29
Rachel M Licence 2 AES - Série 3 13/03/2015 Le marché du café Sylvain MARIMOUTOU TD Economie Industrielle Université de Chargée de TD : Maria CHISTYAKOVA

Le marché du café - Web viewLe café est un produit mondialement consommé, qui représente un enjeu économique considérable. Avec environ 15 milliards de dollars échangés par

  • Upload
    lycong

  • View
    216

  • Download
    3

Embed Size (px)

Citation preview

Rachel M

Licence 2 AES - Série 3

13/03/2015

Le marché du café

Sylvain MARIMOUTOU

TDEconomie Industrielle

Université de MontpellierChargée de TD : Maria CHISTYAKOVA

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION.......................................................................2

PARTIE 1 : Analyse de la structure du marché du café...............................................................3

A - L’offre du café :..................................................................................................................4B - La demande du café :..........................................................................................................8

PARTIE 2 : Les firmes sur le marché du café............................................................................10

A – NESPRESSO :.................................................................................................................11B – LAVAZZA :.....................................................................................................................14

CONCLUSION..........................................................................17

BIBLIOGRAPHIE.....................................................................18

1

INTRODUCTION

Le café est un produit mondialement consommé, qui représente un enjeu économique

considérable. Avec environ 15 milliards de dollars échangés par an, il se trouve être la deuxième

matière première commercialisée après le pétrole et on peut affirmer que plus d’ 1,5 milliards de

tasses sont consommées par jour mondialement.

Il est cultivé dans plus de 50 pays, essentiellement en Amérique Centrale et en Amérique

du Sud pour des raisons climatiques, et sa culture ainsi que son exploitation permettent de faire

vivre plus de 100 millions de personnes à travers le monde.

Cependant, on peut observer une inégalité au niveau de sa consommation. En effet, on

assiste à une tendance très marquée : les pays du Sud, souvent en voie de développement,

connaissent un faible taux de consommation de café, et à l’inverse, les pays industrialisés du

Nord sont à l’origine de plus de 70% de la consommation mondiale de café.

Ces constatations nous amènent à nous interroger sur le fonctionnement du marché

mondial du café, et sur la manière dont les firmes y sont implantées.

Comment s’organise le marché du café et comment les firmes y sont-

elles implantées ?

Pour traiter ce sujet, nous nous intéresserons dans un premier temps à l’étude du marché

du café, en analysant ses différents mécanismes ainsi que sa structure. Nous examinerons par la

suite l’implantation des firmes sur ce marché en se penchant sur les stratégies de prix et de

produit de deux marques spécifiques : Nespresso et Lavazza.

2

PARTIE 1 : Analyse de la structure du marché du café

Comme sur tous les marchés, le prix du café est organisé selon le principe de l’offre et de

la demande.

En premier lieu, il est important de préciser que le marché du café est régi et encadré par

l’Organisation Internationale du Café (International Coffee Organisation), qui existe depuis les

premiers accords sur le café en 1963 (à Londres par l’ONU). Il s'agit d'une organisation

intergouvernementale qui réunit les pays exportateurs et les pays importateurs du café afin de

traiter des questions relatives au café : ses états membres représentent 97% de la production et

plus de 80% de la consommation mondiale de café.

L’origine de cet accord remonte à 1906, lorsque le Brésil est devenu le premier pays

producteur de café du monde et a produit des quantités qui ont entraîné un effondrement du prix

du marché. On s’est alors progressivement rendu compte que certains produits tels que le café

pouvaient être touchés par certaines difficultés, telles que des déséquilibres entre la production et

la consommation, d’où la nécessité de réguler le marché.

