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Contrôle qualité « Quand je skie bien e Ski alpin Avant de rejoindre la Corée, Lara Gut nous a parlé longuement de ses motivations. Stéphane Combe Cortina d’Ampezzo [email protected] U ne année après votre blessure, chausser des skis prend-il une autre signification? Le sentiment est rede- venu naturel. À mon re- tour, je me disais surtout: «Youpi, je peux de nouveau skier!» Là, j’avance, j’ai retrouvé la routine d’une athlète. Je suis aussi consciente d’avoir plus de plaisir. Justement, les moments de bonheur sur les skis sont-ils identiques? Il y a un sentiment qui n’évolue pas: je suis heureuse quand je vais vite, quand je ressens que je skie exactement comme j’en rêvais. Ou quand je fais un pas en avant après plusieurs jours où ça n’allait pas. Récemment, lors d’un entraînement de slalom, j’ai atteint un rythme comme jamais jusque-là dans la discipline. Dans un moment pareil, je me dis: «Tu vois, ça avance!» Vous avez dû patienter avant de retrou- ver ces sensations. À quel point cette phase a-t-elle été compliquée? C’est assez facile de revenir à 90% de ses ca- pacités. Mais les 10% restants sont ceux qui déterminent si je finis quinzième ou si je ga- gne. J’essaie de me dire que je passais aussi par des hauts et des bas quand j’ai gagné le grand globe de cristal. Il y avait des descentes où je finissais quinzième, et je râlais que rien n’allait. Je suis désormais bien plus consciente qu’il y a des mauvais jours. Ils font partie de ma progression. Je ne dois pas me prendre la tête. Ce n’est qu’une question de temps jus- qu’à ce que je retrouve des manches parfaites de haut en bas. Vous passez donc parfois de mauvaises journées? Pour m’améliorer, je dois encore passer par des journées de m… Elles sont relativement rares. Et je n’aurais rien contre le fait qu’il y en ait de moins en moins (rires). Êtes-vous toujours à la recherche du sen- timent primaire du ski? Non, je l’ai en moi. J’ai souvent été au plus mal et chaque fois je m’en suis sortie. Ça me donne confiance. Pourquoi douter? Je sais in- térieurement que tout revient. Ce qui prend naturellement du temps… Oui. Est-ce facile à accepter? Je n’ai pas le choix. Mais je me rends compte en salle de musculation que les poids devien- nent plus légers. Tant que je progresse, c’est facile à vivre. Oui, ça va encore durer. Mais l’expérience que j’ai retirée de ma blessure m’aide: je suis plus stable, je ressens mieux mon corps, je récupère plus rapidement. Ce qui est fascinant, c’est de travailler chaque dé- tail au quotidien, jusqu’à ce que les propor- tions soient justes sur la piste – c’est une œuvre perpétuelle. Cette saison, vous avez brillé, mais aussi connu de sérieux coups d’arrêt. Quels sont ces détails dont vous parlez? Le ski alpin contient tellement de paramètres. Si aujourd’hui tout est parfait, demain la neige sera peut-être différente. Peut-être que je peux viser un angle plus petit pour telle courbe. Je peux essayer de changer quelque chose sur mon ski, les chaussures, essayer de rester une seconde de plus en position de re- cherche de vitesse. On peut toujours gratter quelque chose. Cela ressemble à une quête impossible. Ne courez-vous pas derrière quelque chose d’inatteignable? Non, c’est l’inverse. J’ai une base. Et, grâce à cette base, je peux viser plus haut. Une vic- toire reste. Elle est là. Tu la gardes. Demain, ça peut tourner mal. Mais ce que j’ai obtenu, personne ne peut me l’enlever. En ce mo- ment, ça ne va pas fort en géant, mais je me dis que j’ai déjà gagné dans cette discipline. Alors je construis sur cet acquis. Après votre blessure, vous avez dit que vous aviez besoin de faire une pause. Pourquoi a-t-il fallu un choc aussi ex- trême pour vous couper du quotidien? Parce que j’ai appris que, même au moment où je crois que je ne peux plus avancer, il me reste un peu de force. Nous ne sommes pas des machines, mais je m’engage tellement dans cette vie que quand je skie vite, c’est par- fois dû à l’instinct et non à une action cons- ciente. C’est dur pour une athlète de dire: maintenant j’arrête, je fais une pause. Pourquoi? Car le risque est de voir ton esprit torturé: «Que se serait-il passé si je m’étais soudain sentie mieux?» Vivre avec ce doute serait