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La Vie de la FondationLe mot du président. 1Les archives de la France Libre. 1Cérémonies du 8 mai à Paris. 270e anniversaire de Bir Hakeim. 2Le 18 juin à Paris. 7

CNRDCommuniquer pour résister (1940-1945), introduction 8La presse de la France Libre 9Le pastiche littéraire comme arme de résistance 17Le rôle de la radio 20Le rôle du SAS et des Jedburghs en Bretagne à l’été 1944 24

HistoireUne précision de l’amiral Philippe de Gaulle 25Madagascar et la France Libre 26

Livres 27

In memoriam 30

Carnet 38

Dons et legs 39

Dans les délégations 40

La vie au club 47

SommaireSommaire

© « BULLETIN DE LA FONDATION DE LA FRANCE LIBRE ÉDITÉ PARLA FONDATION DE LA FRANCE LIBRE »

N° commission paritaire : 0212 A 056 24N° ISSN : 1630-5078Reconnue d’utilité publique (Décret du 16 juin 1994)RÉDACTION, ADMINISTRATION, PUBLICITÉ :59, rue Vergniaud - 75013 ParisTél. : 01 53 62 81 82 - Fax : 01 53 62 81 80E-mail : [email protected]

VERSEMENTS : CCP Fondation de la France LibreParis CCP La Source 42495 11 ZPrix au N° : 5 EurosAbonnement annuel : 15 Euros

Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement la présente publica-tion - loi du 11 mars 1957 - sans autorisation de l’éditeur. Le photomontage enune de couverture a été réalisé à partir d’un portrait de Paul Leterrier, vétéran deBir Hakeim, au cimetière de Tobrouk, le 6 juin 2012, par Arnaud Beinat, et d’unevue de la stèle du cimetière de Tobrouk, par Jacques Dieu, gracieusement mis àla disposition de la Fondation.

MISE EN PAGE, IMPRESSION, ROUTAGE :Imprimerie MONTLIGEON - 02 33 85 80 00Dépôt légal 3e trimestre 2012DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Général Robert BRESSERÉDACTEUR EN CHEF : Sylvain CORNIL-FRERROTCONCEPTION GRAPHIQUE : Bruno RICCI

Revue d’informationtrimestrielle de laFondation de laFrance LibreParution : Septembre 2012Numéro 45

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LA VIE DE LA FONDATION

Le mot du président

Cette année, Bir Hakeim est bien célébré. Il l’est partout en Francecomme il l’a aussi été en Libye, en juin dernier. Ce n’est que justicecar ce fait d’armes donna à la France Libre sa légitimité militaire. Le

conseil scientifique de la Fondation se penche maintenant sur la dimensioninternationale de la France Libre en préparant pour 2013 un colloque sur lesujet.

L’année 2013 sera aussi pour nous l’occasion d’évoquer les campagnesde Tunisie et d’Italie. 2014 sera marquée par la commémoration du100e anniversaire du déclenchement de la guerre de 1914-1918. Pour autant,il convient de ne pas passer sous silence le Garigliano, le 70e anniversaire desdébarquements de la 2e DB en Normandie et de la 1re DFL en Provence, nid’oublier l’engagement de nos SAS sur la terre de France ou l’action des

marins et des aviateurs partout où ils ont contribué à la construction de la victoire.

Notre Fondation va s’attacher à promouvoir ces commémorations, tout en poursuivant uneréorganisation qui doit notamment permettre aux délégations de mieux participer au choixet à l’élaboration de nos projets, et au siège de mieux accompagner leur action. C’est lemandat que je donne à notre nouveau secrétaire général, Thierry Terrier,élu par notre conseil d’administration le 19 septembre. Je lui exprime maconfiance pour la conduite de ce grand chantier.

Général Robert Bresse

Lamémoire de la France Libre passe par la conservation et la mise en valeur de ses archives. Or, pour une grande part, celles-cidemeurent méconnues et inexploitées, isolées dans des collections privées, sans classement.

Afin de soutenir le recueil des archives de la France Libre, la Fondation de la France Libre se dote d’un centre de documentationet de recherches, destiné à les accueillir, les trier, les inventorier et les mettre à disposition des chercheurs.

À terme, ces archives feront l’objet d’un dépôt au Service historique de la Défense.

Les anciens Français Libres et leurs familles qui s’interrogent sur le devenir de leurs archives et souhaitent assurer leurpréservation peuvent prendre contact avec la Fondation :

à l’adresse électronique suivante :[email protected]

par courrier postal à :Fondation de la France Libre 59 rueVergniaud 75013 Paris

Les archives de la France Libre

Septembre 2012 • N° 45 l 1

Pour la correspondance concernant la revue :

[email protected]

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LA VIE DE LA FONDATION

2 l Septembre 2012 • N° 45

Le 8 mai à ParisCérémonies du 67e anniversaire de la Victoire de 1945

Créditphoto:C.Alix

Créditphoto:LaurentBlevennec

Le président de la République a déposé unegerbe de fleurs en croix de Lorraine au piedde la statue du général de Gaulle, au rond-point des Champs-Élysées, à 11 h 05.

Après le dépôt d’une gerbe au pied de latombedu soldat inconnu et le ravivage de la

flamme, le président de la République et leprésident élu écoutent la sonnerie auxmorts, puis la Marseillaise et le Chant despartisans, interprétés par le Chœur del’armée française.

À gauche, dans le carré des présidents

d’associations et fondations de mémoire,cinq anciens de la bataille de Bir Hakeimsont à l’honneur : Jean-Mathieu Boris,Roger Nordmann, Jean Tranape, PierreHeitzmann et Jacques Pigneaux de Laroche.À leur côté, le général Robert Bresse, prési-dent de la Fondation de la France Libre.

Le 27 mai

Le jour anniversaire du début de la bataille, la Fondation de laFrance Libre a organisé un dépôt de gerbes au Monument desFrançais Libres, sur l’esplanade du Palais de Tokyo, puis à la statuedu général de Gaulle, rond-point des Champs-Élysées.

70e anniversaire de Bir Hakeim

La gerbe de la Fondation vient d’être déposée au pied du monument aux morts de laFrance Libre.

Créditphoto:BlandineBongrand-SaintHillier

Des anciens de Bir Hakeim aux côtés des représentants de la Fondation et des autoritésciviles et militaires.

Créditphoto:BlandineBongrand-SaintHillier

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Odette Christienne, conseillère déléguée du maire de Paris aux questions Défense, et legénéral Robert Bresse, président de la Fondation de la France Libre, devant la statue dugénéral de Gaulle, après le dépôt des gerbes.

Créditphoto:YvesRopars

LA VIE DE LA FONDATION

Septembre 2012 • N° 45 l 3

La journée s’est conclue avec le ravivage de la flamme à l’Arc de triomphe de l’Étoile par le président de la Fondation de la Résistance, quicélébrait le soixante-dixième anniversaire de la première réunion du Conseil national de la Résistance. La Fondation s’est associée à cettemanifestation, le général Robert Bresse déposant une gerbe de fleurs au pied de la tombe du soldat inconnu.

Le général Robert Bresse, président de la Fondation de la France Libre, dépose unegerbe sur la tombe du soldat inconnu.

Créditphoto:AlainBétry

Le 28 mai

Le général Robert Bresse prononce une allocution devant les personnes présentes pourcélébrer la mémoire du maréchal Kœnig, avant le dépôt des gerbes.

Créditphoto:YvesRopars

Une journée d’hommage aumaréchal Kœnig était organisée par la Fondation de la France Libre, en partenariat avec le Souvenir Français,avec un dépôt de gerbes aumonument Kœnig, porte Maillot, et sur la tombe du vainqueur de Bir Hakeim, au cimetière deMontmartre.

Le général Robert Bresse, Fred Moore, chancelier de l’ordre de la Libération, le généralBruno Dary, gouverneur militaire de Paris, et Gérard Delbauffe, président du SouvenirFrançais, vice-président de la Fondation de la France Libre, devant le monument Kœnig.

Créditphoto:YvesRopars

Le monument Kœnig

Créditphoto:YvesRopars

L’assistance est venue nombreuse rendre hommage au maréchal Kœnig.

Créditphoto:AlainBétry

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LA VIE DE LA FONDATION

4 l Septembre 2012 • N° 45

Le 30 mai

Uneprise d’armes a été organisée dans la cour d’honneur de l’Hôtelnational des Invalides, en présence de Jean-Yves Le Drian, ministrede laDéfense, deKaderArif,ministre délégué auprès duministre dela Défense, chargé des Anciens combattants, de leur homologuebritannique,The Right Honourable AndrewRobathan,minister forDefence personnel welfare and veterans, du général Bertrand Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de terre, du général BrunoDary, gouverneur militaire de Paris, de vétérans de Bir Hakeim,d’anciens FFL et de vétérans de la 8e armée britannique, du RoyalHospital Chelsea.

La prise d’armes a été assurée par des détachements d’unités detradition de la 1re brigade française libre : la 13e demi-brigade deLégion étrangère (13e DBLE) d’Abu Dhabi, le régiment d’infanteriede marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-P), le 1er régimentd’infanterie de marine (1er RIMa) d’Angoulême, le 1er régimentd’artillerie de marine (1er RAMa) de Châlons-en-Champagne, le 13e

régiment du génie (13e RG) de Valdahon, le bataillon de fusiliersmarins de Lorient, ainsi que la 1re brigade mécanisée (1re BM),l’unité de tradition de la 1re DFL, avec la garde et le drapeau du 1er

régiment d’infanterie (1er RI) de Sarrebourg, du 1er régiment detirailleurs (1er RT) d’Épinal, du 1er régiment de spahis (1er RS) de

Valence, du 402e régiment d’artillerie d’Afrique (402e RAA) deChâlons-en-Champagne et du 3e régiment du génie (3e RG) deCharleville.

Le général Robert Bresse a rappelé le déroulé de la bataille, ainsique ses conséquences sur la suite de la guerre. Jean-Yves LeDrian arappelé, dans son ordre du jour, combien « ce fait d’armes, il y a70 ans, était porteur d’espoir », jugeant qu’« aujourd’hui encore, ilest porteur d’espérance et de sens pour nous tous ».

Le pèlerinage en Libye (5-7 juin)

Du 5 au 7 juin, la Fondation de la France Libre a organisé un pèleri-nage en Libye, auquel ont participé plusieurs anciens FFL et leursfamilles.

Le matin du 6, une cérémonie acommémoré les morts de labataille au cimetière militaire fran-çais de Tobrouk, qui abrite depuis1955 les restes des morts de la 1re

BFL. Deux plaques, réalisées par lafondation et apposées sur lemonu-ment, ont été dévoilées par SonExcellence Antoine Sivan, ambas-sadeur de France en Libye, et NoëlMurati ; l’une en hommage aux110 Britanniques présents à BirHakeim aux côtés des FrançaisLibres ; l’autre à la mémoire desFrançais Libres faits prisonniers etmorts en Méditerranée lors du tor-pillage duNino Bixio.

Le général Robert Bresse a évoquéla bataille de Bir Hakeim. De soncôté, Faraj Yacine, le président duConseil local de Tobrouk, a rappelé

Les détachements des unités de tradition de la 1re BFL.

Créditphoto:BlandineBongrand-SaintHillier

Des vétérans britanniques.

Créditphoto:BlandineBongrand-SaintHillier

Le cimetière français de Tobrouk.

Créditphoto:Serge

LeManour

Antoine Sivan et Noël Murati, présidentde l’Amicale de la 1re DFL, dévoilent lesplaques apposées à l’initiative de laFondation de la France Libre enhommage aux Britanniques qui ontcombattu aux côtés de la 1re brigadefrançaise libre à Bir Hakeim et auxvictimes duNino Bixio.

Créditphoto:Serge

LeManour

De gauche à droite, Kader Arif, Jean-Yves Le Drian et Andrew Robathan.

Créditphoto:BlandineBongrand-SaintHillier

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LA VIE DE LA FONDATION

Septembre 2012 • N° 45 l 5

le souvenir de cette guerre du désert,dont le sable de Libye conserve lesdépouilles et profité de cette commé-moration pour remercier la Francepour le rôle qu’elle a joué avec sesalliés, dans une histoire plus récente.Enfin, Antoine Sivan a lu un messagedu Président de la République, rap-pelant le sacrifice des combattants deBir Hakeim.

Le même jour, la délégation a inau-guré l’exposition réalisée par l’ONAC,en partenariat avec la fondation,pour le 70e anniversaire de BirHakeim, qui est installée dans lemusée de la nécropole.

Dans l’après-midi, une seconde cérémonie s’est tenue sur les lieuxmêmes de la bataille, à Bir Hakeim. Après un discours de ThierryTerrier, secrétaire général de la fondation, Antoine Sivan et le géné-ral Robert Bresse ont déposé une gerbe au pied de la stèle, réaliséeavec l’ancien cimetière sous la direction du lieutenant-colonelMallet en 1943.

Le général Robert Bresse et Antoine Sivan, entourés de deux Saint-Cyriens, devant lemonument du cimetière de Tobrouk.

Créditphoto:Serge

LeManour

Un groupe de Français Libres pose devant le monument du cimetière français deTobrouk, à la mémoire des morts de Bir Hakeim.

Créditphoto:Serge

LeManour

L’après-midi, au monument de l’ancienne nécropole de Bir Hakeim.

Créditphoto:Serge

LeManour

François Broche, fils du lieutenant-colonel Félix Broche, commandant du bataillon duPacifique, Antoine Sivan et le général Robert Bresse, accompagnés de deux jeunesSaint-Cyriens, se recueillent devant le monument aux morts de Bir-Hakeim, après ledépôt d’une gerbe de fleurs.

Créditphoto:Serge

LeManour

L’exposition réalisée par l’ONAC, en partenariat avec la Fondation de la France Libre,pour le 70e anniversaire de la bataille de Bir Hakeim, est exposée dans la nécropole deTobrouk.

Créditphoto:Serge

LeManour

Le général Robert Bresse prononceson allocution.

Créditphoto:Serge

LeManour

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LA VIE DE LA FONDATION

Le 11 juin

Le matin du jour anniversaire de la sortie de vive force de la 1re BFL, l’Amicale des anciens de la 1re DFL a tenu son assemblée généraleannuelle au siège de la Fondation de la France Libre, rueVergniaud. Puis, dans l’après-midi, les anciens de la 1re DFL ont déposé des gerbesau monument Brosset, quai Branly, et au monument Kœnig, porte Maillot, avant de conclure la quinzaine de commémorationsparisiennes par un ravivage de la flamme du soldat inconnu, à l’Arc de triomphe de l’Étoile.

Pierre Heitzmann, Noël Murati et le colonel Billard, représentant le commandant dela 1re brigade mécanisée, au monument Brosset.

Créditphoto:FlorenceRoumeguère

Yves Tomasi, et Noël Murati, au monument Kœnig.

Créditphoto:FlorenceRoumeguère

Noël Murati se recueille après le dépôt de la gerbe de l’ADFL.

Créditphoto:FlorenceRoumeguère

Noël Murati ravivela flamme, accom-pagné de troisjeunes enfants etdes générauxBruno Dary etRobert Bresse.

Créditphoto: FlorenceRoumeguère

Le général vient de déposer la gerbe de la Fondation de la France Libre.

Créditphoto:FlorenceRoumeguère

Des représentants de l’Amicale de la 1er DFL devant la flamme du soldat inconnu.À droite, Pierre Heitzmann, ancien du BIM, vétéran de Bir Hakeim et Henri Écochard,ancien du RMSM.

Créditphoto:FlorenceRoumeguère

6 l Septembre 2012 • N° 45

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LA VIE DE LA FONDATION

Septembre 2012 • N° 45 l 7

Le 18 juin à Paris

Le traditionnel dîner du 18 juin s’est déroulé auClub de la France Libre le samedi 16 juin.

Comme chaque année, une messe a été célébréeen mémoire du général de Gaulle et des mortsde la France Libre. Elle a eu lieu en lachapelle Saint-Louis de l’École militaire, dimanche17 juin, à 11 heures.La cérémonie commémorative de l’Appel historiquedu général de Gaulle a eu lieu le matin du lundi18 juin, à 11 heures, au Mémorial de la FranceCombattante, auMont-Valérien. C

réditphoto:BlandineBongrand-SaintHillier

Les compagnons de la Libération.

Créditphoto:BlandineBongrand-SaintHillier

À 16 h 15, la Fondation de la France Libreavait organisé un dépôt de gerbes aumonument auxmorts de la France Libre,sur l’esplanade du palais de Tokyo.

La journée de cérémonies s’est conclue par le ravivage de la flamme, à l’Arc de triomphe de l’Étoile, à 18 h 15.

On reconnaît Roger Nordmann, ancien du 1er RA,vétéran de Bir Hakeim, Odette Christienne, déléguéeauprès du maire de Paris aux fonctions decorrespondant Défense, et Michel Anfrol, présidentdes Amis de la Fondation Charles de Gaulle.

Créditphoto:YvesRopars

Une deuxième cérémonie s’est tenue à 17 heures à la statue du général de Gaulle, placeClemenceau, à l’intersection des avenues des Champs-Élysées, Winston Churchill et duGénéral-Eisenhower, où denouvelles gerbes ont été déposées par JeanCamus, ancien desForces françaises libres, représentant la Fondation, Odette Christienne et Jean Debril.

À gauche, on reconnaît Jean Debril. Jean Camus et Odette Christienne sont à droite.

Créditphoto:YvesRopars

Après le ravivage de la flamme, le chancelier de l’ordre de la Libération et le Premierministre pénètrent dans la crypte.

Créditphoto:BlandineBongrand-SaintHillier

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CNRD

8 l Septembre 2012 • N° 45

Le thème du Concours National de laRésistance et de la Déportation choisi, parle jury national, pour l’année scolaire2012-2013 porte sur le rôle des moyensde communication employés par lesRésistances de l’intérieur et de l’extérieurdans leur combat contre les puissances del’Axe et le régime de Vichy.

Un thème, deux axes d’étude1 - Pour les Français Libres comme pourles résistants de l’intérieur, le premier défiest d’informer l’opinion publique fran-çaise, en France, dans l’Empire et àl’étranger – sans perdre de vue les opi-nions étrangères, comme le montrenotamment l’action des comités de laFrance Libre –, de gagner sa confiance et,autant que possible, de susciter des enga-gements dans ses rangs. C’est le sensmême des appels lancés, à partir du18 juin 1940 à la radio de Londres, par legénéral de Gaulle.

2 - Dès l’automne 1940, de même, appa-rait, au vu des contraintes imposées par

l’occupation de la France et deleur propre isolement, lanécessité d’organiser la circu-lation du renseignement, deshommes et du matériel entreles différentes zones qui divi-sent le territoire national etles différentes composantesde la Résistance intérieure,mais aussi entre la France etLondres, avec les Alliés et laFrance Libre, par la voie ter-restre – songeons aux pas-sages d’hommes et decourriers par l’Espagne,pour la métropole – oumaritime, par les airs ou laradio.

Afin de préciser l’origina-lité du combat de laFrance Libre, dans labataille des moyens decommunication, nousconsacrons plusieursarticles du présentnuméro au thème duConcours, en complé-ment de la brochurepédagogique réalisée

sous la direction de la Fondation de laRésistance. Dans ce dossier, nous avonschoisi d’évoquer le rôle joué par un certainnombre de médias – en l’occurrence lapresse, la radio et le livre – dans l’effort dela France Libre pourmobiliser les opinionsau service de la libéra-tion nationale. À ce titre,on remarquera le carac-tère véritablementmon-dial d’un tel engage-ment.

En ce qui concerne ladeuxième partie duthème, nous avonsvoulu aussi rappeler lerôle des parachutistesdu Special Air Service etdes équipes Jedburghsdans l’armement desmaquis de Bretagne,parallèlement aux opé-rations du débarque-ment de Normandie.

Sur la question des liai-sons maritimes, on se

reportera avec utilité aux souvenirs dulieutenant Richard Townsend, parus dansles numéros de juin et septembre 2011 denotre revue.

Les ressources documentaires

Comme les années précédentes, unensemble de ressources documentairesest également disponible sur le siteInternet de la fondation : www.france-libre.net. De nombreux documents y sontdisponibles : affiches, tracts diffusés dansl’Empire ou parachutés en France, clan-destinement dans les territoires demeuréssous le contrôle de Vichy, publics dansceux qui ont rallié la France Libre, titres depresse, archives des émissions radiopho-niques.

Cette année, la version numérique de labrochure pédagogique, disponiblecomme chaque année sur Internet, pré-sente un format augmenté et interactif,donnant accès directement aux docu-ments mis en ligne par les différentes ins-titutions et associations impliquées dansle concours. Cette initiative a pour but depermettre un accès plus facile des collé-giens et des lycéens préparant le concoursà un nombre élargi de documents.

Sylvain Cornil-Frerrot

Communiquer pour résister (1940-1945)

Introduction

Page d’accueil du dossier consacré au thème 2012-2013 du concours surwww.france-libre.net (Fondation de la France Libre).

Couverture de la brochure pédagogique du thème 2012-2013 du

Concours National de la Résistance et de la Déportation (Fondation de

la Résistance).

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Septembre 2012 • N° 45 l 9

CNRD

La nécessité de faire connaîtrela France Libre et son chefQuand il lance son appel à poursuivre lecombat, à la radio de Londres, le 18 juin1940, à 22 heures, le général de Gaulle estun inconnu pour le grand public, malgréun bref passage au sous-secrétariat d’Étatà la Guerre et à la Défense nationale du 5au 17 juin. Soumis à des pressions du gou-vernement britannique, soucieux de nepas hypothéquer l’avenir du côté du gou-vernement de Pétain, de Gaulle doit atté-nuer son texte1.

L’Appel lui-même est peu entendu. EnFrance, quelques journaux le reprennent(Le Petit Provençal, Le Petit Marseillais, LeProgrès de Lyon). Demême, a contrario dece que Vichy escomptait, sa condamna-tion à mort, le 2 août 1940, par le tribunalmilitaire permanent de la 13e Région séantà Clermont-Ferrand, annoncée en une deParis-Soir et du Figaro, contribue à faireconnaître son combat.

De Gaulle a immédiatement compris l’in-térêt des médias pour diffuser ses idéesparmi les opinions publiques française etinternationale. Sa correspondance témoi-gne de l’attention vigilante qu’il n’a cesséd’accorder au contenu des publications etdes radiodiffusions de la France Libre.

Le jour même de l’Appel, il en commu-nique la version originale aux quotidienslondoniens ; elle est reproduite le lende-main dans le Times et leDaily Express 2. Le2 juillet, une version légèrement diffé-rente – longtemps considérée à tortcomme une ébauche de l’Appel – est fil-mée pour les actualités cinématogra-phiques.

Puis une affiche tricolore « À tous lesFrançais » est imprimée à 1 000 exem-plaires dans la seconde quinzaine de juil-let et placardée sur les murs de Londres etdes grandes villes anglaises les 3 et 4 août,suite à la reconnaissance, le 28 juin, duGénéral comme chef des Français Librespar le gouvernement britannique3.

À l’occasion du 14 juillet, au cours duquel300 militaires français défilent à traversLondres, il rédige un éditorial pour unefeuille intitulée Quatorze juillet, tirée à70 000 exemplaires, selon les autorités de

La presse de la France Librela France Libre, et mise en vente dans leskiosques du Royaume-Uni.

Au lendemain de l’accord Churchill-deGaulle du 7 août, relatif à l’organisation, àl’utilisation et aux conditions de servicedes Forces françaises libres, le mouve-ment publie un Bulletin officiel des Forcesfrançaises libres. Le premier et uniquenuméro paraît le 15 août 1940 ; l’appel du18 juin et l’affiche « À tous les Français »figurent en première page, avec le texte dela reconnaissance du 28 juin. Puis, le20 janvier 1941, la France Libre se dotedes attributs d’un État en éditant leJournal officiel de la France Libre, quidevient Journal officiel de la FranceCombattante en juillet 1942.

Le service d’information de la FranceLibre de Londres joue un rôle importantdans l’entreprise de la France Libre, ens’efforçant d’informer et de convaincreFrançais de l’étranger et opinions interna-tionales du bien fondé des objectifs de laFrance Libre.

À partir du 20 janvier 1941, la « FrenchInformation Mission » publie en anglaisLa Lettre de la France Libre : News of theFree French movement. En août 1942(volume 2, n° 21), après que la FranceLibre a pris le nom de France

Combattante, celle-ci est rebaptisée LaLettre de la France Combattante : News ofFighting France. Puis, en août 1943(volume 3, n° 7), lors de la constitution duComité français de Libération nationale,elle se fait appeler La Lettre de la Franceau combat : News of France at war. Enfin,de mars 1944 (volume 4, n° 1) à décembre1945 (volume 5, n° 4), elle adopte le nomde Tricolore : News of France at war.

À partir de l’automne 1941, le service d’in-formation de Londres publie en françaisune revue d’information bimensuelle inti-tulée Documents d’information. En juin1942, au n° 20, cette revue, distribuée auxdélégations pour alimenter leur effort depropagande à l’étranger, devient LesDocuments, avec en sous-titre : « recueillispar le Service des publications de la FranceCombattante ». Le 1er juin 1943, au n° 43,elle prend le nom : Les Cahiers français, lesous-titre étant désormais : « Revue d’infor-mation éditée par la Société des Éditions dela France Libre » puis, après décembre1943, « par le Comité Français de LibérationNationale, Commissariat à l’Information ».

Une du Bulletin officiel des Forces françaises libres,n° 1, 15 août 1940 (Musée de l’ordre de la Libération).

Couverture du n° 19 de la Lettre de la France Libre,publiée en juin 1942 par le service de presse de laFrance, à Londres, et sous-titrée « News of the FreeFrench Movement » (Fondation de la France Libre).

1 Le 19 juin, un deuxième appel n’est pas prononcé. Le Général intervient encore sur les ondes de la BBC les 22, 23, 24, 26 juin, ainsi que les 2, 13 et23 juillet. Pour plus de détails, lire Jean-Louis Crémieux-Brilhac, L’Appel du 18 juin, Armand Colin, 2010.2 Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La France Libre. De l’appel du 18 juin à la Libération, Gallimard, 1996, p. 49.3 Un premier tirage est réalisé par Achille-Olivier Fallek, un imprimeur artisan installé 24, Seawell Road. Peu après, l’imprimeur J. Wainer Ldt-LondonWCI la réimprime à 10 000 exemplaires. Un troisième tirage porte « imprimé en Grande-Bretagne par Harrison & Sons LDT ».

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CNRD

10 l Septembre 2012 • N° 45

En Grande-Bretagne,dans l’Empire, à l’armée

Dès l’été 1940, parallèlement au mouve-ment français libre, une presse françaisese développe à Londres. C’est d’abord lequotidien France, dirigé par PierreComert4, dont le premier numéro paraît le26 août 1940. Tirant à trente deux milleexemplaires, il reçoit une subvention duministère de l’Information britannique detrois mille deux cents livres par mois, lesrecettes de vente et de publicité – elles necouvrent qu’un peu plus d’un quart dubudget à la fin de 1940, et demeurent infé-rieures aux dépenses durant toute ladurée de la guerre – étant versées auTrésor britannique.

Ce journal offre une réelle proximité avecla France Libre ; unmessage du général deGaulle figure en première page du pre-mier numéro ; il consacre une large placedans ses colonnes à la vie de la FranceLibre et joue un grand rôle dans laconstruction de son image ; AndréRabache, l’un des deux rédacteurs en chefinitiaux avec Charles Gombault, est déta-ché par le mouvement ; enfin, pendant

Marjolin, Jules Roy, Thomas Mann, JohnDos Passos ou Herbert GeorgeWells.

En dépit de cette proximité initiale dujournal France ou de la revue La FranceLibre avec le mouvement du général deGaulle, le premier ne tarde pas à exprimerses désaccords avec les positions du géné-ral de Gaulle dans plusieurs de ses édito-riaux. Quant à La France Libre, les rela-tions entre Labarthe et de Gaulle s’enveni-mant au cours de l’année 1941, elle prend,selon le mot de Raymond Aron, une tour-nure « agaulliste ».

Dès février 1941, la France Libre songe àse doter d’un organe de presse, mais laparution en est retardée par des difficultésd’ordre technique, mais aussi du fait desexigences de son directeur-rédacteur enchef, le sous-lieutenant François Quilici5,ancien de l’Agence Havas.

