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SYGRED-CR-09-151 500 Rue des Petits Eynards – 26320 St Marcel lès Valence – Tel : 04 75 58 75 55 – Fax : 04 75 58 87 55 www.regiesygred.com l’irrigation : « les plus grands progrès en matière agricole au niveau mondial ont été obtenus sur des terres irriguées. Au cours du 20 ème siècle, les surfaces irriguées ont été multipliées par 5 car, en moyenne, un hectare irrigué permet de tripler le rendement. Si l’on regarde la carte mondiale, l’eau – bien plus que la terre – constitue le facteur limitant de la production agricole. On pense souvent à l’eau qui abreuve ou l’eau comme un support de pollution mais il y a aussi « l’eau qui nourrit ». Bien souvent, ce lien est passé sous silence… Et finalement, que l’on soit en milieu tropical ou plus continental, l’irrigation permet de « produire plus, en utilisant moins d’espace et en employant plus de monde ». Un slogan pourtant bien dans l’air du temps…Erik Orsenna dans son livre sur l’avenir de l’eau fait le constat que nous avons suffisamment d’eau mais que les apports d’eau pluviale sont irréguliers. En France, les disponibilités sont considérables : 200 milliards de m 3 /an, 80 milliards de m 3 en ruissellement et 120 milliards qui vont s’infiltrer qui vont recharger les nappes souterraines. Les activités humaines n’en consomment que 6 milliards et l’agriculture 4,5 milliards. Rappelons que les surfaces irriguées françaises ne représentent que 6,9 % de la surface agricole (2,5 fois moins que la moyenne mondiale). A la lumière de ces chiffres, il est temps de relativiser ». JOURNAL DINFORMATION N°1 L’IRRIGATION, UN ENJEU NATIONAL POUR LECONOMIE FRANÇAISE L’irrigation est devenu un outil indispensable au maintien des exploitations. Elle peut également être utilisée dans le cadre de la défense incendie et permet d’une certaine manière le maintien de la faune et de la flore avec un environnement souffrant moins de la sécheresse. Cependant, la loi sur l’eau de 2006 durcit certaines applications qui pourraient être préjudiciables à cette pratique. Pourtant, comme le dit Sylvie Brunel (Géographie et Professeur à l’Université Paris IV) dans un article consacré à Directeur de rédaction : Monsieur KLEIN, président du SYGRED Comité de rédaction : Mr CHOVIN, président SISEV – Mr VALLON, président SICB – Mr LUNEAU, président SIIRM – Mme CHESNEL-RAFFIN, chargée de mission Siège de la rédaction : Siège du SYGRED à St Marcel lès Valence

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SYGRED-CR-09-151 500 Rue des Petits Eynards – 26320 St Marcel lès Valence – Tel : 04 75 58 75 55 – Fax : 04 75 58 87 55

www.regiesygred.com

l’irrigation : « les plus grands progrès en matière agricole au niveau mondial ont été obtenus sur des terres irriguées. Au cours du 20ème siècle, les surfaces irriguées ont été multipliées par 5 car, en moyenne, un hectare irrigué permet de tripler le rendement. Si l’on regarde la carte mondiale, l’eau – bien plus que la terre – constitue le facteur limitant de la production agricole. On pense souvent à l’eau qui abreuve ou l’eau comme un support de pollution mais il y a aussi « l’eau qui nourrit ». Bien souvent, ce lien est passé sous silence… Et finalement, que l’on soit en milieu tropical ou plus continental, l’irrigation permet de « produire plus, en utilisant moins d’espace et en employant plus de monde ». Un slogan pourtant bien dans l’air du temps…Erik Orsenna dans son livre sur l’avenir de l’eau fait le constat que nous avons suffisamment d’eau mais que les apports d’eau pluviale sont irréguliers. En France, les disponibilités sont considérables : 200 milliards de m3/an, 80

milliards de m3 en ruissellement et 120 milliards qui vont s’infiltrer qui vont recharger les nappes souterraines. Les activités humaines n’en consomment que 6 milliards et l’agriculture 4,5 milliards. Rappelons que les surfaces irriguées françaises ne représentent que 6,9 % de la surface agricole (2,5 fois moins que la moyenne mondiale). A la lumière de ces chiffres, il est temps de relativiser ».

JOURNAL D ’INFORMATION N°1

L’ IRRIGATION, UN ENJEU NATIONAL POUR

L’ECONOMIE FRANÇAISE

L’irrigation est devenu un outil indispensable au maintien des exploitations. Elle peut également être utilisée dans le cadre de la défense incendie et permet d’une certaine manière le maintien de la faune et de la flore

avec un environnement souffrant moins de la sécheresse. Cependant, la loi sur l’eau de 2006 durcit certaines applications qui pourraient être préjudiciables à cette pratique.

