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Volume 50, numéro 12 20 novembre 2014 L’Université accorde des bourses de leadership et développement durable à 103 étudiants inspirants et engagés socialement. p8-9 Chefs de file de demain photo Marc Robitaille La tordeuse démystifiée p2-3 Protéger la sagesse p5

Le Fil 20 novembre 2014

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Le journal de la communauté universitaire

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Volume 50, numéro 12 20 novembre 2014

L’Université accorde des bourses de leadership et développement durable à 103 étudiants inspirants et engagés socialement. p8-9

Chefs de file de demain p

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La tordeuse démystifiée p2-3 Protéger la sagesse p5

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Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Mélissa Côté, Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Des chercheurs rattachés à l’Université Laval, à l’Uni-versité de la Colombie-Britannique et à l’Université d’Oxford ont découvert un gène de résistance à la tor-deuse des bourgeons de

à cet insecte ravageur pour reboiser les forêts où il sévit.

Le groupe de recherche composé d’Éric Bauce, de Joerg Bohlmann, de John J. Mackay et de leurs étu-diants a découvert ce gène dans des épi nettes qui avaient subi peu de défoliation à la suite d’une épidémie locale de la tordeuse et dont le feuillage contenait certaines molécules naturelles toxiques pour la tordeuse (le picéol et le pungénol). Les chercheurs ont comparé le génome de ces arbres à celui d’épinettes qui avaient subi d’importants dommages. « Nous avons me -suré l’expression de près de 24 000 gènes dans les deux

l’épinette dans le génome de l’épinette blanche. Cette per-cée, annoncée dans la revue The Plant Journal, laisse entrevoir la possibilité de sélectionner des lignées d’ar-bres naturellement résistants

groupes d’arbres, explique le professeur Mackay. Ceci nous a permis de repérer un gène, la bêta-glucosidase-1, dont l’expression est jusqu’à 1000 fois plus élevée dans les aiguilles d’épinettes résis-tantes que dans celles d’épi-nettes non résistantes. »

Les chercheurs ont ensuite synthétisé en laboratoire la protéine codée par ce gène. Les tests ont montré que cette protéine participe à des réac-tions chimiques qui con-duisent à la production de picéol et de pungénol. « Le gène de la bêta-glucosidase-1 sert, en quelque sorte, à pro-duire des insecticides natu-rels dans les aiguilles de

l’arbre », résume le professeur Mackay.

Ce gène de résistance est exprimé dans toutes les épi-nettes blanches, mais à diffé-rents degrés. « En théorie, on pourrait créer des peuple-ments d’épinettes blanches moins vulnérables à la tor-deuse en reboisant, après les coupes forestières, avec des plants issus d’arbres qui expri-ment fortement le gène de résistance », avance Geneviève Parent, stagiaire postdocto-rale et coauteure de l’étude. L’équipe de l’Université Laval poursuit d’ailleurs des travaux en ce sens avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec.

La tordeuse des bourgeons de l’épinette est un papillon dont la chenille se nourrit principalement d’aiguilles de sapin baumier et d’épinette blanche. C’est l’espèce qui

cause le plus de dommages aux peuplements de conifères dans l’est de l’Amérique du Nord. Au Québec seulement, la dernière grande épidémie, qui a eu lieu entre 1970 et 1990, a occasionné des pertes estimées à un demi-milliard de mètres cubes de bois, ce qui correspond à environ 15 an -nées de coupes forestières. Depuis 2003, les superficies de forêt attaquées par cet insecte sont en hausse.

L’étude publiée dans The Plant Journal est signée par Geneviève Parent, Gaby Germanos, Isabelle Giguère, Nathal ie Delvas , Hal im Maaroufi et Éric Bauce de l ’Université Laval , John Mackay, de l’Université Laval et présentement rattaché à l’Université d’Oxford, ainsi que Melissa Mageroy et Joerg Bohlmann, de l’Université de la Colombie-Britannique.

Les épinettes blanches qui expriment fortement ce gène résistent mieux aux attaques de cet insecte ravageurpar Jean Hamann

«En théorie, on pourrait créer des peuplements d’épinettes blanches moins vulnérables à la tordeuse en reboisant, après les coupes forestières, avec des plants issus d’arbres qui expriment fortement le gène de résistance

Découverte d’un gène de résistance à la tordeuseLa tordeuse des bourgeons de l’épinette est l’espèce qui cause le plus de dommages aux conifères de l’est de l’Amérique du Nord. Elle s’attaque principalement au sapin baumier et à l’épinette blanche.

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3actualités UL

Pas moins de 14 ans de recherches réalisées par l’Université Laval ont mené à la découverte du gène de résistance à la tordeuse des bourgeons de l’épinettepar Claudine Magny

Histoire d’une découverte

En mai 2000, Éric Bauce, écologiste de formation et alors professeur et chercheur à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, reçoit un coup de téléphone du ministère des Ressources natu-relles. Une importante épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épi-nette sévit dans la région de Drummondville, et on demande à l’expert de se rendre sur place pour tenter d’élucider ce problème. « Effectivement, c’était assez hallu-cinant… Des milliers de tordeuses… Sur une branche de 45 cm, il pouvait y avoir entre 40 et 50 insectes. Or, à ma grande surprise, je constate que deux épinettes côte à côte sont to -talement différentes : l’une complè-tement ravagée et l’autre, aucu-nement. Pourtant, elles se tou-chaient ! », raconte le chercheur.

C’est alors qu’il décide d’amorcer une série de recherches avec plu-sieurs de ses étudiants pour tenter de découvrir pourquoi un arbre pouvait être résistant à l’insecte et un autre, pas. « On recréait le sys-tème, c’est-à-dire qu’on produisait un élevage d’insectes en milieu clos sur un arbre. Après avoir comparé des centaines de caractéristiques physiques, phénologiques et chi-miques des arbres étudiés, nous avons été en mesure d’identifier, en 2010, une première barrière de résistance à l’insecte : les monoter-pènes, des composés ré pulsifs qui donnent un mauvais goût à la nour-riture des larves. Nous avions iden-tifié, en 1994, cette barrière chez de jeunes sapins baumiers et avions alors compris que celle-ci était la base chimique du rôle écolo gique de l’insecte, qui accélère la rotation des peuplements en détruisant les vieux arbres au profit des jeunes arbres. En effet, con trairement aux vieux ar bres, les jeunes arbres résistent à l’insecte grâce à la présence de monoterpènes dans leurs aiguilles. »

Puis, en 2011, alors que les ana-lyses et les travaux suivent leur cours, une découverte importante attend le chercheur et ses étudiants, ainsi que deux précieux collabora-teurs des facultés des sciences et de génie et des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, Thierry Ollevier, chimiste organicien, et Richard Bélanger, phytopa thologiste, soit la deu xième barrière de résistance à l’insecte : les phénols. « Ces compo-sés chimiques sont particulièrement cruels pour l’insecte, car, contraire-ment aux monoterpènes, ils n’agis-sent pas seulement sur son compor-tement : ils le tuent. » Déjà, en 2004, des résultats d’ana lyses chromato-graphiques effectuées dans notre laboratoire d’entomologie avec le chimiste Martin Charest pointaient

vers ce type de composés, mais il y en avait des centaines à étudier avant de tomber sur les deux pro-duits toxiques clés de l’étude, soit le picéol et le pungénol que nous avons découverts en 2011. Or, c’est presque par erreur que nous avons compris que le mystère du puzzle reposait sur une en zyme. »

En effet, alors qu’elle effectuait une simple hydrolyse acide – soit une manipulation qui entraîne le fractionnement d’une molécule chimique par l’action d’un acide – la candidate au doctorat Nathalie Delvas constate ceci : en traitant par hydrolyse un extrait de feuillage d’arbre non résistant, on fait appa-raître les deux composés chimiques toxiques à la tordeuse présents uni-quement sur les arbres résistants. « Ces résultats nous indiquaient sans équivoque qu’il fallait chercher du côté du profil enzymatique de nos arbres. Bref, les arbres résistants ont une enzyme que les arbres

non résistants n’ont pas, » précise le chercheur.

C’est une chose de confirmer la présence d’une en zyme, mais encore faut-il l’identifier ! Éric Bauce dé -cide alors de s’associer à deux spé-cialistes en géné tique moléculaire, John J. Mackay, de l’Université La val, et Joerg Bohlmann, de l’Uni-versité de la Colombie-Britannique. Cette collaboration mènera alors à l’importante découverte d’un gène de résistance à la tordeuse des bourgeons de l’épinette dans le

génome de l’épinette blanche : la bêta-glucosidase-1. « En recherche, l’aspect multidisciplinaire est non seulement essentiel pour com-prendre les phénomènes, mais il est aussi dynami que : on ne crée pas une équipe au dé part pour la garder pen-dant 20 ans. De nouveaux joueurs ar rivent ici et là, dépendamment des besoins, des résultats, etc. En fait, la clé, c’est d’être capable de faire en -trer dans le processus de re cherche les bons joueurs au bon moment », de conclure Éric Bauce.

«La clé, c’est d’être capable de faire entrer dans le processus de recherche les bons joueurs au bon moment

Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, est écologiste de formation, professeur et chercheur à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique. photo Marc Robitaille

Au cours des dernières années, le chercheur a réalisé une série de recherches avec plusieurs de ses étudiants pour tenter de découvrir pourquoi un arbre pouvait être résistant à l’insecte et un autre, pas.

La protéine synthétisée par le gène de la bêta-glucosidase-1 participe à des réactions chimiques qui conduisent à la production de picéol et de pungénol, deux composés naturels toxiques pour la tordeuse.

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Des leaders de nouvelle génération

Alain Beaulieu, Aurélie Campana et Christian Landry seront honorés demain lors de l’assemblée générale annuelle de la Société royale du Canadapar Yvon Larose

Aurélie Campana, professeure au Département de science politique. photo Marc Robitaille

Christian Landry, professeur au Département de biologie. photo Marc Robitaille

Alain Beaulieu, professeur au Département des littératures. photo Francesco Gattoni

en bref

Cinq stages prestigieux à l’Assemblée nationaleChaque année, la Fondation Jean-Charles-Bonenfant offre à des étudiants ou à de jeunes diplômés cinq stages pratiques à l’Assemblée nationale du Québec, assortis de bourses d’excellence d’une valeur de 21 000 $ chacune. Durant dix mois, les boursiers plongent au cœur de l’activité parlementaire puisque les stages consistent à assister, en alternance, un député du gouvernement et un député de l’op-position dans l’exécution de leurs tâches. Les stagiaires sont aussi appelés à rédiger un essai sur un sujet lié au parlementarisme, à partici-per à une mission exploratoire dans un par le-ment étranger et à appuyer les différentes ac -tivités éducatives de l’Assemblée nationale. La date limite d’inscription est le 15 fé vrier 2015.

