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2C« Année — N° 10.837.— Saint Orner LE NUMÉRO O CENTIMES Vendredi 9 SeptemDre 1910. LE LITTORAL ORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES Journal Politique, Littéraire et Mondain de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse NNEMENTS Cannes, Alpes-Maritimes 4 Basses-Alpes. Fr. Autres Départements » Etranger & Union Postale > L«a A1»OMH«M«MU p*rl«nat 4 » 1er c l ;i«| 4« < Six Mois 18 Un An •• •« 4O FertHné HOBAIDV, Fondateur en Cher : Edamird PE€JlïIIiHA.\ AdminUtntion et BMaotion : t u e Hoche, «4, CANNES — TÉLÉPHONE 5.35 Lu •umartli m «Ml HMl pu n><M. LM lattm M I ANNONCES 1. N,nt Annoncesh'col.,) (4'page) O f. 9& Annonces (Iéffale5(qco.4'p.) O f. » » Annonces légales h* page) Oi. AO Avis de Décès, ûe Messe et de R< mit». of.ao Chronique locale". !... t fr. » Echos » fr. > .emcrcicmcnts., 1 fr. la Hgnc Annonces (3' page), e IOCJ" Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches lia grèTC des midinelICN. lia priaar à In laideur. Persécu- tion d'une jeune Mlle. — I n syndicat dans l'anj(t>it»M<*. Une ingénieun* idée. Les midinettes sont en grève. Ces jeu- nes filles que Paris aime par-dessus tout, ont trouvé que leurs salaires ne leur permettaient pas de vivre. Les midinettes, en effet, gagnent fort peu et, dame ! à Paris, la vie est chère. Les pauvrettes sont donc souvent dans l'obligation absolue de chercher, en de- hors de leur travail, une aide qu'elles paient de leur jeunesse, de leur souri- re. Elles jugent avec raison que leurs patrons, en les rétribuant de façon in- suffisante, commettent un acte immo- ral, puisqu'ils les poussent à se mal conduire. Je ne pense pas que ce soit lu l'in- tention des couturiers, tailleurs, mo- distes, lingères et autres entrepreneurs de fanfreluches, mais ils ont derrière eux les ouvroirs et écoles profession- nelles qui travaillent ù des prix déri- soires et, aussi, certains entrepreneurs qui installent des ateliers dans de peti- tes bourgades où le prix de la vie et le paiement des salaires sont dérisoires. Alors ?... Alors c'est l'éternel conflit entre le travail et le capital, conflit qui ne se solutionne pas aussi facilement çm'on écrit un article de journal. Mais au moment où les midinettes prétendent que leurs patrons les pous- sent à se mal conduire, un commer- çant vient de nous montrer qu'en ce qui le concerne, il était bien ennuyé de leur gentillesse. Ce malheureux plumassier se trou- vait sans cesse dérangé dans ses affai- res parce que ses employées, en géné- ral fort jolies, quittaient l'une après l'autre son magasin. Ces perpétuels changements l'aga- çaient et pour y mettre fin, il inséra, à la quatrième page d'un grand quoti- dien, une annonce dans laquelle il ré- clamait des jeunes filles laides. Il leur offrait même des conditions d'autant plus avantageuses qu'elles étaient moins favorisées de la nature. Les candidates affinèrent au maga- sin. Il n'en vint pas moins de deux cent cinquante ! Il y en avait d'énormes, de desséchées, de bancales, des édentées, des borgnes, des chauves, des grêlées, bref une série de repoussoirs que Qua- simodo lui-même n'eût pas voulu épouser. Le plumassier, malgré sa haine de la beauté, en fut tellement effrayé qu'il dut choisir ses employées parmi les moins déshéritées. Mais, depuis lors, il est tranquille. Son personnel lui est fidèle et le sys- tème des primes à la laideur lui a par- faitement réussi. * * * Une jeune fille plus ennuyée encore que les midinettes, c'est Miss Elkins. Son mariage annoncé avec le duc des Abbruzzes, ayant attiré sur elle l'at- tention du monde entier, pour fuir les curieux, les journalistes et les photo- graphes, elle s'était réfugiée en Fran- ce, se disant : « Dans un pays démocra- tique, on doit être moins étonné qu'ail- leurs de savoir qu'une bergère milliar- . daire épouse le cousin d'un roi. » Ah ! bien oui, combien grande fut l'erreur de la jolie miss. Certes, nous blaguons les rois des autres pays, nous voulons paraître dé- tachés des titres et des couronnes, mais la vue d'un souverain nous met la tête à l'envers et si l'on nous montre un duc ou un prince nous nous inclinons très bas Dans ces conditions, vous pensez si l'arrivée à Paris de Miss Elkins, la jeune américaine qui préoccupe toute la cour d'Italie, a su éveiller les curio- sités. , , A peine sortie du train, l'infortunée fiancée se trouva enveloppée d'une nuée de journalistes qui