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sommaire 1 Décupler les effets du sport par l’ayurveda 5 Flash infos sur la santé naturelle 6 Cinq signes que vous devriez prendre de la vitamine B9 8 Choisir son eau ? Ça ne coule pas de source ! 13 Accident Vasculaire Cérébral : comment le prévenir ou s’en remettre ? 18 Bronzer utile en s’étirant à la plage 20 Naturopathie & Traditions : Le laurier des victorieux Loïc Le Ribault : l’homme qui faisait parler les grains de sable (2 e partie) 25 Chanter pour éloigner le cancer Et aussi : L’Europe face à une nouvelle pandémie (p. 4) - Découverte d’un oligo-élément anti-âge (p. 5) - Inspirations : Le pot de crème (p. 29) édito Une pause s’impose L’été arrive enfin, et c’est une bénédiction ! Dans nos vies modernes généralement stressantes, où tout va trop vite, nous n’avons guère le temps de nous poser pour savourer la vie, les bonheurs simples, et prendre soin de soi. Les escapades es- tivales sont alors le moment rêvé pour faire une pause et se faire du bien : prendre une belle dose de soleil pour commencer, s’épargner la « malbouffe » comme nous le verrons dans notre interview, prendre des vitamines et pourquoi pas se re- mettre en mouvement avec des exercices d’étirement à faire à la plage, concoctés par notre expert Christophe Carrio ; de quoi lier l’utile à l’agréable, tout ceci les pieds dans l’eau ! À ce sujet juste- ment, nous verrons combien la qualité de l’eau que nous buvons est capitale pour notre santé et comment bien la choisir. Prendre le temps de vivre, c’est aussi prendre le temps de partager avec nos proches, de faire des activités en famille et prendre soin de ceux qu’on aime. Et parfois, il s’agit même de leur sauver la vie. C’est ce que nous apprendrons dans notre dossier sur l’AVC. Savoir recon- naître les premiers signes d’un AVC permet bien souvent d’éviter le pire. Mais nous y apprendrons aussi comment mettre toutes les chances de son côté pour optimiser la récupération des zones céré- brales lésées. S’il est reconnu que les émotions positives favorisent la guérison de manière générale, chanter serait extrêmement béné- fique pour combattre le cancer. Alors, que nous soyons malades ou en bonne santé, chantons ! Je vous souhaite un bel été. Julien Venesson Décupler les effets du sport par l’ayurveda Comment être plus fort, plus endurant et en meilleure santé sans s’être entraîné pendant 20 ans ? L’ayurvéda semble pouvoir nous aider… 1. Pes GM, Tolu F, Dore MP, Sechi GP, Errigo A, Canelada A, Poulain M. Male longevity in Sardinia, a review of historical sources supporng a causal link with dietary factors. Eur J Clin Nutr. 2015 Apr;69(4):411-8. LE SECRET DE LONGÉVITÉ QUI FAIT TRANSPIRER N ous vous avions déjà parlé des monta- gnards centenaires de Sardaigne dans le N°108 d’Alternatif Bien-Être 1 . Ces der- niers furent le sujet d’intenses recherches pour comprendre les causes de leur lon- gévité car, malgré une alimentation quasi- ment similaire à celle des Sardes des villes, les habitants des montagnes de l’île vivent tous beaucoup plus longtemps. Après des mois de recherches, les chercheurs sont ar - rivés à mettre en évidence une seule vraie différence entre ces deux populations : la masse musculaire. Faible à modérée chez les habitants des villes, elle est élevée à très élevée chez les montagnards. Or il se trouve que le rôle des muscles dans la longévité est aujourd’hui bien documenté. Leur rôle serait même largement supérieur à celui de l’alimentation sur notre santé ! 1 LE JOURNAL D’INFORMATION DES SOLUTIONS ALTERNATIVES DE SANTÉ AOUT 2016 N°119

LE JOURNAL D’INFORMATION DES SOLUTIONS … · plage, concoctés par notre expert Christophe Carrio ; de quoi lier l’utile à l’agréable, tout ceci les pieds dans l’eau !

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1 Décupler les effets du sport par l’ayurveda5 Flash infos sur la santé naturelle6 Cinq signes que vous devriez prendre de la vitamine B98 Choisir son eau ? Ça ne coule pas de source !13 Accident Vasculaire Cérébral : comment le prévenir ou

s’en remettre ?18 Bronzer utile en s’étirant à la plage20 Naturopathie & Traditions :

Le laurier des victorieux Loïc Le Ribault : l’homme qui faisait parler les grains de sable (2e partie)

25 Chanter pour éloigner le cancerEt aussi : L’Europe face à une nouvelle pandémie (p. 4) - Découverte d’un oligo-élément anti-âge (p. 5) - Inspirations : Le pot de crème (p. 29)

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Une pause s’imposeL’été arrive enfin, et c’est une bénédiction ! Dans nos vies modernes généralement stressantes, où tout va trop vite, nous n’avons guère le temps de nous poser pour savourer la vie, les bonheurs simples, et prendre soin de soi. Les escapades es-tivales sont alors le moment rêvé pour faire une

pause et se faire du bien : prendre une belle dose de soleil pour commencer, s’épargner la « malbouffe » comme nous le verrons dans notre interview, prendre des vitamines et pourquoi pas se re-mettre en mouvement avec des exercices d’étirement à faire à la plage, concoctés par notre expert Christophe Carrio ; de quoi lier l’utile à l’agréable, tout ceci les pieds dans l’eau ! À ce sujet juste-ment, nous verrons combien la qualité de l’eau que nous buvons est capitale pour notre santé et comment bien la choisir. Prendre le temps de vivre, c’est aussi prendre le temps de partager avec nos proches, de faire des activités en famille et prendre soin de ceux qu’on aime. Et parfois, il s’agit même de leur sauver la vie. C’est ce que nous apprendrons dans notre dossier sur l’AVC. Savoir recon-naître les premiers signes d’un AVC permet bien souvent d’éviter le pire. Mais nous y apprendrons aussi comment mettre toutes les chances de son côté pour optimiser la récupération des zones céré-brales lésées. S’il est reconnu que les émotions positives favorisent la guérison de manière générale, chanter serait extrêmement béné-fique pour combattre le cancer. Alors, que nous soyons malades ou en bonne santé, chantons ! Je vous souhaite un bel été.

Julien Venesson

Décupler les effets du sport par l’ayurvedaComment être plus fort, plus endurant et en meilleure santé sans s’être entraîné pendant 20 ans ? L’ayurvéda semble pouvoir nous aider…

1. Pes GM, Tolu F, Dore MP, Sechi GP, Errigo A, Canelada A, Poulain M. Male longevity in Sardinia, a review of historical sources supporting a causal link with dietary factors. Eur J Clin Nutr. 2015 Apr;69(4):411-8.

LE SECRET DE LONGÉVITÉ QUI FAIT TRANSPIRER

N ous vous avions déjà parlé des monta- gnards centenaires de Sardaigne dans

le N°108 d’Alternatif Bien-Être1. Ces der-niers furent le sujet d’intenses recherches pour comprendre les causes de leur lon-gévité car, malgré une alimentation quasi-ment similaire à celle des Sardes des villes, les habitants des montagnes de l’île vivent tous beaucoup plus longtemps. Après des mois de recherches, les chercheurs sont ar-rivés à mettre en évidence une seule vraie différence entre ces deux populations : la masse musculaire. Faible à modérée chez les habitants des villes, elle est élevée à très élevée chez les montagnards. Or il se trouve que le rôle des muscles dans la longévité est aujourd’hui bien documenté. Leur rôle serait même largement supérieur à celui de l’alimentation sur notre santé !

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LE JOURNAL D’ INFORMATION DES SOLUTIONS ALTERNATIVES DE SANTÉ AOUT 2016 N°119

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CE QUE CACHENT NOS MUSCLES

S i ce sont les muscles qui sont en lien avec la longévité, n’est-ce pas tout simplement à

cause du sport ? Les personnes sportives sont en effet plus musclées que la moyenne et nous savons tous que le sport est bon pour la santé.

C’est ce qu’on pourrait croire… Sauf que les re-cherches montrent que même en arrêtant le sport, de nombreux bénéfices pour la santé perdurent. Et ces bénéfices sont directement proportionnels à la masse musculaire accumulée. Concrètement, on peut espérer :• Une résistance accrue aux virus et aux bacté-

ries : notre système immunitaire est majoritai-rement constitué de protéines. En cas d’attaque, ce dernier a un besoin urgent de ce nutriment pour pouvoir multiplier ses défenses. La seule réserve de protéines immédiatement disponible est représentée par les muscles. Les personnes qui possèdent plus de muscles ont donc moins d’infections et/ou s’en remettent plus vite que les autres.

• Diminution de 70 % du risque cardiovascu-laire : bien manger, bien dormir, éviter le stress, ne pas fumer, voilà les conseils les plus courants pour éviter les maladies cardiaques. Pourtant, avoir simplement une bonne quantité de masse musculaire et peu de masse grasse suffit à dimi-nuer le risque de maladies cardiaques et vascu-laires (AVC) jusqu’à 70 %2!

• Deux fois moins de cancers : parce que le cancer est une maladie dans laquelle des cellules anor-males se multiplient, il est souvent repéré préco-cement par notre système immunitaire. Mais ce-lui-ci a rarement la force de le combattre. Chez les personnes qui ont plus de masse musculaire, le risque de cancer peut être divisé par deux, in-dépendamment des autres habitudes de vie3.

• Protection contre le diabète : la masse muscu-laire protège aussi du diabète car elle améliore drastiquement la sensibilité à l’insuline. Plus on a de muscle, plus les sucres de l’alimentation peuvent y être stockés pour fournir de l’énergie. On a donc moins de sucre dans le sang, ce qui repose le pancréas. Le risque de diabète de type 2 est diminué de plus de 70 %4.

• Pas d’ostéoporose : nos os sont plus ou moins solides selon ce qu’on décide de leur faire su-bir. Cela s’explique car l’os est un tissu vivant : chaque fois que vous lui imposez une contrainte mécanique, vous le renforcez, ainsi que vos

muscles. Ainsi, il y a un lien direct entre la masse musculaire et la solidité des os.

• Adieu Alzheimer, Parkinson : il existe également un lien direct entre le fonctionnement de notre cerveau et notre masse musculaire. La diminu-tion du risque de maladie neurodégénérative se-rait située entre 40 et 50 %.

Problème : se fabriquer un capital de masse muscu-laire au cours de la vie est loin d’être simple…

10 ANS D’ENTRAÎNEMENT INTENSE

L es adolescents le remarquent assez vite quand ils arrivent à l’âge de faire des pompes et de

comparer leur tour de bras entre copains : devenir musclé est un processus long et difficile. Bien sûr, à cet âge ils sont aidés par la puberté et leurs pics d’hormones anabolisantes (qui construisent les tis-sus) comme la testostérone.

Mais, passé 30 ans, les choses se compliquent en-core plus. On peut commencer à faire un sport qui sollicite un peu plus les muscles, par exemple un cours collectif dans une salle de fitness. Mais com-bien de temps faut-il pour gagner 5 kilos de mus-cle et perdre 5 kilos de graisse ? La vérité est qu’il faut souvent des années. Ne nous leurrons pas : le physique des sportifs de haut niveau qu’on voit s’afficher lors des Jeux Olympiques est rarement le fruit unique d’un entraînement sans relâche ; il est aussi souvent le résultat d’années d’injections de produits dopants… Au naturel, fabriquer de la masse musculaire peut être long, très long. Pour un homme, espérer gagner 10 kilos de muscle après 10 ans d’entraînement sérieux, à raison de 2 à 3 fois par semaine, est déjà un excellent résultat !Pour profiter des effets des muscles sur notre santé sans attendre, il n’y a donc qu’une seule solution : se faire aider. Et pour y parvenir, des chercheurs in-diens ont trouvé la solution : l’ayurvéda.

DEUX FOIS PLUS DE MUSCLE AVEC UNE PLANTE AYURVÉDIQUE

C e qu’on appelle ayurvéda est la médecine traditionnelle indienne. Bien qu’aujourd’hui

souvent dépassée par la science moderne, cette der-nière a su garder de solides atouts dans le traitement et la prévention de plusieurs maladies. À Pune, en Inde, le Dr Sachin Wankhede s’est posé la question :

2. Srikanthan P, Horwich TB, Tseng CH. Relation of Muscle Mass and Fat Mass to Cardiovascular Disease Mortality. Am J Cardiol. 2016 Apr 15;117(8):1355-60.3. RuizJR,SuiX,LobeloF,LeeDC,MorrowJRJr,JacksonAW,HébertJR,MatthewsCE,SjöströmM,BlairSN.Muscular strength and adiposity as predictors of adulthood cancer mortality in men. Cancer Epidemiol

Biomarkers Prev. 2009 May;18(5):1468-76.4. Kim S, Valdez R. Metabolic risk factors in U.S. youth with low relative muscle mass. Obes Res Clin Pract. 2015 Mar-Apr;9(2):125-32.

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l’ayurvéda peut-elle être utilisée pour améliorer la masse musculaire, et ce faisant l’état de santé ?

Dans la pharmacopée indienne, il existe une plante décrite par les anciens comme Balya (qui donne de la force intérieure et de la vitalité) et Breehana (qui améliore la masse musculaire), c’est l’ashwagandha. Folklore ou réalité ? Pour le savoir, le Dr Wankhede et son équipe ont recruté puis séparé en deux groupes 57 hommes âgés de 18 à 50 ans : l’un recevant un complément alimentaire placebo, l’autre recevant 2 gélules de 300 mg de racine d’ashwagandha par jour, durant 8 semaines. Les deux groupes ont suivi un programme d’entraînement physique (muscula-tion) supervisé dans le but d’augmenter leur force et leur masse musculaire. L’entraînement en question était basé sur toutes les données modernes de la pré-paration physique : entraînement un jour sur deux, 3 séries par exercice, entre 5 et 15 répétitions par série selon les semaines. Au fil des semaines, la difficulté augmentait et les participants devaient parfois soule-ver les poids jusqu’à l’échec (impossible d’effectuer une répétition supplémentaire).

Au bout de 8 semaines, les chercheurs ont noté les performances physiques des participants et les ont comparées avec celles précédemment observées au début de l’expérience. Résultat : les volontaires qui avaient pris de l’ashwagandha étaient devenus nettement plus forts et plus musclés que ceux qui n’en avaient pas pris5 !

• Au développé couché par exemple (voir pho-to), les participants qui avaient pris le placebo étaient capables de soulever 57 kilos à la fin de l’expérience. Ceux qui avaient pris la plante pouvaient maintenant soulever 79 kilos.

• Au leg extension (voir photo), ceux qui avaient pris l’ashwagandha pouvaient soulever 10 kilos de plus que ceux qui n’avaient rien pris.

• Le tour de poitrine, mesuré pour déterminer la croissance musculaire des pectoraux et du dos,

avait augmenté de 1 centimètre dans le groupe placebo contre 3 dans le groupe ashwagandha.

• La taille des bras avait augmenté de 9 cm2 dans le groupe ashwagandha contre 5 cm2 dans le groupe placebo.

Mais comment l’ashwagandha peut-elle être res-ponsable de tels effets ? Et avec quelles consé-quences sur la santé ?

DES EFFETS SURPRENANTS SUR LE SYSTÈME HORMONAL

L ’ashwagandha fait partie de la famille des plantes dites « adaptogènes ». Ces plantes ont

la particularité de faciliter l’adaptation de l’orga-nisme au stress, qu’il soit physique ou psycholo-gique. On retrouve dans cette catégorie le ginseng ou la rhodiola, mais les propriétés de l’ashwa-gandha sont uniques en son genre.

Comme tous les adaptogènes, l’ashwagandha a dé-montré la capacité à diminuer la fatigue en cas de stress, améliorer la concentration, diminuer l’an-xiété et améliorer le bien-être, mais ses effets sur l’inflammation le distinguent particulièrement : en cas de stress, l’ashwagandha peut aussi faire chuter les niveaux de cortisol jusqu’à 30 %9. Or le cortisol

L’ASHWAGANDHA, AUSSI EFFICACE POUR AMÉLIORER L’ENDURANCE

D ’autres études ont montré que l’ashwaghanda permet une meilleure oxygénation6 et amé-

liore la consommation d’oxygène de 13 % à raison de 500 mg par jour pour des cyclistes profession-nels. L’endurance, l’approvisionnement énergé-tique et la résistance à la fatigue sont augmentés significativement7.

Les adeptes de l’ayurveda l’associent parfois à l’ar-juna, une autre plante indienne aux effets toni-car-diaques et antioxydants. Selon une étude clinique, l’effet combiné de l’arjuna et de l’ashwagandha8 améliore la consommation d’oxygène, la consom-mation d’énergie, la force musculaire, la vitesse, tout en abaissant la pression artérielle.

Séance de développé couché. Séance de Leg extension.

5. WankhedeS,LangadeD,JoshiK,SinhaSR,BhattacharyyaS.Examining the effect of Withania somnifera supplementation on muscle strength and recovery: a randomized controlled trial. J Int Soc Sports Nutr. 2015 Nov 25;12:43.

6.. Malik A, et al. Effect of ashwagandha (Withania somnifera) root powder supplementation on the VO2max and hemoglobin in hockey players. International Journal of Behavioural Social and Movement Sciences 2013 Vol. 2 No. 3 pp. 91-99

7. Shenoy S, et al. Effects of eight¬week supplementation of ashwagandha on cardiorespiratory endurance in elite Indian cyclists. J Ayurveda Integr Med. 2012 Oct¬Dec; 3(4): 209–2148. Sandhu JS, et al. Effects of Withania somnifera (ashwagandha) and Terminalia arjuna (Arjuna) on physical performance and cardiorespiratory endurance in healthy young adults. Int J Ayurveda Res. 2010

Jul¬Sep; 1(3): 144–1499. Chandrasekhar K, et al. “A Prospective, Randomized Double-Blind, Placebo-Controlled Study of Safety and Efficacy of a High-Concentration Full-Spectrum Extract of ashwagandha Root in Reducing Stress and

Anxiety in Adults.” Indian Journal of Psychological Medicine, 2012; 34(3):255-262. 3

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est une hormone catabolisante : elle pousse notre organisme à puiser dans ses réserves énergétiques pour fournir de l’énergie. Cette hormone s’élève donc normalement au cours d’un exercice phy-sique mais il est important qu’elle redescende rapi-dement après l’effort, pendant la période de repos, pour que l’organisme passe en anabolisme, c’est-à-dire en construction, de muscles par exemple. Autre avantage de cette baisse du cortisol : une détente facilitée, un meilleur sommeil et une meil-leure récupération musculaire entre les entraîne-ments. Autant d’effets qui contribuent à optimiser la force et le développement musculaire au cours d’un entraînement physique.