in- croyablement difficile. C’est le pari risqué que nous faisons en tant qu’athlètes. Nous vou- lons connaître les limites. Souvent, nous réali- sons que les limites se situent beaucoup plus loin que nous l’imaginions. « J’étais vidée. Je n’étais plus comme avant. Je me suis rendu compte que quelque chose n’allait pas. Mais quoi, je ne sais pas » Lindsey Vonn gagne encore dans la station de son enfance Ski alpin Lindsey Vonn a atteint un nouveau palier en fêtant sa- medi sa 80e victoire en Coupe du monde. L’Américaine a raflé la descente de Garmisch-Par- tenkirchen. Déjà victorieuse cet hiver à Val d’Isère et Cortina d’Ampezzo, elle continue de fondre sur le record d’Ingemar Stenmark, dont les 86 succès sont de plus en plus menacés. Et d’autant plus que la skieuse de Vail pourrait en ajouter un 81e dès ce dimanche sur la seconde descente de Garmisch, dont elle sera encore la principale favo- rite. Cette victoire prouve égale- ment que Lindsey Vonn arrive parfaitement lancée pour l’autre dernier grand objectif de sa car- rière, les Jeux olympiques de PyeongChang. L’Américaine ar- rivera le moral gonflé à bloc en Corée du Sud où, comme à Gar- misch, elle retrouvera une piste qui correspond parfaitement à ses qualités. Très à l’aise dans la station bavaroise de Garmisch, où elle a souvent séjourné en famille dans sa jeunesse, Vonn avait éclaté en sanglots l’an dernier lors de sa victoire sur la mythi- que «Kandahar», qui marquait son retour au plus haut niveau après un an d’arrêt pour blessu- res. Au total, elle s’est imposée huit fois en Coupe du monde à Garmisch, en descente, super-G et slalom. Cette nouvelle vic- toire a fait d’elle la skieuse la plus âgée de l’histoire à rempor- ter une descente de Coupe du monde. Suissesses en retrait Lindsey Vonn arrivera aux JO dans un état de forme idéal. Ce sera également le cas de Sofia Goggia, victorieuse des deux tests olympiques de l’hiver der- nier devant Lindsey Vonn, mais battue samedi par l’Américaine. L’Italienne ne s’est inclinée que de deux centièmes sur cette des- cente raccourcie de Garmisch, qui aurait dû normalement se dérouler en deux manches. Le podium a été complété par l’Autrichienne Cornelia Hüt- ter qui a, elle aussi, échoué de peu face à Lindsey Vonn. De son côté, Lara Gut a été plus nettement battue, termi- nant au sixième rang à 0’’66. Partie avec le dossard No 1, la Tessinoise a réussi une course correcte, mais sans plus. La skieuse de Comano n’a pas su exploiter pleinement la partie technique pour jouer les pre- miers rôles, tout en perdant trop de temps «à la glisse». Une constante cet hiver pour Lara Gut qui, à l’exception du su- per-G, n’est pas encore parve- nue à retrouver son meilleur ni- veau. Deuxième Suissesse au clas- sement, Priska Nufer a pris une encourageante douzième place, son meilleur résultat de la sai- son. Michelle Gisin s’est classée un peu plus loin, au quatorzième rang. Dans le coup jusqu’à la mi- course, l’Obwaldienne a com- mis une faute de trajectoire qui lui a coûté cher. La «vraie» descente de Kan- dahar aura lieu ce dimanche, sur un parcours cette fois complet. Puis toutes les descendeuses prendront l’avion pour la Corée, où elles retrouveront Mikaela Shiffrin, grande dominatrice de la saison, qui a préféré prendre son week-end et faire l’impasse sur Garmisch. ATS/LMD Le Matin Dimanche | 4 février 2018 40 Sports Classements Garmisch-Partenkirchen (All) Coupe du monde dames Descente: 1. Vonn (EU) 1’12’’84. 2. Goggia (Ita) à 0’’02. 3. Hütter (Aut) à 0’’13. 4. Jo- hnson (EU) à 0’’34. 5. Veith (Aut) à 0’’47. 6. Gut (S) à 0’’66. 7. Weirather (Lie) à 0’’74. 8. Mowinckel (No) à 0’’81. 9. Sch- midhofer (Aut) à 0’’86. 10. Fanchini (Ita) à 1’’09. Puis: 12. Nufer (S) à 1’’16. 14. Gisin (S) à 1’’20. 20. Flury (S) à 1’’45. 24. Suter (S) à 1’’69. 26. Hählen (S) à 1’’79. Général (30/39): 1. Shiffrin (EU) 1513. 2. Holdener (S) 842. 3. Vlhova (Slq) 754. 4. Rebensburg (All) 738. 5. Frida Hansdotter (Su) 657. 6. Goggia 650. 7. Weirather 637. 8. Gut 632. Puis: 11. Gisin 574. 15. Meillard (S) 431. 23. Feierabend (S) 277. 26. Flury 246. Descente (6/8): 1. Goggia 349. 2. Vonn 306. 3. Weirather 298. 4. Hütter (Aut) 269. 5. Shiffrin 256. 6. Gisin 195. 7. Gut 179. Puis: 21. Flury 88. 25. Suter 63. Aujourd’hui: Descente dames 12.25.

