42

Le migrations des Mossi de Haute-Volta. Lexique des …horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers16-11/... · parler des motivations sans se référer à la structure

  • Upload
    lynga

  • View
    217

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

DIFFUSION RESTREINTE.

Ce document ne constitue pas une publication.

Il ne doit faire l'objet d'aucun compte-rendu ou rosumé,

ni d'aucune citation sans l'autorisation de l' OoR.S.T.Oo~1.

(circul. nO 30/70).

- 1 -AVERTISSEMENT

les sciences psychologiques et psychanalytiques sont encore

trop récentes, et leur vocabulaire s'apparente trop au vocabulaire

courant sans en avoir la signification, pour qu'une étude à caractère

psychologique puisse se passer, à notre avis, d'une explication appro­

fondie de certains termes employés.

Nous nous sommes en effet souvent heurtés à l'incompréhension.

Une incompréhension sinon provenant soit d'une spécialisation différen­

te, soit encore d'un vernis de culture psychanalytique, puisque celle­

ci est à la mode et à la une de tous les hebdomadaires bien pensants.

Ce vernis étant souvent pensons nous plus dangereux qu'une incompré­

hension totale puisqu'il donne l'illusion de saisir, voire même

d'intégrer dans sa vie quotidienne une des sciences les plus complexes

qui soient. Cette ape~ption sémantique devient même dramatique lorsque

les structures de la personnalité ont tendance à s'évader du cadre

traditionnel de la pensée occidentale~ Ainsi, parler de "complexe (1)

d'Oedipe" dans un milieu culturellement différent de l'Europe de

Sigmund Freud n'est une hérésie que si l'on s'en tient aux systèmes

d'attitudes culturalistes et non à l'évolution des fantasmes. De même

parler des motivations sans se référer à la structure de la personnali­

té qui les sous-tendent ne peut aboutir à aucun résultat ni sur le plan

scientifique, ni sur le plan pratique.

C'est pourquoi vous trouverez dans les pages qui suivent, pour

chaque terme que nous avons utilisé, une explication claire, suivie

d'une définition recouvrant celle des principales écoles scientifiques

actuelles qui vous permettra d'accèder à un court texte où le mot est

employé.

(1) Quel' âiabledmot mal choisi ! on en vient à oublier la significationmême du sémanthème "complexe" (qui embrasaeou contient plusieurséléments, plusieurs idées-Littré-) qui adepte à la psychanalyse de­vient "un ens emble de sentiments plus ou moins contr adictoires,refoulés dans l'inconscient qui se rapportent à une idée, un souvenirdont l'apparition dans le MOI conscient provoquerait un conflit"CDPM) Ce terme n'a pas de signification morbièo,mais il faut convenirque chargé affectivement par nombre des personnes qui l'emploient,il devient redoutable.

~ 2 -

~~êPTATION: Il s'agit là des actions par lesquelles un être s'ajuste

au milieu dans lequel il vit, en conciliant ses propres t~ndanc8S et

les contraintes qui lui sont imposées par ce milieu. Chez l'enfant

l'assimilation et l'accommodation en sont les deux termesa

Assimilation: le sujet part de ses capacités innées, il cherche au­

tour de lui des occasions de les exercer et de les faire siennes&

Accommodation: c'est le monde extérieur qui commande, le .sujet doit

accepter ce ~ui lui est imposé. (D.P.M)

En fait l'adaptation est aussi fonction des capacités affec­

t~yes de l'individu. Un tempérament introverti (tourné vers soi-m~me)

s'adaptera moins bien qu'un tempérament ~xtraverti (tourné vers en so­

ciété). C'est une question d'équilibre entre les structures du

développement intéllectuel, du développement physiologique et du déve-

loppement affectif (Voir Personnalité). (PL)

AFFECTIVITE: C'est la capacité individuelle à éprouver des sentiments• •et des émotions. (V.P.) En fait, elle groupe tous les états d'âme,

toutes les réactions dont les racines plongeant dans l'instinct, dans

l~inCRnjcient. C'est grâce à elle que nous nous relions aux autres, à

nous mêmes (DPM). C'est l'un des trois éléments de la croissance de

l'individu dont le retard peut entraîner des retards sur le développe­

ment physique et physiologique, et intellectuel~ (P.L)

A ne pas çonfondre avec le terme psychosiologique AFF~CT connotant tout

état affectif p6Mible ou agréable, vague ou qualifiés qu'il se pré­

sente sous la forme d'un décharge massive ou comme tonalité générale.

(V plyse)

~~5LVI~~: Caractérisée par un comportement plus ou moins destruc­

teur, elle peut ~tre dirigée sur le monde extérieur au sujet, ou sur

le sujet lui-m~me (auto-destruction) (PL). Elle répond au déchirement

du sujet contre lui-même (Lacon). Consciente ou inconsciente elle peut

n~ttre d'un besoin vital se rattachant à llinstinci de vie, elle peut

aussi procéder d'une pulsion destructice, l'insthŒSt de mort (D.P.M)

L'agression connait d'autres modalités que l'action matrice

violente et destructrice; il n'est aucune conduite aussi bien négative

(refus d'assistance par exemple) que positive; symbolique (ironie par

exemple) qu'effectivement agie, qui ne puisse fonctionner comme

1

~, 3 '"

agression (V.Plyse).

L'agression est très importante dans le .SQœPJLex~__~~ipq

puisqu'il s'agit de"tuer le père". En Afrique cette rivalité tend à

se déplacer sur les "frères" et l'agressivité refoulée par la loi de la

solidarité aD rotourne en interprétations persécutive~ (OeoA)~ Cf. 1_8

déplacement de l'agressivité dans les relations "à plaisanterie" entre

Samo et Mossi (le Rakiré - P.L Etude psychosociologique dès colons de

Toma. pages 32 à 37).

ANCETRE INEGALABLE (l'): L'image du père en tant que législateur et

rival tend à se confondre avec l'image de l'autorité collective de

l'ancêtre (DeA). Mais l'ancêtre est déjà mort, il est inattaquable~

C'est pourquoi la castration (dans l'Oedipe occidental l'enfant a peur

que son père devenu son rival auprès de sa mère ne le punisse par la

castration) ici est vécue sur le régistre collectif de l'obéissance à

la loi des morts, la loi des ancêtres, elle équivaut à être exclUt ban­

ni du groupe. Résoudre l'Oedipe c'est constituer ses frères en rivaux.

ATTITUpE Plusieurs sens (L5S)

1) Posture du corps.

Z) Opinion, dans la mesure où toute opinion implique une prise dede position.

3) ~ joué consciemment de man~ere à répondre à une situationprofessionnelle ou sociale

4} R81e personnel joué involontairement, spontanément et de man~ere

nnn-réfléchie dans une situation interhumaine. Dans ce cas l'at­titude semble faire partie de la personnalité et Br est d'unecertaine manière une constante (attitudes d'hostilité, de criti­que, de menace etc ••• ).

5) Prédisposition générale à prendre telles positions ou à avoirtel genre de jugement, à réagir par tel genre de comportementdont on peut mesurer l'intensité (échelles ~~~~tud~) ou la for­ce de conviction personnelle et d'engagem8nt dans l'actioncorrespondance. C'est en ce sens que l'on Parle d'attitudelatente antérieure à la rencontre du problème ou de l'informa­

tion qui fera jaillir l'opinion ou le rôle.

6) Structure personnelle profonde et thème de l'univers vécu.Structures dynamiques de l'affectivité, ces attitudes sont inconinconscientes et issues de l'expérience de la vie dèr- l'enfancee

ATTITUDE (échelle d') (P.L)

- 4 -

Moyen pratique de déceler l'intensité de l'engagement de

l'individu enV8rs tel ou tel problème. :oncrètement, il s'agit d'éuo­

quer devant lui un certain nombre de propositions. On lui demandera

alors avec laquelle il agrée le plus, puis un ~eu moins, puis un peu

moins etc .•• Réunies les échelles d'attitude d'un certain nombre oe

gens issus d'un même groupe social permettent de définir la position

de ce groupe social face à tel ou tel problème. Une des plus célèbres

échelles d'attitude que nous utilisons souvent es~ celle de Bogardus

où l'on demande à une personne d1indiquer si elle accepterait une autre

personne comme amie, voisin, beau fils éc •.. (c'est une échelle de

distenciation sociale.).cf. Rapport n02, Méthodes et Techniques de

l'enquête psycho-sociale en Afrique. (à paraître).

BESOINS: On distingue entre besoins primaires et secondaires (DPM.)

1) Besoins primaires ce sont les besoins organiques (faim, soif,sommeil, évacuation)

2 Besoins secondaires : ce sont les besoins nécessaires à la surviede l'individu (exemples: mouvement, protec­tion, affection, valorisation)

Lorsque nous parlons de survie psychique il s'agit évidem­

ment de besoins secondairesj opposés aux besoins primaires (survie

physique ou organique) (PL.)