voulaient tous sa- voir à quel point exact en étaient ses projets matrimoniauax. Et depuis cet- te arrivée sensationnelle, la célèbre miss a beau déménager, changer de quartier, se loger dans les combles de modestes hôtels, elle trouve toujours à sa porte une collection de plumitifs et de photographes qui la harcellent sans répit. Pauvre petite jeune fille, si jolie, sr" gentille, si gracieuse, comme je vous plains et comme vous devez apprécier la morale de cette vieille fable : « Pour vivre heureux, vivons cachés !... » Le monde a besoin de se passionner pour un être quelconque. C'est ainsi, qu'avant Miss Elkins, nous avons eu des (( scies » qui ont défrayé les con- versations et fait couler desflotsd'en- cre. Que ne nous a-t-on pas dit sur la résurrection de Jean Orth ? Des voya- geurs l'avaient rencontré au Brésil, au Pôle Nord, à Paris, en transatlantique, en traîneau, en automobile, en aéro- plane !... Et la maladie de Cornélius Hertz ? Défraya-t-elle assez la chro- nique ! Et Clara Ward ?... Et la survi- vance de Louis XVII ?... Et l'histoire d'amour de Léopold et de la baronne ? Et... et... il faudrait des colonnes pour rappeler tous les potins que suscitent les gens qu'un événement quelconque met un peu en vue ! Le mariage de Miss Elkins apporte une pierre de plus au monument du commérage. Je demande pitié pour elle. Qu'elle devienne duchesse ou qu'elle épouse un de ses compatriotes au nom plébéien, grand bien lui fas- se, mais pour Dieu qu'on lui fiche la paix ! « • • Le syndicats des ramasseurs de mé- gots est au désespoir ! Quelle drôle d'é- poque est la nôtre, tout le monde est désespéré. Déjà, le renchérissement du tabac avait beaucoup émotionné cette impor- tante corporation : « Si l'on fume moins, se demandaient avec inquiétu- de, les membres du Comité, que va de- venir notre industrie ? » Mais un fumeur ingénieux leur por- te aujourd'hui un coup autrement fu- neste, car'si son idée se répandait, ce serait fini des bouts de mégots. Ce fumeur hostile, comme de jus- te, aux ukases de la régie, — a trouvé le moyen de fabriquer des cigarettes qui ne lui reviennent pas plus cher qu'a- vant le renchérissement du tabac. Ayant remarqué que dans toute ciga- rette il se perd environ, avec le « mé- got », un cinquième de tabac, sinon un quart, il remplace ce cinquième par un tout petit tampon de ouate (dont le prix de revient est insignifiant). Avec un peu d'habitude, parait-il, on arrive très vite à confectionner ainsi ses ciga- rettes : la nécessité rend ingénieux. De cette façon, plus de tabac perdu, et un avantage, puisque la ouate est hygiénique en arrêtant en partie la ni- cotine. Vous voyez que l'invention est assez heureuse pour se propager et que le syndicat des mégotiers a grandement raison d'avoir très peur. DANIEL RICHE. NOUVELLES DE PARTOUT Paris. Le Président de la République, de retour de son voyage en Savoie, est rentré à HaiiibouilInL à 10 heures 3o. Le grand vizir de Turquie a rendu visite à M. G. Cochery, ministre des Fi- nances, et a eu avec lui un long entretien d'un caractère très amiral. M. lïrisson, président de la Chambre se rendra à Marseille à la fin du mois. Un banquet est organise à cette occasion par les membres du grand cercle du bloc de Gauche de la quatrième circonscription. Le lieutenant iïellanger, pilotant un monoplan Blcriot, est parti à 5 h. 28 d'Is- sy-les-Moulineaux, se rendant à Briot pour participer aux grandes manoeuvres de Pi- cardie. Le Théâtre du Châtelet a dû faire relâche et rembourser le prix des places, les machinistes s'étant mis en grève. L'aviateur Chavez a battu, à Issy-les- Moulineaux, le reobrd de la hauteur, dé- tenu par Morane. Il s'est élevé à 3.680 mètres. Départements. Toulon. Les corps de M. Louis Ga- rais, tailleur à Toulon et de Mme Robert Peverne, gouvernante de eon enfant, tués tous deux par l'accident d'automobile de Lambesc (Bouches-du-Rhône), ont été transportés à Toulon. Hier après-midi, à 3 h. £, le feu s'est déclaré dans l'Arsenal, a l'atelier des for- ges, à la direction de l'artillerie, près de l'armurerie, II uvait pris dans un tas de papiers qui se trouvaient dans un coin de l'atelier. Les dégals sont peu importants. Marseille. — lin brigadier des douanes est arrêté pour chantage au préjudice de M. Depieds, minotier. Toulouse. Les réservistes et soldats du 53°, à Perpignan ne participant pas aux manoeuvres abusaient de maladies feint«9 pour sortir. Les lieutenants leur ayant