Le Matin Dimanche Quand je skie bien et vite, j’oublie tout · 2018-02-15 · Contrôle qualité «Quand je skie bien et vite, j’oublie tout » Ski alpin Avant de rejoindre la

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Page 1: Le Matin Dimanche Quand je skie bien et vite, j’oublie tout · 2018-02-15 · Contrôle qualité «Quand je skie bien et vite, j’oublie tout » Ski alpin Avant de rejoindre la

Contrôle qualité

«Quand je skie bien et vite, j’oublie tout»Ski alpin Avant de rejoindre la Corée, Lara Gut nous a parlé longuement de ses motivations.

Stéphane Combe Cortina d’[email protected]

U ne année après votreblessure, chausser desskis prend-il une autresignification?Le sentiment est rede-venu naturel. À mon re-tour, je me disais surtout:

«Youpi, je peux de nouveau skier!» Là,j’avance, j’ai retrouvé la routine d’une athlète.Je suis aussi consciente d’avoir plus de plaisir.

Justement, les moments de bonheur surles skis sont-ils identiques?Il y a un sentiment qui n’évolue pas: je suisheureuse quand je vais vite, quand je ressensque je skie exactement comme j’en rêvais. Ouquand je fais un pas en avant après plusieursjours où ça n’allait pas. Récemment, lors d’unentraînement de slalom, j’ai atteint un rythmecomme jamais jusque-là dans la discipline.Dans un moment pareil, je me dis: «Tu vois,ça avance!»

Vous avez dû patienter avant de retrou-ver ces sensations. À quel point cettephase a-t-elle été compliquée?C’est assez facile de revenir à 90% de ses ca-pacités. Mais les 10% restants sont ceux quidéterminent si je finis quinzième ou si je ga-gne. J’essaie de me dire que je passais aussipar des hauts et des bas quand j’ai gagné legrand globe de cristal. Il y avait des descentesoù je finissais quinzième, et je râlais que rienn’allait. Je suis désormais bien plus conscientequ’il y a des mauvais jours. Ils font partie dema progression. Je ne dois pas me prendre latête. Ce n’est qu’une question de temps jus-qu’à ce que je retrouve des manches parfaitesde haut en bas.

Vous passez donc parfois de mauvaisesjournées?Pour m’améliorer, je dois encore passer pardes journées de m… Elles sont relativementrares. Et je n’aurais rien contre le fait qu’il y enait de moins en moins (rires).

Êtes-vous toujours à la recherche du sen-timent primaire du ski?Non, je l’ai en moi. J’ai souvent été au plus malet chaque fois je m’en suis sortie. Ça medonne confiance. Pourquoi douter? Je sais in-térieurement que tout revient.

Ce qui prend naturellement du temps…Oui.

Est-ce facile à accepter? Je n’ai pas le choix. Mais je me rends compteen salle de musculation que les poids devien-nent plus légers. Tant que je progresse, c’estfacile à vivre. Oui, ça va encore durer. Maisl’expérience que j’ai retirée de ma blessurem’aide: je suis plus stable, je ressens mieuxmon corps, je récupère plus rapidement. Cequi est fascinant, c’est de travailler chaque dé-tail au quotidien, jusqu’à ce que les propor-tions soient justes sur la piste – c’est uneœuvre perpétuelle.

Cette saison, vous avez brillé, mais aussiconnu de sérieux coups d’arrêt. Quelssont ces détails dont vous parlez?Le ski alpin contient tellement de paramètres.Si aujourd’hui tout est parfait, demain la neigesera peut-être différente. Peut-être que jepeux viser un angle plus petit pour tellecourbe. Je peux essayer de changer quelquechose sur mon ski, les chaussures, essayer derester une seconde de plus en position de re-cherche de vitesse. On peut toujours gratterquelque chose.

Cela ressemble à une quête impossible.Ne courez-vous pas derrière quelquechose d’inatteignable?Non, c’est l’inverse. J’ai une base. Et, grâce àcette base, je peux viser plus haut. Une vic-toire reste. Elle est là. Tu la gardes. Demain,ça peut tourner mal. Mais ce que j’ai obtenu,personne ne peut me l’enlever. En ce mo-ment, ça ne va pas fort en géant, mais je medis que j’ai déjà gagné dans cette discipline.Alors je construis sur cet acquis.

Après votre blessure, vous avez dit quevous aviez besoin de faire une pause.Pourquoi a-t-il fallu un choc aussi ex-trême pour vous couper du quotidien?Parce que j’ai appris que, même au momentoù je crois que je ne peux plus avancer, il mereste un peu de force. Nous ne sommes pasdes machines, mais je m’engage tellementdans cette vie que quand je skie vite, c’est par-fois dû à l’instinct et non à une action cons-ciente. C’est dur pour une athlète de dire:maintenant j’arrête, je fais une pause.

