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Volume 48, numéro 8 1 er novembre 2012 La cigarette affecte l’expression de nombreux gènes même longtemps après que le fumeur ait écrasé, révèle le chercheur Yohan Bossé. p2 Obama ou Romney ? Des experts en politique américaine se prononcent sur les élections présidentielles. p8 Fumer : encore pire que vous pensez photo Marc Robitaille

Le Fil 1er novembre 2012

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Journal institutionnel de l'Université Laval

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Page 1: Le Fil 1er novembre 2012

Volume 48, numéro 81er novembre 2012

La cigarette affecte l’expression de nombreux gènes même longtemps après que le fumeur ait écrasé, révèle le chercheur Yohan Bossé. p2

Obama ou Romney ? Des experts en politique américaine se prononcent sur les élections présidentielles. p8

Fumer : encore pire que vous pensez p

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2 actualités

Justin Trudeau à Entrepreneuriat LavalLe député de Papineau et candidat à la direc-tion du Parti libéral du Canada est venu faire son tour sur le campus le 25 octobre en mati-née. Il a choisi pour l’occasion d’intervenir dans l’atelier « Web 2.0, des outils marketing abor-dables » d’Entrepreneuriat Laval, au pavillon Alphonse-Desjardins, pour y parler de son utilisation de Twitter. Devant une quinzaine d’étudiants, il a dit gérer son compte lui-même la plupart du temps. Il a aussi révélé ses bons et moins bons coups sur le réseau. Justin Trudeau s’est entretenu environ 45 minutes avec les étu-diants, qui ont semblé apprécier ses conseils, avant d’être assailli par les médias. Il était alors en tournée de deux jours dans la région de Québec. A.-M. L.

Le Rouge et Or premier de classeLe programme d’excellence sportive Rouge et Or trône au sommet du tableau d’honneur de Sport interuniversitaire Canada pour une cinquième fois au cours des six dernières années. Un total de 126 étudiants-athlètes ont maintenu une moyenne supérieure à 80 % dans leur programme d’études. Ce résultat permet à l’Université Laval d’occuper la première place au pays devant les universités de l’Alberta (124), Western (118), Waterloo (113) et Queen’s (102). La seule autre université québécoise à se classer au sein de ce palmarès est l’Université McGill, au neuvième rang avec 85 étudiants sélection-nés. « Nous sommes extrêmement fiers de ces résultats qui démontrent encore une fois les efforts que nos étudiants-athlètes investissent dans leurs études, a déclaré le directeur du pro-gramme, Gilles Lépine. Nous continuons d’être persuadés qu’éducation et sport d’excellence se marient très bien. »

Cliquez sur le véloLa Coop Roue-Libre de l’Université a été choi-sie comme l’un des six finalistes du Québec lors du défi national Co-op de Co-operators. C’est maintenant au public de voter via Facebook afin de déterminer les gagnants. La Coop Roue-Libre cherche à mobiliser la collectivité en vue de gagner une part des 220 000 $ offerts. Si elle gagne, elle utilisera cet argent pour construire des supports à vélo mobiles qui seront à la disposition de tous lors d’événements publics, comme le Festival d’été de Québec. Pour regar-der les vidéos de présentation des finalistes et voter pour votre coopérative favorite, rendez-vous sur la page Facebook de Co-operators ou de la Coop Roue-libre avant le 21 novembre.

en bref

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditrice : Hélène Côté, directrice des communications

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-HilaireJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaboratrices : Pascale Guéricolas, Nathalie Bissonnette Rédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

La bonne nouvelle d’abord. Dans les tissus pulmonaires, la plupart des gènes affec-tés par la fumée de cigarette retrouvent leur état normal dans les cinq années qui sui-vent l’arrêt du tabagisme. La mauvaise maintenant. Une fraction des gènes affectés par le tabac n’est toujours pas revenue à la normale 25 ans après l’abandon de la cigarette. Voilà le constat mi-figue mi-raisin que dresse, dans un récent numéro de la revue Cancer Research, une équipe du Centre de re-

Signaux de fuméeUne étude sur les effets génomiques du tabagisme arrive à des conclusions troublantespar Jean Hamann

cherche de l’Institut uni- versitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ).

Yohan Bossé ,Max ime Lamontagne , Chr ist ian Couture, Nathalie Gaudreault, Philippe Joubert et Michel Laviolette ont étudié la persis-tance des méfaits du tabac sur l’expression des gènes dans les poumons à l’aide de tissus pulmonaires prélevés sur des personnes opérées à l’IUCPQ. Ils ont comparé un groupe composé de 90 fumeurs et de 211 ex-fumeurs à un groupe

de 43 personnes qui n’avaient jamais fumé. La comparaison révèle que le tabac induit une différence dans l’expression de 3223 gènes.

« J’ai été renversé par ces résultats, affirme Yohan Bossé. Jamais auparavant je n’avais vu un facteur envi-ronnemental avoir un effet sur un aussi grand nombre de gènes. C’est à se deman-der comment il se fait que les maladies pulmonaires ne se déclenchent pas plus tôt chez les fumeurs. »

Heureusement, la situation est réversible. Ainsi, cinq ans après l’arrêt du tabagisme, 60 % des gènes affectés par la fumée de cigarette ont retrouvé leur niveau d’expres-sion normal. Ce pourcentage s’accroît graduellement avec

le temps, mais comme il faut des années à l’organisme pour se désintoxiquer, l’exposition perdure, les agents néfastes du tabac s’étant incrustés dans les poumons.

D’ailleurs, la récupération est extrêmement lente pour certains gènes. Un quart de siècle après l’arrêt de la ciga-rette, 4 % des gènes ne sont toujours pas revenus à leur niveau d’expression normal. « Ça pourrait expliquer pour-quoi il subsiste un risque de cancer du poumon chez les ex-fumeurs », avance le pro-fesseur Bossé. La cigarette augmente le risque de cancer par un facteur 20. Bien que l’arrêt du tabagisme réduise ce risque, il ne le ramène pas au niveau de celui des per-sonnes qui n’ont jamais fumé. « Nos résultats apportent la preuve moléculaire de l’effet dévastateur de la cigarette sur les poumons. Ils indiquent aussi qu’il vaut la peine de cesser de fumer étant donné que la récupération est pos-sible à court, moyen et long terme. Mais ils montrent sur-tout qu’il est préférable de ne jamais s’exposer aux agents chimiques et cancérigènes du tabac », conclut le chercheur.

L’arrêt du tabagisme réduit le risque de cancer, mais pas au niveau de celui des personnes qui n’ont jamais fumé

Justin Trudeau en conférence à l’Université. photo Adam Scotti

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Cette année, 2 des 13 récipiendaires des Prix du Québec ont leur bureau à l’Université Laval. Le biologiste Louis Bernatchez remporte le prix Marie-Victorin en sciences naturelles et génie. Le biologiste Edwin Bourget reçoit le prix Armand-Frappier pour l’administration et la promotion de la recherche.

Maka Kotto, ministre de la Culture et des Communications, et Pierre Duchesne, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, ont dévoilé le nom des gagnants le 29 octobre. Ils remettront officiel-lement les prix lors d’une cérémonie qui aura lieu le mardi 13 novembre, à l’hôtel du Parlement. Les lauréats recevront notamment une bourse non imposable de 30 000 $ et une médaille en argent créée par un artiste.

Professeur au Département de biologie depuis 1995, Louis Bernatchez est considéré par plusieurs comme le chef de file mondial dans l’étude de l’éco-logie moléculaire. Membre de la Société royale du Canada, il figure parmi les 250 plus grands scienti-fiques canadiens selon le site Internet science.ca. Cet éminent chercheur est l’auteur de 364 publi-cations, dont 254 articles publiés dans des revues aussi prestigieuses que Nature, Science et Genetics. Il a cofondé en 2008 la revue Evolutionary Applications dont il est depuis le rédacteur en chef.

Au milieu des années 1980, il a fait partie du pre-mier groupe de chercheurs au monde ayant appuyé ses travaux sur la génétique afin de faire progres-ser les connaissances sur la diversité, l’origine et l’évolution des populations de salmonidés. « Toute l’histoire d’une espèce est écrite dans ses gènes », lance-t-il avec conviction.

La Faculté des lettres de l’Université Laval présen-tera sa deuxième édition de la Nuit de la liberté sur le thème « Amour, Solidarité, Réconciliation », le jeudi 8 novembre prochain de 14 h à minuit au Musée de la civilisation.

Organisé en collaboration avec le Musée de la civilisa-tion, cet événement annuel vise à mettre en valeur les sciences humaines et leur apport à la société. À la fois savante et festive, la Nuit de la liberté a pour objectif de faire sortir l’université en ville en rassemblant dans un même lieu chercheurs, pro-fesseurs, étudiants, artistes,

Le public est invité à une grande fête des sciences humaines au Musée de la civilisationpar Nathalie Bissonnette

Deuxième Nuit de la liberté

conférenciers et grand public. Il y en a pour tous les goûts : café philosophique, cinédé-bats, expositions d’affiches, lectures, spectacle musical et création d’œuvres en direct.

« Le thème de cette année allait de soi. Depuis plus d’un an, il y a eu toutes sortes de mouvements sociaux qui ont remis en question l’ordre établi, ici et ailleurs dans le monde, que ce soit le prin-temps érable ou le printemps arabe. Le thème nous permet-tra de réfléchir aux façons de réconcilier une société divisée et de reconstruire l’unité. On verra que les sciences humai-nes et sociales, ainsi que les arts, peuvent nous aider à

mieux comprendre notre présent », souligne Florence Piron, responsable scientifi-que et de la programmation.

Un minicolloque traitera de l’accès gratuit aux publica-tions scientifiques et du par-tage des données de recher-che, ainsi que des enjeux éthiques qui en découlent. « Depuis une dizaine d’an-nées, un mouvement scien-tifique valorise l’accès libre aux travaux de recherche sur Internet puisque ces publications sont finan-cées, en bonne partie, par des fonds publics. Un des pionniers de l’accès libre, Stevan Harnad, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sciences cogni- tives à l’Université du Québec à Montréal et défenseur de la science ouverte, sera là pour en parler. Il défend le modèle vert qui incite les universités à développer des

archives ouvertes », précise Florence Piron.

Une table ronde se pen-chera sur le réseau Facebook, qui a choisi le mot « amitié » pour décrire le réseautage et les contacts entre ses mem-bres. Les intervenants réflé-chiront au sens de cette ami-tié si on la compare à celle qui définit nos relations interper-sonnelles. Des chercheurs en communication, notamment Milad Doueihi, titulaire de la Chaire de recherche sur les cultures numériques de l’Université Laval viendront débattre de cette question.

La grande nouveauté de cette année est la présence d’un cabaret politique, où les discussions et les échanges seront ponctués de chansons politiques interprétées par de jeunes étudiants. « Le prin-temps érable est un mouve-ment qui a secoué le Québec, poursuit la professeure. Certains l’ont vu comme une crise sociale, d’autres comme le réveil politique d’une géné-ration. Des sociologues et des étudiants impliqués seront là pour animer la discussion. Durant ce cabaret, on réflé-chira aux façons de réconci-lier les Québécois avec leurs institutions démocratiques, c’est-à-dire de revaloriser l’intérêt politique au-delà du cynisme. »

Comme l’an passé, le grand public sera invité à parti-ciper à des activités inter- actives. Parmi ces activités, mentionnons un casse-tête qui reprend la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte cana-dienne des droits et liberté ainsi que la Charte québé-coise des droits de la per-sonne. Le but du jeu sera de reconstituer les trois textes.

Il y aura aussi un « tweet poème collectif » au début de la soirée. On proposera sur place aux participants de tweeter un vers sur le thème de l’amour. Tout le monde pourra voir, sur un écran géant, la création du poème en direct.

Parmi les invités, soulignons la présence de la juge Louise Otis, pionnière et experte mondiale de la médiation. Le public pourra discuter avec plusieurs conférenciers dont Guy Lachapelle, pro-fesseur de science politique à l’Université Concordia, Dominique Payette, pro-fesseure au Département d’information et de com-munication de l’Université Laval et auteure du rapport du Groupe de travail sur le journalisme et l’avenir de l’in-formation au Québec, ainsi que Denis Vaugeois, ancien ministre, éditeur et historien.

La Nuit de la liberté se déroulera à l’occasion de l’événement Aimer du Musée de la civilisation, qui a lieu du 3 au 11 novembre.

www.fl.ulaval.ca

Lauréats des Prix du Québec

Edwin Bourget, lui, est une sommité de l’écolo-gie des systèmes côtiers. Le professeur émérite a consacré 30 ans de recherche aux invertébrés lit-toraux. Ses contributions en biologie, écologie et écophysiologie sont saluées à l’échelle mondiale. À titre de chercheur en écologie marine, il a su uti-liser les techniques de pointe du génie civil, de la géomatique, de l’hydrologie, du génie électrique, de la génétique et des mathématiques pour faire pro-gresser sa discipline. Il a publié 126 articles scienti-fiques et 5 livres ou chapitres de livres.

