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“la qualité de l’eau c’est l’affaire de tous” 70 Terre & eau octobre 2016 D ossier E n bref De nouveaux réseaux DEPHY Fermes Ecophyto ! La version 2 du plan Ecophyto réaffirme l'objectif de réduction de 50 % des pro- duits phytosanitaires. Une des actions phares de cette version 2 est le renforcement et l'élargissement des réseaux DEPHY Fermes Ecophyto. Un appel à candidature a été lancé. La Chambre d'agriculture de l'Isère a ré- pondu à celui-ci et deux nouveaux réseaux ont été validés : grandes cultures et noix. Le réseau polyculture élevage déjà exis- tant va quant à lui se poursuivre. Ce sont donc 34 fermes au total qui seront suivies par la Chambre d'agriculture de l'Isère dans l'optique d'acquérir des références sur les systèmes de cultures économes en produits phytosanitaires. Ces réseaux per- mettront aussi une diffusion des bonnes pratiques agricoles et de techniques inno- vantes. Contact Ghislain Bouvet 06 74 38 28 69 Christelle Chalaye 06 63 36 06 25 Un sol vivant pour réduire ses intrants ! Q uestions-réponses Réductions d'usage pour le glyphosate et les néonicotinoïdes Q Q Q Q R R R R Pourquoi l'usage de ces molécules est-il controversé ? Les néonicotinoïdes, molécules insecticides, sont soupçonnés d'avoir des effets délétères sur les abeilles. Le glyphosate, molécule herbicide, a été classé comme "cancérigène probable" et est fréquemment retrouvé dans les eaux superficielles et souterraines. Les néonicotinoïdes vont-ils être interdits ? La loi biodiversité adoptée cet été prévoit leur interdiction à partir du 1 er septembre 2018 et l'évaluation d'ici-là des solutions de substitution. Trois molécules connaissent déjà des restrictions d'usage depuis 2013 : la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxam pour les usages de traitements de semences, traitements au sol et traitements foliaires. Le glyphosate va-t-il être interdit ? Suite à une décision prise le 28 juin dernier par la Commission européenne, l'auto- risation de mise sur le marché du glyphosate a été prolongée pour 18 mois. Elle doit être assortie de restrictions d'usage, dont la nature et les moyens ne sont pas encore détaillés pour le moment, mais qui s'appliqueraient aussi bien aux usages agricoles que non agricoles. Ces restrictions seront valables jusqu’à la publication d’un avis scientifique de l’Agence européenne des Produits chimiques, pour évaluer les effets sanitaires du glyphosate, qui sera rendu au plus tard le 31 décembre 2017. Les adju- vants utilisés avec le glyphosate seront interdits, décision déjà appliquée en France depuis ce printemps. Comment préparer l'avenir ? En réfléchissant aux stratégies pouvant être mises en œuvre pour diminuer le recours à ces molécules. Il peut s'agir de modifier ses rotations, repenser son interculture, travailler différemment son désherbage... N° ISSN 1770-4375 - conception graphique : Alix Boullenger www.camanquepasdair.com - photos : Chambres d’agriculture Rhône-Alpes - imprimé sur du papier cyclus 100% recyclé agenda agenda Visite  des plateformes  d'essais couverts  et CIPAN mardi 8 novembre matin sur la plateforme de Chélieu  jeudi 10 novembre sur la plateforme d'Agnin le matin  et sur la plateforme de Faramans  l'après-midi. Contact Maëlle Pannetier 06 74 94 75 93 Terre & eau - Chambre d’agriculture de l’Isère 40 avenue Marcelin Berthelot CS 92608 - 38036 Grenoble cedex tél. 04 76 20 68 68 - fax 04 76 22 18 38 [email protected] C 3 Le Bulletin de Santé du Végétal (BSV) L e point sur… CIPAN : des essais mis en place par la Chambre d'agriculture sur les captages. Optimiser les couverts permet de limiter les transferts de nitrates dans l'eau, mais aussi d'améliorer la structure du sol, de lutter contre les adventices,… En complément des "actions CIPAN" menées en partenariat avec certains ges- tionnaires de captage, la Chambre d'agri- culture de l'Isère a mis en place trois plateformes d'essais de couverts sur les captages de Saint Jean de Bournay, Biol