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UNIVERSITE HASSAN II Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Casablanca Master Econométrie appliquée à la modélisation macro et micro-économique Mémoire pour l’obtention du Master Sous le thème de : Le comportement des entreprises marocaines face à l’exportation : Analyse du secteur manufacturier Réalisé et soutenu publiquement par : Nour-eddine ANFAOUI Sous la direction de : Mr. Rachid CHAABITA Membre de Jury : Président : Mr. Rachid CHAABITA : Professeur à la Faculté des Sciences Juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II- Ain chock. Suffragants : Mr. Fouzi MOURJI : Professeur et responsable du Master Econométrie appliquée à la micro et macroéconomie de l’Université Hassan II- Ain chock. Mr. Abdelwahad GOURCH : Professeur d’économie à l’université Abdel Malek Saadi deTétouan Mr. Abdeljaouad EZ-ZARARI : Chef de service à l'Observatoire des Conditions de Vie de la Population, Haut Commissariat au Plan (HCP). Année universitaire : 2009/2010

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  • UNIVERSITE HASSAN IIFacult des Sciences Juridiques,

    Economiques et Socialesde Casablanca

    Master Economtrie applique la modlisation macro et micro-conomique

    Mmoire pour lobtention du Master

    Sous le thme de :

    Le comportement des entreprises marocaines face lexportation :

    Analyse du secteur manufacturier

    Ralis et soutenu publiquement par :

    Nour-eddine ANFAOUI

    Sous la direction de :

    Mr. Rachid CHAABITA

    Membre de Jury :

    Prsident :

    Mr. Rachid CHAABITA : Professeur la Facult des Sciences Juridiques, conomiques et sociales de lUniversit Hassan II- Ain chock.

    Suffragants :

    Mr. Fouzi MOURJI : Professeur et responsable du Master Economtrie applique la micro et macroconomie de lUniversit Hassan II- Ain chock.

    Mr. Abdelwahad GOURCH : Professeur dconomie luniversit Abdel Malek Saadi deTtouan

    Mr. Abdeljaouad EZ-ZARARI : Chef de service l'Observatoire des Conditions de Vie de la Population, Haut Commissariat au Plan (HCP).

    Anne universitaire : 2009/2010

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    L'histoire du commerce est celle de la communication des peuples

    Montesquieu (1689 -1755)

  • Page | 3

    Ddicace

    A ma mre

    A mon pre

    A ma sur

    A tous les membres de ma famille

    A mes collgues

    A tous mes amis.

  • Page | 4

    Remerciement

    Merci beaucoup dieu

    Un grand merci Mr. Rachid CHAABITA, professeur la Facult des Sciences Juridiques,

    Economiques et Sociales de lUniversit Hassan II Ain chock, pour son aide prcieuse, ses

    lectures minutieuses et son suivi du travail jusquaux dernires minutes, sans oublier ses conseils,

    ses remarques et sa collaboration.

    Je tiens galement remercier vivement mon professeur Monsieur Fouzi Mourji pour ses

    remarques judicieuses, ses commentaires constructifs, et surtout sa trs grande modestie.

    Pour les conditions daccueil et daccs aux informations dont jai pu bnficier tout au

    long de la prparation de ce mmoire, mes remerciements sadressent galement Monsieur

    Abdeljaouad ZRARI qui na pargn aucun effort pour mclairer certains aspects techniques

    fondamentaux dans les tudes conomtriques, et aussi Mustapha ABIR pour ses aides spontanes

    pour accder aux donnes statistiques dont jai besoin.

    Mr. Abdelwahad Gourch, merci davoir accepter dtre un membre du jury. Cest avec un

    grand plaisir que jai reu votre acceptation.

    Mes remerciements vont aussi tous ceux et celles qui ont particip de prs ou de loin

    llaboration du prsent travail et principalement les membres de lassociation marocaine des

    exportateurs (ASMEX), qui mont donn de plus amples informations sur la question de

    lexportation au Maroc, et Monsieur Mohammed AZROUL, et Monsieur Mohammed CHAHINE

    du Ministre de lindustrie, du commerce et des nouvelles technologies : Merci beaucoup pour votre

    aide, pour votre gentillesse et pour votre collaboration spontane.

    Enfin, je remercie ma mre, mon pre et mes amis qui mont t indispensable tout au long

    de ce travail.

  • Page | 5

    Rsum de la recherche :

    Ce prsent document sattache analyser les dterminants du comportement dexportation

    des entreprises marocaines. Ce comportement est apprhend dans cette tude, en premier lieu, par

    la dcision dexportation, c'est--dire, les facteurs qui influencent lentreprise marocaine

    sengager dans lexportation, et en second lieu, tudier daprs les mmes facteurs, la performance

    lexportation, apprhend par le taux dexportation. Notre recherche est base sur lenqute sur les

    industries de transformations ralise annuellement et exhaustivement auprs des entreprises

    industrielles marocaines par le Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles

    technologies.

    Par ailleurs, loutil statistique utilis nous permet dexaminer individuellement chaque

    variable travers lanalyse univarie, tandis que pour lanalyse bivarie nous montre la dpendance

    entre certains caractristique internes/externes la firme et la dcision dexportation et aussi le taux

    dexportation des firmes. Et enfin, par lanalyse multivarie, nous analysons dune faon

    synthtique la relation entre plusieurs variables.

    Dans lanalyse conomtrique, nous avons montr dune part, par le modle logit, que la

    probabilit dexportation des firmes marocaines est influence par la taille, lendettement, la

    rentabilit, le secteur dactivit et enfin linvestissement des entreprises. Dautre part, par le modle

    Heckman en deux tapes, nous avons trouv que la performance lexportation des firmes est

    dtermine par les mmes facteurs influenant la probabilit dexportation, en outre de la

    localisation gographique.

  • Page | 6

    Sommaire

    Introduction gnrale 8

    Chapitre I : -Fondement thorique et empirique des dterminants du comportement

    dexportation des firmes : 10

    Section I : - Approches thoriques de lexportation des entreprises : 11

    -Paragraphe I : Approche behavioriste, la taille et exportation de la firme : 11

    -Paragraphe II : La Thorie des ressources et comptences et le comportement dexportation

    des entreprises : 14

    -Paragraphe III : Le lien entre le secteur dactivit et la stratgie dexportation des firmes 17

    -Paragraphe IV : Les conomies dagglomration et lengagement des firmes dans

    lexportation : 19

    Section II : Apport des tudes empiriques et hypothses de recherche : 21

    -Paragraphe I : La taille de lentreprise et le comportement dexportation : 21

    -Paragraphe II : La stratgie dinvestissement et le comportement dexportation des

    entreprises : 23

    -Paragraphe III : Leffet de la localisation gographique et lappartenance sectorielles sur le

    comportement dexportation des firmes : 24

    -Paragraphe IV : Les contraintes financires et accs des entreprises au march tranger : 25

    Conclusion du Chapitre : 26

    Chapitre II : Analyse statistique et conomtrique des dterminants du comportement

    dexportation des entreprises marocaine : 27

  • Page | 7

    Section I : Analyse statistique des facteurs relatifs la stratgie dexportation des entreprises : 29

    -Paragraphe I : Analyse statistique univarie : 30

    -Paragraphe II : Enseignement de lanalyse bivarie : 33

    -Paragraphe III : Analyse statistique multivarie : 50

    Section II : Analyse conomtrique des dterminants du comportement lexportation des

    entreprises industrielles marocaines : 54

    -Paragraphe I : Dterminants de laccs des entreprises marocaines au march

    dexportation : 54

    -Paragraphe II : Les dterminants de la performance lexportation des entreprises

    industrielles marocaines : 68

    Conclusion du chapitre 77

    Conclusion gnrale 79

    Table des matires 82

    Rfrences bibliographiques 85

    Annexes 89

  • Page | 8

    Introduction

    Louverture et la libralisation commerciale lchelle internationale sont devenues une

    ncessit pour toute conomie, rendues possibles grce aux succs des politiques mises en uvre

    dans le cadre de lorganisation mondiale de commerce (O.M.C) et/ou travers des accords

    commerciaux rgionaux.

    Lexportation favorise la croissance conomique, stimule linvestissement, contribue la

    cration demplois et participe au maintien des quilibres globaux de lconomie nationale. Dans

    cette logique, le contexte de la mondialisation et de la concurrence accrue, fait de lexploration de

    nouveaux marchs une ncessit pour les entreprises. En fait, les entreprises sont convaincues que

    lexportation est une priorit pour leur croissance. Le phnomne de linternationalisation sinscrit

    ainsi dans cette perspective car elle est, la fois, moteur et consquence de la croissance de

    lentreprise : Moteur de la croissance puisque susceptible de gnrer de nouveaux profits sur de

    nouveaux marchs, et consquence, puisque linternationalisation est vue comme une suite logique

    dune russite sur le march local de lentreprise. Cependant, il nest pas toujours facile pour une

    entreprise de faire ses premiers pas lexport, surtout si elle se trouve dans de mauvaises conditions

    de comptitivit qui lempchent de simposer au niveau international.

    Par ailleurs, le dclin des exportations marocaines devient plus prononc. En fait, les

    exportations en bien et services ont accus une baisse de 26% durant le premier semestre 20091,

    alors que nous restions peu renseigns sur les facteurs qui ont conduit cette baisse. Dans ce

    sens, un certain nombre dtudes empiriques2 montrent que la concentration des exportations au

    sein dun ensemble de firmes masque le dficit en entreprises exportatrices et confirment aussi

    lide selon laquelle, des facteurs structurels dordre micro-conomiques expliqueraient, pour une

    large part, les mauvaises performances des exportations, et que cest donc, dans le comportement

    des entreprises que se trouveraient les lments dexplication.

