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1 AES : Association des Enseignants de Savoyard / Francoprovençal Marc Bron, président ACCR : Association des certifiés de créole de la Réunion Aurélie Filain, présidente AC CR AELCR : Association pour l'Enseignement de la Langue et de la Culture Réunionnaises Giovanni Prianon, président AE LCR Le 15 avril 2015 Objet : Maintien et développement des l’enseignement des langues régionales au collège Madame la Ministre, Vous avez présenté le 10 avril dernier le projet de réforme du collège qui devrait entrer en vigueur à la rentrée 2016. Ce projet signifie à nos yeux la mort de l’enseignement des langues et cultures régionales dans l’école de la République. Outre notre légitime grande inquiétude, nous le percevons comme une trahison au regard de tous les progrès réalisés depuis des décennies pour que nos langues trouvent leur dignité et leur place dans l’école publique, sans parler des promesses qui nous ont été faites à maintes reprises et qui n’ont pratiquement jamais été tenues... Notre inquiétude est d’autant plus grande au moment où nous mesurons les dégâts provoqués sur l’enseignement des langues régionales au lycée par la réforme Chatel, réforme que vous aviez critiquée quand vous étiez dans l’opposition mais sur laquelle vous n’êtes pas revenue. Nous sommes bien loin de la loi d'orientation et de refondation de l'école, qui, en juillet 2013, établissait dans la loi des pratiques pédagogiques d'enseignement des langues régionales mises en œuvre depuis des décennies dans l'Education nationale. Nous avions eu alors la faiblesse de croire qu’un texte spécifique suivrait, qui permettrait de concrétiser l’ouverture théorique représentée par l’article 40. Avec la présente réforme, nous sommes loin du compte. En cantonnant l’enseignement des langues régionales dans des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) aux contours flous et en laissant ainsi aux chefs d’établissements le soin de l’inclure ou non, vous avez fait le choix de mettre en concurrence et d’affaiblir les disciplines les plus fragiles. APLEC : Associació per a l'ensenyament del català Alà Baylac Ferrer, vice-président Culture et Bilinguisme d’Alsace et de Moselle René Schickele- Gesellschaft Jean-Marie Woehrling, président Div Yezh, association des parents d'élèves bilingues breton / français de l'enseignement public Bernard Chaslot, Anthony Le Crom, David Redouté, co-présidents Madame Najat Vallaud-Belkacem Ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche 110 rue de Grenelle 75357 PARIS SP 07 ANVT : Akademie voor Nuuze Vlaemsche Taele Jean-Paul Couché, président AILCC : Associu di l’insignanti di lingua è cultura corsa Ghjiseppu Turchini, président

Le 15 avril 2015 - flarep.comflarep.com/sites/default/files/kcfinder/fichiers... · - quels moyens auront les établissements pour proposer cet enseignement d'une heure en 5ème,

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AES : Association des Enseignants de Savoyard / Francoprovençal Marc Bron, président

ACCR : Association des certifiés de créole de la Réunion Aurélie Filain, présidente

AC CR

AELCR : Association pour l'Enseignement de la Langue et de la Culture Réunionnaises Giovanni Prianon, président

AE LCR

Le 15 avril 2015

Objet : Maintien et développement des l’enseignement des langues régionales au collège

Madame la Ministre,

Vous avez présenté le 10 avril dernier le projet de réforme du collège qui devrait entrer en vigueur à la rentrée 2016.

Ce projet signifie à nos yeux la mort de l’enseignement des langues et cultures régionales dans l’école de la République.

Outre notre légitime grande inquiétude, nous le percevons comme une trahison au regard de tous les progrès réalisés depuis des décennies pour que nos langues trouvent leur dignité et leur place dans l’école publique, sans parler des promesses qui nous ont été faites à maintes reprises et qui n’ont pratiquement jamais été tenues...

Notre inquiétude est d’autant plus grande au moment où nous mesurons les dégâts provoqués sur l’enseignement des langues régionales au lycée par la réforme Chatel, réforme que vous aviez critiquée quand vous étiez dans l’opposition mais sur laquelle vous n’êtes pas revenue.

Nous sommes bien loin de la loi d'orientation et de refondation de l'école, qui, en juillet 2013, établissait dans la loi des pratiques pédagogiques d'enseignement des langues régionales mises en œuvre depuis des décennies dans l'Education nationale.

Nous avions eu alors la faiblesse de croire qu’un texte spécifique suivrait, qui permettrait de concrétiser l’ouverture théorique représentée par l’article 40.

Avec la présente réforme, nous sommes loin du compte.

En cantonnant l’enseignement des langues régionales dans des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) aux contours flous et en laissant ainsi aux chefs d’établissements le soin de l’inclure ou non, vous avez fait le choix de mettre en concurrence et d’affaiblir les disciplines les plus fragiles.