D’autres études ont également démontré que l’ashwagandha aide à la production d’hormones comme la DHEA et la testostérone10,11. Bien que ce coup de pouce ne soit pas comparable à ce-lui qu’on pourrait obtenir directement via la prise d’une hormone, il est probable que cela contribue à ses bienfaits.

3 RÈGLES POUR TIRER TOUS LES BÉNÉFICES DU SPORT1. L’efficacité ne se trouve pas forcément dans

la duréeAméliorer sa santé via le sport ne requiert pas des entraînements qui durent des heures, que ce soit dans un objectif de développement musculaire ou un objectif de santé cardiaque. Dans tous les cas, s’entraîner 45 minutes par jour, trois fois par se-maine est déjà excellent. Et si l’intensité est élevée, les bénéfices seront supérieurs à des entraînements

quotidiens plus doux. On peut aussi optimiser son temps en pratiquant du sport via l’entraînement par intervalles : il s’agit d’alterner des phases courtes mais intenses avec des phases de repos. Par exemple courir le plus vite possible pendant 2 minutes puis marcher pendant 2 minutes puis recommencer. 15 minutes à ce rythme apportent autant d’effets que 30 minutes à rythme constant.

2. Le secret de la régularitéPour obtenir des bénéfices musculaires durables d’un entraînement sportif, trois mois d’adaptation minimum sont nécessaires. Faire du sport frénéti-quement pendant un mois puis tout arrêter pendant un mois puis reprendre ensuite n’a donc que très peu d’intérêt ! Privilégiez la régularité, quitte à être moins zélé !

3. Regardez quand vous mangezQue l’on s’entraîne le matin à jeun ou le soir avant de dîner, une règle doit toujours être suivie : après le sport, il faut manger ! Cela est nécessaire pour stop-per le catabolisme induit par la montée de cortisol au cours de l’exercice et ainsi commencer le processus de récupération. Faire du sport le ventre vide et ne rien manger pendant les 2 heures qui suivent l’exer-cice est le meilleur moyen de perdre son temps : la progression sera particulièrement ralentie.

L’Europe face à une nouvelle pandémieAu moins 40 % de la population européenne est touchée.

On entend régulièrement parler du bienfait des vitamines sur la santé (ou des méfaits, selon à qui l’on se fie !). Une nouvelle étude scientifique européenne à laquelle participaient 12 pays et

qui a suivi plus de 50 000 personnes vient de montrer que 40 % des Européens présentent un déficit sévère en vitamine D (moins de 25 ng/ml dans le sang). Pour les chercheurs la situation est compa-rable à une pandémie car le déficit en vitamine D présente de nombreux effets nocifs sur la santé, à commencer par une augmentation significative du risque de cancer. Pour conserver un taux nor-mal de vitamine D dans le sang, une supplémentation à la dose moyenne de 4 000 Ui par jour est recommandée pour les adultes en automne et en hiver et une exposition quasi quotidienne au soleil est nécessaire au printemps et en été.

Source:CashmanKD,DowlingKG,ŠkrabákováZandal.VitaminDdeficiencyinEurope:pandemic?AmJClinNutr.2016Apr;103(4):1033-44.

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produits

info

s

• Super ashwagandha (Super Smart) : www.supersmart.com - 08 00 66 67 42

• Poudre d’ashwagandha bio (Aroma Zone) : www.aroma-zone.com

Magali Walkowicz & Julien Venesson

10. Ambiye VR, et al. Clinical Evaluation of the Spermatogenic Activity of the Root Extract of ashwagandha (Withania somnifera) in Oligospermic Males: A Pilot Study. Evidence-Based Complementary and Alter-native Medicine, 2013.

11. Belal NM, et al. Effect of Dietary Intake ashwagandha Roots Powder on the Levels of Sex Hormones in the Diabetic and Non-Diabetic Male Rats. World Journal of Dairy & Food Sciences, Vol. 7(2): 160-166, 2012

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L’huile essentielle de lavande fait ses preuves contre la migraineDans une nouvelle étude sur des personnes migraineuses, il apparaît qu’un traitement à l’huile essentielle de lavande diminuerait la fréquence et l’intensité des crises. On peut l’utiliser en inhalation quotidienne de 15 minutes, mais dans l’étude les chercheurs ont obtenu d’excellents résultats en faisant avaler 10 gouttes d’huile diluées dans un verre d’eau chaque soir. Dans cette étude c’est la Lavande Stoechas qui a été utilisée.

Source : Shahram Rafie, Forough Namjoyan, Fereshteh Gol-fakhrabadi, Fatemeh Yousefbeyk, AlirezaHassanzadeh. Effect oflavender essential oil as a prophylactic therapy formigraine: Arandomized controlled clinical trial. Journal of Herbal Medicine, Available online 14 January 2016.

Découverte d’un oligo-élément anti-âgeUne molécule présente dans certains médicaments pourrait ralentir le vieillissement.

Des chercheurs ont découvert que le lithium allongerait la vie des drosophiles de 16 à 18 %. Ces mouches à fruit sont utilisées comme modèle dans toutes les études scientifiques sur le vieil-

lissement car elles partagent avec les humains 75 % des gènes liés à l’apparition de maladies. Selon les chercheurs, le lithium boosterait les défenses des cellules contre le stress oxydatif et stimulerait la croissance et la survie des neurones. Ces résultats confirment donc nos révélations sur les effets insoupçonnés du lithium à petite dose (1 à 2 mg par jour) sur la santé (voir Alternatif Bien-Être N°117, juin 2016).

Source:Castillo-QuanJI,LiL,KinghornKJandal.LithiumPromotesLongevitythroughGSK3/NRF2-DependentHormesis.CellRep.2016Apr19;15(3):638-50.

Insecticides : la propagande des industriels vise désormais les enfantsPour séduire ses futurs clients, Bayer a publié aux États-Unis un livre, Toby and the Bees (Toby et les abeilles), qui explique aux en-fants que ses insecticides tuent les parasites qui rendent les abeilles malades. Bayer soignerait ainsi les abeilles ! Un comble quand on sait que Bayer est aussi l’un des fabricants les plus importants de pesticides néonicotinoïdes, ceux-là même qui tuent chaque année des milliers d’abeilles…

Source : S. D. Wells Bayer published a children’s book ’Toby and the Bees’ telling kids ’not to worry’ about sick bees because Bayer makes a medicine that kills the mites. Tuesday, April 26, 2016

Alimentation du nouveau-né : pas de précipitation !Pour diversifier l’alimentation des nouveau-nés, les médecins re-commandent d’attendre 6 mois que la flore intestinale soit suf-fisamment développée pour digérer les aliments. Cela diminue le risque d’obésité, de diabète ou d’eczéma chez les enfants. Or, d’après une étude observation, 40 % des mères donneraient des aliments solides à leur nourrisson avant 4 mois, et 9 % avant 4 se-maines. Depuis quelques années, l’OMS milite pour revaloriser l’al-laitement, seule alimentation idéale pour le nourrisson.

Source : Heather B. Clayton, Ruowei Li, Cria G. Perrine, Kelley S. Scanlon. Prevalence and Reasons for Introducing Infants Early to Solid Foods: Variations by Milk Feeding Type. Pediatrics. 2013 April; 131(4): e1108–e1114.

Cancer : la thyroïde et les seins à surveiller simultanémentD’après une étude d’observation, avoir un cancer du sein augmenterait de 18 % le risque de cancer de la thyroïde, et un cancer de la thyroïde augmenterait de 55 % le risque de cancer du sein. Ces deux cancers seraient liés par l’effet des traite-ments, des dysfonctionnements hormo-naux et des risques génétiques similaires. Un lien à surveiller.

Source : Sarah M. Nielsen, Michael G. White, Susan Hong, and al. The Breast–Thyroid Cancer Link: A Systematic Review and Meta-analysis. Can-cer Epidemiol Biomarkers Prev February 2016 25; 231

Le yoga efficace contre l’hypertensionL’hypertension est l’une des causes les plus importantes de pro-blèmes cardiovasculaires. Chez des personnes hypertendues, la pratique du yoga en complément d’un traitement médicamen-teux a permis de diminuer de 10 points la tension systolique et de 8 points la tension diastolique, des résultats remarquables.

Source : Cramer H. The Efficacy and Safety of Yoga in Managing Hypertension. Exp Clin Endocrinol Diabetes. 2016 Feb;124(2):65-70.

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F l a s h i n f o s s u r l a s a n t é n a t u r e l l e

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5 signes que vous devriez prendre de la vitamine B9Même si vos apports concordent pile-poil avec les recommandations officielles, une supplémentation en vitamine B9 peut parfois être utile pour régler certains problèmes.

UN VRAI DANGER POUR LES FEMMES ENCEINTES

P artout et à toutes les époques, les femmes enceintes connaissent un problème récurrent : l’anémie. Dans les

années 1930, la chercheuse Lucy Willis a observé que lorsque les femmes enceintes mangeaient des extraits de levures, leur anémie se résorbait. C’est ainsi qu’on a découvert que les folates (la forme alimentaire de la vitamine B9) jouaient un rôle essentiel dans la constitution des globules rouges, en conjonction avec le fer.

Aujourd’hui, on sait que les folates participent également à la production de l’ADN et à la croissance cellulaire, en par-ticulier du système nerveux central. Les femmes enceintes ont donc un besoin en vitamine B9 particulièrement élevé, et ce dès le début de la grossesse… lorsque, souvent, elles ne savent pas encore qu’elles sont enceintes ! Il n’y a donc pas que les femmes enceintes qui devraient être supplémentées avec cette vitamine mais aussi les femmes désireuses de tom-ber enceinte.

Comme peu de personnes se sentent enclines à prendre un complément alimentaire en prévention, les déficits en vita-mine B9 sont fréquents au début de la grossesse et les consé-quences peuvent être fâcheuses : malformation du système nerveux pouvant entraîner un handicap, augmentation du risque d’autisme ou de schizophrénie.Pour remédier à ce problème, l’autorité sanitaire américaine et le gouvernement canadien ont décidé, en 1998, d’enrichir de manière systématique en vitamine B9 certains aliments de grande consommation comme la farine blanche, la semoule de maïs et les pâtes. Le but était de garantir un apport minimal en vitamine B9 mais, comme on va le voir, cela est rarement suffisant et la forme de vitamine B9 synthétique présente dans ces aliments peut entraîner d’autres problèmes...

LA VITAMINE DES LÉGUMES VERTS À FEUILLES

S ’il est si difficile d’avoir de bons apports en vitamine B9 c’est parce qu’elle est majoritairement présente dans

les légumes verts à feuille, peu consommés, et que la congé-

1. Vollset SE, Refsum H, Irgens LM and al. Plasma total homocysteine, pregnancy complications, and adverse pregnancy outcomes: the Hordaland Homocysteine study. Am J Clin Nutr. 2000 Apr;71(4):962-8.

lation, la mise en conserve et la cuisson à haute température détériorent la vita-mine. Assurer d’excellents apports en vi-tamine B9 passe donc par la consomma-tion régulière de légumes crus ou cuits à la vapeur. Voici quelques aliments riches en vitamine B9, sachant qu’un apport quotidien de 400 μg est idéal :• Foie d’agneau ou de veau (100 ) :

331 à 400 μg• Légumineuses (lentilles, haricots, pois

chiches, etc.) cuites (100 g) : 229 à 368 μg

• Poireaux (100 g) : 366 μg• Poivron cuit (100 g) : 229 μg• Epinards crus (100 g) : 194 μg• Epinards cuits (100 g) : 139 μg• Asperges crues (100 g) : 191 μg• Asperges cuites (100 g) : 134 μg• Endives crues (100 g) : 142 μg• Brocoli cuit (100 g) : 89 μg

LES 5 CAS OÙ UNE SUPPLÉMENTATION PEUT VOUS AIDER1. Vous voulez un enfant : une supplé-

mentation en vitamine B9 est indis-pensable quand on est enceinte et devrait idéalement être commencée dès que le désir de l’être est évoqué. La vitamine B9 est indispensable pour le bon développement du fœ-tus, du placenta, des tissus maternels et pour la fermeture du tube neural1. Ce dernier point est crucial ; il inter-vient entre le 21e et le 27e jour qui suit la conception, à un moment où la femme ne sait souvent pas encore qu’elle est enceinte. La mauvaise fer-meture du tube neural, qui survient dans 1 cas sur 1000, entraîne des anomalies au niveau du cerveau et

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vitamine B9 et/ou B12, deux éléments essentiels à la fabrication des globules, avec le fer.

Morgane Védrines

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de la moelle épinière (paralysie, troubles sensi-tifs, incontinence, malformations de la colonne et des vertèbres). Une carence pendant la gros-sesse augmente aussi le risque de différentes pa-thologies comme l’autisme ou la schizophrénie. Une supplémentation à hauteur de 400 μg par jour est conseillée en moyenne. Enfin, une sup-plémentation en vitamine B9 diminue le risque de naissance prématurée, augmente le poids du bébé à la naissance (ce qui accroît les chances de survie chez les prématurés) et réduit le risque de malformations cardiaques du bébé de 20 %2.

2. Vous avez des problèmes cardiovasculaires : une supplémentation permettrait de freiner la progression de l’athérosclérose3. La vitamine B9 agirait en corrigeant la mauvaise dilatation des vaisseaux sanguins qui survient avec l’âge4. Par ailleurs, des chercheurs ont observé une dimi-nution de la mortalité par AVC5 dans les popu-lations américaine et canadienne suite à la sup-plémentation systématique en vitamine B9 des produits céréaliers. Là encore, la dose recom-mandée est de 400 μg par jour6.

3. Vous souffrez de dépression chronique résis-tante et/ou votre traitement antidépresseur est peu efficace. Un taux bas de vitamine B9 peut en être la cause. Chez les femmes, une sup-plémentation de 500 μg par jour augmente les effets des médicaments antidépresseurs de la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine7. D’autres études ont aussi montré de bons résultats dans le cadre de la dépression du trouble bipolaire.

4. Vous avez eu des problèmes avec l’alcool, vous fumez ou habitez dans un endroit très pollué : toutes ces situations sont caractérisées par un stress oxydant important qui favorise le vieillis-sement cellulaire et l’apparition précoce de pro-blèmes de santé. La vitamine B9 s’oppose à ces stress et protège notre ADN de ces agressions à partir de 400 μg par jour environ8. Cet effet di-minue probablement le risque de cancers à long terme.

5. Vous avez une anémie chronique : parfois prendre du fer ne suffit pas pour faire remonter son ni-veau de globules rouges. En cause : la carence en

1. Vollset SE, Refsum H, Irgens LM and al. Plasma total homocysteine, pregnancy complications, and adverse pregnancy outcomes: the Hordaland Homocysteine study. Am J Clin Nutr. 2000 Apr;71(4):962-8.2. Van Beynum IM, Kapusta L, Bakker MK and al. Protective effect of periconceptional folic acid supplements on the risk of congenital heart defects: a registry-based case-control study in the northern Netherlands.

Eur Heart J. 2010 Feb;31(4):464-71.3. QinX,XuM,ZhangYandal.Effect of folic acid supplementation on the progression of carotid intima-media thickness: a meta-analysis of randomized controlled trials. Atherosclerosis. 2012 Jun;222(2):307-13.4. Stanhewicz AE, Alexander LM, Kenney WL. Folic acid supplementation improves microvascular function in older adults through nitric oxide-dependent mechanisms. Clin Sci (Lond). 2015 Jul;129(2):159-67.5. YangQ,BottoLD,EricksonJDand.Improvement in stroke mortality in Canada and the United States, 1990 to 2002.Circulation.2006Mar14;113(10):1335-43.6. BønaaKH1,NjølstadI,UelandPMandal.Homocysteine lowering and cardiovascular events after acute myocardial infarction. N Engl J Med. 2006 Apr 13;354(15):1578-88.7. Coppen A, Bailey J. Enhancement of the antidepressant action of fluoxetine by folic acid: a randomised, placebo controlled trial.JAffectDisord.2000Nov;60(2):121-30.8. GuoX,CuiH,ZhangH,GuanX,ZhangZ,JiaC,WuJ,YangH,QiuW,ZhangC,YangZ,ChenZ,MaoG.Protective Effect of Folic Acid on Oxidative DNA Damage: A Randomized, Double-Blind, and Placebo Controlled

Clinical Trial.Medicine(Baltimore).2015Nov;94(45):e1872.

NE VOUS TROMPEZ PAS DE COMPLÉMENT ALIMENTAIRE !

Q uand on parle de vitamine B9 présente dans les aliments, on parle de « folates ».

Les folates sont des formes de vitamine B9 fra-giles qui n’existent pas sous forme de complé-ment alimentaire car elles ne résisteraient pas au transport et au stockage. Les scientifiques ont donc mis au point « l’acide folique », une forme synthétique de vitamine B9 qu’on re-trouve dans la majorité des compléments. Cette molécule est transformée partiellement en vitamine B9 dans notre organisme. La par-tie qui n’est pas transformée reste dans le sang et peut être observée via une prise de sang. Les effets à long terme de cet acide folique non transformé sont encore mal connus mais plusieurs équipes de chercheurs pensent qu’il est impliqué dans la survenue de certains can-cers à long terme. À cela s’ajoute que la trans-formation d’acide folique varie nettement se-lon des critères génétiques individuels. Pour garantir un bon effet de la supplémentation en vitamine B9 et une absence de toxicité, il faut donc éviter l’acide folique et préférer le méthylfolate, une forme plus moderne de vitamine B9, intégralement transformée chez tous les êtres humains. Le méthylfolate est aussi présent sous d’autres appellations sy-nonymes : L-méthylfolate de calcium, acide folinique, folinate de calcium, 5-MTHF, mé-thyltetrahydrofolate, etc.

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Choisir son eau ? Ça ne coule pas de source !Une eau du robinet contaminée par de nombreux polluants, des eaux en bouteilles au fort impact écologique, des systèmes de filtration à domicile aux performances variables… Existe-t-il une eau idéale, qui permette à la fois de préserver sa santé, l’environnement et son portefeuille ?

