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Jeudi 12 juin 2014 -  70 e année - N˚21585 -  2 ¤ -  Francemétropolitaine -  www.lemonde.fr  - -- Fondateur: Hubert Beuve-Méry T ailléàcoupsderaidsmeurtriersetd’at- tentats, un nouveau «pays» voit le jourdanslemondearabe:appelons-le le «Djihadistan». Il s’installe à cheval sur la Syrie (dans le nord-est du pays) et sur l’Ir ak(dansl’Oue stet leNord) . C’es t unévéne- ment d’une portée considérable, non seule- mentpourlarégion,maisaussipourl’Europe. Profitant de l’affaiblissement, voire de l’éclatement,decesdeuxex-EtatsfortsduPro- che-Orient, le groupe djihadiste que dirige l’IrakienAbouBakrAl-Baghdadi,l’Etatislami- que en Irak et au Levant (EIIL), ne cesse d’agran dir son domai ne. Jamais Al-Qaida, même en Afghanistan sous le règne des tali- bans,àlafindesannées1990,n’avaitcontrôlé pareil territoire. L’EIIL supplanteAl-Qaida en puissance de feuet enmoyensfinanc iers.Prôn antofficie l- lement la même pureté islamiste sunnite et la même violence extrême, il peut modifier dura blementlacartedela région– amputant la Syrieet l’Ira k d’un e parti e deleurs prov in- cespétroli ères . L’Eu ropene peutresterindif- fére nte: l’EI ILséduit descentain es,peut-être des milliers, de jeunes musulmans euro- péens, venus se battre dans ses rangs, essen- tiellementen Syrie. Cesquatrederniersjours,lescolonnesd’Al- Bagh dadi(lireson port raitdans Le Mondedu 30mai)se sontemparé esde Moss oul,la capi- tale du nord de l’Irak, au bord du Tigre, met- tant la main sur toute la région de Ninive. Elles se sont installées à Fallouja, à moins d’un ecentainedekilomètresàl’ouestdeBag- dad , à Tikr it,à Samarra– bref , ellesdomi nent laquasi-totalité dupays sunn iteirakie n. En Syrie, l’EIIL a conquis toute une partie del’estdupays,s’assu rantuneconti nuit éter- ritoriale avec son fief irakien. Ainsi, c’est un mini-Etat qui prend racine, levant l’impôt, rançonnant, pillant et vendant le pétrole en contre bande. Tel est le but d’Al- Baghda di: recréer une base djihadiste, à l’instar de ce quefut l’Af ghani stanpourAl-Qaid a. Lerégimesyrien,celuide Bach ar Al-A ssad , le laisse faire pour des raisons tactiques. Le régimeirakien , domi népar lamajoritéchiite du pays, est incapable d’arrêter l’EIIL. A Bag- dad,legouvernementdeNouriAl-Malikigou- vern een prati quan t unsectaris mepro-ch iite qui lui vaut l’hostilité de la minorité arabe sunniteirakienne. Résultat?Unextraordinairechaosstratégi- que, où il est difficile de se retrouver. Parce queBagdadles marty rise,les tribus sunnites irakiennes soutiennent l’EIIL. Parce qu’il est l’all iéde Bacha r Al-A ssad– tousles deuxsont des protégés de l’Iran –, Al-Maliki envoie les mili ceschiite s irak iennesse battr e enSyrie. Les Etats-Unis sont des deux côtés. En Syrie, ils soutiennent – un peu – la rébellion contre le régime Al-Assad. Mais, en Irak, ils appuient – un peu – Al-Maliki contre l’EIIL… LaRussierestefidèleà sonalliance avecl’Ira n etla Syrie. L’Eu roperegard eailleurs. En2003,aunomdela guer recont releterro- risme, l’Amérique envahissait l’Irak. Onze ans plus tard, sur les décombres d’une folle invasi on, le djihad isme triomphe en Irak ! Ultime désastre pour Washington. Tragédie sansfinpourlesIrakie nset lesSyrien s.Mena- ceà veni rpour lesEuropé ens. p Un ges tefis ca l pou r 3, 7 mil li ons de mén age s FRANCE– LIREPAGE6 LES PROVOCATIONS DE JEAN-LUC GODARD ENTRETIEN–LIREPAGES18-19 INTERMITTENTS: LE FESTIVAL D’AVIGNON MENACÉ CULTURE– LIREPAGE14 dondusang.net Faisons du 14 juin un grand jour pour la vie: donnons notre sang      O     p      t      i     m     u     s          I       l       l      u      s       t      r      a       t       i      o      n     :       M      a       t       h       i      a      s       C      r       é      m      a       d      e      z  . Fiscalité: enquête de Bruxel les La Commission européennedoit lancermercredi uneenquêtesur les systèmesd’opti- misationfiscale enIrlande,aux Pays- BasouauLuxem- bourg. CAHIERÉCOPAGE4 UMP: un compr omis provisoire Aprèsladémission deJean-François Copé,Alain Juppé, FrançoisFillonet Jean-Pier reRaffarin assureront l’intérim jusqu’àl’automne. LucChatel devient secrétair e général. FRANCE–PAGE8 Les succès des drones français Avec620opéra- teurs ,la Franc e est championned’Euro- pesur cemarché très prometteur, enparticulierdans l’agriculture,l’in- dustrie,les médias oules transports . CAHI ERÉCO– PAGE2 14 JUIN JOURNÉE MONDIALE DES DONNEURS DE SANG AUJOURD’HUI ÉDITORIAL Les dji had istes s’ em par en t dunorddel’Ira k L ’événement doit être une consécra- tion.PourleBrésiletpourlaprésiden- te, Dilma Rousseff, son porte-voix. Unefête plané tairede la paixet duballon rondavecprès d’untiersde la popu latio n mond ialeles yeuxrivéssur le stade flam- bantneuf de l’It aquer ao,dans la banl ieue est de Sao Paulo. A la tribune d’honneur, pasmoinsdeonzechefsd’Etats’apprêtent à pren dreplace,jeudi12 juin,auxcôtés de la présidentebrésiliennepour l’ouverture de la vingtième Coupe du monde. L’occa- sionpourl’héri tièredeLuizInacioLulada Silva d’affirmer un leadership que beau- couplui cont estai entà l’oréede sonman- dat.Mais DilmaRousse ff a signa qu’e lle neprendrai t pasla parol e. Parcraintedes siffl ets.Parpeurdela cont estati onsocial e. Mais, très vite, le sport devrait reprendre ledessus.p SIXPAGES SPÉCIA LES LE REGARD DE PLANTU Brésil Une Cou pe dumonde pou r se rela ncer tLe Mond ialdébute jeudi avecle matchBrésil-C roat ie Le« Dji hadistan»,nouvel Et at islamiste au Pro che -Or ien t t500 000 civi ls fuie nt les combats , aprè s la prise deMossouletdechamps pétr olier s par les comb atta nts de l’Et at isla miqu e en Irak etauLevant LIREP.2 UNIV ERSI TÉS & GRAN DES ECO LES Vive l’alternance! Aprèsles combats à Moss oulle 10juin. REUTERS aDu CAPaux gra nde s écoles, l’alternance offre une insertio n profes sionn elle sans équiv alent.Comment choisir sa forma tion? SUPPLÉMENT

Le Monde 12-06-2014 (Godard)

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  • Jeudi 12 juin 2014 - 70e anne - N21585 - 2 - Francemtropolitaine - www.lemonde.fr --- Fondateur :Hubert Beuve-Mry

    Taillcoupsderaidsmeurtriersetdat-tentats, un nouveau pays voit lejourdanslemondearabe:appelons-lele Djihadistan. Il sinstalle cheval

    sur la Syrie (dans le nord-est du pays) et surlIrak (dans lOuest et leNord). Cest un vne-ment dune porte considrable, non seule-mentpourlargion,maisaussipourlEurope.

    Profitant de laffaiblissement, voire delclatement,decesdeuxex-EtatsfortsduPro-che-Orient, le groupe djihadiste que dirigelIrakienAbouBakrAl-Baghdadi, lEtat islami-que en Irak et au Levant (EIIL), ne cesse

    dagrandir son domaine. Jamais Al-Qaida,mme en Afghanistan sous le rgne des tali-bans, lafindesannes1990,navaitcontrlpareil territoire.

    LEIIL supplante Al-Qaida en puissance defeu et enmoyens financiers. Prnant officiel-lement la mme puret islamiste sunnite etla mme violence extrme, il peut modifierdurablement la cartede la rgionamputant

    la Syrie et lIrak dune partie de leurs provin-ces ptrolires. LEurope ne peut rester indif-frente: lEIIL sduit des centaines, peut-tredes milliers, de jeunes musulmans euro-pens, venus se battre dans ses rangs, essen-tiellement en Syrie.

    Cesquatrederniersjours, lescolonnesdAl-Baghdadi (lire son portrait dans LeMonde du30mai) se sont emparesdeMossoul, la capi-tale du nord de lIrak, au bord du Tigre, met-tant la main sur toute la rgion de Ninive.Elles se sont installes Fallouja, moinsdunecentainedekilomtres louestdeBag-dad, Tikrit, Samarra bref, elles dominentla quasi-totalit dupays sunnite irakien.

    En Syrie, lEIIL a conquis toute une partiedelestdupays, sassurantunecontinuit ter-ritoriale avec son fief irakien. Ainsi, cest unmini-Etat qui prend racine, levant limpt,ranonnant, pillant et vendant le ptrole encontrebande. Tel est le but dAl-Baghdadi :recrer une base djihadiste, linstar de ceque fut lAfghanistanpourAl-Qaida.

    Le rgime syrien, celui de Bachar Al-Assad,le laisse faire pour des raisons tactiques. Lergime irakien, dominpar lamajorit chiite

    du pays, est incapable darrter lEIIL. A Bag-dad, legouvernementdeNouriAl-Malikigou-verne enpratiquantun sectarismepro-chiitequi lui vaut lhostilit de la minorit arabesunnite irakienne.

    Rsultat?Unextraordinairechaosstratgi-que, o il est difficile de se retrouver. Parceque Bagdad lesmartyrise, les tribus sunnitesirakiennes soutiennent lEIIL. Parce quil estlalli de Bachar Al-Assad tous les deux sontdes protgs de lIran , Al-Maliki envoie lesmilices chiites irakiennes se battre en Syrie.

    Les Etats-Unis sont des deux cts. EnSyrie, ils soutiennent un peu la rbellioncontre le rgime Al-Assad. Mais, en Irak, ilsappuient un peu Al-Maliki contre lEIILLaRussie reste fidle sonalliance avec lIranet la Syrie. LEurope regarde ailleurs.

    En2003,aunomdelaguerrecontre leterro-risme, lAmrique envahissait lIrak. Onzeans plus tard, sur les dcombres dune folleinvasion, le djihadisme triomphe en Irak !Ultime dsastre pour Washington. Tragdiesans finpour les Irakienset lesSyriens.Mena-ce venir pour les Europens.p

    Ungeste fiscalpour3,7millionsdemnagesFRANCELIRE PAGE 6

    LES PROVOCATIONSDE JEAN-LUC GODARDENTRETIENLIRE PAGES 18-19

    INTERMITTENTS :LE FESTIVAL DAVIGNON MENACCULTURELIRE PAGE 14

    dondusang.net

    Faisons du 14 juinun grand jour pour la vie:donnons notre sang

    Optim

    usIllustra

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    athias

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    adez.

    Fiscalit:enqutedeBruxellesLaCommissioneuropennedoitlancermercrediuneenqute surles systmesdopti-misation fiscaleenIrlande,auxPays-BasouauLuxem-bourg.CAHIER CO PAGE4

    UMP:un compromisprovisoireAprsladmissiondeJean-FranoisCop,Alain Jupp,FranoisFillonetJean-PierreRaffarinassurerontlintrimjusqu lautomne.LucChateldevientsecrtairegnral.FRANCEPAGE8

    Les succsdes dronesfranaisAvec620opra-teurs, laFranceestchampionnedEuro-pesurcemarchtrsprometteur,enparticulierdanslagriculture, lin-dustrie, lesmdiasou les transports.CAHIER CO PAGE2

    14JUIN

    JOURNE MONDIALEDES DONNEURSDE SANG

    AUJOURDHUI

    DITORIAL

    LesdjihadistessemparentdunorddelIrak

    L vnement doit tre une conscra-tion.PourleBrsiletpourlaprsiden-te, Dilma Rousseff, son porte-voix.Une fte plantaire de la paix et du ballonrond avec prs dun tiers de la populationmondiale les yeux rivs sur le stade flam-bant neuf de lItaquerao, dans la banlieueest de Sao Paulo. A la tribune dhonneur,pasmoinsdeonzechefsdEtatsapprtent prendre place, jeudi 12 juin, aux cts delaprsidentebrsiliennepour louverturede la vingtime Coupe dumonde. Locca-sionpour lhritire de Luiz Inacio LuladaSilva daffirmer un leadership que beau-coup lui contestaient lore de sonman-dat. Mais Dilma Rousseff a signal quellene prendrait pas la parole. Par crainte dessifflets.Parpeurde lacontestationsociale.Mais, trs vite, le sport devrait reprendrele dessus.p

    SIXPAGESSPCIALES

    LE REGARD DE PLANTU

    BrsilUneCoupedumondepourserelancer

    tLeMondialdbute jeudiavec lematchBrsil-Croatie

    LeDjihadistan,nouvel Etat islamisteauProche-Orient

    t500000civils fuientles combats, aprs laprisedeMossoul etde champsptrolierspar lescombattantsdelEtat islamiqueenIraket auLevant LIRE P. 2

    UNIVERSITS &GRANDES ECOLESVivelalternance!

