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Le commerce de proximité peine à rebondir Le commerce de proximité peine à faire face à la crise. La dynamique observée en début d’année s’est rétractée et la situation ne laisse pas entrevoir de redressement à court terme. P our les commerçants dé- taillants, la sortie de crise n’est apparemment pas pour demain. La reprise, amor- cée en 2009, a été brisée dans son élan par la crise des dettes souveraines, survenue au cours de l’été 2011. Depuis, l’activité décline doucement, au rythme des mauvaises nouvelles : crois- sance en berne, augmentation du chômage, alourdissement de la fiscalité des ménages, baisse du pouvoir d’achat… Au début de cette année pour- tant, un regain d’activité a un temps laissé entrevoir quelques motifs d’espoir. L’indicateur du climat des affaires dans le commerce, mesuré par l’Insee, s’est redressé au cours du pre- mier trimestre. Une embellie confirmée par l’Union pro- fessionnelle artisanale (UPA), qui représente l’artisanat et le commerce de proximité, dans sa Lettre de conjoncture du mois de septembre dernier*. Embellie stoppée Cependant, la conjoncture s’est inversée dès le deuxième trimestre, avec une activité en recul de 2,5 points, en compa- raison annuelle. « Les vendeurs de fruits et légumes et de pro- duits laitiers ont été les plus touchés par ce repli », précise l’UPA. De leur côté, les hôte- liers, cafetiers et restaurateurs ont réussi à contrôler la baisse d’activité. Pour eux, l’érosion du chiffre d’affaires est restée cantonnée à 0,5 %. De plus, cette situation s’est accompagnée d’une forte dé- gradation de la trésorerie des entreprises, indique l’UPA. Néanmoins, celle-ci n’a pas eu d’impact significatif sur le ni- veau de l’emploi dans le sec- teur. « Le rythme des créations d’emploi est resté stable ces derniers mois », constate l’Insee dans son enquête de conjonc- ture mensuelle d’octobre 2012. Structurellement en sous-effec- tif, les commerçants détaillants ont profité de l’embellie amor- cée au premier trimestre pour continuer à recruter. Horizon incertain Pour 2013, les perspectives restent incertaines. Le chômage touche désormais 10 % de la population active – un niveau jamais atteint depuis 1999 –, le coût des matières premières continue d’augmenter et le pouvoir d’achat stagne. Le re- venu disponible des ménages aurait même baissé de 0,6 % cette année, selon les comptes prévisionnels établis pour le budget 2013, ce qui influe sur leur moral. « Ce dernier conti- nue de se dégrader depuis la baisse enclenchée au mois de mai », confirme l’Insee dans son enquête de conjoncture auprès des ménages du mois d’octobre. Ce qui incite à épar- gner plutôt qu’à consommer. La situation ne montre pas de signes d’amélioration mani- feste. En 2012, la croissance sera au mieux de 0,3 %. Peut-être de 0,8 % en 2013, si l’on retient l’hypothèse de travail retenue pour le budget 2011, mais rien n’est acquis. Quoiqu’il arrive, le commerce de proximité devra serrer les rangs. D’une part pour contour- ner la percée du commerce en ligne, toujours dynamique. D’autre part pour renforcer la pertinence de son offre vis-à- vis de la grande distribution, qui investit massivement dans des concepts de “drive” aux portes des agglomérations. n *  http://www.upa.fr/actualites/publications/ lettre-conjoncture.html la lettr e du Crédit Agricole Ce support n’est pas un document contractuel n° 4 / 2012 De bons indicateurs pour les fonds de commerce Alors que les piètres indices économiques s’enchaînent, « le marché de la cession de fonds de commerce continue de bien se porter », annonce le baromètre Bodacc-Altares des ventes et cessions de commerce du pre- mier semestre 2012. Sur cette période, 24 254 ventes ont été enregistrées, soit une hausse de 4,2 % par rapport à 2011. Surtout, cette évolution va de pair avec une hausse sensible du prix moyen des transactions. Celui-ci s’est apprécié de 9,6 % sur le semestre. Désormais, il s’établit à 196 306 , soit environ 20 000 de plus qu’au début de la crise il y a 5 ans.

Le commerce de proximité peine à rebondir · 2013. 2. 11. · De bons indicateurs pour les fonds de commerce Alors que les piètres indices économiques s’enchaînent, « le marché

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Page 1: Le commerce de proximité peine à rebondir · 2013. 2. 11. · De bons indicateurs pour les fonds de commerce Alors que les piètres indices économiques s’enchaînent, « le marché

Le commerce de proximité peine à rebondir

Le commerce de proximité peine à faire face à la crise. La dynamique observée en début d’année s’est rétractée et la situation ne laisse pas entrevoir de redressement à court terme.

