12
TOURNÉE NATIONALE EN VUE Idrissa Seck sur les traces de Macky Sall P. 2 C M J N ISSN • 2230-133X 100 F www.enqueteplus.com VENDREDI 23 NOVEMBRE 2012 NUMÉRO 435 AUDITION MARATHON POUR L’EX-SUPER MINISTRE Karim Wade, l’enfer à Colobane P. 2 11, 12 GOUVERNANCE EN AFRIQUE La Chine et le Rwanda offerts en exemple P. 4 PRÉPARATIFS DE LA TAMXARIT Le poulet local en procès P. 7 VOL À L’ARRACHÉE Mada Ba agressée devant son mari P. 3 Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau se resserre autour de lui

Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

TOURNÉE NATIONALE EN VUE

Idrissa Seck sur lestraces de Macky Sall P. 2

CMJN

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X

100 F www.enqueteplus.com

VENDREDI 23 NOVEMBRE2012

NUMÉRO 435

AUDITION MARATHON POUR L’EX-SUPER MINISTRE

Karim Wade, l’enfer à Colobane

P. 211, 12

GOUVERNANCE EN AFRIQUE

La Chine et le Rwanda offerts en exemple P. 4

PRÉPARATIFS DE LA TAMXARIT

Le poulet local en procès P. 7

VOL À L’ARRACHÉE

Mada Ba agressée devant son mari P. 3

Le fils de l’ex-président balance à tout-va…… Mais l’étau se resserre autour de lui

Page 2: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

Tournée nationale en décembre : Idy sur les traces de Macky Au moment où tous les yeux sont

rivés sur la Section de recherches dela gendarmerie de Colobane, oùKarim Wade est en train d’être cui-siné par les enquêteurs dans la cadrede l'enrichissement illicite présumé,Ies partisans de son ex-frère libéral,Idrissa Seck, peaufinent discrète-ment leur stratégie de conquête dupouvoir. Selon des confidences faitesà EnQuête, le parti Rewmi devraitenvoyer, début décembre, desmisions dans les 45 départements duSénégal, dans le but de préparer latournée nationale de son leader. Lemaire de Thiès, qui se trouve toujoursen France, semble tirer les leçons desa contre-performance à la présiden-tielle 2012 (4e alors qu’il était 2e en2007), et entend privilégier le terrainet sortir de son cocon douillé du PointE. S'il se présente en 2017, l’ex-Premier ministre d'Abdoulaye Wadefera probablement face à Macky Sall.

Compétitivité : annonce d'une dotation initiale de 5 milliards pourle FongipIl a encore été beaucoup question

de relance économique du pays, hier,à la réunion hebdomadaire du conseildes ministres. Selon le communiquéen faisant état, le président de laRépublique Macky Sall a parlé desconclusions du Rapport national decompétitivité, objet d’une largeconcertation nationale, au cours d’unForum présidé par le Premier minis-tre, le 20 novembre. A cet égard, M.Sall a donné des instructions au gou-vernement pour qu’il ''mette enœuvre, dans les meilleurs délais, ungrand chantier de réformes. Il a,notamment, demandé l’élaborationd’un Plan d’action opérationnel quisera évalué en permanence'', d'aprèsle texte. Macky Sall a en outre évoquéle sujet de l’accès au financement quiparticipe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale, invitant son PM et leministre de l’Économie et desFinances à ''inscrire dans le budget2013, à titre pilote, une dotation de5 milliards de F Cfa, pour alimenter leFonds de garantie des investisse-ments prioritaires (FONGIP) quiconstitue un des piliers de son pro-gramme de gouvernement''.

Taux d'absorption des crédits extérieurs : Macky Sall fixe la barreà ''90% dès 2013''Sujet de préoccupation lancinante,

le taux d'absorption des crédits exté-rieurs a aussi intéressé Macky Sall,lors du raout de l'exécutif. Le chef del'État a fait savoir que le dernierRapport annuel publié sur la questionfait état ''d’un taux d’exécution desmontants programmés de 73% en2011, soit un décaissement global de310 milliards de F Cfa pour 479 mil-liards F Cfa programmés''. De quoipousser Macky Sall à demander ''àcorriger, sans tarder, cette situation,pour viser et atteindre un taux d’ab-sorption des crédits de 85 à 90% dès2013, puis de dépasser ce niveaupour les années suivantes'', d'après lerésumé du conseil des ministres. M.Sall, dans cette veine, a demandé auPM et au ministre de l’Economie etdes Finances, de ''réunir les parte-naires au développement, afin d’étu-dier les moyens d’accélérer le rythmede décaissement et d’atteindre lesobjectifs ainsi fixés''. A ce même pro-pos, le chef de l’Etat a indiqué de tra-vailler avec les partenaires au déve-loppement en vue de mettre en place

''une stratégie conjointe d’assistancepays (SCAP), fondée sur les principesdes Déclarations de Paris et de Busansur l’efficacité de l’aide''. Pour MackySall, cette stratégie permettra de''coordonner plus efficacement lesinterventions des partenaires, en vuede les aligner sur les priorités natio-nales et de les harmoniser plus effica-cement avec les procédures d’exécu-tion et de suivi-évaluation desprogrammes et projets''.

Sécurité publique : le Présidentexige une traduction ''immédiate''de ses directives Évoquant la question de la sécurité

des personnes et des biens auSénégal, le chef de l’État a engagé lePremier ministre Abdoul Mbaye, enrelation avec les structures concer-nées, à préparer une ''Stratégie natio-nale de sécurisation des biens et despersonnes qui, à partir d’un diagnos-tic national, dégagera des orienta-tions en matière de protection desbiens et des personnes''. D'après lecommuniqué du conseil des minis-tres, il s’agira de ''mettre en œuvredans chaque département du pays uncomité départemental de préventionet de lutte contre la délinquance,ainsi que la préparation d’un cadreinstitutionnel pour les contrats locauxde sécurité et de prévention de ladélinquance''. Le texte souligne queMacky Sall a ''exigé que l’ensemblede ces directives soient immédiate-ment traduites dans les faits par leGouvernement''. En attendant, lePrésident veut qu'il soit engagé,''sans délais, dans toutes les localitésurbaines ou rurales où sévit l’insécu-rité, une vaste offensive sécuritaire''.

Nominations : Penda Mbow va àl'OIF, Mame Fatim Guèye monte àl'Unesco Le conseil des ministres d'hier n'a

pas dérogé à la quasi-règle des nomi-nations. Ainsi, la remuante et perti-nente militante de la société civile,Penda Mbow, enseignante chercheuseau département d’Histoire del’Université Cheikh Anta Diop de Dakar(Ucad), a été nommée représentante

personnelle du chef de l’État auprès del’Organisation internationale de laFrancophonie (OIF). Elle remplaceMme Mame Fatim Guèye. Celle-ci nechômera pas puisqu'elle a été promueambassadrice, déléguée permanentedu Sénégal auprès de l’Unesco à Paris.La fille d'Aminata Tall, l'actuelleSecrétaire générale de la présidence dela République, remplace le nomméPapa Momar Diop. Pour sa part, MartinNdione, ingénieur des Postes, estpromu Directeur des études, de la pla-nification et de la législation en matièrede poste (DEPLP) du ministère de laCommunication, des Télécommuni-cations et de l’Économie numérique.M. Ndione remplace Oumar Diagne,appelé à d’autres fonctions.

Diplomatie : Amadou Habibou Ndiayequitte le Maroc pour le NigeriaRestons sur les promotions/dégom-

mages en conseil des ministres pournoter qu'Amadou Habibou Ndiaye,Commissaire aux enquêtes écono-miques principal de classe exception-nelle, jusque-là ambassadeur du

Sénégal au Maroc, passe ambassa-deur extraordinaire et plénipotentiairedu Sénégal au Nigeria. M. Ndiaye yremplace Mme Saoudatou NdiayeSeck. Et, comme annoncé dans lepresse, l'ex-directeur général de laRTS, récemment limogé, BabacarDiagne, est nommé ambassadeur,Haut commissaire de la républiquedu Sénégal en Gambie à la place deDiamé Signaté.

Walfadjri : Sidy confirme la cessionde deux titres de son groupe depresse En contentieux avec le fisc sénéga-

lais, le groupe Walfadjri a pondu uncommuniqué de presse hier pour seplaindre d'''un acharnement''.Lequel, dit sa direction générale,''intervient dans un environnementéconomique morose pour toutes lesentreprises sénégalaises, en particu-lier celles de presse''. Son fondateurSidy Lamine Niasse et son staff expli-quent que le groupe Walfadjri, qui''pourtant avait misé sur un environ-nement économique porteur de crois-

sance, serait dans une mauvaisepasse''. Ils ajoutent que c’est la raisonpour laquelle le groupe avait acquisune imprimerie rotative ayant ''uneimportante capacité de tirage'' etavait ''pensé à diversifier (ses) pro-duits, en créant notamment WalfadjriGrand Place pour atteindre le publicpeople et Walfadjri Sports en vue derépondre aux attentes du public spor-tif dans sa diversité (lutte, football,basket, etc.), tout en gardant jalouse-ment la ligne éditoriale du groupeWalfadjri''. Las. ''Après une expé-rience de sept ans, nous sommes arri-vés à un constat : le déficit du groupese creuse de jour en jour au point demenacer sa solvabilité et sa viabilité àmoyen terme. La raison est simple :considérant que 3 = 1, les annon-ceurs rechignent à prendre de lapublicité à Walf Grand Place et WalfSports et préfèrent tout mettre à WalfQuotidien ; et l’État s’est inscrit dansla même logique pour ce qui est del’aide à la presse'', déplore la direc-tion générale du groupe médiatique.

