaîtau première vue comme une contradiction mais la contradiction est résolue si nous interprétons laséquence comme une comparaison et non pas - au sens littéraire -comme une égalisation.

Ce passage signifie donc seulement que ce sont les gens qui exécutent leurs prières, mais malgrécela ils ne l'exécutent pas ou ils l'accomplissent sans être vraiment conscients de ce qu'ils font Celaprouve que la performance de l'acte de la prière est en vérité une non - performance. La véritableprière est seulement accompli dans un état de recueillement et de concentration profonde. En étatde distraction par des contraintes purement séculières, son essence est expulsée par la présence dela vulgarité et de l'hypocrisie; alors en toute vérité, il ne s'agit plus d'une prière mais d'une actionconfuse et privée de sens. Ainsi le verset nous explique que leur prière est devenue une simpleformalité vidée de son essence.

Le Qur'an ajoute :

*

"Les gens qui prient sans l'essence de la prière sont condamnés."

*Cela signifie qu'ils prient mais ils ont complètement scellés leurs coeurs et leurs esprits contre leseffets salutaires et positifs de la prière. Donc leurs prières sont aux yeux de Dieu des parodiessinistres et insensées, des expressions de leur foi étouffée et elles sont dépourvues de toutsentiment authentique.

L'Essence de la Prière

Quelle est l'essence de la prière ?

L'essence de la prière est cet ingrédient essentiel, son coeur et son âme, qui assure sa vitalité et soncaractère de sainteté et sans lequel elle se transforme en une série de gestes et de sons gutturauxmoralisateurs et factices, qui au lieu de devenir source de vertu et de récompense, engendrent lacause de destruction et de dommages incalculables. Il a été déjà fait référence, dans la mêmesourate, au fait d'ignorer l'essence de la prière et à tous ceux qui prétendent que la prière est unpasseport automatique qui procure l'agrément de Dieu et une justification de leur obligationreligieuse. Ce point de vue n'est qu'une fabrication de leur pensée perfide.

Des versets coraniques désapprouvent et refutent ce type de raisonnement. Ils démontrentclairement que le vrai service du Seigneur est en effet le service rendu à Ses humbles serviteurs quiaffrontent constamment les gifles économiques de la vie, une vie, qui enrégistre leurs peines et leurs

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angoisses comme des documentations sur vidéo - cassettes. Leurs prières sont inutiles et de simplesdécors apposés aux fenêtres si elles n'aident pas pratiquement les nécessiteux et les handicapés etn'essaient pas de les soulager de leur misère. La prière sans l'esprit ( de la prière) n'est pas unegarantie que cette obligation religieuse a été réellement effectuée. Au contraire, une telle prièreéquivaut à la négation de la foi; même enchaînées les unes après les autres, elles ne sont queclinquant et tromperie et forment invariablement le portail de l'enfer et non pas celui du ciel.

Dieu ne dépend pas de vos prières et des autres formes d'obligation. Les devoirs religieuses ne sontpas des mécanismes, qui se justifient eux-mêmes ; leur accomplissement n'est pas un but en soi.Même la forme la plus haute d'obligation ou de devoir religieux est un premier pas vers l'idéal ou unobjecif supérieur. Si l'objectif final est repoussée à l'arrière-plan et si les moyens deviennent eux-mêmes des fins en soi les moyens perdent également leur utilité. La richesse par exemple est unmoyen pour acquérir le confort et le luxe.

Si le but de vivre confortablement est seulement confirmé verbalement et les richesses deviennentle but de la vie, nous parlons d'avarice et cette forme de richesse perd évidemment son utilité; desurcroît, l'accumulation de ces richesses devient la source des peines incessantes pour sonpropriétaire. De la même façon le but de la prière et des autres obligations religieuses doitrévolutionner le mode de vie d'un individu. Sa soumission à la volonté et au plaisir du Seigneurdevrait être pratiquement démontrée sous forme d'aide et de service humain. Il doit aider l'humanitédans la gêne et la souffrance et se consacrer lui-même exclusivement à l'amélioration des conditionsde vie de ceux parmi les serviteurs de Dieu qui souffrent et ne protestent pas, qui sont affamés etqui ne mendient pas, et qui supportent les aléas de l'existence avec le sourire sur leurs visages.

