Le 15 mars 2017 MC Villatoux (CReA/Ecole de l’Air)

Cinquième colonne et psychose anticommuniste en métropole « la guerre froide, c’est la guerre totale non déclarée pour l’obtention

d’objectifs stratégiques. Elle s’apparente à la "drôle de guerre" de 1940, à toutes les progressions "pacifiques" de l’hitlérisme, au chantage de Munich »

Général Hartemann, directeur du CESA, novembre 1949

« Notre avenir est sous le signe de la guerre froide... La politique extérieure de la Russie des Soviets recherche des résultats par le noyautage des partis politiques et des organisations syndicales des autres pays. Son champ d’action, loin de se limiter à sa zone d’occupation, s’étend largement au-delà... Dès à présent, l’Union Soviétique a, du côté de l’Occident, assuré son influence sur toute une série d’États s’échelonnant de la Mer Noire à la Baltique... Et la pression continue, les crises se produisent en Grèce, en Tchécoslovaquie. Aux portes de l’Europe, de lourdes menaces pèsent sur l’Asie mineure... »

Général Jacquin, inspecteur technique de l’armée de l’Air, mars 1948

« de nombreux indices donnent à penser que cette armée de l’Air constituera une arme redoutable aux ordres des communistes, en cas de troubles importants. Des anciens FTP contrôlent des bases, stockent de l’essence et des armes et préparent les plates-formes nécessaires à l’atterrissage des avions »

Général Valin, octobre 1945

« Les conditions idéologiques des guerres modernes font, en effet, qu’il existera toujours maintenant, hors des armées, des éléments que nous appelions encore hier irréguliers et qui par groupements plus ou moins importants, allant de quelques saboteurs isolés jusqu’à des forces de plusieurs milliers d’hommes, agiront sur les arrières, attaquant isolés, communications, nœuds politiques, économiques, etc. L’action de ces éléments sera dirigée grâce aux possibilités de liaisons que donnent les communications radio-électriques et sera soutenue grâce aux possibilités d’échange de personnels et de ravitaillements que donne l’aviation »

Général Revers, mars 1949

Zones de maquis en métropole

L’action révolutionnaire

L’apport théorique indochinois « le territoire métropolitain n’est pas seul en cause…, les territoires de

l’Union française notamment l’Afrique du Nord et l’Indochine sont intéressés au même titre que la métropole aux luttes en bordure de l’Eurasie… La bataille est déjà commencée sur nos territoires : ouverte par personnes interposées contre nos propres forces armées en Indochine ou sous forme de "guerre froide"… en métropole notamment »

Général Mast, IHEDN, décembre 1948

« la France tient en Indochine une position d’une extrême importance stratégique… Le Camp Rouge groupe déjà 800 millions d’êtres humains (un tiers de la population du globe), disposant de la moitié de l’Europe et des deux tiers de l’Asie continentale. Qu’il parvienne à contrôler aussi le reste de cette dernière, la supériorité du nombre lui appartiendra d’emblée, et bientôt celle des moyens matériels. Le sort de l’Afrique sera compromis par la nouvelle impulsion qu’en recevra le mouvement pan-arabe, et le théâtre de l’Europe menacé d’être écrasé sous le poids de la majorité du monde devenue marxiste »

Colonel de Crévecœur, Ecole supérieure de guerre, avril 1952

Colonel Charles LacheroyNé en 1906, il débarque en Indochine en 1951 où il y élabore les fondements de sa théorie sur la « guerre révolutionnaire. Il connaît son heure de gloire en 1956-1957, à la tête des services de guerre psychologique du ministère de la Défense nationale.

La théorie des cinq phases du colonel Lacheroy

Apparition soudaine et brutale d’actes terroristes dont les médias se font immédiatement l’écho pour alerter l’opinion tant nationale qu’internationale ;

Phase de prise en main de la population grâce à des attentats ciblés en son sein afin de gagner sa complicité par le silence ;

Pratiquant tout à la fois la guérilla et l’action politique, les « éléments rebelles armés » s’introduisent dans la population afin de faire passer cette dernière de « la complicité passive du silence » en une « complicité active » ;

Phase de consolidation par l’intensification des opérations de guérilla et d’encadrement de la population ;

Apparition de troupes régulières s’appuyant sur une organisation « populo-politico-militaire » qui progressivement se substitue au pouvoir légal.

La subversion à l’échelle mondiale par le général Allard (1957)

L’Algérie, ultime rempart? « La coexistence pacifique c’est la paix selon Lénine, c’est-à-dire – et ceci

est de la pure dialectique marxiste – la guerre poursuivie par d’autres moyens. Ces moyens... ce sont ceux de la guerre psychologique »

Commandant Lamberton, Ecole supérieure de Guerre, 1954

« La suite des événements mondiaux auxquels conduit l’opposition de l’Occident à l’idéologie Kominform, place aujourd’hui nos prolongements africains… en zone névralgique de pourrissement… Il y a substitution, à l’action offensive initiale d’armées nationales partant en guerre, d’un pourrissement offensif mené en temps de paix par des agitateurs dissociant la population par l’intérieur, jusqu’à engendrer bandes et corps de bataille insurrectionnels, largement fournis de moyens par aide extérieure »

Contrôleur général de l’armée Libermann, rapport sur la subversion, 1955

L’Instruction provisoire sur l’emploi de l’arme psychologique, première réglementation officielle française sur l’arme psychologique, est publiée en juillet 1957. Elle est fondée sur la distinction fondamentale entre la « guerre psychologique », dirigée contre l’ennemi, et « l’action psychologique » qui s’adresse aux populations amies et neutres. De nouveaux organismes, les Cinquièmes Bureaux, sont chargés de la mettre en œuvre

La réglementation officielle

Les Cinquièmes Bureaux en Algérie (1957-1960)

L’action psychologique sur le terrain

Les compagnies dehaut-parleurs et de tracts

Musulmans algériens brandissant des banderoles dont les slogans sont sans équivoque: « Non au communisme »…

« Algérie française », tel est le slogan phare des

Cinquièmes Bureaux

LES CAMPS DE REGROUPEMENT

« Puisque cette guerre est conduite par l’adversaire dans le monde entier selon une stratégie conçue à l’échelon le plus élevé, la moindre insurrection dans un territoire excentrique de l’Union française est désormais soutenue par le parti de la Révolution et par ses alliés dans la métropole, dans l’Union française, et même dans les pays étrangers ; inversement, ce soulèvement est utilisé par les révolutionnaires pour accroître partout leur influence »

Commandant Hogard, Ecole supérieure de Guerre, 1957

le péril vient de Moscou, « tout le reste n’est que relais ; l’objectif n’est pas nos biens, l’objectif n’est pas nos vies, l’objectif n’est pas l’Algérie, l’objectif c’est notre civilisation... »

Commandant Cogniet, Ecole supérieure de Guerre, 1960

« l’OAS est la seule subversion connue qui corresponde exactement à la subversion telle qu’on l’enseigne à l’ESG »

Fiche à l’attention de Pierre Messmer, 1962