Finalement « organe de combat de laFrance Libre », selon le cahier des charges(corrigé par le général de Gaulle lui-même), le premier numéro de cet hebdo-madaire paraît à Londres le 14 juin 1942sous le titre : La Marseillaise. Ce titre estfinancé par Carlton Gardens, son direc-

Couverture de Free France, vol. 5, n° 1, 1er janvier 1944,

publié à New York par le French Press and Information

Service, une « agence du Comité français

de Libération

nationale » (Fondation de la France Libre).

Couverture du n° 44 des Cahiers français, publiée à

Londres le 15 juin 1943 par la Société des Éditions de la

France Libre (Fondation de la France Libre). Couverture de la revue La France Libre, vol. II, n° 8,

parue à Londres le 20 juin 1941 (Fondation de la

France Libre).

4 Journaliste et diplomate de tradition réformée, Pierre Comert (11 octobre 1880, Montpellier – 16 mars 1964, Paris) est diplômé de l’École normale supé-rieure et agrégé d’allemand. Professeur au lycée de Bourges en 1904-1905, il remporte le prix du Tour du monde de l’université de Paris, qui lui permet devoyager aux États-Unis, en Chine et au Japon en 1905-1906.Conférencier à l’université de Göttingen en 1907-1908, il est correspondant du Temps àViennede 1908 à 1910 et à Berlin de 1908 à 1914. Pendant la Première Guerre mondiale, il fait partie du bureau de presse du ministère des Affaires étrangères de1916 à 1918 et dirige la mission à Londres de 1917 à 1918. Il dirige le service d’information de la Société des nations (SDN) entre 1919 et 1933 puis le bureaude presse du Quai d’Orsay de mars 1933 à novembre 1938, avant d’être limogé par le ministre Georges Bonnet pour ses positions antimunichoises qui lenomme sous-directeur de la section américaine (1938-1940). Passé à Londres en juin 1940, il soutient l’action militaire du général de Gaulle, maiss’oppose à ses vues politiques.5 Journaliste de profession, François Quilici (1905-1977) a fait carrière au service diplomatique de l’Agence Havas, dont il est devenu rédacteur en chef en1939. En parallèle, il a écrit dans des journaux (L’Écho de Paris, L’Ami du peuple) et périodiques (L’Europe nouvelle). Antimunichois, il sert dans l’arméependant la campagne de France, obtenant le grade de sous-lieutenant, avant de passer à Londres en 1940. Membre de l’entourage de l’amiral Muselier, ilpasse à l’état-major du général de Gaulle, avant la rupture entre les deux hommes.

quatre ans, la France Libre se fait envoyerdeux mille exemplaires distribués auquartier général de Carlton Gardens, dansles camps et aux unités.

Également financée grâce à des subven-tions britanniques, la revue mensuelle LaFrance Libre est tirée pour le premiernuméro, daté du 15 novembre 1940, à dixmille exemplaires et réimprimé à huitmille exemplaires. Pour comparaison,dans l’avant-propos d’une anthologie lan-cée sur la France occupée en avril 1944, larevue revendique un tirage mensuel dequarante mille exemplaires.

Lors de la création de cette revue, le direc-teur de publication André Labarthe estdirecteur du service de l’armement àl’état-major de la France Libre. Quant ausecrétaire de rédaction, qui signe une« chronique de France » sous le pseudo-nyme de René Avord, il s’agit de RaymondAron, précédemment passé par la 1recompagnie de chars de combat de laFrance Libre. Parmi les contributeurs, onsignale Georges Bernanos, Albert Cohen,Ève Curie, Henri Focillon, CamilleHuysmans, Jacques Maritain, Robert

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teur-rédacteur en chef nommé par legénéral de Gaulle – qui peut seul le révo-quer – et il doit maintenir « des contactsétroits » avec le Comité national français(CNF), afin que « l’orientation générale dujournal » soit en accord avec son action.

Les éditoriaux sont supervisés – aveclaxisme, selon Jean-Louis Crémieux-Brilhac – par Gaston Palewski, directeurdu cabinet civil du général de Gaulle.Bernanos, Henri de Kérillis, Jules Romainsy signent des articles, de même que leBelge Arthur Wauters (1890-1960), leTchèque Hubert Ripka (1895-1958),l’AnglaisWickham Steed (1871-1956) ou leSoviétique Ilya Ehrenbourg (1891-1967),correspondant spécial du journal àMoscou. Georges Boris y publie sous lenom d’Alain Chambrey trente-deux arti-cles économiques dans la rubrique« Ordre nouveau ou monde meilleur ».Tout juste évadé de France, Adalbert deSegonzac, qui vient de Paris-Soir, estnommé d’office par le général de Gaulledans l’hebdomadaire, alors qu’il auraitpréféré combattre, mais il se fâche avecQuilici et parvient finalement à se faireaffecter aux Forces aériennes françaiseslibres (FAFL).

Dans l’Empire, de nombreuses publica-tions voient le jour. Ainsi, à Brazzaville(Moyen-Congo), France d’abord, un jour-nal bimensuel publie son premiernuméro le dimanche 12 janvier 1941.Imprimé sur les rotatives de L’Avenir colo-nial belge, à Léopoldville, il a pour géranteLucienne Droux et pour directeur, à partirdu n° 16 du jeudi 25 septembre 1941,

Louis Durox6. Si l’actualité de l’Afriqueéquatoriale française y est présente, unelarge place est accordée à la vie de laFrance Libre et aux discours de ses diri-geants, en premier lieu le général deGaulle, qui, dès le premier numéro,occupe toute la première page.

Des titres plus anciens demeurent. ÀTahiti, le journal mensuel Te Vea Maohi(en français, « Le Messager tahitien »),rédigé en tahitien, tient ses lecteurs infor-més sur les combats de la France Libre,Ainsi, dans son numéro de janvier 1943, ilreproduit une lettre de René Hintze à safamille, dans laquelle le jeune volontairedu bataillon du Pacifique évoque labataille de Bir Hakeim.

Les militaires des Forces françaises libressont également concernés par ce mouve-ment. Les élèves aspirants de l’École spé-ciale militaire de Brazzaville, le camp« Colonna d’Ornano » (décembre 1940-décembre 1941), publient à partir d’avril1941 La Catapulte, un journal bimensuel,qui affiche un fort esprit potache et desconvictions « Free French » affirmées.

Entre janvier 1944 et août 1945, le servicede propagande de l’état major de l’Air,installé Queensberry Way, à Londres, faitparaître vingt numéros d’unmensuel inti-tulé le Bulletin des forces aériennes fran-çaises en Grande-Bretagne. Dans l’équipefigurent Louis Masquelier (1898-1961),qui s’y distingue par ses talents de dessi-nateur, et Pierre Clostermann, affecté auquartier-général des forces aériennesfrançaises, à Londres, de septembre 1944à février 1945.

Le rôle des comitésde la France Libre

À l’étranger, une poignée de Françaisexpatriés improvisent des comités de laFrance Libre, afin d’assister le général deGaulle dans son combat. Cet engagementse traduit par un triple effort : favoriser lerecrutement dans les Forces françaiseslibres, participer au financement dumou-vement et susciter l’adhésion des opi-nions publiques. Il passe par l’organisa-tion demanifestations publiques et d’évé-nements culturels, des interventionsradiophoniques et la publication d’ou-vrages et de publications périodiques(bulletins, journaux, revues). Bien sou-vent, on retrouve les mêmes équipes d’unmédia à l’autre.

À la mi-1942, il a été créé des comitésnationaux dans trente-neuf pays. Avecles comités locaux, les groupements pro-fessionnels et les comités d’entraide affi-liés, cela représente près de cinq centscomités.

En Égypte, le « comité national », fondépar le baron Louis de Benoist, agent supé-rieur de la Compagnie du canal de Suez,nommé délégué général de la FranceLibre en juillet 1941, rallie à la FranceLibre les deux tiers de la colonie françaiseen 1942. Sous l’égide du normalienGeorges Gorse, membre de la délégationet du comité, les Français Libres publientFrance toujours, une revue mensuelle de

Une du n° 5-6 de La Catapulte, publication bimen-suelle de l’école des élèves aspirants de Brazzaville,parue en juillet 1941 (Fondation de la France Libre).

Couverture du n° 6 du Bulletin des forces aériennesfrançaises en Grande-Bretagne, publié par le service depropagande de l’état-major de l’air, à Londres, en juin1944 (Fondation de la France Libre).

Article sur l’exécution des otages de Châteaubriantparu dans le n° 28 de France d’abord, à Brazzaville, le30 juin 1942 (Fondation de la France Libre).

6 Ce journaliste avait précédemment collaboré à L’Étoile de l’A.E.F., journal hebdomadaire publié à Brazzaville de 1828 à 1932 puis à Brazzaville etLéopoldville de 1933 à 1939. Plusieurs numéros de cette publication sont disponibles en ligne sur Gallica.

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grand format tirée à cinq mille exem-plaires, créée en octobre 1941, et une édi-tion cairote de l’hebdomadaire londonienLa Marseillaise7, lancée par Georges etNadine Gorse avec le concours de JacquesLassaigne en septembre 1942. « Journallocal de bonne tenue » de l’avis de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, il est dirigé parJean Le Guével jusqu’au début de 1944,puis Henri Vignes, et paraît tous lesdimanches sur six à huit pages, grâce ausoutien matériel de l’imprimerie duJournal d’Égypte. Par ailleurs, le comitépatronne la fondation de l’Agence fran-çaise indépendante (AFI) pour diffuser lesinformations de la France Libre à la placede l’Agence Havas et concurremment àl’Agence Reuter.

En Gold Coast (actuel Ghana), le comitécrée un journal, Le Trait d’union, diffusésur toute la côte d’Afrique occidentale.

À l’ÎleMaurice, le comitémauricien d’aideaux volontaires français à Vacoas crée en1941 la « Maison de France », un centre quiaccueille une librairie et assure la distri-bution des journaux, périodiques etouvrages ayant trait à la guerre.

En Amérique latine, le comité de Mexicoorganise un service d’articles adressés auxjournaux, publie un hebdomadairebilingue – France Libre – tiré à quarantemille exemplaires, tandis que l’associa-tion culturelle Pro Francia, dirigée parl’écrivain-diplomate José de Jesús Núñezy Dominguez (1887-1959), organiseconférences, soirées à l’opéra et veilléesdans les quartiers et que René Étiembledirige la collection Renaissance à la mai-son d’édition Quetzal. La propagande ducomité est également assurée par la tenued’expositions ou la création d’insignesmétalliques sous la forme d’une bouton-nière et de décalcomanies pour les pare-brises des voitures.

En Argentine, on l’ontrouve la plus importante

colonie française, Albert Guérin fonde dèsl’été 1940 la Voix d’Argentine, dont la cou-verture présente sur un fond tricolore levisage de « la Marseillaise » de Rude. Illance également un bulletin, La FranceLibre, imprimé à plusieurs dizaines demilliers d’exemplaires et diffusé sur l’en-semble du continent américain.L’hebdomadaire France nouvelle tire àquinze mille exemplaires. Parmi les mem-bres de ce comité, Roger Caillois animeune revue littéraire, Lettres françaises, édi-tée par Victoria Ocampo et financée parun groupe d’Argentins francophiles.Au Brésil, le comité diffuse, entre le 14 juil-let 1940 et le 4 juin 1943, des lettres rédi-gées par un groupe de Français signantcollectivement « Constantior » ; elles sontéditées sous la forme de deux pagesronéotypées, avec l’aide du service d’in-formation britannique. Puis le comitécentral de Rio de Janeiro fait paraître unbulletin périodique en français, tiré à troismilles exemplaires, du 31 mai 1941 au18 août 1945, et un autre en portugais, tiréà cinq mille exemplaires, du 15 août 1941au 8 juillet 1944 – à cette date, un bulletinimprimé en portugais par le service d’in-formation français lui succède ; le comitécentral en diffuse quatre mille cinq centsexemplaires par semaine.

En parallèle, le comité brésilien publietrente-six tracts et documents, seize bro-chures en français et en portugais, plu-sieurs affiches, des cartes de vœux au jourde l’An, mais aussi des foulards de soie tri-colores dessinés en mai 1941 par NaneMaurice Blum et vendus à travers le pays.À l’occasion du 14 juillet 1944, le comitéde Rio de Janeiro fait tirer en grand formatle fac-similé d’une gravure d’époquereproduisant les tables de la Déclarationdes droits de l’homme et du citoyen de 1793.

La France Libre s’appuie aussi sur le sou-tien de plusieurs journalistes brésiliens,en particulier Pedro da Costa Rego (1889-

1954), rédacteur en chef du Correio daManhã, et de l’écrivain Georges Bernanos,qui entame dès juin 1940 une campagnedans la presse brésilienne « pour défendrel’honneur français aux yeux du pays dontil [est] l’hôte », rédigeant des « Lettres auxAnglais ».

Au Canada, Élisabeth de Miribel crée unservice d’information de la France Libre,qui diffuse des nouvelles à partir de février1941. Installé à Ottawa en juillet, et assistédu Bureau de l’information publiquecanadienne, celui-ci publie de deux à cinqbulletins par semaine, jusqu’à douze quo-tidiens et soixante-neuf hebdomadairesde langue française et soixante-huit quo-tidiens de langue anglaise. C’est notam-ment le cas de la revue France-Canada.Dans le même temps, il fournit des émis-sions aux radios et assure quatre-vingt-deux conférences en neuf mois, édite unequinzaine de brochures – parmi elles, lenuméro du Témoignage chrétien paruclandestinement en France : « France,prends garde de ne pas perdre ton âme »,tiré à vingt-cinqmille exemplaires. Ce ser-vice devient centre de réédition et de dif-fusion à travers l’ensemble du continentaméricain en décembre 1942.

Aux États-Unis, où 5 % seulement desexpatriés français adhèrent à FranceForever en 1941, dont moins d’un quartdes membres sont de nationalité française,l’hebdomadaire new-yorkais Pour la vic-toire, repris par Geneviève Tabouis en jan-vier 1942, tire à vingt mille exemplaires ; àpartir de septembre, il reproduit dans cha-cun de ses numéros deux pages de LaMarseillaise de Londres, hebdomadairegaulliste de François Quilici, qui en payel’impression. Henri Laugier multiplie lespublications, faisant passer France Foreverde 13 500 adhérents en août 1942 à 16 500à la fin de l’année. À Los Angeles, l’acteurCharles Boyer crée à ses frais, en juillet1942, un centre d’information français àdestination des cinéastes américains.

7 Henri Vignes, « La Marseillaise du Caire », Revue de la France Libre, n° 220, juillet-septembre 1977.

Couverture du n° 7 dePour la France Libre.Comité de Gaulle(Por la Francia Libre),bulletin en espagnoldu comitéd’Argentine, paru en1941 et distribué gra-tuitement (Fondationde la France Libre).

La France Libre dans lemonde : territoires ralliés,délégations, comités àl’étranger (Fondation dela France Libre).

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En Chine, dans la concession internatio-nale de Shanghai, le comité « Francequand même » publie, d’août 1940 jusqu’àl’occupation japonaise (8 décembre 1941)un bulletin hebdomadaire éponyme,ronéotypé d’abord, puis imprimé à partirdu n° 8 du 7 octobre 1940. Le principalanimateur et rédacteur en est CharlesGrosbois (1893-1972), ancien combattantde 14-18 et mutilé de guerre, inspecteurde l’enseignement installé en Chinedepuis 1919, vice-président du comité« France quand même » et responsable deson comité de propagande 8.

Aux Philippines, GastonWilloquet, consulde France et délégué de la France Libre,fait imprimer et distribuer sur les naviresde commerce, au début de 1941, un « tractaux navigateurs » annonçant : « Lemoment est venu de choisir : vous ne pou-vez pas vivre plus longtemps dans l’inac-tion, dans la résignation, tandis que lesêtres qui vous sont chers et qui souffrentsous la botte allemande attendent de vousleur délivrance ». Il fonde également unhebdomadaire, baptisé, non sans provo-cation,On les aura – en référence à l’ordredu jour n° 14 du général Pétain, « Courage,on les aura ! », signé le 10 avril 1916,durant la bataille de Verdun –, et diffusédans l’archipel.

En Australie, Le Courrier australien, jour-nal édité à Sydney en français, devientl’organe des Français Libres, à l’initiatived’André Brénac (1902-1999), un importa-teur nommé délégué du général de Gaullele 30 novembre 1940.

La presse de la France Libreet la radio

Hommes de plume, les journalistes de lapresse écrite n’en négligent pas pourautant le média radiophonique. HenriVignes signale que le rédacteur en chef deLa Marseillaise du Caire intervient à laradio égyptienne, où sont diffusées deuxémissions quotidiennes de dix minutes.Aux Indes, Robert Victor, en parallèle deson rôle à la revue France-Orient, parti-cipe à l’émission radiophonique hebdo-madaire française de la radio de Delhi, àpartir de 1941, et apporte sa collaborationau poste de Bombay, dirigé par le marquisde La Valette.

À Londres, André Labarthe, directeur de larevue La France Libre, intervient à plu-

sieurs reprises dans l’émission « LesFrançais parlent aux Français », diffuséesur les ondes de la BBC. On retient parti-culièrement l’émission du 8 août 1942, aucours de laquelle il dénonce la déportationdes Juifs de France et appelle à « la chaînedes braves gens » pour empêcher le crime.

La radio trouve également un relais dansla presse écrite. Le 22 mai 1942, l’émissionde la BBC « Les Français parlent auxFrançais » diffuse anonymement le récitde l’exécution des otages deChâteaubriant rédigé par Aragon.Reproduit dans le magazine américainLife le 25 mai 9, celui-ci paraît à Brazzavilledans France d’abord le 30 juin10.

Dans son numéro de janvier 1941, FranceForever, organe du comité étasunien de laFrance Libre, non seulement consacreune page aux programmes de la BBC,mais reproduit aussi un appel d’Ève Curieaux Américains diffusé dans son émissionà ondes courtes pour le New York HeraldTribune Forum et explique dans unecourte notice en anglais et en français« comment entendre les émissions deFrance Forever destinées à la France » surles ondes de la WRUL (« World RadioUniversity Listeners »), station à ondes-courtes polyglotte de Boston, appartenantà la BBC11– un papillon collé à côté de l’ar-ticle précise d’ailleurs les « nouvellesheures d’émission ».

En Turquie, le comité central des FrançaisLibres, implanté à Istanbul, Izmir etAnkara, créé dès la fin de 1940, édite bien-tôt un bulletin modeste intitulé France etsous-titré : « organe des Français Libres deTurquie et des Balkans ».

Aux Indes britanniques, à l’initiative dulieutenant-colonel Wheeles, chef des ser-vices d’information britanniques, le lieu-tenant de vaisseau Robert Victor, officierdu Félix Roussel, prend la tête d’une sec-tion française en février 1941 et crée, parl’intermédiaire du comité local, unerevue, France-Orient. Publiée à partir demai 1941, son tirage passe de deux à huitmille exemplaires et son contenu de 64 à114 pages ; la section presse est assuréepar Jacques Marcuse, représentant del’Agence française d’information (AFI) àNewYork. Cinqmille exemplaires sont dif-fusés au Moyen-Orient, en Afrique équa-toriale française, dans le pourtour del’Océan Indien (Le Caire, Madagascar,l’Afrique du Sud, la Réunion, l’Arabie,Djibouti, l’île Maurice, l’Australie) et enNouvelle-Calédonie. Une édition abrégéeest envoyée par avion à Tchong-King, viaCalcutta, pour être diffusée en Chine.

À Bombay, le comité local publie un bulle-tin mensuel, La Revue des Français Libres,remplacée au bout de deux ans par larevue France at War.

Couverture de France-Orient, vol. 2, n° 18, revue parueà New-Delhi (Indes britanniques) en octobre 1942(Fondation de la France Libre).

8 Sur Charles Grosbois, on peut lire la notice qui lui est consacrée dans Hommes et destins : dictionnaire biographique d’outre-mer, ouvrage publié parl’Académie des sciences d’outre-mer en 1977.9 « They die for France », Life, n° 21, 25 mai 1942, p. 12, 14 et 16.10 « Vingt-sept hommes sont allés à la mort en chantant la Marseillaise », France d’abord, Brazzaville, n° 28, 30 juin 1942, p. 14.11 Sur cette radio, lire Robert J. Clements, « Foreign Language Broadcasting of Radio Boston », The Modern Language Journal, vol. 27, n° 3, mars 1943,p. 175-179.

Couverture de France Forever, hebdomadaire del’Amitié Franco-Américaine, paru à New York à l’occa-sion du « Bastille Day », le 14 juillet 1943 (Fondation dela France Libre).

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14 l Septembre 2012 • N° 45

La presse de la France Libreet l’édition

Avec la presse, la radio et les manifesta-tions publiques, l’édition de livres, de bro-chures et de tracts constitue un puissantmoyen, pour informer, convaincre et sus-citer des engagements. Au même titre queles services d’information de la FranceLibre, les délégations, les comités àl’étranger ou des personnalités franco-philes, la presse s’est investie dans ceteffort.

À Beyrouth, l’orientaliste Jean Gaulmier(1905-1997), nommé par le général deGaulle à la tête du service d’informationet de radiodiffusion de la France Libre auLevant (1941-1943), édite une Anthologiede Gaulle (1942) et un volume deDiscours aux Français du général deGaulle (1943) aux Éditions France-Levant, mais aussi un volume intituléPéguy et nous, choix de Jean Gaulmier,paru en 1943 dans la collection« Problèmes français ». Par ailleurs, il écritun recueil de pastiches, À la manière de…1942, paru au Caire aux Éditions duscribe au début de 1942.

Au Canada, les éditeurs québécois ClaudeHurtubise (1914-1999) et RobertCharbonneau (1911-1967), proches ducatholicisme progressiste de JacquesMaritain, fondent à la fin de 1940 lesÉditions de l’Arbre, qui publient deuxcents titres au cours de la guerre et unerevue, Nouvelle Relève, en septembre1941. Une première collection,« Problèmes actuels », donne la parole àdes écrivains, philosophes et dirigeants enexil ou résistants engagés dans la lutte

antifasciste. Puis ils fondent en 1942 lacollection « France Forever », dirigée parHenri Laugier, qui lui donne une inspira-tion gaulliste, et financée par le comitéfrançais libre éponyme avec des fonds etl’Office of War Information et de richesparticuliers comme Robert de Rothschild.Cette collection publie douze titres entre1942 et 1945, essentiellement desouvrages scientifiques destinés au grandpublic et des livres liés à l’actualité poli-tique et militaire. À partir de 1943, HenriLaugier étant nommé recteur de l’univer-sité d’Alger, ils commencent à traverserl’Atlantique12.

Toujours au Canada, le service d’informa-tion, dirigé par Élisabeth de Miribel, faitparaître à Ottawa, à la fin de 1941 et en1942, entre autres publications, deuxvolumes des Tracts clandestins qui circu-laient à St-Pierre et Miquelon avant l’occu-pation des îles par les Forces navales fran-çaises libres du général de Gaulle, le jour deNoël 1941.

En Égypte, La Revue du Caire, sectionégyptienne de « l’organe de l’associationinternationale des écrivains de languefrançaise » a été fondée en avril 1938 parMohammed Zulficar Bey. Réalisée à l’im-primerie de l’Institut français d’archéolo-gie orientale du Caire, elle est dirigée parGaston Wiet (1887-1971), directeur dumusée d’art arabe du Caire et membre ducomité français libre local.

Les Éditions de la Revue du Caire ontpublié nombre d’ouvrages de FrançaisLibres. Ainsi, Mon séjour chez les Nazis deGéraud Jouve (1901-1991), délégué dugénéral de Gaulle en Turquie (1940-1942),directeur de Radio-Brazzaville à partir de

janvier 1943, ouvrages dont la revuesignale la parution en 1941.

On peut signaler également Un témoi-gnage, volume de lettres écrites à sa mèrepar François Garbit, capitaine au bataillonde marche n° 3 (BM3) et compagnon de laLibération décédé de la fièvre typhoïde endécembre 1941. Recueillies au décès deleur auteur par le Père Hirleman, l’aumô-nier du BM3, elles ont été confiées par luiau Père Margot, un jésuite, qui en a publiéune version expurgée, sous le nom du« capitaine G. »13; La Revue du Caire enannonce la parution dans son numéro dedécembre 1942.

Le même mois, cette maison d’éditionpublie Bir Hakim : Relation des combatsqui se sont déroulés du 27 mai au 11 juin1942, premier récit de la bataille de BirHakeim, dû à Jean-Pierre Bénard, le seuljournaliste présent dans le camp fortifiépendant le siège.

L’exemple de la diffusiondes poèmes d’Aragonhors de France

La littérature résistante française estdemeurée largement méconnue enGrande-Bretagne jusqu’à la fin de 1941. Lapresse de la France Libre a joué un rôleimportant dans sa mise en lumière. Enseptembre 1941, au congrès du PEN Club,André Labarthe, directeur de la revue LaFrance Libre, affirme que « les écrivainsfrançais se montrent dignes de leurs tradi-tions, dignes de leur peuple », mention-nant Gide, Mauriac et Malraux.

12 Philippe Roy, Le Livre français au Québec (1939-1972), Éditions Publibook, collection « Éditions Publibook Université », 2008, p. 82-87.13 En 1941, François Garbit avait déjà fait paraître à Tel-Aviv une plaquette intitulée Horrificques Chroniques de l’Ost du Pays de Tchad en la guerre deÉrythrée contées par Messire François Barberousse, grand rêveur de songes-creux et abstracteur de quinte-essence, récit à la manière de FrançoisRabelais des premiers combats des Forces françaises libres lors de la campagne d’Érythrée, en février-avril 1941.

Panorama de la presse de la France Libre (Fondation de la France Libre).

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Septembre 2012 • N° 45 l 15

Le 15 novembre suivant, paraît dans cetterevue un article anonyme, « Chronique deFrance : Défense de l’Esprit français ».Celui-ci veut montrer au lecteur britan-nique que l’intelligence française est « aupremier rang de la lutte libératrice », qu’il ya une renaissance générale de la poésieen France et qu’il faut savoir interpréterle propos des écrivains résistants, quicontournent les contraintes de la censurepar l’usage de la litote ou le retour auxclassiques.

Le 16 mars 1942, elle publie un article deDenise V. Ayme14, intitulé « Poètes françaisd’aujourd’hui »15, dans lequel sont repro-duits des extraits des Poèmes de la Francemalheureuse de Supervielle, du Crève-Cœur d’Aragon – qui est paru en France enavril 1941 – et de l’Hymne de la liberté dePierre Emmanuel, ainsi que des vers de LilBoel et Lanza del Vasto.

Le premier à consacrer un article à Aragonest Raymond Mortimer (1895-1980). Il

publie le 11 juillet 1942 dans la revue bri-tannique New Stateman and Nation, dontil est le rédacteur en chef, une critiqueélogieuse du Crève-Cœur. Ce livre,explique-t-il, lui a été « envoyé par un amifrançais et amené ici par un autre » – cequi lui semble pareil à « recevoir uncadeau de la Lune ou des bords del’Achéron »16.

Le Crève-Cœur paraît finalement àLondres en décembre 1942. Précédé d’unepréface en français par André Labarthe etd’une introduction en anglais par CyrilConnolly (1903-1974), francophile direc-teur de la revue littéraire britanniqueHorizon, il est coédité par cette revue enpartenariat avec La France Libre chezCurwen Press. C’est le début du succèsd’Aragon hors de France. En juin 1943, aucours d’une conférence à Édimbourg,Connolly indique que « 3 000 exemplairesde poèmes de guerre d’Aragon en français »ont déjà été vendus.

Dans les mois qui suivent, le serviced’information de la France combattanteà Beyrouth édite, dans la collection« Problèmes français », sa propre éditiondu recueil, avec une introduction de JeanGaulmier.

Aux Indes britanniques, la revue France-Orient publie trois poèmes d’Aragon tirésdu Crève-Cœur en décembre 1942, sousle titre : « Les nouveaux chants »17.« Richard II quarante » est emprunté aujournal France, qui l’a publié dans sescolonnes à la suite de la sortie du recueilen volume. Le commentaire de la revueprécise que celui-ci « a été récemment citépar Émile Henriot qui en fait l’éloge dansLe Temps ».

Les deux autres poèmes sont « Le tempsdes mots croisés » et un extrait desstrophes 6 et 7 de « Vingt ans après », pré-cédemment édités dans « Poètes françaisd’aujourd’hui », un article de Denise

Couverture du Crève-Cœur, recueil de poèmes édité à Londres en 1942

par les revues Horizon et La France Libre (Fondation de la France

Libre).

Couverture des Yeux d’Elsa, recueil de poèmes publié en 1943 par les

revues Horizon et La France Libre (Fondation de la France Libre).

