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"Tous au travail dans l'ordre et la concorde" C'est ainsi que se terminait le vibrant message du Maréchal Pétain aux Lé- gionnaires, à l'occasion de la réunion imposante qui avait lieu Dimanche à Nice. Le Chef de l'Etat Français ne pou- vait trouver une formule plus brève et plus significative. L ordre et la concorde, voilà qui veut tout dire. Et les Légionnaires ont bien compris en entendant la voix de leur chef, que c'est sur ces deux vertus bien comprises et bien pratiquées qu'était établie leur belle mission. Samedi soir, devant le Monument aux Morts somptueusement illuminé ce fut la voix de M. Noël de Tissot, chargé de mission à la Direction Géné- rale de la Légion, qui enveloppa les Légionnaires par une évocation des Morts de la Guerre, des Prisonniers de la Guerre etfitentendre ce conseil : « Songez quevous appartenez à la France avant de vous appartenir à vous-même ! » Le lendemain, dimanche, c'était aux Arènes de Cimiez que nos Légion- naires allaient avoir à prêter serment. Ils étaient 2.000, quand M. Ri- bière, Préfet des Alpes-Maritimes, François Valentin, Directeur Général de la Légion, Joseph Darnand et Malandn vinrent se ranger sur l'es- trade que surmontait l'effigie du Maré- chal et que les clairons par leur son- nerie "Au drapeau" figèrent tous ces chevaliers d'une nouvelle croisade. François Valentin parla le premier pour dire à ces Légionnaires avec sa voix, avec son coeur, qu'il fallait qu'ils soient parmi les meilleurs « dans leur vie publique comme dans leur vie per- sonnelle », affirmant partout et tou- jours leur discipline et leur loyauté. Il leur dit que « la France avait besoin de toutes nos énergies individuelles et nationales pour mériter sa rédemption et qu'avec.eux une nouvelle élite venait de naître ». Joseph Darnand, à son tour, avec son énergie magnifique, allait faire courir un frisson de fierté dans cette masse imposante, car c'est à lui que revenait la mission de préciser le ques- tionnaire de cette investiture, c'est lui, qui après avoir recueilli les "Oui" des S. 0. L. allait formuler ce serment : « Je m'engage sur l'honneur à servir la France et le Maréchal Pétain, Chef de la Légion, à consacrer toutes mes forces à faire triompher la Révolution Nationale et son idéal suivant les ordres de mes chefs et la discipline librement acceptée du S.O.L. » Et deux mille voix, fondues en une seule, répondirent : « Je le jure ». C'était fait. Les S.O.L. venaient de s'engager par une promesse solennelle à un mot d'ordre qui ne laisse pas d'équivoques. Il y avait de l'émotion dans tous les yeux quand s'éleva la voix du Maréchal retransmise par les haut-parleurs. Et pendant le magnifique défilé qui suivit, les hommes répétaient ces mots du grand et vénéré Chef : « Tous au travail, dans l'ordre et la concorde. » Jacques BUCHARD. LA QUINZAINE DE VENTE DU COMITÉ DE PROPAGANDE DU MARÉCHAL Elle a commencé dimanche. Les membres de la J.F.O.M. l'ont assurée avec tact. Mais n'oublions pas qu'on a jusqu'au 2 Mars pour offrir' son obole .à cette oeuvre qui mérite la générosité de chacun. F-OAMULE D'ARMISTJCE LE LITTORAL FORTUNÉ ROBAUDY, FONDATEUR EN 1884 ADMINISTRATION ET RÉDACTION: 22, RUE HOCHE, CANNES TELEPHONE 904-86 •- ..-••">..