Le Commerce en réseau

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  • 8/14/2019 Le Commerce en rseau

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    Le commerce en rseau en Algrie

    Par Dr Abdennour Nouiri1

    Mots-cls:

    Banques; centrale d'achats; commerce associ, contractuel, de dtail, de gros, informel, intgr, en r-

    seau; filiales; foncier; franchise; grande distribution; hypermarchs; importateurs; investissements; merchandi-

    sing; modle de consommation; partenariat; pratiques commerciales; privatisation; prix de vente; prospective;

    suprettes; super marchs; transactions.

    Abstract:

    .

    . . .

    .

    The closing down of State-owned retail stores put an end to the experiment of pilot

    points of sale. The public infrastructures did not all find buyers and as a result there followed

    a blossoming of unaffiliated privately-owned mini-markets. The absence of networked trade

    in Algeria is noticeable at several levels: groupings of independent owners, franchisees and

    integrated trade. As a consequence, informal trade is flourishing and commercial practices re-

    main without legal base. The consumer is penalized by the ineffectiveness of the current dis-

    tribution systems. The situation is expected however to improve in the future when the large

    international distribution groups will set foot on the Algerian market.

    1 Matre de confrences, responsable au sein de l'INC de l'quipe de recherche sur la grande distribution et l'ur-

    banisme commercial en Algrie, consultant en entreprise. [email protected]

    1

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    La dissolution des magasins d'Etat de distribution de dtail a mis fin l'exprience des

    points de vente tmoins. Les infrastructures publiques n'ont pas toutes trouv repreneur et il

    s'en est suivi une closion de suprettes prives indpendantes de toute enseigne. L'absence de

    commerce en rseau en Algrie se fait sentir tant au niveau des groupements d'indpendants,

    de la franchise que du commerce intgr. De ce fait le commerce informel est florissant et les

    pratiques commerciales demeurent sans fondement lgal. Le consommateur fait les frais de

    cette dsorganisation organique des circuits de distribution. Celle-ci devrait pourtant s'estom-

    per l'avenir avec l'arrive de grands groupes de distribution internationaux.

    La dcision de dissoudre les magasins des Galeries Algriennes et autres Souk El Fel-

    lah fut prise par le gouvernement en 1997. Une multitude de facteurs, internes et externes, ont

    fait que lexprience des "points de vente tmoins " n'a pas t couronne de succs. Parmi

    ceux-ci, on relvera2:

    Le mode de gestion centralement administr, mode rigide qui ne permettait pas de sa-

    dapter aux impratifs de lenvironnement.

    L'absence de stratgie conforme des objectifs clairs et cohrents ainsi quune totale

    mconnaissance du march.

    Des points de vente dans un tat d'inertie latente qui rendait leur adaptation au nou-

    veau contexte conomique difficilement ralisable.

    Le manque dinformation dans une mme unit et entre units et avec leur environne-

    ment.

    Lindiscipline et un systme de sanctions inoprant.

    L'indigence des prvisions et de rapports dactivit bass souvent sur des donnes

    fausses.

    L'absence d'valuation des performances.

    Le caractre vtuste des units.

    Le personnel insuffisamment qualifi.

    L'offre inapproprie.

    2 Voir Baka A., les super marchs en Algrie, mmoire de matrise en sciences conomiques, universit de Gre-

    noble octobre 2004, mmoire co-encadr par nous-mmes.

    2

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    Le maintien dune passivit commerciale ayant pour corollaire le manque de mthodes

    induisant lagressivit commerciale comme moyen irremplaable de gagner des parts

    de march perdues.

    L'absence de communication de campagne promotionnelle, absence totale de publici-t : marketing inexistant.

    Le grave dsquilibre financier accentu par des pratiques souvent illicites.

    Au vu de tous ces facteurs, on s'aperoit que la disparition des supermarchs tatiques

    tait inluctable et on en arriverait presque se demander comment ces points de vente ont

    pu durer aussi longtemps.

    Huit annes plus tard, ces infrastructures commerciales tatiques n'ont pas toutes trou-

    v preneur. Pis, trs peu de celles qui ont t cdes ont rouvert leurs portes en tant quegrandes surfaces. Dans les annes fastes on pouvait dnombrer 261 units rparties travers

    toutes les wilayates. La notion mme de super march avait disparu avec cette fermeture

    grande chelle.

    Quelques repreneurs ont tout de mme conserv ces btiments leur fonction origi-

    nelle. C'est le cas du groupe Blanky qui a inaugur un super march Hydra aux normes

    internationales. Cela demeure insuffisant au regard des normes besoins d'une population esti-

    me 34 millions d'habitants. Le modle de consommation demeure trs occidentalis et ce

    en raison de l'influence que joue la tlvision par satellite. Les besoins d'un pan apprciable

    de cette population ne sont donc pas satisfaits: les centaines de suprettes qui ont vu le jour

    ces cinq dernires annes sont aux antipodes des attentes des couches moyennes.

    L'Algrien moyen trouvait, jusque dans les annes 90, dans les magasins d'Etat de d-

    tail les produits de premire ncessit des prix trs abordables et ce en raison du soutien des

    prix appliqu alors sur certaines denres alimentaires. Plus de Galeries, plus de soutien des

    prix. Les couches les plus dfavorises ne peuvent se permettre de frquenter les suprettes

    prives qui, en l'absence de concurrence des supermarchs voire des hypermarchs, ap-

    pliquent des prix prohibitifs. Des tudes effectues l'INC3ont montr que les prix affichs

    sur prs d'une centaine de produits proposs par diffrentes suprettes taient plus levs Al-

    ger que dans n'importe quelle grande ville de France.

    Les couches populaires vont se rabattre sur le march informel o, par la grce de l'-

    vasion fiscale, les prix sont plus abordables pour le consommateur. Ainsi vont natre des

    "centres commerciaux" d'un nouveau genre la priphrie de la capitale. Ils ont pour nom Ha-

    3 Les rsultats seront publis dans une thse de doctorat en cours de prparation, sous notre direction, par un des

    membres de l'quipe de recherche sur la grand distribution et l'urbanisme commercial en Algrie.

    3

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    miz, Duba ou Tadjenanet. Des villas en cours de construction perte de vue abritant dans

    leurs rez de chausses de vritables cavernes d'Ali Baba. Les registres de commerce sont sous

    lous, les ventes sont ralises sans facture: pas de SAV ni de garantie d'aucune sorte. En

    plein centre d'Alger une rue est squatte par des marchands ambulants 4 qui proposent des

    prix dfiant toute concurrence des articles imports directement de Chine. Des Chinois eux-

    mmes se sont essays ce commerce trs lucratif et ils vendent qui des chaussures qui des

    pruneaux!

    Les grossistes eux se sont installs Semmar (Gu de Constantine) ou Jolie Vue

    (Vieux Kouba). L'assiette des Algriens est trs cosmopolite: lgumes secs en provenance du

    Mexique, des USA ou du Canada, lait en poudre de Nouvelle Zlande, caf du Brsil, pices

    et th de Chine.

