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Réponses d’experts Le guide de la gestion de carrière

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Page 4: Le guide de la gestion de carrière

Auteurs : MM. Desguée et Huet© Fine Media, 2014

ISBN : 978-2-36212-172-2

ComprendreChoisir.com est une marque de Fine Media, filiale de Pages Jaunes Groupe. 108 rue des Dames, 75 017 Paris

Vous pouvez partager ce fichier à vos proches uniquement dans le cadre du droit à la copie privée. Vous n’avez le droit ni de le diffuser en nombre ou sur Internet, ni d’en faire des utilisations commerciales, ni de le modifier,

ni d’en utiliser des extraits. Mais vous pouvez communiquer l’adresse officielle pour le télécharger : http://carriere.comprendrechoisir.com/ebibliotheque/liste

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Table des matières

La gestion de carrière en un coup d’œil 7

Gérer sa carrière 8

Réussir sa carrière 9

La réorientation professionnelle 9

L’expatriation 10

I. Les secteurs d’activité 11

Carrière et emploi 12

Le secteur public, parapublic ou libéral 14

Le secteur privé 20

Une carrière artistique 24

Une carrière internationale 26

S’informer 27

A Pour aller plus loin 31

Astuces 31

Questions / réponses de pro 32

II. Gérer sa carrière 35

La prise de poste 36

L’intégration en entreprise 40

Les relations au travail 41

L’évaluation professionnelle 46

L’évolution de sa carrière 48

A Pour aller plus loin 53

Astuce 53

Questions / réponses de pro 54

III. Réussir sa carrière 56

La communication interpersonnelle 57

La gestion de réunions 64

L’organisation personnelle 68

A Pour aller plus loin 77

Astuces 77

Questions / réponses de pro 79

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Table des matières

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IV. La réorientation professionnelle 81

Devenir manager 82

Changer de travail 87

Changer d’orientation professionnelle 90

Les formations 92

A Pour aller plus loin 94

Astuces 94

Questions / réponses de pro 96

V. L’expatriation 99

Les formalités 100

Le statut 102

La rémunération 106

L’imposition 111

Les assurances 114

La retraite 118

A Pour aller plus loin 121

Astuce 121

Questions / réponses de pro 122

Index des questions et des astuces 124

Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage 125

Trouver des professionnels près de chez vous 127

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La gestion de carrière en un coup d’œil

Une bonne gestion de votre carrière vous permet d’accélérer votre évolu-tion professionnelle. Votre carrière dépendra des pre-miers emplois que vous aurez occupés et il en va de même pour le secteur d’activité que vous aurez choisi : public ou privé ; ceux-ci détermineront votre trajectoire professionnelle.

De nos jours, faire carrière ne signifie plus travailler pour la même entreprise tout le long de sa vie comme l’ont fait nos grands-parents. Il faut aller de l’avant pour évoluer et s’adapter au monde de l’entreprise. De ce fait, quel comportement adopter pour effectuer sa prise de poste, et comment réussir son intégration en entreprise et trouver sa place au sein d’une équipe ?

L’évaluation de vos compétences n’a pas pour objectif de vous juger : c’est surtout un moment privilégié pour faire le point avec votre supérieur.

Chaque année, vous aurez donc votre entretien d’évaluation : comment le réussir et savoir expliquer vos échecs ?

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Gérer sa carrièreLe marché du travail a évolué. Nous sommes constamment en mouvement, notamment du point de vue professionnel. La mondialisation et la crise actuelle apportent une fragilité supplémentaire, et il est de ce fait difficile d’effectuer une carrière sans fausse note et sans licenciement. Le chômage vous guette et quelquefois la précarité. Cependant, il faut savoir aller de l’avant et, pour évoluer, il est important de construire un plan de carrière qui vous permettra de décrocher les meilleures opportunités et de trouver un emploi qui correspond à vos attentes.

Il est également important d’apprendre à gérer sa carrière pour accéder à de nouvelles responsabilités, s’intégrer dans une nouvelle entreprise ou encore préparer un changement d’orientation. L’évolution de carrière, c’est réfléchir à son avancement professionnel à court, moyen voire long terme pour ensuite déboucher sur un plan de carrière.

Pour ce faire, un projet professionnel réaliste sera déterminé en fonction de vos performances, de vos compétences, de votre personnalité, ainsi que de vos motivations profondes et authentiques. Ces prises de décision vous pré-pareront alors à une reconversion, à votre évaluation des compétences ou à la négociation de votre salaire et/ou contrat.

Et si, malgré tout, vous vous ennuyez dans votre fonction actuelle, vous subissez une forte pression hiérarchique, etc., vous pouvez aussi changer de travail, effectuer une réorientation professionnelle ou encore envisager une carrière internationale. Pour ce faire, il va falloir dépenser beaucoup d’énergie, prendre des risques et aussi du recul.

Avant de faire carrière, il est donc important de s’interroger sur ce que vous voulez faire. Les salons professionnels facilitent la recherche d’informa-tions concernant vos perspectives et permettent le rapprochement avec les employeurs et les différents recruteurs. Le conseil en carrière, quant à lui, met

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à votre disposition différents moyens pour vous accompagner et vous sou-tenir dans votre recherche d’emploi, votre évolution ou votre réorientation professionnelle, tandis que le coach est un entraîneur qui a pour mission de vous aider à développer vos compétences et vos performances personnelles. Enfin, les cabinets d’« outplacement » assistent le collaborateur pour trou-ver un nouvel emploi. Ils sont souvent sollicités par les entreprises lors d’un départ négocié ou une procédure collective de licenciement.

Réussir sa carrière

Réussir sa carrière passe par une bonne maîtrise de sa communication interpersonnelle. Cependant, pour apporter une nouvelle dynamique, il existe plusieurs méthodes à utiliser, différentes selon l’âge et le secteur d’activité. D’autres critères ne sont pas à négliger, comme être en mesure de se présenter et de prendre la parole en public ou encore savoir préparer et conduire une réunion. Par ailleurs, vos relations au travail et votre comportement pourront être d’excellents atouts si vous savez comment exister et faire votre place au sein d’une équipe. Enfin, soyez vigi-lant concernant les périodes de travail stressantes qui génèrent souvent des malentendus et aboutissent à des conflits.

Une organisation personnelle et efficace est synonyme d’une bonne gestion du temps et du stress. Votre organisation personnelle dépend aussi de votre mémoire qui s’entretient au quotidien, car vous devez accumuler un maxi-mum d’informations, de plus en plus complexes. Par ailleurs, des techniques de négociation maîtrisées sont aussi indispensables, car cela demande de la réactivité, de la diplomatie, de l’adaptation et beaucoup de talent.

La réorientation professionnelle

Vous vous ennuyez dans votre poste actuel, vous êtes en manque de motivation et vous n’avez pas beaucoup de reconnaissance pour le travail accompli. C’est décidé, vous avez besoin d’un nouveau départ pour booster votre carrière.

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Comment effectuer une réorientation professionnelle ? Quelles sont les diffé-rentes possibilités : bilans, formations ?

Vous rêvez de devenir manager pour vous positionner en leader. Quelles sont les caractéristiques d’un bon mana-ger pour diriger une équipe, déléguer et recadrer un collaborateur ? Diriger

demande d’avoir du leadership, celui-ci sera inné ou vous devrez le travail-ler pour l’améliorer au fil du temps. La réorientation professionnelle peut aussi être une solution. Ce changement est cependant souvent porteur de questionnements et de doutes. N’hésitez pas à faire appel à des conseillers extérieurs qui sauront vous guider dans vos démarches.

L’expatriationL’expatriation, c’est travailler et vivre à l’étranger pendant un certain temps. Cela demande beau-coup de réflexions, car c’est une décision capitale et stratégique qui ne s’improvise pas.

Comment la société va-t-elle effectuer la mobilité internationale de ses salariés ? Quelles sont les for-malités nécessaires à accomplir pour partir ? Qu’en est-il de votre statut qui sera décidé par votre entreprise : détaché ou expatrié ? En matière de protection sociale, ces deux statuts sont très diffé-rents. Quelles sont les clauses principales de votre contrat d’expatriation ? Avez-vous pensé à votre retour ?

En outre, l’expatriation ne vous dispense pas de vos obligations envers l’ad-ministration fiscale. Quant à votre protection sociale, elle ne doit pas être négligée, car elle sera différente selon le statut défini par votre entreprise. Tous ces points seront à analyser minutieusement avant de quitter votre pays d’origine pour effectuer une carrière internationale.

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I. Les secteurs d’activité

Choisir sa voie et trouver un emploi n’est pas chose aisée ! Votre carrière dépen-dra des premiers postes que vous aurez acceptés et occupés, il en est de même pour le secteur que vous aurez choisi : qu’il s’agisse du public ou du privé, ces derniers influenceront votre évolution professionnelle. Vos décisions seront capitales, voire stratégiques, pour le déroulement de votre carrière. Certains d’entre vous préféreront se diriger vers le secteur public, parapublic ou libéral ;

d’autres se sentiront plus proches du secteur privé à savoir le commerce, l’in-dustrie, le milieu bancaire, les ressources humaines ou une carrière artistique. Dans tous les cas, ces différentes filières ne fonctionnent pas à l’identique.

Il en est de même pour les PME et les multinationales. Les petites structures bénéficient d’une ambiance plus familiale, il est donc de mise de saluer ses collègues chaque matin, par exemple. Vous serez autonome, polyvalent et

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I. Les secteurs d’activité

vous pourrez prendre plus facilement des initiatives. Les établissements plus importants, quant à eux, présentent un climat beaucoup plus impersonnel. Vos responsabilités y seront clairement définies. Ils vous offriront cependant plus d’opportunités d’évolution, voire une carrière à l’international. La carrière dans une grosse société donne également des avantages sociaux importants : mutuelle, œuvres du CE, participation, etc.

Carrière et emploiFaire carrière n’est pas synonyme de rester de nombreuses années dans la même entreprise. Pour évoluer vers d’autres fonctions, il faut savoir se remettre en question et ne pas hési-ter à changer d’employeur. Toutefois, après le parcours du combattant, de la recherche d’emploi, du recrutement et de l’entretien d’embauche, la prise

de poste n’est pas toujours facile. Il faudra s’intégrer, valoriser et soigner votre image, rentrer dans la culture de votre nouvelle entreprise pour une meilleure intégration.

Comment faire carrière ?

Durant votre carrière, et ce, chaque année, vous aurez droit à l’évaluation de vos compétences. Pour ce faire, vous serez soumis à un entretien avec votre supérieur hiérarchique. Pour gérer au mieux votre évolution, il faudra bien préparer ces différents entretiens afin que ceux-ci se transforment en succès. Ils seront en effet déterminants pour votre plan de carrière.

Vos conditions de travail se détériorent, vous vous ennuyez dans votre poste, votre emploi ne vous convient plus et vous n’avez plus de perspectives d’évolution, bref vous stagnez ! De ce fait, vous rêvez et vous souhaitez des missions plus intéressantes, plus enrichissantes. Dans ce cas, il vous faudra changer de travail pour engranger d’autres expériences qui vous permettront d’évoluer ou de vous réorienter professionnellement.

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I. Les secteurs d’activité

Les clés du succès

Réussir sa carrière demande du temps et de l’investissement personnel. Cependant, il existe quelques règles élémentaires pour construire son projet, réus-sir sa reconversion, développer son réseau professionnel ou encore trouver la meilleure solu-tion pour gravir les échelons dans l’entreprise.

Les règles de base pour acquérir les clés de la réussite reposent sur une bonne maîtrise de la communication interpersonnelle – savoir s’exprimer aussi bien au téléphone, par mail, qu’en public –, de la gestion d’une réunion – savoir la préparer et l’animer –, de votre organisation personnelle – gestion du temps et du stress, ainsi que vos techniques de créativité. Tout cela démontrera une grande confiance en vous, déterminera vos capacités d’animateur et prouvera que vous êtes efficace et compétent pour votre entreprise.

Et si vous envisagez de vous affirmer en tant que leader : votre image doit être en harmonie avec votre fonction. Devenir manager n’est pas donné à tout le monde, diriger une équipe, déléguer et recadrer un collaborateur ne s’improvisent pas non plus.

S’expatrier

Une expérience internationale vous tente pour booster votre carrière, elle sera appréciée des sociétés, car elle démontrera une démarche d’ouverture cultu-relle et professionnelle. Cette décision, certes tentante, n’est toutefois pas à prendre à la légère, car elle engage votre famille et vous-même.

Prenez le temps de la réflexion et posez-vous les bonnes questions avant de partir. Quel statut ? Quels avantages ? Il conviendra en effet de vous ren-seigner sur les tenants et les aboutissants de ce changement de vie radical et également de prévoir votre « retour au pays ».

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I. Les secteurs d’activité

Le secteur public, parapublic ou libéralPour faire carrière dans le privé, on répond à une offre d’emploi contrairement au secteur public où l’on est recruté, en principe, suite à la réus-site d’un concours correspondant à un poste bien déterminé. Il existe trois fonctions publiques : celle de l’État, la fonction publique territoriale et la fonction publique hospitalière. Celles-ci vous permettent de vous diriger vers différents métiers selon votre niveau d’études et votre réussite aux concours.

Parmi les nombreuses filières représentées, on retrouve l’administration, l’animation, les activités artistiques et culturelles, les secteurs médico-social, médico-technique et pédagogique, la sécurité, la police, le social et le milieu socio-éducatif, le sport, la technique.

Il vous sera donc possible de faire une carrière militaire, sociale, médicale ou juridique. Ces filières sont ensuite divisées en trois catégories – A, B et C – et en échelons, qui correspondent aux grades des fonctionnaires. Cela permet aussi de définir l’avancement de carrière et la rémunération du salarié.

Présentation

Pour faire carrière dans la fonction publique, il faut avoir réussi son concours qui correspond à un poste déterminé. Cependant, vous pouvez y accéder par le biais d’un recrutement direct. Le fonctionnaire aura donc acquis une com-pétence de principe déterminée par le concours pour différents emplois de même nature dans la fonction publique.

Ce dernier fera normalement sa carrière professionnelle dans la fonction publique jusqu’à sa retraite. Toutefois, si le fonctionnaire souhaite progresser, il ne devra pas rester passif et en position d’attente, car son statut lui permet de bénéficier de concours internes, de mobilité et/ou d’une seconde carrière et de la formation professionnelle. L’évolution de carrière dans le secteur privé est complètement différente du secteur public. En effet, le fonctionnaire n’a

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I. Les secteurs d’activité

pas vraiment un contrat de travail. Il est nommé par une décision adminis-trative qui définit sa position statutaire, son cadre d’emploi d’appartenance, son grade ainsi que son ancienneté et sa rémunération. Sa carrière va donc dépendre de sa position définie par la décision administrative et sera évolutive selon son grade et son échelon déter-miné par une grille.

Les principes de base d’évolution de carrière du fonctionnaire sont d’une part l’ancienneté dans son grade, qui lui permettra d’accéder aux éche-lons supérieurs (c’est ce qu’on appelle l’avancement de grade) et, d’autre part, ses aptitudes professionnelles qui seront vérifiées. L’agent de la fonction

publique peut en effet accéder à un emploi supérieur à celui où il se trouve et sans passer de concours : il s’agit de la promotion interne. L’évolution de car-rière du fonctionnaire ne se gère donc pas à l’identique du secteur privé, car l’employeur public a un rôle limité ; il doit respecter la réglementation qui fixe les conditions d’avancement de la même façon pour les agents placés dans la même situation. Néanmoins, les textes peuvent prévoir d’introduire ses propres critères.

Toutefois, des dispositions intéressantes ont été mises en place ces dernières années pour permettre aux fonctionnaires d’évoluer plus rapidement. Les textes permettent ainsi aux fonctionnaires d’accéder à la formation tout le long de leur carrière, de préparer des concours internes et de passer des exa-mens. Ce droit à la formation leur permet d’obtenir de l’avancement, des responsabilités plus importantes avec une rémunération correspondante. La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) est également prise en compte avec la création d’un congé spécifique ainsi que le Droit Individuel à la Formation (DIF).

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I. Les secteurs d’activité

Carrière militaire

L’armée recrute, pourquoi ne pas faire une carrière militaire ! Comme la car-rière sociale, médicale ou juridique, elle dépend du secteur public, para-public ou libéral et est rattachée au ministère de la Défense qui est un des principaux recruteurs de l’État. Il se compose de l’armée de terre, de l’ar-mée de l’air et de la marine nationale ainsi que d’autres organismes tels que

l’EMA (État-Major des Armées), la DGA (Direction Générale de l’Armement) ou le SGA (Secrétaire Général de l’Administration).

L’armée demande de la mobilité, de l’action, de la solidarité, du courage et un sens du service, bref un dépassement de soi. Celle-ci vous ouvre les portes de nombreuses spécialités. Sachez qu’elle regroupe environ 400 métiers dans plus de 40 spécialités et cela, seulement dans l’armée de terre. En outre, la carrière militaire concerne plus généralement les jeunes entre 18 et 26 ans, quel que soit leur niveau d’étude, de la 3e à bac +5. Selon votre niveau d’étude, vous pouvez accéder aux grades suivants : sans le bac, vous pouvez prétendre à devenir militaire de rang, de bac à bac +2, vous pourrez devenir sous-officier et, au-delà, le grade d’officier s’offre à vous. Toutefois, comme pour tout emploi de la fonction publique, les militaires sont recrutés sur concours et répartis en trois catégories – A, B et C – qui correspondent à un niveau de formation et à un type de responsabilités bien déterminé. Pour les personnels de la catégorie C, le recrutement peut s’effectuer sans concours.

La carrière militaire permet d’acquérir une première expérience profession-nelle et offre des perspectives d’avenir très enrichissantes. Elle a pour vocation d’apporter une progression grâce à ses formations et aux passerelles vers les grades d’officiers. De plus, une expérience dans l’armée est valorisante, car les entreprises apprécient ce genre de profil. Les personnes ayant fait une carrière militaire possèdent un grand sens d’adaptation, la prise de poste en sera donc plus aisée, si cette personne décide de faire carrière dans le secteur privé.

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I. Les secteurs d’activité

Carrière sociale

Si vous vous sentez proche des gens, optez pour une carrière sociale ! L’objectif est d’aider les individus ou les familles à surmonter des difficultés sociales, culturelles ou encore économiques et, quelquefois, de favoriser leur insertion et/ou de leur apporter une aide psychologique. C’est aussi aider et accompagner les personnes âgées et la petite enfance.

De nombreux métiers dépendent de la carrière sociale. Ils sont généralement sanctionnés par un DUT

en carrières sociales, divisé en plusieurs options : animations sociales et socio-culturelles, assistance sociale, éducation spécialisée, gestion urbaine ou encore service à la personne. Il est ensuite possible de le compléter d’une ou plu-sieurs années pour évoluer rapidement à un poste d’encadrement. Les métiers les plus souvent exercés s’adressent aussi bien aux femmes qu’aux hommes : assistant de service social, conseiller en économie sociale et familiale, éduca-teur spécialisé ou de jeunes enfants, moniteur-éducateur, travailleur familial, chargé de mission, délégué à la tutelle, médiateur, aide ménagère, agent de développement social urbain, inspecteur de l’action sanitaire et sociale, etc.

Si vous souhaitez faire carrière dans le social, vous aurez comme principal employeur la fonction publique (Conseils généraux, ministères, hôpitaux), les employeurs parapublics comme la Caisse d’allocations familiales ou encore des associations (employeurs privés). Comme tout emploi dans la fonction publique, il faut passer des concours correspondant à un poste bien déter-miné, les métiers sont répartis en grade et en échelon. En outre, les salaires et l’évolution de carrière sont réglementés pour les personnes appartenant à la fonction publique.

Carrière médicale

Vous rêvez de vous lancer dans une carrière médicale et d’endosser la blouse blanche, signe de reconnaissance. Avant de vous engager dans ces différentes filières, sachez que les études sont en général très longues (de 7 à 11 ans)

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I. Les secteurs d’activité

selon la spécialité choisie. La sélec-tion, quant à elle, est drastique, même si certains métiers sont plus accessibles. Dans tous les cas, la carrière médicale demande un fort investissement humain et un grand dévouement aux autres, certains de ces métiers exigent de lourdes responsabilités.

Ce secteur dispose de nombreux métiers (liste non exhaustive), à savoir : les praticiens en médecine – médecin, spécialiste (gynécologue,

ophtalmologiste, cardiologue), allergologue, anesthésiste, masseur, sage-femme, etc. –, les infirmiers (anesthésiste, au bloc opératoire, en psychiatrie, à domicile), les métiers connexes à la médecine (acupuncteur, aide-soignant, assistant, auxiliaire puériculture ou de vie, brancardier, technicien de labo-ratoire, radiologue, etc.), la pharmacie (pharmacien, agent de pharmacie, préparateur, biopharmacien, etc.) ou encore l’administration sociale et la direction hospitalière (attaché d’administration, cadre administratif, cadre des services, directeur, gestionnaire, responsable des admissions, secrétaire médicale).

La carrière médicale permet ainsi de dépendre de différents employeurs. Vous pouvez en effet être rattaché au ministère de la Santé pour les employeurs de la fonction publique (hôpitaux, mai-sons de retraite ou de convalescence) ou au privé pour les cliniques, les hôpitaux, les maisons de retraite ou de repos disposant d’un statut privé.

Elle peut aussi s’exercer en fonction libérale selon le métier (médecin, spécialiste, infirmier, masseur, etc.), dans l’armée, dans l’industrie clinique et phar-maceutique, et l’humanitaire.

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I. Les secteurs d’activité

La fonction publique recrute par concours, les candidats sont associés à une fonction déterminée et classés par niveau d’études en trois catégories :

π catégorie A : titulaire d’un bac +3 minimum pour les postes d’encadrement ;

π catégorie B : avoir au minimum le bac avec, pour certains, un diplôme à carrière professionnelle (infirmier) ;

π catégorie C : ouvert au BEP-CAP ou sans condition de diplôme pour cer-tains emplois, cela concerne les emplois d’exécution.

Les métiers, les salaires et l’évolution de carrière sont réglementés.

Carrière juridique

La carrière juridique (métiers de la justice et du droit) dépend, pour le secteur public, du ministère de la Justice. Toutefois, ces métiers peuvent également être exercés en libéral (avocat, notaire) ou dans le secteur privé (juristes d’en-treprise, secrétaire juridique). Certains demanderont un minimum de bac +2, voire beaucoup plus.

Dans le secteur juridique, les professions sont orga-nisées en « ordres » afin de réglementer l’accès à la profession et des règles de déontologie sont définies. Les métiers de la justice et du droit de la fonction publique se décomposent ensuite en plusieurs corps de métiers : les métiers judiciaires (procureur de la République, procureur général, juge, avocat général, substitut, greffier), les métiers pénitentiaires (directeur, conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, surveillant), la protec-tion judiciaire de la jeunesse qui concerne la prise en charge des mineurs délinquants et la protection

de l’enfance (éducateur, directeur, psychologue) et, enfin, les filières admi-nistratives : administrateurs et mandataires judiciaires pour les entreprises en difficultés (redressement et/ou liquidation judiciaire), commissaires aux comptes, commissaires priseurs, conciliateurs, notaires, avocats, huissiers, etc.

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I. Les secteurs d’activité

Pour faire une carrière juridique dans la fonction publique, il est impératif de passer les concours. Par exemple, pour les métiers judiciaires, il faut s’inscrire au concours de l’École nationale de la magistrature. Les professionnels du droit sont ensuite classés par catégorie, et les métiers et salaires sont réglementés.

Le secteur privéLe secteur privé offre d’excellentes opportunités pour réussir sa vie profes-sionnelle comme les carrières commerciale, industrielle, bancaire, artistique, ou encore dans les ressources humaines.

Carrière commerciale

Travailler dans le commerce n’est pas syno-nyme de vendeur à la sauvette ou faisant du porte-à-porte. De nos jours, le commer-cial est un fin négociateur qui a un sens inné des affaires afin de faire progresser le CA de son entreprise. Cependant, ce métier est devenu de plus en plus complexe et demande de la polyvalence ainsi que des connaissances plus approfondies dues à la mondialisation.

Les commerciaux sont en général recrutés avec un minimum de bac +3 et les personnes ayant fait les grandes écoles sont privilégiées. Pour faire une excel-lente carrière commerciale, il est indispensable de bien maîtriser les techniques de vente, d’avoir de bonnes connaissances en marketing et en nouvelles tech-nologies ainsi qu’une bonne culture générale. Reste à savoir si vous êtes fait pour ce métier et pour vendre des produits toujours plus complexes à des consommateurs très avertis. Les techniques de vente s’adaptent au marché d’aujourd’hui, qui est en perpétuel mouvement. Le commercial doit savoir cerner les besoins du client, lui expliquer les subtilités des produits, le conseil-ler pour mieux le guider dans ses achats. Pour faire une carrière commerciale, il faut savoir aussi écouter, observer, poser les bonnes questions. Le but princi-pal étant de créer un climat de confiance.

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I. Les secteurs d’activité

Cette filière gagne en diversité et apporte de nouvelles opportunités. On peut notamment retrouver comme nouveaux métiers ceux liés à la vente en ligne. Il faut alors savoir cibler la demande des internautes en maniant avec dextérité les ficelles du Web et les campagnes en ligne. Les nouveaux métiers qui y sont rat-tachés sont webmarketeurs, gestionnaires de webmagasin, etc. La grande distribution pro-pose également des catégories de métier entre le commercial et le marketing, comme le « trade marketeur » ou le « category manager ». Le chef de rayon doit lui aussi bien maîtriser ses produits pour mieux les vendre aux consommateurs.

Pour rester plus généraliste, les commerciaux des grandes entreprises spécia-lisées dans un secteur d’activité précis (bâtiment, mécanique, alimentation, informatique) ont toujours le vent en poupe. Faire carrière dans ce domaine offre de belles perspectives d’évolution, notamment des fonctions d’encadre-ment (responsable d’équipe de commerciaux, chef de secteur, directeur d’une agence). Cela peut aussi déboucher vers une carrière internationale.