Walfadjri : Sidy confirme la cessionde deux titres de son groupe depresse (suite)Et comme l'a révélé EnQuête, le

week-end dernier, il a décidé decéder ''gratuitement'' Walf GrandPlace et Walf Sports, ''de même quele matériel de travail qui se trouveen place'', à leurs directeurs depublication, respectivement JeanMeïssa Diop et Tidiane Kassé. Cetteoption a été préférée à la fermeturedes deux titres qui aurait signé unretour ''à la case de départ pourn’avoir qu’un seul quotidien (Walfquotidien) qui serait renforcé etavoir ainsi une marge de manœuvregrâce aux économies faites sur lestirages de Walf Grand Place et WalfSports''. Le texte précise que la pro-position retenue en fin de compte''n'émane pas de la direction géné-rale du groupe (…), les dirigeants deWalf Grand Place et de Walf Sportset leurs équipes respectives ayantdécidé de continuer à préserver cestitres qui font partie intégrante dugroupe''. La direction générale dits'être engagée à les accompagner''afin que cette diversité et ce droit àla différence restent maintenus''. Lamême source informe qu'''à partirdu 1er janvier 2013, ces deux titresseront sur le marché avec de nou-veaux noms décidés par leurs rédac-tions respectives''.

N ous révélions, dès notre édition de lundi dernierque Karim Wade risquait très gros. Eh bien lesfaits tels qu'ils s'enchaînent prouvent bien que

l'étau se resserre autour de l'ancien homme fort durégime libéral. L'Etat qui a pris l'option de ne pas reculer,en tout cas, pas encore, malgré les nombreuses pres-sions venues surtout des grandes maisons confrériqueset même de l'étranger, va passer à la vitesse supérieuredans les tout prochains jours. L'on nous signale en effetque la machine pour mettre en branle la Haute cour deJustice est déjà mise en action, pour juger d'anciensdignitaires du régime libéral alors que certaines immuni-tés devraient être levées très prochainement. Et l'ancienministre Oumar Sarr est particulièrement visé. Mais pour en revenir à l'ancien ministre des

Infrastructures, de la Coopération internationale, desTransports aériens et de l'Energie, on peut dire qu'il estvraiment très mal barré. Les enquêteurs qui ont plusieursdossiers sur leur table, documents sourcés à la fois parles Etats-Unis et l'Union européenne, pistent une fortunecolossale avec une suite de prête-noms dont les plusimportants n'ont pas encore été entendus par les enquê-teurs gendarmes. Une fortune maquillée, nous dit-on,dans des montages financiers assez complexes. ''C'estmême plus important que ce que l'on croyait'', nous dit

une source proche de l'enquête. L'on nous souffle aussique Karim Wade a même eu le temps de maquiller cer-taines de ses opérations. ''Mais il y a des traces qui res-tent'' dont des correspondances par internet via desmails ainsi que des sms envoyés depuis ses portables.Un paquet de renseignements bien précieux qui sert detableau de bord aux enquêteurs.

Karim ne veut pas tomber seul...Restons avec l'affaire Karim Wade pour noter qu'il ne

compte pas du tout tomber seul. Il ressort en effet de nosinvestigations qu'il a bien mis en valeur la part de respon-sabilités qui revient à certains de ses anciens collabora-teurs surtout sur le dossier de l'Agence nationale de l'or-ganisation de la Conférence islamique (Anoci). C'est direque ça va saigner. A noter qu'après l'audition de VieuxAïdara de Canal Infos, Cheikh Diallo est passé lui aussi àla Gendarmerie, relativement au montage de son journalLe Pays. Mais le journaliste a étalé aux enquêteurs, lesnombreux problèmes qu'il rencontre. ''Je leur ai donné lenuméro de téléphone de mon imprimeur pour qu'ils véri-fient que je lui dois même des factures à payer'', confie-t-il à EnQuête. On nous signale que d'autres personnali-tés devraient être entendues dans le cadre de cedossier... Une affaire aux multiples effets boomerang...

AFFAIRE KARIM WADE

Etau de fer autour de l'ancien super-ministre

EN COULISSES page 2

numéro 436 • vendredi 23 novembre 2012

Publications - Société éditriceBoulevard de l’Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : [email protected]

Directeur de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef : Momar DiengRédacteur en chef délégué :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Économie / SocialMaquette : Renaud Lioult (Directeur artistique), Penda Aly NgomPhotographe : Amadoune Gomis Impression : Graphik Solutions

Régie publicitaire :[email protected]él. : 77 834 11 [email protected]él. : 33 825 07 31 / 77 299 96 72

www.enqueteplus.com

Le président du conseil d’administration, LeDocteur Cheikh Tacko DIOP, Directeur du

Centre Hospitalier National Universitaire deFann et l’ensemble du personnel ont la pro-fonde douleur de vous annoncer le décès

survenu le lundi 05 novembre du

Professeur Omar SYLLA, ancien Professeur au service de Psychia-trie, et Directeur de l’E.N.D.S.S. En cettedouloureuse circonstance, ils présentent

leurs condoléances les plus attristées à lafamille éplorée

AVIS DE DÉCÈS

Page 3: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

page 3

numéro 436 • vendredi 23 novembre 2012www.enqueteplus.com

SOCIÉTÉ

GASTON COLY

C heikh Béthio Thioune n'est pas près de humer l'airde la liberté. Hier, ses avocats ont une nouvellefois vu leur demande de liberté provisoire rejetée,

cette fois-ci par la chambre d'accusation. Toutefois, ceux-ci, sous la houlette de leur coordonnateur, Me Ciré ClédorLy, ne comptent pas renoncer à obtenir la liberté provisoirepour leur client. “On va à la cour suprême”, a déclaré MeLy, au sortir de l'audition de Cheikh Béthio qui s'est tenuede 10h à 15h. Le défenseurs du guide comptent faire un“pourvoi spécial” dont l'avocat a donné les modalités.Béthio devra signer la déclaration de pourvoi qui “seradéposée à la Cour d’Appel, dans un délai de six jours”. Remonté contre ce nouveau rejet, Me Ciré Clédor Ly a

évoqué des raisons “politiques” pour expliquer leur échec.“J’ai toujours dit que l’arrestation de Béthio relève d’uneexpédition punitive et cela, personne ne pourra me l’enleverde l’esprit. À un moment donné de l’histoire, Béthio a pris

ses responsabilités et est allé à contre-courant et il a perdu.Politiquement, il est en train d’être puni”, a soutenu l'avo-cat qui espère qu'il en sera autrement au niveau de la juri-diction suprême qui n”'est là que pour régler des questionsde droit”. Le conseil du guide n'est pas loin de penser queson client est victime d'un acharnement. “Son innocence aété prouvée depuis le début, a-il dit. Mais, on a cherchétoutes les bêtes, les petits poux et tous les motifs qui ont étédonnés. À chaque fois, il y avait des glissements.”Ainsi, le coordonnateur des avocats de Béthio de

dénoncer les différents motifs jusqu'ici évoqués pourmaintenir le guide en prison. Il y a d'abord eu “lareconstitution des faits” qui, selon l'avocat, n'a pas été“versée dans le dossier de la chambre d’accusation”.Ensuite, il a été question des “tests Adn” sur le théâtredes opérations. “Même si ces tests révélaient que cesang trouvé était du sang humain, dira Me Ly, cela neveut pas dire que c’est Béthio qui l’a mis là. Donc, celan’avait même pas de sens du point de vue du droit”.Convaincu que la question de l’imputabilité est unequestion de fait, alors qu'à ce stade, “la chambre d’ac-cusation et le juge d’instruction investiguent et n’ontpas à entrer dans ce domaine”, la robe noire s'est indi-gnée que les résultats desdits tests n'aient été versésdans le dossier, qu'hier, “alors que, depuis le 13, lejuge d’instruction les a envoyés. Le parquet de Thièsles a envoyés le 14”. Il dira : “quelque part, on ne vou-lait pas verser ces tests”. Au cours de cette audition, le Parquet général, repré-

senté par l'avocat général Djibril Bâ, a évoqué lesrisques de troubles à l'ordre public, pour s'opposer à lalibération provisoire de Cheikh Béthio Thioune. Ce quia fait sortir Me Ciré Ly de ses gonds “L’ordre public, a-t-il fulminé, c’est toi, c’est moi, c’est tout le monde. Onn'évoque pas l’ordre public dans le vague, c’estinjuste”. “Il est en train de subir une injustice et il fautque ça s’arrête”, a ajouté l'avocat.

FATOU SY

C’est devant une Cour d’assises militaire que lesavocats du sourd-muet Kékouta Sidibé veulentvoir comparaître l’adjoint au Commandant de la

brigade de gendarmerie de Kédougou, Ahmed BassineDiop. Mais, le maréchal des logis chef a comparu hier,devant la cour d’Appel de Dakar pour répondre du décèsde Kékouta Sidibé, mort lors d’une intervention qu’il aeffectuée. A la barre, l’officier poursuivi pour homicideinvolontaire, a évoqué la thèse de l’accident. Il a indiquéqu’au moment de son interpellation pour trafic de drogue,le défunt, âgé de 35 ans, leur a opposé une vive résis-tance. Le gendarme a ajouté que la victime est tombée àplusieurs reprises et pendant sa conduite dans les locauxde la gendarmerie, sa tête a cogné dans le véhicule. Mais,le certificat de genre de mort parle de côte cassée, de fis-

suration de la rate. A cela s’ajoutent les éléments de l’en-quête et le témoignage de la famille qui soutient que leurparent a été bastonné, pendant une vingtaine de minutes,avant d’être embarqué par le prévenu. Autant d’éléments qui font que le substitut général

a requis trois ans ferme contre le gendarme. Aussi, lejuge a-t-il qualifié de barbare l’attitude du gradé et deses six auxiliaires devant comparaître devant un tribu-nal militaire. Plaidant la thèse de l’accident, Me SadioDiaw a demandé la relaxe de son client. La Cour rendson délibéré le 14 décembre prochain. Soit elle renvoiele Parquet à mieux se pourvoir, comme le sollicite Me

Assane Dioma Ndiaye, conseil de la partie civile, soitelle retient sa compétence et relaxe ou condamne leMDL-chef. C’est la raison pour laquelle la famille de lavictime n’a pas encore formulé de demande de dom-mages et intérêts.

