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www.iledefrance.fr REGARDS ACTUELS SUR LA RÉGION DE DEMAIN NUMÉRO 57 / MAI 2015 Ici, le futur Voyage au cœur de l’innovation RegionIledeFrance @iledefrance

le futur - Voyage au cœur de l'innovation

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REGARDS ACTUELS SUR LA RÉGION DE DEMAIN NUMÉRO 57 / MAI 2015

Ici, le futur Voyage au cœur de l’innovation

RegionIledeFrance @iledefrance

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02 LES INVITÉS DE LA RÉDACTIONJournalistes, photographes, illustrateurs, experts, citoyens engagés… Voici quelques-uns des contributeurs dont la Région Île-de-France s’est entourée pour ce numéro.

Dossier réalisé en partenariat avec la revue We Demain.

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LOÏC FROISSARTIllustrateur pour la jeunesse, il a publié plusieurs albums depuis 2011 (À l’heure dite, Je voulais un chat et j’ai une sœur…). Et il travaille régulièrement pour des magazines (J’apprends à lire, J’aime lire, Mon quotidien). P. 34

FRANÇOIS ET JEAN-DOMINIQUE SIEGEL Cofondateurs de We Demain. En 2012, convaincus que la crise est l’opportunité d’inventer les modèles du xxie siècle, les anciens directeurs de VSD et créateurs du Monde 2 ont fondé We Demain. Marqueur d’une époque aussi complexe qu’enthousiasmante, cette revue trimestrielle raconte les initiatives porteuses d’espoir, qui essaiment partout dans le monde. P. 14

STÉPHANIE LACOMBEPhotographe. À travers ses photos, elle témoigne du mode de vie des Français dans leur logement. Teintés d’humour ou de gravité, ses portraits de famille montrent la classe moyenne d’aujourd’hui. Prix Niépce 2009. P. 36

CÔME BASTIN Journaliste à We Demain. Au contact des entrepreneurs sociaux, des start-up et des nouveaux lieux collaboratifs, il écrit pour We Demain et son site Internet. Chaque lundi, il tient la chronique « Le futur, c’est maintenant » sur Radio Nova. P. 14

ANTOINE LANNUZEL Rédacteur en chef adjoint à We Demain. Journaliste, il a participé en 2012 au lancement de We Demain. Auteur d’enquêtes, de portraits et de reportages, il coordonne les équipes rédactionnelles et dirige le site d’actualité wedemain.fr. P. 14

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Suivez-nous sur le Web et les réseaux sociaux : www.iledefrance.frwww.facebook.com/RegionIledeFrancehttps://twitter.com/iledefrance

Le magazine d’informations de la Région Île-de-France. Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur général adjoint en charge de l’unité communication : Xavier Crouan. Comité éditorial : Jean-Michel Thornary, Xavier Crouan, Aurélien Perol, Jonathan Sebbane, Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef : Pierre Chapdelaine. Secrétaire de rédaction : Didier Fil. Journalistes : Renaud Charles, Xavier Frison, Christophe Grand, Pegah Hosseini, Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : Saïd Taki ; Stéphane Boumendil, Stéphanie Cayrol, Rouja Lazarova, Sophie Le Gall (Citizen Press) ; Côme Bastin, Antoine Lannuzel, François Siegel, Jean-Dominique Siegel (We Demain) ; Page 13. Couverture : Philippe Lesprit/Picturetank. Création, conception et réalisation : Citizen Press. ISSN : 1779-4331. Dépôt légal à parution. Périodicité : cinq numéros par an. Impression : Île-de-France est édité à 3 345 689 exemplaires sur papier 100 % recyclé 70 g par Lenglet Imprimeurs. Pour contacter la rédaction : Île-de-France, 35, boulevard des Invalides, 75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85. [email protected]

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HEU-REUX !LE JAPONAIS QUI ENVOIE DES BONSAÏS DANS L’ESPACE

LA FRANCE CHAMPIONNE DU MONDE DU LIN

LES SENIORS SANS LIMITES, ATHLÈTES À 80 ANS

LA FAMILLE QUI VIT DANS UNE MAISON PASSIVE

LES HABITANTS DE WILDPOLDSRIED, RICHES PARCE QU’ÉCOLOS

LA CUISINIÈRE QUI FAIT DE NOS DÉCHETS UN FESTIN

LIBERTARIENS ET SUPERPUISSANTS QUE VEULENT LES NOUVEAUX MAÎTRES DU MONDE ?

POUR UN ÉTÉ ZEN NOS DESTINATIONS ET BONS PLANS EN FRANCE

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une revue pour changer d’époque

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CONTRACEPTION ELLES TROQUENT LEUR

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OCULUS RIFT J’AI TESTÉ LE SEXE 2.0

SURVEILLANCE COMMENT BLINDER VOTRE SMARTPHONE

CALIFORNIE

UNE SEMAINE DANS LA FABRIQUE DU FUTURAVEC LES GOUROUS DE LA SINGULARITY UNIVERSITY.POUR EUX, LA TECHNOLOGIE SAUVERA LA PLANÈTE ET L’HUMANITÉ

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SOMMAIRE 03NUMÉRO 57 / MAI 2015

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TEMPS RÉEL04 L’IMAGE L’harmonie à sa portée

06 L’ESSENTIEL Les actualités de la région

09 ÇA FAIT DÉBAT Service civique : un passage obligé ?

10 J’AI TESTÉ POUR VOUS Une croisière dans le port de Gennevilliers

12 C’EST MON JOUR Le Musée passager repart en tournée

TEMPS FORT

Ici, le futur14 Transports, santé, citoyenneté, alimentation… : l’innovation révolutionne le quotidien des Franciliens. De quoi susciter l’enthousiasme, mais parfois aussi des craintes

18 FOCUS

10 innovations Des initiatives franciliennes surprenantes, sélectionnées par la rédaction d’Île-de-France et celle de We Demain

25 SONDAGE Demain s’invente bien ici !

26 TRIBUNES LIBRES L’expression des groupes politiques

TEMPS PARTAGÉ28 DÉJÀ DEMAIN « Pour une approche culturelle des JO »

32 RÉTRO Germaine Tillion : 100 ans de résistance

34 EN CHEMIN De Nanterre à Saint-Germain-en-Laye

36 CARTE BLANCHE … à la photographe Stéphanie Lacombe

37 SAVEURS RÉGION Les macarons de Réau

38 C’EST À VOUS Idées et réactions

39 ENCORE UNE MINUTE « Des JO pour les Franciliens », par Jean-Paul Huchon, président de la Région

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Retrouvez la version « Facile à lire et à comprendre » du magazine sur www.iledefrance.fr

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04 TEMPS RÉEL L’IMAGE

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#CultureIDF C’est un lieu qui a tout pour lui… et qui nous l’offre. Poème de murs dans des jardins enchantés, l’abbaye de Royaumont, à Asnières-sur-Oise (95), donne depuis des dé-cennies l’hospitalité aux artistes en général, et aux musiciens en particulier. Au public, elle propose dès le mois de juin, en marge d’animations liées aux jardins, une saison musique et danse dont la Région est partenaire. L’orgue de Royaumont lance les festivités, résonnant des œuvres de Fauré, Debussy, Berlioz, Liszt ou Messiaen. Puis le cloître s’ouvre grand aux musiciens et aux danseurs : Maud Le Pladec poursuit son exploration chorégraphique de la musique de Fausto Romitelli. Dans la salle des charpentes, le Magic Malik Orchestra (avec le clarinettiste-saxophoniste Louis Sclavis et le rappeur Napoleon Maddox) propose son Jour de fête et, au réfectoire des moines, Keyvan Chemirani (zarb, daf et udu sont ses instruments) rapproche la grammaire ryth-mique persane et les syntaxes de la musique indienne. Expérimentation toujours avec une création du comédien Éric Da Silva et du slammeur Capitaine Slam inspirée de La Haine de la musique, un texte de Pascal Quignard. Avec aussi l’exploration de deux instruments, un pianoforte contempo-rain de Mozart et un « disklavier » – piano mécanique piloté par ordinateur –, ou encore les variations autour d’un cantus firmus, œuvre du xvie siècle… Tout le programme de la saison à Royaumontsur www.royaumont.com

J- 26Avant le début de la saison musique

et danse de Royaumont le 6 juin

Texte Christophe Grand Photo Jérôme Johnson

L’harmonie à sa portée

Fondée en 1228, l’abbaye a connu différents usages après la Révolution. Elle est un centre de vie artistique et intellectuelle depuis les années 1930.

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06 TEMPS RÉEL L’ESSENTIEL

#ClimatiDF L’action de la société d’économie mixte Énergies Posit’IF, créée à l’initiative de la Région, a été retenue par la Fondation Nicolas-Hulot parmi 100 solutions exemplaires et innovantes pour contrer les dérèglements climatiques. Plus d’infos sur http://ridf.fr/positifhulot et www.energiespositif.fr (rubrique « Actualités »)

En bref

Entre le Liban et le Cambodge… l’Île-de-France #ÉtuDiantsiDF Du neuf à la Cité internationale universitaire de Paris (14e) : ce 22 mai sera posée la première pierre de la Maison de l’Île-de-France, qui abritera 142 chambres d’étudiants. Conçu par l’agence Nicolas Michelin et associés, le bâtiment s’élèvera entre la Maison du Liban et celle du Cambodge. Livraison prévue fin 2016.

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PM’up forge le développement des entreprises #ÉConomieIDF Depuis son lancement en 2008, le dispositif régional PM’up a permis d’accompagner le développement de 1 000 entreprises. Parmi elles, on trouve BlaBlaCar, qui s’illustre dans le covoiturage, Tecmatel, entreprise spécialisée dans la découpe de rubans, mais aussi l’Union des forgerons, à l’activité plus que centenaire. Basée à Méréville (91), cette Scop est la dernière forge d’Île-de-France, conservant jalousement son indépendance à l’égard des grands groupes. Avec ses 84 salariés, elle réalise 20 % de son chiffre à l’export et compte se lancer, avec l’aide de la Région, vers de nouvelles aventures, notamment dans le secteur de l’énergie sous-marine. L’entreprise prévoit de recruter 11 personnes suite à la modernisation de son appareil productif. Plus d’infos sur les 1 000 PME aidées par la Région via PM’up sur http://data.iledefrance.fr

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30 ans de talents à La CLEF #CultureiDF Sur la scène francilienne des musiques actuelles, La CLEF – comprenez Culture, loisirs et formation – s’est imposée depuis 30 ans comme une étape incontournable. L’équipe de 25 personnes qui anime ce lieu de Saint-Germain-en-Laye (78) est restée fidèle à l’esprit d’origine : brasser les genres, les formes d’expression, les publics et les générations. La CLEF fait partie des 135 salles de musiques actuelles soutenues régulièrement par la Région Île-de-France. Plus d’infos sur http://data.iledefrance.fr (« Les lieux de diffusion des pratiques musicales actuelles amplifiées »)

462 KG #environnementiDF Chaque Francilien a jeté en moyenne 462 kg de déchets en 2013, selon les derniers chiffres de l’Ordif (Observatoire régional des déchets d’Île-de-France). C’est 45 kg de moins qu’en 2000. Une baisse due à la montée en puissance du compostage, du réemploi et à une lutte accrue contre le gaspillage alimentaire ! Bref, les poubelles franciliennes surveillent leur ligne, pour le bien de tous. Plus d’infos sur www.ordif.com Visionnez les films de la campagne« Les poubelles boulimiques anonymes » : http://ridf.fr/filmspoub

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Plus d’actualités de la région sur www.iledefrance.fr

08 TEMPS RÉEL L’ESSENTIEL

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acSur la Toile, des violences bien réelles #Cybersexisme Des amis virtuels, mais des ennemis bien réels : avec les réseaux sociaux, les jeunes – mais pas qu’eux – se retrouvent exposés à de nouvelles formes de violences. Photos intimes, insultes, menaces, harcèlements en tous genres se diffusent hors de tout contrôle. Et les jeunes filles confrontées à ce cybersexisme ne sont pas toujours conscientes de la gravité des attaques. De quoi motiver le centre Hubertine-Auclert qui, inlassablement, étudie toutes les formes de sexisme, des plus ancestrales aux plus récentes. Sa campagne « Stop cybersexisme », lancée en avril, vise à aider ces victimes et à leur proposer des réponses pour agir, et ne plus se taire. Plus d’infos : www.centre-hubertine-auclert.fr

FLAGRANT DÉLIT DE CYBERSEXISME !