Carrière dans l’industrie

L’industrie apporte une grande diversité de métiers divisés en plusieurs secteurs : logistique et transport, chimie et matériaux, agriculture et agrono-mie, production et mécanique, biotechnologies, etc. ; la liste est loin d’être exhaustive. Il existe en outre quatre pôles essentiels pour faire fonctionner efficacement l’entreprise : la conception (la transformation des matières pre-mières semi-finies ou finies, ainsi que la recherche et le développement), la production (fabrication, maintenance, méthode et qualité), la gestion et l’administration (RH, finances, comptabilité, juridique, logistique) et la vente (commercial, marketing, communication).

L’entreprise industrielle peut être une PME ou une société beaucoup plus importante, elle produit alors des biens pour les vendre aux consommateurs.

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I. Les secteurs d’activité

Pour ce faire, les personnes travaillant pour cette firme doivent disposer d’un grand savoir-faire. Le marché étant en perpétuelle évolution, la société doit innover sans cesse pour progresser et faire des bénéfices. L’industrie, dotée de nombreux métiers, a besoin d’ouvriers, d’employés et de cadres pour fonc-tionner ainsi que pour produire, concevoir, rechercher et développer, et ce, afin d’accroître la compétiti-vité et pérenniser la société ainsi que ses nombreux emplois.

Une carrière dans l’industrie répond donc à de multiples profils avec des niveaux d’étude très différents : du CAP, bac pro, BTS, DUT jusqu’à bac +5 et plus pour les ingénieurs et les chercheurs. La voie de l’apprentissage est aussi appréciée des entreprises. Les débouchés ne manquent pas et offrent de belles perspectives et des évolutions de carrière. Les missions sont donc très différentes les unes des autres et demandent, de toute façon, beaucoup de rigueur pour que l’entreprise soit sans cesse à la pointe. Pour ce faire, rentrer dans l’industrie demande souvent de travailler avec des professionnels plus âgés et hauts placés dans la hiérarchie. Il faut donc savoir accepter les cri-tiques, écouter, regarder et acquérir de l’expérience pour devenir crédible. Il est aussi possible de faire une belle carrière internationale.

Carrière bancaire

Les banques françaises sont un des premiers employeurs privés. Ces activités bancaires et finan-cières sont réservées aux établissements possédant un agrément ; ils sont soumis à une surveillance particu-lière des autorités de contrôle.

La carrière bancaire propose donc un large panel de métiers qui demandent une bonne culture financière et requièrent rigueur et précision. En outre, ce sec-teur se divise en plusieurs pôles regroupant différents métiers : la banque de réseau (conseiller clientèle

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I. Les secteurs d’activité

particulier ou professionnel, responsable d’agence ou de groupe d’agences, conseiller en patrimoine), la banque d’entreprise (chargé de clientèle PME-PMI, analyse crédit, banquier-conseil), la banque des marchés c’est-à-dire la bourse (technicien de la finance, trader, back et middle office de la banque des marchés, sales trader) ou encore les métiers supports (téléopérateur, tech-nicien des opérations bancaires, administratif : informaticien, RH, comptabilité et gestion, juridique et fiscalité, auditeur, marketing, inspecteur et responsable de la conformité, analyste fusion et acquisition).

Il existe différentes voies pour faire carrière. Ainsi, des formations spécifiques préparent aux métiers bancaires, les études pouvant être plus ou moins lon-gues selon la profession choisie : bac +2 ou +3 pour les chargés de clientèle et jusqu’à bac +5 pour les postes d’encadrement ou les conseillers aux grandes entreprises. Ce secteur dynamique propose de nombreux débouchés et une évolution de carrière rapide. Tout le long de votre parcours professionnel, les banques mettent à votre disposition de nombreux dispositifs de formation continue. La carrière bancaire ouvre aussi les portes de l’international.

Carrière RH

Les ressources humaines ne correspondent pas à un secteur professionnel à proprement parler, mais à une activité transversale que l’on retrouve dans toutes les entreprises plus ou moins importantes. Ces profes-sionnels interviennent dans des domaines variés, à savoir la gestion des carrières, le recrutement, les for-malités administratives et la paie, la communication interne, la formation ou encore les relations sociales. Ils sont aussi présents dans le secteur public et privé, d’autres peuvent travailler en qualité de consultants pour le compte de cabi-nets indépendants (cabinet de recrutement, cabinet d’« outplacement », chasseurs de têtes).

La carrière RH ouvre un éventail important de métiers comme directeur/responsable des ressources humaines, responsable du recrutement, respon-sable de formation, consultant en recrutement, gestionnaire de paie, juriste

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I. Les secteurs d’activité

social, graphologue, gestionnaire de carrières, coach – fin psychologue et bon manager –, expert technique chargé de mettre en place des outils pour les entretiens d’évaluation, etc. Certains de ces salariés, plus stratèges, se char-geront de la politique salariale de la société ainsi que des relations avec les représentants du personnel. Ces différents métiers demandent certaines quali-tés, à savoir le sens de l’écoute, du service et de l’empathie. Viennent ensuite, l’organisation, une grande disponibilité, de la psychologie et un sens affirmé des responsabilités. Reste à savoir si vous avez les prédispositions pour effec-tuer votre carrière en RH.

Pour faire carrière, il est nécessaire d’avoir au mini-mum un bac +2 (BTS assistant de gestion PME-PMI), un DUT GEA (option RH), une licence ou un cur-sus RH (MST et MSG). Pour accéder à des postes d’encadrement ou beaucoup plus spécifiques, il sera nécessaire d’avoir un bac +5 en université ou dans une grande école. Il faut savoir que des cabinets de recrutement de grande notoriété emploient des consultants en France et à l’étranger, ce qui ouvre des opportunités pour une carrière internationale. Par ail-leurs, le domaine de la RH est de plus en plus confié

à des professionnels très qualifiés. La gestion des ressources humaines étant stratégique pour une entreprise, surtout en période de crise, ces dernières pri-vilégient le renforcement des compétences de ses collaborateurs au moyen de formations plutôt que le recrutement.

Une carrière artistiqueSi vous êtes créatif et artiste dans l’âme, osez une carrière artistique. Les métiers y sont nombreux et couvrent des domaines très différents.

Métiers

Les nouvelles technologies influent sur les différents métiers du domaine artis-tique, que ce soit la mode, le multimédia, le design, la photographie, les arts plastiques, la musique, le théâtre et les arts multidisciplinaires.

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I. Les secteurs d’activité

Ces nombreuses professions exigent beaucoup de talents, de la passion, et énormément de ténacité. L’art n’empêche pas la précarité, il aurait même tendance à la cultiver et les professions les plus médiatisées ne sont pas accessibles à tout le monde. Il n’est donc pas facile de vivre seulement de son art. Les fins de mois s’annoncent généralement difficiles, il est quelquefois nécessaire d’avoir une seconde activité. Les aides publiques ou privées, le mécénat et les allocations sociales ont souvent un rôle à jouer.

Il est intéressant de savoir que dans le domaine artistique, on retrouve des métiers comme guide conférencier, expert d’art ou commissaire-priseur.

Perspectives d’évolution

Faire carrière dans le secteur artistique demande bien souvent d’avoir un statut indépendant ou un emploi d’intermittent et, quelquefois, un emploi permanent. Les métiers de l’artisanat d’art, quant à eux, recrutent, ce qui peut ouvrir de belles pers-pectives professionnelles, comme le bois, la pierre, le bijou qui sont fortement recherchés.

Les écoles d’art ont fait leur réputation en France ainsi qu’à l’étranger. Les grandes écoles du secteur public recrutent, mais leurs concours sont ultra-sélectifs : beaucoup de candidats et peu d’élus. Les frais de scola-rité pour les écoles privées sont, eux, très onéreux. Il existe aussi des cursus courts

et concrets qui seront, si possible, complétés par des qualifications supé-rieures afin d’obtenir une évolution professionnelle beaucoup plus rapide. L’apprentissage est aussi très apprécié des recruteurs.

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I. Les secteurs d’activité

Une carrière internationaleVous avez envie de vous évader pour booster votre carrière. Il est possible d’effectuer une carrière internationale dans le secteur public ou privé.

Présentation

La mondialisation est passée par là et, pour réduire leurs coûts, les sociétés s’em-pressent de créer des filiales à l’étranger. Beaucoup d’opportunités sont donc à saisir dans de nombreux métiers et fonctions.

Les multinationales, grands groupes, PME-PMI, ONG et certaines administrations font les yeux doux aux jeunes diplômés et aux personnes très expérimentées.

Il est bien entendu impératif de parler au moins l’anglais couramment, une autre langue étrangère étant également la bienvenue.

Métiers

Les sociétés recherchent principalement des personnes ayant des compé-tences techniques, commerciales et scientifiques. La connaissance du pays et de sa culture est également un atout majeur. De nombreux métiers sont concernés : directeur international, responsable export à l’international, responsable d’organisation (directeur d’hôtel par exemple), acheteur interna-tional, assistant export, diplomate, journaliste, interprète, expert international, secrétaire des affaires étrangères, professions communes à l’ensemble d’une entreprise (technique, logistique, informatique, finances, marketing).

La carrière internationale rime avec expatriation ou détachement. Vous béné-ficierez donc d’un statut spécifique défini par l’employeur. Attention, selon l’option choisie, la protection sociale sera différente. Vous deviendrez en quelque sorte un expatrié !

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I. Les secteurs d’activité

Perspectives d’évolution

Faire carrière à l’international offre d’excellentes opportunités, car cette mobilité est encouragée par un grand nombre d’entreprises. C’est une expérience valorisante qui permet de rebondir effi-cacement et votre valeur sur le marché du travail en sera augmentée.

L’évolution de carrière est donc beaucoup plus rapide et vous serez bien armé si vous décidez de changer de travail ou si vous souhaitez négocier une augmentation, voire une promotion.

S’informerFaire carrière sans incident de parcours, n’est pas chose aisée de nos jours. Il en est de même pour les étudiants qui sortent des grandes écoles ou de l’uni-versité et qui doivent se lancer sur le marché du travail. C’est pourquoi il est essentiel de s’adresser aux bons interlocuteurs pour construire sa carrière dans les meilleures dispositions.

Salons des carrières

Le but des salons des carrières est de faciliter la recherche d’informations concernant les pers-pectives professionnelles. Ils permettent aussi le rapprochement avec les employeurs et les diffé-rents recruteurs et aident à établir les premiers contacts pour un emploi futur. Ils peuvent, en outre, être spécifiques à un secteur d’activité : le médical, le public, le militaire, l’artistique ou encore les métiers de l’international débouchant sur une expatriation. Les salons des carrières ont aussi d’autres missions, à savoir informer les per-

sonnes sur les formations ou cursus qu’elles souhaitent poursuivre : grandes écoles ou université proposant des cursus spécifiques, voire internationaux,

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I. Les secteurs d’activité

pôle master et MBA, stages ou encore séjours linguistiques. Lors de ces jour-nées, il est aussi possible d’assister à des conférences. Ces salons permettent également de décrocher des emplois et jobs d’été, de rencontrer des recru-teurs, des cabinets d’« outplacement » et des coachs ou encore de bénéficier de conseils.

Ils se déroulent sur plusieurs jours dans toutes les grandes villes de France ainsi qu’à l’international. Vous pouvez retrouver les dates et les programmes auprès de sites Internet spécialisés, la presse, la radio.

Conseil en carrière

Le conseil en carrière met à votre disposition des moyens et différents outils pour vous accompagner et vous seconder dans votre recherche d’emploi, votre évolution de carrière, votre réorientation professionnelle. Les solutions envisagées pour vous assister sont l’« outplacement » (prestation de conseil pour vous aider à trouver rapidement un emploi), le bilan de carrière (outil de gestion de carrière dynamique ouvert vers le chan-gement), le développement du leadership pour vous permettre de devenir manager ou encore le coaching (moyen d’accompagnement qui consiste à être plus efficace et performant par rapport aux résultats attendus par l’entreprise).

Il existe différents moyens et techniques mis en œuvre par le conseil en car-rière afin de vous épauler et vous aider à réussir votre parcours professionnel. Il vous permettra, entre autres, de construire un projet professionnel réa-liste, d’élaborer une lettre de motivation et un CV efficaces et percutants, de trouver des offres d’emploi correspondant à vos compétences et expériences professionnelles tout en ciblant les entreprises que vous souhaitez prospecter, de réussir vos entretiens de recrutement (comment s’y préparer, se présen-ter et comment conclure son entretien), de savoir évaluer une proposition de poste (responsabilités, autonomie, mission, évolution) et négocier son salaire et son contrat d’embauche.

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I. Les secteurs d’activité

Ces différents services sont réalisés en toute confidentialité. En conclusion, le conseil en carrière accompagne et épaule les personnes qui souhaitent s’in-vestir et réussir dans leur recherche d’emploi, progresser dans leur carrière et effectuer un changement d’orientation professionnelle.

Cabinet d’outplacement

Le cabinet d’« outplacement » n’est pas une société de placement de salariés. Sa mis-sion consiste à vous assister pour trouver un nouvel emploi en ouvrant des contacts, en utilisant votre réseau professionnel cultivé soi-gneusement tout le long de votre parcours professionnel et en proposant naturellement et spontanément vos compétences à des entreprises bien ciblées. Il est aussi sollicité par les sociétés lors du départ négocié d’un collaborateur ou d’une procédure collective (licenciement, restructuration).

Bon à savoir : vous pouvez individuellement faire appel à un cabinet, cepen-dant, les honoraires concernant leurs prestations resteront à votre charge.

Le cabinet d’« outplacement » a pour objectif principal d’aider à la recherche d’emploi, d’analyser la situation du salarié, de définir avec celui-ci des axes prioritaires et une stratégie de recherche active d’emploi et, enfin, de mettre à sa disposition différents outils (logistique, communication, etc.).

Pour ce faire, il met en place un contrat, qui se décompose en plusieurs étapes. Tout d’abord, la réflexion, qui consiste en un bilan complet sur les compétences, les domaines d’expertise et la personnalité du salarié.

Le projet professionnel est ensuite défini par un repositionnement profes-sionnel avec la mise en place des principaux outils de communication, de techniques de recherche d’emploi structurées, qualitatives et quantitatives. Enfin vient l’intégration en entreprise qui aide à la prise de poste au sein de la société.

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I. Les secteurs d’activité

Coach

Le coach a pour mission de vous aider à développer vos compétences et performances personnelles. Il épaule également les sociétés qui souhaitent se réorganiser. C’est aussi un moyen de reconnaissance et de fidélisa-tion du collaborateur. Il va donc apporter à l’entreprise le maintien ou l’amélioration des relations

entre l’individu, son travail et son environnement professionnel. Le coaching est approprié aux « savoir-faire » et « savoir-être » relatifs à l’organisation, le management, le relationnel, la communication ou le commercial. Il concerne donc toutes les organisations, privées ou publiques, les travailleurs indépen-dants, les associations… Néanmoins, il s’adresse plus particulièrement aux personnes exerçant un rôle de management, ce qui évite au décideur ou au chef d’entreprise de s’isoler.

De plus, le coaching aide à résoudre certaines difficultés et à réfléchir sur son avenir professionnel. Le coach est votre entraîneur professionnel et il se révélera un appui inconditionnel. Il a pour mission de vous soutenir dans vos différentes démarches ou situations. De ce fait, il sera efficace et nécessaire dans la gestion du stress au travail, lors d’une prise de poste, d’un entretien d’évaluation ou d’une réorientation, pour définir votre efficacité organisa-tionnelle comme la gestion du temps, pour aborder sereinement la gestion des conflits, pour être mobile, pour développer votre leadership afin de deve-nir manager et apprendre à bien diriger une équipe ou encore pour trouver l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Ces différentes missions per-mettent à la personne concernée d’être plus performante et plus efficace.

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I. Les secteurs d’activité

A Pour aller plus loin

Astuces

Comment développer son réseau professionnel ?

Aujourd’hui, avoir un réseau est essentiel pour sa carrière. Or, le mettre en place, l’entretenir et le développer n’est pas chose facile.

La première clé est d’avoir une gestion intelligente de ses cartes de visite. On recommande donc de toujours avoir des cartes de visite sur soi : on n’entre pas toujours les numéros des gens qu’on rencontre dans son téléphone, mais on garde parfois précieusement leur carte.

Au dos des cartes de visite que l’on vous donne, notez les circonstances de votre rencontre avec la personne, puis classez-les et n’hésitez pas à effectuer une copie numérique de vos contacts.

Il est ensuite très important de toujours rester ouvert à la rencontre profes-sionnelle. Décloisonnez votre vie personnelle de votre vie professionnelle : en échangeant sur vos loisirs avec des relations d’affaires, vous pouvez vous décou-vrir des affinités et gagner des opportunités.

Inversement, en échangeant sur le travail avec vos proches, vous pouvez déverrouiller des accès à des cercles intéressants. Il faut savoir saisir toutes les opportunités offertes pour lier connaissance : réunions entre collègues, dîners en famille, soirée du Nouvel An, voyage en train, etc.

Bien sûr, investissez les réseaux sociaux et, même si vous ne connaissez pas les gens, n’hésitez pas à formuler une demande de contact si la personne revêt un intérêt quelconque.

Enfin, il est également crucial d’avoir une image soignée. Ayez notamment toujours en tête un speech de deux minutes pour vous présenter de manière attrayante et informelle à tout nouvel interlocuteur.

Positionnez-vous aussi en tant qu’expert dans votre domaine de compétence. Le dire n’est pas suffisant, sous peine de paraître prétentieux : il faut animer des conférences, participer à des colloques, etc. Et suivez l’actualité de votre profes-sion pour pouvoir parler des dernières tendances.

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I. Les secteurs d’activité

Justifier des périodes d’inactivité dans un CV

Crise du marché de l’emploi, maladie, éducation des enfants, etc. : votre parcours professionnel comporte un trou de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Or, vous cherchez aujourd’hui un emploi et savez que cette période d’inactivité ne sera pas du meilleur effet sur votre CV.

Pas de panique, il existe quelques astuces pour atténuer les méfaits d’une période d’inactivité sur votre CV.

Tout d’abord, si cette dernière n’a duré que quelques mois, vous pouvez tricher en notant, en face des expériences professionnelles, les années plutôt que les mois, voire en arrondissant certains mois. Les trous passeront alors inaperçus. Ne vous sentez pas coupable de ce stratagème, les recruteurs demandent générale-ment des explications aux trous dans les CV quand ceux-ci dépassent six mois.

Une autre possibilité consiste à organiser son CV astucieusement, en classant ses expériences professionnelles par pertinence plutôt que par date. Les éventuels creux seront moins apparents.

Si votre période d’inactivité a été plus longue, dans ce cas, essayez de mettre en avant vos occupations pendant ce vide professionnel : bénévolat, éducation de vos enfants, création d’un blog ou d’un site internet, d’une entreprise, reprise d’études, réalisation d’un projet personnel, long voyage, etc.

Si le trou de votre CV s’explique par une longue hospitalisation, évoquez-la brièvement dans votre lettre de motivation. Ne donnez pas trop de détails, une phrase ou deux suffiront à le justifier et à rassurer le recruteur.

Enfin, une longue période d’inactivité peut évidemment aussi signifier une longue période de chômage. Si c’est le cas, ne tentez pas de le dissimuler : le recruteur s’en rendra compte et cela se retournera contre vous.

Il y a des millions de chômeurs en France, vous n’êtes donc pas le premier ni le dernier que le recruteur verra passer dans son bureau.

Questions / réponses de pro

Apprentissage ou formation ?

Ma fille souhaite devenir coiffeuse. Quelle formation est la plus adaptée ? � Question de Cendrillon28

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I. Les secteurs d’activité

Δ Réponse de Costes

Rien de mieux que la pratique avec des professionnels, surtout pour des métiers tels que la coiffure, où la dextérité et l’expérience comptent autant (ou plus) que la théorie, qui est pourtant nécessaire.

L’important reste le choix de l’école, mais, aussi et surtout, du professionnel chez qui l’apprentissage se fera. De plus, pensez qu'une entreprise qui a passé trois années à former un jeune sera plus enclin à l'embaucher par la suite. Dans tous les cas, cela reste toujours un contact utile.

Δ Réponse de Charly06

Si vous en avez les moyens, choisissez l’école privée, car votre fille ne fera que de la coiffure. L’apprentissage en entreprise est gratuit (pourboires en prime), mais la qualité de la formation dépend du professionnel qui l’accueillera.

Carrière dans le social

Quelles sont les possibilités de carrière dans le social et le secteur public ? � Question de Jade91

Δ Réponse de Blabla

La carrière sociale a pour but d’aider les individus et les familles à surmon-ter des difficultés sociale, culturelle ou économique.

Elle a aussi pour objectif d’épauler et d’accompagner les personnes âgées et la petite enfance.

Les métiers les plus exercés dans le social sont assistant de service social, éducateur spécialisé ou de jeunes enfants, conseiller en économie sociale et familiale, moniteur éducateur.

Δ Réponse d’Agnès Capeille Consultant

De nombreuses professions font partie de la famille des métiers sociaux. Leur objectif est d’apporter aide et conseil à des publics en difficulté ; le plus souvent, il s’agit de métiers demandant une formation post bac, mais on peut trouver quelques métiers d’un niveau inférieur. Pour plus de rensei-gnements, consultez le site de l’ONISEP sur le domaine.

De même, on peut trouver des informations sur le site de la DRASS (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales).

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I. Les secteurs d’activité

Conseillère prud’homale et enseignante

Je suis enseignante pour le ministère de l’Agriculture et titulaire d’un contrat public. Puis-je devenir conseillère prud’homale avec ce type de contrat ?

� Question de Danilaure

Δ Réponse de Lalreen

Non, vous n’êtes pas éligible avec un contrat de travail de droit public pour arbitrer des litiges de droit privé. D’ailleurs, si vous-même, titulaire d’un contrat de travail de la fonction publique, vous aviez un litige, le Conseil des PH devrait se qualifier d’incompétent.

Δ Réponse de Conseil en évolution professionnelle

En tant qu’agent du Service Public, je doute fort que vous puissiez exercer cette fonction. Le Conseil des Prud’hommes concerne uniquement les sala-riés du secteur privé.

Pour information, mais je pense que vous le savez, contrairement à ce que laisse entendre le titre de « conseiller », cette personne ne conseille pas, mais est amenée à juger.

Peut-être est-il plus pertinent au regard de votre projet de travailler dans le domaine du conseil (juridique ou RH) ou de viser une fonction de juriste.

Métiers d’une carrière juridique

Quels sont les principaux métiers d’une carrière juridique ? � Question d’Alexis785

Δ Réponse de Blabla

Les métiers juridiques de la fonction publique se décomposent comme suit : les métiers judiciaires (procureur de la République, procureur général, juge, avocat général, greffier), les métiers pénitentiaires (surveillant, directeur, conseiller pénitentiaire), la protection judiciaire de la jeunesse qui prend en charge les mineurs délinquants et la protection de l’enfance (éduca-teur, directeur, psychologue), les filières administratives (administrateurs et mandataires judiciaires, commissaires aux comptes, commissaires-priseurs, conciliateurs, huissiers).

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II. Gérer sa carrière

Réussir sa vie professionnelle implique de s’ouvrir de meilleurs horizons pour mieux s’orienter et s’épanouir au travail. Pour ce faire, plusieurs éléments rentrent en ligne de compte : votre formation – cursus court ou long (en dépendra votre première prise de poste) –, votre intégration dans l’entreprise, votre mobilité (une carrière internationale découle généralement sur une expatriation), votre évaluation professionnelle qui servira à déterminer régulièrement vos compétences

professionnelles au moyen d’entretiens d’évaluation, ou encore une reconver-sion, c’est-à-dire changer de travail si cela s’avère nécessaire.

Vous allez ainsi vous fixer un but à atteindre. De ce fait, vous allez mettre en place une stratégie qui comprendra votre objectif ou l’activité profession-nelle que vous souhaitez exercer, vos plans d’action, soit les ressources et moyens à mobilier pour réussir, vos qualités personnelles (savoir-être), vos connaissances (culture générale), vos compétences techniques et savoir-faire

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II. Gérer sa carrière

ainsi que votre réseau relationnel et professionnel. Enfin, votre stratégie doit intégrer un planning prévisionnel définissant vos différentes actions dans le temps. Pour faire aboutir votre projet professionnel, il faudra que celui-ci soit défini et précis, afin de mettre toutes les chances de votre côté.

Tout le long de votre carrière, vous pourrez faire évoluer votre projet pro-fessionnel selon les opportunités qui peuvent se présenter, les expériences vécues, les rencontres et/ou le marché du travail. Votre projet sera donc modifié, enrichi ou abandonné. C’est pourquoi en envisager plusieurs évitera les risques de se tromper d’orientation et permettra de rectifier votre choix si cela s’avère nécessaire. Vous prendrez donc le temps de la réflexion pour que celui-ci soit motivant, réalisable et réaliste selon votre personnalité et vos compétences.

En conclusion, bâtir un ou plusieurs projets professionnels, c’est savoir ce que l’on veut, pouvoir présenter et argumenter ce que l’on souhaite lors d’un entretien (recrutement ou quand vous demandez une promotion), être utile lors de la création ou la reprise d’activité, ou encore lors d’une réorientation professionnelle. Construire son projet professionnel, ce n’est pas de l’inaction, car toute action bien menée et bien ciblée sera déterminante et plus efficace pour aboutir à la réalisation d’une carrière réussie.

La prise de posteIl est important de se fixer un, voire plusieurs projets professionnels pour atteindre ses objectifs. L’appartenance à un groupe se révèle très impor-tante aux yeux de tout individu. S’insérer dans la vie professionnelle en employant le mot « nous » pour parler de sa société est synonyme d’une inté-gration en entreprise bien réussie. Pour ce faire, lors de votre prise de poste, il va falloir faire votre place et rentrer dans un espace où on attend ou non votre arrivée avec impatience, donc vous intégrer dans un groupe de travail. Vous allez devoir faire preuve de beaucoup de discernement et de diplomatie.

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II. Gérer sa carrière

Réussir sa prise de poste

Votre principale mission est aussi celle de l’entreprise qui vous accueille, c’est-à-dire faire connaissance avec vos nouveaux collègues, ainsi qu’avec la culture de l’entreprise. C’est donc un système de partage et d’échanges que vous devrez composer avec votre personnalité et votre fonction au sein de l’entreprise. Si vous êtes de nature extravertie, vous serez alors à même de vous construire un réseau professionnel spacieux, alors que si vous êtes plutôt introverti, vous vous sentirez plus à l’aise avec un entourage plus restreint.