Aujourd’hui, la mission principale de l’OIC est de renforcer le secteur mondial du café et

d’encourager son développement durable dans le cadre d’une économie de marché, pour le bien-

être de tous les participants du secteur. Elle apporte ainsi une contribution concrète au

développement du secteur mondial du café et à la réduction de la pauvreté dans les pays en

développement.1

1 Source : www.oic.org 3

A - L’offre du café :

L’offre sur le marché du café représente la quantité de café disponible à la vente, c’est-à-

dire avant tout son volume de production. La production de café est partagée essentiellement en

2 catégories : la production de robusta et la production d’arabica, ce dernier étant le type de café

le plus produit, puisqu’il représente 3/4 de la production mondiale de café.

La production du café se fait de manière considérable, puisque chaque année, environ 100

millions de sacs de café (1 sac = 60 kilos) sont produits, ce qui équivaut à plus de 7 millions de

tonnes par an. Aujourd’hui, le café est cultivé dans plus de 50 pays et est produit dans des zones

différentes selon son goût (robusta ou arabica).

GRAPHIQUE   : Production mondiale de café par région

On peut alors distinguer 3 grandes zones de production : l’Amérique du Sud, l’Amérique

Centrale et l’Afrique subsaharienne ; le reste de la production est réparti entre d’autres pays

d’Asie tels que l’Indonésie ou encore le Viêt-Nam.

4

GRAPHIQUE   : Exportations de café des principaux pays producteurs  

Parmi ces pays, on constate que le Brésil est de loin le plus gros producteur, avec près de

38 millions de sacs de café exportés pour l’année 2014. Il est suivi du Viêt-Nam, de la Colombie

et de l’Indonésie, et représentent à eux quatre plus de la moitié de l’offre mondiale de café. Cette

position de poids leur permet d’influencer la cotation de prix du café, et par conséquent,

l’évolution des cours mondiaux.

Pour des raisons administratives, la production de café est divisée en 4 groupes, sur la

base du type de café principalement produit par chaque état membre.2

GROUPE DE QUALITE PRODUCTEUR

Arabicas doux type colombienColombie, Kenya, République -Unie de Tanzanie

Autres arabicas doux

Bolivie, Burundi, Costa Rica, Cuba, El Salvador, Equateur, Guatemala, Haïti,

Honduras, Inde, Jamaïque, Malawi, Mexique, Nicaragua, Panama, Papouasie-

Nouvelle-Guinée, Pérou, République Dominicaine, Rwanda, Venezuela, Zambie,

Zimbabwe.

Arabicas brésiliens et autres

naturels

Brésil, Ethiopie, Paraguay

Robustas

Angola, Benin, Cameroun, Congo, Côte d'Ivoire, Guinée Equatoriale, Gabon, Ghana,

Guinée, Indonésie, Liberia, Madagascar, Nigeria, Philippines, République

Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Sierra Leone, Sri Lanka,

Thaïlande, Togo, Trinité-et- Tobago, Viêt-nam

2 Source : www.oic.org 5

Néanmoins, malgré une quantité de production considérable, les pays producteurs

connaissent un très faible taux de consommation de café : en effet, seulement 26% de la

production est réservée à la consommation locale. Ce résultat s’explique par le fait que le café

représente avant tout une culture commerciale d’exportation, en raison du coût élevé du produit

final.

C’est la raison pour laquelle un accord international a été signé entre de nombreux pays

producteurs et consommateurs, afin de fixer à la fois un prix plancher et un prix plafond, ainsi

que des quotas d’exportation. L’objectif de cet accord est de réguler le marché à terme afin de

garantir des revenus rémunérateurs aux pays producteurs, tout en garantissant un niveau stable

d’exportations aux pays consommateurs.

Par ailleurs, il est intéressant de constater que le volume de production du café est

incertain, puisque son offre peut être affectée par différents facteurs.

Tout d’abord, le volume de café disponible sur le marché mondial peut varier en fonction

des conditions climatiques, des événements politiques ou encore des fluctuations monétaires. Ce

genre de perturbation entraîne le plus souvent une baisse de la production, qui est susceptible

d’engendrer à son tour une hausse proportionnelle du prix du café.

