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15 / septembre 2018 REPORTAGE LE DATACENTER DE L’ACADÉMIE DE VERSAILLES : PRIORITÉ À LA SÉCURITÉ Avec 1,2 million d’élèves et 100 000 personnels enseignants et support, le datacenter de l’Aca- démie de Versailles doit répondre à une priorité imposée par la sensibilité de ses utilisateurs et son DSI : la sécurité. Visiter la DSI de l’Académie de Versailles, c’est presque un retour à l’école quelques décennies en arrière, avec des bâtiments issus d’une époque où l’éducation avait probablement les mêmes architectes que les armées, avec ses longs couloirs où l’on s’attend à voir pendre les manteaux des élèves, et ses salles de classe haut de plafond. Nous ne sommes pas loin de l’image d’Epi- nal qui perdure. Nous retrouvons cependant rapidement nos marques du côté des salles informatiques, où les couloirs s’encombrent de cartons de serveurs, routeurs, et autres équipements... Jacky Galicher, le DSI de l’Académie de Versailles qui nous guide durant notre visite, définit très simplement la priorité de son datacenter : la sécurité. Une priorité qui s’impose, entre nos enfants scolarisés qu’il faut protéger, un corps enseignant pas toujours facile à satisfaire, une dispersion des établissements, et des limites budgétaires qui sont l’apanage de beaucoup de nos administrations. Pour cela, la DSI s’est dotée de deux salles à l’équilibre (une salle ‘classique, bruit et ventilation inclus, et une salle ‘moderne’ et confinée). Avec une inquiétude, le risque d’inondation dans cette partie de Versailles, auquel une parade est en cours de déploiement via le projet de PRA (voir plus loin). « Notre priorité, c’est de renforcer la sécurité. Et pour cela nous devons l’outiller et nous organiser. Bien sûr, nous n’avons jamais assez de moyens, c’est pourquoi je donne ma priorité à l’humain et à l’organisation. C’est devenu notre culture ». Méthodologie agile Interrogé sur sa méthodologie pour gérer son datacenter, Jacky Galicher répond par l’agilité. « La sécurité, c’est une question d’outils, de services et d’organisation, afin qu’il n’y ait pas de trou dans la raquette. Nous devons créer la confiance numérique en mettant en place tout ce qu’il est possible afin qu’il n’y ait pas de doute sur la sé- curité, et que les utilisateurs sachent où sont les données ». Et lorsque nous évoquons la tendance du cloud public, il nous répond par le cloud souverain sur les données. « L’Académie c’est l’État, et l’État c’est le cloud souverain ». Pour autant, il ne rejette pas l’éventualité d’un déborde- ment sur le cloud public… par exemple pour proposer aux enseignants un portail de services. Le futur ? Renater et PRA Avec le déménagement de l’INRIA, le datacenter de l’Académie de Versailles s’est vu confier l’hébergement Reportage de Yves Grandmontagne

LE DATACENTER DE L’ACADÉMIE DE VERSAILLES : PRIORITÉ À …cache.media.education.gouv.fr/file/octobre/50/9/Pages_de_DatacenterMag... · tions pour la Technologie l’Enseignement

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15 / septembre 2018

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LE DATACENTER DE L’ACADÉMIE DE VERSAILLES : PRIORITÉ À LA SÉCURITÉ

Avec 1,2 million d’élèves et 100 000 personnels enseignants et support, le datacenter de l’Aca-démie de Versailles doit répondre à une priorité imposée par la sensibilité de ses utilisateurs et son DSI : la sécurité.

Visiter la DSI de l’Académie de Versailles, c’est presque un retour à l’école quelques décennies en arrière, avec des bâtiments issus d’une époque où l’éducation avait probablement les mêmes architectes que les armées, avec ses longs couloirs où l’on s’attend à voir pendre les manteaux des élèves, et ses salles de classe haut de plafond. Nous ne sommes pas loin de l’image d’Epi-nal qui perdure. Nous retrouvons cependant rapidement nos marques du côté des salles informatiques, où les couloirs s’encombrent de cartons de serveurs, routeurs, et autres équipements...