SUR INTERNET AUSSI LE SEXISME EST UNE VIOLENCE. REFUSONS DE LE PARTAGER !

AGISSONS SUR STOP-CYBERSEXISME.COM

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#lyCÉesiDF En 2015, 59 lycées franciliens s’engagent à introduire des produits bio dans leurs restaurants scolaires. Ils reçoivent pour cela une aide de la Région. #amÉnagementiDF À Lieusaint (77), le nouveau quartier urbain de l’Eau vive va aussi être l’occasion de reconstruire du lien social. Une mission qui passera notamment par l’ouverture d’un « campus culturel », lieu de création et de diffusion artistique soutenu par la Région.

En bref

#ÉConomieiDF Sur Twitter, le journaliste économique Frédéric Vuillod salue l’arrivée de l’Île-de-France sur le podium des métropoles qui attirent le plus les investisseurs étrangers. Un classement issu d’une étude de KPMG, leader français de l’audit et de l’expertise comptable. Dans sa tribune sur BFM Business, le journaliste enfonce le clou : « Arrêtons avec la sinistrose, et parions sur l’avenir. » Une bonne nouvelle confirmée par les indicateurs de Paris Region Entreprises, l’agence au service du développement des entreprises et de l’attractivité de l’Île-de-France : 368 projets d’investissements directs internationaux ont été concrétisés en 2014, contre 279 en 2013 ! Plus d’infos sur www.paris-region.com

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ÇA FAIT DÉBAT TEMPS RÉEL 09

Service civique : un passage obligé ?

#JeunesiDF Renforcer la cohésion nationale et la mixité sociale : telle est la double ambition du service civique, mis en place en 2010. Pour cela, il encourage les 16-25 ans à se mobi-liser dans des actions à caractère éducatif, environnemental, humanitaire, sportif, et ce hors de tout contexte religieux ou politique. « Encourage » et non pas « rend obligatoire ».

DES AVIS PARTAGÉSSi le fait de développer massivement ce dispositif semble bien accueilli, l’idée de le rendre obligatoire ne suscite pas l’enthou-siasme, à en croire notre consultation sur iledefrance.fr ! Sur 1 013 votants au 23 avril, 51 % se disent favorables à une telle évolution. Avec parfois des nuances… Ainsi, Justine verrait bien cette contrainte s’appliquer à ceux qui veulent « passer un concours dans la fonction publique » de même qu’à « toute personne qui veut briguer un mandat local ou national ». D’autres témoignages soulignent l’importance de rester sur une démarche volontaire. « Ça devrait être fait de bon cœur,

précise Sara. Il faut avoir le choix d’aider sa nation ou non. On ne peut obliger les jeunes à faire quelque chose s’ils n’en ont pas envie. » Elle voudrait aussi que les jeunes soient mieux infor-més au sein des lycées et collèges. Arthur de Nanterre est du même avis : imposer ce service « ne prouvera rien » et sera « vécu comme un obstacle pour certains à entrer dans la vie active ou à poursuivre les études ». Son conseil : « Que cette expérience soit davantage reconnue, notamment par de futurs employeurs dans l’étude d’un CV. » Pour BriseDuVent, ce serait comme « forcer les gens à être polis et à sourire ». À noter tout de même que quelques voix s’élèvent contre le service civique. Comme celle d’Isabelle : « N’obligeons pas les jeunes à travailler pour 50 % du SMIC ! » Toussaint G. est plus radical encore : « Supprimons le service civique et laissons place à de vrais emplois dans le secteur de l’engagement. » Bref, le débat continue. La Région Île-de-France, elle, a décidé de s’emparer de la tenue, en décembre prochain, de la COP 21 (conférence mondiale sur le climat) sur son territoire pour accompagner des missions de service civique.

Basé sur le volontariat, le service civique pour les 16-25 ans est plutôt bien perçu par l’opinion. Faut-il dès lors le rendre obligatoire ? À voir.

Participez à notre nouvelle consultation en ligne : « Peut-on imaginer une Île-de-France sans pesticides ni produits phytosanitaires ? »

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Texte Pegah Hosseini Photo Xavier Schwebel/Picturetank

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1 / Sur les quais, des conteneurs dont la grande variété de couleurs aurait pu inspirer les impressionnistes. 2/ À deux pas du métro, sur le pont avant du Tivano.3/ Près de 150 touristes participent à cette croisière de 1 h 30.4/ Jocelyne Gouet, commandant en second, à l’embarcadère.

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J’AI TESTÉ POUR VOUS TEMPS RÉEL 11

sur un bateau ? » En chœur, elles se récrient : « Ah, mais notre jour de marche, c’était hier. La croisière, c’est en plus ! »

« MANET PEINDRAIT DES CONTENEURS »Un passage par la Seine, puis le bateau longe les montagnes de charbon, de ferraille, de gravats que l’on recycle, le termi-nal pétrolier… À bâbord, la colline d’Argenteuil (95), dont des habitants, raconte notre guide, réclament des arbres pour masquer les installations portuaires qu’ils ne trouvent guère pittoresques. « Mais si Manet revenait, rêve Bruno de Baecque, il peindrait des conteneurs ! »Sur le pont avant, je retrouve Henri Quarré, de l’association Loisirs et solidarité des retraités du Parisis (95), dont 25 membres sont présents. « Chacun paie six euros pour cette croisière, m’explique-t-il, plus un euro pour le covoiturage. C’est bien, car nous avons des retraités non imposables… » Après une heure et demie de navigation dans ce paysage spec-taculaire apaisé par les eaux calmes, le Tivano se range à l’embarcadère. Nous balayons une dernière fois du regard le premier port fluvial de France. Un site où transitent chaque année 30 millions de tonnes de marchandises, de céréales, de ma tériaux de construction et de déchets à recycler. Et qui constitue aussi, à 30 heures de navigation du Havre, un bout d’Île-de-France tourné vers la mer. Nous, on se dirige vers notre métro d’un pas assuré. On connaît le chemin. Infos sur les croisières et réservations : www.tourisme92.com

#tourismeiDF On ne nous attend pas aux antipodes, mais le capitaine tient malgré tout à appareiller à l’heure. Et là, mille sabords, pas moyen de larguer les amarres : 10 minutes après l’heure théorique de départ, 50 passagers – un tiers de l’effec-tif – manquent à l’appel. Il faut dire que le chemin qui mène du terminus de la ligne 13 du métro au port de Gennevilliers (92) n’est pas de ces balades qu’on fait à l’intuition et le nez en l’air. Pour qualifier l’excursion d’un kilomètre au bord de la deux fois deux voies, on balance entre sinistre et lugubre ; et point de signalétique. Coup de chance, avec Marie la photographe, on a repéré à la sortie du métro un groupe de dames munies de ce plan que nous avions tous les deux oublié. Comme elles affichaient un air décidé, on leur a emboîté le pas.Nous sommes à présent installés sur le pont arrière. Mais voilà que les retardataires arrivent, leur chauffeur s’était per-du. À part Valérie et Thierry, qui aperçoivent le port depuis le train en allant au travail et qui voulaient le voir de plus près, l’assistance est composée de retraités. La découverte par voie d’eau du premier port d’Île-de-France peut commencer, com-mentée par Bruno de Baecque, un guide-conférencier épris de cette zone industrielle singulière. Il goûte l’humour à froid et commence par balancer un peu sur les conducteurs de car désorientés : « Y en a qui trouvent leur chemin, et puis y en a qui se perdent. C’est une énigme… Le GPS n’est pas la solution à tout. Une bonne carte routière… »

TRÈS PLAISANTAlain Gouet, qui commande le Tivano, connaît heureusement le port comme sa poche. L’installation se compose de six bas-sins, ici appelés « darses », longs de 800 mètres et disposés côte à côte, que deux chenaux relient à la Seine. Autour sont réu-nies des entreprises par spécialités. En ce début d’après-midi, c’est plein soleil et calme plat. Dans le secteur des conteneurs, pas âme qui vive au milieu des empilements colorés. « Environ 8 000 personnes travaillent pourtant sur les 400 hectares du port, signale le guide, mais beaucoup œuvrent dans des entrepôts, et puis l’activité commence tôt le matin. » « Ça vous évoque quoi, tous ces conteneurs ? » interroge-t-il tandis que nous longeons les installations de CMA CGM, premier trans-porteur français et troisième mondial. « … Des Lego… oui. Un enfant qui rangerait sa chambre comme ça, c’est probablement un futur ingénieur en logistique. »Sur le pont arrière, j’avise ces dames qui ont été nos poissons-pilotes. Chantal Decote et Dominique Monti étaient profs toutes les deux. Elles appartiennent à un groupe qui randonne. Comme elles ont l’air sympa, on en profite pour les charrier un peu. « Ben, dites donc, pas trop crevante la randonnée assises

Le premier port fluvial de France recèle des installations pleines de charme, méconnues des Franciliens. Pour les découvrir, rien de tel qu’une visite en bateau.

Une croisière dans le port de GennevilliersTexte Christophe Grand

Alain Gouet, commandant du Tivano.

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Le musée itinérant de la Région promène l’art contemporain sur les routes franciliennes pour la deuxième année consécutive. Avant d’arriver à Cergy-Pontoise, où elle reste jusqu’au 24 mai, l’exposition « Vivre » s’est rodée à Alfortville. Récit d’une journée d’accrochage des œuvres…

Texte Julie Védie Photos Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank

Le Musée passager repart en tournée

Dans le « salon », des œuvres

d’Alexandra Gorczynski

et de Bettie Nin.

Aleteïa et Teurk font les

dernières retouches à leur

œuvre commune.

Marine Antony dans la « chapelle ».

Les portraits

de familles

de Giulia Andreani.

À Alfortville avant

Cergy-Pontoise

puis Meaux.

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C’EST MON JOUR TEMPS RÉEL 13

sur certains visages. La jeune artiste italienne découvre son œuvre, réalisée pour le Musée passager, imprimée et collée sur trois murs de la pièce.

« Attention, je suis artiste, je dis ce que je pense, prévient-elle en souriant. Je trouve la scénographie très réussie ! J’ai juste donné les dessins et ils ont été scannés en haute définition. » Contente du résultat, Giulia commence à accrocher les toiles supplémentaires.

12H00 : INSTALLATION SONORE D’AM AGENCYAimée et Luke, de l’agence de création sonore AM Agency, prennent des mesures afin d’installer des câbles et les enceintes qui permettront de diffuser une ambiance différente dans chaque pièce du Musée. « Nous avons conçu cinq circuits musicaux de 30 à 40 minutes chacun, en essayant de nous appuyer sur les œuvres et de respecter la vision des artistes », explique Aimée. Suivant la musique, le regard porté sur l’œuvre suscite des sensations différentes, voire antagonistes. « Ce sera intéressant de voir comment le public va ressentir les choses, mais, à court terme, l’enjeu, c’est surtout que ça marche », ajoute-t-elle, déroulant des câbles.

14H00 : MARINE ANTONY DANS LA CHAPELLE Tout au fond du Musée, derrière le rideau occultant, Marine Antony s’active dans la « chapelle », où sera installée Black Overblue,

10H00 : SCIES ET PERCEUSESCe n’est pour l’instant qu’une structure formée par deux conteneurs maritimes, posée sur le quai Blanqui, dans le parc de l’Île au Cointre, en bord de Seine, face à l’écluse d’Alfortville (94)… Mais, dans trois jours, bardé de ses affiches, le Musée passager ouvrira ses portes au public, et entamera sa tournée en Île-de-France dans trois villes. De conteneurs, les lieux se transformeront alors en « maison ». « Intituler l’exposition “Vivre” et donner aux salles des noms de pièces, c’est une façon de remettre l’art dans l’univers domestique », précise Frédéric Laffy, commissaire de l’exposition. Certaines œuvres, fixées aux murs de la structure, sont déjà en place : la fresque d’Alexandra Gorczynski dans le « salon », l’immense aquarelle de Giulia Andreani dans la « chambre » et, dans le « jardin », l’œuvre commune des « street artistes » Aleteïa et Teurk. Pour l’instant, ce sont les ouvriers qui sont à l’ouvrage : scies électriques et perceuses résonnent dans les 150 m² du musée, sous l’œil attentif et bienveillant de Frédéric Laffy.