~., <->r " " ' n ^ M u n . ii, i\uc nu^nc, v_AlNlNCà « ItLtfHUNt VU4-86 HEBDOMADAIRE LITTERAIRE, MONDAIN ET SPORTIF DE CANNES ET DE L'ARRONDISSEMENT DE GRASSE Publie les annonces judiciaires et Légales, les Avis des Tribunaux de Commerce, Actes de Sociétés, Ventes et Cessions de Fonds de Commerce, etc. R.C. Cannes 4362 55" ANNÉE SOUVENIRS ÉPARS ENTRE LES VIEUX MURS DE STANISLAS UN ANCIEN DE STAN NOUS PARLE... par Joseph GUBERT IV ( Voir "Le Littoral" des 22 Janvier 5 et 12 Février) La visite de Dom Pedro, Empereur du Brésil, fut un jour de grande liesse, qui nous valut des gâteries, l'amélioration de l'ordinaire et une promenade supplémentaire. Malgré le grand honneur que faisait Sa Majesté à de simples potaches et surtout à leur éminent Directeur, M. l'Abbé Lalanne, nous aurions été injustes d'oublier les attentions vraiment prin- cières que nous devions à notre bon camarade Mathieu de La Rochefoucauld.Tous les mercredis, qui était le jour de sortie et non le jeudi, nous avions une visite qui faisait toujours sensation. Tournée deGrand Duc Un attelage de six poneys blancs dans les allées de Stan Le Duc de La Rochefoucauld-Bisaccia, père de notre ami et ambassadeur à Londres et Chef des Droites au Parlement, arrivait dans sa petite Victoria attelée de six poneys blancs, qu'il condui- sait lui-même. Derrière, le landau de la Duchesse et de ses dames de compagnie. Enfin, un valet tenait en mains un pur-sang pour Mathieu. Après une visite, le cortège faisait le tour de la grande terrasse dans le même ordre et Mathieu caracolait à côté de la portière. Ces visites régu- lières avaient toujours unlendemain gourmand. Sur nos tables nous trouvions un excellent gâteau de chez Servelle, pâtissier renommé (Joseph Nègre trônait comme confiseur et Rum- pelmayeur à la Croisette était le Tea Room sélect). A certaines fêtes, h Duc, dans sa munificence, faisait ajouter un verre de Marsala exquis, de chez Coulom, le grand marchand de vins du bas Suquet et dont le fils était notre camarade. Le geste que renouvelait chaque semaine le Duc de La Rochefoucauld était naturel à ce vrai grand seigneur qui était adoré dans la Sarthe où il avait son château. Aussi aux élections, sans aucun effort- il recueillait toujours près de huit mille voix sur neuf mille inscrits. Ce qui n'empêchait pas Clemenceau, le grand invalideur de demander et d'obtenir l'invalidation à chaque élection. Naturellement cela ne changeait rien. Et le Duc restait chef des Droites. C'est lui qui prépara la formidable campagne de 1885, qui faillit se terminer par l'arrivée du Comte de Paris sur le trône. Une majorité de députés royalistes et bonapartistes au premier tour et la chute au second après des invalidations scan- daleuses. On manqua de cran à ce moment-là. Je n'étais plus à Stan, quand j'appris l'horrible accident qui avait coûté la vie à notre charmant Mathieu. Son cheval avait fait un écart et le pauvre garçon, parfait cavalier, avait été jeté et écrasé contre un platane de la route. Souvenirs... à Monte-Carlo C'est aussi d'un accident que mourut l'ami de Laire que j'avais retrouvé il y a quelques années à peine, au Tir aux Pigeons de Monte-Carlo. C'était un tirer de premier ordre et surtout un yachtman intrépide, trop sûr de lui, disaient ses amis du grand Club de Nice. Dédaignant tous les conseils de prudence qui lui furent prodigués, il quitta port de Nice, un jour, barrant sa fine barque à voile, malgré une mer déchaînée et un vent d'Est très frais. Vers les Bouches du Loup, il sombra en vue du Golfe-Juan, d'où partirent en vain des secours. Nous avions évoqué le passé et nos souvenirs de Stan et sa mort me fut d'autant plus pénible qu'on ne retrouva son corps que plusieurs jours après. ...