S'ils agissent ainsi ils deviennent alors les créatures satisfaits de Dieu car leur service est unegarantie de leur contentement étant donné que Dieu récompense instantanément les actionsvertueuses des hommes. Ils doivent même mettre leur fortune à leur disposition pour les soulagerdu besoin et de la pénurie. Cette attitude compatissante et positive envers les êtres dignes desolidarité est l'essentiel et le noyau de la prière, qui a déjà été expliqué par le Qur'an dans lecontexte de la piété et de la vertu.

*

"Et la vertu est que l'homme croit en Dieu et dépense sa richesse par amour pour Dieu, en faveur desparents dignes, des orphelins, des nécessiteux et des voyageurs et comme rançon pour procurer laliberté aux captifs."

*[Baqara (2) : 177]

Cela signifie que le service réel de Dieu doit démontrer un esprit authentique de fraternité enversceux qui sont dans la souffrance et cela pour le plaisir de Dieu. Si le coeur est rebellé à toutecompassion et à tout esprit de service et incline facilement vers l'intérêt personnel et l'égoïsme,alors l'adoration est seulement une parodie d'adoration et la prière est seulement une parodie deprière. Elles sont purement illusoires et transforment l'homme en carburant de l'enfer.

La sève et l'esprit de la prière et la quintessence de la foi du Saint Prophète (paix soit sur lui) estque le soutien le plus grand devrait être apporté aux serviteurs de Dieu et pour Son plaisir. Aider lespauvres, les créatures épinglées, totalement déshéritées et sauver leur dignité dans un espritd'innocence et de pureté c'est attirer les bénédictions de Dieu et d'inhaler le parfum frais de Saaimable générosité et c'est aussi le but principal de la prière.

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Le Saint Prophète (paix soit sur lui) disait à Hazrat Ayesha:

*

"Oh Ayesha, ne repousse point la personne handicapée, nécessiteuse même si tu lui donnes un noyaude datte. Aime au contraire les pauvres et les nécessiteux et fais des efforts pour te rapprocher d'eux.Sûrement Dieu te récompensera en te rapprochant de Lui au Jour du Jugement."

*Parallèlement, Abu Hurayrah rapporte que le Saint Prophète (paix soit sur lui) a dit:

*"Chacun qui prête assistance aux veuves et aux nécessiteux est comme une personne qui lutte pour la

cause d'Allah, ou il est comme quelqu'un qui jeûne durant le jour (pendant toute sa vie) et priependant la nuit."

*[Bukhari, 2 : 88, Muslim, 2 : 441]

Sahl bin Sa'd rapporte une autre tradition Prophétique :

*"Moi-même et celui qui aide un orphelin seront au paradis comme les deux doigts - et il montra sonindex et son médius."

*[Abu-Daud, 2 : 345, Mishkat, 422]

Le Qur'an renforce le message d'Al-Ma'un à un autre endroit

*

"(les favoris de Dieu sont ceux) qui, par amour pour Lui, nourrissent les nécessiteux, les orphelins etles captifs."

*L'interprétation coranique de la piété réelle

La moelle de la prière est cette bienveillance et cette simplicité qui est exclusivement destinée ausoulagement de la partie souffrante de l'humanité.

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*

"Or, il ne s'engage pas dans la voie difficile. Et qui te dira ce qu'est la voie difficile? (c'est-à-dire lemoyen pour accomplir des actions vertueuses ou de développer une discipline et rigueur religieuseauthentique?) C'est de libérer un esclave, ou de donner de la nourriture à un jour de pénurie (c'est desoulager quelqu'un de sa condition indigente et de redresser sa situation économique) à un orphelinproche de sa parenté ou à une personne pauvre qui est réduite à la pénurie. Alors cette personne (quis'est employée avec une telle persévérance pour la réhabilitation économique des autres) sera parmiceux qui croient et qui s'exhortent mutuellement à la miséricorde. Il y a les gens de la droite (des vraiscroyants et les habitants du paradis) et ceux qui nient nos signes, ils sont les gens de la gauche (desnon-croyants) et les habitants de l'enfer."