    Si les prix demeurent aussi levs, ce n'est pas uniquement en raison du dictat de cer-

    tains importateurs qui pompent une rente de situation. Les circuits de distribution continuent

    de gnrer, au niveau des suprettes du moins, des surcots dus un manque d'efficience

    tous les niveaux. Les suprettes sont une entit en soi, isoles du reste des acteurs cono-

    miques: leurs grants se comportent, par certains cts, comme l'picier du coin. Rares sont

    les suprettes qui ont adopt une politique de fidlisation de la clientle et encore plus rares

    celles qui ont souscrit des contrats avec des fournisseurs attitrs. Sur les rayons, d'une semaine

    l'autre, c'est la valse des produits, des marques etdes prix.

    Les magasins de dtail ne semblent pourtant pas avoir dcouvert les bienfaits et les

    vertus du commerce en rseau5. Nous pouvons en numrer quelques uns6 :

    - Introduction plus rapide des rfrences ;

    - Organisation plus conomique qui tient compte des contraintes du fabricant ;

    - Meilleures mises en place des actions promotionnelles ;

    - Valorisation de lespace de vente et des PLV7 ;

    -Meilleure orientation de la politique de prix ;

    - Possibilit de mettre en place des actions de marketing direct.

    Nous pouvons distinguer trois grandes formes de commerce en rseau dclines

    suivant la nature juridique qui lie les diffrents partenaires. Dans la premire forme dite asso-

    cie nous trouvons les groupements, les coopratives et les chanes volontaires. Dans la forme

    contractuelle de commerce nous distinguons les indpendants, les partenaires, les franchiss

    4 La rue Ferhat Boussad, ex-Meissonnier.

    5Pourtant un dicton populaire dit que l'entraide vient bout du lion6 Voir Troadec A. et Troadec L.,grer et animer un rseau de points de vente , Ed. dOrganisation, Paris 19997 Publicit sur le Lieu de Vente

    4

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    et les concessionnaires. Dans la troisime, dite commerce intgr, il y a les filiales, les

    agences et les succursales. Nous allons tudier dans ce qui suit des cas dans chacune des for-

    mules et, tout en effectuant un tat des lieux, tenter de comprendre les difficults rencontres

    pour la mise en place en Algrie d'un vritable commerce en rseau.

    Au terme de notre revue d'effectif, base sur des enqutes que nous avons menes avec

    des tudiants de l'Institut National de commerce8, nous identifierons les tendances lourdes qui

    se profilent pour l'conomie algrienne et l'influence qu'elles peuvent avoir sur le dveloppe-

    ment d'une distribution moderne en Algrie o efficacit rime avec sagacit.

    Le commerce associ

    La premire exprience en termes de commerce associ remonte 1865, lorsque des

    dtaillants dans la ville de Reims ont fond le premier groupement pour s'approvisionner en

    commun auprs d'un entrept centralisant leurs achats. Ils obtenaient ainsi de meilleurs prix

    leur permettant de faire face aux cooprateurs et aux succursalistes.9 Ainsi sont apparues les

    coopratives de dtaillants, les chanes volontaires (plusieurs grossistes s'associent des d-

    taillants), les groupements d'achat des grossistes et les magasins collectifs d'indpendants

    (commerces divers appartenant chacun un dtaillant).

    Pendant la priode coloniale des formes similaires ont coexist en Algrie. Mais qu'en

    est-il aujourd'hui?

    Pas la moindre association n'est signaler. Il est vrai que les risques actuellement sont

    minimes de voir surgir des cooprateurs ou des succursalistes comme ce fut le cas Reims.

    Mais en l'absence de danger immdiat, les dtaillants gagneraient-ils s'associer des gros-sistes?

    Une enqute10 auprs de 30 points de vente situs dans les circonscriptions les plus

    populeuses du Grand Alger11 a port sur cinq hypothses de recherche dont celle-ci (N 5):

    "les points de vente en libre service ont suffisamment de moyens matriels et de connais-

    sances pour adhrer un rseau d'enseigne et leurs grants sont conscients des avantages

    8 INC, 11 chemin Mokhtar Doudou, Ben-Aknoun, Alger; www.inc-dz.org; 021 91 47 389 Dayan A., Manuel de la distribution, Ed. d'Organisation, Paris, 1981

    10 Mene sous notre direction en avril-mai 2004 par F.Y. Hafiz et A. Rebbouh dans le cadre de leur mmoire defin d'tudes l'INC11 Il s'agit de Dar el Beida, Sidi M'Hamed, Bab el Oued, Bir Mourad Rais et Hussein Dey.

    5

    http://www.inc-dz.org/http://www.inc-dz.org/
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    qu'ils retireraient d'une telle adhsion". Avant de vrifier cette hypothse, il est utile de

    constater que 90 % des rpondants (27 sur 30) n'taient pas lis contractuellement des four-

    nisseurs et que les deux tiers d'entre eux avaient opt pour le "just in time" pour leur approvi-

    sionnement et ce en raison du manque d'espace de stockage, de l'inexistence de prvisions et

    de la volont de ne pas immobiliser des fonds. De ce fait les commandes se font de manire

    quotidienne pour prs de la moiti d'entre elles. Contrairement ce qui tait avanc dans l'-

    hypothse 5, prs de la moiti des rpondants (12 sur 25) ont mis le vu de rester indpen-

    dants et donc de ne pas rejoindre une enseigne fut-elle nationale ou trangre. Leurs motiva-

    tions s'expliquent par la crainte de perdre leur autonomie et donc une certaine marge de

    manuvre dans la fixation des prix. Le dsir d'adhrer une enseigne est directement propor-

    tionnel la taille du magasin. Ce sont les grants des petites surfaces qui opposent le plus de

    rsistance une enseigne commune.

    Le simple partenariat entre des suprettes et des producteurs pourrait tre trs avanta-

    geux pour les distributeurs puisque cette relation contractuelle leur permettrait:

    - d'augmenter leurs ventes (coordination des actions promotionnelles et des poli-

    tiques de prix; allocation des linaires entre les marques ),

    - de rduire leurs stocks (rapidit des livraisons, gestion des commandes auto-

    matises, diminution du nombre de rfrences gres )

    -de rduire leurs cots (maximisation de la charge de livraison, logistique en

    partie commune, conditionnement des produits en fonction des besoins des

    distributeurs, merchandising, standardisation de la facturation ).

    Pour dmontrer que les suprettes tireraient un profil rel ds leur adhsion un rseau

    nous avons men une enqute12 auprs de quatre magasins dont la superficie est suprieure

    120 m et qui appliquent un tant soit peu les rgles du merchandising. Ces quatre suprettes

    sont : Opra Dly Ibrahim,Public's Hydra,Le Gant Said Hamdine etLa suprette des

    Vergers Birkhadem. Une liste de 70 produits distribus par la centrale d'achat Blanky a t

    arrte. De cette liste n'ont t retenus que les produits effectivement vendus concomitamment

    dans les quatre suprettes. Seuls sept produits13 ont finalement t retenus aprs ce deuxime

    filtre. Cette liste a t propose des grossistes oprant dans le quartier de Jolie Vue.

    Les rsultats obtenus aprs comparaison des prix actuels et les prix obtenus grce un

    systme de rseau (soit travers une centrale d'achat comme Blanky soit travers les gros-

    12 Hafiz et Rebbouh op. cit.

    13 Concentr de tomate Izdihar (400 et 800g) ; couscous Mama (500g et 1 kg) ; sel de table Dauphin (285g et400g) ; margarine Evin (250g) ; confiture Izdihar fraise, abricot et pche (300g) ; biscuits Petit djeuner ; boisson

    chocolate Caoma (400g).