à Vence Je ne puis arriver dans la jolie ville de Vence dont les métamorphoses sont prodigieuses depuis quelques années, sans revivre les journées pleines de charme que je passais chez mon camarade Albert Blanc. Ses parents étaient d'une gentillesse extrême et je revenais toujours porteur de flacons de parfums et de savons de chez Dellettrez, le grand parfumeur parisien chez qui Blanc, son neveu, avait une place réservée après ses études. J'allais aussi souvent au Golfe-Juan chez les parents de mon camarade de première Commu nion Clément Nabonnand. Cette propriété a été vendue à Dental, le Lenôtre des jardins de la Côte d'Azur. ...à Golfe-Juan parmi les plus belles rosés du monde La mère et le père de Nabonnand formaient un couple superbe. Madame Nabonnand avait pour le petit ami deson fils des attentions char- mantes. Le père Nabonnand, puissant travailleur, passionné pour son jardin qu'il embellissait par des cultures variées et toujours nouvelles, s'adonnait aux croisements pour obtenir des rosés 1 nouvelles toujours plus belles et qu'on s'arrachait littéralement dans le monde entier. Alphonse Karr a créé à Nice l'art du bouquet et l'expédition des fleurs coupées, et on peut dire que l'auteur des Guêpes, jardinier des Lettres comme l'a bap- tisé Lamartine et Nabonnand sont les grands artisans d'un commerce qui a enrichi et continue d'enrichir les horticulteurs de la Côte d'Azur. Les fils Nabonnand ont été de parfaits élèves de leur père. Clément a deviné l'excellence des terrains alors en friche près des Bouches du Loup dans la commune de Villeneuve-Loubet, quartier qui a séduit aussinotre grand Maréchal. Le u Mas des Rosés" de Nabonnand est un vrai jardin d'acclimatation. On ytrouve les plan- tes les plus rares et les plus beaux spécimens de mimosas et au premier rang le mimosa pleureur, d'où ruisselle une vraie coulée d'or à l'époque de sa floraison. Un cyprès bleu acier, plante de grand ornement, des pamplemousses, des oran- gers nains du Japon et surtout une collection de rosés complètent ce véritable Eden. Au premier plan dans un massif de toute beauté, s'épanouit la rosé Nabonnand, une des créations de son père et qui perpétue ainsi son souvenir. Et je ne puis oublier la délicatesse de ce vieux camarade qui pour mon mariage créa la Rosé Gubert qui est naturellement pour moi la plus belle de sa collection. Avec quelle joie j'ai retrouvé et je revois quel- ques fois ce bon ami aumilieu deses plantations ou dans ses serres. En vrai jardinier, toujours à l'affût d'un changement de temps ou d'une gelée précoce, cet amoureux de la Nature me rappelle mes promenades dans le jardin d'Alphonse Karr, à Maison Close, à Saint-Raphaêl. suivre). LE NUMERO : 75 CENT A SAINT-RAPHAEL AVEC L'ACADÉMIE PROVENÇALE Quand l'Académie apporte la note provençale à la "FÊTE DES ANCÊTRES" INOOCHINOISE Voilà ce qui s'appelle travailler de belle ma- nière à l'Unité et au "Salut de l'Empire". C'est pourquoi notre Académie Provençale gardera un joli souvenir du Dimanche 15 Février. La Section de Cannes s'est rendue ce jour-là à St-Raphaêl pour participer, avec la Section de l'A. P. de cette ville, excellement dirigée par M. Félix, à la Fête Indochinoise