En psychanalyse on parle quelquefois de besoin de punition

comme étant lié à des comportemsntsde certains sujets qui recherchent

des situations pénibles ou humiliantes et s'y complaisent. Ce besoin

9'~ppaJ:cnto à la pulsion de mort. (D Plyse)

Nous retrouvons ce besoin comme marque d'auto-punition chez

les migrants qui partis sans l'eccord de la famille n'ont pu compenser

ce manquement social par une réussité prestigieuse. Ils recherchent les

rixes, les accidents etc ••• (P.L)

~: Eneœmble des pulsions primaires, des instincts, ce qui est héré­

ditaire inconscient, l'énergie qui nous meut et oriente nos actions.

(OP). Du point de vue économique, c'est le réservoir premier de la

r-

- J -

libido, de l'énergie psychique. Du point de vue dyn(JmiqwJ iJ. 2'n;:':'~; en

conflit avec le moi et le surmoi qui, du point de vue génétique en sont

les différenciations. (D.Plyse). l'énergie psychique difficilement con­

"\."t:Q.\'~e. ~o."t:. \.ù ~~\\~~\..'i?\\~'è à \..'à.~\.l'i?\..\..'i? '1:.\..\..'1:. \\' ô,?,?ô~\':l.\. ,?ôs ~:l.ô1..~BmB\\\

obéit au principe de plaisir. Elle tend à la satisfaction des besoins

profonds de l'homme. Quand elle est contrariéeou refoulée, elle se ré­

s~ut d'une manière détournée, plus ou moins clandestine ens'exprimont

dans les rêves, les act es man qu és, ou 1 es symptômes névro ti qu es. (c f

annexe ~ la psychanalyse).

DYNAMIQUE (conduite): C'est la résultante des forces qui s'exercenL

sur l'être humain et leurs conséquences dans l'organisation de la per­

sonnalité. L'homme dans son champ .psychologique agit et réagit, sou~ic

aux tensions intérieures et extérieures dans son réseau de relations

humàines. (DP et PL).

EVITEMENT (conduite d') Au départ, en psychologigie animale ce sont

chez les protozoaires des réactions d'évitement successives consistant

en un recul. un changement d'orientation limité et une reprise de la mar­

che en avant jusqu'à ce que ne soit plus rencontré le stimulus qui pro­

voque cette réaction d'évitement (avoiding réaction). (VP)

Etendu à l'homme cette notion signifie que celui-ci pour

éviter une situation désagréable, plutôt que de chercher à la résoudre

avec lES moyens que lui offre sa société, la fuit. le bénéfice affectif

étant plus grand d'abandonner ce qui l'entoure, que de se soumettre QUX

lois du groupe. (PL)

fANTASMES: Image Sans consistance, réverie complaisante. Il peut Ëtre

l'expression d'une tendance inconsciente ou la réalisation imaginaire

d'un désir insatisfait. Le fantasme a une valeur symbolique de substitu­

tion par lui le névrosé se rassure, se réh8bilite à ces propres yeux.

(DPM.) C'est un scénario imaginaire où le sujet est présent et qui figu­

re de façon plus ou moins déformée par les prgcessus défl2.nsi.f.ê. l' Dccom­

plissement d'un désir et en dernier ressort d'un désir inconscient

(D. Plyse).

- 6 -

"Le complexe cl 'Oedige chez le garçon est un souhait inçons..,Ç..';,illli

d'inceste avec la mère et de meutre du père~ Il s'agit donc en première

approximatioh d'un fantasme de transgression des interdits fondamentaux

de l'humanité r ceux de l'inceste et du parricidc."(oeA)

FRUSTRATION (Nature de la)

Correspond à la condition d'un organisme qui rencontre un obsta­

cle plus ou moins insurmontable extérieur ou intérieur, à la satisfaction

d'un besoin. (V.P). En psychanalyse correspond à la condition du sujet

qui se voit refuser ou se refuse la satisfaction d'un besoin (D.Plyse)o

Selon Freud, si les pulsions d'auto-conservation exigent un objet exté­

rieur, les pulsions sexuelles peuvent longtemps se satisfaire sur le

monde auto-érotique et fantasmatique. Les premières seules pourraient

être frustrées. C'est pourquoi les situations simulées de frustration de

notre test ne mettent en cause que des situations vécues et réelles pou­

vant atteindre le MOI et le SUR-MOr (cf. Rapport n 0 4 : Un test de frus­

tration P.l)

FRUSTRATION (Test de) Ensemble de situations simulées, se présentpnt

sous la forme d'images, mais représentRnt des scènes vécues de la vie

quotidienne. Ce test projectif considère que l'individu projettera ses

réactions dans la personne qui a à répondre. L'ensemble de ces réponses

est analysé en termes codés (agression extérieure, intérieure, non-agres­

sion, dominance de l'obstacle, défense du moi et réponses adaptées) ce

qui permet d'établir des normes de groupe (GCR) ou un diagnostic sur la

personnalité de l'individu qui répond (trop grande fréquence d'un cer­

tain type de réponse par rapport à la normale par exemple) (PL)

GRATIFICATION: Impression de satisfaction correspondant à un succès

attendu, en opposition ~ le déception,quand l'attente n'est pas satis­

faite (VP)

"Les Mossi qui sont venus s'installer dans la région Nord Ouest

du cercle de Toma pour chercher une solution à leurs frustrations, re­

trouvent à une plus grande échelle cette gamme de frustrations. Ils ne

peuvent donc plus vis à vis des autres et vis à vis d'eux mêmes ~ationa­

liser leur conduite en invoquant des motifs de départ correspondant aux

~'eules gratifications qu'ils aient trouvées dans la région d'accueil"

~Pl. Migrations des Mossi de Haute Volta: Rapport nO 1. Toma).

- 7 -

INSTINCTS: En Psychanalyse il existe deux instincts fondümentcux ~

l'instinct de vie et l'instinct de mort. Le premier vise à le perpétua·­

tion de l'espàce, le second serait l'expression du destin de l'homme

individuel: retour à l'état inorganique qui est sa condition originel­

le. Ces deux instincts sous-tendraient les pulsions (DPM)

(En Psychologie Ensemble complexe de réactions extérieures,

héraJitüires, communes à taus les individus d'une même espèce et adap~

tée8 à un but dont l'être qui agit n'a généralement pas conscience.

(Dictionnaire de la Philosophie de Lalande - PUF).

INTERPRETATIONS PER5ECUTIVES: Correspond aux délires à thème de per­

sécution qui sont extrêmément fréquents en Afrique (maraboutage,

sorcellerie).

"La persécution colore toute la psychiatrie africaineo Vécue sur

un mode délirant, interprétatif, ou culturel, elle est explication de

tout ce qui trouble l'ordre, désorganise les relations, atteint l'indi­

vidu dans son être physique, mental ou spirituel. Elle est éprouvée par

l'individu malade, proposée par la famille ou son entourago, mise en

forme par le guérisseur ou le marabout". (signification et volour de la

persécution dans IGS cultures africaines. M. Dion, P. Martino ct H.

Collomb, communication au Congrès de psychiatrie et de ~eurologio­

Marseille 1964).

INVESTISSEMENT: Fixation d'intérÊt affectif, positif ou négetif sur un

Dbjet, une personne, une conduite, qui se trouvent par conséquent valo­

risés. (V.P). En psychanalyse il s'agit d'un concept économique qui

fait qu'une certaine énergie phychique se trouve attachée à une ropré­

sentation ou un groupe de représentations, une partie du corps, un

objet otc .•• (V.Plyse).

Cette notion paraît justifiée par le fait que certains troubles

mentaux semblent mettre en évidence l'idée que la personne dispose d'une

certaine quantité d 1 énergie qu'elle répartit variablement dans S8 rela­

tion avec ses objets ou elle même. Il y a par exemple chez le migrent

sur investissement de l'argent rapporté, source de prestige et d'é~ui­

libre de sa personnalité (PL).

- 8 -

~En ~frique ~a parQ~e est puissament investie. les formules de

politesse qui multiplient les affirmations d'intention pacifique sont

longues. Questionner directement, répondre de manière brève et précise

est mal supporté. Même dans un cadre professionnEll, répondre par "oui"

ou par "non" paraît trop sec, trop vexant, on ajoutera "un peu", "à

peu près u , "c'est que", "c'est à dire li etc ••• " (d'après. DeA)

LATENTE (attitude) Cf. ATTITUDE. S'emploie dans le sens nOS de ce

mot. L'attitude latente est antérieure à la rencontre du problème ou de

l'information qui fera jaillir l'opinion ou le rôle (L55.)

S'emploi pour désigner ce qui n'est pas exprimé dans le discours.

On parle alors de contenu latent par opposition à contenu manifeste.

Les actes manqués (lapsus etc ••• ) font partie du contenu latent. (P.L.)

LIBIDO (envie, désir). C'est l'énergie postulée par Freud comme substrat

des transformations de la pulsion sexuelle quant à l'objet (déplacement

des investissements) quant au ~ut (sublimation par exemple), quant à

la source de l'excitation sexuelle (diversité des zones érogènes).