    6

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    sistes) montrent que des conomies substantielles peuvent tre opres sur les prix de vente en

    magasins. Suivant les marges pratiques14, les conomies varient de plus de 10 % plus de

    0,5 % comme on pourra le constater dans le tableau ci-dessous.

    MB

    en %

    15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

    Eco

    en %

    10,10 7,69 6,89 6,10 5,30 4,51 3,71 2,91 2,12 1,32 0,53

    MB= marge bnficiaire; Eco= conomie ralise

    Si l'on applique une marge bnficiaire de 15 % le prix de vente du concentr de to-

    mates passerait de 142,5 128 dinars. On pourrait mme augmenter la marge bnficiaire desdtaillants pour la porter 25 % sans qu'il n'y ait d'incidence notable sur les prix appliqus en

    magasins (lgre baisse de 0,5 %).

    Les conomies ralises par le biais de la centrale d'achat seraient moindres comme le

    montre le tableau ci-dessous et fluctueraient entre 7,88 % et -0,12 %.

    MB en

    %

    15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

    Eco en

    %

    7,88 7,08 6,28 5,47 4,68 3,88 3,07 2,27 1,47 0,67 -0,12

    Ainsi non seulement les consommateurs pourraient bnficier d'une baisse des prix

    mais les grants de suprettes verraient leurs marges bnficiaires s'accrotre pour peu qu'ils

    rejoignent un groupement ou une centrale d'achat qui pourrait n'tre qu'une centrale de r-

    frencement15.

    Cependant un certain nombre d'inconvnients ont t relevs par des dtaillants qui

    s'approvisionnent rgulirement (mais pas exclusivement) auprs de la centrale d'achat de

    Blanky16. 25 commerants ont t sonds dont 08 taient des grants de suprettes (les 17

    autres tant des propritaires de magasins d'alimentation gnrale). Les quatre cinquimes

    d'entre eux ont appris l'existence de la centrale d'achat grce aux dmarcheurs de Blanky et

    leurs motivations d'achat se prsentent comme suit:

    14 88 % des sonds sur une population de 25 grants de suprettes pratiquent des marges comprises entre 15 et

    20 %

    15 Voir Lhermie C.,Ngociation et rfrencement dans la grande distribution, Ed. Vuibert Entreprise, Paris 199416 Selon les rponses apportes un questionnaire ralis par Sakina Brahim Djelloul dans le cadre d'une enqute

    mene sous notre direction (mmoire de magister en management commercial en cours ).

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    Dsignation Frquence Pourcentage %/nombre de

    rpondants

    n=25

    Prix plus intressant 21 38,18 84

    Mode et dlai de paiement plus convenables 02 03,64 08

    Gamme plus large 20 36,36 80

    Meilleure qualit de produits 01 01,82 04

    Dlais de livraison respects 01 01,82 04

    Actions promotionnelles frquentes 0 0 0

    Accords de rabais et de ristourne 0 0 0

    Proximit gographique 05 09,09 20

    Fidlit 05 09,09 20

    Autres 0 0 0

    Total 55 100

    Sur ces 25 commerants, 21 se sont dits victimes de rupture de stocks au niveau de la

    centrale de Blanky raison de 12 qui ont affirm que cela se reproduisait chaque com-

    mande, 6 une fois sur deux et 3 une commande sur trois. Plus de 90 % des rpondants d-

    clarent tre informs au pralable de cette rupture de stock (lors de la passation de la com-

    mande) et de ce fait ils suppriment la rfrence manquante tout en maintenant la commande

    globale. Ce qui tend prouver que les clients restent fidles leur centrale d'achat. Les

    commerants interrogs, malgr la non disponibilit de certains produits, trouvent leur compte

    dans ce partenariat qui leur permet de recevoir leurs marchandises domicile (malgr des re-

    tards relevs par 40 % d'entre eux, retards, le plus souvent, non ports la connaissance des

    clients)17.

    Les litiges qui opposent les clients leur centrale d'achat sont divers. 42,86 % des r-

    pondants se plaignent de l'absence d'articles pourtant dment commands; 33,3 % dnoncent

    des retours de marchandises non accepts et 47,62 % s'lvent contre le non respect des dlais

    de livraison. La totalit des rpondants ayant dclar avoir des litiges avec la centrale soit 21sur 25 enquts affirment tre gns par la non disponibilit des produits souhaits.

    Nous sommes donc loin d'un fonctionnement opportun entre centrale d'achat et d-

    taillants affilis. Ces litiges ont pu dcourager de potentiels clients. Ceci pourrait expliquer la

    dsaffection qu'prouvent les grants de suprettes, non encore clients d'une centrale d'achat,

    pour ce type d'approvisionnement.

    17 Pour 80 % des rpondants le retard s'lve une journe pleine. 36 % estiment que le respect des dlais est pri-mordial; ce critre se retrouvant en seconde position aprs la conformit de la commande qui recueille 64 % des

    avis.

    8

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    Au sein du commerce en rseau, nous venons d'voquer les commerants indpendants

    associs une centrale d'achat. Nous avons prcdemment dlimit le commerce associ aux

    groupements (inexistants en Algrie), aux chanes volontaires (cas de Blanky et de ses

    clients). Le mode coopratif18, est la troisime composante de cette forme de commerce asso-

    ci. Il aurait pu se dvelopper suite la disparition des supermarchs de l'EDGA et des souk el

    fellah par la reprise de ces locaux par les travailleurs eux-mmes. S'il n'a pu voir le jour il

    n'est pas dit que dans une prochaine tape (avec l'mergence d'hypermarchs qui viendront

    casser les prix) les commerants ne s'organiseront pas en coopratives avec centrale d'achat

    gre en commun. Nous allons nous intresser dans ce qui suit au secteur du commerce

    contractuel et au type bien particulier de la Franchise qui a amorc son dveloppement en

    2003 et qui semble faire des mules en cette fin d'anne 2005.

    Le commerce contractuel

    La notion de franchise est tout fait nouvelle en Algrie mme si les tout premiers pas

    dans ce domaine datent dj. La franchise est "un accord de coopration commerciale, cono-mique et humaine constat dans un contrat. Le franchiseur donne en licence sa marque,

    transmet son savoir-faire et assiste le franchis dans son exploitation moyennant rtribu-

    tion".19 On distingue quatre grands types de franchise savoir:

    - la franchise de service: contrat par lequel le franchis offre un service sous l'en-

    seigne, le nom commercial voire la marque du franchiseur tout en se conformant

    aux directives de ce dernier (Novotel, Mc Donald's)

    - la franchise de production: contrat qui permet au franchis de fabriquer lui-mme

    et selon les indications du franchiseur des produits qu'il vend sous la marque de ce-

    lui-ci (Benetton)

    - la franchise industrielle: transfert des technique qui permettent au franchis de pro-

    duire sans avoir s'associer et crer un rseau (Coca-Cola, Yoplait)

    18 Voir Nouiri A., thse de doctorat de sciences conomiques,Planification des supermarchs jusqu'en 1984 et

    dtermination d'un nouveau type de magasin de dtail en Algrie, soutenue en juin 1986 l'universit de Mont-pellier 1.19 M. Kahn,Franchise et partenariat, d. Dalloz, Dunod, Paris 2002

    9

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    - la franchise de distribution: contrat par lequel le franchis se limite vendre cer-

    tains produits au sein d'un magasin l'enseigne du franchiseur (Euromarch, Tou-

    salon)

    Quel que soit le type de franchise, les caractristiques suivantes seront toujours pr-

    sentes: obligation pour le franchis de verser des redevances et un droit d'entre, pour le fran-

    chiseur de transmission d'un savoir-faire, de formation du franchis, d'octroi d'une exclusivit

    territoriale. Les magasins sous franchise devront tous porter la mme enseigne (ou marque),

    seront constitus en rseaux, auront la mme politique commerciale et jouiront d'une indpen-

    dance juridique et financire.