APLEC : Associació per a l'ensenyament del català Alà Baylac Ferrer, vice-président

Culture et Bilinguisme d’Alsace et de Moselle René Schickele-Gesellschaft Jean-Marie Woehrling, président

Div Yezh, association des parents d'élèves bilingues breton / français de l'enseignement public Bernard Chaslot, Anthony Le Crom, David Redouté, co-présidents

Madame Najat Vallaud-Belkacem

Ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur

et de la Recherche

110 rue de Grenelle 75357 PARIS SP 07

ANVT : Akademie voor Nuuze Vlaemsche Taele Jean-Paul Couché, président

AILCC : Associu di l’insignanti di lingua è cultura corsa Ghjiseppu Turchini, président

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FELCO : Fédération des Enseignants de Langue et Culture d'Oc-éducation nationale Philippe Martel, président

Forts d’une pétition (texte ci-après) à l’initiative de la FELCO, à laquelle se sont jointes plusieurs associations de parents et d’enseignants de langues régionales, qui a obtenu plusieurs milliers de signatures, parmi lesquelles celles de plusieurs dizaines d’associations culturelles de nos espaces linguistiques, nous exigeons des réponses :

- quel contenu pédagogique ?

- quels moyens auront les établissements pour proposer cet enseignement d'une heure en 5ème, puis de 2 heures en 4ème et 3ème, si cela doit se faire sur leurs propres dotations horaires?

- qu'en sera-t-il dans ces conditions des enseignements linguistiques et non-linguistiques (DNL) proposés dans le cadre des sections bilingues langue régionale : quels moyens, quelle continuité, en particulier avec l’enseignement bilingue dans le primaire là où il existe seront garantis ?

Nous vous demandons donc que soit attribuée aux établissements une enveloppe horaire spécifique pour l’enseignement des langues régionales, l’ouverture de l’enseignement en /des langues régionales dès la 6ème et le maintien d’un horaire suffisant.

Nous refusons qu’une fois de plus les langues régionales soient les victimes collatérales de la politique éducative et disparaissent en tant que discipline à part entière.

Compte tenu de la gravité de la situation des langues régionales, plus fragilisée encore qu’elle ne l’était avant cette réforme, nous avons l’honneur de vous demander un rendez-vous afin de voir comment y remédier de façon durable.

Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos salutations les plus respectueuses.

Eltern Alsace : Association de parents d’élèves de l’enseignement bilingue Claude Froehlicher, président

IKASBI : Association de parents d'élèves bilingues de l'enseignement public Daniel Harotzarene, vice-président

OCBI : Association des parents d'élèves bilingues occitan français enseignement public) Martine Ralu, présidente

M.  Thierry  DELOBEL,  Président  

 

Présidence – Correspondance : FLAREP – M. Thierry DELOBEL – BP 221- 64502 SAINT JEAN DE LUZ Tél. +33 (0)5 59 26 60 60 – [email protected] - www.flarep.com

LOFIS : Office de la langue créole de la Réunion Axel Gauvin, président

TIKOUTI : Promotion et valorisation de la langue et de la culture réunionnaises

Fédération Alsace Bilingue – Verbandzweisprachiges Pierre Klein, président

SAVOUÉ ECULA 2 : Fédération d’associations de parents d’élèves pour l’enseignement bilingue français-savoyard / francoprovençal Ludwine Grizel, présidente

Savoué Ecula2

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Pétition (http://www.petitionpublique.fr/PeticaoListaSignatarios.aspx?pi=P2015N47607)

« Maintien et développement de l’enseignement des langues régionales au collège » pour le Ministère de l'Education Nationale

Avec la réforme annoncée du collège, les langues régionales étaient cantonnées aux enseignements pratiques interdisciplinaires, une heure hebdomadaire. Dans un deuxième temps, le ministère a annoncé que les langues régionales pourraient être enseignées, sur les moyens des établissements, en complément des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), une heure en 5ème et 2 heures en 4ème et 3ème.

Nous sommes bien loin de la loi d'orientation et de refondation de l'école, qui, en juillet 2013, établissait dans la loi des pratiques pédagogiques d'enseignement des langues régionales mises en œuvre depuis des décennies dans l'Education nationale.

Au-delà de l'intérêt pédagogique des pratiques interdisciplinaires, quel enseignement linguistique sera proposé aux élèves, avec une heure hebdomadaire en interdisciplinarité?

Quels moyens auront les établissements pour proposer cet enseignement d'une heure en 5ème, puis de 2 h en 4ème et 3ème, si cela doit se faire sur leurs propres dotations horaires ?

Qu'en sera-t-il dans ces conditions de l'enseignement linguistique et non-linguistique (DNL) proposés dans le cadre des sections bilingues langue régionale : quels moyens, quelle continuité seront garantis ?

Il est donc indispensable de garantir l'enseignement des langues régionales grâce à une dotation spécifique aux établissements.

De même, il faut garantir l'ouverture de cet enseignement dès la 6ème, pour assurer la continuité de l'enseignement de langue régionale entre le primaire et le secondaire, et revenir dès le début du collège à un horaire hebdomadaire suffisant. En Alsace nous souhaitons que soit garanti le maintien de deux langues en plus du français dans le cadre d'un projet académique et régional de développement de l'enseignement de la langue régionale et du bilinguisme.

Les professeurs de langues vivantes régionales enseignent la plupart du temps deux disciplines, ou dans plusieurs établissements : il serait inadmissible que leur temps de service soit partagé entre l'enseignement de leur valence, ou leur service dans plusieurs établissements, et les EPI. Qu'en serait-il alors de l'enseignement des langues régionales? Les EPI doivent venir uniquement en complément de l'enseignement de LVR.

Nous refusons que l'enseignement des langues régionales disparaisse en tant que discipline avec la réforme du collège et demandons le maintien et l'amélioration des conditions de cet enseignement.