11H00 : ARRIVÉE DE GIULIA ANDREANICédric Taling, du centre d’art contemporain La Traverse qui vient d’ouvrir à Alfortville, arrive, les bras chargés des valises couvertes de goudron et de plumes, protégées par du plastique, qui constituent l’œuvre de Bettie Nin, Immigrants. « C’est super, tout ça, apprécie-t-il d’un air connaisseur. C’est très nouveau de voir des arts plastiques à Alfortville. » « Tant mieux, parce que c’est tout à fait le but du Musée passager ! » réagit Frédéric Laffy. Ce matin, on attend aussi Giulia Andreani, qui vient compléter, dans la « chambre », une vaste fresque peinte à l’aquarelle représentant des portraits de familles de différents pays, avec des toiles qu’elle ajoute

une installation lumineuse et poétique. La petite pièce sera équipée de détecteurs de mouvements, et de lumière noire : quand les visiteurs entrent, les lumières s’éteignent, et les plaques métalliques suspendues, couvertes d’un côté d’un pigment phosphorescent, s’allument. « Avec ces modules, je compose un dessin en 3D, de façon arbitraire, pour jouer sur les effets de lumière… J’ai envie que le visiteur sente que ce monde lui échappe, et que cela le pousse à la contemplation. »

15H00 : LES RETOUCHES DE TEURK ET ALETEÏAIncrédule, la fresque réalisée à la peinture acrylique et à la bombe par les street artistes Teurk et Aleteïa a été un peu abîmée lors du transport. Peinte sur trois murs, elle symbolise un jardin révolutionnaire, avec des fleurs telles que le jasmin de la Révolution tunisienne ou le coquelicot de la Commune de Paris. Aleteïa, auteure de l’affiche du Musée passager depuis la première édition, ne boude pas son plaisir d’être exposée en tant qu’artiste cette année : « C’est un projet auquel je tiens beaucoup… Je m’étais déjà beaucoup investie pour dessiner l’affiche sur laquelle chaque étoile représente une commune d’Île-de-France », explique la jeune femme qui travaille à Paris et à Grigny (91). Pinceaux en mains, elle s’attelle avec son acolyte Teurk aux quelques retouches à apporter à l’œuvre. Autour d’eux, le ballet des ouvriers se poursuit : brancher dans le « salon » les vidéoprojecteurs qui projettent les œuvres numériques d’Alexandra Gorczynski sur sa fresque Mineral Room ; mettre en place la signalétique au sol ; installer les tables vidéo… Dans trois jours, le Musée passager entame sa tournée francilienne.

Plus d’infos sur www.iledefrance.fr/museepassager

“ C’est très nouveau de voir des arts plastiques à Alfortville. ”

Cédric Taling, du centre d’art contemporain La Traverse, à Alfortville

5 avril 2014 : début à Saint-Denis (93) de la 1 édition du Musée passager, avant Évry (91), Mantes-la-Jolie (78) et Val d’Europe (77) / 4 avril 2015 : début de la 2e édition, à Alfortville (94), qui, après Cergy-Pontoise (95), s’achèvera à Meaux (77) le 21 juin 2015.

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Qu’est-ce qui nous pousse à innover ?Éric Scherer : Il nous faut chercher à tout prix à profiter du monde qui vient et voir comment changer la société, pour s’adapter. Innover, c’est entreprendre, faire preuve d’initiative, changer de monde. Améliorer le quotidien, l’ensemble de la vie urbaine, rurale, politique et sociale. Nous entrons dans une période de mutations majeures. Dans quelle mesure les données massives (« big data ») sont-elles une révolution dans le mode de vie des Franciliens ? E. S. : Il s’agit d’un outil extrêmement puissant pour profiter au mieux des opportunités offertes par le numérique. Qui imaginait il y a cinq ans que l’industrie du taxi allait être bouleversée par un simple smartphone ? Cet exemple va se retrouver dans de nombreux autres secteurs, y compris dans la gouvernance des citoyens. Avec les données ouvertes se pose aussi la question des libertés publiques et de la confidentialité…E. S. : La technologie peut être à la fois un remède et un poison. Le poison, ici, est le risque lié à une société de la surveillance, à la fois par les États et les grandes entreprises de l’Internet, dont la plupart sont américaines. Le fait que le

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Transports, santé, citoyenneté, alimentation… : l’innovation révolutionne le quotidien des Franciliens. De quoi susciter de l’enthousiasme, mais parfois aussi des craintes. D’être

surveillé à son insu ou, pour les victimes de la fracture numérique, d’être mis de côté. Le point de vue du journaliste Éric Scherer, spécialiste de la question, directeur de la prospective, de la stratégie numérique et des relations internationales liées aux nouveaux médias à France Télévisions.

Textes Xavier Frison ; Côme Bastin (We Demain) Datavisualisations WeDoData

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Dossier réalisé en partenariat avec la revue We Demain. www.wedemain.fr

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produit commercialisé par ces géants du Web soit nous-mêmes, via nos données privées, constitue un vrai problème. Les politiques mises en œuvre pour développer l’innovation en Île-de-France sont-elles efficaces ?E. S. : Il y a tout un contexte prometteur avec le développe-ment des lieux de coworking, les fab labs, ces ateliers de nouvelles technologies collaboratifs ouverts à tous, les forma-tions à l’informatique accessibles sans diplôme ou encore les pépinières de start-up innovantes. Dans le même temps, les très gros leaders mondiaux du numérique français ne sont pas encore légion, loin de là. Il reste beaucoup à faire. Tout le monde n’est pas égal face à l’innovation, comment y associer tous les citoyens ?E. S. : L’Éducation nationale, qui reste dans des process du

xixe siècle, doit intégrer le plus vite possible le numérique et ses pratiques. Le numérique est un monde horizontal, ouvert, qui interagit à tous les niveaux. Il faut apprendre à se servir d’Internet, initier les élèves au code informatique dès leur plus jeune âge, apprendre des langues étrangères et les méthodes des géants du Web qui utilisent nos données. Le rapport à la citoyenneté change avec l’innovation…E. S. : Dans les espaces de coworking ou les pépinières de jeunes entrepreneurs, les gens vivent très bien ensemble. Ils sont en sociabilité permanente, beaucoup moins dans le consumérisme que nous l’étions il y a 30 ans, plus intéressés par les grands sujets de société comme l’environnement. Le financement participatif, le covoiturage, les cours d’universités gratuits en ligne, tout cela est positif et lié à une idée partagée de la société, donc au bien commun.

38 %des entreprises (1)

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des entreprisesfranciliennes

exercent une activitédans un secteur

potentiellement innovant

Mais toutes les innovations ne sont pas technologiques

10 à 249 salariés

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des entreprises interrogéesen 2013 par Paris Region Entreprises

ont reçu des fonds publics

Moins de 10 salariés

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En Île-de-France, entre 2008 et 2010

Exemples d’innovations non technologiques

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Techniquede promotion

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Moded’organisation

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Méthode de travail et prise de décision

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Stratégiede tarification

72 %

Elles sont à 56 % hors de Paris

Ce sont de très petites entreprises

Elles bénéficientd’aides publiques

(1) Entreprises industrielles de 10 à 249 salariés

près de 20 %

Sources : « Dessine-moi une entreprise innovante en Île-de-France », Paris Region Entreprises (2013) ; « Qualité des produits et parts de marché : les moteurs de l’innovation non technologique », INSEE (2013)

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LE CITOYEN REPREND LE POUVOIREt si l’innovation s’invitait en politique ? Budgets participatifs dans les villes ou dans les lycées, mais surtout « open data » : les citoyens ont désormais les moyens de peser sur les décisions qui les concernent. La Région met déjà à la disposition de tous, sur http://data.iledefrance.fr, plus de 500 jeux de données, allant des marchés publics aux équipements collectifs, en passant par des aides attribuées par la Région ou la carte des filières scolaires et d’apprentissage. La France vient de nommer Henri Verdier « administrateur général des données ». Ces dernières peuvent être consultées et réutilisées librement via www.data.gouv.fr. Et ce n’est qu’un début : après la SNCF, le Stif, qui gère les transports en Île-de-France, va rejoindre le mouvement en donnant au public accès à la totalité de ses données de transport en temps réel. Une révolution.

Y a du climat dans l’air #COP21 La conférence des Nations unies sur les changements climatiques, dite COP 21, réunira en décembre, au Bourget (93), 20 000 délégués et observateurs en vue du futur accord international sur le climat de 2020. L’occasion d’inventer de nouveaux modes de production et de consommation. En Île-de-France, la Région a décidé de consacrer deux millions d’euros aux projets associatifs innovants dans le cadre de la COP 21.

IMPLIQUER LA JEUNE GÉNÉRATIONParmi ceux-ci, le mouvement citoyen Alternatiba et ses « vil-lages des alternatives au changement climatique » voudront montrer qu’« il existe déjà des solutions innovantes », comme le rappelle Wandrille Jumeaux, l’un de ses membres. Le 6 mai, 100 lycéens franciliens devaient se rendre au lycée du Bourget pour une simulation grandeur nature des négociations. Une façon originale d’impliquer la jeune génération. La Coalition

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Le futur a son festival #FuturEnSEinE Chaque année depuis 2009, le mois de juin voit bourgeonner des fleurs d’une variété singulière, au cœur de Paris et un peu partout en Île-de-France. Futur en Seine, le grand festival du numérique, cultive un vaste champ de 150 innovations où paradent une vingtaine de prototypes soutenus par la Région. Organisé du 11 au 21 juin par Cap digital, le pôle de compétitivité francilien consacré au numérique, Futur en Seine version 2015 compte « remettre de l’humain dans la technologie » et se focalise sur deux thèmes : le climat – COP 21 oblige – et la transformation numérique.

POPULARISER L’INNOVATION NUMÉRIQUETout en servant l’environnement, l’innovation numérique participe au dérèglement climatique, via par exemple la consommation d’énergie des centres de stockage de données ou les déchets liés aux matériels numériques. Les usages et modes de vie doivent donc être repensés. La transformation numérique, elle, pose la question de l’évolu-tion des politiques publiques et de la notion de citoyenneté, ou encore de l’accompagnement des entreprises autour du digital. Le festival accueillera des intellectuels de premier plan et des grands patrons pour en débattre. Entre des technologies au service de l’environnement, de l’innovation sociale, culturelle, ludique, sanitaire ou entrepreneuriale et ses conférences et concerts, Futur en Seine veut populariser l’innovation numé-rique. Pour que chaque Francilien s’approprie demain.Programme complet sur www.futur-en-seine.fr

38 %des entreprises (1)

ont réalisédes innovations

non technologiques

35 %des entreprises (1) ont réalisédes innovationstechnologiques

Yvelines

Val-de-Marne

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des entreprisesfranciliennes

exercent une activitédans un secteur

potentiellement innovant

Mais toutes les innovations ne sont pas technologiques

10 à 249 salariés

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+ de 249salariés

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des entreprises interrogéesen 2013 par Paris Region Entreprises

ont reçu des fonds publics

Moins de 10 salariés

88 %

En Île-de-France, entre 2008 et 2010

Exemples d’innovations non technologiques

12 %

Techniquede promotion

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Moded’organisation

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Méthode de travail et prise de décision

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Stratégiede tarification

72 %

Elles sont à 56 % hors de Paris

Ce sont de très petites entreprises

Elles bénéficientd’aides publiques

(1) Entreprises industrielles de 10 à 249 salariés

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Sources : « Dessine-moi une entreprise innovante en Île-de-France », Paris Region Entreprises (2013) ; « Qualité des produits et parts de marché : les moteurs de l’innovation non technologique », INSEE (2013)

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LA MOBILITÉ PARTAGÉE CONQUIERT LA VILLE Voitures électriques partagées (Autolib’), covoiturage (BlaBlaCar), location de véhicules entre particuliers (Drivy), avec chauffeur (Uber)... La mobilité partagée et ses applis ont conquis l’Île-de-France et l’Hexagone en moins de cinq ans. Constructeurs, équipementiers et géants du Web nous préparent des voitures électriques sans pilote, capables d’optimiser le trafic comme jamais. Cela tombe bien : selon l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT), l’ensemble des déplacements urbains pourrait être assuré par seulement 30 % du parc auto.... s’il était mieux utilisé. Mais, déjà, le véhicule à essence est menacé : voitures légères, vélos ou scooters électriques et vélos en libre-service se développent. Et le piéton fait son retour dans de nombreuses villes, qui lui réservent leur centre.