    1 Selon le ministre du commerce extrieur pour lanne 2009

    2 Plusieurs tudes ont t faites sur la question dexportation des entreprises notamment celles de Sylvie Scherrer(1998) Jean-Luc Bricout(1991)

  • Page | 9

    Malgr que la question de lexportation des entreprises a t suffisamment aborde, ce

    jour, rares sont les tudes quantitatives sur les entreprises marocaines qui permettait vritablement

    de confirmer ou dinfirmer limpact des facteurs internes lentreprise, et ceux relatifs

    lenvironnement externe, sur le comportement dexportation des firmes marocaines. Cest dans

    cette perspective que le prsent travail prsent vise rpondre ces interrogations.

    Dans cette tude, nous analysons les caractristiques dun ensemble dentreprises

    exportatrices, que nous comparons dautres qui ont dcid de concentrer leurs activits que sur le

    march local. Ceci nous amne poser deux questions fondamentales :

    Pourquoi ya-t-ils des entreprises qui exportent, alors que dautres qui ne le font pas? Est-ce

    que cest uniquement une question de taille, ou bien surtout une question de contraintes

    financires, ou carrment, cest labsence dexternalits sectorielles et spatiales ?

    Quels sont les dterminants de la performance lexportation des entreprises ?

    Le but de ce prsent travail est de montrer que les entreprises exportatrices diffrent de

    celles non-exportatrices en termes de taille, dinvestissement et de ressources financires3, sans

    oublier, les conditions qui entourent lentreprise, soit par sa localisation gographique, soit par son

    appartenance sectorielle.

    Le bien-fond de cette tude repose sur quatre lments. Premirement, nous analysons les

    principales thories relatives au comportement dexportation des entreprises. Ensuite, nous

    prsentons la littrature empirique fondamentale sur lexportation des firmes. Par ailleurs, Lanalyse

    statistique univarie, bivarie et multivarie, permettra de vrifier leffet des caractristiques

    internes (taille de lentreprise et ressources financires) et externes (secteur dactivit et la rgion

    dimplantation) la firme sur le comportement dexportation des entreprises. Nous finissons par

    une modlisation dune part, de la dcision dexportation des firmes industrielles marocaines, et

    dautre part, lanalyse des facteurs qui dtermine la performance lexportation.

    3 Les ressources financires des entreprises traites seront analyses par lendettement et par la rentabilit globale de lentreprise conformment ltude faite par Jean-Luc bricout (1997)

  • Page | 10

    Chapitre I :

    Fondement thorique et empirique des dterminants du comportement dexportation des firmes :

  • Page | 11

    Dans ce prsent chapitre, nous prsentons les enseignements des approches thoriques

    relatives lexportation des firmes, puis nous abordons les enseignements de quelques travaux

    empiriques qui expliquent le comportement des firmes face lexportation. Ceci nous permettra

    formuler nos hypothses de recherches sur leffet de chaque facteur sur le comportement

    dexportation des entreprises.

    Section I - Approches thoriques de lexportation des entreprises :

    La thorie conomique sest intresse aux dterminants conomiques de lchange. Pour

    comprendre le processus d'exportation, plusieurs thories ont t avances afin d'expliquer la faon

    dont ces facteurs parmi tant d'autres mnent l'exportation. Nous allons passer en revue chacune

    d'elles.

    Paragraphe I : Approche behavioriste, la taille et exportation de la firme

    Durant ces trente dernires annes, plusieurs chercheurs se sont interrogs sur la question de

    linternationalisation des entreprises.

    La plupart de ces travaux trouvent leurs fondements dans la thorie behavioriste

    ou comportementale de la firme. La notion dapprentissage est au cur de cette approche qui

    postule que le changement des comportements de lindividu et/ou de la firme rsulte dun

    cumul dexpriences. Les jeunes entreprises commencent par une petite taille et exploitent leurs

    activits l'chelle locale. Ensuite, elles s'tendent l'chelle rgionale et nationale, puis l'chelle

    internationale.

    Linternationalisation est perue ainsi comme un processus dapprentissage

    comportant des tapes par lesquelles lentreprise passe obligatoirement. Le caractre graduel du

    processus est attribu au manque de connaissances de la firme, dune part, et lincertitude

    associe la dcision dinternationalisation. Les travaux fonds sur cette approche peuvent tre

    regroups en deux modles :

    1- Le modle dUppsala (U-modle) :

  • Page | 12

    Le modle dUppsala (U-modle) dvelopp initialement par Johanson &

    Wiedersheim-Paul (1975) et par Johanson & Vahlne (1977) analyse linternationalisation

    comme un processus dapprentissage graduel, et place lexprience acquise

    progressivement comme la cl de cette internationalisation (Johanson et Vahlne, 1977).

    Ainsi, en intgrant des connaissances tires de cette exprience sur les marchs trangers,

    lentreprise alimente son processus de dcision.

    Linternationalisation devient alors le rsultat dune srie de dcisions incrmentales.

    Ces auteurs constatent, partir de leurs tudes des firmes sudoises, quelles suivent un processus

    squentiel compos de quatre stades :

    Activits dexportations irrgulires et opportunistes ;

    Exportation via un agent indpendant ;

    Implantation dune succursale/filiale de vente ;

    Production dans le pays tranger.

    Le second principal apport de ce modle concerne la distance psychologique. En

    effet, Johanson et Vahlne (1977) utilisent ce concept, dfini comme lensemble des

    diffrences culturelles et linguistiques ayant une influence sur la circulation de linformation et la

    prise de dcision dans les transactions internationales, pour expliquer qu mesure que

    lexprience internationale saccrot, la distance psychologique qui spare la firme des nouveaux

    territoires trangers se rduit. Cette diminution de la distance psychologique favorise une

    progression plus tendue et une utilisation plus complte des opportunits offertes par les diffrents

    pays connus.

    Lentreprise va donc partir du march domestique, puis stendre vers des marchs

    proches gographiquement et/ou psychologiquement, afin de diminuer la prise de risque. A

    mesure quelle dveloppera ses activits, lentreprise augmente sa taille et accumulera de

    lexprience, ce qui lui permettra de sengager sur de nouveaux marchs, cette fois plus

    loigns de son march dorigine.

  • Page | 13

    2- le modle Innovation (I-modle) :

    Le modle Innovation (I-modle) labor notamment par Bilkey & Tesar (1977),

    Cavusgil (1980), Reid (1981) et Czinkota (1982) prsente la dcision dinternationalisation

    comme un processus dinnovation pour lentreprise. Chaque tape du processus sinscrit en

    rupture avec lautre et reprsente une innovation quil sagit de bien grer (Cavusgil, 1980). Le

    modle de Bilkey & Tesar (1977) se prsente selon Ageron (2001) comme suit :

    Stade Caractristique de lentreprise

    Stade 1 nest pas intresse par lexport et ne rpond mme pas une commande non

    sollicite.

    Stade 2 prte rpondre une commande non sollicite, mais ne fait aucun effort pour

    Stade 3 explore la possibilit de dvelopper une activit dexportation.

    Stade 4 explore activement la possibilit de dvelopper une activit dexportation.

    Stade 5 exporte sur une base exprimentale vers des marchs proches

    psychologiquement exportatrice confirme, elle adapte son niveau dexportation

    de manire optimale.

    Stade 6 explore les possibilits de dvelopper une activit dexportation vers des pays

    psychologiquement plus distants.

    Source : Ageron (2001)

    Notons quil convient de souligner que les modles sinscrivant dans cette vision demeurent

    trs proches de lcole dUppsala dont ils en conservent les deux grands principes :

    implication graduelle des firmes et existence de la distance psychologique.

    Les dveloppements ci-dessus confirment la place dominante de lapproche par les

    tapes dans les thories de linternationalisation. Cependant, lincapacit de cette approche

  • Page | 14

    expliquer certains comportements des entreprises linternational a ouvert la voie dautres

    approches, notamment lapproche conomique par les ressources et lapproche par les rseaux.

    Paragraphe II : La Thorie des ressources et comptences et le

    comportement dexportation des entreprises :

    La thorie des ressources, dveloppe pour clairer lhtrognit des performances des

    firmes appartenant un mme secteur dactivit (Penrose E., 1959), est un apport intressant. Elle

    sappuie sur lhypothse selon laquelle lentreprise sorganise en cherchant maximiser ses rentes

    stratgiques, et minimiser conjointement les cots dutilisation de ses ressources, en utilisant des

    comptences. Cest en effet sur les comptences elles-mmes, cest--dire dans la production et

    lutilisation des ressources, que sopre la spcialisation et pas seulement au niveau de ses produits

    finaux.

    Le recours au concept de ressources et comptences procure un cadre favorable

    lanalyse des approches de linternationalisation des entreprises et notamment les PME en

    expliquant notamment comment et pourquoi elles peuvent se passer du cheminement prconis

    par lapproche par tapes.

    Historiquement, ce sont les crits de Penrose (1959) qui marquent les origines de la notion

    de ressources et comptences. A ce sujet, Koenig (1999) identifie quatre courants diffrents mais

    complmentaires : Lapproche fonde sur les ressources (Werneflet, 1984 ; Barney, 1991), la

    thorie des comptences fondamentales (Hamel et Prahalad, 1990), la thorie des

    comptences dynamiques (Teece et al ., 1997) et lapproche volutionniste (Nelson et Winter,

    1982).

    Ces approches sentendent dfinir les ressources de lentreprise comme ses actifs tangibles

    et intangibles et ses comptences sont lies la capacit de combiner ces ressources et les

    mettre en relation. L'approche base sur les ressources part du constat empirique suivant : les

    entreprises que l'on retrouve dans une mme industrie sont diffrentes les unes des autres en ce qui

    concerne leur dotation en ressources.

