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LEPROJET

Les Abers entre Art et Nature

Le Conseil Régional soutient des initiatives significatives de sensibilisation du public à la préservation de l’environnement, et au développement durable en Bretagne. En 2013, un appel à projet triennal est lancé : le land art au service de l’éducation à l’environnement et de la préservation de la biodiversité. Les associations An Oaled, L’Estran, Îles et Phares du Pays des Abers, Le Petit Caillou, La Maison des Abers, Patrimoine et Environnement de Saint-Pabu, se fédèrent et déposent leur projet : “Les abers entre art et nature, ou le land art pour l’éducation sur un territoire”. Comment valoriser le territoire des abers, mettre en valeur la dynamique inter-associative, favoriser les échanges entre les acteurs associatifs et le public, développer la créativité et l’imagination dans la nature ?

Les associations s’impliquent, échangent, développent et structurent le projet autour de trois grands objectifs :

• Sensibiliser : les conférences, causeries, projections cinématographiques, les expositions et installations : “Entre art et nature”, “Miroirs de l’éphémère”, “Jalons rouges”, ont permis aux associations et aux publics de bien ap-préhender la réalité et la diversité du mouvement artistique du land art. Une formation, encadrée par une intervenante en art nature, est dédiée aux acteurs du projet.

• Créer : les rives des abers, les dunes, îles, estrans rocheux, les vallées boi-sées, les plages, sont les terrains de rencontres artistiques avec la nature.La pratique du land art s’adresse à tous les publics : enfants des écoles et des centres de loisirs, résidents d’Esat, familles, stagiaires en formation.La rédaction d’une charte du travail plastique dans la nature définit un cadre commun de respect de l’environnement. L’art environnemental, art tourné vers l’écologie, est privilégié.

• Valoriser : les œuvres de land art sont éphémères, liées à leur environne-ment. Les photographies restent les seuls témoignages des réalisations. Elles sont présentées au fil des pages du livret, en regard des processus pédago-giques et des textes scientifiques.

La publication est l’étape ultime de cette expérience collective d’éducation populaire, menée pendant plus de trois ans. Elle atteste avec authenticité des moments vécus, des créations artistiques, des découvertes scientifiques et na-turalistes, et de la forte dynamique inter-associative du territoire des abers. n

• Gérard Auffret

• Maryline Bizeul

• Claudine Bossard

• Céline Chardin

• Claude Colin

• Mona Cousquer

• Maël Desgranges

• Louis Kermorgant

• Carole Laot

• Emmanuel Laot

• Jean-Alain Méar

• Jean-Pierre Moreau

• Sylvie Moreau

• Jean-Noël Piroche

• Jean-Louis Potier

• Aurélia Vaillant

• Sylvie Véron…

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Dans l’effervescence artistique qui a suivi la dernière guerre mondiale, de nombreuses tendances ont vu le jour dans le monde de l’art, en particulier aux USA. Dans les années 60, des artistes qui rejettent les notions traditionnelles de l’œuvre d’art, refusent de présenter leurs œuvres dans des galeries ou des musées : elles sont conçues pour un endroit précis dans la nature, et réalisées sur place : ce mouvement a été appelé le Land Art.Quelles sont leurs caractéristiques essentielles ? Construites dans la nature, elles sont in-transportables et donc invendables... La plupart sont éphémères : elles utilisent des maté-riaux naturels (bois, feuilles d’arbres, terre, sable…) et sont pour la plupart des installations provisoires et démontables.Mais comment conserver la trace de ces créations éphémères ? Par l’usage de la photogra-phie ou de la vidéo, qui permettent aux artistes de garder un témoignage de leurs œuvres. Croquis, photos et vidéos permettront également aux land-artistes de les proposer au grand public et de les vendre...Parmi les artistes les plus connus du Land Art, on peut citer : Christo (qui a “emballé” le Pont Neuf à Paris), Robert Smithson (photo ci-contre : Spiral Jetty, 1970), Walter De Maria (Chas-seur d’éclairs entre autres), Richard Long (grand marcheur témoignant de son cheminement dans la nature), Nils Udo et Andy Goldsworthy (utilisant des éléments exclusivement naturels et réfléchissant à la place de l’humain au sein de cette nature).Si les premiers Land-artistes n’hésitaient pas à restructurer des pans entiers de paysages (comme Robert Smithson qui a élevé une spirale de roches sur le Grand Lac salé aux USA : cf. l’image ci-contre), les derniers, (comme Nils Udo ou Andy Goldsworthy), ont glissé vers une préoccupation, très écologique, et une attitude de respect de la nature. Le rapport de l’homme à la nature a évolué : l’artiste ne s’y positionne plus en maître mais s’y inscrit de façon plus discrète, sans la brutaliser, se questionnant sur sa place. Les créations sont éphé-mères, plus respectueuses, n’utilisant que des éléments naturels et tâchant d’être les plus sobres possible dans leurs impacts. n

LELAND ARTpar Jean-Louis Potier et Sylvie Moreau

SENSIBILISERPratiquer l’art dans la nature, c’est aussi s’initier à l’art contempo-rain. Le projet prévoit de sensibiliser les associations et les publics au mouvement du land art, abréviation de landscape art, que l’on peut traduire par “art dans le paysage”.