    Aprs les combatsMossoul le 10 juin.REUTERS

    aDu CAP aux grandescoles, lalternanceoffre une insertionprofessionnelle sansquivalent. Commentchoisir sa formation?SUPPLMENT

  • international

    Aunord, legouvernementautonomekurdedploiesonarmenationale

    Mossoul, la deuxime villedIrak borde de champsptroliers est tombe,mardi 10juin, aux mains de lEtatislamique en Irak et au Levant(EIIL). Les djihadistes se revendi-quant de ce groupe, inspir dAl-Qaida, ont enchan, ces derniressemaines, lesoffensivessurdesvil-lessunnites,multipliantattentats-suicides et prises dotages, dfiantlesautoritsdeBagdad,qui sesontrvles compltement dpassespar lampleur et la violence de cesassauts. Mercredi matin, 500000civils fuyaient laville, selonlOrga-nisation internationale pour lesmigrations.

    Face des combattants rompusaux tactiques de gurilla urbaine,maniantaussibienlelance-roquet-tes que la voiture pige, larmergulire irakienne na pas rsistlongtemps Mossoul. Si sa victoi-re se confirme dans le nord delIrak, lEIIL ne reprsentera plusseulement le nom dun groupe,mais un territoire bien rel qui necesse de stendre, des provincesirakiennesdAnbar, Ninive et Sala-heddine, jusquau nord-est de laSyrie.

    De toutes les attaques menesen Irak par lEIIL, depuis la prise deFallouja, il y a sixmois, celle contreMossoul a t la plus spectaculaireet la plus dterminante. Les djiha-distes ont lanc lassaut, vendredi6juin laube, aux portes occiden-talesde laville. Selon les tmoigna-ges concordants dhabitants, leurvictoire sest dessine ds laprs-midi. Vers 16heures, un camion-citerneremplidexplosifssestcra-scontre la faadedungrandhtelreconverti en caserne militaire,tuantplusieurs dizaines de soldatsquiyavaienttrassemblsenpr-visionde la contre-offensive.

    La violence, conjugue leffetde surprise, aurait entran ladbandadedelarmeetdesdser-tionsenmasse.Lesbtimentsdelapolice fdrale ont t brls ouabandonns, intacts,avecarmesetdocuments, aux assaillants. Dansla soire, ces derniers contrlaientdj une grande partie de la riveouest du Tigre qui partage la citendeux.

    Ils ont poursuivi leur avance,franchissant le fleuve mardimatin, sans rencontrer dautrersistancequecelledesunitsdli-te de larme irakienne qui nontpu,seules, faire lepoids.LEIILsestempardesprisonsde laville etdeses alentours. Au total, plusieursmilliers de dtenus ont ainsi tlibrs, ajoutant au chaos et lapanique.

    Mais lEIIL tient, paralllement, soigner son image auprs despopulations locales. Des messa-ges, diffuss par les haut-parleursdes mosques, ont prvenu leshabitantsquequiconque tenteraitde saccager ou de cambrioler lesbanques ou les btiments publicsserait svrement chti. Lesfamilles ont t invites rester et

    supporter la situation quelquesjours . La peur, les bombarde-ments sur les quartiers ouest, lab-sencedeauetdlectricitontper-suad plusieurs milliers dhabi-tants de cette cit, qui en compte1,5million, fuir vers la provincevoisineduKurdistan irakien.

    A la suite de la chute de Mos-soul, des dizaines dautres locali-ts sont tombes, parfois sansquun coup de feu ne soit tir. Lesdjihadistes ont ainsi pris Al-Char-

    kat, son aroportmilitaire et deuxhlicoptres qui sy trouvaient,selon une dclaration de lEIIL. Labase militaire de Ghezlani conte-nantde lartillerie lourdeestgale-ment passe sous leur contrle,ainsi quAl-Awja, village natal deSaddamHussein.

    Baiji, stratgique en raison deses raffineries de ptrole, ou enco-re Rabia, sur la frontire syrienne,qui permet de contrler lachemi-nement de combattants et dar-

    mesentrelesdeuxpays,sontaussiauxmains de lEIIL. La liste ne ces-se de sallonger

    Dansson irrsistiblemonteenpuissance de ces derniers mois,lEIIL a d modrer ses ambitionsen Syrie. Le groupe y a t affaiblipardescombats fratricides loppo-sant aux djihadistes syriens duFront Al-Nosra et a subi plusieursreversfaceunecoalitiondebriga-des rebelles opposes au rgimesyrienmais qui ont fait de la luttecontre lEIIL une priorit momen-tanedans lespoir dobtenir laidemilitaire occidentale.

    En Irak, en revanche, lEIIL arussi simposer en nouant desalliancesaveccertainestribussun-nites locales, les absorbant au seinde sa hirarchie, tout en puisantdans son contingent de combat-tantstrangerspourmultiplier lesoprations kamikazes. Cest ainsiquun Franais, Abou Al-KakaaAl-Franaoui de son nom deguerre, sest fait exploser Mos-soul le 19mai devant un centre dela police fdrale.

    Daprs le cheikh Rafaa Mechi-ne Al-Joumayli, chef dune grandetribu dAnbar se revendiquantchef militaire au sein de lEIIL, il

    existe une coopration troiteentrelEIIL,deschefsdetribussun-nites, danciens officiers baasistesde larme de Saddam Hussein etdes groupuscules islamistes, ru-nis au sein de conseils militairesrvolutionnaires. Nous avonsdes diffrends idologiques, recon-nait le cheikh lors dun entretientlphoniqueavec LeMonde,maisnous avons les mmes objectifs.

    Lennemi principal, affirme-t-il,nestautreque le rgimeautoritai-redupremierministrechiiteNou-ri Al-Maliki.

    Enmenantunepolitiquesectai-re contre les sunnites (minoritai-res mais dtenteurs du pouvoircentral jusqu lachutedeSaddamHusseinen2003), cederniera jouun rle non ngligeable dans laradicalisation des tribus locales.

    Face aux manifestations, puis linsurrection des villes sunnites,cedirigeantpoignenapashsit envoyer des milices chiites,mieux entranes et armes quelarme rgulire, mais tout aussiextrmes dans leur discours etleurs mthodes que leurs enne-mies djihadistes sunnites.

    Enfin, la stratgie gouverne-mentale consistant mener desbombardements intensifs, parfoisaux barils dexplosifs la manirede Bachar Al-Assad, a contribu pousserlespopulationslocalessun-nites dans les bras de lEIIL. SelonunhabitantdeMossoul,quiafuisaville,depuisdesannes, lesmilicesde Maliki nous insultent et nousfrappent leurs barrages. Mainte-nant, elles voudraient notre aidecontre lEIIL? Cest la vengeance deDieuquisestabattuesurleurtte !

    Nouri Al-Maliki a demand auParlement de dcrter ltat dur-gence et assur pouvoir reprendreMossoul en vingt-quatreheu-res. En attendant, il a redploylarme, concentrant lessentieldesforcesdansetautourdelacapi-tale, Bagdad. LIrak est au bord delimplosion.p

    CcileHennion

    DetouteslesattaquesmenesenIrak

    parlEIILdepuissixmois,cellecontre

    Mossoulatlaplusspectaculaire

    LesdjihadistesprennentladeuximevilledIrakLes troupes de lEIIL, victorieuses Mossoul, contrlent de nombreuses cits et des champs ptroliers au nord

    250 km

    ARABIESAOUDITE

    TURQUIE

    L IB.

    KOWET

    IRAN

    SYRIE

    IRAKBassora

    Mossoul

    KirkoukAl-Awja

    Baiji

    Al-CharkatGhezlani

    Rabia

    BagdadFallouja

    ANBAR

    NIN IVE

    SALAHEDDINE

    Tigre

    Euphrate

    JORDANIE

    GolfePersique

    Villes contrles par lEIILProvinces sunnites insurges

    Deshabitants ayant fuiMossoul attendent auxportes dErbil,mardi 10juin. AZAD LASHKARI/REUTERS

    IstanbulCorrespondance

    Ds le dbut du sige deMossoul,le 7 juin, les rfugis, Arabes, Kur-des et chrtiens, ont commenc affluer vers les provinces dunordde lIrak sous contrle kurde, par-gnes par les violences. Selon legouvernement autonomekurdeirakien (GRK), aumoins 150000personnes ont franchi les fronti-res de la rgion.

    Mme le gouverneur de la pro-vincedeNinive, dont les locauxont t pris dassaut, a tcontraint de se dlocaliser Dohouk, auKurdistan. Les autori-ts kurdes affirment avoir prissous leur protection plus de10000soldats de larme irakien-ne endroute. Dimportants

    stocks darmes, des vhicules blin-ds lgers et des chars ont t rcu-prs, avant que lEIIL [Etat isla-miqueen Irak et au Levant]nepar-vienne sen saisir, a dclar,mardi 10 juin, le porte-parole duministre des peshmergas, lar-menationale kurde.

    Malgr laprsence inquitantede lEIIL sesportes Erbil est moinsde 100kmdeMossoul, legouvernementkurdepourrait trele seul vainqueurduchaosencours, tout la fois luniqueplede stabilitdans la rgionet la seu-le forcepouvoir contenir,militai-rement, lavancedjihadiste.

    Enconflit ouvert avec le gouver-nementcentral deNouriAl-Malikidepuisde longsmois, le gouverne-mentautonomekurde se trouvedoncdsormaisenpositionde for-

    cepour rengocier avecBagdadunpartagedupouvoir.

    AprsMossoul, les rebelles delEIILontpris le contrle de sixdis-tricts louest et ausuddeKirkouk, aupointdemenacer ga-lementcettevillemixte (arabe, kur-deet turkmne), enborduredim-menses champsptroliers. CequisestpassMossoul narriverapasKirkouk, assure-t-onErbil.Dans laville, considrepar lesKurdesdIrak commeleurberceauhistorique, des troupes se sontdployespour suppler larmeirakienne. Les 250000peshmer-gas, longtempsentrans et qui-pspar larmeamricaine, se tien-nentprts intervenir pourpro-tger les zones kurdes horsde lad-ministrationduKurdistan, a pr-venu lepremierministre duGRK

    NechirvanBarzani,mardi.MaisM.Maliki, qui a rclam le soutiende la rgionautonomekurdedunord, amis engarde contreuneinterventionnonconcerte.Mos-soul etKirkouk fontpartie des ter-ritoires revendiquspar lesKurdesmaisplacsofficiellement souslautorit centrale.

    Faiseur de roiLes Kurdes vont utiliser cette

    occasion pour renforcer leurs posi-tions et tendre leur territoire. Ilscontrlent dsormais le poste fron-tire de Rabia avec la Syrie. Danscette zone, des Kurdes yzidis onttmassacrs etMaliki na rienfait pour les protger, noteWladi-mirVanWilgenburg, analystepour la fondation Jamestown. Laf-faiblissementdeM.Maliki pour-

    rait aussi inciter les Kurdes dIrak acclrer leur scession.

    Unconflit larvpse sur les rela-tionsavec legouvernementdeBag-daddepuisde longsmois. LesKur-des, dj largementautonomes,ont signavec laTurquieunaccordnergtiqueet exportentdsormais leurptroledirecte-mentvers le nord, avec le soutiendegrandes compagnies internatio-nales.Uncommerce illgal,selonBagdadqui, en retour, agellepaiementdes salairesdes fonc-tionnaires auKurdistan.

    La situationpourrait aussi per-mettre auxKurdes de redevenirles faiseurs de roi en Irak, voirede simposer commengocia-teurs entre Bagdad et les tribusarabes favorables aux insurgssunnites. Un rle quils auraient

    dj tent de jouer Fallouja.Lesdirigeantskurdes sont rti-

    cents lidededoterM.Maliki depouvoir largis envotant ltatdurgence.Dunautre ct, lesKur-desontaussi tprispour cible cesderniersmoispar les djihadistes.Sixpersonnesont t tues ensep-tembre2013dans lexplosiondevoiturespiges contre le sigedesservicesde scurit Erbil. La capi-talekurdenavait plus connudat-tentatdepuis 2007. LEIIL a gale-ment revendiqu ledouble atten-tat contre les locauxde lUnionpatriotiqueduKurdistan (UPK),lundesdeuxgrandspartis kurdes(maispas celui qui est aupouvoir),qui a fait aumoins38morts danslesvillesde Jalawla etTuz-Khurma-tu, dimancheet lundi.p

    GuillaumePerrier

    2 0123Jeudi 12 juin 2014

  • international

    Unemilitantede lONGRiodaPaz sur laplage deCopacabana, Rio, le 10juin. SILVIA IZQUIERDO/AP

    Deserreursdegestionsurleschantiers

    Rio de JaneiroCorrespondant

    Lvnement devait tre uneconscration. Pour le Brsil etpourDilmaRousseff,saporte-voix.Une fte plantaire de la paixet du ballon rond avec prs duntiers de la populationmondiale lesyeux rivs sur le stade flambantneuf de lItaquerao, dans la ban-lieueestde lagrandeSaoPaulo.Alatribune dhonneur, pas moins deonzechefsdEtatsapprtentpren-dreplace, jeudi 12juin, auxctsdela prsidente brsilienne pourlouverture de la vingtime Coupedu monde. Loccasion pour lhri-tire de Luiz Inacio Lula da Silvadaffirmerun leadershipquebeau-coup lui contestaient lore desonmandat.MaisDilmaRousseffasignal quelle ne prendrait pas laparole.