    Dans son article de 1984, Wernerfelt pose une question centrale : quest-ce qui fait quune

    firme est plus performante que dautres sur longue priode ? , et il ne trouve de rponse ni dans le

  • Page | 15

    secteur (dans un mme secteur, certaines firmes sont durablement plus performantes que dautres),

    ni dans la position de la firme sur le march, ni dans les produits quelle dveloppe. Il met

    finalement en avant un facteur de performance durable qui se trouve au sein mme de la firme et a

    donc recours la notion de ressource : chaque firme sefforce de crer et de dvelopper des

    ressources qui lui assurent un avantage persistant sur ses concurrentes. Cet avantage tient soit aux

    proprits des ressources elles-mmes, soit la capacit de la firme acqurir ces ressources en

    rendant difficile aux concurrentes.

    Barney (1991) Barney a rendu la thorie des ressources plus oprationnelle. Il reprend le

    dveloppement de la thorie l o Wernerfelt lavait laiss. Pour lui, lenjeu est de rendre lide de

    dpart plus oprationnelle : Comment une ressource peut-elle tre lorigine dun avantage

    concurrentiel persistant ? En effet, Barney fait ici un constat qui soppose deux hypothses fortes

    de lanalyse stratgique : dune part les firmes dune industrie nont pas toutes des comportements

    identiques et connaissent des performances diverses, ce qui provient de lhtrognit des

    ressources ; dautre part cette diversit des performances peut tre durable, persistante, du fait de la

    faible mobilit des ressources. Puis Barney cherche des critres qui peuvent faire dune ressource

    possde par une firme un avantage concurrentiel persistant (persistant en termes dquilibre, celui-

    ci pouvant toujours tre rompu par un choc exogne). Ces critres sont selon lui au nombre de

    quatre et constituent des indicateurs empiriques de lhtrognit et de limmobilit dune

    ressource.

    Tout dabord, la ressource doit tre cratrice de valeur, elle doit contribuer de manire

    dcisive lefficience de la firme en permettant de saisir des opportunits ou de neutraliser des

    menaces. (Cette dfinition exogne de la valeur sera fortement critique.). Elle doit deuximement

    tre rare, en elle-mme ou dans sa faon dtre bien exploite. Elle doit tre aussi difficilement

    imitable, ce qui peut provenir de conditions historiques particulires lies lentreprise, dun

    phnomne social complexe, ou de ce que Barney appelle l ambigut causale . Par cette notion,

    il entend ceci : les dirigeants de lentreprise et les concurrents savent quil existe un lien entre

    telle ressource et la performance persistante de lentreprise, mais sans tre capables dexpliciter

    exactement quel est le processus causal qui conduit de la ressource la performance ; et cest cette

    ambigut qui rend difficile limitation par un concurrent. Enfin, quatrime critre, il ne doit pas

    exister de ressource facilement substituable.

  • Page | 16

    Par ailleurs, la thorie conomique volutionniste par Nelson et Winter, 1982), identifie les

    capacits dynamiques de firmes comme les dterminants de leur comportements stratgiquess et de

    leurs performances.

    Le courant des comptences fondamentales : il se focalise sur le management stratgique des

    comptences. Pour Hamel et Prahalad (1990), sur le long terme, la comptitivit dune

    entreprise provient de sa capacit construire, au cot le plus bas et plus rapidement que

    ses concurrents, les comptences stratgiques qui donneront naissance aux produits de demain

    Le courant des capacits dynamiques : ce courant est trs proche du prcdent. En

    effet, comme le courant des comptences fondamentales, le courant des capacits dynamiques se

    focalise sur les ressources et les comptences et leur volution en fonction de

    lenvironnement. Cest une perspective dynamique. Face aux changements technologiques et

    linnovation, la capacit dadaptation est indispensable pour les entreprises qui veulent se

    maintenir et prosprer. Cette capacit dadaptation correspond aux capacits dynamiques de

    lorganisation.

    De ces approches, on peut relever une srie de facteurs qui interviennent des degrs

    diffrents selon les contextes.

    Les ressources peuvent tre classes en utilisant la typologie de C. Hofer et D. Schendel

    (1978) qui en distingue cinq catgories : financires, humaines, physiques, organisationnelles,

    technologiques. R.M. Grant (1991) ajoute cette liste une sixime classe, la rputation, et accentue

    ainsi le rle des ressources intangibles. Pour mettre la lumire sur cette typologie, St-Amant et

    Renard (2004) distinguent :

    Les ressources physiques : elles sont composes des btiments, des bureaux et des matires premires ;

    Les ressources financires : ce sont les moyens financiers disponibles l'organisation pour assurer ses activits quotidiennes de mme que ses projets de dveloppement ;

    Les ressources technologiques : Il sagit dartefacts techniques tels que des instruments, des outils, des machines qui sont utiliss pour raliser les activits

    productives au sein de l'organisation, mais aussi les procds, brevets, mthodes qui sy

  • Page | 17

    rapportent. Les technologies de linformation et de la communication sont une sous-

    catgorie des ressources technologiques ;

    Les ressources organisationnelles : ce sont les lments de design tels que la structure de l'organisation, son mode dorganisation du travail, de coordination, mais aussi

    des lments de la dynamique sociale tels que la culture, le pouvoir, les relations de travail,

    etc .

    En rsum, certaines ressources dont doit disposer lentreprise peuvent tre critiques et

    influencer sa croissance et les marchs quelle peut pntrer : Le manque de ressources

    financires, physiques, le manque dopportunits et linsuffisance des capacits managriales

    peuvent limiter lactivit internationale des entreprises.

    En outre, il faut souligner que ces ressources et comptences jouent un rle central aussi

    bien en amont quen aval de la dcision dinternationalisation. En amont, elles jouent le rle

    dantcdents internes lentreprise, agissant soit comme facteurs motivant (stimuli) soit

    comme facteurs freinant (barrires) la dcision dinternationalisation. En aval de la dcision

    dinternationalisation, ces ressources et comptences peuvent intervenir galement sous la

    forme de freins ou de stimuli (surtout internes) influenant cette fois-ci le rythme du

    processus dinternationalisation voire remettant en question la dcision dengagement

    linternational (choix daugmenter la prsence linternational, de diminuer ou bien darrter

    dfinitivement les oprations internationales). Aussi, elles pourraient tre vues comme des

    lments dterminant les diffrents choix auxquels se trouvent confrontes les PME

    internationales. Bien videmment, ces choix peuvent concerner aussi bien le niveau

    stratgique du processus dinternationalisation des PME (choix des stratgies de

    dveloppement, linternational, choix de la structure l'international, etc. ) que le niveau

    tactique ou oprationnel.

    Paragraphe III- Le lien entre le secteur dactivit et la stratgie dexportation

    des firmes :

    Le paradigme Structure-Comportement-Performance (SCP) est originaire du champ de

  • Page | 18

    l'conomie industrielle. D'abord dvelopp par Mason (1939) puis affin par Bain (1968), il a t

    largement utilis pour analyser des industries et des stratgies concurrentielles.

    La relation entre les indicateurs (structure, comportement et performance) est approche

    diffremment selon les coles. Selon l'cole de Harvard4 (Mason et Bain) qui va de pair avec

    lintrt de notre sujet, la performance d'une branche d'activit ou dune firme, qui est sa capacit

    satisfaire les consommateurs y est considre comme dpendante du comportement moyen des

    entreprises en place, comportement lui-mme dtermin par les caractristiques structurelles du

    march, qui elles-mmes sont dpendantes des conditions de base de l'offre et de la demande. En

    dautres termes, la structure du march affecte le comportement des firmes dans une industrie et

    cela affecte son tour la performance, comme illustr dans le schma ci-dessous.

    Schma 1 : Le modle de base du paradigme Structure-Comportement-Performance (SCP)

    Pour ce qui est de la Structure, elle dcrit l'environnement du march : nombre et

    distribution des entreprises (concentration), degr de diffrenciation des produits, existence et

    ampleur des barrires l'entre (et la sortie), degr d'intgration et de diversification des acteurs

    Pendant que le Comportement dsigne les dcisions des firmes : Le prix, les dpenses

    publicitaires et de Recherche et dveloppement, la localisation, qualit des biens produitsetc

    4 Critiqu par l'cole de Chicago (avec Stigler), le Comportement des firmes est le facteur explicatif dterminant de la performance du march et cette dernire influence la structure (C.P.S).

  • Page | 19

    Alors que les Performances envisages deux niveaux : celles qui est individuel de la firme

    (ses profits) et celles de l'conomie dans son ensemble (efficacit productive, progrs technique).

    Paragraphe IV- Les conomies dagglomration et lengagement des firmes dans

    lexportation :

    En outre des caractristiques propres aux firmes elles-mmes (taille, secteur, ressources

    financires...), les conditions locales qui entourent la firme sont susceptibles davoir un impact sur

    leur comportement lexportation. Nous examinons un autre aspect de linternationalisation des

    firmes qui savre trs important, savoir les dterminants des exportations individuelles lies

    lenvironnement industriel local des entreprises.

    Lexistence dconomies dagglomration lexport, appeles aussi spillovers

    lexportation se prsentent comme des externalits positives sur la capacit dexportation dune

    firme, gnres par la prsence dautres exportateurs dans la mme localit.5

    Le concept dconomies dagglomration fait rfrence aux avantages que les entreprises

    peuvent retirer de la concentration spatiale des activits conomiques. Marshall (1890) a t le

    premier se rfrer aux conomies dagglomration proprement dites, soit les avantages que les

    firmes retirent de la proximit gographique dautres firmes. Cette proximit gographique gnre

    selon lui trois types dconomies : les conomies relies la proximit dun grand nombre de

    fournisseurs spcialiss (biens intermdiaires et services), celles relies la prsence dun plus

    grand bassin de main duvre spcialise et stable, et finalement celles lies la diffusion des

    connaissances. Ainsi, les entreprises dune rgion profitent dconomies dchelle qui ne leur sont

    pas internes, mais qui proviennent deffets externes rgionaux.