Pour plus d’information: bit.ly/14NtM1C

Colloque sur l’islam politiqueLes évolutions politiques et sociales récentes au Moyen-Orient et en Afrique de l’Ouest montrent que l’islam politique semble s’être renforcé et avoir gagné en influence depuis le « printemps arabe ». Si le retour de l’islamisme n’était pas totalement imprévisible, sa rapidité et son ampleur ont surpris. Un colloque sur le sujet aura lieu sur le campus. Ce colloque est organisé par la Chaire d’études maghré-bines, le Centre sur la sécurité internationale, le Centre interdisciplinaire de recherche sur l’Afrique et le Moyen-Orient et la Chaire de recherche du Canada sur les conflits et le terrorisme.

Jeudi 27 et vendredi 28 novembre. L’activité est gratuite, mais l’inscription est obligatoire. Pour information : hei.ulaval.ca/colloque-islam-politique

La formation à distance à la FSSDepuis plusieurs années, la Faculté des sciences sociales (FSS) innove en faisant un grand usage des nouvelles technologies de l’in-formation, en particulier dans le domaine de l’enseignement à distance. Huit programmes courts, comme des certificats et des micropro-grammes, sont désormais offerts entièrement à distance. S’ajoutent à ces programmes plus de 80 cours en ligne, ce qui en fait l’une des plus importantes offres de formation à distance dans une même faculté. Pour promouvoir cette offre, la FSS a innové une fois de plus en développant un nouveau site Web consacré exclusivement à l’enseignement en ligne. Sur ce site, les cours et les programmes sont présentés dans une cap-sule vidéo où le professeur explique en une minute les thèmes qui seront enseignés dans son cours et pourquoi le futur étudiant devrait s’y inscrire.

Pour consulter ce nouveau site Web, rendez-vous sur fad.fss.ulaval.ca

La Société royale du Canada, qui tient son assemblée gé -nérale an nuelle du 20 au 23 no vembre au Fairmont Le Château Frontenac à Qué-bec, honorera, de main ven-dredi, la cohorte inaugurale du Col lège de nouveaux cher-cheurs et créateurs en arts et en science. Trois professeurs de l’Université Laval figurent parmi les 91 chercheurs et créateurs choisis conjointe-ment par une cinquantaine d’universités canadiennes et le Conseil national de recher-ches Canada. Il s’agit d’Alain Beaulieu, du Département des littératures, d’Aurélie Campana, du Dé par te ment de science politique, et de Christian Landry, du Dépar-tement de biologie. L’an-nonce en a été faite le 16 sep-tembre. Le communiqué men tionnait que les membres du Collège représentent « la nouvelle génération de l’ex-cellence intel lectuel le, scien-ti fique et ar tistique au Ca -nada ». Quant à la Société royale du Ca nada, cet orga-nisme fondé en 1882 a pour but premier de promouvoir l’acquisition du sa voir et la recherche en arts, en lettres, en sciences na tu relles et en sciences sociales.

Alain Beaulieu, Aurélie Campana et Christian Landry sont unanimes. Leur sélec-tion représente une belle marque de reconnaissance pour le travail accompli. « Nous aimons être reconnus par nos pairs scientifiques et par nos collègues dans nos établissements, mais être reconnu parce qu’on contri-bue à l’avancement du savoir dans notre société, c’est parti-culièrement réjouissant », explique Christian Landry.

Professeur de création litté-raire, Alain Beaulieu est aussi romancier. À ce jour, il a pu -blié une douzaine de romans, tant en France qu’au Québec. De nombreux prix ont cou-ronné sa production litté-raire. Selon lui, on devient écrivain pour trois raisons. D’abord, on s’est reconnu dans les histoires inventées et les personnages créés par d’autres. Ensuite, un maté-riau d’expression comme le langage permet de dire ce qui, autrement, demeurerait indi-cible. Enfin, la fiction narra-tive, en particulier le roman, est le seul média à pouvoir dire certaines choses essen-tielles de l’existence humaine.

« On ne devient ni profes-seur ni écrivain à par tir d’un seul élément, dit-il. Il s’agit d’un travail de longue haleine, chaque production, chaque œuvre et chaque contribution universitaire de venant un jalon dans ce qu’on peut appe-ler une carrière de professeur ou d’écrivain. »

Les t ravaux d ’Auré l ie Campana portent principale-ment sur les guerres civiles et le recours au terrorisme. Elle s’intéresse aux différentes formes de violence politique. C’est dans le cadre de ses études universitaires en his-toire qu’elle s’est intéressée à l’URSS et à la Russie post-soviétique. Cela allait la conduire à la science poli-tique. « Ma famille n’est pas originaire d’Europe de l’Est ou de l’ex-URSS, souligne-t-elle. Mais j’ai toujours regardé vers l’Est. Au point d’ap-prendre la langue russe à l’université. » Comme cher-cheuse, ses travaux sont axés sur l’Asie centrale et sur l’ex-URSS, avec un accent par-ticulier sur la Crimée et le Cau case du Nord. « Ma pre-mière recherche en carrière, mentionne-t-elle, portait sur les peuples déportés sous

Staline, soit les Tatars de Crimée et les Tché tchè nes. » Aurélie Campana a la réputa-tion d’être assez exigeante avec ses étudiants. « Mes cours, indique-t-elle, demandent beaucoup de travail. Ap pro-cher des sujets comme la Russie et le terrorisme néces-site une grande rigueur. »

La renommée de Christian Landry comme expert en bio-logie intégrative et des sys-tèmes a franchi les frontières. Ses travaux contribuent à une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents et du fonctionnement des cellules et de leur évolution. « Mon grand intérêt, précise-t-il, est de comprendre l’évolution biolo-gique. Cela nous permettra éventuellement de mieux contrôler l’évolution d’espèces pathogènes et parasitaires qui s’adaptent cons tamment aux médicaments et aux vaccins que nous développons. »

Tous les trois ne manquent pas de projets. Alain Beaulieu travaille depuis plusieurs mois à la mise sur pied du CIRCUL, le Centre interartis-tique de recherche-création de l’Université Laval. Aurélie Campana est membre du co -mité de direction du Canadian Network for Research on

Une cinquantaine d’universités canadiennes et le Conseil national de recherches Canada réalisent la sélection

Terrorism, Security and Society, un nouveau réseau pancanadien qui fait une place particulièrement impor-tante aux jeunes chercheurs. Enfin, Christian Landry aime-rait faire de l’institut de re -cherche où il travaille l’un des meilleurs cen tres de forma-tion au monde en biologie intégrative. « Il n’y a rien de plus stimulant pour moi que d’être entouré de gens intelli-gents, curieux et vaillants, explique-t-il. D’un point de vue scientifique, j’aimerais voir plus d’interdisciplinarité et de mélange des genres. Je pense que c’est la clé de la créativité. »

Il est possible de visionner une vidéo sur les professeurs Beaulieu, Campana et Landry dans la galerie vidéo de l’Université Laval, à l’adresse suivante : ulaval.tv.

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le fil | le 20 novembre 2014

5société«

Nous travaillerons aussi au respect de l’autonomie des personnes âgées qui n’ont pas de problèmes spécifiques

L’Université a annoncé, le 19 novembre der-nier, la création de la Chaire de recherche Antoine-Turmel sur la protection juridique des aînés. Son principal objectif ? Étudier les méca-nismes de protection juridiques des personnes aînées et leur mise en œuvre afin de dégager des pistes d’amélioration. La création de cette chaire est rendue possible grâce à la Fondation Antoine-Turmel et au don de 1 250 000 $ qui permettra de soutenir les activités de la Chaire au cours des cinq prochaines années.

« Avec le vieillissement de la population, les problèmes vécus par les personnes âgées sont susceptibles de devenir plus importants, dit Christine Morin, titulaire de la Chaire et pro-fesseure à la Faculté de droit. Nos travaux viseront la protection des droits des aînés qui sont vulnérables, que ce soit sur le plan phy-sique, psychologique, social ou économique. Mais nous travaillerons aussi au respect de l’autonomie des personnes âgées qui n’ont pas de problèmes spécifiques. L’idée est de proté-ger les personnes les plus fragiles, mais pas au point de les infantiliser et de tomber dans l’âgisme. »

Selon Christine Morin, différentes raisons justifient qu’on porte une attention particu-lière au droit des aînés. Si certains vivent seuls et ne peuvent pas compter sur l’aide de leur famille, d’autres, bien qu’entourés de leurs proches, se trouvent au centre de tensions familiales à cause de questions d’héritage. On peut penser au conjoint et aux anciens conjoints ou encore aux enfants issus de diffé-rentes unions dont les intérêts parfois oppo-sés placent l’aîné dans des situations très difficiles.

Les travaux de recherche de la Chaire se diviseront en deux axes. Le premier sera en lien avec le respect des droits et libertés de la personne, quel que soit son âge, son état de santé ou son milieu de vie. Il traitera des questions relatives au bien-être personnel des aînés. Le second s’intéressera davantage

à la protection du patrimoine des personnes âgées. Il abordera notamment les questions relatives à l’autonomie décisionnelle des aînés, à l’administration des biens et à leur transmission.

Avec ses recherches, la Chaire entend amé-liorer l’état des connaissances sur le droit des aînés et développer une expertise relative à ce domaine du droit. Les résultats de recherche devraient s’avérer très utiles pour les avocats, notaires et juges, ainsi que pour tous les acteurs sociaux concernés par les droits des personnes âgées et pour les aînés eux-mêmes.

Une Chaire de recherche se penchera sur la protection juridique des aînés par Renée Larochelle

Vieillir en paix

Étaient présents au lancement de la Chaire de recherche Antoine-Turmel sur la protection juridique des aînés, de gauche à droite, Eugénie Brouillet, doyenne de la Faculté de droit, Christine Morin, titulaire de la Chaire, André Turmel, président de la Fondation Antoine-Turmel, et Denis Brière, recteur de l’Université Laval. photo Marc Robitaille

Saviez-vous que ?• Sur le plan international, le Québec repré-

sente, après le Japon, la société où la pro-portion de personnes aînées passera de 12 à 24 % dans le plus court laps de temps, soit 29 ans.

• Le gouvernement du Québec considère qu’il y a maltraitance quand un geste singulier ou répétitif, ou une absence d’action appro-priée, se produit dans une relation où il devrait y avoir de la confiance et que cela cause du tort ou de la détresse chez une personne aînée.