du "Thêt" (Premier Janvier et Fête des Ancêtres). Manifestation pleine de couleur, de saveur et d une vitalité de bon augure pour l'avenir de la Plus Grande France. Le matin : Visite au Camp de Valescure, sous la conduite d'un commandant de la Coloniale "un pur". Décoration particulièrement réussie ; nos soldats Indochinois sont des artistes — on le sait d'ailleurs... Ils le sont aussi en chorégraphie ; leur ''Danse du Dragon" exécutée en l'honneur de l'A. P. eut son succès. Elle précédait un déjeuner... fameux, au Mess des Officiers —, déjeuner auquel assistaient : le Sous-Préfet du Var, plusieurs Généraux et l'Evêque de Fréjus... L'Empire, on le voit, sait recevoir. L'après-midi, la Fête se déroula au terrain de Foot-Ball. Sous la direction de Mlle Bertrand, la Section de Cannes exécuta son "programme No 1" de Danses provençales. Puis il y eut des Danses par la troupe du Dragon, des Danses de Guerre et Danses Folklo- riques, par les Malgaches. Enfin, en final, on assista à des épreuves spor- tives et des mouvements de gymnastique par les Indochinois et les Malgaches — dont on admira l'adresse et la souplesse. Belle journée, répétons-le, qui prend un carac- tère plus fort et plus émouvant alors que notre Pays, blessé, réclame l'affection de tous ses enfants. L'Académie Provençale peut être heureuse d'avoir participé à son succès. Le Joueur de Galoubet. (Voir page 2 col. 1) £e dwuvet ÉCHOS LE GÉNÉRAL BERGERET SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'AVIATION A PASSÉ LA JOURNÉE DE MARDI A CANNES Le Général Bergeret était accompagné dans ce voyage par M. Leroux, Chef de la Direction Technique Industrielle. Le Secrétaire Général de l'Aviation fut reçu par M. Bevert, Ingénieur en chef des travaux aéronautiques de la Vile Division de Contrôle, par M. Hurel, Chef des Services technique de la Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Sud-Ouest et par M. Boixeta, Directeur de l'Usine S.N.C.A.S.O. de Cannes, qui fit les hon- neurs des ateliers et des locaux installés à l'Hôtel Continental., Le Général Bergexet reçut les mem- bres du Comité Social provisoire de l'Usine. Le Général Bergeret et M. Leroux repartirent à 16 h. 45 pour Vichy, par la voie des airs. *** FIANÇAILLES II nous est agréable d'apprendre les fiançailles de M. Joseph Plauzoles, beau-fils du Docteur et de Madame Gimbert, avec Mademoiselle Thérèse Toccanier. Notre distingué concitoyen, M. Claude Saulnier, ancien élève de l'Institut Stanislas, vient de soutenir en Sorbonne sa thèse de Docteur ès-Lettres, sur" le Dilettantisme". Il a été reçu avec la mention : très honorable, la plus, forte qui puisse être décernée. Nous sommes heureux de féliciter M. Claude Saulnier, qui est le frère denotre ami et collabo- rateur Henri Saulnier, de ce très brillant succès. *** LES DEUILS Nous avons été douloureusement surpris par la mort de M. Honoré Millot, Chevalier de la Légion d'Honneur, Inspecteur Départemental de l'Assistance Publique en retraite, Administrateur de la Caisse d'Epargne d'Antibes, qui est décédé à l'âge de 66 ans. Le défunt, qui avait lutté toute sa vie pour la défense de l'Enfance, était le père et le beau-père de Mme et M. André Merle, l'industriel bien connu de notre ville, auxquels nous présentons nos très sincères condoléances. Les obsèques ont eu lieu jeudi à Juan-Ies-Pins, et ont donné lieu à une belle manifestation de sympathie.