Jean-Louis Potier et Sylvie Moreau proposent une première confé-rence qui permet de définir l’histoire des différents courants du land art, depuis les œuvres gigantesques, qui altèrent durable-ment le paysage, jusqu’aux créations qui relèvent plutôt de l’art éphémère, plus respectueux de l’environnement.

ÎPPA organise une exposition d’œuvres de land artistes, à l’espace culturel Armorica de Plouguerneau. “Entre art et nature” propose aux publics de découvrir des es-tampes et des photos originales, prêtées par l’artothèque du mu-sée des beaux-arts de Brest.

Le documentaire “Rivers and Tides” (Rivières et Marées), projeté à l’Armorica, rend compte du processus de création de l’artiste Andy Goldsworthy. Ce film présente le travail d’élaboration, sur plusieurs mois, d’une œuvre constituée de serpentins de glace, de feuilles, de cercles de branches, de nids de bois.

Sylvie Moreau anime ensuite une causerie à propos de l’art dans le paysage, à la médiathèque “Les trésors de Tolente”. Elle par-tage, de manière sensible, son goût pour le land art, avec le public de Plouguerneau. n

R. Smithson

Christo

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LELAND ARTEN ACTION

A l’invitation de La Maison des Abers, Maryline Bizeul, intervenante art nature, encadre une journée de découverte à Saint-Pabu.Il s’agit de bien appréhender la démarche du land art : la création s’in-tègre au lieu, elle est dite “in situ”. Les participants investissent les espaces boisés, les dunes, l’estran.Adultes et enfants sont invités à s’exprimer, seuls ou en collaboration avec le groupe. Chacun mène des explorations successives, en combi-nant diverses techniques.L’objectif n’est pas de “créer une œuvre d’une grande perfection artis-tique, mais de s’immerger dans l’activité, et éprouver de la joie à être au contact de la nature”.Bernard Paul, vidéaste, réalise un film qui gardera la trace des créations nées de ces expériences sensibles.Cette journée permet à chacun de développer sa créativité, observer l’environnement, aborder des notions plastiques, se positionner dans un quotidien respectueux du monde naturel. n

« Les quatre matières,trois groupes,un groupe, une matière. »

« J’ai imaginé,

j’ai créé,

j’ai admiré. »« Œil du dragon,

sorti de la terre,

aujourd’hui révélé. »

« Le vent dans la dune,plumes et branches,

coquillages et chardons. »

« Branches,

Bras des arbres,

tendus vers le ciel . »

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La protection des dunes fut à l’origine de la constitution de l’association “Patrimoine

et Environnement” de Saint-Pabu.

Le massif dunaire couvre environ 230 hectares. Il appartient pour plus de la moitié à la com-

mune et constitue l’essentiel de sa façade maritime, à l’ouest du débouché de l’Aber Benoît.

Il fut longtemps exploité, d’abord par les activités pastorales, et, au siècle dernier, pour

l’extraction de sable et le tourisme, en particulier le camping sauvage. À la fin des an-

nées 70, la prise de conscience de sa fragilité et de sa valeur patrimoniale a suscité les

premières mesures de protection.

L’association prend une part active dans les plantations et travaux de protection, et

poursuit depuis lors un inlassable travail d’entretien et de mise à jour. Ces travaux sont

concentrés sur la dune mobile, en front de mer, la plus fragile et la plus exposée. Il font

souvent appel à l’usage de “ganivelles”, palissades formées par l’assemblage de lattes

de châtaigner, qui jouent à la fois le rôle de clôture et de brise-vent.

L’association s’est naturellement impliquée dans le projet land art de la Maison des Abers :

“Les Abers entre Art et Nature”.

Jean-Louis Potier, membre de l’association, professeur d’arts plastiques et photographe

reconnu, nous a proposé de porter un autre regard sur ces clôtures qui font maintenant

partie des paysages dunaires. Nous avons tenté de marier aux lattes de châtaignier des

plantes locales : oyats, saules, roseaux, laguriers, panicauts champêtres.

Au fil des manipulations, des formes éphémères ont pris naissance : les vagues, le

serpent de mer, l’œil du poisson...

En “habillant” les ganivelles de quelques plantes typiques de la dune, nous avons aussi

voulu attirer l’attention des promeneurs sur leur complémentarité dans la protection de

ce patrimoine naturel. •

Les dunes au Pays des Abers Les dunes de la côte nord du massif armoricain se sont mises

en place il y a 14 000 ans (Before Present). Suivant la mer dans

sa transgression, elles ont atteint leur position actuelle il y a

2500 à 3000 ans.

Elles sont constamment soumises à l’érosion du vent et des

houles. Ainsi, l’îlot de Coulouarn, éloigné aujourd’hui de 250

mètres du trait de côte, était situé dans la dune il y a 300 ans.

Mais le recul des dunes n’est pas régulier dans l’espace et

dans le temps : entre 1952 et 1990, on a pu reconstituer un

recul de 30 mètres à Coulouarn, 10 mètres à Corn ar Gazel.

De 1990 à 2005, la dune a regagné quelques mètres à

Coulouarn, 6 mètres à Corn ar Gazel, près de 40 mètres entre

les deux, à la plage de Danvad. Les tempêtes de 2008 et 2014

ont provoqué un nouveau recul.