• Au Québec, la maltraitance matérielle ou financière est régulièrement désignée comme étant la plus fréquente. On estime qu’elle sera en hausse dans les prochaines années en raison de la croissance absolue de la population âgée, de l’importance du capital financier des aînés, de l’augmenta-tion de la vulnérabilité avec l’avancement en âge et de la sophistication des techni-ques employées pour soutirer de l’argent.

• Selon 2 grandes études pancanadiennes effectuées l’une à la fin des années 1980 et l’autre à la fin des années 1990, 4 % des personnes âgées vivant à domicile sont aux prises avec une forme ou une autre de maltraitance infligée par leurs proches, en particulier sur le plan matériel ou financier. Avec des critères de mesure plus raffinés, la seconde étude montre un taux de pré-valence de 7 %.

• Il est possible que l’âgisme et les discrimina-tions dues à l’âge soient, dans nos sociétés, les formes de « racisme » et de discrimina-tions les plus invisibles, d’une part, et les mieux tolérées, d’autre part.

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L’incroyable Hulk est bien ancré dans son époque. En 1962, il était physicien nucléaire. Un demi-siècle plus tard, il est devenu chercheur en nanotechnologies.

Sur les épreuves d’endurance

Le marathon, une course de 42,2 kilomètres, serait-il passé de mode ? Selon Ultramarathon Québec, plus de 400 coureurs qué-bécois auraient terminé au moins un ultramarathon cette année. Serait-ce un besoin de nouveaux défis ? « Courir un marathon dans un peloton de 10 000 ou 20 000 coureurs, explique Richard Chouinard, c’est devenu trop traditionnel pour certaines personnes. Il y a un besoin grandissant de sortir des sentiers battus et de se lancer dans ce genre de périple. »

Sur la réforme du réseau de la santé

Depuis 1970, le système de santé du Québec a connu plusieurs réformes. Selon Claude Poirier, le projet actuel mis de l’avant par le ministre Barrette souffre du même problème que les réformes précédentes : il n’interpelle pas les méde-cins. « Tant que ces derniers demeurent à l’écart du sys-tème de soins, qu’ils n’en font véritablement pas par-tie, tant qu’ils demeurent payés uniquement à l’acte, tant qu’ils n’ont aucune res-ponsabilité quant à l’utili-sation des ressources qu’ils mobilisent, toute forme de réorganisation adminis-trative de notre réseau de santé aura autant d’impact qu’une réorganisation des chaises sur le pont d’un paquebot. »

Sur la campagne publicitaire de la CAQ

La nouvelle campagne publicitaire de la CAQ ne plaît pas à tous. On y voit des enfants devant une bicyclette ou un autobus avec le slogan « Il y a tou-jours une première fois ». Les commentaires négatifs se sont vite multipliés sur la Toile, certaines personnes voyant là une connotation à caractère sexuel. Selon Guy-Antoine Lafleur, « dans le contexte actuel, où il y a une dénonciation des agres-sions sexuelles un peu par-tout, ce n’est vraiment pas le moment de lancer des campagnes où il peut y avoir la moindre allusion à ces sujets-là, ne serait-ce qu’in-volontairement. »

rechercheils ont dit...

Richard Chouinard, Département de kinésiologie

Le Journal de Québec, 12 novembre

Claude Poirier, chargé d’ensei-gnement clini-que, Faculté de médecine

La Presse, 14 novembre

Guy-Antoine Lafleur, profes-seur à la retraite en science politique

Le Journal de Québec, 17 novembre

La bande dessinée originale Hulk, publiée pour la première fois en 1962, met en vedette Bruce Banner, un physi-cien nucléaire qui, à la suite d’une expo-sition accidentelle aux rayons gamma, devient un géant lorsqu’il est contrarié. En 2003, les concepteurs du film ont trouvé un nouveau travail au docteur Banner : chercheur en nanomédecine. Même parcours pour le Bouffon vert, un personnage de la série Spiderman. En 1964, il acquiert ses pouvoirs maléfiques après avoir été aspergé de produits chimiques dans un laboratoire. Dans le film lancé en 2002, il est chercheur en nanotechnologies. Simple coïncidence ? Frédéric Dubois, qui s’intéresse à la re -présentation des nanotechnologies dans la bande dessinée américaine et dans les films qui en sont tirés, ne le croit pas.

L’étudiant-chercheur à la Faculté de philosophie en a fait la démonstration lors d’un colloque sur les nanotechno-logies présenté par l’ÆLIÉS le 10 no -vembre sur le campus. « Dans les œuvres de science-fiction, les nanotechnologies se sont ajoutées au nucléaire, aux pro-duits chimiques et aux extraterrestres comme menaces contre l’humanité. La fiction est toujours ancrée dans son temps et les nanotechnologies font au -jourd’hui partie des risques émergents. » Ses travaux au sein de l’équipe de la pro-fesseure Marie-Hélène Parizeau portent d’ail leurs sur la gestion de ces risques.

La décennie 1990 avait pourtant donné lieu à plusieurs mariages heureux entre

superhéros et nanotechnologies. Xombi (1990), Bloodshot (1992) et Hardware (1993) devaient leurs pouvoirs surhu-mains à des nanorobots, des nanovirus ou des nano-ordinateurs. Depuis les années 2000 toutefois, la vague de catas-trophisme qui a déferlé sur l’Amérique a changé la donne. « Les œuvres font da -vantage ressortir les craintes de la popu-lation à l’égard des technologies ainsi que la possibilité qu’elles échappent au contrôle humain et qu’elles provoquent une catastrophe mondiale. »

Cette représentation n’est pas anodine parce qu’elle influence l’imaginaire col-lectif, fait valoir l’étudiant-chercheur. « Les gens ne savent pas exactement ce dont on parle lorsqu’il est question de nanotechnologies. C’est à partir des œuvres de fiction qu’ils se font une idée de ce qu’elles sont et du danger qu’elles représentent. Le risque que pose une technologie n’est pas uniquement une probabilité calculée à l’aide d’une série d’équations; c’est aussi une construction sociale. »

La science-fiction ferait tout de même œuvre utile pour la société, poursuit le philosophe. « Dans les années 1960, les héros de la série Star Trek utilisaient des écrans tactiles et des téléphones sans fil. Aujourd’hui, ces technologies font partie de notre quotidien. Lorsque la réalité rejoint la fiction, la technologie devient pratiquement banale et la ré -flexion sur les risques s’arrête. Les œuvres actuelles de science-fiction qui présentent les pires scénarios reliés aux nanotechnologies nous incitent à réflé-chir aux risques et aux questions éthi-ques qui y sont associées avant que ces outils n’intègrent le quotidien et que nous cessions de nous questionner à leur sujet. »

Dans les œuvres de science-fiction, les technologies de l’infiniment petit sont devenues une grande menace contre l’humanité par Jean Hamann

Qui a peur des nanotechnologies ?

«Le risque que pose une technologie n’est pas uniquement une probabilité calculée à l’aide d’une série d’équations; c’est aussi une construction sociale

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le fil | le 20 novembre 2014

7journalisme

Q3

Qui a peur des nanotechnologies ? Le robot Philae vient de plonger dans un sommeil de quelques mois, ses piles à plat après avoir fourni des images et des échantillons de la comète Tchouri à 500 millions de kilomètres de la Terre. Laurent Drissen, professeur au Dépar-tement de physique, de génie physique et d’optique, spécialiste des galaxies et de l’instrumentation astronomique, suit depuis plusieurs mois le voyage de la sonde Rosetta vers la comète pour pou-voir y larguer Philae.

Q Qu’est ce qui vous semble le plus spectaculaire dans cette aventure spatiale ?

R Ce n’est pas la première fois qu’une sonde passe près d’une comète puisqu’en 1986, l’Agence spatiale européenne avait envoyé Giotto vers Halley. Par contre, on n’avait jamais réussi à faire entrer une sonde en orbite, comme Rosetta l’a fait depuis trois mois. En soi, cela constitue un exploit, car le faible champ de force gravitationnelle de la comète rend l’opé-ration très difficile. L’atterrissage de Philae me stupéfie aussi, car le petit robot ne disposait pas vraiment de mo teur. Il s’agissait d’une chute libre entre Rosetta et la comète sur une dis-tance d’environ 30 kilomètres, ce qui a nécessité des calculs très détaillés. Tout atterrissage sur une planète est difficile, mais se poser sur un objet disposant d’un champ gravitationnel aussi faible est fort complexe. Cela a d’ailleurs posé un problème, car le robot a fait un rebond en se posant, avant d’effectuer un mouvement parabolique de deux heures, puis il a fait un deuxième rebond quelques minutes après puisque le sys-tème de harpon n’a pas fonctionné. Voilà pourquoi Philae s’est retrouvé à plusieurs centaines de mètres du site d’atterrissage sélectionné, qui bénéfi-ciait, lui, de 7 heures de clarté sur 12, ce qui aurait pu permettre de recharger les piles photovoltaïques. L’ombre où se trouve le robot ne lui permet pas d’être rechargé.

Q Quelles informations recueillies vous semblent particulièrement pertinentes ?

R Il y a quelques semaines, la sonde est passée à seulement 6 ou 7 km de la sur-face de Tchouri, et des images vraiment spectaculaires ont été envoyées sur Terre. C’était fabuleux de voir d’aussi près les grosses roches et les cratères d’impact. Les attentes sont grandes par rapport à l’analyse des données fournies par les dix instruments à bord qui ont fonctionné, foreuse y compris. La majorité des obser-vations ont déjà été en voyées sur Terre, avant que le système d’énergie solaire ne fasse défaut. On espère beaucoup de l’analyse des molécules prébiotiques, qui sont à la base de la vie éventuelle. D’autres informations semblent aussi très intéres-santes, par exemple celles sur la composi-tion chimique de la comète. Un instru-ment a analysé la composition d’une di -zaine d’atomes pour mesurer la proportion de ceux-ci qui ont différents isotopes, des éléments chimiques qui partagent le même nombre de protons, mais un nombre dif-férent de neutrons. Cette étude va nous renseigner sur la composition isotopique de la nébuleuse qui a formé le système solaire et sur son évolution. Par exemple, on pourrait savoir si la composition isoto-pique de l’eau présente sur Terre et celle de la comète sont identiques, car on sup-pose qu’une grande quantité de notre eau vient d’un bombardement de comètes. Les données recueillies pourraient nous renseigner aussi sur certaines molécules détruites quand la comète laisse échapper des gaz, des molécules indétectables jusqu’à présent avec les télescopes utilisés à très grande distance.

