LE JEU LIBRE - Regroupement des centres de la petite ... · de l’enfant en lui permettant de vivre de nouvelles expériences par l’exploration ... Pourquoi le jeu libre? « Jouer

LE JEU LIBRE

Élise Paradis, mars 2015

Le Jeu libre

-Qu’est-ce que le jeu libre?

(définition et précisions)

-Quel est son importance pour le développement de l’enfant?

-Quelles conditions doit-on mettre en place pour le favoriser?

Qu’est-ce que le jeu libre?

Quelle est votre définition du

jeu libre?

Qu’est-ce que le Jeu libre?

Définition proposée

« Chaque enfant fait le choix de son activité ou de son matériel, à son rythme et de la façon qui lui convient. Il décide également avec qui réaliser son projet » (son jeu, son activité, son idée…).

Ministère de la Famille et des Aînés, 2007, p.47

« Chaque enfant fait le choix de son

activité, de son matériel »

Pour Gilles Brougère (Université de Paris):

« une caractéristique importante du jeu est

le « mécanisme de décision ». On ne

joue que si on prend des décisions,

d'abord celle de jouer ou pas, puis celle

d'adhérer aux règles du jeu. Les règles ne

s'imposent pas, elles sont négociées. »

(Lardon, 2013)

« à son rythme »

L’enfant doit avoir le temps de s’engager dans son jeu.

L’enfant doit pouvoir déterminer à quel moment il arrête son jeu.

L’horaire de la journée doit offrir des espaces temps où l’enfant a l’occasion de s’engager vraiment dans des jeux qu’il a choisis et d’en déterminer lui-même la durée.

« et de la façon qui lui convient »

L’enfant détermine comment il souhaite

utiliser le matériel, le combiner. Il invente

son scénario de jeu.

« Il n’y a pas de bonne ou mauvaise

manière de faire les choses, puisque le jeu

comporte de multiples possibilités: une

chaise peut servir de voiture, de bateau,

de maison ou de lit. »

(Hewes, 2006, p.2)


Gilles Brougère (Université de Paris) décrit

deux autres caractéristiques du jeu:

-la notion de « frivolité » : le jeu est une

activité qui n'a pas de conséquence.

-l'incertitude : « on ne sait jamais comment

va se finir un jeu ».

(Lardon, 2013, p.1)


Le jeu appelle à la notion de

plaisir!!

« Les enfants ne jouent pas pour

apprendre, même s’ils apprennent en

jouant ».

(Hewes, 2006, p.2)

Pourquoi le jeu libre?

En quoi le jeu

libre est-il si

important?

Quel est son

apport dans le

développement

de l’enfant?


Froebel Montessori

Dewey Decroly Steiner

Piaget Pickler Vigotsky

Harms Weikhart …


« Les jeunes enfants apprennent ce qui

importe le plus, non pas par des

explications, mais bien en développant

eux-mêmes leurs connaissances par une

interaction avec le monde physique et

avec d’autres enfants, et ce, par le jeu ».

(Hewes, 2006, p.2)


« L’enfant est dicté inconsciemment par ses plaisirs

physiques, émotionnels et cognitifs qui sont eux-mêmes

insufflés par son propre développement neuronal.

Autrement dit, spontanément, l’enfant s’intéresse à un

jeu, cherche à pratiquer une habileté lorsque son niveau

de maturation est prêt à faire cet apprentissage ».

(Rosine Deschênes, 2015)

C’est en offrant des jeux libres que nous sommes

assurés de respecter le mieux le développement de

l’enfant et ses besoins.


La variété de choix offerte en jeu libre permet de

stimuler toutes les dimensions du

développement, d’offrir des défis à la mesure

de chaque enfant , de joindre ses intérêts.

« Les résultats de l’étude de Montie, Xiang et

Schweinhart (2006) effectuée dans 10 pays

différents (…) révèlent que (…) plus le matériel

est varié et abondant, plus la performance

cognitive de l’enfant est élevée.

(Bouchard, 2008, p.352). »


« En offrant à l’enfant la possibilité

d’entreprendre par lui-même, des activités

ou des projets, l’éducatrice ou

l’enseignante lui permet de développer son

sens de l’initiative ».

(Bouchard, 2008, p.268)

Lui laisser le libre arbitre de ses choix

permet à l’enfant de prendre confiance en

lui et de se sentir compétent.


Le jeu favorise le développement des

habiletés sociales.