En 2008, il lance, en partenariat avec des entre-prises privées et des organismes, l’audacieux Programme pour l’avancement de l’innovation et de la recherche. L’objectif est de créer, en cinq ans, 100 nouvelles chaires de recherche dotées d’un fonds d’un million de dollars chacune. Après seu-lement deux ans et demi, 26 chaires sont créées pour un total de 125 millions de dollars en inves-tissements. Un succès si spectaculaire que le projet essaime hors des frontières du Québec : l’Univer-sité de la Californie à Berkeley lance son propre programme de création de 100 chaires. « Le but est d’inciter les entreprises et les partenaires indus-triels à investir en recherche pour de longues pério-des, et non plus pour de courtes durées de quelques mois », explique-t-il.

Pour de courtes entrevues avec les lauréats : www.prixduquebec.gouv.qc.ca. Des capsules seront télédiffusées à Télé-Québec en novembre.

Louis Bernatchez Edwin Bourget

Bodypainting poétique à la Nuit de la liberté 2011. photo Nicola-Frank Vachon

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3actualités UL

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4le fil | le 1er novembre 2012actualités UL

en bref

Retrouvailles 2012Plus de 1500 diplômés de l’Université se sont réunis sur le campus pour leurs retrouvailles le samedi 20 octobre dernier. Cette année, plus de 100 promotions se terminant par un « 2 » ou par un « 7 » ont été conviées pour célébrer leur anniversaire quinquennal de promotion. Au programme : cocktail, souper gourmand, anecdotes et rires. « Le travail effectué par l’en-semble des partenaires et de mes collègues de l’Université a permis aux centaines de diplômés de profiter d’une soirée inoubliable remplie de souvenirs », s’est réjouie Diane Blouin, coordonnatrice aux jumelages et aux retrou-vailles de l’Association des diplômés de l’Uni-versité Laval.

Journée carrière en santé et services sociauxPlus de 80 employeurs seront sur le campus lors de la Journée carrière en santé et services sociaux 2012. L’événement s’adresse aux étu-diants et diplômés en médecine, réadaptation, kinésiologie, orthophonie, médecine dentaire, pharmacie, sciences infirmières, nutrition, psy-chologie, service social, etc. Venez rencontrer des représentants de plusieurs centres hospita-liers, cliniques privées, agences de santé, cen-tres de santé et de services sociaux, centres de réadaptation, commissions scolaires et centres jeunesse. C’est le moment idéal pour bâtir un réseau professionnel et découvrir les multiples possibilités d’emplois dans ces secteurs d’acti-vité. E. T.

Mardi 20 novembre, de 11 h à 16 h 30, à la cafétéria du pavillon Ferdinand-Vandry.

Parmi les meilleures universités de rechercheL’Université Laval se classe au septième rang parmi les 50 plus importantes universités canadiennes en matière de financement de la recherche. Selon Research Infosource, un orga-nisme torontois qui est la référence en matière d’information stratégique dans ce domaine, l’Université a amassé au cours de l’année 2011 un total de 299 M$ provenant tant de sources gouvernementales que privées. Elle fait éga-lement bonne figure en termes d’intensité de la recherche, c’est-à-dire le montant total des fonds obtenus par une université divisé par le nombre de professeurs.

www.researchinfosource.com/media/2012Top50List.pdf

L’Université a lancé le 23 octobre une nouvelle Chaire de leadership en ensei-gnement (CLE). La Chaire sur l’ingénie-rie du développement durable - BPR à la puissance Tetra Tech mettra au point des stratégies pédagogiques innovantes pour améliorer la formation liée au dévelop-pement durable en génie, notamment dans les domaines de la mécanique du bâtiment, des énergies renouvelables et des transports. Elle aidera aussi à pro-mouvoir l’entrepreneuriat étudiant dans ce domaine.

Le titulaire, Louis Gosselin, est pro-fesseur au Département de génie

L’Université Laval, l’Uni-versité de Nantes, la Cité Nantes - Events Center et le Centre des congrès de Québec ont signé, le lundi 15 octobre, un accord de col-laboration pour la création d’un colloque international sur les cultures numériques.

Ce symposium annuel se tiendra pour la première fois à Nantes en 2014, puis à Québec en 2015 et par la suite en alternance. Il concrétise une volonté de rapprocher les deux territoires autour d’un domaine innovateur dont les enjeux sont à la fois régio-naux et internationaux.

C’est la richesse des labo-ratoires des deux universités en matière de numérique qui ont permis de faire émerger un projet commun autour de cette thématique. Cet évé-nement est ainsi le fruit des travaux menés par la Chaire de recherche sur les cultures numériques de l’Univer-sité Laval, dirigée par Milad Doueihi, et ceux de l’équipe transdisciplinaire consacrée au numérique de l’Université de Nantes.

À Québec, les projets sur les industries créatives menés dans le quartier Saint-Roch rappellent ceux en cours dans le Quartier de la créa-tion de la ville française. La Cité Nantes - Events Center et le Centre des congrès de Québec travaillent aussi à mettre sur pied des événe-ments récurrents pouvant se tenir en alternance entre les deux établissements.

Cette entente s’est conclue lors de la visite à Nantes

Entente avec NantesL’Université Laval et l’Université de Nantes s’entendent pour créer un symposium annuel sur le numérique

d’une délégation de l’Uni-versi té Laval , du 12 au 16 octobre. Le recteur Denis Brière et le vice-recteur Éric Bauce ont été accueillis par le président de l’Uni-versité de Nantes, Olivier Laboux. Les signataires de ce partenariat incluaient aussi Patrick Rimbert, maire de Nantes, Pierre-Michel Bouchard, PDG du Centre des congrès de Québec, et Paul Billaudeau, directeur de la Cité Nantes.

Par ailleurs, l’Université Laval a aussi resserré ses

Olivier Laboux, président de l’Université de Nantes, et Patrick Rimbert, maire de la ville, ont reçu le recteur Denis Brière lors de sa récente mission dans la ville française.

Pour mieux former les ingénieurs

mécanique depuis 2004. Très actif en enseignement et en recherche, il est responsable des cours de transfert ther-mique et énergétique. La qualité de ses cours est reconnue. Il a été nommé cinq fois professeur étoile de la Faculté des sciences et de génie et enseignant méritant au Gala du mérite étudiant à deux reprises.

« Dans les projets qu’ils réalisent, les ingénieurs de demain doivent ap- prendre à rechercher les compro-mis acceptables conciliant les aspects sociaux, économiques et environnemen-taux. Cette nouvelle chaire entend donc

bonifier la formation des étudiants de génie en matière de développement durable, et par le fait même, renforcer la position de chef de file de l’Université Laval », souligne le recteur Denis Brière.

« En appuyant la Chaire de leader-ship en enseignement sur l’ingénierie du développement durable, BPR con-tribue à favoriser la synergie entre la recherche scientifique de pointe et la réalité du génie-conseil. La science et l’innovation sont au cœur de l’application concrète des principes de développement durable », précise Daniel Samson, PDG de BPR-Bâtiment.

liens avec Bordeaux. Créée le 19 octobre, l ’Alliance Bordeaux-Laval vise à valo-riser les programmes straté-giques déjà existants, mais aussi à en faire émerger de nouveaux. Elle est axée sur les secteurs suivants : santé et vieillissement des popu-lations (notamment par le développement d’une nutri-tion préventive pour la santé cérébrale); ressources natu-relles et développement durable ; technologies de l’information et de la com-munication ; sciences politi-ques; droit international et européen. Avant même sa signature, l’Alliance a fait ses premières armes en créant un nouveau réseau scienti- fique sur l’eau, en septembre dernier. Le réseau AQeau

doit faciliter la recherche et le transfert de connais-sances ainsi que la mobi- lité étudiante.

Cette entente concrétise une volonté de rapprocher les deux territoires autour d’un domaine innovateur

Souper au pavillon Ferdinand-Vandry

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5le fil | le 1er novembre 2012 actualités UL

Luc CôtéPrix carrière en enseignement

Luc Côté, professeur titulaire au Département de médecine familiale et de médecine d’ur-gence à la Faculté de médecine, présente une feuille de route impressionnante. Ce tra-vailleur social de formation s’intéresse à la dimension psychosociale des soins, à la rela-tion médecin-patient ainsi qu’à la pédagogie universitaire des sciences de la santé. Il en- seigne les aspects psychosociaux de la pra- tique médicale en plus d’assumer la supervi-sion clinique auprès des résidents en médecine familiale à l’hôpital Saint-François d’Assise. Bâtisseur, il a créé de nombreuses structures visant à soutenir l’apprentissage, notamment le Centre de développement pédagogique de la Faculté de médecine. Il a mis sur pied plus de 180 activités pédagogiques pour les enseignants, animé plus de 93 conféren-ces et présentations sur l’enseignement aux quatre coins du globe et siège à de nombreux comités. Ce prix, attribué à un professeur qui enseigne depuis plus de 20 ans, s’accompagne d’une bourse de 10 000 $.

Cyril SchneiderPrix distinction en enseignement pour les professeurs

Cyril Schneider, professeur agrégé au Département de réadaptation de la Faculté de médecine, enseigne principalement en physiothérapie. Son champ d’activité touche l’apprentissage et la rééducation du mouvement, les interventions spé-cialisées en pédiatrie, les neurosciences et le langage. Il a notamment participé à implanter le continuum baccalauréat- maîtrise en physiothérapie. Très engagé en recherche, il dirige le Laboratoire de neu-rostimulation et neurosciences cliniques du Centre de recherche du CHUQ. Sa grande

expertise, sa capacité de vulgarisation et son approche dynamique en font un professeur grandement apprécié de ses pairs et de ses étudiants. Ce prix s’accompagne d’une bourse de 4 000 $ sous forme de fonds de développe-ment pédagogique.

Yvaine GagnonPrix distinction en enseignement pour les chargés de cours, responsa-bles de formation pratique et profes-seurs de clinique

Yvaine Gagnon, chargée de cours à la Faculté de musique, possède une vaste expérience de l’enseignement de la musique. Elle a acquis une connaissance approfondie du pro-gramme de formation de l’école québécoise et sait en faire bénéficier ses étudiants. En plus de les accompagner tout au long de leur parcours scolaire, elle leur offre du soutien au cours des premières années de leur carrière. Elle produit également un grand nombre d’outils pédagogiques qu’elle rend accessi-bles aux futurs enseignants et à ceux en exer-cice. Sa passion et sa générosité en font une enseignante inspirante. Ce prix s’accompagne d’une bourse de 4 000 $ sous forme de fonds de développement pédagogique.

Sébastien TremblayPrix encadrement aux cycles supé-rieurs – secteur sciences humaines

Sébastien Tremblay, professeur titulaire à l’École de psychologie de la Faculté des sciences sociales, prodigue de judicieux conseils à ses étudiants dans leurs recherches. Il les incite à publier des articles et à discuter lors de séminaires, tout en favorisant le mento-rat avec des étudiants finissants. Il fait preuve d’un grand souci à l’égard de leur réussite. Sa pratique est marquée par le respect du style

d’apprentissage des étudiants. Trois d’entre eux ont remporté le prix de la meilleure thèse de la Faculté des sciences sociales, une preuve de la qualité de son encadrement. Ce prix s’ac-compagne d’une bourse de 2 000 $ sous forme de fonds de développement pédagogique.

Leslie RuschPrix Encadrement aux cycles supé-rieurs – secteur sciences naturelles

Leslie Rusch, professeure titulaire au Département de génie électrique à la Faculté des sciences et de génie, offre un environne-ment à la fois rassurant et stimulant pour les étudiants dans un laboratoire de communi-cations optiques à la fine pointe. Elle encou-rage les étudiants à publier de sorte que, dès la maîtrise, plusieurs produisent un article dans des revues scientifiques en tant que pre-mier auteur. Afin de bien guider les étudiants vers une carrière enrichissante, elle n’hésite pas à solliciter des stages pour eux dans de grandes entreprises. Ce prix s’accompagne d’une bourse de 2 000 $ sous forme de fonds de développement pédagogique.

Daniel DupuisPrix cours à distance

Daniel Dupuis, chargé d’enseignement au Département de génie mécanique de la Faculté des sciences et de génie, s’est illus-tré par la création du cours Méthodologie de design en ingénierie. Ce cours présente une démarche dynamique et est d’une grande efficacité sur le plan pédagogique alliant dif-férentes approches, études de cas et capsules motivantes. Il est fort prisé des étudiants. Ce prix est assorti d’une bourse de 2 000 $.

Maria Cecilia Gallani Michel DoréPrix matériel complémentaire et notes de cours

Maria Cecilia Gallani, professeure agrégée, et Michel Doré, chargé d’enseignement, tous deux à la Faculté des sciences infirmières,

Ils instruisent la future génération. Le 29 octobre, l’Université a souligné la contribution de neuf professeurs et chargés de cours lors de la cérémonie annuelle des Prix d’excellence en enseignement

Hommage à des enseignants d’exception

sont récompensés pour leur tutoriel Les arythmies cardiaques, au cœur du savoir-faire infirmier. Ils ont produit cet outil pédagogique afin de soutenir les apprentissages du cours Méthodologie et pratique des soins infirmiers en soins critiques. Exercices interactifs, expli-cations narrées et rétroactions immédiates sont autant de moyens mis à contribution pour stimuler les apprentissages. Ce prix est assorti d’une bourse de 2 000 $.