14 Pseudonyme de la romancière et traductrice Denise Van Moppès (1902-1968).15 Denise V. Ayme, « Poètes français d’aujourd’hui », La France Libre, vol. III, n° 17, 16 mars 1942, p. 423-428.16 Raymond Mortimer, « Ici la voix de la France », New Stateman, 11 juillet 1942.17 « Les nouveaux chants », France-Orient, vol. II, n° 20, décembre 1942, p. 132-142.

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CNRD

16 l Septembre 2012 • N° 45

V. Ayme publié dans la revue La FranceLibre le 16 mars 194218.

En ce qui concerne LesYeux d’Elsa, recueilparu en Suisse à la mi-mars 1942, le quo-tidien France reprend en juillet troispoèmes, parmi lesquels « Plus belle que leslarmes ». Puis le 5 septembre, RaymondMortimer lui consacre un nouvel articledans sa revue, dans lequel il juge cespoèmes « plus souvent inspirés par laFrance que par l’Elsa du titre ». Horizon etLa France Libre en assurent finalementl’édition intégrale, en août 1943.

Dans cette entreprise, il n’est pas jusqu’augénéral de Gaulle lui-même qui n’ait puis-samment contribué à la diffusion de lapoésie d’Aragon. Le 30 octobre 1943, dansun discours prononcé à Alger à l’occasiondu 60e anniversaire de l’Alliance françaiseen hommage aux intellectuels, aux scien-tifiques et aux artistes luttant pour laliberté, et retransmis par Radio-Alger, legénéral de Gaulle récite trois vers de « Plusbelle que les larmes » :

« Qu’importe que je meure avant que se[dessine

Le visage sacré s’il doit renaître un jour ?...Ma patrie est la faim la misère et l’amour ».

Sylvain Cornil-Frerrot

Appel à contributionsHéritière de la Revue de la France libre, organe de l’Association des Français libres de 1946 à 2000, Fondation de laFrance libre publie des articles consacrés à l’histoire de la France libre, de son chef, le général de Gaulle, de sesmembres et des ses combats, jusqu’à la victoire de 1945.

Longtemps organe de la mémoire française libre, la revue se veut aujourd’hui un relais entre cette mémoire, larecherche scientifique et la vulgarisation de la connaissance historique.

Les auteurs désireux d’y contribuer doivent adresser leurs propositions d’articles :

à l’adresse électronique suivante :[email protected]

ou par courrier postal à :Fondation de la France Libre 59 rue Vergniaud 75013 Paris.

18 Denise V. Ayme, « Poètes français d’aujourd’hui », La France Libre, vol. III, n° 17, 16 mars 1942, p. 423-428.

Bibliographie

Carlos Arnulphy, « Le Comité de la France Libre de Hong-Kong », Revue de la FranceLibre, n° 209, janvier-février 1975.

John Bennett, Aragon, Londres et la France Libre : Réception de l’œuvre en Grande-Bretagne, 1940-1946, L’Harmattan, 1998.

John Bennett, « Aragon et l’Angleterre pendant la Deuxième Guerre mondiale », dansAragon, Elsa Triolet et les cultures étrangères : colloque de Glasgow, avril 1992, Pressesuniversitaires franc-comtoises, 2000, p. 25-51.

François Broche, Georges Caïtucoli, Jean-François Muracciole (dir.), Dictionnaire dela France Libre, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2010.

Paul Chevillard, « À propos de France Quand Même, Comité Français Libre de Chine »,Revue de la France Libre, n° 37, avril 1951.

Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La France Libre, Gallimard, 1996.

Jean Hauser, « Les Comités de la France Libre à l’étranger », Revue de la France Libre,n° 156 bis, juin 1965.

Christian Malis, « Après le Blitzkrieg : le réveil de la pensée militaire française (juin1940-mars 1942), Le rôle de la revue La France Libre », dans Hervé Coutau-Bégarie(dir.), Les Médias et la guerre, Paris, Economica, 2005, p. 716-739.

René Pontet, « France Quand Même, Comité Français Libre de Chine », Revue de laFrance Libre, n° 35, février 1951.

Richard de Rochemont, « France Forever », Revue de la France Libre, n° 209, janvier-février 1975.

Marthe Simard et le RP Carrière, « Les Comités France Libre de l’Étranger », Revue dela France Libre, n° 29, juin 1950.

HenriVignes, « LaMarseillaise du Caire », Revue de la France Libre, n° 220, juillet-sep-tembre 1977.

Revue de la France Libre, n° 126 : « Les Comités de l’Étranger (1940-44) », juin 1960.

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Septembre 2012 • N° 45 l 17

CNRD

Le pastiche littéraire comme arme de résistanceLes textes qui suivent sont parus en décembre 1942 dans le n° 20 de France-Orient, revue dirigée par Robert Victor (1904-1977), délégué de la France Libre aux Indes britanniques, et éditée à Delhi par le Bureau d’information de la FranceCombattante aux Indes, section du Service d’information britannique. Conformément aux usages de cette publication, unebrève présentation les précède :

« Nous avons reçu de Beyrouth un délicieux recueil de pastiches sur la bande de Vichy. Il est signé Jean Gaulmier. C’estune étonnante réussite. Nous ne résistons pas au plaisir d’en publier un certain nombre, pour en faire profiter nos lec-teurs. On voudrait pouvoir copier tout le livre, tant chaque trait est spirituel, mordant et juste, et tant le style de chaquepièce témoigne de l’œuvre attentive d’un fin lettré. »

Ce recueil de pastiches est paru au Caire au début de 1942, aux Éditions du Scribe, sous le titre : À la manière de… 1942.Son auteur, Jean Gaulmier (1905-1997) est un orientaliste renommé, en poste au Levant depuis une décennie quand éclatela guerre. Ralliant la France Libre, il est chargé par le général de Gaulle du Service d’information et de radiodiffusion de laFrance Libre à Beyrouth. À ce titre, il publie une Anthologie de Gaulle (Beyrouth, Éditions France-Levant, 1941), lesDiscours aux Français du général de Gaulle (Beyrouth, Éditions France-Levant, 1943), Les Écrits du général de Gaulle(Beyrouth, coll. Problèmes français, 1943) et Charles de Gaulle écrivain (Alger, Charlot, 1946).

À l’été 1949, la Revue de la France Libre a également édité plusieurs extraits de l’ouvrage de Jean Gaulmier sous le titre :« Les réalisations originales de la France Libre ». À côté de pastiches de Gustave Flaubert (« Un chapitre inédit de Bouvardet Pécuchet ») et d’Alphonse Daudet (« Nouvelles soirées au cercle de Tarascon »), on retrouve naturellement Victor Hugo(« L’année honteuse », « Ce livre est un acte », « Sourires du printemps » et « Chanson des doreurs de pilule »), dont lesattaques contre « Napoléon le petit » et les descriptions des horreurs de la guerre de 1870 viennent appuyer la stigmatisa-tion de l’occupant, du régime collaborationniste deVichy, de ses dignitaires et de ses partisans. Puis, en mars 1951, est publié« Pantagruel en l’isle des Célestins », à la manière de Rabelais 1.

De même,L’Amitié Charles Péguy a publié dans son numéro 99 de juillet-septembre 2002, consacré au thème : « Péguy pas-tiché », « Prière à Notre-Dame pour ceux qui sont tombés en défendant la Beauce », inspiré par le recueil La Tapisserie deNotre-Dame (1913).

Sous la plume de Gaulmier, le pastiche dépasse le simple exercice de style et devient une arme contre le régime de Pétain etla politique collaborationniste.

Sylvain Cornil-Frerrot

1 Parmi les pastiches de Rabelais, signalons également les Horrificques chroniques de l’ost du Tchad en la guerre de l’Érythrée, récit de la campagned’Érythrée écrit par François Garbit (1910-1941) et publié par ses amis, après sa mort, sous la forme d’une plaquette, au Caire en 1942.

À la manière de Boileau

On connaît la mâle simplicité du satirique qui a écrit :

Ô bienheureux celui qui peut de sa mémoireEffacer pour jamais et Bordeaux et Montoire !

Ou encore :

Je suis rustique et fier et j’ai l’âme grossière,Je ne puis rien nommer si ce n’est comme il sied,J’appelle un chat un chat et Darlan un valet !

Nous citons ci-dessous un fragment de sa célèbre satire sur larime :

Sur la rime

Pour moi qu’un sot caprice, une bizarre humeurAfin de me punir fit devenir rimeur,Dans ce rude métier où mon esprit se tueEn vain pour bien rimer je travaille et je sue.Souvent, j’ai beau rêver du matin jusqu’au soir,Quand je veux dire blanc, la rime répond noir.

Et quoi que je médite ou que je veuille faire,Toujours bizarrement me livre le contraire.

Si je fais le portrait d’un vrai républicain,Je trouve pour rimer le Maréchal Pétain ;Lorsque je veux parler d’un hardi patrioteQu’en vain cherche à salir une presse idiote,D’un homme et probe et franc qui n’ait rien de vénalMa muse en badinant m’offre Pierre Laval ;J’imagine de peindre une noble figureDe qui, tant son ardeur est héroïque et pure,Nul ne puisse au combat interrompre l’élan,La raison dit : de Gaulle, et la rime Darlan…

(Extrait des Satires.)

Épigramme

Après Marcel DéatHolà !

Après Charles MaurrasHélas !

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18 l Septembre 2012 • N° 45

À la manière de La Bruyère

L’omniscient

Que faire d’Égésippe qui demande un emploi ? Amiral en chô-mage par suite de l’armistice, il le faut pourvoir. Le mettra-t-ondans les finances ou dans la police ? Cela est indifférent, et sonintérêt seul en décidera. Il est propre à tout, disent ses amis. Cequi signifie qu’il n’a pas plus de talent pour une chose que pourune autre, ou, en d’autres termes, qu’il n’est propre à rien.

(Extrait du chap. IX : Des Grands.)

Le défaitisme

Philippe se lamente et s’écrie : « Tout est perdu ! C’est fait de laRépublique ! La France est sur le penchant de la ruine ! Commentrésister à la force allemande, suffire à un si puissant ennemi ? Ona fait, ajoute-t-il, de lourdes fautes ; je sais ce que je dis, je suis dumétier. » Il ne dit pas qu’il est lui-même à l’origine de ces fautes,car il s’est trouvé à la tête des affaires et le désordre actuel est enpartie son œuvre. Il parle de Colbert, de Richelieu. C’étaient làdes ministres, c’étaient des hommes ! Depuis vingt ans, on n’afait que s’amuser. Il dit que l’Angleterre va déposer les armes. Ilannonce la date certaine de la capitulation britannique : elle nese produit pas et il en devient chagrin. Il impute aux Anglo-saxons, comme un nouveau crime, l’erreur qu’il a commise surleur compte. Il se plaît aux nouvelles les plus tristes ou les plusdésavantageuses pour son pays, et si vous avancez qu’elles nesont point confirmées, il vous soupçonne d’être juif ou franc-maçon.

Il croit que les chars allemands sont invincibles. Il pâlit au seulnom d’Hitler, bien que, dans le privé, il vante sa générosité. Il levoit déjà maître de l’immense Moscovie, de toute l’Asie et desdeux Amériques. C’est un vaincu.

Le légionnaire du Maréchal

Florimond a le teint frais, les yeux bleus, six enfants et de nom-breuses décorations. Il a servi jadis dans les emplois de Mars, etil a combattu vaillamment. La République d’ailleurs a reconnuson courage ; elle lui a donné une fonction, et fort au-dessus deses moyens. Il trouve cela naturel. Il l’attribue à son mérite et segonfle d’autant. Pour conserver cette place, il est devenu le flat-teur du pouvoir. Il suit aveuglément le Maréchal. « Dans notremalheur, dit-il, quelle fortune fût nôtre de rencontrer cet illustreChef ! » Le voilà président de cette police secrète qu’est la Légion.Lui qui serait honnête dans ses affaires, il ne recule plus devantla bassesse. Il espionne, il surveille, il dénonce, et croit ainsi ser-vir la France. Il est d’ailleurs aigri contre le Siècle et fort prévenucontre la République qui l’a nourri. Si vous lui dites que leMaréchal est un vieillard ; que de perfides conseillers l’entou-rent ; que Vichy est, en fait, aux mains des Allemands, il se ren-frogne, il vous traite de mauvais citoyen ; s’il le pouvait, il vousferait jeter à la Bastille. Jadis, il a gagné des médailles en tuant lesgens venus d’Outre-Rhin : aujourd’hui, il collabore avec eux, quine sont plus des Barbares, mais les créateurs d’un ordre nou-veau. Le Maréchal l’a dit : cela suffit, et ce sage Nestor ne sauraitse tromper. Quelle pusillanimité ! Il ne faut pas vingt annéesaccomplies pour voir changer les hommes d’opinion sur leschoses les plus sérieuses comme sur celles qui leur ont paru lesplus sûres et les plus vraies…

(Chap. XVII : Des Hommes de Guerre.)

Extrait des « Caractères ou les Mœurs de ce siècle »

À la manière de Victor Hugo

Dans son ouvrage, « l’Année honteuse », où l’on retrouve la corded’airain qui vibrait dans « les Châtiments » et dans la « Légendedes Siècles », Victor Hugo stigmatise :

Adolphe et Bénito, ces deux moitiés du Diable,Porte-clefs monstrueux de ce bagne effroyableQu’un continent est devenu.

On connaît trop le célèbre poème qui commence ainsi :

Hideux Pierre Laval lorsque vous empoignâtesLa France au col meurtri de vos mains auvergnates…

Nous avons préféré citer ici les « Sourires du printemps » et la« Chanson des Doreurs de pilule » qui forme un écho burlesque dela fameuse « Chanson des Doreurs de proue » (Légende desSiècles, II, 5.)

Sourires du printemps

Le Maréchal a dit dans son discours d’Annecy (23 septembre1941) : « Je respire un renouveau ».

(Les Journaux)

Ils ont donc fusillé ce matin douze otages,Douze innocents. Paris, plein d’obscurs sabotages,N’est plus qu’une hideuse et confuse prisonOù le peuple traqué gronde à la trahison.De la Ville-Lumière ils ont fait des ténèbresQue parcourt le fracas des patrouilles funèbres.Ils sont le crime, ils sont la honte, ils sont la mort.La croix gammée ainsi qu’un serpent qui se tordD’un noir fourmillement couvre la France blême.Le Peuple s’interroge et doute de lui-mêmeDevant les je m’accuse et les confiteorQue l’amiral Darlan, valet galonné d'or,Te voudrait arracher, ô sainte République !Et pendant ce temps-là, toute une sombre clique,Un effroyable amas de Lavals, de Scapins,Mêlant les Baudrillards 2 avec les turlupins,Unissant le jocrisse et le Robert Macaire,Équipe où l’amiral trinque avec le sicaire,À qui Tartuffe eût dit : « Bien ! » et Judas : « Bravo ! »Impose la famine avec l’ordre nouveau.À Paris, on massacre, à Vichy l’on moucharde ;Autour du Ministère, on redouble la gardeL’occupant généreux prête sa gestapoParce que ces gens-là frissonnent pour leur peau,Inquiets de sentir la France qu’on bâillonne,Farouche, s’agiter de Dunkerque à Bayonne,La France, ce lion morne, saignant, vaincuSur qui, sinistre essaim de mouches abattu,Dans cette pestilence et dans ce crépuscule,Le Bouthillier bourdonne et le Pucheux pullule !

Et c’est devant cela, devant nos murs noircis,Nos captifs par milliers hâves, blêmes, transis,Devant Metz allemand, devant Tours en ruines,Devant les pelotons, les fers, les guillotinesQue manœuvre un troupeau d’esclaves commandés,– Ô Forêts, frais talus, prés verts, vous entendez ? –C’est devant tout cela, cris d’enfants, pleurs de mères,Que viennent l’adorer ses préfets et ses mairesEt que les Te Deum lui montant au cerveau,Le très vieux Maréchal respire un renouveau !

(L’Année honteuse.)

2 Le cardinal Alfred Baudrillart (1859-1942).

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Septembre 2012 • N° 45 l 19

CNRD

Les Doreurs de pilule

Nous sommes doreurs de pilules,Nous transformons les crépusculesEn aubes pour la Nation.Le peuple songe à sa défaite,Mais nous, nous célébrons la fêteDe la Collaboration.

L’invasion décrit des courbes,Les nazis, tortueux et fourbes,Massacrent et pillent, dit-on.Nous, nous disons : « C’est l’AngleterreQui nous réduit à la misèreEt non pas notre ami teuton ! »

Nous sommes une belle équipe :Darlan joyeux, fumant sa pipe,Nous guide : après le grand Flandin ;Pierre Laval est notre maître,Nous avons Judas pour ancêtreEt Quisling pour cousin germain.

Nous sommes doreurs de pilules :Armés de points et de virgulesNous corrigeons qui mal parla ;Nous triomphons dans l’euphémismeEt rendons en jésuitismeDe nombreux points à Loyola.

Vous pensez la France meurtrie ?Famille, Travail et PatrieSont plus prospères que jamais !Nos prisonniers en Allemagne ?Ils s’y trouvent à la campagneEt nous reviendront le teint frais !

Hitler, qu’on traitait de sauvageEt qu’on insultait avec rage,Est un doux végétarien :S’'il incendia Varsovie,S’'il tient encor Prague asservie,Soyez sûrs que c’est pour leur bien.

Pour nous, les doreurs de pilules,De la Tamise à la Vistule,Un seul pays doit exister.Pourquoi faire le misanthrope ?Les vrais États-Unis d’Europe,Hitler va nous les cimenter.

Dans cette union, chaque raceAura son travail et sa place :Seigneur Nazi commandera,Les Polonais dans les usinesEt les Tchèques au fond des minesFeront tout le labeur ingrat.

Et nous, Français, aurons la chanceDe pouvoir placer à la FranceSur le ventre, un petit jardin :C’est là, disons-le sans mystère,Le dernier retour à la terreDont rêve notre bon Pétain.

À la manière de Hérédia

Veille d’armistice

Dans une série de sonnets, intitulée Les Catastrophées, J. M. deHérédia évoque, selon les règles de l’esthétique parnassienne, lesgrands événements de 1940.Voici le premier de ces sonnets :

Par la horde ennemie et la détresse interne,Poussé du Nord au Sud vers le sol aquitain,Un grand peuple affolé que traque son destinA fui. L’orage gronde et le ciel rouge est terne.

Chez les plus fous l’espoir est mort. Nulle lanterneN’éclaire la nuit sombre où s’enfonce Pétain.Plus de soldat hardi ni d’officier hautain :Le deuil est sur Bordeaux que la terreur consterne.

Et chaque soir la foule, attendant les pillards,Allait au bord du fleuve, enfants, femmes, vieillards,Troupeau morne devant l’implacable avalanche.

Tous anxieux de voir, accouru de Paris,Les dents et le sourire également pourris,L’auvergnat au front brun et sa cravate blanche.

À la manière de François Coppée

Silhouette de Vichy

Le dénommé Cantin, instituteur primaire,Qui vend péniblement des produits de grammaireEst depuis l’armistice heureux et fier. Il aServi d’indicateur, étant fait pour cela,Et venu ses amis, même le plus intime !À Vichy, paraît-il, on l’honore, on l’estime :Mais il a conservé son naturel craintif,Et le soir, en buvant un pauvre apéritif,Il songe à des prisons regorgeant de gaullistesDont il aurait dressé patiemment les listes…

Il se voit grand patron, plus tard dans un bureauDe Police. Il aurait son ami BarbaroSous ses ordres. Tous deux contre la RépubliquePondraient des règlements qui seraient sans réplique.Le chantage pour eux n’aurait plus de secret ;Au nom du Maréchal oignant leur intérêt,Ils tiendraient à leurs pieds la fortune asservie…Mais il doit pour l’instant gagner sa triste vie,Dictant à des gamins le principe correctQui joint le participe au complément direct.

(Extrait de Nouvelles intimités.)

À la manière de Sully Prudhomme

Un songe

Le Maréchal m’a dit en songe : « Sois plus fier,Vive la République ! Et reprends ton courage ! »Pierre Laval m’a dit : « Sortons de l’esclavage ! »Et l’Amiral m’a dit : « Je retourne sur mer ! »

Et je voyais alors une autre guerre-éclair :Les Français ranimés par ce mâle langageDélivraient le pays jusqu’au moindre villageEt massacraient sans fin tous les suppôts d’Hitler.

J’ouvris les yeux, doutant si c’était bien l’aurore :Mes héros, à Vichy, collaboraient encore,Les prisons regorgeaient et le ciel était noir.

Je connus mon malheur et que la vieille GauleSous ces chefs impuissants allait au désespoir…Et c’est de ce jour-là que j’ai suivi de Gaulle.

(Les Épreuves.)

Jean Gaulmier

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20 l Septembre 2012 • N° 45

La guerre des ondes représente un panessentiel de l’histoire de la SecondeGuerre mondiale. La France Libre n’y estpas restée étrangère, et en premier lieuson chef, significativement surnommé le« Général micro » dans l’opinion française.

Radio Londres

Le 18 juin 1940, le général de Gaulle lanceson appel sur les antennes de la BBC. Lelendemain, démarre une émission enfrançais, « Ici la France », diffusée de20 h 30 à 20 h 45 et animée par JeanMasson, remplacé le 24 juin (après sonretour en France) par Pierre Bourdan. Leprogramme est bientôt allongé d’un quartd’heure pour finir à 21 heures.

Rapidement, les Britanniques décident derecruter une équipe entièrement fran-çaise. Michel Saint-Denis, alias « JacquesDuchesne » est chargé de créer l’émissionle 7 juillet 1940. Il réunit autour de luiPierre Bourdan, Jean Oberlé, Jean Marin,le dessinateur Maurice Van Moppès, lepoète Jacques Borel, alias « Brunius »,Pierre Lefèvre, rejoints ultérieurement parFranck Bauer, Geneviève Brissot, PierreDac et André Gillois.

Lancée le 14 juillet sous le nom « Ici laFrance », l’émission, rebaptisée le 6 sep-tembre « Les Français parlent auxFrançais », propose aux auditeurs cause-ries, témoignages, reportages, chro-

niques, chansons ou slogans (comme« Radio-Paris ment, Radio-Paris ment,Radio-Paris est allemand »). Elle est précé-dée, de 20 h 15 à 20 h 25, par le bulletind’information et, de 20 h 25 à 20 h 30, par

« Honneur et Patrie », programme lancépar Maurice Schumann le 18 juillet 1940.Celui-ci intervient plus de mille fois à laradio, laissant la parole au général deGaulle à soixante-sept occasions. PierreBrossolette le remplace du 29 mai au27 juillet 1943, puis Pierre-Olivier Lapie àl’automne 1943.

Les Français utilisent également leurtemps d’antenne pour lancer des motsd’ordre. Le premier, le général de Gaullepropose, le 1er janvier 1941, de vider lesrues des villes et villages de 14 heures à15 heures en zone sud, de 15 heures à16 heures en zone nord. D’autres suivent,le 1er mai, le 14 juillet, le 11 novembre,maisaussi le garde-à-vous national de cinqminutes du 31 octobre 1941 ou la cam-pagne des « V » lancée par l’équipe belge.

Rediffusée dès le 9 décembre 1940 dans lebulletin d’information demidi, « Honneuret Patrie » connaît un grand succès, maisne va pas au-delà de dix minutes quoti-diennes, sur cinq heures trente d’émis-sions en français, au début de 1944.

Tous les textes doivent être visés par lacensure britannique, qui se montre plustatillonne durant les périodes de conflitentre Churchill et de Gaulle – l’accès aumicro de la BBC est même interdit auxhommes de la France Combattante, en

Le rôle de la radio

Le général de Gaulle prononçant son deuxième appel au « Garde à vous ! » national, suite à l’exécution d’otages àNantes et Bordeaux, à la radio de Londres, le 30 octobre 1941 (Larbor).

Cinq membres des émissions françaises de la BBC en mai 1944. De gauche à droite : Jean Oberlé, André Gillois, Jean-Jacques Mayoux, Jean Marin et Maurice Schumann.

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Septembre 2012 • N° 45 l 21

CNRD

novembre-décembre 1942, lors de la criseouverte par le débarquement anglo-amé-ricain en Afrique du Nord et le maintiende l’amiral Darlan. Cette situation incitede Gaulle à développer le poste deBrazzaville à partir de l’automne 1940, etles Français Combattants à se tourner versRadio-Brazzaville, Douala (au Cameroun),Beyrouth et les radios locales.

En mai 1944, de Gaulle, qui réclame uncontrôle commun du programme françaisde la BBC, obtient la fusion d’ « Honneuret Patrie » et des « Français parlent auxFrançais », André Gillois devenant leporte-parole du Comité français de laLibération nationale (CFLN).

Radio Brazzaville

Lors de sa première visite au Congo, en1940, le général de Gaulle décide d’instal-ler à Brazzaville un centre de rediffusionsen ondes courtes, pouvant être capté dansl’ensemble de l’Afrique, et même enFrance. Ce poste fait suite à « Radio Club »,une station de faible puissance lancée enavril 1936 par des fonctionnaires colo-niaux. La transformation est confiée à l’in-génieur Henri Defroyenne et au lieute-nant Pierre-Philippe Desjardins, respon-sable des informations.

Des émissions expérimentales sont diffu-sées sous le nom de « Radio-Brazzaville »à partir du 11 septembre 1940. Le16 décembre, un télégramme adressé augénéral de Gaulle signale sept émissionsquotidiennes, dont deux en morse, trois

entendues en Afrique duNord et en Syrie, deuxlocales. Le poste proposedes bulletins d’informationet des commentaires, com-plétés ultérieurement pardes émissions musicales.

Deux mille livres, levées auNigeria dans le cadre d’unesouscription « Valmy », sontconsacrées par le Général àl’achat de matériel pourRadio-Brazzaville.

Le 14 juillet 1941, de Gaulleprononce à la radio deBrazzaville un discoursadressé aux États-Unis,relayé par les postes de laNBC (National BroadcastingCorporation). L’archéologueDaniel Schlumberger y estcommentateur politique de1942 à 1943, avant de succé-der à Jean Gaulmier à la têtedu service de l’Information àBeyrouth, où il poursuit sesémissions sur les antennesde Radio-Levant.

En 1943, un émetteur plus puissant (50 kwau lieu des 3 kw originels), livré parla société américaine RCA (RadioCorporation of America), lui permet de sedévelopper.

Inauguré le 18 juin 1943, ce nouveauposte dispose alors de six antennes : lapremière orientée vers l’Afrique du Nord,la péninsule ibérique, la France et laGrande-Bretagne ; la deuxième versl’Europe centrale, la Russie et laMéditerranée orientale ; la troisième versl’Extrême-Orient ; la quatrième versMadagascar, l’Union sud-africaine etl’Australie ; la cinquième vers l’Amériquedu Sud ; la sixième vers l’Amérique duNord.

Il diffuse dix-neuf émissions d’informa-tion quotidiennes. Son succès en Afriquedu Nord et en France incite les Allemandsà brouiller ses ondes et à créer un « postenoir » 1 baptisé « Radio-Brazzaville II »(1942-juillet 1944) afin d’instiller la confu-sion dans l’esprit des auditeurs.

Des émissionsdans le monde entier

En octobre 1940, en visite à Léopoldville,le général de Gaulle annonce sur les ondesde Radio Congo belge la création duConseil de défense de l’Empire. Demême,de passage à Brazzaville, le capitaine defrégate Thierry d’Argenlieu est invité parle comité français libre du Congo belge àfaire le 14 décembre 1940, à 20 h 15, à laMaison de France une conférence radio-diffusée sur les ondes de Radio Congobelge.

1 Un « poste noir » se présente comme une sourceamicale, mais en réalité hostile.

La BBC Broadcasting House en 1940 (détail), siège dela radio de Londres (Mary Evans Picture Library).

Maurice Schumann, porte-parole de la France Libre, anime l’émission« Honneur et Patrie » à la radio de Londres. Ici à la BBC en 1941(Fondation de la France Libre).

Les locaux de Radio-Brazzaville en 1942 (Fondation dela France Libre).

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CNRD

22 l Septembre 2012 • N° 45

En Égypte, les Français Libres disposentde deux émissions quotidiennes de dixminutes à la radio du Caire dans « Lesmoments des Français d’Orient », ilsinfluencent les programmes français de laradio égyptienne et coopèrent aux actua-lités cinématographiques britanniques etégyptiennes.