L’ALIMENTATION FAIT SA RÉVOLUTION LOCALE Ce n’est plus une tendance, mais une lame de fond. De plus en plus de citoyens se regroupent pour acheter fruits, légumes, laitages et viande directement aux producteurs, zappant au passage le supermarché. Signe de cet emballement, La Ruche qui dit Oui ! a ouvert plus de 600 points de vente en trois ans (125 en Île-de-France) alors que 1 600 associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) ont éclos en France. Pendant ce temps, les citadins s’essayent à l’agriculture urbaine et à la vente de petits plats (www.monvoisincuisine.fr). Et les initiatives antigaspillage se multiplient : les Disco Soupes pour cuisiner les produits en fin de vie et des applis comme OptiMiam qui géolocalisent les invendus des commerçants.

climat 21, qui réunit des organisations citoyennes inter-nationales, nationales et régionales, est bien sûr de la partie. Elle doit impulser « une dynamique climatique en Île- de- France en per mettant aux acteurs de converger via des temps de mobilisation communs », selon Juliette Rousseau, coordonnatrice du mou vement. De son côté, le Réseau pour la transition éner gétique Cler organisera une opération en di-rection des universités, IUT, écoles d’ingénieurs, etc. Le but : développer les formations liées à la transition écologique.Autre initiative, la pièce de théâtre-forum Ça va chauffer ! de la compagnie Naje, soutenue par l’Agence régionale de l’en vironnement et des nouvelles énergies (Arene) : le public y jouera les premiers rôles et débattra de l’environnement dans la vie quotidienne. Enfin, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) prépare une cartographie interactive de la région autour de trois grandes transitions : adaptation au changement climatique, raréfaction des ressources, exacerbation de la compétition économique internationale.

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HabiterUne maison en bois à petit prix contre le mal-logementUne maison de 40 m² pour quatre personnes, louée 280 euros par mois ? C’est le projet porté en Île-de-France par l’association Habitat et Humanisme, spécialisée dans le logement social, et la coopérative d’architecture Univers et Conseils. Mieux, cette habitation écologique, constituée d’éléments modulaires préfabriqués en bois, est entièrement montable et démontable en 10 jours ! La Maison qui déménage ! vise à héberger temporairement « des personnes en grande difficulté qui ne pourraient pas habiter seules dans un logement social du fait de leur fragilité », explique Olivier Launay, directeur d’Habitat et Humanisme Île-de-France. Alors que les délais et les procédures pour bâtir une maison « en dur » sont très longs, les collectivités locales disposent souvent de terrains vides de façon temporaire. De mai à juillet 2014, La Maison qui déménage ! a été exposée dans le parc de la Villette,

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à Paris (19e). Et, depuis avril, la commune de Jouy-en-Josas (78) accueille la sienne. Univers et Conseils est accompagné par l’Union régionale des sociétés coopératives et participatives (Urscop), une structure soutenue par la Région, qui vise à promouvoir le mouvement coopératif. Habitat et Humanisme a, de son côté, reçu 25 000 euros pour l’ingénierie globale du projet, toujours de la part de la Région. 25 000 euros de plus ont été rassemblés via une campagne de financement participatif sur kisskissbankbank.com. Dans sa version actuelle, la Maison qui déménage ! coûte seulement 1 500 euros par m². Ses deux concepteurs, les architectes Aline Maréchaux et Pascal Colné, espèrent réduire encore sa facture grâce à la fabrication en série. (www.habitat-humanisme.org/ile-de-france/accueil)

Des initiatives franciliennes surprenantes, sélectionnées par la rédaction d’Île-de-France et celle de We Demain.

Textes Renaud Charles, Xavier Frison, Chistophe Grand, Pegah Hosseini, Julie Védie ; Côme Bastin (We Demain)

& aussi...ALOGIA, au sein de la « Silver Valley » d’Ivry-sur-Seine (94), un site spécialisé dans l’économie du « bien vieillir », développe des produits qui facilitent la vie des seniors : détection des chutes, géolocalisation, lien social, e-santé… (www.silvervalley.fr) LA PLATEFORME VULCAIN permet de tester la résistance au feu des matériaux innovants à Marne-la-Vallée (77) (www.cstb.fr).

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Tout est parti d’une expérience personnelle. « J’étais en banlieue et je souhaitais me rendre ailleurs en banlieue, raconte Grégoire de Pins (à dr. sur la photo ci-dessous), cofondateur de Sharette, un service de covoiturage de proximité qui intègre les transports en commun. Il a fallu pour cela que je repasse par Paris afin de prendre une  correspondance pour parvenir à destination. C’est là que je me suis dit que le même trajet se serait déroulé différemment si j’avais pu profiter de toutes les voitures autour de moi. » Le potentiel est aujourd’hui à la fois considérable et inexploité. Chaque jour, 15 millions de trajets s’effectuent en voiture en Île-de-France selon les chiffres de l’Enquête globale transport copilotée par le Stif, l’autorité organisatrice des transports dans la région. En 2013, Grégoire se lance dans une étude de marché pour comprendre pourquoi le covoiturage de proximité n’a jamais explosé. Il mène également une expérience d’une journée sur le campus d’HEC à Jouy-en-Josas (78) où il tente de mettre en lien les étudiants propriétaires de voitures et ceux qui n’en ont pas. Résultat, une centaine de contacts pris, mais seulement quatre covoiturages au final. Pourquoi ? Les inscriptions s’étaient faites le matin. Or, au moment de partir le soir, les étudiants avaient modifié leur planning. « J’en ai acquis la certitude que le covoiturage de proximité nécessitait de pouvoir consulter des informations de manière instantanée. »

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Une chose permise par les smartphones. Fin 2014, Sharette s’est donc doté d’une appli. « Pour le moment, nous nous adressons à des communautés fermées. En dehors d’HEC, nous sommes présents sur une dizaine de sites comme l’Essec à Cergy (95), Thales à Vélizy (78) et Clichy-Montfermeil (93). Mais nous avons l’ambition à terme de nous adresser à tous les Franciliens. » Pour simplifier la vie de ses utilisateurs, Sharette a choisi en prime d’afficher les croisements avec les transports en commun sur les trajets de tous les conducteurs. D’où le partenariat signé avec la RATP en prévision de l’arrêt complet du RER A entre La Défense et Auber du 25 juillet au 23 août. « Les trajets proposés par la communauté Sharette seront visibles sur l’appli de la RATP. » (https://sharette.fr)

& aussi...LE TÉLÉVAL, un projet de téléphérique urbain entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges (94), sera mis en service vers 2018 (www.valdemarne.fr). L’APPLI MOBILE TRANQUILIEN permet de connaître l’affluence dans les trains Transilien grâce notamment aux informations transmises par les voyageurs. À retrouver sur l’App Store et Google Play (www.transilien.com).

Se déplacerEt la voiture devient transport en commun

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EntreprendreUne école

unique pour patrons

migrantsUne vingtaine de candidats à la création

d’entreprise viennent de rejoindre l’École régionale des projets destinée aux

migrants, à Paris (19e). C’est la première édition de cette formation lancée par la

Région et portée par l’ONG GRDR Migration-Citoyenneté-Développement.

Près de 40 % des étrangers vivant en France habitent l’Île-de-France. Ils

représentent même 22 % de la population en Seine-Saint-Denis. Leur

insertion dans le monde économique est entravée par des problèmes de langue,

de méconnaissance de l’environnement, d’insuffisance de réseau… Cette

formation de 910 heures réparties sur six mois – soit 35 heures par semaine – répond à leurs besoins. Elle comprend

un tronc commun sur les fondamentaux de la création d’activité et des modules

personnalisés. Une logique de tutorat par des chefs d’entreprise favorisera le

lien avec le monde des affaires.Les porteurs de projets, des femmes à

60 %, sont de 17 nationalités différentes et ont 42 ans en moyenne. « L’entreprise

qu’ils projettent est souvent en lien avec leur pays d’origine : import-export,

transfert d’argent, négoce ou transformation de textiles… », indique

Jonathan Stebig (photo), de l’équipe du GRDR. Ils sont par ailleurs souvent

préoccupés d’équité et prédisposés à l’altruisme, souhaitant se lancer dans

le commerce de produits bio ou le développement de services solidaires.

(http://grdr.org)

& aussi...LE PROJET LIFI de transmission de données par signal lumineux, autrement dit sans fil ni ondes radios, que développe OledComm (www.oledcomm.com). L’E-BULLE, à découvrir au Lieu du design, est un cocon ergonomique pour travailler dans un open space comme si on y était seul (www.lelieududesign.com).

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SoignerL’exosquelette : lève-toi et marche !Permettre aux myopathes et paraplégiques de marcher à nouveau grâce à des jambes robotisées, c’est le pari prodigieux de la société francilienne Wandercraft avec son exosquelette. Développée depuis 2011, cette prothèse hautement design se distingue des appareillages existants en pouvant fonctionner dans n’importe quel environnement et en ne nécessitant ni béquille ni manette. Grâce à des capteurs sensoriels, il suffit en effet au patient de faire des mouvements intuitifs du buste pour marcher naturellement et garder l’équilibre. En cours d’expérimentation auprès d’associations de patients, l’exosquelette devrait prendre la forme d’un premier prototype en 2016. D’abord mis à disposition des centres de soin, il sera proposé au public en 2018 au prix de 35 000 euros. Une innovation soutenue par la Région, à découvrir dans le cadre de l’exposition « Design Power » au Lieu du design, à Paris (19e), jusqu’au 11 juillet. (www.lelieududesign.com)

C’est un dispositif unique en France pour favoriser la réinsertion des détenus et lutter contre la récidive. Depuis deux ans, la Région aide les personnes en détention à suivre des études supérieures, en partenariat avec la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (91) et les universités de Paris Diderot et de Paris-Est Marne-la-Vallée (UPEM). Outre les 80 bourses de 200 euros mensuels attribuées en 2013-2014, et les 86 pour 2014-2015, l’aide se concentre sur l’achat de livres et la mise en place d’équipements informatiques au sein de la maison d’arrêt (câblage de 40 cellules et d’une salle informatique). Pour l’année universitaire 2013-2014, le taux de réussite des étudiants incarcérés à Fleury-Mérogis était de 88 %. (http://ridf.fr/etudiantsincarceres)

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& aussi...LES MASTER CLASS DU BONDY BLOG aident les jeunes des quartiers à devenir des journalistes-citoyens (http://bondyblog.liberation.fr). L’ACCORD ENTRE LE PARC NATUREL DU VEXIN FRANÇAIS ET HELLOMERCI, LA PLATEFORME DE FINANCEMENT PARTICIPATIF, permet de faire financer ses projets par des habitants (www.pnr-vexin-francais.fr).

& aussi...Fan de biotechnologies ? LA PAILLASSE permet d’échanger et de créer des projets autour des sciences du vivant (http://lapaillasse.org). Et, pour égayer un séjour à l’hôpital, HAPPYTAL vous promet d’être pouponné ou cyberconnecté grâce à 25 services de qualité (www.happytal.com). De quoi garder le moral et un lien avec l’extérieur !