    Le franchiseur peut tre un producteur, un commerant ou un prestataire de services

    ayant test avec succs un concept et des mthodes. Il doit pouvoir offrir au franchis une

    marque, un savoir faire et une assistance technique.

    "Le franchis est un entrepreneur indpendant, personne physique ou morale, slec-

    tionn par le franchiseur, anim d'un esprit d'entreprise, responsable des moyens humains et

    financiers qu'il engage et responsable l'gard des tiers des actes accomplis dans le cadre de

    l'exploitation de la franchise, ayant la volont de collaborer loyalement la russite du r-

    seau de franchise en adhrant au principe d'homognit de ce rseau tel que dfini par le

    franchiseur, engageant des moyens financiers afin de rtribuer le franchiseur pour ses ap-

    ports, adhrant l'esprit de franchise"20. Cette dfinition montre bien dans quel esprit doit

    s'engager le franchis: tout en tant un indpendant il se trouve tre li un rseau.

    L'origine de la franchise en Algrie est toute rcente. Les marques Coca Cola, Pepsi et

    Yoplait ne sont pas reprsente dans notre pays grce cette technique. Les accords qui lient

    Fruital pour le premier, ABC21 pour le second et GLI22pour le troisime ne peuvent s'assimiler

    qu' des licences. Peugeot, Renault et autres constructeurs automobiles ont quant eux dve-

    lopp le concept de la concession. Licence et concession sont trs voisines de la franchise

    mais elles n'impliquent pas les mmes relations entre les diffrents partenaires.

    2004 a vu le dveloppement des premires franchises en Algrie. Nous allons en don-

    ner un rapide aperu.

    Clio, marque de "prt--porter" masculin a inaugur son premier magasin Alger en

    septembre 2005. Dj prsent au Maroc et en Tunisie avec respectivement 4 et 9 boutiques, l'-

    habilleur franais compte ouvrir une dizaine de magasins en Algrie dans les cinq ans venir.

    Pourtant les prix affichs sont de 10 15% plus levs qu'en France en raison des droits de

    20 Fdration franaise de la franchise, www. Franchiseline.com/fff.html, 60 rue de la Botie, 75008 Paris.21 Atlas Botling Corporation22 Gnrale laitire Industrielle

    10

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    douanes exorbitants (80%). Le prix d'un steak au restaurant "Hypopotamus"23, du groupe Flo,

    quivaut un dixime du SMIG.

    La chane de restauration rapide "Quick" vient de signer un contrat de franchise avec

    comme objectif l'ouverture de 20 magasins travers les grandes villes algriennes.

    Speedy, leader europen de l'entretien de l'automobile compte en faire autant.

    C'est le parfumeur Yves Rocher qui le premier, ds 2003, a ouvert plusieurs magasins

    Alger. Aujourd'hui il en compte 11 dont 5 dans la capitale, 2 Oran, 1 Tizi Ouzou, Bjaa,

    Stif et Hassi Messaoud.

    Le groupe Dessange International s'est install, lui, en mai 2005, sur une superficie de

    400 m comprenant un espace coiffure et un institut de beaut. Mme si les prix des produits

    et des prestations de ces deux enseignes sont sensiblement plus levs que les prix locaux, il

    semblerait que la clientle algroise existe. Elle est estime entre 4000 et 6000 personnes 24.

    "Carr Blanc", spcialiste du linge de maison en a fait autant en dcembre 2004.

    Le groupe "Genevive Lethu" a annonc son intention de s'installer en Algrie, cou-

    rant 2005.

    La marque franaise Orchestra de prt--porter pour enfants, qui compte 450 points de

    vente dans 40 pays, s'est installe quant elle en 2004. Elle vise en Algrie le haut de gamme

    alors que partout ailleurs elle est positionne sur la gamme moyenne.

    La marque SEB a inaugur son "Seb store"25 en septembre 2005 sur les hauteurs d'Al-

    ger.

    On pourrait croire, au vu de cette numration, qu'il existe un vritable engouement

    pour la franchise en Algrie. Il n'en est rien car les conditions d'application de cette forme de

    commerce ne sont pas favorables. La lgislation algrienne ne facilite pas la mise sur pied de

    contrat de franchise. "La franchise en Algrie repose sur un double paradoxe : reconnue dans

    les engagements internationaux, elle nest pas prise en compte par le droit national. Sans tre

    interdite (vide juridique), elle nen est pas pour autant autorise en application de la rgle-

    mentation des changes"26.

    Le code de commerce algrien n'a pas pris en compte la notion de franchise et la

    Banque d'Algrie interdit le versement des royalties27. Le contrle des changes reste donc trs

    contraignant et pour les franchiseurs et pour les franchiss. Ces derniers ont donc recours au

    march noir de la devise pour rgler le droit d'entre en franchise et les redevances. Souvent

    23 Le premier restaurant est situ prs de la bibliothque nationale El Hamma (Alger)24 D'aprs les chiffres communiqus par l'ambassade de France Alger

    25 Les marques suivantes y sont reprsentes: Seb, Moulinex, Tefal, Calor, Rowenta et Krups.26 Bulletin de la mission conomique de l'ambassade de France Alger, juillet 200527 Loi 90/10 du 14/04/90 sur la monnaie et le crdit.

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    Il y a commerce intgr lorsque les fonctions de gros et de dtail sont assumes par

    une mme entreprise. Cette formule est ne aux Etats-Unis au milieu du XIXme sicle et elle a

    t exprimente en France partir de 1866 dans la rgion de Reims par la Socit de Secours

    Mutuel34. Cette manire de faire a t en vigueur, en Algrie, jusqu' la dissolution des ex-

    EDG, hritires de la SNNGA35. Les supermarchs taient approvisionns par une centrale

    d'achat qui disposait d'entrepts rgionaux.

    Le groupe priv Blanky est en train de prendre la relve. Il a inaugur en septembre

    2005 sonPromy Plus en plein centre d'Alger dans les murs d'un ancien magasin EDGA 36. Ce

    supermarch aux normes europennes fait suite celui dj en fonctionnement Hydra et il

    prcde de peu celui d'El-Biar. Le groupe Blanky37 est compos de sept filiales savoir: n-

    goce, transport, industrie, CMDC (crales et drivs), commerce et industrie du caf, in-

    vestissements et enfin Propharmal (produits pharmaceutiques). Blanky s'est ainsi donn les

    moyens de lancer et de grer une vritable chane de supermarchs. Avec prs de 70% des

    transactions avec des oprateurs algriens (80% du rayon alimentaire et 90% de l'lectrom-

    nager sont produits localement) et ce malgr le manque de production dans le secteur de lha-

    billement (95% des produits textiles sont imports), Blanky se veut optimiste et il se prpare

    affronter les grands groupes internationaux qui ne manqueront pas de s'installer en Algrie.