Ces mouvements ont pour origine les échanges constants de

sable entre les deux sites, l’estran et la dune.

Le haut de la plage est colonisé par des plantes qui sup-

portent la présence de sel, telles l’arroche (Atriplex arenaria)

ou la roquette de mer (Cakile maritima). Ces plantes freinent

le déplacement du sable par le vent, favorisant la formation

d’une dune embryonnaire. D’autres espèces comme le chien-

dent des sables (Elymus farctus) et l’oyat (Amnophila arenaria)

dans les zones moins salées prennent le relais et vont contri-

buer à l’accroissement de la dune mobile.

Tantôt rongée par la houle ou enrichie par les vents, cette dune

agit comme une barrière naturelle protégeant l’arrière-pays.

La végétation à l’origine de sa formation est très sensible au

piétinement. Des clôtures sont mises en place pour canaliser

les accès à la mer et maîtriser la fréquentation. Les ganivelles,

palissades de châtaignier fendu sont fréquemment utilisées :

en freinant la vitesse du vent, elles piègent le sable, complétant

ainsi le rôle de la végétation.

Ces dunes sont des milieux d’un grand intérêt biologique,

avec des espèces végétales et animales typiques comme le

panicaut maritime (Eryngium maritimum), où le bruant proyer

(Miliaria calandra). Elles sont localement incluses dans la zone

Natura 2000 “Abers - Côte des légendes”.

UN AUTRE REGARDSUR LES DUNESnes

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Les alguesVertes, jaunes, rouges, brunes ou bleues, les algues

constituent un ensemble d’organismes très divers.

Elles vivent dans un milieu aquatique.

Elles n’ont ni racine, ni tige, ni feuille.

En ce qui concerne les végétaux,

on distingue trois voies évolutives :

la voie rouge, avec les algues rouges,

la voie brun-jaune avec les algues brunes

et la voie verte qui regroupe les algues vertes,

les mousses, les fougères et les plantes à fleurs.

Les algues bleues, quant à elles, font désormais partie

des bactéries bleues (Cyanobactéries).

Malgré une convergence de forme, du fait

de leur milieu de vie, il y a plus de différence

entre une algue rouge et une algue verte,

qu’entre une algue verte et un arbre.

Les algues sont des végétaux aquatiques

chlorophylliens. Elles peuvent être aussi bien

des organismes microscopiques unicellulaires

que des plants de 100 mètres de longueur,

avec des formes et des couleurs extrêmement différentes.

RIVE DROITE DE L'ABER WRAC'H, PLOUGUERNEAU...

A Plouguerneau, comment mettre en œuvre le projet ? Il nous a semblé cohérent de

nous tourner vers l’exploitation goémonière, valeur patrimoniale de notre territoire, mais

aussi activité d’avenir. Les algues seront au centre de notre programme.

En 2014, nous engageons nos actions bénévoles à l’école Le Petit Prince, dans le

respect des instructions officielles de l’éducation nationale. Ces interventions vont servir

les domaines des sciences expérimentales : “Être responsable face à l’environnement,

comprendre que le développement durable correspond aux besoins des générations

actuelles et futures. Pratiquer une démarche d’investigation. Savoir observer… l’unité et

la diversité du vivant. S’initier à la démarche scientifique. Observer l’infiniment petit…”,

et des arts visuels : “Connaître des formes d’expression, des matériaux, des tech-

niques, des outils. Mesurer la différence entre le dessin artistique et les conventions du

dessin scientifique. Utiliser un premier vocabulaire spécifique. Connaître des œuvres

d’art appartenant aux différents domaines artistiques…”. Le projet interdisciplinaire est

validé par l’inspection de l’éducation nationale.

Les élèves sont à l’œuvre : création d’algues imaginaires, réalisation d’un alguier, ob-

servations macroscopiques et microscopiques, comparaison algues et plantes, expé-

riences, dessins… Nous favorisons les liens entre la connaissance et la sensibilité.

Pour permettre une rencontre avec le mouvement artistique du land art, nous organi-

sons, à l’espace culturel Armorica, une exposition d’estampes prêtées par l’artothèque

de Brest. Tous les publics sont conviés à la découverte d’œuvres d’artistes qui ont

investi la nature. Les enfants sont guidés par un livret-enquête, préparé à leur intention.

Un atelier leur propose ensuite de réaliser des créations à partir d’éléments naturels.

Le film “Rivers and Tides” est projeté.

Sensibiliser les enfants

aux questions

environnementales

est le meilleur moyen

d’influencer

le comportement des adultes.

Notre parti pris a donc été

d’intervenir auprès des publics

scolaires, vers une culture

partagée avec les familles.

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Grâce à la chlorophylle qu’elles contiennent,

les algues réalisent la photosynthèse.

Elles sont, de ce fait, le premier maillon

des chaînes alimentaires et donc de la vie marine.

Les algues microscopiques sont appelées phytoplancton :

phyto, car ce sont des végétaux, et plancton

car elles flottent dans la mer et sont entraînées

dans les courants. Elles sont responsables

de près de la moitié de la production de dioxygène

sur la planète et sont les premières consommatrices

de gaz carbonique. Elles agissent aussi

sur la régulation de nos climats.