TransmettreÀ l’école de Fleury-Mérogis

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PartagerExpérimentations musicales L’association Les Concerts de poche et sa directrice Gisèle Magnan œuvrent depuis 10 ans pour organiser de prestigieux concerts de musique classique dans les villages ou les cités. La chanteuse Natalie Dessay, les pianistes Jean-François Zygel et Michel Dalberto font partie des dizaines d’artistes d’envergure internationale à participer au projet. Pour rompre les barrières entre grand public et musique classique, l’association organise, en amont de chaque concert, des ateliers avec toutes sortes de publics : enfants, adolescents, personnes en situation de handicap ou de grande précarité sociale. Les Concerts de poche, qui fête cette année ses 10 ans, a reçu en 2014 le label « La France s’engage », qui encourage les projets innovants d’utilité sociale. Une première pour une association culturelle. (www.concertsdepoche.fr)

ApprendreÀ vos marques, prêts, codez ! Former gratuitement des jeunes à la programmation en ciblant les femmes, les jeunes issus des quartiers défavorisés et les non-diplômés : c’est le pari de Simplon.co, une « fabrique de codeurs solidaires » dont la Région est partenaire. Depuis son lancement à Montreuil (93), des antennes ont été ouvertes à Marseille, dans le Perche et même en Roumanie. Un cours en ligne gratuit (« Mooc » en anglais) a également été lancé. Simplon.co n’a pas pour ambition de former des petits génies de l’informatique mais des développeurs sachant créer des outils peu onéreux et concrets, notamment pour l’économie sociale et le monde associatif. (http://simplon.co)

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& aussi...L’APPLI MOBIMUSÉUM permet aux 8-12 ans de découvrir les animaux à travers une aventure scientifique interactive (www.futur-en-seine.paris/projet/mobimuseum). PLATEAU URBAIN, lauréat du concours CréaRîF Entreprendre autrement 2015, facilite l’accès à des bureaux vacants à bas coûts pour le secteur culturel et associatif (www.plateau-urbain.com).

& aussi...EDUCALAB, laboratoire d’innovations dédié à l’éducation, a été lancé par Cap digital à la Maison des sciences de l’homme Paris Nord (93) (www.capdigital.com/educalab). LA PLATEFORME GATE, à l’Observatoire de Paris, développe des télescopes de nouvelle génération pour scruter le cosmos (http://gepi.obspm.fr/les-projets/sst-gate/).

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L’expérience des « Fermes en villes » démontre qu’agriculture et béton peuvent faire bon ménage. Menée depuis l’an dernier à Saint-Cyr-l’École (78) sur un terrain qui servit autrefois de réserve de chasse royale et qui est devenu une décharge, elle consiste à tester différents modes de cultures adaptés aux contraintes urbanistiques. « La terre sur laquelle nous sommes installés n’est pas polluée, mais elle est impropre à faire pousser des fruits et légumes, explique Nicolas Brulard (photo), agro-économiste aux Jardins de Gally, l’une des structures porteuses du projet avec Veolia, Sol Paysage et Hydrasol. Nous avons donc mis en place un prototype de ferme hors-sol avec l’ambition à terme de l’installer directement en centre-ville. » Buttes de compost, cultures sur bottes de paille, plantations dans des bacs en bois ou des pneus recyclés, gouttières remplies de compost, tous les moyens sont bons pour que plants de tomates et fraisiers se sentent comme chez eux en ville. « Davantage encore que les techniques utilisées, c’est avant tout le travail et les choix de l’agriculteur qui vont donner leur goût aux cultures. Le fait par ailleurs de rapprocher lieu de production et lieu de consommation permet de commercialiser

des produits qui supportent mal le transport. » Exemple parmi les plus appétissants, celui des variétés les plus sucrées de fraises dont la durée de conservation est limitée et qui nécessitent d’être vendues rapidement une fois cueillies. « Outre la production, nous essayons de combiner différentes activités comme la location de parcelles aux particuliers afin  de trouver un modèle économique viable. »(www.lesfermesenvilles.com)

& aussi...DISCO SOUPE organise des sessions collectives de cuisine de fruits et légumes rebuts ou invendus pour sensibiliser au gaspillage alimentaire (http://discosoupe.org). AU BOUT DU CHAMP installe en ville des distributeurs de produits frais issus de l’agriculture locale (www.auboutduchamp.com).

CultiverLes fermes s’ouvrent les portes des villes

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Diffuser

De l’utilité des piécettesVendre une bricole si peu cher que l’acheteur ne le sentira pas passer. Telle est la bonne idée de Benjamin Dupays, fondateur de Centimeo. Il est encore à Sciences Po quand il a l’idée, en 2011, de vendre à l’unité des friandises dans un distributeur n’acceptant que les pièces rouges. Pour ne pas avoir à être réapprovisionnée trop souvent, la machine doit offrir une grosse capacité. Benjamin s’envole pour l’Inde afin de faire assembler un prototype qu’il installe dans son école en rentrant. Depuis, il a placé en Île-de-France 250 distributeurs dans des universités, hôpitaux, centres commerciaux… Avec des pièces de 1, 2 ou 5 centimes, on s’achète un carré de chocolat ou de nougat, un cookie, un chewing-gum, une dose de gel antibactérien… à un prix allant de 5 à 20 centimes. L’entreprise basée à Bobigny (93)

fait travailler huit personnes, dont deux en insertion pour l’assemblage. L’objectif de Benjamin, désormais épaulé par Rodolphe Mas (photo), est de développer Centimeo en France et dans la zone euro. L’entreprise a généré 50 000 euros de chiffre d’affaires en 2014 et pourrait être à l’équilibre fin 2015 avec 500 machines installées.(www.centimeo.fr)

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PréserverDe soleil et des plantes pour dépolluer l’eau Pour lutter contre les produits chimiques, pesticides et nitrates qui polluent les plans d’eau, Aquagreen n’a besoin que d’air et de soleil ! Cette plateforme, flottante et modulaire, purifie les eaux en milieu urbain, via un système de suroxygénation par pompage hydraulique. Son alimentation en énergie est assurée par des panneaux photovoltaïques. Aquagreen a aussi le souci de s’intégrer aux paysages, pour rendre les stations d’épuration moins désagréables, notamment grâce à des plantes disposées sur la plateforme. Lauréat de l’appel à projets régional « Design dans les énergies renouvelables et alternatives » en 2011, ce dispositif a été testé sur le lac du Mail à Orsay (91) et près de Shanghai, en Chine. (www.innogur.com/aquagreen)

& aussi...Remplie d’objets en matériaux recyclés, LA BOÎTE À JOUER ÉCOLO développe la créativité tout en sensibilisant aux enjeux environnementaux (www.jouerpourvivre.org). DES MANUELS SCOLAIRES PLUS ÉGALITAIRES pourraient voir le jour grâce au guide conçu par le centre Hubertine-Auclert qui traque les préjugés sexistes même en classe (www.centre-hubertine-auclert.fr).

& aussi...SMART & GREEN, qui utilise le marc de café pour fabriquer des bûches combustibles écologiques et sans odeur (www.smartandgreen-labuche.fr). L’ÉCODESIGN FAB LAB DE MONTREUIL (93), spécialisé dans la fabrication d’objets à partir de chutes de matériaux divers (www.ecodesignfablab.org).

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TEMPS FORT SONDAGE 25

Demains’inventebien ici !

L’Île-de-France est vraiment le territoire de l’innovation. Les Franciliens sont en effet 77 % (87 % chez les 18-24 ans) à reconnaître qu’elle occupe une

place importante dans l’économie locale. Ils sont même 40 % à se dire confiants dans ce qui en découlera, et

47 % à vouloir accompagner les changements. Des enseignements tirés du sondage réalisé par l’équipe

de Maïder Chango-Beffa, de Viavoice. © V

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Sondage Viavoice réalisé pour Île-de-France et We Demain du 1er au 8 avril 2015, par téléphone, auprès d’un échantillon de 1 005 personnes, représentatif de la population francilienne de 18 ans et plus.

Vous êtes 65% à penser qu’à l’avenir nous produirons

notre propre énergie renouvelable. Tous les

autres résultats du sondage sur www.iledefrance.fr

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L’innovation occupe-t-elle, selon vous, une place importante en Île-de-France ?

Quels secteurs connaîtront des mutations importantes dans les 5 prochaines années ?

Tous les Franciliens 76,9 %

35 - 49 ans

22,4 %

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65 ans et +

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74,8 %

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50 - 64 ans

19,8 %

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3,7 %

Sans réponse

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18 - 24 ans

12,9 %

87,1 %

25 - 34 ans

25 %

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1,3 %

81 % 63 % 63 % 63% 55 % 54 % 52 %

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Communication,nouvelles technologies

Travail, vie professionnelle

Accessibilité,prise en compte

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Énergie Santé Transports,mobilités

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Culture Cadre de vie,environnement

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MOUVEMENT POPULAIRE, CITOYENS ET ÉCOLOGISTES INDÉPENDANTS (51 ÉLUS)

Les oubliés de la grande couronne

FRACTURER À eux seuls, ils représentent près de la moitié de la population de notre région et occupent près de 80 % de sa super-ficie. Mais qu’ils habitent ces territoires par choix ou parce que le prix de l’im-mobilier à Paris et en petite

couronne est devenu trop cher pour louer ou acheter le logement qui accueillera leur famille, les Franciliens de grande couronne sont tous les oubliés de la politique régionale.Oubliés de l’emploi. Avec en moyenne 1 emploi pour 3 habitants, la grande couronne n’offre pas à ses habitants les moyens de travailler près de leur domicile. Oubliés des transports. Un train en retard, c’est une journée galère. Avec toutes les lignes de RER et 6 lignes de Transilien sur 8 qui ne respectent pas leurs horaires, la galère devient chaque jour un peu plus le quotidien. Un seul chiffre illustre l’abandon de ces territoires : le budget de la RATP, qui gère les transports à Paris et en petite cou-ronne, est de 800 euros par habitant et par an. Celui d’Optile, qui gère les bus en grande cou-ronne, est de 140 euros par habitant et par an : 6 fois moins. Conséquence, malgré les bouchons et son budget qui flambe, la voiture reste le moyen de transport incontournable.Oubliés du Grand Paris, version Manuel Valls. Le projet de Nicolas Sarkozy prévoyait 11 pôles de création d’emplois, dont 7 en grande cou-ronne (Achères-Conflans, Vélizy-Satory, Saclay, Villejuif-Évry, Melun-Sénart, Marne-la-Vallée, Roissy). Dans son dernier discours sur le sujet, le Premier ministre vient d’en rayer 9 de la carte et n’en conserve que 1 en grande couronne : Roissy.Oubliés de l’éducation : 1 bachelier seine-et-mar-nais sur 2 seulement poursuit des études supé-rieures contre 70 % des bacheliers parisiens…Oubliés des aides régionales. Depuis 2010, la Région de gauche a dépensé plus pour l’interna-tional que pour l’aide aux communes rurales.Oubliés de la santé avec une grande couronne qui se transforme en désert médical.Oubliés du haut débit. Plus de 90 % de la popu-lation de grande couronne n’est toujours pas connectée à la fibre.Oubliés de la culture. La Région a concentré l’es-sentiel de ses moyens sur le financement d’équi-pements situés à Paris ou en petite couronne, pourtant déjà bien pourvus.Au même titre que les autres, les Franciliens de grande couronne contribuent par leur travail à créer les richesses de notre région. En retour, ils ont droit à des emplois, des services et des trans-ports dignes de ce nom. La première région de France ne peut pas se construire en fermant les yeux sur l’essentiel de son territoire et la moitié de sa population.> 01 53 85 68 05 / www.ump-iledefrance.fr

26 TEMPS FORT TRIBUNES LIBRES

EUROPE ÉCOLOGIE – LES VERTS (51 ÉLUS)