    Dans le modle de Romer (1986), les firmes entreprennent des efforts de R-D dans lespoir

    de gnrer des innovations technologiques qui pourront terme amliorer leur productivit. Une

    partie de ces innovations peut alors se transmettre aux firmes voisines, par le biais dexternalits

    technologiques. Pour autant quun bien partiellement public possde une valeur productive, la

    fonction de production ne peut montrer des rendements dchelle constants. Par consquent, chaque

    5 Cit par Pamina Koenig, Florian Mayneris, Sandra Poncet (2009)

  • Page | 20

    unit de capital investie par une entreprise augmente non seulement son stock de capital physique,

    mais aussi le niveau technologique de toutes les autres firmes dans la rgion par la transmission des

    externalits technologiques.

    Le stock de connaissances dune rgion constitue donc un capital social qui saccumule par

    laction dlibre des firmes voulant augmenter leur propre rendement individuel. Plus le niveau

    technologique de la rgion est lev, plus la productivit de la firme saccrot. Ainsi, laugmentation

    du taux de croissance provient des variations du stock de connaissances total (Romer, 1986) de la

    rgion.

    Les conomies de localisation provoquent la concentration dun mme secteur industriel

    dans une rgion particulire, pouvant crer ce que Marshall appelle un district industriel (ou

    district marshallien). Ce sont des conomies dagglomration intra- industrielles sous leur forme

    statique. Le district industriel est compos de firmes dune mme industrie dans lequel se constitue

    un rseau de liens en aval et en amont. Le district salimente par lui-mme par le pouvoir

    dattraction de ces conomies dagglomration et par les effets de la spcialisation internationale.

    Sur le plan dynamique, la prsence dexternalits technologiques intra-industrielles (ou externalits

    Marshall) appuie dautant plus la cration dun district industriel. Par la similarit de leurs activits,

    la transmission de linformation serait plus pertinente et plus fluide au sein dun mme secteur.

    Par ailleurs, les conomies de Jacobs sont des conomies dagglomration statiques

    dcoulant de la diversit industrielle dune rgion. La prsence dun grand nombre dindustries et

    de services dans une mme ville permet de rpondre plus adquatement aux besoins des firmes et

    des habitants qui sy trouvent. De mme, selon lapproche des externalits technologiques inter-

    industrielles (Jacobs, 1969, 1984), le foisonnement de plusieurs industries diffrentes ou

    complmentaires au sein dun mme espace gnre des externalits technologiques qui acclrent la

    croissance conomique. Les effets externes se diffusent non seulement au sein dune seule et mme

    industrie, mais jouent en faveur de lensemble du tissu industriel de la rgion

    La dimension territoriale polarise, au niveau national ou rgional, peut tre explique par :

    Les relations avec des sources dinformation externes aux firmes, lesquelles sont fortement

    influences par la proximit spatiale ;

  • Page | 21

    Lutilisation de canaux informels pour la diffusion de la connaissance (connaissance tacite),

    laquelle se renforce galement avec la proximit ;

    Le soutien de structures non concurrentielles comptence locale (collectivits territoriales,

    organismes professionnels et techniques, soutiens financiers).

    Section II : Apport des tudes empiriques et hypothses de recherche :

    Pour une meilleure comprhension des facteurs expliquant le comportement dexportation

    de lentreprise soit en termes de son engagement ou non dans lexportation, soit en termes de son

    taux dexportation, nous prsentons les conclusions de quelques travaux empiriques qui ont t

    mens sur la stratgie dinternationalisation des entreprises. Ensuite, nous tablissons une srie

    dhypothses de recherche qui se dfinissent comme des propositions de rponse anticipes et

    provisoires du phnomne tudi appuyant les objectifs de cette tude.

    La majorit des auteurs qui ont abord les obstacles et stimuli lexportation, classent les

    facteurs dterminant le comportement dexportation en lments dpendant de lenvironnement

    interne de lentreprise et son milieu externe :

    Les facteurs relatifs lorganisation interne de lentreprise et de sa stratgie comme la taille, de ses contraintes financires et dinvestissement.

    Les facteurs relatifs lenvironnement sectoriel et spatial de la firme comme le secteur dactivit et la localisation gographique.

    Paragraphe I- La taille de lentreprise et le comportement dexportation :

    La taille globale de lentreprise est une caractristique importante prendre en compte. Elle

    est un des sujets les plus trait par les chercheurs, et souvent perue comme une variable pour

    expliquer linternationalisation de lentreprise. Les tudes analysant la relation entre la taille de

    lentreprise et son comportement lexportation sont trs nombreuses.

  • Page | 22

    Sylvie Scherrer(1998) a montr travers plusieurs spcifications le caractre non linaire la

    relation liant la taille de lentreprise et son comportement lexportation, tant en matire de

    dcision dexporter que de dtermination du taux dexportation.

    Cependant, Jean-Luc Bricout(1991), a relev que leffet de la taille mesur par le chiffre

    daffaire est significatif et discriminant pour expliquer laccs des entreprises aux marchs

    extrieurs, et ceci pour lensemble des entreprises pour lensemble des grands secteurs tudis.

    Selon lauteur, dans tous les secteurs, le chiffre daffaire moyen par entreprise est multipli par 6

    lorsquon passe dune entreprise non exportatrice une entreprise exportatrice. Par ailleurs, la

    performance lexportation des entreprises exportatrices, incarne par le volume dexportation,

    nest pas directement corrle la dimension, en montrant quil ny a pas de relation linaire entre

    le taux dexportation et la taille de lentreprise.

    Ltude de CEPII 6 faite par Matthieu Crozet, isabelle Mjean, Soledad Zignago (2008) a

    valu avec prcision la comparaison des entreprises exportatrices celles des non-exportateurs :

    Une firme exportatrice emploie 4 fois plus de salari quune firme ne servant que le march

    domestique. Ces auteurs soutiennent que le facteur taille est un lment qui un impact significatif

    sur la dcision de pntrer de nouveaux marchs trangers, en expliquant quavant que la firme

    dcide de commencer exporter, elle augmente dune manire intensive le nombre de travailleurs

    quelle emploie.

    De leur part, Flora Bellone, Patrick Musso, Lionel Nesta, Michel Qur (2006), ont montr

    travers un panel regroupant 33000 entreprises manufacturires franaises entre 1990 et 2002, que

    les firmes qui exportent se diffrencient des firmes qui nexportent pas en premier lieu par leur

    taille, ou ils ont montr que les petites et moyennes entreprises franaises de 20 250 employs ont,

    dans lensemble, un taux de participation nettement plus faible que celui des grandes et trs grandes

    entreprises : Plus une est grande, plus elle sera apte exporter placer dans lexplication.

    Enfin, Emmanuelle CHEVASSUS et LOZZA Danielle GALLIANO (2001) mettent en relief,

    en premier lieu, le rle prpondrant que joue la taille pour quune firme souvre linternational

    (probabilit dexporter). Ils ont conclu que la probabilit dexporter est dautant plus importante que 6

    Centre dtude prospective et dinformation internationale : Le CEPII est le principal centre franais d'tude et de

    recherche en conomie internationale.

  • Page | 23

    la firme est grande, bien que 28% des entreprises de moins de 100 salaris soient des exportatrices,

    contre 91% pour celles de plus de 500 salaris. Les rsultats sur lintensit des exportations des

    firmes confirment que les petites units de moins de 100 salaris apparaissent comme les plus

    touches par la concurrence des prix, alors que les grandes firmes peuvent sen dbarrasser travers

    la diffrenciation des produits : Plus la firme appartient une classe dentreprises dont le nombre de

    salari est lev, plus le volume dexportation de celle-ci est lev. Les observations de ces auteurs

    nous amne formuler lhypothse 1 : La probabilit dexporter est dautant plus importante que la

    firme est grande.

    Paragraphe II - La stratgie dinvestissement et le comportement dexportation

    des entreprises :

    En analysant les exportations des entreprises, Sylvie Scherrer(1998) trouve que, pour toutes

    les tailles des entreprises, linvestissement joue un rle important dans, aussi bien, pour quelle

    accde au march extrieur (exportation), ainsi pour son intensit dexportation : la probabilit

    dexportation dune firme ainsi que son volume dexportation augmentent avec le taux

    dinvestissement.

    Selon Bertrand Savoye (1994), lexportation suppose le plus souvent des investissements,

    ces derniers vont de pair avec de meilleurs rsultats lexportation, en argumentant que la

    proportion des exportateurs investisseurs qui ont russi augmenter leurs chiffres daffaire en 1991,

    est plus leve que la proportion des autres exportateurs (non investisseurs) pour la mme

    priode. Par consquent, le fait dinvestir, nest pas sans consquence sur le comportement

    lexportation de la firme, cette dernire qui doit mobiliser ses ressources pour des tudes de march,

    ou lutilisation de rseau de distribution, ou encore ladoption dune stratgie Marketing.

    Hypothse 2 : Linvestissement influence positivement sur la probabilit dexporter des entreprises.

  • Page | 24

    Paragraphe III- Leffet de la localisation gographique et lappartenance

    sectorielles sur le comportement dexportation de la firme :

    1-Secteur dactivit et exportation de la firme :

    En expliquant la concentration des exportations des industries franaises, Jacques

    Maliverney (1991) a relev que louverture des firmes aux marchs extrieurs varie dun secteur

    lautre. Dans le mme sens, Sylvie Scherrer (1998) indique que, plus la proportion dentreprises

    exportatrices dun secteur est leve, plus celles-ci exportent une part importante de leurs chiffres

    daffaires. Il avance aussi, qu part le niveau dexportation, les secteurs se diffrencient par la

    diversit des comportements lexportation. Autrement dit, la dispersion des taux dexportations

    des entreprises augmente rgulirement avec le niveau dengagement dans lexportation des

    secteurs.

    Par ailleurs, le classement du pouvoir explicatif des variables expliquant le comportement

    lexportation confirme limportance de lappartenance sectorielle : Cest le secteur qui est le facteur

    le plus discriminant pour lexplication de la probabilit dexporter des petites et moyennes

    industries (PMI) et les grandes entreprises.