(D.Plyse). Attention, elle n'est pas réductible à Une énergie mentale

non spécifiée, et elle ne recouvre jamais tout le champ pulsionnel.

Elle s'affirme surtout comme un concept quantitatif. (5igmund Freud).

Il existe une libido du moi et une libido d'objet. En effet il

y a deux modes d'investissement de la libido qui peut prendre comme

objet soit la personne propre (libido du moi ou narcissique) soit un

objet extérieur (libido d'objet). Il existerait entre ces deux modes

d'investissement une balance énergatique. (D. Plyse)

MANIFESTE: (Attitude, contenu) Ce qui s'exprime, ce qu'on voit ou

perçoit. (PL)

MECANISMES de DEFENSE: La plupart des conflits se situant dans la zon~

inconsciente de la p~rsonnalité, il existe des méccnismcs de résolution

de ces conflits qui opèrent inconsciemment. On los no~~e" mécanismos do

défonsos ll • Le résultat de leur action ost d'a~Qrd de sauvegarder l'équi­

libre de la personnalité. (PL)

- 10 -

8} La compensation: où le sujet dévoloppè des idées contrùiros

à la situation frustante. Les idées do grandeur seraient le fait du

personnages do petite taille.

9) La regression : où le sujet résout certaines situations

conflic t uelles en regress ant à un st ade plus préc 'JC e du développ oment

libidinal. C'est un mécanisme inéfficace car il aboutit à ramonor

l'individu à un niveau inférieur d'adaptation.

10) La dissociation: mécanisme pathologique où les pulsions

inacceptables sont isolées de la personnalité consciente et se réali­

sent sans que le sujet los attribue à lui mêmo (cf. D.JEKYLL et M.

Hyde).

11) La conversion mécanisme pathologique uù les pulsions s'ex­

priment sous forme symbolique dons dos manifestations physiques

(maladies).

L'ensemble de ces mécanismes de résolution des conflits a une

valeur différente suivant les cas ; les uns aboutissent toujours à des

solutions pathologiques (dissociation, régression, conversion) d'autres

entraînent des conséquences favorables (sublimation). Les autres se

situent entre les deux extrêmes et doivent être considéréQ comme adap­

tatifs ou nonadaptatifs suivant les cas. {Abrègé de Psychologie,

Delay et Pich()t -(Masson- et P.L.)

MOTIVATION: C'est un besoin latent permanent ayant un genre d'objet

"satisfacteur", c'est B dire orienté vers un but défini dans son genre

et non pas dans tel contenu particulier. Un tel besoin, caractérisé

par son égocentrisme et par sa non conscience exerce en permanence une

press~on sur le comportement. Il peut être positif ou négatif (fuito

de c8rtaines situations). Il s'agit toujours d'intérêts égocontriques

puissants et latents (vclcnté' de puissance, sexualité, sécurité, con­

formité sociale par p9ur du rejet, réalisation de soi etc •. ~)

Motivations et attitudes latentes sont des expressions dos

structures dynamiques et inconscientes de l'affectivité et do la porson­

nalité. Une partie de ces structures étant innées ou "primaires"

(caractéristiques de l'espèce humaine) une autre partie étant acquises

ou "secondaires" (forgées par l 'histoire individuelle). (LSS)

- 11 -

MOTIVATION (recherche de) Compte tenue de la définition des motiva­

tions, une étude de celles-ci est inséparable de l'étude des structures

de la personnalité et du milieu social où celle-ci a été forgée (PL.)

En effet les motivations comprennent des mobiles conscients et incons­

cients et les seconds possèdent une énergie plus grande que les promiors,

mais comme ils semblent plus ou moins déraisonnables ou inavouables

l'esprit les rationalise avant d'accepter leur impulsion. Sinon nous

nous donnons des raisons d'agir qui sont souvent un déguiEemcnt de ln

motivation réelle sous-jacente. (DPM) Pour agir sur les motivations il

faut définir et sonder les mobiles inconscients. ['est sur eux que l'on

pourra agir, ct non sur les mobiles avoués.

~ Part du psychisme qui relie l'inconscient au monde extérieur le

MOI a pour rôle d'6tablir un pont entre le SUR-MOI, c'est-à-dire los

contraintes sociales apprises, et le~ c'est-à-dire les pulsions

instinctives. (DPM)

Du point de vue topique, le moi est dans une relation de d6­

pendance tant à l'endroit des revendications du ça que des impératifs

du surmoi et des exigences de la réalité. Bien qu'il se pose en mGdia­

teur, chargé des intérêts de toute personne son indépendance n'est que

tGuto rclùtivc. . Du point de vue dynamique il représente le p~le

défensif de lQ personnalité, c'est lui qui met en jeu les méccnismes de

défense, ceux-ci ét2nt motivés por l~ perception d'un affect déplaisant.

(D.Plyse)

La rencontre de deux cultures fondamentalement différentes a

profondément modifié la personnalité de l'homme africain. Au moi social

que crée la civilisation traditionnelle s'est ajouté un moi revendicatif

analogue au moi de l'homme occidental. D'où le conflit moi dépendont/

moi individuel qui pose des difficultés de résolution assez sensibles

dans un monde en transformation (PL)

"le migrant qui revient avec une somme d'argent importante

pourra-t-il surmonter l'angoisse que suscite chez lui l'idée que ses

frères le jalousent, ou supporter, après le triomphe du retour, de rede­

venir l'égal de ses frères? De cette situation va surgir de toute façon

un conflit entre un "moi" qui revendique un destin individuel et compé­

titif, encouragé par la société moderne, et un "moi" soumis à la loi du

grOupe et des ancêtres forgé par la société traditionnelle" (JlR).

- 12 -

OPINION: C'est l'expression verbale d'une attitude_ Elle est à la fois

fondée sur la croyance et le savoir (DPM). En fait c'est un pseudo ju­

gement sur un objet (une question, un problème, une idée, une personne

etc .•. ) et auquel le MOI adhère (par quniil se manifeste 5 autrui et

s'affirme). La verbalisation et la justification rationnelle sont de

règle, ajoutant Q l'illusion qu'il s'agit d'un jugement et renforçant

le sujet lui-même dans la croyance à la valeur objective de ce qu'il

pense. En fait les opinions expriment des attitudes qui font partie de

le personnalité du donneur d'opinion et qui sont formées antérieurement

à l'émergence du problème. (L55)

OEDIPE (complexe d')

Le complexe d'Oedipe est une situation clé dans le devenir de la

personnalité. C'est en effet à partir de sa résolution que le petit

garçon s'identifie au père en tant qu'homme et renonce à sa mère pour

se tourner vers les autres femmes. (PL)

1) Le complexe d'Oedipe occidental C'est un souhait inconscient

d'inceste avec la mère et de meurbœ du père. Il s'agit donc en première

approximation d'un fantasme de transgression des interdits fondamentaux

de l'humanité, ceux de l'inceste et du parriciGo. Où encore il s'agit

d'un souhait d'amour et de mort sans lequel l'idée même d'interdiction

n'aurait aucun sens puisqu'il n'y aurait pas lieu de réprouver ce que

nul ne souhaite. (DeA)

2) Le complexe d'Oedipe vu par les "culturalistes" ne désigne

plus un système de transformations fantasmatiques effectuées dans la pa­

role d'un individu, il désigne un système d'attitudes quelque chose comme

une disposition affective, une attirance que l'enfant éprouve pour un

parent de sexe opposéeJe rivalité pour un parent du même sexe. Le con­

cept d'attitude a permis de dissocier la forme et le contenu. (DeA)

Evidemment cette interprétation commence à poser des problèmes

si on s'évade de sa propre culture. En fait il faut chercher l'Oedipe

dans un système fantasmatique adapté à la société troditionnelle et non

dans un syst8me d'attitudes issu de notre propre société (PL). D'où les

recherches de MC. et E. ORTIGUE5

- 13 -

3) L'Oedipe africain. Le fils se réfère par l'intermédiaire du

père à l'ancêtre déjà mort donc inattaquable et constitue ses frères en

rivaux. C'est pourquoi les représentations telles que phallus col18cJ2~,

ancêtre inégalable ne peuvent se comprend~equ'en fonction du terme où

elles conduisent: le jeu de la rivalité /solidarité entre les frères.

La résolution de la situation Oedipienne dans ce monde où la

fonction symbolique du père reste attaché à l'ancêtre consiste à deve­

nir promotionnaire dans une classe d'âge, un groupe, car la société

déclare que c'est là une place d'homme, et cette déclaration sociale

(sanctionnée par des rites avec li~ppui ~es identifications de compagnon­

nage) équivaut à notre permission interne de se peLser égal ou supérieur

au père. Etre "homme" c'est être l'égal de ses "frères", intégré à leur

groupe, c'est être soumis aux aînés et se rendre inaccessible aux ca­

dets. Ce que l'on doit aux aînés vous est dû par les cadets on exige

d'eux obéissance et déférence; on donne des ordres mais on ne discutu

pas, on ne joue pas avec eux. (DeA.)