François Ratté Julie F. Thériault Isabelle CollinPrix volume pédagogique

François Ratté, Julie F. Thériault, professeurs adjoints, et Isabelle Collin, professeur de cli-nique, tous trois au Département de méde-cine familiale et de médecine d’urgence à la Faculté de médecine, ont été honorés pour la production du volume Démarche clinique. Raisonnement clinique, examen physique, entrevue médicale, un des rares ouvrages en français portant sur les aspects théoriques du raisonnement clinique. Isabelle Collin a créé des illustrations et des images d’une grande qualité qui soutiennent le propos. Les exercices et les tableaux résumés, fort bien construits, favorisent les apprentissages. Ce prix est assorti d’une bourse de 2 000 $.

Christophe Roux-DufortPrix ressource pédagogique numérique

Christophe Roux-Dufort, professeur agrégé au Département de management à la Faculté des sciences de l’administration, a été récom-pensé pour la production Clearvision : simu-lation d’entraînement à la gestion de crise. Cet outil pédagogique permet aux étudiants de vivre une expérience de gestion de crise dans une organisation. Il favorise le développement de compétences telles la prise de décision, la résolution de problèmes et la gestion du stress. Il s’agit d’une réelle valeur ajoutée à son ensei-gnement et d’une production qui pourrait bien faire des petits. Ce prix est assorti d’une bourse de 2000 $.

Les lauréats des Prix d’excellence en enseignement 2012. www.ulaval.ca/excellence photo Marc Robitaille

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6le fil | le 1er novembre 2012géologie

ils ont dit...

« À Montréal, l’opposition s’est bâtie entre anglo-phones et francophones, alors qu’ici, favorisée par la géographie, est apparue une division entre ou- vriers et bourgeois. Cette opposition fait le succès des postes de radio locaux, qui se présentent comme les défenseurs du peuple contre l’élite. » C’est ce qu’a répondu le sociologue Simon Langlois quand on lui a demandé de dire ce qui différencie le citoyen de Québec de celui de Montréal.

« Les animaux peuvent se retrouver coincés dans ces objets plastiques. Ils peu-vent même en ingurgiter, et comme le plastique reste dans leur estomac, il en rétrécit le volume, ce qui fait que ces animaux ne se nourriront pas autant que normalement. » Louis Fortier a commenté ainsi un article publié dans le journal Marine Pollution Bulletin qui révèle que la quantité de détritus au fond de l’océan Arctique a doublé depuis 10 ans. La majorité de ces débris (59 %) provient des navires de pêche.

Louis Fortier, professeur au Département de biologie et directeur scientifique du réseau de cen-tres d’excellence ArcticNet Le Devoir, 25 octobre

Sur la pollution dans l’océan Arctique

Sur le caractère particulier des gens de Québec

Sur la question nationale dans le programme d’histoire de l’école secondaire

Simon Langlois, professeur au Département de sociologie

Prestige,octobre 2012

Jocelyn Létourneau, professeur au Département d’histoire et titu-laire de la Chaire de recherche du Canada en his-toire et éco- nomie politique du Québec con-temporain

Le Soleil, 20 octobre

« La question nationale ne doit pas être le soleil autour duquel toutes les planètes du passé québé-cois doivent orbiter. » Jocelyn Létourneau ne se réjouit pas de la proposi-tion de la nouvelle ministre de l’Éducation, Marie Malavoy, de consacrer davantage de place à la question nationale dans le programme d’histoire et de citoyenneté ensei-gné à l’école secondaire. Selon l’historien, cette proposition reprend la rhétorique des « inquiets », ces Québécois habités par la crainte que l’identité et la culture québécoise disparaissent.

Une évaluation environne-mentale stratégique sur le gaz de schiste est en cours au Québec. À la suite de ce processus, il reviendra au gouvernement de décider si une industrie du gaz de schiste verra ou non le jour sur le territoire. Justement, une nouvelle étude examine les arguments pratiques en faveur ou en défaveur de cette industrie.

« Le Québec aurait un avantage géographique si cette industrie voyait le jour, soutient d’abord le profes-seur Patrick González, du Département d’économi-que. Nous sommes situés à proximité du gros marché de consommation de l’est de l’Amérique du Nord. »

Patrick González est le coauteur d’une étude sur quatre bassins de gaz de schiste aux États-Unis et au Canada. La recherche, qui vient d’être rendue publi-que, a été réalisée pour le compte du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec. Les autres auteurs sont Georges Beaudoin, professeur au Département de géologie et de génie géologique, Sarah Trabelsi, chercheuse postdoc-torale au Département d’éco-nomique, et Jean-Thomas Bernard, professeur au

La décision d’autoriser le développement d’une industrie du gaz de schiste au Québec devra tenir compte de facteurs économiques, mais aussi géologiques, technologiques et réglementairespar Yvon Larose

Forer ou ne pas forer 

Département d’économique de l’Université d’Ottawa.

Un des bassins étudiés est celui du Marcellus, en Pennsylvanie. Les puits de gaz de schiste y ont un pic ini-tial de production qui avoisine 3 500 mcf (milliers de pieds cubes) par jour. Entre 2006 et 2011, plus de 10 000 permis de forage de puits de gaz ont été accordés dans le bassin en question. On a foré les puits dans des zones rurales peu peuplées. Dans les endroits les plus exploités, il y a deux puits au kilomètre carré.

Selon Patrick González, une industrie du gaz de schiste au Québec ferait face à un handicap majeur. « Au début, elle devra importer les équipements spécialisés et le personnel requis, ce qui augmentera énormément les coûts, explique-t-il. Cette industrie fonctionne beau-coup avec la sous-traitance, notamment pour la machi-nerie d’extraction et pour le transport du gaz par camions. Pour le Québec, on peut ima-giner qu’une industrie locale de services se développera à long terme si l’exploitation est soutenue. »

La dynamique d’exploi-tation d’un puits de gaz de schiste diffère de celle d’un puits de gaz naturel conventionnel. « Une poche de gaz naturel fournit du

combustible régulièrement et longtemps, souligne Patrick González. Mais avec le gaz de schiste, la production baisse rapidement durant la phase initiale. Suit un long déclin de la production sur plusieurs années. Pour rentabiliser le coût des infrastructures de collecte du gaz, les tuyaux coûtant cher à installer, les compagnies gazières doivent bénéficier d’un niveau de production élevé et régulier qu’elles obtiennent avec le développement constant de nouveaux puits. »

À ce jour, une trentaine de puits de gaz de schiste ont été forés au Québec, sans production commerciale. Ces puits d’exploration sont situés, pour la plupart, dans une zone rurale triangulaire comprise entre Trois-Rivières et Québec, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, et Victoriaville sur la rive sud. Ils n’impliquaient pas tous la technique de forage et de fracturation qui permet l’exploitation des schistes. « Si Québec donne le feu vert, et si le potentiel s’avère profitable, les compagnies

installeront plusieurs cen-taines de puits », affirme le professeur González.

Cela dit, la viabilité d’une telle industrie au Québec n’apparaît pas du tout cer-taine. « Si les compagnies gazières revenaient faire de l’exploration, il n’est pas clair qu’une éventuelle exploita-tion massive serait profita-ble », dit-il. D’autre part, une réglementation plus sévère que celles en vigueur dans les autres régions produc-trices de gaz de schiste sur le continent ferait augmen-ter les coûts. « Cela retar-derait le développement de cette industrie au Québec et ce développement se ferait sur une plus petite échelle, explique Patrick González. Ce développement pourrait même ne jamais se réaliser. »

Aux États-Unis, avant la crise économique de 2008, le prix du gaz naturel dépassait 10 $US le mille pieds cubes. Il était sous les 3 $US en janvier dernier. « Les prix sont à un plancher historique, soutient le professeur. Actuellement, personne ne fait d’argent avec le gaz naturel et le gaz de schiste. Tous les projets sont déficitaires. Si demain le gou-vernement du Québec disait aux gazières de venir forer au Québec l’an prochain, per-sonne ne viendrait parce que les prix sont trop bas. Il y a beaucoup trop d’offre sur le marché. Mais il est tout à fait possible que les prix remon-tent de manière importante d’ici quelques années. »

L’exploration et l’exploi-tation des gaz de schiste se pratiquent à grande échelle depuis moins de dix ans. Selon les auteurs de l’étude, des développements techno-logiques sont à prévoir qui influenceront les coûts.

Un puits d’exploration gazière à Saint-Thomas-d’Aquin, en Montérégie. « La période creuse que traverse l’industrie nord-américaine du gaz de schiste est une occasion pour réfléchir à ce que l’on veut faire dans ce dossier au Québec », estime le professeur Patrick González. photo Annik MH De Carufel

La viabilité d’une telle industrie au Québec n’apparaît pas du tout certaine

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La majorité des urgences situées à l ’extérieur des grands centres urbains cana-diens disposent de services limités pour répondre aux besoins de leurs patients. C’est ce que révèle une étude préliminaire présentée lors du Congrès de la Société

Urgence à l’hôpital ?Les urgences situées en régions disposent de moyens limités pour desservir localement leurs patients par Jean Hamann

Seulement le quart des hôpitaux sondés peut compter sur la présence continue d’un chirurgien

enquête sur les urgences de 95 hôpitaux situés dans de petites villes ou des régions rurales du Canada afin d’éta-blir les services dont elles disposent pour desservir leur communauté. Les données qu’ils ont recueillies révè-lent que, au chapitre des res- sources humaines, seulement le quart des hôpitaux sondés peut compter sur la présence continue d’un chirurgien. De plus, moins d’un hôpital sur huit assure la présence continue d’un psychiatre,

d’un interniste, d’un obsté-tricien ou d’un pédiatre. En ce qui a trait à l’équipement, la presque totalité des hôpi-taux dispose d’un appareil de radiographie à rayons X, mais seulement 20 % ont un appa-reil de tomographie axiale et 28 % ont un échographe. Enfin, seulement 17 % des hôpitaux ont une unité de soins intensifs.

Les hôpitaux qui ont par-ticipé à l’étude reçoivent en moyenne 15 000 patients par année à l’urgence. Compte tenu des services limités à leur disposition, ils doivent très fréquemment transférer des patients vers des hôpi-taux mieux pourvus, ce qui nécessite un déplacement moyen de 270 km. Les cher-cheurs ne concluent pas pour autant que les services à la disposition des urgences en région sont insuffisants. « Notre étude était une pre-mière étape pour documenter les services offerts en régions rurales dans un contexte national de compression, commente Richard Fleet. Il faut maintenant réaliser une étude détaillée qui prendra en considération les services offerts, les besoins en trans-fert de patients vers d’autres centres hospitaliers, la qua-lité des soins, ainsi que le recrutement et la rétention du personnel. »

canadienne de recherche en santé rurale qui se déroulait à Lévis la semaine dernière.

Richard Fleet , Patr ick Archambault, Julien Poitras et Julie Villa, de la Faculté de médecine et de la Chaire de recherche en médecine d’urgence, ont mené une

Richard Fleet

De L’utiLité Des MéDiasUne autre communication présentée lors du congrès montre que les médias ont parfois du bon. En octobre 2011, grâce au concours de Jean-François Huppé de la Direction des communica-tions de l’Université Laval, Richard Fleet et ses collègues ont annoncé aux médias, par voie de communiqué, le lan-cement d’une étude sur les soins d’urgence en région au Québec. L’opération de presse visait à faire connaître le projet afin de susciter la participation des hôpitaux en région.

La revue de presse montre que le communiqué a généré 51 reportages et 20 demandes d’entrevues. La visibilité ainsi obtenue n’est pas étrangère au fait que 77 % des hôpitaux régionaux ont accepté de par-ticiper au projet. Les respon-sables de 40 % des hôpitaux étaient d’ailleurs au courant de l’étude avant même que les chercheurs communi-quent avec eux. Leur princi-pale source d’information ? Un reportage diffusé dans les médias. Quatre dirigeants d’hôpitaux avaient même pris les devants en appelant eux-mêmes les chercheurs après avoir appris l’existence du projet dans les médias locaux.

« La diffusion d’un commu-niqué de presse s’est révélée

une stratégie peu coûteuse et efficace pour informer les gens des régions de l’exis-tence de notre projet et pour favoriser la participa-tion des hôpitaux », conclut Richard Fleet.

7le fil | le 1er novembre 2012 société

Forer ou ne pas forer 

La nouvelle a eu l’effet d’une bombe. Le 22 octobre dernier, le tribunal de L’Aquila a condamné sept ingénieurs et scientifiques italiens à six ans de prison ferme. Ces experts en séisme ont été jugés coupables d’homicide involontaire. Ils n’auraient pas suffisamment mis en garde la population contre un risque de tremblement de terre qui a finalement tué 309 personnes dans la capitale de la région des Abruzzes en avril 2009. Plusieurs mem-bres des familles de disparus se sont portés parties civiles contre les experts.