    Contrairement ses homolo-gues sud-africain, allemand oumme sud-coren lors des prc-dentes ditions, elle ne profiterapas de cette tribune, par craintedun concert de sifflets de rproba-tion. Limage de la bronca au stadede Brasilia lors du coup denvoi dela Coupe des confdrations dejuin2013sembleavoirlaissdestra-ces. Lvnement avait alors tmarqupar les dbuts de la fronde

    sociale qui, depuis, na eu de cessede traverser le pays.

    Chose impensable jusque-l,dans un pays o le football est roi,voillaplusgrandeftesportiveaumonde fragilise avant mmedavoircommence.Pourlejourna-liste et cinasteArnaldo Jabor, cestlepaysqui estencolre contre lui-mme.

    Defait,ilnesepassepasunejour-ne sansque lesmdiasne relaientdes manifestations, grves, pous-ses de violence, interruptions ouannulations dans les travaux din-frastructures. Les favelas de Rio deJaneiro et les priphries de SaoPaulosembrasentparintermitten-ce. Les accs routiersdeBelem,For-taleza ou Salvador de Bahia sontrgulirementbloqusparlesmou-vements des sans-terre. Les sans-toit, qui avaient rassembl encore15000personnes Sao Paulo finmai, viennent dappeler, lundi, larrt de leur mouvement contreleMondialaprsavoireulassuran-cedobtenirdes logements sociauxauprsdugouvernement.

    Dautres catgories sociales ontprofit de lattention internationa-le pour mettre les autorits souspression, comme les employs dumtro en grve Sao Paulo, quiviennent de suspendre pour deuxjours leurmobilisation.

    Le pays renvoie limage dunenation la fois bouillonnante etdsabuse. Selon un rcent sonda-ge, plus de 70% des personnesinterroges sedisentmcontentesde la situation du pays. Plus ton-nant encore, dbut juin, prs de42% des sonds se disaient oppo-ses latenuedelaCoupedumon-de, contre 38%en fvrier.

    Comment un tel rejet a-t-il pusinstallerensipeudetemps?Ilyaquelques annes peine, le Brsilfaisait encore figuredepremierdela classe parmi les mergents. Desmillionsdepauvres sortaientde la

    misre pour accder aux premi-res tranches de la classemoyenne.Le pays vivait de ses exportationsde matires premires et dunedemande intrieure insatiable.Lorsquil fut dsign pouraccueillir, coup sur coup, le Mon-dialde2014et les Jeuxolympiquesde2016Rio, lescommentateursyontvu laconscrationdunnouvelge dor du Brsil. Lternel paysdu futur devenait enfin matre deson avenir. Mme Lula y versaquelques larmes.

    Puis vint la crise. Dilma Rous-seff avait beau annoncer que lepaystaitprt300%yrpon-dre, le Brsil accusait brutalementlecoupen2013.Lacroissanceapla-fonn2,3%.Cepremier trimestre2014, elle atteint mme pnible-ment 0,2%. On ne compte plus lesgrands projets publics lancs parLula rests inachevs. Ponts, rou-tes, voies ferres, ports : des mil-liards ont t dpenss sans abou-tir des rsultats concrets. Mmelinflation, hantisedupays,provo-quedes signes dinquitude.

    Quelquesmois et le dsenchan-tement a fait place la dsillusion.Linterminable procs de laffairediteduMensalaoimpliquantdehautsresponsablesduPartidestra-vailleurs (PT) au pouvoir sest vuremplac par une vaste enqutevisant le gant public Petrobras,joyau national, emptr dans unesombrehistoire dachat surfacturde raffinerie aux Etats-Unis. Com-me si les vieux dmons du Brsilrevenaient intervalles rguliers.

    Aprs les mouvements de 2013

    et leurs cortgesde revendicationsqui nen finissent pas de rsonnerdanslesruesduBrsil, lesautoritsdonnentdepuisdesmois limpres-sion de courir aprs le temps pourlivrerleschantiersdesinfrastructu-res,maisgalementpourviterundsastre en termesdimage.

    Les mdias brsiliens nontjamais t tendres avec Lula, sesgouvernements et son hritiredsigne. En revanche, la presseinternationale, quasi euphori-

    quejusqu rcemment, selon denombreux observateurs, sembleavoir davantage mis le doigt surles problmes structurels dupays.Dsormais, tous les jours quasi-ment paraissent des articles sur leBrsil, a expliqu la BBC BrasilDaniel Buarque, auteur dun livresur limage du Brsil. Ils attirentrellement lattention parce quedans leur grande majorit, ils sontngatifs. Et parfois de faon peuamne. Le Financial Times a ainsicomparlaprsidenteDilmaRous-seff aux Marx Brothers. Lhebdo-madaire The Economist a, lui, lais-s entendre que le manque decroissanceduBrsiltait li,enpar-tie, des raisons culturelles.

    Les histoires se rptent et lescritiques ont toujours prcd detels vnements , comme auxJeux dAthnes et au Mondial enAfrique du Sud, a soulign SimonAnholt, consultant internationalet auteur dun classement despays les plus populaires au mon-de. Toutefois, lampleur desretardsdestravauxesttelleauBr-sil, prcise le spcialiste, quelleempchedercolter les fruitsdunvnement comme le Mondial.Tout indique que le pays na pasrussi faire valoir sa comptence,ni raffermi son image en matireconomique. Le Brsil sembledevoir rester ce pays de la fte, ducarnaval et du football. Un paysque lon regarde avec sympathie,mais quepersonne neprend relle-ment au srieux.

    Dansuneallocutionradiotlvi-se la nation, mardi soir, DilmaRousseff a affirm, une nouvellefois, que le Brsil tait prt, sur eten dehors des terrains . Aprsavoir rencontr la presse sportiveet les correspondants internatio-naux Brasilia, la prsidente sestsattaque aux pessimistes eninsistant sur les bienfaits de lv-nementqui serviront en premierlieu les Brsiliens. Et dajouter :Amis du monde entier, venez enpaix ! Le Brsil, comme le Christrdempteur [de Rio], a les brasouverts pour vous accueillir tous.

    Jeudi soir, au stade de lItaque-rao, les organisateursontprvudelire un court texte du pape Fran-ois. UnArgentin.p

    NicolasBourcier

    RouvenRivlin,ardentdfenseurdelacolonisation,luprsidentdIsralLe candidat du Likoud (droite nationaliste), qui passe pour un adversaire de M.Ntanyahou, est oppos la cration dun Etat palestinien

    Dansunpaysolefootballestroi,voillaplusgrandeftesportiveaumonde

    fragiliseavantmmedavoircommence

    UnBrsilencolrecontrelui-mmeaccueille laCoupedumondeLa prsidente, Dilma Rousseff, est confronte un brutal ralentissement conomique

    Rio de JaneiroCorrespondant

    Sept ans de prparation, plus deonzemilliards de dollars (environhuitmilliards deuros) investis,4millions de touristes attendus et93projets dinfrastructures recen-ss: le compte rebours de la Cou-pe dumonde sachve et les diff-rentes institutions dressent leurspremiers bilans. Dans les douzevilles htes, la plupart des rnova-tions et travaux dextensiondesaroports ne sont pas termins.En revanche, leur capacit a aug-ment de 36% ces derniersmois.Le rseauhtelier a gagn 70nou-veaux lieuxde sjour, ce qui repr-sente 5000 chambres supplmen-taires ou 20%doffre supplmen-taire pour les sjours auBrsil,

    selon le quotidienValor.Souventdcries, les enceintes

    sportives, aux infrastructuresvtustes, ont t rnoveset trssouvent reliespour lapremirefois aux rseauxde communica-tion.Dansdenombreuses capita-les, les oprateursontaugmentdemoiti mmesi les exprien-ces sur le terraincontredisent sou-vent les annoncesofficielles lescapacitsde communication.

    Au final, 81 projets dinfrastruc-tures ont t rellement lancs.Denombreux chantiers ont ttoutefois abandonns en cours deroute, selon lesmdias locaux.Nous avons commis des erreursde base de gestion, admet PauloResende, coordinateur duCentredinfrastructure et de logistiquede la FondationDomCabral.

    Lvnement a permis dexposernos problmes chroniques dorga-nisation et de planification, ajou-te Pedro Trengrouse, directeurmarketing du sport la FondationGetulioVargas.

    Endehorsdesprojets inaugursmais inachevs, commelemtrodeFortalezaou lebus rapidedeRiode Janeiro reliant laroport auquartier chicde la zoneouestdeBarradaTijuca, des faillesdans lescommunicationspourraient rapi-dementvoir le jour, selondesexperts.Il est clair que cela incom-mode leBrsil denepasavoir rali-sou livr tout cequi avait tpro-jet, insiste PauloResende.Maiscela fait partiedenotre quotidien,apprendredenos erreurs et conti-nueraller de lavant.p

    N.Bo.

    JrusalemCorrespondant

    Laprsidence de lEtat dIsralna pas seulement chang devisage, mardi 10 juin, avecllectiondeRouvenRivlinaupos-te quoccupait Shimon Prsdepuisjuin2007,ellevaaussichan-ger de style et dorientation politi-que:celuiquiavaitobtenuleprixNobel de la paix en 1994 pour sesefforts en faveur dun rglementdepaixaveclesPalestiniens,succ-de un ardent dfenseur du grandIsraletde lacolonisation,quinajamais cach son opposition lacrationdunEtat palestinien.

    Ancien prsident du Parti tra-vailliste isralien, Shimon Prs alongtemps incarn le camp de lapaix.Celui-ci estaujourdhui trsanmi et le prsident isralien ade facto servide caution lapoliti-quenationalistedupremierminis-tre, Benyamin Ntanyahou,mme sil sest oppos lui sur de

    nombreux dossiers sensibles, commencer par le processusisralo-palestinien. Les ides deRouven Rivlin semblent doncdavantage en phase avec celles duchefdugouvernement,maispre-mire vue seulement :M.Ntanyahou dfend, officielle-ment, le principe de deux Etats, etil est denotoritpubliqueque lesdeux hommes, qui sontmembresdu mme parti, le Likoud (droitenationaliste), ne sapprcient pas.

    Sonlectionpar les 120dputsde la Knesset (le Parlement isra-lien) cette fonction, en principeprotocolaire, a t acquise ausecond tour, par 63 voix contre 53au dput Mer Sheetrit, membredu parti centriste Hatnouah (Lemouvement ), que prside laministre de la justice, Tzipi Livni.

    Cest un score plutt modestepour cet ancien prsident de laKnesset (de 2003 2006 et de20092013) qui tait donn large-ment favoripar les sondages,mais

    qui sexplique par le soutien trstardif que lui a apportM.Ntanyahou, ce qui a eu poureffet dmietter le vote du Likoud.

    Au premier tour, trois des cinqcandidats en lice ont t limins :lancienne juge de la Cour supr-meDalia Dorner, lancienne prsi-dentede la KnessetDalia Itzik et lePrix Nobel de chimie Dan Shecht-man. Un sixime candidat, le tra-vailliste Benyamin Ben-Eliezer,ancien ministre de la dfense,avait t oblig de se retirer de lacourse prsidentielle il y a quel-ques jours, sur fond daccusationsde corruption. M.Ben-Eliezer aurat la dernire victime dune cam-pagnelectoralequiatfertile encoupsbas de toutes sortes.

    Unautre candidat depoids, Syl-van Shalom,ministre de lnergie,a d se retirer de la course (alorsquil tait lecandidatpressentiparM.Ntanyahou), la suite daccu-sations de harclement sexuel. Endevenant officiellement, 74 ans,

    le10eprsidentdIsral ilprendraofficiellement ses fonctions le28juillet,RouvenRivlin,person-nage affable et volontiersgouailleur, va donc entamer unecohabitation difficile avec Benya-minNtanyahou.Leurinimitiestancienne:elle estnotammentdueau caractre indpendant de lex-prsident de la Knesset, ce qui laconduit sopposer plusieursreprises lactuel premier minis-tre, comme lun de ses prdces-seurs, Ariel Sharon.

    Personnage complexeDepuis deux mois, le chef du

    gouvernementa tout faitpourbar-rer la route deM.Rivlin, allant jus-qu tenter de convaincre ElieWie-sel (qui na pas la nationalit isra-lienne) de se prsenter. Las, le PrixNobelde lapaix,85ans,a faitsavoirque la fonction ne lintressait pas.Une manuvre prcde par leseffortsdeM.Ntanyahoupourreti-reraufuturprsidentcequiconsti-

    tue sa prrogative majeure : lechoix de la personnalit politiquesusceptible de former une coali-tion gouvernementale stable lis-suedeslectionsparlementaires.

    Le premier ministre envisa-geait la cration dun comit sp-cial qui aurait propos la nomina-tion automatique du chef du pre-mier parti de la Knesset au postedepremierministre,voirelatrans-formationdurgimeparlementai-re actuel en rgime prsidentiel.Ce scnario ayant tourn court,M.Ntanyahou redoute quen casdlections anticipes, RouvenRivlinne favorisepas sa reconduc-tionaupostedechefdugouverne-ment.