Dans les territoires du Kenya, del’Ouganda, du Tanganyika et de Zanzibar(actuelle Tanzanie), le comité, créé le18 septembre 1941 par le lieutenant HenriGirard à l’initiative de Gaston Palewski(délégué du CNF dans l’Est africain) etprésidé par le comte Roger de Périgny,assure une émission radiophonique quo-

tidienne destinée principalement àMadagascar, sous administration vichystejusqu’au débarquement britannique du6 novembre 1942 et l’accord de Gaulle-Eden du 14 décembre suivant, plaçant l’îlesous l’autorité de la France Combattante.

À l’ÎleMaurice, le Comitémauricien d’aideaux volontaires français à Vacoas, fondé le21 mai 1941 et présidé par Sir ÉdouardNairac, diffuse quarante-quatre émissionsradiophoniques entre 1941 et 1945 sous letitre « Courriers radiophoniques »2.

Au Mexique, les radios accordent aucomité local des minutes puis des heuresd’émission. Les Français Libres ont égale-

ment le droit à des émissions quoti-diennes à Cuba, hebdomadaires ou pluri-hebdomadaires dans le reste del’Amérique latine. Au Brésil, des émissionsradiophoniques en portugais sont diffu-sées, plusieurs émanant d’initiatives pri-vées, comme celle de la Casa Rivoli à Rioou celle de la poétesse d’origine françaiseBeatrix Reynal.

Aux États-Unis, Henri Laugier, professeurde physiologie à la Sorbonne, obtient desémissions de radio sur deux postes cali-forniens en 1942. Le 14 juillet 1942, lorsdu « Bastille Day », point d’orgue dela « semaine française de New York »(8-15 juillet 1942), cinqmille personnes seréunissent à un meeting organisé parFrance Forever à Manhattan Center pourle 150e anniversaire de La Marseillaise :une allocution enregistrée du général deGaulle y est radiodiffusée.

Aux Indes britanniques, le marquis de LaValette dirige en 1940 un poste à Bombay,auquel collabore, parallèlement à la revueFrance-Orient, Robert Victor, chef de lasection française des services d’informa-tion britanniques. En 1941, la radio deDelhi confie une émission hebdomadaireau géographeMaurice Fevret (1910-1985) 3

et Robert Victor, à destination du Moyen-Orient, avant d’être dirigée versl’Indochine. En 1942, le marquis de LaValette y organise un programme quoti-dien.

À Bombay, le comité local assure, à partirdu 28 septembre 1940 et pendant deuxans, une émission quotidienne de23 heures à 23 h 30, « Les Français Libresd’Orient ».

En Chine, le Comité France quand mêmede Shanghai obtient une émission, « Lavoix de la démocratie », diffusée à la radioanglaise XCDN deux fois par jour, à midiet le soir, mais aussi, à partir du 26 novem-bre 1940, une autre à la station américaineXMHA.

La Voix de l’Amérique

Après l’entrée en guerre des États-Unis, legouvernement américain crée l’Office ofWar Information. Parmi les attributionsde cette administration figure « The Voiceof America », radio gouvernementale amé-ricaine installée à New York, qui diffusedes émissions vers l’Europe à partir defévrier 1942.

Le bureau français de la « Voix del’Amérique » est dirigé par Lewis

2 Le texte de ces émissions a été reproduit dans Maurice Vigier de Latour, La Maison de France, Île Maurice, 1941-1946. Recueil, souvenir, Port-Louis, ÎleMaurice, 1947. Le document est téléchargeable au format pdf à l’adresse suivante : http://www.nla.gov.au/apps/doview/nla.gen-vn4974195-p.pdf.3 A. de Réparaz, G. de Clauzon, « Maurice Fevret (1910-1985) », Méditerranée, troisième série, tome 56, 4/1985, p. 1-2.

Opérateur radio en action à Radio-Brazzaville.

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Septembre 2012 • N° 45 l 23

CNRD

Bibliographie

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Géraud Jouve, « Radio-Brazzaville »,Revue de la France Libre, n° 44, janvier1952.

André Kaminker (lieutenant AndréSablons), « Ici Radio Accra. Souvenirsde la mission de la France Libre en GoldCoast », Revue de la France Libre, n° 60,juillet-août 1953, et n° 61, septembre-octobre 1953.

Emmanuelle Loyer, « La Voix del’Amérique. Un outil de la propaganderadiophonique américaine aux mainsd’intellectuels français »,Vingtième siè-cle, 2002/4, n° 76, p. 79-97.

Aurélie Luneau, « BBC », dans FrançoisBroche, Georges Caïtucoli, Jean-François Muracciole (sous la directionde), Dictionnaire de la France Libre,Robert Laffont, coll. Bouquins, 2010,p. 133-136.

Aurélie Luneau, « Radio-Alger », dansFrançois Broche, Georges Caïtucoli,Jean-François Muracciole (sous ladirection de),Dictionnaire de la FranceLibre, Robert Laffont, coll. Bouquins,2010, p. 1218-1219.

Aurélie Luneau, « Radio-Brazzaville »,dans François Broche, GeorgesCaïtucoli, Jean-François Muracciole(sous la direction de), Dictionnaire dela France Libre, Robert Laffont, coll.Bouquins, 2010, p. 1219-1220.

Aurélie Luneau, « Radio-Patrie », dansFrançois Broche, Georges Caïtucoli,Jean-François Muracciole (sous ladirection de),Dictionnaire de la FranceLibre, Robert Laffont, coll. Bouquins,2010, p. 1220.

Aurélie Luneau, Radio Londres (1940-1944) : Les voix de la liberté, Perrin,2005.

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Avertissement à nos délégués et participants

4 Auparavant, il a lancé sept messages, transmis sur ondes courtes par la BBC (British BroadcastCorporation), la NBC (National Broadcast Corporation), à New York, ou la World Wide BroadcastCorporation, du 6 mars 1941 au 8 septembre 1942.

Galantière, traducteur américain de Saint-Exupéry, auquel est adjoint PierreLazareff, ancien directeur de la rédactiondu journal Paris-Soir. Parmi les voix, divi-sées entre chroniqueurs (« writers ») etspeakers (« announcers »), on trouve lesintellectuels Jacques Maritain, qui inter-vient chaque semaine du 2 septembre1943 au 23 août 1944 4, ou Paul Vignaux.

L’équipe rassemble des universitaires pro-fesseurs de l’École libre des hautes étudesde New York (Claude Lévi-Strauss,Maritain) ou d’autres universités améri-caines (Albert Guérard, en poste enCalifornie), le monde de la grande presse(Lazareff, Philippe Barrès, Ève Curie), desintellectuels de revues (Rougemont,Patrick Waldberg), des écrivains (JulienGreen), des artistes d’avant-garde (legroupe surréaliste, artistes et critiques),mais aussi des musiciens, acteurs, chan-teurs, venant parfois de la côte ouest.

Le traitement de la France Libre traduitl’hostilité du gouvernement américain àl’égard du général de Gaulle, mais aussiles divisions internes de la communautéfrançaise en exil. À côté de gaullistesconvaincus (Philippe Barrès) ou plustièdes (Pierre Lazareff), les rédacteurs dubureau français comptent plusieurs anti-gaullistes avérés (André Labarthe, venu en1943 aux Etats-Unis lancer Tricolor, édi-tion américaine de sa revue La FranceLibre). Trouvant « malsain » d’ « expliquerchaque jour aux Français une attitudedont il arrive souvent qu’on désapprouveles motifs ou les fins », Denis deRougemont démissionne en septembre1943.

Radio-Patrie

« Poste noir » créé par les services britan-niques à l’insu du général de Gaulle afinde guider la Résistance intérieure depuisl’Angleterre, « Radio-Patrie » commence àémettre cinq minutes quotidiennement àpartir du 1er octobre 1942, avant de passer

à un quart d’heure le 8 décembre suivant.Elle est animée par André Gillois, bientôtrejoint par le comédien Claude Dauphin(1903-1978) et sa sœur Francine Legrand(1914-1970).

Alerté six jours après le lancement de cesémissions le BCRA met à jour le poste le10 décembre 1942 et charge sa section« action militaire » d’informer les résis-tants de l’intérieur qu’ils ne doivent teniraucun compte des consignes de ce poste,considéré comme une tentative de divi-sion de la Résistance françaises. Le mes-sage est relayé par « Radio-Brazzaville ».

De Gaulle étant intervenu auprès d’Eden,« Radio-Patrie » cesse définitivementd’émettre le 9 mai 1943.

Radio Alger

Tribune pétainiste jusqu’au débarque-ment allié du 8 novembre 1942, « Radio-Alger » devient à partir du 3 février 1943« Radio-France, la station de la France enguerre ». Giraudiste, elle est dirigée parJean Masson, ancien reporter pour« Radio-Vichy », avant d’être confiée, à lami-mai 1943, à André Labarthe, FrançaisLibre de la première heure entré en conflitavec de Gaulle, secondé par RobertMengin et Jacques Canetti, chargé desprogrammes culturels.

Après l’arrivée du général de Gaulle àAlger, le 27 mai 1943, le critique d’artJacques Lassaigne, ancien de « Radio-Levant », à Beyrouth, remplace Labarthecomme directeur, Jacques Meyer, anciende « Radio-Cité », l’assistant en qualitéd’administrateur général.

Le cinéaste André Aboulker prend lacharge des programmes culturels, JeanCastet celle du « Journal parlé » avecMaurice Pierrat et Georges Gorse commeéditorialistes.

Sylvain Cornil-Frerrot

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24 l Septembre 2012 • N° 45

Du début de juin à la mi-août 1944, lesFrançais du 2e régiment de chasseursparachutistes (2e RCP) du commandantBourgoin, intégrés à la brigade Special AirService britannique sous le nom de4th SAS, sont engagés en Bretagne, dans lecadre de l’opération Overlord, afin deretarder l’intervention des troupes enne-mies stationnées dans la péninsule sur lefront de Normandie. Dans cette opéra-tion, la Résistance intérieure bretonne,faute de renseignements suffisants, estconsidérée comme une force d’appointhypothétique. Le plan se décline en qua-tre phases.

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, quatresticks précurseurs du 4th SAS sont para-chutés pour prendre contact avec laRésistance bretonne et d’évaluer sa valeurmilitaire. Si elle leur paraît apte au com-bat, il est prévu de créer deux basescodées « Samwest » dans les Côtes-du-Nord1 et « Dingson » dans le Morbihan.

Dans un deuxième temps, d’autres sticksdu 4th SAS sont largués par échelons suc-cessifs sur ces deux bases, où ils récep-tionnent les containers d’armes, muni-tions et autres matériels, et assurent l’ar-mement et l’instruction militaire desbataillons de la Résistance intérieure. Enretour, ils renseignent l’état-major de labrigade SAS sur l’évolution des bases etleurs besoins logistiques.

Parallèlement à la formation de ces deuxcentresmobilisateurs, dix-huit groupes de

deux à cinq hommesdu 4th SAS sont para-chutés dans la nuit du 7au 8 juin, sous le nomde code Cooney-Parties, sept dans lesCôtes-du-Nord, quatreen Ille-et-Vilaine, deuxen Loire-Inférieure etcinq dans le Morbihanpour saboter les pointsnévralgiques desréseaux ferroviaires etdétruire les réseaux decommunication del’ennemi.

Enfin, l’échelon moto-risé du régiment est envoyé à l’approchedes forces armées alliées, les jeeps du SASdevant sécuriser les axes routiers vers lesrades bretonnes et mener des patrouillesd’éclaireurs aux missions de reconnais-sance des divisions alliées.

Indépendamment de cette opération,quatorze des quatre-vingt douze équipesJedburghs parachutées en France le sonten Bretagne, entre juin et août 19442. Leurmission est d’armer les maquis, de leurenseigner la guérilla et de coordonnerleurs mouvements avec les directives duhaut-commandement allié. Dans lesCôtes-du-Nord, l’équipe Frederick estparachutée le 9 juin au soir, Felix dans lanuit du 8 au 9 juillet, Daniel dans la nuitdu 4 au 5 août. Entre le 8 et le 18 juillet,Gerald est infiltrée dans le Morbihan ; Guyet Gavin en Ille-et-Vilaine ; Giles, Francis,Gilbert, Hilary et Horace dans le Finistère.Début août, Ronald est envoyée dans leFinistère, Douglas dans le Morbihan.Parmi ces équipes, la plupart ont évoluéhors des zones d’action du SAS ; seules leséquipes Frederick dans les Côtes-du-Nordet George dans le Morbihan ont opéré deconcert avec le 4th SAS.

Dans la nuit du 5 juin, embarqués à bordde deux Stirling du 620th Squadron du38e groupe de transport de la Royal AirForce, les sticks précurseurs des lieute-nants Marienne et Déplante sont para-chutés sur le Morbihan où, malgré unaccrochage initial avec des éléments du

285e régiment de Géorgiens, ils prennentbientôt contact avec la Résistance locale,et installent la base « Dingson » à la fermede la Nouette, quartier-général opération-nel de la Résistance du département, prèsde Saint-Marcel. Ceux des lieutenantsBotella et Deschamps, largués sur lesCôtes-du-Nord, créent la base « Samwest »dans la forêt de Duault, près de Carhaix,où ils assurent l’instruction de formationsuniquement FTP.

Dans les jours qui suivent, les deux basespermettent l’armement et la formation de10 000 résistants, environ 2 000 pour« Samwest » et 8 000 pour « Dingson »jusqu’à leur dislocation, à la suite d’uneattaque ennemie, le 12 juin pour« Samwest » et le 18 juin pour « Dingson »3.

Dans les Côtes-du-Nord, après l’attaquede la base « Samwest », le 12 juin, la plupartdes hommes se replient vers « Dingson ».L’armement de la Résistance départemen-tale est, dès lors, assuré par les Jedburghsde l’équipe Frederick. Parachutée dans laforêt deDuault dans la nuit du 9 au 10 juin,elle peut reprendre ses émissions versLondres, après récupération de l’une desdeux radios Jed-Set dissimulées lors del’attaque du 12 juin, depuis unmaquis éta-bli à Peumerit-Quintin, à partir du 18 juin.Dans le même temps, elle renoue des liensavec les responsables FFI, FTP et Frontnational du département.

Toutefois, son action se trouve limitée engrande partie à l’ouest du département,d’autant que des résistants de l’est et dusud se tournent vers la base SAS « Grog »créée par les colonels Bourgoin et Moriceaprès la dislocation de « Samwest » et ins-tallée dans l’ouest du Morbihan sous ladirection du lieutenant Déplante, quiobtient une demi-douzaine de parachu-tages durant le mois de juin.

Muette après l’attaque, le 9 juillet, de laferme où était installé l’état-major FFIdépartemental, et l’abandon, au cours dela retraite, de son matériel radio, l’équipeFrederick doit alors s’appuyer sur Pierre 4,un poste radio mis en place par Renaud etLecudenec, deux opérateurs du SAS para-chutés avec Botella et qui ont rejointDéplante.

Le rôle du SAS et des Jedburghs en Bretagneà l’été 1944

Le lieutenant Pierre Marienne, lors d’un entraînement (MPB).

1 Les Côtes-d’Armor, actuellement.2 Constituées généralement de trois officiers, britannique ou américain et français, issus de l’OSS, du SOE et du BCRA, l’un d’entre eux intervenant en qua-lité d’opérateur-radio.3 Après six assauts ennemis, entre 8 heures et 22 heures, les parachutistes du SAS se replient par stick dans la vallée de la Claie, tandis que les bataillonsFFI reçoivent l’ordre de retourner vers leur secteur initial.

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Parachutée sur « Samwest » la même nuitque l’équipe Frederick, la mission Wash,menée par le Squadron Leader Smith, offi-cier de liaison de la brigade SAS auprès du4th SAS, retrouve Déplante quelques joursaprès la dislocation de la base et, grâce àPierre 4, entreprend d’étendre aux Côtes-du-Nord l’œuvre d’armement de laRésistance intérieure engagée dans leMorbihan par « Grog ». Smith rencontre le30 juin des responsables FTP des Côtes-du-Nord, avec lesquels il projette troisparachutages à Plévin, Sainte-Tréphine etSaint-Martin-des-Près – parachutagesdont les modalités sont fixées avecFrederick le 3 juillet –, et un autre d’Ille-et-Vilaine, qui en demande à Bain-de-Bretagne, au Sel-de-Bretagne et à Segré.Puis il se déplace vers l’est du départe-ment pour assurer un parachutage auGouray.

Le 18 juillet, Smith confie la mission et saradio au capitaine SAS de Mauduit, ins-tallé entre Mur-de-Bretagne et Corlay.Après quelques semaines passées au sud-est de Loudéac, celui-ci part avec Créau etViolland dans la région de Corlay, où il estrejoint par Renaud et Lecudenec à la mi-juillet, et prend en charge l’armement etl’encadrement des bataillons du secteur.

A l’est des Côtes-du-Nord, quelques SAS– rescapés de « Dingson » et de « Samwest »et anciens des Cooney-Parties – intervien-nent surtout dans le quadrilatère comprisentre Lamballe, Loudéac, Merdrignac etDinan, multipliant les actions de guérilla– coups de mains, embuscades, sabo-tages – au sud-ouest de Dinan. Mais fautede poste radio émetteur, c’est par l’inter-médiaire d’agents de liaison dépêchésauprès de Déplante, qu’ils obtiennent desarmes, et ce, jusqu’à l’arrivée de Smithdans la zone le 7 juillet.

Aussi l’état-major FFI décide-t-il deconfier ce secteur à une nouvelle équipeJedburgh, Felix. Celle-ci est parachutéedans la nuit du 8 au 9 juillet, près deJugon, avec douze containers. Après l’éta-blissement d’une liaison radio avecLondres, cinq zones d’armement sontdéfinies et sept parachutages organisés :le chargement de 67 avions est larguédans le secteur entre le 10 juillet et ledébut d’août, permettant d’armer 3 100de ses 6 200 résistants.

Quant à l’équipe Daniel, larguée dans lanuit du 4 au 5 août dans le sud des Côtes-du-Nord pour prendre en charge la partiecentrale du département, elle regagnel’Angleterre dès le 11 août.

Sylvain Cornil-Frerrot

Bibliographie

Michael R. D. Foot, « SAS dans le débar-quement de Normandie, rôle des », dansFrançois Broche, Georges Caïtucoli,Jean-François Muracciole (sous ladirection de), Dictionnaire de la FranceLibre, Robert Laffont, coll. Bouquins,2010, p. 1316-1317.

Yann Lagadec, « Entre l’état-major allié,la France Libre et la Résistance inté-rieure : les bases radio des forces spé-ciales dans les Côtes-du-Nord à l’été1944 », dans Patrick Harismendy etErwann Le Gall (sous la direction de),Pour une histoire de la France Libre,PUR, 2012, p. 125-142.

Olivier Porteau, « L’action combinée du2e régiment de chasseurs parachutisteset de la Résistance bretonne dans le dis-positif stratégique de l’opérationOverlord », dans Patrick Harismendy etErwann Le Gall (sous la direction de),Pour une histoire de la France Libre,PUR, 2012, p. 107-123.

Jacqueline Sainclivier, « Saint-Marcel »,dans François Broche, GeorgesCaïtucoli, Jean-François Muracciole(sous la direction de), Dictionnaire dela France Libre, Robert Laffont, coll.Bouquins, 2010, p. 1304-1306.

Stéphane Simonnet, « Jedburgh,équipes », dans François Broche,Georges Caïtucoli, Jean-FrançoisMuracciole (sous la direction de),Dictionnaire de la France Libre, RobertLaffont, coll. Bouquins, 2010, p. 797-799.

Pierre Bourgoin, commandant du 2e RCP, HenriDéplante, Pierre Puech-Samson et Henry de Mauduit àVannes, en août 1944 (MPB).

Une précision de l’amiral Philippe de GaulleÀ la suite de l’entretien qu’il nous a accordé, paru dans le numéro 42 de notre revue, l’amiral de Gaulle a appelé notre attention surun passage de l’ouvrage du général Victor Bourret, commandant laVe armée pendant la campagne de France, paru en janvier 1947sous le titre : La Tragédie de l’armée française (aux éditions de la Table ronde).

À propos du corps cuirassé, qui, s’il avait existé, eût été en mesure d’enrayer la percée allemande sur la Meuse, le général Bourretécrit (page 55) :

« J’ai annoté au cours de l’hiver 1939-1940 un rapport clairvoyant du colonel de Gaulle sur l’emploi des chars. Le colonel connaissaitce que je pensais de sa “grosse cavalerie intelligente”.

« J’approuvais pleinement la constitution de grandes unités de chars dotées organiquement de leur artillerie et de leur aviation, capa-bles d’agir en masse par leurs moyens propres, en dehors du rayon écourté du système de feux et des jambes de l’infanterie.

« Mais enfin, nous ne l’avions pas, ce corps cuirassé ! […] On fait la guerre avec ce qu’on a. Non pas avec ce qu’on eût souhaité avoir. »

En fait, rappelle l’amiral de Gaulle, ce matériel existait, mais dispersé tout au long des unités d’infanterie. Dans sa « directive » du21 mars 1939, le colonel de Gaulle avait bien prévu l’aviation d’assaut organique à la division blindée bien avant l’invasion de laPologne par les Allemands. En janvier suivant, dans son « mémorandum » adressé à quatre-vingt personnalités – dont les générauxWeygand, Gamelin et Georges – il insistera encore sur l’urgence demoyens de « contre-attaque massive d’escadres aériennes et terrestres ».

François Broche

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HISTOIRE

26 l Septembre 2012 • N° 45

Avant le débarquement des troupes bri-tanniques – opération Ironclad – et le pas-sage de l’île sous l’administration desForces françaises libres (FFL) le 14 décem-bre 1942, diversmouvements peu structu-rés avaient entrepris de résister au régimedu maréchal Pétain. La campagne contreles forces de Vichy avait duré cent quatre-vingts jours, du 5 mai au 5 novembre decette année. Cette résistance s’était mani-festée par une propagande verbale etécrite, la diffusion de tracts, des réunionsde sympathisants et l’écoute de radiosclandestines. Elle était le fait des autoch-tones et de Réunionnais et Mauriciensinstallés dans l’île, de la famille Mayernotamment. Elle se matérialisera plustard par l’aide apportée aux troupes bri-tanniques lors des opérations sous laforme de guidage, de renseignements etde dépannages.

Des évasions par voies maritime etaérienne s’étaient produites avant 1942.En particulier par Lefèvre qui rejoignit leKenya par avion léger et par le lieutenantGirard1, l’aspirant Pierre Moguez, le maî-tre-armurier Manin, le sergent-chef HenriPayot, tous par mer en empruntant desboutres indigènes.

Les troupes régulières de Vichy, une foisfaites prisonnières, furent rassemblées etinternées à Tananarive dès la reddition dupoint d'appui de Diego-Suarez le 7 mai,suivie de la prise de Tananarive le 23 sep-tembre. Arrivèrent ensuite le général PaulLegentilhomme, nommé haut-commis-saire, son aide de camp le capitaine Alainde Boissieu et le colonel Roger Bureau,commandant supérieur des troupes.

Le général de Gaulle a pu écrire que « lamoitié des officiers, les deux tiers des sous-officiers, la totalité des soldats qui venaientde combattre les Alliés par ordre de Vichy,avaient repris leur service sous l’autorité de

la France Libre. Le reste, soit environ milledeux cents hommes, fut transféré enAngleterre et rejoignit l’Afrique du Nord dèsque l’union put être faite2 ».

Il faut signaler que l’un des futurs instruc-teurs de l’École militaire des Cadets, lelieutenant Jacques Chambon, comman-dant la 8e compagnie du 2e régiment mixtede Madagascar avait participé aux com-bats de Diego-Suarez3. Par ailleurs, vingt-deux officiers, soixante-dix sous-officierset quatre cents marins spécialisés dugroupement Marine du point d’appui deDiego-Suarez se retrouvèrent dans lesrangs du régiment blindé de fusiliersmarins de la 2e DB. Cette unité fut com-mandée par le capitaine de frégateMaggiar, sous les ordres de qui servit éga-lement l’aspirant de marine Philippe deGaulle, futur stagiaire à l’École des Cadets.

D’autre part, sur les mille deux cents mili-taires transférés en Grande-Bretagne,neuf cent trente rallièrent les FFL avant ledébarquement du 8 novembre 1942 enAfrique du Nord.

Un certain nombre de jeunes Françaiss’engagèrent dès la mise en place de lanouvelle administration FFL, le colonelBureau s’attachant à découvrir de jeuneséléments susceptibles d’encadrer les uni-tés en formation. Ils choisirent :

• les 1er et 2e régiments de chasseurs para-chutistes (1er et 2e RCP) après leur instruc-tion en Grande-Bretagne ;

• l’artillerie du 1er régiment d’artillerie(1er RA) de la 1re division française libre(1reDFL) ;

• les écoles préparatoires d’aviation bri-tannique et une affectation dans lesForces aériennes françaises libres (bom-bardement) ;

• l’École militaire des Cadets deRibbesford : seize chefs de section qui ser-viront à la 2e division blindée (2e DB), auBCRA (encadrement des unités FFI et desmaquis), dans les deux régiments para-chutistes et à la mission militaire de liai-son tactique.

Cinq candidats officiers souhaitant servirdans l’artillerie furent dirigés deCamberley à l’École de Cherchell4. Lescours achevés ils furent affectés aux régi-ments d’artillerie de la 1re DFL et de la2e DB.

Un contingent de soixante-quinze jeunesgens s’engagea début 1943 dans les rangsdu bataillon de marche n° 2 (BM2) del’Oubangui-Chari5, bataillon d’infanterievenu au repos à Madagascar, dont ilscomplétèrent l’encadrement. Cette unitéparticipera plus tard aux opérations dufront de l’Atlantique à Royan, la pointe deGrave et La Rochelle. Les officiers de cebataillon indiquèrent que le 1er RA de labrigade du général Kœnig comptait unimportant contingent de canonniers mal-gaches (cent trente à cent quarantehommes), issus du régiment d’artilleriedu Levant et ayant participé aux combatsde Syrie de mai et juin 1941.

En conclusion, notons que les volontairesde Madagascar furent acheminés sur laGrande-Bretagne en trois ou quatreconvois via l’océan Indien et l’Atlantique àune époque où les sous-marins allemandsétaient particulièrement présents etactifs. La traversée du contingent princi-pal dura deux mois, sur deux navires : leS/S Orduña deTamatave à Durban et le S/SDuchess of Richmond de Durban àLiverpool.

Jean GiraudVinetCadet de la France libre

Promotion 18 Juin

Madagascar et la France Libre

1 Futur secrétaire général de l’Association des Français libres.2 Charles de Gaulle,Mémoires de guerre, tome 2 : « L’Unité 1942-1944 », p. 57.3 Le lecteur trouvera de plus amples détails sur cette opération et le lieutenant Jacques Chambon au tome II (« Destins Croisés »), p. 295 à 300, de l’Histoiredes Cadets, par André Casalis.4 En la personne de Serge Cany, Gilbert Dominice, Raymond Lang, Maurice Figoli et Guy de la Giroday.5 Lequel avait été engagé à Bir Hacheim.

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Septembre 2012 • N° 45 l 27

LIVRES

Combattant de la France LibreJean-Mathieu BorisPerrin, mai 2012, 228 p., 19 €

Qu’est-ce qui peut pousser un taupin de Rennes, âgé d’à peine 19 ans, à s’embarquer en juin 1940 àbord d’un bateau chargé de soldats polonais en partance pour l’Angleterre ? L’éducation d’unegrand-mère patriote, le souvenir ardent d’un oncle mort pour la France en 1914, la promesse faite àune tante devant le portrait du défunt ?

Comme d’autres jeunes gens du même âge, Jean-Mathieu Boris s’engage dans la Légion desvolontaires français, les futures Forces françaises libres, et rejoint Camberley, où il sert commeélève-officier. Nommé aspirant, il part en septembre 1941 pour le Moyen-Orient, et arrive à Damas deuxjours après Noël, au terme d’un tour de l’Afrique de deux mois.

Son unité, le 1er régiment d’artillerie, fait partie de la 1re brigade française libre (1re BFL) du généralKœnig. Elle est alors en partance pour la Libye, où elle doit renforcer le front britannique, face auxforces germano-italiennes du général Rommel, et prend position à Bir Hakeim, à l’extrémité sud dudispositif allié.

Officier de transmission du second groupe au début des combats, il succède, comme lieutenant detir à la 3e batterie, à Gérard Théodore quand celui-ci a une jambe coupée par un obus fusant de 88.Son action lui vaut la croix de guerre et une première citation.