et Faramans où sont testés six mélanges de CIPAN et deux mélanges de dérobées, selon différentes modalités de semis. L'objectif est d'étudier le développement de différents mélanges disponibles sur le territoire et accessibles économiquement pour les agriculteurs. Une autre plateforme, située à Agnin, vise à observer l'implantation en conditions sèches et la capacité à piéger l'azote de quatre variétés de moutardes. En effet, en Isère Rhodanienne où l'arboricul- ture, production dominante, laisse peu de temps pour l'implantation des CIPAN, les agriculteurs choisissent de semer des espèces qui s'implantent facilement, qui offrent une bonne couverture du sol et qui ont une capacité de piégeage d'azote satisfaisante. > Des visites des plateformes seront orga- nisées les 8 et 10 novembre (voir agenda). Contact Maëlle Pannetier 06 74 94 75 93 Les modalités du Certiphyto évoluent en 2016 ! Le plan Ecophyto 2, validé en octobre 2015 prévoit la rénovation du dispositif de formation Certiphyto. Le dispositif sera ainsi simplifié avec une réduction du nombre de catégories de Certiphyto. Le certificat sera désormais accessible au choix par : • une formation adaptée aux secteurs et activités professionnels et catégo- ries concernées avec une  évaluation  des  connaissances acquises obligatoire ; • une évaluation des connaissances seule ; • la détention d'un diplôme de moins de cinq ans ; Enfin, nouveauté de taille, le certificat ne  sera valable que pour cinq ans et ce pour toutes les catégories de Certiphyto (dont les catégories décideur et opérateur en exploitation agricole). Ce nouveau dispositif prend effet début oc- tobre 2016. Les formations devraient être adaptées aux nouvelles exigences à partir du dernier trimestre de 2016. Les  Certiphytos  obtenus  avant  octobre  2016 conservent une durée de dix ans. Contact Odile Louis 04 76 20 67 06 Le Bulletin de Santé du Végétal (BSV) est un document destiné à fournir aux agriculteurs, chaque semaine en saison, la situation en terme de pression de ravageurs et de mala- dies, pour les principales filières végétales de la région. Son objectif est d'aider agricul- teurs et techniciens à raisonner les interven- tions en complétant les observations locales par celles du niveau régional. Dans notre région, en grandes cultures, les observations de terrain sont réalisées par les coopératives et négoces, Arvalis – institut du Végétal, les syndicats de pro- ducteurs de semences, le CREAS*, la FRE- DON** et les Chambres d'agriculture de la Drôme et de l'Isère. Les analyses de risques sont ensuite ré- digées par Terres Inovia pour le colza et le tournesol et par Arvalis pour le blé et le maïs. Ce  bulletin  ne  dispense  pas  de  préconisations : celles-ci sont établies et diffusées directement par les différents prescripteurs. La Chambre d'agriculture de l'Isère a inté- gré le réseau au printemps 2016, avec le suivi de trois  parcelles  de  tournesol  et  trois parcelles de maïs. Les conseillers passent chaque début de semaine pour observer le développement des plantes, les éventuels ravageurs ou maladies présents et pour le maïs, re- lèvent les pièges à phéromones installés pour la capture des papillons de pyrale du maïs, sésamie, héliothis, ainsi que celui de la chrysomèle du maïs. Les observations sont rentrées dans le logi- ciel Vigicultures et la synthèse de toutes les observations permet l'édition du bulletin chaque jeudi. Des parcelles de colza et de  blé intègrent le dispositif cet automne. Vous pouvez consulter le BSV sur le site de la DRAAF Auvergne Rhone-Alpes : Accueil > ALIMENTATION > Santé et pro- tection des végétaux > Informations santé des végétaux > Bulletin de santé du végé- tal > BSV Grandes cultures > BSV Grandes cultures Rhône-Alpes * Centre Régional d'Expérimentation Agricole de Satolas ** Fédération Régionale de lutte et de Défense contre les Organismes Nuisibles Contact Christelle Chalaye 06 63 36 06 25 Joint à ce journal, le guide technique sur les auxiliaires de culture.