Elles sont considérées comme le poumon de la Terre.

Enfin, les algues sont source de nourriture,

de médicaments, de gélifiants, d’épaississants,

de cosmétiques, de biocarburants, d’engrais...

Produits naturels, diététiques, cosmétiques,

les algues sont une ressource maritime

porteuse de potentiels pour notre avenir. •

Sylvie Véron

Dès les beaux jours, les classes partent sur l’estran de Saint-Cava, à Lilia. Les

parents nous accompagnent. Nous sollicitons la collaboration de l’écomusée

des goémoniers.

Après la collecte d’algues - et la restitution des savoirs acquis - les élèves créent

leurs “carrés d’algues” sur le sable. La marée emporte les productions et les

enfants prennent la mesure du caractère éphémère du land art.

En juin 2015, le travail de cette année scolaire est concrétisé par un document

dans lequel chaque élève retrouve ses travaux scientifiques, ses productions

plastiques, les photos des activités.

Le projet est valorisé par une exposition photographique.

En 2016, le projet rebondit. La médiathèque “Les trésors de Tolente” propose “Art

et Environnement” : expositions, ateliers, rencontres. Les publics découvrent des

œuvres de land artistes et des sculptures de bois flottés. Nous sommes sollicités

pour animer des ateliers de pratiques plastiques en direction des scolaires.

Nous présentons aux enfants des œuvres d’artistes qui se sont mobilisés contre

la contamination de l’écosystème marin par les matières plastiques. Nous sé-

lectionnons livres et albums en lien avec la défense de l’environnement. Les

séances de lectures, assurées par les bibliothécaires sont suivies par des temps

de créations artistiques. Les élèves composent avec des matériaux naturels, mais

aussi à partir de rebus de matières plastiques collectés sur nos rivages. Les acti-

vités font l’objet d’un reportage photographique.

L’entreprise était ambitieuse. Les livrets réalisés par les enfants, l’exposition pho-

tographique, les liens tissés avec les acteurs associatifs et les structures commu-

nales sont des indicateurs forts pour une évaluation positive du projet. Ce travail

reste un potentiel acquis sur lequel s’appuyer pour de futures actions. •

Claudine Bossard

...DU BOURGA L'ESTRAN DE SAINT-CAVA

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Chasseurs de nuages Les nuages sont formés d’une multitude de gouttelettes d’eau ou de cristaux

de glace en suspension dans l’atmosphère. Ces particules sont sans cesse en

mouvement. Elles fusionnent, fondent, s’évaporent, se subliment pour mieux

condenser ou geler à nouveau. L’aspect d’un nuage est fonction de la nature,

de la taille et de la répartition des particules qui le composent, ainsi que de

la lumière qui l’éclaire.

L’air ne peut contenir qu’une certaine quantité de vapeur d’eau : plus l’air est

chaud, plus il peut être chargé en vapeur d’eau. Lorsqu’une masse d’air chaud

saturée en vapeur d’eau se refroidit, une partie de l’eau qu’elle contient sous

forme gazeuse va se condenser et former des gouttelettes.

Les nuages se forment donc par refroidissement d’une masse d’air humide.

Lorsqu’une masse d’air doux et humide vient de l’océan vers la terre, elle peut

se refroidir, soit parce que le sol est plus froid, soit parce que le relief oblige

l’air à s’élever. Le pays des abers, où terre et mer sont étroitement mêlées, est

favorable à l’apparition de nuages bas et de brouillards.

En Atlantique nord, la rencontre d’air tropical chaud et d’air polaire froid en-

traine la formation de systèmes dépressionnaires. L’air chaud, plus léger, a

tendance à s’élever au-dessus de l’air froid. La zone de contact entre ces

masses d’air détermine des “fronts”, chargés de nuages. Ces systèmes sont

poussés par les vents dominants vers l’est et apportent fréquemment des

pluies sur l’ouest de l’Europe. •

Les nuages sont classés en dix genres selon leur forme et l’altitude de leur base. On distingue les nuages en couche ou stratiformes et les nuages en boule ou cumuliformes. Côté altitude, les noms des nuages les plus élevés se composent avec le préfixe “cirro”, ceux d’altitude moyenne avec le préfixe “alto” :• À l’étage inférieur (du sol à 2 km d’altitude), on rencontre le stratus et le stratocumulus.• À l’étage moyen (de 2 à 5 km d’altitude), l’altocumulus et l’altostratus.• À l’étage supérieur (à plus de 5 km d’altitude), on retrouve le cirrus, le cirrocumulus et le cirrostratus, composés de cristaux de glace.• Le nimbostratus, le cumulus et le cumulonimbus ont un développement vertical impor-tant et occupent donc plusieurs «étages».

L’idée de “chasser” les nuages est venue de Jean-Alain Méar, éducateur spécialisé auprès des

résidents de l’Esat (Etablissement et Service d’Aide par le Travail) “Les Genêts d’or” à Ploudalmézeau. Il

souhaitait intéresser les résidents aux nuages, dans le cadre du projet “Les abers entre art et nature”.

Les nuages sont peu à l’honneur dans le domaine du land art, et notre “pays” fait qu’ils sont

très présents dans notre vie. L’idée nous a donc paru pertinente et séduisante.