Les médias du monde entier ont relayé cette nouvelle, certains comparant ce ver-dict à la condamnation des thèses de Galilée par l’Église catholique au 17e siècle. Les faits semblent cependant plus nuancés.

Comme le fait remarquer Marie-Eve Arbour, qui enseigne la responsabilité civile et « les nouveaux risques » à la Faculté de droit, il faut attendre de connaître les moti-vations du juge pour comprendre le fonds de l’affaire. Plusieurs articles de journaux lais-sent croire qu’il serait davantage question ici de l’intégrité professionnelle des experts que de leurs connaissances scientifiques.

Séisme en scienceLes chercheurs italiens qui n’ont pas su prédire le séisme de L’Aquila en 2009 méritent-ils la prison ? La professeure de droit Marie-Eve Arbour examine la question.par Pascale Guéricolas

Autrement dit, toute cette affaire a peut-être davantage à voir avec une gestion de crise contestable par les pouvoirs publics qu’avec les prévisions des sismologues. Le juge a 90 jours pour expliquer sa décision.

Les procès impliquant des experts ces der-nières années tournent surtout autour de la question du respect des règles dans les prises de décision. « Les scientifiques répondent d’abord à leur ordre professionnel, qui va déterminer quels sont les instruments utiles à une date donnée pour évaluer un risque, explique Marie-Eve Arbour. Ils n’auront donc pas de respon-sabilité juridique s’ils apprécient un risque à la lumière des outils et des connaissances dont ils disposent à un moment X. »

C’est ce qui s’est pro-duit dans le scandale du sang contaminé, par exemple. Dans les années 1990, des pro-cès se sont déroulés

en France et au Canada. Ils ont révélé que l’usage d’une méthode connue, soit chauf-fer le sang avant de le transfuser, aurait pu prévenir la contamination de nombreuses personnes. « On a reproché aux scientifiques de ne pas avoir bien apprécié un risque alors que de meilleures techniques existaient sur le marché à ce moment-là », précise la pro-fesseure de droit.

Les gouvernements ont évidemment besoin de l’avis des scientifiques pour pré-venir les risques. La juriste fait remarquer l’importance de financer la recherche de manière adéquate pour disposer de don-nées à jour. C’est vrai pour tous les enjeux de sécurité publique, incluant la protection du consommateur.

« On assiste actuellement, au Canada et ailleurs, à une déréglementation en ce qui concerne la sécurité des produits, souligne Marie-Eve Arbour. Au lieu de dire quoi faire aux industriels, on leur fixe des résultats à atteindre pour que le produit soit sécuri-taire. Les entreprises suivent des normes nationales ou internationales formulées par les scientifiques. Le gouvernement se retire donc du contrôle. Au début de ce siècle, on parlait beaucoup d’inspection; ce modèle est maintenant délaissé au profit de l’autorégle-mentation de plusieurs secteurs. »

Par leurs recherches, les scientifiques ont de plus en plus d’influence sur le public. Encore faut-il qu’ils aient le temps et les res-sources pour fournir des données fiables. Marie-Eve Arbour

En 2009, un tremblement de terre a dévasté L’Aquila, en Italie.

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8le fil | le 1er novembre 2012

« De nombreux facteurs économi-ques, environnementaux, démo-graphiques ou politiques affectent les secteurs agricole et agroalimen-taire québécois. Mais il faut rester optimiste : ces produits font face à une demande croissante dans le monde. Et le Québec est bien posi-tionné pour profiter de ce marché en croissance. »

C’est le message stimulant qu’a livré le professeur Maurice Doyon, du Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation, le 4 octobre au pavillon Alphonse-Desjardins, lors d’un colloque sur la relève dans ce domaine.

En 2011, les secteurs agricole et agroalimentaire québécois regroupaient plus de 61 000 entre-prises qui employaient quelque 475 000 personnes. Et cela pour-rait augmenter, car la population mondiale croît vite. D’ici 2021, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture prévoit que la croissance moyenne de la consommation alimentaire dans le monde atteindra presque 1 % par an.

Les producteurs agricoles et agro-alimentaires québécois vendent annuellement plus de la moitié de leurs produits à l’étranger, pour 12 milliards de dollars. « Plus de la moitié des ventes sont réalisées au Canada, souligne Maurice Doyon. Cela représente un avantage pour nos producteurs qui se trouvent soustraits au taux de change défavorable qu’entraîne un dollar canadien fort. »

Pour Barack Obama et Mitt Romney, le suspense achève. Qui s’installera à la Maison-Blanche au terme des élections présidentielles du 6 novembre ? Deux pro-fesseurs du Département de science poli-tique, Louis Balthazar et Anessa Kimball, ainsi que le chargé de cours Carl Grenier, prédisent que le président démocrate sortant devrait l’emporter par une faible marge sur son adversaire républicain.

En compagnie de leur collègue Jonathan Paquin (qui réserve son jugement sur l’issue de la campagne), les trois spécialis- tes participeront à une table ronde mardi prochain à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. L’événement se tiendra durant la soirée électorale américaine. Il est organisé par les Hautes Études internationales et des partenaires, en collaboration avec trois associations étudiantes. De 18 h à 20 h, les invités échangeront sur la politique exté-rieure des États-Unis et sur les campagnes électorales à la présidence et au Congrès. Suivront, jusqu’à 22 h, les résultats élec-toraux en direct à la télévision.

Les quatre enseignants sont unanimes : l’économie aura occupé le premier rang des préoccupations des Américains durant la campagne présidentielle. Tous

Des experts du Département de science politique se prononcent sur les grands enjeux des élections présidentielles américaines, qui se tiendront mardi par Yvon Larose

Duel Obama Romney : le moment de vérité

prévoient une participation moindre des électeurs après les 63 % enregistrés en 2008, le meilleur score en 40 ans. L’élection décidera également de la composition de la Chambre des représen- tants et du tiers du Sénat. Les uns et les autres s’attendent à ce que l’impasse per-dure entre la présidence, si elle demeure démocrate, et une Chambre des représen- tants qui devrait rester majoritairement républicaine.

Mardi 6 novembre, de 18 h à 22 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre mais inscription obligatoire. [email protected]

ObaMa Le PLus aPteLouis Balthazar croit que Barack Obama est plus apte que Mitt Romney à diriger le pays. Selon lui, le président sortant est conscient que les États-Unis ne peuvent plus se présenter en leader inconditionnel dans un monde devenu multipolaire. « De plus, Obama croit, fut-ce timidement, à la nécessité de redistribuer la richesse. Et il prône, plus que Romney, la nécessité de rehausser le financement de l’éducation », note le professeur émérite.

Obama représente la stabilité et la fiabilité de celui qui a mis un terme aux guerres d’Irak et d’Afghanistan et qui a restauré, pour une bonne part, l’image des États-Unis. « Il apparaît plus solide, plus constant que Romney. » Mais le taux de chômage, actuellement de 7,8 %, nuit au président sortant, lui qui s’était engagé à le ramener à 5 % durant son premier mandat.

Un grand nombre d’Américains sont par ailleurs séduits par le message « quasi libertarien » du candidat républicain. « L’état de l’économie et l’énormité de la dette incitent beaucoup de gens à voter pour un nouveau président. » Ce qui lui nuit le plus? « Son manque de consis-tance. Romney a glissé très loin à droite pour plaire aux extrémistes de son parti, avant de se donner une image de modéré. » Si Barack Obama est réélu, l’hostilité à son endroit de la part d’une Chambre des représentants majoritairement répu- blicaine pourrait s’atténuer. « Elle serait susceptible d’être tempérée par un cer-tain bon sens et la préoccupation du bien commun », estime Louis Balthazar. Si Mitt Romney est élu, il pourrait se révéler plus modéré qu’on l’aurait cru. « Son passé de gouverneur du Massachusetts pourrait refaire surface. »

ROMney Va-t-en-gueRReLutte au terrorisme, Corée du Nord, Iran : la politique étrangère des États-Unis figure parmi les priorités des électeurs, selon Carl Grenier. « Les sanctions commerciales contre l’Iran n’ont pas fonctionné, et l’ad-ministration Obama ne s’est pas occupée

Le candidat républicain Mitt Romney serre la main du président démocrate Barack Obama lors du dernier débat télévisé de la campagne électorale, le 22 octobre, à l’Université Lynn en Floride. photo AP/Pablo Martinez Monsivais

« pas mal bien », si on le compare aux autres provinces, pour les pro-grammes d’aide financière des-tinés à la relève. « Un agriculteur débutant peut obtenir une prime à l’établissement de 40 000 $ sous certaines conditions », dit-il.

La structure de financement réunit les banques, le Mouvement Desjardins, Financement agri-cole Canada, La Financière agri-cole et, depuis peu, un fonds d’investissement réservé à la relève. Elle serait concurrentielle. « Par exemple, on sait qu’il faut trois ans avant qu’une houblon-nière atteigne son niveau de pro-duction optimale, explique le pro-fesseur. Le fonds d’investissement qui s’adresse à la relève peut jouer un rôle important à ce niveau en réduisant notamment les remboursements les premières années. »

Le milieu agroalimentaire fait également sa part. Il s’implique dans la formation collégiale et uni-versitaire par des programmes de bourses, le financement d’études et la formation de chaires de recher-che. Le Québec compte deux importantes facultés d’agriculture, une à l’Université Laval, l’autre à l’Université McGill, sans compter l’Institut de technologie agroali-mentaire, lequel possède deux campus, à Saint-Hyacinthe et à La Pocatière.

Selon Maurice Doyon, le portrait réel de l’agriculture québécoise est « relativement positif » par opposi-tion au discours pessimiste sou-vent entendu ces dernières années.

Fermiers du 21e siècle

Le nombre des inscriptions serait en hausse dans les programmes agricoles au Québec

Ce taux de change ne les a toutefois pas empêchés de réus-sir au-delà de toute attente sur les marchés internationaux. « Depuis 1990, dit-il, le Québec fait meil-leure figure que les producteurs du reste du Canada avec une crois-sance impressionnante de ses ventes à l’étranger de 459 %. »

L’accès aux capitaux est sans nul doute le principal défi qui attend l’agriculteur débutant. Devenir agriculteur prend en effet beau-coup d’argent. Selon Maurice Doyon, le Québec se positionne

À preuve, le nombre des inscrip-tions qui serait en hausse dans les programmes agricoles au Québec. « Ce métier attire beaucoup de jeunes, indique-t-il. Comme pro-fesseur, je constate que notre relève est de plus en plus formée, intéressée et friande de technolo-gie. En fait, l’agriculture a toujours été une très grande consommatrice de nouveaux outils. Semer avec un GPS, cela se fait depuis long-temps. Aujourd’hui, le fonc-tionnement d’une ferme s’appuie sur un ordinateur. » Yvon Larose

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9élections américaines

Duel Obama Romney : le moment de vérité

Obama représente la stabilité et la fiabilité de celui qui a mis un terme aux guerres d’Irak et d’Afghanistan et qui a restauré, pour une bonne part, l’image des États-Unis. « Il apparaît plus solide, plus constant que Romney. » Mais le taux de chômage, actuellement de 7,8 %, nuit au président sortant, lui qui s’était engagé à le ramener à 5 % durant son premier mandat.

Un grand nombre d’Américains sont par ailleurs séduits par le message « quasi libertarien » du candidat républicain. « L’état de l’économie et l’énormité de la dette incitent beaucoup de gens à voter pour un nouveau président. » Ce qui lui nuit le plus? « Son manque de consis-tance. Romney a glissé très loin à droite pour plaire aux extrémistes de son parti, avant de se donner une image de modéré. » Si Barack Obama est réélu, l’hostilité à son endroit de la part d’une Chambre des représentants majoritairement répu- blicaine pourrait s’atténuer. « Elle serait susceptible d’être tempérée par un cer-tain bon sens et la préoccupation du bien commun », estime Louis Balthazar. Si Mitt Romney est élu, il pourrait se révéler plus modéré qu’on l’aurait cru. « Son passé de gouverneur du Massachusetts pourrait refaire surface. »

ROMney Va-t-en-gueRReLutte au terrorisme, Corée du Nord, Iran : la politique étrangère des États-Unis figure parmi les priorités des électeurs, selon Carl Grenier. « Les sanctions commerciales contre l’Iran n’ont pas fonctionné, et l’ad-ministration Obama ne s’est pas occupée

du dossier israélo-palestinien. De toute évidence, il y aura des actions à prendre pour la superpuissance américaine. » Selon le chargé de cours, l’approche des deux candidats diffère passablement en politique étrangère. « Romney a énoncé un ensemble de positions plutôt va-t-en-guerre. Obama, lui, a une conception plus sophistiquée. »

Mitt Romney répète qu’à son arrivée à la Maison-Blanche, il fera une déclaration indiquant que la Chine manipule sa mon-naie afin de favoriser ses exportations.