Sachez par ailleurs que la première impression que vous donnerez sera déter-minante. On dit souvent que vous disposez de 100 jours pour faire vos preuves et confirmer votre intégration dans votre nouvelle fonction.

Établir un diagnostic

Pour réussir votre prise de fonction efficace-ment et devenir très vite opérationnel, il va falloir en connaître les tenants et les abou-tissants. Cela va donc passer par une phase d’apprentissage des us et coutumes de la société. Vous établirez ensuite un diagnos-tic de la situation. Il vous faudra identifier et maîtriser les enjeux, analyser votre futur

poste, l’environnement de travail et ses spécificités, définir vos responsabili-tés, connaître les rôles et les missions de chacun (encadrement, collègues et collaborateur : qui conseille et qui agit, qui influence, qui prend la décision finale ?) et également l’historique de la société au moyen de documentation. Pour les postes d’encadrement, il est impératif d’aborder sereinement les nou-velles prises de fonction (mutation interne, promotion). Pour ce faire, vous devez être en mesure d’identifier les résistances au changement, de mettre en place des nouvelles règles et des nouvelles procédures, d’adapter votre style de management à l’équipe en place, d’asseoir votre légitimité et votre leadership pour être crédible, de préparer une première réunion de prise de contact pour vous présenter et formuler vos attentes et, enfin, de motiver les équipes pour obtenir des résultats concrets.

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II. Gérer sa carrière

Si vous n’avez pas la chance de bénéficier de journées d’intégration, de for-mations ou encore d’un coach individuel, il va falloir « apprendre sur le tas » pour découvrir et intégrer votre nouvel environnement. C’est donc un nou-veau challenge qui s’offre à vous, il va falloir relever de nombreux défis pour réussir votre carrière au sein de votre société.

Ce qu’il faut faire

Lors d’une prise de poste, la première chose à faire est de tout apprendre sur votre nou-velle société et votre poste au moyen de documentation : n’hésitez pas à poser des questions et à prendre des notes.

Ensuite, il sera important de vous valoriser et de prouver votre détermination et votre motivation. Pour ce faire, adaptez-vous aux us et coutumes de la société : observez quels sont les rapports entre les collègues

qui vous entourent (relations hiérarchiques, vouvoiement et/ou tutoiement), apprenez à identifier les rites, commencez à y participer (déjeuners d’équipe, pots). Par ailleurs, il va vous falloir être opérationnel dès les premiers jours : sollicitez votre supérieur pour connaître rapidement ses attentes, définissez les objectifs ainsi que les priorités. Demandez des commentaires sur votre travail, cela vous permettra d’avancer plus efficacement. Faites également preuve de discernement dans vos relations avec vos collègues : allez à la rencontre des autres, retenez leur nom, soyez ouvert et souriant.

Il est aussi important de soigner votre image : sachez faire reconnaître votre travail et vos réalisations sans trop d’excès, n’hésitez pas à faire preuve d’ini-tiatives et à proposer des pistes d’action pour améliorer le fonctionnement de votre service.

La polyvalence n’a jamais fait de mal à personne et certaines missions peuvent être source d’opportunités. Soyez ouvert aux nouveaux défis, même si ces derniers sortent du cadre de votre fonction. C’est peut-être un tremplin

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II. Gérer sa carrière

pour une évolution de carrière. De même, restez toujours positif et attentif aux signaux d’alerte et évitez les attitudes négatives. Il vous faudra également être réceptif aux nouvelles méthodes de travail et aux nouveaux outils mis à votre disposition. Enfin, n’oubliez pas de cultiver votre réseau professionnel.

Ce qu’il ne faut pas faire

Attention à ne pas commettre d’erreurs qui pourraient s’avérer fatales pour votre prise de poste. Celles-ci peuvent être variées.

Tout d’abord, il est primordial de s’adapter aux codes vestimentaires de l’entreprise, ces derniers devant être pris en considération. Les pratiques en termes de ponc-tualité ont aussi leur importance : certaines privilégient le respect des horaires, d’autres apprécient de commen-cer une réunion avec 15 minutes de retard. Par ailleurs, certaines entreprises aiment travailler dans un environnement agréable et chaleureux : soyez attentif quant au tutoiement et n’omettez pas les soirées d’échanges infor-melles si on vous demande de participer. De même, ne vous exposez pas dès le premier jour : soyez en position d’attente, observez votre environnement. Votre première prise de contact est déterminante, ne la bâclez pas ! De plus, il sera essentiel de prendre le temps de vous présenter, d’expliquer en quelques mots votre parcours professionnel. Enfin, soyez vigilant en ce qui concerne le manque de clarté et les défauts d’organisation, ce n’est pas du tout apprécié dans le cadre professionnel.

En conclusion, n’oubliez pas que l’entreprise est un lieu de travail, ce n’est pas un terrain d’expression d’amitiés. Ces dernières ne doivent pas interférer sur votre activité, sachez rester professionnel. Restez discret sur vos affinités personnelles, certaines complicités peuvent susciter des réactions peu favo-rables. Dans votre vie professionnelle, vous serez confronté à des situations conflictuelles : jalousies ou attaques. Restez attentif et ne rentrez pas dans la provocation. Si vous n’arrivez pas à désamorcer la situation de conflit, faites-en part à votre manager, c’est lui qui devra garantir l’harmonie au sein de son équipe.

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II. Gérer sa carrière

L’intégration en entrepriseAfin de s’épanouir pleinement dans son métier, il faut s’intégrer, c’est-à-dire connaître les rites et coutumes de la société qui vous emploie.

Bien s’intégrer

L’intégration d’un nouveau salarié dans une entreprise dépend, certes, de l’employé lui-même, mais aussi de l’entreprise. Celle-ci doit notamment officialiser clairement l’introduction du nouvel arrivant auprès de ses col-lègues de travail, à savoir définir le poste occupé et la hiérarchisation des responsabilités qui mettra en évidence sa position dans l’organigramme.

Le nouveau collaborateur, quant à lui, prend l’initiative de découvrir l’his-torique ainsi que le fonctionnement de la société et de mieux connaître les équipes en allant vers les autres. Il doit donc adopter une posture d’ouverture et d’écoute, découvrir les comportements de chacun, ainsi que les rapports entre services. Le nouvel embauché, avec l’aide de son supérieur, définit son champ de compétences et d’actions pour éviter d’empiéter sur la respon-sabilité et la fonction d’autrui. Cela évite les malentendus, les tensions, les conflits, les interrogations et les hostilités.

Séminaire d’intégration

Beaucoup de sociétés optent pour un sémi-naire d’intégration lors de l’arrivée d’un nouvel embauché. Cela permet à ce dernier d’être opérationnel plus efficacement, car il connaîtra plus rapidement les bases de son métier, ainsi que la culture et les règles de fonctionnement de l’entreprise. Ils peuvent

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II. Gérer sa carrière

avoir lieu sur une journée, plusieurs jours ou encore être répartis sur l’année pour un meilleur suivi. Les séminaires sont ouverts bien souvent à toutes les nouvelles recrues (cadres et non-cadres). Ils peuvent s’organiser au siège de la société ou dans diverses régions de France, voire à l’étranger.

La démarche spécifique du séminaire d’intégration est de détailler la culture de l’entreprise et ses valeurs, ses stratégies, ses différents métiers ainsi que le ou les organigrammes. De la documentation y est souvent distribuée (livret d’accueil, rapport d’activité, présentation de la société).

L’objectif du séminaire est multiple, à savoir créer un maximum de contacts entre les participants, rencontrer les dirigeants du groupe et accélérer le processus d’intégration pour déboucher sur un enrichissement collectif et per-sonnel qui permettra de faire carrière au sein de la société.

Avantages

Ces séminaires permettent de meilleures conditions de travail, ainsi qu’une approche et une compréhension de l’entreprise optimales.

Ils permettent également de mieux appréhender sa prise de poste et de se créer un réseau relationnel entre collaborateurs.

Il est aussi possible de faire appel au coach d’intégration qui s’avère être une formule efficace.

Les relations au travailUne bonne intégration en entreprise favorise la prise de poste et les relations au travail.

Hiérarchie de Maslow

Psychologue américain, Maslow a mis en place, en 1943, une classification hiérarchique des besoins humains, allant du niveau 1 au niveau 5.

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II. Gérer sa carrière

C’est-à-dire :

π niveau 1 : les besoins psychologiques, qui concernent notre survie (boire, manger, dormir, respirer) ;

π niveau 2 : les besoins de sécurité, qui ont la volonté de nous protéger contre les dangers (violence, délinquance, agressions), mais aussi de nous abriter (logement) et de nous assister (sécurité affective et sociale) ;

π niveau 3 : le besoin d’appartenance, qui prend appui sur le fait que chaque personne a besoin de se sentir acceptée et intégrée dans un groupe d’individus (travail, loisirs, famille) ;

π niveau 4 : le besoin d’estime, qui permet d’être reconnu au sein d’un groupe ;

π niveau 5 : le besoin de s’accomplir, qui a pour vocation d’atteindre l’épa-nouissement dans sa vie privée et/ou professionnelle.

Cette hiérarchie de Maslow s’applique aux relations de travail. Elle aboutit quelquefois à une évolution de carrière et aide certains à devenir manager. Elle est donc utile pour la compréhension des comportements humains.

Personnes concernées

Les relations au travail concernent l’employeur et le salarié (ouvrier, employé, agent de maître ou cadre). L’employeur doit veiller au bien-être au travail de son colla-borateur. Cela passe notamment par la motivation de son person-nel, la valorisation de ses équipes ou encore l’établissement d’une relation de confiance avec chaque

individu ; le manager recevra ces derniers lors d’un entretien d’évaluation. Dans le cas contraire, le malaise social s’installe et peut déclencher des arrêts de travail, de l’absentéisme, des mouvements sociaux qui nuiraient au déve-loppement de l’entreprise.

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II. Gérer sa carrière

Le salarié, quant à lui, doit opter pour la bonne attitude vis-à-vis des autres et de son entreprise, et ce, quelle que soit sa place au niveau hiérarchique, à savoir la responsabilité de soi (maintenir l’équilibre vie privée et vie pro-fessionnelle), la qualité du respect (respect des autres, de son travail et des valeurs) et la qualité de l’engagement (l’acceptation des différences et le caractère de chacun passent par l’échange et le dialogue ainsi que l’implica-tion dans le projet et le développement de l’entreprise).

Nous passons la majorité de notre temps au travail. Donc, si vous vivez mal vos relations professionnelles, votre vie à l’extérieur risque d’en pâtir. Il faut donc savoir exister aux yeux des autres. Vous devez, pour cela, être en mesure de vous présenter convenablement : la première impression est primordiale ! N’hésitez pas à aller vers les autres, intéressez-vous à eux et évi-tez de faire bande à part. Proposez aussi souvent que possible votre aide et n’ayez pas peur de demander des conseils. De même, le dialogue, avec vos collègues ou vos responsables, est très important. Enfin, sachez vous mettre en avant et faire preuve d’initiative.

Bien se comporter au travail

Pour s’épanouir dans sa vie profes-sionnelle, il ne suffit pas d’avoir de solides compétences, il faut aussi savoir s’intégrer dans une équipe et connaître la culture de la société qui nous emploie. Attention donc aux critiques maladroites et au compor-tement très personnel qui peuvent jouer en votre défaveur. Maintenez

une distance acceptable avec votre supérieur, ayez en tête que c’est lui qui vous a embauché et gère votre évolution de carrière en effectuant une éva-luation de vos compétences.

Pour une prise de poste optimale, soyez détendu, souriant, aimable et déter-miné. Allez vers les autres sans oublier les mots magiques (bonjour, au revoir, s’il vous plaît, merci) ; ces formules de politesse s’adressent à tout le monde,

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II. Gérer sa carrière

de l’ouvrier au cadre. Par ailleurs, respectez les niveaux de la hiérarchie : on s’adresse d’abord à son manager avant de s’adresser au grand patron. Votre supérieur direct serait vexé d’avoir été évincé. Il est également important de savoir se mettre en avant en faisant preuve d’initiatives.

Vous serez alors remarqué et cela vous permettra de décrocher des missions intéressantes. Gardez aussi à l’esprit que l’on attend de vous profession-nalisme et ponctualité, mais ne vous contentez pas du minimum : soyez également efficace, réactif, créatif énergique et productif.

De même, il faut quelquefois savoir s’adapter aux horaires en restant un peu plus longtemps le soir si un dossier impor-tant l’exige ; cela prouvera votre capacité à vous adapter. Ne promettez pas non plus l’impossible, soyez réaliste, analysez vos compétences ainsi que les délais à tenir pour réaliser la mission confiée.

Enfin, il est important d’opter pour l’esprit d’équipe en partageant vos infor-mations et vos fichiers si ces derniers ne sont pas confidentiels. L’entraide soude l’équipe, et le service auquel vous êtes rattaché n’en sera que plus productif.

Dans tous les cas, la communication interpersonnelle influe sur votre com-portement au travail, il faut donc savoir la maîtriser pour éviter la gestion des conflits.

Pour entretenir de bonnes relations au travail, il existe en outre quelques règles élémentaires à respecter : ne polluez pas l’environnement sonore de vos collègues en criant, ne dévoilez pas trop votre vie intime, surtout si vous souhaitez évoluer au sein de l’entreprise et devenir manager, évitez de vous poser en victime, inscrivez-vous dans une dynamique positive, évitez les ragots, les moqueries : ayez un esprit de groupe constructif et ne dénigrez pas votre supérieur même si vous en ressentez le besoin, cela pourrait se retourner contre vous. Enfin, sachez faire votre autocritique, reconnaître vos responsabilités et identifier vos défaillances pour vous améliorer.

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II. Gérer sa carrière

Gérer un conflit

Une entreprise dynamique génère des conflits, et c’est normal ! Une période de travail stressante et les relations au travail se détériorent. Cependant, il faut savoir résoudre les tensions rapidement, car elles nuisent concrètement à la bonne performance d’une entreprise.

Le plus souvent, un conflit découle d’un malentendu ou d’un désaccord entre deux individus, qui s’envenime et aboutit à une dégradation des relations et de l’am-biance de travail, une perte de motivation et, au final, à une baisse de la productivité. Le conflit génère colère, frustration, ran-cune et parfois tristesse. Les origines d’un conflit peuvent de plus être multiples : il peut s’agir de querelles de personnes, de définition d’une zone de pouvoir, d’un

désaccord de valeurs, de stratégies expliquées aux cadres, mais pas aux employés, etc. Il peut aussi naître de l’absence de ressources nécessaires pour mener à bien différentes missions ou d’une organisation mal définie.

En entreprise, c’est le manager qui gère les conflits. Mais l’opération s’avère souvent délicate, surtout que cela peut prendre différentes formes : conflit entre deux individus, entre deux équipes, entre une équipe et un bouc émis-saire ou encore entre sa propre équipe et lui-même, lorsque celle-ci remet en cause sa fonction de manager. Bien sûr, il est préférable de pouvoir anticiper un conflit, car c’est souvent une situation de désaccord qui perdure depuis longtemps. Le manager doit donc faire preuve d’observation et d’écoute pour le désamorcer. Pour ce faire, il évitera de faire la politique de l’autruche et analysera la situation à froid. Afin de gérer correctement ce conflit, le mana-ger devra aussi parler avec les collaborateurs concernés en tenant compte de la personnalité de chacun et en restant objectif, mais aussi recueillir les informations nécessaires pour gérer la situation en connaissant les arguments de chacune des parties et, enfin, identifier et clarifier les vrais problèmes. Et s’il est lui-même impliqué dans ce désaccord, il sera judicieux qu’il se fasse

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II. Gérer sa carrière

épauler par son supérieur hiérarchique. Le manager peut aussi faire appel à une personne extérieure, tel qu’un coach, qui pourra jouer un rôle de média-teur. Le manager intervient donc en qualité d’arbitre.

L’évaluation professionnelleTrouver un métier qui correspond à vos attentes et à vos compétences permet de s’épanouir dans sa carrière professionnelle et de développer un esprit de conquête pour s’ouvrir vers d’autres horizons.

Évaluation des compétences

L’évaluation des compétences de chaque salarié permet à la DRH de préparer les perspectives de carrière de ses collabora-teurs. Elle a souvent lieu chaque année et s’effectue aussi bien dans les PME que dans les plus grosses entreprises. Il ne s’agit pas simplement de faire juger

ses compétences professionnelles, c’est aussi la reconnaissance de ses perfor-mances, ainsi que la perspective d’une évolution de carrière. Elle aide aussi le manager à déterminer le plan de formation et les rémunérations de chaque collaborateur. En outre, la concurrence est de plus en plus vive de nos jours, la société qui vous emploie a besoin de connaître les compétences de ses col-laborateurs afin de définir ses meilleures stratégies. Son principal objectif sera donc d’avoir une démarche « gagnant/gagnant » vis-à-vis de ses salariés.

Plus le nombre de salariés est élevé, plus l’évaluation de compétences est indispensable. Afin de connaître les capacités de chacun, elle est effectuée par chaque niveau hiérarchique, c’est-à-dire par le n+1.

Pour ce faire, l’entreprise doit bien connaître ses rouages : tous les métiers existants en son sein pour pouvoir analyser convenablement les compétences attendues. L’évaluation des compétences est de plus déterminante pour

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II. Gérer sa carrière

conduire une politique de gestion de ressources humaines, elle est un support indispensable afin de justifier les augmentations de salaire. Concrètement, il existe plusieurs méthodes d’évaluation, comme :

π l’évaluation proprement dite, souvent écrite. Vous disposez d’un questionnaire ou d’une grille bâtie généralement en interne. Elle donne souvent lieu à une notation lors de l’entretien ;

π l’auto-évaluation, qui peut accompagner l’évaluation proprement dite. Elle se fait au moyen d’une grille remplie par la personne évaluée. Cela permet de se positionner et de se poser les bonnes questions avant la rencontre ;

π l’évaluation à 360° faite par le salarié lui-même, puis par ses col-laborateurs, pour terminer par le n+1. C’est un formulaire de 40 à 100 questions, distribué au nombre de personnes concernées. Quelquefois, et selon la fonction occupée, elle peut impliquer les clients et aussi les fournisseurs ;

π l’entretien individuel est un face-à-face avec son supérieur, où l’on aborde les échecs et les réussites de l’année ainsi que les objectifs pour l’année à venir.

Les documents sont remis généralement plusieurs jours avant les entretiens ; ces derniers aboutissent ensuite à un document récapitulatif co-signé. En règle générale, les formulaires de support d’entretien contiennent les activi-tés principales du poste, la mission et la fonction du collaborateur, le type de compétences et le niveau attendu, la fixation des résultats pour atteindre les objectifs, l’appréciation du niveau acquis par type de compétences, l’appré-ciation du niveau d’attente des objectifs ainsi que les actions à mettre en place pour améliorer les performances.

Selon la méthode d’évaluation de compétences abordée, il est indispensable de bien préparer son entretien d’évaluation.

Bon à savoir : votre entretien peut vous être utile en cas de licenciement justi-fiant une insuffisance professionnelle, c’est une preuve écrite que vous pouvez présenter aux Prud’hommes en cas de contentieux.

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II. Gérer sa carrière

Entretien d’évaluation

Vous devez avant tout considérer l’en-tretien d’évaluation comme le moment idéal pour rencontrer votre supérieur et faire un bilan. Son objectif n’est pas de vous juger. La date de votre entretien d’évaluation approche à grands pas, il est indispensable de bien vous préparer afin de faire le point sur l’année et défi-nir votre évolution de carrière.

Tout d’abord, pour bien préparer votre rendez-vous, récapitulez l’ensemble des éléments-clés de votre activité : vos réussites, vos performances. Listez également les missions et les projets que vous avez accomplis avec brio.

Ensuite, identifiez les objectifs que vous devez atteindre pour être meilleur, donc plus performant. Enfin, étayer vos arguments en donnant des faits et des chiffres précis ; laissez les points de détail de côté, ne vous servez que des grandes lignes. Ce récapitulatif vous servira de tableau de bord le jour « j ».

Sachez que votre entretien d’évaluation n’est pas un règlement de compte. Même si votre supérieur commence par les points positifs pour terminer sur les compétences à améliorer, il faut savoir écouter, prendre en compte ses arguments et apporter également vos avis ou vos idées sur le fonctionnement général de la société.

Prenez du recul, diagnostiquez les problèmes que vous avez rencontrés et définissez les moyens pour que cela ne se reproduise plus. Apportez toujours des éléments constructifs. Enfin, c’est un moment d’écoute mutuelle, ne cou-pez pas la parole et ne monopolisez pas l’entretien.

L’évolution de sa carrièreUne évolution de carrière peut vous amener à changer de travail, effectuer une carrière internationale, ou vous diriger vers un poste d’encadrement. Si vous souhaitez effectuer une réorientation professionnelle, changer de secteur

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II. Gérer sa carrière

d’activité et/ou de métier, il sera possible de bénéficier d’un accompagnement pour mener à bien votre projet. On pourra vous proposer d’effectuer un bilan de carrière ou de compétences. L’évolution professionnelle peut aussi passer par la formation, pour parfaire vos connaissances et vos compétences.

Plan de carrière

Votre gestion de carrière passe par l’anti-cipation de projets qui vous paraissent cruciaux pour votre avenir professionnel. Vous allez donc développer vos compé-tences stratégiques pour l’entreprise afin de vous adapter à l’évolution du marché et être à la pointe de la tendance. Cela vous aidera à préparer demain, à éviter

les mauvaises surprises en cas de fusion ou de licenciement ou, au contraire, à saisir les opportunités qui s’offrent à vous, quelles soient internes ou externes.

Pour construire votre plan de carrière, vous devrez identifier vos points forts et vos points faibles, vos réussites et échecs. Il est également important de mettre en corrélation vos intérêts, votre parcours professionnel et votre métier. N’hésitez pas, pour cela, à vous appuyer sur votre réseau profession-nel. Enfin, déterminez avec précision votre projet : changer de travail, voire effectuer une réorientation, puis mettre en place votre plan d’action.

La politique de l’entreprise d’aujourd’hui est de bâtir des plans de carrière pour ses collaborateurs. Ils sont souvent déterminés lors de l’évaluation des compétences de ces derniers.

C’est au moment de l’entretien d’évaluation avec son supérieur que le salarié aborde ses projets, ses ambitions, ainsi que ses besoins en formation.

Le manager doit ensuite évaluer le potentiel de son salarié pour élaborer son évolution de carrière.

Cela permet à l’entreprise de fidéliser ses meilleurs éléments et de découvrir ceux qui sont en insuffisance de compétences professionnelles.

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II. Gérer sa carrière

Demander une promotion

Depuis quelques années, vous êtes toujours au même poste et vous vous ennuyez. Vous souhai-tez relancer votre carrière et donc demander une promotion, voire une augmentation. Attention, même si souvent une promotion découle sur une augmentation, il vous advien-dra également une nouvelle charge de travail, des compétences inédites à acquérir et un stress permanent pour être performant afin de ne pas décevoir votre supérieur qui vous a fait confiance.

L’évaluation des compétences est le moment idéal pour demander une pro-motion. Lors de cet entretien, vous faites part à votre supérieur de vos réussites, mais aussi de vos échecs, de vos objectifs, ainsi que de vos attentes, de vos compétences et de vos performances.

Ce face-à-face avec votre manager est un moment privilégié qu’il ne faut pas négliger, car celui-ci sera attentif à vos propositions et à votre désir d’accéder à de nouvelles fonctions. Cependant, il peut aussi y avoir d’autres moments ou opportunités pour demander une promotion, comme un surcroît d’activité dans votre entreprise, la restructuration d’un département, la signature de nouveaux contrats. N’oubliez pas, par ailleurs, votre réseau professionnel, qui peut vous être d’une grande utilité.

D’autre part, si vous convoitez un poste en particulier, préparez bien vos arguments avant l’entretien : pourquoi êtes-vous attiré par ce poste ? Quelle valeur ajoutée apporterait-il à votre plan de carrière ?

Vous devez être persuasif, confiant et affirmer que vous êtes la bonne personne pour ce poste. Soyez posé et motivé, justifiez de vos compétences et de vos performances requises, démontrez que vous êtes prêt à effectuer votre nouvelle prise de poste. N’hésitez pas à étayer tous vos arguments avec un document que vous remettrez à votre manager. Vous aurez préparé celui-ci avec soin en faisant état de vos réalisations, soulignées d’exemples concrets et chiffrés.

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II. Gérer sa carrière

Demander une augmentation

Vous avez depuis quelque temps une surcharge de travail, de nouvelles responsabilités ou un nouvel emploi dans la société ; il est évident pour vous qu’une augmentation de salaire s’impose, car elle est nécessaire à votre évolution. Sachez l’aborder sereinement pour obtenir satisfaction.

En général, les augmentations de salaire en entreprise ont lieu à date fixe, lors de l’évaluation de compétences.

Collectives ou individuelles, elles s’attachent souvent à une nouvelle prise de responsabilités, de nouvelles performances ou des compétences nouvelles acquises suite à une formation qualifiante ou diplômante.

Néanmoins, une opportunité peut aussi vous permettre de demander une augmentation comme un nouveau projet confié ou un changement d’organisation.

Dans tous les cas, choisissez le bon moment pour formuler votre requête.

Dans un premier temps, il est primordial de bien connaître l’environnement dans lequel vous travaillez, d’identifier la perception de votre interlocuteur (quels sont ses principaux critères d’évaluation ?) et, enfin, de définir vos contraintes et vos objectifs. Vous allez donc argumenter pour vous faire com-prendre et entendre de votre manager.

Pour ce faire, sachez exactement éva-luer la fourchette d’augmentation, soyez réaliste et en cohérence avec la politique salariale de la société.

Par ailleurs, n’hésitez pas à consulter les études de rémunérations faites par la presse, les sites Internet, les offres d’emploi, soyez en adéquation avec le marché de l’emploi.

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II. Gérer sa carrière

Votre discours devra être bien préparé, clair et précis, et votre demande sera fondée sur des arguments solides. Préparez des exemples concrets et chiffrés, attestez de vos objectifs atteints et validés, listez vos réussites (projet, nouveau client, augmentation de chiffre d’af-faires). Certaines erreurs pourront vous être fatales et occasionner un refus, de ce fait, ne soyez pas vindicatif, restez dans le cadre profes-sionnel et ne mettez pas en avant vos problèmes personnels (séparation, problèmes financiers), évitez les attitudes conflictuelles et le chantage.