Après la campagne de Tunisie, il rejoint le BCRA et subit un entraînement de parachutage, de maniement d’explosifs et de radio, avantde participer à la création du 1er commando de France, où il commande le 3e peloton. Avec ses hommes, il prend part à la bataille desVosges, puis à la libération de l’Alsace. À la fin de la guerre, il est placé à la tête de ce qui reste du 1er commando de France, avant d’êtredémobilisé le 9 novembre 1945.

Le parcours d’un volontaire de base, plongé dans une histoire « pleine de bruit et de fureur », mais écrite « simplement, directement » et,suivant le mot d’Alain-Fournier, « par petits paragraphes serrés et voluptueux ».

Combattant de la France Libre

Quel peut être l’intérêt, en dehors d’une préoccupation d’ordre local, d’un ouvrage sur laRésistance dans le Nord - Pas-de-Calais ? Entièrement occupés par les Allemands dès le 4 juin 1940,ces deux départements appartiennent à la zone interdite à tous ceux qui n’exercent pas d’activitéséconomiques jugées utiles par les Allemands jusqu’en décembre 1941 et à la zone rattachée àl’administration militaire de Bruxelles jusqu’en 1943. De ce fait, ils se trouvent isolés du reste de laFrance. Autre particularité qui justifie une telle étude locale, l’importance de la présence militaireallemande, qui s’explique par sa proximité avec l’Angleterre. Enfin l’expérience de l’occupation de14-18 n’a pas été sans conséquence sur la résistance, dans cette région largement anglophile.

Tout d’abord, il ne s’agit que d’actes isolés, expression d’une humeur frondeuse face à un occupantdétesté ou gestes d’humanité. Puis l’aide aux évasions, le recueil et la transmission derenseignements s’organisent. Après l’attaque de la Russie par l’Allemagne, en juin 1941, le Particommuniste se lance dans l’action. Des mouvements – la Voix du Nord, l’OCM, le Front National,Libération-Nord – apparaissent et se développent, malgré la répression allemande et vichyste, quidécime de nombreuses organisations.

Sous l’impulsion de Londres, ces mouvements se coordonnent et préparent l’insurrectionnationale, même si la population attend davantage sa libération des armées alliées, ainsi que la

restauration de la légalité républicaine.

Professeur émérite en histoire contemporaine à Lille III, Robert Vandenbussche nous offre une brillante synthèse sur un phénomènesouvent difficile à appréhender.

La Résistance dans le Nord - Pas-de-CalaisRobert VandenbusscheÉditions De Borée, juillet 2012, 384 p., 28 €

La Résistance dans le Nord - Pas-de-Calais

AVIS À NOS ABONNÉSSauf avis contraire de notre part, les ouvrages faisant l’objet d’un compte-rendu dans notre revue ne

sont pas disponibles à la vente à la Fondation de la France Libre.

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Résistants, partisans français en Slovaquie 1944-1945

28 l Septembre 2012 • N° 45

LIVRES

Jeune postier auvergnat requis en juin 1943 pour le service du travail obligatoire (STO), après unpassage par les Chantiers de Jeunesse en novembre 1942, Jean-Baptiste Boyer sert dans une usinede fabrication de moteurs d’avions en Autriche. Passé en Slovaquie, pays vassal de l’Allemagnedirigé par l’évêque Tiso, en juillet 1944, il y travaille un mois durant dans une usine souterraine,avant de s’évader.

À la fin d’août, en effet, un soulèvement éclate dans le pays. Un groupe de prisonniers de guerrefrançais échappés de camps de Silésie et d’Autriche, et réfugiés enHongrie, se joignent aux insurgés.Complétés par une trentaine d’hommes issus du STO, ils forment une compagnie, sous les ordresdu lieutenant de Lannurien, un ancien Saint-Cyrien, affectée à la brigade Štefánik.

Intégré à la compagnie comme 2e classe et servant d’un fusil-mitrailleur, Jean-Baptiste Boyercombat en ligne pendant deux mois, face à des Allemands plus nombreux et mieux armés. Le1er novembre 1944, les Français doivent se disperser pour éviter l’encerclement ; par petits groupes,ils rejoignent les montagnes, où ils mènent une existence de partisans, traqués par l’ennemi et

confrontés à un hiver précoce.

Capturé lors d’unemission, Jean-Baptiste Boyer parvient à s’évader et retrouve lemaquis. Cette vie d’« homme des cavernes » s’achèvevers la fin de février 1945, avec l’approche de l’Armée Rouge. Après de longmois d’attente et un périple qui le conduit successivementà Budapest, Bucarest, Odessa, Port-Saïd et Naples, il finit par débarquer à Marseille le 8 juillet 1945.

Résistants, partisans français en Slovaquie 1944-1945Jean-Baptiste BoyerAtlante éditions, février 2012, 128 p., 19 €

Né en Normandie dans une famille catholique, Pierre Kœnig s’engage après l’obtention de sonbaccalauréat et suit des cours à l’école d’aspirant d’Issoudun, avant de participer aux dernièresgrandes batailles de la Première Guerre mondiale.

Sous-lieutenant en septembre 1918, il sert successivement en Silésie, dans les Alpes et en Rhénanie,puis se fait verser dans la Légion, avec laquelle il prend part aux opérations de pacification auMaroc.

Avec la 13e demi-brigade de Légion étrangère, il combat victorieusement en Norvège en février 1940,avant d’être rapatrié vers la Bretagne pour prendre part à la bataille de France. Mais, obligé derembarquer quatre jours après son arrivée, devant l’avance allemande, il passe en Angleterre et ralliela France Libre.

Le général de Gaulle le charge de préparer les plans de l’expédition de Dakar avec l’état-major allié.Puis il participe aux campagnes du Gabon et de Syrie. Envoyé en Libye à la tête de la 1re brigadefrançaise libre (1re BFL), il résiste pendant quinze jours, à Bir Hakeim, face à des forces germano-italiennes dix fois plus nombreuses, avant d’opérer une sortie de vive force.

Viennent ensuite la bataille d’El Alamein et la campagne deTunisie. Le « héros de Bir Hakeim » se voitconfier la délicate mission de réaliser la fusion de l’armée d’Afrique du Nord avec les Forces françaises libres, en qualité de chef d’état-major adjoint.

En mars 1944, le gouvernement provisoire de la République française le délègue auprès du général Eisenhower, et il prend lecommandement des forces françaises en Grande-Bretagne et des Forces françaises de l’Intérieur.

Gouverneur militaire de Paris à la Libération, il commande les forces françaises d’occupation en Allemagne après la guerre, avantd’entrer en politique comme député du Bas-Rhin et ministre de la Défense. Défenseur de l’Algérie française et de l’amitié avec Israël,il s’éloigne du général de Gaulle pendant la Ve République. Dans une lettre à sa veuve, ce dernier devait écrire :

« Rien n’a jamais valu, ne vaudra rien, quant à l’amitié et à l’estime qui me lient au général Kœnig, en comparaison de ce fait immensequ’il fut, pendant les plus grandes épreuves de notre histoire, mon très cher, précieux et glorieux compagnon ».

L’auteur esquisse le portrait, plein d’une évidente admiration, d’un général sorti du rang aux rares qualités humaines, dans un récit quifait la part belle aux témoignages.

Kœnig : l’homme de Bir HakeimDominique LormierÉditions du Toucan, mai 2012, 368 p., 22 €

Kœnig : l’homme de Bir Hakeim

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Bir Hakeim

Septembre 2012 • N° 45 l 29

LIVRES

Quatre ans après sa parution originale, l’ouvrage fait l’objet d’une réédition en poche, à l’occasion du70e anniversaire de la bataille.

Conçu comme une tragédie en cinq actes, avec prologue et épilogue, ce livre nous donne à voir le combat quiopposa,dansunétroit espacede16km²,perduaumilieududésert, les3 700hommesde la1re brigade françaiselibre, sous les ordres du général Kœnig, aux forces germano-italiennes du général Rommel, dix fois plusnombreuses.

Unité d’action et de lieu, donc, mais non de temps, grâce à la prodigieuse ceinture de mines conçue par lecapitaine Gravier et aux canons de 75 du commandant Laurent-Champrosay. Grâce également àl’enfouissement des hommes et du matériel, voulu par le général de Larminat, qui donna tant de peine auxcombattants, armés de pioches et de pelles contre la roche, mais leur permit de limiter considérablement lespertes, sous le déchaînement du feu des bombardiers et canons ennemis.

La garnison, dont le « renard du désert » avait prévu de s’emparer en unquart d’heure, devait finalement tenirquinze jours, donnant le temps aux Britanniques de reconstituer leurs lignes. Quinze jours, malgré la soif et lafatigue, dans un tonnerre quasi permanent que seuls la nuit et le brouillard parvenaient à suspendre ; et puis

la sortie de vive force, dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, chaotique et miraculeuse, jusqu’à la balise 837 où les attendait un détachementbritannique, et avec lui la délivrance.

Une synthèse éclairante, bienvenue en cette année de commémoration pour rappeler aux jeunes générations une page glorieuse etméconnue de l’histoire de France et de la Seconde Guerremondiale.

Bir HakeimFrançois BrochePerrin, coll. Tempus, mai 2012, 224 p., 8,50 €

Le 18 juin 1940, le général de Gaulle lance son Appel historique, fondateur de la France Libre. De cettedate jusqu’à la clôture des engagements dans les Forces françaises libres, le 31 juillet 1943, quelque54 000 volontaires s’engagent sous l’étendard à croix de Lorraine.Depuis des années, Henri Écochard, ancien des Forces françaises libres, se consacre à l’établissementd’une liste recensant ces 54 000 Français Libres. Cette liste a été mise en ligne sur Internet en 2005, afinde permettre à des contributeurs éventuels de l’aider à la compléter.Vous pouvez la consulter sur les sites de la Fondation de la France Libre (www.france-libre.net) et de laFondation Charles de Gaulle (www.charles-de-gaulle.org).

Cette liste est encore incomplète.Cette liste est encore incomplète.

Si vous disposez de renseignements pouvant améliorer son contenu, vous êtes cordialement invités à lescommuniquer à Stéphane Longuet, responsable actuel de la liste, à l’adresse suivante :

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La rédaction

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Fondation de la France LibreListe des Français Libres

59 rueVergniaud75013 Paris

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30 l Septembre 2012 • N° 45

Pierre Castelneau

Pierre Castelneau est né le 2 mai 1924 àNîmes. Titulaire du baccalauréat, il s’en-gage, le 9 juillet 1942, dans les Forces fran-çaises libres auprès de la mission militairefrançaise du Caire, en Égypte et rejoint lecamp de Mena, installé au pied desPyramides.

Après la guerre, il poursuit une carrièremilitaire, qu’il finit avec le grade de colo-nel. En parallèle, il s’engage activementdans la mémoire de la Seconde Guerremondiale, assurant la présidence dugroupe départemental du Val-de-Marneet, de 1976 à 2000, la vice-présidencenationale de l’Association des Françaislibres.

Délégué de la Fondation de la France Libreen Seine-et-Marne, il était également pré-sident d’honneur du Comité nationald’entente des combattants de 1939-1945.

Décédé le 5 septembre 2012, à l’âge de88 ans, il a été inhumé au cimetière deSognolles-en-Montois, où il s’était retiré.

Il a publié, en collaboration avec PierreHug,Les Flambeaux de la Résistance, en 1994.

Il était officier de la Légion d’honneur, offi-cier de l’ordre national du Mérite, titulairede la croix de guerre 1939-1945, de lamédaille de la France Libre et de lamédaille du Levant.

Paul Crombez

La Fondation de la France Libre du Juraest dans la peine. Paul Crombez était unami, un camarade. Paul Crombez avaittoute notre admiration et notre plus

grand respect pour son engagement dansle plus grand conflit que l’humanité aitconnu. À l’âge de 15 ans, il entre (enmodifiant son âge, car trop jeune) dansl’important réseau FTP (Francs-TireursPartisans) à Paris. Il combat l’enneminazi avec des actes de résistance excep-tionnels avec courage et détermination.En 1944, il rejoint la prestigieuse 1re divi-sion française libre. Il fait partie de lacampagne de France et d’Italie, sur lesmassifs de l’Authion. Son courage aucombat, ses qualités de combattantextraordinaires face aux nazis lui ont valudeux citations, la médaille militaire. En2011, il avait été nommé chevalier de laLégion d’honneur. On gardera de lui soncaractère jovial, sa bonne humeur, sagentillesse et ses qualités humaines.Toute sa vie, il aura été fidèle à ses enga-gements de jeunesse. Il a été à l’originede la démarche auprès du maire deLavans-lès-St-Claude, Philippe Passot,afin qu’une rue de son village soit bapti-sée « 1re DFL ». Ce qui fut fait le 8 mai2011. Toute sa vie, il aura été fidèle à l’ap-pel du 18 juin 1940, au général de Gaulle,ainsi qu’aux valeurs de la France Libre.On remercie chaleureusement PaulCrombez pour tout ce qu’il a fait pour laFrance et dans sa vie d’homme.

Tous ses camarades et amis l’ont entouréune dernière fois le 26mai 2012, à Lons-le-Saunier, en présence des porte-drapeauxde la France Libre, de la Légion d’honneur,des résistants des moins de 20 ans, desmédaillés militaires. Louis Vilpini, prési-dent du maquis du haut Jura, le colonelreprésentant de l’ordre de la Légion d’hon-neur du Jura, le fils de Paul Crombez luiont rendu un vibrant hommage. Onadresse un dernier adieu à Paul. Le prési-dent honoraire Marcel Gabriel, les adhé-rents, ainsi que le délégué de la FranceLibre du Jura, adressent leurs condo-léances les plus sincères et les plus attris-tées à son épouse Raymonde Crombez, àses enfants et petits-enfants.

Bruno Raoul, Délégué FFL du Jura

Noël EterradossiC’est avec tristesse que je vous informe dudécès de Noël Eterradossi, décédé à Bastiale 17 mai. Une cérémonie a eu lieu le23 mai à l’église de la Canonica, àLucciana.

Né le 20 avril 1924 à Toulon, Noël a rejointl’Afrique du nord où il s’est tout d’abordengagé au 1er régiment de chasseurs para-chutistes (1er RCP) à Fès, où il a été brevetéen février 1943.

En juillet 1943, Noël a rallié les Forces fran-çaises libres à Tripoli et s’est porté volon-taire pour le 3e bataillon d’infanterie del’air (3e BIA) en cours de formation sous lesordres du lieutenant-colonel O’Cottereau.Après quelques mois passés à Zouara puisau camp de la Colline Verte, le détache-ment a rejoint Alger, où les différents déta-chements du bataillon (Rayack, MenaCamp, Rouiba, Tripoli) se sont rassemblés.Fin octobre, Noël embarque avec sescamarades à bord du Samaria, qui quitteMers el-Kébir à destination de la Grande-Bretagne. Début novembre, ils débarquenten short à Camberley…

Aussitôt, les hommes du 3e BIA sont pris enmains et débutent le Physical TrainingSchool à Comrie, en Écosse. Noël est alorsaffecté au 2e squadron du 3e SAS sous lesordres du capitaine Sicaud. Avec ses cama-rades, il suit le stage de Ringway et est bre-veté par les Britanniques le 8 février 1944(brevet n° 3290). Enfin, il effectue la forma-tion commando et poursuit son entraîne-ment au sein du stick Puidupin avecnotamment ses camarades Giguelay,Oppisi, Peintre, Galano, Mendiondo…(brevet français n° 527).

Parachuté début août dans le Finistèredans le cadre de l’opération « Derry », lestick opère autour de Lesneven et permetla progression rapide des unités améri-caines en direction de Brest. Rapidement,de retour enGrande-Bretagne, le stick est ànouveau parachuté, dans le Doubs dans lanuit du 26 août (mission « Abel »). Le stickPuidupin attaque notamment le postefrontière de Dannemarie, la garnison dePont-de-Roide puis participe à l’attaquede Clerval, où les hommes doivent faireface à une puissante contre-attaque alle-mande avant de reprendre le pont néces-saire à leur retraite. Les paras du 2e squa-dron subissent de lourdes pertes au coursde cette opération, ainsi que lors de l’at-taque de Geney le 15 septembre.

Le colonel Pierre Castelneau (à gauche), avec le colonelRené Dessailly.

IN MEMORIAM

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Septembre 2012 • N° 45 l 31

IN MEMORIAM

recherches d’informatique etd’automatique (Iria) à partir de 1967, il selance ensuite en politique. Élu député(1968-1978 et 1981-2002) et sénateur del’Aube (1980), conseiller général de cedépartement (1970-1978) et maire deTroyes (1972-1995), il est nommé successi-vement ministre de l’Équipement et duLogement (mai-juillet-1968), ministredélégué auprès du Premier ministre,chargé de la recherche scientifique et desquestions atomiques et spatiales (1968-1969), ministre des Postes etTélécommunications (1969-1972), minis-tre des Transports (1972-1973), ministredes Armées (1973-1974), ministre del’Équipement (1974-1976) et ministre de laCoopération (1976-1978 et 1980-1981).

Il est décédé le 8 juin 2012 à Troyes. Sesobsèques ont été célébrées à la cathédraleSaint-Louis des Invalides le 15 juin 2012.

Il était grand officier de la Légiond’honneur, compagnon de la Libérationpar décret du 24 mars 1945, titulaire de lacroix de guerre 1939-1945 avec 4 citationset de la médaille coloniale.

François GoulletquerFrançois est né le 1er octobre 1925 àQuimper (Finistère) et décédé le 20 juillet2010. Son père, boulanger, avait été décoréen 1914-1918.

En 1940, François était élève à Quimperdans un collège catholique. Dès la fin del’année, à la tête de quelques camaradesde sa classe de seconde, il se livra à ses pre-miers actes de désobéissance à l’ennemiqui lui valurent d’être emprisonné quinzejours.

Il continua à mener son action plus pru-demment et plus méthodiquementjusqu’au jour où son directeur lui confiades missions plus importantes.

Membre du réseau Confrérie Notre-Dameà partir de janvier 1941, il se fit embaucherpar l’usine d’aviation de Laval en janvier1942. Il renseigna sur l’activité de l’usine eteffectua des sabotages précis sur certainespièces.

Repéré, il reçut l’ordre de semettre à l’abri.Il se cacha un certain temps puis décida derejoindre l’Angleterre par l’Espagne. Il futarrêté dans les Pyrénées, livré à la Gestapoet condamné à mort par un tribunal alle-mand le 25 février 1943.

Il fut envoyé en Allemagne dans le campde Hinzert. Heureusement très solide,mesurant 1 m 78 et pesant 75 kg, grâce à

son courage et sa volonté, il survécutjusqu’enmai 1945. Libéré par les Russes, ilpesait 37 kg.

Après la guerre, boulanger, il succéda à sonpère. Il fut un fidèle et loyal camarade ausein de l’association des vétérans et amisde la France Libre à Saint-Malo.

Henri Écochard

Pierre Guezou

Pierre Guezou, ancien des FNFL, estdécédé le 4mars 2012 à l’âge de 92 ans. Sesobsèques ont été célébrées en l’église deMérignac le 7 après-midi. Des représen-tants d’anciens combattants, trois porte-drapeaux, dont deux portaient les insignesde la France Libre, accompagnaient leurcompagnon, et une assemblée d’amis etd’anonymes entourait sa nombreusefamille, enfants et petits-enfants.

Juin 1940. Il a vingt ans. L’échec de sa ten-tative de gagner l’Angleterre ne le décou-rage pas. Un bateau des Chargeurs Réunis,dont le commandant le connaissait, leprend comme matelot. Directionl’Amérique du Sud, en passant parCasablanca et Dakar toujours sous lecontrôle vigilant de Vichy.

Arrivé sans encombre à Buenos Aires, ilpeut débarquer, en compagnie de troiscamarades, et rejoindre le comité de laFrance Libre en Argentine, auprès duquelils vont signer leur engagement dans lesFNFL le 17 février 1941. Le comité lesprend en charge pendant cinq à sixsemaines avant de trouver un navire alliéen partance pour la Grande-Bretagne.Sitôt parvenus en Angleterre, ils rejoignentla marine française libre commandée parl’amiralMuselier. Pierre Guezou est affectésur le croiseur Courbet pour apprendre lemétier des armes. Il effectue ensuite unstage de canonnier dans une base de lamarine anglaise. Sa formation accomplie,il est affecté, en mai 1941, à la flottille devedettes lance-torpilles et embarque sur lavedette n° 246, commandée par le com-mandant Meuville. Dès la mise en service

Robert GalleyFils de médecin, Robert Galley voit le jourà Paris en 1921. Le 21 juin 1940, cet étu-diant de 19 ans, passé successivement parle lycée Louis-le-Grand et le lycée Hochede Versailles, refuse la défaite et, se gri-mant en soldat polonais, embarque àSaint-Jean-de-Luz à bord du Sobieski, àdestination de l’Angleterre.

Engagé dans les Forces françaises libres àla date du 1er juillet 1940, il est affecté à la1re compagnie autonome de chars de com-bat comme chasseur de 2e classe. Aprèsune période d’instruction au campd’Aldershot, c’est l’expédition de Dakarpuis les campagnes du Gabon et de Syrie.

Intégré au peloton des élèves-officiers deDamas, il sort aspirant dans les blindés(novembre 1941) et part faire un stage àl’École britannique des chars du Caire(avril 1942). Sa compagnie, où il sertcomme chef de section de chars, combat àl’Himeimat, au sud du front d’El Alamein,le 24 octobre 1942, puis, intégrée à laColonne Volante, poursuit l’ennemijusqu’en Tunisie, avant de rejoindre lacolonne du général Leclerc, venue duFezzan, en mars 1943.

Lors de la formation de la 2e division blin-dée (2e DB), promu lieutenant, RobertGalley rejoint le 501e régiment de chars decombat (501e RCC), avec lequel il débarqueen France le 3 août 1944.

Commandant la section de pointe dugroupement tactique V du généralWarabiot, il pénètre le premier dans Écou-ché, le 13 août, coupe un convoi ennemide Panzer en détruisant plusieurs véhi-cules, puis occupe quatre ponts sur l’Orne.

Il participe à la libération de Paris, auxattaques de Longjumeau, Massy-Palaiseauet Antony, ainsi qu’aux batailles desVosgeset d’Alsace, se distinguant à Andelor,Baccarat, Strasbourg et Herbsheim, avantde prendre part à la campagned’Allemagne jusqu’à Berchtesgaden, enmai 1945, à la tête de la 1re compagnie du501e RCC.

Diplômé de l’École normale supérieure dupétrole et desmoteurs (ENSPM) en 1949, ilest ingénieur en stage à la Compagnie ché-rifienne des pétroles, avant d’entrer en1955 au Commissariat à l’énergie ato-mique comme chef du département deconstruction des usines.

Délégué à l’informatique auprès duPremier ministre en 1966, président duconseil d’administration de l’Institut de

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IN MEMORIAM

32 l Septembre 2012 • N° 45

des MTB, il prend part, pendant les36 mois de navigation, à 56 opérations deguerre le long des côtes françaises commecanonnier à bord de la vedette n° 94.

La guerre prend fin. La MTB 94 peut enfinaccoster à Brest en octobre 1945. La viereprenait ses droits et Pierre épousaitThérèse.

Il était titulaire de la croix de la Légiond’honneur, de la médaille militaire, de lacroix de guerre avec deux citations, dumérite maritime, de la croix du combat-tant volontaire de la Résistance et de lacroix du combattant.

Jean Joseph LabordeDélégué suppléant de la Gironde

Louis Guyomard

Extraits de l’hommage prononcé par lecolonel Claude Chaton, vice-président duComité de la Légion d’honneur d’Hyères.

Dès le 20 juin 1940, âgé de 17 ans, LouisGuyomard crée, en Bretagne, une sorte deréseau d’évasion (baptisé par la suiteCraonne) de prisonniers de guerre anglais,polonais et français (52 au total) pour les-quels il établit, avec son frère cadet, defausses cartes d'identité avec le timbreofficiel de la mairie de son village natal.

Il recueille également des renseignementsstratégiques, relève les plans de défenseallemands et les fait transmettre à Londrespar l’intermédiaire d’un agent de laConfrérie Notre-Dame (CND).

Dénoncé et arrêté par la Gestapo, il réussità s’enfuir le 15 mars 1941. Après maintespéripéties et un périple extraordinaire, ilrejoint l’armée française au Maroc.

Le 8 novembre 1942, en permission enFrance lors du débarquement allié enAfrique du Nord, il décide de repartir, parses propres moyens, au Maroc.

Ayant réussi à franchir la frontière espa-gnole, il est arrêté dans un train à proxi-mité de Barcelone.

Interné dans le camp, tristement célèbre,de Miranda à Gérone, et torturé alorsqu’il cherche à protéger des camarades, iltient bon et donne l’exemple aux autresdétenus.

Libéré grâce à la Croix-Rouge britannique,il rejoint enfin les forces françaises duMaroc et participe avec le 2e régiment detirailleurs marocains à la campagned’Italie où il est blessé à Cassino.

Volontaire pour les services spéciaux (mis-sions derrière les lignes ennemies), il intè-gre les « Sussex » (réseau d’agents de ren-seignements, en territoire occupé, prépa-rant et accompagnant le débarquementdu 6 juin 1944). Parachuté de nuit, sa zoneest la Champagne avec Troyes pour pivot.

Il facilite amplement l’action des troupesaméricaines pour la libération de cetteville, fait lui-même 80 prisonniers etenvoie 72 messages radio à destination deLondres.

Il est décoré pour la parfaite exécution decette mission de la Silver Star Medal US. Àl’issue, il est à nouveau parachuté enLorraine, en Belgique (lors de la contre-offensive allemande des Ardennes) et enAllemagne, afin de participer à la libéra-tion des camps de la mort dans le cadre del’unité interalliée « Special Allied AirbornReconnaissance Force » plus connue sousl'acronyme « SAARF ».

À la capitulation allemande, LouisGuyomard se porte volontaire pour servirau commando « Conus » luttant enExtrême-Orient.

Il participe à tous les combats de cetteunité de choc tant en Cochinchine, auLaos, au Cambodge qu’au sud-Annamcontre les troupes japonaises et mêmeschinoises.

Dégagé, à sa demande, des cadres de l’ar-mée le 31 décembre 1946, il totalise cinqcitations françaises : une à l’ordre de l’ar-mée, trois à l’ordre de la division et une àl’ordre du régiment, une blessure deguerre, une citation américaine avec attri-bution de la « Silver Star Medal » et denombreuses médailles et distinctions.

Tout en exerçant par la suite différentesprofessions, l’intéressé assume la prési-dence d’associations patriotiques, en par-ticulier « les Sussex », « CommandoConus », et la vice-présidence nationaledes « Évadés de France par l’Espagne ».

Henri HuetVendredi 10 février 2012, les obsèquesd’Henri Huet, notre président, étaientcélébrées à l’église Saint-Nicolas deBordeaux. Annick Berréhouc, notre secré-taire, et Henri Delzant accompagnaientnotre porte-drapeau RaymondDoeble. Untexte de Pierre Robedat et de moi-même,lus en cette circonstance disaient ce quenous ressentions devant sa disparition.

Henri Huet a 18 ans en 1944. Depuis laCharente, il se met en route pour rejoindrela DFL qui combat en Alsace.

Il sera accueilli et incorporé dans l’artille-rie commandée par le prestigieux capi-taine Ceccaldi, l’homme du canon deKoufra. De cette date naîtra une amitié quin’aura pas de fin. Après l’Alsace, il est pré-sent aux combats de l’Authion.

Démobilisé en 1945, il est admis à l’Écolede santé navale de Bordeaux. Devenumédecin demarine, il séjournera deux ansen Indochine jusqu’en 1953.

Par la suite, il participe aux campagnes depêche à la morue comme médecin, etembarque sur l’aviso l’Ailette, de lamarinenationale, qui assure, au cours de plu-sieurs campagnes, l’assistance de la flot-tille de pêche.

Il termine sa carrière militaire en 1971 etdevient médecin du travail à Grenoblejusqu’en 1985.

Il aura fondé une famille : deux filles et ungarçon, qui comprendra plus tard onzepetits-enfants. Son épouse s’en est allée lelaissant désemparé.

De cemoment (2003) date notre rencontreet, grâce à l’insistance du colonel Ceccaldi,il devient président de l’Amicale desanciens de la 1re DFL. Il remplace RobertArqueros, démissionnaire. Grâce à lui, lesanciens de la DFL ont continué à seretrouver plusieurs fois dans l’année.

Nous évoquions souvent le chemin deCompostelle, sa marche difficile l’auraprivé de ce bonheur.

Nos pensées l’accompagnent.