    Hypothse 3 : Le comportement des entreprises est influenc par lappartenance sectorielle.

    2- la localisation gographique et le comportement dexportation de la firme :

    Sylvie Scherrer(1998) a trouv que, la probabilit que les petites et moyennes entreprises

    (PME) exportent est positivement lie limplantation gographique. Cette dernire a un effet

    positif aussi sur le volume export par les entreprises exportatrices. Il a conclu que cette variable

    nest pas discriminante pour les grandes firmes en matire de dcision dexportation, et galement

    pour le volume export par la firme.

    Sur une base de donnes trs dtailles, provenant des douanes franaises sur les

    exportations des entreprises, Pamina Koenig, Florian Mayneris & Sandra Poncet (2009), analysent

    limpact de lagglomration gographique des exportateurs sur les deux aspects de leur

    performance: la probabilit quils exportent (la marge extensive) et le volume export (la marge

    intensive). Ils confirment la prsence dexternalits lexport sur la probabilit dexporter, mais pas

  • Page | 25

    sur le volume export, jugeant que les externalits lexport jouent sur le cot fixe plutt que sur le

    cot variable dexporter. Ltude a montr aussi, que les externalits sont dcroissantes avec la

    distance : leffet sur la dcision individuelle dexporter dune firme du nombre dautres exportateurs

    environnants est plus fort si ce nombre est mesur lintrieur de la zone demploi7. Limpact est

    moindre lorsque lon sintresse aux firmes dans le reste de la rgion et encore moindre si lon

    prend en compte les firmes des autres rgions. Ce rsultat est cohrent avec lide que les changes

    dinformation sont plus intenses et faciles sur des petites distances.

    Hypothse 4 : la probabilit que les entreprises exportent, est positivement lie limplantation gographique.

    Paragraphe IV- Contraintes financires et accs des entreprises au march

    tranger :

    1- Lendettement de lentreprise et accs lexportation :

    Le taux dendettement est plus lev pour les firmes non exportatrices, cest ce quaffirme

    Jean Luc-Bricout (1991), en expliquant que linsuffisance des fonds propres susceptibles de

    constituer un obstacle lexportation : plus le taux dendettement de lentreprise est lev, plus la

    probabilit pour quelle exporte baisse.

    Hypothse 5 : Plus lendettement de lentreprise augmente, lentreprise aura moins de chance pour

    exporter.

    2- La rentabilit globale de la firme et lexportation :

    Selon Jean Luc-Bricout (1991), lefficience de lentreprise mesure par la rentabilit globale

    apparait plus leve pour les firmes exportatrices. Lauteur a conclu donc, que lengagement du

    processus dexportation ncessite une bonne structure financire.

    7 Selon la dfinition de lINSEE, Une zone d'emploi est un espace gographique l'intrieur duquel la plupart des actifs rsident et travaillent.

  • Page | 26

    Hypothse 6 : La rentabilit globale de lentreprise influence positivement son comportement

    dexportation.

    Conclusion du chapitre I :

    A travers ce chapitre, nous avons pu cerner la notion de linternationalisation dans son

    concept globale. En effet, la thorie des tapes nous a fait clair la question sur la dimension taille,

    qui semble jouer un rle primordial pour que la firme souvre sur le march tranger. Ensuite, nous

    avons pu apprcier, par la thorie des ressources et comptences, le rle prpondrant des

    ressources possdes par lentreprise pour se distinguer par rapport autres firmes, et pour la suite,

    pouvoir sintgrer dans la comptition internationale. Par ailleurs, les thories concernant le

    paradigme SCP et les conomies dagglomration offrent un cadre conceptuel des effets

    sectoriels et spatiaux sur linternationalisation des firmes et notamment par la modalit de

    lexportation.

    Aprs avoir prsent lenseignement des thories relatives au comportement dexportation

    des firmes, nous avons montr par la suite lapport de quelques travaux empiriques dont lobjectif

    est demprunter une mthodologie pour mieux analyser la problmatique de cette tude, sans

    oublier une comparaison avec les rsultats de ces travaux.

  • Page | 27

    Chapitre II :

    Analyse statistique et modlisation conomtrique des dterminants du comportement dexportation des entreprises marocaines :

  • Page | 28

    Aprs avoir prsent, dans le premier chapitre, lenseignement de la thorie relative

    lexportation des entreprises, et lapport de quelques travaux empirique sur le comportement

    dexportation des firmes, nous allons examiner dans ce prsent chapitre certains facteurs

    susceptibles dinfluencer la participation ou non des entreprises enqutes, ainsi la performance

    lexportation.

    1- Prsentation de lchantillon :

    Notre tude utilise une base de donnes partir de lenqute sur les industries de

    transformations ralise annuellement et exhaustivement auprs des entreprises industrielles

    marocaines par le Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies. La mise en

    place de cette enqute a pour principaux objectifs : La disposition dune information fluide,

    actualise et pertinente sur le secteur des industries de transformation, apprhender la situation du

    secteur des industries de transformation et les performances des entreprises composant du secteur,

    suivre dune manire cohrente et permanente lvolution des principales grandeurs du secteur

    industriel, et enfin cerner les perspectives de croissance dudit secteur. Les donnes dont nous

    utilisons sont en coupe instantane retenues pour lanne 2007.

    2- Prsentation des variables disponibles :

    Nous distinguons entre les variables disponibles dans notre base de donnes des variables

    qualitatives et des variables quantitatives :

    Variables quantitatives :

    EXPORT: Taux dexportation de lentreprise i pour lanne n.

    (Montant des exportations de lentreprise i pour lanne n / montant du CA de lentreprise i

    pour lanne n)* 100

    INVEST i : Volume de linvestissement de lentreprise i pour anne n.

    TAILLE i : leffectif employ au sein de lentreprise i pour lanne n.

    CA : chiffre daffaire ralis par lentreprise i pour lanne n.

  • Page | 29

    ENDET : Ratio dendettement de lentreprise i pour lanne n :

    (Dette totale / totale actif)*100

    Rentab : Ratio de la rentabilit globale de lentreprise i pour lanne n :

    (Capacit dautofinancement /chiffre daffaire)*100

    Les variables qualitatives :

    SECT : Le secteur dactivit de lentreprise i :

    IND. AGRO-ALIMENTAIRES

    IND. TEXTILES & DU CUIR

    IND. CHIMIQUES & PARCHIMIQUES

    IND. METALLIQUES & MECANIQUES

    IND. ELECTRIQUES & ELECTRONIQUES

    REGION : la Localisation rgional de lentreprise i.

    Section I : Analyse statistique des facteurs relatifs la stratgie

    dexportation des entreprises

    La base de donnes doit tre traite de manire rpondre clairement aux questions

    souleves lors de la dfinition des objectifs de cette prsente tude. Lanalyse statistique est certes

    un moyen qui fournit une analyse du comportement des entreprises industrielles marocaines face

    la question dexportation. Nous effectuons, dans un premier temps, des analyses univaries ou tris

    plats. Ensuite, dans un second temps, nous adoptons une analyse bivarie qui permet de montrer les

    relations entre variables prise deux deux. Enfin, lanalyse statistique finira par une analyse

    multivarie traitant simultanment plusieurs variables. Le schma ci-dessous nous dcrit la

    dmarche danalyse statistique :

  • Page | 30

    Schma 2 : Dmarche danalyse statistique

    Paragraphe I : Analyse statistique univarie :

    Lanalyse statistique dbute par un examen individuel de chaque variable. Nous avons dans

    un premier temps effectu des analyses univaries ou tris plats, qui permettent de dcrire

    lchantillon et dexaminer la distribution des modalits des variables. Dans le cas de variables

    qualitatives (nominales), on calcule les frquences (comptage des effectifs) de chaque modalit de

    chaque variable. On peut aussi faire des tris plat de variable quantitative (mtrique) en

    calculant la moyenne et lindicateur de dispersion (lcart-type) sans oublier la mdiane8. Nous

    commenons par les variables quantitatives qui sont prsentes dans le tableau ci-dessous :

    8 Valeur de la variable qui divise la population en deux sous population deffectif gal.

  • Page | 31

    Tableau 1: Statistiques descriptives des variables quantitatives

    Exportateurs Non exportateurs

    Variable MoyenneEcart type

    Mdiane Moyenne Ecart type Mdiane

    Taille (en termes deffectif)

    240.88 522.23 109 40.62 110.58 16

    Endettement totale (en millions de dhs)

    54.11 25.26499 51.89286 69.21 26.24353 72.21

    Rentabilit globale(en %)

    4.01 7.61 1.86 1.71 4.67 0

    Chiffre daffaire (en millions de dhs)

    100 356 17 24,7 160 3,330883

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par le Ministre de

    lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    En examinant les caractristiques des entreprises exportatrices et des non exportatrices, nous

    constatons que la taille moyenne des exportateurs est denviron 241 salaris comparativement aux

    entreprises non exportatrices avec une moyenne qui avoisine 41 salaris. Un autre indicateur de

    tendance centrale est celui de la mdiane, qui montre clairement la diffrence entre les deux

    populations tudies (exportateurs et non exportateurs) : 50% des exportateurs ont un effectif salari

    suprieur 109 et 50% ont un effectif infrieur 109, alors que la mdiane des non exportateurs est

    seulement de 16 salaris, un cart qui traduit limportance de leffet de la variable taille sur le

    comportement dexportation des firmes. Outre la taille des entreprises tudies, lendettement

    moyen des exportateurs (54,11) est moins lev par rapport aux non exportateurs (69,21). La

    mdiane des non exportateurs est plus lev de celle des exportateurs (72,21 contre seulement

    51.89), ce qui confirme quun endettement lev constitue un obstacle aux entreprises. Par ailleurs,

    la rentabilit moyenne des entreprises exportatrices est largement suprieur celle des non

    exportatrices (4.01% contre seulement 1.71%). Cependant, la mdiane de la population des non

    exportateurs est de 0 : 50% des non exportateurs ont un taux de rentabilit globale nulle et 50% de

    la mme catgorie ont une rentabilit suprieure 0. Un rsultat qui relve que le manque de

    rentabilit constitue un obstacle pour les entreprises. Une autre variable quantitative est celle du

    chiffre daffaire, qui est lev en moyenne chez les exportateurs par rapport aux non exportateurs.