Et si vous essuyez tout de même un refus, essayez de négocier une prime ou un autre avantage (véhicule de fonction, financement d’une formation), ou encore un échelonnement ou report de l’augmentation.

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II. Gérer sa carrière

A Pour aller plus loin

Astuce

Réussir son premier mois en entreprise

Le premier mois en entreprise est primordial. En effet, c’est durant cette période que l’on fait sa première impression et que l’on pose les bases des relations futures. Voici donc quelques conseils utiles pour s’intégrer au mieux et au plus vite !

Tout d’abord, il convient de se présenter à tous pour créer le premier lien. S’il s’agit d’une PME, il va vous falloir connaître tout le monde : dès que vous croi-sez une nouvelle tête, prenez les devants et présentez-vous en deux phrases. Si vous oubliez un prénom, n’hésitez pas à le redemander rapidement ! Vous devez en retenir beaucoup, on peut vous pardonner, au début du moins. Vous pou-vez aussi vous aider du trombinoscope ou dessiner le plan des bureaux sur une feuille pour noter les noms de vos nouveaux collègues.

En revanche, si vous travaillez dans une plus grande entreprise, voire une mul-tinationale, présentez-vous à tout votre service, aux délégués du personnel, à la comptabilité et au service des ressources humaines. Vous devez aussi vous pré-senter à votre manager direct, car ce n’est pas forcément lui qui vous a recruté. N’hésitez donc pas à solliciter un entretien pour connaître ses attentes. Vous pouvez aussi, en complément, vous renseigner auprès de vos collègues pour ne pas commettre d’impair.

Dans un second temps, il est important d’observer son environnement de tra-vail. Sans vous montrer introverti, sachez prendre une certaine distance pour votre premier mois. Cela vous permettra de repérer le fonctionnement quotidien de l’entreprise – qui travaille avec qui, qui s’entend avec qui ? – et d’éviter les impairs. Par ailleurs, évitez de confier vos états d’âme à la première personne qui se montre amicale. Vous ne connaissez pas encore vos collègues, ne prenez donc pas le risque d’être jugé trop rapidement.

Ensuite, vous devez vous rendre rapidement opérationnel et autonome. Si vous remplacez quelqu’un, vous n’aurez que quelques jours ou quelques semaines pour qu’il vous explique concrètement son travail et les différentes missions à réaliser. Même si vous avez bonne mémoire, vous aurez une foule d’informations

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II. Gérer sa carrière

à retenir (en plus des prénoms !) et il est judicieux de tout noter. De plus, cela vous évitera de reposer plusieurs fois la même question et vous pourrez vous débrouiller seul si votre passation de poste est très courte.

D’autre part, chaque entreprise a ses codes et ses habitudes. Respectez-les ! Même si les usages de votre nouvelle entreprise ne vous sont pas familiers ou ne vous conviennent pas, il va falloir commencer par les adopter. Vous pourrez peut-être amener une discussion sur les sujets qui vous dérangent plus tard, quand vous serez bien intégré. Les premiers mois sont souvent votre période d’essai. Respectez donc scrupuleusement les horaires et faites un peu de présentéisme !

Enfin, dès le premier mois, vous devez définir explicitement ce qui est essentiel pour vous. Il peut arriver que vous ayez des impératifs personnels ou des prin-cipes sur lesquels vous n’accepterez pas de transiger, même au travail. Dans ce cas, mieux vaut être clair dès le départ. Vous êtes en période d’essai : si votre position et celle de l’entreprise sont irréconciliables, il est encore temps de faire quelque chose.

Questions / réponses de pro

Évaluation de compétences

À quoi sert une évaluation des compétences ? � Question d’Alexis785

Δ Réponse de Blabla

L’évaluation des compétences a pour objectif de récompenser la perfor-mance des collaborateurs qui l’ont mérité au moyen d’une promotion ou d’une augmentation, mais aussi de connaître les compétences des collabo-rateurs et de découvrir le potentiel de chacun afin de définir de meilleures stratégies pour l’entreprise.

C’est aussi à cette occasion que peuvent vous être proposés une évolution de carrière ou un plan de formation si cela s’avère nécessaire.

Aide pour gérer sa carrière

Qui contacter pour gérer sa carrière ? � Question de Jade91

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II. Gérer sa carrière

Δ Réponse de Blabla

Il existe plusieurs personnes ou structures que l’on peut contacter pour rebondir et mieux gérer sa carrière.

Les salon de carrières mettent à votre disposition de nombreuses offres d’emploi et permettent de rencontrer des entreprises et des cabinets de recrutement. Ils facilitent aussi la recherche d’informations concernant les perspectives de carrière.

Le conseil en carrière, lui, met à votre disposition différents moyens et outils pour vous épauler dans votre recherche d’emploi, l’évolution de votre car-rière ou votre réorientation professionnelle.

Le cabinet d’outplacement, à qui on fait généralement appel lors d’un départ négocié ou d’un licenciement, vous épaule pour trouver un emploi.

Le coach a pour objectif de vous soutenir dans différentes situations profes-sionnelles et de vous aider à développer vos compétences et performances personnelles.

Déroulement d’une évaluation professionnelle

Comment un de mes supérieurs hiérarchiques peut-il évaluer mes compétences alors qu’il ne travaille plus avec moi depuis plus d’un an ?

De plus, n’ayant eu aucun objectif de fixé, sur quoi peut-il se baser ? Je précise que je suis chef d’équipe en maintenance industrielle.

� Question d’Aldo

Δ Réponse de So Coach

Votre supérieur hiérarchique pourrait avoir des questions pertinentes vous permettant de formaliser les compétences et ainsi vous permettre de vous situer par rapport à votre dernière évaluation, et ce, sans a priori puisqu’il n’a pas travaillé avec vous depuis plus d’un an.

Encore faut-il qu’il ait été formé à ce mode de questionnement !

Δ Réponse d’Élysée Coaching Stéphanie Roels

Forcément, il va avoir du mal à vous évaluer. Attendez-vous cependant à décrire vos réalisations concrètes, progrès techniques et managériaux, ini-tiatives et résultats et vos propositions pour l’année avenir.

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III. Réussir sa carrière

L’individu a la capacité d’adapter sa personnalité à l’environne-ment où il se trouve, c’est-à-dire que son comportement, ses capacités, son assurance, sa motivation, ou encore son éthique peuvent changer en fonction du contexte dans lequel il évolue : travail épa-nouissant ou non, état de ses relations avec ses collègues…

Réussir sa carrière passe notamment par une bonne maîtrise de sa communi-cation interpersonnelle. Cependant, pour apporter une nouvelle dynamique à votre parcours professionnel, il est possible de faire appel à différentes méthodes, selon l’âge et le secteur d’activité. La communication interper-sonnelle aide, en outre, à la prise de parole, que ce soit au téléphone ou en public, au bon déroulement d’une réunion, d’une présentation ou d’une négociation ; bref, elle aide à s’affirmer !

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III. Réussir sa carrière

Vos relations et votre comportement au travail pourront être d’excellents atouts si vous savez comment exister et faire votre place au sein d’une équipe. Attention toutefois aux périodes de stress, qui génèrent souvent des malentendus et aboutissent à des conflits.

La communication interpersonnelleLa communication interpersonnelle se compose de plusieurs messages ver-baux, comme la voix et son intonation, et non verbaux tels que l’attitude, le comportement et la gestuelle.

Principe

Votre image donne déjà à votre entou-rage une première idée majeure de votre savoir-être à un moment « T », sans avoir commencé à formuler la moindre parole. Cela peut-être de la colère, de la tristesse ou de l’inquiétude. La gaieté et la joie sont plus difficiles à percevoir, car nous nous dépla-çons rarement en souriant. Le silence aussi peut être interprété.

Plusieurs éléments font partie intégrante de la communication. Les plus évi-dents sont d’abord les mots et le comportement qui, une fois exprimés, sont irréversibles, il vous est juste possible de les atténuer si vous souhaitez revenir en arrière, comme lors d’une prise de parole en public ou le fait de faire une présentation. Votre tenue vestimentaire tient également une place impor-tante dans la communication. Elle représente un mode d’appartenance, de conformité, de différence, de règles, même si, généralement, elle s’adapte à la société pour une meilleure intégration en entreprise.

Pour communiquer, nous avons donc plusieurs moyens à notre disposition : la communication orale, le téléphone (attention au ton de votre voix), l’écri-ture, c’est-à-dire la façon de rédiger (écrire un mail ou une note informera le lecteur sur votre culture générale et intellectuelle) et enfin, la gestuelle, qui

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III. Réussir sa carrière

transmet des messages selon votre posture. La communication interperson-nelle est ainsi fondée sur l’échange entre un émetteur et un receveur. Bien employée, elle aide l’individu à réussir sa carrière. De plus, elle s’adapte en fonction des interlocuteurs (on ne parle pas à son supérieur hiérarchique de la même façon qu’à ses collègues de travail), du contenu (une promotion est plus facile à annoncer qu’un licenciement) et de la situation.

Parler au téléphone

Le téléphone est un outil vital pour communiquer dans notre vie pro-fessionnelle et personnelle. Pour transmettre une bonne image de l’entreprise, vous devez savoir maîtriser cet instrument qui est devenu indispensable. Il va donc falloir l’utiliser avec méthode et courtoisie.

Une communication bien établie obéit à plusieurs règles. Au téléphone, le message passe entièrement par votre voix, il est donc indispensable de faire preuve de bonne volonté pour réduire les risques de malentendus ou d’erreurs. Pour ce faire, il est nécessaire de savoir s’identifier, indiquer le motif de son appel, communiquer de manière claire et agréable. Il convient également d’uti-liser les rudiments de politesse, sachant que l’intonation de la voix permettra à votre interlocuteur de savoir si vous souriez et si vous souhaitez l’aider. La première chose à faire consiste à indiquer votre nom, le service et le nom de l’entreprise, à moins que votre interlocuteur ne soit déjà passé par un standard.

Écoutez attentivement ce que vous dit votre correspondant, parlez d’une voix naturelle et distinctement. En parallèle, notez les appels entrants : pre-nez le message complet, notez correctement le nom de votre correspondant ainsi que celui de sa société, n’omettez pas de prendre ses coordonnées (télé-phone, mail, etc.). En outre, ne faites pas patienter celui-ci trop longtemps, il aurait alors l’impression que son appel ne vous intéresse pas. Enfin, si vous vous êtes engagé à le faire, n’oubliez pas de rappeler votre interlocuteur.

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III. Réussir sa carrière

Bien sûr, quand vous êtes au téléphone, il est proscrit de manger ou encore de mâcher du chewing-gum. Surveillez aussi la puissance de votre voix et ne coupez pas la parole à votre interlocuteur. Enfin, ne vous laissez pas distraire par votre environnement, cela indiquerait que vous êtes peu concerné par l’objet de l’appel.

Parler en public

Vous devez prochainement animer une réunion et vous souhaitez réussir votre intervention pour laisser une bonne impression à votre public. Sachez qu’une bonne partie de la conférence sera due à votre communication interperson-nelle. Pour réussir une intervention et/ou une prise de parole en public, il faut d’abord bien

la préparer, cela permet d’éviter l’appréhension et le trac, mais aussi d’être à l’aise, quel que soit le lieu. Pour ce faire, il ne faudra pas négliger votre entrée et votre sortie, et capter l’attention de votre auditoire. Vous devrez alors être percutant, oser exposer, argumenter et convaincre, avoir l’air conquérant. Une des pistes est également de surprendre votre auditoire, en donnant par exemple des chiffres stratégiques et en faisant passer des messages-clés.

Lorsque l’on prépare une réunion ou une conférence, il faut d’abord choi-sir le lieu. Pour ce faire, il convient de repérer les endroits appropriés ainsi que les contraintes (y a-t-il des transports, des places de parking, un restau-rant ?). Demandez des précisions sur la salle de conférence ou de réunion : est-elle assez spacieuse ? Modulable ? Qu’en est-il de la logistique et des équipements techniques : vidéo, portable, prises électriques, câbles, etc. ? Évitez l’improvisation ou tout changement de dernière minute, car cela est très déstabilisant. De même, prévoyez les sujets à aborder ainsi que les modes d’intervention : êtes-vous seul ou plusieurs ? Qui passe avant/après vous ?

Sachez intéresser votre auditoire, provoquez des applaudissements. Si vous optez pour un mini-show, utilisez une dose d’humour ainsi que des informa-tions importantes et pertinentes pour ne pas lasser votre public. Vous pouvez aussi utiliser le jeu des questions-réponses : cependant, il faut bien savoir le

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III. Réussir sa carrière

maîtriser, car généralement, il y a absence de questions, les personnes n’osant pas se lancer de peur d’être ridicules. Il est toutefois possible d’amorcer l’échange en préparant la première question. Terminez par un message fort pour impressionner votre public, n’hésitez pas également à transmettre votre adresse e-mail ou le lieu d’une nouvelle conférence. Un document récapitula-tif de l’intervention est toujours le bienvenu.

En outre, pour éviter les situations embarrassantes, quelques erreurs sont à éviter. Par exemple, un cadre trop formel est à proscrire, car cela intimide les personnes présentes. Évitez également de lire votre PowerPoint ou une fiche, appuyez-vous plu-tôt sur les mots-clés et commentez vos supports pour y apporter une réelle valeur ajoutée. De même, n’apprenez pas par cœur votre texte : vous risquez les trous de mémoire et le trac ; apprenez plutôt à maîtriser votre sujet d’intervention. Il est aussi impor-tant d’intégrer l’ensemble du public en changeant régulièrement d’angle visuel. Employez également des mots simples et compris de tous ; si vous uti-lisez des termes trop techniques, voire incompréhensibles, les gens n’oseront pas vous demander des explications. Enfin, un des points essentiels est de ne pas oublier de se présenter avant toute intervention : nom, fonction, mission et, si cela est possible, vous pouvez aussi demander à votre auditoire de se présenter. Il n’est pas interdit d’avoir un verre d’eau à portée de main pour se désaltérer en cas de besoin.

Faire une présentation

Lors d’une présentation, votre public doit retenir le contenu et non le conte-nant. Pour ce faire, celle-ci doit être linéaire, simple et structurée. Il va donc falloir bien la préparer avec le choix des bons supports pour la rendre attrayante et intéressante aux yeux du public. Comme pour la prise de parole en public, plusieurs paramètres sont à prendre en compte, à savoir l’endroit où aura lieu l’intervention ainsi que le nombre approximatif de participants, la mise en place d’un fil conducteur, message-clé de l’exposé, qui sera conservé tout le long de la présentation du document, et enfin, le choix du support pour faire passer le message.

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III. Réussir sa carrière

Selon l’exposé à présenter, vous aurez le choix entre différents supports :

π la vidéoprojection (PowerPoint) : elle présente de nombreux avantages, puisqu’elle permet d’offrir un support de qualité, est facilement modifiable et très dynamique pour l’auditoire ;

π le tableau : peu attrayant et pas très dynamique, il limite la qualité et la quantité d’informations ;

π le transparent : peu utilisé de nos jours, il est souvent de mauvaise qua-lité, non modifiable et pas très dynamique ;

π les diapositives sur film : souvent de bonne qualité, elles captent l’atten-tion du public, mais ne peuvent pas être modifiées.

Pour une présentation claire, agréable, aérée et comprise de tous, il est capital de choisir la bonne couleur du fond et des graphiques, ainsi qu’une taille de police suffisante pour que tout le monde puisse lire (24 à 36). Vous pouvez aussi utiliser des couleurs (trois, au maximum) pour rendre votre texte plus dynamique et des polices différentes pour faire ressortir les points importants.

Il faut également savoir que le format paysage est plus lisible que le format portrait. N’abusez pas des animations, car elles tendent à diminuer l’attention du public. Enfin, tentez d’harmoniser au maximum votre document pour être homogène.

De plus, une présentation se doit d’être structurée et organisée. Votre but sera alors d’identifier les objectifs à atteindre en pla-çant l’étude dans son contexte, et d’être concis ; chaque diapo doit avoir un mes-sage unique. Il sera clairement identifié et toutes les données seront centrées autour du même thème. La conclusion est également

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très importante. Vous pouvez y aborder les perspectives et les applications. N’oubliez pas, pour terminer, de remercier les personnes qui ont activement participé à la présentation.

L’auditoire est conscient que vous avez beaucoup travaillé pour effectuer cette présentation, la quantité n’impressionnera pas votre public, le but est que ce dernier vous écoute et vous comprenne. Il y a, pour ce faire, plusieurs astuces à connaître. La première est d’utiliser la voix active et non passive, pour plus de dynamisme. Toujours dans cette optique, le rythme de parole doit être assez soutenu, mais il ne faut pas hésiter à varier les intonations pour garder l’auditoire en éveil et souligner les points importants. Il est égale-ment important d’atténuer ses « tics ». La manutention n’est pas non plus à négliger : le vidéoprojecteur ou l’imprimante peut tomber en panne, surtout si vous souhaitez transmettre de la documentation ou un dossier récapitulatif en fin de présentation. Pour pallier ces désagréments, mieux vaut prévoir plu-sieurs supports pour les fichiers et/ou un jeu de secours en cas de problème.

Communiquer par mail

Un mail peut concerner deux cibles : d’une part, un correspondant avec lequel on entretient déjà régulièrement des rela-tions professionnelles et, d’autre part, celui que l’on souhaite interpeller, voire convaincre pour entrer en relation avec lui (clients potentiels, fournisseurs, etc.). Pour communiquer par mail, il faut donc respecter plusieurs règles simples, à défi-nir en fonction de son interlocuteur.

La première, qui est capitale, est de faire bonne impression afin que vos des-tinataires ouvrent et lisent vos messages. Pour ce faire, n’oubliez pas de vous identifier : mettez votre nom d’expéditeur dans le champ approprié et indi-quez l’objet de votre message. Ces deux points vous aideront à passer le cap de la « corbeille » du mail non lu, vos destinataires étant envahis par les spams. Par ailleurs, le contenu du mail doit être concis, aéré et agréable à lire.

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À proscrire la page « haute définition » qui bloque pendant un certain temps la boîte aux lettres de votre correspondant ; attention donc au poids qui ne doit pas dépasser plus de 500 ko. Pour ne pas agacer votre interlocuteur, incluez plutôt des liens de votre site Internet ou de votre blog. De même, pri-vilégiez une synthèse de votre message (10 à 15 lignes) en insistant sur ce que vous pouvez apporter à votre correspondant. Indiquez également dans le corps du texte la présence d’un document attaché. Bien entendu, soignez la présentation, la grammaire et l’orthographe. Faites aussi attention à la mise en page : tout le monde ne possède pas un grand écran, utilisez des polices classiques adaptées.

Une des dernières étapes concerne le destinataire, qui peut être soit la per-sonne à qui s’adresse le mail, soit celle qui doit simplement être informée, en copie conforme (Cc). Enfin, au moment d’envoyer votre message, prenez du recul, relisez-vous, car une fois le mail envoyé, c’est irréversible ! Vous pouvez aussi définir la priorité des messages selon leur importance ou leur urgence. Pour être crédible, n’utilisez pas cette option sur tous les envois de vos messages.

Écrire une note

La note est un document interne à l’entre-prise, elle a pour objectif d’informer, de proposer, d’organiser. Elle peut être destinée à des collègues de bureau, à des directeurs, voire au président-directeur général ou au président. Elle pourra donc être collective ou individuelle. Dans tous les cas, elle précède une action future.

On distingue d’abord la note d’informa-tion, qui répond à différents objectifs et concerne tout le monde. Elle a pour objectif de transmettre des informations (annonce

d’une nouvelle organisation, un changement d’horaire, etc.), demander une information ou formuler une proposition. La note de service, pour sa part,

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est rédigée par le supérieur et a pour rôle d’adresser des instructions ou des recommandations à ses collaborateurs. En outre, une note doit être lue et comprise de tous les collaborateurs destinataires.

Il convient donc de faire preuve d’esprit de synthèse et de soigner l’ortho-graphe et la grammaire. Sachez aussi qu’une seule page suffit, puisqu’une note doit être courte et concise. Mieux vaut ainsi privilégier un sujet par note. Enfin, le texte est à adapter à ses correspondants et le ton doit rester impersonnel.

Concernant le contenu, on opte pour un titre accrocheur et percutant pour attirer l’attention du lecteur. Il faut également commencer par l’information la plus importante et séparer les points par un paragraphe en n’oubliant pas de les hiérarchiser et de préciser si la note est pour information, avis, exécution, classement, etc.

Pour terminer, on mentionne l’émetteur et sa fonction, la date et le lieu, le titre, les destinataires, l’objet, la signature sans formule de politesse protoco-laire et les pièces jointes (en les précisant) le cas échéant. La diffusion de la note peut s’effectuer par mail, courrier ou affichage.

La gestion de réunionsIl existe plusieurs sortes de réunion : celles des comités de direction, de service, de ges-tion de projet, stratégiques voire de crise, ou encore les réunions commerciales. Celles-ci sont à préparer et à conduire de la même façon, mais ont des objectifs différents.

Étapes

La réunion a pour objectif de partager au sein d’un groupe de travail la même information et les mêmes connaissances sur un sujet ou un cas particulier.

Elle est nécessaire pour prendre une décision collective. Pour déboucher sur des actions concrètes, elle ne doit pas être « chronophage », mais concise. La gestion d’une réunion s’organise alors en plusieurs étapes.

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III. Réussir sa carrière

Tout d’abord, avant d’organiser une réunion, il convient de se poser les bonnes questions : quelle est l’opportunité de la réunion ? Est-il nécessaire de réunir tout le monde ? Une réunion téléphonique voire une visioconfé-rence serait-elle suffisante ? L’objectif est-il de transmettre de l’information, de prendre des décisions ou de négocier ? Ensuite, il est nécessaire de bien préparer la réunion afin d’être efficace. Cela consiste à préciser la date, le lieu et le nombre de participants, à connaître la durée de la réunion, à pré-parer l’ordre du jour et à penser à la réservation de la salle. S’agissant du contenu, il est conseillé de toujours lire les documents s’y rapportant et de tenir compte des opinions de chaque participant. Enfin, conduire une réunion, c’est déterminer qui préside ou anime la séance, effectuer un tour de table pour présenter chaque participant, désigner la personne qui sera en charge du compte-rendu, rappeler l’ordre du jour, indiquer le relevé des décisions, et fixer, si nécessaire, la date de la prochaine réunion.

Préparer une réunion

Pour bien préparer une réunion, il faut connaître, dans un premier temps, son opportunité, son objet, ainsi que ses participants. Plusieurs paramètres importants entrent donc en ligne de compte : élaborer le contour de la réu-nion, prévoir la date et la réservation de la salle, prévenir les participants. L’élaboration du contour de la réu-nion aboutit à la définition du nombre

de participants (un nombre restreint la rendra beaucoup plus efficace), l’har-monisation du profil des participants technique et/ou politique – ce qui aura son importance pour les discussions et les prises de décision – et la durée, qui ne doit pas dépasser deux heures. Si ce n’est pas le cas, prévoyez des pauses afin de permettre aux participants de se détendre, de prendre leurs différents messages ou de contacter leur bureau. Il vous faudra aussi préparer l’ordre du jour. Pour cela, définissez les sujets à traiter en prévoyant le découpage des horaires selon leur importance.

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Le plus difficile est de trouver la salle appropriée au nombre de participants et libre à la date où sont disponibles ces derniers. Elle doit de plus être faci-lement accessible (transport, parking). Il faut alors prendre en compte sa capacité en termes de places assises, si elle est ou non modulable (dimen-sions, forme) et si elle dispose d’un accès à Internet. N’oubliez pas le matériel indispensable (ordinateur, vidéoprojecteur, paper board, crayons, surligneurs). Pensez également à prévoir des pauses ou le déjeuner si la réunion se déroule sur une journée. Enfin, la date est importante : afin d’avoir un maximum de participants, évitez les périodes scolaires et les vacances d’été.

Lors de la diffusion de l’ordre du jour, vous n’omettrez pas de leur indiquer précisément la date et le lieu, l’heure de début et de fin (notamment pour réserver des billets d’avion ou de train), un plan d’accès avec les facilités de transport et, si possible, un document de travail pour faciliter les échanges et aider les participants à préparer leur intervention. En outre, choisissez avec minutie le support sur lequel vous allez travailler et pensez à arriver une demi-heure avant les autres participants pour savoir si tout est bien en place (l’organisation de la salle, la logistique, le micro, la connexion Internet, le vidéoprojecteur). Enfin, assurez-vous de la visibilité et du confort de vos participants.

Conduire une réunion

Conduire une réunion suppose une prise de parole en public pour faire une présentation. De ce fait, il est nécessaire de bien la préparer. Il faut d’abord définir un animateur et/ou un président de séance, qui jouera un rôle impor-tant et décisif en début, en cours et à la fin de la réunion.

L’animateur ou président de séance doit aussi procéder à un tour de table pour présenter tous les participants ainsi que l’objectif de la réunion.

Par ailleurs, l’ambiance doit être détendue, mais axée sur le travail. Une per-sonne, nommée pour rédiger un compte-rendu, prend aussi des notes durant

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toute la séance. Généralement, une feuille d’émargement circule pour faire signer tous les participants. Ce document est utile pour les chargés de mission ou autres qui ont des frais de déplacement à se faire rembourser ; elle permet également de connaître les présents, les excusés et les absents.

Ensuite, on récapitule l’ordre du jour et le temps imparti pour chaque sujet. Les points importants sont donc abordés en début de réunion, car la concen-tration de tous les participants est maximale, les questions diverses et autres sujets sont traités, eux, en fin de réunion. Il important de traiter un seul thème à la fois, de s’assurer que chacun participe aux discussions (décisions, nouvelles connaissances, propositions) et de conclure à la fin de chaque point. Un récapitulatif de « qui fait quoi » doit être mis en place afin de savoir qui est en charge de réaliser les actions proposées et décidées par l’assemblée.

Pour obtenir une réunion participative et efficace, il est donc nécessaire de donner un temps de parole à chacun pour l’exposé des faits, en respectant l’ordre des demandes. Mais il faut aussi savoir stimuler la participation en captivant son auditoire, régler les tensions ou conflits qui peuvent survenir entre participants, recentrer et recadrer le sujet quand cela s’avère nécessaire, reformuler pour s’assurer que tout le monde a bien compris la même chose, respecter le chronométrage de la réunion et, surtout, ne pas hésiter à synthé-tiser les discussions et à les conclure en confrontant les résultats afin d’arrêter une décision.