Pourquoi?Car le risque est de voir ton esprit torturé:«Que se serait-il passé si je m’étais soudainsentie mieux?» Vivre avec ce doute serait in-croyablement difficile. C’est le pari risqué quenous faisons en tant qu’athlètes. Nous vou-lons connaître les limites. Souvent, nous réali-sons que les limites se situent beaucoup plusloin que nous l’imaginions.

«J’étais vidée. Je n’étaisplus comme avant. Je me suis rendu compte que quelque chose n’allait pas. Mais quoi, je ne sais pas»

Lindsey Vonn gagne encore dans la station de son enfanceSki alpin Lindsey Vonn a atteintun nouveau palier en fêtant sa-medi sa 80e victoire en Coupedu monde. L’Américaine a rafléla descente de Garmisch-Par-tenkirchen. Déjà victorieuse cethiver à Val d’Isère et Cortinad’Ampezzo, elle continue defondre sur le record d’IngemarStenmark, dont les 86 succèssont de plus en plus menacés. Etd’autant plus que la skieuse deVail pourrait en ajouter un 81edès ce dimanche sur la secondedescente de Garmisch, dont ellesera encore la principale favo-rite.

Cette victoire prouve égale-ment que Lindsey Vonn arriveparfaitement lancée pour l’autre

dernier grand objectif de sa car-rière, les Jeux olympiques dePyeongChang. L’Américaine ar-rivera le moral gonflé à bloc enCorée du Sud où, comme à Gar-misch, elle retrouvera une pistequi correspond parfaitement àses qualités.

Très à l’aise dans la stationbavaroise de Garmisch, où elle asouvent séjourné en familledans sa jeunesse, Vonn avaitéclaté en sanglots l’an dernierlors de sa victoire sur la mythi-que «Kandahar», qui marquaitson retour au plus haut niveauaprès un an d’arrêt pour blessu-res.

Au total, elle s’est imposéehuit fois en Coupe du monde à

Garmisch, en descente, super-Get slalom. Cette nouvelle vic-toire a fait d’elle la skieuse laplus âgée de l’histoire à rempor-ter une descente de Coupe dumonde.

Suissesses en retraitLindsey Vonn arrivera aux JOdans un état de forme idéal. Cesera également le cas de SofiaGoggia, victorieuse des deuxtests olympiques de l’hiver der-nier devant Lindsey Vonn, maisbattue samedi par l’Américaine.L’Italienne ne s’est inclinée quede deux centièmes sur cette des-cente raccourcie de Garmisch,qui aurait dû normalement sedérouler en deux manches.

Le podium a été complétépar l’Autrichienne Cornelia Hüt-ter qui a, elle aussi, échoué depeu face à Lindsey Vonn.

De son côté, Lara Gut a étéplus nettement battue, termi-nant au sixième rang à 0’’66.Partie avec le dossard No 1, laTessinoise a réussi une coursecorrecte, mais sans plus. Laskieuse de Comano n’a pas suexploiter pleinement la partietechnique pour jouer les pre-miers rôles, tout en perdant tropde temps «à la glisse». Uneconstante cet hiver pour LaraGut qui, à l’exception du su-per-G, n’est pas encore parve-nue à retrouver son meilleur ni-veau.

Deuxième Suissesse au clas-sement, Priska Nufer a pris uneencourageante douzième place,son meilleur résultat de la sai-son. Michelle Gisin s’est classéeun peu plus loin, au quatorzièmerang. Dans le coup jusqu’à la mi-course, l’Obwaldienne a com-mis une faute de trajectoire quilui a coûté cher.

La «vraie» descente de Kan-dahar aura lieu ce dimanche, surun parcours cette fois complet.Puis toutes les descendeusesprendront l’avion pour la Corée,où elles retrouveront MikaelaShiffrin, grande dominatrice dela saison, qui a préféré prendreson week-end et faire l’impassesur Garmisch. ATS/LMD

Servette - Chiasso1-1 (1-1)StadeStade de Genève, 1880 spectateurs. Arbitre: M. Jancevski.Buts5e Chagas 1-0; 33e Ceesay 1-1.ServetteGonzalez; Sauthier, Mfuyi, Nathan, Sarr; D. Stevanovic (85e Imeri), Cespedes; M. Stevanovic, Wüthrich (85e Hasanovic), Lang (75e Vitkieviez);Chagas. Entraîneur: Kodro.ChiassoRusso; Soumare, Delli Carri, Urbano, Belometti; Abedini; Kabacalman (57e Rey), Said, Fatkic (85e Xaysensourinthone); Josipovic (71e Charlier), Ceesay. Entraîneur: Abascal.Avertissements20e Delli Carri, 21e Chagas, 25e Urbano,75e Charlier, 72e Lang, 86e Imeri.