Le premier questionnement était : commentÒ capter les nuages au fil des saisons ?

Nous avons choisi le site de la Maison des Abers à Saint-Pabu comme référent de lieu et

de paysage et nous y retournons à chaque sortie. Nous avons élaboré deux dispositifs de

“chasse” permettant de mener le projet. Ils tiennent compte de la météorologie et de l’aspect

venteux du site ne permettant pas toujours de travailler à l’extérieur.

Le premier dispositif permet d’observer et de retranscrire les nuages de l’intérieur de la Maison

des Abers. Les nuages sont posés sur une feuille de papier où le trait de côte est préalable-

ment photocopié. Le décor est planté il n’y a plus qu’à chasser les nuages.

Le deuxième dispositif consiste à installer à l’extérieur un trépied muni d’un châssis équipé d’une

plaque de plastique transparent en guise de visée sur le paysage et le ciel. Il suffit alors de poser une

feuille de rhodoïd sur le cadre et l’on peut tenter de décalquer la structure du paysage et les nuages.

Les nuages bougent, le point de vue du chasseur également selon ses changements de posi-

tion et il s’avère parfois compliqué d’être dans la peau de l’observateur “décalqueur” qui tente

de retranscrire en temps réel ce qu’il voit dans sa fenêtre. Le chasseur de nuage fait alors appel

à la mémoire visuelle, vite rejointe par l’imaginaire et bascule vers le rêve et la poésie des nuages

recomposant ainsi un paysage vu ou fantasmé. Sur chaque réalisation, nous avons noté le nom

du chasseur de nuage, la date et les conditions météorologiques dans lesquelles s’est déroulée la

chasse, et d’éventuels autres commentaires jugés importants par le chasseur.

Ce projet a été accompagné par Sylvie Moreau, plasticienne, et s’est ouvert au grand public un

dimanche après-midi de l’été 2016 à la Maison des Abers. •

CHASSEURSDE NUAGES

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Rencontrer d’autres familles, porter un regard nouveau sur notre environnement

proche, vivre des activités nouvelles avec ses (petits-)enfants, tels sont les objectifs

des “ateliers à 4 mains” organisés par l’association Le petit caillou au fil de l’année.

Ce dimanche matin-là, bien chaussées et bien couvertes, 6 familles sont partantes

pour découvrir et pratiquer le land art sur une grande plage riche de mille trésors et

ressources. Dans un premier temps, des petits jeux sensoriels permettent d’appréhen-

der l’espace et les ressources disponibles : galets, sable, algues, coquillages... Le soleil

arrive, le temps est doux, on se découvre un peu, on est plus à l’aise avec les autres,

le moment est venu de se lancer : place à la création !

Création collective d’abord, ligne, cercle... Des formes simples pour aborder le land art

avec des familles avec enfants, dont les plus jeunes ont deux ans et demi, ou com-

ment mettre l’art à la portée de tous ?

Ensuite, les enfants retrouvent leurs parents et grand-parents pour composer des

mosaïques familiales, à l’aide de gabarits carrés, en jouant sur la juxtaposition, le

contraste, la répétition, la symétrie...

L’animation prendra fin avec une visite de notre musée éphémère et l’enlèvement

des éléments artificiels et autres déchets utilisés dans les œuvres, pour que notre

passage soit invisible une marée plus tard. En haut de la plage, la tentation est forte

pour chacun de jeter un grand regard fier et amusé sur cette plage encore vierge de

la trace de l’homme deux heures plus tôt et la promesse de recommencer en famille

l’été prochain, quand on viendra se baigner… •

Plage et laisse de mer Les plages sont des accumulations de matériaux de taille

variable, allant du galet au sable. La pente des plages

dépend de leur exposition aux houles et de la granu-

lométrie des matériaux qui les composent ; de manière

générale, plus les sédiments sont fins, plus la pente est

douce. L’essentiel des grains de sable d’une plage ont pour

origine la dégradation de la roche ; à cela s’ajoutent des

grains de sable de provenance organique (carapaces de

crabes, coquillages…).

Située entre les plages de sable fin des Trois moutons,

de Tréompan, la pointe de Pen ar Pont possède une

petite plage de sable grossier et de galets. Orientée au

nord, cette plage est en partie protégée de la houle, par

la présence des îles du Bec et de Rosservo et de nom-

breux plateaux rocheux.

Lorsque les algues sont décrochées des rochers, après

un coup de vent, la mer les dépose en grande quantité

sur cette petite plage. Ces dépôts apportés par la mer

s’appellent la laisse de mer. Si les algues composent

l’essentiel de la laisse de mer, on y trouve aussi des

carapaces de crabes, des os de seiche… et des déchets

d’origine anthropique. La diversité de ce milieu est pro-

pice à la découverte et au land art. •

LAND ART EN FAMILLEA PEN AR PONT

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Découvrir la nature proche grâce aux sens, au jeu et à l’expression, tel est l’objectif des

trois séances d’éducation à l’environnement demandées par ces deux enseignantes

pour leurs classes de moyenne et grande section (enfants de 4-5 ans). En cette fin mars,

le bocage nous accueille avec sa lumière printanière et ses couleurs chatoyantes : les

verts des feuilles, les roses et jaunes des fleurs de sous-bois...