Dans cette situation que devient le migrant? Il est en position

parfaitement déséquilibrée ; il doit jouer le jeu de la société tradi­

tionnelle, mais aussi préserver les aspirations acquises au contact de

la société moderne. L'accent est mis sur l'affirmation d'un statut, d'un

pre s t i 9e • Ils 1 agi t plu tôt de mon t r e r au x au t r es, aux " f r ère Sil, une

certaine image de soi-même, de faire qu'ils y croient pour pouvoir soi­

même cOincider avec cette image. On se cherche dans l'image que 18s

autres ont de vous même. Le fantasme sous-jacent est d'imaginer ce que

les autres pensent en vous regardant. Ainsi, revenir au village avec

transistor, bicyclette, argent c'est montrer un statut plus élevé, un

statut que l'on n'aurait pu acquérir dans la société traditionnelle, où

la hiérarchie est figée. Revenir sans ce prestige est source de déséqui­

libre, de troubles mentaux (les interprétations persécutives). (PL)

PERSONNALITE: désigne la totalité d'un être, tel qu'il apparait auX

autres et à lui-même dans son unité, s:-, singularit.é et sa continuitG.

La personnalité résulte à la fois du tempérament de la constitution et

de l' histoire individuelle. (DPfVl)

du stade anal (stades de l'affectivité).-matrice (stades dit de l'intellectuoli~

- 14 -

Nous pensons que la personnalité est à chaque moment de la vie

d'un individu la résultante de son évolution physique, affective et

psychique. Ces trois ~rands groupes évoluent par stades. Il existe un

modèle de la personnalité pour chaque culture. Ainsi le premier stade

de l'enfant occidental serait la conjonction des trois facteurs

(- formation physique et phy~logique (myelinésation, ossifica­( tion etc ••• )(- stade oral et début(- int elligenc e s enSori

sotion).

5i dans une culture différente de la culture occidentale, un de

ces stades ou plusieurs n'existe pas, on se pmlong8,le résultat sera

une personnalité différente de la personnalité occidentale avec ses be­

soins propres, mais aussi ses possibilités propres. (PL). cf. en annexe

l'évolution des stades de l'affectivité chez l'enfant africain.

PHALLU5 COLLECTIF : Attention de ne pas confondre phallus et pénis. Le

premier est une représentation fantasmatique, le second est organe.(PL)

La notion de phallus collectif étant difficile à expliquer mais

importante, il nous semble utile de repartir de la démonstration de base

diE. ORTIGUES (DeA).

En consultation à Dakar, un enfant énurétique. Drame familial,

l'énurésie étant avec l'impuissance, la lèpre, la folie et l'éléphantia­

sis une des causes importantes de l'empêchement au mariage chez le

Wolof. Le père à la consultation dit liMon fils est impuissant".

Le problème de"l'impuissance sexuelle" de l'enfant est vécu

comme problème collectif de la famille. N'oublions pas que le but du

mariage est de donner des descendants au groupe et que la vie indivi­

duelle des conjoints est peu prise en considération ..• Pour un

impuissant il n'y a pas d'insertion sociale possible ..• La chose impor­

tante qu'il s'agit d'avoir (la puissance sexuelle) n'est qu'un lien

d'identification imaginaire pour le groupe, assayant à chacun ce qu'il

doit être pour satisfaire à l'idéal commun. L'instance phallique est

cette fonction de ~plecement (voir mécanismes de défense) de l'avoir

à l'être et de l'être à l'avoir qUl se manifeste dans l'ensemble du

discours familial. (De A)

- 1~ -

Le phallus collectif est même déifié: c'est l'arbre géant de

Toma (symbolisation) ou le fétiche de Palla (Bobo) représentant un mo­

nument phallique à double tête qui est ~=_~~~_~~_~~~~~~~ (PL). Seulement

la société occidentale offre à l'homme sans enfant, à la femme céliba­

taire quantité de possibilités de remplir leur vie sans passer par le

fantasme social. Le migrant mossi qui part en Côte d'Ivoire ne verrait­

il pas là un moyen de retrouver son propre phallus ? Puisque vu le

retard de l'~ge au mariage il ne peut s'identifier au groupe que beau­

coup plus tard ? On comprend mieux alors les soubassements inconscients

de l'angoisse profonde de celui qui n'a pu découvrir (parce qu'il n'a

pas réussi) ailleurs sa représentation phallique autonome et qui revient

au village comme "impuissant". C'est là que se trouverait à notre avis

la source profonde des troubles mentaux ~_~~~~S!~~~_~~~~~~~!~fqui se

décherchent entre Bouaké et Niangoloko, au mGment de revenir au pays.(PL)

PROJECTION Voir mécanismes de défense.

Le mécanisme de la projection est un des mécanismes essentiels

utilisés dans le test de personnalité. Il s'agit que la personne se pro­

jette (attribue ses pulsions) aux personnoges.rcprésentés sur le matériel

(T.A.T, PF) si celui-ci est structuré; ou donne une signification à un

matériel nun structuré {Rorschach). (PL)

PSYCHANALYSE: Discipline fondée par le Dr Sigmund FREUD en 1896. Elle

est née d'une observation objective, patiente et réfléchie qu'il eut à

traiter, mais aussi de l'observation subjective que Freud entreprit de

son propre inconscient. Il faut distinguer deux niveaux:

- la psychanalyse comme méthode d'investi9ati~n théropeutique- la psychanalyse comme ensemble de théories psychologiques et

psychopathologiques (PL)cf. annexe.

PSYCHOPATHOLOGIE AFR1CAINE : Ensemble des troubles mentaux qui sont plus

frÉquents en Afrique qu'en Europe. La symptomatologie est dominée par:

- la fréquence des bouffées délirantes- la rareté de la schizophénie et des psychoses chroniques- la rareté de la manie et de la mélancolie (PL et JLR)

~f. annexe.)

PULSION: Incitation à passer à l'acte provenant du ÇA (DPM) c'est un

prGcessus dynamique consistant dans une poussée (charge énergétique) qui

fait tendre l'organisme vers un but. Pour Freud la pulsion a sa source

dans une excitation corporelle (état de tension) son but est

- 16 -

de supprimer l'état de tension qui règne à la source pulsionnelle;

c'est dans l'objet où grâce à lui que la pulsion peut atteindre son

but (D.Plyse).

On distingue les pulsions d'agression et de destruction visant

à la destruction de l'objet (pulsions de mort) et les pulsions d'auto­

conservation et sexuelles qui tendent à constituer des unités toujours

plus grandes et à les maintenir (pulsions de vie) (PL)

REACTIONNELLES (conduites) Correspond à un trouble mental survenant

saus l'effet de réactions exceptionnelles mais intelligibles à une

situation vitale péniblement ressentie. Le pronostic est généralement

bon (VP) Ici, une situation vitale péniblement ressentie pourrait être

constituée par la famine consécutive à la sècheresse. Mais l'insuffi­

sance des moyens d'explorations ne nouS permet pas d'affirmer qu'il

y a eu apparition de troubles réactionnels. (PL)

SOUHAIT Le mouvement qui va du déplaisir (actuel) au plaisir (atten-

du) est ce que Freud appelle "souhait". C'est la forme optative d'un

désir, l'indice d'une transformation à opérer. (De A.)

Le jeune homme sur l~quel s'accumulent les frustrdtions d'ordre

divers, souhaita ~uitt8r - temporairement- sa société. (PL.)

STADE: Etape du développement de l'enfant. Les d~fférents stades de

l'évolution de la personnalité ne sont pas seulement des points de re­

père commodes. Ils correspondent à des sortes de crise à des chan­

gements rapides dans les relations de l'enfant avec son entourage. A

chacune de ces phases, les acquisitions de la période précédente sont

remises en question et réorganisées dans une nouvelle synthèse •

.STATUT /RÔLE Le statut correspond ~ une position reconnue ou accor-

dée à une personne dans un groupe par rapport aux autres membres du

groupe. A ce statut correspond un rôle, c'est à dire la fonction assu­

mée par la personne dans ce groupe. Les statuts sociaux s'enchevêtrent.

Un chef de zaaka (statut sacio-économique) peut être forgerons (statut

ethnique) mais aussi père (statut familial) et chef de canton (statut

politique ou administratif).

- 17 -

A chacun de ces statuts correspond un rôle. Le chef de zaaka entretient

et cultive ses exploitations, le forgeron joue un rôle religieux, le

père élève ses enfants et le chef de canton ramasse les impôts. (PL)

STEREOTYPE Préjugé. C'est un cliché de jugement ou de réponse cor-

respondant à une idée admise dans un groupe sur l'objet du jugement.

Opinion générale toute faite, héritée de notre groupe d'appartenance et

s'exprimant à travers nos évolu@tiuns cos 8ituùti~ns intergroupales et

des autres groupes. Les gens d'un même groupe ont généralement les m~­

mes stéréotypes (LSS).