Tous au travail LE LITTORA F-OAMULE D'ARMISTJCL Earchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1942/Jx5_Littoral... · "Tous au travail dans l'ordre et la concorde" C'est ainsi

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Page 1: Tous au travail LE LITTORA F-OAMULE D'ARMISTJCL Earchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1942/Jx5_Littoral... · "Tous au travail dans l'ordre et la concorde" C'est ainsi

"Tous au travaildans l'ordreet la concorde"

C'est ainsi que se terminait le vibrantmessage du Maréchal Pétain aux Lé-gionnaires, à l'occasion de la réunionimposante qui avait lieu Dimanche àNice.

Le Chef de l'Etat Français ne pou-vait trouver une formule plus brève etplus significative.

L ordre et la concorde, voilà quiveut tout dire. Et les Légionnaires ontbien compris en entendant la voix deleur chef, que c'est sur ces deux vertusbien comprises et bien pratiquéesqu'était établie leur belle mission.

Samedi soir, devant le Monumentaux Morts somptueusement illuminéce fut la voix de M. Noël de Tissot,chargé de mission à la Direction Géné-rale de la Légion, qui enveloppa lesLégionnaires par une évocation desMorts de la Guerre, des Prisonniersde la Guerre et fit entendre ce conseil :

« Songez que vous appartenez à laFrance avant de vous appartenir àvous-même ! »

Le lendemain, dimanche, c'était auxArènes de Cimiez que nos Légion-naires allaient avoir à prêter serment.

Ils étaient là 2.000, quand M. Ri-bière, Préfet des Alpes-Maritimes,François Valentin, Directeur Généralde la Légion, Joseph Darnand etMalandn vinrent se ranger sur l'es-trade que surmontait l'effigie du Maré-chal et que les clairons par leur son-nerie "Au drapeau" figèrent tous ceschevaliers d'une nouvelle croisade.

François Valentin parla le premierpour dire à ces Légionnaires avec savoix, avec son cœur, qu'il fallait qu'ilssoient parmi les meilleurs « dans leurvie publique comme dans leur vie per-sonnelle », affirmant partout et tou-jours leur discipline et leur loyauté.Il leur dit que « la France avait besoinde toutes nos énergies individuelles etnationales pour mériter sa rédemptionet qu'avec.eux une nouvelle élite venaitde naître ».

Joseph Darnand, à son tour, avecson énergie magnifique, allait fairecourir un frisson de fierté dans cettemasse imposante, car c'est à lui querevenait la mission de préciser le ques-tionnaire de cette investiture, c'est lui,qui après avoir recueilli les "Oui" desS. 0 . L. allait formuler ce serment :

« Je m'engage sur l'honneur à servirla France et le Maréchal Pétain, Chefde la Légion, à consacrer toutes mesforces à faire triompher la RévolutionNationale et son idéal suivant les ordresde mes chefs et la discipline librementacceptée du S.O.L. »

Et deux mille voix, fondues en uneseule, répondirent : « Je le jure ».

C'était fait. Les S.O.L. venaient des'engager par une promesse solennelleà un mot d'ordre qui ne laisse pasd'équivoques.

Il y avait de l'émotion dans tous lesyeux quand s'éleva la voix du Maréchalretransmise par les haut-parleurs.

Et pendant le magnifique défilé quisuivit, les hommes répétaient ces motsdu grand et vénéré Chef :

« Tous au travail, dans l'ordreet la concorde. »

Jacques BUCHARD.

LA QUINZAINE DE VENTEDU COMITÉ DE PROPAGANDE

DU MARÉCHALElle a commencé dimanche. Les membres

de la J.F.O.M. l'ont assurée avec tact.Mais n'oublions pas qu'on a jusqu'au 2 Mars

pour offrir' son obole .à cette œuvre qui mérite lagénérosité de chacun.