« Cela provoquerait un conflit com-mercial, ce qui ne peut faire autrement qu’affecter les partenaires commerciaux des États-Unis. » Mais Barack Obama, de son côté, a fait preuve d’une certaine passivité en ce qui concerne les accords commerciaux. « Il n’a pas relancé les négociations à l’Organisation mondiale du commerce. Pourtant, ce rôle revient traditionnellement aux États-Unis. »

En matière de politiques sociales, les positions extrêmes de certains candidats républicains au Congrès pourraient nuire au candidat Romney. « C’est en train de se produire. L’un d’eux a déclaré que la gros-sesse est un don de Dieu, même lorsque c’est le résultat d’un viol. »

Selon lui, on peut s’attendre à une cer-taine continuité si Obama est réélu. « Les États-Unis vont finir par se sortir de la crise. » Au Congrès, les républicains ont « un arsenal de propositions » concer-nant la Banque centrale et le système de santé. « Ils ont aussi des propositions qui signifieraient un certain nombre de reculs sur les politiques sociales, ce qui risque d’enflammer l’opinion », d’ajouter Carl Grenier.

Deux canDiDats D’égaLe FORceAnessa Kimball estime les deux candidats à la présidence à peu près d’égale force pour diriger les États-Unis dans les quatre prochaines années. Selon la professeure d’origine américaine, Barack Obama, pour être réélu, n’a qu’à convaincre l’élec-torat qu’il a rempli suffisamment de pro- messes durant son mandat malgré

d’énormes contraintes économiques. Cela dit, dans un contexte de reprise fragile des marchés, les électeurs pour-raient être tentés de préférer les poli- tiques économiques de Mitt Romney à celles d’Obama, lesquelles ont connu un succès mitigé.

« La plupart des électeurs ne peuvent s’identifier à Romney en raison de ses origines, soit la religion mormone et un milieu socioéconomique privilégié. Quant à Obama, la plupart des électeurs accordent plus d’importance à la dété-rioration de leur situation financière per-sonnelle, en quatre ans, qu’au fait que le président sortant a empêché un effondre-ment de l’économie. »

Durant la campagne électorale, les électeurs veulent qu’Obama et Romney se prononcent sur l’économie, entre autres sur la dette du gouvernement fédéral qui a atteint les 16 000 milliards de dollars. « L’un veut réduire la dette en taxant les riches et en réduisant les dépenses publiques. L’autre clame que la réduction de la dette passe notam-ment par la mise à pied de fonctionnaires fédéraux et la privatisation. »

Peu importe l’issue de l’élection, un Congrès divisé entre républicains et démocrates rendra difficile l’adoption de lois. « Que ce soit Obama ou Romney, il faut s’attendre à des impasses majeures, à moins que ne surviennent des situations de crise ou qu’il y ait des pressions venant de la rue. »

En politique étrangère, Anessa Kimball qualifie de chaotique le bilan d’Obama.

« Le retrait des soldats américains d’Irak et d’Afghanistan ne garantit pas la stabilité à la région. Et Obama a été faible dans le dossier du nucléaire en Iran. » Romney, pour sa part, a promis d’augmenter les dépenses militaires et d’imposer des sanc-tions plus larges contre l’Iran, comme l’isolement diplomatique. « Aucun des candidats n’a réussi à m’impressionner dans le dossier israélo-palestinien », ajoute-t-elle.

La PRésiDence Du 21e siècLeDurant son premier mandat, Barack Obama a vu ses idéaux confrontés à la dure réalité. « Une bonne partie des élec-teurs ont déchanté, souligne le profes-seur Jonathan Paquin. Ils se sont rendu compte qu’il ne pouvait pas réaliser toutes ses promesses. Cette fois, le candidat ne suscite pas le même engouement. Mais s’il n’est plus un candidat porteur de grands espoirs, il demeure un excellent politi-cien. Son discours incarne la présidence du 21e siècle. »

Mitt Romney, lui, a plusieurs cartes dans son jeu. « Le seul facteur qui lui nuit est qu’il personnifie l’Amérique corporatiste. Il a dirigé une société d’investissement. Pour plusieurs, il symbolise le milieu de la finance qui a causé la crise de 2008. »

Les deux candidats ont comme priorités la création d’emplois et la réduction de la dette publique. « Une baisse importante du taux de chômage aiderait sûrement Obama, tandis qu’une stagnation en ce domaine avantagerait Romney. » Le spé-cialiste rappelle qu’un président sortant n’a pas coutume d’être réélu lorsque le pays traverse des difficultés écono- miques importantes.

Dans le dossier environnemental, les positions des candidats divergent. Obama veut investir dans les énergies renouve- lables et dans la recherche de nouvelles technologies vertes. Réduire la dépen-dance des États-Unis au pétrole du Moyen-Orient est un autre de ses objec-tifs. « Romney, lui, veut recourir à tous les moyens qui s’offrent. Charbon, nucléaire, éolien, il ne fait pas de différence pourvu qu’il y ait création d’emplois. »

Selon l’expert, les quatre dernières années ont montré que la politique est plus que jamais divisée à Washington. « Les combats sont idéologiques. Il est de plus en plus difficile de collaborer avec l’autre parti, indique Jonathan Paquin. Mais la collaboration ne serait pas impos-sible si Obama était réélu. Il pourrait tirer son épingle du jeu. »

Si Obama n’est plus un candidat porteur de grands espoirs, il demeure un excellent politicien

Le candidat républicain Mitt Romney serre la main du président démocrate Barack Obama lors du dernier débat télévisé de la campagne électorale, le 22 octobre, à l’Université Lynn en Floride. photo AP/Pablo Martinez Monsivais

Anessa Kimball Carl Grenier

Louis Balthazar Jonathan Paquin

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10le fil | le 1er novembre 2012science

en bref

Journée mondiale de la philosophieLe jeudi 15 novembre, la chaire La philoso-phie dans le monde actuel soulignera à sa façon la Journée mondiale de la philosophie décrétée par l’UNESCO. Plusieurs activités mettront en valeur la pertinence de cette disci-pline aujourd’hui. À 12 h 45, il y aura une lec-ture théâtrale du Mariage forcé de Molière et du Petit Philosophe de Poincinet (extraits) par des étudiants. À 14 h 15, le professeur Patrick Turmel animera un café philosophique. À 15 h 45, son collègue Thomas De Koninck prononcera la conférence « Pourquoi la phi-losophie ? ». La journée se terminera par un cocktail et un lancement de livres. Le public pourra s’y procurer L’idée de l’idée de Bernard Collette, Questions ultimes de Thomas De Koninck, Plotin de Jean-Marc Narbonne, La juste part de Patrick Turmel, La transcen-dance de l’homme. Études en hommage à Thomas De Koninck de Jean-Marc Narbonne et Jean-François Mattéi, ainsi que les revues Phares et Milieu(x). A.-M. L.

Le jeudi 15 novembre à l’auditorium du pavillon La Laurentienne.

Québec-Océan fête ses 10 ansLe centre interuniversitaire Québec-Océan soulignera ses 10 années d’existence lors d’un colloque. Sur le thème « L’heure juste sur la santé des océans », cet événement est ouvert à tous ceux qui s’intéressent au sujet. Il accueillera le grand public, les chercheurs et étudiants en sciences marines ainsi que des représentants d’organisations gouvernemen-tales et non gouvernementales, du secteur privé et des médias. Les discussions porteront sur les stress majeurs qui affectent les éco-systèmes marins. Au programme, 30 confé-rences présentées par des experts de divers pays et des étudiants, un exposé grand public prononcé par le professeur Louis Fortier, du Département de biologie, et une table ronde « Science, océan et société ». J. H.

Du 7 au 9 novembre, à l’hôtel Omni Mont-Royal, à Montréal. www.quebec-ocean.ulaval.ca

Au Rwanda, le nombre de vasectomies prat iquées annuellement a quintuplé entre 2008 et 2011, passant de 172 à 910. Cette soudaine hausse de popularité serait attribuable, en partie du moins, à une technique que le professeur de la Faculté de médecine Michel Labrecque a fait connaître dans ce pays.

En février 2010, à l’invi-tation de l’organisme de coopération internatio-nale FHI 360, le professeur Labrecque a offert une for-mation intensive de cinq jours à trois médecins rwan-dais. L’objectif était de leur enseigner une intervention dont le nom n’a rien de ras-surant : la vasectomie sans bistouri avec cautérisation thermique et interposition de fascia. Il s’agit en fait d’une version améliorée de la tech-nique chinoise que Michel Labrecque a introduite au Canada en 1992 et qu’il a per-fectionnée de fil en aiguille. « En 20 ans, j’ai dû pratiquer plus de 20 000 vasectomies, dont 1887 l ’année der-nière seulement, souligne- t-il. Et c’est quelque chose que je fais en marge de ma tâche de professeur. »

Cet à-côté lui en a tout de même appris un bout sur la vasectomie, notamment sur la façon de prévenir les reca-nalisations spontanées et les grossesses indésirées qui s’ensuivent, des événements

Une procédure qui fait des petits

Michel Labrecque partage sa vaste expérience de la « grande opération masculine » avec des médecins rwandaispar Jean Hamann

trop fréquents qui ont donné mauvaise réputation à ce moyen contraceptif.

Au Québec, le taux de suc-cès de la vasectomie amélio-rée dépasse 99 % alors que la simple ligature des canaux déférents conduit à une reca-nalisation spontanée chez 8 à 13 % des patients. Malgré ces statistiques, la dernière méthode demeure la plus répandue dans le monde.

« Le transfert de connais-sances est un processus lent et laborieux, mais la technique de vasectomie que j’enseigne sera sous peu la procédure recommandée par l’Ameri-can Urology Association », assure-t-il.

Sommairement, cette inter-vention va comme suit (les

cœurs sensibles peuvent sauter directement au para-graphe suivant). Après avoir anesthésié le scrotum, le médecin y pratique une petite ouverture, à l’aide d’une pince chirurgicale aux extré-mités acérées, qu’il écarte progressivement. Par la suite, il expose le canal déférent – le conduit emprunté par les spermatozoïdes pour se rendre des testicules à la pros-tate – et il le sectionne partiel-lement. À l’aide d’un cautère, un appareil qui a des allures de fer à souder, il brûle l’inté-rieur de chaque segment du canal avant de le sectionner complètement. Pour sceller le tout, la gaine (fascia) qui entoure le canal est ligatu-rée du côté prostatique. Une vidéo montrant le déroule-ment de l’intervention est affichée sur YouTube. Inutile de préciser qu’il ne faut pas tenter cette expérience à la maison.

Cette technique s’apprend en un tournemain, semble-t-il. En effet, après deux jours de formation, les trois médecins rwandais pouvaient effectuer une vasectomie sans assis-tance et ils étaient en mesure de l’enseigner à leur tour, rap-porte Michel Labrecque dans un article publié par la revue scientifique Contraception. Au cours des mois suivants, ces trois médecins ont formé 46 collègues rwandais de sorte que cette vasectomie est maintenant offerte dans les 27 districts du pays.

Les quelque 1000 vasecto-mies effectuées annuellement par ce groupe de médecins semblent bien peu dans un pays à la démographie galo-pante qui compte plus de

Le médecin Michel Labrecque à l’œuvre dans une clinique rwandaise. collection personnelle

Lorsqu’on offre des vasectomies efficaces et moins invasives, les hommes se prévalent du service

11 millions d’habitants dont 43 % ont moins de 15 ans. « C’est effectivement peu comparé au nombre de vasec-tomies pratiquées au Québec, mais pour le Rwanda, c’est une augmentation impor-tante, fait valoir le profes-seur Labrecque. Le Rwanda est le premier pays africain à introduire cette méthode dans un programme natio-nal de stérilisation mascu-line. Les statistiques de 2011 prouvent que lorsqu’on offre des vasectomies efficaces et moins invasives, les hommes se prévalent du service. » Le professeur croit tel-lement à l’importance de rendre ce moyen de contra-ception accessible aux popu-lations des pays en voie de développement qu’il a entre-pris de créer, avec son col- lègue Neil Pollock, et avec le concours de la Fondation de l’Université Laval, un fonds pour la santé reproductive masculine. Ce fonds servira à appuyer la formation de médecins désireux de maî-triser cette technique de vasectomie. Il pourrait aussi servir de levier pour établir au Rwanda un centre de for-mation qui accueillerait des médecins de toute l’Afrique.

Quant à savoir pourquoi il déploie tant d’énergie et de passion à faire connaître cette technique, le professeur coupe court aux spéculations. « Je pratique des vasectomies depuis 30 ans et je veux par-tager mes connaissances afin que mon expertise ne se perde pas le jour où je partirai à la retraite. Je crois aussi que le contrôle de la démographie est important pour l’avenir de la planète. »

Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière

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11le fil | le 1er novembre 2012 arts

en bref

Tango pour quatreUn ingénieux amalgame de jazz contemporain, musique classique, musique progressive et tango nouveau : voilà ce que présentera le quatuor Quetango dans son nouveau spec- tacle intitulé Musica Urbana. Quetango est un groupe de la région de Québec. Son pre-mier album, Postango, a été en nomination en 2007 lors du gala de l’ADISQ dans la catégorie « meilleur album instrumental de l’année ». Avec Daniel Finzi au violoncelle, Jonathan Hains à la guitare, Frédéric Vermette à la contrebasse et Simon Boudreault à la batterie. R. L.