Pourtant, comme le dit Sylvie Brunel (Géographie et Professeur à l’Université Paris IV) dans un article consacré à

Directeur de rédaction : Monsieur KLEIN, président du SYGRED Comité de rédaction : Mr CHOVIN, président SISEV – Mr VALLON, président SICB – Mr LUNEAU, président SIIRM – Mme CHESNEL-RAFFIN, chargée de mission Siège de la rédaction : Siège du SYGRED à St Marcel lès Valence

SYGRED-CR-09-151 500 Rue des Petits Eynards – 26320 St Marcel lès Valence – Tel : 04 75 58 75 55 – Fax : 04 75 58 87 55

La circulaire 17-2008 du 30 juin 2008 s’inscrit dans le cadre du Plan National de Gestion de la Rareté de l’Eau, de la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) et de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE). Elle fixe les grandes étapes suivantes : détermination des volumes maximums prélevables tous usages confondus, puis concertation entre les différents usagers pour rétablir la répartition des volumes et enfin mise en place d’une gestion collective de l’irrigation dans chaque département français via l’Organisme Unique (O.U.).

POINT SUR LA RESORPTION DES DEFICITS QUANTITATIFS LES CONTRAINTES DE LA NOUVELLE LOI SUR L’EAU 2006

Détermination des volumes maximums prélevables Ces études seront ciblées sur les zones identifiées en déficit quantitatif dans le cadre du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE). A l’échelle de la région Rhône-Alpes, cela représente une trentaine de départements soit la moitié de sa superficie. Seront concernés dans notre département les bassins versants de : la Berre, la Drôme des Collines, la Galaure, la Véore, la Barberolle, des alluvions anciennes de la plaine de Valence, la rivière Drôme et sa nappe d’accompagnement, du Roubion et du Jabron ainsi que leurs alluvions et enfin des alluvions de la plaine Bièvre-Liers-Valloire (BLV). Les volumes prélevables sont déterminés de façon à maintenir dans chaque cours d’eau le Débit Minimum Biologique (DMB) nécessaire à la vie aquatique. Pour cela, des indicateurs définis dans le SDAGE seront mis en place :

- Pour les cours d’eau : les Débits Objectifs d’Etiage (DOE), correspondant aux débits pour lesquels sont simultanément satisfaits le bon état des eaux et l’ensemble des usages en moyenne huit années sur 10 ;

- Pour les nappe : les Niveaux Piézométriques d’Alerte (NPA), correspondant aux niveaux de début de conflits d’usages et de premières limitations de pompages.

Les volumes seront déclinés par saison avec un point spécifique sur la saison d’étiage. Concertation entre les différents usagers Les études volumes prélevables devront servir de base pour cette phase afin de répartir les volumes entre les différents usages.

SYGRED afin de participer aux attributions de l’O.U. Le dossier de candidature est également en cours de préparation. L’Organisme Unique (O.U.) aura pour missions de :

- réaliser la demande unique pluriannuelle de tous les prélèvements pour l’irrigation agricole du périmètre - de proposer chaque année le plan de répartition annuelle entre les préleveurs - de préciser chaque année les règles d’adaptation de cette répartition en cas de restrictions sécheresse - de transmettre à l’administration en charge de la police de l’eau, en cours et en fin de campagne d’irrigation, les volumes réellement prélevés par point de prélèvement et par période d’utilisation

Le SYGRED en tant que représentant des structures collectives d’irrigation est et sera directement impliqué dans le suivi de ces deux précédentes phases. Gestion collective de l’irrigation Depuis plusieurs années, le SYGRED, la Chambre d’Agriculture de la Drôme (CA 26) et l’Association Drômoise des Agriculteurs en Réseau d’Irrigation Individuels (ADARII) se sont rapprochés afin de s’associer dans les réflexions et les démarches au sujet de l’O.U. Par conséquent, le SYGRED a récemment modifié ses statuts pour permettre à l’ ADARII et à la Chambre d’Agriculture d’adhérer au

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- de donner son avis au Préfet sur tout projet de création d’un nouvel ouvrage de prélèvement ou de stockage dans le périmètre.

La réglementation prévoit également le classement de certaines zones en déficit quantitatif en Zones de Répartition des Eaux (ZRE). Dans notre département, le bassin versant de la rivière Drôme est classé comme tel. La loi prévoit aussi que plus aucune autorisation temporaire n’y soit délivrée au 1er janvier 2011. Pour les autres zones du département, donc hors ZRE, l’échéance est fixée à 2014. C’est l’O.U. qui prendra ensuite le relais en déposant le dossier de demande unique pluriannuelle. Il obtiendra ainsi l’autorisation pour le compte de l’ensemble des irrigants. Cependant, ce dossier doit tenir compte de l’évaluation des volumes de la précédente phase. Concernant le bassin versant de la Drôme classé en ZRE, cette étude est toujours en cours et a pris du retard. Les résultats ne seront disponibles que pour la fin d’année 2011 ce qui retardera d’autant la mise en place effective de l’O.U. dans le secteur.