F-OAMULE D'ARMISTJCE

LE LITTORALFORTUNÉ ROBAUDY, FONDATEUR EN 1884

ADMINISTRATION ET RÉDACTION: 22, RUE HOCHE, CANNES TELEPHONE 904-86• • - . . - • • " > . . ~ . , <->r " " ' n ^ M u n . i i , i \uc n u ^ n c , v_AlNlNCà « I t L t f H U N t VU4-86

HEBDOMADAIRE LITTERAIRE, MONDAIN ET SPORTIF DE CANNES ET DE L'ARRONDISSEMENT DE GRASSEPublie les annonces judiciaires et Légales, les Avis des Tribunaux de Commerce, Actes de Sociétés, Ventes et Cessions de Fonds de Commerce, etc. R.C. Cannes 4362

55" ANNÉE

SOUVENIRS ÉPARS ENTRE LES VIEUX MURS DE STANISLAS

UN ANCIEN DE STANNOUS PARLE...

par Joseph GUBERT

IV( Voir "Le Littoral" des 22 Janvier 5 et 12 Février)

La visite de Dom Pedro, Empereur du Brésil,fut un jour de grande liesse, qui nous valut desgâteries, l'amélioration de l'ordinaire et unepromenade supplémentaire.

Malgré le grand honneur que faisait Sa Majestéà de simples potaches et surtout à leur éminentDirecteur, M. l'Abbé Lalanne, nous aurions étéinjustes d'oublier les attentions vraiment prin-cières que nous devions à notre bon camaradeMathieu de La Rochefoucauld.Tous les mercredis,qui était le jour de sortie et non le jeudi, nousavions une visite qui faisait toujours sensation.

Tournée de Grand DucUn attelage de six poneys blancs

dans les allées de StanLe Duc de La Rochefoucauld-Bisaccia, père de

notre ami et ambassadeur à Londres et Chef desDroites au Parlement, arrivait dans sa petiteVictoria attelée de six poneys blancs, qu'il condui-sait lui-même. Derrière, le landau de la Duchesseet de ses dames de compagnie. Enfin, un valettenait en mains un pur-sang pour Mathieu.

Après une visite, le cortège faisait le tour dela grande terrasse dans le même ordre et Mathieucaracolait à côté de la portière. Ces visites régu-lières avaient toujours un lendemain gourmand.Sur nos tables nous trouvions un excellentgâteau de chez Servelle, pâtissier renommé(Joseph Nègre trônait comme confiseur et Rum-pelmayeur à la Croisette était le Tea Room sélect).

A certaines fêtes, h Duc, dans sa munificence,faisait ajouter un verre de Marsala exquis, dechez Coulom, le grand marchand de vins dubas Suquet et dont le fils était notre camarade.Le geste que renouvelait chaque semaine le Ducde La Rochefoucauld était naturel à ce vrai grandseigneur qui était adoré dans la Sarthe où ilavait son château.

Aussi aux élections, sans aucun effort- ilrecueillait toujours près de huit mille voix surneuf mille inscrits.

Ce qui n'empêchait pas Clemenceau, le grandinvalideur de demander et d'obtenir l'invalidationà chaque élection. Naturellement cela ne changeaitrien. Et le Duc restait chef des Droites. C'est luiqui prépara la formidable campagne de 1885,qui faillit se terminer par l'arrivée du Comtede Paris sur le trône. Une majorité de députésroyalistes et bonapartistes au premier tour etla chute au second après des invalidations scan-daleuses. On manqua de cran à ce moment-là.

Je n'étais plus à Stan, quand j'appris l'horribleaccident qui avait coûté la vie à notre charmantMathieu. Son cheval avait fait un écart et lepauvre garçon, parfait cavalier, avait été jeté etécrasé contre un platane de la route.

Souvenirs...à Monte-Carlo

C'est aussi d'un accident que mourut l'ami deLaire que j'avais retrouvé il y a quelques annéesà peine, au Tir aux Pigeons de Monte-Carlo.C'était un tirer de premier ordre et surtout unyachtman intrépide, trop sûr de lui, disaient sesamis du grand Club de Nice. Dédaignant tousles conseils de prudence qui lui furent prodigués,il quitta lé port de Nice, un jour, barrant sa finebarque à voile, malgré une mer déchaînée et unvent d'Est très frais. Vers les Bouches du Loup,il sombra en vue du Golfe-Juan, d'où partirenten vain des secours. Nous avions évoqué le passéet nos souvenirs de Stan et sa mort me futd'autant plus pénible qu'on ne retrouva soncorps que plusieurs jours après.