ALERTE AUX NITRATES DANS LES VOSGES

L es habitants de Chamage, petit village des Vosges, ont reçu des consignes très strictes

suite à la découverte d’un taux anormalement éle-vé de nitrates dans l’eau du robinet : interdiction de la boire, mais également de l’utiliser pour laver les légumes ou même les mains des bébés… Le taux de ces polluants a atteint des sommets, avec un pic à 118 mg/L le 2 avril dernier, soit plus de deux fois le seuil réglementaire, fixé à 50 mg/L ! Si la cause de ces dépassements demeure inconnue – soit d’ori-gine agricole via l’épandage dans les champs d’en-grais azotés, soit industrielle – les risques pour la santé sont réels1.

Et tout particulièrement pour les plus fragiles : des nourrissons alimentés de biberons préparés avec cette eau seraient susceptibles de développer la maladie du « bébé bleu ». Après leur ingestion, les nitrates se transforment en effet dans l’organisme en nitrites, et modifient la structure de l’hémoglobine des globules rouges, chargée de transporter l’oxy-gène dans le sang. Incapable de remplir son rôle, les tissus s’asphyxient progressivement… Avec des conséquences potentiellement tragiques.L’ensemble de la population pourrait être exposée à un autre risque : les nitrates peuvent conduire à la formation de nitrosamines, des composés cancérigènes. De nombreuses études épidémio-logiques ont cherché à déterminer s’il existait un lien entre les taux de nitrates de l’eau et la surve-nue de cancers. Les résultats sont contradictoires, certaines montrant une augmentation du risque, parfois même à des taux inférieurs au seuil régle-mentaire, d’autres concluant à l’absence de lien. Le problème des nitrosamines est surtout associé à la consommation de charcuteries grillées (bacon, saucisses…) traitées au nitrite de sodium pour assu-rer leur conservation. Les hautes températures et la

présence d’acides aminés, constituants les proté-ines de la viande, favorisent leur apparition. Cer-taines substances, comme les vitamines C et E, s’opposent en revanche à leur formation.

DES NORMES ANTIPOLLUTION QUI VARIENT AU GRÉ DES GOUVERNEMENTS…

D ’après les chiffres du ministère des Affaires sociales et de la Santé, en 2014, 94 % de la

population a profité d’une eau du robinet conforme aux normes concernant la présence de pesticides. Si le chiffre se veut rassurant, il implique néanmoins qu’une partie non négligeable des Français a reçu à un moment ou un autre une eau présentant des taux trop élevés de ces produits phytosanitaires, lar-gement employés en agriculture conventionnelle.

Dans un contexte où les seuils acceptables avaient déjà été multipliés par 5 en février 2011 ! De quoi rendre artificiellement potable une eau qui quelques mois auparavant aurait été considérée comme impropre à la consommation. Cette situa-tion, sans grand retentissement dans la presse, avait été dénoncée par l’ONG « Générations futures », mais sans marche-arrière du gouvernement.

En France métropolitaine, en 2013, pas moins de 85 pesticides ont dépassé au moins une fois les normes. Il est intéressant de constater que les mo-lécules les plus fréquemment incriminées sont des herbicides, dont la majorité est interdite depuis plu-sieurs années. La persistance de ces produits dan-gereux dans l’environnement n’est plus à prouver. Parmi ces substances, on trouve l’atrazine, dont l’utilisation a cessé depuis 2003. Une étude menée par l’INSERM2 entre 2002 et 2006 a montré que les femmes enceintes qui présentaient des traces de ce pesticide ou de ses dérivés (comme le DEA,

1. WardMHetal.EnvironHealthPerspect.2005Nov;113(11):1607-14.Workgroupreport:Drinking-waternitrateandhealth--recentfindingsandresearchneeds.InternationalSocietyforEnvironmentalEpide-miology.

2. Chevrieretcoll.UrinaryBiomarkersofPrenatalAtrazineExposureandAdverseBirthOutcomesinthePELAGIEBirthCohort.EnvironHealthPerspect.2mars2011.3. MoulyDetcoll.Etudedelarelationentrel’expositionchroniqueàl’arsenichydriqued’originenaturelleetlasurvenuedecancersenAuvergne.Institutdeveillesanitaire,décembre2011.

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qui est encore plus toxique que la molécule mère !) dans leurs urines avaient un risque accru de 50 % de donner naissance à un bébé de faible poids, et de 70 % que leur enfant ait un périmètre crânien ré-duit. Il est également soupçonné de favoriser le dé-veloppement de cancers du sein ou de la prostate. De nombreux pesticides sont des perturbateurs en-docriniens, c’est-à-dire qu’ils interférent avec notre système hormonal et réduisent la fertilité.

DE L’ARSENIC DANS LE MASSIF CENTRAL

D ans les régions volcaniques du centre de la France, c’est l’arsenic qui pose principale-

ment problème. Si une partie provient de la croûte terrestre, les activités agricoles et industrielles ont leur part de responsabilité dans son accumula-tion dans l’eau. Cette substance est classée parmi les cancérigènes par le Centre international de re-cherche sur le cancer (CIRC) : elle favorise les can-cers de la peau, du poumon et de la vessie ; elle augmente le risque de maladies cardiovasculaires. Le seuil acceptable dans l’eau a d’ailleurs diminué, passant de 50 à 10 μg/L en 2001 en France, suite à des recommandations de l’OMS. Un danger qui s’observe sur le terrain : des chercheurs ont consta-té une augmentation de 20 % des cancers du pou-mon dans les départements de l’Allier, du Cantal et du Puy-de-Dôme, où des pics de concentration jusqu’à 140 μg/L ont pu être enregistrés3.

DES RÉSIDUS DE MÉDICAMENTS HUMAINS ET VÉTÉRINAIRES

L e penchant des Français pour les médi- caments – notre pays en est le quatrième

consommateur au niveau mondial – se lit dans notre eau de boisson, qui en contient de multiples résidus. Certains sont utilisés pour le bétail, notam-ment des antibiotiques. Ils se retrouvent ainsi dans les déjections des animaux traités, puis dans le fu-mier répandu dans les champs et ne tardent pas à rejoindre les rivières. Les bactéries du milieu na-turel, en contact avec ces substances, s’y adaptent et développent des résistances, très problématiques lorsqu’elles nous contaminent.

L’eau contient également des résidus des médica-ments que nous utilisons. Après ingestion, si une partie est assimilée par notre organisme, une autre

est rejetée avec les urines et les selles et gagne les eaux usées. S’ajoutent les restes de produits non uti-lisés ou périmés, parfois jetés dans les toilettes ou l’évier au lieu d’être recyclés. Les stations d’épura-tion ne disposent pas de technologie permettant de filtrer ces résidus qui se retrouvent dans notre verre.

Il y a quelques années, l’ANSES4 a lancé une cam-pagne, au plan national, d’analyse des eaux pour évaluer l’ampleur du phénomène. Sur 45 molécules pharmaceutiques recherchées, 19 ont été identi-fiées au moins une fois, dont 5 en concentration trop faible pour être quantifiées. Au final, 25 % des échantillons testés se sont révélés positifs, conte-nant de 1 à 4 médicaments. Les molécules iden-tifiées le plus souvent étaient la carbamazépine, un médicament anti-épileptique et l’oxazépam, un anxiolytique. Cette pollution a des conséquences sur les espèces animales ; les rejets d’œstrogènes provenant des pilules contraceptives perturbent leur reproduction et conduisent à des changements de sexe et de comportements, une situation maintes fois pointée du doigt par le Pr Jean-François Nar-bonne, un des meilleurs toxicologues français.Pour l’homme, les scientifiques ont peu de don-nées sur les conséquences d’une exposition, certes à de très faibles doses (de mille à un million de fois inférieures aux doses thérapeutiques), mais sur du long terme. Contrairement aux autres polluants, il n’existe pas de réglementation régissant les seuils de concentration maximale tolérés pour ces subs-tances.

CHLORE ET MÉTAUX LOURDS

A u cours des étapes du traitement de l’eau, l’ajout de chlore est incontournable : elle

permet de la débarrasser des microbes. Si ce pro-duit chimique est responsable du mauvais goût et de l’odeur désagréable souvent évoqués par les consommateurs, il comporte un autre risque. Il entraîne la formation de sous-produits comme les trihalométhanes et des acides haloacétiques, qui semblent augmenter la fréquence de certains can-cers, notamment au niveau de la vessie5.

Nitrates, pesticides, arsenic, résidus de médica-ments, sous-produits chlorés mais également mé-taux lourds, la transparence de l’eau du robinet est trompeuse ! Elle est certes l’objet de contrôles sani-taires fréquents et réguliers – il s’agit du produit de consommation le plus surveillé – mais comme tou-jours, les normes fixent des seuils acceptables pour chacun des produits présents, en fonction de leur

4. Anses,2011.Rapport« campagned’occurrencedesrésidusdemédicamentsdansleseauxdestinéesàlaconsommationhumaine ».5. VillanuevaCMetal.Bladdercancerandexposuretowaterdisinfectionby-productsthroughingestion,bathing,showering,andswimminginpools.AmJEpidemiol.2007Jan15;165(2):148-56. 9

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toxicité individuelle, sans tenir compte du fameux effet cocktail lié à l’accumulation des substances. Sans parler des nombreuses dérogations qui sont attribuées localement et permettent la distribution d’eau avec des dépassements de seuils, sans que les populations concernées n’en aient forcément conscience.

L’EAU EN BOUTEILLE, LA PANACÉE ?

L a solution pour échapper à cette pollution est-- elle de se tourner vers les eaux en bouteilles

dont la « pureté originelle » est vantée ? Contraire-ment à l’eau du robinet, qui est un mélange d’eau de surface et d’eau du sous-sol, les eaux en bou-teille, qu’elles soient « de source » ou « minérales » sont puisées profondément dans le sol, pour obte-nir une eau indemne de microbes et préservée au mieux de l’impact des activités humaines.

Elles ne subissent aucun traitement de désinfec-tion ; seuls sont tolérées une étape d’aération, pour éliminer certains gaz, une étape de décantation et de filtration. La principale différence entre ces deux types d’eaux embouteillées réside dans leur teneur en minéraux, stable pour les eaux minérales qui peuvent se prévaloir et afficher des bénéfices santé en fonction de la nature de ceux-ci, et variable pour les eaux de source. Certaines eaux minérales sont très fortement minéralisées et ne conviennent pas pour une consommation quotidienne (voir tableau).Sont-elles vraiment épargnées par la pollution ? Une enquête du magazine 60 millions de consom-mateurs, menée en 2013, avait semé un léger trouble. Des traces de médicaments et de pesticides avaient été retrouvées dans de nombreuses grandes marques d’eaux minérales. Les professionnels du domaine ont contesté ces résultats, et entrepris l’année dernière une étude de grande envergure sur 40 eaux minérales à la recherche de quelque 330 molécules chimiques. Si les résultats ont été très rassurants sur leur qualité et ont confirmé l’ab-sence de médicaments dans ces eaux, 9 échantil-lons contenaient des herbicides interdits depuis 2003 (atrazine, simazine, diuron, métalochlore), en très faible quantité, de 2 à 10 fois inférieure au seuil réglementaire, et des substances chimiques issues de l’industrie (alkylphénol et acides perfluorés). Un piqûre de rappel pour garder en mémoire qu’aucun compartiment de la nature n’est étanche et totale-ment épargné par les contaminants.

Une crainte des consommateurs liée à l’eau en bouteille est la possible contamination du liquide

par le plastique utilisé comme contenant. Les ph-talates notamment, eux aussi considérés comme perturbateurs endocriniens. Les analyses n’ont pas mis en évidence leur présence, pour une bonne rai-son : le PET (polyéthylène téréphtalate), utilisé à la place du PVC depuis 1991, n’en relargue pas. Il est identifiable à son symbole inscrit au fond des bou-teilles, un chiffre 1 dans un triangle. Il ne contient pas non plus de bisphénol A, un autre perturbateur endocrinien, que l’on peut toutefois retrouver dans les contenants de grande taille comme les fontaines à eau des entreprises. Restent des soupçons sur des substances comme l’antimoine, le formaldéhyde ou l’acétaldéhyde, qui pourraient migrer dans l’eau lorsque les bouteilles sont soumises à une tempéra-ture de plus de 30° C. Voilà pourquoi il vaut mieux éviter de stocker ces bouteilles au soleil.

EAU EN BOUTEILLE : RICHE OU PAUVRE EN MINÉRAUX ?

L es eaux en bouteille contiennent des miné- raux plus ou moins bien absorbés. Le cal-

cium et le magnésium de l’eau, par exemple, sont modérément absorbés. C’est d’ailleurs pour cette raison que les eaux riches en magnésium sont ap-préciées en cas de constipation : la part du magné-sium qui est mal absorbée accélère le transit. Les bicarbonates, potassium, silice ou autres éléments sont par contre très bien absorbés. Les eaux mi-nérales représentent donc une source non négli-geable de minéraux pour les personnes dont l’ali-mentation n’est pas très équilibrée. Pour les autres, ces minéraux n’ont pas un impact notable sur l’état de santé, à l’exception de quelques cas particuliers où l’on utilise certaines eaux thérapeutiques. À l’inverse même, boire trop souvent des eaux riches en calcium augmente le risque de calculs rénaux, de calcification artérielle et de maux de tête. Enfin, les nourrissons ou les personnes touchées par des problèmes de reins doivent impérativement boire des eaux faiblement minéralisées pour éviter de surcharger cet organe.

Une solution alternative est ainsi de chercher à amé-liorer la qualité de l’eau du robinet, directement à la maison. De nombreux dispositifs, plus ou moins coûteux et complexes, sont présents sur le marché. Simple bâton de charbon binchotan (issu du chêne de Holm) plongé dans un récipient d’eau, carafe filtrante ou filtre directement posé sur le robinet jusqu’au so-phistiqué osmoseur, difficile de s’y retrouver… Leurs performances sont toutefois bien différentes.

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LA CARAFE : FILTRATION LIMITÉE ET NID À MICROBES

E n France, 1 foyer sur 5 est équipé d’une ca- rafe filtrante. Après une forte progression, le

marché de la filtration est en recul depuis 5 ans… Peut être pas sans raison ! Le système repose sur la présence d’un filtre à charbon actif, qui permettrait selon les fabricants d’assainir l’eau. Obtenir une eau plus pure, pour un coût relativement modeste, voilà qui est attractif. Mais les promesses sont-elles tenues ? Deux associations de consommateurs se sont livrées à des tests très instructifs. En 2010, l’association UFC Que Choisir6 s’est penchée sur leur performance, dans deux environnements diffé-rents : le laboratoire, pour 7 d’entre elles, et dans la vie quotidienne, au sein de 31 familles utilisatrices.En laboratoire, les carafes neuves ont montré leur capacité à éliminer le chlore. Ce qui n’est pas à proprement parler une prouesse : il est aussi effi-cace de laisser reposer l’eau une heure au réfrigé-rateur, car ce composé est volatil. Six d’entre elles ont également été efficaces pour réduire la teneur en plomb, lorsque celle-ci est élevée. Ce polluant est présent dans l’eau lorsqu’elle est acheminée par des canalisations faites de ce matériau, heu-reusement de plus en plus rare. En 2012, moins de 5 % des prélèvements effectués dans le cadre de contrôles sanitaires présentaient des quanti-tés supérieures à la norme en vigueur de 10 μg/L. En revanche, elles ne parviennent pas à éliminer les nitrates et les résultats obtenus pour la filtra-tion du glyphosate, un herbicide, se sont révélés moyens pour les 7 carafes, dont une seule af-fichait cet argument. Leur capacité à réduire la teneur en calcaire s’est aussi avérée médiocre.

Des capacités de filtration limitées, mais ce n’est pas le pire : les carafes dotées de filtres conte-nant de l’argent en relarguent sous forme de sels, venant contaminer une eau qui en était jusque là indemne. Les résultats des tests au sein des ménages se sont révélés très mauvais : les carafes

étaient devenues un lieu idéal pour la proliféra-tion de bactéries… En effet, si le changement de filtre n’est pas réalisé dans des conditions opti-males d’hygiène, une contamination microbienne peut se produire. Et comme l’eau est dépourvue de chlore, ils ont tout loisir de se multiplier, surtout si elle n’est pas conservée au frais et consommée rapidement après filtration. Et si la durée de vie des filtres n’est pas respectée (1 mois seulement), ils re-larguent les substances accumulées dans l’eau de boisson. Voici la recette pour transformer de l’eau potable en eau impropre à la consommation !

L’association « 60 millions de consommateurs7 » s’est également penchée sur ces systèmes de filtra-tion, confirmant ces résultats limités. Ils ont mesuré une réduction de seulement 8 à 17 % des nitrates avec les carafes, et de meilleures performances pour les filtres à robinet, qui ont permis de réduire de 37 % leur taux.

OBTENIR UNE EAU PURE

O btenir une eau exempte de polluant est parfois une nécessité, par exemple au cours de vols

spatiaux, dans le domaine médical ou agroalimen-taire. Dans tous ces cas, il n’existe qu’une seule technique utilisée dans le monde : le filtrage par osmose inverse.

Ce type de dispositif est désormais accessible aux particuliers. Il s’agit d’un gros réservoir qui s’ins-talle sous l’évier et comporte une succession de cinq filtres. Le premier est un filtre à sédiment, qui retient les particules en suspension dans l’eau comme les boues, les grains de sable, les algues ou les poussières. Le second est un filtre au char-bon actif, qui piège le chlore et d’autres molécules (pesticides, produits chimiques…). Ceux-ci jouent le rôle de préfiltres, pour préserver la pièce cen-trale du dispositif, la membrane osmotique. Elle est percée de minuscules pores, de 0,1 nanomètre, qui arrêtent les substances dissoutes et les microbes, ne laissant passer que les molécules d’eau. Cette étape

L’EAU : POUR NETTOYER OU POUR ENRICHIR ?

E n buvant de l’eau pure (osmosée), on di- minue sa consommation de minéraux.

