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Le Dieu des femmes by Jean-Noël VuarnetReview by: Françoise ChampionArchives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 74 (Apr. - Jun., 1991), p. 305Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30122579 .

Accessed: 12/06/2014 23:25

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BULLETIN DES OUVRAGES

verse, Ics religions sc congoivcnt comme dcs visions-du-mondc altcrnativcs, mais, du coup, cllcs ne pcuvcnt plus pr6tcndre une v6rit6 univcrscllc. D'ofi un 3"e modlc, Ics religions comme visions-du-mondc biccntr6cs, avec un p61le univcrscl commun ct au autre sp6cifiquc, cc qui cst tout A fait applicable aux trois reli- gions abrahamiqucs mais pas aux dcux au- trcs ! C'est sans doute pourquoi la prdffrcnce de l'autcur semble allcr vcrs un moddle poly- centr6, permcttant de faire davantage justice de la r~alit6 des grandcs religions mondiales. Ces modbles ont du moins le mdrite de souli- gner les problkmcs posds par la mondialisa- tion, dont on pcut aussi voir l'cffct i travcrs lcs bricolagcs ordinaircs, la diffusion du Nouvcl- Age ou Ic sentiment qu'il n'cxiste pas unce scule wvraic religion.

Yves Lambert.

74.348 VUARNET (Jcan-Nodl). Le Dieu des femmes. Paris, L'Hernc, 1989, 203 p.

Comme dans Extasesfdminines (cf. Arch.. 54, no 391), Ic travail de J.-N.V. consiste d'abord it sc laisser interroger par les femmes mystiques, car si < la contemplation ne convaine pas, clIe ne laisse pas libre : si pourtant il y avait li1 quelque chose >. C'cst une observation par <(participation affinitive, qu'a choisi de mener J.-N.V. Le plaisir de son texte est grand. C'cst que la confusion des genres, littdraire et thdorique, s'y fait alchimic oi plaisir des mots et de Icurs agencements, et plaisir de la com- pr6hension intellectuclle sc soutiennent I'un I'autre. Lcs textes de ces mystiques <e (crivan- tes a qui ponctuent le texte analytique de J.- N.V. -- i moins que cc ne soit l'inverse... - coulent alors de source et le lectcur se prend i partager ce trouble dont nous parle l'auteur.

Ses analyses, marqudes par la psychanalyse (lacanienne), l'histoire des mentalitds, celle des savoirs, des sentiments, des << disciplines (rdfdrences a Br6mond, Foucault, Hello, de Certcau) sont toujours 6clairantes et meme aigues. Mais pour J.-N.V. I'6tude thdorique ne peut se dissocier d'une approche par I'6mo- tion : il veut marcher sur une tout autre voic que celle de la modernitd m6dicale qui cong&- die le Sujet. L'analyse theorique sc fait done en meme temps approche littdrairc. ct c'cst par passages, brouillages. jcux de superpositions

cntre Ics mots des mystiqucs ct ccux de l'ana- lyste que J.-N.V. procede. La rdussite est totalc. II sait faire sentir < la consolation sans cause a que, ( depuis I'ath~isme lui-meme ,. pcut apporter une certaine fr6quentation des mys- tiques. II sait aussi nous persuader de la jus- tesse de ses commentaires. Ccux-ci accompa- gnent ses etudes des diff~rentes figures mysti- ques et sont aussi approfondis dans deux importantes reprises thdoriques finales : << remarques sur les 6tats thdopathiques >. < les corps marqu6s de l'dpouse >. Les dove- loppcmcnts de J.-N.V. ne sont pas en ggndral tout i fait ncufs; sans cn etre n6ccssairemcnt directcmcnt inspires, ils sont dans le fil des analyses de M. de Certeau, de D. Vidal. de Lacan. L'apport le plus marquant de J.-N.V. r6sidc principalement dans les analyses d'cs- th6tiquc, dans Ic foisonnemcnt des renvois i des oeuvres picturales et littdraires (J.-N.V. cst enscignant d'Esth~tiquc). La dernibre rcmar- quc d6veloppCc concerne I'esthtique baro- que: << Le baroque est un ph~nom~nc physi- que du mysticismc, son Incarnation globalc. Le baroque cst un ph~nom~nc du christia- nismc: ritucl de la presence absentc. orne- mentation par les corps imag6s, du corps divin manquant . La thesc n'cst pas originale mais I'ouvrage nous cn persuade intimc- ment.

Maric des Vall6cs (<< l'ensorcelke a). Louise du N6ant (lc < triomphe de la pauvrct6 et des humiliations >>), Louise de La Vallire (< une Madelcine de la Raison d'Etat >). M"' Guyon ( commc un torrent >), Marguerite-Maric Alacoque (~ obissante amante du Sacre- Coeur ,), Maric de l'Incarnation, sont les figu- res mystiques mises en scene par J.-N.V.

Frangoise Champion.

74. 349 VULLIAUD (Paul).

Joseph de Maistre Franc-Mayon. Milan. Arch,, 1990, 271 p.

La plupart dcs oeuvrcs de P.V. (1875-1950). cct ami de l'abb6 Br6mond qui tcnta. i partir de 1906, de fonder la 1Igitimitc d'un 6sot&- risme chr~ticn sur des etudes historiques sd- ricuses, ont 6t6 rdditecs; il y manquait celle qu'il a consacr~ce i 'un des phres du traditio- nalisme dont Ic passage par I'lluminisme et la franc-magonneric fournissait aux thises de l'auteur de nombrcux arguments. La premiere

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