FATOU SY

L a nuit du 15 septembre der-nier restera gravée à jamaisdans la mémoire de la chan-

teuse Mada Bâ et de son mari. Cettenuit-là, l’artiste a été victime d’uneagression, aux environs de 21 heures,sur la route nationale, à hauteur deTechnopole. Alors qu’elle se rendait àPikine en compagnie de son époux,deux individus à bord d’une moto ontarraché son sac. Revenant sur lesdétails de ce vol à l’arrachée, l’artistea expliqué que la circulation était auralenti et les vitres du véhicule à moi-tié baissées. Les agresseurs ont pro-fité de cette situation pour commettreleur forfait. “L’un d’un a plongé samain dans le véhicule pour s’emparerde mon sac. Après son forfait, il arejoint son complice et tous les deuxont pris la direction de la SERAS”, a-t-elle raconté aux gendarmes. Le saccontenait son téléphone portable demarque LG d’une valeur de 85 000F Cfa, la somme de 95 000 F Cfa etses papiers administratifs. Si les mal-faiteurs ont pu s'échapper, malgré lacourse-poursuite déclenchée contreeux, leur cavale n’a duré que le tempsd’une rose. En effet, grâce à une réquisition

adressée à la société de téléphonie

TIGO, le téléphone a été retrouvé. Lesrésultats de la réquisition ont montréque le téléphone a été utilisé par lenommé Ch. Sène, le lendemain del’agression, le 16 septembre.Ensuite, par un certain F. Diouf, le 28septembre. Poussant leurs investiga-tions, les pandores ont fini par mettrela main sur F. Diouf. Celui-ci leur afait savoir qu’il a acheté le téléphoneauprès du réparateur I. Dramé.Interrogé, le réparateur de téléphonea désigné, à son tour, un charretier dunom de Ch. Sène. I. Dramé a indiquéavoir acheté l’appareil à 9 000 francsCfa, parce qu'il avait un problèmed’écran. Le réparateur ne s’est paslimité là. Il a même conduit leshommes en bleu au domicile de Ch.Sène. Auditionné, le mis en cause a sou-

tenu avoir ramassé le téléphone sur lebas-côté de la chaussée, en traver-sant SERAS, alors qu'il se rendait aucarrefour de la Cité Lobat Fall. Etd’ajouter l’avoir vendu à I. Dramé,deux jours après. Les dénégations desmis en cause n’ont pas convaincu leséléments de la brigade de Dakar-villequi les ont déférés au Parquet. Placésous mandat, le trio devait être jugémercredi dernier, mais le procès a étérenvoyé.

NOUVEAU REJET DE LA LIBERTÉ PROVISOIRE

Les avocats de Béthio iront devant la Cour suprêmeLe guide des Thiantacounes Cheikh Béthio Thioune va devoir encore prendre son mal en patience,à Rebeuss, en attendant que la cour suprême statue sur sa demande de liberté provisoire. Ses avocats ont décidé hier de poursuivre le combat au niveau de cette juridiction suprême, après un nouveau rejet.

AFFAIRE KÉKOUTA SIDIBÉ

3 ans planent sur la tête de l’adjoint auCommandant de brigade de Kédougou L’adjoint au Commandement de la brigade de gendarmerie de Kédougou, Ahmed Bassine Diop, encourt trois ans de prison ferme. Il a été jugé hier, par la cour d’Appel de Kaolack pour la mort de Kékouta Sidibé.

VOL À L'ARRACHÉE

L'artiste Mada Bâ agressée devant son mariL’artiste Mada Bâ, de son vrai nom Madjiguène Bayo, a été victimed’une agression au cours de laquelle ses bourreaux ont emportéson téléphone portable et son argent.

COUPABLE D’ABUS DE CONFIANCE

L’ex-chef d’agence de la CBAO BlaiseDiagne prend deux ans

M ody Sy, chef d’agence de la CBAO dans la période de janvier à juin2011, a été condamné hier à deux ans de prison ferme. Le tribunalcorrectionnel de Dakar l’a reconnu coupable d’abus de confiance.

En sus de la sanction pénale, Mody Sy devra payer la somme de 75 millions defrancs Cfa, au titre de dommages et intérêts, à son employeur. Le banquier estaccusé d’avoir, durant sa gestion, pompé la somme de 71 millions de francsCfa dans une caisse de la banque qu’il a créée parallèlement, à l’insu de sessupérieurs hiérarchiques. Le pot aux roses a été découvert deux mois après l’in-culpation de Mody Sy pour les chefs de blanchiments de capitaux, d’escroque-rie et de faux et usage de faux. Lors de son procès, l’ex-chef d’agence qui étaitle seul à détenir les clés et la combinaison du coffre, a clamé son innocence.Soulignant qu’il a été félicité à l’issue de deux contrôles, Mody Sy a soutenuque les faits ont été commis après son départ. Parce qu’au moment de soninterpellation, il avait laissé les clés du coffre et de son bureau sur place.Malgré ses dénégations, le Parquet avait requis trois ans ferme contre lui.

F. SY

Page 4: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

ASSANE MBAYE

I mpliqué, à tort, dit-il, dans leschantiers de Thiès, puis arrêté etjeté en prison pour un séjour de

quatre mois, El Hadji Ndary Guèyeest l’un des citoyens sénégalais ayantsubi les dégâts collatéraux de la terri-ble guerre entre Abdoulaye Wade etIdrissa Seck. De passage dans leslocaux d’EnQuête, il rappelle avecamertume ce que Ousmane Ngom,alors tout puissant ministre del’Intérieur, lui a fait endurer. “J’ai étécueilli à l’aéroport comme un vulgairemalfaiteur. A 9h30, une 4x4 blanchebanalisée est venue m'embarquerpour une autre destination. A 10h,j’étais déjà dans une salle de torture,complètement déshabillé, avantqu'on me mette en prison au bout de48h”, raconte Ndary Guèye. Quiajoute : “Figurez-vous que je n'ai reçuau préalable aucune sorte de convo-cation, encore moins d'un mandatd’amener qui émanerait d'un juge...” Accusé à l’époque d’avoir voulu

transférer des documents jugés “topsecrets” qui auraient incriminéIdrissa Seck dans l'affaire des chan-tiers de Thiès, El Hadji Ndary Guèye

dénonce, aujourd'hui encore, “sesdroits bafoués et violés, son honneursali”. Une page sombre de sa viequ’il dit avoir du mal à tourner pourde bon. Mais avec la traque des biensmal acquis enclenchée par la Cour derépression de l'enrichissement illi-cite, il espère être réhabilité et que“justice (lui) soit rendue”. Rien deplus, dit-il. “Quand j’entends lesgens de l’ancien régime ruer dans lesbrancards, se plaindre au motif queleurs droits ne sont pas respectésdans le cadre de la traque des biensmal acquis, je me demande dansquel pays nous sommes !” Une occa-sion pour lui d'appeler Me OusmaneNgom à se remémorer des souf-frances psychiques, psychologiques,morales et physiques qu'il lui a infli-gées contre tout bon sens. “C’est unedémarche amnésique que de vouloirfaire table rase sur cet épisode dou-loureux de ma vie”, s'indigne NdaryGuèye. “Aujourd'hui, ils crient surtous les toits du monde qu'ils sontdes victimes, mais moi sous leurrègne, je n’ai même pas bénéficié dumoindre petit bout de présomptiond’innocence au moment de monarrestation ; même pas de la pré-

sence d'un avocat.”Avec “le retour de bâton” qui

frappe des dignitaires libéraux, ElHadj Ndary Guèye dénonce les faux-fuyants de la “bande” à OusmaneNgom et compagnie. “Wade ne s'estjamais soucié des droits des uns etdes autres encore moins du respectde la loi ou de la charte fondamentaledu Sénégal. Il a toujours fait ce qu’ila eu envie de faire”. Aux yeux de

Ndary Guèye, “ces gens qui s'agitentaujourd'hui (…) se sont toujours com-portés en vrais dictateurs quand ilsétaient aux commandes du pays”.Aujourd’hui que l’Etat du Sénégalveut récupérer “les biens malacquis”, indique-t-il, “il est tout à faitnormal qu'ils soient entendus carc'est le peuple sénégalais qui ademandé un état des lieux de la ges-tion libérale pendant 12 ans”.

AMADOU NDIAYE

A bdelrahim Alfarra, ambassa-deur de Palestine auSénégal, n’a pu contenir sa

douleur de voir son peuple pilonné.Assisté par les ambassadeurs etcorps diplomatiques des paysarabes accrédités au Sénégal, il alaissé éclater sa colère face à lapresse, hier à son domicile. Malgréla trêve intervenue mercredi soirentre le Hamas et Israël, le diplo-mate palestinien n’en finit pas decondamner “les crimes contre l’hu-manité” commis, selon lui, par l'ar-mée israélienne dans la Bande deGaza pendant huit jours, sans que lacommunauté internationale n’agis-se, regrette l’ambassadeur. La gorgeserrée, la voie noyée dans l'incom-préhension, Abdelrahim Alfarra a

présenté aux journalistes le lourdbilan des “massacres” de ces huitderniers jours à Gaza. 161 mortsdont 43 enfants et 15 femmes, et 1222 blessés. “Quand il s'agitd'Israël, la communauté internatio-nale est passive”, s'est indigné lediplomate palestinien. “La passivitéet l'impunité qui accompagnent lescrimes commis par Israël ne sontque le reflet de la politique de deuxpoids deux mesures à laquelle nousavons été habitués par la commu-nauté internationale.”Les bras levés au ciel comme pour

implorer Dieu, il a ajouté, le visagerougi : “Israël est le seul Etat aumonde qui n’a pas de frontières…Eh oui ! C’est Israël, un Etat hors laloi !” Et Alfarra de s’interroger surl’interprétation à donner à l’absencede “condamnations contraignantes

des nombreux crimes commis parles dirigeants sionistes”. Puis d’in-former sur les “manœuvres” du gou-vernement israélien pour “torpiller”la démarche palestinienne à l’ONU. Mais, la “Nation palestinienne”

se tournera le 29 novembre 2012vers la communauté internationale,avec le soutien des pays épris depaix et de liberté, pour demander“l’élévation de la Palestine au statutd’Etat non membre de l’Assembléegénérale des Nations-Unies”. Ce quisignifie en clair une demande dereconnaissance de l'Etat dePalestine, précise AbdelrahimAlfarra. Il s’est tout de même félicitédu déplacement de ministres égyp-tiens et tunisiens ainsi que d’unedélégation de 13 pays arabes enplein combat à Gaza, pour exigerune trêve.