    Incarnationdeladroitenationa-liste la plus radicale, notammentsagissant de son refus de toutesconcessions territoriales enversles Palestiniens, Rouven Rivlinest un personnage plus complexequil ny parat, en ce sens quil estconsidr comme un dfenseur

    desprincipesdmocratiques : il laprouv en sopposant aux effortsdesesamispolitiquespourostraci-ser lesdputsarabes israliens, etaux projets de loi ultranationalis-tes comme celui cher M.Ntanyahou de faire dIsrallEtat-nationdupeuple juif.

    Isral a un nouveau prsidentpourlesseptprochainesannes.Cenest pas faire injure lintressquede souligner quil ne bnficie-ra pas de la stature et de laura deson prdcesseur : Shimon Prs,90 ans, est le dernier dirigeant delpoque de la cration dIsral. Il arestaur la rputation de la fonc-tion prsidentielle aprs que celle-ciatternieparMosheKatsav,quipurgeunepeinede sept ans de pri-son pour viols, et il bnficie dunprestige, sur la scne internationa-le comme en Isral, lui confrantune autorit qui dbordait large-mentlecadrehonorifiqueetproto-colairede sa fonction.p

    Laurent Zecchini

    30123Jeudi 12 juin 2014

  • international& europe

    - CESSATIONS DE GARANTIE

    COMMUNIQUE - 103625En application de larticle

    R.211-33 du livre II du code dutourisme,

    LASSOCIATIONPROFESSIONNELLEDE SOLIDARITE DUTOURISME (A.P.S.T.)

    dont le sige est situ : 15, ave-nue Carnot - 75017 PARIS, an-nonce quelle cesse daccordersa garantie :

    KURNOS VOYAGESImmatriculation : IM 02A 11 0010SARL au capital de 7 500

    Sige social : K 169 les sablesde Biguglia 20290 BORGO

    Lassociation prcise que la ces-sation de sa garantie prend effet3 jours suivant la publication decet avis et quun dlai de 3 moisest ouvert aux clients pour pro-duire les crances.

    COMMUNIQUE - 103626En application de larticle

    R.211-33 du livre II du code dutourisme,

    LASSOCIATIONPROFESSIONNELLEDE SOLIDARITE DUTOURISME (A.P.S.T.)

    dont le sige est situ : 15, ave-nue Carnot - 75017 PARIS, an-nonce quelle cesse daccordersa garantie :

    LESALIZESAGENCE DEVOYAGES

    Immatriculation : IM 075 110 318SARL au capital de 19 200

    Sige social : 60 rue Lecourbe -75015 PARIS 15

    Lassociation prcise que la ces-sation de sa garantie prend effet3 jours suivant la publication decet avis et quun dlai de 3 moisest ouvert aux clients pour pro-duire les crances.

    COMMUNIQUE - 103627En application de larticle

    R.211-33 du livre II du code dutourisme,

    LASSOCIATIONPROFESSIONNELLEDE SOLIDARITE DUTOURISME (A.P.S.T.)

    dont le sige est situ : 15, ave-nue Carnot - 75017 PARIS, an-nonce quelle cesse daccordersa garantie :

    CORSESCAPADESImmatriculation : IM 02B 12 0005SARL au capital de 19 818.37

    Sige social : LAMA 20218 LAMA

    Lassociation prcise que la ces-sation de sa garantie prend effet3 jours suivant la publication decet avis et quun dlai de 3 moisest ouvert aux clients pour pro-duire les crances.

    COMMUNIQUE - 103628En application de larticle R.211-33 du livre II du code du tourisme,

    LASSOCIATIONPROFESSIONNELLE DE

    SOLIDARITE DU TOURISME(A.P.S.T.)

    dont le sige est situ : 15, avenueCarnot - 75017 PARIS, annoncequelle cesse daccorder sa garantie :

    SARL DEXPLOITATIONDES ETABLISSEMENTSTHALASSA VOYAGES

    COSTA VERDEImmatriculation : IM 02A 12 0010

    SARL au capital de 7 500 Sige social : Lieu-dit MorianiPlage Centre Commercial

    Casino 20230 SAN NICOLAO

    Lassociation prcise que la ces-sation de sa garantie prend effet 3jours suivant la publication de cetavis et quun dlai de 3 mois estouvert aux clients pour produireles crances.

    LondresCorrespondant

    L a promotion des valeurs bri-tanniques fondamentalesdans les coles dAngleterreaura le soutien de tous. Le pre-mier ministre britannique, DavidCameron, sefforce par cette dcla-ration,mardi 10juin, de sextirperduscandaleprovoqupar lapubli-cation, la veille, du rapport explo-sifdOfsted, linspectiondelduca-tion nationale anglaise, sur la loiislamique impose par des extr-mistesmusulmansdanssixcolespubliques de Birmingham.

    Lescandaleatrvl,dansdesconditions rocambolesques, par letruchement dun vrai-faux docu-ment anonyme envoy lamairiede Birmingham, faisant tat dunecampagne orchestre de groupesdislamistes ultras pour contrlerplusieurs colesde la ville.

    Intitul Le Cheval de Troie, ledocumentamisaujourunevrita-ble conspiration visant imposerunordreislamiquedanscestablis-sements comptant une majoritdlves musulmans. La stratgiedentrisme sest opre par le biaisdu conseil des gouverneurs, quiregroupe les responsables de lta-blissement, des parents dlves etdesmembresde la communaut.

    Ofsted fait tat du harclementconstant des chefs dtablisse-ment et des professeurs nonmusulmansoumusulmansmod-rs. Garons et filles ont t spa-rs dans les classes. Des appels laprireonttdiffussquotidienne-mentparhaut-parleurs.Desdtec-tives privs ont t recruts pourprendre en filature les lves afinde dbusquer les amourettes et delesrapporterauxparents.Lescour-riels des enseignants rtifs ont tsurveills. Les coles ont financsur deniers publics plusieurs ple-rinages LaMecque. Les gouver-neurs les plus extrmistes se sontefforcs de bannir lenseignementde lamusique et des arts.

    Les accusations dinfiltrationpar les extrmismes musulmansdes six tablissements publics dela deuxime ville du royaume ontprovoqu de vives dissensions au

    sein du gouvernement de coali-tion conservateur-libral-dmo-crate. Le ministre tory de lduca-tion,MichaelGove, a accus sa col-lgue de lintrieur, Theresa May,galementdedroite,davoir fermles yeux sur les agissements desmilitants islamiques dans les co-les des quartiers sensibles.

    Il a dnonc laccent rcent misparlesservicesdescuritintrieu-redpendantduministredelint-rieur sur la surveillance de jeunesBritanniques engags aux ctsdes djihadistes en Syrie au lieu desuivre les lments les plus radi-caux sur le territoirebritannique.

    Djplacsur ladfensiveaprsle score dcevant des conserva-teurs, arrivs au troisime ranglors des europennes de mai,DavidCameronseseraitbienpassde ces graves tiraillements au seinde son propre camp. En outre,Michael Gove et Theresa May nefont pas mystre de leurs ambi-tions de succder lactuel locatai-re de 10 Downing Street, la ttedes tories en cas de dfaite lors deslections gnrales qui doivent sedrouler auplus tard lami-2015.

    Parailleurs, lapolitiquedeldu-cation poursuivie par lquipe aupouvoirdepuis2010estsurlasellet-te. Quatre des six coles publiquesen question sont des acadmiestotalement autonomes des autori-ts locales charges de la supervi-siondes tablissementspublics.

    Lance par le gouvernementBlair au dbut des annes 2000,cetterformevisant librerldu-cation et le cursus de la frule des

    municipalitsa tpoursuivieparMichael Gove. Laffaire de Birmin-ghammet en exergue le risque dedrivesde ce systme laissant tou-te libertauxcolesdedterminerleur fonctionnement.

    Lopposition travailliste napourtant rien gagner cette

    controverse. Dstabilis par lareprise conomique, le Labourdont le chef, Ed Miliband, estcontest, narrive pas creuserlcart avec les tories.

    Or, un nombre croissant demusulmans britanniques, allistraditionnelsdestravaillistes,sem-ble aujourdhui tent par un repliidentitaire. Certains souhaitentpar exemple que la charia (loi isla-mique) soit instaure dans leszones o leur communaut, enmajorit issue du sous-continentindien, estmajoritaire.

    Cetteradicalisation,quesymbo-lise le cas de Birmingham, pour-raitpousser davantagedlecteurspetitsBlancsduLabourdans lesbras du parti protestataire antiimmigrationUKIP, hostile au lais-ser-fairemulticulturel.

    Cest pourquoi, dans le climatprlectoral ambiant, droite com-megauchesefforcentdeddrama-tiser cette affaire. La rgion desMidlands (centre de lAngleterre),dont Birmingham est le chef-lieu,joueeneffetunrlecl lorsdecha-que scrutin gnral. p

    MarcRoche

    MmeMerkel faitchouer lemini-sommetanti-JunckerEnSude,lachancelireallemanderappellelordreDavidCameronaunomdelespriteuropen

    COLOMBIE

    Lagurillade lALNprtengocier la paixavecBogotaBOGOTA. EnColombie, cinq jours du second tour de la prsi-dentielle, la petite Armede librationnationale (ALN, dobdien-ce castriste) sest dite prte ngocier la paix. Les partisans duprsident JuanManuel Santos ont applaudi. LONUaussi. Candi-dat un secondmandat, le chef de lEtat, qui a fait de la paixngo-cie unepriorit, a expliqu que les ngociations avec lALN setiendraient ltranger et sans cessez-le-feu sur le terrain.Son adversaire, Oscar Ivan Zuluaga, a dnoncune manuvrelectorale. La droite uribiste a toujours t trs critique desngociationsde paix engages avec les Forces armes rvolution-naires de Colombie (FARC). De source officielle, lALN compteenviron 1200hommes en armes; les FARC, 8000.M.ZuluagaaccuseM.Santos de livrer le pays au castro-chavisme.p

    Chili Le gouvernement chilien rejetteun projet gant de barrages en PatagonieSANTIAGODUCHILI. Le gouvernement deMichelle Bachelet arejet,mardi 10juin, le projet gant deHidroaysen, cinqbarrageshydrolectriques en Patagonie chilienne (sud), en raisonde sonimpact sur lenvironnement. Le comitministriel a dcid dac-cepter les rclamations prsentes par la communaut, a dcla-r leministre de lenvironnement Pablo Badenier. En gestationdepuis sept ans et port par le consortiumhispano-chilien Ende-sa-Colbun, ce projet est fortement contest par les organisationsenvironnementales qui craignent quil ne dfigure lundes der-niers paysages vierges de la plante, une rgionde forts, de lacset de glaciers. (AFP.)

    Etats-UnisUn tnor rpublicainperd une primaire face auTea PartyWASHINGTON. A la surprise gnrale, le numro deuxde laChambre des reprsentants, le rpublicain Eric Cantor, a t bat-tu,mardi 10juin, lors dune primaire par un candidat duTea Par-ty. Selon des rsultats quasi complets du scrutin dans la septi-me circonscriptiondeVirginie (est), le professeur dconomieDavidBrat a battu facilement Eric Cantor avec environ 55,5%dessuffrages. (AFP.)

    SoudanduSudSoixante jourspour former ungouvernement de transitionADDIS-ABEBA. Le prsident du Soudandu Sud, SalvaKiir, et lechef de la rbellion, RiekMachar, ont fix,mardi 10juin, unedate-butoir de soixante jours pour formerungouvernement de transi-tion, a annonc le premierministre thiopien,HailemariamDesalegn. Les pourparlers se tiennent dans le cadre de lamdia-tion de lAutorit intergouvernementale pour le dveloppement(IGAD) organisation est-africaine. Ce conflit, qui a commenc le15dcembre2013 dans ce pays indpendant depuis 2011, a djfait plusieursmilliers demorts et 1,3million de dplacs. (AFP.)

    BulgarieLes lections lgislatives anticipespourraient se tenir en juilletSOFIA. Le Parti socialiste bulgare (PSB), soutiendugouvernementdupremierministre PlamenOrecharski, sest prononc,mardi10juin, pourdes lections lgislatives anticipes la fin juillet. LeParti de laminorit turqueMDLadj retir son soutien augou-vernement proposduprojet de gazoduc SouthStream, soutenupar le PSB,malgr les rservesde lUnion europennes. (AFP.)

    Garonsetfillesonttsparsdanslesclassesetdesappelslaprire

    onttdiffussquotidiennementparhaut-parleurs

    OldknowAcademy, lune des six coles de Birminghamtouchespar le scandale. CHRISTOPHER FURLONG/GETTY IMAGES

    UnrapportrvlelenoyautagedcolesbritanniquespardesislamistesLa polmique sur les tablissements de Birmingham embarrasse conservateurs et travaillistes

    Harpsund (Sude)Envoy spcial

    Limage des premiers minis-tres allemand, britannique,nerlandaisetsudoisensem-ble, avec leurpetitgiletdesauveta-ge,dansunebarquesurunlacde laSude profonde pour ce qui a tprsentcommeunerunion, lun-di9etmardi10juin,destinecou-ler la candidature de Jean-PierreJuncker la prsidence de la Com-mission europenne, a fait la joiedes rseaux sociaux. On peut yvoir une parodie de lvnemento la barque prend leau, se casse,etDavidCameron tombe leau.