Après des jeux sensoriels qui leur font d’abord découvrir les couleurs, formes et textures

dans la nature, les enfants, en petits groupes supervisés par des parents accompa-

gnateurs, vont s’essayer à décorer le chemin avec des formes simples réalisées en

matériaux naturels, collectés autour d’eux.

Première forme : la ligne. Se concerter n’est pas toujours chose facile et choisir le maté-

riau et la disposition pour l’œuvre du groupe est déjà un bel exercice de démocratie...

Comme quoi, l’art peut être porteur de nombreuses valeurs...

Puis on s’essaie à la forme du cercle, puis du triple cercle... Les groupes les plus hardis

pousseront jusqu’à la spirale.

Deux heures plus tard, il est temps de rentrer à l’école retrouver les parents, que les

enfants ont très envie d’amener dans la nature admirer leurs œuvres, si celles-ci n’ont

pas déjà disparu sous les pas pressés des joggeurs ou sous le souffle du vent qui s’est

peut-être levé là-bas. Mais tous se rassurent quand les maîtresses leur affirment avoir

capturé avec leur appareil photo la beauté des œuvres éphémères... •

Le bocage Le bocage est caractérisé par des champs et prairies enclos de

haies, fréquemment portées par des levées de terre ou “talus”

dans l’ouest breton.

Le maillage dense constitué par ces haies a été considéra-

blement réduit au cours de la deuxième moitié du vingtième

siècle par suite de l’évolution des pratiques agricoles.

Ces haies sont constituées d’arbres, arbustes, arbrisseaux,

accompagnés de nombreuses adventices semi-ligneuses ou

herbacées. Près des côtes, les vents fréquents, parfois violents

et porteurs d’embruns salés limitent la croissance des arbres et

excluent les espèces les plus sensibles.

Si leur ancien rôle de production de bois, de fruits, de fourrage

pour les animaux est maintenant secondaire, leur place dans

le territoire est fondamentale : rôle de brise vent, de régulation

des eaux, refuge de biodiversité végétale et animale, banque

de graines, lieu de détente, livre ouvert pour la découverte de

la nature et l’éducation à l’environnement. •

LAND ARTEN SOUS-BOISVallée du Frout

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Le centre An Oaled accueille chaque année des groupes d’enfants et d’adultes

pour découvrir les abers. En ce début de printemps, c’est au tour de la formation

“Animer dans et avec la nature” organisée par l’UBAPAR* d’y être accueillie. Ce

stage a pour objectif d’apprendre à mettre en place des animations et actions

de sensibilisation dans la nature avec des publics.

Les abers offrent des milieux naturels variés (vasière, bois, bocage, zone hu-

mide, rivière…), favorables pour découvrir la nature à travers différentes ap-

proches pédagogiques. Les regards naturalistes, ludiques, sensibles et artis-

tiques se complètent et le land art y a toute sa place.

Mercredi après-midi : nous sommes dans le bois de Trouzilit au bord de

l’Aber-Benoît. Les animatrices proposent aux participants une activité land art.

Après un temps de déambulation et d’observation chacun collecte des élé-

ments naturels. Feuilles, fleurs, baies, branches… sont ramassées. Chacun, à

son rythme, prend alors le temps de composer avec ces éléments. Peu à peu,

les formes et les couleurs s’assemblent, des œuvres se créent. Une fois termi-

nées, chacun les présente au reste du groupe.

Vendredi matin : après une découverte des invertébrés du ruisseau, un temps

libre est laissé aux participants. Les stagiaires explorent le ruisseau. Les cailloux,

les petites branches, les fleurs… se mêlent, formant des œuvres éphémères.

Tout à coup, un petit radeau multicolore et fragile naît entre les doigts. Chacun

prend le temps de l’observer, il accélère puis s’arrête et tourne sur lui-même.

Les fleurs d’habitude immobiles jouent ce jour là avec le courant. •

L’Aber-Benoît La nature géologique du substratum est essentielle car elle

conditionne la morphologie, la perméabilité des roches et

l’écoulement des eaux. Le cours de l’aber est entaillé dans

un socle ancien vieux de 300 millions d’années. Ce socle

est affecté d’accidents de direction sud-est/nord-ouest et

ouest/est qui déterminent son tracé en baïonnette propice

à l’abri.

Ici, à mi-chemin entre l’embouchure et Tariec, les rives de

l’aber sont bordées de bois, de landes et, quand la pente

n’est pas trop forte, de prairies et de champs cultivés. Ces

zones sont bien calmes, les randonneurs profitent du sen-

tier côtier et rares sont les bateaux qui s’y aventurent tant

les bancs de sable et de vase sont nombreux.

Mais d’où vient l’eau de l’aber ? Tout d’abord, rappelons

que tous les cours d’eau, si modestes soient-ils, qui se jettent

dans la mer (ou dans un estuaire) sont des fleuves ! Donc de

nombreux fleuves convergent dans l’aber : le Bénouig, le

Benoît, le Trémobian, le Garo... Fleuves et affluents drainent

un bassin versant dont l’étendue est de 225 km2, ils ap-

portent en moyenne 2 m3 d’eau douce par seconde dans

l’aber. Un bassin versant aux dimensions modestes : 20 km

en moyenne du sud au nord, 10 km en moyenne d’ouest en

est. Sur ce bassin on trouve 14 communes totalisant 25 000

habitants et encore plus de bovins, porcs et volailles. En fait

beaucoup de monde pour un petit territoire.