numéro 436 • vendredi 23 novembre 2012www.enqueteplus.com

page 4POLITIQUE

AMADOU THIAM

“L a gouvernance, le chaî-non manquant enAfrique” a été le thème

du 7e séminaire mensuel organiséhier par l'Institut Africain de dévelop-pement économique et de planifica-tion (IDEP). A cette occasion, lesintervenants ont tour à tour donné lesraisons qui empêchent les dirigeantsafricains d'appliquer la bonne gouver-nance. “La façon dont nos pays sontgouvernés est délicate, certains diri-geants ne répondent plus devant leurpeuple”, a dit dans sa communica-tion Gita Welch, directrice du Centrerégional du PNUD pour l'Afrique del'Ouest et du Centre. Pour elle, lesleaders africains se remplissent lespoches et refusent de quitter le pou-

voir. Et selon elle, pour sortir de cesdifficultés liées à la mauvaise gouver-nance, il faut mettre en place un envi-ronnement favorable au développe-ment des petites entreprises. MmeGita Welch regrette le fait que les

Objectifs du millénaire pour le déve-loppement (OMD) soient transformésen business exclusif pour certainschefs d'Etat. “La gouvernance n'estrien d'autre que le fait de travaillerpour le compte de son peuple et non

pour soi-même”, ajoute Mme Welch. “Parler de gouvernance est beau-

coup plus compliqué qu'on lepense”, a néanmoins lancé l'an-cienne ministre Ndioro Ndiaye, ex-directrice générale de l'Organisationinternationale pour la migration(OIM). “Il nous faut des réformesstructurelles car il n'existe pasd'équilibre entre les intérêts despopulations et ceux des leaders”,indique-t-elle. Cette situation est lapremière forme de mal gouver-nance. Ce qui manque en Afrique enmatière de gouvernance, c'est laprise de décision et la reddition decomptes, fait savoir l'ancienneministre, qui a par la suite donnédes exemples de gouvernance avecla Chine et le Rwanda. “Ces deuxpays ne sont pas des références enmatière de démocratie, mais ils lesont dans la bonne gouvernance”, adit Ndioro Ndiaye. Pour Abdou Karim Lô, le chaînon

existe mais il est faible avec un lea-dership inefficace qui ne partagepas sa vision avec les populations.Quant à M. Soumaré, un interve-nant dans le débat, il existe deux“Afriques” en matière de gouver-nance : une qui est bien gérée, lecôté anglophone, et une autre, malgouvernée, le francophone.

SÉMINAIRE SUR LA GOUVERNANCE EN AFRIQUE

La Chine et le Rwanda offerts en exempleLa mal gouvernance est un frein au développement du continent. Pour y remédier, des réformesstructurelles s'imposent à travers un leadership efficace comme au Rwanda et en Chine.

FILIÈRE ARACHIDIÈRE

Le Rsd de RobertSagna préconise laRestauration

Q uand toutes les atten-tions sont tournées versles péripéties liées aux

activités de la Cour de répressionde l'enrichissement illicite, leRassemblement pour le socialismeet la démocratie (RSD-Takku defa-raat Senegaal) choisit d'attirer l'at-tention du gouvernement sur unequestion cruciale : la relance de lafilière agricole. Ainsi, pour RobertSagna et camarades, la décisionsalutaire prise par le chef de l'État“de fixer le prix de l'arachide à 190F Cfa, soit une hausse de 25 francssur celui de la précédente cam-pagne”, ne doit pas pousser l'État àdormir sur ses lauriers. “Il faut allerplus loin afin de motiver les pro-ducteurs pour les saisons à venir, auregard du rôle que l’arachide jouedans notre économie et dans la viedes paysans en particulier”, note leRsd/Tds dans un communiquéparvenu à EnQuête. Pour le Rsd,“le Gouvernement du Sénégal adonné, depuis l’hivernage, les gagesd’une volonté de restaurer la filièrearachidière, mamelle del’Agriculture sénégalaise.

Néanmoins, il appelle “l'État àprendre les dispositions qui s’im-posent dans les meilleurs délais afind’apaiser les paysans inquiets par laquerelle actuelle, les empêchant detirer le meilleur profit de leurs pro-duits en vendant au plus offrant”.En effet, cette vente au plus offrant“évitera au Gouvernement de sub-ventionner le prix, le cours de l’ara-chide étant très prometteuraujourd’hui, ne fera pas de la placeau système des bons impayés etfacilitera l’accès des paysans à lasécurité alimentaire parce qu’ilsauront un capital financier consis-tant pour acheter des vivres et faireface à d’éventuelles soudures”.

MATEL BOCOUM

EL HADJI NDARY GUÈYE, ANCIEN CONSEILLER COM' D’IDRISSA SECK

“Ousmane Ngom doit serappeler ce qu’il m’a fait”Selon l’ex-conseiller en communication d’Idrissa Seck, El HadjiNdary Guèye, “les libéraux en général et Ousmane Ngom en particulier méritent bien le retour du bâton dont ils sont victimesdans la traque des biens mal acquis”. 161 MORTS DONT 43 ENFANTS ET 15 FEMMES,

1 222 BLESSÉS

La Palestine présente leschiffres du “massacre” israélien contre Gaza

Paul Kagamé, pdt du Rwanda Hu Jintao, ex-n°1 chinois

Page 5: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

numéro 436 • vendredi 23 novembre 2012

page 5

www.enqueteplus.com

POLITIQUE

DAOUDA GBAYA

S i au Sénégal la politique est devenuepour certains une véritable profes-sion, Pape Diop, lui, affirme en avoir

une conception différente. L’ancien prési-dent de l'Assemblée nationale puis du Sénat,porté hier à la tête de la Convergence démo-cratique Bokk Gis-Gis (CD-BGG), estime eneffet que l'homme politique, en plus de sesfonctions étatiques, doit être un acteur dedéveloppement au service de son pays. “Il ya des gens qui, une fois élu maire, député,ministre, doivent l’être pour toujours et nedoivent plus travailler”, lâche-t-il commepour faire allusion aux professionnels de lapolitique sénégalaise. “Au contraire, unhomme politique doit pouvoir mettre en placeun projet de type économique et contribuer àl’essor du pays.” Par ailleurs, Pape Diop a l’ambition de faire

de CD-BGG un “parti de rupture” par rapportaux autres en instaurant le principe de la“démocratie interne”. “Cette démocratie seravalable du sommet à la base. Ce n’est parcequ’on est parent de Pape Diop qu'on aura des

responsabilités” dans le parti, prévient-il. Échaudé par les 12 ans d’expérience du

régime d'Abdoulaye Wade, Thierno Lô a pré-senté à l'assistance nombreuse venue pren-dre part au lancement de la CD-BGG, ce quisera le code de conduite de cette nouvelleformation politique. “On ne veut pas un partiqui servira d’escalier à quelqu’un pour atten-dre ses objectifs”, a souligné l'ancien minis-tre du Tourisme. “On ne veut pas non plusd'un parti où l’argent sera roi ; on ne veut paségalement d'un parti où l'on va chanter leslouanges du chef de telle sorte qu'il perde lenord”. Pour y arriver, l’ex-président de lacommunauté rurale de Darou Mouhty a doncexhorté les militants libéraux qui ont quitté lePds pour la CD-BGG à s’inspirer des causesde leur défaite du 25 mars dernier. Revenant sur les élections législatives du

1er juillet 2012, Pape Diop a salué les “bonsrésultats” de la coalition qu'il a dirigée encompagnie d'anciens dignitaires du Pds enrupture de ban avec l'ex-président AbdoulayeWade. “La coalition Bokk Gis-Gis a été crééedans des conditions difficiles, avec la confec-tion des listes. Nous avons quand même pu

avoir 4 députés face à un parti qui a fait 26ans d’opposition et 12 ans au pouvoir”(NDLR : le Parti démocratique sénégalais), a-t-il brandi comme argument.

Aujourd'hui, alors que la page des Wade setourne, ce dignitaire de l’ancien régime libéral al’ambition de faire de la CD-BGG “le premierparti” au Sénégal. A cet égard, il a indiqué queles élections locales du premier trimestre 2014seront pour lui et ses compagnons “un test”. Leprogramme de Convergence démocratiquerepose sur trois piliers : agriculture, industrie,tourisme. A signaler que parmi la dizaine de responsa-

bles politiques qui constituaient la coalitionBokk Gis-Gis aux législatives, seuls Thierno Lôet Aliou Dia, le leader de Force paysanne sontrestés fidèles à l'ancien maire de Dakar.

INVITÉ AU LANCEMENT DE LA CD-BGG

ABC conseille “fidélité” à Pape DiopD. GBAYA

L e congrès constitutif de la CD-BGG a eu un invité surprise : Me Alioune Badara Cissé, ex-ministre des Affaires étrangères. Sa présence aux côtés de Pape Diop a alimenté toutes sortesde supputations. “A-t-il quitté l’APR ?” “A-t-il rejoint Bokk Gis-Gis ?” s’interroge-t-on dans

la foule. Mais l’intéressé a vite fait de préciser sa démarche. “Je ne peux pas un seul instant penser à nepas venir à cette cérémonie eu égard à notre appartenance commune à la famille de Serigne Touba...”Cela dit, ABC qui, “par le hasard du calendrier électoral (…) partage les circonstances similaires” avecPape Diop, a exhorté ce dernier à rester fidèle. “Je prie qu’à chaque fois que tu retournes sur ces lieux,on ne puisse pas te demander tes compagnons réunis à votre siège sur la route de Ouakam”, dit-il.“C’est en cela qu’on saura que vous êtes digne de la confiance que ceux-là vous ont témoignée.” Uneallusion peut-être aux difficultés qu'il a rencontrées avec le président Macky Sall dont il était un trèsproche, et qui ont conduit à son départ du gouvernement il y a quelques semaines.