P our les commerçants dé-taillants, la sortie de crise n’est apparemment pas

pour demain. La reprise, amor-cée en 2009, a été brisée dans son élan par la crise des dettes souveraines, survenue au cours de l’été 2011. Depuis, l’activité décline doucement, au rythme des mauvaises nouvelles : crois-sance en berne, aug mentation du chômage, alourdissement de la fiscalité des ménages, baisse du pouvoir d’achat…Au début de cette année pour-tant, un regain d’activité a un temps laissé entrevoir quelques motifs d’espoir. L’indicateur du climat des affaires dans le commerce, mesuré par l’Insee, s’est redressé au cours du pre-mier trimestre. Une embellie confirmée par l’Union pro-

fessionnelle artisanale (UPA), qui représente l’artisanat et le commerce de proximité, dans sa Lettre de conjoncture du mois de septembre dernier*.

Embellie stoppéeCependant, la conjoncture s’est inversée dès le deuxième trimestre, avec une activité en recul de 2,5 points, en compa-raison annuelle. « Les vendeurs de fruits et légumes et de pro-duits laitiers ont été les plus touchés par ce repli », précise l’UPA. De leur côté, les hôte-liers, cafetiers et restaurateurs ont réussi à contrôler la baisse d’activité. Pour eux, l’érosion du chiffre d’affaires est restée cantonnée à 0,5 %.De plus, cette situation s’est

accompagnée d’une forte dé-gradation de la trésorerie des entreprises, indique l’UPA.Néanmoins, celle-ci n’a pas eu d’impact significatif sur le ni-veau de l’emploi dans le sec-teur. « Le rythme des créations d’emploi est resté stable ces derniers mois », constate l’Insee dans son enquête de conjonc-ture mensuelle d’octobre 2012. Structurellement en sous-effec-tif, les commerçants détaillants ont profité de l’embellie amor-cée au premier trimestre pour continuer à recruter.

Horizon incertainPour 2013, les perspectives restent incertaines. Le chômage touche désormais 10 % de la population active – un niveau jamais atteint depuis 1999 –, le coût des matières premières continue d’augmenter et le pouvoir d’achat stagne. Le re-venu disponible des ménages aurait même baissé de 0,6 % cette année, selon les comptes prévisionnels établis pour le budget 2013, ce qui influe sur leur moral. « Ce dernier conti-nue de se dégrader depuis la baisse enclenchée au mois de mai », confirme l’Insee dans son enquête de conjoncture auprès des ménages du mois

d’octobre. Ce qui incite à épar-gner plutôt qu’à consommer.La situation ne montre pas de signes d’amélioration mani-feste. En 2012, la croissance sera au mieux de 0,3 %. Peut-être de 0,8 % en 2013, si l’on retient l’hypothèse de travail retenue pour le budget 2011, mais rien n’est acquis. Quoiqu’il arrive, le commerce de proximité devra serrer les rangs. D’une part pour contour-ner la percée du commerce en ligne, toujours dynamique. D’autre part pour renforcer la pertinence de son offre vis-à-vis de la grande distribution, qui investit massivement dans des concepts de “drive” aux portes des agglomérations. n

*  http://www.upa.fr/actualites/publications/lettre-conjoncture.html

la lettredu Crédit Agricole

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n° 4 / 2012

De bons indicateurs pour les fonds de commerce Alors que les piètres indices économiques s’enchaînent, « le marché de la cession de fonds de commerce continue de bien se porter », annonce le baromètre Bodacc-Altares des ventes et cessions de commerce du pre-mier semestre 2012. Sur cette période, 24 254 ventes ont été enregistrées, soit une hausse de 4,2 % par rapport à 2011. Surtout, cette évolution va de pair avec une hausse sensible du prix moyen des transactions. Celui-ci s’est apprécié de 9,6 % sur le semestre. Désormais, il s’établit à 196 306 €, soit environ 20 000 € de plus qu’au début de la crise il y a 5 ans.