« Il faut aussi prévoir des périodes de jeux

libres et spontanés en petits groupes

suffisamment longues, pour permettre

aux enfants de s’engager dans des jeux

collectifs, tout en mettant à leur

disposition une variété de matériel… »

(Bouchard, 2008, p.292)


Pendant les périodes de jeu libre, l’enfant s’ouvre aux autres:

• -en jouant côte-à-côte;

• -en partageant des moments de jeu ensemble;

• -en ayant des conversations;

• -en amorçant des collaborations, des scénarios de jeu à deux ou à plusieurs.

Il est confronté à différentes situations où il doit reconnaître et composer avec les besoins et les sentiments des autres. C’est ainsi qu’il apprend à écouter, exprimer ses propres besoins et qu’il développe progressivement ses habiletés sociales et des stratégies pour résoudre les situations conflictuelles.


« On peut aussi encourager l’autonomie

de l’enfant en lui permettant de vivre de

nouvelles expériences par l’exploration

sécuritaire de son milieu. Cela peut

prendre la forme de jeux libres où l’enfant

utilise des objets connus pour des usages

différents de ceux pour lesquels ils ont été

conçus ». (Bouchard, 2008, p.130)


« Jouer favorise la pensée créative et

flexible. Il n’y a pas de bonne ou

mauvaise manière de faire les choses,

puisque le jeu comporte de multiples

possibilités: une chaise peut servir de

voiture, de bateau, de maison ou de lit. »

(Hewes, 2006, p.2)


Le jeu de rôle est un choix incontournable dans

l’offre aux enfants:

S’il est évident que ce type de jeu favorise le

développement du langage et des habiletés

sociales, les chercheurs constatent que : « la

capacité d’imaginer des scénarios, qui évolue de

façon si complexe grâce au jeu sociodramatique

est étroitement interreliée à l’acquisition des

fondements du raisonnement abstrait et

figuratif. » (Hewes, 2006, p.4)


« Une recension de 12 études sur la

littératie et le jeu ont permis à Roskos et

Christie de conclure que le jeu fournit des

cadres qui favorisent les activités, les

habiletés et les stratégies liées à la

littératie».

(Hirsh-Pasek, Michnick-Golinkoff, 2009,

p.2)


« Une expérience naturaliste effectuée par

Seo et Ginsburg a observé que les enfants

de quatre et cinq ans bâtissent les

concepts mathématiques de base

pendant les jeux libres».

(Hirsh-Pasek,

Michnick-

Golinkoff, 2009,

p.3)


« Avoir suffisamment de jeu libre est important dans un

programme pour les enfants d’âge préscolaire parce

que c’est pendant ce type d’activités que les enfants

apprennent à faire leurs propres choix, à interagir

socialement avec des pairs, et qu’ils utilisent leur

imagination. C’est aussi pendant le jeu libre que les

enfants peuvent choisir de jouer et apprendre de la

façon qui correspond le mieux à leur propre

personnalité, suivant leurs intérêts et travaillant sur

les habiletés qu’ils ont vraiment besoin de

développer.»-traduction libre

(Harms, Cryer et Riley, 2004, p.367)


« Le jeu est paradoxal: sérieux et folichon,

concret et imaginaire, apparemment inutile et

pourtant essentiel au développement. Il agit

comme un ressort moral-un enfant continuera

de jouer même dans les situations les plus

traumatisantes-mais il est aussi fragile: les

preuves s’accumulent selon lesquelles la

privation à cet égard nuit au développement

de l’enfant. »

(Hewes, 2006, p.2)

Quels sont les

conditions à mettre en

place pour favoriser le

jeu libre?

L’accès à une variété de matériel

-matériel de jeu intéressant, varié et en bon état, qui suscite la curiosité et l’exploration (Bouchard, 2008, p.177); (matériel complet)

-matériel de base stable;

-accessible (à sa hauteur);

-que l’enfant a la permission d’utiliser;

-que l’enfant peut voir facilement, il peut repérer

ce dont il a besoin;

-que l’enfant puisse le prendre par lui-même sans difficulté.

(Harms, Cryer et Riley, 2004, p.367).

L’accès à une variété de matériel

« Implique qu’il y a suffisamment de matériel et

d’options pour éviter une compétition indue pour

le matériel et pour que chaque enfant ait un choix

réel.

Chaque enfant devrait pouvoir trouver une situation

de jeu qui le satisfasse.