Jeudi 8 novembre, à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Au coût de 15 $, les billets sont en vente au local 3326 du pavillon Louis-Jacques-Casault et à la porte le soir du spectacle.

Rêver à l’infiniUne installation de fibre optique et de tulle blanc représentant un ciel étoilé… C’est le décor unique et tout-puissant d’une création collec-tive de la troupe de théâtre Les Treize. Portant le titre poétique et évocateur …De l’infini, la pièce se veut une interrogation sur le sens de la vie. À travers les souvenirs d’Alice, parents et amies d’enfance parlent du vide, de la solitude, de ce qui fut et de ce qui pourrait être. Cri du cœur retentissant dans le désert de la solitude ou encore plongée dans un monde imaginaire dont la remontée vers le réel est parfois diffi-cile, …De l’infini vise l’essentiel. Dans une mise en scène d’Odré Simard. R. L.

Du 14 au 18 novembre à 20 h et le 17 no- vembre à 15 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. www.lestreize.org

Gallimard à la BibliothèqueL’exposition Gallimard 1911-2011. Un siècle d’édition dans les collections de la Bibliothèque de l’Université Laval vient d’ouvrir ses portes. Elle présente 170 livres du grand éditeur fran-çais, en raison de leur rareté, de leur originalité ou de leur aspect esthétique. On trouve ainsi une édition originale numérotée de La pas-sante du Sans-Souci, roman de Joseph Kessel paru en 1936, et des ouvrages rares comme Ma petite de Charles Péguy, paru en 1915. L’exposition met aussi en vitrine quelques-unes des plus brillantes plumes du 20e siècle comme Antoine de Saint-Exupéry, André Malraux, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Camus, Marguerite Duras et Louis Aragon. R. L.

Jusqu’au 5 janvier, à la salle d’exposition du pavillon Jean-Charles-Bonenfant.

Il y a des tableaux qui révèlent d’intéressants secrets quand on se donne la peine de les interroger. Prenez par exem-ple cette œuvre sans titre de Patrick Sternon. Debout dans l’allée d’un autobus, un homme nous regarde droit dans les yeux. Une scène comme on en voit chaque jour ? Pas tout à fait. À bien y regarder, la tête du person-nage ressemble étrangement à celle de Vélasquez, l’un des maîtres universels de la pein-ture, connu pour ses toiles illustrant la vie du peuple et le monde de la cour espa-gnole. À ses côtés se trouve une femme, habillée de noir, dont le regard se perd dans le vide. Sa posture un peu figée rappelle celle de l’infante Marguerite-Thérèse dans Les Ménines, œuvre grandiose peinte en 1656 par Vélasquez.

Pas évident. La chose n’est pas facilement reconnais-sable pour qui n’a jamais vu le tableau de Vélasquez, convient Patrick Sternon, qui expose actuellement trois œuvres à la Galerie des arts visuels, avec Samuel Breton. Mais peu importe. Ces deux finissants à la maîtrise en arts visuels se soucient peu de la question du sens. Ils ne souhaitent ni le dévoiler ni le cacher, désirant laisser

Jongleurs de symbolesFinissants à la maîtrise en arts visuels, Patrick Sternon et Samuel Breton proposent des œuvres déroutantes remplies de signes à déchiffrerpar Renée Larochelle

libre cours à l’imagination du visiteur. Toutes les inter-prétations sont possibles, disent-ils, tout en étant bien conscients que de petites explications éclairent for-cément la lanterne du visi-teur et rendent sa visite plus agréable. C’est ce qui res-sort du petit tour guidé de l’exposition qu’ont accordé au Fil les artistes, quelques heures avant le vernissage, le 18 octobre.

Dans un autre tableau apparaît la même figure de Vélasquez vers qui se dirige cette fois une jeune inconnue vue de dos. Patrick Sternon explique que la transgression des codes et des conventions oblige celui qui regarde à aller au-delà des apparences. Avec

cet acrylique sans titre, le spectateur est privé de toute illusion : la surface de la toile transparaît, ce qui laisse clai-rement voir de quel objet il s’agit. Car on ne se raconte pas d’histoires dans cet uni-vers où règne une ambiguïté voulue et assumée.

Dans son tableau Doublure général , Samuel Breton fait référence au monde du cinéma des années 1960. Au milieu de la toile se trouve le signe de lecture que l’on ren-contre sur les sites Web dif-fusant des vidéos. On passe ainsi d’une époque à une autre, par la seule présence de ce signe sur lequel on a presque envie d’appuyer pour que démarre l’histoire fragmentée racontée dans le tableau.

Sur un autre mur, Le lion, la veuve et Truman pique la curiosité. Une tête de lion magnifique au regard tendre côtoie celle d’une vieille dame ridée. La réunion de ces deux figures crée un contraste à la fois touchant et dérangeant. En arrière-plan,

les murmures de la ville. Par chance, Samuel Breton vient à la rescousse du pauvre visiteur un peu perdu dans cette mer de signes. La vision ne saurait être com-prise sans l’élément sonore qui accompagne le tableau : il s’agit du discours inaugu-ral du président américain Harry S. Truman, en 1945. Ce discours porte sur les diffé- rences entre la démocratie et le communisme.

« Écouter Truman en obser-vant le tableau, c’est être amené à lui associer une portée politique et histo-rique, dit le jeune homme. Le lion et la veuve devien-nent alors les acteurs passifs et innocents d’un combat idéologique entre la démo-cratie et le totalitarisme. » Du mercredi au dimanche, de 12 h à 17 h, jusqu’au 18 novembre. À la Galerie des arts visuels, la Fabrique, 295, boul. Charest Est.

On a presque envie d’appuyer sur le signe « play » pour que démarre l’histoire racontée dans le tableau

Samuel Breton, Doublure général, 2012. Huile et acrylique sur toile et projection vidéo

Patrick Sternon, Sans titre, 2011. Acrylique sur toile

Le quatuor Quetango

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le fil | le 1er novembre 2012finances12

CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 6 novembre 2012

ORDRe Du JOuR1. Ouverture de l’assemblée2. Adoption de l’ordre du jour3. Adoption du procès-verbal de la séance ordinaire du 25 septembre 20124. Communications du président5. Questions des membres6. Comité exécutif : rapport au Conseil uni-versitaire pour la période du 1er janvier au 30 juin 20127. Programme de doctorat en agroécono-mie : création - Présentation par le doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation - Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales8. Programme de certificat en francophonie nord-américaine : création - Présentation par le doyen de la Faculté des lettres - Avis du Comité-conseil - Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales9. Programme de baccalauréat intégré en études internationales et langues modernes : évaluation périodique - Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales - Plan d’action du doyen de la Faculté des lettres10. Programmes de maîtrise et de doctorat en sciences animales : évaluation périodique - Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales - Plan d’action du doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation 11. Centre d’optique photonique et laser (COPL-Laval) : évaluation périodique - Avis de la Commission de la recherche - Recommandations du vice-recteur à la recherche et à la création12. Bureau des services pédagogiques : rapport annuel 2011-201213. Clôture de l’assemblée

Avis officiel

À l’occasion de la Semaine mondiale de l’entrepreneu-riat, l’Université accueillera le Startup Weekend à la mi-novembre. Les participants auront pour mission de mon-ter une entreprise en une fin de semaine! Une équipe de spécialistes en entrepreneu-riat et en technologies les accompagneront durant ces 54 heures. Le dimanche soir, les meilleurs projets seront récompensés par un jury d’experts, sous le regard du public.

L’événement commencera le vendredi à 19 h par une

Mon entreprise en un week-endséance de réseautage et de remue-méninges entre les participants. Ceux qui le sou-haitent auront une minute pour présenter leur idée à l’auditoire et convaincre de potentiels coéquipiers de se joindre à eux. Une dizaine de groupes seront ainsi formés.

Pendant les 48 heures sui-vantes, les groups travaille-ront nuit et jour à mettre au point leur idée sur les plans technique, commercial, com-municationnel, etc. Ils pour-ront compter sur le soutien de mentors expérimentés. Parmi eux : André Villemaire,

cofondateur de NovaSyst, Benjamin Picard, fondateur de Capt’n agence numéri-que, et Benoît Piuze, premier directeur marketing de la performance chez Groupe Pages Jaunes.

Les meilleurs projets seront couronnés le dimanche à 17 h par un jury d’experts. À gagner : une page de publi-cité dans Québec Scope, une capsule vidéo diffusée sur Venture Cap TV, une adhé-sion à la Jeune chambre de commerce de Québec et une participation au gala Jeune Entreprise.

Implanté dans plus de 300 villes dans le monde, le Startup Weekend vise à for-mer des entrepreneurs par la pratique. Les sondages démontrent que 93 % des par-ticipants restent en contact après cette expérience et que 30 % des projets élaborés sont encore en vie après 6 mois.

Du vendredi 16 au dimanche 18 novembre, à l’Université. Le coût d’inscription, fixé à 59 $, augmentera chaque semaine jusqu’au début de l’événement. http://quebec-city.startupweekend.org

La Fondation canadienne pour l’innova-tion (FCI) a accordé à l’Université Laval 1,12 M $ afin de financer les infras-tructures de neuf projets de recherche. Ce soutien financier a été annoncé le 16 octobre. En tout, 210 projets de 42 établissements au Canada se parta-gent plus de 44,5 M $.

La subvention octroyée à Philip Jackson, de l’École de psychologie de la Faculté des sciences sociales, per-mettra d’acquérir de nouveaux équipe-ments pour mieux mesurer l’empathie chez l’humain. Les applications de cette nouvelle plateforme serviront initiale-ment en science de la santé pour étudier la perception de la douleur d’autrui et l’empathie.

Pour David Marsolais, du Département de médecine de la Faculté de méde-cine, ce financement rend possible l’acquisition d’un cytomètre de flux de type analyseur. Cet appareil spécialisé sert à étudier la barrière air-sang et

particulièrement les mécanismes régu-lant cette structure fortement impliquée dans l’asthme.

Dans le cas des travaux en médecine de Stéphane Gobeil, du Département de médecine moléculaire de la Faculté de médecine, cet octroi permettra de pour-suivre l’étude des mécanismes molécu-laires associés à la progression métasta-tique à l’aide de criblages d’interférences ARN à l’échelle du génome.

La subvention applicable au projet de Sabine Elowe, du Département de pé-diatrie de la Faculté de médecine, servira à obtenir un microscope à haute réso-lution unique qui permettra d’observer la division cellulaire sur des cellules vivantes, processus à la base de cer-taines anomalies chromosomiques chez l’humain.

Statistiques et données étant les assises de toute recherche, Simon Duchesne, du Département de radiolo-gie de la Faculté de médecine, emploiera

cette subvention à implanter une infra-structure hybride de calcul GPU/CPU couplée à un entrepôt de données. Cela permettra de traiter à large échelle des images médicales, préalable pour des modèles dynamiques de biomarqueurs dans la maladie d’Alzheimer.

Yves Caumartin, du Département de chirurgie de la Faculté de méde-cine, pourra acheter une plateforme d’imagerie fonctionnelle et moléculaire pour petits animaux, appliqués à la recherche sur l’insuffisance rénale.

Pour le professeur Gilles Gauthier, du Département de biologie de la Faculté des sciences et de génie, cet investisse-ment servira à moderniser le laboratoire d’écologie de la faune de l’Université.

L’investissement d’aujourd’hui faci-litera la poursuite des travaux du pro-fesseur Olivier Barbier, de la Faculté de pharmacie, sur la pharmacologie moléculaire appliquée à l’étude du métabolisme de molécules bioactives.

Enfin, l’acquisition d’équipement de ponçage pour la recherche sur les produits du bois à valeur ajoutée per-mettra à Roger Hernandez, professeur à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, de poursuivre ses recherches sur de nouveaux produits en bois d’ingénierie.

1 M $ en infrastructures de recherche

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Les variables de la réussite scolaire

Spécialiste bien connu de l’adaptation scolaire, le professeur à la Faculté des sciences de l’éduca-tion Égide Royer partage volontiers son savoir avec le public. Le voilà qui réu-nit les chroniques radio-phoniques qu’il a tenues l’an dernier à l’émission

L’après-midi porte conseil à Radio-Canada sous le titre La réussite scolaire. Chroniques d’un passionné (École et comportement). Très succinctes, celles-ci traitent avant tout des pratiques exemplaires en éducation. L’auteur y martèle l’importance de l’intervention dès le préscolaire et les premières années du primaire. « Un gramme de prévention vaudra toujours 1 kilo d’intervention », formule-t-il. Il y plaide aussi en faveur de l’intégration des jeunes en difficulté dans les classes régulières, d’un nombre plus élevé de modèles masculins pour les garçons, de la fréquentation scolaire obliga-toire jusqu’à 18 ans et de la valorisation d’une profession passionnante.