Le Bulletin de Santé du Végétal (BSV) - Synagri.comrhone-alpes.synagri.com/synagri/pj.nsf... · le maïs. Ce bulletin ne dispense pas de ... Bilan humique Il permet de prévoir

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“la qualité de l’eau c’est l’affaire de tous”

n°70

Terre & eauoctobre 2016

Dossier

En bref

De nouveaux réseaux DEPHY Fermes Ecophyto ! La version 2 du plan Ecophyto réaffirme l'objectif de réduction de 50 % des pro-duits phytosanitaires.Une des actions phares de cette version 2 est le renforcement et l'élargissement des réseaux DEPHY Fermes Ecophyto. Un appel à candidature a été lancé.La Chambre d'agriculture de l'Isère a ré-pondu à celui-ci et deux nouveaux réseaux ont été validés : grandes cultures et noix. Le réseau polyculture élevage déjà exis-tant va quant à lui se poursuivre. Ce sont donc 34 fermes au total qui seront suivies par la Chambre d'agriculture de l'Isère dans l'optique d'acquérir des références sur les systèmes de cultures économes enproduits phytosanitaires. Ces réseaux per-mettront aussi une diffusion des bonnes pratiques agricoles et de techniques inno-vantes.ContactGhislain Bouvet 06 74 38 28 69Christelle Chalaye 06 63 36 06 25

Un sol vivant pour réduire ses intrants !

Questions-réponses…Réductions d'usage pour le glyphosate et les néonicotinoïdes

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Pourquoi l'usage de ces molécules est-il controversé ?Les néonicotinoïdes, molécules insecticides, sont soupçonnés d'avoir des effets délétères sur les abeilles. Le glyphosate, molécule herbicide, a été classé comme "cancérigène probable" et est fréquemment retrouvé dans les eaux superficielles et souterraines.

Les néonicotinoïdes vont-ils être interdits ?La loi biodiversité adoptée cet été prévoit leur interdiction à partir du 1er septembre 2018 et l'évaluation d'ici-là des solutions de substitution. Trois molécules connaissent déjà des restrictions d'usage depuis 2013 : la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxam pour les usages de traitements de semences, traitements au sol et traitements foliaires.

Le glyphosate va-t-il être interdit ?Suite à une décision prise le 28 juin dernier par la Commission européenne, l'auto-risation de mise sur le marché du glyphosate a été prolongée pour 18 mois. Elle doit être assortie de restrictions d'usage, dont la nature et les moyens ne sont pas encore détaillés pour le moment, mais qui s'appliqueraient aussi bien aux usages agricoles que non agricoles. Ces restrictions seront valables jusqu’à la publication d’un avis scientifique de l’Agence européenne des Produits chimiques, pour évaluer les effets sanitaires du glyphosate, qui sera rendu au plus tard le 31 décembre 2017. Les adju-vants utilisés avec le glyphosate seront interdits, décision déjà appliquée en France depuis ce printemps.

Comment préparer l'avenir ?En réfléchissant aux stratégies pouvant être mises en œuvre pour diminuer le recours à ces molécules. Il peut s'agir de modifier ses rotations, repenser son interculture, travailler différemment son désherbage...

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agendaagendaVisite 

des plateformes d'essais couverts 

et CIPAN

mardi 8 novembrematin

sur la plateformede Chélieu 

jeudi 10 novembre sur la plateforme d'Agnin le matin et sur la plateforme de Faramans 

l'après-midi.