Pollution de l’air : gérons l’urgence RÉAGIR En début d’année, nous avons de nou-veau vécu deux pics de pollution majeurs, avec des concentrations en particules fines dans l’atmos-phère supérieures aux normes acceptables. Comme à chaque fois, à part ralentir la circulation sur le

périphérique, l’État n’a pas pris immédiatement les mesures minimales à mettre en place, à savoir la circulation alternée. Il a fallu, une fois encore, que les écologistes protestent, menacent de porter plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui » et manifestent devant le ministère de l’Envi-ronnement pour que le dossier avance et que la circulation alternée soit sérieusement envisagée. Alors même que nous, à la Région, avions réagi et pris la décision de rendre les transports en commun gratuits. Quelques jours à peine après cet épisode de pollution, l’État a annoncé une baisse de 15 % des subventions à Airparif. Airparif, également sou-tenu par la Région, est l’organisme qui assure la mesure de la qualité de l’air et réalise les prévisions de pics de pollution. Sans ses données, on ne peut connaître l’état de l’air francilien. Alors, plutôt que de soigner le mal, l’État choisit de casser le thermomètre ? Selon l’Inserm, les conséquences sur la santé de la pollution atmosphé-rique coûtent chaque année de un à deux milliards d’euros à la Sécurité sociale – le tiers de son déficit ! Le coût de la pollution, voilà un argu-ment qui fera peut-être mouche. En effet, le fait d’empêcher ses enfants de jouer dehors, de garder à l’intérieur les personnes fragiles et de se retenir de faire du sport pour les plus vaillants est en train de devenir une habitude ! Pour les écologistes, il ne devrait pas y avoir besoin de faire pression pour que le gouvernement se donne les moyens de protéger la santé des Franciliennes et des Franciliens. Nous demandons, nous, que la Région devienne le rouage essentiel d’une cellule de crise qui se réunirait à l’an-nonce des pics de pollution. Cette cellule serait chargée de rendre auto-matiques les mesures qui permettraient d’éviter d’aggraver encore la santé de nos concitoyens. Gratuité des transports et circulation alternée devien-draient ainsi immédiates. L’épandage agricole pourrait également être interdit par cette cellule car il est, sur notre région, une source majeure de polluants atmosphériques. Nous continuerons à appuyer en ce sens. Nous organiserons à la rentrée des assises de la qualité de l’air pour don-ner la parole aux citoyennes et aux citoyens sur la question... plutôt qu’aux industriels, associations d’automobilistes et autres lobbyistes habituels. > Mounir Satouri / 01 53 85 69 45 / [email protected] / www.elus-idf.eelv.fr

UNION DES DÉMOCRATES ET INDÉPENDANTS (18 ÉLUS)

Dynamiser le potentiel de nos territoires DÉVELOPPER Avec 12 millions d’habitants, l’Île-de-France est la première région française. Capitale écono-mique représentant 30 % du PIB, notre région concentre de formidables atouts : PME innovantes, sièges des grandes entreprises et des administrations, laboratoires, pôles universitaires d’excellence.Quand tous ces facteurs devraient concourir à un vrai dynamisme, moteur pour l’ensemble de nos régions, nous restons pourtant à la traîne : la progression du

nombre de demandeurs d’emploi est aujourd’hui plus forte en Île-de-France que sur le territoire national ! L’UDI regrette que la Région ne joue pas son rôle. Alors que le développement économique devrait être la priorité phare du conseil régional, l’exécutif décide cette année de le réduire de 13 % !L’enjeu est pourtant de taille : il est déterminant de faire travailler ensemble tous les acteurs, d’adapter les dispositifs régionaux à la logique entrepreneuriale pour que ce potentiel francilien se traduise en développement d’entreprises et en emplois. > www.udi-iledefrance.fr

LE CONTENU DE CES TRIBUNES N’ENGAGE QUE LA RESPONSABILITÉ DE LEURS AUTEURS

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PARTI RADICAL DE GAUCHE ET MOUVEMENT DES PROGRESSISTES (6 ÉLUS)

Échanger pour innover DIALOGUER Une gestion institution-nelle innovante doit être synonyme de simplification et placer le citoyen au cœur du projet régional. Participer, expliquer, concerter, permettre à chaque Francilienne et Francilien de se rappro-cher de la prise de décision sont les motivations de l’initiative, du groupe PRG-MdP, de créer une plate-forme

régionale du débat public. Votée par notre assemblée en 2013, la plate-forme http://debatspublics.iledefrance.fr doit désor-mais révéler son potentiel pour installer un dialogue pérenne entre citoyen et institutionnel. > 01 53 85 69 46 / www.prg-mup-idf.fr

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Les 18 et 19 juin 201557, rue de Babylone, Paris 7e.

GROUPE SOCIALISTE, RÉPUBLICAIN ET APPARENTÉS (61 ÉLUS)

L’innovation au service de la transition écologique et sociale CONNECTER Principal levier vers la construction d’un nouveau modèle, l’inno-vation constitue l’un des points forts de

notre collectivité. En effet, depuis 2010, la majorité régionale s’est engagée dans une réflexion et a mis en place des actions en matière de transition énergétique. Transports, logement, lycées, dévelop-pement économique, formation professionnelle, cette démarche concerne l’ensemble des domaines de compétences régionales. Objectifs ? Diminuer l’empreinte écologique, favoriser un modèle de développement à « haute qualité sociale » et réduire les inégali-tés sociales et territoriales. Pour cela, la Région a adopté des pra-tiques plus vertueuses sur le plan social et environnemental, tout en encourageant les collectivités, les entreprises et les associations à l’accompagner vers ce modèle de développement responsable. L’Île-de-France est en effet la région la plus attractive d’Europe pour la recherche et le développement. Le fruit d’une mise en réseau efficace entre les grands groupes internationaux, les PME, les start-up, les laboratoires ou encore les universités. Depuis 2010, les élus socialistes portent une vision de l’innovation ambitieuse centrée sur l’emploi et la croissance durable. Deux préoccupations des Franciliens auxquelles il est nécessaire d’apporter des réponses concrètes. Pour attirer et faire éclore les talents, la Région joue un rôle stra-tégique d’organisation via différents dispositifs. Elle facilite ainsi le dialogue entre la recherche et les entreprises afin d’offrir une traduction économique viable aux grands succès scientifiques des laboratoires. Cette émulation se réalise notamment au sein des 8 pôles de compétitivité franciliens et des 14 secteurs prioritaires (Domaines d’intérêt majeur) auxquels le conseil régional apporte un soutien déterminant. Parallèlement, la Région développe jour après jour son potentiel numérique avec le déploiement du très haut débit sur tous les territoires ou encore le financement des in cubateurs d’entreprises et des pépinières. À cela s’ajoute une aide plus directe, à destination des entreprises elles-mêmes, avec le fonds de co-investissement qui vient renforcer le capital des entreprises en leur donnant accès à des outils de financement avantageux. En sortant du modèle classique de l’innovation fondé sur la seule technologie, notre collectivité a ouvert la voie à un nouveau modèle. Nous considérons en effet que l’innovation constitue une opportunité pour changer la vie des Franciliens, améliorer leur quotidien et réduire les inégalités qui minent notre territoire. Cette orientation se traduit par une nouvelle façon d’organiser l’activité économique et s’inscrit dans une dynamique de création d’emplois pérennes et d’un développement plus durable et plus juste. Ces expérimentations innovantes constituent les alterna-tives de demain, et l’organisation à Paris de la conférence Climat (COP 21) à la fin de l’année sera pour nous l’occasion de faire valoir nos pratiques et d’y sensibiliser le grand public pour que la lutte contre le réchauffement climatique ne soit pas punitive, mais constitue au contraire une opportunité de mieux-être pour tous. Et c’est là tout l’enjeu de l’innovation, qu’elle soit utile et bénéfique à tous les Franciliens.> Gilles-Maurice Bellaïche / 01 53 85 68 57 / www.psidf.fr

Sur Twitter @iledefrance, #DirectIDFRetransmis en direct sur www.iledefrance.fr

PROCHAINE SÉANCE DU CONSEIL RÉGIONAL

FRONT DE GAUCHE – PARTI COMMUNISTE, GAUCHE UNITAIRE ET ALTERNATIVE CITOYENNE (15 ÉLUS)

Pour une innovation au service des populations

INNOVER « Innover », c’est mettre l’éco-nomie au service des populations en intégrant les principes de la transforma-tion sociale et écologique ! Contre les logiques destructrices de la rentabilité financière, il faut inventer un nouveau mode de développement fondé sur des emplois pérennes et de qualité, sur la réduction des inégalités sociales et

territoriales, et sur le respect de l’environnement.Notre groupe a largement pris part au travail accompli par la Région en la matière : santé, sécurité au travail, qualité de l’emploi, égalité femmes-hommes, encouragement des pra-tiques solidaires et collaboratives… Dans ces domaines, des critères et des engagements ont été définis pour renforcer les exigences envers les entreprises bénéficiaires des aides de la Région. De même, les aides à l’économie sociale et solidaire ont été multipliées.Le cap est donné, mais il faut accélérer, car beaucoup reste à faire pour que les bénéfices de ces innovations soient partagés par toutes et tous. > Gabriel Massou / www.frontdegauche-pcfguac-idf.org

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FRONT DE GAUCHE – PARTI DE GAUCHE ET ALTERNATIFS (5 ÉLUS)

Innover pour le bien commun RÉSISTER L’innovation n’est pas un objectif en soi. Elle doit viser à l’intérêt général humain. À la règle d’or de la finance, nous objectons la règle verte : ne pas produire plus en un an que ce que la Terre peut reconstituer. Lisez le rap-port « Une France 100 % renouvelable en 2050 ». Précis, argumenté, il a failli être enterré car il dérange le gouvernement,

opposé à la sortie du nucléaire. Et si innovation et démocratie, c’était placer le citoyen au cœur des prises de décision ? > Pascale Le Néouannic / [email protected] / www.frontdegauche-alters.fr

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28 TEMPS PARTAGÉ DÉJÀ DEMAIN

« C’est une étape décisive », a déclaré le canoéiste triple champion olympique Tony Estanguet, à l’annonce de la candidature de Paris pour les Jeux de 2024.

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« Pour une approche culturelle des JO »Texte Renaud Charles Datavisualisations WeDoData

Alors que les villes ont jusqu’au 15 septembre pour postuler à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, le triple

champion olympique de canoë Tony Estanguet, qui porte la candidature de Paris, et Claire Peuvergne, directrice de l’Institut régional de développement du sport, se sont livrés à une analyse du contexte.

Comment expliquez-vous la large place prise aujourd’hui par le sport dans la société ? Claire Peuvergne : Il faut remonter aux années 1970. À cette époque, l’État a décidé de construire de nombreux équipements sportifs sur le territoire pour que le sport scolaire et le sport en club se développent. Cela a bien fonctionné puisque 83 % des personnes nées entre 1985 et 1995 ont été licenciées dans un club de sport au cours de leur jeunesse, contre environ 35 % pour celles nées avant 1955.

On voit aussi que les meilleures audiences de la télévision française sont liées à des événements sportifs…Tony Estanguet : Le sport a acquis un rôle fédérateur parce qu’il véhicule des émotions, des valeurs, et fait rêver. Cela a ten dance à se renforcer avec les grandes manifestations qui viennent booster la pratique sportive. C. P. : C’est quelque chose que l’on a pu mesurer. L’impact est particulièrement fort auprès des jeunes à partir du moment où la compétition est très médiatisée. On l’a vu à l’occasion de la Coupe du monde de rugby en 2007. Rien qu’en Île-de-France, il y a eu 30 % de licenciés supplémentaires dans les clubs suite à la compétition. L’enjeu est de parvenir à conserver ces nou-veaux pratiquants. Cela implique qu’en amont d’une grande compétition, on aide les clubs à se préparer à cet afflux. T. E. : Les clubs sont des structures qui reposent souvent sur la volonté de quelques passionnés qu’il s’agit de soutenir. À cha-cune de mes médailles d’or par exemple, mon club s’est retrou-vé dépassé par l’engouement suscité et obligé de refuser des enfants à cause du manque de matériel et d’encadrement. Si on

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veut pérenniser l’impact des grandes manifestations sportives, il est essentiel que nous sachions accom-pagner les dirigeants et les bénévoles qui font vivre les associations.

Quelles sont les pistes étudiées ? T. E. : Nous travaillons notamment sur l’idée d’une base de données de bénévoles que l’on pourrait for-mer et motiver à rester bénévoles. Cela fait défaut à l’heure actuelle en France. Une telle base pourrait être particulièrement utile à l’approche d’un grand événement. Le Comité national olympique insiste sur la nécessité d’associer le public à la candidature de Paris. Quelles sont les actions envisagées ? C. P. : Il faut jouer sur l’aspect festif de ce type de rassemble-ment. Ce fut le cas au moment de la Coupe du monde de rugby,

au cours de laquelle de nombreux événements ont eu lieu en Île-de-France. Grâce aux réseaux sociaux, les capacités de mobilisation vont être démultipliées. T. E. : Notre capacité à sortir du champ sportif sera déterminante en effet. Nous devons avoir une approche culturelle des Jeux en faisant en sorte qu’ils servent de toile de fond à toutes sortes d’évé-nements. Une autre priorité pour nous est l’implica-tion de la jeunesse afin qu’elle tire une expérience forte de ce projet olympique.

