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Le JOURNAL · 2018. 7. 11. · d’entre elles illustrent le journal de bord, ésotériques pour les étrangers au monde de la mer, chargées de sens et souvent d’humour pour les

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    Le JOURNAL de BORD

    de la grande RIBOTE

    de l’an CAVIS AUX LECTEURS

    Hervé Postic 7273C, Zcube an LXVIII, RJB de la grande ribote de l’an C

    Le document que vous tenez entre les mains a été conçu et réalisé par l’équipe qui a organisé la Grande Ribote de l’an C de la Très Vénérable Flotte Brutionne.

    Véritable journal de bord, avec son RJB, il nous a permis d’agréger au travail de mémoire fait à l’occasion de la préparation les images les plus belles et les plus significatives de ce qu’a été la célébration de ce centenaire.

    Notre travail de mémoire s’est appuyé sur les souvenirs de nombre d’entre nous, qui ont rou-vert leurs albums photos ou nous ont raconté

    des anecdotes plus ou moins croustillantes, que nous avons parfois retrouvées dans les JB lors de leur consultation le samedi 26 mai sous l’orage.

    Un JB fait appel à de nombreuses contribu-tions, sans censure, avec le risque de la redon-dance et le parti pris de la diversité, le sérieux et le grave côtoyant l’anecdotique et le léger. Chacun y retrouvera un pan de son histoire, tous y retrouveront notre esprit de franche ca-maraderie, c’est du moins notre simple sou-hait.

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    SOMMAIRE

    Petite histoire d’une grande Flotte Par Eric Waringhem

    (3777C, cube de l’an LIX)

    La gloire de nos maîtresPar Gilbert Fady (3747C, carré de l’an LVIII) et

    Marc-André de Longueville (9265B, carré de l’an XLI)

    Traditions de la Flotte Par Xavier Roumain de la Touche

    (8145C, Z cube de l’an LXV)

    L’album photo souvenir

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    PréfacePar Alain Coldefy (0970C, carré de l’an XLVI),

    président de la Grande Ribote de l’an C 4

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    Il est des mots ou des expressions qui ont une résonance particulière quand on les écrit, les lit, les prononce ou les entend. « Flotte brutionne » est en tête de ce florilège pour chacune et chacun d’entre nous qui allons retrouver les images de notre propre temps passé en Flotte, et découvrir celles des vé-nérables anciens qui nous ont pré-cédés ou des plus jeunes camarades qui nous ont succédé sur les bancs de Navale I ou II. La madeleine de Proust fait revivre le temps perdu, nous al-lons faire revivre un temps passé mais à jamais vivant et gravé dans nos mé-moires.

    La « Flotte brutionne » a une histoire.

    Elle a certes préparé des générations de marins à la prestigieuse Ecole Na-vale mais il existait un «avant» que l’on ne peut passer sous silence car il éclaire le présent.

    Le Collège Royal a tout d’abord formé de très nombreux marins et savants des sciences de la mer depuis sa créa-tion en 1604 puis au fil d’appellations variées à partir de 1672 quand les Jésuites quittèrent l’établissement. Maillé Brézé, Dupetit-Thouars et sur-tout Borda ont marqué cette période. Borda en effet, membre de l’Académie des Sciences et de l’Académie Royale

    de Marine fondée en 1752 et dont seu-lement deux marins brutions ont de-puis exercé la présidence, a donné son nom aux Bordaches, élèves de l’Ecole Navale.

    Le Prytanée dès son implantation à La Flèche en 1808 reprend cette tradition, toujours au fil d’appellations diverses: Ecole royale militaire (1814-1830), Collège royal militaire (1831-1848), Collège national militaire (1848-1853), Prytanée impérial militaire (1853-1870), enfin Prytanée militaire et Pry-tanée national militaire depuis 1870. La liste des marins de cette période serait trop longue à dérouler, rete-nons parmi les tout premiers, Paul et Charles de Flotte, au nom prédestiné, reçus respectivement en 1832 et 1834 au titre d’un concours commun Poly-technique - Navale qui perdurera un siècle.

    Comme toujours, le début du «Livre», ce fameux «An I» qui marque les épo-pées naissantes, fait et a fait l’objet de débats d’experts nourris de réfé-rences, anecdotes, souvenirs et docu-ments authentiques.

    Finalement, un consensus s’est dé-gagé au fil du temps pour retenir le millésime 1918. C’est en particu-lier cette année-là que cinq taupins

    PRÉFACE par Alain Coldefy, 0970C, carré de l’an XLVI, président de la Grande Ribote de l’an C

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    affichent sur leur vareuse les (six) lettres F-L-O-TT-E lors de la photo de classe. Dans le même temps, toujours en 1918, deux de nos aînés illustres, Albert Jozan 7390A et Charles Mayer 7541A créent les fondements de l’or-ganisation actuelle avec un Bureau, un Z, un VZ, etc. Alors, même si la classe de Navale n’apparait distincte de la classe de Taupe qu’en 1927, c’est bien 1918 le «méridien origine» de cette aventure.