ContactMaëlle Pannetier

06 74 94 75 93

Terre & eau - Chambre d’agriculture de l’Isère40 avenue Marcelin Berthelot CS 92608 - 38036 Grenoble cedextél. 04 76 20 68 68 - fax 04 76 22 18 [email protected]

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Le Bulletin de Santé du Végétal (BSV)

Le point sur…

CIPAN : des essais mis en place par la Chambre d'agriculture sur les captages.Optimiser les couverts permet de limiter les transferts de nitrates dans l'eau, mais aussi d'améliorer la structure du sol, de lutter contre les adventices,…En complément des "actions CIPAN" menées en partenariat avec certains ges-tionnaires de captage, la Chambre d'agri-culture de l'Isère a mis en place trois plateformes d'essais de couverts sur les captages de Saint Jean de Bournay, Biol et Faramans où sont testés six mélanges de CIPAN et deux mélanges de dérobées, selon différentes modalités de semis. L'objectif est d'étudier le développement de différents mélanges disponibles sur le territoire et accessibles économiquement pour les agriculteurs.Une autre plateforme, située à Agnin, vise à observer l'implantation en conditions sèches et la capacité à piéger l'azote de quatre variétés de moutardes. En effet, en Isère Rhodanienne où l'arboricul-ture, production dominante, laisse peu de temps pour l'implantation des CIPAN, les agriculteurs choisissent de semer des espèces qui s'implantent facilement, qui offrent une bonne couverture du sol et qui ont une capacité de piégeage d'azote satisfaisante.> Des visites des plateformes seront orga-nisées les 8 et 10 novembre (voir agenda).ContactMaëlle Pannetier 06 74 94 75 93

Les modalités du Certiphyto évoluent en 2016 !Le plan Ecophyto 2, validé en octobre 2015 prévoit la rénovation du dispositif de formation Certiphyto.Le dispositif sera ainsi simplifié avec une réduction du nombre de catégories de Certiphyto.Le certificat sera désormais accessible au choix par :• une formation adaptée aux secteurs et activités professionnels et catégo-ries concernées avec une évaluation des connaissances acquises obligatoire ;• une évaluation des connaissances seule ;• la détention d'un diplôme de moins de cinq ans ;Enfin, nouveauté de taille, le certificat ne sera valable que pour cinq ans et ce pour toutes les catégories de Certiphyto (dont les catégories décideur et opérateur en exploitation agricole).Ce nouveau dispositif prend effet début oc-tobre 2016. Les formations devraient être adaptées aux nouvelles exigences à partir du dernier trimestre de 2016.Les  Certiphytos  obtenus  avant  octobre 2016 conservent une durée de dix ans.ContactOdile Louis 04 76 20 67 06

Le Bulletin de Santé du Végétal (BSV) est un document destiné à fournir aux agriculteurs, chaque semaine en saison, la situation en terme de pression de ravageurs et de mala-dies, pour les principales filières végétales de la région. Son objectif est d'aider agricul-teurs et techniciens à raisonner les interven-tions en complétant les observations locales par celles du niveau régional.Dans notre région, en grandes cultures, les observations de terrain sont réalisées par les coopératives et négoces, Arvalis – institut du Végétal, les syndicats de pro-ducteurs de semences, le CREAS*, la FRE-DON** et les Chambres d'agriculture de la Drôme et de l'Isère.Les analyses de risques sont ensuite ré-digées par Terres Inovia pour le colza et

le tournesol et par Arvalis pour le blé et le maïs. Ce  bulletin  ne  dispense  pas  de préconisations : celles-ci sont établies et diffusées directement par les différents prescripteurs.La Chambre d'agriculture de l'Isère a inté-gré le réseau au printemps 2016, avec le suivi de trois  parcelles  de  tournesol  et trois parcelles de maïs. Les conseillers passent chaque début de semaine pour observer le développement des plantes, les éventuels ravageurs ou maladies présents et pour le maïs, re-lèvent les pièges à phéromones installés pour la capture des papillons de pyrale du maïs, sésamie, héliothis, ainsi que celui de la chrysomèle du maïs. Les observations sont rentrées dans le logi-

ciel Vigicultures et la synthèse de toutes les observations permet l'édition du bulletin chaque jeudi. Des parcelles de colza et de blé intègrent le dispositif cet automne.