Quels enseignements ont été tirés des dernières candidatures françaises infructueuses

aux JO ?T. E. : L’un des principaux est la nécessité d’impliquer le mou-vement sportif dès le départ. Il ne faut pas se contenter d’avoir des athlètes qui jouent le rôle d’ambassadeurs de luxe de la candidature. L’intérêt est de bâtir un projet sur le long terme avec les représentants du sport de haut niveau et du sport ama-teur qui seront ensuite les garants de l’héritage olympique.

Selon l’Institut régional de développement du sport (IRDS), Paris et la Seine-Saint-Denis sont en retrait pour la pratique sportive par rapport aux autres départements franciliens, en raison notamment d’un manque d’équipements. Une candidature aux JO pourrait-elle changer cela ? T. E. : Il s’agit là d’un enjeu important pour nous. Il faut être sûr que, là où on organisera les épreuves, il y ait un vrai héritage en matière de pratique sportive. C. P. : Là où les athlètes s’entraîneront, il y aura sans doute la construction ou la rénovation d’équipements qui serviront ensuite pour les écoles et les habitants.

… la RégionUne somme de 500 000 euros a été versée à l’association qui porte la candidature de Paris à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Au-delà, la Région soutient la construction d’équipements pouvant accueillir des compétitions de dimension internationale. C’est le cas du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (78), où se sont déroulés les derniers Championnats du monde sur piste. Autre exemple : la base nautique de Vaires-sur-Marne (77) qui doit voir le jour en 2018 et dont le coût des travaux, de l’ordre de 75 millions d’euros, est couvert à 80 % par la Région.

Le vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines a ouvert peu avant les Championnats du monde de cyclisme sur piste, en février.

75 M€C’est ce que coûtera la base nautique de Vaires-sur-Marne (77). Un chantier financé à 80 % par la Région

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Quel est le budget prévisionnel pour l’organisation des Jeux ? T. E. : Il est estimé à 3,2 milliards d’euros financés sur fonds privés grâce notamment à la billetterie et à une contribution d’environ 2 milliards d’euros du Comité international olym-pique. Quant aux investissements liés aux infrastructures, ils ont été évalués à 3 milliards d’euros sachant qu’en Île-de-France nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur de nom-breuses installations existantes ou actuellement en chantier. Il faut savoir que 60 % de cette somme servira à construire des logements pour le village olympique et qu’ils seront ensuite reconfigurés pour être mis au service des Franciliens.

Quels sont ces équipements ?C. P. : On trouve le Stade de France, à Saint-Denis (93), qui sera rénové en partie pour l’Euro 2016, l’Arena Bercy, à Paris, en travaux, l’Arena 92 de Nanterre (92), actuellement en construc-tion, le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, le golf natio-nal de Guyancourt (78), qui sera aussi rénové en vue de la Ryder Cup en 2018, ou encore le futur stade nautique de Vaires-Torcy (77). Ce qui manque, ce sont plusieurs bassins de dimen-sions olympiques pour les épreuves de natation, de plongeon et de water-polo. Je ne pense pas que ce soit un luxe d’investir dans ce type d’équipements dans la mesure où ils auront voca-tion à servir au public ainsi qu’aux scolaires. La natation est par ailleurs l’un des sports les plus pratiqués par les Franciliens.T. E. : Nous pourrons également compter sur le futur réseau de transport du Grand Paris Express ainsi que sur la capacité hôte-lière déjà présente en Île-de-France.

L’IRDS met en avant une pratique féminine encore faible dans la plupart des sports olympiques. Quels sont les facteurs d’explication ?C. P. : Les femmes sont presque tout aussi sportives que les

hommes, sauf qu’elles n’ont pas les mêmes pratiques et les mêmes attentes. Il ressort de nos enquêtes que la compétition n’est pas leur motivation première. Or les fédérations sportives olympiques sont souvent essentiellement organisées dans ce but. Mais ce n’est pas un facteur suffisant d’explication. Il y a encore des sports jugés trop masculins vers lesquels il est diffi-cile d’aller pour une fille car il faut dépasser les a priori négatifs. La médiatisation joue donc un grand rôle dans la démocratisa-tion de la pratique.

Pourquoi continue-t-on à parler de sport féminin plutôt que de sport tout court ? C. P. : Le milieu du sport est très ambivalent. Il fait preuve à la fois d’un grand conservatisme tout en étant un outil d’émanci-pation fantastique. Le sport a souvent aidé les femmes à casser certains codes. Ce qui est sûr, c’est que plus il y aura de femmes dans le sport et moins on parlera de sport féminin.

La promotion du handisport est l’un des axes du projet de candidature française aux JO. Quelle est sa place en Île-de-France ? C. P. : Le parc des équipements sportifs est relativement ancien. Les mises aux normes sont donc coûteuses. Il existe en parallèle des problèmes à résoudre en matière de transports et de mise à disposition de créneaux horaires. Les Jeux paralympiques représentent un outil formidable pour ancrer cette pratique dans la société.

Les Franciliens et les sports olympiques

6 millionsd’adultes(plus de15 ans)

1,3 milliond’enfants

(4 à 14 ans)

Plus de 7 millions de Franciliens pratiquent régulièrement une activité sportive en club ou en dehors (1).

5

Licences

D085652

59 %des licences

Clubs

40 %des clubs

Cinqdisciplinesrassemblent60 % des licencesolympiques

113 497licences

Golf

108 131licences

Sportséquestres

250 085licences

Tennis

108 544licences

Judo

Paris

Seine-Saint-Denis

Hauts-de-Seine

Val-de-Marne

Seine-et-MarneEssonne

Yvelines

Val-d’Oise

229 977licences

Football

Discipline la plus pratiquée par département

(1) Au moins une fois par semaineSource : « Géographie francilienne des disciplines olympiques et paralympiques d’été », Institut régional de développement du sport (2014)

QUELLE PLACE POUR LES SPORTS OLYMPIQUES ?

Football Tennis

À retrouver sur www.iledefrance.fr : « Les Jeux, un enjeu collectif »

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32 TEMPS PARTAGÉ RÉTRO

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Germaine Tillion : 100 ans de résistance

Six ans après sa disparition, l’ethnologue et historienne entrera au Panthéon (1) le 27 mai avec trois autres grandes figures de la Résistance : Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay.

#Panthéon Née le 30 mai 1907 à Allègre, en Haute-Loire, dans une famille de républicains fervents et érudits, Germaine Tillion grandit parmi les livres. « Lorsque, petite, elle demande à ses parents si une fille peut devenir archéologue, ils lui ré­pondent par l’affirmative sans hésiter ! Ils cultivent en elle l’esprit d’ouverture et la liberté de penser », explique Erik Guignard, ethnologue, ami proche de Germaine Tillion et membre du conseil d’administration de l’association qui porte son nom. LES PREMIERS PAS DE L’ETHNOLOGUEEn 1922, la famille s’installe à Saint-Maur-des-Fossés (94). La jeune femme étudie la préhistoire, l’histoire de l’art, le folklore celtique, et finit par trouver sa voie à l’Institut d’ethnologie de l’université de Paris, avec Marcel Mauss. Le père de l’ethnogra-

phie française devient son directeur de thèse. En 1934, elle conduit une mission de recherche dans les Aurès, un massif montagneux de l’est algérien, auprès des tribus berbères semi-nomades chaouïas. La jeune femme n’a pas froid aux yeux. « Lorsqu’elle arrive dans les montagnes sur son cheval, les Ber­bères sont sidérés, relate Erik Guignard en souriant. Elle, de son côté, accepte la simplicité de leur vie et la complexité de leur culture, et se met à travailler sur sa thèse. »

DE LA RÉSISTANCE À LA DÉPORTATIONLe 17 juin 1940, à peine rentrée de sa mission, elle entend à la radio l’allocution du maréchal Pétain annonçant la capitula-tion de la France. Profondément bouleversée, elle décide d’agir et entre dans la Résistance. Avec quelques amis, elle fonde le Réseau du musée de l’Homme. Le groupe collecte des informa-tions qu’il transmet à Londres, organise les évasions et les planques de soldats, fabrique de faux papiers, diffuse des ap-pels au combat. Trahie par un agent double, l’abbé Robert Alesch, Germaine Tillion est arrêtée en août 1942 et emprison-née. Elle sera ensuite déportée à Ravensbrück, en Allemagne, dans le même camp de concentration que Geneviève de Gaulle, dont elle deviendra l’amie. Sa mère y sera gazée début 1945…

Texte Rouja Lazarova

Germaine Tillion chez elle à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne, le 6 janvier 1972.

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L’ETHNOLOGUE DES CAMPSMalgré les conditions de vie inhumaines, Germaine Tillion interroge ses codéte-nues, étudie la structure et le fonc tion- nement du camp. Une façon pour elle de poursuivre son combat et de résister. « Comprendre ce qui vous écrase est en quelque sorte le dominer », écrit-elle. Elle crée également une opérette-revue, Le Verfügbar aux Enfers, décrivant sur un mode ironique le quotidien terrible des détenues. « Pouvoir rire dans des circons­tances aussi tragiques était un gage de survie », note Erik Guignard. Libérée en avril 1945, et en dépit de son épuisement,

Germaine Tillion commence à travailler sur Ravensbrück, un ouvrage analysant l’univers concentrationnaire nazi. Puis, en 1949, elle enquête sur l’existence de camps de concentration en URSS, à la demande de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance.

L’ENGAGEMENT EN ALGÉRIEFin 1954, elle est chargée par le gouvernement d’une mission d’information en Algérie. Elle y découvre une population pau-périsée, entassée dans des bidonvilles, illettrée. La « savante » redevient « militante », selon le philosophe Tzvetan Todorov, auteur du Siècle de Germaine Tillion. Elle engage la création des Centres sociaux, lieux d’éducation, d’aide médicale et administrative, ouverts à tous, hommes ou femmes, jeunes ou vieux. Entre-temps, la guerre d’Algérie éclate. Aux attentats perpétrés par les partisans de l’indépendance succèdent les exécutions et la torture pratiquées par l’armée française. Cette réalité est insupportable à la rescapée des camps nazis qui s’emploie à convaincre les deux parties de négocier.

LA CAUSE DES FEMMESÀ partir de 1962, Germaine Tillion se consacre entièrement à l’enseignement et à ses étudiants, ainsi qu’à ses recherches sur le terrain. Erik Guignard l’accompagne dans ses voyages au Sahara. « Sous la tente des Touareg, elle était comme chez elle. Elle aimait partager ses confitures et ses médicaments. Elle écoutait beaucoup, sans trop questionner, prenait des notes, adorait les anecdotes », se souvient-il. Retraitée en 1974,

30 MAI 1907 Naissance à Allègre (Haute-Loire)

1934-1940 Recherches sur les tribus berbères chaouïas

JUIN 1940 Entre dans la Résistance

31 OCTOBRE 1943Est déportée à Ravensbrück. Elle sera libérée en avril 1945

1958Devient directrice d’études à la 6e section de l’École pratique des hautes études (EHESS depuis 1975)

1966Publication du Harem et les cousins, sur la situation des femmes au Maghreb

1999 Reçoit la Grand-croix de la Légion d’honneur

2000Il était une fois l’ethnographie, tiré de ses travaux sur les Chaouïas

19 AVRIL 2008 Décède à son domicile quelques jours avant son 101e anniversaire

Germaine Tillion continue à militer pour les causes qui lui sont chères, notamment les droits des femmes, car « l’immense monde féminin reste, à bien des égards, une colonie ». Elle prend position pour les sans-papiers en France, pour la paix entre Israël et la Palestine. En 2004, elle se dresse contre la torture en Irak. Et poursuit l’édition et la réédition de ses travaux. « Germaine Tillion est restée longtemps inconnue du grand public. Sans ambition personnelle, elle pensait, de toutes ses forces, que la justice et la vérité comptaient plus que n’im­porte quel intérêt politique », résume Erik Guignard.