interdit ces sorties, les soldats en- tonnèrent l'Internationale. Le lieutenant dut céder. M. Rachou, demeurant rue Àgathoi- su, conduisait hier une automobile dans laquelle se trouvaient son frère et une ser- vante. Lit voilure fit panache près de Saint-Hustice. M. Rachou, qui eut le crâ- ne fracturé, est mort. Clerniont-Ferrand. Weymann a dé- monté son biplan avec l'aide de Henri Farman, qui est venu le rejoindre à Vol- vie en automobile. L'aéroplane sera chargé aujourd'hui sur un camion automobile qui le ramè- nera à Paris. Montmédy. — A Bouligny, deux gen- darmes allèrent arrêter un italien, nommé Benassi, inculpé de vol. Benassi ayant me- nacé un gendarme, celui-ci tira un coup de revolver sur l'Italien, qui fut atteint assez grièvement. liemiremont. Séraphin Vançon, con- (I a ni né à mort pour l'assassinat du mar- chand de bestiaux Gavoille, el qui attend dans la prison de Remiremonl la décision présidentielle, vient de s'accuser de la mort du sergent-major Tissot, des chas- seurs à pied, tue en 1907. Lille. — Le Conseil de guerre a con- damné le lieutenant-adjoint au trésorier du /|3" d'infanterie, poursuivi pour dé- tournement d'une somme de 3.700 francs de la caisse <hi régiment, à trois ans de prison et a la destitution. Lens. — A la fosse n° 5, à Courrièrcs, ['ouvriers Sylvestre, Agé de 3o ans, a été victime d'un épouvantable accident. Il avait pris place dans une cage de descente qui, par suite, d'un accident non encore expliqué, vint s'abattre a l'étage inférieur à 53 mètres de profondeur. L'ouvrier a été retiré affreusement mutilé. Tunis. L'exécution de Dclurv, déte- nu du pénitencier de Teboursouk, con- damné à mort le ay mars dernier pour avoir blessé assez grièvement le sergent Gouraud, a eu lien hier jeudi. Delury est mort courageusement. Etranger. Home. — Le (ïiornale d'Italia reçoit de Ziura (Dalmatie) des nouvelles graves au sujet îles violences de la police autrichien- ne à l'égard des Italiens. Madrid. — A Ganeia, province de Va- lence, des ouvriers étaient occupés à creu- ser des mines lorsqu'une explosion de gaz s'est produite. Trois ouvriers ont été tués et plusieurs blessés. Le général Aldade a accepté défini- tivement la direction de l'armée d'Afrique. Bruxelles. Les préliminaires du ma- riage du prince Victor avec !a princesse Clémentine sont terminés, et la cérémonie aura lieu décidément en Angleterre. L'ex- impéralrice Eugénie en fixera elle-même la date. Snint-Gall. — Un chasseur nommé Kessler, âgé de 36 ans, qui revenait de Sargans, a été écrasé par un train en gare de Wallonstadt. Londres. On a quelques inquiétudes au sujet d'un grand steamer autrichien de 6.000 tonnes, Le Clara qui, parti d'Oran le 21 août, n'est pas encore arrivé à Lis- bonne où il était attendu. Le Clara a 5o hommes d'équipage. Cardijj. Plusieurs_inilliers de houil- leurs et un grand nombre d'employés de plusieurs usines ont décidé de se mettre en grève aujourd'hui vendredi, par soli- darité avec des employés d'autres mines, qui ont été renvoyés après une demande d'augmentation de salaire. Metz. — Un valet de ferme, originaire d'un village lorrain, ayant travaillé à un nouveau fort, en construction près de Courcelles-sur-Nied, a été arrêté sou6 la prévention d'espionnage; il aurait pris des croquis du fort pour les livrer à la France. Merlin. Les journaux allemands an- noncent que la Turquie concentre ia5.ooo hommes a la frontière grecque et 80.000 à la frontière bulgare. Un grand nombre de rivières et de cours d'eau de la Silcsie ont monté ces jeure derniers d'une façon anormale. On s'attend à des inondations. D'autre part, on signale de Mahren (Autriche) une crue de la rivière March et de ses affluents. Le ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne a avisé officiellement le Gouvernement allemand de l'arresta- tion du lieutenant Helm à Portsmouth, sous l'inculpation d'espionnage. hreslau. L'observatoire sismogra- phique a enregistré, hier, une secousse sismique qui a duré de 8 h. 3o du matin à ro heures. Cette secousse se serait pro- duite à une distance de 8.900 kilomètres, sans doute en Chine. Vienne. — En essayant de faire sans guide l'ascension du mont Grossglockner, ïe docteur Schrold, de Vienne, et sa fem- me sont tombés d'une hauteur de 5oo mètres. Leurs cadavres n'ont pas été re- trouvés. Lisbonne. — La situation en Portugal reste grave. Les élections n'ont laisséqu'u- ne majorité précaire dt» 3o voix au gou- vernement, tandis