  • Page | 32

    Ce tableau montre clairement que les entreprises exportatrices diffrent des entreprises non

    exportatrices en termes de taille et de ressources financires9.

    Aprs avoir prsent le tri plat des variables quantitatives, nous passons lanalyse des

    variables qualitatives qui sont prsentes dans le tableau ci-dessous :

    Tableau 2: Statistiques descriptives des variables qualitatives

    Frquence %

    Sec

    teu

    r

    Agro-alimentaires 175 12.17

    Textile & du Cuir 524 36.44

    Chimie & para-chimie 429 29.83

    Mcanique & mtallurgique 270 18.78

    Electriques & lectroniques 40 2.78

    Total 1438 100.00

    Inve

    stis

    sem

    ent Non investisseurs 487 33.87

    Investisseurs 951 66.13

    Total 1438 100.00

    Rg

    ion

    Nord 374 26.01

    Centre 976 67.87

    Sud 88 6.12

    Total 1438 100.00

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par

    le Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    Daprs le tableau (2), nous constatons par lanalyse des secteurs dactivits que la majorit

    des entreprises de notre chantillon10 oprent dans le secteur des industries de textiles et

    9 Dans notre tude, les ressources financires sont approches par deux variables : le taux de rentabilit globale et lendettement total.

    10Il sagit des entreprises de notre base de donnes issues partir de lenqute sur les industries de transformations

    ralise par le Ministre de lIndustrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies en 2007.

  • Page | 33

    habillement avec une proportion qui avoisine 36,44%, suivies des industries chimie & para-

    chimie avec 29,83%, suivies des industries Mcanique & mtallurgique avec une proportion

    de 18,78%. Nous retrouvons en quatrime et en cinquime position respectivement les industries

    agro-alimentaires et les industries lectriques & lectroniques . Par ailleurs, la proportion des

    entreprises de lchantillon qui ont investi pendant lanne 2007 sont suprieure celle qui nont

    rien investi durant la mme anne (66.13% contre seulement 33.87%). Lanalyse par rgion nous

    montre que la majorit des entreprises industrielles marocaines sont concentres dans la rgion du

    centre avec une proportion qui avoisine 68% confirmant que cette rgion se distingue par la

    concentration de lactivit conomique du Maroc, suivie de la rgion du nord avec une proportion

    de 26,01% dentreprises industrielles localises dans cette rgion, et puis, nous retrouvons en

    dernier lieu la rgion du sud avec seulement 6,12%.

    Ce tableau nous rvle le poids de chaque modalit des variables qualitatives cites ci-

    dessus. Ainsi, les industries du textile et habillement est le secteur qui se distingue par le nombre le

    plus lev dentreprises industrielles. Quant la stratgie dinvestissement, les entreprises qui ont

    investi sont suprieures celles qui nont rien investi durant lanne 2007. Enfin, la rgion du centre

    reste la premire puissance conomique rgionale au Maroc.

    Paragraphe II : Enseignement de lanalyse bivarie :

    Lanalyse bivarie est effectue pour analyser la relation entre deux variables travers des

    tris ou tableaux croiss pour les variables retenues. Il consiste tudier lexistence ou labsence de

    relation de dpendance entre les modalits des deux variables. Ltude de relation entre deux

    variable fera lobjet du test du chi deux, appel le chi-deux de corrlation ou de pearson11 : Il sagit

    de tester lhypothse nulle (H0) dindpendance entre les deux variables.

    11 Ce test est fait dans lanalyse bivarie et notamment quand il sagit dun croisement entre deux ou plus de modalit des deux variables.

  • Page | 34

    1-La taille et le comportement dexportation des entreprises

    1.1- Rpartition des exportateurs par la taille de lentreprise (en termes deffectif) :

    Cette variable nous permettra de distinguer entre les diffrentes entreprises de notre

    chantillon en fonction de leurs tailles. La mesure de cette variable soulve gnralement le

    problme d'identification du seuil critique de dcoupage qui permet de distinguer entre les groupes

    des entreprises et de manifester les diffrences entre elles. En fait, l'identification de ce seuil varie

    d'un pays un autre et d'un secteur un autre. Dans notre pays, les critres pour classer les

    entreprises sont les suivants :

    Tableau 3: Critres retenus au Maroc pour classer les entreprises par taille (en termes deffectifs)

    Critre Trs petitesentreprises

    Petitesentreprises

    Moyennesentreprises

    Grandesentreprises

    Effectif Inf. 25personnes

    25 99personnes

    100 200personnes

    Sup. 200personnes

    Lenqute sur les industries de transformations ralise en 2007 a concern non seulement

    les petites et moyennes entreprises (PME), mais galement les grandes firmes. Toutefois, nous

    constatons la prdominance des PME. Lanalyse statistique doit ncessairement permettre une

    comparaison des entreprises de diffrentes tailles.

  • Page | 35

    Tableau 4: Rpartition des exportateurs selon leurs tailles

    Taille Exportateurs Total

    Inf. 25Nbre 59 682

    % 8.65 100

    De 25 99Nbre 151 446

    % 33.86 100

    De 100 200Nbre 108 155

    % 69.68 100

    Sup. 200Nbre 126 155

    % 81.29 100

    TotalNbre 444 1438

    % 30.88 100

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par

    le Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    Si nous examinons chaque sous population part, nous constatons que 8,65% des units de

    trs petites taille sont des entreprises exportatrices, suivies des petites entreprises dont le nombre

    dexportateurs avoisine 33,86%, alors que ce nombre est plus lev dans la population des

    moyennes entreprises avec une contribution de 69,68%. Lanalyse du nombre dexportateurs par

    taille montre la forte contribution des grandes entreprises avec 81,29%.

    Ce tableau montre que la proportion des entreprises exportatrices croit rgulirement avec la

    taille, et que la dimension de lentreprise est lie incontestablement au fait dexporter ou non, ce qui

    correspond aux conclusions des tudes thoriques prsentes prcdemment, que la taille est un

    facteur primordial pour que la firme exporte.

    Par ailleurs, lanalyse du taux dexportation des entreprises savre essentielle pour savoir

    leffet de la taille des entreprises sur le niveau dexportation. Daprs lanalyse du graphique ci-

    dessus, il apparait clairement que la part de chiffre daffaire que lentreprise obtienne des marchs

    trangers augmente rgulirement avec la taille de la firme jusquau 200 salaris. Autrement dit, la

    taille influence positivement sur le niveau dexportation des petites et moyennes entreprises, mais

  • Page | 36

    pas pour les grandes firmes, ce qui nous laisse dire que la taille joue moins sur lintensit des

    exportations que sur la dcision dexportation.

    Graphique 1 : la taille et le taux dexportation des entreprises

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    Inf. 25 De 25 99 De 100 200 Sup. 200

    Pro

    port

    ion

    d'en

    trep

    rise

    s

    Taille de l'entreprise en termes d'effectifs

    Inf. 30% du C.A

    De 30% 60% du C.A

    Plus de 60% du C.A

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par le Ministre de

    lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    Si nous analysons chaque sous population des exportateurs part, nous constatons que sur

    un total de 59 entreprises de trs petite taille, 45% dentre elles exportent plus que 60% de sa

    production ltranger. Cette proportion augmente rgulirement au fur et mesure que la taille

    augmente (49,67% pour les petites entreprises et de 74,07% pour les moyennes). Limpact de la

    taille est moins lorsque nous nous intressons la grande taille avec seulement 66,67% des grandes

    firmes exportatrices dont le chiffre daffaire lexportation dpasse 60%. Ce rsultat montre

    clairement la correspondance avec les travaux de Jean-Luc bricout (1991) : Linfluence de la taille

    sur les performances12 lexportation est rduite.

    12 La performance est apprhende dans cette tude par le taux dexportation des entreprises.

  • Page | 37

    1.2- Rpartition des exportateurs par la taille de lentreprise (en termes du chiffre daffaire) :

    Nous utilisons un autre indicateur de taille est celui du chiffre daffaire13 des entreprises.

    Daprs le graphique (2), nous constatons que la proportion des non exportateurs est beaucoup plus

    leve par rapport aux exportateurs dans la catgorie des entreprises dont le chiffre daffaire est

    infrieur 1 millions de dirhams (96% contre seulement 4%). Mme constat est valable mais dans

    une moindre mesure dans la classe des entreprises dont le chiffre daffaire compris entre 1 et 10

    millions de dirhams avec 79% pour les non exportateurs contre 21% pour les firmes exportatrices.

    Cependant, si nous passons lanalyse de la classe des entreprises dont le chiffre daffaire

    dpassant 10 millions de dirhams, nous constatons que la proportion des entreprises exportatrices

    cette fois-ci est leve par rapport aux non exportateurs avec respectivement 52% et 48%.

    Ce graphique nous confirme que laccs aux marchs internationaux ncessite des moyens

    plus importants. En plus, les alas lis aux marchs trangers comme les barrires commerciales ou

    le risque de change sont difficiles surmonter par la petite taille des entreprises.

    Graphique 2 : Le chiffre daffaire et le comportement dexportation des entreprises :

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    120

    Inf. 1 millions de dhs

    Entre 1 et 10 millions de dhs

    sup. 10 millions de dhs

    Pro

    port

    ion

    d'en

    trep

    rise

    s

    Le chiffre d'affaire des entreprises

    le chiffre d'affaire des entreprises non exportatrices

    le chiffre d'affaire des entreprises exportatrices

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par le Ministre de lIndustrie, du

    Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    13 Cet indicateur a t utilis par jean luc-bricot (1991) pour analyser leffet de la taille de lentreprise sur son comportement dexportation.