Q Cette opération réussie permet-elle à l’Agence spatiale européenne d’avoir l’avantage sur la NASA ?

R L’Agence européenne est en avance depuis longtemps en matière de comètes. Je pense qu’une partie du succès de Rosetta s’explique par le travail effectué autour de la sonde Giotto en 1986, car les chercheurs d’aujourd’hui profitent des efforts des scientifiques de l’époque. Malgré les problèmes économiques en Europe, les projets de recherche dans ce domaine ont quand même le vent dans les voiles, et l’Agence lance régulièrement des appels d’offres auxquels nous participons avec des collègues européens. Cela s’ex-plique peut-être par le fait qu’un groupe bien organisé appuie les projets de re -cherche sur les comètes. Aux États-Unis et à la NASA, l’accent semble mis sur Mars, ou sur le télescope spatial James-Webb, auquel contribue l’Agence spatiale canadienne et qui va remplacer Hubble en 2018. Cela ne veut pas dire, cependant, que l’Europe se désintéresse de Mars; ses chercheurs ont aussi envoyé des sondes vers cette planète. Comme chercheur, les découvertes, tant sur les comètes que sur Mars, me passionnent !

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Laurent Drissen

sur la mission Rosetta

Le jury, composé d’anciens présidents de la FPJQ, lui a remis ce prix lors du gala du congrès annuel de l’asso-ciation, qui s’est tenu au Manoir St-Sauveur. Florian Sauvageau, qui a mené des carrières dans le monde des médias, de l’enseignement et de la recherche, s’est dit ho -noré de recevoir cette presti-gieuse récompense. « D’ha-bitude, ce prix est décerné à des journalistes qui ont prati-qué le métier toute leur vie. J’ai été journaliste pendant 25 ans, mais ça fait longtemps que je travaille à l’Université Laval. Je perçois ce prix comme un souci de la FPJQ de recon-naître l’importance de l’ensei-gnement et de la recherche sur le journalisme, au même titre que la pratique. »

Modeste, il préfère partager ce prix avec les nombreux journalistes, enseignants et chercheurs qu’il a connus au fil de sa carrière. « Une car-rière, ça se fait avec les autres. Si j’ai fait beaucoup de cho-ses, c’est à cause de tous ces gens que j’ai côtoyés. Ils ont autant le droit que moi de partager ce prix. »

C’est au sein de la station CHRC, où il faisait un peu de tout, que Florian Sauvageau a amorcé sa carrière dans les années 60. À l’époque, il n’existait pas de programme de formation en journalisme au Québec. Grâce à une bourse de l’Université Laval, il est allé parfaire ses connais-sances à l’École supérieure de journalisme de Paris, puis à l’Université de l’Illinois. Avant même d’avoir 30 ans, il est devenu directeur de l’informa-tion du quotidien Le Soleil. Il a aussi animé un nombre impor-tant d’émissions à la radio et à la télévision de Radio-Canada, en plus de collaborer à la réali-sation de documentaires à l’Office national du film du Canada. Du côté universitaire, il a, entre autres, participé à la création du premier pro-gramme d’enseignement du journalisme au Québec et fondé le Centre d’études sur les médias.

Pour lui, un journalisme de qualité se définit d’abord et

Une vie consacrée à l’information

Le professeur, chercheur et journaliste Florian Sauvageau a reçu samedi le prix Judith-Jasmin Hommage de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ)par Matthieu Dessureault

avant tout par l’explication. Les journalistes ne peuvent plus se contenter de rappor-ter des myriades de faits bruts. Ils doivent mettre en contexte et donner un sens à l’information. « Nos travaux au Centre d’études sur les médias montrent que les citoyens sont souvent per-plexes et ne comprennent pas grand-chose aux grands dos-siers. Ce n’est pas de leur faute; les médias ne les leur expliquent pas suffisamment. C’est l’orientation que doit prendre le journalisme. »

Un message qui trouve écho auprès de Gabrielle Brassard-Lecours, rédactrice en chef adjointe de la revue Kaléi-doscope et cofondatrice de Ricochet, un nouveau média bilingue pancanadien. « Sa vision idéaliste et pure du journalisme est très inspi-rante. En plus, il est l’une des rares personnes de sa généra-tion à s’adapter aux change-ments que l’on voit dans le métier. Il n’est pas décon-necté, et c’est tout à son hon-neur », explique cette diplô-mée de la maîtrise en journa-l isme internat ional , un programme mis sur pied par Florian Sauvageau.

Comme elle, la journaliste indépendante Auberi Maitrot, qui travaille notamment chez Radio France international, garde de précieux souvenirs

de son ancien professeur. Chaque semaine, elle se plaisait à visionner le cours télévisé qu’il donnait sur le journalisme international. « C’était la première fois que j’apprenais tout en m’amu-sant. Son cours m’a donné de très bonnes bases pour faire ce métier. »

Convergence médiatique, crise de la presse écrite, réduction des effectifs, travail précaire… Florian Sauvageau reconnaît que la réalité du journalisme a bien changé depuis son époque. Quel avenir pour ceux qui rêvent d’une carrière dans le domaine ? Le professeur se fait optimiste. « Les jeunes devront apprendre à créer leur propre emploi. Des postes stables dans un même média avec une retraite garantie, il y en aura de moins en moins. Mais je continue à penser que les gens qui ont du talent vont réussir. » «Sa vision idéaliste et pure du journalisme est très inspirante

Florian Sauvageau a mené des carrières dans les médias, l’enseignement et la recherche. photo Michaël Monnier

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Léa Clermont-Dion faisant la présentation de son essai La revanche des moches. L’étudiante en science politique a obtenu une bourse dans la catégorie Leadership social/humanitaire. photo Ghyslain Lavoie /Le Journal de Montréal /Agence QMI

8le fil | le 20 novembre 2014 bourses de leadership et développement durable

L’an 2014 restera sans doute une année mémorable pour l’étudiante Léa Clermont-Dion, inscrite à la maîtrise en science politique. Ce printemps, elle faisait paraître, chez VLB édi-teur, un essai percutant intitulé La revanche des moches, dans lequel elle tire à boulets rouges sur l’industrie de la beauté et sur le culte des apparences. Fémi niste de puis l’adolescence, la jeune femme de 23 ans frap-pera un autre grand coup sous peu. Les 9 et 10 décembre, Télé-Québec diffusera son premier documentaire intitulé Beauté fatale. Cette enquête « cinéma-vérité » explore l’obsession, individuelle et collective, pour la beauté et la jeunesse.

Essayiste et documentariste, Léa Clermont-Dion est égale-ment blogueuse, conférencière et chroniqueuse. Cette grande polyvalence ainsi qu’un engage-ment social certain viennent de lui valoir une bourse de leader-ship et développement durable de l’Université Laval dans la catégorie Leadership social/humanitaire. Remises annuelle-ment, ces bourses récompensent les étudiantes et les étudiants qui se sont démarqués par leur esprit d’initiative et par des réalisations exceptionnelles. La cé rémonie

de remise des 103 bourses a eu lieu ce mardi 18 novembre au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack.

« Dans l’histoire, explique-t-elle, la beauté a toujours fait par-tie de nos vies. Mais la modernité a transformé notre rapport à cette réalité. Dans nos sociétés ultra-médiatisées, nous sommes devenus obsédés par le paraître. Et une industrie de la beauté, très lucrative, contribue à cette alié-nation. Elle nous dit que nous ne serons jamais assez belles et que, pour l’être, nous devons nous procurer ses produits. La quête absolue de la beauté fait que l’on oublie l’essentiel. »

À la suite de la publication de La revanche des moches, une journaliste d’un grand quoti-dien a fait un rapprochement entre Léa Clermont-Dion et deux des têtes d’affiche du prin-temps étudiant de 2012, Léo Bureau-Blouin et Gabriel Nadeau-Dubois. « Je les res-pecte beaucoup, dit-elle. Je pense que le parallèle peut se faire aux plans du questionne-ment, de l’engagement social et de la volonté de réflexion. »

En 2008, l’Assemblée natio-nale du Québec a adopté la Charte québécoise pour une image corporelle saine et

diversifiée. Léa Clermont-Dion en était la co-instigatrice. C’est dire à quel point la cause de la condition féminine lui tient à cœur. Com ment tout cela a-t-il commencé ? « Par ma rencontre avec Françoise David lorsque j’avais 13 ans, répond-elle. Elle donnait une entrevue à la radio et, pour la première fois, j’ai entendu le mot “féminisme”. Je ne la connaissais pas. Mais je lui ai écrit et elle a accepté de me rencontrer. »

Rapidement, l’adolescente dé veloppe un grand intérêt pour les questions entourant les fem mes. Dès l’âge de 14 ans, avec une amie plus âgée, elle organise un colloque sur ce thème à l’UQAM. « J’ai peine à croire que nous avons attiré plus de 400 personnes ! », s’exclame-t-elle. Im pression née,

la femme polit ique Lise Payette, féministe et écri-vaine, envoie à l’adolescente des exemplaires de ses essais, qu’elle dédicace de la façon suivante : « À Léa, parce qu’elle est l’avenir ». En 2011, le magazine Maclean’s publie la liste des 15 jeunes se démar-quant le plus au Canada. Léa Clermont-Dion figure parmi eux. Pour Jacinthe Laporte, qui a édité La revanche des moches, il est clair que la jeune femme est une leader naturel le. « Son indignation, affirme-t-elle, est sa force, sa candeur est son outil, sa pas-sion est sa constance. »

Le Programme de bourses de leadership et développe-ment durable en est à sa cin-quième année. Une nouvelle catégorie de leadership s’est ajoutée cette année : l’entre-preneuriat. Unique en son genre au Qué bec et au Ca -nada, ce programme, lancé en 2010, a jus qu’à présent sou-tenu 437 étudiantes et étu-diants. Cette année, les nou-veaux boursiers se sont par-tagé la somme de 1,13 M $. Parmi les 103 récipiendaires honorés, 43 sont étudiants au premier cycle, 49 sont inscrits dans un programme de maî-trise et 11 poursuivent des études au doctorat. En cinq ans, les donateurs ont versé près de 5 M $ au programme.