Par exemple, l’OIC prévoit que le marché du café souffrira d’un déficit d’offre au cours

de la saison 2014/2015, estimé à 2 millions de sacs, principalement à cause des conséquences de

la sécheresse au Brésil.3

GRAPHIQUE   : Prix indicatif composé quotidien de l’OIC

3 http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/03/07/97002-20140307FILWWW00314-le-marche-du-cafe-en-deficit-en-20142015.php

6

Le système de prix indicatif a été créé par l’OIC, il est conçu pour « offrir une procédure

fiable et cohérente d’enregistrement des prix pour différents types de café ainsi qu’un prix global

ou composé, qui reflète les fluctuations quotidiennes cumulées du prix du café ».4

En effet, on peut constater que depuis janvier 2014, la sécheresse au Brésil a favorisé une

hausse des prix, puisque le prix indicatif composé de l’OIC est passé d’environ 115 cents par

livre (1 lb=0,5Kg) à 180 cents/lb en l’espace de quelques mois. Cependant, les précipitations du

mois d’octobre 2014 ont mis fin à cette brève reprise, faisant retomber le prix indicatif composé

à environ 145 cents/lb. Ainsi, cet exemple illustre et confirme l’impact que peuvent avoir des

événements climatiques sur l’offre mondiale du café, lorsqu’ils touchent les plus gros

producteurs.

D’autre part, il faut savoir que la production du café ne suit pas forcément les prix sur le

court terme et les rendements peuvent donc ne pas coïncider avec les mouvements du marché.

Ce phénomène s’explique principalement par le fait que la culture du café suive un cycle

bisannuel (c’est-à-dire qui s’étale sur 2 ans) : l’offre peut alors ne pas toujours coïncider avec la

demande future.

De plus, le café est très ouvert à la spéculation (c’est-à-dire à l’anticipation des

fluctuations des cours du marché) et est échangé sur les marchés internationaux. Les prix du café

4 http://www.leguideducafe.org/guide-du-cafe/le-commerce-mondial-du-cafe/Prix-indicatifs-OIC/?menuID=23957

sont ainsi fixés sur la base des cotations en bourse de Londres (pour le robusta) et de New-York

(pour l’arabica).

Après avoir analysé l’offre sur le marché du café, il convient de se pencher sur sa

demande.

B - La demande du café :

La demande sur le marché du café représente la quantité que les individus souhaitent

consommer. Il faut savoir que le café est la deuxième boisson la plus consommée dans le monde,

après l’eau, ce qui fait de lui un produit très convoité avec une demande particulièrement

importante.

Si le café est produit exclusivement au Sud, les demandeurs sont quant à eux les pays du

Nord. En effet, les pays industrialisés consomment environ 70% du café produit dans le monde.

Cependant, le marché du café est dit fermé : c’est-à-dire qu’il est difficile de gagner des

nouveaux consommateurs, sauf en réalisant des innovations de produit. En effet, le café étant un

produit que tout le monde connaît, le consommateur n’est donc pas tenté de boire plus de café

qu’il n’en consomme déjà. Ainsi, la seule façon de développer la vente est d’améliorer la qualité

et d’innover en termes de produit, c’est donc en insistant sur ces aspects que les marques qui

dominent le marché vont tenter d’acquérir de nouveaux consommateurs.

Qu’en est-il du marché du café en France ?

En France, le café est un produit de consommation de masse, puisque 85% des français

déclarent consommer du café chaque jour et la consommation annuelle par habitant est estimée à

6 kg, soit 2 tasses de café par jour.

En effet, selon une étude menée par la chaîne Starbucks, 72% des Français déclarent

avoir plus de mal à se passer du café que de Facebook ou Twitter 5, ce qui confirme l’importance

de sa consommation.