PRATIQUES DE POUVOIR AU SÉNÉGAL

Pape Diop critique les politiciens professionnelsL'ex-président de l'Assemblée nationale veut révolutionner la pratique politique au Sénégal avec son parti, la Convergence démocratique bokk gis-gis.

Page 6: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

numéro 436 • vendredi 23 novembre 2012

page 6

www.enqueteplus.com

CMJN

ANNONCES

Page 7: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

VIVIANE DIATTA

I l est 13h 20mn au marché de Grand-Yoff. Les va-et-vient semultiplient. Sur les allées, les vendeurs de poulets se dispu-tent l'espace disponible. Ils veulent tous s'installer sur la voie

qui empêche les cars rapides de stationner. Alimata Dia est unefemme mariée. Le teint dépigmenté, les joues noircies, cettemère de famille est venue acheter du poulet pour la fête de laTamxarit. Foulard noué sur la tête, elle est vêtue d'une taille bassede couleur jaune. “Je suis là depuis 11h, et je constate que lesprix sont à la hausse”, dit cette cinquantenaire venue de Castors.“On me propose les deux poulets à 12 500 francs, alors que çane fait même pas deux semaines que j'en ai acheté trois ici mêmeà 8100 francs”, s'indigne-t-elle.A côté d'elle, Salif Mané tient ses 4 volailles à la main. Le

visage renfrogné, il n'arrête pas d'étaler sa colère. Selon lui, il estinadmissible que dans un pays de droit, on laisse tout le mondefaire ce qu'il veut. “A chaque fête son prix. Tout le monde sait quele poulet de chair coûte 2700 francs. Donc, on ne devrait pasaccepter cette hausse. Ces gens sont des profiteurs. J'ai achetéles miens à 3600 francs l'unité. C'est horrible”, persifle-t-il.Mais pour les vendeurs, cette hausse qui dérange les clients

n'existe pas. Assis sur une cave, Amadou Diallo guette l'arrivée desclients. Les pieds poussiéreux, il bat en brèche les propos tenus parles clients. “Tout le monde sait qu'un poulet de chair coûte 3000francs s'il n'est pas pesé. Maintenant, si on doit le peser, le kilo-gramme est vendu à 1600 francs”, explique-t-il. Puis il met sa tenuede victime : “Au contraire, on perd de l'argent en acceptant de ven-dre sans peser. Le prix du poulet n'a jamais changé.” Et pour mieuxpréciser cette ligne de défense, intervient Aliou Sané, un autre ven-deur. “Le poulet de chair n'a pas le même prix que le local. Avec1500 francs, on peut avoir un produit local. Ceux qui disent quenous avons augmenté les prix sont restés une année sans manger dupoulet”, lâche-t-il comme pour ridiculiser la clientèle. “Sûrement, ilsne mangent du poulet de chair que le jour de la Tamxarit.”

Les poulets locaux laissés en radeDe l'autre côté de la ville, au marché Tilène, l'ambiance de

conflit diffus est identique. Les clients sont également en colère.Comme Diatou Tine. Mais elle, elle a décidé de réduire la quantitéachetée. “Chaque année, j’achète 7 poulets parce que je dois offrirune part à ma belle-famille”, dit-elle. “Cette fois-ci, je n'en ai prisque 4 à cause de la cherté du poulet de chair. On ne sait vraimentpas dans quel monde on est”, souligne-t-elle avec désolation. Malgré cette hausse, les Sénégalais préfèrent encore et tou-

jours le poulet de chair importé au type local, à la viande de mou-ton ou de bœuf. Seynabou Sy est implacable à ce sujet, le sourireen coin : “Si cela ne dépendait que de moi, personne ne vendraitun poulet local. Il n'a aucune saveur, manque de vitamine, et n'apresque pas de chair !” Elle est aussitôt confirmée par la dameFatou Bintou Diagne. “Vraiment, je préfère le poisson au pouletlocal. Quand je vois des gens acheter ce poulet d'ici, ils m'éton-nent. Ce ne sont pas des poulets à vendre.”

CMJN

numéro 436 • vendredi 23 novembre 2012www.enqueteplus.com

REPORTAGE page 7

PRÉPARATIFS DE LA TAMXARIT

Les femmes font le procès du poulet local A quelques heures de la Tamxarit (Achoura), les marchés dakarois grouillentde monde en quête de victuailles pour célébrer cet événement. L'occasionpour beaucoup de femmes de faire le procès du poulet local jugé sans saveuret trop cher.

Page 8: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

page 8

numéro 436 • vendredi 23 novembre 2012

EN VUE

www.enqueteplus.com

BIGUÉ BOB

A près une tournée mondialeplutôt bien menée, le film Tey(Ndlr : aujourd'hui en langue

wolof) sera du prochain Festival pana-fricain du cinéma de Ouagadougou(Fespaco). C'est ce qu'a annoncé lestaff du cinéaste Alain Gomis, hier, lorsd'une conférence de presse dans leslocaux du Goethe Institut à Dakar.

Avec son nouveau film, déjà primé àdifférents festivals, Alain Gomis (photo)revient dans l'un des plus prestigieuxfestivals de cinéma africain après 9 ansd'absence. Il y a concouru et gagné le“Prix du meilleur premier film” en2003. Les collaborateurs du cinéasteespère faire bonne figure au Fespacoprévu du 23 février au 2 mars 2013. Lecoproducteur du film, Oumar Sall,fonde des espoirs sur Alain Gomis qu'il

considère d'ailleurs comme une valeursûre de la relève du cinéma africain.Tey a été primé à Milan (prix du

meilleur film), à Seattle (Emerging mas-ter), à Venise à Khouribga au Maroc (prixdu premier rôle masculin à SaulWilliams), à Cordoue en Espagne (Griotau meilleur long métrage de fiction etGriot à la meilleure interprétation mascu-line). Le film est en compétition aux 24eJournées cinématographiques de Car-thage en Tunisie, qui se déroule du 16 au24 novembre.

Honneur à “oncle” Thierno Ndiaye DossPar ailleurs, “Tey” est le dernier film

dans lequel feu Thierno Ndiaye Doss,décédé le 3 août dernier, a tenu le rôle del'oncle du personnage principal Satché.Le film lui est ainsi dédié pour lui rendrehommage. “Thierno Ndiaye Doss nous ailluminés sur ce film et sur tant d'autres”,a dit, dans un mail d'excuse, le réalisateurAlain Gomis, absent hier parce quebloqué à Lisbonne pour des raisons nonévoquées par Oumar Sall. “Quand Alainm'a annoncé son décès, cela m'a beau-coup touché. J'ai passé beaucoup debons moments avec mon oncle”, adéclaré Saul Williams, acteur d'origine

américaine qui tient le rôle de Satchédans le film. Dans Tey, le personnage principal doit

faire face à un cruel destin ; il doit mourirdans les 24h. Ce qui amène le person-nage, revenu des États-Unis, à revisiterson enfance, ses anciennes amitiés, sesus et coutumes manjaks (ethnie du Séné-gal). “On a tourné pendant deux mois àDakar et je regardais les choses commesi c'était la dernière fois. Je vivais pendantdeux mois comme si, chaque jour, jedevais mourir”, a expliqué Saul Williams,ajoutant que “cette expérience étaitriche”. Il s'exprimait aux côtés d'AnisiaUzeyman, comédienne rwandaise quitient le rôle de Rama dans le film. Ses collaborateurs assurent qu'Alain

Gomis sera à l'avant-première de laprojection de son troisième longmétrage, aujourd'hui à partir de 19h,au Grand Théâtre de Dakar. Ses deuxlongs métrages sont : “L’Afrance”,notamment Bayard d'Or du meilleurfilm (2001), Prix Oumarou Ganda dela meilleure première œuvre auFespaco de 2003 ; et “Andalucia”,Léopard d’Or au festival de Locarno(Suisse) en 2008. Alain Gomis a aussià son actif trois courts-métrages :“Tourbillons” (1999), “Petite lumière”(2003) et “Ahmed” (2006).L'avant-première à Dakar sera suivie

d'un concert avec les artistes du mouve-ment Y'en a marre, notamment SimonBisbi Clan, 5kiem Underground, Xuman.“Ce concert est le début d'un lien qui vaêtre établi entre le cinéma et le mouve-ment hip-hop”, a indiqué Malal Talla aliasFou Malade.

É valué à 1,5 millions d'Euros(environ 984 millions FCFA), lebudget pour la production du film

“Tey” n'a pu être bouclé, selon son co-producteur Oumar Sall. L'équipe à dûfaire avec les moyens de bord, notam-

ment les soutiens de la société de produc-tion Cinekap, de Granit Films et MaïaCinéma, du Centre national du cinémafrançais et du Fonds francophone audio-visuel du Sud. Pour son avant-premièreau Sénégal, la direction de la cinémato-

graphie du ministère de la Culture adécidé d'appuyer l'initiative. N'était-il pasplus pertinent pour la tutelle de soutenirla production en amont ? “Ce qu'on peut faire en tant qu’État,

c'est d'asseoir une politique d'appui etd'aider pour l'instant dans la produc-tion”, a répondu le directeur de la ciné-matographie Hugue Diaz, qui prenaitpart, hier, à la conférence de presse dustaff du cinéaste Alain Gomis. M. Diazen a profité pour annoncer “une réor-ganisation de l'appui à la productioncinématographique” afin booster le

secteur en léthargie.Pour l'instant, des réflexions sont en

cours pour voir comment donner desavances sur recettes aux structuresviables comme Cinekap. Il est aussi ques-tion de créer un environnement libéral,économique et juridique propice au déve-loppement du cinéma sénégalais. Pourl'heure, l’État se contente de soutenir lesfilms sénégalais primés ou devantconcourir dans des festivals, a admis M.Diaz.