Ex: le migrant de travail part pour gagner de l'argent et

payer l'impôt des membres de sa famille; le migrant rural part pour

trouver des terres meilleures. (PL)

SUR-MOI: Le rôle du sur-moi, troisième instance de l'appareil psychi­

que, est celui d'un juge ou d'un censeur à l'égard du moi. Ainsi, la

conscience morale, l'auto-observation, la forma~ion des idéaux sont

des fonctions du sur-moi. Le sur-moi serait héritier du complexe

d'Oedipe; il se constitue par intériorisation des exigences et des

interditsparentaux (D.Plyse). Que devient ce sur-moi en Afrique. Nous

citerons Ortigues (DeA) en lui laissant la responsabilité de ses affir­

mations puisqu'il semble que ce soit un des concepts qu'il ait le moins

élaboré

"Nous sommes dans une civilisation de la honte plutôt que dans

une civilisation de la culpabilité. Le surmoi étant l'héritier du com­

plexe d'Oedipe, si le fantasme du me~tre du père est éludé, le processus

d' identi fic ation au législateur C.le père est vécu par l'enfant comme

représentant de la loi-sociale, de l'autorité et des interdits. (PL)_/

n'ira pas jusqu'à son terme. L'instance critique de la conscience, le

sur-moi aura davantage besoin de s'appuyer sur des représentants exté­

rieurs". (DeA)

En fait les interdits sont si nombreux et Sl intériorisés, se

référant toujours à la religion des ancêtres et à la solidarité avec

les "frères" que nous pensons personnellement que c'est là que se situe

le SUR-MOI, dans la constitution de la rivalité avec les frères qui ne

- '\9 -

ORIGINE DE LM DOCUMENTATION

DP Dictionnaire de la Psychologie N. SILLAMY (Larousse)

DPM Dictionnaire de la Psychologie moderne (Réalisé en équipe)MARABOUT UNIVERSITE (2 tomes).

JLR Origine Jean Louis RENhULD (Médecin Psychiatre à BOBO­DIOULtlSSO)

LS5 Lexique des Sciences Sociales (A et R MUCCHIELLI) EMEEditions Sociales Françaises

PL Origine Pierre LE5SELINGUE

MAP Manuel Alphabétique de Psychiatrie (A.POROT) PUF

DeA L'Oedipe Africain (MC et E ORTIGUES) 10/18

VP Vocabulaire de la Psych[;L..J(jir:J (PIEROI\J) PUF

VPlyse

13 EP

Vocabulaire de la Psychanalyse (J.LhPLANCHE et J.B.PONTi1LIS) PUF

13 Entretiens Psychanalytiques avec les Dogons (E PARIN etF. MORGENTHhLER) (Payot)

Les ouvrages non indiqués ici et dont des citations figurent

dans le texte y sont expressément décrits.

- 20 -

.1.

I} P5YCHhNALYSE

A N N E X E .•

1) La Psychanalyse, méthode thérapeutique.

(P .. LES5ELlNEUE)

2) La Théorie Psychanalytique. Essai d'approchedes stades affectifs en milieu africain)

(Y. LES5ELINGUE)

II.) PSYCHO-PÂTHOLOGIE

1) La Psychose Abidjan Niger(J.L. REN/'IULD)

2) La Névrose hypocondriaque de l'acculturé.

(J.L. RENAULD)

3) Bouffée délirante et Psychose Hallucinatoire.

(P. LES5ELINGUE)

- 21 -

I~ LA PSY[H~NALY5E en tant que fh6rapie. .. '

Son principe consiste à laisse parler le malade aUSSl librement

que possible dans le double but

1) de lui faire prendre conscience des origines réelles de sessouffrances intimes.

2) de lui faire revivre ces éVènements dans une situation ac­tuelle et connue, appelée situation transf~rentielle.

La seule règle du traitement consiste !là dire tout ce vient à

l'esprit, sans rien retenir, même ce ~ui est absurde ou choquant". ['est

ce qu'on appelle la technique des "associations libres" souvent compl~­

tée par l'analyse des rêves.

1)Les associations d'idées libres: Elles inclinent le sujet à revenir

après plus ou moins de résistance à des souvenirs ou images qui ont un

rapport de signification avec ses préoccupations intimes liées aux sym­

ptômes. Soit des fixations plus ou moins inconscients à l'enfance et aux

parents, soit des conflits moraux occasionnés par la discordance entre

les aspirations actuelles de la vie adulte et les barrières morales

résultant d'interdictions de l'enfance.

2) l'analyse des rêves: Le rêve a un sens que l'on soumet à des méthodes

d'association libre. Il faut distinguer contenu manifeste (suite d'images

dont nous nous souvenons au réveil, et contenu lùtent où s'expriment les

désirs inconscients. Le travail d'élaboration des rêves est un travGil

complexe qui met en jeu divers mécanismes appelés "mécanismes de défense"

(voir lexique).

3) Le Transfert: C'est une relation particulière qui s'établit en cours

de traitement entre le médecin et son patient. Par cette relation le ma­

lade revit avec son psychanalyste certains de ses émois infantiles~ Il

projette sur le psychanalyste des affects d'origine génfralement sexuelle

qui lui étaient demeurés inconscients. Le transfert peut être positif

(sentiments d'amour) ou négatif (sentiments de haine).

Le transfert se déclanche au moment où des contenus refoulés par­

ticulièram8nt importants risquent d'Être dévoilés: c'est une forme de

résistance.

- 22 -

~) Autres éléments importants de la cure p§Ychanalytiq~

4.1. règle d' ~bstin8nce : - le médecin no refuse pas les senti­

ments du malade mais n'y répond pas.

- le patient renonce à une satisfac­

tion immédiate pour une satisfaction plus lointaine.

4.2. analyse du transfert: afin d'empêcher le patient de se fixe

définitivement au th6rapente.

P. LE55ELINGUE

- 23 -

II. lh THEORIE P5YCHAN~LYTIQUE •..Le mouvement psychanalytique du début du siècle a élargi

d'une dimension nouvelle la recherche en psychologie de l'enfant et,

par voie de conséquence, son application dans le domaine pédagogique.

FREUD a imposé à travers "la révolution psychanalytique" l'idée que

tout homme (sa personnalité, son caractère, son intelligence, son ~tre

tout entier) est la résultante d'un développement lent et structuré de

plusieurs facteurs: milieu, culture, éducation, société, etc •••

etc ecidè s l apI ustendr e en fan ce. L ' ho mm e , pou r FR EU D, est un P.:s.'?.Ç"E:L~­

sus d'auto-création. Comme un bébé ne saurait se tenir debout et marcher

à 3 mois, de m~me les structures mentales de l'homme sont obligées de

passer des stades de développement successifs indispensables à l'équi­

libre psychique.

FREUD, dans une "représentation topique" de la personnalité

distingue pour tout être humain un "MOI", un "SUR-MOI", un "Çi'.

La personnalité émergerait de cette situation dialectique.

Nous allons donc voir

1- la signification de cette topique freudienne qui n'est pas

une compartimentation du psychisme mais une représentation de la struc­

ture dialectique de ce psychisme.

2- Les stades de l'évolution affective de l'homme à travers

le développement de la "libido"

x

x x

1- REPRESENT,ITrON TOPIQUE DE Li! PERSDNN/,LITE SELON FREUD

Elle se compose

LE Çf,

d'un MOI

d'un SUR-MDI

d'un ÇA

Il est une sorte de grand réservoir où s'accumule toute

- 24 -

l'énergie psychique. Il est une source de pulsi~ns. (pulsion = 6nergie

des i~6tincts). Ces forces libidinales (libido = énergie d'instincts

de vie) sont aveugles et, a la manière d'un fleuve, doivent trouver â

s'écouler.

Le ça constitue donc le pôle pulsionnel de la personnalité:

ses contenus, l'expression psychique des pulsions, sont inconscients.

Ils sont pour une part héréditaires et innés et pour l'autre refou16s

(c'est à dire que notre moi ne les accepte pas et les rejette dons le

ça). Tout ce qui est refoulé n'est pas disparu mais agit en nous sons

que nous nous en rendions compte pensées, actions attitudes ..• )

Tout le ça est dans l'inconscient et, à son extrémité, il a une ouver­

ture sur le milieu organique.

- Le MOI

Il est le siège des satisfactions et des malaisus conscients.

Il est un noyau limité, organisé, cohérent et lucide de la personnalité.

['est par son intermédiaire que le ça entre en contact avec

le monde extérieur.

Le MOI est une partie du ça qui, au contact de la rÉalité,

s'est différencié. C'est pourquoi les racines du moi sont dans le ça.

- le SUR-MOI

Son rôle est assimilable à celui d'un juge ou d'un censeur à

l'égard du moi. Il est la conscience morale où siège la fonction cri­

tique et où se forment les idéaux.