Jacky Galicher, le DSI de l’Académie de Versailles qui nous guide durant notre visite, définit très simplement la priorité de son datacenter : la sécurité. Une priorité qui s’impose, entre nos enfants scolarisés qu’il faut protéger, un corps enseignant pas toujours facile à satisfaire, une dispersion des établissements, et des limites budgétaires qui sont l’apanage de beaucoup de nos administrations. Pour cela, la DSI s’est dotée de deux salles à l’équilibre (une salle ‘classique, bruit

et ventilation inclus, et une salle ‘moderne’ et confinée). Avec une inquiétude, le risque d’inondation dans cette partie de Versailles, auquel une parade est en cours de déploiement via le projet de PRA (voir plus loin). « Notre priorité, c’est de renforcer la sécurité. Et pour cela nous devons l’outiller et nous organiser. Bien sûr, nous n’avons jamais assez de moyens, c’est pourquoi je donne ma priorité à l’humain et à l’organisation. C’est devenu notre culture ».

Méthodologie agileInterrogé sur sa méthodologie pour gérer son datacenter, Jacky Galicher répond par l’agilité. « La sécurité, c’est une question d’outils, de services et d’organisation, afin qu’il n’y ait pas de trou dans la raquette. Nous devons créer la confiance numérique en mettant en place tout ce qu’il est possible afin qu’il n’y ait pas de doute sur la sé-curité, et que les utilisateurs sachent où sont les données ». Et lorsque nous évoquons la tendance du cloud public, il nous répond par le cloud souverain sur les données. « L’Académie c’est l’État, et l’État c’est le cloud souverain ». Pour autant, il ne rejette pas l’éventualité d’un déborde-ment sur le cloud public… par exemple pour proposer aux enseignants un portail de services.

Le futur ? Renater et PRAAvec le déménagement de l’INRIA, le datacenter de l’Académie de Versailles s’est vu confier l’hébergement

Reportage de Yves Grandmontagne

15 / septembre 2018

local du réseau Renater (Réseau National de télécommunica-tions pour la Technologie l’Enseignement et la Recherche), 3 baies lui seront consacrées. La démarche n’est pas que phi-lanthropique, accueillir un nœud stratégique de l’opérateur est aussi la garantie de disposer d‘un pont de réseau de qualité offrant la possibilité de renforcer la résilience du datacenter. L’autre chantier, qui une nouvelle fois milite pour la sécurité, c’est le PRA conjoint mis en place avec l’Académie de Paris. Chacun hébergera la sauvegarde et la technologie de reprise d’activité des applications et données stratégiques de l’autre. Une DSI se doit d’être exemplaire pour ses clients, et la DSI de l’académie de Versailles n’y déroge pas. Ce qui nous a surpris, cependant, c’est d’y trouver une démarche et une réflexion dans la lignée de l’évolution des solutions informatiques des entreprises, souvent plus riches, une compétence des équipes de terrain que d’aucun DSI pourrait envier, et une culture par bien de points exemplaire.

De gauche à droite : Jacky Galicher, DSI - Pierre Stevenin, Responsable du service de la Production & Opérations - Olivier Desport, RSSI adjoint

20 / septembre 2018

Un datacenter,un DSIL’Académie de Versailles, ce sont 100 000 salariés de l’État, enseignants et personnels administratifs et de service, et 1,2 million de clients, élèves et étu-diants, sans oublier plus de 2 millions de parents qui les suivent et peuvent se mani-fester à tout moment ! Com-bien d’entreprises peuvent se targuer d’une telle ampleur de ce nous pouvons qualifier d’écosystème. Et à la tête de l’informatique de l’Académie, un DSI, que l’on imagine à forte personnalité. Et de la personnalité, Jacky Galicher n’en manque pas ! Au point d’avoir fait de sa DSI un point de mire, voire une référence pour l’Education Nationale et ses pratiques informatiques. La visite du datacenter de l’Académie de Versailles s’im-posait donc… Et si vous lui demandez s’il avait un souhait à émettre, il vous répondra : «être capable de délivrer des services à l’instar d’un Amazon». Jacky Galicher, DSI de l’Académie de Versailles