L’aber est un abri enchanteur : réputé difficilement acces-

sible au temps de la marine à voile, pourvoyeur de sable

pour la reconstruction de Brest au lendemain de la guerre,

frappé de plein fouet en mars 1978 par la pollution de

l’Amoco Cadiz, touché aujourd’hui par l’érosion des sols,

les déchets urbains industriels et agricoles. •

SUR LES RIVESD'UN ABER

« J’ai apprécié ce moment de création,

il se déroule dans le calme

et en prenant son temps. »

« Pas besoin de connaissancesnaturalistes, peu importe les noms…Cette approche pédagogiquerend la nature accessible à tous. »

« Au début de l’activité,

on n’aurait pas imaginé être capable

de réaliser ces créations. »

« Nous sommes dans notre petit monde,

un peu hors du monde. »

*UBAPAR : Union Bretonne pour l’Animation des Pays Ruraux

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Le projet d’installer un alignement de “jalons rouges” est venu après avoir vu des photo-

graphies qui devaient être exposées à la maison des Abers. La plupart des prises de vue

présentées avaient été réalisées sur la plage de Corn ar Gazel.

La maison des Abers est située sur un escarpement qui surplombe cette plage. L’idée

consistait donc à relier par des outils visuels ces deux lieux.

Il s’agissait également d’inverser le point de vue et d’amener le promeneur qui passe vers

la plage à monter vers la Maison des Abers, attiré par cette curiosité qui bouge au vent et

manifeste une présence surprenante tout en s’intégrant dans le paysage.

Après plusieurs essais, j’ai choisi un axe incliné nord/ouest de 3200 avec un dénivelé vers

le milieu pour mettre en perspective ce paysage.

50 jalons souples, peints en rouge, de 3 m de haut, espacés de 2 mètres, ont été plantés

dans l’herbe du 1er juillet au 7 octobre 2015. •

Dans une première période, je prélevais des troncs, des

branches dans la forêt. Ces éléments de base étaient ensuite

entaillés puis cintrés, parfois noircis (carbonisés). De la couleur

était parfois appliquée pour révéler les traces de l’outil employé.

Les formes ainsi obtenues (de simples cernes) étaient présen-

tées dans différents lieux d’exposition. Le bois était une matière

première pour former des objets.

Dans une seconde période, de telles réalisations ont été

conçues pour être installées dans des sites. Les relations qui

structurent le lieu ont pris de plus en plus d’importance. Les

formes se sont simplifiées pour devenir des piquets : jalons qui

servent à tracer des lignes de forces dans un environnement

choisi. Le bois est devenu un instrument, un outil.

Ensuite, ces outils visuels ont pris la forme de simples tubes

rouges, plantés selon un axe déterminé de façon à jalonner un

espace pour baliser le regard.

Maintenant, mon travail consiste à mettre en relation différents

lieux, à “mettre en perspective” des paysages.

Jean-Pierre MOREAU

JALONS ROUGESInstallationdevant la Maison des Abers

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Le photographe et plasticien Jean-Louis Potier se promène sur

les plages au soleil couchant… Il y plante des miroirs, et incruste

le paysage de signaux énigmatiques.

Il capte la lumière solaire grâce au miroir, et en jouant sur son

pouvoir perturbateur, il crée de nouveaux espaces qui ouvrent

des portes sur ailleurs. Il fait apparaître une réalité ambigüe et

inaccessible où les repères de la raison se troublent.

Ce pouvoir subtil du miroir est aussi au cœur de la photographie

qui est elle-même un reflet du monde. Ces photos sont argen-

tiques (et non numériques), elles utilisent, elles aussi, la lumière

solaire pour noircir les sels d’argent déposés sur la pellicule.

La photographie participe à l’œuvre du plasticien en lui permet-

tant de conserver une trace de ses créations éphémères, qui

s’inscrivent dans la ligne du land art.

La nature, souvent vue en gros plans, est toujours très prégnante,

mais les installations précaires de Jean-Louis Potier ne la souillent

pas, la mer effacera sur le sable leurs traces fugaces... •

Ces photos, exposées à la Maison des Abers, ont été

prises sur les plages d’Erléac’h et de Coulouarn, à Saint-

Pabu.

Pendant deux étés consécutifs, j’ai marché sur ces

plages en transportant de vieux miroirs (et parfois une

tôle inox), que je plantais dans le sable, à marée basse,

en fin d’après-midi ou au coucher du soleil, en les orien-

tant pour capter la lumière. Je les ai photographiés pour

conserver un témoignage de ces installations éphé-

mères… •

Jean-Louis POTIER

MIROIRSDE L'EPHEMEREExposition à la Maison des Abers

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UNE MAISONPOUR LES ABERS

Implantée dans une ancienne ferme appartenant à la commune de Saint-Pabu qui l’a aménagée entre 2009 et 2010, avec l’aide du fonds européen “Leader”, la Maison des Abers est un espace de découverte dédié aux trois abers : Wrac’h, Benoît et Ildut.