    La «Flotte brutionne», par de nobles traditions dont elle perpétue l’esprit, est le creuset d’un esprit de corps qui ne se dément jamais, animé et entre-tenu par un « état d’être » de «bos-seurs-frondeurs-vainqueurs» qui a traversé sans fléchir les cent années écoulées.

    Ces traditions ont une double carac-téristique. Elles marquent l’originalité des marins, comme dit le philosophe grec, qui énonce qu’entre le monde des vivants et celui des morts il y celui de ceux qui vont sur la mer. Certaines d’entre elles illustrent le journal de bord, ésotériques pour les étrangers au monde de la mer, chargées de sens et souvent d’humour pour les autres. Elles marquent aussi la fusion sans césure des flottards dans le Prytanée qui les éduque. Les marins volent, na-viguent, plongent et crapahutent : ils sont à l’aise dans tous les milieux, ils sont de tous les milieux, ils sont fils et filles du Prytanée

    La « Flotte Brutionne » compte, en vrac et sans ordre, son lot de héros de la Guerre, d’exclus célèbres, d’ex-plorateurs, d’amiraux et de généraux terriens et aviateurs, d’ingénieurs,

    médecins, etc... Le livre survole quelques-uns de ces parcours au fil de choix difficiles tant nos aînés ont ser-vi avec Honneur. Elle ne serait pas la Flotte sans le corps professoral d’ex-ception qui a préparé les concours et a vibré à l’unisson des résultats. Il était normal qu’ils reçoivent ici le salut respectueux dû à leur action.

    Finalement, la « Flotte brutionne » compte surtout des brutions heureux de leurs années de préparation à Na-vale, reconnaissants au Bahut de les avoir enseignés et éduqués, fiers de ce qu’ils ont pu faire et surtout être par la suite.

    Le livre de bord de l’an C résume cette histoire, notre histoire.

    Incomplet, il n’est jamais injuste. Chargé de sens et d’histoire, il n’est jamais nostalgique. Nourri de souve-nirs, il n’est jamais dans l’exclusion.

    Il est avant tout joyeux car il marque le plaisir partagé de tous ceux qui y re-trouveront leur histoire et leurs ami-tiés, leurs rêves et leurs ambitions, les valeurs qu’ils ont acquises et ensuite partagées.

    Félicitations à l’équipe qui l’a préparé et bonne navigation au fil des pages.

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    PetiteHISTOIRE

    d’une Grande

    FLOTTE

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    Petite histoire de la Très Vénérable Flotte Brutionneen quelques repères chronologiques par Eric Waringhem (3777C, cube de l’an LIX)

    CES MESSIEURS DU COLLEGE ROYAL

    1 Qui crée en 1603 son collège «pour instruire la jeunesse et la rendre amoureuse des sciences, de l’honneur et de la vertu, pour être capable de servir au public»2 «Histoire de la marine française» par Claude Farrère, de l’académie française, 1962

    Au Prytanée, tout débute par le bon roi Henri1 dont la légende veut qu’il ait été conçu sur le Boïs Mort, un lieu cher aux Flottards; mais bien qu’il ait été amiral de Guyenne, l’histoire re-tiendra qu’il «n’eut point de marine»2. L’histoire de la Flotte Brutionne com-mençait donc assez mal.

    Heureusement le cardinal de Riche-lieu arrive très vite, crée une marine et en confie en 1636 la charge à un élève du Collège royal, son neveu Jean de Maillé, marquis de Brézé, qui n’a alors que 17 ans. Ce premier et noble Flot-tard se montrera digne de la confiance mise en lui en battant par trois fois les Espagnols, avant d’être coupé en deux par un boulet de canon à 27 ans, alors qu’il remportait une brillante victoire au large d’Orbetello, le 14 juin 1646.Il faudra attendre le XVIIIème siècle, le renouveau de la marine et les grandes explorations maritimes, pour que

    le Collège royal donne à notre ma-rine deux nouveaux chefs d’excep-tion, ayant leurs qualités propres, le chevalier de Borda et Aristide du Pe-tit-Thouars.

    Le premier, Jean-Charles de Borda (1733/1799), lui apporte ses talents de mathématicien et de physicien. Ingé-nieur militaire et membre de l’Acadé-mie des sciences dès 1756, il rejoint le génie maritime en 1767, participe à la Guerre d’indépendance américaine comme major-général de l’amiral d’Estaing, commande à la mer puis rentre à Paris pour y poser les bases des mathématiques modernes et des statistiques, en offrant aux généra-tions futures … les tables de trigo-nométrie et de logarithmes. Son ca-det Aristide Aubert du Petit-Thouars (1760/1798) va inaugurer la lignée des chefs de bande, des «chiens fous». A la lecture de ‘Robinson Crusoé’, il fait

    1607 - 1830

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    L’ALBUMPhoto

    Je vais vous raconter une bien belle histoire.Cette histoire authentique, est celle de la ribote,Qui quelques heures en mai, illumina de gloire,Les murs du vieux bahut, pour l’honneur de la Flotte.Au milieu des monômes, des chansons de marins,La joie des retrouvailles pu se lire dans leurs yeux.Les souvenirs revinrent, la mémoire des copains,Ce malgré la grisaille ou l’absence de cheveux.