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sur la première tranche des revenus (entre 0 et 1 fois le plafond annuel de la Sécurité sociale ou PASS, soit 36 372 € en 2012), et 8 % sur la seconde (entre 1 et 4 fois le PASS, soit entre 36 372 € et 145 488 €). Autre changement : le nouveau régime va uni-formiser les assiettes de cotisations. Alors que les commerçants cotisent à hauteur de 3 fois le PASS au maxi-

mum, les artisans sont sou-mis à un plafond de 4 PASS. L’année prochaine, tous les cotisants seront assujettis au même plafond, en l’occur-rence 4 fois le PASS.Pour compenser ces mesures, le taux des régimes invalidité et décès sera réduit de 0,2 % pour l’ensemble des cotisants. Au bout du compte, d’après les projections réalisées par le RSI, l’impact global de cette ré-forme devrait représenter une diminution de cotisations de 7 € par mois pour les artisans, sur la base d’un revenu annuel

L e chantier de la réforme des retraites suit son cours. Après le report de

l’âge légal de départ à la re-traite à 62 ans, la prochaine étape de ce processus concerne les régimes de retraite complé-mentaires des artisans et des commerçants. Conformément à la loi de novembre 2010 por-tant réforme des retraites, ces deux régimes vont fusionner au sein d’une structure unique. Ce basculement prendra effet le 1er janvier 2013. À comp-ter de cette date, le nouveau régime garantira les mêmes droits à tous les assurés du RSI, qu’ils soient artisans ou com-merçants.

Des conséquences directes

Cette réforme va avoir plu-sieurs effets. Le premier sera d’uniformiser les taux de co-tisation. À partir du 1er janvier prochain, l’ensemble des assu-rés cotisera à hauteur de 7 %

de 20 000 €, mais occasionner en revanche un surcoût de 5 €

par mois (à revenu identique) pour les commerçants.

Report des droitsPour les uns comme pour les autres, l’ensemble des droits acquis dans le régime complé-mentaire des artisans et dans le régime complémentaire des industriels et commerçants sera reporté sur le nouveau dispositif. Les assurés conser-veront donc l’ensemble de leurs droits.Selon le RSI, cette remise à plat des régimes complémen-taires de retraite des artisans, industriels et commerçants devrait permettre d’assurer l’avenir du dispositif jusqu’en 2050. « Même en l’absence de nouvelles réformes, les réserves ne devraient pas être consommées avant cette échéance », souligne l’orga-nisme de sécurité sociale. Mieux : cette réforme de-vrait permettre de constituer 12 milliards de réserves d’ici à 2024, soit l’équivalent de six années de prestations. n

Un régime de retraite complémentaire unique

EN BREFl’Insee pointe des écarts de revenus importantsLes travailleurs non-salariés affichent de fortes disparités de revenus, beaucoup plus importantes que les salariés, indique une étude de l’Insee portant sur les revenus d’activité des indépendants. En 2009, année de référence de cette étude publiée en mars dernier, le revenu moyen des non-salariés s’est établi à 34 190 €. Dans la moitié des cas, il a été inférieur ou égal à 18 960 €, dans 10 % des cas supérieur à 81 510 €. D’un secteur à l’autre, les écarts sont sensibles. C’est dans le domaine des arts et spectacles, des services à la personne et de l’enseignement que les revenus sont les plus faibles. À l’opposé, les professionnels du droit et les pharmaciens sont ceux qui affichent les plus fortes rémunérations. L’antériorité joue également un rôle important. Un indépendant affichant 5 à 10 ans d’ancienneté perçoit 31 % de plus qu’un confrère installé depuis moins de 5 ans.

la lettredu Crédit Agricole

Éditeur :Uni-éditions, 22, rue Letellier,

75739 Paris Cedex 15Directrice de la publication :

Véronique FaujourComité éditorial :

Marie-Noëlle GoulaouicRédactrice en chef :

Pascale BarletMaquette et secrétariat de rédaction :

Véronique PéronRédaction :

Thibault Bertrand Assistante de la rédaction :

Céline MinotRéalisation

Dépôt légal : novembre 2012Créd

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n° 4 / 2012

Le 1er janvier 2013, les régimes de retraite complémentaires des arti-sans et des commerçants vont fusionner au sein d’un régime unique. Ce regroupement va avoir une incidence sur les taux de cotisation.

Une réversion plus avantageuseLorsqu’un assuré décède, son conjoint peut demander à percevoir une partie de la pension de retraite dont il aurait dû bénéficier. Actuelle-ment, l’octroi de cette pension, dite de réversion, est soumis à plu-sieurs conditions, notamment d’âge et de ressources. La réforme enga-gée va notablement assouplir les choses. À partir de l’année prochaine, cette pension sera accessible à partir de 55 ans et non plus 60, voire 65 ans, comme c’est aujourd’hui le cas pour les commerçants. En outre, le plafond d’attribution sera relevé de 37 530 € à 70 000 €. Ce qui per-mettra à une plus large majorité de conjoints veufs d’en bénéficier.