    Les opportunits dans ce domaine ne sont pas ngligeables38. Une population estime

    34 millions d'habitants (et trs jeune dans sa grande majorit); un pouvoir d'achat pour cer-

    taines couches de la population d'un bon niveau (mme si pour l'ensemble de la population il

    a eu tendance s'roder ces dernires annes39), de nombreux cadres bien forms au sein des

    diffrentes universit du pays (l'INC a lui seul met sur le march de l'emploi prs de 500 di-

    plms chaque anne), un modle de consommation largement emprunt au monde occidental

    (et ce en raison du mimtisme que favorise la tlvision par satellite d'o une parfaite connais-

    sance des marques grce la publicit), des changes familiaux importants avec la France (o

    rside une communaut algrienne estime 2 millions), un programme de construction arr-34 Dayan A., op. cit.35 Voir A. Nouiri,Les grandes surfaces en Algrie: un parcours sinueux, revue des sciences commerciales, N022003, Ed. INC, Alger etLes Grandes Surfaces en Algrie: le chanon manquant, bibliothque de l'ISGP, Alger

    1988.36 EDGA: Entreprise de Distribution les Galeries d'Alger; SNNGA: Socit Nationale des Nouvelle Galerie Al-

    griennes.37 Depuis 2001 il a pris le nom de Blanky Industry Trading Company (BITC)38 Cf le travail de recherche men sous notre direction par Ait Yahya K., mise en place d'un systme d'informa-tion dans le secteur de la grande distribution, mmoire de magister en management commercial, INC, Alger

    dcembre 200439 D'aprs une tude ralise par l'Union Gnrale des Travailleurs Algriens (et cite par le supplment cono-

    mique d'El Watan du 24 au 30/10/05), Les mnages algriens auraient perdu 1820,50 DA mensuellement entre2003 et 2005 et ce cause des augmentations des factures de gaz, d"'lectricit, d'eau et des prix de certains pro-

    duits de large consommation, les salaires demeurant gels durant ladite priode.

    13

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    t un million de logements raliser en cinq ans (avec tout ce qui en dcoule en matire

    d'quipements lectromnagers), un taux de motorisation important (plus d'un million de v-

    hicules pour la seule ville d'Alger), la construction d'une autoroute Est-Ouest (1200 km dont

    une partie est dj acheve), la ralisation d'un mtro Alger, l'implantation de nombreuses

    entreprises et banques internationales et enfin une manne ptrolire qui a port les rserves de

    change du pays plus de 51 milliards de dollars40. Mais les inconvnients sont pour l'heure

    bien plus importants aux yeux de groupes tels Carrefour, Auchan ou encore Intermarch qui

    ont mis le vu de s'installer en Algrie.

    Et pourtant les groupes franais ne se font pas prier pour investir dans les autres pays

    du Maghreb. Ainsi en septembre dernier a t inaugur le second hypermarch de Tunisie

    sous l'enseigne Gant (du groupe Casino). Il fait suite l'implantation du premier hypermarc-

    h de Carrefour (avec 9.000 m de surface de vente) en aot 2001. L'arrive de Carrefour

    avait suscit un engouement sans prcdent auprs des consommateurs et introduit des modi-

    fications dans le secteur de la distribution de dtail. En effet, les prix pratiqus par Carrefour

    ont engendr une baisse des marges bnficiaires des distributeurs et une concurrence accrue

    entre diffrentes enseignes. Louverture de GEANT encore plus vaste que Carrefour (12.000

    m de superficie dexposition- vente) va crer une concurrence accrue dont va profiter le

    consommateur tunisien.

    Au Maroc, Casino vient de mettre le pied l'trier avec la reprise en gestion des super

    marchs et hyper marchs du groupe Chabi. L aussi la concurrence entre deux enseignes

    franaises (Auchan s'est associ avec le marocain ONA pour crer l'enseigne Marjane) va

    jouer en faveur du consommateur marocain.

    Pourquoi ce qui est vrai chez les voisins de l'Algrie ne l'est-il pas dans ce pays?

    Qu'est-ce qui entrave l'installation des hypermarchs franais ou autres?

    Daprs un rapport de la Banque Mondiale41les contraintes auxquelles se heurtent tous

    les investisseurs ont trait au :

    - financement (70 % des entreprises sont exclues du march du crdit) ;

    - foncier (37 % des entreprises sont la recherche de terrains industriels) ;

    40 Confrence de presse du ministre des finances, l'htel Aurassi en date du 26 octobre 2005 lors du Club Ex-

    cellence Management, au cours de laquelle il a t annonc qu'en 2004 le budget dquipement a t ralis

    86% et celui de fonctionnement 100%. Au cours de la mme priode le crdit lconomie s'est lev 1400

    milliards de dinars dont 47% ddis au secteur priv. LAlgrie a de plus maintenu son taux dinflation 3%. Le

    programme complmentaire de soutien la croissance 2005/2009 sera dun montant global de 4 200 milliards dedinars, soit lquivalent de 55 milliards de dollars.41 Cit par le journalEl Watan, (dition du 06/10/2003)

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    - fonctionnement bureaucratique (une ligne tlphonique met des mois avant

    dtre installe) ;

    - secteur douanier (il faut 12 jours en moyenne pour ddouaner une marchandise

    alors quau Maroc il ne faudrait quune deux journes).

    Lors d'un sminaire organis l'htel Sheraton par le World Trade Center of Algeria42,

    sur le thme de la grande distribution, des experts ont droul une panoplie de freins l'in-

    vestissement tranger dans ce secteur.

    Tout d'abord, il y a le non professionnalisme des banques algriennes pour ne pas dire

    leur gestion bureaucratique qui n'incite pas les prendre comme partenaires dans des projets

    qui se chiffrent en millions d'Euros43. Les banquiers algriens sont un frein au dveloppement

    des affaires. Refusant des ouvertures de comptes (donc de prendre l'argent du client) ils sont

    bien placs pour lui refuser des crdits. Ils sont soumis l'injonction et le traitement des dos-

    siers peut ou non tre acclr selon les besoins des "dcideurs".

    Le second problme relev lors de ce sminaire a trait au foncier. Beaucoup de soci-

    ts nationales "privatisables" non pas de titres de proprit pour leurs terrains. Les terres agri-

    coles, morceles et vendues pour des projets de construction risquent, d'tre une pine dans le

    pied des investisseurs. Enfin le march du foncier a grimp au-del de toute mesure. Le m de

    terrain btir se ngocie, dans la capitale, entre 20 000 et 50 000 DA. Le ministre des Fi-

    nances estime quil ny a pas de problme de disponibilit du foncier industriel en Algrie,

    mais plutt une mainmise dentreprises publiques et prives sur ce foncier ; il envisage donc

    de donner des directives aux entreprises ayant des terrains excdentaires pour quelles les res-

    tituent au domaine public44. Le rapport du Conseil National Economique et Social45prconise

    que laccs au foncier a plus souffert dune dfinition des modalits daccs aux assiettes de

    terrain que dune pnurie doffres ou de disponibilit. Cette situation aurait t aggrave par la

    problmatique lie la rgularisation des actifs rsiduels dont la surface inexploite est va-

    lue plus de 3 millions de m

    Entre temps comment peut-on esprer qu'un Auchan, un Carrefourou un Gantvoie

    le jour en Algrie sachant que l'assiette pour un cargo46 ou un hyper de 12 000 m de surface

    42 Sminaire auquel avaient assist des responsables du groupe franaisIntermarchen mai 2002.43 Voir article de Ahmed Ben Allam, paru dans l'dition du 24 octobre 2005 du journalL'expression et relatif

    l'utilisation du chque et article de Salima Zouggar, paru dans l'dition du 15 octobre 2005 du journalLe Magh-reb et relatif au financement des Investissement Directs Etrangers.44 Dclaration faite devant l'Assemble Nationale Populaire l'occasion de la discussion de la loi de finances

    2006. rapports par le journalLe Maghreb, octobre 2005.