...à VenceJe ne puis arriver dans la jolie ville de Vence

dont les métamorphoses sont prodigieuses depuisquelques années, sans revivre les journées pleinesde charme que je passais chez mon camaradeAlbert Blanc. Ses parents étaient d'une gentillesseextrême et je revenais toujours porteur de flaconsde parfums et de savons de chez Dellettrez, le

grand parfumeur parisien chez qui Blanc, sonneveu, avait une place réservée après ses études.

J'allais aussi souvent au Golfe-Juan chez lesparents de mon camarade de première Communion Clément Nabonnand. Cette propriété a étévendue à Dental, le Lenôtre des jardins de laCôte d'Azur.

...à Golfe-Juanparmi les plus belles rosés

du mondeLa mère et le père de Nabonnand formaient

un couple superbe. Madame Nabonnand avaitpour le petit ami de son fils des attentions char-mantes. Le père Nabonnand, puissant travailleur,passionné pour son jardin qu'il embellissait pardes cultures variées et toujours nouvelles,s'adonnait aux croisements pour obtenir des rosés

1 nouvelles toujours plus belles et qu'on s'arrachaitlittéralement dans le monde entier. AlphonseKarr a créé à Nice l'art du bouquet et l'expéditiondes fleurs coupées, et on peut dire que l'auteurdes Guêpes, jardinier des Lettres comme l'a bap-tisé Lamartine et Nabonnand sont les grandsartisans d'un commerce qui a enrichi et continued'enrichir les horticulteurs de la Côte d'Azur.

Les fils Nabonnand ont été de parfaits élèvesde leur père. Clément a deviné l'excellence desterrains alors en friche près des Bouches du Loupdans la commune de Villeneuve-Loubet, quartierqui a séduit aussinotre grand Maréchal.

Le uMas des Rosés" de Nabonnand est unvrai jardin d'acclimatation. On y trouve les plan-tes les plus rares et les plus beaux spécimens demimosas et au premier rang le mimosa pleureur,d'où ruisselle une vraie coulée d'or à l'époquede sa floraison. Un cyprès bleu acier, plante degrand ornement, des pamplemousses, des oran-gers nains du Japon et surtout une collection derosés complètent ce véritable Eden. Au premierplan dans un massif de toute beauté, s'épanouitla rosé Nabonnand, une des créations de sonpère et qui perpétue ainsi son souvenir. Et je nepuis oublier la délicatesse de ce vieux camaradequi pour mon mariage créa la Rosé Gubert quiest naturellement pour moi la plus belle de sacollection.

Avec quelle joie j'ai retrouvé et je revois quel-ques fois ce bon ami au milieu de ses plantationsou dans ses serres. En vrai jardinier, toujours àl'affût d'un changement de temps ou d'une geléeprécoce, cet amoureux de la Nature me rappellemes promenades dans le jardin d'Alphonse Karr,à Maison Close, à Saint-Raphaêl.

(à suivre).

LE NUMERO : 75 CENT

A SAINT-RAPHAEL

AVEC L'ACADÉMIE PROVENÇALE

Quand l'Académieapporte la note provençale à la

"FÊTE DES ANCÊTRES"INOOCHINOISE

Voilà ce qui s'appelle travailler de belle ma-nière à l'Unité et au "Salut de l'Empire".

C'est pourquoi notre Académie Provençalegardera un joli souvenir du Dimanche 15 Février.

La Section de Cannes s'est rendue ce jour-làà St-Raphaêl pour participer, avec la Section del'A. P. de cette ville, excellement dirigée par M.Félix, à la Fête Indochinoise du "Thêt" (PremierJanvier et Fête des Ancêtres).