Servette sèche sur sa copie et gâche une occasion en orChallenge League Après lepoint miraculeusement arrachépar Xamax à Vaduz, vendredisoir, Servette avait l’occasion dereprendre deux longueurs auxNeuchâtelois en s’imposant.Mais face à un Chiasso limité,cantonné en défense après lapause, les «grenat» ont séché surleur copie, laissant passer l’occa-sion. Ils ont quitté le terrain sousles sifflets: il est vrai que quand onest incapable de battre un mo-deste Chiasso à domicile, c’estqu’on est loin du compte pour en-visager une promotion.

Ce n’est pas le tout d’ouvrir ra-pidement le score. Encore faut-ilavoir de la suite dans les idées.Parce que oui, pour ce Servette

qui se sait condamné à un par-cours presque parfait, tout avaitbien commencé.

De retour après sa pubalgiequi l’a écarté des terrains pendantplus de trois mois, SébastienWüthrich s’en était allé botter unpremier corner dès la 5e minute.Sa patte gauche avait trouvé latête de Chagas, qui coupait la tra-jectoire. De quoi donner le ton.Le Brésilien, nouvelle recrue hi-vernale, a tous les atouts pourfaire le bonheur de Servette. Ilsait jouer dos au but, il s’y entenddans les déviations et a donc dé-montré d’emblée ses qualités à lafinition. La perle rare? Une bonnepioche, assurément. Mais dansson schéma, les «grenat» ne peu-

vent pas s’offrir le luxe du relâ-chement, le péché mignon de lapremière phase de la saison.

Dans la froideur du Stade deGenève, c’est pourtant une formed’engourdissement qui a peu àpeu gagné les Genevois. Il aurasuffi d’un mauvais alignementdéfensif pour que Ceesay, le poi-son tessinois, file seul tromperGonzalez, qui déviait mais pas as-sez. David Gonzalez dans les butset pas Jeremy Frick, c’était la sur-prise du chef. Il faut sans doute yvoir le souci de Meho Kodro pourrelancer au pied et favoriser le jeuconstruit. Mais entre l’intentionet la réalisation, il y avait souventun décalage déconcertant. Man-que de mouvement, hésitations

au moment de prendre des res-ponsabilités: rien de fluide en-core. Il aura fallu attendre la se-conde période pour voir un Ser-vette vraiment prendre la direc-tion des opérations. Et se créerplusieurs chances nettes. Des tirsde Dalibor Stevanovic ou de Sé-bastien Wüthrich, mais au fond,face à un faible Chiasso, des en-vies sans relief.

Les Tessinois auront campédans leur camp durant toute la se-conde mi-temps, sans prendre debut, Servette se montrant troplisse dans ses schémas stéréoty-pés. Tentatives de relance depuisderrière pénibles, balles systéma-tiquement orientées tôt ou tardsur les côtés, absence de percus-

sion dans l’axe au milieu (le duoD. Stevanovic-Cespedes).

Bien sûr, Meho Kodro aurabeau dire que la tête de Chagasqui a touché la latte avant la pauseou surtout celle à bout portant deWüthrich (85e, arrêt miracle deRusso) auraient mérité un but etpossiblement offert la victoire.Mais en réalité, le bilan est mai-gre. À l’image de certains choix:chercher la victoire en faisantrentrer à la 85e Imeri et Hasano-vic par exemple, laissant Antunessur la touche ou en sortant Wüth-rich. Servette a encore 18 matchespour corriger le tir, mais il a déjàraté une belle opportunité.

Daniel VisentiniGenève

La tête peut-elle tromper le corps?Non, la tête faiblit en premier. Le corps peutdurer beaucoup plus longtemps.

Vous dites que vous savourez mieux letemps passé sur la piste. Aviez-vousperdu cette joie du ski?Non, ce n’était pas si horrible. Tout est simple-ment allé très vite. Soudain, tout m’est de-venu trop pesant. Je skiais et j’avais la sensa-tion de ne plus pouvoir respirer. Tu y vas, tu yvas, tu y vas et tu ne prends plus de temps pourte poser la question: pourquoi tu fais ça? Main-tenant, je sais.

Alors pourquoi?Parce que j’aime ça.

Vous avez aussi utilisé le mot «burn-out». En étiez-vous proche?Je ne sais pas exactement, mais à l’été 2016,après avoir gagné le général de la Coupe dumonde, ma tête était vidée. Anna Veith etTina Maze m’avaient prévenue que ce seraitun été difficile, qu’il faudrait que je prenne dutemps pour me reposer au mieux, car il pour-rait se passer des choses bizarres que je nepouvais pas imaginer. Oui, j’étais vidée. Et jen’étais plus comme avant. Je me suis renducompte que quelque chose n’allait pas. Maisquoi, je ne sais pas.

Un globe, une médaille, est-ce une ré-compense suffisante pour ce sacrifice?Tout ce que je fais, je le fais pour le ski. Paspour les récompenses. Quand je skie parfaite-ment pendant deux minutes, j’oublie tout.Tous ces mois de travail, les critiques, tout.