Pour plus d’information : ulaval.ca/PBLDD

L’Université a accordé des bourses de leadership et développement durable à 103 chefs de file de demain, dont Léa Clermont-Dionpar Yvon Larose

Une relève inspirante, engagée et ouverte sur le monde

Les boursiers se sont partagé la somme de 1,13 M $

D’autres boursiers se distinguentCaRL Mayotte – LeaDeRshiP aRtistiqueMusicien aux multiples talents, Carl Mayotte (baccalauréat en musique) est à la fois compo-siteur, arrangeur et bassiste. Vir tuose, il excelle tant en musique classique qu’en musique pop d’aujourd’hui. En 2013, son groupe Triton Trio remportait la finale de Cégeps en spectacle. De -puis deux ans, cette formation au programme axé sur l’humour et un univers musical éclec-tique s’est produite un peu partout au Québec. Carl Mayotte s’occupe également de l’aspect administratif de son groupe : contrats, vente, relations publiques. « Je consacre toute mon existence à la musique, dit-il. Il faut avoir le courage de faire ce que l’on aime. »

1. Carl Mayotte, à gauche, en compagnie de ses partenaires du Triton Trio. photo Guy Boudreau

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9bourses de leadership et développement durable

D’autres boursiers se distinguentsaRah DesauLnieRs – LeaDeRshiP entRePReneuRiaLAgroCité, le projet de serre urbaine à haute efficacité énergétique de Sarah Desaulniers (maîtrise en architecture), s’appuie sur un groupe interdisciplinaire d’étudiants. Il vise la création d’une coopérative d’agriculture urbaine sur le campus. L’objectif est de four-nir des produits maraîchers frais, et cultivés localement, aux cafétérias de l’Université. La rédaction du plan d’affaires est en cours. Les responsables ont reçu les premiers semis de laitue récemment.

2. William Tremblay, Sarah Desaulniers et Jean-François Parent à la réception des premiers semis de laitue. photo Meggie Canuel-Caron

anDRea PanaGakis – LeaDeRshiP enViRonneMentaLAndrea Panagakis (maîtrise en biologie) est amé-ricaine. Elle a enseigné la biologie pendant 16 ans dans une école secondaire. Elle est maintenant inscrite à la maîtrise en biologie à l’Université Laval. Son but est de devenir une biologiste de la faune de façon à mieux contribuer aux efforts de conservation à l’échelle planétaire. En 2011, elle a emmené certains de ses étudiants faire une ex -pédition scientifique au Honduras. Depuis deux étés, elle participe, en Alberta, sur le site d’étude lié à son projet de maîtrise, à un important projet de recherche sur la chèvre de montagne.

3. Andrea Panagakis et l’étudiant à la maîtrise Patrick Morissette immobilisent une chèvre de montagne à Caw Ridge en Alberta, en 2014. photo Marie-Anne Bergeron

DaViD BeRGeRon – LeaDeRshiP sCientiFiqueDavid Bergeron est inscrit à la fois au doc-torat en médecine et à la maîtrise en neuro-biologie. À la Clinique de la mémoire de la Faculté de médecine, il a mené plusieurs pro-jets de recherche, dont il a présenté les résul-tats en 2014, à l’âge de 21 ans, sur plusieurs tribunes, ici comme à l’étranger. L’étudiant est également gestionnaire et enseignant au sein du Groupe de perfectionnement des habiletés cliniques. Ce comité étudiant innovateur organise des ateliers pratiques d’apprentis-sage par les pairs et pour les étudiants en médecine.

4. David Bergeron a présenté ses résultats de recherche au congrès 2014 de l’Alzheimer Asso-ciation International Conference, à Copenhague.

Jean-saMueL LaPointe – LeaDeRshiP sPoRtiFAthlète de haut niveau, Jean-Samuel Lapointe (maîtrise en sciences des religions) a notam-ment aidé l’équipe de cross-country Rouge et Or à remporter l’argent en 2012 et le bronze en 2013. Le vétéran s’est aussi pleinement investi auprès des plus jeunes. La réalisation dont il est le plus fier est la médaille de bronze remportée en 2013 au 1 000 mètres du Cham-pionnat universitaire canadien. « Ce fut un exploit parce que je revenais d’une longue période de blessure, raconte-t-il. J’étais loin d’être un des favoris pour monter sur le podium. »

5. Jean-Samuel Lapointe, lors d’une compétition d’athlétisme à l’hiver 2012. photo Yan Doublet

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Plusieurs centaines d’espèces bactériennes vivent dans le mucus cutané de la truite. Certaines se livrent une lutte féroce pour faire leur place dans ce milieu.

10 scienceen bref

Michel Labrecque, chercheur de l’année du CMFCMichel Labrecque, professeur au Départe-ment de médecine familiale et de médecine d’urgence, a remporté le Prix du chercheur de l’année en médecine familiale attribué par le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC). Ce prix honore un chercheur qui a joué un rôle clé dans la définition, le dévelop-pement et la dissémination de concepts im -portants en médecine familiale. Au fil de ses 30 années de carrière, le professeur Labrecque a mené des recherches dans plusieurs domai-nes, notamment les soins obstétricaux et péri-nataux, la stérilisation masculine et la prise de décision éclairée ou partagée. L’objectif de tous ses travaux a toujours été l’amélioration des soins aux patients. Par ailleurs, Marie-Dominique Beaulieu, une diplômée de la Faculté de médecine, également récipiendaire d’un doctorat honoris causa de l’Université Laval en 2013, a remporté le Prix du CMFC pour un article exceptionnel en recherche. La professeure de l’Université de Montréal est la première auteure d’un article intitulé Charac-teristics of primary care practices associated with high quality of care, paru dans le Cana-dian Medical Association Journal.

Travailler dans son domaine d’études sur le campus, c’est possible !Le Programme études – travail et le Pro-gramme emplois – campus pour étudiants étrangers permettent aux étudiants de vivre une expérience professionnelle enrichissante sur le campus. À chaque session, près de 200 emplois sont offerts. Différents types d’emploi sont disponibles, notamment des postes d’auxiliaire de recherche, d’auxiliaire d’enseignement, d’auxiliaire administratif ou encore des postes d’agent contractuel. Les emplois offerts dans le cadre du Programme études – travail peuvent être crédités comme projets dirigés ou encore être acceptés comme stages ou emplois crédités. Cependant, l’étu-diant est responsable d’effectuer les démar ches nécessaires auprès de sa faculté pour obtenir les crédits. Les emplois pour la session d’hi-ver 2015 seront affichés sur le site du Service de placement à compter du 26 novembre.

spla.ulaval.ca

La microflore qui vit sur la peau des truites est partielle-ment déterminée par leur génome. Plus encore, certains gènes sont associés à la pré-sence de bactéries qui les protègent contre les infec-tions. C’est ce que révèle une étude publiée dans PLOS ONE par Sébastien Boutin, Christopher Sauvage, Louis Berna tchez e t N ico la s Derome, du Département de biologie et de l’IBIS, et Céline Audet, de l’UQAR.

Les chercheurs ont étudié la flore bactérienne vivant dans le mucus cutané de 86 truites mouchetées issues d’une même lignée génétique et éle-vées dans les mêmes condi-tions. En dépit de ces similari-tés, les chercheurs ont ob servé une grande variabilité inter-individuelle dans la flore microbienne de leur peau. Le nombre d’espèces et de genres observés allait de 50 à 2000 chez ces truites. « Des caracté-ristiques propres à chaque truite semblent donc en cause », avance le responsable de l’étude, Nicolas Derome.

La plus grande partie de cette variabilité est attribuable à deux bactéries, une bénéfi-que, M. rhodesianum, et une pathogène, F. psychrophilum. « Leur abondance est inverse-ment corrélée, ce qui suggère

qu’elles sont en compétition dans cette niche écologique », précise le chercheur. F. psy-chrophilum provoque la ma -ladie de l’eau froide, une in -fection cutanée qui touche surtout les poissons élevés en captivité. L’infection, qui peut être mortelle, survient lorsque la température de l’eau des-cend sous les 10 degrés Cel-sius, que la concentration d’oxy gène dissous diminue et que la quantité de matière organique en suspension est élevée. « Lorsque des stress physiologiques de la sorte sur-viennent, les conditions qui existent dans le mucus sont perturbées et l’équilibre qui existait entre les bactéries résidentes est rompu. Les bac-téries pa thogènes en profitent pour prendre le dessus », pré-cise le professeur Derome.

Les analyses génétiques effectuées par les chercheurs indiquent que la microflore cutanée des truites est partiel-lement déterminée par le gé -nome des poissons. En effet, leurs résultats montrent l’exis-tence d’un lien entre trois mar-queurs génétiques et l’abon-dance de trois types de bacté-ries bénéfiques trouvées dans le mucus. Ces trois ré gions génétiques pourraient interve-nir dans le système immuni-taire des poissons.

Le taux de survie d’une population de truites frappée par la maladie de l’eau froide augmente de 86 % lorsque certaines bactéries probiotiques sont ajoutées à l’eau du bassin

Cette étude a plusieurs im -plications en pisciculture, souligne Nicolas Derome. D’abord, elle laisse entendre que le recours aux antibioti-ques n’est pas la meilleure solution pour contrer une maladie infectieuse. « Ces composés éliminent des pathogènes non résistants, mais ils détruisent aussi des bactéries qui protègent les truites contre certaines infec-tions. » Elle indique aussi qu’il serait possible de produire des lignées de truites plus résistantes à la maladie de l’eau froide en sélectionnant des géniteurs qui possèdent les marqueurs génétiques associés à la présence de bac-téries qui sont en compétition avec F. psychrophilum. Cette approche comporte toutefois un important défaut : elle réduit la diversité génétique de la population. Enfin, l’étude suggère qu’il serait possible de recourir à des bactéries probiotiques déjà présentes chez une espèce de poisson pour lutter contre des bactéries pathogènes.

Ces bactéries probiotiques ne sont pas toxiques pour le poisson ni pour le consom-mateur. Et elles semblent ef ficaces. Des tests effectués par l’équipe du professeur Derome ont montré que le taux de survie d’une popula-tion de truites frappée par la maladie de l’eau froide aug-mentait de 86 % lorsque des bactéries probiotiques isolées de la truite étaient ajoutées à l’eau du bassin.

L’immunité à fleur de peauChez les truites, certains gènes favorisent la présence de bactéries cutanées qui protègent leur hôte contre les infectionspar Jean Hamann

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le fil | le 20 novembre 2014

11artsen bref

Anton Baranov en concertLa Société de guitare de Québec, en collabo-ration avec la Faculté de musique, reçoit en concert le guitariste russe Anton Baranov. Au programme : des œuvres de Legnani, Smirnov, Garcia Abril, Llobet, Barrios, Moscardini, Angulo et Santorsola. Anton Baranov a rem-porté de nombreux concours internationaux prestigieux en guitare classique, dont celui de la Guitar Foundation of America (GFA) et du Francisco Tárrega de Benicàssim en Espagne.