Faire un compte-rendu

Le compte-rendu de réunion fait part des échanges, des discussions observées et des décisions prises. Pour un meilleur résultat, il se rédige « à chaud » et reprend les points suivants : l’objet et la date de réunion, les participants ainsi que les excusés, l’ordre du jour, le résumé des points de l’ordre du jour et le relevé de décisions.

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Le compte-rendu a plusieurs objectifs. Il acte les décisions et en dégage les éléments essentiels, mais il rend aussi compte des tenants et des aboutis-sants du travail réalisé lors de la réunion tout en ravivant la mémoire des participants. Il sert notamment d’archives écrites sur le travail du groupe. Le rédacteur reste objectif, rédige le compte-rendu au présent de l’indicatif et emploie la troisième personne pour se désigner, s’il doit rapporter un fait qui le concerne. La technique de prise de notes est ainsi capitale et décisive pour faciliter le travail. Il faut ensuite compter une à deux heures pour le mettre en forme et le rédiger.

Le compte-rendu est diffusé à l’ensemble des participants, aux excusés, ainsi qu’à toutes les personnes susceptibles d’être intéressées par le contenu de la réunion. Des documents de travail, annexes, ainsi que l’ordre du jour peuvent être joints.

L’organisation personnelleVotre temps est précieux, sachez le gérer efficacement. Une organisation personnelle et efficace passe par une bonne gestion de son temps et une meilleure gestion de son stress.

Gestion du temps

En milieu professionnel, il est essentiel de savoir bien investir le temps dont on dispose et, ainsi, planifier, placer les priorités, délé-guer et organiser ses activités au quotidien.

Le temps définit en outre plusieurs notions qui permettent de savoir ce qui se passe, la localisation du temps pour un but donné (date de relance ou de rendez-vous), les délais à prévoir pour la réalisation d’une tâche ou d’un projet, comme le volume de temps nécessaire (durée d’une réunion, délai de livraison, rédac-tion d’un compte-rendu) et les ordres et priorités dans le temps, c’est-à-dire les contraintes dans l’enchaînement successif des tâches selon un ordre de priorité (la prise de note, la relecture, la signature, l’envoi).

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Il y a plusieurs sortes d’individu. Certains travaillent mieux sous pression et à la dernière minute. Ils ont l’impression que cela stimule leur technique de créativité et leur productivité. Attention, l’espace-temps alloué à la tâche sera diminué et celle-ci deviendra plus difficile à maîtriser. D’autres aiment mener plusieurs tâches de front (multitâches) : il faut rester prudent, car on peut rapidement perdre le contrôle et avoir des difficultés à réaliser les tâches efficacement et dans les délais impartis. Enfin, il y a ceux qui ne savent pas s’organiser, cela représente un gaspillage de temps et d’énergie, car ils perdent un maximum de temps à la recherche d’informations.

Être bien organisé permet d’être efficace en gérant ses tâches dans les délais impartis et par ordre de priorité. Pour une organisation optimale, il convient de déterminer les objectifs en fixant des délais ; ceux-ci doivent être réalisables, concrets, motivants et mesurables. Il faut également préparer le travail en sachant utiliser le temps dispo-

nible tout en essayant de réduire au mieux les délais d’exécution. Il est aussi possible de classer les tâches par ordre de priorité et de contrôler la gestion de son temps en comparant les actions effectuées au prévisionnel préalablement établi. Ainsi, la planification des tâches concerne l’organisation de son travail à court, moyen ou long terme : quotidien, hebdomadaire, mensuel, annuel. L’objectif essentiel est de programmer les activités les plus rentables et les plus performantes en priorité et d’y consacrer le temps nécessaire. Une liste de toutes les missions doit ensuite être réalisée et contrôlée régulièrement pour savoir si les objectifs ont été atteints : les tâches importantes non urgentes seront à planifier, les tâches urgentes et importantes seront réalisées en priorité, les tâches peu importantes et moins urgentes seront traitées ultérieu-rement et les tâches peu importantes, mais urgentes pourront être déléguées.

Chaque individu possède son cycle d’efficacité, c’est-à-dire les périodes de la journée où il est plus productif et le plus performant : matin, après-midi, ou soir. La gestion du temps doit en tenir compte. L’agenda papier n’est pas

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encore aboli et constitue, pour certains, une bonne base pour l’organisation du travail ; l’agenda électronique, quant à lui, peut être à usage collec-tif ou individuel. D’autre part, on recense différentes méthodes de gestion du temps : la méthode NERAC (Noter – Estimer – Réserver – Arbitrer – Contrôler) et la méthode QQOQCCP (Qui – Quoi – Où – Quand – Comment – Combien et Pourquoi ?). La méthode NERAC est une fiche à réaliser per-mettant d’établir les différentes priorités : elle se décompose comme suit :

Activité Durée prévue Important Urgent Décision Quand Contrôle

Tâche à accomplir

Estimation du temps néces-saire à sa réalisation

Degré d’importance

Degré d’urgence

Définition de sa priorité

Date de remise

Atteinte des objectifs et analyse des diffé-rences par rapport aux prévisions

Il est conseillé de rayer au fur et à mesure les tâches réalisées. Puis, il sera judicieux de faire un point entre la durée réelle et celle de réalisation, les tâches prévues qui n’ont pas pu être effectuées et, enfin, les tâches impré-vues, mais réalisées. Ensuite, on analyse les écarts entre les prévisions et le réel. La loi de Pareto, quant à elle, décrit la règle des 80/20 : 20 % d’une activité représentent 80 % des résultats.

Gestion du stress

Quel que soit l’âge ou le statut pro-fessionnel, le stress est partout dans le monde du travail : des objectifs à atteindre, de nouveaux clients à convaincre, un chiffre d’affaires à réaliser.

Le stress a aussi des répercussions néfastes sur le fonctionnement d’une entreprise : turnover, absentéisme, démotivation des équipes, perte de qualité en production et en performance. C’est un nouveau mal qui touche l’organi-sation des sociétés. Le stress crée des tensions qui débouchent généralement

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III. Réussir sa carrière

sur des conflits, des difficultés de communication avec ses collègues ou son manager. Chaque employé doit aussi allier difficultés personnelles extérieures et gestion du stress au travail. Pour conserver une bonne santé mentale et physique, il est donc nécessaire d’apprendre à canaliser ses émotions.

Il convient d’abord de noter qu’il existe différentes formes de stress. Le « bon » stress stimule et permet à chacun de donner le meilleur de soi-même. À l’inverse, le « mauvais » stress rend malade et démotive ; le stress chro-nique est, lui, beaucoup plus grave. L’anxiété se manifeste par des symptômes très divers : maux de tête, fatigue chronique, problèmes digestifs ou encore manque de récupération durant le sommeil. Il est aussi possible de se sen-tir pressé, irritable, impatient, exigeant et démotivé. En outre, ces signes se déclinent en plusieurs stades : en phase d’alarme, l’individu fait face en sollici-tant ses ressources énergétiques ; en phase de résistance, il persiste dans son adaptation au stress, mais ses ressources en énergie s’amenuisent, le corps a du mal à récupérer et il est sous tension ; en phase d’épuisement, la situa-tion s’est installée et perdure dans le temps, le stress est permanent et devient chronique.

Pour canaliser votre stress, il est donc essentiel de faire appel à vos capacités et ressources personnelles pour gérer les différentes situations et vous adapter sereinement. Il n’existe pas de remède miracle, mais plusieurs éléments peuvent vous aider. Tout d’abord, une bonne hygiène de vie est indispensable, comme

retrouver les plaisirs de vos centres d’intérêt. Vous pouvez également maî-triser votre communication interpersonnelle en travaillant sur vos émotions. Sachez aussi prendre du recul, dédramatiser les situations qui vous préoc-cupent et adopter une attitude positive et apaisante. De plus, il est primordial de déceler les causes de votre stress : inadaptation au poste de travail, mau-vaise gestion du temps, relations professionnelles difficiles, surcharge de travail, culte de la performance, suspicion. Une fois celles-ci détectées, il vous faudra prendre des mesures de prévention adaptées qui permettront de supprimer le stress ou de le réduire. Pour cela, vous pouvez renforcer votre

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III. Réussir sa carrière

résistance individuelle, faire attention à l’alcool, au tabac et au café, qui sont de faux-amis, penser à vous consacrer des plages horaires rien que pour vous ou savoir dire non quand cela s’avère nécessaire.

Notre organisme fait face à une menace, il se défend. Les symptômes dispa-raissent quand la situation de stress prend fin.

Conduire une négociation

Savoir conduire une négocia-tion demande de la réactivité, de la diplomatie, de l’adaptation et beaucoup de créativité et de talent. Pour réussir, il est pertinent d’établir un climat de confiance afin de mieux comprendre l’autre partie pour interpréter les points qu’il juge importants. On recense trois approches :

π gagnant/perdant : vous gagnez la négociation et l’autre perd ;

π perdant/perdant : aucune des deux parties ne veut céder, la négociation est dans une impasse et les objectifs ne sont pas atteints ;

π gagnant/gagnant : chacun obtient à peu près ce qu’il souhaite, les deux parties sont satisfaites du résultat des négociations.

L’approche gagnant/gagnant est donc la plus judicieuse. Pour cela, il convient de bien préparer la négociation en fixant des objectifs précis, en anticipant les demandes de l’autre et en mettant en œuvre une stratégie. Ensuite, les discus-sions concernant le projet doivent tenir compte des attentes de l’interlocuteur, c’est pourquoi il est important de savoir écouter et poser les bonnes questions.

En conséquence, il est nécessaire d’analyser les implications afin de proposer des solutions innovantes. La négociation d’un compromis est alors essen-tielle : il faut réfléchir vite pour savoir faire des concessions dans des limites acceptables tout en conservant ses principaux objectifs. Enfin, la finalisation

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III. Réussir sa carrière

passe par la formulation de l’accord et la préparation de la mise en œuvre du projet (date, programme, définition des termes) ; il est alors nécessaire de prendre du recul pour la réflexion.

Par ailleurs, au cours d’une négociation, l’apparence est capitale : tenue vestimentaire, sourire chaleureux, poignée de main ferme ainsi que beaucoup de courtoisie ; cela traduit la maîtrise de l’image que l’on sou-haite donner aux autres. Un fin et talentueux négociateur dis-pose des points forts suivants :

savoir écouter, être patient et persistant, savoir s’exprimer de façon claire et concise, être ferme et déterminé, être plein de ressources, avoir un bon esprit de synthèse et une bonne capacité de concentration, être clairvoyant et diplomate et, enfin, savoir gérer son stress. Une fois l’accord conclu et signé, ne revenez pas dessus, fuyez les discussions après le closing afin de ne rien remettre en question.

Il est vivement conseillé d’analyser les résultats de la négociation (points forts et points faibles) en discutant avec ses équipes. Cette analyse sera utile lors d’une prochaine négociation. Un compte-rendu sera aussi rédigé : il reprendra les points acceptés et/ou négociés, les désaccords, les échéances et les termes de l’accord.

Prise de note

Une prise de note consiste à écrire l’essentiel tout en étant très rapide. C’est un moyen de présenter des informations en les synthétisant. La note ne concerne généralement que son auteur, de ce fait, elle peut être imagina-tive et créative. L’auteur peut ainsi utiliser son propre système d’écriture pour s’économiser et consacrer plus de temps à la rédaction. Il doit néanmoins s’adapter aux différentes situations professionnelles, et ses propres codes doivent permettre de conserver une certaine confidentialité.

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III. Réussir sa carrière

La prise de note demande de la mémorisation, de la concen-tration et de l’attention, de l’organisation et de la struc-turation. Différents moyens permettent de la simplifier. On peut par exemple avoir recours aux signes, les mots sont alors remplacés par ces derniers, comme en sténographie ou en

écriture automatique. Les abréviations peuvent également être utiles, il est d’ailleurs possible d’utiliser un glossaire commun spécifique à l’entreprise. Vous pouvez aussi supprimer certains mots, qui ne sont pas indispensables à la compréhension, comme les articles.

En outre, il peut être utile de définir un canevas, comme un tableau en trois colonnes, à savoir : mots-clés, idées développées et informations com-plémentaires, ou sujet, interlocuteurs et échéance.

Pour être plus performant, il est possible de préparer sa prise de note en se documentant sur le sujet abordé, en consultant l’ordre du jour et en compre-nant les propos pour mieux les retranscrire. Elle s’effectue en plusieurs temps : écouter, comprendre, synthétiser et noter.

Il faut donc stocker l’information, c’est pourquoi il peut être utile d’amélio-rer sa mémoire pour être plus efficace. Pour que la prise de note soit lisible et claire, afin de ne pas perdre de temps à la relire et à la comprendre, celle-ci doit aussi être aérée, paginée, datée et précisée (objet, interlocuteurs, échéances, etc.).

Si vous devez intervenir lors de la réunion, on recommande de préparer les sujets à aborder. Vous pouvez notamment noter, à l’aide de flèches, vos inter-ventions ainsi que les commentaires suscités.

La prise de note ne sert pas seulement à retenir des informations, comme lors d’une réunion ou d’un cours, elle peut aussi être utilisée comme source men-tale (pour la mémoire et la réflexion).

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III. Réussir sa carrière

Développer sa mémoire

Lors de notre vie professionnelle, nous devons accumuler un maximum d’infor-mations, cela est dû à des rythmes de travail de plus en plus accélérés. De ce fait, et pour rester performant, il est pri-mordial de développer notre mémoire afin de mémoriser des informations de plus en plus complexes et qui nous sont néces-

saires, entre autres, pour faire la présentation d’un dossier important, prendre la parole en public, conduire une réunion, faire aboutir une négociation ou réussir une prise de note.

Pour développer sa mémoire, il est judicieux de l’entretenir au quotidien à l’aide de petits exercices. Vous pouvez, par exemple, vous entraîner à mémo-riser des informations simples : données chiffrées, numéros de téléphone, liste de courses, noms propres, etc. Il peut également être intéressant de dévelop-per sa concentration et ses capacités d’observation ou d’utiliser des méthodes mnémotechniques ou de visualisation. Vous pouvez aussi développer votre mémoire de façon plus ludique en utilisant des petits programmes de stimu-lation intellectuelle sur les consoles et tablettes numériques ou en pratiquant des jeux de réflexion et de logique : échecs, mots croisés, scrabble. N’oubliez pas non plus qu’une bonne hygiène de vie est indispensable pour entretenir votre mémoire.

Développer sa créativité

La créativité a pour objectif de produire des idées réalisables, il faut donc faire appel à votre imagination ou investir dans la réalité. Selon le but à atteindre, il existe différentes techniques pour libérer sa créativité. Nous sommes rongés par les habitudes et les automatismes et nous appréhendons de remettre en cause ce qui fonctionne déjà. Cependant, chaque problématique ne s’aborde pas de la même façon ; pour certaines, une reconfiguration de la réalité est nécessaire. En effet, on peut changer un ou plusieurs éléments du problème, ce qui conduit à d’autres possibilités et à des solutions nouvelles. Par exemple, la technique du « brainstorming », ou « remue-méninges », consiste à laisser

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III. Réussir sa carrière

libre cours à ses idées. Elle est employée en groupe pour plus d’efficacité et a pour objectif de produire le plus grand nombre d’idées sur un sujet spécifique. Dans un premier temps, on fait donc appel à la quantité et non à la qualité : les idées peuvent alors être fantaisistes et effectuées sans retenue. Elles sont nécessaires pour apporter des améliorations ou des combinaisons avec des principes déjà en place. La sélection des idées les plus prometteuses vient ensuite lors de la phase de validation.

Par ailleurs, s’il subsiste des insatis-factions dans l’usage d’un produit ou encore dans l’organisation d’une entreprise, il faut y remédier en cherchant à améliorer et à perfec-tionner le problème soulevé. Une méthode d’attitude très critique est donc mise en œuvre pour déve-lopper un maximum d’idées. Pour ce faire, il est primordial d’analyser

les défauts, les faiblesses et les inconvénients du problème, de les classer en fonction de certains paramètres et de rechercher des solutions d’amélioration ou encore de suppression d’éléments insatisfaisants. La méthode du concas-sage consiste, quant à elle, à utiliser une liste de verbes (augmenter, diminuer, modifier, combiner) par rapport à l’objet ou au service étudié. L’association entre le verbe et le produit/service favorise l’apparition d’une idée d’amé-lioration du produit et/ou service, ou d’une idée de produit ou de service de substitution.

La liste de ces différentes méthodes de créativité et de procédés de recherche d’idées est loin d’être exhaustive. Quoi qu’il en soit, pour favoriser la créati-vité, il est pertinent de créer un climat d’ouverture et de confiance où chacun pourra exprimer ses idées librement et spontanément. Il est aussi nécessaire de libérer son imagination et d’accepter d’avoir des idées fantaisistes, voire farfelues. On peut également opter pour une attitude ludique ou encore rechercher le maximum de solutions possibles.

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III. Réussir sa carrière

A Pour aller plus loin

Astuces

Pour une bonne ambiance au travail

Une bonne ambiance au travail est essentielle non seulement pour le bien-être des salariés, mais aussi pour leur productivité et leur efficacité. Avoir plaisir à venir travailler chaque jour est un luxe ! Si vous êtes manager, voici quelques conseils qui devraient vous aider à détendre vos collaborateurs !

Dans un premier temps, il est essentiel de favoriser la communication. Un mail, c’est idéal pour laisser une trace écrite. Toutefois, certains échanges peuvent être faits par oral. Ainsi, interdisez les mails quand les personnes travaillent les unes à côté des autres et quand le sujet est informel. Par ailleurs, arrangez l’espace de travail afin que les déplacements soient facilités et que les équipes soient regroupées. Lorsque vous discutez avec vos collaborateurs, ne parlez pas que du travail : si vous n’avez pas envie de confier les événements de votre vie pro-fessionnelle, vous pouvez tout de même parler d’un film qui passe au cinéma, d’un bon restaurant, de sport, etc. Profitez de la pause déjeuner pour connaître un peu mieux chacun. Enfin, si vous en avez la possibilité, vous pouvez proposer à vos collaborateurs de changer de poste une demi-journée ou une journée. Se mettre dans la peau des autres permet de mieux cerner leurs problématiques au quotidien, il est ensuite plus facile de travailler ensemble.

Ensuite, il convient d’instaurer quelques rituels qui ont un pouvoir fédérateur : les croissants du lundi matin, la séance de jogging ou de foot du mercredi après-midi (en dehors des heures de travail), le repas de midi en équipe du jeudi, etc. En encourageant vos collaborateurs à faire des choses ludiques ensemble, vous resserrez les liens et distillez de la bonne humeur.

Bien sûr, être attentif au mal-être de ses collaborateurs est primordial. Il arrive que certains dépriment, et ce, pour des raisons diverses : manque de motivation, collègues insupportables, mais aussi raisons personnelles. Prenez le temps de vous intéresser à leur mal-être, demandez-leur comment ils vont, si vous pouvez leur rendre service. Si vous avez identifié le problème et qu’il est professionnel, tentez de le régler. Sinon, vous pouvez toujours relâcher la pression sur les objec-tifs et encourager votre équipe à être sympathique.

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III. Réussir sa carrière

Être plus efficace au travail

Parfois, en s’organisant un peu mieux, il est facile d’être beaucoup plus efficace au travail. Voici quelques conseils pour bien gérer votre temps, travailler mieux et plus vite.

Tout d’abord, il est important de tenir un agenda pour s’organiser au mieux. Notre mémoire n’est pas infaillible, mieux vaut donc avoir un pense-bête.

Que vous choisissiez un agenda papier ou numérique, vous devez y inscrire tout ce que vous avez à faire dans la journée, d’honorer votre rendez-vous avec un client important à répondre à un mail, en passant par la corvée de vider votre corbeille à papiers. Ajoutez-y également vos impératifs personnels. Il serait dom-mage d’oublier vos enfants à l’école.

Grâce à cela, vous êtes certain de ne rien oublier. De plus, vous pouvez quantifier votre travail sur la journée et voir si ce que vous aviez envisagé est faisable en huit heures de travail ou pas.

D’autre part, pour éviter de perdre du temps, votre bureau doit être parfaitement ordonné. Si vous devez aller régulièrement à l’imprimante, négociez pour qu’elle soit rapprochée de votre bureau, etc. Tout votre équipement de travail doit être à portée de main afin de vous dégager le maximum de temps pour faire des choses « utiles ».

Par ailleurs, en entreprise, on a souvent tendance à se disperser : un mail auquel il faut répondre de manière urgente, un SMS à regarder sur le téléphone, un document à aller chercher à l’imprimante, un collaborateur qui toque à la porte, etc. Vous ne pouvez évidemment vous débarrasser de tout ce qui vous entoure durant votre journée.

Toutefois, aménagez-vous une heure le matin et une autre l’après-midi où vous n’accepterez pas d’être dérangé. Au besoin, arrivez une heure plus tôt pour ne pas être dérangé par le bruit de l’openspace ou par des personnes qui arrivent en permanence dans votre bureau.

Enfin, pliez-vous à certaines procédures pour gagner en efficacité. Si vous êtes manager, imposez-les à votre équipe. Par exemple, classez soigneusement vos documents et votre correspondance, vous les trouverez plus facilement, ou nor-malisez les objets des mails, vous saurez en les recevant s’ils doivent être traités de manière urgente ou non, etc. Si vous et votre équipe prenez toujours les mêmes habitudes, vous communiquerez mieux et vous gagnerez en efficacité.

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III. Réussir sa carrière

Questions / réponses de pro

Être heureux au travail

J’ai besoin d’astuces ou de conseils pour conserver une bonne ambiance au travail. Je souhaite développer l’harmonie au sein d’une équipe d’assistanat et exacerber les motivations. Je suis manager depuis peu et je voudrais diriger mon équipe au mieux, afin qu'elle soit motivée, dynamique et productive. Des conseils ?

� Question de Stella

Δ Réponse de Coaching-Harmonique

Pour que l’équipe trouve une forme d’harmonie, il est important que la communication entre ses membres soit bonne et se fasse sous une forme écologique ; c’est-à-dire que la communication utilise les bases de l’écoute active et de la communication non violente.

Il est important que chaque personne qui pose une question ou qui apporte une information se sente écoutée.

Cela ne veut pas dire qu’une réponse immédiate va être apportée ou que la situation va être modifiée dans le sens souhaité, mais que la demande va être étudiée.

Il convient par ailleurs d’interroger la personne pour connaître ses proposi-tions pour améliorer le cadre professionnel.

Deux romans illustrent les difficultés de la communication en entreprise et donnent des pistes intéressantes pour améliorer les échanges : L’Homme qui ouvrit les yeux de Fabien Rodhain et Ne marche pas si tu peux danser d’Anne Van Stappen.

Δ Réponse de SO Coach

La communication non violente est un outil très puissant qui favorise les relations saines, sans ambiguïtés et permet à l’autre de se sentir entendu (mais aussi d’entendre ce que l’autre dit, ce que nous avons tendance à oublier).

En ce qui concerne la motivation : pourquoi ne pas trouver un projet com-mun qui, d’une part, vous réunira et, d’autre part, donnera envie à votre équipe de s’investir davantage.

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III. Réussir sa carrière

Faire une bonne présentation

Comment faire une bonne présentation ? � Question de Jacob

Δ Réponse de Blabla

Une bonne présentation doit être linéaire, simple et structurée, car son but principal est de faciliter la compréhension de son public. Pour ce faire, il sera pertinent de choisir les bons supports pour rendre vos propos intéres-sants aux yeux de l’auditoire. Il ne faudra pas laisser au hasard l’endroit où aura lieu l’intervention ainsi que le nombre approximatif de personnes.

La présentation du document sera dynamique et claire pour maintenir le public en éveil.

Δ Réponse d’Olivier

Soyez naturel et concentré sur les échanges avec votre interlocuteur. Il ne faut pas que celui-ci ressente votre stress.

Recrutement en entreprise

Comment faire un bon recrutement pour son entreprise ? � Question de Jacques

Δ Réponse de SO Coach

Tout dépend de ce que vous attendez du recruté, que ce soit au niveau technicité ou savoir-faire, voire au niveau du savoir-être ! Quelles sont vos attentes : un employé motivé qui permettra à l’entreprise d’avancer ? Un leader ou un suiveur ? Vous voulez recruter un simple salarié ou un cadre ? Un chef d’équipe ou de la main-d’œuvre ? Quels sont vos besoins ?

Si vous recherchez un cadre, accepterez-vous de déléguer ? Si c’est un employé, quel est le petit plus que vous attendez de lui ? Le recruté doit-il avoir beaucoup d’expérience ? Si oui, la rémunération proposée est-elle en conséquence ? Si je ne peux pas changer mon budget salarial, comment puis-je accéder à un salarié qui sera néanmoins compétent et performant ?

Beaucoup de questions doivent être posées avant d’entamer la phase de recrutement. Peut-être qu’en répondant à certaines d’entre elles, vous ver-rez un profil se dessiner.

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IV. La réorientation professionnelle

Vous êtes en manque de motivation, vous n’avez pas ou peu de recon-naissance pour votre travail accompli, votre salaire est insuffisant ou encore votre entreprise est à l’initiative d’un plan social ? Vous souhaitez donc effectuer une réorientation professionnelle.

Pour ce faire, vous aurez l’ambition de bâtir un projet professionnel en tenant compte de vos aptitudes, vos qualités, vos centres d’intérêt ainsi que votre parcours professionnel. Il n’y a pas d’âge pour changer de voie, cependant, la réorientation professionnelle a lieu généralement au-delà des 40 ans. Le plus important pour vous est de la mener le plus efficacement possible.

Dans cet objectif, il est primordial de se faire épauler. Ce changement de vie majeur vous fera dépenser beaucoup d’énergie et prendre des risques. Il vous sera alors nécessaire de prendre du recul et de vous entourer de spécialistes afin de faire le bon choix, car toute votre vie en sera transformée !

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IV. La réorientation professionnelle

Devenir managerDevenir manager, c’est pouvoir se poser en leader et se sentir capable de fédérer une équipe autour de soi. Pour de nombreuses personnes, réussir sa carrière est synonyme de leadership et de poste à grandes responsabilités.