    Lepremierministrebritanniqueaten tout casmisenchecpar lachancelireallemande.AngelaMer-kel, qui avait putre critiquepourson soutien hsitant au dpart Jean-PierreJuncker,atapdupoingsur la table,mardi, aussidiplomati-quementquepossible.Ellearaffir-m son soutien au Luxembour-geois: Jai dit que M.Juncker taitmon candidat, que je souhaite quilsoit le prsident de la Commission.Je laiditenAllemagne, je le rpte.

    Face la menace britanniquedavancer la date du rfrendumsur le maintien ou non du Royau-me-Uni au sein de lUnion euro-penne (UE) prvu en 2017 siM. Juncker lemportait, Mme Mer-kel a rappel lordre sonhomolo-

    gue britannique : Nous ne pou-vons relguer au second plan laquestion de lesprit europen. Lesmenaces ne font pas partie int-grante de cet esprit. Ce nest pascommecela quenous avons lhabi-tudede procder.

    La presse sudoise voyait lavenuedestroisdirigeantsenpartiecommeun coupdemain FredrikReinfeldt trois mois dlectionslgislatives qui sannoncent trscompliquespourledirigeant su-dois, aupouvoir depuishuit ans.

    Discussion sur le fondMais,depuisplusieurs jours,cet-

    te rencontre a t prsente com-meune runion anti-Juncker, o lepremier ministre britannique,David Cameron, paul par sonhomologuenerlandais,MarkRut-te, et par Fredrik Reinfeldt, devaittenter de convaincre la chancelireallemande, Angela Merkel, delcherlex-premierministreluxem-bourgeois, candidat du Parti popu-laireeuropen,laplusgrosseforma-tion au Parlement, pour occuper laprsidencede laCommission.

    Pour M.Cameron, la nomina-tion dune personne non capablede projeter lUE vers le futur neserait daucun secours, consid-rantM. Juncker commeun hom-me du pass qui reprsente uneEurope centralise et tatillonne.

    Les trois hommes comptaient

    peut-tre sur le cadre bucoliquedela rsidence dt de M.Reinfeldt,au milieu des fermes, des collinesboises et des vaches, pour ama-douer la chancelire. Ce fut unchec. Linvitation avait t lancevoici plusieurs mois, officielle-ment pour rassembler ces quatrepaysquicomptentparmilesmem-bresdelUElesplusconcurrentiels,les plus rformateurs et qui ontmaintenu lordre dans leur cono-miedurant la crise.

    Lors de leur confrence de pres-secommune,mardi, lesquatrediri-geants ont russi ne pas pronon-cer une seule fois le nom de Jean-Claude Juncker, affirmant lunaprs lautre leurprioritdesint-resser au contenu : le dveloppe-ment du libre-change, un budgeteuropen rform et la chasse auxabusde la libre circulation.

    Nous, les quatre, sommesinquiets que le choix du prsidentde la Commission ne soit quunediscussion sur le nom, car noustenons absolument ce quil y aitune discussion sur le fond, ce surquoi cette commission doit seconcentrer, quelle sera sa tche, aprcis M.Reinfeldt. Le Sudois atent de dfendre les prrogativesduConseileuropenquantlapro-position du candidat au poste deprsident de la Commission.

    Nous sommes convenus quenous devions travailler ensemble

    pourcombattre les excsde la liber-t de mouvement, sest flicitM.Cameron. Sans russir non plusfaire lunanimitsurcepointfaceaux rserves des Sudois, attachs cette libertde circulation.p

    Olivier Truc

    4 0123Jeudi 12 juin 2014

  • plante

    fayard

    Au curdu pouvoir.Des dcisionsqui ont changlemonde.

    LVNEMENT

    LeprojetBigUconstitueraunebarriredeprotectionde lapresquledeManhattan. REBUILD BY DESIGN

    NewYorkCorrespondant

    Deuxans aprs le passage deSandy, les Etats-Unis vontconsacrer prs dun mil-liard de dollars (738millions deu-ros) au ramnagement des rivesde New York, de Long Island et duNew Jersey, dvastes par le superouragan enoctobre 2012.

    Le secrtaire au logement et audveloppement urbain, ShaunDonovan, et lemaire deNewYork,Bill de Blasio, ont annonc, lundi2 juin, les noms des laurats dunconcours de design, Rebuild byDesign, qui se partageront la dota-tion. Lanc en novembre 2013, ilsagit du plus grand concoursjamais organis aux Etats-Unis. Ilfait partie des 60milliards de dol-lars dbloqus par le gouverne-ment amricain aprs louragan.

    Le problme qui est devantnous est la rsilience : protgernotre ville, notre Etat contre leschangements climatiques , aexpliqu Bill de Blasio lors de laprsentationdesprojets.Sandyat dvastateur et, franchement,que ce soit la nation comme largion, nous ntions pas prpars,a ajout Charles Schumer, le sna-teur dmocrate de lEtat de NewYork. Celanarriveraplus, tout sim-

    plement grce ce que nous fai-sons aujourdhui , a-t-il promis.

    Il sagit de six projets urbains,dont le plus important, BigU, dotde335millionsdedollarsconcerne-ra le sud de lle de Manhattan.Cequartier stratgique, qui abritenotamment Wall Street, est parti-culirementvulnrableauchange-ment climatique.

    Le BigUaura la double voca-tionde protger des inondations,de plus en plus frquentes, et detransformer les berges en nou-veauxespacesdevieetdeloisir.Cet-te ceinture urbaine, longue de16km,stendradela57eRue,enbor-dure de lHudson, jusqu BatteryPark, la pointe sud de Manhattan,pour remonter jusqu la 42eRueduct est, le longde lEastRiver.

    AuniveauduquartierduLowerEast Side, il sagit par exempleddifier des berges amnages enespacesdepromenade,de jeux, enpistes cyclables. Des panneaux

    clairants seront dissmins lelongdelaFranklinD.RooseveltDri-ve, la voie rapide qui longe lHud-son. En cas de monte soudainedes eaux, ils seront rtractables.

    Lide sinspire de la High Line,lancienne voie ferre dsaffectequi stend de la 13e la 30e Rue,dont la rhabilitation a mtamor-phos lurbanisme et la frquenta-tionduLowerWestSide. Toutefois,il ne sagit pas, dans le cadre deBigU,desappuyersurdanciennesinfrastructures, mais driger denouvellesbarrires deprotection.

    Linondation de la centrale deConEdison,lefournisseurdlectri-cit de Manhattan, situe sur la14eRue, avait provoquune pannede courant qui avait dur plu-sieurs jours et avait cot plu-sieurs milliards de dollars. BigUproposedetracerunsentierpdes-treausommetdelaberme,unepis-te cyclable au bord de leau, ainsi

    quun ramnagement des bergespourfaciliter lanavigationdeplai-sance et la pche. Dans les partiesles plus larges, des terrains desport seront construits. Ce qui faitloriginalitduprojet,cest lavari-t des amnagements, conus enfonctiondesquartiersquececorri-dor de protection traversera.

    Il est aussi prvu de construireune digue le long de la rive sud deStaten Island, situe au sud-est deManhattan, un projet dot de60millions de dollars. Dans lEtatvoisin duNew Jersey, 230millionsde dollars seront consacrs lacrationdunquartierdersilien-ce Hoboken.

    Reste une question : le calen-drier de ralisation. Le maire deNew York a assur que les travauxcommenceraient ds que possi-ble. Au cours des quatre ou cinqprochainesannes, vousverrezuneralitphysiqueextrmementdiff-rentede cette ville , a-t-il assur.p

    Stphane Lauer

    SixprojetspourprotgerNewYorkdelamontedeseauxDeux ans aprs le passage de Sandy, les Etats-Unis vont investir1milliard de dollars dans des infrastructures en partie vgtales

    LeprojetBigUestoriginalparlavaritdesamnagements,conusenfonction

    desquartierstraverss

    L eptrole ne coulera pas dansle parc congolais des Virun-ga, le plus ancien site naturelprotg dAfrique, lun des plusexceptionnels aussi par la beautde ses paysages et la richesse de safaune. La compagnie britanniqueSoco a annonc, mercredi 11 juin,quelle renonait y mener touteactivit dexploration et de foragemoinsque lUnescoet legouver-nement de Rpublique dmocrati-que du Congo [RDC] dcident quecela nest pas incompatible avec lestatut de site du Patrimoine mon-dial, auquel les Virunga appar-tiennentdepuis 1979.Ellesengageaussi ne travailler dans aucunautreparc class.

    Ilyapeuderisquesquelorgani-sation internationale prononceun tel avis. Depuis octobre2011,date laquelle la RDC avait accor-d au groupe ptrolier, lautorisa-tiondexplorerdesfinsscientifi-ques, seul motif prvu par la loicongolaise sur la protection de lanature pour droger linterdic-tiondepntrerdansuneairepro-tge, lUnesconacessdednon-cer cette violation flagrante destraits internationaux qui rgis-sent le classement au Patrimoinemondial.

    Aprs la franaise Total et lita-lienne ENI, elles aussi dtentricesde concessions pntrant lint-rieur du parc de 800000 hectaressitu aux frontires de lOugandaet du Rwanda, Soco est la dernirecompagnie ptrolire se soumet-tre lamobilisation internationalemene discrtement par lesbailleurs de Kinshasa et grandsrenfortsmdiatiques par la socitcivile: 750000personnes traverslemondeont signuneptition enfaveurdelaprotectiondesVirunga.

    Cest une victoire pour lorgani-sationnongouvernementaleWWF(Fonds mondial pour la nature),qui avait port plainte en octo-bre2013 auprs de lOrganisationde coopration et de dveloppe-

    ment conomiques (OCDE) pourviolationdesnormesderesponsa-bilit sociale des entreprises multi-nationales.

    La dcision de Soco intervienten effet dans le cadre dun accordavec lONG qui a accept de retirersa plainte contre cet engagement.Aujourdhui est une victoire pournotre plante et pour les bonnespratiques des entreprises, a dclarle directeur gnral du WWF,Marco Lambertini ; il est tempsmaintenantpour le gouvernementde la RDC de raffirmer sa convic-tionque lesVirungaontunevaleuruniverselle exceptionnelle pourlhumanitentireenannulanttou-tes les concessions ptrolires che-vauchant les limites duparc.

    140 rangers assassinsLa bataille continue donc. Si le

    reprsentantduWWFenRDC,Ray-mond Lumbuenamo, se ditconvaincu quaucune entrepriseptrolire srieuse ne prendramaintenant le risque de violer lesVirunga, il est aussi conscientquelaRDC,paysparmilespluspau-vres, a besoindargent.

    Lenjeu pour les dfenseurs delenvironnement sera de dmon-trer quil existe une alternative auptrole pour le dveloppement dela rgion. La richesse du sous-solalimente les convoitises et la vio-lence. Plus de 140 rangers ont tassassins au cours des vingt der-niresannes.Enavril, ledirecteurdu parc, Emmanuel de Mrode,avait t grivement bless.

    Selon une tude commandepar leWWFet financepar lUnioneuropenne sur la valeur cono-mique duParc national des Virun-ga, lapcheetlcotourismepour-raientgnrer400millionsdedol-lars (295millions deuros) de reve-nuspar an. Et ce sontpasmoins de50000 familles qui vivent autourdu lac Edouard, oSocoavait enta-mdes explorations sismiques.p

    Laurence Caramel

    LexplorationptroliredansleparccongolaisdesVirungavatrestoppeSous la pression des ONG, Soco se retire du siteclass au Patrimoine mondial de lUnesco

    50123Jeudi 12 juin 2014

  • france

    Comment faire plus avecmoins? Cest, une nouvellefois, la prilleuse quation laquelleestconfront legouverne-ment loccasion de la prsenta-tionduprojetdeloidefinancesrec-tificative (PLFR), mercredi 11 juinenconseildesministres,quiprc-de dune semaine celle du projetde loi de financement rectificativepour la Scurit sociale (PLFRSS).

    Les deux textes sont lis puis-quy figurent les premiresmesu-res prvues dans le cadre du pactede responsabilit, prenant effet en2014 ou en 2015. Avec, notam-ment, lamesurederductiondim-ptquibnficiera,ds septembreau titre de limpt sur le revenu2013, 3,7millions de mnages,dont 1,9million sortiront de lim-pt ou viteront dy entrer. Cestplus que les 3,2millions annoncsle 15mai parManuel Valls. Le cotde lamesureslvera 1,1milliarddeuros.

    Au total, ce sont 10,1milliardsdeuros dallgements (6,5mil-liards en faveur des entreprises oudes artisans et indpendants,3,6milliards en faveur des mna-ges)quifigurentdanscesdeuxtex-tes. Dans le mme temps, le gou-vernement a d revoir la baisseses prvisions de recettes pour2014, enprenant en compte lcartconstat par rapport aux prvi-sionsen2013 (LeMondedu29mai)et la croissance nulle enregistreaupremiertrimestre.Cequientra-ne une correction la baisse de5,1milliards deuros par rapport cequiavaittvotenloidefinan-ces initiale.