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    Que serait un rendez-vous de flottards au bahut sans pavois ? Prêté par la Marine Nationale, flambant neuf, le grand pavois monté selon la pure tra-dition par les petits fistots, carrés et cubes sous la direction de Xavier de la Touche Z de l’an LXVII et l’oeil goguenard des chocs, illuminera la cour des bizuths comme la tradition le voulait, jusqu’à ce que l’orage de samedi après-midi vienne imposer un rangement prématuré !

    LE PAVOIS

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    La statue du bon roi Henri IV n’avait sans doute que rarement été aussi bien peinte aux couleurs de la flotte, elle veille sur notre ribote… Pour faciliter les opérations de peinture et de remise en état, la peinture est fournie par la mairie qui se charge du décapage, sous l’oeil attentif de François Petitdemange. Une tradition intelligemment revisitée pour qu’elle perdure, à méditer ! Bienveil-lance de la providence, ou de la strasse ?, un mois plus tard Henri IV retrouvera ses plus belles couleurs pour fêter Victor Hannappe prix d’honneur.

    VIVE HENRI IV, VIVE CE ROI VAILLANT

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    L’aubette indispensable pour la sécurité, nécessaire pour l’accueil et la joie de se reconnaître pour se retrouver. Conçue par la DTGR et vite prise en main par les cubes de l’an C. Suivons les pas d’un jeune ancien qui eut la bonne idée de venir en famille (nombreuse et joyeuse).

    L’AUBETTE, ENTRE ACCUEIL ET SÉCURITÉ

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    Retrouver les lieux qui ont vu nos amitiés, notre travail souvent acharné, nos traditions imaginaires se déployer nécessitait une organisation au cordeau de notre KS Jean-Louis Léopold, suivie d’une joyeuse déambulation guidée par la « flotte en service ».

    RETOUR AUX SOURCES

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    Formez le monôme ! cette injonction qui nous ramena des années en arrière vit se mêler jeunes et vieux dans une danse ô combien traditionnelle. L’occa-sion d’une belle galerie de visages de riboteurs.

    FORMEZ LE MONÔME !

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    Mais la ribote fut avant tout une formidable fête de retrouvailles, de ren-contres « inter-générationnelles », de partages de vies et d’expériences. L’occasion de prises de vues improbables comme le rassemblement des Moüss et celui des Z cubes. A quand un grand rassemblement de sultanes ?

    LE LIEU DE LA RENCONTRE

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    Parmi les 330 visages de la ribote, quelques clichés, Max Moulin finalisant son carnet de croquis et ceux qu’aura retenus Eric Vicaire.

    QUELQUES VISAGES DE RIBOTEURS

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    L’église saint Louis, pour beaucoup d’entre nous, est restée le lieux de nos prières ferventes pour les uns les autres, la suite de notre vie et pourquoi pas notre intégration. Elle est aussi le creuset de générations de vies don-nées à Dieu et à son pays bien-aimé qu’est la France. S’y retrouver pour célébrer le mystère de la Sainte Trinité en ce dimanche matin fut un moment de grande émotion, concélébré par deux de nos frères de flotte prêtres (le frère Innocents / Nicolas Antoine et l’abbé Grosjean), servi par un troisième (Paul de Lapasse diacre), entourant le Marab et le vicaire général pour la Marine à qui je demandai le texte de son homélie et qui répondit : « Il suffira de dire que l’homélie était profonde, extraordinairement inspirée, et qu’elle a touché le cœur du plus grand nombre ;-) ». Boutade mais vérité.

    LA MESSE

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    La cérémonie militaire dans la cour d’honneur eut aussi sa part dans l’émo-tion de nos retrouvailles, après avoir prié pour nos défunts nous leur ren-dions hommage. A cette occasion deux photographes supplétifs nous ont apporté leurs clichés, les reporters de Ouest-France et du Maine Libre, que leurs rédactions et eux-mêmes soient remerciés par la beauté de leur art. L’ordre du jour avait été écrit par Pascal Auteur, qui présidait la cérémonie, et proposa avec délicatesse à Alain Coldefy, notre amiral président de la ri-bote, de le lire. Toute cérémonie bien ordonnancé a ses couacs et ses petits fou-rires. Eric Vicaire les a croqué admirablement.

    LA PRISE D’ARMES

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    L’idée de constituer un grand 100 dans le jardin du colonel et de le faire survoler par deux Rafale Marine a pu se réaliser grâce à l’ingéniosité de François Petitdemange (qui a fait une répétition grandeur réelle dans son jardin avec des assiettes en carton ;-), la ténacité d’Eric Waringhem qui a fait le siège de l’ALAVIA, la niassitude du dit ALAVIA Guillaume Goutay et le guidage avec son smartphone de Raphaël Calais. La présence du drone de Bernard Gibon nous a permis de voir le résultat et, là encore, Eric Vicaire nous a ouvert les yeux sur la raison de la disparition du deuxième clocher.

    LE GRAND C ET LE PASSAGE DES RAFALE MARINE

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