*[Balad (10) : 11 - 19]

Le programme d'action exposé dans ces versets se préoccupe de la protection et du secours donnésaux pauvres. Les pauvres, qui sont opprimés de leurs conditions de vie, et qui sont les victimesd'une détresse accablante doivent être retirés de ces ornières afin que leur asphyxie économiqueprenne fin et qu'ils puissent gagner eux-mêmes leur vie. On devrait les aider à sortir de leur état deprivation extrême à la seule fin de plaire à Dieu afin qu'ils puissent continuer leurs efforts. Enfin, cetacte élevé à la condition fondamentale de la foi et des gens qui satisfont leur désir dans de tels actesde charité sont accueillis comme les vrais habitants du Paradis, et ceux qui se refusent à lespratiquer sont incrédules et condamnés à l'enfer.

C'est l'interprétation coranique de la vraie foi que nous, par pure égoïsme et d'autres préférencespersonnelles, assimilons à une simple ritualisation ou à une simple question d'option au détrimentdes devoirs obligatoires.

(2) De la même façon, en rapportant la destruction du peuple de Thamood, le Qur'an reprend lethème de la Sourate Al Ma'um qui souligne encore plus le concept de l'aliénation de la foi.

*

"Mais non! C'est vous plutôt, qui n'êtes pas généreux envers les orphelins (les gens sans soutien) etqui ne vous incitez pas mutuellement à nourrir les pauvres (vous ne faites aucune contributioncollective ou individuelle pour faire cesser leur impasse financière) et (votre égoïsme et votre intérêtpersonnel sont tels que) vous consommez (gaspillez) les biens de l'héritage d'une façon excessive etvous aimez démesurément la richesse."

*[Fajr (89) : 17 - 2 0]

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A la fin de ces versets il est déclaré que de tels gens seront voués à la torture de l'enfer. Le Qur'an adémasqué ce mode de vie comme une négation de l'esprit islamique et ceux-là qui le pratiquent nesont pas des musulmans.

Dans la sourate Al-Ma'un le dernier signe de ceux qui rejettent la foi est la quantité de leurépargne, la pire forme de l'avarice, pratiquée par les radins. Ces gens se réservent exclusivementpour eux-mêmes même les biens domestiques d'usage quotidien et ne permettent pas à d'autres departager ces facilités avec eux. Ici le concept coranique du bien-être général et du bien public atteintson apogée. Celui-ci est tellement humain et réaliste que ni le communisme ni un autre systèmeéconomique dans le monde peut rivaliser avec le système économique Islamique. Le communismecompte seulement convertir les moyens de production en biens d'utilité publique, mais en ce quiconcerne l'usage des biens personnels, un individu a la liberté complète d'en disposer comme ill'entend. Mais avec l'avènement de l'Islam même les choses personnelles sont partagées dans lecadre de l'Infaq. Aucune personne, si privilégiée qu'elle soit, ne réjouit d'un droit inconditionnel etillimité sur ces choses. Il n'est pas permis de mener une existence luxurieuse garnie de diamants audétriment du confort des autres. Un état d'affaires où quelques uns augmentent inlassablement leurluxe et leurs richesses et mènent grand train pendant que d'autres vivent de miettes, vêtus delambeaux, est une violation de l'esprit fondamental de l'Islam et sans exagération une négation dela foi elle-même.

Le nombre considérable d'arguments et la collection impressionnante de preuves a clairement établique l'Infaq fil Mal est la confirmation de la foi elle-même et que son rejet est le rejet de la foi.