Manifestation pleine de couleur, de saveur etd une vitalité de bon augure pour l'avenir de laPlus Grande France.

Le matin : Visite au Camp de Valescure, sousla conduite d'un commandant de la Coloniale"un pur". Décoration particulièrement réussie ;nos soldats Indochinois sont des artistes — onle sait d'ailleurs...

Ils le sont aussi en chorégraphie ; leur ''Dansedu Dragon" exécutée en l'honneur de l'A. P. eutson succès.

Elle précédait un déjeuner... fameux, au Messdes Officiers —, déjeuner auquel assistaient : leSous-Préfet du Var, plusieurs Généraux etl'Evêque de Fréjus...

L'Empire, on le voit, sait recevoir.

L'après-midi, la Fête se déroula au terrain deFoot-Ball.

Sous la direction de Mlle Bertrand, la Sectionde Cannes exécuta son "programme No 1" deDanses provençales.

Puis il y eut des Danses par la troupe duDragon, des Danses de Guerre et Danses Folklo-riques, par les Malgaches.

Enfin, en final, on assista à des épreuves spor-tives et des mouvements de gymnastique par lesIndochinois et les Malgaches — dont on admiral'adresse et la souplesse.

Belle journée, répétons-le, qui prend un carac-tère plus fort et plus émouvant alors que notrePays, blessé, réclame l'affection de tous sesenfants.

L'Académie Provençale peut être heureused'avoir participé à son succès.

Le Joueur de Galoubet.

(Voir page 2 col. 1)

£e dwuvet

É C H O SLE GÉNÉRAL BERGERET

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'AVIATIONA PASSÉ LA JOURNÉE DE MARDI

A CANNESLe Général Bergeret était accompagné dans ce

voyage par M. Leroux, Chef de la DirectionTechnique Industrielle.

Le Secrétaire Général de l'Aviation fut reçupar M. Bevert, Ingénieur en chef des travauxaéronautiques de la Vile Division de Contrôle,par M. Hurel, Chef des Services technique de laSociété Nationale de Constructions Aéronautiquesdu Sud-Ouest et par M. Boixeta, Directeur del'Usine S.N.C.A.S.O. de Cannes, qui fit les hon-neurs des ateliers et des locaux installés à l'HôtelContinental., Le Général Bergexet reçut les mem-bres du Comité Social provisoire de l'Usine.

Le Général Bergeret et M. Leroux repartirentà 16 h. 45 pour Vichy, par la voie des airs.

***

FIANÇAILLESII nous est agréable d'apprendre les fiançailles

de M. Joseph Plauzoles, beau-fils du Docteur etde Madame Gimbert, avec Mademoiselle ThérèseToccanier.

Notre distingué concitoyen, M. ClaudeSaulnier, ancien élève de l'Institut Stanislas, vientde soutenir en Sorbonne sa thèse de Docteurès-Lettres, sur" le Dilettantisme". Il a été reçuavec la mention : très honorable, la plus, fortequi puisse être décernée.

Nous sommes heureux de féliciter M. ClaudeSaulnier, qui est le frère de notre ami et collabo-rateur Henri Saulnier, de ce très brillant succès.

***

LES DEUILSNous avons été douloureusement surpris par

la mort de M. Honoré Millot, Chevalier de laLégion d'Honneur, Inspecteur Départemental del'Assistance Publique en retraite, Administrateurde la Caisse d'Epargne d'Antibes, qui est décédéà l'âge de 66 ans.

Le défunt, qui avait lutté toute sa vie pour ladéfense de l'Enfance, était le père et le beau-pèrede Mme et M. André Merle, l'industriel bienconnu de notre ville, auxquels nous présentonsnos très sincères condoléances.

Les obsèques ont eu lieu jeudi à Juan-Ies-Pins,et ont donné lieu à une belle manifestation desympathie.