Principe

Devenir manager est une étape fonda-mentale dans le déroulement de votre parcours professionnel, vous l’avez peut-être même envisagé lors de l’élaboration de votre plan de carrière. Ce sera donc un tournant important, un nouveau cap à envisager, car vous allez devoir diriger une équipe, prendre des décisions, déléguer et parfois recadrer un collaborateur. Votre prise de fonction managériale sera un passage obligé que vous aurez négocié lors d’une promotion ou d’une ambition naturelle.

Avant de devenir manager, il est toutefois primordial de s’interroger sur ses propres motivations. Est-ce que son seul but est de gagner plus d’argent ? D’être reconnu aux yeux des autres ? Ou d’obtenir un titre à tout prix ? Le fait de maîtriser les ficelles du métier et de connaître les équipes à diriger est un atout majeur à ne pas négliger. Être réactif, performant, savoir très vite s’adapter, opter pour une bonne gestion de sa communication interperson-nelle sont autant d’atouts indispensables pour se lancer dans le management.

En parallèle, une organisation personnelle efficace est indispensable pour faire face aux nombreuses responsabilités de la fonction, comme la gestion du temps ou de bonnes techniques de négociation ; rigueur et méthodologie seront donc mises en place afin de déterminer les règles que les collabora-teurs devront suivre et appliquer. Diriger une équipe demande aussi d’avoir du leadership. Celui-ci sera inné ou vous devrez le travailler pour l’améliorer au fil du temps. Il est impératif d’avoir confiance en vous pour que vos colla-borateurs vous suivent, mais aussi savoir prendre des risques et accepter vos erreurs, prendre des décisions et les assumer.

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IV. La réorientation professionnelle

De plus, votre comportement au travail sera déterminant. Vous devrez posséder un excellent relationnel tout en sachant gérer des conflits. Toute la difficulté sera de trouver le juste équilibre pour conserver et/ou amé-liorer les relations au travail. Il faut également savoir être humble : écouter les autres,

laisser leur place à ses équipes, se remettre en cause, accepter ses erreurs. L’humilité est le seul moyen de progresser en management. Savoir deman-der conseil à un autre manager déjà en poste vous aidera à réussir votre prise de fonction.

Un manager est d’abord au service de ses équipes. En effet, il leur donne ce dont elles ont besoin pour travailler (consignes, outils, conseils, contexte posi-tif). Il prend lui-même les décisions difficiles pour ne pas laisser les subalternes en porter le poids, et, en même temps, leur laisse l’autonomie suffisante pour exprimer leurs compétences (savoir déléguer). Enfin, il vient en aide et en support pour que chacun puisse faire son travail.

Par ailleurs, ses fonctions lui imposent de nombreuses contraintes : bonne gestion du stress, se rendre disponible avec souvent des horaires démesurés, gérer les conflits au sein de son équipe, savoir composer entre vie profession-nelle et privée, être toujours au top, même fatigué.

Diriger une équipe

Pour devenir manager, il faut savoir diriger une équipe, déléguer et être apte à recadrer un collaborateur. De nos jours, le manager subit des pressions très fortes de l’entreprise et de l’extérieur (clients, partenaires). De ce fait, il a d’importantes responsabilités et doit prendre des décisions difficiles, enga-geant souvent la crédibilité de son entreprise. Il fixe également des objectifs à ses collaborateurs et à lui-même afin de répondre aux exigences de chacun.

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IV. La réorientation professionnelle

Diriger une équipe au quotidien demande une organisation personnelle efficace pour une meilleure collaboration, ainsi qu’une certaine expérience. Un jeune de 25 à 30 ans aura plus de difficultés à diriger une équipe, car les grandes écoles ne forment pas concrètement à cette responsabilité, elles donnent simplement des modèles de management, induisant un décalage avec la réalité. Bien gérer une équipe est basé sur l’échange, l’écoute et le dialogue ; ce sont les conditions essentielles et incontournables à la réussite. Cependant, ces dernières doivent aussi prendre en compte la culture de l’entreprise, ses méthodes et ses habitudes.

Le manager a pour principale mission de faire régulièrement un point avec ses collaborateurs. L’entretien est convivial et à l’abri des oreilles indiscrètes. C’est une discussion ouverte avec un échange de points de vue. La rencontre a également pour objectif de donner un aperçu de la situation. Pour bien diriger une équipe, il est aussi essentiel de bien la connaître.

Quelle est l’ancienneté des collaborateurs ? Quels sont leurs niveaux de compétences ? Quelle est leur méthode de travail ? Comment est organi-sée l’équipe actuelle ? Cette analyse permet de conserver un fil conducteur en s’adaptant ou en mettant en place une nouvelle organisation au sein du département grâce à des techniques de créativité.

En outre, un manager doit proscrire certains comportements comme être tou-jours insatisfait, être irritable, surveiller son équipe en permanence ou critiquer régulièrement le travail d’un collaborateur sans en connaître les tenants et les aboutissants. De même, il ne doit pas faire preuve de mauvaise foi ni être irré-gulier : c’est déroutant, démotivant et cela détruit progressivement le climat de confiance.

Enfin, un manager ne divise pas pour mieux régner, c’est-à-dire qu’il ne se sert pas des gens qui sont d’accord avec lui contre ceux qui sont en désaccord ou ont un autre point de vue.

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IV. La réorientation professionnelle

Déléguer

Le manager, à l’écoute de ses collabo-rateurs, dialogue et échange des points de vue avec ces derniers et communique avec son entreprise, son secteur d’acti-vité et le monde extérieur. Pour déléguer avec succès, il faut d’abord choisir ce que l’on délègue. Le manager opte ensuite pour la personne la plus compé-

tente pour traiter le dossier concerné (clients/terrain). Les collaborateurs sont alors responsabilisés, et le manager peut se recentrer sur ses missions princi-pales, comme définir des stratégies à moyen ou long terme. Cela induit donc un gain de performance, de temps et d’efficacité.

Le manager fixe les règles du jeu : il définit avec le subordonné les tâches à réaliser ainsi que le résultat attendu. Il effectue ensuite une série d’entre-tien pour être informé de l’avancé du projet, des difficultés rencontrées, des réussites, etc. À la fin de la mission, un bilan est réalisé. Il peut aussi être intéressant, lors de l’entretien d’évaluation, de faire un point sur les dossiers délégués confiés. Si les résultats sont satisfaisants, cela pourrait déboucher sur une augmentation voire une promotion.

Recadrer un collaborateur

Votre collaborateur ne vous donne plus satisfaction, il est moins efficace et moins performant. Vous le sentez démotivé, il a des difficultés à respecter les consignes que vous lui donnez et il n’a plus un bon comportement au travail. Vous allez donc agir pendant qu’il en est encore temps. Votre objectif prin-cipal est d’asseoir votre autorité pour ne pas créer de précédent au sein de votre équipe. Ce qui est primordial, c’est d’éviter la politique de l’autruche et de remettre à plus tard ce qui pourrait être fait aujourd’hui ou à très court terme, car la situation va se dégrader et les remarques négatives du manager à l’encontre de son collaborateur vont s’accumuler. Toutefois, recadrer un col-laborateur est un exercice délicat qui demande beaucoup de diplomatie afin d’éviter un conflit qui pourrait perdurer dans le temps.

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IV. La réorientation professionnelle

Pour ce faire, un entretien de reca-drage est indispensable. Il consiste à faire prendre conscience du problème au managé et à trouver des solutions avec lui. Cependant, il ne doit pas être effectué à chaud, le moment le plus opportun étant celui où le subordonné est le plus réceptif. En revanche, si un dérapage a lieu devant témoins, il est

conseillé d’intervenir immédiatement pour marquer les esprits. L’entretien de recadrage se déroule ensuite en plusieurs phases :

π préparer l’entretien en mettant ses idées au clair : les conséquences, les reproches, les faits ;

π exposer ce que l’on attend de lui : être précis et intelligible dans sa démarche pour bien se faire comprendre, lui demander de trouver des solutions pour le responsabiliser ;

π écouter le collaborateur pour savoir, dans un premier temps, s’il a bien compris ce qui lui a été demandé et ce que l’on attend de lui. Dans un second temps, il sera possible d’écouter ses différentes propositions. Si ces dernières ne conviennent pas ou sont inadaptées, il faudra lui deman-der de faire d’autres suggestions correspondant au travail attendu.

Lors de l’entretien, le manager doit tenir bon sans montrer pour autant une autorité excessive. Il faut donc trouver le juste équilibre : éviter un ton agres-sif, les sous-entendus, les généralisations, mais inviter le managé à collaborer.

Par ailleurs, si l’entretien de recadrage ne suffit pas et que l’employé n’a pas pris en compte les demandes et suggestions formulées, il est conseillé de rap-peler les règles de l’entreprise et de durcir le ton en le menaçant de sanctions. Son comportement ne doit pas nuire au bon fonctionnement de l’équipe. Il est quelquefois nécessaire de faire un exemple. En derniers recours, il peut être utile de faire appel à la DRH pour prendre les mesures qui s’imposent. Cependant, n’oubliez pas que tout salarié a droit à l’erreur, surtout si son manager lui a donné une surcharge de travail, a exigé des horaires très flexibles ou lui a confié plusieurs fonctions.

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IV. La réorientation professionnelle

Changer de travailChanger de travail ne vient pas forcément d’une volonté d’évoluer, d’autres facteurs entrent en ligne de compte comme une fusion, un licenciement, une insatisfaction de vos supérieurs.

Le changement peut s’avérer périlleux et pénible si vous n’êtes pas préparé. Votre objectif sera donc de vous « remettre au goût du jour ». Il existe pour cela des solutions.

« Outplacement »

L’« outplacement » est souvent envisagé lors d’un licenciement individuel et/ou négocié. Cette pres-tation est généralement financée par l’entreprise qui souhaite épauler son collaborateur (cadre et non-cadre) lors de sa recherche d’emploi (cohé-rence avec ses expériences et compétences acquises durant son parcours professionnel).

Elle peut être limitée dans le temps ou illimitée avec un engagement de résul-tats. La mission du cabinet d’« outplacement » est d’analyser les principaux atouts et capacités du collaborateur suite à un bilan professionnel et per-sonnel, de clarifier son projet (élaboration et validation), de lui apporter un soutien moral, d’établir un plan d’action grâce à un marché ciblé, d’élargir son réseau professionnel, de l’accompagner dans sa communication orale et écrite (mise en œuvre de techniques de recherche d’emploi, lettre de motiva-tion, CV, entretien d’embauche) et l’aider dans la négociation de son prochain contrat de travail. Pour ce faire, l’individu bénéficie de structures d’accueil et logistiques professionnelles.

Le financement d’une telle prestation par l’entreprise n’est pas une obligation, vous aurez donc à en supporter la charge financière. Si vous payez vous-même cette prestation, prenez le temps de rencontrer plusieurs cabinets et demandez un devis détaillant le temps de travail avec le consultant, la mise à disposition logistique professionnelle, la durée de la prestation, les garanties de retour à l’emploi, etc.

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IV. La réorientation professionnelle

Réseau professionnel

Un réseau professionnel offre de nom-breuses opportunités. Il est donc vivement conseillé de le cultiver pour décrocher un nouvel emploi qui vous permettra de vous épanouir, ainsi que de nouveaux clients afin d’atteindre vos objectifs et, de ce fait, pouvoir demander une promotion.

Un réseau se compose de relations personnelles (entourage familial, amis, camarades d’étude, partenaires de loisirs et associatifs) et professionnelles (clients, anciens collègues, organisations professionnelles). Pour mieux rebondir au cours de son parcours professionnel, il est donc nécessaire de le développer pour étendre son rayon d’action. Dans cet objectif, il est impor-tant de s’investir et d’établir un plan d’action, c’est-à-dire agrandir son réseau, le consolider et le solliciter si cela s’avère nécessaire. Pour cela, il est possible de faire appel aux réseaux sociaux et aux organisations profession-nelles : réseaux d’entrepreneurs, clubs de créateurs d’entreprise.

Ces personnes doivent être complémentaires, c’est-à-dire posséder des ser-vices multi-compétences. Il est aussi important de s’investir personnellement dans des associations, c’est toujours très apprécié. En outre, pour qu’un réseau professionnel soit viable, il doit être durable. L’objectif principal est de garder le contact pour mieux consolider ce dernier. Soyez donc attentif à l’évolution de chacun de ses membres et faites-leur également part de votre propre avancement. N’hésitez pas, par ailleurs, à multiplier les rencontres (col-loques, séminaires, soirées-débats, conférences, etc.).

En outre, il n’est pas chose aisée de solliciter son réseau, car la personne contactée s’engage personnellement. Il est donc essentiel d’avoir une attitude positive afin de la rassurer. Il est à noter que vous devrez aussi vous enga-ger à aider les autres membres de votre réseau, car c’est un engagement de réciprocité, donc d’échanges mutuels. Et ne commettez pas l’erreur d’être manipulateur ou dominateur, au risque de voir toutes les portes se fermer autour de vous.

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IV. La réorientation professionnelle

Seconde carrière

Pour booster sa carrière, et si l’opportu-nité se présente, un agent public peut demander sa mobilité au sein de sa propre administration ou vers d’autres fonctions publiques. Cela peut d’abord se traduire par une mise à disposition pour permettre à un fonctionnaire d’ef-fectuer son service au sein d’une autre administration, sachant qu’il est rattaché administrativement à son corps d’État. Il peut également être détaché dans une autre administration sans avoir à repasser le concours d’entrée. Il conservera lors ses droits à l’avance-ment et à la retraite et a aussi droit aux avancements d’échelon prévus dans son emploi de détachement sans incidence sur sa situation d’origine.

Toutefois, il existe deux catégories de détachement, celui de courte durée (6 mois maximum, mais un an pour les détachements à l’étranger ou dans les TOM) et celui de longue durée (5 ans maximum, avec renouvellement pos-sible). À la fin de son détachement, l’individu est réintégré dans son corps d’origine et affecté à un emploi correspondant à son grade.

La mutation est également une solution. Elle permet de changer d’employeur public en conservant son grade et son ancienneté. Cependant, l’indemnité de résidence ou le régime indemnitaire peuvent être modifiés. Enfin, s’il le sou-haite, le fonctionnaire peut accéder au secteur privé. Il sera alors rémunéré par l’entreprise et affilié aux régimes sociaux de cette dernière. Dans ce cas, il est important de bien réfléchir pour préparer sa prise de poste dans l’entre-prise et aussi son retour dans la fonction publique, qui ne sera pas forcément au poste d’origine.

Toutes les personnes travaillant dans la fonction publique sont concernées par la seconde carrière. Cependant, ce sont souvent les enseignants qui envi-sagent cette hypothèse. Ils préfèrent changer de travail, quitte à accepter une perte financière plutôt que de poursuivre un métier éprouvant sur le plan physique et psychologique, car ils ne peuvent plus exercer leur métier dans de bonnes conditions. Ces individus peuvent donc préparer un projet de mobilité

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IV. La réorientation professionnelle

professionnelle sachant que leur académie met en place un pôle d’informa-tion « conseil en carrière et accompagnement professionnel ». L’individu concerné pourra être reçu en entretien individuel pour faire un point sur sa carrière et en dresser un bilan, étudier les possibilités d’évolution de carrière et être informé sur les dispositifs d’aide à la formation et aux concours.

Changer d’orientation professionnelleFaire carrière n’est pas synonyme d’un par-cours sans faute, il peut y avoir des erreurs ou des détours, le tout est de savoir prendre un nouveau départ pour mieux rebondir pro-fessionnellement. Pour ce faire, vous aurez l’ambition de bâtir un projet professionnel en tenant compte de vos aptitudes, vos quali-

tés, vos centres d’intérêt ainsi que votre parcours professionnel. Selon votre situation professionnelle (fonctionnaire, salarié, demandeur d’emploi), vous pourrez bénéficier des aides de l’État et d’organismes spécialisés pour vous accompagner durant cette étape.

Bilan de carrière

Le bilan de carrière est un outil de gestion de mobilité interne pour les entre-prises. Il aide donc à repenser leur organisation, souvent liée à l’évolution du marché concurrentiel. Il est souvent financé par le budget formation de l’entreprise concernée et peut être mené par un conseiller extérieur à l’en-treprise ou encore être effectué par un conseiller d’orientation interne à la société. Son objectif principal est d’évaluer les compétences et les motivations pour définir les meilleurs atouts du collaborateur, de construire des axes de progression pour obtenir une évolution de carrière pertinente et valorisante, d’étudier et valider des besoins en formation (formation qualifiante, diplô-mante ou encore rémunérée) et d’élaborer un projet professionnel.

Le bilan de carrière apporte des avantages aux salariés, mais également à l’entreprise puisqu’il permet de mieux cerner ses points forts et ses points faibles ainsi que ses principales motivations, comprendre son passé pour mieux

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IV. La réorientation professionnelle

rebondir dans le présent afin de se positionner sur le marché de l’emploi et valider un projet conforme à ses objectifs et à ses compétences. Par ailleurs, cet excellent outil permet à l’entreprise d’identifier le potentiel de ses collabo-rateurs, de définir une réorientation professionnelle en anticipant la mobilité et de fidéliser ceux qui souhaitent rester et donc s’investir dans la société.

Bilan de compétences

Le bilan de compétences découle d’un accord signé le 3 juillet 1991 entre le patronat et les syndicats sur la réforme du dispositif conventionnel de la formation professionnelle. Il peut être demandé par le salarié ou proposé par l’employeur. Ce qui veut dire qu’il peut donc se dérouler sans l’accord de l’entreprise. Dans ce cas,

le salarié prend en charge son financement et l’effectue en dehors des heures de travail. Néanmoins, il est possible de bénéficier d’un congé pour l’occasion.

Le bilan de compétences est réalisé par un prestataire extérieur à l’entreprise. Son objectif est de permettre au collaborateur d’analyser ses compétences professionnelles et personnelles ainsi que ses aptitudes et ses motivations. Les salariés du secteur privé, les fonctionnaires et agents non titulaires de la fonction publique (mais effectuant une carrière publique), les deman-deurs d’emploi ainsi que les non-salariés (indépendants, professions libérales) peuvent en bénéficier.

Le bilan de compétences se déroule en trois stades : une étape préliminaire, une étape d’investigation, une étape de conclusion. La phase préliminaire a pour objectif d’engager le collaborateur dans sa démarche, de définir ses réels besoins et ses attentes et de l’informer sur le déroulement du bilan ainsi que les techniques mises en œuvre. La phase d’investigation, elle, a pour ambition d’analyser les motivations et intérêts professionnels et personnels, d’identifier les compétences et aptitudes professionnelles et personnelles du collabo-rateur ainsi que sa culture générale, et enfin, de déterminer son évolution professionnelle. Un document de synthèse est ensuite présenté. Celui-ci est

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IV. La réorientation professionnelle

personnel et confidentiel, seul le collaborateur concerné en est destinataire. La synthèse recense les facteurs susceptibles de favoriser ou non la réalisation d’un projet professionnel ainsi que les étapes de sa mise en œuvre.

Les formations

Vous souhaitez changer de travail ou effectuer une réo-rientation professionnelle, les formations peuvent vous aider dans votre projet professionnel.

Formation qualifiante

Pour devenir opérationnel dans un métier, il est nécessaire d’opter pour une formation qualifiante qui apporte de nouvelles compétences et, de ce fait, accroît votre qualification. Elle deviendra une formation diplômante si elle est validée par un diplôme reconnu sur le marché.

La formation qualifiante peut en outre être effectuée de différentes façons : sur une courte durée (autoformation), au sein d’organismes spécialisés, en interne ou en alternance avec un emploi. Une attestation de stage ou un document attestant son suivi sont ensuite délivrés.

Cette formation s’adapte aux besoins et aux réalités de chaque organisation, elle permet aux collaborateurs d’une entreprise d’acquérir une expertise ou de faire face à un projet spécifique. Elle peut être rémunérée et concerner les salariés du public comme du privé, les jeunes et les demandeurs d’emploi.

Formation diplômante

La formation diplômante a pour but d’apporter de nouvelles compétences, de perfectionner son savoir-faire et d’accroître une qualification. Elle est diplômante si elle est validée par un diplôme défini par arrêté ministériel et reconnu sur le marché du travail. Elle permet à un salarié de reprendre ses études dans le cadre de la formation continue, d’acquérir une spécialisation,

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IV. La réorientation professionnelle

voire une double compétence. Dans le même temps, l’individu peut poursuivre son activité professionnelle grâce à des horaires adaptés.

La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) per-met aussi d’accéder à une formation diplômante par la dispense du niveau normalement requis. Elle permet de faire évoluer sa carrière au sein de l’entre-prise, de changer de travail ou encore d’effectuer une réorientation professionnelle. Elle peut être deman-dée lors de l’évaluation des compétences. Si vous

avez réussi votre formation diplômante, celle-ci peut aussi s’avérer très utile pour demander une promotion.

Comme pour la formation qualifiante, la formation diplômante peut être effectuée de différentes façons : elle peut être longue ou courte, consister en une autoformation en interne, être effectuée au sein d’organismes spéciali-sés, à distance, ou encore en alternance avec un emploi. De même, elle peut être rémunérée et concerne à la fois les salariés qui effectuent une carrière publique ou une carrière dans le privé, les jeunes et les demandeurs d’emploi.

Formation rémunérée

La formation rémunérée peut être une formation qualifiante ou diplômante. Dans tous les cas, elle est un plus et vous permet d’accroître votre qualification. Elle existe grâce à de nombreux dispositifs mis en place par l’État, les collectivités locales, les régions, l’Union européenne, les centres de formation et les entreprises. Ces derniers apportent des financements pour permettre à chacun d’avoir une chance de réussir professionnellement. Accessible dans tous les secteurs d’activité, la formation rémunérée a pour objectif d’apporter de nouvelles compétences et de perfectionner son savoir-faire. Elle vous épaule lors d’une évolution de carrière et est un point-clé pour effectuer une réorientation professionnelle. Elle concerne, elle aussi, les sala-riés du privé comme du public, les jeunes et les demandeurs d’emploi.

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IV. La réorientation professionnelle

A Pour aller plus loin

Astuces

Rédiger son CV pour une reconversion

Un emploi qui ne plaît plus, une envie de changement ou le besoin d’assouvir un rêve, les réorientations professionnelles sont fréquentes. Mais pour trouver le premier emploi de sa reconversion, il s’agit de convaincre le recruteur et de repenser l’organisation de son CV pour persuader que l’on a, malgré un parcours atypique, les qualités recherchées, pour expliquer sa réorientation profession-nelle de façon claire et logique, mais aussi pour se montrer déterminé et sûr de soi.

Un CV résume votre vie professionnelle, le recruteur y attend une certaine logique. Or, une reconversion marque une césure franche. N’essayez donc pas de la dissi-muler et soyez honnête, vous pourrez expliquer votre démarche dans votre lettre de motivation. Toutefois, si vous avez papillonné de poste en poste avant votre reconversion, essayez de trouver une unité entre vos différentes expériences et formations, et mettez-la en avant. Pour résumer, votre recruteur ne doit trouver que deux orientations professionnelles sur votre CV, surtout si vous êtes jeune : celle que vous aviez auparavant et celle vers laquelle vous tendez.

Par ailleurs, dans vos emplois précédents, vous aviez sûrement des missions se rapprochant de celles qui seront les vôtres une fois que vous vous serez recon-verti. Retravaillez votre CV pour qu’il s’accorde aux attentes du recruteur. Toutefois, il n’est pas nécessaire de supprimer d’anciennes expériences, car il est aussi important d’avoir les qualités recherchées qu’une expérience solide du monde du travail. Un profil riche apporte une véritable valeur ajoutée.

Quand quitter son entreprise ?

Les salariés éprouvant un certain malaise dans leur emploi sont nombreux. Les causes peuvent être diverses : emploi peu intéressant, en inadéquation avec les valeurs personnelles, mauvaise ambiance, etc. Il y a donc un moment où se pose la question de partir ou de rester. Comment trancher ? Il est tout d’abord néces-saire des mots sur ce qu’on ne supporte plus au travail. Pour savoir si le malaise ressenti a une cause tangible, sa source doit être trouvée.

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IV. La réorientation professionnelle

Ainsi, le harcèlement moral, les demandes à la limite de la légalité ou de l’éthique… justifient pleinement un départ. En revanche, si l’un de vos compor-tements est la source de votre malaise, ce n’est peut-être pas l’emploi qu’il faut changer, mais votre façon de faire. Par exemple, si vous êtes perpétuellement fatigué au travail, peut-être devriez-vous vous coucher plus tôt, et si vous ne vous sentez pas intégré à votre équipe, acceptez les apéritifs entre collègues de temps à autre. Demandez-vous également si la situation est susceptible d’évoluer !

Ensuite, pour savoir si vous pouvez partir ou s’il est préférable de rester, il est important de faire le point sur votre situation financière. Vous avez actuellement un salaire tous les mois, une démission vous retirerait tout revenu et une rupture conventionnelle ou un licenciement les tronqueraient sérieusement. Aurez-vous alors suffisamment de ressources pour faire face au quotidien ? Si votre conjoint a un bon salaire, vous pouvez sans doute vous permettre de partir. Dans le cas contraire, il faut bien réfléchir. Une solution est aussi de chercher un nouveau travail en parallèle. Même avec le risque de la période d’essai, cette option est tout de même plus sûre que de quitter votre entreprise du jour au lendemain. Mais outre votre situation financière, vous devez vous intéresser à votre situa-tion professionnelle. Si vous changez de société tous les deux ans, les recruteurs auront peur d’avoir affaire à un candidat manquant de fidélité. Si, en revanche, vous avez peu changé d’emploi et que vous êtes resté en poste suffisamment longtemps pour acquérir une expérience intéressante, c’est sans doute le moment de donner une nouvelle impulsion à votre parcours professionnel.

Par ailleurs, si vous décidez de partir, vous devrez savoir comment le faire. En effet, la démission n’est pas souhaitable, car elle vous retire vos droits aux allocations chômage. Quant au licenciement, il coûte cher aux employeurs. La meilleure des solutions est donc de tomber d’accord sur une rupture convention-nelle. Vous devrez également vous demander quand solliciter cette rupture de contrat : si votre départ n’est pas urgent, prenez le temps de préparer votre sortie, en commençant les démarches pour trouver un nouvel emploi et en choisissant un moment où votre manager sera bien disposé pour prendre rendez-vous.