Pour certains naturopathes, cette absence de mi-néraux rendrait l’eau plus intéressante car plus à même de jouer son rôle d’élément filtrant dans notre organisme. À l’inverse, pour d’autres, les eaux trop faiblement minéralisées seraient dé-minéralisantes pour notre organisme car elles entraîneraient avec elle dans nos urines les minéraux de notre organisme. En fait la réalité est bien plus simple : ce sont les reins qui sont chargés de tout le travail de filtration. L’eau n’est que le véhicule de cette filtration. Ainsi, boire de l’eau avec ou sans minéraux a peu d’influence sur sa capacité à filtrer nos déchets. En revanche, une eau trop minéralisée peut être nocive (voir encadré page 12).

6. « Fontaine,boirai-jedetoneau? ».QueChoisir481,p.38à43-mai20107. Filtrersoneau,pourquoifaire?60millionsdeconsommateurs.Juin2011.N°461,p.34-38

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nécessite une pression pour contraindre l’eau à tra-verser la membrane, et réaliser ce qu’on appelle une « osmose inverse ». Un dernier filtre permet en-fin d’éliminer les odeurs qui peuvent émaner de la cuve. Pour que le système soit bien efficace vous devez vous assurer d’avoir une pression située entre 3 et 4 bars au niveau du robinet.

Ce système très efficace comporte un inconvénient : pour un litre d’eau « pure » obtenue, 3 à 5 litres d’eau potable sont rejetés dans le réseau d’assai-nissement. Il nécessite également un investissement financier important au départ, de l’ordre de 500 à 1000 euros pour un système de qualité acheté dans un magasin de plomberie. De plus, si l’eau est très

Propriétés des eaux minérales

Avantages InconvénientsExemples

d’eaux plates

Exemples d’eaux

pétillantes

Eaux faiblement minéralisées

Adaptées à tous, pour un usage quotidien.

Les eaux plates conviennent à la confection des biberons.

Volvic, Valvert, Évian,

Thonon, Mont Roucous

Perrier

Eaux

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Riche en calcium

(+ de 120 mg/L)

Comble les déficits en calcium en cas d’alimentation

carencée.

Si l’alimentation n’est pas carencée, favorise les calculs rénaux, la calcification des

artères et les problèmes cardiaques.

Vitel, Contrex,

Courmayeur, Hépar

Riche en bicarbonates

(+ de 600 mg/L)

Idéal pour les sportifs ou les personnes touchées par l’ostéoporose, combat la

fatigue musculaire et basifie l’organisme.

Badoit, Salvetat, Quézac

Riche en sulfates

(+ de 200 mg/L)

Laxatif. Efficace en cas de

constipation.

Réduit l’absorption des autres minéraux présents dans

l’eau, comme le calcium et le magnésium.

Vitel, Contrex,

Courmayeur, Hépar

Riche en fluor (+ de 1,5 mg/L)

Si consommée trop régulièrement, risque de

fluorose (tâches sur les dents), fragilité osseuse.

Quézac, Vichy-saint-Yorre

calcaire, la membrane de filtration peut rapidement être endommagée ; la pose d’un adoucisseur d’eau en amont peut dans ce cas s’avérer indispensable, ce qui augmente encore les coûts (compter environ 1000 euros pour un adoucisseur). L’eau obtenue après cette filtration est très pure, débarrassée de ses contaminants, mais également de ses minéraux, ce qui n’est pas forcément un problème (voir encadré).

En définitive, il n’existe pas de système parfait pour échapper à la pollution de l’eau et chacun doit s’adapter à ses possibilités techniques comme fi-nancières. À quand un travail de santé publique pour améliorer la filtration des eaux du robinet ?

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Céline Sivault

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Accident vasculaire cérébral : comment le prévenir ou s’en remettre ?Un accident vasculaire cérébral fait très peur. Une fois déclenché, il est difficile à traiter et il laisse des séquelles parfois dramatiques chez ceux qui ont la chance d’en réchapper. Pourtant, le fait est que dans 80 % des cas, il aurait pu être évité… Adoptez la meilleure stratégie et mettez-vous à l’abri avant qu’il ne soit trop tard.

être confondus avec un autre malaise ou passer inaperçus. Cependant, ils sont à prendre très au sérieux car ils sont sou-vent associés à des troubles cognitifs et des pertes de mémoire3 et ils augmentent de 10 à 20 % le risque de subir un nouvel AVC au cours des trois mois suivants4.

QU’EST-CE QU’UN AVC ?

U n accident vasculaire cérébral (AVC) peut se comparer à un tsunami dans

le cerveau. Même s’il concerne priori-tairement les plus de 65 ans, toutes les tranches d’âge sans exception peuvent être touchées, y compris les jeunes adultes, hommes et femmes confondus.La majorité des AVC font suite au blocage de la circulation sanguine d’une artère vers le cerveau, les cellules nerveuses privées d’oxygène et de glucose de la zone concernée meurent. C’est l’AVC is-chémique qui a des origines différentes :• Dans 20 % des cas, un caillot s’est for-

mé dans le cœur, migre vers le cer-veau où il bouche une artère.

• Dans 20 % des cas, il vient d’une athé-rosclérose cérébrale, un encrassement qui épaissit les artères et peut finir par les obstruer. On l’appelle aussi infarc-tus cérébral.

• Dans 20 % des cas, il est dû à de mul-tiples micro-AVC qui ont lieu dans les toutes petites artères du cerveau.

• Dans 40 % des cas, la cause reste in-déterminée.

1. GalassiFM,AshrafianH.Has the diagnosis of a stroke been overlooked in the symptoms of Julius Caesar?NeurolSci.2015Aug;36(8):1521-2.doi:10.1007/s10072-015-2191-4.Epub2015Mar29.2. Lim JS, Kwon HM. Risk of «silent stroke» in patients older than 60 years: risk assessment and clinical perspectives. Clin Interv Aging. 2010 Sep 7;5:239-51.3. Blum S, Luchsinger JA, Manly JJ, Schupf N, Stern Y, Brown TR, DeCarli C, Small SA, Mayeux R, Brickman AM. Memory after silent stroke: hippocampus and infarcts both matter. Neurology. 2012 Jan 3;78(1):38-46.

doi:10.1212/WNL.0b013e31823ed0cc.4. KELager,AWilson,KKhunti,AKMistri-Quality of secondary prevention measures in TIA patients: a retrospective cohort study-PostgradMedJ2012;88:305-311doi:10.1136/postgradmedj-2011-130484.

L’ÉTAT DE SANTÉ TROUBLANT DE JULES CÉSAR

L ’état de santé du plus grand général romain, Jules César, préoccupe depuis longtemps la communauté scienti-

fique. Non pas parce qu’il est, certes, mort assassiné, mais parce que des témoignages écrits contemporains des der-nières années de sa vie rapportent plusieurs incidents trou-blants. L’un eut lieu juste au début de la bataille de Thapsus, en Tunisie, en 46 av. J.-C. : il s’écroula à terre et dut être rame-né à l’arrière, incapable de conduire l’assaut de ses légions. Il y eut aussi ce moment où César est demeuré assis, sans ré-action, alors que le Sénat l’acclamait et lui rendait hommage. Le peuple de Rome est resté longtemps scandalisé par son attitude.D’autres défaillances, des chutes inexpliquées, des maux de tête, des vertiges, des tremblements ont d’abord été attribués à des crises d’épilepsie ou à la malaria, mais récemment des chercheurs anglais ont compris qu’à l’évidence Jules César avait été victime d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) à répétition1. Ils expliquent qu’à la fin de sa vie son caractère s’était altéré, devenant capricieux, facilement ombrageux et dépressif, des séquelles des dommages répétés occasionnés au cerveau par les AVC.

DES AVC SILENCIEUX

C ésar eut la « chance » de souffrir d’AVC seulement tran- sitoires, la circulation du sang au niveau du cerveau

n’étant dans ces cas-là interrompue que momentanément et pouvant se rétablir d’elle-même : on parle alors d’AVC silen-cieux ou d’accident ischémique transitoire (AIT), un phéno-mène que plus de 20 % des plus de 60 ans ont expérimen-té déjà au moins une fois2. Les symptômes sont identiques à ceux d’un AVC classique mais ils ne durent que quelques ins-tants, généralement moins d’une heure, et peuvent facilement

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Une hémorragie intracrânienne représente 40 % des autres cas d’AVC ; ce sont les AVC hémorra-giques. Elle survient quand un vaisseau sanguin se rompt spontanément, principalement sous l’effet de l’hypertension artérielle. Les artères cérébrales sont fragiles et l’hyperpression du sang sur leur paroi les amène à se déchirer facilement. Un hématome se forme, comprime les zones avoisinantes, ce qui perturbe les échanges neurologiques et détruit les cellules de la région concernée.

Le résultat est identique quelle que soit la cause de l’AVC : des cellules neuronales sont abîmées, ou bien meurent massivement. Les troubles ap-paraissent en fonction de la zone du cerveau qui souffre : motricité, parole, vue, etc.

L’AVC est un danger bien réel puisque, sur 100 vic-times, un quart n’y survit pas plus d’un an. C’est la troisième cause de mortalité en France. C’est aussi la première cause de handicap pour les adultes : parmi les survivants, on estime que 60 % garderont des séquelles, dont 40 % seront dépendants à vie. L’AVC est également responsable de démences – on parle alors de démence vasculaire.

C’est dire combien la prévention est cruciale. Les grands principes peuvent être résumés en 3 points :• Réduire le risque de caillot.• Contrôler l’hypertension, le facteur de risque

majeur.• Adopter une hygiène de vie protectrice.

COMMENT SE FORME UN CAILLOT

L a thrombose ou l’apparition d’un caillot qui obstrue une artère cérébrale résulte d’interac-

tions complexes entre la paroi interne de l’artère, les plaquettes sanguines et l’équilibre entre les deux systèmes qui contrôlent en permanence la fluidité du sang : la coagulation qui fabrique les caillots et la fibrinolyse qui les dissout.

Les plaquettes sanguines, de tout petits disques, ont pour fonction principale de s’accumuler les unes contre les autres quand il faut colmater une brèche dans la paroi des vaisseaux. Pour renforcer leur ad-hérence, elles sont solidifiées par une sorte de ci-ment : la fibrine.Le bon fonctionnement du contrôle de la coagu-lation est donc prioritaire pour la santé vasculaire et toutes sortes de médicaments ont été dévelop-pées pour limiter le risque de caillot. Le marché est énorme avec des millions de Français en per-manence sous anticoagulants (héparine, antivita-mines K) ou sous antiplaquettaires (aspirine, clopi-drogrel type Plavix).

L’EFFET PERVERS DES MÉDICAMENTS ANTICAILLOT

T ous ces traitements s’assortissent évidemment d’effets secondaires. L’aspirine à faible dose,

par exemple, multiplie par 2,5 le risque de dégé-nérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)5, cause importante de cécité, mais surtout la balance entre la prévention d’un caillot et le risque de saignement est loin d’être simple à gérer.

L’ASPIRINE ET LES ANTIPLAQUETTAIRESLes antiplaquettaires sont prescrits après un AVC is-chémique, un infarctus ou la pose d’un stent pour empêcher la formation de nouveaux caillots. Le Pr Even dénonce les bénéfices colossaux engrangés par les laboratoires, notamment avec le clopidogrel (Plavix), qui a représenté de 1998 à 2012 le plus gros chiffre d’affaires de tous les médicaments6. Pourtant, il n’a aucune supériorité sur l’aspirine, l’antiplaquettaire de référence, bien moins chère7

et qui présente de réels résultats après un infarctus ou un AVC ou en cas de FA (fibrillation auriculaire) dans la réduction des risques de récidive8.

5. Sanjay Kaul, MD; George A. Diamond, MD Relationship of Aspirin Use With Age-Related Macular Degeneration: Association or Causation? JAMA Intern Med. 2013;173(4):264-266. doi:10.1001/jamaintern-med.2013.2530.

6. Pr Philippe Even – Corruptions et crédulité en médecine – Ed. Cherche Midi 20157. RalphL.Sacco,M.D.,Hans-ChristophDiener,M.D.,Ph.D.,SalimYusuf,M.B.,B.S.,D.Phil.,DanielCotton,M.S.,StephanieÔunpuu,Ph.D.,WilliamA.Lawton,B.A.,YukoPalesch,Ph.D.,ReneéH.Martin,Ph.D.,

GregoryW.Albers,M.D.,PhilipBath,F.R.C.P.,NatanBornstein,M.D.,BernardP.L.Chan,M.D.,Sien-TsongChen,M.D.,LuisCunha,M.D.,Ph.D.,BjörnDahlöf,M.D.,Ph.D.,JacquesDeKeyser,M.D.,Ph.D.,GeoffreyA.Donnan,M.D.,ConradoEstol,M.D.,Ph.D.,PhilipGorelick,M.D.,VivianGu,M.D.,KarinHermansson,D.M.Sc.,LutzHilbrich,M.D.,MarkkuKaste,M.D.,Ph.D.,ChuanzhenLu,M.D.,ThomasMachnig,M.D.,PremPais,M.D.,RobinRoberts,M.Tech.,VeronikaSkvortsova,M.D.,PhilipTeal,M.D.,DaniloToni,M.D.,CamVanderMaelen,Ph.D.,ThorVoigt,M.D.,MichaelWeber,M.D.,andByung-WooYoon,M.D.,Ph.D.,for the PRoFESS Study Group Aspirin and Extended-Release Dipyridamole versus Clopidogrel for Recurrent Stroke-NEnglJMed2008;359:1238-1251September18,2008DOI:10.1056/NEJMoa0805002.

8. H.SorsetG.MeyerThe Lancet2000,355:1288.

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LES SIGNAUX D’ALARME DE L’AVC

L e facteur temps est déterminant dans la prise en charge d’un AVC. Des minutes perdues,

ce sont des chances de récupération ou de survie en moins.Appelez en urgence le 15 (SAMU) si vous consta-tez :• Un engourdissement ou une faiblesse qui

surviennent brutalement d’un côté du corps : main, bras, jambe, visage…

• Des difficultés soudaines à s’exprimer ou à comprendre les autres

• Un trouble brutal de la vue• Un mal de tête intense, des vertiges.

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Les laboratoires pharmaceutiques ont même lan-cé l’idée qu’un double traitement, aspirine et clo-pidogrel, pourrait être encore plus efficace après un accident cardiovasculaire. Mais les résultats des études effectuées aboutissent à des conclu-sions claires, l’association des deux médicaments ne montre pas de bénéfice supérieur à l’aspirine seule9, mais par contre des risques de saignement plus importants10.

Par contre, en prévention primaire, pour une per-sonne qui n’a pas eu d’accident cardiovasculaire, les accidents de l’aspirine surpassent et de loin les bénéfices, avec une augmentation des AVC isché-miques de 16 à 21 % et des AVC hémorragiques de 40 % 11!

LES ANTICOAGULANTSJusqu’en 2010, les antivitamines K type Presviscan ont été les seuls traitements anticoagulants utilisés au long cours. Ils sont prescrits spécialement en cas de FA (fibrillation auriculaire) avec une effica-cité remarquable et supérieure à celle de l’aspirine sur la prévention d’un AVC12. Mais ils demandent un suivi régulier pour équilibrer le traitement car les accidents hémorragiques sont le principal risque et la cause de 4000 décès par an13, la plu-part du temps dûs à un surdosage.

Depuis les années 2000, de nouveaux anticoagu-lants oraux (NACO) sont apparus. Présentés comme moins dangereux que les antivitamines K, ils ont été introduits à grand renfort de promotion et sont maintenant largement prescrits. Pourtant, non seu-lement ils sont ruineux mais la lecture attentive des études scientifiques n’apporte aucun début de preuve : aucune différence entre antivitamines K et NACO, que ce soit en prévention des AVC ou sur le risque de saignement14.

LES STATINESLes statines, les médicaments anticholestérol, sont aussi massivement prescrits. Ils fragilisent la paroi des artères et augmentent le risque d’AVC hémorra-gique17. De même, les statines augmentent le risque de fibrillation auriculaire, un facteur de risque avé-ré de l’AVC18.

LA PRÉVENTION EST ESSENTIELLE

L a multiplication des appareils d’imagerie à ré- sonance magnétique (IRM) permet de bien

préciser le diagnostic des AVC. On constate que la part des AVC hémorragiques est passée de 20 à 40 % au cours des 30 dernières années. Est-ce parce qu’en l’absence d’imagerie adéquate, ils avaient jusqu’à présent été faussement diagnosti-qués comme des AVC ischémiques ? Ou est-ce dû à l’explosion de la prescription de médicaments qui ont pour effet pervers de favoriser les saignements ?

Pourtant, ce qui influence le plus la coagulation, ce sont trois facteurs du mode de vie : la nutrition, l’exercice physique et le tabac.

CONTRÔLER L’HYPERTENSION

L ’hyperpression du sang est la pire des contraintes que peut subir une artère, elle les

amène à se rigidifier et à vieillir prématurément, et pour les plus fragiles à se déchirer, provoquant des hémorragies. La première cible de l’hypertension artérielle (HTA) est le cerveau et elle est en cause

9. BhattDL,FoxK,HackeWetal.Clopidogrel and aspirin alone for the prevention of atherothrombotic events.NEngJMed2006;354nejm.org10.1056/NEJMoa06098910. DienerHC,BogousslavskyJ,BrassLM,CimminielloC,CsibaL,KasteM,LeysD,Matias-GuiuJ,RupprechtHJ;MATCHinvestigators.Aspirin and clopidogrel compared with clopidogrel alone after recent ischaemic

stroke or transient ischaemic attack in high-risk patients (MATCH): randomised, double-blind, placebo-controlled trial. Lancet.2004Jul24-30;364(9431):331-7.11. Collaborative overview of randomised trials of antiplatelet therapy--I: Prevention of death, myocardial infarction, and stroke by prolonged antiplatelet therapy in various categories of patients.Antiplatelet

Trialists’Collaboration.BMJ.1994Jan8;308(6921):81-106.BaigentC,BlackwellL,CollinsR,EmbersonJ,GodwinJ,PetoR,BuringJ,HennekensC,KearneyP,MeadeT,PatronoC,RoncaglioniMC,ZanchettiA.Aspirin in the primary and secondary prevention of vascular disease: collaborative meta-analysis of individual participant data from randomised trials. Lancet.2009May30;373(9678):1849-60.doi:10.1016/S0140-6736(09)60503-1.