    La bonne nouvelle, pour le gou-vernement, se situe sur le front dela dette. Grce des taux dintrtquiontatteintleurplusbashistori-que, la chargede ladettepour2014 bien que celle-ci continue cro-tre devrait tre infrieure de1,8milliard deuros ce qui avaitt prvu. Une petite bouffedoxygne. Moyennant quoi, legouvernement nen est pasmoinscontraintdeprocder denouvel-les rductions de dpenses pourparvenir en fin danne un dfi-cit de 3,8% du produit intrieurbrut, objectif dj rvis par rap-port la loide finances initiale,quiprvoyait 3,6%.

    Imptrduitpour3,7millionsdefoyers

    Le premier ministre avaitannonc, le 15mai, une mesureforte de rduction dimpt enfaveur des mnages modestes. Ilsagissait avant tout dviter queleffetcumuldediversesmesuresfiscales portant sur les revenus de2013 (baisse du plafond du quo-tient familial, intgration de lamajoration de 10% des pensions,fiscalisation des cotisations decomplmentaire sant prises encharge par lemployeur, suppres-

    siontotalede lademi-partpour lespersonnes seules, refiscalisationdes heures supplmentaires)nentrane une entre massivedans limpt sur le revenu ou desaugmentations dimpt pour desmnagesmodestes dont le revenuserait rest stable.

    Le gouvernement avait fait lechoixdunerductiondimptfor-faitaire de 350euros pour un cli-bataire percevant 1,1 smic,700euros pour un couple perce-vant 2,2smic, majors en fonctiondu nombre de parts de quotientfamilial.Dansleschmainitial,cet-te rduction devait bnficier 3,2millions de mnages, permet-tant 1,8million de personnes desortir de limpt ou de ne pas yentrer et 1,4million dautres devoir leur impt baisser, pour uncot global de 1milliard deuros.

    Le gouvernement a d tenircompte des observations duConseil dEtat sur leffet de seuilbrutal que cela entranerait pourles mnages aux revenus situsjuste au-dessus de la limite. Il a tconduit amnager le dispositifavecunesortieensiffletquiper-mettra en dfinitive 3,7millionsde mnages den bnficier, pour

    uncotde 1,1milliarddeuros. Cet-te rduction interviendra ds sep-tembre, au titre de limpt sur lerevenude 2013.

    Enoutre, dans lePLFRSS, figure-ra une mesure dallgement descotisations sociales pour tous lessalaris rmunrs entre 1 et1,3smic, qui prendra effet partirdu 1er janvier2015. Cette mesurecotera 2,5milliards deuros.

    Premiresmesurespourlesentreprises

    En supplment du crdit dim-pt comptitivit emploi (CICE),dont les premiers versements ontt effectus depuis le mois demai, les entreprises vont bnfi-cier,ds 2015, de6,5milliardsdeu-ros dallgements de charges oudimpts.

    Touteslesentreprises,sanslimi-tation de seuil, et donc en dessousouau-dessus de 20salaris, serontexonres partir du 1er jan-vier 2015 de cotisations socialespourlessalarispaysausmic.Cet-teexonrationseradgressive jus-qu 1,6smic. Ce dispositif repr-senteuncotde4,5milliardsdeu-ros en 2015.

    Les entrepreneurs indpen-dants(artisans,commerants,pro-fessions librales ou agricoles)dont le revenu est infrieur ougal 3smic nets annuels (un peuplus de 40000euros) bnficie-ront galement dune exonra-tiondescotisationsfamiliales.Cet-teexonrationseradgressive jus-qu 3,8 smic nets annuels. Autotal, 2,7millions dindpendantsdevraientbnficierdecettemesu-re, qui reprsente un cot de 1mil-liarddeuros.

    Enfin, sera mise en uvre en2015 lapremiretapedesuppres-sion de la contribution sociale desolidarit des socits (C3S). Celle-ci concernera les entreprises dontle chiffre daffaires est infrieur 3,25millions deuros. Elle consisteen un abattement maximum de5200 euros, le montant mdianactuel tant denviron 3000euros. De ce fait, pratiquementdeux entreprises sur trois seronttotalement exonres de C3S ds2015, ce qui reprsente 1milliarddeurosdimpt enmoinspour lesentreprises.

    En revanche, la suppression dela surtaxe dimpt sur les socitsest retarde dun an.

    4milliardsdeurosdconomies

    Le PLFR et le PLFRSS compor-tent galement un volet dcono-mies supplmentaires de 4mil-liards deuros. LEtat contribuera hauteur de 1,6milliard deuros. Leniveau de dpenses de lEtat vadonc tre abaiss de 278,5mil-liards deuros initialement prvus 276,9milliards deuros. Sajou-tant celles qui taient dj pro-grammes, ces conomies sl-vent plus de 3,3milliards deurospar rapport la loi de finances ini-tiale pour 2013.

    Ellesprennent la formedannu-lations de crdits qui toucheronttous les ministres. Ces annula-tions portent non seulement surlesmarges de scurit constituesen dbut danne mais aussi surdes crdits qui navaient pas tmis en rserve, hauteur de 1mil-liard deuros. Les oprateurs et lesagences de lEtat (Mto France,CNRS) vont galement tremis contribution. Le programme din-vestissement davenir va enfintre rduit de 400millions deu-ros en 2015.p

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    A PRIX DE LANCEMENT

    Unebaissedimptpour3,7millionsdemnagesSelon le PLFR, la rduction concernera 500000 foyers supplmentaires par rapport lannonce initiale de M. Valls

    Desdiscussionsserresaveclesfrondeurssocialistes

    1,6 milliard deuros dconomies supplmentaires en 2014Dfense

    Education nationale, enseignement suprieur et recherche

    Finances et comptes publics

    Travail, emploi et dialogue social

    Ecologie, dveloppement durable et nergie

    Intrieur

    Affaires trangres et dveloppement international

    Justice

    Economie, redressement productif et numrique

    Culture et communication

    Affaires sociales et sant

    Logement et galit des territoires

    Dcentralisation, rforme de lEtat et fonction publique

    Services du premier ministre

    Agriculture, agroalimentaire et fort

    Droits des femmes, ville, jeunesse et sports

    Outre-mer

    Les mesures phares du projet de loiMONTANTDES ANNULATIONS DE CRDITS PAR MINISTRE, en millions deuros

    SOURCE : MINISTRE DES FINANCES

    350

    189

    150

    127

    113

    94

    90

    73

    70

    69

    63

    59

    46

    42

    34

    25

    6

    Imptsur le revenu

    avant la rforme

    Revenu mensuel Imptsur le revenuaprs la rforme

    1 232

    3 081 (salaire net

    global deux)

    1 200 (pension

    pour chacun)

    Prime pour lemploi :410 Restitution : 47

    Prime pour lemploi :410 Restitution : 397

    a UN SALARI CLIBATAIRE

    a UN COUPLE DACTIFSAVEC DEUX ENFANTS

    a UN COUPLE DE RETRAITS

    363

    849

    1054 354

    149

    13

    TROIS CAS DE SIMULATION DE RDUCTION DIMPT SUR LE REVENU

    DSMERCREDI 11 juin, la sortiedu conseil desministres,MichelSapin,ministre des finances, etChristianEckert, secrtaire dEtatchargdubudget, devaient treauditionnspar la commissiondes financesde lAssemblenatio-nale. La discussion en sanceduprojet de loi de finances rectificati-ve (PLFR) commencera lundi23juin et celle duprojet de loi definancement rectificative pour laScurit sociale (PLFRSS) le 30juin.

    Mardi,M.Sapin apuprendre latemprature la runiondugrou-pe socialiste, dans une ambiancetendue, selonplusieurs partici-pants. La veille, les frondeursavaient rendupublique leurplate-forme. Jean-MarcGermain (Hauts-de-Seine) et Pierre-AlainMuet(Rhne) se sont exprims les pre-miers, rclamantundbat defond, notamment sur les 41mil-

    liards deuros dallgements dontbnficieront les entreprises.Daprs Laurent Baumel, il yavait un silencemortifre pendantleurs prises de parolemais person-nene nous a contredit sur lefond. Nous sommes plus quejamais dtermins dfendre nosamendements jusquaubout,assure le dput dIndre-et-Loire.

    Le gouvernement pense quenous sommes dans unemanu-vre politiquemais il se trompe.Nous souhaitons une inflexion surle fond, renchrit Pascal Cherki(Paris).Nous proposons de rorien-ter le pacte enveloppe constante.Nous demandons de la politique,onnous rponddiscipline.

    Lapartie sannonce serre avecces dputs socialistes qui contes-tent lorientation dugouverne-ment. Le premierministre,ManuelValls, devait recevoir,mer-

    credi en fin de journe, quelques-unsde leurs reprsentants.Maisdequellesmarges demanuvredispose-t-il? Soit on discute et onva vers un vote peuprs assurmais si on discute avec des gensqui remettent tout en cause, quonlche 200, 300ou400millionspour quau final ils ne votent pas,ce nest pas la peine, confie unmembre dugouvernement.

    AmliorationsEn tout tat de cause, la bataille

    au sein de lamajorit nest pasgagne davance. Le gouverne-ment a fait savoir aux responsa-bles du groupe socialiste quil leurlaisserait en cours de discussionlinitiativede quelques amliora-tions. Les dputs duPSdevraient notammentporter unamendement qui permettra, danslimmdiat, de prolonger lexon-

    rationde la taxe dhabitationpour les contribuables qui entaient exonrs lan pass. Cettemesurenaura pas dincidencebudgtaire en 2014 puisque lEtatcompense lanne daprs.

    Demme, le gouvernementpourrait envisagerde revenir surlegel des indemnits daccidentdu travail et dinvalidit. Enfin, legroupedevrait soumettreunamendementquipermettra, pardcret, daugmenter la rductionde cotisations sociales pour lesemplois domicile. Fixe 0,75centimede lheure, elle pour-rait treporte 1,50euro.Mais lescadeauxdugouvernementnedevraientpas aller beaucoupplusloin.Onadj fait beaucoup, onnepeutpas plus, assure lexcu-tif. Pas sr que cela suffise.p

    HlneBekmezianetPatrick Roger

    6 0123Jeudi 12 juin 2014

  • 33 boulevard Malsherbes 75008 ParisTel : 01 56 88 56 [email protected] www.croisssanceplus.com

    Halte au choc de complexit !Monsieur le Prsident de la Rpublique, Monsieur le Premier Ministre,Vous le savez, la croissance des entreprises est le seul levier de cration de richesse et demplois pour

    notre pays.

    Pacte de responsabilit et de solidarit, baisse de la dpense publique, annonces dallgement des charges,

    choc de simplication... les dclarations fortes lattention des PME et ETI se multiplient. Les entrepreneurs

    de CroissancePlus ont t sensibles vos annonces... mais sont aujourdhui terriblement dus qu peine

    prononces, elles soient dj remises en cause.En effet, vous annoncez sans cesse de nouvelles obligations pnalisant le dveloppement des entreprises

    et qui pour certaines sont dramatiques :

    Lobligation dinformer les salaris des PME en cas de cession de lentreprise remettra en

    cause la condentialit dune telle opration entrainant une dstabilisation du personnel,

    des inquitudes chez les clients et fournisseurs et pouvant faire chouer lopration ;

    ce qui aggraverait la situation de lentreprise.Le temps partiel de 24 heures hebdomadaires minimum va rigidier encore un peu plus

    lorganisation du travail entrainant un ralentissement des embauches... voire des

    destructions demplois.La cration dun compte personnel de prvention de la pnibilit : sa mise en uvre

    va tre dune complexit effroyable, et elle crera invitablement des ingalits entre

    les salaris selon les secteurs dactivits.La rforme de linspection du travail : tous les entrepreneurs estiment que ces dispositions

    vont lencontre dun esprit de dialogue en transformant clairement linspection du travail

    en police anti-entreprises.La nouvelle loi sur les stages fait abstraction des attentes des jeunes et des engagements

    des entreprises : faire du stage un excellent outil dentre sur le march du travail.La mise en uvre de toutes ces dispositions qui sajoute un cadre dj extrmement lourd va entraner

    une aggravation de la situation des entreprises dj trs difficile avec des cots de gestion administrative,

    qui reprsenteront autant dinvestissements en moins pour le dveloppement de nos entreprises.

    Alors que vous annoncez un acte de conance pour tous les acteurs conomiques de notre pays,

    ces mesures traduisent une erreur complte de diagnostic, une relle dance envers les entreprises

    et vont lencontre de lintrt gnral.Les entrepreneurs de CroissancePlus vous demandent donc solennellement de renoncer toutes ces

    nouvelles contraintes car il ny aura pas de croissance sans conance et pas de conance constructive

    sans libert.

    Mettez en cohrence vos paroles et les actes de votre gouvernement et laissez-nous crer les emplois

    dont la France a besoin et que tous vos concitoyens attendent.

    Stanislas de Bentzmann, Prsidentet tous les entrepreneurs de CroissancePlus

  • france

    HervMorin:Nousnavonspasbesoindunpartiuniquedroite- CESSATIONS DE GARANTIE

    LOI DU 2 JANVIER 1970 - DECRETDAPPLICATION N 72-678 DU 20

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    Lheure tait grave. On disaitlUMPendangerdemort, lasuiteduscandaleBygmalion.Le parti de droite a finalementtrouvuncompromispourpallierla vacance du pouvoir provoquepar la dmission de Jean-FranoisCop,quidoitquitter lattedupar-ti au 15 juin. Comme prvu, AlainJupp, Franois Fillon et Jean-Pier-re Raffarin vont assurer lintrimjusqu llection dun nouveauprsident, lautomne.