B.BOB

Le nouveau directeur général de l’Agence depresse sénégalaise (APS), Thierno Birahim Fall,compte travailler à la relance et au redressement

de ce média public en misant plus que par le passé surles questions de développement. “Nous comptons, àpartir de ce moment, nous engager avec vous pour relan-cer et redresser l’institution”, a-t-il dit à l’endroit du per-sonnel de l’agence, hier, à l’occasion de la passation deservice avec son prédécesseur Doudou Sarr Niang. Pource faire, l’APS va désormais miser sur les questions dedéveloppement, en travaillant à remonter l’informationéconomique au profit des acteurs nationaux, à partir desdifférents pôles économiques du pays, a précisé M. Fall.Selon le nouveau directeur général de l’APS, les par-

tenaires potentiels de l’agence sont intéressés à disposerd’informations économiques, dans le cadre général de

la diversification de l’offre de cette entreprise publique.Sur cette base, il s’agit d’arriver à un meilleur traitementde l’information économique, à travers des sujets relatifs,par exemple, à l’environnement et au tourisme, a-t-il dit,soulignant que pour des soucis d’efficacité etd’efficience, les entreprises publiques doivent “de plusen plus” être gérées comme des structures privées.M. Fall a reconnu qu’il est porté à la tête de l’Agence

dans “un contexte difficile”, en référence notamment àla situation de déficit budgétaire à laquelle l'entreprisese trouve confrontée et qui explique en partie les retardsde salaires récemment dénoncés par les travailleurs. Ila cependant ajouté qu’il compte travailler avec “le per-sonnel de qualité trouvé sur place pour relever les défis”.L’APS a “maintenu le cap” malgré les “soubresauts” deces derniers jours, une allusion aux dernières sorties des

agents pour réclamer le paiement des salaires du moisd’octobre et pour inviter les pouvoirs publics “à sepencher sur les multiples difficultés qui assaillent l’en-treprise”, et résultant d’un sous-financement. ThiernoBirahim Fall s'est engagé pour la stabilisation financièrede l’entreprise publique, l’apaisement du climat socialet la promotion du dialogue social. M. Fall a fait part deson souhait de travailler à doter l’APS de ressources addi-tionnelles, par l’amélioration du niveau de recouvrementsdes sommes dues à l’entreprise et la diversification dessupports qui permettraient l’exploitation de “nouvellesniches de ressources”. Il a également promis la sécuri-sation des salaires des agents et la mise à jour des coti-sations sociales, avant d’annoncer des unités de produc-tion audiovisuelle, une manière, selon lui, d’investir “denouveaux créneaux”. Peu auparavant, Ousmane Ibrahima Dia, le secrétaire

général de la section Synpics de l’APS, a remercié ledirecteur général sortant et souhaité la bienvenue à sonsuccesseur. Il lui a réitéré la disponibilité du personnel“à travailler avec lui comme (il) l’a fait pendant toutesces années avec tous les directeurs passés”.

(APS)

CINÉMA - NOUVEAUX FILM D'ALAIN GOMIS

Tey en lice au Fespaco 2013Le Sénégal peut espérer un prix au prochain Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) avec le film “Tey” d'Alain Gomis (photo).

GASTRONOMIE - ATELIER DE PATISSERIEDélicatessessucrées à la mousse Ceci Cela

P erlé, Cœur d'hiver, Pommed'Amour, Tarte MontBlanc en Bûche... Tels sont

les noms des desserts alléchants queproposait, le temps d'un atelier dehaute pâtisserie, mercredi et jeudi,le chef cuisinier Serge Michel de lafirme alimentaire PatisFrance, spé-cialement invité à Dakar par sonhomologue sénégalais Ali BabaGuèye (photo), fondateur et direc-teur de l'école de cuisine Ceci Celabasée à Ngor.

Réalisant ses propres recettes,qu'il préparait avec des produits dela marque française, le chef Michela fait, à un parterre de pâtissierssénégalais, une démonstrationdoublée d'une habile opérationmarketing, puisque les produits dela gamme dont il est l'ambassadeursont désormais disponibles auSénégal via un célèbre fournisseurgrossiste de la place. Intitulé“Tendances de fin d'année”, l'atelieren question a permis aux profes-sionnels sénégalais de la restaura-tion de s’imprégner des dernièrestrouvailles culinaires en Hexagone,pays réputé pour la finesse de sagastronomie.

Remportant un franc succès, larencontre a vu son public s'intéres-ser autant aux procédés qu'aux pro-duits, avec de nombreuses séancesde dégustation qui ont permis d'at-tester de la qualité des desserts réa-lisés sur place avec les élèves del'école Ceci Cela.

La démonstration est faite enprévision des prochaines fêtes de laNoël et du Réveillon lors des-quelles ces délicatesses sucrées nemanqueront pas de se retrouver surtoutes les bonnes tables dakaroisesvia nos traiteurs et pâtissiers. Dès àprésent, on peut gager que les “ten-dances de fin d'année” version2012 trouveront grâce auprès despalais les plus distingués avec dedélicats macarons, des mousses purchocolat montées sur ganachescroquantes et autres mets de hautvol...

SOPHIANE BENGELOUN

PRODUCTION CINÉMATOGRAPHIE AU SÉNÉGAL

Hugue Diaz annonce une réforme de l'appui étatique

MÉDIAS - PASSATION DE SERVICE À LA TÊTE DE L'APS

Les ambitions du nouveau DG Thierno Birahim Fall

Page 9: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

page 9

numéro 436 • vendredi 23 novembre 2012www.enqueteplus.com

SERVICES & LOISIRS

HumourNuméros UtilesMOTS FLÉCHÉS • N°364 (FORCE 2)

MOTS MELÉS • N°320

SUDOKU N°326

“A droite, on dort, A gauche, on rêve.”GUSTAVE THIBONCi

tations

Deux ivrognes vonts'endormir sur unbanc pour la nuit et ilne reste plus qu'unebouteille de vin. - Tu sais, nous allonsnous endormir et demain, celui qui aurafait le plus beau rêveboira la bouteille. La nuit se passe, etau petit matin : - Alors tu as rêvé àquoi ? dis le premier. - Ben que j'étais trèsriche, propriétaire dela coopérative et toutet tout. Je croisqu'avec ça je vaispouvoir boire la bou-teille. Il regarde labouteille qui est…vide. - Hé oui, fait le se-cond, j'ai rêvé que jebuvais un coup !

Une voyante se présente au commis-sariat : - Je viens porterplainte. Je vais êtrecambriolée demainmatin !

SECURITEGendarmerie Nationale :800 00 20 20Police secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements :1213Service Clients : 1441

EAU - SDEService dépannage & Renseignements800.00.11.11(appel gratuit)

ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE (appel gratuit)81 800.10.12

SENELECService Dépannage : 33 867.66.66

TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823.31.40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869.22.01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849.45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849.79.09Pilotage : 33 849.79.07

URGENCESS.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

HOPITAUXPrincipal : 33 839.50.50Le Dantec : 33 889.38.00Abass Ndao : 33 849.78.00Fann : 33 869.18.18HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.68 / 33 825.08.19

Source de richesse

“Le plus souvent la bêtise estsoeur de la méchanceté..”

SOPHOCLE

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 06:07• Tisbar : 14:15• Takussan : 16:45• Timis : 18:47• Guéwé : 19:47

Prières

Envoyez vos blagues à [email protected]

“La mort est le regret de la vie.”JOË BOUSQUET

Page 10: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

numéro 436 • vendredi 23 novembre 2012

page 10

www.enqueteplus.com

SPORTS

NÉCROLOGIE Alioune BadaraDiagne sera inhumésamedi

L'ancien président de la Fédérationsénégalaise de basket, Alioune BadaraDiagne, mort mercredi matin enÉgypte, sera inhumé samedi dans saville natale de Pout (département deThiès), selon un communiqué de laFédération sénégalaise de Basket.Décédé des suites d'un malaise auCaire, sa dépouille mortelle sera ache-minée à Dakar aujourd'hui, avant lalevée du corps qui aura lieu demain àpartir de 9 heures, indique un commu-niqué de la fédération. Alioune BadaraDiagne, président de la Zone 2 de bas-ket, avait en charge la Commissionjuridique de la Fiba-Afrique. Hautfonctionnaire au ministère del'Économie et des Finances, il occupaitles fonctions de maire de Pout.

FOOT- TROPHÉE BBC Demba Bâ dans le top 5

Il figure en bonne place dans le Top5 des joueurs nominés pour le trophéeBBC du meilleur joueur africain del’année. L’attaquant sénégalais DembaBa qui évolue à Newcastle, en premièredivision anglaise, est également dans letop 10 des footballeurs africains autitre de meilleur footballeur africain del’année désignés par la Caf, la confédé-ration africaine de football. Rendez-vous le 17 septembre prochain poursavoir si Demba Ba remportera leTrophée pour succéder au GhanéenAndré Ayew. Les autres joueurs nomi-nés sont les Ivoiriens Didier drogba,Yaya Touré, du Zambien et championd'Afrique Christopher Katongo et duMarocain Younes Belhanda.

ANGLETERRE Clattenburg blanchi,Mikel poursuivi !

Accusé d'injures racistes par plusieursjoueurs de Chelsea, dont John ObiMikel, Mark Clattenburg ne sera paspoursuivi par la Fédération anglaise defootball qui a mené son enquête. LaFA, qui ne lui a pas donné l'autorisationd'arbitrer depuis cette fameuse rencon-tre entre les Blues et MU (2-3), a estiméqu'il n'y avait pas de preuves dans le dos-sier. La police avait récemment classé ledossier. Par ailleurs, la FA a décidé depoursuivre John Obi Mikel ! Le milieude Chelsea est poursuivi pour avoir uti-lisé des “mots ou des attitudes mena-çantes et/ou insultantes” près du ves-tiaire des arbitres après le match.