  • Page | 38

    2- Rpartition des entreprises exportatrices par investissement :

    Lanalyse faite sur les entreprises exportatrices montre que, conformment aux tudes

    empiriques, dans la catgorie des entreprises qui investissent, ces derniers ont la proportion des

    exportateurs la plus leve avec 40,27 % contre seulement 12,53 % de lensemble des entreprises

    qui nont rien investit pendant lanne dobservation14.

    Tableau 5: Ventilation des entreprises exportatrices selon la stratgie dinvestissement

    Investissement Exportateurs Total

    Non investisseursNbre 61 487

    % 12.53 100.00

    InvestisseursNbre 383 951

    % 40.27 100.00

    TotalNbre 444 1438

    % 30.88 100.00

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise

    par le Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    Ce rsultat statistique correspond aux rsultats des tudes empiriques notamment ceux de

    Sylvie Scherrer(1998) et Bertrand Savoye (1994) et montre parfaitement que le fait dinvestir nest

    pas sans consquence sur le comportement dexportation.

    Par ailleurs, et daprs le tableau (6), il apparait plus claire que si nous analysons chaque

    tranche du taux dinvestissement, nous constatons que la proportion des entreprises dont le taux

    dinvestissement variant de 0 5% du chiffre daffaire est plus leve que les non investisseurs en

    exportation dpassant 60% du chiffre daffaire (62,41% pour contre seulement 57,38% pour les

    non investisseurs). Dans la mme catgorie (taux dexportation dpassant 60% du chiffre daffaire),

    nous observons que cette proportion est beaucoup plus basse pour les entreprises consacrant plus de

    5% de leurs chiffres daffaire en investissement.

    14 Lanne de lenqute du ministre de lindustrie, du commerce et de la mise niveau sur les industries de transformation est lanne 2007.

  • Page | 39

    Tableau 6 : Leffet de linvestissement sur le niveau dexportation des entreprises

    Taux dinvestissement

    Taux dexportation

    Moins de 30% de C.A

    Entre 30% et 60%

    Plus de 60% du C.A Total

    0% du C.A

    Nbre 14 12 35 61

    % 22.95 19.67 57.38 100.00

    De 0 5%

    Nbre 89 20 181 290

    % 30.69 6.90 62.41 100.00

    Sup. 5%

    Nbre 35 8 50 93

    % 37.63 8.60 53.76 100.00

    Total

    Nbre 138 40 266 444

    % 31.08 9.01 59.91 100.00

    Pearson chi2(4) = 12.7042 Pr = 0.013

    Rejet de H0, car les deux variables sont dpendantes

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par le Ministre de

    lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    Ce rsultat rvle que le taux dinvestissement a un effet positif sur le taux dexportation

    jusqu 5% du taux dinvestissement. Au-del de ce seuil, le niveau dexportation semble influenc

    ngativement par linvestissement. Nous expliquons cette observation par le fait que

    linvestissement lorsquil dpasse un seuil, a devient une source de gaspillage pour la firme.

  • Page | 40

    3- Examen statistique du rle des ressources financires sur le comportement

    dexportation :

    3.1- Ventilation des exportateurs par le taux de rentabilit globale :

    Pour rpartir les entreprises selon la rentabilit globale, il faut se baser sur des normes, pour

    juger ce ratio quil est satisfaisant ou non. Au Maroc, ce ratio doit au minimum gale 4%. Sil est

    infrieur 4%, ce ratio sera juge comme faible, au-del de ce seuil, la rentabilit globale est jug

    comme satisfaisante.

    Tableau 7 : Rpartition des exportateurs selon la rentabilit globale de lentreprise

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise

    par le Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    Il nous semble la premire lecture du tableau (7) que, pour lanalyse des entreprises

    exportatrices, seulement 25,55% des entreprises dont la rentabilit est faible sont exportatrices,

    alors que dans la catgorie des units dont la rentabilit est satisfaisante, 55,46% dentre elles sont

    des entreprises exportatrices, ce qui confirme les rsultats des travaux empiriques15 que le taux de

    rentabilit globale a un effet positif sur le comportement dexportation.

    Cependant, le tableau (8) montre que la rentabilit des entreprises qui exportent

    intensivement (plus de 60% du C.A) est plus leve que leurs homologues dont le niveau

    dexportation est faible. Cela confirme que la rentabilit est dterminante la fois de la dcision

    15

    Notamment ceux de Jean Luc-Bricout (1991)

    Rentabilit Exportateurs Total

    Rentabilit faibleNbre 302 1182

    % 25.55 100.00

    Rentabilit satisfaisanteNbre 142 256

    % 55.47 100.00

    TotalNbre 444 1438

    % 30.88 100.00

  • Page | 41

    dexportation et aussi lintensit des exportations. Ce rsultat peut tre expliqu par le fait que la

    stratgie dexportation ncessite des ressources financires assez consquentes pour atteindre des

    niveaux dexportations plus levs.

    Tableau 8 : La rentabilit de lentreprise et son degr dengagement dans lexportation

    Rentabilit globale

    Taux dexportation des entreprises

    Moins de 30% de C.A

    Entre 30% et 60%

    Plus de 60% Total

    Rentabilit faible

    Nbre 100 37 165 302

    % 33.11 12.25 54.64 100.00

    Rentabilit satisfaisante

    Nbre 38 3 101 142

    % 26.76 2.11 71.13 100.00

    Total

    Nbre 138 40 266 444

    % 31.08 9.01 59.91 100.00

    Pearson chi2(2) = 16.6593 Pr = 0.000

    Rejet de H0, car les deux variables sont dpendantes

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par le

    Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007

    3.2- Ventilation des exportateurs par le taux dendettement totale :

    La rpartition des entreprises selon le ratio du taux dendettement totale peut tre labore

    de la manire suivante :

    Infrieur ou gale 30% : Endettement faible

    De 30% 60% : Endettement moyen

    Plus de 60% : Endettement lev

  • Page | 42

    Tableau 9 : Rpartition des exportateurs selon leurs taux dendettement totale

    RatioDendettement

    Entreprises exportatrices Total

    Nombre %

    Endettement faible 81 47,09% 172

    Endettement moyen193 42,23% 457

    Endettement lev170 21,01 809

    Total 444 30,88% 1438

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par le

    Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007

    81 (47,09%) des entreprises dont le taux dendettement est faible sont des entreprises

    exportatrices. Lorsquon passe la catgorie des entreprises dont lendettement est moyen, la

    proportion des exportateurs baisse avec seulement 42,23%. Ce constat est confirm lorsquon passe

    galement la catgorie des entreprises dont lendettement est lev avec 21% des firmes

    exportatrices.

    Le tableau (9) montre que plus lendettement des entreprises est lev, moins elles auront

    une possibilit dexportation, ce qui confirme les rsultats des travaux empiriques Jean Luc-Bricout

    (1991), en expliquant que linsuffisance des fonds propres susceptibles de constituer un obstacle

    lexportation.

    Daprs les statistiques du tableau 10 ci-dessus, limpact de lendettement sur le taux

    dexportation est moins lev que celui sur la participation ou non lexportation (tableau 9).

  • Page | 43

    Tableau 10 : le taux dendettement et lintensit dexportation

    Endettement

    Taux dexportation

    Moins de 30% de

    C.A

    Entre 30% et 60% du

    C.A

    Plus de 60% du C.A Total

    Endettement faible

    Nbre 11 7 63 81

    % 13.58 8.64 77.78 100.00

    Endettement moyen

    Nbre 75 20 98 193

    % 38.86 10.36 50.78 100.00

    Endettement lev

    Nbre 52 13 105 170

    % 30.59 7.65 61.76 100.00

    Total

    Nbre 138 40 266 444

    % 31.08 9.01 59.91 100.00

    Pearson chi2(2) = 16.6593 Pr = 0.000

    Rejet de H0, car les deux variables sont dpendantes

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par le

    Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    Les entreprises qui affichent le taux dexportation le plus lev (plus de 60% du C.A) sont

    celles qui ont un taux dendettement le plus faible (moins de 30%) avec une proportion denviron

    77,78% dexportateurs, tandis que dans la catgorie des entreprises qui ont taux dendettement

    lev, 61,67% dexportateurs ont un niveau dexportation dpassant 60% de leurs chiffres

    daffaires. Par ailleurs, dans la catgorie des entreprises qui ont un taux dexportation faible, la

    proportion la plus lev dexportateurs est observable dans les entreprises qui ont taux

    dendettement moyen avec 38,86% dexportateurs. Il dcoule de cette analyse statistique que

    lendettement apparait comme un facteur nfaste sur la stratgie dexportation de lentreprise, mais

    son effet est limit lorsque nous analysons le taux dexportation (Tableau 10).

  • Page | 44

    4- Leffet de lenvironnement externe la firme sur le comportement

    dexportation des entreprises.

    4.1- Rpartition par secteur dactivit

    Lanalyse par secteur dactivit nous permet de vrifier sil ya une disparit inter-sectorielle

    du nombre dentreprises exportatrices dans chaque secteur. Il ressort du tableau (11) que, pour les

    entreprises exportatrices, le secteur des Industries du Textile et du Cuir est le secteur le plus

    dynamique en matire dexportation avec une proportion qui avoisine 54% dentreprise

    exportatrices de lensemble de ce secteur, suivi du secteur des Industries lectriques et

    lectroniques avec 42,5% dexportateurs. Le nombre le plus faible de la proportion des entreprises

    exportatrices est enregistr dans les 3 secteurs savoir Industries mcanique et mtallurgique ,

    Industries Agro-alimentaires et enfin les Industries Chimique et Para-chimiques avec

    respectivement 20%, 18,28% et 13,75%.