Vous pouvez consulter le BSV sur le site de la DRAAF Auvergne Rhone-Alpes :Accueil > ALIMENTATION > Santé et pro-tection des végétaux > Informations santé des végétaux > Bulletin de santé du végé-tal > BSV Grandes cultures > BSVGrandes cultures Rhône-Alpes

* Centre Régional d'Expérimentation Agricole de Satolas** Fédération Régionale de lutte et de Défense contre les Organismes Nuisibles

ContactChristelle Chalaye 06 63 36 06 25

Joint à ce journal, le guide technique sur les auxiliaires de culture.

“la qualité de l’eau c’est l’affaire de tous”Dossier Un sol vivant pour réduire ses intrants !

Préserver ou améliorer la structure du sol pour : • faciliter l'enracinement ;• entretenir la vie du sol ;• favoriser l'infiltration de l'eau.

Comment faire ? Limiter  les  tassements : interventions sur sol ressuyé et en nombre limité, utilisation de pneus basse pression, etc.Limiter les profondeurs de labour : labour agronomique à une profondeur de travail réduite : 20-25 cm, travail superficiel, dé-compaction, etc.Techniques culturales simplifiées* : arrêt du labour mais travail superficiel du sol.

Relever la teneur en matière organique du sol pour : • assurer le stockage et la mise à disposition des éléments nutritifs ;• stimuler l’activité biologique : source d’éléments nutritifs pour les organismes du sol ;• améliorer la stabilité structurale pour éviter les obstacles aux levées et l'érosion hydrique ;• favoriser le réchauffement du sol ;• contribuer à la perméabilité, l'aération du sol et la capacité de rétention en eau.

Comment faire ?

Apports réguliers de matières organiques de qualité : fumiers, composts, déchets verts, etc.Enfouissement des résidus de culture, mulch, déchaumage.Implantation  de  couverts  végétaux  multi-espèces  en  inter-cultures : graminées, légumineuses, crucifères ou mélanges inter-espèces.Cultures  associées :  légumineuses /graminées, méteil, cruci-fères / légumineuses, etc, pour améliorer la couverture du sol et l'enrichir en matière organique. Non labour*: techniques culturales simplifiées ou semis direct.

* À raisonner en fonction des cultures et des types de sol.

> Le choix de ces différents leviers est à adapter à la situation et aux objectifs de l'agriculteur.

L’observation : évaluer la fertilité physique et biologique du sol En surface et en profondeurL'état des plantes cultivées : vigueur, résistance aux maladies…L'état de la surface du sol : porosité, stabilité de la structure…L'évaluation de la vitesse de dégradation des résidus végétaux en surface renseigne sur les activités biologiques : si la paille reste intacte pendant toute la période de végétation, c'est signe que la vie du sol est peu active.L'évaluation des états structuraux : la taille des mottes, leurs modes d'organisation et leurs états internes renseignent sur un niveau de dégradation de la structure. Un sol compacté et peu poreux limite l'enracinement, l'infiltration de l'eau et le dévelop-pement de la faune du sol.

Quelques outils simplesLe test bêche, pour observer l'enracinement et l'état structural sur les 30-40 premiers cm, compter les vers de terre et autres organismes du sol.Le pénétromètre, pour apprécier le degré de compaction du sol (résistance à l'enfoncement).Le profil cultural , pour observer et caractériser les états struc-turaux dans les différents horizons.Les pièges à insectes, comme les pièges Barber (carabes, arai-gnées, coléoptères).

L'évaluation : suivi de la fertilité chimique du solAnalyses de solElles permettent d'évaluer et de quantifier les éléments nutri-tifs disponibles et de décrire les caractéristiques physiques et l’activité biologique pour adapter les apports. Ces analyses sont à renouveler tous les cinq ans sur la même parcelle.Bilan humiqueIl permet de prévoir l'évolution du taux de matière organique entre la formation des MOS et la minérali-sation.