Jeudi 20 novembre, à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Frais d’entrée : 25 $ / 20 $ (étudiant). On peut se procurer des billets à l’accueil de la Faculté de musique, bureau 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault et à la porte le soir du concert.

Médée aux Treize« Qui me résistera si je veux te punir, déloyal ? » En s’adressant en ces termes à Jason, l’homme qui l’a trahie, la magicienne Médée annonce les couleurs de sa vengeance, qui sera terrible. Comme dernière pièce de l’année, les Treize s’attaquent ainsi à un monument du réper-toire : Médée, tragédie en cinq actes de Cor-neille, écrite en 1635. Presque quatre siècles après sa création, cette pièce conserve son pouvoir de fascination. Mise en scène de Marjolaine Guilbert.

Du 26 novembre au 7 décembre, à 20 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Billets en prévente au coût de 14 $ au Bureau de la vie étudiante, au local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins. Billets en vente à la porte les soirs de représentation au coût de 16 $. Le tarif est réduit de 2 $ pour les membres actifs de la troupe. Pour informa-tion : 418 656-2131 poste 8014 ou lestreize.org

L’art de jonglerConsidérée à la fois comme un art, un jeu et un sport, la jonglerie permet de relâcher les tensions tout en s’amusant. Depuis mainte-nant quatre ans, l’Association de jonglerie de l’Université Laval propose des séances gra-tuites et ouvertes à tous. Ceux qui se pensent incapables de jongler avec trois oranges sont les bienvenus, de même que ceux qui savent déjà jongler avec sept pommes. Sur place : balles, quilles, anneaux, diabolos et autres accessoires.

Tous les mardis, de 19 h à 21 h, au local 2708 du pavillon Adrien-Pouliot. Pour information : [email protected]

Menaces, insultes, dénigre-ment : la violence conjugale psychologique à l’endroit des femmes prend plusieurs for-mes. De leur côté, les hommes au comportement violent sont souvent démunis par rapport à leur impulsivité. Comment inciter l’une et l’autre à demander de l’aide ? C’est l’objectif que vise une campagne contre la violence conjugale psychologique, qui se déroulera jusqu’au 18 dé -cembre à travers le Québec. Les principales responsables de cette campagne sont Sylvie Pouliot et Maude Bouchard, professeures à l’École de design. Ont éga lement colla-boré au projet Estelle Lebel, professeure au Dépar tement d’information et de communi-cation, et Geneviève Lessard, professeure à l’École de service social. Ce projet de recherche-création a été réa-lisé dans un contexte de de -sign d’auteur, ce qui signifie que les responsables ont agi de leur propre chef et n’ont répondu à aucune commande de la part d’un or ganisme. Son originalité réside dans le fait que la campagne s’adresse aux deux sexes.

Pour concevoir leur campa-gne, les chercheuses ont tenu trois ateliers de création d’af-fichettes avec des femmes vic-times de violence conjugale

fréquentant des maisons d’hé-bergement, avec des hommes fréquentant des groupes d’aide aux personnes impulsives et, enfin, avec des intervenants en violence conjugale. On a demandé aux participants de nommer les éléments favo-rables les ayant incités à de -mander de l’aide, de même que les obstacles qui les en avaient empêchés. On les a ensuite interrogés sur ce qu’ils pensent que la popula-tion ignore au sujet de la vio-lence conjugale et sur ce qu’elle devrait, à leur avis, savoir. Pour aider les per-sonnes à créer leurs affichet-tes, Sylvie Pouliot, Maude Bouchard et le photographe Dylan Page ont mis sur pied une banque de mots et plus de 5000 images d’objets, de situations et de lieux.

« Ces ateliers visaient à con-naître le point de vue des per-sonnes et à déterminer quels types d’éléments visuels se -raient efficaces pour infor-mer, sensibiliser ou dénoncer la violence conjugale, tout en gardant l’anonymat des participants », indique Sylvie Pouliot.

À l’aide de ces concepts visuels, les professeures ont créé une campagne qui ne devrait laisser personne indif-férent. Au Québec, 500 af fi-ches illustrant le point de vue

de la femme et de l’homme sont ainsi installées depuis le 15 novembre dans les CLSC, les hôpitaux, les agences de santé et les or ganismes œu -vrant dans le domaine de la violence conjugale. La popula-tion des deux sexes peut même poursuivre sa réflexion jusque dans les toilettes de certains restaurants et bars de la ville

de Québec. À l’Université, on peut voir diverses installations dans les toilettes situées au premier étage du pavillon Alphonse-Desjardins.

Enfin, deux vidéos de 15 se -condes ont été conçues : la pre-mière s’adresse aux femmes victimes de violence conjugale et la deuxième aux hommes au comportement impulsif. Ces vidéos sont présentées sur YouTube et sur les sites des organismes collaborateurs : les centres d’hébergement Maison pour femmes immi-grantes et Maison Marie-Rollet, le Groupe d’aide aux personnes impulsives (GAPI), ainsi que les réseaux d’aide À cœur d’homme et SOS vio-lence conjugale.

Le public pourra voir l’ensemble de la campagne, ainsi que les affichettes conçues lors des ateliers de création, le vendredi 21 novembre, de 11 h à 13 h 30, à l’atrium Jean- Guy-Paquet du pa villon Alphonse-Desjardins.

Des chercheuses lancent une campagne contre la violence conjugale psychologique par Renée Larochelle

Les mots qui blessent

Au Québec, 500 af fi ches sont installées dans les CLSC, les hôpitaux, les agences de santé et les or ganismes œu vrant dans le domaine

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le fil | le 20 novembre 2014actualités UL12

Avis officiel

CONSEIL D’ADMINISTRATION Séance ordinaire du 26 novembre 2014

oRDRe Du JouR

1. Ouverture de la séance

2. Ordre du jour

3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 22 octobre 2014

4. Communications du président

5. Questions des membressur consentement des membres

6. Institut de réadaptation en déficience physique de Québec : contrat d’affiliation

7. Comités d’éthique de la recherche avec des êtres humains de l’Université Laval (CÉRUL) : rapport d’activités 2013-2014

8. Corporation Développement Profor inc. : réception de l’acte de dissolution

9. Amendement à la résolution CA-91-90 : autorisation de signature et délégation de pouvoirs

10. Institution d’un régime d’emprunts à court terme auprès de Financement-Québec : autorisation

11. Politique sur les affaires juridiques à l’Université Laval : modification

huis clos (pts 12 à 14)

oRDRe Du JouR CouRant

15. Infractions relatives aux études – État de la situation

16. Comité d’audit du Conseil d’administra-tion : rapport d’activités 2013-2014

17. Projections financières 2013-2014 sur la base des résultats réels au 30 septembre 2014

Recommandations du Comité exécutif

18. Plan décennal d’investissements univer-sitaires (PDIU) 2015-2025 : transmission des projets du Plan décennal d’investis-sements universitaires 2015-2025 de l’Université Laval au ministère de l’Ensei-gnement supérieur, de la Recherche et de la Science (MESRS)

Recommandations du Comité exécutif

19. Service des immeubles – État du portefeuille de projets majeurs au 30 sep tembre 2014

20. Clôture de la séance

Vous êtes chanteur, musicien, danseur, humoriste, comédien, magicien ou artiste de cirque ? Vous avez envie de participer à un spectacle d’envergure ? Alors, participez aux auditions d’Université Laval en spectacle et tentez votre chance de vous qualifier pour la finale qui aura lieu le mercredi 11 février 2015, de 20 h à 23 h, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. L’artiste ou le groupe d’artistes qui remportera cette finale obtiendra une bourse et un laissez-passer pour la finale nationale d’Univers-Cité en spectacle. Ne soyez pas timide et faites connaître votre talent !

Les auditions sont ouvertes à tous les étudiants. Elles se dé rouleront les 29 et 30 novembre. Vous devez y présenter un numéro en français. Pour connaître tous les règlements, consultez le site univers-citeenspectacle.com/reglements. Pour participer aux auditions, vous devez compléter le formulaire d’inscription avant le 20 novembre : bit.ly/1tgDkGZ. Pour information : 418 656-2765.

Sortez vos talents !

La Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) a remis, le vendredi 14 novembre, un montant de 1 087 236 $ en bourses à plus de 120 étu-diants qui se sont distingués par leur dos-sier scolaire exceptionnel ou encore par leur contribution remarquable à la recherche dans le secteur des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. Il s’agit

du plus important montant remis en bourses par la FSAA à ce jour. La céré-monie de remise de bourses s’est tenue au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack, où une cinquantaine de dona-teurs, dont plusieurs partenaires de l’in-dustrie agroalimentaire, s’étaient réunis pour souligner la réussite des récipien-daires de tous les cycles. Il est à souligner

que l’intérêt des jeunes et des acteurs du milieu pour le secteur agroalimentaire est en croissance depuis quelques années. D’ailleurs, pour une troisième année consécutive, la Faculté a vu croître le nombre de nouvelles inscriptions à ses programmes, enregistrant même cette année une hausse de 13 % par rapport à l’année 2013. photo Jacques Beardsell

Plus de 1 000 000 $ en bourses à la FSAA

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13société

«À plus grande échelle, l’expérience pourrait amener des étudiants en physiothérapie à vouloir développer une expertise avec les musiciens

De prime abord, on pourrait penser qu’un musicien et un sportif n’ont rien en commun. Et pourtant, lors d’un match pour l’un ou d’un concert pour l’autre, les deux doivent être en pleine forme et se sou-mettre à un entraînement rigoureux pour donner le meilleur d’eux-mêmes.

C’est dans cet esprit que deux finissantes à la maîtrise en physiothérapie, Mary- Lee Blanchette et Audrey Sénéchal, ont agi récemment à titre de consultantes auprès des athlètes de la scène que sont les étudiants en musi-que. Durant cinq semaines, dans un local du pavillon Louis-Jacques-Casault, les jeunes femmes ont offert gra-tuitement des consultations individuelles de 30 mi nutes aux étudiants musiciens. Ces derniers ont pu alors en ap -prendre davantage sur la ges-tion et la prévention des bles-sures musculo-squelettiques en lien avec la pratique de leur instrument. C’est la pre-mière fois que le Dépar te-ment de réadaptation de la Faculté de médecine envoyait des stagiaires à la Faculté de musique.