Consommation de café en Europe   : 6

5 http://lci.tf1.fr/economie/consommation/les-francais-ont-plus-de-mal-a-se-passer-de-cafe-que-de-facebook-7064921.html6 Source : Organisation Internationale du Café, données pour l'année 2009

8

Toutefois, malgré cet engouement pour le café, on peut constater que la France est

seulement le 9ème pays à en consommer le plus en Europe ; les plus gros consommateurs

européens étant les pays scandinaves, et plus particulièrement les Finlandais, avec une

consommation annuelle de 12,4 kg par habitant.

A propos de l’avenir du marché mondial, celui-ci devrait subir d’importantes

transformations au cours des années à venir, et passer de 110,3 millions de sacs en 2011 à

environ 136,4 millions de sacs en 2021, soit une hausse estimée à 24% en 10 ans. La demande

globale de café devrait également se déplacer vers les pays émergents et plus particulièrement

vers les pays traditionnellement exportateurs de café tels que le Brésil, l’Indonésie et la

Colombie, avec une augmentation prévue à 43% pour les prochaines années.

En effet, le marché de l’Europe occidentale et d’Amérique du Nord étant pratiquement

saturé, les zones pouvant être exploitées sont donc les pays émergents, qui ont actuellement une

faible consommation de café, tels que l’Asie, l’Europe de l’Est, ou encore l’Amérique Centrale.7

Nous avons étudié dans une première partie la structure et le fonctionnement du marché

du café, il paraît alors intéressant de s’interroger sur le rôle des firmes et des marques sur celui-

ci.

PARTIE 2   : Les firmes sur le marché du café

7 http://www.zonebourse.com/LONDON-COFFEE-16170/actualite/Cafe--Deplacement-de-la-consommation-globale-de-cafe-15425241/

9

Le marché du café est en situation d’oligopole, c’est-à-dire qu’il est régi par un petit

nombre d’offreurs, qui sont face à une multitude de demandeurs.

De nombreux groupes s’affrontent alors, mais ce sont les marques à forte personnalité qui

sortent du lot grâce à leur positionnement de « spécialistes » : c’est le cas de Nespresso et de

Lavazza. Ces deux entreprises ont développé leur notoriété sur le marché en promouvant leur

nom et leur image de marque par la publicité à grande échelle, mais ce sont essentiellement leurs

stratégies de prix et de produit qui sont le fruit de leur succès.

10

A – NESPRESSO   :

Présentation de Nespresso   :

L’entreprise Nespresso est une filiale suisse du groupe Nestlé, qui est productrice de café

haut de gamme. Elle a notamment créé le système de capsules qui fait la force de la marque et

qui lui a permis d’acquérir une notoriété internationale et une image de marque extrêmement

forte.

L’idée de Nespresso naît dans les années 70, lorsque le groupe Nestlé anticipe la croissance

du marché du café haut de gamme et décide de l’exploiter. L’entreprise imagine alors un procédé

qui consiste à produire l’équivalent d’un expresso chez soi ou sur son lieu de travail.

La marque Nespresso naît alors en 1986, et est aujourd’hui dirigée par Jean-Marc

DUVOISIN. Depuis, Nespresso n’a cessé de se développer, et est devenu à l’heure actuelle un

succès mondial présent dans plus de 50 pays et distribué dans près de 200 boutiques.

Aujourd’hui, Nespresso compte plus de 8.000 employés à son service et réalisait un chiffre

d’affaires de 2,8 milliards d’euros en 2013.8

8 http://www.lefigaro.fr/societes/2012/06/08/20005-20120608ARTFIG00495-ecc-defie-a-nouveau-nespresso-sur-le-marche-des-dosettes.php

11

La stratégie de Nespresso :

Nespresso se positionne comme leader sur le marché du café des capsules haut de gamme.

Pour cela, la marque met en place une stratégie de différenciation, c’est-à-dire qu’elle

différencie ses produits vis-à-vis de ceux de la concurrence par des caractéristiques perçues

comme uniques par le consommateur.