Jean Joseph LabordeDélégué suppléant de la Gironde

Georges LapicqueGeorges Lapicque nous a quittés le25 février 2012.

Georges était en 1939 élève à Cherbourgen classe de préparation à l’École navale.

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Septembre 2012 • N° 45 l 33

IN MEMORIAM

Devant l’avance allemande, il embarque àPaimpol sur la goélette Manou etdébarque le 20 juin à Plymouth. Il rallie laFrance Libre le 1er juillet 1940.

Après avoir suivi les cours du Royal NavalCollege Dartmouth, il est promu aspirantet embarque sur l’aviso Chevreuil denovembre 1941 à février 1945, participantà toutes les actions de guerre du bâtimentdans le Pacifique.

À l’issue des hostilités, il suit le long coursradar en 1946 et sert comme officier decarrière dans la marine jusqu’en 1949,quand il est placé enmission hors cadre auCommissariat à l’énergie atomique ; ilquitte le service actif en 1966.

Il se distingue alors comme président del’académie des poètes classiques deFrance ; il est l’auteur de nombreuxrecueils de poèmes et reçoit notammentun prix de l’Académie française.

Georges était un fidèlemembre égalementde l’association des Royal Naval VolunteerReserve, il nemanquait jamais les réunionsde ses amis anglais et FNFL. Discret,modeste, c’était un camarade unanime-ment apprécié. Il avait participé le 18 juin2010 à Londres aux célébrations organi-sées par le chef d’état-major de la marineen l’honneur des survivants FNFL.

À sa demande, ses obsèques ont eu lieu enBretagne dans la plus stricte intimité ; ilétait capitaine de frégate (H) et officier dela Légion d’honneur.

V.A.E. (c.r.) Émile Chaline

Francis LefebvreFrancis est né le 15 octobre 1921 à LaBouillie (Côtes-d’Armor) et décédé le24 avril 2012 en son village natal.

Il fut un grand ami et avant tout un vieux etfidèle camarade de la France Libre.

En 1940, il effectuait déjà sa troisièmecampagne morutière sur les bancs deTerre-Neuve à bord du trois-mâts malouinAnne de Bretagne. Sans radio à bord,trente-et-un terre-neuvas n’allaientapprendre notre désastre qu’en août 1940.Ils décidèrent de rallier le général deGaullemais, abordés, de nuit, et coulés parun cargo britannique normalement nonéclairé, ils furent débarqués en Afriqueoccidentale.

La plupart choisirent de s’engager dans lamarine marchande mais Francis se portavolontaire pour les corvettes d’escorte deconvois, à bord desquelles il allait, quatreans durant, participer à la terrible bataillede l’Atlantique.

Très appliqué, courageux et apprécié, c’estsecond-maître qu’il termina la guerre.

Comme tous les Français Libres, nousremercions la Providence de nous avoirpermis d’être Français Libre, entre bons etloyaux camarades de toutes origines, fiersd’avoir comme chef le général de Gaullequi, parti de rien, envers et contre tous,nous a conduits à la victoire.

Après guerre, courtier maritime, conseillerdu commerce extérieur de la France, vice-président du tribunal de commerce deSaint-Malo, expert en organisations etopérations portuaires, consul de Norvège,conseillermunicipal, il venait fidèlement ànos simples réunions mensuelles.

À la fin, à des compliments pour son assi-duité courageuse, il répondait que c’étaitpour lui un besoin qui lui faisait du bien. Ilprécisait : « La France Libre, c’est tant pourmoi. C’est vrai que je m’y suis donné à fondet même davantage, comme tant d’autres,mais en contrepartie, elle a fait de moi unhomme armé pour bien affronter la vie ».

Dix jours avant sa disparition, comme jem’inquiétais un peu de sa fatigue appa-rente, il m’a répondu : « Tu sais, à l’âge quenous avons et que nous n’aurions jamaisespéré atteindre, il faut être raisonnable etaccepter maintenant de partir. D’ailleurs,je vais te dire franchement, pour moi, il esttemps car j’ai Bjorg, là haut, qui m’attenddepuis trop longtemps ».

Bjorg était son admirable épouse.

Jacques Le GallFNFL

Président de l’Association des vétérans etamis de la France Libre à Saint-Malo

Jacques Le GallJacques Le Gall était Breton et fier de l’être.Né le 6 octobre 1924 à Brélès, sur l’Aber-Ildut, face à Ouessant, il y vécut une rudemais libre et heureuse enfance.

Le 19 juin 1940, il embarqua à bord dusablier l’Yvette – patron, Michel Kérébel –pour une traversée de Lampaul Plouarzel àFalmouth. Le 3 juillet, à l’Olympia Hall deLondres, il s’engageait dans la FranceLibre.

Trop jeune pour être versé dans une unitécombattante, il passa l’été avec les cadetsde la France Libre à Brynbach Camp, auPays de Galles.

En septembre, pour aller plus vite au com-bat, il rejoignit les Forces navales fran-çaises libres, où il servit successivement àbord du cuirassé Courbet puis du torpil-leur Bouclier sous les violents bombarde-ments de Portsmouth et Plymouth ; de lacorvette Mimosa en protection desconvois en Atlantique Nord ; du contre-torpilleur Léopard, qui coula un sous-marin allemand au large des Canaries etlibéra La Réunion avant de s’échouer, finmai 1943, près de Derna (Libye).

Blessé lors de ce naufrage, il fut hospitaliséà Alexandrie puis, fin septembre, regagnal’Angleterre. Quittant alors la marine, ils’engagea dans les paras de la France Libreet fut breveté à Ringway. Toutefois, à causedes séquelles de sa blessure du Léopard, onle versa aux Forces aériennes françaiseslibres, où il servit à l’état-major de Londres,sous lesV1 etV2 allemands. Breveté Airfieldcontroller de la RAF en 1944, il fut affecté àElvington aux groupes lourds « Guyenne »et « Tunisie » puis, après laVictoire, à l’OTUde chasse àOuston, sous les ordres du pres-tigieux commandant Martell.

Démobilisé en octobre 1945, il entra, finfévrier 1946, à l’Aviation civile commecontrôleur de la navigation aérienne,d’abord à Bordeaux, puis à Orly,Brazzaville, de nouveau Orly et Pointe-à-Pitre, où il fut promu ingénieur en 1960. Ilservit ensuite au CCR Bordeaux puis àl’aéroport de Nantes, où il prit sa retraiteen 1989 en qualité d’ingénieur principal.Par deux fois, de 1971 à 1975 puis de 1993au 18 juin 2000, ses compagnons de guerrelui confièrent la présidence de la sectionFNFL de Nantes.

Français Libre de juin 1940 à moins deseize ans, il était décoré de la médaille dela France Libre, de la médaille militaire, dela médaille de l’aéronautique, de lamédaille du combattant volontaire de laRésistance et de la croix du combattant de1939-1945.

En bref, une vie bien remplie de FreeFrench. Mais sa grande fierté était le« Canic »1, son épouse, qui depuis 1948l’épaula sans faille, ses deux filles, ses qua-tre petits-enfants qui remplirent ses espé-rances et ses arrière-petits-enfants quifirent le bonheur de ses derniers jours.

« Kenavo er Bed al. »

1« Canard », en breton. Surnom qu’il avait donné à son épouse Jeanne-Laure.

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IN MEMORIAM

34 l Septembre 2012 • N° 45

Louis Léonard

Le 4 juin en la cathédrale St-Louis desInvalides, nous étions venus dire adieu ànotre compagnon de la 1re compagnie dechars des Forces françaises libres.

Ses amis, Alain Raphaël pour l’amicale durégiment, ainsi qu’une délégation du 501de Mourmelon, mon épouse et moi-même, s’associaient au deuil de sa famille.

Les drapeaux de la 2e DB et de l’institutiondes Invalides entouraient le cercueilrecouvert du drapeau tricolore et surlequel était posé le coussin portant sesnombreuses décorations. Son béret nousrappelait sa fidélité à son idéal.

Le prêtre parla de son engagement pour laliberté et l’honneur de la patrie. Le générald’armée Bruno Cuche, gouverneur desInvalides, retraça son parcours. Un claironet un tambour firent retentir, combienémouvante, la sonnerie « Aux morts ».

La longue traversée de la cour d’honneurdes Invalides, le cercueil porté sur lesépaules de huit jeunes militaires ajou-taient à la solennité de cet hommage.

Ensuite, ce fut le départ vers le Père-Lachaise pour la crémation et, enfin, aucimetière d’Asnières, où l’urne des cendresde Louis allait rejoindre pour l’éternitécelle de son épouse Germaine.

Nous avons voulu, avec mon épouse,accompagner Louis jusqu’à ses derniersinstants sur terre et partager tout au longde cette journée, avec sa famille, leur pro-fonde peine.

Ma mémoire remonte à ce début de juin1940 où Louis vient d’être mobilisé. Ilrejoint le 127e RI à Dijon. La situation est

critique pour les armées françaises, maisavant d’apprendre à se servir des armes, ilfaut apprendre à marcher au pas. Cela luisera fort utile trois semaines plus tard.

Son régiment décroche et, sur des wagonsà bestiaux, descend vers le Sud-Ouest. Lessoldats ont leurs armes mais sans muni-tions. Et se déroule, à pieds depuis la garede Bayonne, le chemin vers Labastide-Villefranche et retour dès le lendemain,avec un sergent, jusqu’à Bayonne puisSaint-Jean-de-Luz. Quelques péripétiespour déjouer le zèle des gardes mobiles etgendarmes qui cherchent à empêcher lesFrançais de se joindre aux unités polo-naises qui quittent la France pour conti-nuer le combat. Plus ou moins transforméen soldat polonais, il retrouve trois mili-taires de son régiment et réussit à embar-quer sur l’Andorra Star.

Arrivée en Angleterre le 26 ou 27 juin 1940.Le 1er juillet il s’engage à la 1re compagniede chars de la France Libre. Débute alors,dès le 1er septembre, le long chemin quiportera les noms de Douala, Damas, ElAlamein, Tunis, Alençon. Pour Louis, cepériple s’arrête le 14 août 1944 à Écouché.Le Massaoua, son char, venait d’être tou-ché. Rosette, notre Rochambelle, le sort deson char ; son pied est resté avec sa chaus-sure. Une vie nouvelle débute pour Louis.

Jean Joseph Laborde

Ferdinand MichelExtraits du discours du lieutenant-colonel ER Dominique Serrière, prési-dent du comité de Lunéville de la Sociétédes membres de la Légion d’honneur, enl’église de Damelevières, le 11 mai 2012.

Ferdinand Michel, Louis pour sa famille etses proches, est né le 25 décembre 1912 àNancy. D’abord orienté vers les arts etmétiers, c'est surtout le métier des armesqui l’attire, et ce depuis sa plus tendreenfance, tant cette activité lui paraît faitd’aventure et d’horizons lointains.

À l’âge d’être sous les drapeaux, il effectueune préparation militaire et se retrouveaffecté au 24e régiment de tirailleurs séné-galais. Inscrit à l’école de Montpellier puisà celle de St-Maixent, alors écoles d’infan-terie et des chars de combat, il suit lescours d’élève-officier de réserve. Il est alorsle plus jeune officier de sa promotion.

Nommé à 22 ans sous-lieutenant deréserve, il doit retourner à la vie civile mais

toujours convaincu de faire des armes sonvéritable métier. Il s’engage, mais avec laperte de son grade. Après différentes affec-tations à Alger et en métropole, il retrouveenfin, le 1er octobre 1935, son grade desous-lieutenant dans l’infanterie colo-niale, mais cette fois il est officier d’active.

1936 : départ pour l’Extrême-Orient. Àl'âge de 24 ans, il débute son aventureindochinoise qui va profondément lemar-quer. Sa première affectation : le comman-dement du poste de Ta Leng, à la frontièrechinoise. Séduit par ce pays, il en apprendla langue. Mais la guerre éclate en Europe.Il est rappelé enmétropole pour participerà la campagne de 1940 au sein de la5edivision d’infanterie coloniale. Blessé aucombat le 10 juin 1940 en Normandie, ilest soigné puis évacué dans le sud ouest.Et c’est seulement un an plus tard qu’ilreprend du service. Le 6 juillet 1941, ilretrouve l’Indochine avec un poste d’offi-cier renseignement au 2e bureau.

Le sud-est asiatique est alors en ébullition.En 1941, la France est sous le joug nazi et lerayonnement dont elle bénéficiait dans lescolonies s’effondre. Cet affaiblissementprofite aux visions expansionnistes duJapon. La résistance française serafarouche mais le manque de renforts enprovenance de métropole finira parcontraindre l’administration françaised’Indochine à céder devant la poussée del’envahisseur nippon.

Le 21 juillet 1941, la péninsule est occupéecar elle constitue pour les forces de l’Axeune position stratégique.

Cette occupation va inciter bon nombrede militaires à choisir en Indochine la voiede la Résistance. Le capitaine Michel estde ces hommes. Il intègre alors le réseaude résistance Maupin qui pendant cinqannées fournira aux alliés d’importantsrenseignements sur l’ensemble des activi-tés japonaises : terrestre, maritime etaérienne.

Il sera au cœur de l’action à la frontière duTonkin et s’illustrera particulièrement à labataille de Lang Son, le 9 mars 1945, lorsde l’ultime sursaut des troupes japonaises.

Sur ce site, les forces résistantes avaientreçu l’ordre de tenir le plus longtemps pos-sible puis de s’évaporer dans la naturedans l’attente de parachutages alliés.L’attaque japonaise va les surprendre etsera fulgurante. Seulement 15 % des effec-tifs échapperont à un massacre perpétré

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Septembre 2012 • N° 45 l 35

IN MEMORIAM

malgré les redditions. Le capitaineMichel,qui commande alors une compagnie detirailleurs tonkinois, sortira ses hommesdu piège japonais grâce à sa ténacité, à sesbonnes connaissances du pays et de lalangue ; il les conduira à marche forcée,malgré de maigres vivres, sur près de800 km vers la région du Yunnan encoretenue par les nationalistes chinois et lesalliés. Dans cette progression, il recueil-lera des centaines d’égarés, mais conti-nuera d’harceler l'ennemi afin de retardersa progression. Ce périple harassant de57 jours lui permettra de sauver des cen-taines de combattants.

Dès 1947, sa carrière se poursuit enmétro-pole, en Afrique du nord et il retournerapar épisodes en Indochine, toujours dansla fonction renseignement. Il quittera leservice actif avec le grade de colonel.

Le colonel Michel fut un spécialisteincontesté de l’Indochine. Diplômé delangue annamite, il maîtrisait parfaite-ment le vietnamien qu’il eut l’occasiond’enseigner. Dès lors que nous lui parlionsde ce pays qu’il aimait, il devenait intaris-sable et c’était un plaisir de l’écouter.

Avec lui, dernier témoin de la bataille deLang Son, s’évapore un pan de notre his-toire contemporaine et de ces épisodestragiques du XXe siècle. Comme beaucoupd’autres de nos grands soldats, il s’est dis-tingué par son courage, sa pugnacité etson audace, permettant aujourd’hui à nosgénérations de vivre libres.

Le colonel Michel fut président de la fédé-ration des réseaux de la résistanceIndochine et membre du comité d’actionde la Résistance.

Il a été élevé au grade de commandeur dela Légion d’honneur, commandeur del’ordre national du mérite, décoré de lacroix de guerre 39-45, croix de la valeurmilitaire, médaillé de la résistance, croixde guerre des théâtres et opérations exté-rieurs.

René Nicolas« La souffrance est moindre quand ondéfend un idéal ». Les anciens combat-tants de la Drôme viennent d’apprendreavec tristesse le décès dans sa 97e annéede René Nicolas, une figure de la FranceLibre. Dès 1939 il choisit de défendre sonpays et passe dans la Résistance.

En 1940 il cherche à rejoindre l’Angleterreen passant par l’Espagne et, après moultpéripéties, parvient à rejoindre Glasgow et

les Français Libres. Puis participe au « Jourle plus long » en mettant les pieds à 5 h 45sur une plage de Normandie avec douzecopains de combat. Ils ne seront que qua-tre à survivre. C’était à Virville, ils étaientparmi les premiers Français à débarquer.Puis il se battra jusqu’à ce que la Francesoit libre.

René Nicolas fut président interdéparte-mental des Français Libres de 1985 à 2000et secrétaire général des combattantsvolontaires de la résistance. Il a eu pasmoins de seize citations et décorations,dont chevalier de la Légion d’honneur,croix de guerre 1939-1945, médaillé mili-taire, ancien combattant FNFL. Sonépouse Renée Nicolas, depuis 1946, a tou-jours été à ses côtés dans tous ses com-bats, il avait une grande fierté pour sesdeux filles et vivait à Étoile, sa secondepatrie, depuis cinquante ans.

Ses obsèques ont été célébrées à Étoile-sur-Rhône vendredi 30 mars en l’égliseNotre-Dame en présence de nombreusespersonnalités.

Paul RavardPaul Ravard est né en 1918 à Briare. Il s’en-gage en 1937 et est affecté au 10e régimentd’artillerie coloniale. Débarqué en Afriqueen 1939, il se trouve à Faya-Largeaud, à lafrontière du Tchad et de la Libye. C’est làqu’il entend sur la radio du fort l’Appel dugénéral de Gaulle le 18 juin. Tout le fort serallie à cet appel. Un colonel arrive au fortet leur fait part du projet de combattrel’armée italienne qui occupe la Libye pourrejoindre l’armée anglaise. C’est Leclerc.Le 1er mars 1941, après 1 600 km de désert,traversé dans les pires conditions, unecolonne de 300 hommesmal armée, com-posée de soldats français et de tirailleurssénégalais, s’empare du fort de Koufra,qui contrôle tout le sud de la Libye. Cetexploit aura un retentissement considé-rable.

Après les deux campagnes du Fezzan, lacolonne Leclerc rejoint la 8e armée dumaréchal Montgomery et, grossie de sol-dats de nationalités diverses, devient laForce L. Elle participe à la bataille de laligne Mareth contre les chars de Rommelpour s’ouvrir les portes de la Tunisie. C’estlà que Paul Ravard est sérieusementblessé. Évacué vers Le Caire pour y êtreopéré, il ne peut rejoindre la Force L, par-tie auMaroc où elle est devenue la 2e DB etfait route vers l’Angleterre pour participerau débarquement.

Un autre destin l’attend. Il est affecté àAlger à l’état-major du général de Gaulleet chargé du parc automobile. C’est à cetitre qu’il reçoit la mission de convoyer lesdeux voitures officielles vers Paris. Ildébarque à Saint-Tropez avec la 1re Arméede De Lattre. Il passe à Avignon sur unpont de bateaux, ne se doutant pas qu’il yreviendra un jour. Mais la 1re Armée estbloquée vers Dijon. Il s’impatiente car leGénéral a dit « au plus tôt ». Alors, il fait leplein et traverse le Massif Central à peinelibéré. Après plusieurs péripéties, il arriveà Paris, au QG du général de Gaulle, auministère de la Défense.

Il pense alors rejoindre sa chère 2e DB,mais le Général, qui apprécie ses services,le garde avec lui. Il participe néanmoins àla prise de la poche de Royan. Il quitte leGénéral quand celui-ci part. Un stage deformation àOrléans, où il obtient le brevetde technicien sur l’armement des chars.Son unité embarque en juillet 1954 pourl’Indochine. Son bateau fait demi-tour aularge de la Tunisie après la chute de DienBien Phu. Il se retrouve à Kasserine, à lafrontière algérienne, pour empêcher lesinfiltrations de fellaghas, car la guerrevient d’éclater en Afrique du Nord. À la finde son séjour, il est muté en Allemagne.

Son temps achevé, il a une dernièremuta-tion à Reims et c’est là qu’il prend saretraite, après vingt-sept ans de service.Mais il n’en a pas fini avec l’arméepuisqu’il entre dans plusieurs associa-tions : président des FFL du Vaucluse,membre des médaillés militaires de l’Isle-sur-Sorgues, président des anciens com-battants de Morières. Il contribue à don-ner le nom du général Leclerc à une desplus belles avenues de sa commune, où ilfait édifier, avec le concours de la munici-palité, une stèle à la mémoire de sescamarades de la 2e DB et de son « patron »le général Leclerc.

Aujourd’hui, il nous quitte pour rejoindreson petit village de la Sarthe pour un reposéternel bien mérité.

Paul Ravard était chevalier de la Légiond’honneur, titulaire de la médaille mili-taire, de la croix de guerre 1939-1945, de lacroix de guerre AFN, du titre de la recon-naissance de la Nation et de bien d’autresdécorations françaises et étrangères. Lacolonne Leclerc, dont il faisait partie, avaitété faite compagnon de la Libération parle général de Gaulle.

Yves Mourier

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IN MEMORIAM

36 l Septembre 2012 • N° 45

Jean ScriberNé le 18 janvier 1918 à Paris dans unefamille de médecin, il effectue de bril-lantes études lorsque la guerre éclate.Mobilisé, il combat dans la poche deDunkerque et parvient à échapper àl’encerclement. En janvier 1943, il s’évadede France par l’Espagne avec son frèreAndré et, après quelques mois de déten-tion dans les prisons franquistes, rejoint laGrande-Bretagne en juin 1943 pour rallierles Forces françaises libres. Engagé auxFAFL, il est alors affecté en tant que sous-lieutenant au 1er bataillon d’infanterie del’air du lieutenant-colonel Fourcaud etbreveté parachutiste à Ringway ennovembre 1943.

Finalement, las d’attendre et désireuxd’entrer rapidement dans l’action, il seporte volontaire pour le BCRA ; il est ainsiparachuté dans la nuit du 2 mars 1944dans le nord de la France, afin d’effectuerdes missions de renseignements etrecueillir des informations sur les rampesde V1. Arrêté, il est torturé par la Gestapoà Paris, avant d’être placé en août 1944dans un train à destination des camps dela mort. Toutefois, le train de déportés eststoppé en gare de Bruxelles par l’avancealliée.

Remis de ses blessures et mauvais traite-ments, Jean Sriber se porte alors volon-taire pour intégrer le 2e régiment de chas-seurs parachutistes (2e RCP) en janvier1945. En tant que lieutenant, il est nomméchef de troop au sein du 1er squadron dulieutenant Mairet et assure notamment lacohésion de ses hommes et la formationdes jeunes recrues.

Dans la nuit du 7 au 8 avril 1945, il estparachuté avec son stick dans la provincede Drenthe (Pays-Bas) dans le cadre de lamission « Amherst ».

De retour à la vie civile, Jean Sriberconnaît une brillante carrière profession-nelle en tant que haut fonctionnaire,d’abord comme administrateur enIndochine puis comme directeur de cabi-net de Robert Galley au ministère desArmées et inspecteur des finances.

Il était commandeur de la Légiond’honneur, titulaire de la croix de guerre1939-1945 et de la médaille de laRésistance.

Décédé le 7 septembre 2012 à Paris, il a étéinhumé au cimetière de Montparnasse.

Gérard Théodore

Né à Paris le 28 novembre 1920 dans unefamille de commerçants, il fait des étudesscientifiques aux lycées Michelet et Saint-Louis, à Paris, obtenant le certificat demathématiques générales. Sous admissi-ble à Polytechnique et admissible à l’écolede l’air à la déclaration de la guerre, il n’estpasmobilisé en raison de son âge et conti-nue ses études en classe préparatoire aulycée de Coutances.

En juin 1940, il entend l’Appel du généralde Gaulle et rejoint à bicyclette Granville,où il embarque sur un bateau de pêche, le25 juin. Après un passage par Chausey etJersey, il arrive en Angleterre sur un navirede commerce.

Engagé dans les Forces françaises libres àla date du 1er juillet 1940, il entre dans unesection d’artillerie, au sein de laquelle ilparticipe aux campagnes de Dakar etd’Érythrée, où il est cité à l’ordre de la bri-gade d’Orient.

Engagé notamment dans les combats deKissoué et de Damas durant la campagnede Syrie, il suit ensuite les cours d’élèveaspirant de Damas.

Promu aspirant, il part en Libye avec la1re brigade française libre du généralKœnig. Officier de tir à Bir-Hakeim, il estblessé par l’exécution d’un tir, le 8 juin1942, mais demeure à son poste. Uneheure plus tard, alors qu’il se porte à unepièce, afin d’en vérifier la direction, il a lajambe gauche arrachée.

Sorti de Bir-Hakeim avec le reste de la bri-gade, dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, ilest évacué sur Tobrouk puis l’hôpital deBeyrouth, où le général de Gaulle luiremet la croix de la Libération. Il retrouvele 1er régiment d’artillerie à Sabratha, enTripolitaine, en juillet 1943.

Affecté à l’état-major FFI Zone-nord dugénéral Kœnig en Angleterre (décembre1943-août 1944), il est envoyé en missionà Bayeux et Saint-Lô, à la fin de juillet1944, et entre dans Paris le 25 août 1944.

Après la guerre, ayant passé les certificatsde mécanographie et de statistique àl’université de Paris, il devient administra-teur des statistiques à l’INSEE et effectuedes missions d’expertise et de mise enplace d’enquêtes par sondage en Afriqueoccidentale et équatoriale française, ainsiqu’en Extrême-Orient. Puis il occupe lesfonctions de chef de service statistique àYaoundé (Cameroun) puis Brazzaville(Congo).

Directeur adjoint du service central desstatistiques du ministère de l’Outre-mer(1951-1961), il est professeur au centreFAO de statistique agricole à Ibadan(Nigeria) en 1953 puis chef de la missiondémographique de Guinée (1954-1955),avant de diriger le centre FAO de statis-tique agricole à Bingerville (Côte d’Ivoire)en 1957.

Membre du Comité consultatif de statis-tique agricole de la FAO (1957-1971) et dela Royal Statistical Society, il est chef duservice central d’enquêtes et d’études sta-tistiques au ministère de l’Agriculture(1961-1971), directeur de la production àl’INSEE (1972-1983) puis inspecteur géné-ral à l’INSEE et conseiller scientifique à laCité des Sciences et de l’Industrie (1984-1989).

Membre de la société de statistique deParis, président de l’association interna-tionale des statisticiens d’enquêtes(Institut International de Statistique)(1981-1983), il préside la sociétéd’entraide des compagnons de laLibération (1983-2006) et devientmembredu conseil de l’ordre à partir de septembre2002.

Décédé le 10 juin 2012 à Paris, il estinhumé à Nogent-sur-Marne.

Il était grand officier de la Légiond’honneur, compagnon de la Libérationpar décret du 9 septembre 1942, grandofficier de l’ordre national du Mérite, titu-laire de la croix de guerre 1939-1945 avec

Gérard Théodore (MOL).

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Septembre 2012 • N° 45 l 37

IN MEMORIAM

médaille coloniale avec les agrafes « Éry-thrée », « Libye » et « Bir Hakeim », de lamédaille des services volontaires dans laFrance Libre, de la médaille commémora-tive 1939-1945. Il était, par ailleurs, com-mandeur du Mérite agricole, de l’Étoilenoire du Bénin et du Mérite du Sénégal.

Tereska TorrèsNée le 3 septembre 1920 à Paris, elle est lafille de Marek Szwarc, un sculpteur juifpolonais converti au catholicisme. Audébut de la guerre, son père sert commevolontaire dans l’armée polonaise. Elle-même fuit la capitale avec sa mère et sesgrands-parents et passe son baccalauréatà Saint-Jean-de-Luz. En juin 1940, tandisque son père embarque à La Rochellepour l’Angleterre avec les troupes polo-naises, elle décide de rejoindre Londrespour y servir, plutôt que de se réfugier auxÉtats-Unis, où sa mère était en contactavec Jacques Maritain.

Après quelques mois d’attente àLisbonne, les deux femmes réussissent àpasser à Gibraltar, où elles embarquent le18 octobre sur un paquebot qui lesconduit en Angleterre. Engagée dans lecorps des volontaires féminines de laFrance Libre à la date du 20 novembre1940 (elle porte le n° 16), elle occupenotamment le poste de secrétaire archi-viste au bureau de la propagande et desaffaires extérieures.

Au club français de Londres, elle rencon-tre Georges Torrès, alias Achard, fils del’avocat Henry Torrès et de JeanneReichenbach, avec lequel elle se marie enmai 1944. Engagé dans la 2e DB, celui-ciest tué en octobre 1944, durant la cam-pagne des Vosges. Tereska est alorsenceinte de leur fille, Dominique.

Son journal des années de guerre est paruen 2000 sous le titre :Une Française libre :Journal 1939-1945.