    45 Session de juin 2004.46 Contrairement l'hyper qui est prdominance alimentaire, le cargo, lui, offre surtout des marchandises gn-

    rales.

    15

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    commerciale tourne autour de 60 000 m: "magasin de l'opportunit, implant sur des ter-

    rains peu chers, install conomiquement, un cargo de distribution a une surface de vente qui

    ne reprsente en moyenne que 60 % de la surface construite, elle-mme occupant le tiers de

    la surface du terrain"47.

    Le troisime problme est relatif au fonctionnement de la justice. D'aucuns se

    plaignent

    qu'elle soit trop lente pour instruire les dossiers. Le dveloppement de la contrefaon, que

    nous avons voqu plus haut, et du "Bakhchich"48 inquitent les investisseurs potentiels. La

    corruption est une gangrne. Un rapport rcent49 place l'Algrie, avec une note de 2,8 sur 10

    (2,7 en 2004) dans lindice de perception de la corruption (IPC) pour 2005 la 97e place

    (mme position quen 2004), trs loin derrire la Tunisie, au 43e rang (une note de 4,9), lE-

    gypte, au 70e rang (une note de 3,4), et le Maroc, au 78e rang (une note de 3,2). Transparency

    sest base, pour lAlgrie, sur les rsultats de 7 sondages sur la perception du degr de cor-

    ruption vue par les hommes daffaires et les analystes-pays. La hantise des importateurs, c'est

    de voir leurs conteneurs bloqus au port pour dfaut de rglement de la "Chippa"50. Les

    industriels algriens eux-mmes sont moroses. Le pessimisme des entrepreneurs persiste de-

    puis le mois de mars, daprs le constat d'une enqute mene par le FCE51. Lindice de

    confiance des chefs dentreprises ne sest gure amlior. Lenqute mene auprs des

    membres du FCE et dun chantillon de chefs dentreprises non membres du FCE montre

    quil ny a pas de perspectives de relance des affaires chez ces entrepreneurs, du moins dans

    le court terme. Parmi les contraintes cites et qui entravent la bonne marche de lentreprise,

    celles qui proccupent le plus les oprateurs conomiques sont davantage dordre financier52.

    Le quatrime problme voqu par les participants au sminaire du Sheraton a trait

    la faiblesse de la production nationale. Il faut savoir que les hyper marchs qui ouvrent l'-

    tranger s'approvisionnent plus de 60 % sur le march local. L'offre algrienne est nettement

    en de des attentes des grands groupes de distribution.

    Malgr toutes ces entraves, il se trouve des investisseurs trangers qui tentent "l'exp-

    47 Dayan A., op. cit.48 Mot intraduisible signifiant approximativement "pot de vin"49 Etabli par l'ONG Transparency International50 Mot intraduisible signifiant approximativement "pot de vin"51 Enqute ralise par le Forum des Chefs dEntreprises au mois doctobre 2005 et dont les rsultats ont t pu-

    blis par plusieurs quotidiens nationaux.52 Elles reprsentent 56 % des rponses et qui comprennent les charges de remboursement de lemprunt juges

    excessives par 17 % des rpondants. Viennent ensuite le recouvrement des crances avec 15 % des rponses et

    laccs au crdit avec 14 %. Les charges dexploitation sont juges importantes par 10 % des entrepreneursquestionns. Par ailleurs, 28 % des chefs dentreprises citent dautres problmes exognes lentreprise. (Source

    journalLe jeune indpendant, octobre 2005)

    16

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    rience algrienne". Ainsi en est-il de SA Matimmob, spcialis dans limmobilier touristique

    et la grande distribution. Une intention ferme a t affiche par le groupe SA Matimmob pour

    la ralisation dune grande surface de distribution sous lenseigne CASH et dun htel au

    niveau de la wilaya de Constantine. Carrefour s'est quant lui associ avec le groupe algrien

    Ardis pour ouvrir le premier supermarch Champion.

    L'investissement direct tranger est pourtant en hausse constante et il se situe pour

    2004

    2 milliards de dollars53. En l'espace de 4 ans, 314 projets dinvestissements trangers pour

    un montant global de 5,2 milliards de dollars ont t enregistrs au niveau de l'ANDI. 54 Mais

    trs peu concernent la distribution.

    Cette situation de non intgration du commerce de dtail en libre service n'a pas que

    des incidences sur les prix. Si des enseignes connues s'taient tablies en Algrie, on aurait as-

    sist une rapide transformation des mthodes de vente. Une simple visite dans la plupart des

    suprettes de l'agglomration algroise suffit pour se faire un ide sur la non prise en compte

    du merchandising. Cette technique qui est intimement lie au marketing permet de "dtermi-

    ner la localisation et l'amnagement adquats du lieu de vente, ainsi que la prsentation des

    produits qui y sont vendus, dans des conditions physiques et psychologiques optimales"55. Si

    les grants de suprettes avaient t initis au merchandising, ils n'auraient pas, de manire

    fort incongrue, mis en place des "zones froides"56, ou dispos des produits forte marge sur

    des linaires au niveau des pieds plutt qu' hauteurdes yeux. Aucun des magasins installs

    dans les quartiers rsidentiels des hauteurs de la capitale n'a positionn la porte d'entre

    droite comme le prconise la thorie: l'tre humain a tendance toujours se diriger de la droite

    vers la gauche (sens inverse des aiguilles d'une montre)57. Quel manque gagner pour ces

    commerants en herbe qui pensent que le consommateur algrien est "facile plumer" (une

    tendance qui n'a cess d'avoir cours ces quinze dernires annes58 ) et qu'il n'est point besoin

    de dployer trop d'efforts pour le satisfaire59!

    53 Chiffre donn par le chef de la division investissements l'ANDI au cours d'une mission diffuse sur la radio

    Chane 3 durant le mois d'octobre 2005. Concernant la France ces chiffres sont de 34 millions d'euros ce quiplace l'Algrie la 41 place pour les investissements franais l'tranger.54 Les mesures de facilitations fiscales, prvues par la loi sur l'investissement adopte en 2001, et notamment la

    disparition du versement forfaitaire ont encourag davantage les oprateurs trangers.55 Lehu J.-M.,Praximarket, Ed. de Monza, Paris 199656 Ce sont des rayons rarement visits par les clients.57 Pour s'en convaincre se rappeler qu'en athltisme les coureurs adoptent ce sens giratoire!58 Cf Nouiri A.,Face la difficile transition vers l'conomie de march: le consommateur algrien en otage, ar-

    ticle in Mlange en hommage Andr Tiano, Universit de Montpellier 1, 199259 Certains magasins ont introduit des cartes de fidlit dont le gain pour le consommateur est ridiculement

    faible.