L'acte de bienveillance (Fayli-Ihsan) fournit donc la base pratique pour acquérir le plaisir de Dieu estseulement Infaq fil Mal

L'Agrément d'Allah

La base pratique pour l'acquisition du plaisir divin

Le Qur'an a illustré ce fait irréfutable avec une comparaison remarquable:

*

"Le cas de ceux-là qui dépensent leur richesse pour chercher le plaisir de Dieu et pour gagner de laforce intérieure est comme celui d'un jardin sur un sol élevé sur lequel tombe la pluie en abondancede la sorte qu'il porte doublement ses fruits. Même si la pluie lourde ne tombe pas sur lui, la rosée

suffit (pour produire ses fruits). Allah voit bien ce que vous faites."

*[Baqara (2) : 265]

Ce verset souligne davantage le bien-fondé des arguments présentés. Il compare la dépensecharitable à un jardin dans une zone tempérée où le climat n'est pas sujet à des variations extrêmesdu chaud et du froid. Le jardin cultivé sous les latitudes méditerranéennes porte ses fruits s'il pleut

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ou s'il ne pleut pas ou autrement dit le fait de fleurir et de porter ses fruits est indépendant del'excès ou de la pénurie de pluie. L'arbre mûrit à temps et se trouve chargé de ses fruits savoureuxprêts à être cueillis et transportés au marché ou à être mangés par leurs propriétaires.

De la même façon le fruit ou la récompense de l'Infaq ou de l'argent dépensé pour la cause d'Allahne dépend pas de sa quantité. Cela porte toujours ses fruits et l'homme qui est responsable de cetacte est sûrement béni avec le plaisir de Dieu. Aucun autre acte ne fournit une garantit d'accès àl'agrément de Dieu. L'acte de l'Infaq est exceptionnel en ce sens que ses bénédictions sont garantiespar Dieu Lui-même tandis que l'accomplissement d'autres actes ne comporte pas cette garantie.

La comparaison entre l'acte de Infaq et l'arbre dans une zone climatique tempérée explique que siun homme dépense de ses biens pour la cause de Dieu, il est assuré de Ses bénédictions et cetteassurance lui est communiquée dans des termes absolument indubitables. Cela montre que l'acted'Infaq et le plaisir de Dieu sont des actes corrélatifs qui opèrent conjointement sur la base d'unerécompenses soumise à condition. La réalisation d'une condition ou exigence particulière entraîneautomatiquement l'octroi de la récompense qui est la condition de sa manifestation.

A un autre endroit le Qur'an formule le même concept dans ces mots :

*

"(Tel autre) parmi les Bédouins, croit en Allah et au Jour dernier et prend ce qu'il dépense commemoyen de se rapprocher d'Allah et afin de bénéficier des invocations du Messager. C'est vraiment poureux (un moyen) de se rapprocher (d'Allah) et Allah les admettra en Sa miséricorde. Car Allah estPardonneur et Miséricordieux."

*[Tauba (9) : 99 - 100]

Allah est satisfait de ceux qui furent les premiers à émigrer à Mekke; à prêter assistance à Medine,et de ceux qui les imitèrent bénévolement par la commission d'acte bénévole. (Allah) est satisfaitd'eux et ils sont satisfaits de Lui. Il leur a préparé des jardins sous lesquels coulent les ruisseaux. Ilsy habiteront pour toujours et c'est le triomphe suprême."

Le premier verset établit que l'acte de l'Infaq est la source indispensable conduisant à la satisfactiond'Allah ainsi qu'a celle du Saint Prophète (que la paix soit sur lui). Le deuxième verset identifie l'actede Infaq (dépense charitable) avec l'acte de l'Ihsan (l'acte de la bienveillance) et pose sonaccomplissement comme la base pratique en vue d'attirer le plaisir divin.

En conclusion le véritable idéal de la vie humaine est de mériter la grâce et l'agrément du Seigneur.Sa première manifestation active apparaît sous forme d'un désir pour la purification de soi et l'effortpour sa réalisation débute avec l'accomplissement de l'Ihsan (l'acte de bienveillance et demagnanimité). Mais son fondement pratique et sa traduction concrète est l'acte de dépensecharitable. Sans lui, l'acte de la bienveillance perd non seulement son utilité sociale mais aussi sonefficacité en tant que ligne de conduite et voie d'accès à l'idéal.