La marque cherche alors à mettre en avant son café afin de le présenter aux

consommateurs comme un produit unique et de qualité. Elle privilégie ainsi les expressions en

rapport avec l’univers du luxe, et se positionne comme unique expert de son marché.

La stratégie marketing de Nespresso, quant à elle, vise à fidéliser ses clients grâce à un

club très sélect. Le but recherché est de créer un sentiment d’appartenance à une communauté

privilégiée et de proposer des avantages exclusifs aux membres de son club. Il s’agit là d’un

moyen de fidélisation considérable qui permet par la même occasion à la marque de justifier le

prix élevé de ses différents produits.

Afin de rester leader sur le marché, la marque mise sur une innovation constante. Pour

cela, de nouvelles machines sont régulièrement développées et de nouvelles capsules sont

proposées tout au long de l’année, afin de satisfaire entièrement ses clients et devancer ses

concurrents. Cette stratégie lui permet d’avoir toujours un temps d’avance sur ses concurrents, et

la place comme un groupe intouchable.

Concernant sa stratégie de vente, elle consiste à concevoir des machines expresso qui ne

peuvent recevoir que des capsules prévues à cet effet par la marque. Ainsi, lorsqu’un client

achète une machine expresso, celui-ci se trouve dans l’obligation d’acheter exclusivement des

capsules de café propres à la marque. Cette stratégie se voit être plus qu’efficace, puisque ces

capsules représentent à elles-seules 92% du chiffre d’affaires de la marque.

Pour commercialiser ses produits, Nespresso utilise une stratégie de distribution

multicanal : les machines sont vendues dans les établissements de la marque, sur leur site

internet, mais également dans des boutiques d’électro-ménager. Les capsules sont quant à elles

distribuées seulement sous le contrôle de la marque.

12

La communication de Nespresso est un atout important qui contribue également au

succès de la marque. En effet, le slogan « Nespresso, what else ? » résume à lui seul l’originalité

et la force de cette marque, dont la stratégie consiste à faire oublier le produit pour proposer un

art de vivre et de consommer autrement. Nespresso veut avant tout développer sa notoriété et

promouvoir son image auprès du grand public, et mise pour cela sur ses campagnes de publicité

avec George Clooney, dont l’image et le style collent parfaitement avec la marque.

Ainsi, grâce à ses diverses stratégies de différenciation ou encore de communication, la

marque Nespresso se place aujourd’hui comme le leader mondial sur le marché des capsules, et

représente un concurrent redoutable sur le marché international du café.

13

B – LAVAZZA   :

L’entreprise Lavazza est une entreprise italienne productrice de café, qui a été fondée en

1895 par Luigi Lavazza. Grâce à ses études en chimie, il créa des mélanges de différentes épices

afin d’obtenir un café de meilleure qualité. La firme utilise alors une forme de différenciation

compétitive en étant la seule entreprise à offrir sur le marché ce type de café, comparativement à

ses concurrents.

L’entreprise investit également dans la formation en créant le « Luigi Lavazza Center for

Studies and Research into Coffee » qui deviendra par la suite le Training Center.

Ces Trainings Centers permettent de former directement des professionnels grâce aux 50 centres

répartis dans le monde, en instruisant les personnes travaillant dans les modèles Café Hôtel

Restaurant (CHR) de la marque, mais aussi en innovant grâce au développement de nouvelles

recettes. Ainsi, la création de ces centres de formation valorise la firme et s’inscrit dans une

stratégie propre à l’entreprise, puisque le fait de former eux-mêmes leur propre personnel leur

permet de garantir la spécialisation de ces derniers dans leur domaine.

Lavazza ouvre sa première filiale à l’étranger en France en 1982, ce qui marque la

première étape de l’internationalisation de l’entreprise, qui compte aujourd’hui des filiales dans

plus de 90 pays. Par la suite, l’arrivée de l’euro en 1998 a permis à l’entreprise de gérer un «

marché unique intérieur  de plus de 290 millions de consommateurs » 9, puisque la monnaie

unique lui donne la possibilité d’étendre ses perspectives de distribution à travers l’Europe.