FRANCE “Ibra joue pour le Ballon d'Or”

En plus de saluer la performance col-lective du PSG, mercredi à Kiev (2-0),Leonardo a commenté celle de ZlatanIbrahimovic, de retour dans le groupeparisien après deux matches de suspen-sion purgés en Championnat. “Il nefaut pas séparer Zlatan des autresjoueurs, a estimé le directeur sportif duclub de la capitale. Il joue à son niveau,c'est-à-dire pour le Ballon d'Or.Comme Messi au Barça ou Ronaldoau Real. Sans ces joueurs, c'est normald'être moins bien. Il a fait du Zlatan.”

KHADY FAYE

Au Sénégal depuis mercredi,Oscar Riéra Alvares (photo),directeur des projets internatio-

naux de la Fondation de l'Espanyol deBarcelone, a présenté, hier à Dakar, le“Projet Africa” de formation de la petitecatégorie. Ce projet se fera dans quatrepays africains : Sénégal, Côte d'Ivoire,Maroc et Nigeria. Selon Oscar Riéra Alvares, l'initiative

sert “à aider à la formation scolaire etsportive des jeunes footballeurs de 13 à18 ans ; ceux-ci auront ensuite la possi-bilité, une fois par année, de passer destests pour intégrer le centre de formationdu club l'Espanyol de Barcelone”.D'après M. Alvares, le club espagnol, quia fêté ses 112 ans d’existence, a commepriorité la formation des jeunes. “Beau-coup se demandent comment on peutsurvivre dans la même capitale que leBarça (FC Barcelone) mais nous, notre

objectif, ce n'est pas de glaner des titres,mais de former. La preuve, l'année der-nière, nous avions l'effectif la plus jeunedu championnat d'Espagne. En plus, lamajorité des équipes nationales de petitecatégorie d'Espagne sortent du club”,s'est enorgueilli M. Alvares. Il a soutenuque “le Barça a recruté plusieurs joueursformés à l'Espanyol”.Les objectifs spécifiques du partenariat

sont d”'inciter les jeunes qui veulent deve-nir des footballeurs professionnels à finird'abord leurs études, c'est le plus impor-tant”, a précisé Oscar Riéra Alvares. Il aexpliqué qu'il y aura aussi un volet socialavec l'appui des académies commeCésars, notamment en matière d'équipe-ments et de formation de techniciens. S'agissant du volet sportif, le projet vise

un objectif dans chaque pays ciblé. AuNigeria, il est question de détection dedéfenseurs, en Côte d'Ivoire de milieux deterrains, au Sénégal des attaquants depointe. Repérés, ces attaquants en herbeferont le voyage en Espagne pour destests qui, une fois réussis, les feront inté-

grer l'équipe réserve des 18 ans du club.La recherche d'attaquants au Sénégaln'est pas fortuite : “Une étude nous a per-mis de constater que les meilleurs atta-quants africains d'Europe sont des Séné-galais”, à en croire Oscar Riéra Alvares. Ila souligné qu'à la faveur de la signaturede protocole, Promo Foot de Guéréo etSport Étude Césars de Dakar porterontdésormais le nom de Academy Real ClubDeportivo Espanyol Sénégal.Le projet aura une durée de deux ans

renouvelables. En 2013, il est prévu uneformation d'une semaine, sur le plan stra-tégique, sportif et psychologique, pourtous les entraîneurs du Sénégal qui serontintéressés.

Vers un partenariat Espagne / SénégalPar ailleurs, le directeur des projets

internationaux de la Fondation de l'Es-panyol de Barcelone a rencontré hiermatin le directeur de cabinet duministre des Sports. M. Alvares aévoqué une possible collaboration entrel'Espagne et le Sénégal, avec la possibi-lité qu'un entraîneur espagnol vienneapporter son expertise et entraînerl'équipe nationale du Sénégal. Cela s'estfait il y a quelques années entre le Séné-gal et l'Allemagne, ponctué par la venuede Peter Schnitger nommé coach desLions en 1998. D'ailleurs, M. Alvaresdevrait être reçu aujourd'hui par des res-ponsables de la Fédération sénégalaisede football, comme Mbaye Dia Diouf. Ilsne manqueront pas de discuter de cetéventuel partenariat..

L' équipe du Sénégal des moins de17 ans (U17) va vers un matchcapital à Abidjan. En effet, après

son match nul (1-1) face à la Côte d'Ivoireà l'aller, à Dakar, le Sénégal devra fairemieux au retour pour se qualifier à laCoupe d'Afrique des Nations (CAN 2013)de la catégorie prévue au Maroc.

Hier, en séance d'entraînement austade Léopold Sédar Senghor, sous lesyeux du coach adjoint des Lions A,Alioune Cissé - qui n'a pas voulu parler àla presse - le coach des U17, Louis Domi-nique Coly, a expliqué que le travail étaitbasé sur l'attaque, les tirs au but et autrestechniques. Parlant de l'état d'esprit de

ses poulains, il a confié : “Je ne lis pas depanique sur leurs visages, les gosses sontrevenus avec d’autres intentions, ce quipermet de corriger les failles puisquemaintenant on connaît l’adversaire. Lapremière prestation était une découverte ;ils ont le bénéfice de l’indulgence, passatisfaits mais pas déçus”.Évoquant par ailleurs, les conditions

de travail des coachs locaux, DominiqueColy a fait savoir que “les étrangers ontune marge d’exécution à 100%, alorsque les nationaux peinent à travailler avectout ce que cela demande ; une sorte decomplexe est nourri vis-à-vis des coachs

blancs”. Et pour l’entraîneur des moinsde 17 ans, c’est ce qui expliquerait queses pairs locaux ne puissent pas faire debons résultats avec l'équipe nationale. Évoquant par ailleurs, les conditions de

travail des coachs locaux, Dominique Colya fait savoir que “les étrangers ont unemarge d’exécuter à 100%, alors que lesnationaux peinent à travailler avec tout ceque cela demande ; une sorte de complexeest nourri vis-à-vis des coachs blancs”. Etpour l’entraîneur des moins de 17 ans,c’est ce qui expliquerait que ses pairslocaux ne puissent faire de bons résultatsavec l'équipe nationale. KH. FAYE

L’OM devait obligatoirement faireun résultat au Vélodrome face àFenerbahçe pour espérer se

qualifier. Malheureusement pour le clubphocéen, il a échoué. Grâce à un butmagnifique signé du défenseur Irtegün, laformation d’Élie Baup dit adieu à la LigueEuropa puisque la victoire du club stam-bouliote (1-0) dans un Vélodrome bouil-lant, où les supporters des deux équipessont passés tout près de la correctionnelle,le propulse en 1/16e de finale de la com-pétition. Dans l’autre match de la soirée,le Borussia Monchengladbach l’a emporté2-0 face à Limassol 2-0 et a scellé le sortde ce groupe, avant même le derniermatch de poule. Un véritable échec pour

le club français qui avait, rappelons-le,atteint les ¼ de finale de la Ligue desChampions la saison dernière. Si l’OM a déchanté ce soir, Bordeaux

continue sa jolie campagne européenne.Avec une seule défaite au compteur, lesGirondins se sont qualifiés pour les hui-tièmes de finale grâce à une victoiresereine du côté du FC Bruges. Diablementefficace, le club au scapulaire s’estimposé 2-1 grâce à un doublé de son Bré-silien Jussié, Lestienne, réduisant le scoreen fin de match pour Bruges. De son côté,Newcastle a fait match nul (1-1) face auMaritimo et accompagnera Bordeaux autour suivant.

MAXIFOOT.FR

FOOT - PROJET AFRICA AU SÉNÉGAL

L'Espanyol de Barcelone à la recherche d'attaquants en herbe Le centre de formation de la petite catégorie, Sport étude Césars de Dakar, Promo foot de Guéréo etle Real Club Deportivo Espanyol de Barcelone ont signé un partenariat hier. Celui-ci a accouché duProjet Africa, présenté hier, à Dakar.

REVUE TOUT TERRAINS

LOUIS DOMINIQUE COLY, COACH DES LIONCEAUX

“Pas de panique sur le visage des gosses”

EUROPA LIGUE

L’OM déjà éliminé, Bordeaux brillant qualifié !

Groupe AAnzhi Makhachkala/Udinese 2-0 ;Liverpool/Young Boys de Berne 2-2 Groupe BAtlético Madrid / Hapoel Tel Aviv FC 1 - 0 Academica/Viktoria Plzeň 1 - 1Groupe C Borussia M’gladbach /AEL 2 - 0 Olympique Marseille 0 - 1Fenerbahçe Groupe DClub Bruges/Bordeaux 1 - 2 Newcastle United/Maritimo 1 - 1Groupe E FC Steaua Bucarest/Stuttgart 1 - 5 Molde/Copenhague 1 - 2Groupe F PSV Eindhoven/FC DnieprDniepropetrovsk 1 - 2AIK/Naples 1 - 2

Groupe G Videoton/Genk 0-1 ; Bâle/Sporting Portugal 3-0 Groupe H Rubin Kazan/Inter Milan 3-0 ;Neftchi Bakou/Partizan Belgrade 1-1 Groupe I Sparta Prague/Lyon 1-1 ; Ironi Kiryat Shmona/AthleticBilbao reporté Groupe J Panathinaikos/Maribor 1-0 ;Lazio/Tottenham 0-0 Groupe K Rosenborg/Rapid de Vienne 3-2 ;Metalist Kharkov/ BayerLeverkusen 2-0 Groupe L Helsingborg/Levante 1-3 ;Hanovre/Twente 0-0