Remariée en 1948 au correspondant deguerre américain Meyer Levin, elle apublié plusieurs romans et récits, dont LeSable et l’écume (1946) et Women’sBarracks (1950).

Jean Tranape

Né le 3 décembre 1918 à Nouméa(Nouvelle-Calédonie), Jean Tranape est lefils d’un commerçant d’origine vietna-mienne. Dessinateur aux Travaux publicsde Nouméa, il fait son service militaire aubataillon mixte d’infanterie coloniale, oùil est incorporé en janvier 1940.

Après le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France Libre, fin septembre1940, il est volontaire pour le bataillon duPacifique (BP1), formé à l’initiative du

commandant Broche, commandant lestroupes de Tahiti.

Avec son unité, il arrive au Moyen-Orienten juillet 1941 et participe aux opérationsde la 1re brigade française libre (1re BFL).Son rôle à Bir Hakeim lui vaut d’être cité àl’ordre de l’armée en juin 1942. Puis il par-ticipe aux campagnes d’Égypte, deTripolitaine et de Tunisie au sein dubataillon d’infanterie de marine et duPacifique (BIMP).

Engagé en Italie en avril 1944, il est blessépar des éclats de grenade dans la régionde Girofano, le 12 mai.

Débarqué en Provence en août, il prendpart aux combats de libération de Toulon,où il est blessé par balle le 21 août 1944, etdoit être évacué sur l’Afrique du Nord.

Il retrouve son unité le 26 décembre 1944à la caserne Latour-Maubourg, à Paris, oùelle est au repos, après avoir été retirée dufront, et participe au défilé de la victoire,sur les Champs-Élysées, comme porte-drapeau du BIMP.

Sergent-chef à la fin de la guerre, il estdémobilisé en juillet 1946 et reprend sonmétier de dessinateur industriel. Le19 août 1958, un décret le nomme mem-bre du conseil de l’ordre de la Libération.

Il est décédé le 21 août 2012 à Rueil-Malmaison, où il a été inhumé.

Il était commandeur de la Légion d’hon-neur, compagnon de la Libération pardécret du 20 novembre 1944, titulaire de lamédaille militaire, de la croix de guerre1939-1945 avec deux palmes, de lamédaille coloniale avec les agrafes« Libye », « Bir Hakeim 42 », « Tripo-litaine » et « Tunisie », de la médaille desservices volontaires dans la France Libre,de lamédaille des blessés et de lamédaillecommémorative française.

Jean Tranape le 11 juin 2011.

ERRATUM :

Dans le numéro de mars 2012, p. 29, c’est Léon Jaubert, et non Saubat, qui est décédé le22 février 2011.

Dans le numéro de juin, la photographie en couverture, montrant la sortie de Français Libresà l’issue de la bataille de Bir Hakeim, est issue des fonds du Musée de l’ordre de la Libération.

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CARNET

38 l Septembre 2012 • N° 45

AIXIMENO Louis,en avril 2012ALLAUME Marcel (BIMP),le 11 juin 2012 à TahitiAUTHEVILLE Jean-François d’(2e DB), en août 2012BARANGER Jacques (SAS),le 26 juin 2012 à Nantes (44)BONFANTI Claude (2e DB),le 30 mai 2012BOURION René,le 15 juillet 2012 à Meudon (92)CARPENTIER Louis (2e DB),le 22 septembre 2012 à Guise (02)CARRIÈRE Louis, le 10 mai 2012CASTELNEAU Pierre (1re DFL),le 5 septembre 2012 à Sognolles-en-Montois (77)CHOUMOFF Pierre Serge,le 3 juin 2012COLCOMBET Hilaire (SAS),le 22 avril 2012à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (69)COQUENPOT Michel (SAS),le 16 mars 2012 en Avignon (84)CROMBEZ Paul (1re DFL),le 22 mai 2012CURUTCHET Pierre(1er RA, 1re DFL), le 11 juillet 2012DABOS Jean (FAFL),le 19 septembre 2012à L’Isle-sur-la-Sorgue (84)DEGLISE-FAVRE Maurice (SAS),le 22 avril 2012DELVOYE Georges(réseau Bourgogne),le 26 mai 2012 à Gréoux-les-Bains(04)DENIS Raymond (SAS),le 4 octobre 2012DESPOISSE Pierre(13e DBLE, 1re DFL), le 2 juillet 2012DUBOIS Marcel (1er RA, 1re DFL),le 8 juillet 2012 à Treigny (89)DULUAT Michel (Cadets, 1re DFL),en juin 2012DURIX Claude (1re DFL),le 23 juin 2012 à Cabo Negro(Maroc)ELGHOZI Claude (1re DFL),le 23 juillet 2012à L’Isle-sur-la-Sorgue (84)ETERRADOSSI Noël François (SAS),le 17 mai 2012 à Bastia (20)

FROSSARD Émilien(13e DBLE, 1re DFL),le 10 juillet 2012 à Paris (75)GALLEY Robert (1re compagniede chars, 501e RCC),le 8 juin 2012 à Troyes (10)GÉRARD CORTÉS Andrès,le 1er avril 2012GOULLETQUER François(réseau CND-Castille),le 20 juillet 2010GUALTER Mme(épouse de Joseph),le 23 février 2012 à Saint-Girons (09)GUALTER Joseph,le 11 avril 2012 à Saint-Girons (09)GUIBOURDIN Geoffroy (1re DFL),en mai 2012GUILLON Jean-Claude,le 24 mars 2012à La Baule-Escoublac (44)GUILLOU Thérèse (Brutus, BCRA),le 26 mars 2012 à Paris (75)GUYOMARD Louis (BCRA),le 4 avril 2012 à Marseille (13)HAUTEFEUILLE Olga(veuve du général, BM5, 1re DFL),le 19 février 2012à La Celle Saint-Cloud (78)JANSEN Jacob Hendrik,le 18 février 2012 à Assen (Pays-Bas)KAMANE Eugénie(épouse d’Aminé, FNFL),le 3 mai 2011 à Toulon (83)LANEYRIE René (1re DFL),le 1er septembre 2012LAPICQUE Georges (FNFL),le 25 février 2012LEFEBVRE Francis (FNFL),le 20 avril 2012 à La Bouillie (22)LE GALL Jacques (FNFL, FAFL),le 11 septembre 2012LEGAVRE Pierre (BM5, 1re DFL),en octobre 2012LÉONARD Louis (1re compagniede chars, 501e RCC),le 27 mai 2012 à Paris (75)LÉVY-LEROY Jean-Claude(Génie, 1re DFL),le 8 juillet 2012 à Avignon (84)MERGIER Pierre (1re DFL),le 21 juin 2012 à Tours (37)MICHEL Ferdinand(réseau Maupin-Levain),le 8 mai 2012

MITHOIS Marcel (Génie, 1re DFL),le 20 juillet 2012MONLAUZEUR Jacques,le 21 juillet 2012MOTAIS Eugène (BIMP, 1re DFL),en octobre 2011 à Vierzon (18)NICOLAS René (FNFL),le 28 mars 2012 à Étoile-sur-Rhône(26)PIERRE Joseph (FNFL),le 22 avril 2012 à Vannes (56)PINGANAUD Raymond,le 27 février 2012QUENTIN-MOUCHOTTEJacqueline (sœur de René, FAFL),le 5 juin 2012 à Sèvres (92)QUERREC Jean-François,le 27 mars 2012 à Montmorency (95)RAPHAËL Édouard (FAFL),le 17 septembre 2012RAVARD Paul (2e DB),le 21 août 2012SAINT-GENIS Simone MarieAntoinette, née MOUSSEIGT(Volontaires féminines)le 26 septembre 2012SCEMANA Henri (FNFL),le 9 avril 2012 à Paris (75)SCRIBER Jean (SAS),le 7 septembre 2012 à Paris (75)SEGRETAIN Henri-Dominique(1re DFL),le 27 juin 2012 à Poitiers (86)THÉOBALD Jean-Louis(Délégation générale, 1re DFL),le 1er septembre 2012 à Paris (75)THÉODORE Gérard(1er RA, 1re DFL),le 10 juin 2012 à Paris (75)THOMAS André (FNFL),le 18 janvier 2012THOME Philippe(1er RFM, 1re DFL),le 14 août 2012 à Charleville (08)TORRÈS Tereska(volontaire féminine),le 20 septembre 2012 à Paris (75)TRANAPE Jean (BIMP, 1re DFL),le 21 août 2012 à Rueil-Malmaison(92)VALMY Joseph,le 2 avril 2012 à Colomiers (31)VARNEY Benjamin (FAFL),le 3 octobre 2012XOUAL Guy (1re DFL),le 28 avril 2012

DÉCÈS

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CARNET

Septembre 2012 • N° 45 l 39

Légion d’honneur :Chevalier : Philippe Gontier

Ordre national du mérite :Chevalier : Michel Mourguet

Palmes Académiques :Chevalier : Bruno Raoul

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La Fondation de la France Libre s’est donnée pour mission d’assurer la Mémoire des Français Libres et de son chef, le général deGaulle. Elle a pour but essentiel de transmettre cette mémoire aux générations futures.

Sans vous, sans vos dons, vos legs et donations, nous ne pourrons assurer et transmettre correctement cette mémoire.

Sans vous, nous ne pourrons pas entretenir la flamme du souvenir et du sacrifice de ces milliers d’hommes et de femmes qui ont rejointle général de Gaulle au lendemain du 18 juin 1940 pour combattre à ses côtés.

Pourtant, nous aider dans cette tâche est très simple, mais les moyens à votre disposition bien trop souvent méconnus.

Bien sûr, nous contacter directement pour vous guider, restera toujours la solution la plus rassurante. Transmettre son patrimoine, soncapital, ou léguer des biens divers, est un acte très sérieux et important à accomplir en toute confiance et dans la transparence la plustotale.

Pour vous aider, vous trouverez quelques conseils et explications de base ci-dessous.

Faire un « don » est simple et les types de dons très variés : ainsi vous pouvez donner des « sommes d’argent » en espèces, par chèque,par virement postal ou bancaires, mais aussi faire des dons en « nature » comme des objets précieux, bijoux, titres, tableaux et œuvresd’art… Faire un don génère un avantage fiscal indéniable : 66 % du montant versé sera déduit de vos impôts sur le revenu.

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(dans la limite de 20 % du revenu imposable).

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Trois types de donations existent :

Une donation en pleine propriété : vous donnez alors ce bien de façon définitive et absolue.

Une donation en nue-propriété : vous donnez votre bien, par exemple votre appartement,mais vous en avez, en le stipulant,la jouissance totale jusqu'à la fin de votre vie.

Une donation en indivision ou en multipropriété : vous pouvez donner la quotité d’un bien que vous possédez en indivision.

Ex. propriétaire d’une partie d’un vignoble, vous donnez cette part à la Fondation de la France Libre.

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Le legs universel conjoint : désignation de plusieurs légataires universels, sans désignation de part.

Le legs à titre particulier : il porte sur un bien identifiable ou identifié, ex. un appartement,maison, somme d’argent déterminée…

Nota : le legs testamentaire n’est pas irrévocable, vous pouvez à tout moment le modifier. Le legs bénéficie d’un régime privilégiéen faveur des fondations reconnues d’utilité publique. Le legs est exonéré de droit (art. 795 CGI). La totalité du legs revient alorsà la Fondation de la France Libre, sans prélèvement de l’État.

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40 l Septembre 2012 • N° 45

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DANS LES DÉLÉGATIONS

Septembre 2012 • N° 45 l 41

Lorraine à côté de laquelle le maire adéposé celle offerte par la municipalité.

Le 18 juin à Nice

La cérémonie s’est déroulée à 19 heuressur la place de la Libération où s’élève lastatue du général de Gaulle, en présencedes personnalités politiques du départe-ment, des autorités civiles et militaires, denombreux présidents d’associations etporte-drapeaux, entourés d’une foule trèsnombreuse et fervente comme d’habi-tude.Après une évocation historique de notredélégué départemental, Mlle HaniaKassoul, lauréate du concours départe-mental de la Résistance, a prononcél’Appel, suivi d’un discours de ChristianEstrosi et de la lecture du message duministre de la Défense par le sous-préfet.Cinq gerbes ont été déposées, dont notrecroix de Lorraine, portée par PierreMorissée, Gérald Lacoste, Jean Parsy, pré-sident honoraire de la France Mutualiste,Mlle Hania Kassoul et Jean Biancotto, pré-sident départemental de l’UFAC.

Le 18 juin dans les autres communesAu monument Charles de Gaulle deCannes, l’Appel a été lu conjointementpar Mlles Sherine Sbaa et ShaineLombardo du collège André Capron, enprésence du maire, Bernard Bochant.Parmi les gerbes, notre croix de Lorrainedéposée par l’adjudant-chef CharlesMoisson, ancien de la 1re DFL (4e brigade),en présence du colonel Albert Ordan et deChristian Bridoux, de la Fondation de laFrance Libre.À Antibes, place de Gaulle, René Héren,président de l’association locale de la 2eDB, et adhérent à notre association, a luune évocation de l’état de la France le17 juin 1940, suivie de la lecture de l’Appelpar une lauréate du lycée de la Fontonne,en présence de la sous-préfète et d’unpublic nombreux et du dépôt de gerbes.À Grasse, place du Cours Honoré Cresp,un enregistrement de la voix du Général aété diffusé en lieu et place de l’Appel, suivide dépôts de gerbes, dont celle du Conseilgénéral déposée par Gérôme Diot, MmeAutran, fille de déporté, et notre adhérentM. Ghibaudo, et celle du sénateur-maireLeleux, accompagné du lieutenant-colo-nel Jean-Pierre Franqui et de notre adhé-rente Mme Monique Labeau.

À l’esplanade Charles de Gaulle deThéoule-sur-Mer, le colonel Albert Ordana déposé notre gerbe avec M. MichelRaymondie, en présence de MichelGalvani et Guy Lepinette, de la municipa-lité, et le lieutenant-colonel Marie-Christine Fix, DMD adjointe.

Pierre MorisséeDélégué départemental

Bouches-du-Rhône

Guy Combaud de Roquebrune

Le 2 février 2012, à l’initiative deMM. Patrick Brèthes et Valéry Cha-varoche, délégué et délégué-adjoint pourles Bouches-du-Rhône, le bâtonnier JoséAllegrini, adjoint au maire de Marseille, adévoilé une plaque à la mémoire du capi-taine Guy de Combaud-Roquebrune(1904-1944), en présence de sa famille,notamment son fils, l’acteur Jean Sorel.Elle a été apposée dans la rue éponyme duquartier de Saint-Victor, sur les lieuxmêmes où ce natif de Marseille dirigeaitune entreprise d’imprimerie, en présenced’un détachement en tenue d’apparat du1er régiment étranger de la Légion avecclairon, des élèves du collège GastonDefferre et du lycée du Rempart, voisins.

La Fondation de la France Libre a doncsouhaité que la mémoire de ce résistant etde cet officier soit mieux mise en exerguedans la rue qui porte son nom àMarseille ;son parcours exceptionnel témoigne eneffet du fait que la Résistance intérieure etla France libre étaient, selon les mots dugénéral de Gaulle « à l’image de laRépublique, une et indivisible », comme l’arappelé, dans une brillante allocution, legénéral Robert Bresse, président de laFondation ; celui-ci a tenu à honorer de saprésence cette inauguration, en dépitd’un froid polaire qui n’avait pas fait recu-ler une assistance nombreuse. LaFondation remercie chaleureusementM. Jean-Claude Gaudin, sénateur-mairedeMarseille, et sa municipalité, pour l’ap-pui décisif apporté à cette initiative.

Guy Charmot

À l’initiative de MM. Patrick Brèthes etValéry Chavaroche, M. Hubert Falco,sénateur-maire de Toulon, ancien secré-taire d’État à la Défense et aux AnciensCombattants, a tenu à décerner, le lundi16 avril 2012, à 16 h 30, à Marseille, lamédaille de la Ville de Toulon au doyenactuel des compagnons de la Libéra-tion, le professeur de médecine GuyCharmot.

Alpes-Maritimes

70e anniversaire de Bir HakeimUne exposition a été organisée, en parte-nariat avec l’ONAC, du 31 mai au 9 juin àl’Espace Associations de Nice, mis à la dis-position de notre délégation par la muni-cipalité.

Le vernissage de l’exposition a eu lieu le31 mai, sous le patronage conjoint de ÉricCiotti, député et président du Conseilgénéral des Alpes-Maritimes, et ChristianEstrosi, député-maire de Nice, représentépar François Rabut, conseiller municipal,délégué aux anciens combattants et à larelation Armée-Nation, en présence d’uneassistance nombreuse, notamment JeanVables, directeur départemental del’ONAC, le capitaine de vaisseau AlainMoretti, représentant le DMD, Jean PaulMochin, des représentants des ordresnationaux, dont Christian Vialle, des pré-sidents et membres d’associations patrio-tiques, telle l’Association des amis de laFondation de la France Libre-Alpes-Maritimes, présidée par Gérald Lacoste.

Le 18 juin à L’Escarène

Pierre Morissée, Gérald Lacoste, PatrickChaumeron et notre porte-drapeauGenevièveMorissée ont été accueillis cha-leureusement par le maire, M. Donadieu.Après une évocation historique, lue parPatrick Chaumeron, président local duSouvenir Français, suivie du discours dumaire et du dépôt d’une gerbe au monu-ment auxmorts au nom de lamairie, nousnous sommes dirigés vers le mausolée del’Escarène, où sont inhumés 273 de noscamarades de la 1re DFL tombés en 1945dans les combats de l’Authion pour libérerles Alpes Maritimes.

L’Appel a été lu par Pierre Morissée, suivid’un nouveau discours de circonstancedu maire, avec dépôt par Gérald Lacosteet moi-même d’une belle croix de

De gauche à droite, Mlle Geneviève Morissée, porte-drapeau de la délégation, M. Éric Ciotti, président duConseil général des Alpes-Maritimes, M. PierreMorissée, orateur, et M. François Rabut, délégué auxanciens combattants.

Le préfet de région Hugues Parant a tenu à assister àl’hommage d’Hubert Falco à Guy Charmot.

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DANS LES DÉLÉGATIONS

42 l Septembre 2012 • N° 45

Cette cérémonie a été rehaussée par laprésence du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, M. Hugues Parant. Lui-même petit-fils du lieutenant-colonelAndré Parant, compagnon de laLibération, il avait personnellement tenuà être aux côtés du professeur Charmot, etce dès son retour des obsèques natio-nales, à Paris, de son illustre prédécesseurà la préfecture de Marseille, RaymondAubrac, célébrées le matin même auxInvalides.

Le professeur Bernard-François Michel,de l’Assistance publique des hôpitaux deMarseille, auteur avec André Quelen, d’unouvrage de référence sur Le Service médi-cal au service de la France Libre (éditionsElzévir), était aussi au premier rang, engage d’amitié et de respect pour son émi-nent collègue.

Guy Charmot est né le 9 octobre 1914 àToulon ; il y a effectué ses études secon-daires avant de réussir le concours d’en-trée à l’École du service de santé desarmées de Lyon. Médecin au sein dubataillon de marche n° 4 de la 1re divisionfrançaise libre du général Diego Brosset, ildébarque à Cavalaire en août 1944 et serablessé dans les combats de la libération deToulon, lors de la prise du massif duThouars, entre Toulon, La Garde et LaValette : son unité, composée de tirailleursmossis, perdra 21 hommes et comptera54 blessés dans cet assaut. Après-guerre, ildevient médecin des hôpitaux d’outre-mer et professeur agrégé du service desanté des armées, exerçant des activitésde recherches au service de ses patientsjusqu’à l’âge de 80 ans.

Pour Hubert Falco, « vous avez défendu lesvaleurs essentielles de la France ; cettemédaille de la Ville de Toulon est une bienmodeste preuve de l’admiration que nousvous portons ».

Le préfet Parant a exprimé « sa trèsgrande émotion de rencontrer le doyen descompagnons de la Libération, qui a côtoyémon grand-père mort pour la France, queje n’ai donc pas connu mais qui a condi-tionné mon engagement au service del’État ; il importe que les associations et lesfondations tutélaires de la mémoire com-battante maintiennent notamment dansnotre jeunesse de France l’esprit de laRésistance, de la Déportation et de laFrance Libre ».

M. Valéry Chavaroche, à l’origine de cethommage, a insisté pour sa part, dans sonallocution, sur le fait que « Guy Charmotet tous les compagnons de la Libération,chevaliers des temps modernes, représen-taient aussi tous les résistants de l’inté-rieur, les Français Libres et les combattantsde toutes origines et de toutes confessions

qui n’ont pas pu être décorés en dépit deleurs qualités exceptionnelles… ».

Guy Charmot, ému, alerte et espiègle, aensuite évoqué, sans papier, cette bataillemeurtrière du Thouars et son affectionindéfectible pour ses tirailleurs d’Afriquenoire. « L’épopée de la Résistance et de laFrance Libre illustre le bien-fondé de labelle devise de la Ville de Toulon :Concordia parva crescunt : par laconcorde, les petites choses grandissent… »,a conclu le doyen des compagnons de laLibération.

Brésil

Le 18 juin ont été commémorés à Rio deJaneiro l’Appel du général de Gaulle et le70e anniversaire de la bataille de BirHakeim.

Le 18 juin 1976, alors ingénieur chezThomson CSF, en mission en Libye, je mesuis rendu au cimetière français deTobrouk où sont inhumés, plus de300 héros de la bataille de Bir Hakeim. Àl’époque, le cimetière français était gardépar un bédouin payé par le consulat fran-çais de Benghazi. Une pile de croix deLorraine étaient entassées à l’entrée ducimetière, elles avaient servi à baliser dansle désert la piste entre Bir Hakeim etTobrouk, puis avaient été retirées après letransfert des restes mortels de nos héros,au cimetière de Tobrouk.

Depuis, le cimetière de Tobrouk a été res-tauré. Cela s’inscrit dans le devoir demémoire, envers ceux et celles qui ontdonné leur vie, pour que nous soyonslibres aujourd’hui.

Roland Melo

CalvadosAnciens combattants, porte-drapeaux,autorités civiles et militaires… Le grandcarré des cérémonies du souvenir étaitrassemblé le 18 juin en fin d’après-midi

place Foch, à Caen, pour commémorerl’Appel du général de Gaulle.

Le texte de l’appel du 18 juin 1940 a été lupar deux lycéennes, Mélissa Gillingham etLaure Mélain, élèves de seconde au lycéeCharles de Gaulle de Caen, lauréatesdépartementales individuelles duConcours National de la Résistance et dela Déportation.

Un des points forts de la cérémonie a étéla remise d’un nouveau drapeau à AndréForgeard, président de l’Amicale desFrançais Libres du Calvados.

Extrait d’Ouest-France

Grande-Bretagne

18 juin 2012, commémoration de l’appeldu 18 juin et du 70e anniversaire de labataille de Bir Hakeim

Cette année, le soleil était avec nouspour la cérémonie de 10 heures àCarlton Gardens en présence de notreambassadeur, Bernard Émié, de notreconsul général, Édouard Braine, de ladéputée des Français de l’étranger,Axelle Lemaire, de dignitaires de la com-munauté française, d’un groupe deFrançais et Britanniques, ainsi que demarins du PM L’Her et du Cormoran, enescale à Londres ainsi que quelquesmilitaires.

Les marins du PM L’Her et du Cormoran devant lastatue du général de Gaulle.

Des anciens posent avec les porte-drapeaux après lacérémonie, devant la plaque des Français de Rio deJaneiro morts pour la France, à la Maison de laFrance.

Jacques Fonnard, porte-drapeau, a reçu des mainsd’André Forgeard, président de l’Amicale, le drapeaudes Français Libres du Calvados remis par DidierLallement, préfet de région. Au second plan, AndréForgeard, avec les autorités civiles et militaires, serecueille après le dépôt des gerbes.

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DANS LES DÉLÉGATIONS

Septembre 2012 • N° 45 l 43

Nous avons été tout particulièrementheureux d’avoir parmi nous notre vétéranlégionnaire, Eddy Hasson (98 ans).

Après s’être incliné devant la statue dugénéral de Gaulle et celle de Georges VI,Bernard Émié nous a rappelé l’impor-tance de ces cérémonies, de continuer laconcertation avec nos amis britanniques,l’immense espoir clamé le 18 juin : « LaFrance n’est pas seule », la gratitude de laFrance envers nos alliés britanniques etde conclure :

« Nous devons être à la hauteur de celles etceux qui nous ont précédés dans le combateuropéen. »

Cette année, six personnes ont été déco-rées pour rendre hommage à leur loyautéet efficacité dans la défense de la France.

Le dépôt de gerbes traditionnel a été suivipar la lecture de l’Appel du 18 juin et denotre hymne national.

Nous nous sommes retrouvés ensuite à12 h 30 devant les vitrines du lycéeCharles de Gaulle pour commémorer le70e anniversaire de la bataille de BirHakeim.

Avant de dévoiler la vitrine dédiée à cetanniversaire, Bernard Émié a rappelé laconviction des jeunes de 1940 qui ontcontinué la lutte au côté de leurs chefsmais aussi la valeur de la résistance qui asaboté les défenses allemandes avant lesdébarquements de Normandie et deProvence.

Une autre gerbe a été déposée, avant leChant des Partisans, suivi de laMarseillaise.

Vers 14 heures, pour terminer cette jour-née chargée d’émotions, la projection duDVD réalisé pour le 70e anniversaire de labataille a été organisée à l’Institut françaisautour d’un verre de l’amitié offert parnotre consul général Édouard Braine.

L’excellence de ce film a apporté un sup-plément très apprécié à la vitrine. Lesinformations ont donné toute l’impor-tance stratégique de la bataille mais sur-tout souligné la signification de cemoment de notre histoire. Le côté humaindes témoignages des vétérans a apporté lavéracité, amplifié toute la magnitude deleurs efforts, de leur réussite. Sans eux,sans leurs chefs, sans cet exploit la FranceLibre n’aurait pas existé. Ce sacrifice avalidé le message du général de Gaulle,confirmé au monde entier que la Francecombattante existait et encouragé laRésistance intérieure.

L’assistance n’est pas restée indifférente,la gorge serrée, les larmes aux yeux. Lemessage est passé, le but était atteint ! Lechef de la France Libre et ses combattantsne sont pas oubliés.

Brigitte Williams

Haute-Saône

Le 18 juin dernier a eu lieu à Lure, squaredu général de Gaulle, l’inauguration de laplaque commémorative du 70e anniver-saire de la bataille de Bir Hakeim.

Après la cérémonie du 72e anniversaire del’Appel lancé par le général de Gaulle, unecentaine de personnes ont assisté à cettemanifestation dont M. le sous-préfet,Didier Doré, M. le maire et conseillerrégional, Éric Houlley, de nombreux éluset responsables d’associations patrio-tiques du secteur.

À la suite d’une présentation des événe-ments par Olivier Cardot, délégué pour laHaute-Saône, la plaque a été dévoilée parnotre représentant, accompagné deMM.Henri Pesenti, ancien de la 1re DFL, etMichel Noir, adjoint au maire chargé desfêtes et cérémonies.

Cette cérémonie s’est terminée par le tra-ditionnel pot de l’amitié.

Le 23 juin, l’exposition Bir Hakeim a étéinaugurée à Luxeuil-les-Bains, en parte-nariat avec la municipalité et le servicedépartemental de l’ONAC, et celajusqu’au 1er juillet.

Ceci s’est fait en présence de MM. MichelRaison, maire, Cyril Bonamy-Fromentin,directeur de l’ONAC et Olivier Cardot,délégué départemental, devant une assis-tance composée notamment du mondepatriotique de la région.

Olivier Cardot

Hérault

Pour le 70e anniversaire des combatshéroïques de Bir Hakeim, quarante-cinq

communes de la région ont répondu àl’appel, lancé par la Fondation de laFrance Libre de baptiser une rue, uneplace, etc. du nom de la bataille. Plusieursplaques ont été apposées le 8 mai : à l’es-pace Bir Hakeim de Bouzigues, sur lemonument aux morts de Saint-Pargoire,dans le hall de la mairie de Saint-Pons-de-Thomère. Plusieurs cérémonies ont égale-ment eu lieu le 18 juin : avenue JeanMoulin à Frontignan-la-Peyrade, placeCharles de Gaulle à Loupian.

Isère

À Grenoble, le 70e anniversaire de labataille de Bir Hakeim a été célébré le18 juin dernier.

Après la cérémonie commémorant l’appeldu 18 juin 1940 au Mémorial de laRésistance, les autorités civiles et mili-taires se sont rendus place Bir Hakeim, àdeux pas de la préfecture de l’Isère, pourle dévoilement de la plaque offerte par laFondation de la France Libre.