    17

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    Nous avons dcrit trois formes de commerce en rseau susceptibles d'tre opration-

    nelles en Algrie au vu des conditions historiques (hritage de la colonisation: super marchs),

    socio-conomiques (irruption dans l'conomie de march, mode de consommation influenc

    par les paraboles) et gographique (proximit de l'Europe). Il existe des tendances lourdes,

    que nous analyserons ci-dessous, et qui pourraient influencer limplantation du commerce en

    rseau en Algrie dans les prochaines annes.

    Les tendances

    La premire tendance est relative la ncessit pour les grands groupes de distribution

    de s'internationaliser. L'apparition du libre-service et du super march ont largement contribu

    au dveloppement d'une distribution de masse. Mais les magasins populaires (Monoprix, Uni-

    prix, Prisunic) en vogue dans les annes cinquante et soixante ne font plus recette. Le

    consommateur est attir par les centres commerciaux, les magasins de proximit et les hypermarchs sans oublier les maxi discounts. Ainsi en est-on arriv une saturation pour certaines

    formes de commerce qui ayant atteint leur maturit ont amorc leur phase de dclin. Le sch-

    ma ci-aprs60 montre le dclin des hyper marchs en France.

    60 Tir de Cliquet G., Fady A. et Basset G., Management de la distribution, Ed. Dunod, Paris, 2002

    18

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    Dans ces conditions, les grands groupes locaux n'ont plus d'autres choix que de s'inter-

    nationaliser, d'largir le champ gographique en explorant de nouveaux marchs porteurs dans

    d'autres pays (situation favorable dans les pays du Sud de l'Europe et de l'Est; situation dfa-

    vorable en Europe du Nord) ou sur d'autres continents (chec de l'implantation des hypers

    franais en Amrique du Nord, situation favorable en Amrique Latine et en Asie, premires

    expriences au Maghreb).

    Les hypers franais sont donc condamns tenter l'exprience algrienne que ce soit

    par des investissements directs avec prise de contrle comme dans le cas du dveloppement

    interne (ouverture en propre de magasins), des acquisitions (on pourrait concevoir, par

    exemple que l'Etat algrien puisse cder les infrastructures des ex-EDG encore en sa posses-

    sion), de filiales commerciales majoritaires (partage de risques avec des investisseurs locaux);

    sans prise de contrle comme dans le cas dejoint-venture ou de participation minoritaire (ob-

    servation du march). Nous voyons mal cependant les grands groupes franais ou autres ne

    pas investir en Algrie pour se contenter de contrats de gestion comme c'est le cas pour les

    principaux htels algrois (Hilton, Sheraton ). L'Etat algrien n'y serait pas favorable lui qui

    veut voir se dvelopper les IDE61.

    61 Investissements Directs Etrangers

    19

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    La deuxime tendance est la rsorption du commerce informel62. Toujours d'aprs le

    CNES63, il y aurait 700 marchs illgaux recenss lchelle nationale, sur une superficie de

    2,7 millions de m. Pas moins de 100 000 personnes seraient employes par ce secteur, soit

    14% des commerants inscrits au registre du commerce. Ce sont 45 000 infractions la rgle-

    mentation qui ont t enregistres pendant le premier semestre 2003, le montant des opra-

    tions commerciales sans facture s'lverait 26,5 milliards de dinars et parmi lesquels 2,3

    milliards de dinars concerneraient des dfauts de facturation. L'Etat a rgi en adoptant la loi

    sur les pratiques commerciales64 qui stipule que toute vente faite au consommateur doit faire

    lobjet dun ticket de caisse, dun bon justifiant la transaction ou d'une facture dlivre la

    demande du client. Ceci va amener graduellement la disparition de la vente sans facture qui

    est la base du commerce informel. Les grossistes du Hamiz, de Jolie Vue et d'ailleurs savent

    quoi s'en tenir. L'application de cette loi ne va pas sans poser de problmes. En octobre

    2005, en plein mois de Ramadhan, des meutes ont suivi le dmantlement de commerces

    informels65. Les agents de l'Etat (contrleurs de la concurrence, policiers et gendarmes)

    peuvent dornavant saisir toute marchandise pour dfaut de facture. La lutte n'est pas gagne

    d'avance car il ne suffit pas de fermer quelques choppes mais de dmanteler toute une or-

    ganisation qui "importe" par containers entiers des produits non dclars66. L'vasion fiscale

    est une des principales consquences de ce trafic grande chelle.

    Pour assainir l'conomie, le gouvernement a entrepris une lutte contre l'argent sale.

    C'est ainsi que le ministre de la Rforme bancaire a annonc lors d'une confrence67 en oc-

    tobre 2005 que l'Algrie a opt pour la modernisation du systme de paiement de masse

    comme facteur permettant la traabilit des transactions financires et leur transparence. Cette

    modernisation s'articule autour de la traabilit des transactions et leur transparence, de la r-

    duction du risque et de l'incertitude lie aux paiements scripturaux, des facilitations dans l'a-

    doption d'instruments indirects de politique montaire et enfin dans les encouragements du

    dveloppement des marchs financiers. Dans les faits, cette modernisation se traduira par la

    normalisation des instruments de paiement, la dfinition du schma de place pour l'ensemble

    62 Voir la recherche entreprise sous notre direction par Ghidouche F.,L'conomie informelle de distribution, pour

    l'obtention du mmoire de magister en management commercial, INC, Alger 2001.63 Rapport du 2me trimestre 2003.64 Loi n 04-02 du 23 juin 2004 publie dans le Journal officiel n41 du 24 juin 2004.65 Les affrontements avec la police ont fait deux victimes, des dizaines de blesss et d'arrestations Arzew (prs

    d'Oran).66 A l'approche de la fte du Mouloud refleurissent sur les tals ptards et autres produits interdits.

    67 Confrence Internationale tenue Londres autour du thme Global Money Transfers (mouvement des capi-taux) et organise conjointement par Global Consummer Money Transfers Institute et Lady Olga Maitland prsi-

    dente du Forum Dfense et Scurit de Grande-Bretagne.

    20

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    des systmes interbancaires et des flux d'changes, la mise en place d'un systme de tl com-

    pensation de masse et d'change d'images scannrises des chques.

    Pour contraindre les oprateurs plus de transparence dans leurs oprations, le gou-

    vernement a dcid de rendre obligatoire lusage du chque partir du mois de septembre

    2006, pour les montants gaux ou suprieurs 50.000 DA. "Dans aucun pays au monde de

    notre taille, il n' y a autant de liquidits en circulation" a dclar le dlgu gnral de lAsso-

    ciation des Banques et des Etablissements Financiers (ABEF)68. L'Algrie qui tait parmi les

    rares pays enregistrer autant de transactions bancaires par le truchement des liquidits, s'ap-

    prte rompre avec linscurit et linconfort de la manipulation de ces dernires. Le chque

    comme moyen de paiement permettra aussi de renforcer la tendance la bancarisation du

    pays.

    Outre la traduction dans les faits dune disposition de la loi relative la lutte contre le

    blanchiment dargent, le nouvel instrument devrait avoir comme effet un changement dans le

    comportement de la clientle qui sadaptera ainsi aux instruments modernes de paiement

    (chque, carte bancaire, virement et prlvement).