L’appel de la routeAprès les hobos, les beat-niks et les hippies, voici les nouveaux noma-des d’Amérique du Nord, les full-timers, ceux qui par-courent les États-Unis et le Canada à bord de leur véhi-cule récréatif. Fascinée par ces gitans modernes et leur

immense caravane, l’ethnologue Célia Forget, coordonnatrice au Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions, a décidé de leur consacrer sa thèse et de partir à leur rencontre à bord de son propre véhicule motorisé. En allant de campings en parcs nationaux, des stationnements de maga-sin aux déserts de Quartzsite ou de Slab City, elle a fréquenté ces voyageurs pour mieux les comprendre de l’intérieur. Dans Vivre sur la route, qui vient de paraître aux Éditions Liber, elle décrit par le menu ce mode de vie atypique et trace le portrait des gens qui l’ont choisi, bien souvent pour marquer une rupture avec un passé douloureux.

Bébés aux yeux bridésLe Japon détient le record non enviable du plus bas taux de fécondité au monde. Pour mieux com-prendre ce qui se cache derrière cette statistique, Valérie Harvey, aujourd’hui doctorante en sociologie, s’est penchée sur le désir d’enfants des Japonaises dans son mémoire de maî-

trise. Elle en a tiré le livre Le pari impossible des Japonaises publié en septembre dernier aux éditions du Septentrion. Elle y dresse le por-trait d’une société patriarcale, ancrée dans les traditions malgré la modernité de son écono-mie, dans laquelle tout le poids de l’éducation et des tâches ménagères repose sur les femmes. Souvent très scolarisées, celles-ci doivent bien souvent choisir entre une carrière prenante et stimulante ou la maternité. Un dilemme cruel pour certaines.

le fil | le 1er novembre 2012 livres 13

en bref

Regard vitreux, absent. Visage blafard rongé par la décomposition. Démarche étrange, disloquée. Voilà le zombie dans toute sa splen-deur. Ce cannibale d’une vio-lence inouïe a inspiré récem-ment un livre-culte (The Road), des films d’horreur (Shaun of the Dead, 28 Days Later, 28 Weeks After) et une série (The Walking Dead) qui se déclinent tous sur fond de fin du monde.

Au goût du jour, le zombie ? À voir le nombre de marches de morts-vivants qui se sont organisées dans des villes nord-américaines autour de l’Halloween, difficile d’en douter.

Au-delà d’une figure de divertissement à la mode, le zombie représente un for-midable objet d’étude pour le sociologue et professeur d’histoire de l’art Maxime Coulombe. Lui qui s’était auparavant attardé au post- humain et aux jeux vidéo dans ces derniers ouvra-ges vient de faire paraître, aux Presses universitaires de France, Petite philoso-phie du zombie ou comment penser par l’horreur. Il y démontre de brillante façon ce que cet être d’outre-tombe révèle de la société occiden-tale et des inquiétudes qui la rongent. Il le pose même comme une métaphore de notre condition.

« Le zombie est un magni-

Un goût pour l’hécatombeL’engouement de notre société pour le zombie révélerait une obsession de la fin du mondepar Anne-Marie Lapointe

fique symptôme de nos peurs et des scénarios catastro-phistes sur la fin des temps », commente l’auteur. Absent à lui-même, il ressemble à un rescapé du 11 septembre 2001 ou de toute autre catas-trophe survenue au 21e siècle. Comme bien des êtres abrutis par le rythme de vie du monde moderne, il ressasse les gestes d’une occupation ancienne et semble envahi d’un ennui existentiel profond.

S’il rappelle nos contem-porains par certains aspects, i l n’en reste pas moins un monstre, dont la seule fonction est de tuer le plus d’hommes possible. Il incarne la crainte que sous notre ver-nis de personne civilisée se cache une bête sanguinaire. De plus, il confirme la « for-midable propriété de la vio-lence à se répandre » puisque ceux qu’il tue se transforment à leur tour en morts-vivants. « Le zombie détruit la société,

explique Maxime Coulombe. Il détruit l’avenir et n’a pas de mémoire. Il évoque le présen-tisme dans lequel on vit, l’ab-sence de projet de société. »

Cette créature à qui il ne reste que quelques faibles connexions synaptiques est un sous-homme. Et pour-tant, dans tous les films qui le mettent en scène, il par-vient à décimer la planète. Sa victoire n’est possible que parce que les humains, en sa présence, démontrent le pire de ce qu’ils sont et se révè-lent incapables de s’unir. En ce sens, selon l’auteur, « le cinéma de zombie constitue non seulement une critique de la société de consomma-tion, mais plus profondément une critique des valeurs indi-vidualistes et narcissiques de l’Occident ».

Pourquoi cultivons-nous pareil engouement pour des films qui donnent à voir l’Apocalypse? Parce qu’il y aurait un effet cathartique à s’imaginer la fin de l’hu-manité. Nous trouverions un certain « apaisement » à contempler la prophétie enfin réalisée. « C’est le fantasme de la fin des temps, par lequel on est à la fois terrifié et excité, avance l’historien de l’art. On l’a vu lors du bogue de l’an 2000. Nous avions un senti-ment de peur, mais aussi de curiosité à l’égard de qui pou- vait arriver. »

De là à conclure que le mort-vivant est le reflet d’une société en pleine déli-quescence, il y a un pas que le sociologue refuse de fran-chir. « Il est le symptôme d’un discours médiatique,

nuance-t-il. Ce discours ne donne ni le goût de changer les choses ni de poser des gestes. Le pessimisme est le meilleur gardien du statu quo. Déconstruire la figure du zombie était pour moi une façon de comprendre le pessi-misme ambiant. »

Livre savant par sa démar-che et ses références, Petite philosophie du zombie n’en reste pas moins un ouvrage accessible, aux propos d’une grande clarté. Il est toutefois étonnant de voir un universi-taire s’attaquer à pareil sujet. « Les codes de la culture populaire sont parfois décon-sidérés par certains collègues, affirme Maxime Coulombe. Et, pourtant, ils sont inté-ressants pour comprendre le monde contemporain, qui est extrêmement difficile à appréhender. Des objets en mode mineur, comme le zom-bie, éclairent les choses de façon brutale. »

Le zombie incarne la crainte que sous notre vernis de personne civilisée se cache une bête sanguinaire

Maxime Coulombe

Les derniers des humains : les héros de la série américaine The Walking Dead. photo AMCMon entreprise en un week-end

1 M $ en infrastructures de recherche

Page 14: Le Fil 1er novembre 2012

Depuis sa sortie au grand écran le 26 octobre, le film Le torrent du cinéaste québécois Simon Lavoie récolte d’excel-lentes critiques. Pourtant, l’adaptation au cinéma de cette nouvelle d’Anne Hébert n’allait pas de soi, ne serait-ce qu’en raison de l’extrême intériorité du personnage principal. Dominé par une mère complètement folle, dépossédé de lui-même, François se bat pour exister. Le grondement du torrent qui coule près de sa maison constitue la seule force qui le relie à la réalité. Ses pensées, ses tour-ments, son délire finissent par le mener au bord du gouffre... C’est là qu’entre en scène tout le talent du cinéaste qui a dû traduire et montrer la complexité du protagoniste. Mais toutes les bonnes histoires ne font pas nécessairement de bons films, c’est bien connu.

Elspeth Tulloch, professeure au Département des littératures et confé-rencière, a abordé la question lors d’une rencontre sur l’adaptation au cinéma organisée par la Chaire pour le dévelop-pement de la recherche sur la culture d’expression française en Amérique du Nord. Selon elle, le public s’attend géné-ralement à ce que le film soit fidèle au texte original. Il est souvent déçu quand ce n’est pas le cas. En même temps, le concept de fidélité demeure ambigu. Un réalisateur est fidèle à quoi au juste? Et qui peut se targuer de connaître exacte-ment les intentions de l’auteur?

Devant une œuvre qu’il souhaite adap-ter à l’écran, le réalisateur a plusieurs options. Il peut décider de marcher résolument dans les traces de l’écrivain, d’où résultera une adaptation fidèle. Il peut aussi choisir de s’écarter un peu de la voie originalement tracée tout en gardant les personnages principaux. La troisième option consiste à reformu-ler complètement le récit original, ce qui risque de déstabiliser fortement le spectateur qui s’attend à voir à l’écran une copie conforme du récit. Ces adap-tations plus libres et « subversives »

Le cinéma, un art infidèle ?

En adaptant une œuvre littéraire, le réalisateur doit choisir son chemin entre la copie conforme et l’adaptation très librepar Renée Larochelle

peuvent toutefois attirer un public plus averti. À ce sujet, Elspeth Tulloch convient qu’une adaptation trop fidèle peut manquer d’intérêt.

Victor Trelles Turgeon et Laurence Lebœuf dans le film Le torrent du cinéaste québécois Simon Lavoie, adaptation d’une nouvelle d’Anne Hébert. photo Remstar

Le public s’attend à ce que le film soit fidèle au texte original, mais le concept de fidélité demeure ambigu

Il existe des œuvres quasi inadaptables au cinéma en raison de leur longueur ou de leur complexité. Pensons au monu-mental À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Le réalisateur allemand Volker Schlöndorff s’y était cassé les dents en tournant Un amour de Swann en 1984. On imagine aussi difficilement une adaptation du roman Ulysse de James Joyce, qui relate les pérégrina-tions d’un homme qui arpente les rues de Dublin durant une journée. L’histoire prend la forme d’un long monologue intérieur où le lecteur suit les pensées du marcheur telles qu’elles apparaissent et se transforment. Tout un défi que per-sonne n’a osé relever jusqu’à ce jour…

Pour la petite histoire, soulignons que certaines histoires portées à l’écran ont totalement éclipsé leur provenance litté-raire. Parmi les plus populaires figurent trois films d’horreur : Rosemary’s Baby (1968) de Roman Polanski, d’après une œuvre d’Ira Levin, The Exorcist (1973), tiré du roman de William Peter Blatty et, enfin, The Shining (1980) de Stanley Kubrick, un roman de Stephen King.

le fil | le 1er novembre 2012société14

« Le développement, auquel nous essayons de contribuer par l’addition patiente et quotidienne de petits gestes, c’est d’abord celui des fem-mes et des hommes sur le terrain. Nous essayons de les aider à prendre conscience de leurs valeurs, à se doter d’une nouvelle façon de voir la vie. Je crois que nous avons fait une différence pour des milliers de personnes. En tout cas, elles en ont fait une pour nous. »

Ainsi s’exprime le Dr Pierre Viens, professeur retraité à la Faculté de médecine, en préface du programme anni-versaire du Centre de coopé-ration internationale en santé et développement (CCISD), dont il préside le conseil d’administration.

Le Centre célébrera ses 25 ans le 8 novembre au pavillon Desjardins. À cette occasion, le public est invité à une journée de célébration combinant témoignages, dis-cussions, activités créatives et festivités. Des experts et collaborateurs de l’organisme participeront à l’événement, moment propice pour parta-ger quelques réflexions sur la coopération internationale en santé.

La journée débutera par un forum sur le thème « Le CCISD : un acteur unique dans la réponse aux pro-blématiques de santé mon-diale ». Le public pourra échanger avec des pané- listes venus témoigner de leur engagement en coopé-ration. L’exercice permettra

Soigner dans 40 paysLe Centre de coopération internationale en santé et développement célèbre 25 ans d’action en Afrique et en Amérique latine

de mieux cerner les accom-plissements du Centre dans les pays en voie de dévelop-pement, les leçons apprises et les perspectives d’avenir.

En après-midi suivra une série de conférences qui s’annoncent passionnantes. Yannick Villedieu, journaliste scientifique et animateur à la Première Chaîne de Radio-Canada, abordera le thème « Les soins de santé primai-res, un défi en 2012 ». Le Dr Mahamane Maïga, conseiller technique en médecine de famille et communautaire à Bamako au Mali, présentera ensuite les perspectives dans son pays.

Une présentation très cou-rue sera sans doute celle du Dr Jacques Pépin, professeur titulaire au Département de microbiologie et de maladies infectieuses de l’Université de Sherbrooke et lauréat du prix du Scientifique de l’année 2011 décerné par Radio-Canada. Le chercheur traitera de l’origine du sida. Il est l’auteur du livre The ori-gins of AIDS, publié en 2011 aux Presses de l’Université de Cambridge. Cette publication a été aussitôt encensée par la critique scientifique et saluée par de nombreux spécialistes.

Le Dr Pépin sera aussi pré-sident d’honneur du cocktail dînatoire qui clôturera les fes-tivités, à l’atrium Jean-Guy-Paquet, de 18 h à 21 h (frais d’inscription de 50 $ CAD).

Fondé par la Faculté de médecine de l’Université Laval en 1987, le Centre est devenu un organisme à but

non lucratif en 1996. Son équipe multidisciplinaire, qui a son siège social à Québec, œuvre dans près de 40 pays. Elle poursuit avec passion sa mission : contribuer à l’amélioration durable de la santé des populations les plus démunies, par le ren-forcement des ressources du secteur de la santé et des groupes communautaires qui travaillent avec elles.

« La famille CCISD ne l’a jamais eu facile. Si elle est tou-jours là après 25 ans, il faut y voir le résultat de l’adhé-sion constante à des valeurs : connaissance et respect du terrain et de ses partenaires, conscience professionnelle, honnêteté, ténacité, courage et résilience, vision », conclut le Dr Viens.

Le jeudi 8 novembre, à l’am-phithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Accès gratuit aux conférences si l’on s’inscrit.