« Les principaux problèmes rencontrés consistaient en des tensions musculaires au niveau des épaules, de même que des blessures de surutili-sation liées à un haut volume de pratique de leur instru-ment, comme des tendinopa-thies, dit Mary-Lee Blanchette. Les étudiants avaient aussi des problèmes liés à la pos-ture ou à la respiration. Il faut savoir que certaines

croyances, comme la peur de se blesser à nouveau, peuvent engendrer des comporte-ments qui vont à l’encontre d’une saine gestion ou de la prévention d’une blessure. Nous avons voulu trans-mettre nos connaissances aux étudiants pour qu’ils soient plus autonomes dans le futur. »

À la différence des stages traditionnels en CLSC où un physiothérapeute est sur place, le stage de consultant correspond à un stage dans un milieu où il y a un besoin en physiothérapie, mais où il n’y a pas de physiothéra-peute, d’expliquer Mary-Lee Blanchette. En contact avec un superviseur, les stagiaires n’offrent pas de traitement. Par contre, ils peuvent faire une évaluation de la condi-tion de la personne et donner des conseils, ou encore faire de la prévention.

« Dans l’ensemble, les étu-diants de la Faculté ont démontré une belle ouverture au projet, souligne la jeune femme. Ce stage visait égale-ment à faire la promotion de la physiothérapie et à évaluer les besoins de la clientèle musicienne. Pour une pre-mière expérience dans le milieu, le résultat et la réponse de la communauté musicale ont été favorables. À plus grande échelle, l’expérience pourrait amener des étudiants en physiothérapie à vouloir développer une expertise avec les musiciens. »

Deux finissantes en physiothérapie ont aidé des étudiants de la Faculté de musique à mieux s’entendre avec leur corpspar Renée Larochelle

Un partenariat dans la note

Grâce à l’autoévaluation qu’il fournit, le bracelet numérique stimule la pratique de l’activité physique, ce qui en fait un outil de plus pour lutter contre la sédentarité.

Un chercheur de la Faculté de méde-cine a misé sur une nouvelle technologie pour montrer aux professionnels de la santé que la technologie pouvait être utile pour combattre l’inactivité. Et il a gagné son pari ! Lors du congrès 2013 de l’American Heart Association, 1850 congressistes ont été équipés de bracelets numériques mesurant leur niveau d’activité physique. Deux jours plus tard, les participants enregistraient plus de 10 millions de pas et 650 000 ca -lories brûlées, rapporte l’instigateur du projet, Jean-Pierre Després, dans un article publié dans Progress in Cardiovascular Diseases.

« Plutôt que de rester immobiles en attendant la prochaine conférence, les congressistes marchaient pour activer leur moniteur, signale le chercheur. Cet outil est très intéressants parce qu’il nous permet d’autoévaluer notre niveau d’activité. » Plusieurs modèles de brace-lets numériques sont maintenant sur le marché, notamment le Up de Jawbone, le Gear Fit de Samsung et le Flex de Fitbit. Ces bracelets peuvent stimuler l’activité physique aussi bien chez les professionnels de la santé que dans la population en général, estime le cher-cheur. « Ces moniteurs numériques sont là pour rester. Il faudra maintenant mieux les intégrer à une approche glo-bale de la santé. »

L’inactivité est un facteur de risque des maladies cardiovasculaires aussi impor-tant que le tabagisme ou le cholestérol. Avec le déclin des fumeurs, le manque

d’activité physique tue maintenant plus de gens que la cigarette. « La sédenta-rité devrait être sur notre radar au même titre que les autres facteurs de risque », croit Jean-Pierre Després. Il suggère d’ailleurs aux médecins d’ajou-ter une question sur la pratique de l’ac-tivité physique dans la liste des ques-tions qu’ils posent de façon routinière à tous leurs patients.

10 millions de pas dans la bonne directionCertains outils numériques d’automesure de l’activité physique s’avèrent utiles dans la lutte contre la sédentarité par Mélissa Côté

«Ces moniteurs numériques sont là pour rester. Il faudra maintenant mieux les intégrer à une approche globale de la santé.

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Ce sont les étudiants Raphael Désilets et Géraldine Layani qui ont remporté les prix Coup de cœur du public du concours de photos « À travers votre lentille » qui s’est tenu durant la Semaine de l’éducation internationale, du 10

au 13 novembre. Raphael Désilets est le gagnant de la catégorie des étudiants québécois ayant séjourné à l’étranger. Il est étudiant en architec-ture et il a séjourné en France pour ses études. Sa photo illustre un aspect de son expérience

là-bas. Géraldine Layani est la lauréate de la catégorie des étudiants internationaux sur le campus. Elle est étudiante en épidémiologie et, par le truchement de sa lentille, nous redécou-vrons une image du Québec. Le jury a reçu

quelque 700 images captées un peu partout dans le monde. Les photos finalistes ont été exposées dans l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins et dans l’atrium du pavillon Charles-De Koninck.

À travers leur lentille !

Grenoble et le massif du Vercors. photo Raphael Désilets Lac Monroe, parc national du Mont-Tremblant. photo Géraldine Layani

« Voici une rissole de morue à la sauce verte, accompagnée d’une bière blanche aux agrumes et au miel. Bon appétit ! » Les gourmands rassemblés autour du maître de cérémonie de la microbrasserie La Barberie ne se font pas prier pour découvrir cette nouvelle bou-chée de la dégustation « accord mets et bière », concoctée par la chef du traiteur Miüm, Marie-Michèle Dugal. Celle-ci a profité de l’aide de l’historien en alimentation Yvon Desloges pour préparer des entrées susceptibles de se trouver au menu de l’intendant de la Nouvelle-France au 17e ou au 18e siècle. « La couleur verte dominait chez les Français à cette époque, car on utili-sait beaucoup d’herbes fraîches, et des petits pois aussi dont raffolait Louis XIV, explique le professeur au Département des sciences histo-riques. Au palais de l’intendant, les cuisiniers s’inspiraient des modes alimentaires françaises pour pro-duire une nourriture fine, raffinée, assez loin des stéréotypes d’une ali-mentation lourde que l’on pourrait avoir sur les préparations culinaires de la colonie à cette époque. »

Inspirés par les recettes à la fran-çaise, les représentants de la royauté s’affranchissent cependant des règles trop contraignantes de la cour de France. Les voilà donc inventant un service de repas à l’ambigu, où bou-chées chaudes et froides se mêlent joyeusement, en oubliant la rigidité

de l’étiquette royale et le déroule-ment solennel des repas. L’intendant Bigot met même à l’honneur des piques-niques à l’ambigu, un autre invente les ambigus carnavalesques. Place donc à la fantaisie en puisant dans les vastes ressources alimen-taires de la colonie. À ces repas

abondent la morue, les anguilles fumées, le porc, et surtout beaucoup de légumes, cultivés dans un vaste jardin devant le palais de l’intendant, comme des haricots, des betteraves, des céleris, et même de la pastèque, comme en témoignent les recherches d’Yvon Desloges, auteur du livre À table en Nouvelle-France publié chez le Septentrion.

Un canapé aux champignons, ciboulette, ail et jambon séché en main, les convives d’aujourd’hui déambulent sous les voûtes du palais de l’intendant, là où se déroulaient ces repas. « C’est important d’amener notre histoire au 21e siècle et de vivre à notre façon ces ambigus dans un lieu authentique, affirme Marie-Dominic Labelle, directrice de l’Ilôt des palais. Dans les semaines qui viennent, nous allons organiser des ambigus gastronomiques, carnava-lesques, ou brassicoles comme celui-ci, pour mettre encore plus en valeur les voûtes du palais. » En plus de la dégustation, les participants à l’am-bigu profitent d’ailleurs d’une visite guidée, qui porte ce soir-là sur la brasserie Boswell, devenue Dow, qui a produit de la bière de 1852 à 1968 à cet endroit.

L’exposition permanente située dans les soubassements du palais de l’intendant, construit pour la pre-mière fois vers la fin du 17e siècle, donne un aperçu des fouilles effec-tuées dans ce lieu chaque été par les professeurs et les étudiants des Laboratoires d’archéologie de

l’Université Laval. On y a trouvé des petites figurines égyptiennes, datant de plus de deux millénaires, sous l’escalier monumental du palais construit en 1714, dont la présence demeure une énigme. Les restes d’ali-ments trouvés dans les latrines du bâtiment ou les entrepôts témoignent aussi de la diversité de la gastronomie à la façon de la Nouvelle-France. La professeure en archéologie Allison Bain et son équipe y ont ainsi décou-vert des traces de pas moins de 70 espèces de plantes, légumes, fruits, dont des olives, des amandes, des grains de café, des concombres et du raisin. Ces témoins du passé illustrent bien l’abondance de la table de l’in-tendant, puis de ses successeurs bri-tanniques, en aliments importés ou cultivés sur place.

La couleur verte dominait chez les Français à cette époque, car on utilisait beaucoup d’herbes fraîches, et des petits pois aussi dont raffolait Louis XIV

Le goût de l’histoireLes gourmets dégustent des repas à l’ambigu, à la façon de la Nouvelle-France, dans les voûtes du palais de l’intendant dans le Vieux-Québec grâce aux conseils culinaires d’Yvon Desloges, professeur au Département des sciences historiquespar Pascale Guéricolas

Dans les semaines qui viennent, nous allons organiser des ambigus gastrono-miques, carnavalesques, ou brassicoles comme celui-ci, affirme Marie-Dominic Labelle, directrice de l’Ilôt des palais. photo Marc Robitaille

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15sportsen bref

Des équipes de l’Est invitées au PEPSCette fin de semaine, le PEPS sera l’hôte d’une compétition de volleyball féminin entre des équipes du Québec et des Maritimes. Ces rencontres, qui sont des parties régulières de la saison universitaire, se dérouleront pendant trois jours, de vendredi à dimanche. Outre le Rouge et Or, les équipes des universités McGill, de Sherbrooke et de Montréal re -présenteront le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), tandis que Sport universi-taire de l’Atlantique enverra les formations des universités du Nouveau-Brunswick, de Moncton et Memorial. L’Université Laval jouera trois matches, le vendredi et le samedi à 20 h, de même que le dimanche à 13 h. Les filles entraînées par Olivier Caron occupent actuellement le deuxième rang de la ligue universitaire québécoise, à égalité avec les Carabins de l’Université de Montréal.