    La surprise, cest que cette direc-tion collgiale va tre assiste dunsecrtairegnral, LucChatel.Cettesolution de sortie de crise a tadopte lunanimit, mardi10juin, lors dun vote du bureaupolitique,quiaruni lacinquantai-ne de tnors de lUMP. Les deux

    campsantagonistes (sarkozystesetcopistesfaceauxfillonisteset jup-pistes) ont russi semettre dac-cordaprsdeuxheuresdengocia-tions, dansuneambiance tendue.

    Les trois anciens premiersministres ont dmin la situationen proposant, ds le dbut de larunion, de nommer Luc Chatel leurs cts pour administrer lemouvement. Cette dcisionrpond une exigence des sarko-zystes, qui rclamaientM.Chatel la tte du parti pour assurer lint-rim,enfaisantvaloirquecettepla-celuirevenaitentantquevice-pr-

    sident dlgu de la prcdentedirection. Le camp Sarkozy plai-dait en sa faveur en esprant quilrduise linfluence du triumvirat.Lespartisansdelex-prsidentsus-pectent en effet MM. Jupp etFillon,quivisenttousdeuxlaprsi-dentielle, de vouloir mettre lamain sur lappareil pour gner leretourdeNicolas Sarkozy.

    Au dpart, MM. Jupp et Fillonne voulaient pas avoir Luc Chatelancien soutien de Cop dansleurs pattes. Mardi midi, ilsstaient mis daccord sur uneligne trs ferme, qui consistait exiger la direction transitoirepleine et entire, sans Luc Cha-tel. Puis, aprs stre entretenusavec M.Raffarin, qui campait surune ligne plus modre, ils ontaccept la nomination de lex-ministre de lducation commesecrtaire gnral. Dautres secr-taires gnraux adjoints serontbientt nomms.

    Autre concession faite auxsarkozystes: le report de llection la prsidence de lUMP, pourlaquelle lex-prsident semble seprparer. Dabord prvu le 12octo-bre, le congrs aura finalementlieu au plus tard en novem-bre2014, selon le texte de la rso-lution adopte lunanimit. Auxyeux des sarkozystes, cette dci-sionpermet lancienchefdelEtatdavoir davantage de temps pourorganiser sa conqute du parti etpeaufiner sa stratgie de retour.

    Maisletriumviratgarde lessen-tiel : le contrle du parti. Pendantles cinq prochains mois, lespachas vont en assurer la direc-tion, alors que Luc Chatel devragrer lintendance. Ce sont euxqui ont le pouvoir excutif. Ils ontreu un mandat leur permettant

    de prendre les dcisions adminis-tratives et financires urgentes.Cest lessentiel pour nous, serjouit un filloniste.

    Le trio va devoir rendre descomptesaubureaupolitiquecha-quedcisionmajeure.Maiscelanelempcherapasde jouirdunecer-taine libert demouvement: il vanotammentpouvoir examiner lescomptes du parti en lanant dslundi 16juin un audit financier. Ilvaaussipouvoirproposer lanomi-nation dun nouveau trsorier, enremplacement de la copisteCatherine Vautrin. Disposer deslments comptables du parti estun vrai avantage stratgique pourJupp et Fillon. Cela peut leur per-mettredavoirconnaissancededos-siers sensibles mettant en causeCop, voire Sarkozy, dcrypte uncadreduparti.

    AutreprivilgepourMM.Juppet Fillon : celui dorganiser la pro-

    chaine lection la prsidence delUMP, en ayant la garantie que lescrutinsedrouleraentoutetrans-parence. Leurpouvoir denommerdenouvellespersonnesindispen-sables la vie du mouvement peut galement leur permettre depousser vers la sortie des soutiensde MM.Sarkozy et Cop. Le direc-teur gnral de lUMP,Eric Cesari,considrcommelilde lex-pr-sident au parti, est clairementdans le viseur. Le trio va gale-ment pouvoir consulter le fichierdesmilitants, disposer de collabo-rateurs

    La constitution du triumvirat asurtout modifi le rapport de for-ce interne, enpoussantMM.Juppet Fillon se rapprocher pourmieux contrerM.Sarkozy, le favo-ri desmilitants. Lalliance Jupp-Fillon a bien fonctionn et prfigu-re peut-tre un dispositif lecto-ral, relveun filloniste.Jupp et

    Fillon se serrent les coudes, car ilsont compris que ctait leur seulechancede rsister Sarkozy,analy-seuncadreduparti.Chacunappor-te lautre ce quil na pas : Fillonprofite de lautorit de Jupp, qui,lui, profite de lopposition radicalede Fillon.

    LUMP peut dsormais se tour-ner vers son prochain congrs. Lebureau politique a dj act quilny auraitpasdenouveauvote surles motions. Celles qui ont tvotesennovembre2012perdure-ront jusquen 2017. La droite nespargnera pas, en revanche, unenouvelle campagne pour la prsi-dence du parti. Le dput HervMariton et Bruno Le Maire sontdj candidats dclars. FranoisFillon, lui,nexclutrien.QuantAlainJupp, il souhaiterait impo-serque le futurprsidentde lUMPne soit pas candidat la primaireprsidentielle. Mais M.Sarkozy ne

    lentend pas de cette oreille.Daprssesproches, il a lintentiondebriguer latteduparti,afindenfaire une rampe de lancementvers 2017, sans passer par la caseprimaire.

    Certains tnors jugent lematchpli davance. Sarkozy est sr delemporter en seprsentantdevant

    les adhrents de lUMP. Il la biencompris et adonc faitmouvement,en contournant la ligne Maginotrige par ses rivaux. Une fois quilaura repris le parti, plus rien nepourra larrter , anticipe unancien ministre, amer. Cest pourcette raison que les sarkozystesnont pas bataill lors du bureaupolitique. Le vrai enjeu estailleurs, confie lun deux, pen-santdjaucongrsde lautomne.Daprssesproches, lex-prsidentest trs dtendu depuis quil aper-oit sa piste datterrissage.

    LUMPresteencrise. Ellena faitquviter le pire, en se donnantcinq mois doxygne. Mais riennest rgl : les questions de la pri-maire et de la ligne politique res-tent trancher. Laguerredeschefsnepeutquesexacerberdanslopti-que de 2017. Et dans limmdiat, leparti risque dtre confront degravessoucisfinancierset judiciai-res, dont unemise en examen, entant que personne morale, danslaffaire Bygmalion.p

    Alexandre Lemari

    Letriumviratvanotammentpouvoirexaminerlescomptesdupartienlanantunaudit financier

    dsle16juin

    Daprssesproches,M.Sarkozycompte

    briguerladirectiondupartienvuede2017sanssesoumettre

    laprimaire

    LaguerredestnorsdelUMPnapaseulieuLetrioJupp-Fillon-Raffarin estcharg dedirigerleparti jusquaucongrs,cetautomne

    LUNIONdes dmocrates et ind-pendants (UDI) se prpare tour-ner la page Jean-Louis Borloo.Samedi 14juin, le parti du centre-droit runira son conseil national Paris. Auprogramme: la prpa-rationdu congrs de novembre etles relations avec le parti frre, leMoDemde Franois Bayrou.

    Concernant le congrs, les cho-ses sont peuprs claires, expli-que auMondeHervMorin, prsi-dent du conseil national de lUDI.Certains demandaient une prsi-dence tournante.Mais onne peutpas se priver dune lection par lesadhrents. Unparti, cest aussi unvisage.Mme si la culture du chefnexiste pas au centre, onne peutpas sen priver, indique le dputde lEure, prsident duNouveauCentre, composante de lUDI.

    Par ailleurs, les statuts dupartiprvoyaient une lectiondans les

    quatremois suivant la dmissionde Jean-Louis Borloopour raisonsde sant, dbut avril. La date avaitdj t repousse en raisondeslections europennes.

    Le nouveauprsident de lUDIsera lupar les adhrents par cor-respondance partir dun fichiercontrl par une commission arbi-trale, indiqueM.Morin. Il ny aurapas de paiement en espces, seule-ment en chque et carte bleue.Cette rgle a t clairementdci-de pour viter la tentation de fai-re des fausses cartes et de bourrerles urnes. Et pour empcher touteventualit de fraude, unhuissiercontrlera le vote.

    Lorganisationdu congrs adj commenc ouvrir des app-tits. Si lemaire deNeuilly (Hauts-de-Seine), Jean-Christophe Fro-mantin, est le seul candidat offi-ciellement dclar, dautres sont

    dans les starting-blocks, notam-mentHervMorin et Jean-Christo-phe Lagarde, dput de Seine-Saint-Denis, et peut-tre JeanArthuis, snateur de laMayenne.

    Dautre part, le Parti radical,composante de lUDI, doit choisirdici fin juinun successeur Jean-Louis Borloo, qui prsidait leplus vieuxparti de France. Le duelse joue entre LaurentHnart,mai-re deNancy, et RamaYade, ancien-neministre deM.Sarkozy. Si lesdeuxassurent quils ne brigue-ront pas la tte de lUDI, nul nex-clut une candidature surprise.

    ObsessionmortelleSiM.Morin refuse de confir-

    mer sa candidature la prsiden-ce de lUDI, il nen dresse pasmoinsunportrait-robot du leaderidal qui ressemble trait pourtrait la nouvelle image quil veut

    donnerde lui : Il faut une candi-dature qui ne soit pas une aventu-re personnelle. Il ne faut pas que leprsident de lUDI soit obsd parla prsidentielle, car cest uneobsessionmortelle.

    M.Morin rejette les appels deceuxqui, lUMP, plaident pourla fondationdun grandparti de ladroite et du centre. LUDI nestpas opable. Il faut un parti dedroite fort et unparti du centrefort. On na pas besoin dunpartiunique, qui a dj dmontr tou-tes ses limites. Regardez les leadersde lUMP: aucunnest issu du cen-trisme, ils viennent tous duRPR,rappelleM.Morin.

    La questionde la participationdun candidatUDI une grandeprimaire de la droite ou celledune candidature centriste aupremier tour de la prsidentiellede 2017 nest pas tranchenon

    plus. Pour rpondre cette ques-tion, il faut savoir si lun dentrenous est crdible pour tre candi-dat. Pour linstant, ce nest pas unevidence. Et une candidature dupremier tour risque denous limi-ner du second, indiqueM.Morin.

    Enfin, concernant les rapportsavec leMoDem,une solutionmdianedevrait tre adoptesamedi. Il est hors de questiondefusionner lUDI et leMoDemmaisle compagnonnage entam fin2013 et qui a port ses fruits auxeuropennesne peut pas treabandonnnonplus. Il faut trou-ver une lignede crte. Un rappro-chement rapide nest pas souhaitpar la base. Il faut que lon organi-se des rencontres thmatiques,une dizaine par an, pourmettre enplace des propositions commu-nes, avanceHervMorin.p

    AbelMestre

    LucChatel,lepluspetitdnominateurcommun

    Alain Jupp, Luc Chatel et Franois Fillon, au sige de lUMP, Paris, le 10 juin. CYRIL BITTON/FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE

    IL SERETROUVE,presqueparhasard, aucentredu jeu.A49ans,LucChatel estpropuls secrtairegnral de lUMPpour administrerleparti suite ladmissionde Jean-FranoisCopau 15juin. Lebureaupolitiqueadcid,mardi 10juin,deconfier audputdeHaute-Mar-ne laboutique jusquau congrsprvu lautomne, sous lautoritdu triumvirat Jupp-Fillon-Raffa-rin, quiassure ladirectionprovisoi-re.Concrtement,M.Chatel com-ble levide juridique causpar ledpartdeM.Copetvadisposer dela signaturepour rgler les factu-resou les salairesdespermanents.

    Rienneprdestinait ceperson-nage falot occuperde telles fonc-

    tions.Mais la crise traverseparsonparti et les enjeuxdepouvoirinternes lontpropuls la tte delUMP.Comme il est leplus petitdnominateur commun, il seretrouve,malgr lui, lhomme-cl,observeun tnor.Cest lanouvel-le star linsude sonpleingr, semoqueunautre.

    Les sarkozystesontpouss sanomination, enesprantque cetancienballadurien saura rduirelinfluenceduduo Jupp-Fillonaucurde lappareil.NadineMoranoammeexigque lex-ministredelducation soit le seul capitaine borddunavireUMP.Pour elle, iltait logiquequecelui quioccu-pait lepostedevice-prsidentdl-

    gudans laprcdentedirectionassure laprsidencepar intrim,conformmentauxstatuts.Maisleprincipal intress a accept lasolutiondecompromispropospar les pachas : il seradoncsecrtairegnral, sous leur coupe.

    InsaisissableLancienmaire de Chaumont,

    qui sest rjoui de faire partiedune quipe pouvantuvrer aurassemblement, aura une nou-velle fois fait preuve de souplesse,en essayant de contenter les unset les autres. Sans faire de probl-me. Etre bien avec tout lemonde,cest lhistoire de sa vie, ironiseun ex-ministre. Si tous les diri-

    geants de lUMPle dcrivent com-meunbon camarade, sympa,beaucoup leprsentent aussi com-meunhomme faible, aussi oppor-tuniste quinsaisissable, en rappe-lant quil avait fait des offres deservice M.Fillonpour llection la prsidence de lUMP, lautomne2012, avant de finale-ment rejoindreM.Cop. PuisM.Chatel a rapidement pris sesdistances avec lemaire deMeauxlors de la guerre interne.