Ce lieu est animé par l’association “La Maison des Abers - Ti an aberioù” qui fédère au sein de son conseil d’administration des associations, des collectivités et des particuliers. Elle a pour objectif de :

• Reconnaître, préserver et promouvoir les patrimoines naturels, culturels et socio-économiques des abers.

• Valoriser et faire connaître ce patrimoine

• Développer des animations liées à ces domaines

L’association veut s’affirmer comme un lieu d’ouverture, d’échange et de mise en place de projets collectifs. Le projet “Les Abers, entre Art et Nature” qui recourt au land art comme outil d’éducation à la nature sur un territoire, procède de cette démarche fédératrice, aux côtés d’autres projets comme “Abernet” ou “Sac à dos”. n

LES ASSOCIATIONS DANS LE PROJET

Posée sur Roc’h Gored, île emblématique de l’archipel de Lilia en Plouguerneau, la maison-phare de l’île Wrac’h a été édifiée en1845.Depuis 1993, le feu est entièrement auto-matisé. Le phare commande, de jour comme de nuit, l’entrée du grand chenal de l’Aber Wrac’h. ÎPPA assure, depuis 2001, la sauvegarde, la promotion et la gestion du patrimoine naturel et bâti de l’île. L’association organise ses activités dans le cadre d’une convention passée avec le Conservatoire du littoral.Pour l’animation culturelle du lieu, les membres bénévoles organisent chaque année des expositions, concerts, résidences d’artistes, actions en direction des jeunes publics.

Ippa-ile-wrach.bzh

Situé sur les bords de l’Aber-Benoît à Tréglo-nou, le centre de découverte du Pays des Abers, An Oaled, intervient sur le territoire des abers. Il propose des séjours de vacances en breton depuis plus de 30 ans. L’asso-ciation accueille également des classes transplantées et des stages de formation d’adultes sur des thématiques environne-mentales : découverte des milieux particu-liers des Abers, de la mer et de la nature en général. L’éducation à l’environnement est également déclinée dans les animations proposées par les communautés de com-munes proches dans le cadre scolaire.Le breton est la langue de travail et la langue utilisée dans l’essentiel de nos activités.Mais, ce que nous savons faire en breton, nous pouvons aussi le décliner en français...

[email protected]

Les buts de l’association sont de :• favoriser les actions d’éducation à l’environne-ment en direction de tous les types de publics ;• favoriser toute initiative visant à créer du lien entre les personnes ou entre les personnes et le territoire.Le Petit caillou se donne une définition large du terme “environnement”, qui ne comprend pas que l’éveil aux milieux naturels et à leurs “habitants”, mais qui va, entre autres, de l’ali-mentation au patrimoine, en passant par le jardin, l’éveil au landart ou le tri des déchets... Parce qu’il est urgent de penser dans la globa-lité et d’agir en connaissant les conséquences d’un geste, ailleurs, à un autre moment et dans une autre sphère (la nature, l’économie, le social)... Pour former des citoyens conscients du rôle qu’ils ont à jouer dans la préservation de l’environnement, le maintien d’une écono-mie rurale viable et l’émergence d’une société qui respecte l’humain... Les actions mises en place par l’association concernent aussi bien les adultes que le jeune public, dans des cadres divers (familles, groupes d’enfants, tra-vailleurs en Esat, milieu scolaire...). Ateliers de pratiques (cuisine, couture...), sorties nature ou séjours de vacances concrétisent nos objec-tifs d’éducation en redonnant un sens à nos actions quotidiennes.

http://lepetitcaillou.infini.fr/.

L’Estran développe au sein de son club na-ture, depuis plus de 20 ans, des actions de sensibilisation et d’éducation à la nature sur les pays d’Iroise et des Abers. Durant l’année scolaire, des sorties mensuelles sont organisées sur des thèmes variés (oi-seaux du littoral, dune, plantes et insectes des prairies, bocage...). Les activités de l’été sont l’occasion de mettre en place et d’ani-mer des sorties nature en partenariat avec des acteurs du territoire (Maisons de site, offices du tourisme, campings...). En paral-lèle de ces animations, l’Estran réalise des supports pédagogiques à destination des publics.L’implication dans cette expérience collec-tive sur le land art a été l’occasion d’abor-der une nouvelle thématique en lien avec l’Esat Les Genêts d’or.

http://estran.infini.fr

L’Association Patrimoine et Environnement de Saint Pabu a été créée en 1998. Elle a pour objet de restaurer, entretenir et valo-riser le patrimoine architectural, culturel et environnemental de la commune.Elle s’implique dans la protection de l’envi-ronnement et du petit patrimoine : travaux de protection des dunes, arrachages de plantes indésirables, réaménagement et entretien de lavoirs, fours à goémon...Elle s’implique également dans la vie locale : participation aux enquêtes pu-bliques, à diverses commissions, organisa-tion d’évènements festifs.

[email protected]

Avec le soutien financier du Conseil Régional de Bretagne,de la Communauté de Communes du Pays des Aberset de la Commune de Saint-Pabu

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Maquette : Guy Quéméneur - AMURE