12. Hart RG, Pearce LA, Aguilar MI. Meta-analysis: antithrombotic therapy to prevent stroke in patients who have nonvalvular atrial fibrillation.AnnInternMed.2007Jun19;146(12):857-67.13. Rapport sur la suveillance et la promotion du bon usage du médicament en France.B.Bégaud201314. Rivaroxaban versus Warfarin in Nonvalvular Atrial Fibrillation-NEnglJMed2011;365:2333-2335December15,2011DOI:10.1056/NEJMc111223315. MKylaShea,SarahLBooth,MichaelEMiller,GregoryLBurke,HaiyingChen,MaryCushman,RussellPTracy,StephenBKritchevsky.Association between circulating vitamin K1 and coronary calcium progres-

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18. AshrafV.Valappil,NileshV.Chaudhary,R.Praveenkumar,BijuGopalakrishnan,andA.S.GirijaLow cholesterol as a risk factor for primary intracerebral hemorrhage: A case–control study - Ann Indian Acad Neurol.2012Jan-Mar;15(1):19–22.

ANTIVITAMINES K : LE MAL QU’ILS VOUS FONT

L a vitamine K conditionne l’activité des pro- téines de la coagulation, quand elle est ab-

sente, la coagulation est bloquée. Mais la vita-mine K a d’autres fonctions et elle joue un rôle important dans le fonctionnement des vaisseaux sanguins en protégeant les artères de la calcifi-cation15. Plus le taux de vitamine K est abaissé, plus les risques de calcification artérielle aug-mentent16. La conséquence est inévitable et le risque de problèmes cardiovasculaires graves augmente, un comble ! Si un traitement fluidi-fiant du sang est indispensable, mieux vaut privi-légier les alternatives naturelles comme l’ail ou les acides gras oméga-3 (voir plus loin).

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19. AdamM.Brickman,Ph.D.ChristianeReitz,M.D.,Ph.DJoséA.Luchsinger,M.D.,MPH,JenniferJ.Manly,Ph.D.,NicoleSchupf,Ph.D.,JordanMuraskin,B.S.,CharlesDeCarli,M.D.,TrumanR.Brown,Ph.D.andRichardMayeux,M.D.,MS-Longtermbloodpressurefluctuationandcerebrovasculardiseaseinanelderlycohort-ArchNeurol.2010May;67(5):564–569.doi:10.1001/archneurol.2010.70.

20. NorrinaAllen,PhD,JarettD.Berry,MD,MS,HongyanNing,MD,MS,LindaVanHorn,PhD,RD,AlanDyer,PhD,andDonaldM.Lloyd-Jones,MD,ScM-Impact of Blood Pressure and Blood Pressure Change during Middle Age on the Remaining Lifetime Risk for Cardiovascular Disease: The Cardiovascular Lifetime Risk Pooling Project-Circulation.2012Jan3;125(1):37–44.

21. Veronica Franco, MD; Suzanne Oparil, MD; Oscar A. Carretero, MD Review: Clinical Cardiology: New Frontiers Hypertensive Therapy: Part I-Circulation.2004;109:2953-295822. Plichart M, Berrut G, Maubourguet N, Jeandel C, Emeriau JP, Ankri J, Bouvier H, Ruault G, Hanon O. Use of vitamin K antagonist therapy in geriatrics: a French national survey from the French Society of Geria-

trics and Gerontology (SFGG). Drugs Aging.2013Dec;30(12):1019-28.doi:10.1007/s40266-013-0127-3.23. HanyS.Abed,BPharm,MBBS;GaryA.Wittert,MBBch,MD;DarrylP.Leong,MBBS,MPH,PhD;MasoumehG.Shirazi,MD1;BobakBahrami,MBBS;MelissaE.Middeldorp;MichelleF.Lorimer,BSc;DennisH.

Lau,MBBS,PhD;NicholasA.Antic,MBBS,PhD;AnthonyG.Brooks,PhD1;WalterP.Abhayaratna,MBBS,PhD;JonathanM.Kalman,MBBS,PhD;PrashanthanSanders,MBBS,PhD-Effect of Weight Reduction and Cardiometabolic Risk Factor Management on Symptom Burden and Severity in Patients With Atrial Fibrillation-JAMA.2013;310(19):2050-2060.doi:10.1001/jama.2013.280521.

24. Russell J de Souza et all. Intake of saturated and trans unsaturated fatty acids and risk of all cause mortality, cardiovascular disease, and type 2 diabetes: systematic review and meta-analysis of observational studies - BMJ 2015;351:h3978.

25. Lau KK, Chan YH, Wong YK, Teo KC, Yiu KH, Liu S, Li LS, Shu XO, Ho SL, Chan KH, Siu CW, Tse HF. Garlic intake is an independent predictor of endothelial function in patients with ischemic stroke. J Nutr Health Aging.2013Jul;17(7):600-4.doi:10.1007/s12603-013-0043-6.

dans la moitié des AVC, toutes causes confondues.Le contrôle de la pression artérielle est donc es-sentiel dans la prévention19, ceux qui maintiennent leur tension artérielle de repos en dessous de 12/8 présentent le risque le plus bas d’AVC20, mais dès que les chiffres s’élèvent, le risque augmente. À par-tir de 14/9, c’est l’hypertension et le risque d’AVC double pour les plus de 50 ans21.

Il faut tout faire pour empêcher ça et le rôle du mode de vie est prépondérant pour normaliser la tension, la réponse est encore identique : des ha-bitudes de vie saines, une alimentation équilibrée (voir plus loin) et une activité physique régulière.

LES ALTERNATIVES NATURELLES À L’ASPIRINE

C ertaines substances de l’alimentation per- mettent d’obtenir le même effet que les médi-

caments antiplaquettaires, mais sans augmenter le risque de saignement car leur mécanisme d’action est différent. C’est le cas notamment des acides gras polyinsaturés oméga-3 du poisson.

Pour obtenir un bon effet fluidifiant, il faut se sup-plémenter avec une dose minimale de 3 grammes d’huile de poisson par jour et il convient d’éviter conjointement les huiles très riches en oméga-6

(tournesol, pépins de raisin, soja, carthame et maïs) qui augmentent la réactivité des plaquettes et fa-vorisent la coagulation. Eviter également les acides gras trans industriels présents dans les huiles hydro-génées, certaines margarines et les viennoiseries24.

À l’instar de l’aspirine, l’ail, l’oignon ou l’échalote contiennent un dérivé d’allicine qui a des effets im-portants sur la fluidité sanguine et réduit la forma-tion de caillots. La consommation quotidienne de seulement 8 grammes d’oignon ou d’échalote ou de 3 grammes d’ail permet d’améliorer nettement la fluidité du sang25.

DU SPORT POUR LA SANTÉ DE L’ENDOTHÉLIUM

L a cigarette favorise les caillots en élevant le taux de fibrinogène, la molécule productrice

de fibrine. Elle augmente également la sécrétion d’adrénaline qui est un puissant stimulant des pla-quettes. Le monoxyde de carbone est aussi un vrai poison pour la fine paroi interne de l’artère, l’endo-thélium.

Or, l’endothélium a une fonction majeure dans le contrôle de la pression artérielle et la modulation des phénomènes de la coagulation. Par nature, il s’oppose à la coagulation du sang en produisant en permanence des substances antiplaquettaires et il gère le système de fibrinolyse.

Quand l’endothélium présente des lésions, c’est le début de l’athérosclérose, des dépôts localisés se développent et épaississent la paroi, le diamètre des artères est rétréci. Si la chape qui recouvre le dépôt se rompt, son contenu entre en contact avec le sang circulant et provoque la formation d’un caillot.

Il est donc impératif de préserver le bon fonction-nement de l’endothélium qui a parfaitement les moyens de lutter contre la formation des caillots quand il est en bonne santé. L’endothélium est très sensible au mode de vie, une bonne alimentation, mais surtout à l’exercice physique. L’exercice phy-sique modéré et régulier influence la biologie de l’endothélium et le protège26 : ce peut être 30 mi-nutes de marche rapide 5 à 7 fois par semaine.

FIBRILLATION AURICULAIRE

C ’est la forme la plus courante d’arythmie car- diaque, un dérèglement électrique du cœur

qui fait qu’une oreillette ne se contracte plus de fa-çon efficace. La plus grande complication survient quand le sang immobilisé forme des caillots sur sa paroi qui sont ensuite expédiés dans la circulation. On parle d’embolie cérébrale.En prévention, un traitement anticoagulant avec des antivitamines K permet de réduire les risques de 50 %22, mais cette maladie est grandement dépendante du mode de vie et il a été montré qu’elle était réversible en adoptant de saines ha-bitudes23 (voir plus loin).

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26. M. Pellegrin, L. Mazzolai, A. Berthelot, P. Laurant Dysfonction endothéliale et risque cardiovasculaire. L’exercice protège la fonction endothéliale et prévient la maladie cardiovasculaire Science & Sports Volume24,n°2pages63-73(avril2009).

27. HadjighassemM,KamalidehghanB,ShekarrizN,BaseeratA,MolaviN,MehrpourM,JoghataeiMT,TondarM,AhmadipourF,MengGY.Oral consumption of α-linolenic acid increases serum BDNF levels in healthy adult humans. Nutr J. 2015 Feb 26;14:20.

28. Lan CC, Liu CC, Lin CH, Lan TY, McInnis MG, Chan CH, Lan TH - A reduced risk of stroke with lithium exposure in bipolar disorder: a population-based retrospective cohort study. Bipolar Disord. 2015 Nov;17(7):705-14.doi:10.1111/bdi.12336.Epub2015Sep23.

29. MohammadianinejadSE,MajdinasabN,SajediSA,AbdollahiF,MoqaddamMM,SadrF.The effect of lithium in post-stroke motor recovery: a double-blind, placebo-controlled, randomized clinical trial. Clin Neuropharmacol.2014May-Jun;37(3):73-8.doi:10.1097/WNF.0000000000000028.

30. BönöczkP,PanczelG,NagyZ.Vinpocetine increases cerebral blood flow and oxygenation in stroke patients: a near infrared spectroscopy and transcranial Doppler study.EurJUltrasound.2002Jun;15(1-2):85-91.31. Feigin VL, Doronin BM, Popova TF, Gribatcheva EV, Tchervov DV. Vinpocetine treatment in acute ischaemic stroke: a pilot single-blind randomized clinical trial. Eur J Neurol. 2001 Jan;8(1):81-5.

LA DIÈTE MÉDITERRANÉENNE

C ’est le seul régime qui a prouvé scientifique- ment (plus de 3000 publications) et rigoureu-

sement son efficacité pour prévenir l’AVC et les pa-thologies cardiovasculaires.

Les principaux aliments sont des végétaux, avec :• Beaucoup de légumes de toutes les couleurs à

chaque repas, à choisir en fonction des saisons.• Des légumineuses pour leur richesse en fibres à

raison de 2 à 3 portions par semaine au moins, en veillant à bien les préparer pour éliminer les substances antinutriments : trempage prolongé et cuisson à bonne température.

• Des fruits frais de saison : 2 par jour au moins. Quelques fruits secs et des oléagineux.

• Des céréales complètes ou semi-complètes bio, si l’on a encore faim ou si l’on fait du sport.

Les produits animaux (œufs, viande, poisson) sont consommés de manière modérée, une à deux por-tions par jour.Limiter le sel, aussi bien avec la salière que via les aliments industriels. Préférer ajouter ail, oignon, herbes aromatiques et épices.En savoir plus : Michel de Lorgeril – Le nouveau régime méditerranéen – Ed. Terre Vivante 2015.

CE QUI PEUT VOUS AIDER POUR ÉVITER UNE RÉCIDIVE ET VOUS REMETTRE D’UN AVC

U n AVC entraîne des lésions au niveau du cer- veau. Mais on sait aujourd’hui que cet organe

peut se réparer à tout âge, grâce à ses capacités de « neuroplasticité ». Ainsi, quand des neurones (par exemple ceux qui contrôlent la parole) sont en-dommagés, de nouveaux peuvent venir les rempla-cer ou d’autres neurones existants peuvent assumer le rôle des neurones disparus.

Pour se manifester et bien récupérer après un AVC, la neuroplasticité a besoin d’une hormone de crois-sance, le BDNF (facteur neurotrophique du cer-veau). Or, la production de cette hormone se fait de manière plus intense quand on fait du sport, en particulier de manière intensive. Si l’état physique le permet, une activité soutenue est donc recom-mandée.

Parallèlement à cela, certains compléments alimen-taires favorisent la production de BDNF et facilitent donc la récupération d’un AVC :

Les oméga-3Les oméga-3 stimulent la production de BDNF mais cet effet ne se limite pas aux oméga-3 des pois-sons : les oméga-3 végétaux ont également cette propriété. Il faut donc faire la part belle aux huiles de noix, de colza et de lin en cuisine27. En parallèle, un complément alimentaire d’oméga-3 dérivés du poisson est recommandé, à la dose minimale de 1200 mg d’EPA par jour.

Le lithiumCet oligo-élément est un régulateur de l’influx ner-veux avec des effets neuroprotecteurs. On avait déjà remarqué que les patients bipolaires traités avec du lithium présentaient des risques réduits d’AVC28. Or il semble qu’à faible dose le lithium facilite la régé-nération neuronale après un AVC29. Une dose de 2 mg par jour est conseillée. Pour plus d’informa-tions sur les effets incroyables de cet oligoélément à faibles doses, voir Alternatif Bien-Être N°117.

La vinpocetineDérivée de la petite pervenche, cette molécule in-hibe la coagulation et fluidifie le sang. Elle présente aussi des effets bienfaisants sur l’oxygénation des neurones et sur l’irrigation du cerveau30. Ella est déjà largement utilisée dans d’autres pays pour fa-ciliter la récupération après un AVC31.

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Bronzer utile en s’étirant à la plageLa mer et la plage ne sont pas seulement le cadre rêvé du farniente en été : c’est aussi un environnement idéal pour un renforcement et un étirement musculaires efficaces.

SOLEIL, SABLE ET MER : UN TRIO RÉGÉNÉRANT

L e rayonnement ultraviolet sur la peau ainsi que l’accu- mulation de chaleur dans le sable favorise l’augmenta-

tion de la température musculaire, rendant les muscles plus disposés à être étirés.

Autre atout de la plage : la position allongée est moins néfaste pour la colonne vertébrale et les hanches que la position as-sise. Combinée à la chaleur précitée, elle permet de diminuer certaines douleurs ou compensations musculo-articulaires, notamment en favorisant une décompression de la colonne vertébrale et de l’ensemble des articulations.Marcher pieds nus dans le sable favorise aussi un renforce-ment des muscles de la voûte plantaire, ce qui n’est jamais inutile dans notre société bétonnée à l’excès où nos pieds sont le plus souvent enfermés. Passer la majorité du temps en chaussures de ville ou de sport n’a pas que des avantages, en particulier pour notre musculature. Une voûte plantaire trop peu musclée provoque un excès de stress mécanique dans le tendon d’Achille, le muscle soléaire, les jumeaux, le jambier antérieur et le péronier latéral, ce qui aboutit tôt ou tard à des pathologies inflammatoires.La mer, par la pression hydrostatique qu’elle exerce, favo-rise la récupération musculaire en agissant comme une lé-gère contention, en favorisant une certaine vasoconstriction des tissus (dans ce cas plus l’eau est froide, mieux c’est). Elle offre aussi une résistance constante intéressante pour faire des exercices de mobilisation articulaire ou de renforcement comme on peut le pratiquer dans les cours d’aquagym.

UNE SÉANCE D’ÉTIREMENT

E ffectuez ces exercices en maintenant les postures d’éti- rement entre 10 et 20 secondes et en respirant profon-

dément pour vous relaxer. Si la posture et la tension sont cor-rectes, la sensation d’étirement doit progressivement diminuer.

Planifiez cette séance une fois dans la journée si vous avez fait du sport ou que vous prévoyez d’en faire. Planifiez-la deux fois si c’est une journée 100 % farniente.Vous pouvez refaire l’ensemble de ce circuit d’étirement 2 ou 3 fois d’affilée pour en tirer encore plus parti.

Exercice 1 :Allongé de profil, montez vos deux ge-noux vers la poitrine pour former un angle de 90°. Pivotez lentement avec le haut des épaules en allant poser votre coude au sol (vous pouvez exercer une légère pression). Maintenez la position 20 secondes en respirant profondément avec le ventre, puis changez de côté. (photo 1/2)

Exercice 2 :Allongé de profil côté droit, les deux jambes tendues, montez le pied gauche le plus haut possible vers la poitrine et posez-le au sol. Redressez votre buste en prenant appui sur votre main droite.

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Exercice 5 :En position accroupie, genou droit plié à côté de la jambe gauche tendue au sol devant soi. Chercher à s’autograndir le plus possible puis à basculer vers l’avant en faisant partir le mouvement du bassin. Votre objectif est de maintenir le corps le plus auto-grandi possible, plutôt que vouloir absolument cher-cher à descendre sur la jambe avant. (photo 9/10)

Exercice 6 :Assis, les deux pieds collés, accrochez vos pieds avec les mains et cherchez à vous autograndir. Amenez les genoux en direction du sol pour étirer vos adducteurs, soit avec la force de vos muscles fessiers, soit en poussant avec vos coudes sur vos genoux. Maintenez la position 10 secondes et re-faites l’exercice 2 fois. (photo 11/12)

Exercice 7 :Assis cette fois en tailleur, cherchez à aller le plus loin possible vers l’avant avec vos bras pour bien étirer les muscles des fesses, les muscles du dos et les muscles dorsaux. Maintenez 10 secondes et re-faites l’exercice 2 fois. (photo 13/14)

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Vous devez ressentir l’étirement sur tout le côté du torse et au niveau de la hanche dans votre tenseur du fascia lata.Maintenez la position 20 secondes en respirant profondément, puis changez de côté. (photo 3/4)

Exercice 3 :En position accroupie, genou droit plié à côté du pied gauche posé au sol. Appuyez votre torse sur la jambe gauche, pour exercer une pression et res-sentir l’étirement dans le talon d’Achille et le so-léaire et la cheville de la jambe droite. Maintenez la position pendant environ 20 secondes. Travailler à droite et à gauche. (photo 5/6)

Exercice 4 :En position accroupie, genou droit plié à côté du pied gauche posé au sol. Basculez vers l’arrière et posez vos mains. Montez votre bassin, vous ressentirez l’étirement au niveau du quadriceps droit. Maintenez la position pendant 20 secondes puis changez de côté. (photo 7/8)

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Le laurier des victorieuxVous vous sentez abattu, en manque de courage ou de volonté, sujet aux attaques microbiennes ? Le laurier, autrefois nommé « laurier d’Apollon », peut vous aider à remporter des victoires quotidiennes…

Origine : Bassin méditerranéen et Proche-OrientNom populaire : laurier noble, laurier d’Apollon, laurier sauce, laurier commun. Nom latin : Laurus nobilisFamille : Lauracées comme la cannelle ou le camphrier. Partie utilisée : feuilles et fruits (baies).Composants actifs : 1 à 3 % d’huile essentielle dont oxydes terpéniques (stimulants pulmonaire et digestif, expectorants et mucolytiques) et eugénol (antibactérien), alcaloïdes, lactones sesquiterpéniques (principes amers stimulants des sécrétions digestives).Forme d’utilisation : feuille ou baies pour la cuisine. Infusion, extrait hydroalcoolique ou huile essentielle pour un usage thérapeutique interne ou externe. Savon en cosmétique.Indications : voie interne pour infection bactérienne ou virale, digestion lente et difficile, affections intestinales ou urinaires. Par voie externe pour gingivite, parodontite, douleurs dentaires, acné, cheveux gras. En diffusion atmosphérique pour manque de courage, de concentration, tendance à la procrastination.