11e collecte de sang du PEPS Depuis dix ans, les membres de la communauté universitaire et de la collectivité régionale sont invités à participer à la traditionnelle collecte de sang du PEPS, organisée conjointement par le Département d’éducation physique et le Service des activités sportives. Cette année, la collecte aura lieu le jeudi 27 novembre de 8 h 30 à 18 h. À ce jour, 4 300 personnes ont répondu à l’appel. Comme en fait foi le nom-bre total de donneurs des dix dernières an -nées, cette collecte de sang accueille sans cesse un nombre impressionnant de donneurs. L’an dernier, 514 personnes ont donné de leur sang. Cette année, l’objectif est fixé à 600 donneurs. Pour obtenir de plus amples informations sur la collecte de sang du PEPS, communiquez di -rectement avec Jocelyn Gagnon au Dépar te ment d’éducation physique au 418 656-2131 poste 7658 ou avec Héma-Québec au 418 780-4362.

Jeudi 20 novembreBasketball | Bishop’sPEPS | 18h (f), 20h (m)

Vendredi 21 nov. – Dimanche 23 nov.Volleyball F | Rencontres RSEQ-SUAPEPS

Vendredi 28 novembreBasketball | McGillPEPS | 18h (f), 20h (m)

Samedi 29 novembreVolleyball | SherbrookePEPS | 18h (f), 20h (m)

Campus dynamique

C’est le lundi 24 novembre que vous pourrez consulter la programmation hivernale des activités sportives. Encore cet hiver, l’équipe de coordination vous a préparé un programme diversifié qui comprend plusieurs nouveautés, dont l’entraînement Tabata et le cross-circuit. L’inscription débute le 3 décembre dès 7 h, en ligne, sur place ou par téléphone au 418 656-PEPS. Vistez le peps.ulaval.ca.

Les organisateurs du Sprint Rouge et Or ski de fond pro-mettent le retour de courses enlevantes sous les projec-teurs et sur l’écran géant du stade TELUS-Université Laval, cette fois en « formule week-end », les 12 et 13 dé -cembre prochains.

Le retour des partenaires HKD Turbo, fabriquant de neige artificielle, et Prinoth, distributeur de dameuses pour le ski, permettra d’offrir aux skieurs de tout le Québec une fin de semaine de ski de fond des plus originales. En collaboration avec le Service des activités sportives, le club

Le Sprint Rouge et Or est de retour

Après la tenue d’un premier Sprint Rouge et Or ski de fond très impressionnant en janvier 2014, l’événement revient en force cet hiver par Mathieu Tanguay

de ski de fond Rouge et Or invite à nouveau les fondeurs du circuit régional J.-H.-Lamontagne, les membres du club d’élite Skibec Nordique et ceux du circuit des maîtres, sans oublier tous les autres skieurs de fond de la pro-vince, à ve nir relever le défi du Sprint Rouge et Or.

De retour comme porte-parole et membre du comité organisateur, la légende cana-dienne du ski de fond Pierre Harvey est enthousiaste à l’idée de revivre un tel évé-nement. « On m’en a parlé tout l’hiver; ça a été une superbe soirée de ski dans un

environnement et une am -biance extraordinaires. Per-sonne, à part les Scan dinaves, n’avait présenté auparavant une course comme celle-là dans un stade de football ! Tous les skieurs sont avides de chausser leurs skis quand les premières neiges arrivent. Ça va être génial de faire ça en décembre cette année ! »

La compétition, qui a re -groupé près de 120 skieurs l’année dernière, propose deux formules de courses selon les groupes d’âges. Le vendredi, dès 17 h, pour les athlètes d’élite et les skieurs de 13 ans et plus aura lieu une

course à l’élimination (Last to go), qui permettra aux plus expérimentés de parcourir une plus grande distance tout en créant plusieurs sprints pendant la course puisque les derniers seront éliminés à chaque tour. Le samedi, à compter de 10 h, toutes les catégories de skieurs pour-ront s’affronter dans la for-mule habituelle des sprints en ski de fond, soit par qualifica-tions et rondes éliminatoires. Les finales auront lieu vers 14 h 30.

Les inscriptions se tien-dront du 26 novembre au 10 dé cembre à 21 h. Notez qu’au cune inscription ne sera acceptée après cette date. Pour plus d’informa-tion : rougeetor.ulaval.ca/ sports/ski-de-fond/sprint-rouge-et-or

De nouveau porte-parole, la légende canadienne du ski de fond Pierre Harvey est enthousiaste à l’idée de revivre un tel évé nement

L’événement revient cette année en « formule week-end », les 12 et 13 dé cembre prochains. photo Mathieu Bélanger

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16 au fil de la semaine

Soirée Nord / Sud

WMOAS-Laval vous pro-pose un événement unique : une soirée Nord / Sud. L’activité débutera par un atelier-conférence sur la dette des pays du tiers-monde. Du café et du pop-corn seront servis durant cette conférence interactive présentée par Connexion justice sociale et Jeunesse Canada monde. Par la suite, la piste de danse s’enflammera au rythme des airs latino-américains. L’École de danse salsa sans frontières donnera une prestation et animera une soirée de danse avec un DJ invité.

Jeudi 20 novembre, atelier-conférence de 18 h à 20 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Soirée salsa à 20 h, au même endroit. Activité gratuite pour ceux qui ont assisté à la conférence. Pour les autres, des billets seront disponibles à la porte au coût de 6 $. Pour plus d’information : wmoas-laval.asso.ulaval.ca

Êtes-vous fatigué ?

Manquez-vous de concen-tration ou d’énergie au travail ? C’est, entre autres, parce que notre mode de vie nous confine à de longues périodes de sédentarité. L’unité mobile de Mon équilibre UL ira à votre rencontre pour vous pro-poser des trucs pour briser ce cycle pervers de longues périodes assises à la fois dans les transports moto-risés, au travail et pour des loisirs devant un écran. Les intervenants de l’unité mobile vous donneront de judicieux conseils appli-cables dans votre quotidien.

Jeudi 20 novembre de 11 h 15 à 13 h 15 au pavillon Paul-Comtois et de 17 h à 19 h au pavillon H.-Biermans-L.-Moraud. L’unité mobile sera aussi présente le 25 novem-bre, de 11 h 15 à 13 h 15 au pavillon Ferdinand-Vandry et le 27 novembre, de 11 h 15 à 13 h 15 au pavillon Adrien-Pouliot.

À l’ombre de Tiananmen

Depuis la prise du pouvoir par le parti communiste, le combat pour la recon-naissance de l’état de droit fait face à d’immenses obs-tacles, non seulement en Répu blique populaire de Chine, mais également en périphérie, notamment à Taïwan et à Hong Kong. Pour discuter ce ce sjuet, le Groupe d’études et de recherche sur l’Asie con-temporaine recevra le pro-fesseur André Laliberté, de l’Université d’Ottawa. Dans une communication intitulée « Taïwan et Hong Kong, 2014, à l’ombre de Tiananmen », il partagera les leçons qu’il a tirées de ses nombreux séjours à Taïwan et à Hong Kong, où la question du respect des droits de la personne est défendue avec brio par les étudiants. photo Kentaro Lemoto

Vendredi 21 novembre, de 11 h 30 à 13 h 30, au local 3470 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour information : [email protected]

Aliments génétiquement modifiés

Les organismes génétique-ment modifiés sont-ils une solution pour assurer la sécurité alimentaire mon-diale ou une catastrophe écologique annoncée ? Sont-ils un risque pour la santé ? Que pouvons-nous faire face à ces OGM, invisibles à l’œil nu et promus par de puissantes compagnies ? Deux conférenciers sont invités par l’association étu-diante Univert Laval à venir répondre à ces questions. Il s’agit de Thierry Vrain, chercheur en génie géné-tique pendant 30 ans chez Agriculture et agroalimen-taire Canada, et Tony Mitra, journaliste et activiste pour la sécurité alimentaire.

Mardi 25 novembre, à 19 h 15, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre. Pour information : 418 656-2131 poste 6699 ou [email protected]

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À l’époque des pharaons

La découverte de plusieurs sites archéologiques sur le littoral de la mer Rouge permet d’entrevoir le rôle joué par cette côte à l’époque pharaonique. Pour se procurer les matières premières dont il avait besoin, l’État égyp-tien envoyait à intervalles réguliers des expéditions vers des régions éloignées de la vallée du Nil. Deux de ces destinations pouvaient être atteintes par voie maritime : le sud de la péninsule du Sinaï, où des mines de cuivre et de turquoise étaient exploitées, et l’énigmatiques pays de Pount, traditionnel pourvoyeur des Égyptiens en myrrhe et en encens. Dans une conférence présentée par l’Institut du patrimoine culturel, Pierre Tallet, ar -chéologue et maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne, propose de faire le bilan des plus récentes connaissances acquises grâce aux fouilles sur les divers sites archéologiques le long du golfe de Suez. photo Barcex

Vendredi 21 novembre, à 11 h 30, au local 1A du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Le conférencier présente une autre communication intitulée « Boire et manger en Égypte ancienne » le jeudi 20 novembre. Pour toutes les informations, consultez le site ipac.ulaval.ca.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

La littérature amérindienne

Comme en font foi plusieurs prix littéraires qui lui ont été attribués, la littérature amé-rindienne francophone est de plus en plus présente au Québec. Virginia Pésémapéo Bordeleau et Louis-Karl Picard-Sioui sont actuelle-ment deux des plus impor-tants auteurs des Premières Nations. Ils ont en commun de publier à la fois de la poésie et des romans ainsi que de naviguer entre l’écri-ture et les arts visuels. Leurs œuvres puisent autant dans une vie personnelle, une in -timité, que dans une appar-tenance à un territoire, une culture. Vous êtes conviés à venir les rencontrer lors d’un midi-rencontre du CRILCQ. Cette rencontre-discussion sera une occasion unique d’aborder les enjeux qui traversent la littérature amérindienne.

Jeudi 27 novembre, à 11 h 30, au local 7161 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour information : [email protected]

Stratégies électorales

Du 1er août au 4 septembre 2012, les partis politiques québécois se sont livrés à une chaude lutte dans le cy -berespace. Toutes présentes pour la première fois sur l’ensemble des plateformes du Web social, les forma-tions politiques ont diffusé de larges volumes d’infor-mation et ont échangé avec les internautes, faisant de cette campagne la première véritable course électorale 2.0 au Québec. Quels objectifs stratégiques étaient liés à l’uti -lisation des médias so ciaux par les partis politi ques ? Le professeur Thierry Giasson, du Département de science politique, propose d’analyser, lors d’une con férence tenue dans le cadre des Rencon-tres du numérique de l’Insti-tut Tech no lo gies de l’infor-mation et sociétés, certains aspects de cette campagne marquante de l’histoire politique.

Jeudi 27 novembre, de 19 h à 20 h 30, à la salle Gérard-Martin de la bibliothèque Gabrielle-Roy. Entrée libre.

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