Il se constitue par intériorisation des exigences et des

interdits parentaux.

Le sur-moi est le siège d'une force inhibitri~e qui joue

elle auss~ aveuglement.

Quand nous disons que le ça et le sur-moi sont le siège de

forces aveugles, nous voulons dire que leur fonctionnement est incons­

cient. Le MOI n'est d'ailleurs qu'en partie conscient.

- 25 -

Ce qu'il est important de comprendre, c'est qu'en somme

l'inconscient source de la force affective est, très tôt, divisé en ÇA

MOI et SUR-MOI. Mais il faut aussi comprendre que la génèse des sys­

tèmes, ÇA - MOI - SUR-MOI est conçue comme une différenciation progres

sive, une émergence des systèmes. Il existe une continuité qui mène du

besoin biologique au ça et celui-ci au mGi aussi bien qu'au sur-moi.

Le ça peut entrer en conflit avec le moi et le sur-moi.

.........rial.~

ü0/J.l

...ID~

•..-1cdri0Ü

/J.l

....ricO·ri

U1 riQ) ·riÜ El~ cOQ) P:iQD '-"

•..-1

~

Le

élU stade de la

50cialisation

au contactde laréalité

(différenciation­progressive des

systèmes)

~

Siège des pulsionsou

énergie desinstincts de

vie et de mort

au départ ou è la naiss.ance

moi peut entrer en conflit avec le ça et le sur-moi. Le sur-moi peut

~trB en conflit avec le ça ou le moi.

- ~'INCONSCIENT ET LE Ch

L'inconscient est cette partie du psychisme qui, ou bien n'a

jamais été consciente, ou bien consciente antérieurement est actuel­

lement refoulée.

L'inconscient est un concept dynamique, par conséquent, il

tend toujours vers une expression consciente.

- 26 -

- NATURE DE L'INCONSCIENT -

Il est formé du "ça", de la libido, des acquisitons phy­

logénétique (héritage de nos ancêtres), du refoulé et d'une partie du

sur-moi (introjection des interdits parentaux jouant le rsle de cen­

sure ou "refoulant").

Le moi, génétiquement, est la partie de l'inconscient qui

deviendra conscient par le contact avec la réalité et un de ses rôles

est de concilier le ça, le sur-moi et la réalité.

- gUALITE DE L'INCONSCIENT -

Il est réglé par le principe de plaisir ou de satisfaction

immédiate~ sans souci de la réalité, des notions de temps et de valeur.

Le ça est inconscient mais le ça n'est pas tout l'inconscient,

il n'en est qu'une partie puisque nous avons vu que le moi et le sur-

moi ont une partie inconsciente.

Maintenant que nous avons essayé de définir la structure

d'ensemble de la personnalité ainsi que certains termes psychanalytiques

il nous sera plus facile d'aborder et de comprendre la psychologie de

l'enfant.

2 - LES STADES DU DEVELOPPEMENT ~FFECTIF SELON FREUD

Le développement (biologique, physique, affectif, intellec­

tuel, social) de l'enfant, de la naissance à l'âge adulte, n'est pas

uniforme mais procède par degrés, c'est à dire passe par des étapes ou

stades bien précis dont chacun présente des caractères particuliers.

Selon les théories de FREUD et d'ABRAHAM, la libido (6nergie

des instincts de vie sexuels), au cours de son développement individuel l

passe par un certain nombre de stades. Nous distinguons:

a) - le stade oralb) - le stade analc) - le stade phalliqued) - la période de latencee} - le stade génital.

- 27 -

A chacun de ces stadcié 1~bi~in8ux~ ccrrospond un type de

pensée, une organisation particulière de la relation du sujet (enfant)

à un objet d'amour (mère, père, oncle, sçj-même ou un groupe de

personnes).

a) - Le stade oral

Il correspond à la phase d'organisation libi~inulc qui s'étend

de la naissance au sevrage. La zone ,du corps privilégiée est la bouche

(lèvres, dents, gustation, émission de sons, aspiration et expiration

de l'air). Le plaisir de la succion, indépendant des nécessités ali­

mentaires est un plaisir auto-érotique. C'est le type du plaisir

narcissique primaire. L'enfant s'attache à un objet occasionnel:

18 sein qu'il aime sucer et avec lequel il aime tant jouer. L'enfant

aime, à l'égal de lui même ce qu'on lui met à la bouche (le sein par

exemple) et par extension, la mère, toujours liée nécessairement au

plaisir de la têtée et à qui il est ainsi identifié. D'ailleurs, tous

les moments de sensations agréables le bain, la toilette, le berce­

ment, le port de l'enfant; sont liés à la présence de la mère par la

vue, le son~ le toucher. ~ssociée qu'elle est à ces sensations de

plaisir, la mère devient toute entière dans sa présence et sa personne,

un objet d'amour.

Cette relation mère-enfant est exclusive et totalitaire.

C'est sur le modèle de cette relation d'amour que l'attitude

V1S à vis du monde extérieur se conformera.

Quel est le "schème" de comportement qu'aprend l'enfant dans

cette relation (cf: l 'ENFnNT MUKONGO de fVlarie Thérèse KNIIPEN).

a) Il domine sa mère par ses désirs.b) Il É~tOUV8 une sécurité totale sur la base d'une dépendance

vis à vis de la mère.

a) - Cette indulgence de la part de la mère (la mère satisfait

tous les besoins de l'enfant dans l'immédiat) finit par entretenir chez

l'enfant un sentiment de puissance et de possession de la mère.

b) - La satisfaction des besoins nlest pas acquise, elle est

donnée dans un contexte de dépendance passive.

- 28 -

Les conséquences seraient pour Marie-Thérèse KI\J'1PEN qu'il

existe un lien entre les premières expériences et ce sentiment de n'être

, 't' 'à l" t" d'unen s8tur~ e qu ~n er~eur rappurt de dépendance vis à vis de la

famille et de cette incapacité à réaliser sa personnalité dans une

attitude de vie individuelle.

Autres conséquences

L'enfant n'oyant pas à lutter pour la satisfaction de ses

besoins (la mère lui donne tout de suite le sein ou lui met d~ns la

bouche quelques nourritures mâchées), la réponse immédiate à ses

besoins rend superflue le développement de toute initiative. La situa­

tion donnée, ne fournit e, aucune manière une occasion d'établir un

rapport entre l'initiative et l'acquisition du plaisir. En d'autres

mots, il n'y a pas de motivation (ce qui pousse l'individu à agir) suf­

fisante pour développer une initiative parce que l'enfant n'en a jamais

expérimenté le rôle fonctionnel.

Du fait aussi que l'enfant n'd jamais à attendre pour assou­

vir ses besoins, il ne peut se développer en lui de schème temporel.

Durant cette période, le nourrisson n'a pas encore la notion

d'un monde extérieur différencié de lui. Le sein, la mère, sont vécus

comme une partie de lui-m~me. C'est l'autre et lui à la fois. Il n'y a

pas de distinction entre le sujet et l'objet. Pour permettre à l'enf2nt

d'en arriver à distinguer ce qui est lui-même de ce qui ne l'est pas,

il est nécessaire en plus de la maturation des fonctions perceptives

qu'il soit privé partiellement, c1est à dire, il faut qu'à l'occasion

de certaines oxpériences, l'enfant apprenne par exemple que sa mèro

n'est pas toujours à sa disposition.

Durant toute cette première période de développement de

l'enfant il faut aussi tenir compte de la pSJchologie de la mère. Dur8nt

les deux premières années après la naissance elle est psychologiquemont

et essentiellement tournée vers l'enfant. L'attachement affectif à

l'enfant est plus fort que l'attachement conjugal. Los soins de llenf8nt

l'absorbent beaucoup. Il ne faut pas oublier non plus qu'elle a des

devoirs à remplir vis à vis du clan et un des principaux est celui de

donner et conserver la vie.

- 29 -

- LE 5EVRhGE

Le sevrage est-il pour l'enfant africain une expérience

traumatisante ?

L'~nterruption de l'allaitement fait disparaître la source

principale de satisfacticn et de réducticn des tensions (la peur par

exemple). Le sentiment diffus de malaise est encore accentué par des

indispositions physiques (l'enfant durant le sevrage souffre très suu­

vent do troubles digestifs intestinaux). En outre l'enfant ne garde

plus avec la mère un contact aussi intime. Très souvent, il ne dort

plus près d'elle, il est moins porté sur le dos. Il est parfois écarté

des genoux d8 la mère et quelquef.ois abandonné à lui-même pendant une

partie de la journée.

Par ailleurs, le sevrage suppcse la manoeuvre d'un certain

ncmbre de mesures disciplinaires qui doivent rendre impossible l'accès

au sein (par exemple, la mère s'enduit le mamelon d'un produit désa­

gréable au go~t). La mère qui avait jusqu'alors une attitude extrême­

ment indulgente est désormais obligée de refuser de se rendre à

certains désirs de l'enfant. Pleurnicher, ce moyen si puissant de

l'enfant ne s'avère plus aussi efficace. Ou bien on le laisse pleurer

ou bien on lui donne quelques nourritures dans la bouche.