L’ÉLUE D’APOLLON

A u laurier se rattache une légende. Éperdument amoureux de la nymphe Daphné, Apollon la poursuivait sans re-

lâche. Pour s’en protéger, la belle demanda l’aide de son père le dieu Fleuve Pénée. Quand Apollon parvint à la rattraper, il était trop tard. Daphné avait été transformée en laurier. Il la couvrit de baisers et lui dit que faute d’être son épouse, elle serait son arbre. Il promit que ses branches orneraient désor-mais ses cheveux, sa lyre et son carquois mais aussi ceux de tous les guerriers victorieux. Le dieu attribua des pouvoirs aux feuilles de laurier dont celui de rester toujours vertes. Il lui offrit aussi quelques vertus curatives, car le dieu de la beauté masculine des arts et la poésie est aussi celui des guérisons.

C’est ainsi que le laurier devint un symbole de grandeur et de victoire pour les guerriers, les généraux et les poètes romains et grecs. Son nom est à l’origine du mot « baccalauréat » du la-tin baccae laurae qui signifie baies de laurier. Le bachelier est, par définition, celui qui récolte les fruits de son travail. Le lau-rier incarne donc cette capacité au dépassement de soi, vertus que l’on peut employer en respirant son huile essentielle…

IL VOUS APPORTERA LA VICTOIRE !

L es arômes des plantes influencent notre état émotion- nel, ce ne sont pas les poètes ni les amoureux qui vous

contrediront. Ainsi l’olfactothérapie recourt aux senteurs des huiles essentielles pour équilibrer des émotions perturba-trices. Comment ça marche ? Lorsque l’on respire une odeur, celle-ci parvient directement à notre rhinencéphale, le siège de nos émotions et de nos pulsions instinctives. Ainsi, l’odeur enivrante d’une rose éveille des émotions agréables comme l’odeur de la fumée éveille des réflexes instinctifs d’alerte.

Après ce chemin direct vers notre cer-veau, ces informations passent par notre filtre mental pour y être analysées.En olfactothérapie, le laurier est indi-qué pour surpasser nos peurs et nos blo-cages et nous aider à réussir. Il renforce la confiance en soi, facilite l’expression verbale et aide à se sentir capable d’at-teindre un objectif. Il donne aussi du courage à ceux qui remettent les tâches au lendemain.Pour retirer ces bienfaits, on peut respi-rer l’huile essentielle directement au fla-con régulièrement dans la journée. Pour que cela fonctionne, l’odeur doit nous paraître agréable. La qualité du produit est également importante. On peut éga-lement l’appliquer comme un parfum à raison d’une goutte dans le creux du cou chaque matin. De quoi remporter bien des victoires quotidiennes. Outre cela, le laurier a conquis d’autres terrains.

UNE PANACÉE EN CUISINE, EN COSMÉTIQUE…

L es feuilles et les baies du laurier possèdent de puissantes vertus di-

gestives. C’est pourquoi on l’emploie si souvent en cuisine. Il compose le fa-meux bouquet garni et aromatise sauces, viandes, poissons et crustacés. Il lutte contre les flatulences et les ballonne-ments avec un effet régulateur sur la flore

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1. Chmit, Kanaan, Habib, Abbass, Mcheik, Chokr. Antibacterial and antibiofilm activities of polysaccharides, essential oil, and fatty oil extracted from Laurus nobilis growing in Lebanon. Asian Pac J Trop Med. 2014 Sep;7S1:S546-52.doi:10.1016/S1995-7645(14)60288-1.

2. RamosC,TeixeiraB,BatistaI,MatosO,SerranoC,NengNR,NogueiraJM,NunesML,MarquesA.Antioxidant and antibacterial activity of essential oil and extracts of bay laurel Laurus nobilis Linnaeus (Laura-ceae) from Portugal.NatProdRes.2012;26(6):518-29.doi:10.1080/14786419.2010.531478.

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r NE CONFONDEZ PAS LES LAURIERS !

L e laurier noble peut être confondu avec d’autres lauriers toxiques. Le

laurier rose, très présent dans le sud de France en tant que plante ornementale est le plus dangereux d’entre eux. Des soldats de Napoléon l’ont appris à leurs dépens en 1808 lors d’un bivouac : ils taillèrent des broches dans du laurier rose pour faire rôtir des agneaux. Sur les 12 soldats présents, 8 moururent et 4 autres furent gravement intoxiqués. Pour cette raison, on conseille de ne pas planter de laurier rose dans les en-droits où jouent des enfants.

intestinale et la digestion. Usez de ses feuilles dans votre cui-sine, il relèvera tous les légumes et plats un peu fades et sera un excellent préventif des troubles digestifs et infectieux.Côté cosmétique, c’est l’huile de baies de laurier qui est la plus employée. Elle constitue l’ingrédient incontournable du traditionnel savon d’Alep, aux vertus purifiantes et antisep-tiques. Sa diffusion dépasse aujourd’hui les frontières de son pays d’origine, la Syrie, et on le trouve facilement en phar-macie ou dans les boutiques spécialisées. Certains le recom-mandent pour les peaux eczémateuses et psoriasiques. Ce-pendant, à l’usage, on remarque qu’il n’est pas adapté à tous car il peut tout aussi bien aggraver le phénomène.

… ET EN MÉDECINE ?

L e laurier est, au sens noble, un excitant des voies diges- tives, autrement dit un tonique de la digestion. Pour le

vérifier, il suffit de mâcher une feuille pour voir aussitôt nos sécrétions salivaires abonder. Ceci se reproduit ensuite dans l’estomac puis l’intestin où toutes les sécrétions sont stimu-lées. Le laurier active également l’écoulement biliaire, notam-ment grâce à un alcaloïde de composition proche de celui du boldo, cette plante si connue pour traiter les digestions lentes, et dont on tire la boldine, principe actif du bien connu Oxy-boldine. L’augmentation de tous ces sucs digestifs facilite la digestion des aliments mais aussi le transit.

L’huile essentielle de laurier est aussi fortement antiseptique. Des études ont démontré son efficacité sur plusieurs bacté-ries – staphylocoques, staphylocoque entérocoque, Escheri-chia coli…) – aussi parce qu’elle s’attaque au biofilm qui les protège1,2, une barrière qu’elles sont capables de constituer pour se protéger des attaques du système immunitaire ou même des antibiotiques. À part ces quelques démonstrations scientifiques de cet effet antibactérien, peu d’études se sont penchées sur les autres applications thérapeutiques du laurier noble. Pourtant, on connaît bien les constituants de son huile essentielle qui sont assez divers et équilibrés. L’aromathéra-peute confirmé sait l’utiliser à bon escient. Sa faible toxicité en fait aussi un allier précieux pour l’utilisateur averti.

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V oici quelques applications du laurier noble pour des maux du quotidien :

• Douleurs dentaires : appliquer l’HE (huile essentielle) pure sur la dent douloureuse et la gencive alentour à l’aide d’un coton tige. À faire 3 à 5 fois par jour. De quoi patienter jusqu’au prochain rendez-vous avez votre dentiste.

• Gingivite, parodontite, stomatite (inflammation des mu-queuses de la bouche dues à une mycose ou une infection, par exemple en cas d’herpès) : mélanger une goutte d’HE

dans 1 cuillerée à café d’huile de coco et l’utiliser comme un bain de bouche durant 1 minute puis avaler le tout 3 fois par jour.

• Acné, furoncle, escarres : à diluer avec une crème cosmétique à raison de 5 % d’HE pour le visage ou 20 % pour le reste du corps. Attention car l’HE de laurier est potentiellement allergisante en application externe. Faire un test au préalable.

• Ballonnement et gaz intestinaux odo-rants : le laurier lutte contre la putré-faction présente en cas de déséqui-libre de la flore. Mélanger 2 gouttes à une cuillerée de miel, 3 fois par jour avant les repas.

• Bronchite, sinusite, grippe, angine, asthme surinfecté : 2 gouttes dans une cuillerée de miel, 3 fois par jour avant les repas.

Sous forme d’huile essentielle, ne dépas-sez pas 5 jours de prise interne sans l’avis d’un spécialiste. Référez-vous à votre médecin traitant en cas de trouble de santé. L’HE de laurier peut être le com-plément d’un traitement allopathique. L’HE de laurier est déconseillée chez les enfants ainsi que chez les femmes en-ceintes ou allaitantes.

Nicolas Wirth Naturopathe

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2e partie

Loïc Le Ribault, l’homme qui faisait parler les grains de sableRésumé de la 1re partie : jeune surdoué, Loïc Le Ribaut invente à pas même 25 ans l’exoscopie : « méthode de détermination de l’histoire sédimentaire des grains de sable par étude de leur surface au microscope électronique à balayage ». Les États-Unis lui offrent un pont d’or pour y créer le laboratoire de ses rêves. Il refuse, par patriotisme. La plus grande erreur de sa vie, comme il l’admit lui-même, car la France, elle, fait la sourde oreille…

Le Ribault a compris qu’il perd son temps avec un État qui n’a pas de cerveau. En 1981, il crée son propre laboratoire privé, le CARME (Centre d’applications et de recherches en microscopie électronique). L’amusant, c’est que bientôt vont s’empresser de recourir à lui les différents services d’un État… qui avait jugé inutile un laboratoire public.

LE VÉRITABLE RÉNOVATEUR DE LA POLICE SCIENTIFIQUE FRANÇAISE

S i vous vous plongez dans les livres de Loïc Le Ribault, vous apprendrez comment le FBI américain fit appel à ses ser-

vices, puis la DST française dont le directeur le félicita par écrit, puis la firme IBM, puis le Commissariat à l’énergie atomique, et enfin la Police judiciaire et la Gendarmerie nationale ainsi que de nombreux juges d’instruction. Car Loïc Le Ribault fut en fait le vé-ritable rénovateur de la police scientifique française. Il organisa au CARME des stages d’information sur la microanalyse et d’autres de formation aux techniques très délicates de prélèvement d’in-dices sur le terrain. En effet, étant donné que le microscope élec-tronique à balayage offre la possibilité de très forts grossissements, il permet l’exploitation des traces les plus infimes et il est donc essentiel que des précautions draconiennes soient prises par les premiers enquêteurs arrivant sur les lieux d’un crime. Il était donc nécessaire d’initier à ces méthodes le plus grand nombre possible d’enquêteurs. Entre juin 1986 et juin 1988, en plein accord avec les directions des services, Loïc Le Ribault forma ainsi 32 ma-gistrats, 154 gendarmes, 8 légistes et une trentaine de policiers, tandis que 162 magistrats, 923 gendarmes et 110 policiers assis-tèrent à ses conférences dans toute la France. C’est donc au total plus de 1400 fonctionnaires de justice, de police ou de gendar-merie qui bénéficièrent de son enseignement.

En décembre 1985, Le Ribault publie son rapport de synthèse intitulé Microanalyse et criminalistique, qui est aussitôt diffu-sé par la Section de recherches de Bordeaux dans toutes les gendarmeries de France. Il est bon de préciser que les stages, conférences, visites et documents étaient totalement gratuits. Cette formation du personnel judiciaire et policier, grâce à la-quelle de nombreuses affaires criminelles allaient pouvoir être élucidées et des erreurs judiciaires évitées, ne coûta pas un

centime au contribuable français, le CARME n’étant rétribué que pour les en-quêtes scientifiques qui lui étaient com-mandées. Cette contribution de Le Ribault à l’efficacité accrue de nos services de police suscita l’enthousiasme de tous les enquêteurs consciencieux qui en bénéfi-cièrent. Mais certains hauts fonctionnaires se sentirent sans doute mortifiés par cette situation et s’employèrent à y mettre un terme. Aussi l’État a-t-il tout d’abord soi-gneusement copié, pillé, plagié toutes les techniques de Le Ribault. Et lorsqu’il l’eut soigneusement essoré et en eut ex-tirpé toute la sève, estimant que ses fonc-tionnaires avaient désormais tout ce qu’il fallait pour se débrouiller seuls, il ne lui a plus passé aucune commande d’exper-tises, ce qui a ruiné son laboratoire !

HASARD SALVATEUR

Q uelque peu sonné, mais ayant heureu- sement plus d’une corde à son arc

et de l’énergie à revendre, Le Ribault reprend alors ses recherches sur la si-lice organique, récoltée sur ses fameux grains de sable, et dont il a constaté par hasard les vertus thérapeutiques. Sa trou-vaille, survenue en 1975, nous est ainsi contée dans la brochure sur le « G5 » : « À l’époque, Le Ribault souffre depuis dix ans d’un psoriasis considéré comme in-curable qui affecte ses deux mains. Ame-né à extraire des sables une solution très riche en silice organique pour l’étudier au microscope électronique, il est obligé de malaxer celle-ci avec sa main droite. Deux jours plus tard, il constate avec surprise que le psoriasis a totalement disparu sur celle-ci, alors qu’il affecte toujours sa main

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Loïc Le Ribault

gauche. Intrigué, cherchant un lien de cause à effet, il trempe aussitôt cette dernière dans une solution identique, avec l’obtention d’un résultat aussi spec-taculaire, également deux jours plus tard. » Ce qu’il faut savoir, c’est que la silice minérale a besoin d’être transformée en silice organique pour être assimilée par le corps humain. Et ce sont les bactéries présentes sur les grains de sable qui se chargent du travail.Le Ribault nous explique ce processus dans la bro-chure déjà citée : « La silice minérale est le principal constituant de l’écorce terrestre (27,80 % en poids) après l’oxygène (46,60 %). On la trouve sous forme amorphe ou cristalline dans de nombreuses roches telles que les granites, les sables, les argiles, etc. La silice organique (organosilicié dans la famille de la-quelle on trouve les silanols, silane-diols et silane-triols) se différencie du précédent par la présence d’un (ou de plusieurs) atome(s) de carbone associé(s) à de l’hydrogène. Sous cette forme, c’est un des éléments essentiels de la matière vivante, comme le prouvent les dosages effectués aussi bien chez les plantes et les animaux que chez l’homme. Dans le corps de ce dernier, on en trouve notamment une quantité impor-tante dans les tissus, les cartilages, le thymus, les parois vasculaires, les sur-rénales, le foie, la rate, le pancréas, etc. Mais la quantité de silice orga-nique diminue chez l’homme avec le vieillissement, et ce de façon irréver-sible, car l’être humain est incapable de transformer la silice minérale qu’il ingère (dans les aliments, les boissons) en silice organique. Or, la silice minérale n’est pas assimilable par l’organisme humain. Par contre, de nombreux micro-organismes et plantes (diatomées, radiolaires, champignons, etc.) sont ca-pables, par des processus non (ou mal) expliqués à ce jour, d’effectuer cette transformation et d’assimiler ainsi la silice organique qu’ils fabriquent à partir de la silice minérale originelle. »

UNE ÉPOPÉE THÉRAPEUTIQUE

A lors va commencer l’épopée thérapeutique de la silice organique. Et Le Ribault va effectuer,

pour le traitement des affections cutanées, des cen-taines de tests en collaboration avec des amis mé-decins. En 1982, il rencontre à Bordeaux, lors d’une manifestation scientifique, le chimiste organicien Norbert Duffaut, qui avait synthétisé dès 1957 une molécule de silice organique. Duffaut a créé le G1 puis le G2, appliqués en médecine sous l’appella-tion de DNR (Duffaut Norbert Remède). Malgré de nombreux succès obtenus dans le traitement des maladies cardiovasculaires et des rhumatismes et en dépit de multiples démarches, Duffaut n’a jamais pu

obtenir que le DNR soit étudié et testé par l’un ou l’autre des organismes officiels français de santé pu-blique. Aussitôt après leur rencontre, Le Ribault et Duffaut associent leurs efforts. Durant onze années, ils vont accumuler ensemble les preuves de l’effica-cité des organosiliciés pour la guérison d’un grand nombre d’affections, en traitant, toujours gratuite-ment, des centaines de patients.Et sans relâche ils demandent aux autorités médi-cales de tester leurs produits et de les reconnaître comme médicaments. Rien à faire ! Les organosili-ciés ont en effet un défaut majeur : ils ne coûtent pas cher et donc rapportent peu. En novembre 1993, Norbert Duffaut meurt subitement, alors qu’il s’apprêtait à publier un livre.

LE G5

L ’enquête conclut à un suicide par empoisonne- ment. Il n’a laissé aucune lettre d’explication.

Le Ribault poursuit seul les travaux et met au point en 1994 un nouveau produit qui sera le G5. Nouveauté précieuse : ce silicium organique, dépourvu de toute toxicité, se pré-sente sous forme liquide, donc bu-vable, ce qui lui ouvre une nouvelle efficacité en usage interne. Devant le refus obstiné des autorités médicales d’agréer le G5, Le Ribault, qui n’est

pas du genre à se résigner, publie ses résultats dans la presse (Sud-Ouest Dimanche, 8 octobre 1995), avec l’aide d’un grand journaliste : Jean-Michel Graille.