*En gras les équipes déjà qualifiéespour les 16èmes d finale

LES RÉSULTATS COMPLETS

Page 11: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

numéro 436 • vendredi 23 novembre 2012

page 11

www.enqueteplus.com

AUDITION KARIM WADE

ASSANE MBAYE & BIGUÉ BOB

L e duel frontal entre libéraux et''apéristes'' a finalement eulieu. Hier, les alentours de la

caserne Samba Diéry Diallo ont été lethéâtre d'éphémères, mais rudesaffrontements entre militants libé-raux souteneurs de Karim Wade quiest dans les locaux de la section desrecherches pour audition sur sa for-tune, et jeunesses apéristes regrou-pées dans le Mouvement Ñooko Fàlñookoy aar dirigé par Mame MbayeNiang. Ces derniers qui avaient pro-mis la veille de faire une décente surles lieux ont tenu promesse. Mieux,face au rassemblement des libéraux,ils ont opposé une contre-manifesta-tion pour soutenir la justice sénéga-

laise et faire capoter la mobilisationlibérale, devant la section desrecherches. Mais les choses onttourné au vinaigre. Les libéraux, trèsremontés contre la démarche de l'ac-tuel régime dans le cadre de la traquedes biens mal acquis, ne leur ont paslaissé le temps d'asseoir leur stratégiede déstabilisation et en ont profitépour déverser leur bile sur MameMbaye Niang et la douzaine de per-sonnes qui l'a suivi dans cette mis-sion suicidaire. Ils ont failli être mas-sacrés, n'eût été l'intervention desforces de l'ordre qui ont maîtrisé lasituation en un laps de temps. Comme des loups affamés, les

libéraux se sont jetés sur les apé-ristes, dès qu'ils ont atterri sur leslieux vers 17h, leur jetant une pluie

de pierres. En fin de compte, les''commandos suicides'' ont pris lapoudre escampette. Les libéraux sesont jetés sur eux, distribuantcoups de poing et coups de gour-dins, blessant quelques-uns parmiles troublions. Mame Mbaye Nianget ses camarades ont été contraintsde battre en retraite pour mieuxorganiser la riposte. Mais, leconseiller spécial du présidentMacky Sall, Abdoul Aziz Mbaye,conseiller spécial du président enTIC, présent, s'y est opposé en cestermes : ''Nous ne sommes que 12personnes ; aller se faire massacrerlà-bas n'est pas intelligent, il fautrentrer.'' Malgré quelques réti-cences, les va-t-en-guerre finirontpar rebrousser chemin.

Abdoulaye Diouf Sarr pointé du doigt Mame Mbaye Niang et ses cama-

rades ne pouvaient pas faire face à lapléthore de libéraux massés hierdevant les locaux de la SR, malgré lesoutien musclé des gros bras qu'il estallé solliciter chez le directeur duCentre des œuvres universitaires deDakar (Coud), selon certains libéraux.''C'est Abdoulaye Diouf Sarr, le nou-veau Directeur du Coud, qui a financél'opération'', accuse Abdou Aziz Diop,un des cadres libéraux venu apporterson soutien à Karim Wade. Selon cedernier, le Parti démocratique séné-galais envisage même de porterplainte auprès du procureur de laRépublique contre le directeur duCoud.

Amy Mbacké Thiam dans la mêléeOn la connaissait militante enga-

gée de l'Apr. Mais pas à ce point.Hier, l’athlète n'a pas hésité à des-cendre dans la rue pour se battre.En tenue de combat, Amy MbakéThiam s'est jointe aux jeunes apé-ristes venus semer le troubledevant les locaux de la SR, pour sebattre contre les libéraux. Elle n'apas hésité à participer auxéchanges de jet de pierres.

Le patron des jeunesses apéristes s'en lave les mainsRéagissant dans une radio de la

place, juste après les affrontements

entre libéraux et jeunes apéristes,Abdou Mbow, le coordonnateur desjeunesses de l'Apr, a dégagé toutesa responsabilité dans cette affaire.''Les jeunesses apéristes ne sontpas là-bas au théâtre d'opération,c'est plutôt Mame Mbaye Niangseul qui a pris l'initiative de se ren-dre là-bas. D'ailleurs nous sommesprésentement en réunion'', a-t-ilsoutenu non sans condamner lesviolences. Avant-hier, les militants du parti

présidentiel avaient menacé d'orga-niser une contre-manifestation,non seulement pour soutenir la jus-tice sénégalaise, mais aussi pourappeler les nouvelles autorités à enfinir avec l’impunité dans ce pays.

Les voleurs se sont régalésLes grands rassemblements sont

toujours des moments de ''traite''pour les pickpockets. La longueaudition de Karim Wade hier à labrigade de la recherche en était unet les voleurs n'ont pas dérogé à larègle. Beaucoup des souteneurs deWade fils ont perdu porte-monnaieou téléphones portables. Ils ne sontpas les seuls dépouillés. Les jour-nalistes ont, une fois encore, faitles frais de ces dérives. Un confrèred'une chaîne étrangère s'est vuvoler son Iphone. Les voleurs sefaufilent entre les journalistes,comme des curieux, profitant desmoments de concentration pour lesdépouiller.

FARBA SENGHOR''Nous attendrons tantque Karim Wade seradedans''

J usqu'à 1h 30mn du matin, ladevanture de la gendarmeriede Colobane qui abrite la sec-

tion de recherches refusait dumonde, hier. Malgré le froid, lessouteneurs de l'ex-ministre del'Énergie Karim Wade étaient là.Pour la plupart des femmes, cessympathisants étaient bien résolusà rester sur place. Du moins selonFarba Senghor qui était avec euxaux côtés d'Oumar Sarr, MeOusmane Ngom ainsi que Modou

Diagne Fada. ''Nous attendrons tantque Karim Wade sera dedans'', adéclaré Farba Senghor. ''Nous nesommes pas en contact avec lui.Mais on sait qu'on ne peut le garderici'', croit-il savoir. Il fonde sa thèsesur le fait que la Cour de répressionde l'enrichissement illicite ne peutarrêter quelqu'un, alors que toutesles preuves l'incriminant ne sontpas réunies. ''Il faut d'abord qu'onprouve qu'il y a enrichissement illi-cite. Ensuite, que le procureurenvoie une mise en demeure auconcerné qui a un mois pour prou-ver le contraire. A défaut, il sera misaux arrêts. Et on n'en est pas encorelà. Donc, on reste confiant'', aavancé Farba Senghor. B. BOB

PDS et APR s’affrontentLibéraux et jeunes apéristes se sont rudement affrontés hier devant les locaux de la section des recherches de la gendarmerie de Colobane. Même s'il n'y a pas eu de blessés graves et de dégâts collatéraux, reste à signaler que les poulains de Macky Sall se sont fait massacrer par les libéraux assoiffés de violence.

O umar Sarr et ses cama-rades du Parti démocra-tique sénégalais n'en-

tendent pas laisser le nouveaurégime faire dans sa ''tentative dedéstabilisation de leur parti''. Faceaux enquêtes dans le cadre de latraque des biens mal acquis, ilsopposent un plan d'action dont ilsse gardent de révéler la teneur. Ilfaut seulement signaler qu'il estdéjà mis en branle, au vu de lagrande mobilisation qu'ils ontsonné hier. Tôt le matin, les libé-raux ont rallié, par petits groupes,la devanture de la caserne SambaDiéry Diallo arborant souvent des t-shirts estampillés des couleurs duPds. Jeunes filles, jeunes garçons,vieux, tous convergent à la Sectiondes recherches pour soutenir le filsde l'ex-président Wade. Avec par-fois des slogans aux bouts des

lèvres, les libéraux manifestent leurdegré d'engagement par des dis-cours va-t-en-guerre. ''Noussommes près à laisser nos vies dansce combat'', préviennent-ils d'en-trée de jeu.Alors que la foule grossit, l'at-

tente devient de plus en pluslongue. 10h déjà, pas même l'om-bre de Karim Wade. Il est convoquéà 10h30, heure à laquelle il estd'ailleurs arrivé, à bord d'un 4x4noir comme la dernière fois,accompagné de son oncle DoudouWade. Il s'engouffre vite fait à l'in-térieur de la caserne Samba DiéryDiallo, laissant derrière lui unefoule en hystérie : les libérauxdémarrent leur show. 20h passéesde 30 minutes, Karim Wade n'esttoujours pas sorti des locaux de laSection des recherches comme ladernière fois. L'attente est longue.

Mais cela ne décourage guère leslibéraux qui, de temps à autre,entonnent : ''Libérez Karim,Libérez Karim'', occupant parfois lachaussée jusqu'à empêcher la librecirculation des véhicules sur cetteartère. Les nerfs se chauffent, leslibéraux perdent de plus en plusl'espoir de revoir leur responsablefranchir le seuil de la SR pour ren-trer. Las d'attendre au dehors,Ousmane Ngom, Oumar Sarr, FarbaSenghor et autres responsableslibéraux s'engouffrent à l'intérieurde la caserne pour s'enquérir de lasituation. Au bout de quelquesminutes, ils en ressortent bre-douilles. ''Il ne doit plus être retenudans ces locaux'', tonne OusmaneNgom selon qui, ''sur le planhumain, on ne peut pas retenir unepersonne et l'entendre pendantplus de douze heures, alors qu'au-cune charge ne pèse sur elle''. Celad'autant plus que ''nous ne sommespas encore dans le cadre d'une pro-cédure judiciaire, mais plutôt dansle cadre d'enquête de renseigne-ment, selon même les dires duProcureur spécial près la Cour derépression de l'enrichissement illi-cite (CREI)''

“RIPOSTE CONTRE L'ACHARNEMENT”

Les libéraux concoctent un plan d'action

Page 12: Le fils de l’ex-président balance à tout-va… … Mais l’étau ... · le sujet de l’accès au financement qui participe de la compétitivité de l’éco-nomie nationale,

CMJN

page 12AUDITION KARIM WADE

numéro 436 • vendredi 23 novembre 2012www.enqueteplus.com

Karim Wade à son arrivée à la Gendarmerie

Militant APR en train d’être déshabillé

Comme dans un combat de lutte

Accrochage avec un policier Militant PDS Des responsables libéraux dont Cheikh Tidiane Sy (lunettes noires)

Des libéraux trés déterminés

Mame Mbaye Niang (APR) Face à face PDS-APR

Les gendarmes calmant des militants libéraux