Dans les années 2000, Lavazza sort un nouveau produit : Voix de la Terre, qui s’inscrit

comme faisant partie intégrante du développement durable de l’entreprise en permettant de

prendre en compte des enjeux économiques mais surtout environnementaux. Grâce à ce projet,

l’entreprise implique des communautés de cultivateurs de café de pays d’Amérique du Sud tel

que le Pérou, le Honduras ou encore la Colombie afin de produire de manière plus écologique,

mais également de façon plus rentable.

9 http://www.lavazza.fr/fr/lavazza-world/company/history/14

 

Actuellement, la firme serait l’un des « torréfacteurs les plus importants au monde »,

premier en Italie et détenant « une part de 48% en valeur des ventes au détail »10, grâce à ses

filiales directes et son réseau de distributeurs. En effet, son chiffre d’affaire atteignant les 1,33

milliards d‘euros en 2012.

Comme toute entreprise, l’objectif de Lavazza est d’augmenter ses parts de marché et

cela en conquérant de nouveaux consommateurs. Pour cela, Lavazza a fait appel à la société

Catalina « leader mondial du marketing relationnel basé sur le comportement réel d’achat », qui

opère un ciblage très précis de consommateurs en retenant principalement les amateurs de café

italien. Cet aspect occupe une place importante dans la stratégie de Lavazza, puisque la marque

mise beaucoup sur son café « Made in Italia ».

Ainsi, à chaque passage en caisse, les consommateurs ciblés reçoivent un bon de

réduction qui varie en fonction de leur historique d’achat des produits de la marque. Cette

campagne a permis à Lavazza de compter un peu plus de 123 000 nouveaux clients et

d’augmenter son chiffre d’affaire de 2% en développant la consommation de café.

Pour se développer, une entreprise peut adopter deux sortes de stratégies de croissance :

interne ou externe. La stratégie de croissance interne consiste principalement à créer de

nouvelles capacités de production, tandis que la stratégie de croissance externe consiste à

acquérir tout ou partie d’une entreprise existante. Si cette croissance externe s’accompagne d’une

prise de contrôle de l’entreprise, on parle alors de fusion-acquisition.

En 2015, Lavazza souhaitait dans un premier temps acquérir les marques L’Or et

GrandMère, toutes deux appartenant à la société Mondelez. Cette dernière voulait céder ces deux

marques dans le but d’opérer une fusion-acquisition avec l’entreprise néerlandaise DEMB.

Seulement, malgré une offre de plus de 600 millions d’euros de Lavazza, Mondelez ne cédera pas

L’Or et GrandMère mais Carte Noire, leader sur le marché français.

On peut donc supposer que Lavazza va tenter une nouvelle stratégie de fusion-acquisition

dans le courant de l’année 2015, en rachetant la marque Carte Noire, dont elle détient les droits

exclusifs de rachat. Pour cela, le groupe italien serait prêt à revoir son offre à la hausse, puisque

l’acquisition de la marque lui permettrait « d’exploser et certainement de dominer définitivement

le secteur du café »11. De cette façon, sa notoriété se renforcera au niveau européen et notamment

français (où la marque n’est encore que peu présente), et évitera ainsi son propre rachat par une

entreprise concurrente.10 http://www.lavazza.fr/fr/lavazza-world/company/history/11 http://www.agro-media.fr/actualite/lavazza-pret-muscler-son-offre-de-600-millions-de-dollars-pour-acquerir-carte-noire-17990.html

15

Par ailleurs, Lavazza joue sur sa communication et son aspect marketing en diffusant

des cartes de fidélité dans ses Cafés Hôtels Restaurants, elle cherche ainsi à fidéliser ses clients

en leur proposant un café offert au bout de neufs consommés. Cette innovation permet de

toucher directement le consommateur de manière plus directe. Dans les années à venir, Lavazza

pourrait même disposer des informations relatives à ses clients par le biais de cette carte de

fidélité, ce qui lui permettrait la mise en place d’opérations marketing plus directes.