Les jours suivants cette publication, des milliers de souffrants abandonnés par la médecine se ruent chez Loïc pour acquérir son produit. Pendant quelques mois, aidé par plusieurs médecins, il accumule in-formations, résultats et témoignages. Mais l’Ordre des médecins et l’Ordre des pharmaciens portent plainte pour le trop fameux « exercice illégal de la médecine et de la pharmacie ». Le Ribault part aussi-tôt pour les Caraïbes britanniques où il obtient sans difficulté la reconnaissance du G5 comme médica-ment et l’autorisation de son utilisation dans tout le Commonwealth (lequel regroupe tout de même en-viron 1,7 milliard d’êtres humains).Un journal français publie l’information, s’étonnant de l’inertie de nos pouvoirs publics. Leur réveil est immédiat ! Le lendemain même, six inspecteurs de police perquisitionnent la maison de la mère de Le Ribault, saisissent les dossiers et interrogent pendant 5 heures d’horloge la vieille dame de 85 ans ! Elle tombe malade le soir même et meurt quinze jours plus tard. Qui oserait encore mettre en doute l’effica-cité de notre police ?

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Lorsque Le Ribault rentre en France pour tenter en-core d’obtenir les agréments officiels, il est immé-diatement incarcéré par un juge d’instruction d’une admirable diligence, alors que pas une seule plainte de client n’a été déposée contre lui. Le Ribault res-tera emprisonné durant près de deux mois et demi à la prison de Gradignan. Dans cette pénible circons-tance, son avocat lui apporte des nouvelles réconfor-tantes : « Il me raconte que son cabinet est submer-gé de lettres et de coups de téléphone de patients qui m’encouragent, me soutiennent, témoignent et adressent même des résultats d’analyses de sang qui montrent des améliorations considérables de leur état de santé. Il me cite notamment un magnifique cas de guérison d’hépatite C dont il ne reste plus la moindre trace. Mon vingtième cas de ce type ! – Et ce n’est pas tout, ajoute mon avocat. Les gardiens, ici, sont venus à ma rencontre. Eux aussi vous appuient ! Ils disent qu’il faut vous aider, que votre place n’est pas en prison… Mieux : figurez-vous que des avocats du barreau de Bordeaux sont venus me proposer leur soutien ! C’est la première fois que je vois ça ! » En février 1997, Le Ribault est enfin libéré sur décision de la Chambre d’accusation, qui refuse de suivre le juge d’instruction persistant à vouloir le maintenir en détention.

EXIL CONTRAINT

E n avril, Le Ribault, se sentant menacé d’une nouvelle arrestation, quitte la France pour ne

plus revenir, alors que des dizaines de témoignages écrits de patients guéris par la silice organique at-testent de l’efficacité du G5 de Le Ribault.Mais rassurez-vous : les Anglais, les Irlandais, les Ca-nadiens, les Australiens et beaucoup d’autres non Français peuvent en profiter. Mais voici que Le Ri-bault, exilé en Irlande, voit un jour apparaître dans son village une équipe de télévision de France 2 venue l’interviewer pour l’excellente série documentaire de Christophe Hondelatte Histoires de…, dont plusieurs séquences devaient être consacrées aux « Empreintes du crime ». Pour ce documentaire, on ne pouvait évi-demment se priver du témoignage de celui qui avait initié la police scientifique française à l’usage du mi-croscope électronique à balayage et à qui avaient été confiées plus de 2 000 expertises dans des enquêtes de première importance. Au cours de l’émission, qui fut programmée le 6 juin 2000 à 22h45, Loïc Le Ri-bault, avec autant de clarté que de sérénité, et mal-gré le peu de temps dont il disposait, sut parfaitement informer le public sur les techniques mises au point grâce à l’utilisation du MEB afin de « faire parler » tous les indices matériels recueillis sur les lieux d’un crime.En 1998, dans son livre Irons in the Fire, le grand écri-vain américain John Mac Phee (Prix Pulitzer 1999) avait rendu hommage à Loïc Le Ribault en relatant

comment celui-ci apporta son concours au FBI, grâce à ses analyses de terre et de sable, afin de retrouver le corps d’un agent de la DEA assassiné au Mexique. Cependant, Loïc Le Ribault avait créé en Irlande, en 1999, le laboratoire LLR-G5 Ltd, qui diffusait dans le monde entier son silicium organique G5, lequel allait connaître un succès planétaire. En juin 2000, à la suite de l’émission de Christian Hondelatte sur France 2, des utilisateurs du G5, indignés de tout ce que l’on a fait subir à Loïc et déterminés à le soutenir, créent l’As-sociation internationale des amis de Loïc Le Ribault (Irlande, Suisse, Belgique, Grande-Bretagne, France, États-Unis…). L’association va publier le bulletin Le Silicium Organique durant 6 années. En février 2004, à la suite d’un différend avec son associé Luc Verar-do (décédé depuis), Loïc démissionne de la société LLR-G5 et se rapproche d’un laboratoire espagnol qui va fabriquer le G5 sous son contrôle personnel (Silicium Espana, à Tarragone – www.silicium.com). Je vous passe les démêlés judiciaires entre les deux sociétés, qui distribuent aujourd’hui toutes les deux le G5 dont l’efficacité thérapeutique reste indéniable et que l’on doit préférer à toutes les autres formules de silicium organique offertes sur le marché.Le 12 février 2004, la IVe Chambre du tribunal cor-rectionnel de Bordeaux condamne Loïc Le Ribault à un an de prison dont six mois avec sursis « pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie ». Le prévenu ayant déjà effectué plus de 5 mois 1/2 de prison (une partie en France et une partie en Suisse), il est libéré le 24 février 2004. Peu de temps après, enfin débarrassé de tous ses ennuis judiciaires (d’au-tant plus absurdes que le G5 poursuivra sa glorieuse carrière à partir de l’Irlande et de l’Espagne), Loïc se réinstalle dans sa Bretagne natale où il acquiert une belle propriété. Malheureusement, il n’en profite-ra pas très longtemps puisqu’il décédera à l’hôpital de St-Brieuc le 6 juin 2007. En mai 2005, Loïc avait publié un nouveau livre : Qui a peur de Loïc Le Ri-bault ?, lequel était accompagné d’un DVD : Mandat d’arrêt contre un chercheur, excellent film réalisé par le cinéaste Jean-Yves Bilien. Entre temps, Laure Pou-liquen, présidente de l’AMESSI, a publié Le silicium organique de Loïc Le Ribault (Guy Trédaniel Editeur). Et Jean-Paul Le Perlier publiera chez le même éditeur, en octobre 2007 : Loïc Le Ribault, le scientifique qu’il fallait faire taire, qui retracera toute l’existence de cet homme exceptionnel.

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Le mois prochain, Alternatif Bien-Être mène l’enquête :

Faut-il croire aux découvertes de Le Ribault ? Devons-nous tous prendre du silicium G5 ?

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Chanter pour éloigner le cancerDéjà connue pour soulager l’anxiété, améliorer le sommeil et la qualité des relations sociales, la musicothérapie pourrait-elle également venir en aide aux malades du cancer ? C’est ce que pense, en France, la Ligue contre le Cancer qui propose des séances de thérapie par le chant choral en soins de suite. Et ça marche ! À Paris ou en province, ils sont quelques dizaines par an à se retrouver chaque semaine pour doper leur moral et leur système immunitaire en chantant. Boostée par une étude britannique, cette pratique encore confidentielle pourrait bien prendre de l’essor.« Mon corps m’avait trahi. Je n’avais plus de consi-dération pour lui… C’est le chant qui m’a réconci-liée. » En 2012, Isabelle, soignée pour un cancer à Nantes, se voit proposer par la Ligue contre le Can-cer, comme tous les patients de Loire-Atlantique, de participer à des ateliers gratuits : réflexologie, sophrologie, art thérapie, etc. L’éventail de choix est large. Isabelle en profite, essaie plusieurs ate-liers, s’adonne avec délices à la rigologie pour, fina-lement, continuer l’aventure du chant. Comme une bouée de sauvetage : « En acceptant mon corps, j’ai été à même d’accepter les traitements. Et ça les a potentialisés ! Quand le moral est meilleur, on lâche les colères et les peurs qui sont autant de barrages à la réussite des soins ». Avec Elizabeth Osadtchy, la musicothérapeute qui anime l’atelier, le courant passe. Après son année de prise en charge par la Ligue, entrée en rémission, Isabelle a voulu pour-suivre cette activité qui avait contribué à son ré-tablissement. Avec trois autres participantes, Caro-line, Brigitte et Michelle décédée depuis, elles ont fondé l’association A CHŒUR D’ÊTRE* en 2014. Depuis, tous les jeudis, une vingtaine d’adhérents entraînent leur corps et leur âme à vibrer dans la chapelle de la clinique Saint-Augustin à Nantes…

« LA VOIX FAIT EXPLOSER QUELQUE CHOSE DE LA CELLULE CANCÉREUSE »

A ccompagnée par Elizabeth, adaptée aux capa- cités du moment de chacun, la séance com-

mence toujours par un éveil du corps par l’entremise de bâillements et de tapotements. Puis c’est au tour des cordes vocales : on se connecte à soi-même et

aux autres. Ensuite commencent les échanges vo-caux via des jeux musicaux d’improvisation : « Hier, nous avons repris La ballade des gens heureux en improvisant tour à tour de nouvelles phrases ». « On polyphonise aussi sur des chants, on crée, et comme on ne recherche pas une performance mais l’émo-tion, on est dans le plaisir ! », témoigne Brigitte. « Le chant libère les émotions et les transforme. Il ne s’agit plus de les nier, mais de les accueillir, d’écouter ce qu’elles ont à nous dire… La musicothérapie a un pouvoir libérateur, elle nous aide à nous sentir vivant, nous remet en mouvement vers nous-même et vers l’autre, nous redonne confiance… ». Elisabeth, an-cienne patiente également, résume ainsi les effets étonnants du chant : « Je sens les vibrations intenses dans ma tête, dans mes poumons. La voix fait explo-ser quelque chose de la cellule cancéreuse ».

Au sens propre ou au sens figuré ? Depuis cin-quante ans, la recherche scientifique, au travers de 300 études, s’est penchée sur les conséquences tant psychologiques que biologiques des interven-tions sociales du type yoga, pratique des arts, etc. auprès de patients atteints du cancer, de survivants du cancer et aussi de soignants1-3. Dans les trois cas, ces interventions se sont avérées efficaces pour réduire les signes de dépression et d’anxié-té, augmenter le réseau de soutien social des per-sonnes et améliorer la qualité de la vie des pa-tients (2). Plusieurs études montrent que ces états positifs sont en retour liés à une optimisation de la réponse immunitaire, une baisse de l’inflamma-tion, et une amélioration du fonctionnement cellu-laire, tandis qu’à l’inverse les états psychologiques négatifs et l’isolement social sont corrélés à une augmentation des hormones du stress2-4-5. Elles

* Achœurd’être:[email protected]. GreenMcDonaldP,O’ConnellMandLutgendorfSK(2013)Psychoneuroimmunology and cancer: A decade of discovery, paradigm shifts, and methodological innovations Brain Behav Immun 30 Suppl S1–9 DOI:

10.1016/j.bbi.2013.01.003PMID:23333846PMCID:3907949.2. Lutgendorf SK, Costanzo ES and Siegel SD (2007) Chapter 41 - Psychosocial Influences in Oncology: An Expanded Model of Biobehavioral Mechanisms in Psychoneuroimmunology,FourthEditionEd:AderR

(Burlington:AcademicPress)869–95DOI:10.1016/B978-012088576-3/50048-4.3. Vickers AJ and Cassileth BR (2001) Unconventional therapies for cancer and cancer-related symptoms Lancet Oncol2(4)226–32DOI:10.1016/S1470-2045(00)00293-X.4. Sood AK, Lutgendorf SK and Cole SW (2007) Neuroendocrine regulation of cancer progression: biological mechanisms and clinical relevance in Psychoneuroimmunology,FourthEditionEd:AderR(Burlington:

AcademicPress)DOI:10.1016/B978-012088576-3/50015-0.5. Antoni MH et al (2006) The influence of bio-behavioural factors on tumour biology: pathways and mechanisms Nat Rev Cancer6(3)240–8DOI:10.1038/nrc1820PMID:16498446PMCID:3146042. 25

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suggèrent donc que l’aide psychologique pourrait jouer un rôle important dans l’amélioration de la santé des patients, potentialiser les traitements et maintenir l’état de rémission…

Plus spécifiquement, la Collaboration Cochrane, une organisation indépendante chargée de regrou-per et rendre accessibles les données médicales scientifiquement validées, a recensé trente études randomisées contrôlées sur le thème des liens entre musique et cancer6. Certaines étudiaient les effets de séances de musicothérapie, d’autres de l’écoute de musique enregistrée. Résultat : une réduction de l’anxiété, une amélioration de l’humeur et une diminution de la pression artérielle. Cependant, aucune d’entre elles ne s’intéressait à l’impact de ces interventions musicales sur les marqueurs bio-logiques des fonctions endocrines et immunitaires. C’est chose faite avec celle menée par un groupe de chercheurs britanniques appartenant notamment à la faculté de médecine du Royal College of Music et au Département d’épidémiologie et de santé, et publiée en avril 20167.

« CHANTER PEUT FAIRE UNE DIFFÉRENCE AU NIVEAU BIOLOGIQUE »

L ’équipe a suivi 193 personnes membres d’une chorale, dont 55 atteintes de cancer

mais qui n’étaient pas en cours de traitement par chimiothérapie, radiothérapie ou traitements sup-presseurs d’immunité. Avant et après leur heure de chant, les chercheurs ont évalué l’humeur des participants, leur niveau de stress perçu, et prélevé des échantillons de salive afin de tester leur niveau de cortisol, de bêta-endorphines, d’ocytocine et de cytokines. Ils se sont rendu-compte de l’améliora-tion de l’ensemble des paramètres mesurés. Non seulement leur niveau de stress (lié notamment au cortisol) baissait, mais leur système immunitaire était dopé par la production de cytokines.

Ces conclusions prouvent pour la première fois que l’action de chanter affecte le système immunitaire de manière positive. Cette publication dans la re-vue en ligne « ecancermedicalscience » a fait grand bruit au Royaume Uni, et Daisy Fancourt, qui l’a ré-digée, s’en réjouit : « Cette étude s’ajoute à d’autres qui montrent comment des activités peuvent être ajoutées aux traitements conventionnels pour amé-liorer le bien-être et la qualité de vie et réduire l’iso-lement social des malades. En ajoutant le chant choral, on élargit l’éventail de choix des activités fa-

vorables aux patients… » « Cette recherche est pas-sionnante », ajoute Rosie Dow, coauteur de l’étude. « J’ai vu la vie des gens transformée par le chant. Savoir désormais que chanter peut faire une diffé-rence au niveau biologique nous aidera à toucher plus de personnes ». L’équipe souhaite à présent savoir si les effets de cette pratique perdurent dans le temps et ce qui, dans cette pratique, donne ces effets spécifiques.

Et si l’histoire nous donnait la réponse ? Les pre-miers écrits au sujet de la musicothérapie re-montent au XVe siècle. En 1475 le musicien et théoricien Johannes Tinctoris publie le Complexus Efectuum Musices, un ouvrage dans lequel il dé-taille les effets de la musique sur les personnes. Celle-ci y est déjà décrite comme chassant la tris-tesse, attirant l’amour, repoussant les maladies et… éloignant le diable ! En 1729, le britannique Richard Browne publie Médicina Musica, un es-sai sur les effets du chant, de la musique et de la danse sur le corps humain. Aujourd’hui encore, cette contribution reste une référence pour les chercheurs en musicothérapie. En France, c’est en 1954 que l’ingénieur du son Jacques Jost pose l’hypothèse de soins possibles avec la musique.

Avec l’aide du Laboratoire d’encéphalographie de la Clinique des maladies mentales et de l’en-céphale de la Faculté de médecine de Paris, il ef-fectue des recherches sur l’effet de la musique sur les émotions, validant ses recherches à l’aide d’un programme d’écoutes musicales à la radio. Pen-dant dix-huit ans, il développe des techniques psy-chomusicales pour la psychiatrie. Dans la foulée, le premier congrès mondial de musicothérapie se déroule en France en 1974 à l’Hôpital de la Pi-tié Salpêtrière. Pionnière de cette discipline, Edith Lecourt, musicienne, professeur de psychologie et psychopathologie et cofondatrice de la première association de musicothérapie en France, suit tous ces travaux de près. En 2011 puis 2013, elle crée les premiers masters professionnels et recherche d’Arts thérapies puis le premier doctorat des Arts thérapies en France. Son approche n’est pas stric-tement sonore ou musicale mais relationnelle. « La musicothérapie est une forme de psychothérapie ou de rééducation, d’aide psychique musicale qui utilise le son et la musique sous toutes ses formes comme moyen d’expression, de communication, de structuration et d’analyse de la relation. » Histo-riquement reliée à la psychiatrie, à la psychologie et à la psychanalyse, la musicothérapie n’a donc investi le champ médical qu’en soin de suite…

6. Bradt J et al (2011) Music interventions for improving psychological and physical outcomes in cancer patients Cochrane Database Syst Rev 10(8)7. http://ecancer.org/journal/10/631-singing-modulates-mood-stress-cortisol-cytokine-and-neuropeptide-activity-in-cancer-patients-and-carers.php

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er NOS GÈNES JOUENT DU MOZART

P ourtant, en marge des recherches en Arts thérapie, un musicien et chercheur hors-norme, Joël Sternheimer, a

établi l’influence de certaines mélodies sur l’activité de nos gènes. Depuis quarante ans, ce physicien des particules étudie les ondes, la génétique et la musique. Et ce qu’il a découvert est proprement stupéfiant : on peut effectivement modifier le taux de production de protéines des organismes vivants par des suites de notes. « Je me suis rappelé ces vieilles histoires qu’on raconte aux enfants, dit-il : La musique de Mozart fait donner du meilleur lait aux vaches. Alors je me suis dit : peut-être la prolactine, la protéine qui fait venir le lait, joue-t-elle du Mozart ? La réponse était oui ! » Pour bien comprendre la découverte de Joël Sternheimer, il faut savoir qu’une protéine est une chaîne d’acides aminés ressemblant un peu à un col-lier dont les perles viennent les unes après les autres. « Lors de la fabrication d’une protéine, chaque fois qu’un acide aminé s’adjoint à un autre, environ quatre à cinq fois par seconde, une onde est émise et l’on peut en calculer la fréquence. » Or, ce qu’a remarqué Joël Sternheimer, c’est que la succession de ces fréquences n’est pas chaotique mais construite comme une mélodie. En transposant celle de la prolactine dans nos octaves audibles, un peu comme un chanteur joue un air plus bas qu’un autre pour l’adapter à sa propre voix, le chercheur a effectivement entendu une musique… qui ressemblait fort à du Mozart, en plus complexe.