(1) Il enfermera une urne contenant de la terre prélevée sur sa tombe, qui demeure au cimetière familial de Saint-Maur-des-Fossés.

Plus d’infos sur www.germaine-tillion.org

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Germaine Tillion (en haut à dr.) entre au Panthéon avec Geneviève de Gaulle-Anthonioz (en haut à g.), longtemps présidente d’ATD Quart monde,Jean Zay (en bas à g.), ministre sous la IIIe République, et Pierre Brossolette (en bas à dr.), journaliste.

Représentation au théâtre du Châtelet en

2007 du Verfügbar aux Enfers, une opérette écrite

à Ravensbrück, qui donne à voir la vie

dans les camps de la mort.

… la RégionEn 2013, la Région et l’institut Viavoice interrogeaient les Franciliens pour connaître les personnalités incarnant le mieux le savoir. Marie Curie arrivait en tête, suivie de Louis Pasteur et Françoise Dolto. Germaine Tillion se classait 9e, devant Rémi Mathis. Palmarès complet sur http://ridf.fr/topsavoir

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34 TEMPS PARTAGÉ EN CHEMIN

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Page 36: le futur - Voyage au cœur de l'innovation

36 TEMPS PARTAGÉ CARTE BLANCHE

STÉPHANIE LACOMBEPhotographe

/ NUMÉRO 57 / MAI 2015

#tourismeiDF « En arrivant au château de Fontainebleau, je cherchais “monsieur Hulot en vacances”. J’avais envie de voir ce touriste maladroit provoquant le désordre autour de lui.

Je n’ai vu que des silhouettes de photographes à perte de vue. Ces vacanciers auraient pu jouer dans un film de Jacques Tati finalement… »

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SAVEURS RÉGION TEMPS PARTAGÉ 37

C’est le nombre de parfums des macarons de Réau, élaborés à partir d’arômes naturels et sans conservateur : amande, noisette, chocolat, café, pistache, Grand Marnier, vanille bourbon, caramel fleur de sel, coquelicot, citron et menthe poivrée.

Les « lisses » pas à pasDits aussi « parisiens », les macarons aux

coques bien lisses sont les plus connus ! Pour notre magazine, Frédérique Luison,

en 2e année de CAP pâtissier au CFA de la Chambre de métiers de Seine-et-

Marne, installé à Meaux (77), en a réalisé une fournée avec son

professeur, Béatrice Blot. Retrouvez sa recette sur www.iledefrance.fr

Par amour du goûtHarmony Delhaye, responsable du

Domaine des macarons de Réau (77), fait partager aux visiteurs sa

passion pour la petite pâtisserie ronde et moelleuse. « J’ai grandi avec l’odeur sucrée des macarons. Je n’imaginais pas faire autre chose. J’ai donc eu l’idée de créer un lieu d’animations, baptisé

“Domaine des macarons de Réau”, à côté du laboratoire

de production où travaillent mes parents. Ateliers de fabrication,

espace dégustation, tout est conçu pour transmettre notre passion et notre savoir-faire, et tester auprès du public

nos nouvelles recettes. »Domaine des macarons de Réau,

970, rue Frédéric-Sarazin, 77550 Réau

Tél. : 06 06 72 85 82Une histoire

de famille C’est en 1968 que la

tante d’Harmony Delhaye décide de

tout quitter pour se lancer dans la confection de macarons

à l’ancienne. Elle s’installe d’abord

à Rebais (77) puis, très vite, s’achète un

camion pour vendre ses délicieux gâteaux

sur les routes de France. En 1993,

Thierry et Florence Delhaye, les parents

d’Harmony, reprennent l’affaire et s’installent

à Réau. Les macarons de Réau sont nés !

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© Alfred Cromback/Picturetank

En Seine-et-Marne, les petits gâteaux fondants à l’intérieur sont fabriqués selon une recette ancienne qui les rend bien craquelés à l’extérieur.

Du sucre, des blancs d’œufs et de la poudre d’amandes. Leur recette a beau être simple, les macarons de Réau sont in-comparables. « Le savoir­faire et, bien sûr, la sélection rigoureuse des matières premières », telle est l’explication selon Thierry Delhaye, patron de la fabrique artisanale. « Nos macarons sont une matière “vivante”, poursuit-il. La tem­pérature de l’air, le taux d’humidité jouent sur la texture, le moelleux. » Après cuisson, les deux par-ties des macarons sont collées l’une à l’autre, sans ajout de crème au milieu. « C’est la principale différence avec le macaron lisse, dit “parisien”, dont la recette s’apparente à celle de la meringue. » Dans les macarons de Réau, l’arôme naturel

est mélangé directement à la pâte, garantie sans gluten. « Depuis quelques années, nous nous attachons à dé ve­

lopper des parfums élaborés à partir d’ingrédients régionaux », raconte l’artisan. Derniers en date : le coquelicot de Nemours (77) et la menthe poivrée de Milly-la-Forêt (91). Ses macarons, craquelés et légèrement gonflés, se conservent 21 jours au réfrigérateur dans une boîte hermétique. Pour se

les procurer, rendez-vous au Domaine des maca- rons de Réau, ou dans toutes les bonnes épiceries

fines proposant des produits labellisés « Saveurs Paris Île-de-France » ! Plus d’infos : www.macarons-de-reau.com et www.saveursparisidf.com

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NUMÉRO 57 / MAI 2015 /

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38 TEMPS PARTAGÉ C’EST À VOUS

IDÉES & RÉACTIONS

PEUT-ON SE PASSER DES PESTICIDES ?Le zéro phyto, vous y croyez ? En Île-de-France, 156 communes ont déjà renoncé à l’usage des produits chimiques pour l’entretien de leurs jardins, des cimetières et des stades de foot… Une avancée encore timide : on compte 1 281 communes dans la région. Et, aux côtés des espaces verts publics, les produits phytosanitaires se répandent sans retenue dans les potagers, jardins individuels, espaces agricoles. La Région, elle, lance le débat en ligne et vous invite à témoigner. Rendez-vous sur www.iledefrance.fr/parlons-en

LE « FACILE À LIRE » À DÉCOUVRIR ET À PARTAGER La Région Île-de-France a lancé la transcription de son magazine en « Facile à lire et à comprendre », une mission confiée à des travailleurs handicapés mentaux de Carrières-sur-Seine et Chatou (78). C’est la première fois qu’une collectivité territoriale va aussi loin pour permettre à tous d’accéder à l’information. Allez voir cette version en ligne, et faites-la connaître autour de vous. On attend vos réactions sur notre page Facebook. www.facebook.com/RegionIledeFrance

DE L’AIR POUR LES ASSOCIATIONS !La Région Île-de-France fait de la qualité de l’air sa grande cause 2015. Conséquence pour les associations : elles peuvent bénéficier d’aides majorées pour lancer des initiatives sur les enjeux de santé liés à la pollution atmosphérique (sensibilisation, dépistage de maladies respiratoires…). Projets à déposer avant le 18 mai. www.iledefrance.fr/fil-actus-region/air-associations

LES RESTOS PÉDAGOGIQUES À LA CARTELes restaurants d’application, appelés aussi restaurants pédagogiques ou d’initiation, permettent aux apprentis et lycéens de passer à la pratique. Situés dans les écoles hôtelières et les centres de formation d’apprentis, ils sont ouverts au public sur réservation pendant les périodes scolaires. Nous les avons rassemblés sur une carte. Les avez-vous déjà testés ? www.iledefrance.fr/service-web/demandez-carte-restos-application

La rédaction est à votre écoute ! Donnez votre avis sur www.iledefrance.fr et sur les réseaux sociaux.

Retrouvez les actualités de la région, reportages, vidéos, galeries photos, infographies animées, sondages… www.iledefrance.fr

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DES FORÊTS ET DES GARESAvec les beaux jours, quoi de mieux que de se promener dans les bois ? Un grand nombre de forêts d’Île-de-France sont ouvertes au public. Certaines sont même à deux pas d’un RER. Et, dans d’autres, l’Agence régionale des espaces verts a aménagé des parcours. La Région vous propose une carte en ligne pour y voir clair.www.iledefrance.fr/fil-actus-region/foret-sort-du-bois

Page 39: le futur - Voyage au cœur de l'innovation

NUMÉRO 57 / MAI 2015 /

ENCORE UNE MINUTE TEMPS PARTAGÉ 39

INNOVATIONDESIGN POWERJUSQU’AU 11 JUILLETLe Lieu du design présente des produits et services dont il a accompagné le développement industriel. À Paris 19e.www.lelieududesign.com

CLIMATÉCONOMIE CIRCULAIRE ET ENJEUX CLIMATIQUESLE 19 MAIThème du débat de la 4e Journée régionale pour le climat : comment organiser la réduction du gaspillage des matières premières dans la production de biens et services pour relever le défi du changement climatique ? À Paris 7e.www.iledefrance.fr

HISTOIRECENTENAIRE DU GÉNOCIDE DES ARMÉNIENSLE 27 MAILa Région honore la mémoire de ceux qui ont été massacrés en 1915. Entre autres avec un colloque sur la commémoration et le négationnisme, et la projection de films courts. À Paris 7e.www.iledefrance.fr

NUMÉRIQUEFUTUR EN SEINEDU 11 AU 21 JUINDes expositions, des ateliers et des conférences pour découvrir les toutes dernières innovations françaises et internationales. Et des événements festifs pour se divertir. Au cœur de Paris puis dans toute l’Île-de-France.www.futur-en-seine.fr

MUSIQUE ET SANTÉSOLIDAYSDU 26 AU 28 JUINLili Wood & The Prick, IAM, Yael Naim et Moriarty sont parmi les têtes d’affiche du festival solidaire. Outre les concerts, des stands à ne pas manquer : ceux d’associations qui aident les malades du sida, et celui de la Région où l’on apprend tout en s’amusant à éviter les conduites à risque. À Paris 16e.www.solidays.org

ÉGALITÉ DES DROITSMARCHE DES FIERTÉSLE 27 JUINTous derrière le char de la Région lors du défilé revendicatif et festif des lesbiennes, gais, bis et trans ! À Paris.www.marche.inter-lgbt.org

AGENDA

Jean-Paul Huchon, président de la Région Île-de-France ( @jphuchon)

#Paris2024 « Ne vous demandez pas si vous voulez les Jeux olympiques et paralympiques, demandez­vous pourquoi vous les voulez. » Voilà ce que m’a dit Sebastian Coe, ancien athlète britannique de haut niveau, triple recordman du monde et artisan de la victoire de la candidature de Londres aux JO de 2012. Pourquoi vouloir Paris 2024 ? Pour les Franciliens, et d’abord pour eux.

Car les Jeux sont autant un événement sportif de haut niveau que des équipements laissés en héritage à l’Île-de-France. La Région Capitale change. Elle se transforme en profondeur, et la vie, votre vie, en sortira changée : nouvelles lignes de transports, nouveaux quartiers, nouveau mode de développement. Les JO peuvent apporter

une pierre à l’avenir de l’Île-de-France, et c’est ce qui compte avant tout. Aujourd’hui, beaucoup d’équipements nécessaires aux JO existent déjà, comme le vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines. En 2024, la base de canoë-kayak de Vaires-sur-Marne sera accessible à tous. La construction du Grand Paris Express, le nouveau réseau de métro automatique, aura bien avancé. Si nous emportons le match, les JO amplifieront ses effets positifs dans toute la région. Bernard Lapasset, qui réfléchit à la pertinence de notre candidature au nom du mouvement sportif, partage avec moi une conviction : ces Jeux ne se feront pas sans vous. Ce seront des Jeux franciliens. Ils concernent tous les territoires. Chacun doit se sentir associé à cette candidature. Chacun devra être associé à sa définition : citoyens, ligues sportives, associations, entreprises, élus de toutes les collectivités d’Île-de-France, quelles que soient leurs convictions. C’est aussi cela, la force des Jeux. Il faut les voir comme une opportunité, pour porter l’Île-de-France toujours plus loin. De quoi être fiers et ambitieux, non ?

« Ces Jeux concernent tous les territoires. Chacun doit se sentir associé à cette candidature. »

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Faites la rencontre de votre vieprofessionnelle

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