que les cabinets anté- rieurs avaient toujours disposé d'au moins 5o voix. Et cependant, ils éprouvaient une grande difficulté à gouverner. •• Washington. L'ambassadeur de France, M. Jusserand est arrivé à Was- hington. On le croit en possession d'une protestation du gouvernement français contre la récente circulaire douanier** sur les textiles. Grand Hôtel du Pavillon •fr 1" Ordre atec (ont Ici cor.fr.rtt •"-RAND JARDIN —o—PRIX MODERES V. BORGO, Propriétaire i*4j ÉCHOS DÉPLACEMENTS. Mme I. Bernard, à Richebourg. * * * Mme Rigaux.au château des Moyeux, * * * Le baron Seillière, à Boulogne-sur- Mer. * * * M. Merlin, à Paris. f # * 11. Pinard, au château de .Moléans. * * * Mine de Saint-Victor, à Fontaine- bleau. » • * M. Debaisicux, a Louvain. * * * Mme Collin, à Turnac. * * * Mme Paul Ilamoir, à Saint-Jean-de- Liu. * * * M. Marcel Bigot, à Saint-Gaultier. ** * Le duc de Bisaecia, au château d'Es- climont. * *• M. G. Lecreux, à Paris. M. P. de La Chapelle, au château Terchant. DE MONTE-CARLO. Au Casino. Tous les jours, Con- cert à grand orchestre, à 2 heures et demie et à 8 heures et demie du soir, sous la direction de M. Louis Vialet. Bains de mer de Monaco (plage de Larvotto). L'établissement est ou- vert tous les jours de 7 heures du matin à midi et de 3 heures à 7 heures du soir. Leçons de natation, douches, mas- sages, etc. COUP DE SOLEIL. Ce cher X... ! il y a longtemps qu'on ne l'a vu ! Avei-wus de ses nou- velles. Ne m'en parlez pas. Il vient d'ê- tre écharpè. Echarpé !!! Oui, il a été nommé maire de sa commune. HOTEL DES ANGLAIS Walioo de prenier ordre, ipparttmcati complcti. REVUE DE LA PRESSE L'Action, M. Briaad et la politique : II faut que le président du Conseil s'ex- plique sur une situation politique qui per- met aux conservateurs de s'autoriser des déclarations du Gouvernement pour com- battre les chefs île la majorité gouverne- mentale et condamner la politique de ces dix dernières années. Tout le mal est venu de quelques paroles vagues qui contiennent plus de sentiments que d'idées, paroles que personne n'a nettement comprises, mais que chacun a commentées au gré de ses passions et de ses tendances. De sorte qu'il y aune énigme qui pèse sur la situa- tion politique et dont le sphinx gouverne- mental ne nous a pas apparemment encore donné le mot. Quel sera ce mot ? L'Aurore, sur la question du fouet pour les apaches : Le fouet est inutile parce que nous pos- sédons dans les Codes tout ce qu'il faut pour réduire à merci messieurs les assassins. Le grand mal est la faiblesse des magistrats qui distribuent les sursis et aussi les mises en liberté, au lien d'envoyer carrément au bagne les amis du revolver et du surin. Notez qu'un bandit peut collectionner une douzaine de condamnations et qu'il est à peu prés sûr de n'être même pas relégué : plus il est zébré de mois de prison, plus il lève haut la tète. Une bonne fois, qu'on condamne sans pitié et sans qu'il soit besoin d'imiter nos voisins. L'apache, perdant sa confiance dans l'habituelle mansuétude de la Justice, y regardera à deux fois avant de risquer la Guyane ou la Veuve. L'Autorité, sur le même sujet : L'opportune intervention du chat à neuf queues a supprimé l'apache de Londres ; il n'y en a plus. Le chat à neuï queues veille dans la grande capitale anglaise comme jadis veillait, à Venise, le lion de Saint- Marc sur la prospérité de lu cité. Va-t-on acclimater chez nous le chat à neuf queues. C'est aujourd'hui la question qui se pose partout et qui même va être l'objet d'un pro- jet de loi. Mais naturellement il faut compter avec les humanitaires, les gemisseurs, les utopistes, que la seule pensée de l'intro- duction de la peine corporelle dans notre législature plonge dans un affolant effare- ment. La Petite République, sur le port d'armes M. Barthou annonce l'intention de dépo- ser prochainement un projet de loi sur le port d'armes. Celui-ci édicterait des peines plus sévères et des interdictions plus éten- dues que la législation actuelle. Les textes en vigueur parlent, comme on sait, d'armes prohibées, d'où il résulte que d'autres ne le sont pas ; un revolver par exemple, est pro- hibé quand il a moins de vingt-un centimè- tres ; il devient licite s'il est plus grand ; de même sont seules interdites les armes cachées, et vous pouvez tout à loisir vous promener avec un fusil, un sabre, une hach© et trois ou quatre pistolets passés dans la ceinture, tandis qu'une canne plombée ou

LE LITTORA LE NUMÉRO O CENTIMESarchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/... · chand de bestiaux Gavoille, el qui attend dans la prison de Remiremonl la décision présidentielle,

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2C« Année — N° 10.837.— Saint Orner

LE NUMÉRO O CENTIMES Vendredi 9 SeptemDre 1910.

LE LITTORALORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES

Journal Politique, Littéraire et Mondain de Cannes et de l'Arrondissement de GrasseN N E M E N T S

Cannes, Alpes-Maritimes 4 Basses-Alpes. Fr.Autres Départements »Etranger & Union Postale >

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FertHné HOBAIDV, Fondateuren Cher : Edamird PE€JlïIIiHA.\

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Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches

lia grèTC des midinelICN. — liapriaar à In laideur. — Persécu-tion d'une jeune Mlle. — I n

syndicat dans l'anj(t>it»M<*.Une ingénieun* idée.

Les midinettes sont en grève. Ces jeu-nes filles que Paris aime par-dessustout, ont trouvé que leurs salaires neleur permettaient pas de vivre.

Les midinettes, en effet, gagnent fortpeu et, dame ! à Paris, la vie est chère.Les pauvrettes sont donc souvent dansl'obligation absolue de chercher, en de-hors de leur travail, une aide qu'ellespaient de leur jeunesse, de leur souri-re. Elles jugent avec raison que leurspatrons, en les rétribuant de façon in-suffisante, commettent un acte immo-ral, puisqu'ils les poussent à se malconduire.

Je ne pense pas que ce soit lu l'in-tention des couturiers, tailleurs, mo-distes, lingères et autres entrepreneursde fanfreluches, mais ils ont derrièreeux les ouvroirs et écoles profession-nelles qui travaillent ù des prix déri-soires et, aussi, certains entrepreneursqui installent des ateliers dans de peti-tes bourgades où le prix de la vie et lepaiement des salaires sont dérisoires.Alors ?...

Alors c'est l'éternel conflit entre letravail et le capital, conflit qui ne sesolutionne pas aussi facilement çm'onécrit un article de journal.

Mais au moment où les midinettesprétendent que leurs patrons les pous-sent à se mal conduire, un commer-çant vient de nous montrer qu'en cequi le concerne, il était bien ennuyé deleur gentillesse.

Ce malheureux plumassier se trou-vait sans cesse dérangé dans ses affai-res parce que ses employées, en géné-ral fort jolies, quittaient l'une aprèsl'autre son magasin.

Ces perpétuels changements l'aga-çaient et pour y mettre fin, il inséra, àla quatrième page d'un grand quoti-dien, une annonce dans laquelle il ré-clamait des jeunes filles laides. Il leuroffrait même des conditions d'autantplus avantageuses qu'elles étaientmoins favorisées de la nature.

Les candidates affinèrent au maga-sin. Il n'en vint pas moins de deux centcinquante ! Il y en avait d'énormes, dedesséchées, de bancales, des édentées,des borgnes, des chauves, des grêlées,bref une série de repoussoirs que Qua-simodo lui-même n'eût pas vouluépouser.

Le plumassier, malgré sa haine dela beauté, en fut tellement effrayé qu'il

• dut choisir ses employées parmi lesmoins déshéritées.

Mais, depuis lors, il est tranquille.Son personnel lui est fidèle et le sys-tème des primes à la laideur lui a par-faitement réussi.

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Une jeune fille plus ennuyée encoreque les midinettes, c'est Miss Elkins.Son mariage annoncé avec le duc desAbbruzzes, ayant attiré sur elle l'at-tention du monde entier, pour fuir lescurieux, les journalistes et les photo-graphes, elle s'était réfugiée en Fran-ce, se disant : « Dans un pays démocra-tique, on doit être moins étonné qu'ail-leurs de savoir qu'une bergère milliar-

. daire épouse le cousin d'un roi. »Ah ! bien oui, combien grande fut

l'erreur de la jolie miss.Certes, nous blaguons les rois des

autres pays, nous voulons paraître dé-tachés des titres et des couronnes, maisla vue d'un souverain nous met la têteà l'envers et si l'on nous montre un ducou un prince nous nous inclinons trèsbas Dans ces conditions, vous pensezsi l'arrivée à Paris de Miss Elkins, lajeune américaine qui préoccupe toutela cour d'Italie, a su éveiller les curio-sités. , ,

A peine sortie du train, l'infortunée

fiancée se trouva enveloppée d'une nuéede journalistes qui voulaient tous sa-voir à quel point exact en étaient sesprojets matrimoniauax. Et depuis cet-te arrivée sensationnelle, la célèbremiss a beau déménager, changer dequartier, se loger dans les combles demodestes hôtels, elle trouve toujoursà sa porte une collection de plumitifset de photographes qui la harcellentsans répit.

Pauvre petite jeune fille, si jolie, sr"gentille, si gracieuse, comme je vousplains et comme vous devez apprécierla morale de cette vieille fable :« Pour vivre heureux, vivons cachés !... »

Le monde a besoin de se passionnerpour un être quelconque. C'est ainsi,qu'avant Miss Elkins, nous avons eudes (( scies » qui ont défrayé les con-versations et fait couler des flots d'en-cre. Que ne nous a-t-on pas dit sur larésurrection de Jean Orth ? Des voya-geurs l'avaient rencontré au Brésil, auPôle Nord, à Paris, en transatlantique,en traîneau, en automobile, en aéro-plane !... Et la maladie de CornéliusHertz ? Défraya-t-elle assez la chro-nique ! Et Clara Ward ?... Et la survi-vance de Louis XVII ?... Et l'histoired'amour de Léopold et de la baronne ?Et... et... il faudrait des colonnes pourrappeler tous les potins que suscitentles gens qu'un événement quelconquemet un peu en vue !

Le mariage de Miss Elkins apporteune pierre de plus au monument ducommérage. Je demande pitié pourelle. Qu'elle devienne duchesse ouqu'elle épouse un de ses compatriotesau nom plébéien, grand bien lui fas-se, mais pour Dieu qu'on lui fiche lapaix !

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Le syndicats des ramasseurs de mé-gots est au désespoir ! Quelle drôle d'é-poque est la nôtre, tout le monde estdésespéré.

Déjà, le renchérissement du tabacavait beaucoup émotionné cette impor-tante corporation : « Si l'on fumemoins, se demandaient avec inquiétu-de, les membres du Comité, que va de-venir notre industrie ? »

Mais un fumeur ingénieux leur por-te aujourd'hui un coup autrement fu-neste, car'si son idée se répandait, ceserait fini des bouts de mégots.

Ce fumeur — hostile, comme de jus-te, aux ukases de la régie, — a trouvéle moyen de fabriquer des cigarettes quine lui reviennent pas plus cher qu'a-vant le renchérissement du tabac.Ayant remarqué que dans toute ciga-rette il se perd environ, avec le « mé-got », un cinquième de tabac, sinon unquart, il remplace ce cinquième parun tout petit tampon de ouate (dont leprix de revient est insignifiant). Avecun peu d'habitude, parait-il, on arrivetrès vite à confectionner ainsi ses ciga-rettes : la nécessité rend ingénieux.

De cette façon, plus de tabac perdu,et un avantage, puisque la ouate esthygiénique en arrêtant en partie la ni-cotine.

Vous voyez que l'invention est assezheureuse pour se propager et que lesyndicat des mégotiers a grandementraison d'avoir très peur.

DANIEL RICHE.

NOUVELLES DE PARTOUT

Paris.Le Président de la République, de

retour de son voyage en Savoie, est rentréà HaiiibouilInL à 10 heures 3o.

Le grand vizir de Turquie a renduvisite à M. G. Cochery, ministre des Fi-nances, et a eu avec lui un long entretiend'un caractère très amiral.

— M. lïrisson, président de la Chambrese rendra à Marseille à la fin du mois. Unbanquet est organise à cette occasion parles membres du grand cercle du bloc deGauche de la quatrième circonscription.

— Le lieutenant iïellanger, pilotant unmonoplan Blcriot, est parti à 5 h. 28 d'Is-sy-les-Moulineaux, se rendant à Briot pourparticiper aux grandes manœuvres de Pi-cardie.

— Le Théâtre du Châtelet a dû fairerelâche et rembourser le prix des places,les machinistes s'étant mis en grève.

— L'aviateur Chavez a battu, à Issy-les-Moulineaux, le reobrd de la hauteur, dé-tenu par Morane. Il s'est élevé à 3.680mètres.

Départements.Toulon. — Les corps de M. Louis Ga-

rais, tailleur à Toulon et de Mme RobertPeverne, gouvernante de eon enfant, tuéstous deux par l'accident d'automobile deLambesc (Bouches-du-Rhône), ont ététransportés à Toulon.

— Hier après-midi, à 3 h. £, le feu s'estdéclaré dans l'Arsenal, a l'atelier des for-ges, à la direction de l'artillerie, près del'armurerie, II uvait pris dans un tas depapiers qui se trouvaient dans un coin del'atelier. Les dégals sont peu importants.

Marseille. — lin brigadier des douanesest arrêté pour chantage au préjudice deM. Depieds, minotier.

Toulouse. — Les réservistes et soldatsdu 53°, à Perpignan ne participant pasaux manœuvres abusaient de maladiesfeint«9 pour sortir. Les lieutenants leurayant interdit ces sorties, les soldats en-tonnèrent l'Internationale. Le lieutenantdut céder.

— M. Rachou, demeurant rue Àgathoi-su, conduisait hier une automobile danslaquelle se trouvaient son frère et une ser-vante. Lit voilure fit panache près deSaint-Hustice. M. Rachou, qui eut le crâ-ne fracturé, est mort.

Clerniont-Ferrand. — Weymann a dé-monté son biplan avec l'aide de HenriFarman, qui est venu le rejoindre à Vol-vie en automobile.

L'aéroplane sera chargé aujourd'huisur un camion automobile qui le ramè-nera à Paris.

Montmédy. — A Bouligny, deux gen-darmes allèrent arrêter un italien, nomméBenassi, inculpé de vol. Benassi ayant me-nacé un gendarme, celui-ci tira un coupde revolver sur l'Italien, qui fut atteintassez grièvement.

liemiremont. — Séraphin Vançon, con-(I a ni né à mort pour l'assassinat du mar-chand de bestiaux Gavoille, el qui attenddans la prison de Remiremonl la décisionprésidentielle, vient de s'accuser de lamort du sergent-major Tissot, des chas-seurs à pied, tue en 1907.

Lille. — Le Conseil de guerre a con-damné le lieutenant-adjoint au trésorierdu /|3" d'infanterie, poursuivi pour dé-tournement d'une somme de 3.700 francsde la caisse <hi régiment, à trois ans deprison et a la destitution.

Lens. — A la fosse n° 5, à Courrièrcs,['ouvriers Sylvestre, Agé de 3o ans, a étévictime d'un épouvantable accident. Ilavait pris place dans une cage de descentequi, par suite, d'un accident non encoreexpliqué, vint s'abattre a l'étage inférieurà 53 mètres de profondeur. L'ouvrier aété retiré affreusement mutilé.

Tunis. — L'exécution de Dclurv, déte-nu du pénitencier de Teboursouk, con-damné à mort le ay mars dernier pouravoir blessé assez grièvement le sergentGouraud, a eu lien hier jeudi. Delury estmort courageusement.

Etranger.Home. — Le (ïiornale d'Italia reçoit de

Ziura (Dalmatie) des nouvelles graves ausujet îles violences de la police autrichien-ne à l'égard des Italiens.

Madrid. — A Ganeia, province de Va-lence, des ouvriers étaient occupés à creu-ser des mines lorsqu'une explosion de gazs'est produite. Trois ouvriers ont été tuéset plusieurs blessés.

— Le général Aldade a accepté défini-tivement la direction de l'armée d'Afrique.

Bruxelles. — Les préliminaires du ma-riage du prince Victor avec !a princesseClémentine sont terminés, et la cérémonieaura lieu décidément en Angleterre. L'ex-impéralrice Eugénie en fixera elle-mêmela date.

Snint-Gall. — Un chasseur nomméKessler, âgé de 36 ans, qui revenait deSargans, a été écrasé par un train en garede Wallonstadt.

Londres. — On a quelques inquiétudesau sujet d'un grand steamer autrichien de6.000 tonnes, Le Clara qui, parti d'Oranle 21 août, n'est pas encore arrivé à Lis-bonne où il était attendu. Le Clara a 5ohommes d'équipage.

Cardijj. — Plusieurs_inilliers de houil-leurs et un grand nombre d'employés deplusieurs usines ont décidé de se mettreen grève aujourd'hui vendredi, par soli-darité avec des employés d'autres mines,qui ont été renvoyés après une demanded'augmentation de salaire.

Metz. — Un valet de ferme, originaired'un village lorrain, ayant travaillé à unnouveau fort, en construction près deCourcelles-sur-Nied, a été arrêté sou6 laprévention d'espionnage; il aurait prisdes croquis du fort pour les livrer à laFrance.

Merlin. — Les journaux allemands an-noncent que la Turquie concentre ia5.ooohommes a la frontière grecque et 80.000à la frontière bulgare.

— Un grand nombre de rivières et decours d'eau de la Silcsie ont monté cesjeure derniers d'une façon anormale. Ons'attend à des inondations. D'autre part,on signale de Mahren (Autriche) une cruede la rivière March et de ses affluents.

— Le ministre des Affaires étrangèresde Grande-Bretagne a avisé officiellementle Gouvernement allemand de l'arresta-tion du lieutenant Helm à Portsmouth,sous l'inculpation d'espionnage.

hreslau. — L'observatoire sismogra-phique a enregistré, hier, une secoussesismique qui a duré de 8 h. 3o du matinà ro heures. Cette secousse se serait pro-duite à une distance de 8.900 kilomètres,sans doute en Chine.

Vienne. — En essayant de faire sansguide l'ascension du mont Grossglockner,ïe docteur Schrold, de Vienne, et sa fem-me sont tombés d'une hauteur de 5oomètres. Leurs cadavres n'ont pas été re-trouvés.

Lisbonne. — La situation en Portugalreste grave. Les élections n'ont laissé qu'u-ne majorité précaire dt» 3o voix au gou-vernement, tandis que les cabinets anté-rieurs avaient toujours disposé d'au moins5o voix. Et cependant, ils éprouvaientune grande difficulté à gouverner. ••

Washington. — L'ambassadeur deFrance, M. Jusserand est arrivé à Was-hington. On le croit en possession d'uneprotestation du gouvernement françaiscontre la récente circulaire douanier** surles textiles.

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— Ce cher X... ! il y a longtempsqu'on ne l'a vu ! Avei-wus de ses nou-velles.

— Ne m'en parlez pas. Il vient d'ê-tre écharpè.

— Echarpé !!!— Oui, il a été nommé maire de sa

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REVUE DE LA PRESSE

L'Action, M. Briaad et la politique :II faut que le président du Conseil s'ex-

plique sur une situation politique qui per-met aux conservateurs de s'autoriser desdéclarations du Gouvernement pour com-battre les chefs île la majorité gouverne-mentale et condamner la politique de cesdix dernières années. Tout le mal est venude quelques paroles vagues qui contiennentplus de sentiments que d'idées, parolesque personne n'a nettement comprises,mais que chacun a commentées au gré deses passions et de ses tendances. De sortequ'il y aune énigme qui pèse sur la situa-tion politique et dont le sphinx gouverne-mental ne nous a pas apparemment encoredonné le mot. Quel sera ce mot ?

L'Aurore, sur la question du fouet pourles apaches :

Le fouet est inutile parce que nous pos-sédons dans les Codes tout ce qu'il fautpour réduire à merci messieurs les assassins.Le grand mal est la faiblesse des magistratsqui distribuent les sursis et aussi les misesen liberté, au lien d'envoyer carrément aubagne les amis du revolver et du surin.Notez qu'un bandit peut collectionner unedouzaine de condamnations et qu'il est àpeu prés sûr de n'être même pas relégué :plus il est zébré de mois de prison, plus illève haut la tète. Une bonne fois, qu'oncondamne sans pitié et sans qu'il soit besoind'imiter nos voisins. L'apache, perdant saconfiance dans l'habituelle mansuétude dela Justice, y regardera à deux fois avantde risquer la Guyane ou la Veuve.

L'Autorité, sur le même sujet :L'opportune intervention du chat à neuf

queues a supprimé l'apache de Londres ; iln'y en a plus. Le chat à neuï queues veilledans la grande capitale anglaise commejadis veillait, à Venise, le lion de Saint-Marc sur la prospérité de lu cité. Va-t-onacclimater chez nous le chat à neuf queues.C'est aujourd'hui la question qui se posepartout et qui même va être l'objet d'un pro-jet de loi. Mais naturellement il faut compteravec les humanitaires, les gemisseurs, lesutopistes, que la seule pensée de l'intro-duction de la peine corporelle dans notrelégislature plonge dans un affolant effare-ment.

La Petite République, sur le port d'armesM. Barthou annonce l'intention de dépo-

ser prochainement un projet de loi sur leport d'armes. Celui-ci édicterait des peinesplus sévères et des interdictions plus éten-dues que la législation actuelle. Les textesen vigueur parlent, comme on sait, d'armesprohibées, d'où il résulte que d'autres ne lesont pas ; un revolver par exemple, est pro-hibé quand il a moins de vingt-un centimè-tres ; il devient licite s'il est plus grand ;de même sont seules interdites les armescachées, et vous pouvez tout à loisir vouspromener avec un fusil, un sabre, une hach©et trois ou quatre pistolets passés dans laceinture, tandis qu'une canne plombée ou