NOUVEAU GAZODUC 1200 MM « PROJET ERIDAN »

Différents points concernant les modalités de mise en œuvre ont été discutés : problème d’enchevêtrement des réseaux, contraintes de calendrier par rapport à l’exploitation d’un réseau d’irrigation (fourniture obligatoire de l’eau à ses adhérents du 15 mars au 15 octobre)... Il a été notamment convenu que le SYGRED prenait en charge le travail de recensement de chaque traversée de conduites afin de mettre en évidence les points sensibles. Un listing et une localisation précise seront réalisés. Pour ce faire, les plans de chacun des réseaux ont été récupérés afin de retranscrire le passage de la conduite de gaz. Cependant, la mise en service initialement prévue en 2015 est retardée de près de deux ans par rapport au calendrier initial : enquête publique en 2013, début des travaux en 2015 et mise en service en fin 2016. Il semblerait que le planning du projet dépende de celui des installations industrielles projetées à Fos sur mer et actuellement en débat public.

Le projet ERIDAN prévoit le développement des capacités de transport de gaz naturel entre Saint Martin de Crau (Bouches du Rhône) et Saint Avit (Drôme) grâce à la pose sur près de 200 km d’une nouvelle conduite de 1,2 mètres de diamètre et de 80 bars de pression. Compte tenu de l’impact non négligeable de sa mise en place sur les réseaux d’irrigation dans notre département, une réunion a été programmée avec GRT Gaz dans les locaux du SYGRED avec l’ensemble des représentants de chaque syndicat d’irrigation concerné par le passage de la conduite. La Chambre d’Agriculture de la Drôme était également présente. Elle représentera le lien entre le SYGRED et les responsables du projet.

Le SYGRED reste en contact avec la Chambre d’Agriculture et GRT Gaz pour connaître les suites à donner.

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SECHERESSE 2009 : LE SYSTEME JUANON MONTRE TOUTE SON EFFICACITE AVEC 1.800.000 M3 FOURNIS A LA

SAUVEGARDE DE LA RIVIERE DROME

Situation : En 2005, le SISEV (Syndicat d’Irrigation du Sud Est Valentinois) construisait la réserve de Juanon sur la commune de Montmeyran pour 700.000 m3. Objectifs : Le bassin de stockage, lié à des alimentations complémentaires, constitue un ensemble dit « Système Juanon » et a pour but d’alimenter par le Nord, avec les eaux de la Bourne, les deux syndicats d’irrigation d’Allex-Montoison (SIAM) et de Crest Nord (SICN) qui a l’origine pompaient en totalité dans la rivière Drôme.

Engagement : Par contrat signé en 2005 avec le SAGE Drôme, le SISEV s’est engagé à fournir 1.000.000 de mètres cubes pour soulager la rivière Drôme. Dès la première année de fonctionnement en 2006, et ce malgré quelques difficultés techniques, le SISEV a fourni 1.200.000 m3. En 2009, Nous avons largement honoré notre contrat, puisque c’est 1.800.000 m3 qui ont été fournis aux deux syndicats.

Nous avons donc économisé 1.800.000 m 3 à la rivière Drôme sans pénaliser pour autant les agriculteurs du SISEV.

Solidarité : La solidarité de quatre syndicats : le Syndicat Intercommunal du Canal de la Bourne (SICB, fournisseur d’eau), le SISEV (Système Juanon), le SICN et le SIAM (utilisateurs) s’est pleinement exercée. Il faut rappeler que cette réserve de Juanon est une première en France puisque nous n’avons pas créé d’hectares d’irrigation en plus. Cette réserve de substitution a été créée pour maintenir pendant l’été un étiage correct à la rivière Drôme en maintenant l’économie agricole. Principe : Stocker pendant la période des hautes eaux (automne et printemps) afin d’en disposer l’été. Conclusion : Quelque soit le type de culture (traditionnel, raisonné, bio), toutes ont besoin d’eau à certaines périodes. La sécheresse exceptionnelle de l’été 2009 a montré qu’avec le système Juanon, nous pouvions faire face à la demande et permettre à nombre d’agriculteurs performants (semenciers, légumes, fruitiers et autres) de produire mieux pour faire face à la demande régionale évitant ainsi des transports coûteux. Je pense qu’il serait nécessaire de promouvoir ce type de réserve d’irrigation afin d’éviter des pénuries de production qu’on ne manquerait pas de nous reprocher un jour. La construction du bassin de stockage de Juanon s’est faite avec l’appui du SYGRED et a été l’aboutissement de 10 ans de travail.

Léo CHOVIN, président du SISEV