Une plaque a été dévoilée par le préfet del’Isère, le maire de Grenoble, ville compa-gnon de la Libération, et le délégué pourl’Isère de notre Fondation.

Après avoir évoqué brièvement les com-bats, ce dernier s’est attaché, dans sonallocution, à rappeler la mémoire « dedeux Grenoblois compagnons de laLibération ayant combattu à Bir Hakeim :Jacques Bourdis, jeune lieutenant de22 ans à la 13e DBLE, et André Morel, offi-cier marinier au 1er BFM.

Nos pensées vont également vers sixGrenoblois d’adoption, puisqu’ayant serviau 6e BCA, tous compagnons. Quatre d’en-tre eux ont combattu à Bir Hakeim à la13e DBLE : lieutenant François Bollifraud,mort pour la France à Bir Hakeim le10 mai 1942 – sous-lieutenant JosephFerrière de Sauvebœuf, mort pour laFrance en Italie le 21 mai 1944 – médecinlieutenant Jean Genet, mort pour la Francele 5 février 1945 en Alsace – capitaineLalande.

Les deux derniers, les lieutenants LouisMairet et François Martin, parachutistes

Olivier Cardot et Henri Pesenti devant la plaque BirHakeim de Lure.

Inauguration de l’espace Bir Hakeim à Bouzigues le 8mai 2012.

18 juin 2012 à Grenoble, journée Bir Hakeim. Lesautorités et les associations.

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DANS LES DÉLÉGATIONS

44 l Septembre 2012 • N° 45

services volontaires dans la France Libre.Le 8 mai 2012, le président du SouvenirFrançais de Fraisans a eu la délicate atten-tion de déposer au monument aux mortsune plaque à sa mémoire.

À Arinthod, lors de la commémorationdu 8 mai 2012, à l’initiative du SouvenirFrançais, une plaque commémorative aété apposée en l’honneur du général debrigade aérienne François Rosoy, quiétait né dans la commune le 22 octobre1918. Il avait rejoint les Forces françaiseslibres en août 1941. Il participa aux côtésde la Royal Air Force à la campagnede Libye à bord de son bombardierLe Lorraine. En 1942, il rejoignaitl’Angleterre, spécialiste du bombarde-ment en rase motte, une opération trèspérilleuse. Il effectua 109 missions offen-sives jusqu’à la fin de la DeuxièmeGuerre mondiale. Il ramena à chaque foisLe Lorraine à sa base. C’était un combat-tant héroïque. Il était compagnon de laLibération, commandeur de la Légiond’honneur, grand officier de l’ordrenational du Mérite, croix de guerre 1939-1945 « 5 citations », la médaille de laColoniale avec agrafe « Syrie »,Distinguish Flying Cross (Grande-Bretagne). La Fondation de la FranceLibre du Jura remercie très chaleureuse-ment le Souvenir Français du Jura pource geste en faveur du devoir de mémoire,afin que l’on n’oublie pas ces héros de laFrance Libre.

Commémoration du 18 juinà Saint-Claude

Lundi 18 juin 2012 à 11 h 30, la commé-moration de l’appel du général de Gaulledu 18 juin 1940 s’est déroulée au monu-ment aux morts, devant une assistanceassez nombreuse, en présence de cinqporte-drapeaux, du sous-préfet de Saint-Claude, M. Carrère, du maire de Saint-Claude, M. Lahaut, de la députée du Jura,Mme Dalloz, M. Oper, directeur départe-mental de l’ONAC, de la gendarmerie, despompiers, des associations des résistantset déportés et de Monseigneur Jordy,évêque de Saint-Claude.

M. René Grandclément, représentantl’UFAC, a lu l’appel du 18 juin et le sous-préfet le message du ministre de laDéfense et des Anciens combattants.Dans son message, il a souligné que l’onn’oubliera pas cet appel au « destin de lapatrie auquel répondait le destin dumonde », dans des circonstances drama-tiques, l’espoir demeurait.

La France Libre était représenté parM. Louis Vilpini, ancien de la DFL, prési-dent du maquis du Haut-Jura, ainsi queM. Bruno Raoul, délégué FFL.

Commémoration du 18 juinà Lons-le-Saunier

Lundi 12 juin, à 18 heures, devant la trèsbelle stèle dédiée au général de Gaulle, lacérémonie présidée par M. Vuibert, préfetdu Jura, en présence de M. Pélissard,député-maire de Lons-le-Saunier,M. Perny, président du Conseil général duJura, M. Bailly, sénateur du Jura, M. Oper,directeur de l’ONAC, des directeurs desservices de l’État, des associations derésistants, déportés, guerres d’Indochineet d’Algérie.

Le délégué FFL du Jura, Bruno Raoul, a lul’appel du 18 juin 1940 ; M. MarcelGabriel, président honoraire de laFondation de la France Libre du Jura,vétéran de Bir Hakeim, a fait une très bellesynthèse sur cette bataille. Le préfet a lu lemessage du ministre de la Défense et desAnciens combattants.

La France Libre a déposé une croix deLorraine et les personnalités ont déposéleur gerbe. La mairie avait prêté le centresocial, afin que l’exposition de l’ONAC surla bataille de Bir Hakeim soit vue par lesparticipants à la cérémonie, qui fut suiviepar un vin d’honneur dans la cour, offertpar la mairie de Lons-le-Saunier.

La délégation FFL remercie le SouvenirFrançais, ainsi que l’harmonie munici-pale, pour cette très belle cérémonie.

Bruno RaoulDélégué du Jura

La RéunionLes membres de délégation se sont réunisà la mairie annexe de la Plaine des Cafres(Tampon) le samedi 18 février 2012. À10 h 45, le président ouvre la séance, enprésence deMM. Paulet Payet, le maire, etThierry Pincemaille, directeur de l’ONAC.

Après lecture du procès-verbal de l’année2010, du rapport d’activité et du bilanfinancier de la délégation, lesmembres dubureau sont reconduits dans leurs fonc-tions.

Puis l’assemblée passe aux questionsdiverses. Pour la journée du 28 novembre2012, le dépôt de gerbe sur la tombe deRaymond Decugis, à La Montagne, estavancé vers 12 heures.

La décision du président de laRépublique, visant à faire du 11 novembrela journée d’hommage à tous les morts dela France, suscite des craintes parmi plu-sieurs participants, qui redoutent que cene soit préjudiciable aux autres jours decommémoration, en particulier le 18 juinet le 28 novembre.

M. Bertrand signale qu’un projet est encours : inscrire les noms de tous ceux quisont morts pour la France. M. Gastellier

SAS, harcelaient l’ennemi sur ses lignesarrière. Parachutés tous deux en Bretagnele 6 juin 1944, François Martin est mortpour la France le 12 juillet 1944 à Kérihuel.

Pour terminer, je reprendrai les propos dugénéral Bourdis :

« Alors, quand, à Grenoble, on célèbreNarvik, il me semble que les soixantechasseurs de la 1re division légère de chas-seurs, ralliés à la France Libre le 1er juillet1940, ne devraient pas être ignorés ».

Le général Robert Bresse, président de laFondation de la France Libre, et moi-mêmeremercions M. Michel Destot, maire deGrenoble, Mme Patricia Détroyat, M.Renaud Pras, directeur départemental del’ONAC, d’avoir bien voulu prendre encharge l’organisation de cette commémo-ration.

À mes amis présidents et membres desassociations patriotiques, leurs fanions etdrapeaux, j’adresse mon salut fraternel.

Nos félicitations aux fusiliers marins(1re DFL) ici présents, ainsi qu’au détache-ment du 93e régiment d’artillerie de mon-tagne, en rappelant la part prépondéranteprise par l’artillerie à Bir Hakeim.

Parmi ces artilleurs de la 1re BFL, le lieute-nant Kervizic du 1er RAC, blessé le 10 juin1942, fait prisonnier, mort pour la France àBrindisi le 15 août 1942. Le lieutenantKervizic était le grand-père du colonelKervizic ici présent.

Enfin j’adresse mes respectueux hommagesà Mme Dechelette-Bourdis, fille du généralBourdis, et à M. Vermeulen, Français Librede la première heure (Londres, 23 juin1940), colonne Leclerc-2e DB. »

À la fin de la cérémonie, les autorités etl’assistance se sont rendus dans le salond’honneur de l’hôtel de ville pour l’inau-guration de l’exposition Fondation-ONACsur la bataille de Bir Hakeim en placejusqu’au 20 juillet.

Jura

Deux Français libres honorés

André Henry né à Fraisans le 5 mars 1903,en 1940, n’accepte pas la défaite. Il décidede rejoindre l’Angleterre pour continuer lalutte. Bien que mutilé par un éclat d’obus,il s’engage dans les Forces françaiseslibres, où il se dépense sans compter,entraînant avec lui de nombreusesrecrues. Il est affecté comme dessinateurdans une usine d’armement, mais, dans lasoirée du 9 septembre 1940, il est tué lorsd’un bombardement, aux environs deHyde Park. Il est nommé compagnon de laLibération par décret du 13mai 1941. Il estaussi chevalier de la légion d’honneur,croix de guerre avec palme, médaillé des

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DANS LES DÉLÉGATIONS

Septembre 2012 • N° 45 l 45

regrette que ceux qui ont été gravementblessés et son morts quelques jours aprèsne soient pas comptabilisés parmi les« morts au combat ».

M. Bourhis signale l’absence deMM. Sylvio Hoarau, président des ancienscombattants du Tampon, hospitalisé, etHerault, victime d’une chute. M. Payetajoute qu’un dossier a été préparé afin deproposer la Légion d’honneur à ce der-nier.

La séance est levée à 12 h 30. Un méchouioffert par Camille Bourhis attend les par-ticipants au gîte du Bras Creux, propriétéde Mme Gervais.

Lot-et-Garonne

27 mai 2012 : une allée Bir-Hakeimà Meilhan

Ce dernier dimanche demai, journée sou-venir de la création du Conseil national dela Résistance (CNR), avait lieu l’inaugura-tion de l’allée située près de la place Neuf-Brisach.

Régine Povéda, maire et conseillère géné-rale de Meilhan-sur-Garonne, et FrancisRuffier-Monet, délégué départemental dela Fondation de la France Libre, en pré-sence des anciens combattants, desporte-drapeaux et de la population, ontdécouvert la plaque à l’entrée de l’alléequi a reçu le nom de Bir Hakeim, en sou-venir du 70e anniversaire de cette bataille.

Dans le désert libyen, les Français Libres,commandés par le général Kœnig, ontcourageusement résisté, durant seizejours, du 26 mai au 11 juin 1942, à uncontre dix, aux forces armées italiennes etallemandes du « Renard du désert », legénéral Rommel. Cette action héroïquepermit aux soldats britanniques de seregrouper et de stopper l’avancée del’Afrika Korps vers l’Égypte.

Francis Ruffier-Monet était tout jeuneartilleur de la 1re division française libredurant la Deuxième guerre mondiale, il ya soixante-sept ans.

Aujourd’hui, à 89 ans, délégué départe-mental de la Fondation de la France Libre,chevalier de la Légion d’honneur et croixde guerre, ce témoin est resté un hommede combat. « Je continue à me battrecomme quand j’étais jeune, non pas avecdes armes mais avec le cœur et l’esprit de laFrance Libre. C’est mon viatique que detransmettre dans les écoles cette expé-rience », a-t-il expliqué lors de son dis-cours émouvant. « Et je mets Meilhan autableau d’honneur de la France Libre »,conclut-il avant de déposer une gerbeavec Régine Povéda devant le monumentaux morts.

12 juin 2012 : une place Bir-Hakeimà Saint-Vite

Samedi, tour à tour, Daniel Borie, maire etconseiller général, Francis Ruffier-Monet,délégué départemental de la Fondationde la France Libre, et le ministre JérômeCahuzac ont retracé la glorieuse bataillede Bir Hakeim, à l’occasion de l’inaugura-tion de la place portant ce nom. On notait,également, la présence de Jean-LouisCostes, président de Fumel Communauté,du général Daniel Vilain et des représen-tants de 17 associations d’anciens com-battants.

Bir Hakeim fut, durant quatorze jours enmai-juin 1942, le symbole de la Francerenaissante après la défaite de juin 40.Dans ce coin perdu de Libye, au sud deTobrouk, 3 700 Français, sous les ordresdu général Kœnig, mirent en déroute unedivision blindée italienne, puis opposè-rent une résistance acharnée aux troupesnazies de Rommel, avant de se replier versles lignes britanniques. Lesquelles, grâce àcet exploit, eurent le temps de fortifier ElAlamein, dont la victoire constituera,ensuite, un tournant de la guerre.

Une plaque commémorative fut ensuiteinaugurée, par les personnalités, sur lemur de la salle du Mérigou.

Maine-et-Loire

Le jeudi 13 septembre 2012, a été inaugu-rée à l’école du génie à Angers une exposi-tion intitulée « la bataille de Bir Hakeim ».Elle a été mise en place en partenariatavec l’Office national des anciens com-battants et victimes de guerre de Maine-et-Loire et l’association du musée dugénie. Le délégué de la France Libre a étélui aussi sollicité pour ce projet.

Au cours de cette cérémonie une plaquecommémorant le 70e anniversaire de labataille de Bir Hakeim a été remise par ledélégué de la fondation aumusée du génie.

Bertrand GogendeauDélégué du Maine-et-Loire

MexiqueNous avons commémoré le 72e anniver-saire de l’Appel du général de Gaulle,comme d´habitude, sur le monument desFrançais du Mexique morts pour laFrance, qui se trouve dans le cimetièrefrançais à Mexico.

Étaient présents la consule générale deFrance au Mexique, M. Gérald Martin, lelieutenant-colonel Roirand, représentantl’attaché de défense près l’ambassade deFrance au Mexique, des membres de laSociété d’entraide des membres de laLégion d’honneur et de la colonie fran-çaise, et un Écossais en grande tenue aveccornemuse.

La cérémonie commença par la lecture del’Appel du général de Gaulle par un mem-bre de la FAPFM. Après un discours deRené Girard, André Gérard évoqua l’appeldu 18 juin 1940 et l’aventure extraordi-naire de la France Libre.

Régine Povéda et Francis Ruffier-Monet ont inauguréla nouvelle allée Bir-Hakeim à Meilhan (Photo LeRépublicain – P.M.).

Une minute de silence empreinte d’émotion(Photo Didier Diamant).

Hommage devant le monument des Français duMexique morts pour la France.

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DANS LES DÉLÉGATIONS

46 l Septembre 2012 • N° 45

Le dépôt d’une gerbe à croix de Lorrainesur le monument, par la consule générale,le représentant de l’attaché de Défense etle président de la FAP, fut suivi par uneminute de silence.

La Marseillaise et l’hymne mexicainmirent fin à la cérémonie.

Après la cérémonie, une belle sérénade,interprétée à la cornemuse, rappela dessouvenirs à ceux qui suivirent des stagesen Écosse, avant d’être parachutés enFrance.

Rodrigo Hernández

Nouvelle-Calédonie

72e anniversaire de l’appeldu 18 juin 1940

C’est avec un temps splendide et en pré-sence d’une grande assistance que le72e anniversaire de l’Appel du général deGaulle a été commémoré à Nouméa.M Albert Dupuy, haut commissaire de laRépublique en Nouvelle-Calédonie,M. Pierre Frogier, sénateur de la Nouvelle-Calédonie, Mme Sonia Lagarde, MM. GaëlYanno et Philippe Gomes, députés,M. HaroldMartin, président du gouverne-ment, M Jean Leques, maire de Nouméa,le colonel Perreira, représentant le généralcommandant des forces armées deNouvelle-Calédonie, et M. José Casaroli,délégué de la Fondation, présidaient cettecérémonie.Cette cérémonie a débuté par une remisede décoration. M. Casaroli a remis lesinsignes de chevalier de l’ordre nationaldu Mérite au vice-président de la déléga-tion calédonienne, M. Michel Mourguet.Recueillie, l’assistance a entendu la diffu-sion du Chant des Partisans, la rétrospec-tive des événements de ces jours tragiqueset la diffusion radiophonique de l’Appeldu Général, suivis d’un dépôt de gerbes etdes honneurs funèbres.

À l’issue de cette cérémonie, le tradition-nel cocktail de la mairie de Nouméa, pré-cédé d’une allocution du haut-commis-saire, du maire de Nouméa et du décorés’est déroulé dans une ambiance joyeuseet fraternelle.

Michel Mourguet

Seine-Maritime

Le Havre rend hommage à ses com-pagnons

Après la lecture de l’appel du 18 juin 1940par une élève du lycée François 1er, unestèle comportant les noms des dix compa-gnons de la Libération nés ou ayant vécuau Havre, a été dévoilée par M. ÉdouardPhilippe, maire du Havre, en présence desfamilles de ces compagnons : Amiel, Ayral,Le Thomas, Maridor et Roumeguère, lesautres familles s’étant excusées : Dubois,Duvauchelle, Fratacci, Chevignard etLaurent-Champrosay.

Cette cérémonie était rehaussée par laprésence d’un détachement du 2e régi-ment d’infanterie de marine, héritier destraditions du 2e régiment d’infanteriecoloniale (2e RIC) dans lequel le généralAmiel avait commencé sa carrière, et desmusiciens du 6e régiment du génied’Angers.

La croix de la valeur militaire fut remise àdix militaires s’étant illustrés enAfghanistan par le général Lecointre et lecolonel Héluin, chef de corps du 2e RIMA.

Il fut procédé ensuite au dévoilement,place du Général de Gaulle, des plaquescommémoratives de la bataille de BirHakeim, où s’illustrèrent trois compa-gnons havrais : Amiel, Laurent-Champrosay et Roumeguère.

À noter que du sable prélevé à Bir Hakeimle 6 juin dernier par notre délégué deSeine-Maritime, a été mélangé au cimentpour le scellement de la stèle des compa-gnons havrais.

La population havraise s’était déplacée engrand nombre pour cette émouvantecérémonie, qui se termina par une récep-tion à l’Hôtel de ville du Havre.

Michel Pérot

Seine-Saint-DenisIl y a soixante-douze ans, sur les ondes dela BBC, le général de Gaulle appelait lesFrançais à continuer le combat contrel’Allemagne nazie. Ce discours reste unsymbole fort de la Résistance française. Le18 juin, anciens combattants, élus etcitoyens se sont réunis pour commémorerl’événement devant la stèle du général deGaulle (à l’angle du quai de Seine et la rueAlbert Dhalenne). Une cérémonie aucours de laquelle Claude Duprez, déléguédépartemental 93 de la Fondation de laFrance Libre, a lu l’Appel. Jean-PierreNadeau, président de l’Union nationaledes combattants de Saint-Ouen, a égale-ment pris la parole.

Extrait du Journal de Saint-Ouen

Toulon-Var

Anniversaire de Bir Hakeim

Le 11 juin 2012, plus de 250 personnessont venues honorer le soixante-dixièmeanniversaire de la bataille de Bir Hakeimau rond-point Bir Hakeim de La Crau.

Organisée à l’initiative de GuyVadon, pré-sident d’honneur de l’amicale varoise dela 1re DFL et relayé par Mme SuzanneHaunon, déléguée aux cérémonies à lamunicipalité de la commune, cette mani-festation regroupait, près de l’imposanttotem du général Kœnig, de nombreuxporte-drapeaux, l’équipage de la flotte dela Méditerranée, le préfet du Var, le préfetmaritime de la Méditerranée, la directricede l'ONAC, plusieurs parlementaires,maires de communes voisines, élus descommunes, de la région Paca et de nom-breux civils et militaires.

Après la présentation historique par GuyVadon et le maire de La Crau, ChristianSimon, MM. Marius Dunez des Forcesfrançaises libres, l’amiral François Flohic(dernier aide camp du général de Gaulle),Pierre Simonet, Michel Magnaldi (déléguéVar de la FFL) ont remis la plaque émailléecommémorative élaborée par la Fondationde la France Libre, qui a rejoint sa stèleréservée au pied dumonument.

MM. Casaroli et Mourguet déposant la gerbe de laFrance Libre.

De gauche à droite, Michel Magnaldi, Marius Dunez,François Flohic, Pierre Simonet, Guy Vadon, ChristianSimon.

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DANS LES DÉLÉGATIONS

Septembre 2012 • N° 45 l 47

68e anniversaire du débarquementde Provence

Les cérémonies officielles du 68e anniver-saire du Débarquement de Provence sesont déroulées le 15 août, de Ramatuelle àSaint Tropez, de La Croix Valmer, où la1re DFL a sa stèle, à Cavalaire, avec la par-ticipation de la délégation Var de la FFL,MM. Guy Vadon, dernier président del’amicale de la 1re DFL du Var, MichelMagnaldi, des anciens des Forces fran-çaises libres François Guyetand, JosephGrima, Jean Bernard Cayron, porte-dra-peau.

Michel Magnaldi

Val-de-Marne

Commémoration du 18 Juin 2012

La commémoration du 72e anniversairede l’appel historique du général de Gaulledu 18 juin 1940 a eu lieu à Saint-Mandé,Vincennes et Fontenay-sous-Bois, en pré-sence des autorités civiles et militaires,ainsi que des drapeaux de l’ensemble desassociations patriotiques des trois com-munes.

J’ai associé à cette cérémonie les ancienscombattants de Bir Hakeim, tous FrançaisLibres, dont nous venons de célébrer le70e anniversaire de la bataille, tant à Paris,que lors de notre merveilleux pèlerinage àTobrouk et à Bir Hakeim, qui s’est déroulédu 5 au 7 juin 2012.

Après la mise en place des drapeaux, lacérémonie s’est poursuivie par la lecturede l’Appel du général de Gaulle, par deuxjeunes du collège Françoise Giroud deVincennes, de l’allocution prononcée parle général de Gaulle à Londres le 11 juin1942 et par le traditionnel dépôt degerbes, le tout suivi par une minute desilence et la Marseillaise.

La chorale de ce même collège a inter-prété le Chant des Partisans sous la direc-tion de leur professeur, Mme ClaudeBagnard.

Le salut aux drapeaux a été accompagnépar la Marche de la 1re DFL, en hommageaux anciens de Bir Hakeim.

Monique OlivieriDéléguée du Val-de-Marne de la

Fondation de la France Libre

La lecture de l’Appel.

Val-d’Oise

Le 18 juin 2012 s’est déroulée dans lacommune de Courdimanche la cérémo-nie départementale du Val-d’Oise com-mémorant l’Appel historique du généralde Gaulle. Elle s’est tenue en présence dupréfet, du président du Conseil général,du député de la circonscription, de Mmele maire, du délégué militaire départe-mental (DMD) et de bien d’autres person-nalités civiles et militaires, ainsi que decinquante drapeaux et de la musique dessapeurs-pompiers du département. Oncomptait également une centaine de per-sonnes dans le public.C’est une très belle cérémonie, pleined’émotion, en particulier lorsque unejeune fille de la commune a lu l’Appel. Unvibrant hommage a été rendu au généralde Gaulle.La cérémonie s’est terminée par un admi-rable pot de l’amitié.

Robert PasseronDélégué du Val-d’Oise

YvelinesLa délégation s’est réunie le 7 mars 2012en assemblée générale ordinaire, au coursde laquelle a été évoqué le programme del’année en cours.Le déjeuner du 18 juin doit réunir lesadhérents et les lauréats départementauxdu concours de la Résistance. Des céré-monies religieuses à la mémoire du géné-ral de Gaulle sont prévues à Versailles et àMantes-la-Jolie, en novembre.

Commémorationdu 70e anniversaire de Bir Hakeim

La délégation organise une expositionréalisée par l’ONAC et la Fondation de laFrance Libre à lamairie deVersailles finmai2012, avec des panneaux de la promotionBir Hakeim de Saint-Cyr ; la conférence

« Bir Hakeim, la bataille qui réveilla lesFrançais » àVersailles le 14mai, avec LouiseGuersan, professeure d’histoire, en pré-sence de deux anciens combattants : JeanMathieu Boris et Roger Nordmann, avec laparticipation de Pierre Servent, expert géo-politique, et le général Michel Bernot,maire-adjoint de Versailles ; l’inaugurationd’une place « Bir Hakeim » à Versailles,quartier de Satory ; la conférence « bataillede Bir Hakeim, prélude au 2e tournant de laDeuxième Guerre mondiale », par Jean-Marie Commeau, à la médiathèque deRambouillet, le 9 juin à 15 heures ; la posed’une nouvelle plaque à Mantes-la-Jolie le27 mai ; la cérémonie du souvenir à la stèle« Bir Hakeim » et au général Leclerc à Saint-Germain-en-Laye le 9 juin à 18 heures, lapréparation d’expositions avec les pan-neaux de l’ONAC au Pecq dans le qua-trième trimestre, à Mantes, etc.

Organisation de la délégation

Une sous-délégation est créée à Versailles,ville majeure dans notre département, quiest animée par Geneviève Marconot,ancienne présidente de Croix de guerre desYvelines et ancienne résistante à Versailles.Suite au décès de notre ami René Gatissou,la sous-délégation de Saint-Germain-en-Laye est désormais animée par EfimPernikoff, auparavant suppléant.

Distinction

Le président remet au porte-drapeau de ladélégation, Robert Gauthier, la médaille devingt ans, en reconnaissance de sondévoue-ment et de sa fidélité, par sa présence, avecle drapeau, au cours de ces années, auxnombreuses manifestations patriotiques etaux hommages de nos disparus.

Plus personne ne demandant la parole, leprésident lève la séance à 16 heures aprèsavoir remercié les participants.

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48 l Septembre 2012 • N° 45

LA VIE AU CLUB

Les déjeuners et dîners débatsau Club de la France Libre

Le 19 avril 2012, Gérard Bardy est venu au Club de la France Libre présenter son ouvrage,Charles le catholique : De Gaulle et l’Église. Il a pu échanger sur la question avec Laurent deGaulle, petit-neveu du Général, auteur d’Une vie sous le regard de Dieu : La foi du général deGaulle. Le débat était animé par Michel Anfrol, président des Amis de la Fondation Charles deGaulle.

Le 12 mai, l’association Les Forums de Présence et Action du Gaullisme, présidée par Jean-GuyDubois, a organisé au siège de la Fondation de la France Libre une conférence sur « Les écri-vains et de Gaulle en France et hors de France : soutiens et hostilité au général de Gaulle pen-dant la guerre ». Elle était animée par l’historien Patrick Sebline, Raphaël Dargent, qui a cen-tré son propos sur les attitudes de Paul Claudel, André Gide et Georges Bernanos, et MichelAnfrol, président des Amis de la Fondation Charles de Gaulle. Les participants ont pu prolon-ger leurs échanges lors d’un déjeuner au Club de la France Libre.

Dîner ESSEC du 7 février avec la « Guinguette »en l’honneur d’Olivier Duha,président de CroissancePlus

LaGuinguette, c’est un orchestre de cuivres formé de quatremusiciens de grand talent : à la trompette, Jean-MarcelFaccioli, ancien trompette-major et directeur de la fanfare

de la Garde républicaine, professeur au Conservatoire d’Amiens,Dominique Leroy, trompette également, prix du Conservatoirede Paris, professeur au Conservatoire d’Amiens, directeur deMusicaa et de Musique en Utopia, Xavier Denis, à l’euphonium,directeur de l’école Diapason, membre de l’ensemble Sicalines etYannick Garet, au tuba, président du Millesim Bing Band deSenlis.

Daniel Chenain, directeur honoraire d’ESSEC Alumni, a remis lamédaille de l’ESSEC à Olivier Duha, président de CroissancePlus,association d’entrepreneurs fédérant les dirigeants d’entreprisesen forte croissance qui se battent pour imposer un nouveaumodèle d’entrepreneuriat et soutenir la création d’emplois, touten partageant les fruits de la croissance.

La soirée était organisée avec les quatre partenaires habituels :Pernod, Veuve Clicquot, Hennessy et ST Dupont. Parmi les70 participants, on notait trois présidents d’honneur des anciensélèves de l’ESSEC : Henri Bouvet, ancien député, Jean-LucDecornoy, président du directoire de KPMG et François Dutreil,administrateur de Mediaperformances.

Un intermède inattendu : en présence du général Jean-Pierre Beaulieu, directeur des services généraux du groupe ESSEC, le généralRobert Bresse n’a pas hésité à s’emparer du tuba (le plus gros existant au monde) pour jouer la sérénade à Acsamary Guzman,premier ministre conseiller à l’Ambassade de la République Dominicaine et conseil à l’Unesco.

J.-P. Beaulieu, A. Guzman, R. Bresse.

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