La suite tient un peu de la magie. Toujours par jeu, le physicien s’est employé à rejouer aux organismes vivants les mélodies de certaines de leurs protéines. Et il a constaté que celles-ci favorisaient chez eux la synthèse de la protéine correspon-dante ! Il venait de découvrir un moyen pour stimuler ou in-hiber l’expression des gènes. À ce jour, le mécanisme exact n’en est toujours pas élucidé. Moduler l’expression des gènes sans trafiquer le génome, la trouvaille méritait d’être exploi-tée. En 1992, Joël Sternheimer déposait un brevet européen sur son procédé. Il est aujourd’hui essentiellement exploité en agronomie afin de permettre à des plantes de synthétiser les protéines de résistance à la sécheresse ou à des ravageurs via des mélodies spécifiques appelées « protéodies »…

DES CHANSONS AU POUVOIR MÉDICINAL ?

M ême si ces travaux ne sont pas encore reconnus médica- lement, ils pourraient bien être utiles aux soignants et aux

malades. Joël Sternheimer s’est en effet intéressé aux homolo-gies entre les musiques populaires et les protéines. À l’aide d’un logiciel permettant de comparer n’importe quelle thème musi-cal avec les quelques millions de protéodies connues, réunies dans une base de données, il s’est rendu compte que de nom-breux chants chamaniques sont proches de la séquence mélo-dique de plantes médicinales. Quant au célébrissime Canon de Pachelbel, il se rapprocherait d’une séquence stimulant une

protéine favorisant l’état de relaxation… Des chansons au pouvoir médicinal ? Pas tout à fait. Les séquences musicales qu’un humain est capable de mémoriser ne re-présentent jamais que de courts extraits de protéines. Ainsi, une mélodie représentant un cinquantième d’une protéodie, ce qui est courant, aura un cinquantième de son effet. En revanche, l’agrément qu’un hu-main éprouve à l’écoute d’une musique – hors de toute influence sociale – est un bon indicateur qu’elle lui convient aussi physiquement. A contrario, il vaut mieux éviter d’écouter – ou de chanter – des mu-siques qui ne nous plaisent pas vraiment pour des raisons de convention sociale…

« LA MUSIQUE QUI NOUS PLAÎT A DES INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES »

C ar la musique semble être autant capable d’induire des effets délé-

tères que des effets bénéfiques comme le rappelle Pierre Lemarquis, neurologue, neurophysiologiste, musicien et auteur de Sérénade pour un cerveau musicien8. « Avec la musique, on peut susciter tous les sentiments humains, de l’orgasme à l’envie de suicide ! », affirme le cher-cheur. «Le premier, on l’avait avec le castrat Farinelli qui, quand il poussait son contre-ut, pouvait faire s’évanouir certains auditeurs ou… provoquer un orgasme musical. » Le roi d’Espagne, souffrant de mélancolie, recruta Farinelli à son service exclusif en lui demandant de lui chanter chaque jour les quatre mêmes chansons. Soulagé de ses tour-ments, il était en capacité de régner. À l’inverse, certaines musiques semblent pouvoir perturber des personnes fragiles. L’exemple historique est Gloomy Sun-day, une chanson composée par le musi-cien hongrois RezsőSeress alors qu’il ve-nait de se disputer avec sa fiancée par un dimanche pluvieux. « Quand la musique commença à être diffusée sur les ondes à Budapest, il y eut des épidémies de sui-cides, à tel point que les radios cessèrent de la diffuser. » Que se passe-t-il dans la physiologie d’un auditeur de musique ? « Quand ça nous plaît, cela va agir sur le

8. Sérénade pour un cerveau musicien–PierreLemarquis,EditionsOdileJacob,2009,28,90€.27

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9. How psychological therapy may prolong survival in cancer patients: new evidence and a simple theory. Cunningham AJ1, Watson K. Integr Cancer Ther. 2004 Sep;3(3):214-29.10. Cunningham, A.J., Edmonds, C.V.I., Hampson, A.W., Hanson, H., Hovanec, M., Jenkins, G., and Tocco, E.K. (1991). Helping cancer patients cope with, and combat, their disease: report on a group psychoeduca-

tional program. Advances J. of Mind-Body Health, 7: 41-56.11. Cunningham, A.J., Edmonds, C.V.I., Jenkins, G.P., Pollack, H., Lockwood, G.A., Tritchler, D., and Warr, D. (1998). A randomized controlled trial of the effects of group psychological therapy on survival in women

with metastatic breast cancer. Psycho-Oncology, 7: 508-517.

système du plaisir et de la récompense », détaille Pierre Lemarquis. « La musique déclenche dans les zones des émotions du cerveau la sécrétion de do-pamine (hormone du plaisir de vivre, de faire des choses), de sérotonine (antidépresseur), d’endor-phines (bien-être, antidouleur), d’adrénaline (éner-gisante)… De facto, la musique qui nous plaît a des indications thérapeutiques. » Mais que faire quand on a une chanson dans la tête et que l’on répète en boucle alors qu’elle ne nous plaît même pas ? « Au-cun danger », plaide le neurologue. « Cette chanson ne satisfait peut-être pas à votre cerveau intellectuel mais elle plaît à votre cerveau profond qui, lui, n’est pas influencé par les conventions sociales. Une telle musique peut avoir un effet sur la sécrétion d’en-dorphines et agir comme une drogue. Tant qu’elle vous fait du bien, vous êtes accro. » Si tel est le cas, son audition démultiplie les capacités d’écoute du cerveau et active immédiatement les circuits de la mémoire, lesquels se chargent de capturer le mor-ceau choisi et de le diffuser en boucle, réactivant à chaque passage les zones du plaisir et les sécré-tions humorales addictives qui en résultent. « L’ac-tivation involontaire parallèle des circuits moteurs se déclenche dans la foulée, provoquant le désir de chanter et de danser, visible ou non ». C’est ainsi que la musique module notre humeur, développe nos compétences et renforce les liens sociaux. Des effets bien connus par la musicothérapie qui a vu son champ d’application s’élargir considérable-ment depuis ses débuts. Aujourd’hui, elle apparait particulièrement efficace pour aider à sortir de leur isolement les personnes ayant des difficultés à com-muniquer. Les enfants autistes par exemple, chez lesquels il a été constaté que les stimuli sonores améliorent le comportement socioaffectif.

UNE DES CLÉS DE LA RÉDUCTION DU STRESS… ET DE LA SURVIE

E t les malades du cancer ? Depuis les années 1970, la rééducation à la communication et

au partage émotionnel sont connus comme une des clés de la réduction du stress… et de la survie face au cancer9-10-11. Problème : les hommes ont du mal à s’y mettre. On le déplore à l’association A CHŒUR D’ÊTRE où, parmi les vingt participants de l’atelier hebdomadaire de chant choral, seuls deux sont des messieurs. « Les hommes, ils ont du mal à aller voir un psy, à accepter de se faire aider », témoigne Isabelle. « Ils ont souvent peur de se dévoiler et ne se donnent pas le droit de craquer. En revanche, quand ils sont

là ils amènent de la fantaisie. C’est prodigieux ! ».« Il y a une évidence entre membres, une empathie qui apaise », témoigne Christophe, le premier à avoir franchi le pas. « Est-ce l’effet de la musique sur l’état émotionnel, du soutien psychologique du groupe ou de la relaxation liée à la respiration profonde ou du chant en pleine conscience qui produit des effets favorables ? », questionne Daisy Fancourt, l’auteure de l’étude britannique. « Une nouvelle étude est en cours pour répondre à cette question ». Quant à ceux qui pratiquent le chant choral, ils n’attendent pas la réponse pour continuer de se faire du bien.

Emmanuel Duquoc

DU CHAOS À L’HARMONIE : QUAND LES SONS ORDONNENT LA MATIÈRE

L es sons ont bel et bien un effet physique sur la matière. Si la science conventionnelle n’a pas

mis en évidence un effet particulier des vibrations sonores sur les cellules vivantes – cancéreuses ou non – leur influence sur la matière a cependant été formellement observée depuis le XVIIIe siècle. On doit au physicien et musicien allemand Ernst Chlad-ni, fondateur de l’acoustique moderne, cette décou-verte : en répandant du sable sur des plaques de métal et en les faisant vibrer ensuite à l’aide de l’ar-chet d’un violon, il observa que le sable se regrou-pait en modèles. Différentes formes géométriques parfaites se dessinaient selon la vibration produite. Au fil de ses expériences, il archiva un catalogue entier de ces formes que l’on désigne aujourd’hui sous le nom de « figures de Chladni ». Coïncidence : un grand nombre de ces motifs se retrouve dans le monde naturel, composant par exemple la robe tachetée des léopards ou le dessin de la carapace d’une tortue. Au XXe siècle, le physicien Hans Jen-ny confirma les expériences de Chladni en utilisant l’électronique pour soumettre différents fluides à des fréquences sonores. Plus la fréquence de l’onde était élevée, plus le modèle géométrique créé dans le fluide était complexe. La « cymatique », étude des vibrations sonores visibles était née. Répétables, ces formes ne sont pas le fruit du hasard. La vibration organise bel et bien la matière. Aujourd’hui, la « cy-matique » est l’une des techniques par lesquelles les fabricants de guitares haut de gamme déterminent la qualité du son de leurs instruments. Plus la figure est belle, plus le son est pur. Et si nous en faisions profiter notre corps ?

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Chaque mois Alternatif Bien-Être

vous propose une pensée positive :

ne pas oublier l’essentiel pour mieux vivre sa vie.

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Le pot de crèmeDeux grenouilles se promenaient près d’un étang quand elles furent atti-rées par la lumière d’une ferme. Elles y entrèrent : que découvrirent-elles alors ? Des jarres, des bocaux et des pots en terre sur lesquels elles sau-tèrent joyeusement ! Soudain, la toile qui leur servait de trampoline céda et les grenouilles tombèrent dans un pot de crème. Les parois étaient lisses et elles ne parvenaient pas à remonter. Alors qu’elles nageaient pour ne pas se noyer, l’une des grenouilles dit :

– Nous n’arriverons à rien à nous débattre ainsi, je ne vois pas comment on peut sortir de là…

– Allez, nage ! lui répondit l’autre, on n’a jamais vu une grenouille se noyer dans un pot de crème !

– Je n’en peux plus, à quoi bon, j’abandonne... dit son amie en se laissant couler. Elle se noya.

Pleine de chagrin, la grenouille continua de nager. Elle était bien sûr fa-tiguée et sentait qu’elle était à bout de forces mais elle continua, pleine d’optimisme. C’est alors qu’au bout d’un moment, elle sentit sous ses pattes quelque chose de dur : elle avait fini par fabriquer une motte de beurre, qui lui permit d’enfin sortir du pot.

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En finir avec la migraine

Neurologue et ancien migraineux, le Dr Turknett nous explique, études scientifiques à l’appui, comment certains aliments conduisent à la migraine et pourquoi certains médicaments sont inefficaces. Après avoir rappelé les facteurs qui la déclenchent, il identifie 5 sus-pects alimentaires : des aliments industriels récemment introduits dans notre alimentation qui sont étroitement liés aux maladies de civilisation. Il donne 6 règles nutritionnelles à suivre pour éliminer les crises, des recettes qui vous aideront à les appliquer ainsi que des menus sur 21 jours pour tester la méthode !

Ce livre explique comment diminuer de manière générale l’inflam-mation de l’organisme, une démarche qui intéressera aussi toutes les personnes atteintes de maladies auto-immunes.

Josh Turknett et Jenny Turknett Thierry Souccar Éditions ISBN : 236549188X

Ouvrez l’œil avant d’ouvrir la bouche

Depuis 25 ans, la nutritionniste Béatrice de Reynal décrypte les produits que l’on trouve dans les supermarchés pour connaître leur vraie valeur nutritionnelle. Elle donne dans ce livre des outils qui permettent de s’affranchir des idées données par le marketing : vous saurez ainsi relever les éléments importants des tableaux nutrition-nels mentionnés sur les emballages, démêler le vrai du faux dans les allégations et quels ingrédients ne sont pas notés dans la liste.

Ce livre aide à acheter les bons produits lorsqu’on doit faire un choix dans l’offre abondante d’un supermarché.

Béatrice de Reynal Robert Laffont ISBN : 2221189124

16,90 €

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Ce salon, à l’origine dédié à l’alimentation, a diversifié les sec-teurs représentés afin de répondre au mieux aux attentes de son public. Il couvre à présent tous les domaines qui peuvent faire l’objet de progrès écologiques. Vous rencontrerez ainsi des ex-posants répondant à une charte de sélection rigoureuse dans les domaines des produits d’entretien et de l’électroménager, de la construction, de l’économie solidaire, du tourisme, du jardinage, des cosmétiques, du bien-être, de la puériculture et du prêt-à-porter. Une boutique en ligne proposant les produits présentés pendant le salon est disponible pour vous permettre de vous procurer tout au long de l’année les articles que vous y avez découverts.

RESPIRE LA VIE

Du vendredi 30 septembre au dimanche 2 octobre 2016

Entrée gratuite avec inscription en ligne

Parc des expositions route de Paris

Angers (49000)

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Renseignements sur : www.respirelavie.fr – www.sevellia.com

La 18e édition de ce salon rassemblera, dans le vieux Nice, des exposants de toute la France et d’Italie. Vous pourrez faire votre marché bio auprès de producteurs locaux et visiter des espaces bien-être et relaxation, écohabitat, éthique et mode, et enfin vacances-nature. Vous rencontrerez des professionnels de san-té, de nutrition et de diététique qui vous apprendront comment cuisiner sainement, des artisans qui vous montreront comment fabriquer vos propres cosmétiques mais aussi des associations engagées dans le développement du bio.

Du vendredi 2 au dimanche 4 septembre 2016

Entrée libre

Place Pierre Gautier cours Saleya Nice (06300)

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Renseignements sur : www.bionazur.com

BIONAZUR

S A L O N S - C O N G R È S

BIOZONEOrganisée par l’Association Produire et Consommer Biolo-gique, la 31e édition de cette foire bio aura pour thème « Le jardin sous toutes les boutures ». Au cours de votre visite ou lors d’ateliers pratiques, vous y rencontrerez des exposants et jardiniers insolites qui vous apprendront de nouvelles pra-tiques écologiques et naturelles pour votre potager, vos plantes aromatiques et médicinales ou tout simplement votre jardin ornemental. Vous pourrez également assister à des confé-rences, des débats et des projections de films.

Du samedi 10 au dimanche 11 septembre 2016

Droits d’entrée : 4 euros

Mûr-de-Bretagne (22530)da

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Renseignements sur : www.foire-biozone.org

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• Silicium G5 : faut-il croire Le Ribault ?

• Dossier : comment un gynécologue soignait naturellement

l’incontinence urinaire il y a 60 ans déjà

• Interview : « Tout le monde peut vaincre la sclérose

en plaques »

• Quand le vin était meilleur que l’eau pour la santé

prochainement dans ABE

SERVICE CLIENT SNI EDITIONS

SERCOGEST

44, AVENUE DE LA MARNE

59290 WASQUEHAL

FRANCE

Avis aux lecteurs :

Alternatif Bien-Être, publication gérée par SNI Éditions, a pour

mission de vulgariser des informations dans le domaine de la santé

et du bien être. Les informations fournies dans ce magazine sont

destinées à améliorer et non à remplacer la relation qui existe entre

le lecteur du magazine et son médecin.

C O U R R I E R D E S L E C T E U R S

Acouphènes

Le traitement naturel des acouphènes est complexe et n’est pas toujours garanti. La quercétine seule n’a pas vraiment montré d’effet mais le Ginkgo Biloba, une plante qui en contient naturellement, semble pouvoir diminuer les symptômes. Cependant, les bénéfices sont généralement mineurs. L’acétylcysté-ine, un puissant antioxydant, a aussi été utilisé avec des effets parfois qualifiés « d’incroyables » par les malades dans certaines études scientifiques. La dose conseillée est située entre 1 et 2 g par jour. Une autre substance, la vinpocetine, issue de la petite per-venche, a montré des effets concluants. Lors d’une étude*, 66 % des personnes qui en ont bénéficié ont rapporté une diminution de leurs acouphènes. On peut consommer la vinpocetine en gélule à raison de 10 à 15 mg 3 fois par jour. Enfin, un autre complé-ment alimentaire dont l’essai nous semble indispen-sable n’est autre que le magnésium : à hauteur de 300 à 400 mg par jour, il a démontré une efficacité pour diminuer les acouphènes. Il existe aussi d’autres stra-tégies intéressantes non pharmacologiques, comme le neurofeedback. Des séances chez l’ostéopathe peuvent se montrer concluantes si les acouphènes sont apparus après un choc physique, un accident ou une chute même minime par exemple.* Konopka W, Zalweski P, Olszewski J, et al Treatment of acoustic trauma Otolaryngol Pol 1997;51:281S-4S

Bonjour,Je souffre d’acouphènes depuis longtemps et j’ai lu que la quercétine pouvait être une aide. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous d’autres pistes concernant cette pathologie ?

Odile L.

Chaque mois Julien Venesson, expert en nutrition et micronutrition et Nicolas Wirth, expert en naturopathie et phyto-aromathérapeute répondent à vos questions.

Vous pouvez nous écrire à : Santé Nature Innovation, Venesson-Wirth - 44, avenue de la Marne - 59290 Wasquehal, ou à

[email protected]

AOÛT 2016 N°119

ALTERNATIFbien•êtreRevue mensuelle - Numéro 119 - Août 2016Directeur de la publication : Vincent LaarmanRédacteur en chef : Julien VenessonMise en page : Isabelle PilletSanté Nature Innovation - SNI Éditions SAAdresse : Am Bach 3, 6072 Sachseln – SuisseRegistre journalier N° 4835 du 16 octobre 2013CH-217.3.553.876-1 – Capital : 100.000 CHFAbonnement annuel : 54 euros en France métropolitaineAbonnements : pour toute question concernant votre abonnement, contactez le service client : par téléphone au +33 (0)1 58 83 50 73 par mail à http://www.santenatureinnovation.com/contact/ par courrier à Sercogest - 44, avenue de la Marne 59290 Wasquehal - FranceISSN 1662-3134