Un sol fertile est un sol vivant, riche en vers de terre, champignons et bactéries, qui contribuent au recyclage de la matière organique et maintiennent une bonne porosité.

Comment savoir si votre sol est en "bonne santé" ?

La fertilité physiqueC'est la capacité du sol à favoriser l'exploration et le fonctionne-ment racinaire et la circulation de l'eau et de l'air. Elle résulte du type de sol, des activités biologiques et racinaires, du climat et des interventions de l'agriculteur.

Elle est caractérisée par :• la porosité du sol : nature et organisation des vides dans les mottes ou les agrégats ;• la structure du sol : agencement des éléments structuraux (mottes, agrégats) du sol dans les horizons ;• la stabilité structurale : résistance du sol à la déstructuration par l'eau ;• la texture : qualifie le type de sol et les proportions de limon, sable et argile.

La fertilité chimiqueC'est la biodisponibilité dans le sol des éléments nutritifs (azote, phosphore, potasse,...). Elle résulte de la richesse du sol en ces éléments, mais aussi des conditions d'assimilation (pH…) et de l'absence d'éléments toxiques dans le sol.

La fertilité biologiqueC'est le rôle assuré par les organismes vivants et les MOS. Elle offre de multiples fonctions : cycle des matières organiques, création de porosité… Elle peut être évaluée par plusieurs indi-cateurs : présence, quantité et activité des organismes vivants (nématodes, champignons, racines, etc).

Dans un sol vivant, les intéractions entre la fertilité physique, chimique et biologique permettent une évolution optimale des amendements organiques ou des fertilisants apportés. Lorsque les fertilités physique, chimique et biologique ont un bon fonctionnement, il est possible de réduire ses intrants car le fonctionnement chimique et biologique est optimisé.

1 - Les MOS sont l'ensemble des Matières Organiques du Sol (résidus de cultures, matière organique décomposée, humus).

Profil cultural réaliséà Doissin lors de la visite de l'essai CIPAN (2014).

Cultures associéesSemis direct

La fertilité d'un sol est composée de trois piliers, en interaction, où les matières organiques des sols (MOS)1 sont le pivot central.

Des actions liées à cette thématique

sont menées en IsèreEssais colza associéImplantation de plantes compagnes associées au colza. Objectifs :• amélioration du milieu (structure, matière organique et carbone) ;• réduction de l'utilisation des engrais minéraux azotés ;• limitation de l'impact des bio agresseurs (surtout ceux d'automne comme limaces, altises, charançons du bourgeon terminal) ;• réduction des herbicides (concurrence du couvert vis à vis des adventices).

Groupe Isère Sol Vivant (TCS, semis direct)Groupe d'agriculteurs, qui pour la plupart ont arrêté le la-bour. Soucieux de remettre de l'agronomie dans leur sys-tème (choix de rotations, implantation de couverts,…), de maintenir un sol vivant, d'avancer collectivement, d'échan-ger, de mutualiser les essais.

Essais couverts et CIPANSept plateformes d'essais ont été semées au mois d'août (Nord Isère, Pays Saint Jeannais, Pays Viennois, Pays Rous-sillonnais, Bièvre), suite à ceux menés dans le cadre de Terre & Eau depuis 2011.

Essais Systèmes de culture innovants, en partenariat avec l'ISARA dans le cadre d'un projet Territoires d'Agro-écologie (TERRAE) Trois parcelles expérimentales ont été mises en place sur le Nord Isère, au printemps, pour voir l'évolution de la qualité des sols en fonction du système de culture en place, des pra-tiques mises en œuvre et des objectifs visés.

ContactsLaetitia Masson 06 74 94 74 43Audrey Tabone 06 89 95 35 56

Jean-Pascal Mure 06 63 54 14 07    

En résumé

Avec un sol plus vivant, les performances économiques et environnementales sont améliorées (moins d'intrants, plus de biodiversité et diminution

de l'érosion et du ruissellement).

Améliorer la fertilité du sol