Il est intéressant de comparer les stratégies de ces deux firmes, puisque leur publicité

respective a fait l’objet d’un différend. En effet, dans les années 1995, la marque Lavazza a créé

une publicité sur le thème du paradis, mettant en scène des acteurs déguisés en anges, ainsi qu’en

Dieu. Seulement, l’entreprise Nespresso a elle aussi décidé d’innover ses spots publicitaires avec

l’acteur George Clooney, en plaçant ce dernier au paradis. On peut retrouver une similitude entre

ces deux publicités au niveau du décor composé de nuages et du ciel, ce qui a amené Lavazza à

accuser Nespresso de plagiat. Ainsi, cet exemple parmi tant d’autres, illustre la détermination des

firmes à vouloir conquérir par tous les moyens le marché du café.

16

CONCLUSION

L’économie du café est devenue un enjeu économique considérable au niveau

international. Le marché du café est alors dominé par des firmes transnationales, en concurrence

constante, qui ne cessent d’innover pour se disputer la place de leader sur le marché.

Cependant, les fluctuations du marché du café ne favorisent pas une diffusion dans la

durée du développement. Un problème se pose alors, puisque le partage des profits ne se fait pas

de façon équitable entre les grandes multinationales et les petits producteurs.

Il paraît alors pertinent de se demander si une régulation du marché du café est possible ?

La réponse semble être positive, puisque au cours de ces dernières années, un système de

commerce équitable a été mis en place. Il s’agit d’un partenariat commercial qui vise à parvenir à

une plus grande équité dans le commerce international. Sa démarche consiste alors à utiliser le

commerce comme un outil de développement et de réduction des inégalités. Cela a permis à de

nombreuses Organisations Non Gouvernementales (ONG) de chercher à promouvoir le

commerce équitable du café, telle que la Fair Trade Organisation / Max Havelaar, qui cherche à

organiser différemment le commerce mondial du café en mettant en relation directement les

producteurs du Sud et les torréfacteurs du Nord.

Nous verrons d’ici les prochaines années si les firmes souhaitent suivre cette voie afin de

favoriser un commerce équitable du café …

17

BIBLIOGRAPHIE

Les mutations du marché mondial du café :

http://www.univ-reims.fr/site/laboratoire-labellise/laboratoire-d-economie-et-gestion-de-reims-

regards-ea-6292/documentations/ressources-documentaires/gallery_files/site/

1/1697/3184/5292/6643/8174/8181.pdf

Etude sur la demande future du café :

http://www.zonebourse.com/LONDON-COFFEE-16170/actualite/Cafe--Deplacement-de-la-

consommation-globale-de-cafe-15425241/

Le marché mondial du café :

http://bricabraque.unblog.fr/2010/06/01/un-grand-marche-mondial-le-cafe/

http://www.crdp-montpellier.fr/ressources/examens/sujets/06/320/3200100/E5/U5-3ann2.pdf

http://bpascal.over-blog.com/article-le-marche-du-cafe-43044141.html

http://www.leguideducafe.org/guide-du-cafe/les-marches-des-cafes/Contexte/?menuID=2405

http://www.toutsurlecafe.fr/ecconomie/p4.htm

Présentation de Nespresso :

https://www.nespresso.com/fr/fr/home;jsessionid=85617C78674C33F70D03EB25047CE936

Habitudes de consommation des Français :

http://lci.tf1.fr/economie/consommation/les-francais-ont-plus-de-mal-a-se-passer-de-cafe-que-de-

facebook-7064921.html

Présentation de Lavazza :

http://www.lavazza.fr/fr/lavazza-world/company/history/

IOC :

http://www.ico.org/

http://dev.ico.org/documents/cy2014-15/cmr-1114-f.pdf

18