Mais, si une médaille est en jeu et finitautour de votre cou, cela signifie aussiquelque chose pour vous.Bien sûr, mais ce n’est que le résultat. Il nepeut pas être influencé, en principe.

Avez-vous pu couper durant la saison?Oui. J’ai eu trois jours pour moi, avant Noël, àNouvel-An aussi. C’est important de trouverle bon équilibre. Je vois que ça me fait du bien.

Parvenez-vous à souffler ces jours-là?Je cherche à avancer, mais parfois ça me faitencore plus de bien de débrancher, ne pas par-ler de ski, ni penser au ski. Puis j’y retourne etça marche comme je veux. Mais ce n’est pasfacile de couper. Je rêve souvent d’une man-che de géant. Et puis, quand je me lève demon lit, j’essaie d’oublier.

Que faites-vous dans les moments decalme sur le circuit?Je lis ou je fais des exercices de respiration. S’ilfait trop froid, je préfère respirer tranquille-ment dans ma chambre d’hôtel ou méditer.Des gens de mon entourage m’ont conseilléde le faire, avant ma blessure déjà. U

$Parlons neige «Du béton à PyeongChang»

Vous portez un collier en forme de flo-con. Quand on vous parle de neige,quelle image vous vient à l’esprit?Je vois des flocons qui tombent du ciel. Cemoment où le temps s’arrête. Quand ilneige, tout est plus calme, plus tranquilleautour de soi. On se sent protégé, détendu.

Dans quelle langue le mot «neige» est-ille plus joli à vos oreilles de polyglotte?«Neve», en italien, parce que c’est ma lan-gue (grand sourire).

Vous arrive-t-il de lui parler, à la neige?Oui, sans que ce soit un langage verbal.C’est une relation que tu construis. Lui par-ler, ce serait lui faire un reproche, comme sielle était fautive. Or je ne peux pas la chan-ger. C’est une question de feeling à régler auplus profond de soi. J’aime l’idée de déve-lopper mon histoire d’amour avec la neige.

Est-on obligé d’aimer la neige quand onest skieur?Non, pas du tout. On peut préférer la merpar exemple. J’aime la neige, mais, si jen’étais pas skieuse, j’irais carrément vivre àla mer.

Vous lui en voulez, à la neige, quandvous tombez, si vous vous faites mal ouque vous ratez votre manche?Non, pas du tout, car ce n’est pas la faute dela neige. C’est juste ma responsabilité. C’estmoi qui dois tisser un lien avec elle et donc jesuis la seule coupable si ça se passe mal.

À partir de combien de jours la neigevous manque-t-elle?En été, je peux m’en passer quand il faitbeau et chaud. Sur l’année écoulée, je n’en aipas vu pendant six mois. La frustrationaurait été trop grande si je pouvais la tou-cher mais pas skier. Quand je l’ai retrouvée,c’était instinctif. Je me suis dit: «Ça, je con-nais, ça, je sais faire.»

Quelle est la plus belle neige?La poudreuse, pour faire du freeride. Sur lescourses, je préfère quand c’est béton.

La neige des JO, comment la rêvez-vous?Béton! Ce n’est pas forcément que j’en rêve,mais, si je peux choisir, je la veux béton.

Pour le plaisir du ski ou la performance?Pour la performance! Aux JO, on vit exclusi-vement pour la performance. Il n’y a aucunespace pour le plaisir du ski à ce moment-là.D’autres fois, oui, mais pas là.

Lara Gut a retrouvéle plaisir originel de skier.

Sébastien Boué/Presse Sports

Le Matin Dimanche | 4 février 201840 Sports 4 février 2018 | Le Matin Dimanche Sports 41

ClassementsGarmisch-Partenkirchen (All) Coupe du monde damesDescente: 1. Vonn (EU) 1’12’’84. 2. Goggia(Ita) à 0’’02. 3. Hütter (Aut) à 0’’13. 4. Jo-hnson (EU) à 0’’34. 5. Veith (Aut) à 0’’47. 6. Gut (S) à 0’’66. 7. Weirather (Lie) à 0’’74. 8. Mowinckel (No) à 0’’81. 9. Sch-midhofer (Aut) à 0’’86. 10. Fanchini (Ita) à1’’09. Puis: 12. Nufer (S) à 1’’16. 14. Gisin (S) à 1’’20. 20. Flury (S) à 1’’45. 24. Suter (S) à 1’’69. 26. Hählen (S) à 1’’79.Général (30/39): 1. Shiffrin (EU) 1513. 2. Holdener (S) 842. 3. Vlhova (Slq) 754. 4. Rebensburg (All) 738. 5. Frida Hansdotter(Su) 657. 6. Goggia 650. 7. Weirather 637.8. Gut 632. Puis: 11. Gisin 574. 15. Meillard(S) 431. 23. Feierabend (S) 277. 26. Flury 246.Descente (6/8): 1. Goggia 349. 2. Vonn 306. 3. Weirather 298. 4. Hütter (Aut) 269.5. Shiffrin 256. 6. Gisin 195. 7. Gut 179. Puis: 21. Flury 88. 25. Suter 63.Aujourd’hui: Descente dames 12.25.