    Tableau 11 : Ventilation des exportateurs selon le secteur dactivit

    Secteur Exportateurs Total

    Agro-Alimentaires

    Nbre 32 175

    % 18.29 100.00

    Textile& du Cuir

    Nbre 282 524

    % 53.82 100.00

    Chimie& Para-chimie

    Nbre 59 429

    % 13.75 100.00

    Mcanique& mtallurgique

    Nbre 54 270

    % 20.00 100.00

    Electriques& lectroniques

    Nbre 17 40

    % 42.50 100.00

    TotalNbre 444 1438

    % 30.88 100.00

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise

    par le Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

  • Page | 45

    Ce tableau confirme quil existe une disparit inter-sectorielle des entreprises exportatrices,

    ce qui concide avec les rsultats des travaux empiriques, et qui montrent que lappartenance

    sectorielle influence sur le comportement dexportation des entreprises.

    Cependant, lanalyse des disparits inter-sectorielles nous ouvre la voie, pour vrifier

    lexistence des disparits intra-sectorielles. Autrement dit, nous examinons si la proportion des

    entreprises exportatrices dun secteur diffre de celui des branches qui le composent. Pour cette

    raison, nous allons examiner de plus prs le secteur de Industries du Textile et du Cuir .

    Graphique 3 : Rpartition des entreprises exportatrices selon les branches du textiles et cuir

    34%

    38%

    28%

    Entreprises exportatrices

    "Industrie de textile"

    "Industrie de l'habillement"

    "Industrie de cuir et de la chaussure"

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par le Ministre de

    lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    Daprs le graphique ci-dessus, on constate que mme si la branche de Industrie de

    lhabillement enregistre le pourcentage le plus lev de la proportion des entreprises exportatrices

    de cette branche avec 38%, suivies Industrie textile et de Industrie de cuir et de la chaussure

    avec respectivement 34% et 28%, il nexiste pas de forte disparit entre les branches du secteur

    Industries du Textile et du Cuir . Cependant, une disparit intra-sectorielle est observable dans le

    secteur des industries chimiques et para-chimiques (Voir annexe 1).

  • Page | 46

    Par ailleurs, par la prise en compte seulement des entreprises exportatrices, nous analysons

    la disparit inter-sectorielle du niveau dexportation des entreprises.

    Tableau 12 : Le secteur dactivit et le taux dexportation

    Secteur dactivitTaux dexportation

    Moins de 30% de C.A

    Entre 30% et 60%

    Plus de 60% Total

    Industrie Agro-

    alimentaires

    Nbre 12 2 18 32

    % 37.50 6.25 56.25 100.00

    Industries du Textile et de

    cuir

    Nbre 35 27 220 282

    % 12.41 9.57 78.01 100.00

    Industries Chimiques et

    Para-chimiques

    Nbre 46 3 10 59

    % 77.97 5.08 16.95 100.00

    Industrie Mcaniques et Mtallurgique

    Nbre 39 7 8 54

    % 72.22 12.96 14.81 100.00

    Industries Electroniques et Electriques

    Nbre 6 1 10 17

    % 35.29 5.88 58.82 100.00

    Total

    Nbre 138 40 266 444

    % 31.08 9.01 59.91 100.00

    Pearson chi2(8) = 157.7900 Pr = 0.000

    Rejet de H0, car les deux variables sont dpendantes

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par le

    Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

  • Page | 47

    Il ressort du tableau (12) que les exportateurs oprant dans le secteur des Industries du

    Textile et du Cuir viennent en tte des secteurs les plus dynamiques en matire dintensit

    dexportation avec une proportion qui avoisine 78.01% de firmes dont le chiffre daffaire ralis

    lexportation dpasse 60%, suivies des Industries Electroniques et Electriques avec une

    proportion denviron 58.82%, suivies de trs prs avec une proportion avoisinante 56.25 % des

    Industries Agro-alimentaires . Cependant les secteurs les moins dynamiques en intensit

    dexportation des entreprises qui y oprent, sont observables au niveau des Industries Mcaniques

    et Mtallurgique avec une proportion de 72.22% dentreprises dont le niveau dexportation est

    moins de 30% de leurs chiffres daffaires, puis nous constatons que cette proportion est beaucoup

    plus leve pour les entreprises oprant dans le secteur des Industries Chimiques et Para-

    chimiques avec un taux dexportation infrieur 30% de leurs chiffres daffaires.

    Ce tableau montre dune part que les entreprises du secteur des Industries du Textile et du

    Cuir sont plus internationalises par rapport aux autres secteurs. Dautre part, le secteur des

    industries Chimiques et Para-chimiques affichent une faiblesse en exportation engendres par

    des problmes de comptitivit au niveau internationale.

    4.2- Rpartition par rgion :

    La rpartition des entreprises selon le lieu dactivit se fait de faon ce que le regroupement

    des firmes dans une rgion permet de rendre compte de lexistence dconomies dagglomration

    lexport, appeles aussi les spillovers lexportation qui se prsentent comme des externalits

    positives sur la capacit dexportation dune firme, gnres par la prsence dautres exportateurs

    dans la mme localit. Le regroupement se fait comme suit :

    Nord : Si lentreprise est implant dans les villes suivantes : Tanger-Ttouan Taza-Al

    Hoceima-Taounate L'Oriental Gharb-Chrarda-Beni Hssen Fs-Boulemane

    Centre : Si lentreprise est localise dans les rgions suivantes : Rabat-Sal-Zemmour-Zar

    Grand Casablanca Mekns-Tafilalet Chaouia-Ouardigha Doukhala-Abda Tadla-Azilal

    Sud : Si lentreprise est situ : Marrakech-Tensift-Al Haouz Souss-Massa-

    Dra Guelmim-Es Smara Layoune-Boujdour-Sakia el Hamra Oued Ed-Dahab-Lagouira

  • Page | 48

    Tableau 13 : Ventilation des exportateurs selon la localisation gographique

    Rgion Exportateurs Total

    NordNbre 112 374

    % 29.95 100.00

    CentreNbre 310 976

    % 31.76 100.00

    SudNbre 22 88

    % 25.00 100.00

    TotalNbre 444 1438

    % 30.88 100.00

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par le

    Ministre de lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    Si nous dcomposons les donnes selon les la localisation gographique, nous pouvons

    constater dans le tableau (13) que, pour la catgorie des entreprises exportatrices, sur 976

    entreprises qui oprent dans la rgion du Centre on trouve seulement 31,76% dentreprises

    exportatrices, suivies de trs prs par la rgion du Nord avec 29,95% de la proportion des

    entreprises exportatrices. On trouve en dernier lieu les entreprises qui sont localises dans la rgion

    du Sud avec une proportion qui avoisine 25%.

    Ce tableau montre que mme si la firme est localise dans la rgion du centre, le transfert de

    technologies et de connaissances ne permet pas aux entreprises de tirer profit de ces externalits

    pour exporter. Autrement dit, la concentration des entreprises dans une rgion proximit de

    certains facteurs favorables lexportation ne permet daugmenter dune manire intensive la part

    des entreprises exportatrices dans cette mme rgion.

    Lanalyse du tableau (14) nous permet de vrifier sil ya un effet de la localisation

    gographique des entreprises exportatrices sur leur niveau dexportation.

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    Tableau 14 - La rgion dimplantation et le niveau dexportation des entreprises

    Rgion

    Taux dexportation

    Moins de 30% de C.A

    Entre 30% et 60%

    Plus de 60% Total

    Nord

    Nbre 21 8 83 112

    % 18.75 7.14 74.11 100.00

    Centre

    Nbre 114 32 164 310

    % 36.77 10.32 52.90 100.00

    SudNbre 3 0 19 22

    % 13.64 0.00 86.36 100.00

    TotalNbre 138 40 266 444

    % 31.08 9.01 59.91 100.00

    Pearson chi2(4) = 22.7529 Pr = 0.000

    Rejet de H0, car les deux variables sont dpendantes

    Source : Elabor partir de lenqute sur les industries de transformations ralise par le Ministre de

    lIndustrie, du Commerce et des nouvelles technologies en 2007.

    Les entreprises qui oprent dans la rgion du Sud affichent un grand dynamisme16 en

    matire dintensit dexportation. En fait, 19 (86,36) sur un total de 22 exportateurs dans cette

    rgion exportent 60% de leurs chiffres daffaires ltranger, suivies des entreprises localises dans

    la rgion du Nord avec une proportion denviron 74,11% de firmes dpassant 60% de leurs

    chiffres daffaires. Nous retrouvons en dernier lieu les units qui oprent dans la rgion du

    Centre avec une proportion denviron 53% dexportateurs dont le chiffre daffaires ralises

    lexport dpassant 60%.

    16 Les entreprises localises dans la rgion du sud exportent plus que les entreprises des autres rgions contrairement nos attentes.

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    Malgr que la rgion du Centre se distingue par la concentration de lactivit

    conomique bnficiant de la proximit de certains facteurs favorable lexportation, les

    entreprises qui y sont localises ne tirent pas profit de ces avantages. Par ailleurs, le dynamisme en

    exportation des entreprises de la rgion du Sud revient au fait que la nature de leurs activits,

    ainsi leurs avantages comparatifs leur rendent plus internationalises que les autres.

    Paragraphe III : Analyse statistique multivarie :

    Lanalyse multivarie consiste tudier la fois plusieurs variables et analyser de faon

    synthtique les relations entre ces variables au sein des sous populations (exportateurs et non

    exportateurs).

    1- Ventilation des entreprises non exportatrices par la taille, les ressources financires et la stratgie dinvestissement :

    A partir da la lecture du tableau (15), nous constatons que dans la catgorie des entreprises

    qui ont un effectif salari infrieur 25 sont les plus faible rentablement, les plus endettes et qui

    ont la proportion des entreprises qui ont investi la plus leve : 91,33% des trs petites entreprises

    non exportatrices ont une rentabilit faible c'est--dire infrieure 4%, puis 72% ont un niveau