    Mais lancienDRHde LOral aaussi les qualits de ses dfauts : ilne cultive pas dambitions prsi-dentielles et peut dialoguer avecles diffrentes curies du parti. Enseptembre2013, il avaitmmepar-

    ticip toutes les rentres destnors de lUMP (Jean-FranoisCop, Franois Fillon et les AmisdeNicolas Sarkozy) pour se posercomme un facteur dunit. Cepositionnement a pay: sonpro-fil consensuel la rendu accepta-blepar tous. Avec le trio, la cohabi-tationdevrait se passer en dou-ceur, vue la conceptiondupou-voir de ce proche deM.Raffarin,qui fait partie des centristes delUMP. Chez nous, le fonctionne-ment doit tre collectif et nonpyra-midal, confiait-il enmars, esti-mant que la dmocratie partici-pative est une excellentemanirede fonctionner.p

    A. L.

    8 0123Jeudi 12 juin 2014

  • france

    34 avenue Montaigne, Paris 890 rue du Faubourg St-Honor, Paris 8153 boulevard St-Germain, Paris 6

    www.parfumscaron.com

    PA R FUM TERNE L

    LE JOYAU DE LA MAISON CARON CLBRE SON 80e ANNIVERSAIRE

    Le secrtaire gnral adjointde lElyse, EmmanuelMacron, quittera ses fonc-tions, et son bureau dangle audeuximetagedelElyse,dans lapremire quinzaine de juillet.

    Pour le remplacer, M.Hollandefait appel une spcialiste de lafinance internationale, LaurenceBoone. Responsable de la recher-che conomique la banque Bar-clays, puis chez Bank of AmericaMerrill Lynch, Mme Boone fusti-geait encore, le 26mai, dans LOpi-nion,labsencedepolitiquecono-mique crdible du gouverne-ment. Elle estnomme conseillreconomique et financire. Subtilevolution de la gopolitique ly-senne,ellenhritepasdutitredesecrtairegnraladjointdvoluson prdcesseur. Le profil trsfinancier, budgtaire et europen du nouveau secrtaire gnral,Jean-Pierre Jouyet, ne le justifiaitpas, aux yeuxdu chef de l'Etat.

    Franois Hollande et Emma-nuel Macron, son principalconseiller conomique, staientaccords en avril sur la date dedpart de ce dernier, et ce demanireouverteetdtendue, indi-queuncollaborateurduprsident.Cest un choix commun, expli-que auMondeM.Macron.

    Enarque,anciengrant laban-que Rothschild, M.Macron, sans

    aucun doute le conseiller vedettedustaffprsidentiel,officiaitcom-me sherpa conomique dans lessommets europens. Il a aussi, etsurtout, fortement pes dans ledvoilement progressif deM.Hol-landeen faveurdunepolitiquedeloffre.Aupointdtre rapidementconsidr comme lhmisphredroit, ou du moins social libral,du cerveau prsidentiel. Le pactede comptitivit et le pacte de res-

    ponsabilit, respectivementannoncs en 2012 et dbut 2014,comme le plan dconomies de50milliards, portent samarque.

    Jeparsserein. Ilnyapasdetra-hison des ides auxquelles je pou-vais croire, relve-t-il. Sa sortie,pourtant, savre politiquementdlicate. A lElyse, lon assurequil ne dirigera pas une entrepri-se franaise quelle quelle soit, et quil sastreindra, pour untemps,unepriodedeviduit.Avec un contre-modle : celui deFranois Prol, secrtaire gnraladjoint de lElyse sous M.Sarko-zy, dont le dpart pour le groupeBanque populaire-Caisses dpar-gne, en 2009, la fusion desquel-les il avait uvr, avait suscit lapolmique. M.Macron, pour sapart, songerait plutt des activi-ts tournes vers lenseignement.

    Je ne veux aucun emploi quiprsenterait un conflit d intrts etjai une conception extensive desconflits dintrts , assure-t-il,tout en envisageant de demeurerimpliqu en politique. Je quittelElyse, cela ne veut pas dire que je

    quitte la vie de la cit. Jtais enga-g. Jy resterai, promet-il.

    M. Valls, peinenommMati-gnon,avaitsongluipourlepostede ministre des finances. Maislidenavait jamais effleur le pr-sident,pourqui lesministressontaffaires trop srieuses pour ntrepas confis despolitiques.

    Outre le changement de plu-sieurs moquettes et le lessivagedes tapisseriesde lElyse, effectuil y a quinze jours, le prsidentpoursuit donc, en douceur quoi-quen profondeur, le toilettage desoncabinet.Aprsledpartdelan-ciensecrtairegnralPierre-RenLemas et celui, contraint, duconseiller politique AquilinoMorelle, David Kessler, conseilleraux affaires culturelles, quitteragalement son poste en septem-bre. Il sera remplac par AudreyAzoulay, numro deux du Centrenational de la cinmatographie.

    Par ailleurs, Nathalie Ianetta,

    journaliste Canal+, remplaceradans quelques jours, au poste deconseiller charg des sports,Thierry Rey, nomm inspecteurgnral jeunesse et sports. Elle serachargedesuivredeprslorganisa-tionde lEuro2016de football.

    Lancien journaliste ClaudeSrillon, qui pourrait galementquitter son poste lElyse, devaitse voir proposer unposte de repr-sentantduprsidentpourlafranco-phonie. Enfin, Virginie Christ-nacht, ex-chef du service de pressede la Ville de Paris, prend la tte decelui de lElyse. Un mouvementdensemble qui correspondmoinsaux mouvements naturels desconseillers qu une relle volontde M.Hollande de remanier sonquipe. Nous cherchons rajeu-nir, redynamiser. C est importantpar rapport aux deux annes pas-ses, confirme un conseiller duchefde lEtat.p

    DavidRevault dAllonnes

    VincentFeltesse,leconseillervolant

    Unconseiller du chef delEtat vis par une enqute

    EXTRMEDROITE

    Leblogde Jean-MarieLe Penestexclu du siteduFNLe blog vidode Jean-Marie Le Penne sera plus hberg sur le siteduFront national, a indiqu,mardi 10juin, lavocat duparti,Wal-lerandde Saint-Just, invoquantdes raisons juridiques. Il a indi-quque la prsidente du FN,Marine Le Pen, avait dj t visepar des plaintes en tant que directrice de publication aprs desproposde sonpre. Pour ces raisons, la directrice de publicationavait dj t remplacepar Jean-Franois Jalkh, dlgu gnraldumouvement. Jean-Marie Le Pen a t nouveau accus danti-smitismeaprs avoir dit, proposde plusieurs artistes hostilesau FN, dont PatrickBruel, quils feraient partie duneprochainefourne.Marine Le Pen avait qualifi de faute politique lasortie de sonpre,mais a contest son caractre antismite. Jean-Marie Le Pen, 85 ans, sest dit trs bless et assurenavoir plusaucune communication avec sa fille. (AFP.) p

    Blanchiment Isabelle Balkany a reconnu trepropritaire dune villa nondclare auxAntillesIsabelle Balkany, lpouse dumaire UMPdeLevallois-Perret(Hauts-de-Seine), a admis tre propritaire dune villa Saint-Martin, auxAntilles,mais conteste sa saisie et la cautiondunmilliondeuros aprs samise en examenpour blanchiment defraude fiscale. Le cabinet davocats dontNicolas Sarkozy est asso-ci a t perquisitionn le 21mai. Lancienprsident est unpro-che du couple Balkany. (AFP.)

    Faits diversUn troisimemortdans lincendie dAubervilliersUne troisimevictimede lincendie du samedi 7juin Auber-villiers (Seine-Saint-Denis) a succomb,mardi 10juin, ses bles-sures. Le feu, qui sest dclar dans un immeuble de la rue Ernest-Prvost, a t caus par un enfant de 12 ans qui a reconnu avoirmis le feu unepoussette avec des allumettes. (AFP.)

    JequittelElyse,celaneveutpasdirequejequittelaviedelacit. Jtaisengag.

    JyresteraiEmmanuelMacron

    Faouzi Lamdaoui, conseiller deFranois Hollande, est visdepuis janvier2013 par uneenqute pour infractions fisca-les, a indiqu LExpress, mardi10juin. Il est souponn davoirt le grant de fait de deux soci-ts, aujourdhui radies. Prochedu chef de lEtat, dont il a tchef de cabinet pendant la cam-pagne, il est conseiller lgalitet la diversit lElyse.

    FranoisHollanderemplacesonconseillerconomiqueLaurence Boone, spcialiste de la finance internationale, succdera Emmanuel Macron

    Profil

    Conseiller duprsident, sansplus de prcision. Cest le titre surlequel sont tombs daccord Fran-oisHollande et Vincent Feltesse,qui prsente lavantage dautori-ser toutes les interprtations. Ins-tall depuis deuxmois lElyse,le nouvel entrant se voit commeunconseiller volant charg delexamendes sondages et des rela-tions avec unemajoritparlemen-taire dhumeur vagabonde.

    Autourde la table o se runitla garde rapprocheduprsident,tous lesmatins lElyse, il est leseul nepas tre narque. VincentFeltesse, 47 ans, a faitHEC signedes volutionsque le chefde lEtatentendait faire subir au topmana-gement lysen, considrparbeaucoup commetrop technoet remani auxdeux tiers depuislesmunicipales. Jai un tempra-ment assez indpendant, affirmeauMondeM.Feltesse, qui afficheaussi un solideparcours dhom-medappareil,membredu conseilnational duPSpendant quinzeans et ancien secrtairenational.

    Il peut aussi arguerdune exp-riencedlu local et deparlemen-taire:maire deBlanquefort (Giron-de), prsident de la CommunauturbainedeBordeauxet dputsupplantde lex-ministre auxpersonnes gesMichleDelau-nay, pendantdeuxans. On lui abeaucoup reproch, alors quiltait candidat contreAlain Juppauxmunicipales Bordeaux,davoir annonc trop tt que labataille tait perdue. Il assume:On reproche auxpolitiques de

    manier la langue debois. Jai choisideparler vrai et jai t lynch.

    Il se voit commeunagentdeliaison : dabord entre les cinqdoigts de lamain, Elyse,Mati-gnon,Assemble, Snat et RuedeSolfrino; avec les dputs PSensuite, avec lesquels il est chargdassurerles relations les plusnaturelles possibles. Il laisse Matignonet Jean-Marie Le Guen,le secrtaire dEtat aux relationsavec le Parlement, le soindepilo-ter lamcaniqueparlementaire.Lui tenteradapaiser le climat qua-si insurrectionnel qui rgne auseindunepartie dugroupePS.

    Politique la baseJtais encoredput il y a quel-

    ques semaines, je les connais touspluttbien. Celapermetdes rap-portsbienplus fluides.Mmesilsvontme reprocherdtrepassdelautre ctdumiroir,ditM.Fel-tesse, trsprsent aupetit-djeu-nerde lamajorit, aubureaunatio-nalduPSou labuvettede lAs-semble. Il sattendde fortes tur-bulencesavec lexamendes textesfinanciersen juin, etplaidepourretarder la rencontreentre leprsi-dent et lesparlementaires.

    Cest lui qui a informparSMSles responsablesde lamajorit, le2juin, desderniers arbitrages surla rforme territoriale.Je suisunpolitique, la base, expliqueM.Feltesse.A sonarrive lElyse,leministrede lagriculture et fid-lehollandais StphaneLe Folllavaitpourtantprvenu:Nes-saiepasde fairede lapolitique,cestHollandequi senoccupe.p

    D. R.A.

    90123Jeudi 12 juin 2014

  • 10 0123Jeudi 12 juin 2014

    Dole (Jura)Envoye spciale

    I lsnepasserontpas lpreuvedephilosophiele16juin,contraire-ment leurs camarades deslycesgnrauxet technologiques.Pour eux, le baccalaurat, cest tou-telanne.Enplusdescontrlesquirythment la formation, les candi-datsaubacpropasserontquatrecrits, entre le 16 et le 18 juin. Etaprs? La recherche dun emploipour certains. Pour dautres, deplusenplusnombreux, lapoursui-tedtudes suprieures.

    MylneCalabre,elle, aoptpourun brevet de technicien suprieur(BTS). Si elle dcroche son bac pro-

    fessionnel esthtique, elle quit-teraDole (Jura) et ses amis du lyceprofessionnel Jacques-Prvertpour une nouvelle vie Lyon. Jene me voyais pas entrer en institutet ne faire que des pilations et dessoins du visage, explique-t-elle.Dans son tailleur parfaitementajust, Mylne rve dinternatio-nal , de management et degrandesmaisonsde luxe.

    Les bacheliers professionnelssontdeplusenplusambitieux.Aulyce Prvert install dans uneancienne caserne de la vieille villedeDole,entre lesorauxet les ru-nions de fin danne, on saffaire compter les demandes dinscrip-tion en BTS le dbouch natu-rel du bacpro: 92%des lves dela spcialit vente , 62% enmode et secrtariat, 17% enesthtique Au niveau natio-nal