    Ces changements dans leurs habitudes concernant la manipulation de l'argent amne-

    ront les oprateurs algriens se dmarquer du commerce informel ce qui militera en faveur

    d'une nouvelle organisation des circuits de distribution et en premier lieu l'apparition de vri-

    tables enseignes regroupes au sein du commerce en rseau.

    La troisime tendance se trouve rsume dans la libralisation progressive de l'cono-

    mie algrienne qui se traduit entre autres dans le dsir de l'Algrie:

    - de rejoindre le concert mondial des Nations commerantes organises au sein

    de l'OMC69,

    - de prendre sa part de partenaire au sein de l'Union Europenne70,

    - de dvelopper des rapports privilgis avec la France grce au trait qui liera

    les deux pays71 ,

    - de privatiser un grand nombre d'entreprises publiques.

    68 Au cours d'une mission durant le mois d'octobre 2005 sur la radio Chane 3.69 Organisation Mondiale du Commerce que finira par rejoindre l'Algrie car il n'y a pas d'autres solutions et tout

    retard en la matire risque d'avoir des consquences fcheuses.70 L'accord d'association avec l'UE est entr en fonctionnement le 1erseptembre 2005.71 Sa signature est prvue avant la fin de l'anne 2005.

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    Selon une enqute72 sur l'impact de lAccord dassociation avec lUE, les pertes d'em-

    plois s'lveraient plus de 58 000 postes. Ce chiffre est rcus par certains experts 73 qui

    pensent que le chmage risque d'tre aggrav en raison de la grandeslectivit sur le plan de

    la qualification professionnelle et d'un systme ducatif peu rceptif et en totale inadquation

    avec les exigences de lconomie. Le courant libral qui traverse une partie du gouvernement

    l'amne envisager la privatisation de prs de 1200 entreprises publiques mais il se heurte

    des contraintes relatives "la mise niveau technologique et qualitative, aux capacits de

    management, de dveloppement de capacits dexportation et dalliances stratgiques avec

    des partenaires trangers ainsi que laccs aux NTIC74, la formation et au savoir-faire, no-

    tamment dans le commerce international"75. Ces contraintes sont bien relles et l'Etat algrien

    est en mesure d'y faire face sans causer de fracture sociale. A terme, il est attendu que les

    entreprises privatises apportent un coup de fouet l'conomie nationale tant sur le plan de

    l'lvation de la production qu'en matire de recherche de la qualit.

    Une des contraintes l'implantation des hyper marchs trangers se trouverait leve

    puisque l'offre locale, stimule par le partenariat nouvellement introduit au sein du millier

    d'entreprises privatises76, va se trouver renforce. Une politique axe sur la promotion des

    PME77 accentuerait cette politique d'efficacit et de varit de l'offre. Reste le problme de la

    demande qui ne peut tre "booste" que par une augmentation substantielle des salaires78.

    Ce sont l trois tendances lourdes qui vont influer grandement sur la modification des

    circuits de distribution en Algrie.

    En guise de conclusion de ce travail, nous allons nous adonner un peu de prospec-

    tive79

    qui "tente d'apprhender les changements non seulement probables mais souhaitables"80.

    72 Ralise par Sema-Schlumberger en 2005.73 Notamment le Dr Nacer Eddine Sadi, professeur dconomie applique luniversit Pierre-Mends France de

    Grenoble74 Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication75 Interview du professeur Nacer Eddine Sadi parue dans le journalLe Courrier d'Algrie, d'octobre 2005.76 Pour l'heure seules 201 l'ont t, d'aprs la dclaration de M. Hamoud Benhamdine, directeur gnral des in-

    vestissements et des relations conomiques extrieures au ministre de la Participation et de la Promotion des in-

    vestissements, au journal marocainLa Gazette du Maroc en octobre 2005.77 Petites et Moyennes Entreprises.78 Les tenants d'un gel des salaires, Fonds Montaire International compris, pensent que cela rendrait les exporta-

    tions algriennes plus comptitives.79 Ce mot a t cr par G. Berger (L'attitudeprospective, in l'Encyclopdie franaise, tome XX: le monde en de-

    venir, 1959) et il en dfinit les 5 principes suivants: voir loin; voir large; analyser en profondeur; prendre desrisques et enfin penser l'homme.80 Badillo D., Stratgies agro-alimentaires pour l'Algrie, prospective 2000, Ed. Edisud, Aix enProvence 1980.

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    Les hyper marchs arriveront saturation partout en Europe dans les dix prochaines

    annes et il leur faudra ncessairement trouver de nouveaux dbouchs. Ceci devrait pouvoir

    tre possible en Algrie, partenaire de l'UE ce qui implique la disparition graduelle de droits

    de douanes jusqu' l'horizon 2012. Les facilitations en termes d'IDE offertes par l'Algrie (au-

    cune limite la participation des investisseurs trangers, libre transfert des capitaux et de

    leurs produits, protection contre lexpropriation et recours larbitrage international en cas de

    litige, avantages fiscaux, droit de douane marginaux limportation pour les quipements de

    production) devraient porter leurs fruits dans un avenir trs proche. La reconversion de la

    dette algrienne auprs de la France en investissements a dj profit Michelin entres

    autres81. Il n'est pas dit qu'un grand groupe de distribution franais n'embote pas le pas au

    constructeur de pneumatiques.

    La rsolution du foncier est en cours et il devrait tre possible de dgager des superfi-

    cies importantes aux alentours des grandes villes (sur le trac de l'autoroute Est-Ouest82 par

    exemple) pour la localisation de centres commerciaux et partant d'hyper marchs. Ds que la

    premire grande enseigne trangre se sera installe en Algrie, il y aura un effet boule de

    neige. Les petites suprettes n'auront plus d'autres solutions que de s'unir pour lutter contre

    cette "usine vendre" qui viendra casser les prix. Ainsi natra le commerce en rseau parall-

    lement la disparition du commerce informel (touff par une rglementation de plus en plus

    contraignante: registre de commerce, identifiant fiscal, obligation de vente par facture, gn-

    ralisation de l'utilisation du chque).

    Les investisseurs nationaux vont dvelopper des partenariats avec les grands groupes

    trangers de distribution83. La concurrence aidant les techniques du merchandising vont faire

    leur apparition et le consommateur va bnficier d'une meilleure offre en termes de disponibi-

    lit, de qualit et de prix.

    Voil ce qui attend, en Algrie, le secteur de la grande distribution dans les cinq ans

    venir.

    81 Avec la visite du ministre franais de l'conomie Alger les 11 et 12/11/05 Cofidis et Suez sont venues s'ajou-

    ter Michelin, la Socit Gnrale (9,7 millions deuros dans le cadre de laugmentation de son capital

    social)et la fromagerie Bel (4 millions deuros pour la construction dune usine Tizi Ouzou).82 Il reste un peu plus de 900 kilomtres raliser (sur le tronon Est: 399 Km, sur le tronon centre: 169 Km et

    sur le tronon Ouest: 359 Km)83 CEVITAL, numro un de l'agroalimentaire en Algrie veut ouvrir, 135 grandes surfaces de type Mtro, cest--

    dire comparables celles du grand distributeur allemand (ou du franais Carrefour : hyper et/ou supermarchs)

    d'aprs les dclarations faites par son PDG sur la chane de tlvision satellitaire BRTV en octobre 2005. Il semet ainsi sur les traces de Blanky l'autre grand de l'agroalimentaire.

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