Enfin, si votre entreprise vous a causé un réel préjudice, vous devez également vous demander si vous souhaitez obtenir réparation. Pour cela, vous pouvez négocier une indemnité au moment de votre départ ou porter l’affaire devant les Prud’hommes. Quelle que soit votre décision, parlez de votre situation à vos proches. Leur soutien, et notamment celui de votre conjoint, est indispensable dans ces circonstances.

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IV. La réorientation professionnelle

Questions / réponses de pro

AIF et DIF portable

L’aide individuelle à la formation peut maintenant être attribuée aux deman-deurs d’emploi souhaitant utiliser leur DIF portable pendant leur période de chômage.

Quelles sont les conditions à remplir ? À qui s’adresser ? � Question de Pierre07

Δ Réponse de Formastreet

L’aide individuelle à la formation peut être accordée aux demandeurs d’em-ploi n’ayant pas suffisamment de ressources pour assumer les coûts d’une formation dans le cadre du DIF portable.

Toutefois, il faut que la formation choisie soit en phase avec le projet per-sonnalisé d’aide à l’emploi du demandeur.

La durée de la formation financée peut être supérieure à un an, mais ne doit pas excéder trois ans (soit 1 095 jours).

Le montant de l’aide alloué est déterminé au cas par cas, mais est plafonné à 1 500 €. Les coûts de fournitures pédagogiques et les frais de transport sont à la charge du demandeur d’emploi.

L’AIF peut être cumulable avec les financements accordés par les Conseils régionaux et généraux, les collectivités publiques, les OPCA… La subven-tion est directement versée à l’organisme de formation.

À noter que l’AIF ouvre droit, pour la durée de la formation qu’elle finance, à l’attribution de l’aide aux frais associés à la formation et à la rémunération de Pôle emploi (RFPE).

Réorientation : les démarches ?

À 39 ans, j’ai 22 ans d’expérience en taille de pierre, dont 6 ans à mon compte. Aujourd’hui, pour des raisons de santé, je voudrais me réorienter, mais je ne sais pas du tout comment entreprendre ces démarches.

Pouvez-vous m’aider ? � Question de Stephan Meyrueix

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IV. La réorientation professionnelle

Δ Réponse de Costes

Le mieux serait de faire un bilan de compétences, qui vous permettrait de connaître vos compétences, mais aussi de vous guider dans vos envies. Faites appel à Pôle-emploi, qui pourra éventuellement vous orienter vers les struc-tures concernées et, le cas échéant, vous aider à financer ce changement.

Δ Réponse de SO Coach

Effectivement, le bilan de compétences semble ici le plus approprié, car il vous permettra de ne pas jeter à la poubelle vos années passées au titre de tailleur. En revanche, je pense qu’il est important de trouver un accompagna-teur qui agira pour votre compte et non un accompagnateur de Pôle-emploi, qui aura à répondre à deux exigences – la vôtre et celle de Pôle-emploi –, parfois incompatibles.

Sinon, avez-vous pensé au coaching ? Un accompagnement basé sur le questionnement du professionnel que vous êtes pourrait vous permettre de découvrir une nouvelle voie professionnelle. Que cherchez-vous exac-tement ? À vous appuyer sur vos acquis dans votre réorientation ? Ou souhaitez-vous, en quelque sorte, repartir à zéro ? Aimeriez-vous continuer à travailler dans le secteur d’activité qui était le vôtre jusqu’à présent ? Vous avez sans doute des compétences et des habiletés qui peuvent être les bien-venues dans des métiers auxquels vous ne pensez pas.

CIF ou DIF ?

Je suis salarié et je souhaite suivre une formation à distance pour améliorer mes compétences. J’hésite entre le CIF (Congé Individuel de Formation) et le DIF (Droit Individuel à la Formation).

Pouvez-vous me conseiller ? � Question de LolaS

Δ Réponse de Tybouj

Faites votre choix en fonction du contenu et du temps de la formation que vous souhaitez suivre. Le CIF prend la forme d’un long congé payé (une partie de votre salaire seulement) et peut durer jusqu’à douze mois.

Le DIF s’adresse aux formations dont la durée n’excède pas 120 h (total cumulé au bout de 6 ans à temps plein).

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IV. La réorientation professionnelle

Formations proposées par le Pôle-emploi

Actuellement dans la restauration depuis plus de 12 ans, sans avoir été au chô-mage, je risque aujourd’hui un licenciement économique.

Cependant, je souhaiterais orienter mon activité professionnelle vers une forma-tion d’électricien.

Puis-je bénéficier des formations fournies par Pôle-emploi ? � Question de Clems.34290

Δ Réponse de Ricou

Normalement, oui. Il faut d’abord attendre d’être licencié, puis après vous être inscrit à Pôle-emploi, en parler avec la personne qui vous prendra en charge. Celle-ci vous accompagnera dans votre réinsertion si votre projet est cohérent et correspond au programme des diverses formations proposées par le gouvernement.

Les frais de votre formation seront aussi pris en charge, en partie ou entièrement.

Δ Réponse de Baptistine

Avant de faire une formation ou d’obtenir des financements, vous devez vérifier votre projet professionnel.

Plusieurs solutions pour cela : quand vous serez inscrit comme demandeur d’emploi, demandez un rendez-vous avec un psychologue du travail, qui vous aidera à faire le point et vous fera peut-être passer des tests pour connaître votre niveau.

Vous pouvez aussi faire une immersion en entreprise par le biais d’une évaluation en milieu de travail, qui a deux fonctions : faire découvrir un métier et vérifier ses compétences. Une convention est signée entre vous, l’entreprise d’accueil et Pôle-emploi, et vous gardez le statut de demandeur d’emploi.

De toute façon, vous pouvez déjà avoir tous ces renseignements auprès de Pôle-emploi sans être encore inscrit. Pour des renseignements sur la forma-tion d’électricien, allez sur les sites de l’AFPA et du CARIF OREF de votre région.

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V. L’expatriation

L’expatriation, c’est travailler et vivre à l’étranger pour une durée plus ou moins longue. Pour ce faire, vous travaillez dans une entreprise possédant au moins une unité de production (filiale) à l’étranger. Dans ce cas, la firme développe, au-delà de ses propres frontières, sa stratégie com-merciale en multinationale pour étendre sa capacité de production. Elle réalise ainsi une mobilité internationale de ses salariés, conséquence directe de sa mondialisation.

Mais faire carrière et vivre à l’étranger demande mûre réflexion, car c’est une décision capitale et stratégique qui ne s’improvise pas. Les opportuni-tés sont multiples dans d’autres pays et certains profils sont beaucoup plus recherchés que d’autres. Les grands groupes internationaux et les entreprises françaises continuent à recruter pour envoyer leurs collaborateurs à l’étranger. Les postes à pourvoir sont plutôt qualifiés avec un bon niveau d’expertise. L’anglais courant est impératif et une troisième langue est appréciée.

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V. L’expatriation

Les secteurs particulièrement concernés sont l’informatique, les jeux vidéo, l’industrie hôtelière ou le bâtiment. Reste à savoir, avec quel statut, le collabo-rateur va être envoyé à l’étranger : expatrié ou détaché ?

Une expérience à l’international demande beaucoup de réflexions pour éviter toute situation d’échecs qui serait mal vécue pour vous et votre famille. Il est donc important de bien prendre connaissance de votre contrat d’expatriation et donc de votre rémunération (indemnités, prime) et de la date de retour (vous évoluez et votre société aussi : un bon retour se prépare).

Par ailleurs, il convient de ne pas omettre la protection sociale pour vous et votre famille, c’est-à-dire l’assurance expatrié, la mutuelle expatrié, ou encore l’assurance maladie. N’oubliez pas non plus la retraite des expatriés, selon la durée de la mission, celle-ci a aussi son importance.

Enfin, il est impératif que vous et votre famille soyez intégrés afin d’éviter un retour précipité en France. Le dépaysement excessif peut créer un problème d’adaptation (nourriture, logement, culture, loisirs, études pour les enfants). Il est vivement conseillé de s’informer sur la culture du pays avant de partir.

Pour que votre expatriation se passe dans les meilleures conditions possible, vous pouvez obtenir des renseignements à la Maison des Français à l’Étranger (MFE).

La MFE est un service qui dépend du ministère des Affaires étrangères et européennes. Elle a pour vocation de donner des informations pratiques sur de nombreux pays et d’informer les Français qui souhaitent vivre et travailler à l’étranger.

Les formalitésDans votre plan de carrière, vous avez prévu d’effectuer une carrière interna-tionale et votre entreprise vous en donne les moyens. Cependant, avant de partir, pensez à toutes les formalités à accomplir, à vérifier si vos papiers sont en règle (carte d’identité et passeport en cours de validité) et si vous avez besoin d’un visa.

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V. L’expatriation

Documents d’identité

N’hésitez pas à contacter les services consulaires étrangers en France pour avoir les délais nécessaires à l’obtention des documents demandés. Ceux-ci sont différents selon les pays. La carte d’identité est suffisante si vous travail-lez dans l’Union européenne. Il faut néanmoins qu’elle soit, ainsi que votre passeport, en cours de validité. Pour d’autres pays, vous devrez vous munir d’un visa.

Bon à savoir : un mineur voyageant seul ne peut utiliser le passeport de ses pa-rents sur lequel il est notifié. Il doit posséder un document à son nom comme le passeport.

Vaccinations

Avant de partir travailler à l’étranger, certaines vaccinations sont parfois nécessaires, voire obligatoires, dans certains pays. Pensez à vous renseigner avant votre départ, elles sont indispensables pour vous protéger contre les maladies.

Animaux

Votre animal de compagnie va faire partie du voyage, il devra être identifié (pucé) et voyager avec son carnet de santé et/ou les docu-ments sanitaires demandés.

Ceux-ci sont établis par votre vété-rinaire traitant.

Selon le pays de destination (hors ou au sein de l’Union européenne), vous aurez plusieurs formalités à accom-plir ; elles peuvent être très longues, car la réglementation diffère selon les pays (permis d’importation, quarantaine). Renseignez-vous auprès de l’am-bassade du pays étranger en France.

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V. L’expatriation

Voiture

Si vous souhaitez faire exporter votre voiture, il vous faudra préparer les documents suivants : carte, grise, permis de conduire, carte internationale d’assurance ou d’autres documents si cela s’avère nécessaire.

Attention toutefois, même si votre permis de conduire est valable dans toute l’Union européenne, dans certains pays, passé le délai de trois mois, vous devrez vous procurer un permis international auprès du service concerné de votre préfecture. Au bout d’un an, un permis local sera exigé ; adressez-vous pour cela à votre consulat.

Le statutLorsque l’on part travailler à l’étranger, on devient soit un expatrié, soit un détaché. C’est l’employeur qui décide du statut, c’est pourquoi il doit opter pour la meilleure solution en analysant les incidences sociales et financières.

Détachement ou expatriation

La France possède l’un des meilleurs systèmes de protection sociale au monde, beaucoup nous l’en-vient et le Français le considère comme un élément crucial à son niveau de vie. Sachez que l’entreprise employant du personnel à l’étranger est déga-gée de toute obligation en matière de protection sociale.

De ce fait, la doctrine juridique propose deux pos-sibilités. En cas de détachement, le contrat de travail du salarié partant à l’étranger continu à s’appliquer. Le collaborateur est détaché à l’étranger sur une durée limitée, qui varie selon le pays de destination. En cas d’expatria-tion, en revanche, le contrat de travail initial est suspendu pendant la durée de la mission. Le salarié est alors lié à l’entreprise d’accueil par un contrat local. La société peut aussi recruter, spécialement pour l’occasion, un collabo-rateur pour l’envoyer à l’étranger. Il est donc important de bien négocier son départ à l’étranger avec son employeur.

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V. L’expatriation

Selon le statut choisi, détaché ou expatrié, les droits en matière de protection sociale sont différents. Rappelons que la prestation sociale concerne le rem-boursement des frais de maladie, de maternité et d’hospitalisation, la prise en charge des accidents du travail, la retraite (Sécurité sociale et complémen-taire), l’assurance chômage ainsi que l’assistance rapatriement sanitaire.

Ainsi, pour le détaché, le collaborateur continue de cotiser au régime fran-çais de la Sécurité sociale, de la retraite et de l’assurance chômage. La notion d’expatrié, quant à elle, n’existe pas en droit du travail, le collabora-teur est donc dans l’obligation de cotiser au régime de protection sociale du pays d’accueil. Il est donc conseillé de prendre une adhésion à la Caisse des Français à l’Étranger (CFE) pour compléter sa couverture sociale.

Bon à savoir : les pays de l’Union européenne disposent d’un règlement com-munautaire spécifique. Des conventions de Sécurité sociale existent entre le pays d’accueil et la France.

Contrat de travail

Pour effectuer une carrière interna-tionale, il existe différentes formes de contrat de travail qui sont liées à votre statut : détachement, expatriation, mise à disposition ou contrat local. Ce dernier aura une incidence ou non en matière de protection sociale. Pour le détaché, le contrat de travail existant est maintenu, et un avenant ou une lettre de mis-sion, selon le règlement interne et/ou la convention collective de l’entreprise, est ajouté. Pour l’expatrié, le contrat de travail initial est suspendu. Il signe donc un nouveau contrat qui dépend généralement du droit local. Le contrat initial reprendra son cours à la fin du nouveau contrat, avec effet rétroactif, sur le salaire par exemple. En cas de transfert du collaborateur, il y a rupture du contrat de travail initial, un contrat en droit local est donc conclu.

Soyez attentif à la lecture de votre contrat d’expatriation et vérifiez que les principales clauses et modalités sont bien spécifiées. Il doit notamment com-porter l’identification des parties (employeur et salarié), le lieu de travail, la

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V. L’expatriation

durée du contrat et/ou de la mission (durée déterminée ou indéterminée, conditions de reconduction), la fonction à exercer ainsi que les liens de subor-dination (de quel supérieur hiérarchique dépendez-vous), les horaires de travail (hebdomadaire ou journalier), le mode de rémunération annuelle brute (répartition du montant entre versements locaux et versements en France, devise utilisée, évolution de la rémunération et sa périodicité de versement), les différents avantages accordés (logement, employés de maison, voiture de fonction, etc.), le régime de l’assurance maladie des expatriés et de la retraite des expatriés selon le pays d’affectation, la durée des congés payés, les condi-tions de rupture du contrat et ses conséquences, la législation applicable ainsi que le lieu de signature du contrat et le tribunal compétent en cas de litige. Par ailleurs, sont également à prévoir la prise en charge des frais de scolarité des enfants, les voyages pour le collaborateur et sa famille, les dépenses de déménagement (frais de douane, assurances expatrié, transport), les indemni-tés d’installation et de réinstallation pour le retour d’expatriation et les visites médicales nécessaires avant le départ et à chaque congé.

Les mesures d’accompagnement divergent d’une entreprise à une autre, mais les plus courantes consistent en des indemnités d’expatriation, une prime d’expatriation, des avantages en nature, des formations culturelles ou linguis-tiques et un suivi administratif.

Retour dans l’entreprise

La réintégration professionnelle est souvent mal vécue, car l’expatrié quitte un cadre de vie privilégié. Il disposait d’une grande autonomie, il était reconnu, il demeurait l’ambassa-deur de son entreprise.

En outre, la société a pu évoluer pen-dant son expatriation : les réseaux ont changé, les services sont réorganisés,

l’organigramme a évolué (départs de collaborateurs, nouvelles embauches). Il devra de nouveau identifier les personnes-clés de l’organisation.

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V. L’expatriation

Il est donc vivement conseillé de bien préparer son retour en le cultivant régu-lièrement, c’est-à-dire conserver des contacts avec l’entreprise, opter pour des rendez-vous réguliers au siège et s’informer fréquemment des changements stratégiques et des nominations au cœur de la société. Même si vous êtes loin de la direction, votre travail à l’étranger doit être visible, ne passez pas dans les oubliettes. Une expatriation dure en moyenne de 2 à 3 ans, la limite étant de 5 ans pour ne pas trop s’enraciner dans le pays d’accueil. Pour ne pas se retrouver sur la « touche » dès votre retour en entreprise, il est important de bien préparer ce dernier, car c’est une période de transition délicate pour vous et votre famille. Il va donc falloir retrouver votre place ou un poste en adé-quation avec vos compétences.

En réalité, le retour se prépare dès votre départ, il faut donc en discuter avec votre employeur au moment de la préparation du contrat d’expatria-tion. Demandez à signer une clause de réintégration prévoyant un retour à un poste équivalent au siège ou dans l’une des filiales. Quelques mois avant votre retour, contactez votre entreprise pour connaître les opportunités sus-ceptibles de vous correspondre ainsi que les perspectives d’évolution. Par ailleurs, n’hésitez pas à demander, en attendant un poste intéressant, une mission transitoire en cohérence avec votre expertise et votre expérience pro-fessionnelle. Si, au contraire, aucun poste susceptible de vous intéresser n’est disponible dans votre entreprise, rapprochez-vous de votre réseau profes-sionnel que vous aurez pris soin d’entretenir régulièrement même si vous êtes loin.

Bien souvent, les collègues ont souvent un sen-timent d’indifférence envers le collaborateur expatrié qui redevient un salarié parmi tant d’autres. Si aucune solution n’est trouvée, si vous êtes démotivé et souffrez d’un manque de recon-naissance, certains d’entre vous souhaiteront rompre avec leur pays maternel et préféreront se sentir étrangers ailleurs que dans leur propre pays. Pour éviter un « choc » culturel dans votre pays natal, un sentiment d’incompréhension et de frustration, demandez à votre entreprise de

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V. L’expatriation

suivre un programme de formation interculturelle à votre retour. Cela permet de redécouvrir, après quelques années d’absence, son pays au niveau écono-mique et politique.

N’oubliez pas aussi d’effectuer vos diverses démarches administratives et toutes les formalités pour votre retour en France afin de ne pas être pris au dépourvu face à l’administration (logement, études des enfants, fiscalité, etc.). La réadap-tation climatique aura aussi un rôle à jouer suivant le pays d’expatriation.

La rémunérationCertaines sociétés préfèrent employer des collaborateurs sous contrat local (donc avec le statut d’expatrié) que de déta-cher leurs salariés, car cette solution est beaucoup moins onéreuse. Néanmoins, l’entreprise a le choix entre plusieurs modes de rémunération relativement com-plexes. Le salaire de base est aussi nommé « salaire de référence ». Ce mode de rémunération est utilisé pour un expatrié embauché sous contrat local, il sera sa source de revenus principale. Il supprime les compléments de salaire, les primes et les charges sociales françaises pour l’entreprise, toutefois, le col-laborateur peut négocier son salaire pour compenser les frais d’expatriation.

Mode de rémunération

Il existe plusieurs solutions de source de revenus, à savoir :

π le salaire de référence « pays d’origine », qui correspond au montant que vous auriez perçu si vous étiez resté dans votre pays natal. Il a l’avantage de rester positionné sur le marché de l’emploi français lors du retour d’ex-patriation. Il augmente le niveau de vie du salarié. Bien souvent, une partie du salaire est payée dans la monnaie locale et l’autre partie en euro ;

π le salaire de référence « pays d’accueil », qui représente le mode de rémunération que touche un ressortissant local pour un poste équivalent ;

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V. L’expatriation

π le salaire de référence « pays tiers », qui est le salaire perçu dans un pays choisi par l’entreprise, c’est souvent celui où se situe le siège social de l’entreprise ;

π le salaire de référence « international », qui correspond au montant fixé par l’entreprise pour chaque fonction. Il permet de bénéficier des mêmes augmentations générales et autres avantages, comme la prime d’ancien-neté, le treizième mois, qui sont accordés par l’entreprise française à ses collaborateurs en France.

Mais pour inciter son collaborateur à s’expatrier, la société lui propose des compensations, qui sont des indemnités d’expatriation et/ou une prime d’ex-patriation. Ces avantages peuvent compenser la perte de salaire du conjoint, le déménagement, le logement, les frais de scolarité des enfants, la compen-sation des prestations familiales… Les primes et avantages sont généralement imposables.

Compte bancaire en France

Disposer d’un compte bancaire en France (compte de non-résident en francs ou en devise) vous sera très utile pour encaisser votre « part France » pour les détachés et payer vos impôts et autres factures administratives.

Il faut aussi prévoir la mise en place d’un système de virements ou de prélè-vements adaptés et vous informer sur les conditions et coûts des transferts de fonds. Il est aussi vivement conseillé d’opter pour la carte visa internationale.

Compte bancaire à l’étranger

L’ouverture du compte bancaire à l’étranger a aussi son importance et ses obligations, comme transmettre aux administrations françaises les explications concernant votre situation d’expatrié. Cela vous offre également des ser-vices de gestion patrimoniale adaptés. Ne négligez pas la réglementation des changes qui peut restreindre les possibilités de transfert ou les assujettir à de grosses formalités, comme l’allongement des délais.

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V. L’expatriation

Bon à savoir : il est possible de conserver votre compte bancaire étranger même après votre retour d’expatriation, à condition de ne pas oublier de le déclarer au service français des impôts.

Indemnités

Il est vivement recommandé de négocier vos indemnités d’expatriation et/ou votre prime d’expatriation. La tendance actuelle prévoit des négociations à la baisse, il est donc important de bien analyser la situa-tion avant votre départ et de discuter avec votre employeur de votre salaire d’expatrié, sachant que les primes et autres avantages sont souvent revus à la baisse. L’indemnité d’expatriation rémunère les efforts qu’une personne consent lorsqu’elle travaille dans un pays étranger. Elle concerne plus particulièrement le détaché de l’entreprise et non l’expatrié qui est embauché sous contrat local. Les différentes indemnités d’expatriation et avantages en nature correspondent aux compensations de surcoût.

Pour définir le montant de ces primes, l’employeur prend en compte plusieurs éléments, notamment le différentiel de coût de vie. Cela peut être un montant à ajouter au salaire de base ou un indice ou pourcentage appliqué pour aug-menter ou réduire ce différentiel. Il est souvent positif, dans le cas contraire, il est rarement appliqué. La fiscalité est également différente d’un pays à l’autre. L’entreprise peut alors prendre en charge une partie de l’impôt sur le revenu payé à l’étranger. Cela permet au collaborateur de ne pas supporter une charge fiscale supérieure à celle qu’il aurait payée s’il était resté en France.

De même, le déménagement et le logement induisent des frais supplémen-taires que le salarié n’aurait pas eus s’il était resté en France. La prise en charge peut être effectuée par la société et peut correspondre aux dépenses de double résidence et au remboursement de garde-meuble, au plafond de loyer autorisé, meublé ou non, au remboursement des loyers. Elle peut aussi propo-ser une mise à disposition gratuite du logement, une prise en charge ou non

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V. L’expatriation

des dépenses d’entretien (gaz, électricité, téléphone, Internet, etc.). Si le salarié a besoin d’un véhicule, son employeur peut par ailleurs lui proposer une location ou une indemnité d’utilisation ou d’achat, une éventuelle prise en charge des dépenses d’entretien, d’assu-rance, de carburant, etc.

Souvent, l’entreprise prend également en charge la scolarisation des enfants ou encore la perte de salaire du conjoint qui accompagne le collaborateur à l’étranger (certaines entreprises peuvent aussi proposer des aides comme des cabinets d’« outplacement » pour que le conjoint puisse trouver un travail).

Enfin, un certain nombre de voyages entre le pays d’origine et celui d’ac-cueil peuvent aussi être couverts par l’employeur. C’est moins courant, mais certains frais annexes peuvent également être pris en compte, comme l’assu-rance rapatriement, une partie de la prise en charge des cotisations au régime français d’assurance sociale des expatriés, la mutuelle, etc.

Primes

La prime d’expatriation est une incitation positive pour le collaborateur, qui est proposée ou à négocier lors de la rédaction du contrat. Les primes concernent plus particulièrement le détaché et non le statut d’expatrié, car celui-ci se fait embaucher sous contrat local.

Il existe différentes primes d’expatriation qui sont utilisées sous forme de « package » par les sociétés qui expatrient leurs collaborateurs. Il peut s’agir, par exemple, de la prime d’expatriation ou de difficulté de vie. Elle est versée par l’employeur pour compenser la difficulté liée aux conditions de vie, d’éloi-gnement et de travail dans un pays étranger. C’est un pourcentage appliqué sur le salaire de base ou de référence du collaborateur détaché. Ce pourcen-tage diffère selon le pays et se mesure selon certains paramètres : situation

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V. L’expatriation

politique instable, dangerosité du pays, climat, langue, culture, hygiène et santé, autres (existence d’écoles, hôpitaux, etc.). Cette prime peut être versée soit en brut, soit en net, tout dépend des pratiques de la société. Elle n’est, en général, plus versée dans l’Union européenne.

La prime de mobilité, quant à elle, correspond à une somme forfaitaire payée en début et en fin de mission pour inciter et motiver les candidats à l’expatriation. Il existe également la prime du coût de la vie ou COLA (« Cost of Living Allowance ») qui, comme l’indemnité d’expatriation, aide à compenser un éventuel différentiel de coût de vie entre le pays d’origine et le pays d’accueil. C’est un indice qui est appliqué sur le salaire net du salarié ; on peut retrouver l’indice « Home Based », utilisé pour des expatriations à court terme ou pour des

pays où la culture est radicalement différente de celui du pays d’origine. Son calcul s’appuie sur la structure de consommation du lieu d’origine. L’indice des dépenses adaptées, lui, prend en considération les types de consommation : lieu d’origine et lieu d’expatriation. Il est appliqué sans restriction et possède un sérieux avantage dans le cas d’expatriations successives ; il est de plus le seul des trois indices à être réversible. L’indice « Host Based » est, quant à lui, employé pour l’expatriation à long terme dans des pays proches géographi-quement ou culturellement du pays d’origine. Il s’appuie sur la structure de consommation du pays d’accueil. Enfin, le salarié peut aussi bénéficier d’une prime d’installation ou « prime de rideau » : elle permet d’éviter de nom-breuses notes de frais, surtout celles concernant les petites dépenses. Elle est souvent limitée à un ou deux mois de salaire maximum.