A c~té de ces changements extérieurs qui surviennent dans la

vie de l'enfant, il faut surtout tenir compte d'une modification radi­

cale dans la relation psychique de la mère et de l'enfant au cours de

cette phase. En effet, le sevrage met définitivoment fin à un attache­

ment affectif unique et particulier qui, jusqu'à présent, reliait la

mère à son enfant. L'enfant n'est plus désurmais le contre d'intérêt.

Nous ne voulons pas dire par là, qu'il est négligé, il reste, pour une

série de choses encure dépendant de sa mère. Celle-ci continue à garder

son attachement à son enfant, à le soigner, mais plus de cette façon

exclusive et particulière. qui caractérisait sun comportement antérieuri

L'enfant sevré appartient désormais au groupe de 2 ou 3 per­

sonnes (petite soeur, tante oncle etc). Il a cessé d'être le plus

important, celui sur lequel la mère porte le plus intime de son être.

- 30 -

Il Y a donc, à côté d'un sevrage physique, (refus du lait

maternel) un véritable sevr9ge émotionnel qui ne signifie sans doute

pas un rejet actif ni m~me une négligence mais une nouvelle forme de

relation à l'égard de la mère, relation qui entra!ne l'abandon forcé

d'une série de facteurs de plaisir ou de sécurité.

Certains psychologues attribuent une grande importance à cette

mudificaticn relationnelle de la mère à l'enfant qui, suivant qu'elle

aurait été plus ou moins bien vécue par l'enfant, déterminerait C8r­

taines attitudes de l'adulte à l'égard de la femme. En particulier

l'ambivalence que l'homme é~rouve généralement à l'égard de la femme

serait due à ce passage brutal de la mère indulgente, vécue comme

amour, (source de satisfaction des désirs. de sécurité ••• ) à la mère

frustante vécue comme méchante, haine qui serait refoulée dans 11in­

conscient mais qui influence plus tard dans la vie toute ~latiun avec

la femme.

B - LE STADE ~NAL

La zone du corps pr~ilégiée est l'anus. Il correspond à toute

la période où l'enfant apprend (rôle des adultes) ou découvre par lui­

même qulil est capable de contracter les muscles de son anus et de sa

vessie. C'est durant cette périude que l'enfant éprouve du plaisir à

retenir ses matières fécales ou son urine, ou au contraire à les expul-

ser.

Cette période est plus ou moins longue selon les pays.

Souvent durant cette phase, l'enfant se montre actif, bruyant, brutal,

agressif envers les objets qu 1 il prend, déchire, casse oU tape par

terre. C'est l'5ge aussi o~ les enfants aiment jouer avec l'eau, les

chiffons, la terre.

c - LE 5TADE PHALLIQUE

Il correspond au moment où le petit garçon s'intéresse à son

pénis et la petite fille à sun clitoris.- C'est l'5g8 où les enfants

aiment bien jouer avec leurs organes sexuels (attouchement, masturba­

tion etc •.• ).

- 31 -

L'éveil de cette zone du corps est sans doute dO à l'excitation natu­

relle de la miction ajoutée aux attouchements répétés des soins de

propreté.

C'est l'âge aussi où les enfants posent des séries de questions

aux adultes.

La curiosité sexuelle cummence en pleine époque anale.-

"D'où viennent les enfants ?" nPourquoi les filles ne sont pas comme

les garçons 7" Puis à l'époque phallique les questions sont d'une autre

nature liA quoi ça sert" telle ou telle chose (les nuages, le feu, un

objet etc •.• ). Puis un jour viendra où il se le demandera pour son pénis

"pour faire pipi". Voyant que les filles s'en passent, il cherchera

plus loin une explication.

C'est l'âge aussi où le garçon et la petite fille s'attachent

plu5 particulièrement à un membre de la famille : la mère pour le gar­

çon, le père pour la fille. Le garçon est "amoureux" de 5a mère et la

fille "amoureuse l1 de son père. C'est ce que l'on appelle en milieu

occidental le complexe d'Oedipe.

En Mfrique, on pense qu'il existe un complexe d'Oedipe dans la

population africaino mais celui-ci ne se présentera pas de la même

façon qu'en Europe. Il semblerait qu'il n'y ait pas cet attachement

affectif particulier de l'enfant à une personne mais plutOt à un groupe

de personnes. Ce serait en quelque sorte un Oedipe social.

Le complexe d'Oedipe joue un r61e fondamental dans la structu~

ration de la personnalité et dan~ l'orientation du désir humain.

"Dans les milieux traditionnels, la place de chacun dans la

communauté ost marquée par référonce à un ancêtre, pèro du lignage.

~insi on peut dire que "c'est la colloctivité qui prend en charge la

murt du pèro". Le père géniteur n'est qu'un intermédiaire entre l~s an­

cêtres et sun fils; il n'est lé~islateur qu'à travers l'autorité

collective. Mois cot Ilncêtre ost déjà mort, on ne peut donc vouloir la

mort du père. Les sentiments ambivalents (1) S8 déplacent alors sur 10

groupe dos "frères". La recherche de la "reconnaissance" par les frères

- 32 -

est le mode dominant d'affirmation virile, mais en même temps, ces

frères sont constitués en rivaux. Cette rivalité est compensBe par une

très forte sulidarité, une situatiùn de dépendance, de soumission à

l'instance (8) phallique collective. L'angoisse (2) d'abandon apparaît

alors comme une modalité dominante de l'angoisse Je castration (3),

l'agressivité (4) refoulée (5) par peur du rejet du groupe - se retour­

ne en interprétation persécutive, il n'y a pas intériorisation de la

culpabilité, mais projection (7) de celle-ci sous forme d'agression

venue de l'extérieur."

"Ces interprétations persécutives interviennent constamment

pour expliquer, maladie, échec, difficultés, trouble mental".

(C.C. l'Oedipe Africain de ORTIGUES

1- Ambivalence: une tendance et son contraire s'affirment

simultanément: amour et haine, crainte et désir, culpabilité et jus­

tificEltion.

2- Angoisse : malaise à la fois physique et psychique carac­

térisé par une crainte diffuse pouvant aller de l'insuiétude à la

panique et passer par des impressions corporelles pénibles du type de

constriction thoracique et l'aryngée.

3- Angoisse de castration : elle est un phénomène conscient.

Peur de perdre l'organe qui symbolise la virilité, la puissance, la

force.

4- Ilgrossivité : l'agression est un des caractères fondamen­

taux de tout être vivant.

L'agressivité est caractérisé par un comportement plus ou

moins destructeur (attaquer, aller de l'avant).

5- Refoulement : il est un mécanisme de défense inconscient

de la personne. C'ost uns défense automatique par laquelle le moi re­

jette une motivation, une émotion, une idée pénible et dangereuse

(pour soi-même ou pour les autres).

6- Intériorisation: acte d'intérioriser, de mettre en soi.

- 33 -

7- Projection: c'est aussi un mécanisme de défense: il

est inconscient. ~ l'aide de ce mécanisme, un sujet se libère de

certainBs situations ~ffectives pénibles ou intolérables en projetant

au àehors sur des sujets ses ~ropres sentiments DU en construisant

un délire organisé sur des thèmes relatifs à ses conflits affectifs.

8- Instance puissance consurante.

par exemple dans la théorie psychanalytique, le sur-moi est

"instance" qui apprécie et refoule (c'est-à-dire arr~te, freine) une

pulsion instinctive en la rendant plus ou moins inconsciente ou mé­

connaissable.

D - PERIODE _DE L/,TENCE

Période qui correspond à la période de scolarisation qui lia

jusqu'à l'adolescence. On observe une diminut~on, des activités

sexuelles sous l'effet de la socialisation (identification aux parents),

un intérêt pour les activités esthétiques, intellectuelles etc •••

l'enfant durant cette période oublie ce qui s'est passé durant les

premières années (amnésie infantile).

E - 5ThDE GENITAL

Il appara~t à la puberté et caractérise la sexualité adulte~

Les relations sexuelles normales apportent alors la satisfaction aux

pulsions libidinales.

Y. LE55ELINGUE

.J.~ III. L11 P5 YCHO SE /1 Bl DJ il N/ NIGE R - 34 -

Nous pensons que nous devons appeler névrose des maladies

qu'ayats ~ classé~s dans la rubrique dépression. Ce qu'écrit l'auteur

n'a pas manqué de nous intriguer:

"Les états déprE]ssifs sont relativement fréquents ; leur Gtude a permis

de définir quelques caractères assez originaux : rareté de la mélanco­

lie vrpie ; abssncG des idées délirantes d'indignité, de culpabilité,

de dévalorisation ; tentatives de suicide très rares ; très grandes

fréquencei des idées délirantes de persécution".