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Contrôle qualité

«Quand je skie bien et vite, j’oublie tout»

Servette - Chiasso1-1 (1-1)StadeStade de Genève, 1880 spectateurs. Arbitre: M. Jancevski.Buts5e Chagas 1-0; 33e Ceesay 1-1.ServetteGonzalez; Sauthier, Mfuyi, Nathan, Sarr; D. Stevanovic (85e Imeri), Cespedes; M. Stevanovic, Wüthrich (85e Hasanovic), Lang (75e Vitkieviez);Chagas. Entraîneur: Kodro.ChiassoRusso; Soumare, Delli Carri, Urbano, Belometti; Abedini; Kabacalman (57e Rey), Said, Fatkic (85e Xaysensourinthone); Josipovic (71e Charlier), Ceesay. Entraîneur: Abascal.Avertissements20e Delli Carri, 21e Chagas, 25e Urbano,75e Charlier, 72e Lang, 86e Imeri.

Servette sèche sur sa copie et gâche une occasion en orChallenge League Après lepoint miraculeusement arrachépar Xamax à Vaduz, vendredisoir, Servette avait l’occasion dereprendre deux longueurs auxNeuchâtelois en s’imposant.Mais face à un Chiasso limité,cantonné en défense après lapause, les «grenat» ont séché surleur copie, laissant passer l’occa-sion. Ils ont quitté le terrain sousles sifflets: il est vrai que quand onest incapable de battre un mo-deste Chiasso à domicile, c’estqu’on est loin du compte pour en-visager une promotion.

Ce n’est pas le tout d’ouvrir ra-pidement le score. Encore faut-ilavoir de la suite dans les idées.Parce que oui, pour ce Servette

qui se sait condamné à un par-cours presque parfait, tout avaitbien commencé.

De retour après sa pubalgiequi l’a écarté des terrains pendantplus de trois mois, SébastienWüthrich s’en était allé botter unpremier corner dès la 5e minute.Sa patte gauche avait trouvé latête de Chagas, qui coupait la tra-jectoire. De quoi donner le ton.Le Brésilien, nouvelle recrue hi-vernale, a tous les atouts pourfaire le bonheur de Servette. Ilsait jouer dos au but, il s’y entenddans les déviations et a donc dé-montré d’emblée ses qualités à lafinition. La perle rare? Une bonnepioche, assurément. Mais dansson schéma, les «grenat» ne peu-

vent pas s’offrir le luxe du relâ-chement, le péché mignon de lapremière phase de la saison.

Dans la froideur du Stade deGenève, c’est pourtant une formed’engourdissement qui a peu àpeu gagné les Genevois. Il aurasuffi d’un mauvais alignementdéfensif pour que Ceesay, le poi-son tessinois, file seul tromperGonzalez, qui déviait mais pas as-sez. David Gonzalez dans les butset pas Jeremy Frick, c’était la sur-prise du chef. Il faut sans doute yvoir le souci de Meho Kodro pourrelancer au pied et favoriser le jeuconstruit. Mais entre l’intentionet la réalisation, il y avait souventun décalage déconcertant. Man-que de mouvement, hésitations

au moment de prendre des res-ponsabilités: rien de fluide en-core. Il aura fallu attendre la se-conde période pour voir un Ser-vette vraiment prendre la direc-tion des opérations. Et se créerplusieurs chances nettes. Des tirsde Dalibor Stevanovic ou de Sé-bastien Wüthrich, mais au fond,face à un faible Chiasso, des en-vies sans relief.

Les Tessinois auront campédans leur camp durant toute la se-conde mi-temps, sans prendre debut, Servette se montrant troplisse dans ses schémas stéréoty-pés. Tentatives de relance depuisderrière pénibles, balles systéma-tiquement orientées tôt ou tardsur les côtés, absence de percus-

sion dans l’axe au milieu (le duoD. Stevanovic-Cespedes).

Bien sûr, Meho Kodro aurabeau dire que la tête de Chagasqui a touché la latte avant la pauseou surtout celle à bout portant deWüthrich (85e, arrêt miracle deRusso) auraient mérité un but etpossiblement offert la victoire.Mais en réalité, le bilan est mai-gre. À l’image de certains choix:chercher la victoire en faisantrentrer à la 85e Imeri et Hasano-vic par exemple, laissant Antunessur la touche ou en sortant Wüth-rich. Servette a encore 18 matchespour corriger le tir, mais il a déjàraté une belle opportunité.

Daniel VisentiniGenève

La tête peut-elle tromper le corps?Non, la tête faiblit en premier. Le corps peutdurer beaucoup plus longtemps.

Vous dites que vous savourez mieux letemps passé sur la piste. Aviez-vousperdu cette joie du ski?Non, ce n’était pas si horrible. Tout est simple-ment allé très vite. Soudain, tout m’est de-venu trop pesant. Je skiais et j’avais la sensa-tion de ne plus pouvoir respirer. Tu y vas, tu yvas, tu y vas et tu ne prends plus de temps pourte poser la question: pourquoi tu fais ça? Main-tenant, je sais.

Alors pourquoi?Parce que j’aime ça.

Vous avez aussi utilisé le mot «burn-out». En étiez-vous proche?Je ne sais pas exactement, mais à l’été 2016,après avoir gagné le général de la Coupe dumonde, ma tête était vidée. Anna Veith etTina Maze m’avaient prévenue que ce seraitun été difficile, qu’il faudrait que je prenne dutemps pour me reposer au mieux, car il pour-rait se passer des choses bizarres que je nepouvais pas imaginer. Oui, j’étais vidée. Et jen’étais plus comme avant. Je me suis renducompte que quelque chose n’allait pas. Maisquoi, je ne sais pas.

Un globe, une médaille, est-ce une ré-compense suffisante pour ce sacrifice?Tout ce que je fais, je le fais pour le ski. Paspour les récompenses. Quand je skie parfaite-ment pendant deux minutes, j’oublie tout.Tous ces mois de travail, les critiques, tout.

Mais, si une médaille est en jeu et finitautour de votre cou, cela signifie aussiquelque chose pour vous.Bien sûr, mais ce n’est que le résultat. Il nepeut pas être influencé, en principe.

Avez-vous pu couper durant la saison?Oui. J’ai eu trois jours pour moi, avant Noël, àNouvel-An aussi. C’est important de trouverle bon équilibre. Je vois que ça me fait du bien.

Parvenez-vous à souffler ces jours-là?Je cherche à avancer, mais parfois ça me faitencore plus de bien de débrancher, ne pas par-ler de ski, ni penser au ski. Puis j’y retourne etça marche comme je veux. Mais ce n’est pasfacile de couper. Je rêve souvent d’une man-che de géant. Et puis, quand je me lève demon lit, j’essaie d’oublier.

Que faites-vous dans les moments decalme sur le circuit?Je lis ou je fais des exercices de respiration. S’ilfait trop froid, je préfère respirer tranquille-ment dans ma chambre d’hôtel ou méditer.Des gens de mon entourage m’ont conseilléde le faire, avant ma blessure déjà. U

$Parlons neige «Du béton à PyeongChang»

Vous portez un collier en forme de flo-con. Quand on vous parle de neige,quelle image vous vient à l’esprit?Je vois des flocons qui tombent du ciel. Cemoment où le temps s’arrête. Quand ilneige, tout est plus calme, plus tranquilleautour de soi. On se sent protégé, détendu.

Dans quelle langue le mot «neige» est-ille plus joli à vos oreilles de polyglotte?«Neve», en italien, parce que c’est ma lan-gue (grand sourire).

Vous arrive-t-il de lui parler, à la neige?Oui, sans que ce soit un langage verbal.C’est une relation que tu construis. Lui par-ler, ce serait lui faire un reproche, comme sielle était fautive. Or je ne peux pas la chan-ger. C’est une question de feeling à régler auplus profond de soi. J’aime l’idée de déve-lopper mon histoire d’amour avec la neige.

Est-on obligé d’aimer la neige quand onest skieur?Non, pas du tout. On peut préférer la merpar exemple. J’aime la neige, mais, si jen’étais pas skieuse, j’irais carrément vivre àla mer.

Vous lui en voulez, à la neige, quandvous tombez, si vous vous faites mal ouque vous ratez votre manche?Non, pas du tout, car ce n’est pas la faute dela neige. C’est juste ma responsabilité. C’estmoi qui dois tisser un lien avec elle et donc jesuis la seule coupable si ça se passe mal.

À partir de combien de jours la neigevous manque-t-elle?En été, je peux m’en passer quand il faitbeau et chaud. Sur l’année écoulée, je n’en aipas vu pendant six mois. La frustrationaurait été trop grande si je pouvais la tou-cher mais pas skier. Quand je l’ai retrouvée,c’était instinctif. Je me suis dit: «Ça, je con-nais, ça, je sais faire.»

Quelle est la plus belle neige?La poudreuse, pour faire du freeride. Sur lescourses, je préfère quand c’est béton.

La neige des JO, comment la rêvez-vous?Béton! Ce n’est pas forcément que j’en rêve,mais, si je peux choisir, je la veux béton.

Pour le plaisir du ski ou la performance?Pour la performance! Aux JO, on vit exclusi-vement pour la performance. Il n’y a aucunespace pour le plaisir du ski à ce moment-là.D’autres fois, oui, mais pas là.

Lara Gut a retrouvéle plaisir originel de skier.

Sébastien Boué/Presse Sports

4 février 2018 | Le Matin Dimanche Sports 41