Toutes ses primes sont définies sous forme d’un pourcentage du salaire net ou brut ou encore d’un montant fixe. Elles peuvent être versées pendant toute la durée de l’expatriation, au début de la mission ou à la fin de celle-ci. Il est impor-tant de faire le bon choix, car des incidences fiscales en dépendent. Par ailleurs, les primes d’expatriation et/ou indemnités d’expatriation ainsi que les avantages en nature sont généralement imposables. Pour ne pas être trop imposé, il est judicieux de les verser dans le pays où la fiscalité est la moins lourde.

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V. L’expatriation

L’impositionQuitter la France ne veut pas dire ne plus payer d’impôt ! Vous avez choisi de faire une carrière inter-nationale, mais l’expatriation ne vous dispense pas de toute obligation envers l’administration fiscale.

De nos jours, il n’est plus nécessaire d’obtenir le qui-tus fiscal pour le transfert de domicile. Cependant, quelques obligations sont à observer, notamment déterminer votre domicilia-tion fiscale définitive, car votre régime d’imposition en dépendra ainsi que les différentes formalités. Cette notion de domicile est donc capitale, voire stra-tégique, et repose sur plusieurs critères pour savoir si vous êtes domicilié en France ou dans votre pays d’accueil.

Vous êtes fiscalement domicilié en France

Pour être fiscalement domicilié en France, vous devez disposer d’une habita-tion en France à quelque titre que ce soit, résider plus de 183 jours par an en France, exercer une activité professionnelle à titre principal en France et dis-poser sur le territoire de la métropole de la majorité de vos centres d’intérêt économique. Toutefois, une convention fiscale existante entre le pays de rési-dence et la France peut faire office d’exception.

Vous êtes donc fiscalement domicilié en France, votre déclaration porte sur l’intégralité de vos reve-nus. Cependant, il existe trois cas d’exonération liés à l’activité effectuée à l’étranger et prévus par la législation, à savoir :

π que votre employeur soit établi en France et que vous soyez amené à vous rendre régulièrement à l’étranger ;

π que vous passiez au moins 183 jours, de façon permanente ou non, à l’étranger sur une période de douze mois consécutifs ;

π que vous rentriez dans le cadre de certaines activités considérées à risque : chantier, prospections ou extraction de ressources naturelles.

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V. L’expatriation

De plus, vous serez exonéré d’impôt si vous avez réglé un impôt à l’étranger au moins égal aux deux tiers de celui que vous auriez dû payer en France. Dans ce cas, vous serez dans l’obligation de produire le montant de vos rému-nérations et l’avis d’imposition à l’étranger à l’administration fiscale française.

Vous n’avez toutefois pas la possibilité de profiter d’une exonération totale, mais les suppléments de revenus concernant l’activité à l’étranger peuvent être exonérés, selon des critères laissés à l’appréciation de l’administration fis-cale française.

Vous n’êtes pas fiscalement domicilié en France

Beaucoup d’expatriés ne sont pas fiscale-ment domiciliés en France, ils vont donc avoir un autre mode d’imposition, car leur pays d’accueil a conclu une conven-tion fiscale avec la France. Le but de ces conventions fiscales signées avec de nombreux pays est d’éviter les doubles impositions.

La convention fixe le lieu d’imposition et l’ensemble des revenus pris en compte, elle est aussi assimilée à un traité international. Il est important de savoir que les dispositions édictées prévalent sur la loi française.

Pour ce faire, il est recommandé de bien en connaître le contenu. Vous pou-vez donc vous procurer les différents textes des conventions fiscales auprès de l’autorité consulaire dont vous dépendez.

Si votre pays de résidence n’a pas conclu de convention fiscale avec la France, vous serez imposé sur vos seuls revenus de source française (salaires, pen-sions, revenus immobiliers, plus-values, rentes viagères). Le principe retenu est souvent la retenue à la source. Le prélèvement est versé à l’administration fis-cale au plus tard le 15 du mois suivant. Pour le calcul de l’assiette de l’impôt, il convient de pratiquer une déduction de 10 % sur le net imposable. Sachez que le calcul de la retenue à la source s’exécute selon un barème fiscal.

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V. L’expatriation

Autres impôts

Il existe toutefois d’autres impôts, dont vous serez redevables à l’administration fiscale. Vous serez notamment toujours soumis à la taxe d’habitation si vous êtes propriétaire et que vous conservez la jouissance de votre bien immobilier en France. Si la taxe concerne votre résidence principale, vous pourrez obtenir une exonéra-tion sur vos dépenses de ravalement, d’isolation thermique et de régulation de chauffage. Cette dernière n’est pas due si le logement est loué ou s’il n’est pas habitable. Elle sera dans tous les cas payée, même si l’expatrié n’occupe pas personnellement son logement français. Il en est de même pour la taxe foncière concernant toutes les propriétés bâties ou non. Si vous disposez d’un poste de télévision dans votre logement, vous devrez aussi payer la rede-vance. Toutefois, vous pouvez demander une exonération auprès du centre régional de la redevance si votre habitation est vacante durant votre séjour à l’étranger ou si vous emportez votre téléviseur dans votre pays d’accueil.

Concernant la CSG et la CRDS, elles ne sont pas dues par les salariés non rési-dents en France, même si la rémunération est effectuée par une entreprise française. Enfin, l’impôt de solidarité sur la fortune porte uniquement sur le patrimoine situé en France et non sur les biens possédés à l’étranger pour le non-résident fiscal. Les placements financiers qui sont faits en France sont également exonérés d’ISF, à l’exception des titres de SCI et de SCPI. Un trai-tement fiscal peut être différent si une convention fiscale a été signée entre le pays de résidence et la France.

Régimes de transition

Vous serez redevable de l’impôt au départ et à votre retour d’expatriation. En effet, si vous partez en cours d’année, vous êtes redevable de l’impôt sur la période antérieure.

Il faudra donc remplir la déclaration correspondante l’an-née suivante. Vous redevenez ensuite un contribuable comme les autres à compter de la date officielle de votre

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V. L’expatriation

retour. Vous serez imposé dans la globalité (revenus perçus depuis votre retour et aussi sur l’ensemble des revenus perçus à l’étranger de source fran-çaise ou étrangère) à la seule condition que vous ayez déjà payé des impôts en France.

Lors de votre contrat d’expatriation, vous avez négocié un salaire d’expa-trié qui comprend bien souvent l’indemnité d’expatriation et/ou les primes et avantages en nature. N’oubliez pas également que vous êtes imposable sur ces différents éléments, il sera donc intéressant de faire le bon choix fiscal, à savoir le pays où la fiscalité est la moins gourmande.

Les assurancesL’assurance expatrié est très utile pour les personnes exerçant une activité à l’étranger. Pour ce faire, de nombreuses sociétés d’assurances spécialisées accompagnent le salarié lors de son expatriation en lui proposant des couver-tures adaptées à lui et sa famille.

Assurance expatrié

En règle générale, les sociétés qui envoient leurs collaborateurs à l’étranger s’occupent de leurs couvertures et assurances afin que l’expa-trié soit couvert comme s’il était resté dans son pays d’origine.

Néanmoins, que ce soit à votre charge ou à celle de l’employeur, il est fortement recom-mandé d’être bien assuré. Pour ce faire, il existe différentes sortes de garanties et assurances, comme l’assurance maladie inter-nationale, la retraite expatrié, le chômage, l’assurance rapatriement, l’assurance vie/invalidité/décès, les indemnités journalières, l’assurance voyage, la responsabilité civile pri-vée, la mutuelle expatrié, etc.

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V. L’expatriation

La protection sociale est indispensable pour bien réussir votre expatriation. Rappelons qu’en France, elle englobe la maladie, la maternité, le décès, les accidents du travail, les maladies professionnelles ainsi que d’autres presta-tions comme les allocations familiales.

Protection sociale

La protection sociale est différente selon votre statut. Si vous êtes salarié détaché, vous dépendez toujours du régime obligatoire de votre pays d’origine. En revanche, si vous êtes salarié expatrié, vous ne dépendez plus du régime de la Sécurité sociale, puisque vous êtes affilié au régime local et cotisez donc à ce dernier. Vous pouvez aussi adhérer volontairement à la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) qui pro-pose aux expatriés la couverture des risques maladie, maternité, invalidité, accidents du travail, maladies professionnelles et vieillesse. Ci-dessous, un schéma des institutions qui prennent en charge la protection sociale.

Quoi ? FranceHors de France

(assurance volontaire)

Maladie, maternité, invalidité, accidents de travail, maladies professionnelles

Sécurité sociale CFE

Retraite de baseCaisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV)

CFE

Retraite complémentaireInstitutions AGIRC et ARRCO

CRE-IRCAFEX

Assurance chômage Pôle-emploiPôle-emploi services : services expatriés

Par ailleurs, il est nécessaire de s’occuper des différentes formalités. Il faut notamment obtenir le certificat de détachement auprès des autori-tés compétentes comme la CPAM ou le Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale (CLEISS). Concernant l’Union européenne,

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V. L’expatriation

il faut se procurer l’imprimé E101 (législation applicable au salarié), l’im-primé E111 pour des missions de courte durée et/ou l’imprimé E128 pour des missions plus longues qui correspondent au droit aux prestations du salarié. En revanche, si le pays d’accueil est non signataire d’une convention et n’est pas membre de l’UE, la caisse délivrera au salarié détaché l’imprimé S9203 pour des missions de moins de trois mois ou le formulaire S9201 pour des missions plus longues. Le collaborateur détaché a donc la même couverture sociale qu’en France, il continue à cotiser au régime général. Toutefois, le taux de contribution à la maladie pour un non-résident est de 5,5 % au lieu de 0,75 %. Celui-ci ne sera toutefois pas redevable de la CSG ou de la CRDS.

D’autre part, c’est le lieu de résidence des enfants qui détermine les droits en matière de prestations familiales françaises. Si toute la famille reste en France, elle continue à les perce-voir comme si le collaborateur détaché était avec eux. Si une partie de la famille accompagne le détaché, le montant de l’allocation est calculé au prorata du nombre des enfants. Il ne sera alloué que la part des enfants qui restent en France. En revanche, lorsque toute la famille accompagne le salarié détaché, le droit aux prestations familiales dépend alors du pays de destination. Si le sala-rié est détaché dans un pays membre de l’UE, il bénéficie de toutes les prestations familiales

françaises, exceptées l’allocation parentale d’éducation, l’allocation de garde à domicile et l’allocation logement. Pour un pays signataire d’une convention avec la France, les prestations conservées varient selon cette dernière. Pour un pays non-signataire d’une convention avec la France et qui ne fait pas partie de l’UE, le séjour de la famille ne doit pas dépasser trois mois si le collabora-teur détaché souhaite conserver ses prestations. Sachez qu’il est interdit de cumuler les prestations familiales françaises avec celles du pays de destination. Toutefois, si celles du pays d’accueil sont plus intéressantes que les prestations françaises, il est possible de bénéficier des prestations locales, en prévenant la Caisse d’allocations familiales française et en remplissant le formulaire E405.

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V. L’expatriation

En revanche, l’expatrié dépend du régime local si son employeur n’a pas opté pour le détachement ou si celui-ci est embauché par une société étrangère. Son objectif principal sera de disposer d’une couverture sociale qui garantit à toute la famille le même niveau de couverture qu’en France. Si l’expatrié qui dépend

du système de protection sociale du pays de destination juge la protection sociale insuffisante, il peut opter pour l’assurance volontaire auprès de la CFE, ou pour des régimes privés de protection sociale, avec une couverture au premier euro.

Ensuite, concernant les prestations familiales, tout dépend du pays de des-tination. Si l’expatrié est affecté dans un pays de l’UE, il bénéficie des prestations du régime local, même si la famille ne réside pas dans le pays ; si la famille reste en France, elle peut bénéficier des allocations françaises, mais il est interdit de les cumuler avec les prestations locales.

Si le conjoint travaille en France, l’expatrié perçoit en priorité les allocations familiales françaises ; s’il ne travaille pas en France, l’expatrié perçoit les allo-cations du pays d’accueil, complétées éventuellement d’un différentiel par la France. Enfin, si l’expatrié travaille dans un pays hors UE, il bénéficie des prestations familiales locales, mais si les enfants résident en France, la caisse d’allocation familiale décidera de l’attribution des allocations au cas par cas.

Mutuelle expatrié

Dans certains pays, les coûts médicaux sont très élevés et le régime local est insuffisant, voire inexistant. Il est donc vivement conseillé d’adhérer à la CFE pour obtenir des remboursements de soins dans la limite des tarifs appli-cables en France. La CFE a pour mission d’apporter une assurance pour tous les Français qui travaillent ou vivent à

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V. L’expatriation

l’étranger (salariés, étudiants, travailleurs indépendants ou personne sans acti-vité professionnelle) ainsi qu’une protection sociale sur mesure adaptée à la situation professionnelle et personnelle de l’expatrié.

La CFE est le lien capital avec le régime général français. Pour le retour d’expatriation, les formalités seront facilitées. Il est donc indispensable d’y adhérer. L’adhésion prendra effet au premier jour d’emploi expatrié à l’étran-ger. En revanche, elle n’exonère pas des cotisations du régime de protection sociale étranger, vous aurez donc à payer une double cotisation.

En outre, la CFE a passé des accords avec des assurances complémentaires pour être mieux remboursés des soins et autres frais. Ces courtiers d’assu-rance sont spécialisés dans la protection sociale des personnes qui voyagent ou résident en dehors de leur pays d’origine. Ces diverses assurances vont donc proposer des assurances expatrié (assurance voyage, assistance sani-taire, etc.) ainsi qu’une bonne couverture santé. Différentes garanties peuvent être souscrites. Il peut s’agir, par exemple, des frais médicaux courants (hos-pitalisation, optique, dentaire, maternité, bilan de santé au premier euro ou en complément de la Sécurité sociale ou de la CFE), de la prévoyance (capi-tal-décès, indemnités journalières, invalidité), de l’assistance (rapatriement, transport médical), de la responsabilité civile ou encore d’autres services tels que l’épargne. La durée est souvent d’un an au minimum avec tacite reconduction, et le contrat peut être individuel ou familial. Il existe aussi des assurances spécifiques pour les retraités. N’hésitez pas à contacter plusieurs courtiers d’assurance spécialisés en expatriation pour faire jouer la concur-rence à prestations égales.

La retraiteIl existe deux cas de figure pour la retraite des expatriés, selon qu’ils sont détachés par leur entreprise (ils bénéficient toujours de la protection sociale française) ou expa-triés (ils ne dépendent plus de la protection sociale française, mais de celle du pays de destination).

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V. L’expatriation

Statut de détaché

Si vous avez le statut de détaché, vous n’avez pas de perte de droit et les cotisations qui sont dues sont les mêmes que si vous aviez cotisé en France. De ce fait, vos périodes de détachement seront prises en compte dans le calcul de votre retraite de base.

Vous continuez à cotiser à la retraite complémentaire ARRCO et/ou AGIRC comme si vous exerciez votre activité en France. Si vous n’êtes pas cadre, vous êtes affilié au régime de retraite complémentaire ARRCO. En revanche, si vous êtes cadre, vous êtes assujetti au régime de l’AGIRC.

Statut d’expatrié

En règle générale, l’expatrié est affilié au régime local d’assurance vieillesse de son pays d’accueil. Toutefois, au sein de l’UE, les droits acquis en France et ceux acquis dans le pays de destination sont cumulés. C’est-à-dire qu’au moment de percevoir votre retraite, vous rece-vrez de chacun des pays dans lesquels vous avez cotisé, le plus important des deux montants. S’il existe une convention de Sécurité sociale entre la France et le pays d’expatriation, c’est elle qui décidera de la procédure à suivre. En revanche, si l’État est non signataire d’une convention avec la France et hors Union européenne, tous vos droits seront perdus. Vous cotiserez donc au régime local, si ce dernier est obligatoire, et vous liquiderez votre retraite séparément.

Pour prendre votre retraite sereinement et conserver un niveau de vie décent, il est recommandé d’adhérer au régime volontaire d’assurance vieillesse de la CFE. Il en est de même pour votre conjoint s’il devait quitter son travail pour vous suivre dans votre pays d’expatriation. C’est la solution idéale pour conserver ses droits acquis.

L’employeur qui vous a recruté en France peut aussi, avec votre accord, vous affilier à ses caisses de retraite complémentaire ou auprès de la CRE ou de l’IRCAFEX, si vous remplissez l’une des conditions suivantes : avoir cotisé

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auprès du régime ARRCO et/ou du régime AGIRC au titre d’une activité antérieure ou avoir cotisé à l’assurance vieillesse de la CFE au titre de l’activité exercée à l’étranger.

Adhésion individuelle

Vous ne faites par partie des cas énumérés ci-dessus ou votre entreprise ne souhaite pas vous affilier aux caisses de retraite complémentaire ARRCO et AGIRC.

Il vous est alors possible de continuer à cotiser aux régimes de retraite complémentaire français à titre individuel par l’intermédiaire de la CRE pour le régime ARRCO ou de l’IRCAFEX pour le régime AGIR, quel que soit le pays d’accueil où vous exercez votre activité salariée.

Cependant, il faut soit avoir cotisé auprès du régime ARRCO et/ou du régime AGIRC au

titre d’une activité antérieure, soit avoir cotisé à l’assurance vieillesse de la CFE au titre de l’activité exercée à l’étranger. Pour ce faire, vous devez faire votre demande d’affiliation auprès de la CRE, qui est la caisse de retraite des expatriés pour les employés, et également à l’IRCAFEX (retraite des cadres et assimilés) si vous êtes cadre.

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V. L’expatriation

A Pour aller plus loin

Astuce

Attention aux missions pièges !

Il est possible que votre entreprise vous propose un poste à l’étranger. Avant de vous ouvrir à une carrière internationale et à de nouveaux horizons, prenez du recul. Il est important de donner à votre employeur une réponse réfléchie.

Dans un premier temps, il est intéressant de contacter l’expatrié qui était en poste avant vous. Il pourra vous indiquer exactement comment s’articule la mission qui vous est proposée à l’étranger et vous renseigner sur l’aspect professionnel de la vie d’expatrié, mais aussi personnel, vous confiant anecdotes et conseils. Bien sûr, il est aussi essentiel de se renseigner sur le pays de destination. Vivre aux États-Unis, ce n’est pas la même chose que vivre en Thaïlande. N’hésitez pas à lire plusieurs ouvrages, à consulter des blogs de voyageurs et d’expatriés, les conseils du ministère des Affaires étrangères, etc.

D’autre part, ne négligez pas la rémunération ! Avant toute chose, parlez en termes de rémunération nette et non brute. En effet, la pression fiscale et le coût de la vie peuvent différer énormément d’un pays à l’autre, et vous devez savoir ce que vous aurez concrètement en poche. Il convient également de distinguer « expatriation » et « détachement », car ces deux formes de départ à l’étranger n’entraînent pas les mêmes changements. En effet, le détachement concerne en général des missions de travail à l’étranger sur des périodes plus courtes que l’expatriation et implique donc moins de bouleversements (couverture sociale française, rémunération par l’entreprise d’origine, etc.). En revanche, quand vous êtes expatrié, votre contrat de travail avec votre employeur actuel est suspendu le temps de votre mission et vous sortez du système de couverture sociale français.

Il faudra aussi vous préoccuper des questions matérielles, et notamment de ce que l’entreprise peut financer : logement sur place, loyer du logement vacant en France, billets d’avion, etc. De plus, si vous êtes en couple et/ou si vous avez des enfants, votre départ doit faire l’objet d’une concertation familiale.

Et finalement, si, après quelques recherches, vous réalisez que ce n’est pas un pays dans lequel vous souhaitez vivre avec vos enfants, que votre entreprise ne financera pas au moins un de vos deux logements, que le travail sur place n’est

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V. L’expatriation

pas très intéressant, refusez la mission ! En effet, mieux vaut voir ses rêves d’ex-patriation repoussés plutôt que de risquer une déception, avec les mésaventures que cela suppose.

Questions / réponses de pro

Déterminer mes domaines de compétences professionnelles

J’ai obtenu une maîtrise en économie publique, mais je n’arrive pas à définir exactement les différents postes que je peux occuper dans une entreprise.

J’ai étudié à l’université de Bouaké, en Côte d’Ivoire, mais je n’ai fait aucun stage. Pouvez-vous me conseiller et me fournir des exemples d’emplois ?

� Question de Rachel

Δ Réponse de Blabla

Avec ce diplôme, vous avez accès à des secteurs variés (institutions interna-tionales, ONG, collectivités territoriales, centres de recherche, universités…), et pouvez travailler comme chargé d’études économiques, chargé d’études prospectives, chargé d’études statistiques, chercheur ou encore universitaire.

Δ Réponse de SO Coach

Sinon, vous pouvez aussi vous adresser aux intervenants de votre université, ils doivent être à même de vous répondre. Peut-être que l’un d’entre eux vous semble plus accessible que les autres ?

Qu’est-ce qui vous a fait choisir ces études ? Peut-être qu’y répondre vous permettra d’orienter votre regard sur des activités auxquelles vous n’aviez pas encore pensé.

Convention applicable

Je suis expatrié en Calédonie et travaille pour une entreprise française dont le siège est à Marseille. Je suis en CDI et affilié à cette société. Mon entreprise affirme que je ne peux pas profiter de la CC du siège qui m’emploie, ni de celle de la filiale dans laquelle je suis en poste.

Qu’en est-il réellement ? � Question d’ExpatX

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V. L’expatriation

Δ Réponse de MyConseils

Généralement, les expatriés sont pris en charge par la CC de leur branche et de leur société. Il serait bon que vous puissiez prendre contact avec un représentant du personnel ou un délégué syndical. Par ailleurs, le service RH du siège est aussi un bon interlocuteur pour répondre à vos questions.

Ce n’est pas mon domaine de prédilection, mais compte tenu des informa-tions glanées, il est vrai que les expatriés perdent leurs droits (SS notamment) dans la mesure où ils sont assujettis aux taxes locales. Toutefois, il existe quelques exceptions, notamment si votre contrat relève du droit français. Je vous invite à prendre conseil auprès d’un avocat ou d’un juriste.

Mutuelle des expatriés

Les expatriés ne bénéficient pas des mêmes conditions de protection sociale que les résidents français. Qu’en est-il de la mutuelle d’entreprise ?

� Question de LolaS

Δ Réponse de CC

Il est souvent impératif pour les expatriés de souscrire une mutuelle expa-trié afin de bénéficier d’une prise en charge en complément du régime social du pays d’expatriation ou de la caisse des Français à l’étranger (CFE), les remboursements proposés étant souvent largement inférieurs aux frais de santé réels.

Elle propose de plus souvent, en complément, une assistance rapatriement pour être rapatrié en France en cas d’accident, de problèmes de santé ou de décès.

Selon le pays d’expatriation et les besoins de l’expatrié, le niveau de cou-verture proposé par la mutuelle expatrié est ensuite plus ou moins étendu.

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Index des questions et des astuces

I. Les secteurs d’activité 11Comment développer son réseau professionnel ? 31Justifier des périodes d’inactivité dans un CV 32Apprentissage ou formation ? 32Carrière dans le social 33Conseillère prud’homale et enseignante 34Métiers d’une carrière juridique 34

II. Gérer sa carrière 35Réussir son premier mois en entreprise 53Évaluation de compétences 54Aide pour gérer sa carrière 54Déroulement d’une évaluation professionnelle 55

III. Réussir sa carrière 56Pour une bonne ambiance au travail 77Être plus efficace au travail 78Être heureux au travail 79Faire une bonne présentation 80Recrutement en entreprise 80

IV. La réorientation professionnelle 81Rédiger son CV pour une reconversion 94Quand quitter son entreprise ? 94AIF et DIF portable 96Réorientation : les démarches ? 96CIF ou DIF ? 97Formations proposées par le Pôle-emploi 98

V. L’expatriation 99Attention aux missions pièges ! 121Déterminer mes domaines de compétences professionnelles 122Convention applicable 122Mutuelle des expatriés 123

Index des questions et des astuces

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Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

Nos sites permettent aux professionnels et spécialistes de publier et partager leur savoir-faire (réponses aux questions des internautes, astuces, articles…). Une sélection de leurs meilleures contributions a été incluse dans cet ouvrage.

Tous les jours, de nouveaux professionnels s’inscrivent et publient sur nos sites. Faites appel à eux : ces pros savent de quoi ils parlent !

Agnès Capeille Consultant – Membre pro

Consultant en bilan de compétences, orientation, gestion de carrière : presta-tion en direction d’organismes de formation ou de particuliers.

Départements d’intervention : Adresse : 40 avenue Jean Jaures, 73 000 Chambéry Téléphone mobile : 06 78 99 16 46

Coaching-Harmonique – Membre pro

Coaching personnel et professionnel : gestion du stress, relations avec ses proches, gestion des émotions, réorientation de vie, apprentissage de l’EFT, etc.

Départements d’intervention : 03 | 15 | 43 | 63Adresse : 37 place de la République, 63 500 IssoireTéléphone fixe : 09 51 13 54 47

Élysée Coaching Stéphanie Roels – Membre pro

Cabinet de coaching et « outplacement », spécialisé dans la confiance et l’affirmation de soi : coaching personnel ou professionnel, « outplacement » individuel, etc.

Départements d’intervention : 75Adresse : 3 avenue de l’Opéra, 75 001 ParisTéléphone fixe : 01 80 96 59 58 – Téléphone mobile : 06 11 99 32 41

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Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

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Formastreet – Membre pro

Entreprise spécialisée dans la recherche de formations adaptées aux besoins et attentes des clients, et ce, dans 59 domaines : identification gratuite sous 48 h des meilleurs professionnels.

Départements d’intervention : FranceAdresse : 122 avenue Charles de Gaulle, 92 200 Neuilly-sur-Seine Téléphone fixe : 0 826 620 190

MyConseils – Membre pro

Coach et consultant en évolution professionnelle : changer de métier, briguer un poste, amorcer la retraite, partir à l’étranger.

Départements d’intervention : 75Adresse : rue Charles Delescluze, 75 011 ParisTéléphone mobile : 06 70 78 82 92

So Coach – Membre pro

Accompagnement à la formalisation des savoir-faire, habiletés et com-pétences en entreprise : accompagnement professionnel en individuel ou coaching, formation à l’encadrement d’équipe, etc.

Départements d’intervention : 13 | 30 | 84Adresse : 3 avenue Paul Cézanne, 13 440 CabannesTéléphone mobile : 06 72 54 34 26

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FIN