~ notre avis c'est tricher un peu avec la classification noso­

logique, que d'admett~e sous la rubrique dépression, des états patho­

logiques indemnes d'idéos de culpabilité, de dévalorisatiun, de suicide,

états que nous classerions plus volonti~rs en Europe dans la rubrique

des psychasthénies. ~ous pouvons en effet remarquer que la plupart des

"états dépressifs" s'inscrivent dans une situation cult.urelle ou le su­

jet (au contact de la société moderne) doit affronter les représentants

de l'oedipe et de la castration.

~ppeler ces états l'dépression" introduit un flou l~ où la cli­

nique réclame des éclaircissements : La théorie des névroses chez les

africains est à peine ébauchée, alors que nous assistons tous les jours

aux dilemnes des africains évolués, errant dans un labyrinthe culturel

inextricable, où nous souhaiterirns les voir trouver quelque fil

d ',\riane.

Une maladie Voltaïque la psychose Abidjan-Niger

Le nombre des Voltaiques expatrié en Côte d'Ivoire est consi­

dérable. Il se compte par centaines de milliers de travailleurs immigrés

dans les plantations et sur le port d'Abidjan. Ce sont pour la plupart

des Mossi. Certains s'exPatrient définitivement, d'autres font simple­

ment le projet d'aller y ramasser une somme d'argent qui leur permettra

au retour au pays de se marier, d'acheter une mobylette ou simplement

d'acquérir un certain prestige dans le village. Ce sont ces paysans

Mossi, retournant au village, porteur ou non d'une somme laborieusement

accumulée en Côte d'Ivoire, qui vont, dans le train, être envahi par une

angoisse dont le point culminant est une frayeur persécutive avec

hallucinations.

- 35 -

Traitée à Bobo-Dioulasso, cette symptomatologie psychotique

aigue est très sensible à la thérapeutique, et le malade est pratique­

ment guéri au bout de trois semaines.

Il est possible que la maladie se déclare en Côte d'Ivoire,

avant le voyage de retour, parfois même c'est quelques semaines après

le retour au village que la psychose aigue surgit!

Dans tous les cas, le rôle de la somme d'argent semble devoir

occuper une place importante dans l'étiologie des troubles. En passant

de Côte dllvoire en Haute-Volta, l'émigré sort d'une société marchande

et de consommation pour se retrouver dans la société de prestige et de

subsistance. Arrivé au village, cette somme ne lui appartient plus. Il

va falloir la distribuer au chef de village, au père, faire des cadeaux,

et c'est tout juste s'il aura le droit d'en garder pour lui.~ Si par ha­

sard il n'avait pas gagné une somme suffisante, ce serait la honte de

ne pouvoir honorer de cadeaux les autorités de son lieu natal, ou bien

encore la crainte d'être soupçonné de vouloir garder et cacher son ar­

gent, et peut-~tr8 même d'être menacé de mort.

S'il revient avec une somme importante, pourra-t'il surmonter

l'angoisse que suscite chez lui l'idée que ses frères le jalousent, ou

supporter, après le triomphe du retour, de redevenir l'égal de ses frÈ-

res •.

De cette situation va surgir de toute façon un conflit entre

un "moi" qui revendique un destin individuel et compétitif, encouragé

par la société moderne, et un "moi" soumis à la loi du groupe et des

ancêtres forgé par la société traditionnelle.

Ces deux positions du moi s'organisent à partir de la somme

d'argent, comme signifiant du manque, de la dette, qui occupe une place

différente par rapport au sujet, suivant qu'il est dans la plantation

en Côte d'Ivoire ou au village. En Côte d'Ivoire, la somme d'argent est

manque en ce que, tant que l'émigré travaille, elle est encore à gagner,

définissant par rapport à lui le statut du travail. MU village elle est

signe du manque en tant qu'elle _ ~

- 36 -

~eprésente la dette aux pères, aux ancêtres et qu'elle restitue ainsi

le villageois dans la structure animiste gérontocratique.

L'émigration aura permis au sujet d'habiter ces deux positions

dU moi, et de rendre plus conscient les désirs qui les sous-tendent,

tandis qufils lui sont révélés dans deux structures étrangères et

inconciliables. L'émigré est devenu (aussi bien l'acteur que) la scène

d'un drame de civilisation, dont les dimensions dépassent et façonnent

à la fois son entendement.

On comprend que la maladie devienne une échappatoire, l'hospi­

talisation un refuge, l'ordonnance un sauf-conduit.

J.L. RENhULD

- 37 -

IV) L" NEVROSE HYPOChNDRIAQUE de l'ACCULTURE...

U21e autre maladie africainedes acculturés

la névrose hypocondriague

Le malade est souvent adressé par un médecin généraliste qui

a épuisé toute Sa panoplie clinique et paraclinique sans trouver d'au~

tre diagnostic que celui d'une hypocondrie ou d'une dystonie neuro­

végétative. Il s'agit d'un africain, parlant français, travaillant

dùns l'administration et qui, depuis plusieurs semaines, se plaint de

troubles imprécis et multiples qui l'empêchent d'être à la hauteur de

sa tâche.

A partir de Ithypocondrie le malade nous indique d'emblée que

c'est du corps qu'il s'agit; douleurs diffuses, céphalées, coliques,

pesanteur dans le ventre, douleurs musculaires, troubles fonctionnels,

digestifs, constipation, troubles appelés improprement vertiges, pru­

rit, parfois accompagnés de troubles mentaux: insomnie, irritabilité,

inquiétude, somesthésies.

Dans tous les cas on retrouve des difficultés sur le lieu de

travail. Il s'agit d'un employé subordonné qui atteint cependant un

certain degré de responsabilité. La maladie empêche le plus souvent

le sujet de faire face à ses responsabilités. Tout se passe comme si

l'identification à une personne responsable, que nécessite la fonction

qu'occupe le malade. Impliquait une expression des pulsions agressives

génitales (par exemple : confrontation avec ses supérieurs sur les

problèmes que pose le travail). Cette expression est impossible et son

désir réveille une culpabilité massive. Cette culpabilité est projetée

sous une forme de persécution qui produit l'hypocondrie: le persécu­

teur est incorporé matériellement sous la forme de parasites dans un

délire de parasitose, d'une maladie, d'une tumeur que l'on ne peut pas

découvrir. La constipation est souvent là comme signifiant que le mala­

de ne peut expulser son mal qui le mine de l'intérieur.

- 38 -

La persécution peut S8 déplacer sur les médecins qui, ne vou­

lant pas reconna!tre dans le corps l'origine de la maladie, accablent

le malade avec des traitements inadéquats qui l'affaiblissent sans

atteindre le mal.

La demande de soins elle-même est souvent déplacée sur une

demande de certificat de ~omplaisanc8 permettant un aménagement des

conditions de vie et de travail: les soins que reçoit le malade de­

vraient ~tre un prétexte pour produire un certificat permettant la

mutation à Bobo-Dioulasso. Parfois, c'est une demande de certificat

pour mutation dans un service de bureau où le malade continuera à tou­

cher sa solde et n'aura à produire qu'un travail inutile. Nous estimons

pour notre part que c'est le devoir du médecin de refuser une telle

complaisance avec les troubles et de répondre négativement à la demande.

C'est à partir de ce refus et de la manière dont il va être reçu par le

malade qu'il sera possible de dire si une psychothérapie peut ou non

être amorcée avec des cha"ces d'aboutir. La réponse de la maladie au

refus du médecin permettra souvent d'éclairffir le diagnostic: dans les

cas favorables la maladie ressemble à une hystérie, dans les cas défa­

vorables elle évoque une ~Chizophrénie incipens~

J • L. RENflULD

- 39 -V. ~UTRES TROUBLES MENTAUX

V.1. LA BOUFFEE DELIRhNTE : Cette appelation est utilisée pour dési­

gner des états psychopathiques aigus ou sub-aigus ayant pour carac­

tères communs d'apparaître assez brusquement, d'avoir un cycle évolutif

relativement court d'une durée de quelques jours à quelques 8Bmaines,

et de présenter comme dominante symptomatique des thèmes délirante

tantôt d'apparence systématisée, tantôt polymo~phe et de se résoudre

favorablement.

Elle représente en hfrique un trouble fréquent le plus sou­

vent réactionnel (voir ce mot). (d'origine affective ou anxi~uso,

délires de conversion et de compensation). Elle exigerait certaines

constitutions morbides latentes ou certaines dispositions caractériel­

les (mythomanie, délire de fabulation et d'imagination, délire de

persécution ou de revendication d'allure systématisée).

V.2. PSYCHOSE HALLUCINATOIRE CHRONIQUE: Trouble de longue durée

dans lequel on doit s'amalgarrer des troubles cénesthesique , des

hallucinations vraies ou de pseudo hallucinations auditives, des idées

délirantes, surtout de persécution et d'influence, le tant se dérou­

lant pendant un certain nombre d'année et aboutissant fréquemment à

un fléchissement intellectuel ou à un processus de dissociation men­

tale.PL et V PSYCHIATRIE