25.ccisd.org/evenements/quebec/introduction

Jacques Pépin, Scientifique de l’année 2011 selon Radio-Canada, parlera de l’origine du sida

La santé de la mère et de l’enfant est un point central de l’action du Centre. photo Éric Côté

Page 15: Le Fil 1er novembre 2012

Le PEPS vibrera au rythme du sport universitaire d’excel-lence du 8 au 11 novembre. Soccer masculin, volleyball, basketball et possiblement football seront à l’honneur lors de ces quatre journées bien remplies. De mémoire, i l s’agi t d ’une des plus grosses fins de semaine de sport universitaire sur le campus, estime le directeur du programme sportif Rouge et Or, Gilles Lépine. « C’est extraordinaire! s’exclame-t-il. Le sport universitaire et les étudiants-athlètes seront le point de mire durant toute la semaine. J’invite les étudiants et le personnel du campus à venir encourager nos équi-pes dans leur conquête de l’excellence. Ce sera une fin de semaine mémorable pour le Rouge et Or, pour l’Uni-versité Laval et pour la ville de Québec. »

La tenue, du 8 au 11 no- vembre, du championnat can-adien universitaire de soccer masculin au stade TELUS-Université Laval occupera évidemment une grande part de l’attention. Présenté à Québec pour la première fois, le tournoi de Sport interuniversitaire canadien regroupera les huit meilleures

formations au pays. Le Rouge et Or, qualifié

d’office en tant qu’équipe hô- tesse, disputera son premier match le jeudi 8 novembre à 18 h 30. Le reste de son calen-drier sera déterminé selon le résultat de cette première partie. Tous les résultats et l’horaire de la compétition se trouvent au www.rougeetor.ulaval.ca.

Champions nationaux en 2009, les joueurs du Rouge et Or n’ont qu’une chose en tête : répéter leur exploit sur leur propre terrain et devant leurs proches. « Nous avons eu 12 matchs de saison régulière pour nous préparer en vue du championnat canadien. Nous voulons aller jusqu’au bout », assure l’entraîneur-chef du Rouge et Or, Samir Ghrib.

Le 9 novembre, pour une deuxième année de suite, l’équipe masculine de volley-ball du Rouge et Or recevra la formation canadienne de développement. Celle-ci est composée d’anciens uni-versitaires en attente d’un contrat professionnel et qui s’entraînent à temps plein au centre permanent de Volleybal l Canada à Gatineau. Cette formation croisera le fer avec le Rouge et

Or à 20 h, soit après le match féminin impliquant le R et O et les Martlets de McGill.

« Ça va être un très gros défi, car l’équipe nationale est très forte cette année, avec d’anciens athlètes de Calgary et de Trinity Western, entre autres. Ce sera un beau défi », affirme l’entraîneur-chef du Rouge et Or, Pascal Clément.

Après un long calendrier préparatoire, ce sera au tour des équipes de basket-ball de l’Université Laval de lancer leur saison 2012-2013, le samedi 10 novembre à compter de 18 h. Pour l’oc- casion, la formation féminine affrontera McGill au Grand Gymnase du PEPS.

La formation féminine du Rouge et Or montre un dossier de cinq victoires et

deux revers en sept parties préparatoires cette année. Du côté des hommes, la troupe de Jacques Paiement fils a disputé une quinzaine de rencontres hors concours jusqu’à maintenant, et devrait donc être d’attaque pour une nouvelle saison.

E n f i n , l a j o u r n é e d u 10 novembre pourrait être encore plus chargée, avec la possible présentation de la finale de la Coupe Dunsmore, emblème de la supréma-tie au football universi- taire québécois.

Si le Rouge et Or l’emporte contre les Redmen de McGill ce samedi en demi-finale, il accueillera le match ultime pour la huitième année con-sécutive, en vertu de sa pre-mière place au classement de la saison. La troupe de Glen Constantin vise cette année une dixième consécration de suite au niveau provin-cial. Advenant une victoire du Rouge et Or ce samedi, le match de la Coupe Dunsmore débutera à 13 h le 10 novem-bre, sur le terrain extérieur du stade TELUS-Université Laval.

Les billets pour le soccer, le volleyball et le basketball sont en vente à la billetterie du PEPS au 418 656-7377 poste 4. Si le match de football a lieu, les billets seront mis en vente à compter de lundi au 418 656-3668.

Quatre événements d’envergure pourraient avoir lieu du 8 au 11 novembre au PEPSpar Stéphane Jobin

Un week-end sans précédent pour le Rouge et Or

1 Patrice Dion, Serge Dinkota, Lawrence Hone-Blanchet et leurs coéquipiers du Rouge et Or feront face à l’élite du soccer masculin universitaire au pays. 2 Le gardien de but Vincent Cournoyer 3 Patrice Dion photo Yan Doublet

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J’invite les gens du campus à venir encourager nos équipes dans leur conquête de l’excellence

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15le fil | le 1er novembre 2012 sports

Le sens de la courseQue ce soit pour un entraînement de fond, une mise en forme quotidienne ou une simple marche de santé, essayez la piste intérieure d’athlétisme du PEPS ! Athlètes, sportifs et amateurs trouveront chacun leur rythme. Notez qu’à certains moments, l’espace peut être réduit en raison de la présence de certains clubs. D’une longueur de 200 mètres, la piste est constituée de six corridors ayant chacun leur sens de course et leur intensité. Le corri-dor 2 accueille une course de haute intensité (sens antihoraire), le corridor 3, une vitesse modérée (sens anti-horaire), tout comme le corridor 4 (sens horaire). Le corridor 5 est réservé à la marche ou à la course légère (sens horaire). Les corridors 1 et 6 sont réservés uni-quement aux compétitions de course en ligne droite ou de 60 mètres. Les membres du PEPS peuvent profiter gratuitement de ce service à volonté. C. T.

Du lundi au vendredi de 7 h à 23 h, et la fin de semaine de 8 h à 21 h. www.peps.ulaval.ca, section Piste de jogging

Bazar alpin au PEPSAvec le retour des températures froides, le club de ski alpin Rouge et Or invite les amateurs de sports d’hiver à venir vendre ou acheter de l’équipement neuf et usagé à l’occasion de son Bazar alpin. L’activité de financement se tiendra au PEPS lors des deux premières fins de semaine de novembre. Ceux qui voudraient vendre leur ancien équipement pourront le déposer en consigne pendant les heures d’ouverture. De plus, les skieurs du Rouge et Or offriront l’aiguisage (15 $) et le cirage (10 $) sur place en moins de 30 minutes. S. J.

Du 2 au 4 et du 9 au 11 novembre, de 12 h à 21 h les vendredis et de 9 h à 18 h les samedis et dimanches, à l’entrée principale du PEPS. [email protected]

Suivez le sport à CHYZLa radio des étudiants de l’Université, CHYZ FM 94,3, et le programme d’excellence Rouge et Or renforcent l’association qui les lie depuis plusieurs années. En plus de radiodiffuser toutes les rencontres du club de football, CHYZ offre maintenant un calendrier Rouge et Or beaucoup plus étoffé. Au menu : du basketball, du volleyball et du soccer pour les mois d’octobre et novembre. Cette association permet au Rouge et Or de se rapprocher davan-tage des étudiants du campus. Le calendrier de radiodiffusion pour l’automne est disponible sur le site Internet www.rougeetor.ulaval.ca. M. T.

en brefSoigner dans 40 pays

La piste intérieure d’athlétisme du PEPS

Page 16: Le Fil 1er novembre 2012

le fil | le 1er novembre 2012

16 au fil de la semaine

Nuit de la libertéAvis aux âmes sensibles et aux gens curieux, c’est jeudi prochain qu’aura lieu la Nuit de la liberté présentée par la Faculté des lettres. Rendez-vous donc au Musée de la civilisation pour cette fête des sciences humaines qui portera cette année sur le thème Amour, Solidarité et Réconciliation. Étudiants, artistes, conférenciers et professeurs se sont donné le mot pour présenter un spec-tacle musical, des cabarets politiques, des cinédébats, une exposition d’affiches, des lectures et de la création d’œuvres en direct. Ils abor-deront des sujets comme l’état de la planète, l’amitié selon Facebook, le libre accès au savoir universitaire et à la littérature ainsi que le printemps érable. Cette acti-vité se tient dans le cadre de l’événement Aimer du Musée.

Jeudi 8 novembre, de 14 h à minuit, au Musée de la civi-lisation.

Duo de pianoSi vous aimez particulière-ment le piano, alors vous apprécierez probablement ce concert donné samedi par le duo Solis, constitué par deux artistes promet-teurs de la relève, Olivier Hébert-Bouchard et Sophie Xuefei Zhang. Ils interpréte-ront la Sonate en fa mineur op. 34b de Brahms d’après le Quintette pour piano et cordes ainsi que le Sacre du printemps de Stravinski. Les deux musiciens partagent une commune passion pour l’immensité du répertoire et les possibilités de leur ins-trument et veulent toucher à tout. Le programme qu’ils présenteront est composé des coups de cœur absolus de chacun afin de mettre en valeur leur personnalité distincte.

Samedi 3 novembre, à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault.

Exposition sur les visages de la coopération

Du 5 au 16 novembre, une exposition intitulée Lumière sur les visages de la coopé-ration aura lieu au pavillon Alphonse-Desjardins. On pourra y voir des créations artistiques, des réalisations concrètes de projets et des visages de coopérants. Cette représentation de la coopération en action dans des pays francophones sera divisée en six thématiques représentées par un objet du quotidien. Celui-ci sera le témoin d’une identité cultu-relle et mettra en contraste les conditions de vie entre pays riches et pauvres. En bref, cette exposition vise à souligner le travail accompli depuis 25 ans par le Centre de coopération internatio-nale en santé et développe-ment, une ONG québécoise, ainsi que l’importance de la lutte contre la pauvreté.

Du lundi 5 au vendredi 16 novembre à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins.

Régine Robin et la question identitaire québécoise

Si la question de l’identité québécoise vous intéresse, vous aurez peut-être envie d’entendre ce que l’écrivaine Régine Robin, professeure émérite au Département de sociologie à l’UQAM, dit à propos de sa difficile appartenance au Québec. Elle donnera en effet une conférence mercredi sur son dernier essai Nous autres les autres (Boréal, 2011). Dans ce livre, cette Française d’origine et globe-trotter aux identités multiples livre une cinglante analyse du natio-nalisme québécois. Intitulée « Nous autres les autres. La recherche d’un “nous”, nouveau lien social au Québec », cette conférence est présentée par le Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT).

Mercredi 7 novembre, à 11 h 30, au local 5172 du pavillon Charles-De Koninck.

La conversation, essence de la vie en démocratie

La conversation est-elle essentielle à la vie civique ? Voilà une question fort per-tinente en ces temps où les échanges ne volent pas bien haut dans nos parlements. C’est le philosophe Gabor Csepregi, vice-recteur à l’en-seignement et à la recherche à l’Université de Saint-Boniface, qui viendra livrer sa réflexion sur le sujet. Il se demandera notamment s’il y a véritablement conversa-tion entre nous et s’il peut y avoir communication authentique sans prêter attention à la personne à qui l’on parle. À n’en pas douter, cette conférence, présentée par la Faculté de philosophie, demandera une écoute attentive.

Mercredi 7 novembre, à 19 h 30, à l’auditorium (salle 1334) du pavillon La Laurentienne.

03/11 05/11 07/11 07/11

Soirée de cinéma africain

C’est la toute dernière soirée du Festival de cinéma bur-kinabé à l’amphithéâtre Hydro-Québec. On peut aller y faire un tour, question de s’offrir un dépaysement culturel et une ouverture sur l’Afrique actuelle. Au programme, le film Il va pleuvoir sur Conakry (Guinée, 2008) et par la suite Mogo puissant (Burkina Faso, 2012). Le premier long-métrage raconte l’histoire d’un jeune caricaturiste dont la liaison avec une informaticienne est mal perçue par sa famille dirigée par un imam. Dans le deuxième, un jeune marabout, Habib, arrive dans la capitale, Ouagadougou, avec son épouse Nafi. Comme il parvient à aider efficacement les gens qui l’entourent, sa réputa-tion s’accroît au point où il fait son entrée dans le cercle des mogo-puissants, les dignitaires influents du pays.

Jeudi 1er novembre, à 18 h (Il va pleuvoir sur Conakry) et 20 h (Mogo puissant), à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Coût : 5 $ pour le 1er film et 8 $ pour les deux.

01/11

Les gaz de schiste en France

Pour mieux comprendre les implications de la « loi du 13 juillet 2011 » qui interdit l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures par frac-turation hydraulique sur le sol français, il faut assister à la conférence de Norbert Foulquier, professeur de droit public à l’Université Paris 1. Il expliquera les principes définis par ce texte et jugera si ce dernier est oui ou non en phase avec la réalité. Cette conférence est organisée par les Hautes Études internationales, l’Institut Hydro-Québec en environnement, développe-ment et société et la Chaire de recherche en droit de l’environnement.

Jeudi 8 novembre, à 11 h 30, au local 2419 du pavillon Charles-De Koninck.

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Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca