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1}' Année. — N' 9S24. Inv. Stc-Croi*. LE NUMÉRO 5 CENTIMES Vendredi 3 Mai 1907. LE LITTORAL ORGANE QUOTIDIEN DESSTATIONS HIVERNALES Journal Politique, Littéraire et Mondain de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse ABONNEMENTS Cannes, Alpes-Maritimes & Basses-Alpes.. Fr. Autres Départements » Etranger & Union Postale .'. » Lea Abonni Six Mois ta 18 25 Un An 33 34 nsmeau partant du 1* et 16 do chaqu Fortuné KOHUDV, Fondateur DIRECTEUR-RÉDACTEUR EK CHEF : .\ntouln Administration et Rédaction : « n « Horhe, «4, CANNES TÉLÉPHONE 5.35 LH mtBaterlti non îniAréa •• toit pu rendus. LM IMIr*» DM iJTrtaehisi «ont r«Iai#«i. ANNONCES Annonces (7 col.,4" pajçe). O f 2 6 | Annonces (y page)... O f 6O Annonceslef;al<:s(qc«.4 1 p.) O f 25 , Chronique focale 1 Ir. > Annonces légales ( x' page) O f 6O I Echos 3 fr. » Avis de Décès, de Messe et de Remerciements. f fr. la ligne Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches PARIS QUI PASSE La poigne. Le robinet des actuali- tés, Les femmes-cockèrex. - A . chacun son métier. —- Les femmes à l'Académie. Le Ministère Clemenceau vient d'envoyer en prison une demi-dou- zaine de fonctionnaires qui s'étaient syndiqués pour résister à leurs chefs. Le gouvernement a eu raison d'agir de la sorte. Il est impossible d'ad- mettre un seul instant que les em- ployés attachés au service général puissent se mettre en grève, parce qu'ils arrêteraient la vie publique et qu'ils porteraient dommage à la so- ciété entière. Lorsque les candidats à une fonc- tion administrative postulent pour obtenir un de ces emplois, il est en- tendu qu'ils acceptent les conditions et les charges afférentes au dit la- beur et qu'ils s'engagent à ne pas attenter au bon fonctionnement de l'Administration sinon, ils n'ont qu'à ne p;i8 se présenter. Les candidats ne manquent pas. Ceux qui trouvent que les congés ne sont pas assez fré- quents, que les appointements ne sont pas assez élevés, que les gratifi- cations sont insuffisantes n'ont qu'à chercher ailleurs.'Mais accepter la si- tuation et, une fois nommé, venir, à moi, public, me fermer le guichet au nez sous prétexte qu'il faut modi- fier ce qui n'est pas au gré des em- ployés, c'est par trop raide ! L'on eût tout; de même bien éton- né M. Clemenceau si, il y a quelques années, on lui avait prédit qu'il se- rait Ministre et qu'étant investi de ces hautes fonctions, il mettrait au bloc les fomenteurs de désordre!... Tout arrive et les maximes du bon Lafontaine sont éternelles de vérité. Le diable en se faisant vieux devient On fait grand tapage autour du corps d'une jeune fille qu'on a trou- vée dans la Seine ces jours-ci. Y a-t-il crime '! Y a-t-il suicide ? A-t-ellft été dépecée par un assassin ou entraînée simplement dans le tourbillon d'une hélice qui a arra- ché ses membres ? La police cherche ousemble cher- cher. Nous sommes dans la semaine du premier Mai, c'est quelque chose comme la semaine rouge, c'est la se- maine révolutionnaire, il est bon d;> détourner un peu l'attention des ba- dauds par l'intérêt d'un problème criminel. Kt l'on a mis en lumière l'assassinat de la petite Foy. A un autre moment où le besoin ne s'en fût pas fait sentir, ce malheur eût passé sous silence. La Préfecture de la Police, ou plutôt le Ministère de l'Intérieur, détient le robinet de l'ac- tualité sensationnelle. On a toujours, et c'est curieux, un fait un peu pal- pitant sous la main. En eus d'utilité, on le livre aux journaux pour dis- traire l'opinion ou s'il est nécessaire qu'elle ne soit pas détournée du cou- rant où on l'a lancée.on le dissimule soigneusement. C'est ainsi qu'il y a quelque temps un haut personnage attaché à la di- plomatie étrangère! se trouvant chez une jeune demi-mondaine qui ha- bitait les environs de la gare Saint- Lazare, à propos d'une discussion d'argent ou d'une crise sadique, on ne sait au juste, étrangla la malheu- reuse. L'histoire révélé* au moment du crime aurait fait sûrement un bruit énorme. Mais à cette époque le gou- vernement nevoulait pus de dériva- tif et comme il est toujours fâcheux d'entrer endifficultés avec une na- tion étrangère, on pria poliment le diplomate de retourner dans son pays et l'on déclara que l'infortunée jeune femme était morte dans une crise d'épilepsie. Et ni vu. ni connu, j't'embrouille !... * * Les femmes-cochères sont très dé- sillusionnées. Le métier est, en effet, trop dur. La plupart d'entre elles comprennent maintenant qu'unefem- me n'est pas faite pour être cahotée sur un siège de fiacre pendant douze heures chaque jour. Une de ces da- mes a déjà renoncé à son fouet et ses camarades songent, paraît-il, à en faire autant. D'ici quelques semaines les cochères ne solliciteront plus le client qu'à pied. Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, malgré leur désir et leur volonté, les femmes n'arriveront pas à se mascu- lariser, pas plus que les hommes, en général, ne peuvent se féminiser. Chacun a un sexe qui lui donne une force, un tempérament,un caractère, une organisation spéciale. Il est donc plus naturel d'embrasser une car- rière en rapport avec ses moyens : le métier decocher n'est pasum mé- tier féminin. Combien plus je comprends pour les dames qu'elles posent leur candi- dature aux fauteuils académiques. Cette fonction là, au moins, est de tout repos. C'est ainsi que l'on parle sérieuse- ment d'une candidature féminine pour le fauteuil laissé vacant par la mort de M. André Theuriet ; car à peine ce romancier rustique a-t-il rendu son âme aux génies sylvestres qu'il est fortement question de sa succession académique. Quelle est la femme qui ambition- ne de le remplacer ? Un épais mys- tère entoure cette candidature. Quel est le nom decette audacieuse ? Les informations se contredisent, mais il s'agit d'une femme de lettres, les mondaines n'osant pas encore, bien que les gens du monde soient repré- sentés sous la coupole, ambitionner l'honneur de porter un corsage à pal- mes vertes. Sera-ce Mme Adam ? la comtesse de Nouilles 1 Séverine ? Daniel Lesseur ? On nesait. Je sou- haite aux académiciens qu'elle soit jeune et jolie, ce-sera dorénavant les petites compensations à l'ennui que causent aux élus les obligatoires vi- sites académiques. Pour être immortel, on n'est pas de bois ! DANIEL RICHK. BIERE ALBERT BBAU 4o M0NAC9 E. CHABOT, il! aîné. AKenl CAMM. Petites Nouvelles Est nommé au grade de contrôleur général dt 2* classe d« l'annéo, M. Durand, contrô- leur de ire classe, en remplacement de M. Grand placé dans la section de réserve. ••- Le croisrur Forbin, qui vient de par- ticiper au sauvetage du /ean-Butt, e:»t arrivé - Bre&t. I.c ministre dos colonies partira demain matin pour Borde-aux où il va inaugurer l'ex- position maritime. — Un train de marchandise a été tampon- en gare de Petit-Vuevilly, par un trajn de voyageurs se rendant comme lui à Rouen. 11 y a eu trois blesses. Plusieurs wagons ont été avariés. — • M. Jonnart, gouverneur général de l'Al- gérie, est arrivé ù Pai>s renant de Lyon. - I* jury de la Marne demande le main- tien de la peine de mort. A Binerte, un cultivateur, Laurent Pas- cal, a par jalousie tué d'un coup de fusil une jeune femme-, puis s'est suicidé. L'infant Ferdinand est attiint d< |.i nugeole. Le croiseur espagnol Aharo-Hayan, w rend au rap Juby, pour surveilWr la contr.- bande des armes. L'empereur d'Allemagne a acheté le té lébrr château de l'Arhillncoîs construit à Cor- fou où, croit-on, Guillaume II viendrait pas- MT quelques semaines cetti^ année. M. Gtroncourt qui fut à Fez la victime de l'acrrWon que l'on B*lt, «t arrivé' à Tan- ger. Il partira demain pour la France. A Nantes, un jardinier d<- ii)ans Fran cis Lecoq, a tiré sur son ancien patron, M. Jean Portier, un coup de revolver. La balle est allée se loger dans la noitrine d'où ell-- .1 pu être i-xtraite. Le meurtrier n'a pas enco- î'- été arrêté. Une explosion de gazomètre s'est pro diwtr dans une fabrique do céramique à Pi gnans (Vax). Trois ouvriers ont été blessés - A Toulon, au Mourillon, plusieurs sol- dats d'infanterie coloniale se vont pris de querelle et un d'eux a été grièvement blessé de toups de couteau. C'est unLummti Butel. BIERE ALBERT BRAU de MONACO E. CHABOT, fils aîné. Agent ryjNES. Les sauveurs IJ( gouvernement de M. Clemenceau ment tic faire acte d'énergie. Il a fait arrêter les membres de la C. G. T. qui. avaient ouvert à la bourse du Travail des cours d'action directe ; il a révo- qué des fonctionnaires turbulents qui prêchaient la révolution, il a mis à la raison des instituteurs qui voulaient pratiquer le sabotage des consciences ; il a /noté le I er Mai et il entend obli- ger les Syndicats ouvriers à s'occu- per, en dehors de tout souci politique, de leurs intérêts professionnel*; Bravo ! f applaudis. Il me semble cependant qu'avant d'en arriver à ces mesures extrêmes d'énergie, le gouvernement aurait bien ne pas se-compromettre hier avec ceux-là mêmes qu'il frappe s> dure- ment aujourd'hui. Gouverner, c'est prévoir ! Or, ilija longtemps que le moins acisé des po- liticiens pouvait prévoir qu'en pra- tiquant la politique du laisser faire, il faudrait en arriver un jour à laré- pression. Les révolutionnaires de marque dont on condamne, les agissements n'ont fait que profiter de la permission qui leur a été donnée de troubler l'ordre, ils ont suivi l'exemple qui leur aété donné par ceux qvi nous gouvernent aujourd'hui. M. Clemenceau s'aperçoit bien tard que la «politique dangereuse des so- cialistes mène tout droit à la réaction, il s'aperçoit bien tard que grâce à cette politique dangereuse faite avec la complicité des Vivumi et autres dont tl a fait ses collaborateurs il détient If' pouvoir et il s'en aperçoit juste au moment cette politique risque de, le jeter à terre. Voilà pourquoi lorsqu'il se re- tourne contre, les socialistes et se flatte de sauver la République, il ne peut empêcher une partie de l'opinion de s'apercevoir qu'il sauve tout simple- ment son portefeuille. Sauver la République, mais on ne fait que ça depuis longtemps, depuis que des malins ont inventé la politi- que de. défense républicaine pour sau- ver la Ré'publiqw' que rien ne menace si ce n'est la politique même inventée pour la défendre. Sauver la République I c'est le pro- gramme de ceux jui veulent rester en place. Les temps héroïque* sont pas- sés. Et Clemenceau est mal venu de parodier le vers célèbre : Je jure qu un tel jour j'ai sautd lit Patrie ' II n'a. pas plus sauvé la Républi- que des socialistes et révolutionnaires que sus prédécesseurs l'elletan et Combes ne l'ont sauvé, de la Congréga- tion. Les sauveurs, on les connaît au- jourd'hui. Ce sont des malins qui crient : au voleur ! pour être gendar- me* et, ifut, lorsqu'il* sauvent quelque chose c'est leur peau que leur mala- dresse a compromise. BIERJ, ALBERT BRAU de MONACO E. CHABOT, «II aln<. AK™t CAKMS. LA - IAMLLIM Les quatrièmes bataillons des régiments de ligne seront supprimés avant le mois d'octo- bre 1907, à l'exception toutefois d« ceux qui entrent dans la formation des groupes de forteresse. Cadres et trouiics seront répartis dans tes trois autres bataillons. On procédera pour 1 anVctatioo des officiers, de la manière suivante : Le li«utenant-colonel le plus ancien ou le seul lieutenant-colonel serait placé comme maintenant, à la portion centrale. Les chefs de bataillon et les capitaines 1rs plus jeunes M*ront pourvus d'un commandement après les officiers brevetés et non brevetés n'ayant pas accompli deux ans de commandement. Les capitaines U:$ plus anciens après eux seront placés au cadre complémentaire. On pro- cédera d'une manière analogue pour les lieu- tenants. Knfin, les officiers du cadre complémentai- re seront affectés à la portion principale, sauf le plus jeune capitaine et le plus jeune lieu trn.tnt du cadre, qui seront affectés à la nnr- tion centrale. Le ministre pourra déroger à cette règli 1 ; pour certains cas particuliers. BIERE ALBERT BRAU de MONACO E. CHABOT, fils aîné. Agent C AHms. LA PRESSE ALLEMANDE Les journaux officieux d'Allema- gne finissent par comprendre le dan- ger des polémiquer acerbes engagées par quelques-uns d'entre eux avec- la presse anglaise, italienne et espa- gnole, relativement aux voyages d'E- douard VII à Oarthagène et à Gaéte, Ils se rendent compte, un peu tard, que leurs attaques passionnées, leurs suspicions parfois injurieuses et leurs tirades sur la puissance alle- mande, le droit allemand, la volonté allemande n'étaient pas précisément de nature à leur ramener les sympa- thies européennes et même universel- Ie8,qui se sont éloignées d'eux. Ils ten- tent de faire machine en arrière et de calmer la surexcitation qu'ils ont for- tement contribué à causer en faisant chorus avec les organes les plus vio- lemment chauvins de la presse pan germaniste. On a vu la Gazette de, Co- logne revenir sur une de ses plus vi- ves attaques contre l'Angleterre et l'Italie, pour en atténuer les termes trop énergiques et offensants. La Gazette de VAllemagne du Nord avait déjà tenté de réagir contre l'explo- sion de chauvinisme de ses compa- triotes. Aujourd'hui, c'est la Corres- pondance d'empire de VAllemagne du Sud, autre organe officieux très ré- pandu, qui invite ses concitoyens au calme. Elle espère que si les voyages d'Edouard VII sont, évoqués au Reichstag « on n'offrira pas de nou- veau au monde le spectacle falla- cieux d'une Allemagne nerveuse et agitée, et l'on ne fournira plus à la presse anglaise l'occasion d'articles intitulés : « L'anxiété allemande. >• Mais ces conseils ne sont pas du goût, d'autres grands journaux. l>e Reichsbotte s'écrie : • Si notre patrio- tisme s'exalte, c'eat que nous vo- yons que partout on cherche à en- velopper l'Allemagne dans un cercle d'alliances et d'ententes qui lui «ont hostiles. Une. nation moins pacifique ((lie l'Allemagne aurait depuis long- temps répondu à ces provocations ou à ces menées. » I^es Hamburger Nachricliten écri- vent que le discours du général von Einem, Ministre de la Guerre, a prou- à l'étranger que l'Allemagne était résolue à obtenir de gré ou de force « qu'on la laisse en paix». Donc l'Allemagne est pacifique et ne nourrit aucun dessein belliqueux, c'est entendu ; mais alors pourquoi le Kaiser s'oppose-t-il avec tant d'éner- gie à ce que la question, pas même du désarmement, mais simplement de la limitation des armements soit posée à la Conférence de I>a Haye ? Les logiciens d'Outre-Rhin auront besoin de plusieurs volumes in-octa- vo pour en expliquer les raisons « pa- cifiques » au monde. BIERE ALBERT BRAU 4c MONACO E. CHABOT, fili aine. Agent durais. Echos et Nouvelles NOS HOTBS A l'hôtel Prince de Galles : M. N. Vatdel ; M. Ahalkoka. *** A l'hôtel de Provence : Mme Ros- tan et Mlle ; M.fr'abrede Lamaurel- le ; Mme Gavot ; Mme TaignyetMHe ; Mme Courtois ; Mme et Mlles Massel. DÉPART La baronne Alice Rothschild, ve- nant de Grasse, est partie hier soir, pour Paris et Londres, par le rapide de li heures 38 de l'après-midi. *** M., Mme Ramon Concha et leurs enfants partiront demain pour Paris. DE PASSAGE LL.AA.RR. le duc et la duchesss de Vendôme étaient, hier, de passage à Cannes, avec leurs eniants. Ils sont repartis pour Suint-Raphaël par lex-' press de 0 heures. LA PAQUE RUSSE Aujourd'hui, services solennels, matin et soir, h l'occasion de la Pà- quo Russo à l'église orthodoxe du boulevard Alexandre 111. C'est ce soir, qu'aura lieu la mise au tombeau du Christ en présence de nos hôtes impériaux et de la nom- breuse colonie russe de Cannes. Enfin, dans la nuit de samedi à di- manche,aura lieu à minuit l'imposan- te solennité de la résurrection. Elysée Palace, route d'Antibes, ou- vert jusqu'au mois de juin, Palais ne se louant que par tipportements. Cuisine et service très soignés. Lift et Chauffage Electrique. 534. 1 , CAP D'ASTIBES Grand-Hôtel du Cap Ouvert jusqu'au 1"> juin. Tous les mardis et vendredis, dé- jeuner et thé, concert. Visite du parc et des jardins de la villa Eilenroc qui sont une merveille du Littoral. "'' 5751 I) Antibes : INSPECTION Le général Malins, commandant le XV' corps d'armée, était, hier, à An- tibes, en tournée d inspection.

LE LITTORA LE NUMÉRO 5 CENTIMESarchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1907/Jx5... · dt 2* classe d« l'annéo, M. Durand, contrô- ... Grand placé dans la section de

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1}' Année. — N' 9S24. — Inv. Stc-Croi*.

LE NUMÉRO 5 CENTIMESVendredi 3 Mai 1907.

LE LITTORALORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES

Journal Politique, Littéraire et Mondain de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse

A B O N N E M E N T SCannes, Alpes-Maritimes & Basses-Alpes.. Fr.Autres Départements »Etranger & Union Postale .'. »

Lea Abonni

Six Moista1825

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nsmeau partant du 1* et 16 do chaqu

Fortuné KOHUDV, FondateurDIRECTEUR-RÉDACTEUR EK CHEF : . \ n t o u l n

Administration et Rédaction : « n « H o r h e , «4, CANNES — TÉLÉPHONE 5.35L H mtBaterlti non îniAréa • • toit pu rendus. LM IMIr*» DM iJTrtaehisi «ont r«Iai#«i.

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Annonces (7 col.,4" pajçe). O f 2 6 | Annonces (y page)... O f 6OAnnonceslef;al<:s(qc«.41p.) O f 2 5 , Chronique focale 1 Ir. >Annonces légales ( x' page) O f 6O I Echos 3 fr. »Avis de Décès, de Messe et de Remerciements. f fr. la ligne

Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches

PARIS QUI PASSELa poigne. — Le robinet des actuali-

tés, — Les femmes-cockèrex. - A. chacun son métier. —- Les femmes

à l'Académie.

Le Ministère Clemenceau vientd'envoyer en prison une demi-dou-zaine de fonctionnaires qui s'étaientsyndiqués pour résister à leurs chefs.Le gouvernement a eu raison d'agirde la sorte. Il est impossible d'ad-mettre un seul instant que les em-ployés attachés au service généralpuissent se mettre en grève, parcequ'ils arrêteraient la vie publique etqu'ils porteraient dommage à la so-ciété entière.

Lorsque les candidats à une fonc-tion administrative postulent pourobtenir un de ces emplois, il est en-tendu qu'ils acceptent les conditionset les charges afférentes au dit la-beur et qu'ils s'engagent à ne pasattenter au bon fonctionnement del'Administration sinon, ils n'ont qu'àne p;i8 se présenter. Les candidats nemanquent pas. Ceux qui trouventque les congés ne sont pas assez fré-quents, que les appointements nesont pas assez élevés, que les gratifi-cations sont insuffisantes n'ont qu'àchercher ailleurs.'Mais accepter la si-tuation et, une fois nommé, venir,à moi, public, me fermer le guichetau nez sous prétexte qu'il faut modi-fier ce qui n'est pas au gré des em-ployés, c'est par trop raide !

L'on eût tout; de même bien éton-né M. Clemenceau si, il y a quelquesannées, on lui avait prédit qu'il se-rait Ministre et qu'étant investi deces hautes fonctions, il mettrait aubloc les fomenteurs de désordre !...Tout arrive et les maximes du bonLafontaine sont éternelles de vérité.Le diable en se faisant vieux devient

On fait grand tapage autour ducorps d'une jeune fille qu'on a trou-vée dans la Seine ces jours-ci.

Y a-t-il crime '! Y a-t-il suicide ?A-t-ellft été dépecée par un assassinou entraînée simplement dans letourbillon d'une hélice qui a arra-ché ses membres ?

La police cherche ou semble cher-cher. Nous sommes dans la semainedu premier Mai, c'est quelque chosecomme la semaine rouge, c'est la se-maine révolutionnaire, il est bon d;>détourner un peu l'attention des ba-dauds par l'intérêt d'un problèmecriminel. Kt l'on a mis en lumièrel'assassinat de la petite Foy. A unautre moment où le besoin ne s'enfût pas fait sentir, ce malheur eûtpassé sous silence. La Préfecture dela Police, ou plutôt le Ministère del'Intérieur, détient le robinet de l'ac-tualité sensationnelle. On a toujours,et c'est curieux, un fait un peu pal-pitant sous la main. En eus d'utilité,on le livre aux journaux pour dis-traire l'opinion ou s'il est nécessairequ'elle ne soit pas détournée du cou-rant où on l'a lancée.on le dissimulesoigneusement.

C'est ainsi qu'il y a quelque tempsun haut personnage attaché à la di-plomatie étrangère! se trouvant chezune jeune demi-mondaine qui ha-bitait les environs de la gare Saint-Lazare, à propos d'une discussiond'argent ou d'une crise sadique, onne sait au juste, étrangla la malheu-reuse.

L'histoire révélé* au moment du

crime aurait fait sûrement un bruiténorme. Mais à cette époque le gou-vernement ne voulait pus de dériva-tif et comme il est toujours fâcheuxd'entrer en difficultés avec une na-tion étrangère, on pria poliment lediplomate de retourner dans sonpays et l'on déclara que l'infortunéejeune femme était morte dans unecrise d'épilepsie. Et ni vu. ni connu,j't'embrouille !...

* *Les femmes-cochères sont très dé-

sillusionnées. Le métier est, en effet,trop dur. La plupart d'entre ellescomprennent maintenant qu'unefem-me n'est pas faite pour être cahotéesur un siège de fiacre pendant douzeheures chaque jour. Une de ces da-mes a déjà renoncé à son fouet et sescamarades songent, paraît-il, à enfaire autant. D'ici quelques semainesles cochères ne solliciteront plus leclient qu'à pied.

Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse,malgré leur désir et leur volonté, lesfemmes n'arriveront pas à se mascu-lariser, pas plus que les hommes, engénéral, ne peuvent se féminiser.Chacun a un sexe qui lui donne uneforce, un tempérament,un caractère,une organisation spéciale. Il est doncplus naturel d'embrasser une car-rière en rapport avec ses moyens :le métier de cocher n'est pasum mé-tier féminin.

Combien plus je comprends pourles dames qu'elles posent leur candi-dature aux fauteuils académiques.Cette fonction là, au moins, est detout repos.

C'est ainsi que l'on parle sérieuse-ment d'une candidature fémininepour le fauteuil laissé vacant par lamort de M. André Theuriet ; car àpeine ce romancier rustique a-t-ilrendu son âme aux génies sylvestresqu'il est fortement question de sasuccession académique.

Quelle est la femme qui ambition-ne de le remplacer ? Un épais mys-tère entoure cette candidature. Quelest le nom de cette audacieuse ? Lesinformations se contredisent, maisil s'agit d'une femme de lettres, lesmondaines n'osant pas encore, bienque les gens du monde soient repré-sentés sous la coupole, ambitionnerl'honneur de porter un corsage à pal-mes vertes. Sera-ce Mme Adam ? lacomtesse de Nouilles 1 Séverine ?Daniel Lesseur ? On ne sait. Je sou-haite aux académiciens qu'elle soitjeune et jolie, ce-sera dorénavant lespetites compensations à l'ennui quecausent aux élus les obligatoires vi-sites académiques.

Pour être immortel, on n'est pasde bois !

DANIEL RICHK.

BIERE ALBERT BBAU 4o M0NAC9E. CHABOT, i l ! aîné. AKenl CAMM.

Petites NouvellesEst nommé au grade de contrôleur général

dt 2* classe d« l'annéo, M. Durand, contrô-leur de ire classe, en remplacement de M.Grand placé dans la section de réserve.

••- Le croisrur Forbin, qui vient de par-ticiper au sauvetage du /ean-Butt, e:»t arrivé- Bre&t.

I.c ministre dos colonies partira demainmatin pour Borde-aux où il va inaugurer l'ex-position maritime.

— Un train de marchandise a été tampon-né en gare de Petit-Vuevilly, par un trajnde voyageurs se rendant comme lui à Rouen.11 y a eu trois blesses. Plusieurs wagons ontété avariés.

— • M. Jonnart, gouverneur général de l'Al-gérie, est arrivé ù Pai>s renant de Lyon.

- I* jury de la Marne demande le main-tien de la peine de mort.

A Binerte, un cultivateur, Laurent Pas-cal, a par jalousie tué d'un coup de fusil unejeune femme-, puis s'est suicidé.

L'infant Ferdinand est attiint d< |.inugeole.

Le croiseur espagnol Aharo-Hayan, wrend au rap Juby, pour surveilWr la contr.-bande des armes.

L'empereur d'Allemagne a acheté le télébrr château de l'Arhillncoîs construit à Cor-fou où, croit-on, Guillaume II viendrait pas-MT quelques semaines cetti année.

M. Gtroncourt qui fut à Fez la victimede l'acrrWon que l'on B*lt, « t arrivé' à Tan-ger. Il partira demain pour la France.

A Nantes, un jardinier d<- ii)ans Francis Lecoq, a tiré sur son ancien patron, M.Jean Portier, un coup de revolver. La balleest allée se loger dans la noitrine d'où ell--.1 pu être i-xtraite. Le meurtrier n'a pas enco-î'- été arrêté.

Une explosion de gazomètre s'est prodiwtr dans une fabrique do céramique à Pignans (Vax). Trois ouvriers ont été blessés

- A Toulon, au Mourillon, plusieurs sol-dats d'infanterie coloniale se vont pris dequerelle et un d'eux a été grièvement blesséde toups de couteau. C'est un Lummti Butel.

BIERE ALBERT BRAU de MONACOE. CHABOT, fils aîné. Agent ryjNES.

Les sauveursIJ( gouvernement de M. Clemenceau

ment tic faire acte d'énergie. Il a faitarrêter les membres de la C. G. T. qui.avaient ouvert à la bourse du Travaildes cours d'action directe ; il a révo-qué des fonctionnaires turbulents quiprêchaient la révolution, il a mis à laraison des instituteurs qui voulaientpratiquer le sabotage des consciences ;il a /noté le Ier Mai et il entend obli-ger les Syndicats ouvriers à s'occu-per, en dehors de tout souci politique,de leurs intérêts professionnel*;

Bravo ! f applaudis.Il me semble cependant qu'avant

d'en arriver à ces mesures extrêmesd'énergie, le gouvernement aurait biendû ne pas se-compromettre hier avecceux-là mêmes qu'il frappe s> dure-ment aujourd'hui.

Gouverner, c'est prévoir ! Or, il ij alongtemps que le moins acisé des po-liticiens pouvait prévoir qu'en pra-tiquant la politique du laisser faire, ilfaudrait en arriver un jour à la ré-pression.

Les révolutionnaires de marque donton condamne, les agissements n'ontfait que profiter de la permission quileur a été donnée de troubler l'ordre,ils ont suivi l'exemple qui leur a étédonné par ceux qvi nous gouvernentaujourd'hui.

M. Clemenceau s'aperçoit bien tardque la «politique dangereuse des so-cialistes mène tout droit à la réaction,il s'aperçoit bien tard que grâce à cettepolitique dangereuse faite avec lacomplicité des Vivumi et autres donttl a fait ses collaborateurs il détientIf' pouvoir et il s'en aperçoit juste aumoment où cette politique risque de,le jeter à terre.

Voilà pourquoi lorsqu'il se re-tourne contre, les socialistes et se flattede sauver la République, il ne peutempêcher une partie de l'opinion des'apercevoir qu'il sauve tout simple-ment son portefeuille.

Sauver la République, mais on nefait que ça depuis longtemps, depuisque des malins ont inventé la politi-que de. défense républicaine pour sau-ver la Ré'publiqw' que rien ne menacesi ce n'est la politique même inventéepour la défendre.

Sauver la République I c'est le pro-gramme de ceux jui veulent rester en

place. Les temps héroïque* sont pas-sés. Et Clemenceau est mal venu deparodier le vers célèbre :

Je jure qu un tel jour j'ai sautd lit Patrie '

II n'a. pas plus sauvé la Républi-que des socialistes et révolutionnairesque sus prédécesseurs l'elletan etCombes ne l'ont sauvé, de la Congréga-tion.

Les sauveurs, on les connaît au-jourd'hui. Ce sont des malins quicrient : au voleur ! pour être gendar-me* et, ifut, lorsqu'il* sauvent quelquechose c'est leur peau que leur mala-dresse a compromise.

BIERJ, ALBERT BRAU de MONACOE. CHABOT, «II aln<. AK™t CAKMS.

LA - IAMLLIMLes quatrièmes bataillons des régiments de

ligne seront supprimés avant le mois d'octo-bre 1907, à l'exception toutefois d« ceux quientrent dans la formation des groupes deforteresse. Cadres et trouiics seront répartisdans tes trois autres bataillons. On procéderapour 1 anVctatioo des officiers, de la manièresuivante :

Le li«utenant-colonel le plus ancien ou leseul lieutenant-colonel serait placé commemaintenant, à la portion centrale. Les chefsde bataillon et les capitaines 1rs plus jeunesM*ront pourvus d'un commandement après lesofficiers brevetés et non brevetés n'ayant pasaccompli deux ans de commandement. Lescapitaines U:$ plus anciens après eux serontplacés au cadre complémentaire. On pro-cédera d'une manière analogue pour les lieu-tenants.

Knfin, les officiers du cadre complémentai-re seront affectés à la portion principale, saufle plus jeune capitaine et le plus jeune lieutrn.tnt du cadre, qui seront affectés à la nnr-tion centrale. Le ministre pourra déroger àcette règli1; pour certains cas particuliers.

BIERE ALBERT BRAU de MONACOE. CHABOT, fils aîné. Agent C AHms.

LA PRESSE ALLEMANDELes journaux officieux d'Allema-

gne finissent par comprendre le dan-ger des polémiquer acerbes engagéespar quelques-uns d'entre eux avec-la presse anglaise, italienne et espa-gnole, relativement aux voyages d'E-douard VII à Oarthagène et à Gaéte,

Ils se rendent compte, un peutard, que leurs attaques passionnées,leurs suspicions parfois injurieuseset leurs tirades sur la puissance alle-mande, le droit allemand, la volontéallemande n'étaient pas précisémentde nature à leur ramener les sympa-thies européennes et même universel-Ie8,qui se sont éloignées d'eux. Ils ten-tent de faire machine en arrière et decalmer la surexcitation qu'ils ont for-tement contribué à causer en faisantchorus avec les organes les plus vio-lemment chauvins de la presse pangermaniste. On a vu la Gazette de, Co-logne revenir sur une de ses plus vi-ves attaques contre l'Angleterre etl'Italie, pour en atténuer les termestrop énergiques et offensants. LaGazette de VAllemagne du Nord avaitdéjà tenté de réagir contre l'explo-sion de chauvinisme de ses compa-triotes. Aujourd'hui, c'est la Corres-pondance d'empire de VAllemagne duSud, autre organe officieux très ré-pandu, qui invite ses concitoyens aucalme. Elle espère que si les voyagesd'Edouard VII sont, évoqués auReichstag « on n'offrira pas de nou-veau au monde le spectacle falla-cieux d'une Allemagne nerveuse etagitée, et l'on ne fournira plus à lapresse anglaise l'occasion d'articlesintitulés : « L'anxiété allemande. >•

Mais ces conseils ne sont pas dugoût, d'autres grands journaux. l>eReichsbotte s'écrie : • Si notre patrio-

tisme s'exalte, c'eat que nous vo-yons que partout on cherche à en-velopper l'Allemagne dans un cercled'alliances et d'ententes qui lui «onthostiles. Une. nation moins pacifique((lie l'Allemagne aurait depuis long-temps répondu à ces provocations ouà ces menées. »

I es Hamburger Nachricliten écri-vent que le discours du général vonEinem, Ministre de la Guerre, a prou-vé à l'étranger que l'Allemagne étaitrésolue à obtenir de gré ou de force« qu'on la laisse en paix ».

Donc l'Allemagne est pacifique etne nourrit aucun dessein belliqueux,c'est entendu ; mais alors pourquoi leKaiser s'oppose-t-il avec tant d'éner-gie à ce que la question, pas mêmedu désarmement, mais simplementde la limitation des armements soitposée à la Conférence de I>a Haye ?Les logiciens d'Outre-Rhin aurontbesoin de plusieurs volumes in-octa-vo pour en expliquer les raisons « pa-cifiques » au monde.

BIERE ALBERT BRAU 4c MONACOE. CHABOT, fili aine. Agent durais.

Echos et NouvellesNOS HOTBS

A l'hôtel Prince de Galles : M. N.Vatdel ; M. Ahalkoka.

***A l'hôtel de Provence : Mme Ros-

tan et Mlle ; M. fr'abre de Lamaurel-le ; Mme Gavot ; Mme TaignyetMHe ;Mme Courtois ; Mme et Mlles Massel.

DÉPART

La baronne Alice Rothschild, ve-nant de Grasse, est partie hier soir,pour Paris et Londres, par le rapidede li heures 38 de l'après-midi.

* * *M., Mme Ramon Concha et leurs

enfants partiront demain pour Paris.

DE PASSAGE

LL.AA.RR. le duc et la duchesssde Vendôme étaient, hier, de passageà Cannes, avec leurs eniants. Ils sontrepartis pour Suint-Raphaël par lex-'press de 0 heures.

LA PAQUE RUSSE

Aujourd'hui, services solennels,matin et soir, h l'occasion de la Pà-quo Russo à l'église orthodoxe duboulevard Alexandre 111.

C'est ce soir, qu'aura lieu la miseau tombeau du Christ en présence denos hôtes impériaux et de la nom-breuse colonie russe de Cannes.

Enfin, dans la nuit de samedi à di-manche,aura lieu à minuit l'imposan-te solennité de la résurrection.

Elysée Palace, route d'Antibes, ou-vert jusqu'au mois de juin, Palaisne se louant que par tipportements.Cuisine et service très soignés.Lift et Chauffage Electrique.

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CAP D'ASTIBES

Grand-Hôtel du CapOuvert jusqu'au 1"> juin.Tous les mardis et vendredis, dé-

jeuner et thé, concert.Visite du parc et des jardins de la

villa Eilenroc qui sont une merveilledu Littoral. "''5751

I) Antibes :INSPECTION

Le général Malins, commandant leXV' corps d'armée, était, hier, à An-tibes, en tournée d inspection.