Les enfants sont différents, ils ont différentes

personnalités, différents intérêts. Les options

doivent être suffisamment variées pour que chacun

s’y reconnaisse. »-traduction libre


L’organisation du temps

« Pour apprendre par le jeu, les enfants

doivent avoir du temps pour jouer.(…)

Pour qu’un enfant devienne un bon joueur,

il doit bénéficier de périodes d’activité

ininterrompues et du soutien d’adultes

avertis qui se soucient de son bon droit de

jouer et le défendent.»

(Hewes, 2006, p.5)


« Nous devons tous veiller à ce que les

enfants disposent du temps nécessaire

pour jouer ».

Le personnel éducateur devrait « prévoir

des périodes de jeu continues (45 à 60

minutes) de jeu libre et spontané ».

(Hewes, 2006, p.6)


Les échelles d’évaluation des environnements

préscolaire et des nourrissons et tout-petits

(Harms, Clifford et Cryer, 2004, 2009)

spécifient que des environnements de qualité

offre des jeux libres une bonne partie de la

journée.

Une bonne partie de la journée est compris ici

comme un tiers du temps, soit 3 heures 45

pour une journée d’ouverture de 11heures.

La possibilité de répéter, de reproduire

La répétition va permettre à l’enfant de

maîtriser certaines habiletés, lui permettre

de comprendre certaines situations ou

phénomènes, et même susciter son envie

de relever un niveau de défi plus élevé.

Aller au bout du jeu procure à l’enfant un

grand plaisir et le sentiment d’être

compétent.

La connaissance du

développement de l’enfant

Une bonne connaissance du développement de

l’enfant est nécessaire pour :

-aménager le local et mettre à la disposition des

enfants le matériel varié, sécuritaire et qui offrent

des occasions d’apprentissage;

-organiser le temps pour offrir des périodes

d’exploration qui répondent aux besoins;

-intervenir de façon appropriée.

Questions complémentaires

Est-ce que le jeu libre doit occuper toute la place dans une journée?

Caractéristiques observables

« Les enfants jouent dans des coins ou centres

d’activités variés dans le local ou à l’extérieur avec un

accès à tous ces coins ou presque.

Les enfants sélectionnent par eux-mêmes leurs

partenaires de jeu, ou décident de jouer seul. Ils peuvent

passer d’un groupe à un autre lorsqu’ils le souhaitent.

Les enfants peuvent choisir les jouets, le matériel ou

l’équipement qu’ils veulent qu’ils soient à l’intérieur, ou à

l’extérieur. Ils décident aussi de la façon de l’utiliser.

Les enfants peuvent se déplacer d’un coin ou centre

d’activité vers un autre quand ils le souhaitent».-traduction

libre



Les débuts et fins de journées sont-ils propices au jeu libre?

Quelle est la différence entre la période de jeu libre et la période d’ateliers?


Extrait de « Jouer, c’est magique »

« Le choix des enfants se concrétisent à l’intérieur d’une

période de jeu qui suit immédiatement la planification.

Chaque enfant se rend dans le coin de jeu choisi afin d’y

exécuter ce qu’il a planifié initialement. Évidemment, un

enfant peut modifier son plan de départ : l’enfant qui va

dans le coin des blocs, par exemple, et qui avait planifié

de jouer avec les autos peut modifier son plan lorsqu’un

ami lui propose de faire une construction de blocs ou pour

d’autres raisons. Il est possible que l’enfant change

d’idée, car la planification qu’il avait faite ne correspond

plus à ses intérêts. L’éducatrice fait preuve de souplesse

afin de lui permettre de revoir sa planification et de refaire

un choix qui lui convienne mieux. » (Gariépy, 1998, p.97)

Extrait de « Jouer, c’est magique »

« L’éducatrice n’adopte pas un côté directif pour animer

les enfants, c’est-à-dire qu’elle ne décide pas ce qui sera

exécuté dans chacun des coins. La période d’ateliers ne

constitue pas la tenue de trois ou quatre activités

dirigées simultanément et où l’enfant doit faire une

rotation obligatoire. Ce dernier utilise le matériel de

chacun des coins selon ses goûts et intérêts.

L’éducatrice peut proposer du matériel nouveau en lien

avec le thème de la semaine, mais n’impose pas ses

choix à l’enfant. Celui-ci peut demeurer dans un coin

aussi longtemps qu’il le désire et ce choix peut se

répéter jour après jour. » (Gariépy, 1998, p.98)

Références

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