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LA MONDIALISATION ET LES INTÉRÊTS DU CAPITAL CONTINUENT À FAIRE DES RAVAGES. LES DÉLOCALISATIONS D’ENTREPRISES AU PROFIT DES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT SE MULTIPLIENT ET LAISSENT DES TROUS BÉANTS DANS NOS COMMUNAUTÉS, NOS RÉGIONS, NOTRE ÉCONOMIE. B ien sûr, de nouvelles entreprises voient le jour et viennent s’installer au Québec. Les sauvetages réalisés par la FTQ et son Fonds de solida- rité y sont aussi pour quel- que chose. Sinon, notre taux d’emplois serait en chute libre. Même s’il est difficile d’établir un lien direct en- tre l’ouverture des marchés au libre-échange et les per- tes d’emplois, il reste que les fermetures d’usine font mal. Dans la seule région des Laurentides, on se sou- vient du départ de Philips pour le Mexique en 1998 et de la fermeture de GM en 2003. Les emplois ont fondu Établie à Saint-Jérôme en 1978, Bauer a été rachetée par le géant Nike en 1994. Depuis, le nombre des em- plois a fondu. Le transfert de plusieurs segments de la production menace sérieu- sement l’industrie québé- coise de l’équipement de hockey. Silvy Vaudry est prési- dente du syndicat local affi- lié aux Métallos. Elle est amère. «En 1994, lorsque Nike a acheté Bauer, nous étions 1200 travailleurs et travailleuses à l’usine. Nous fonctionnions sur trois quarts de travail. Nous pro- duisions 150 000 patins par année et plus de deux mil- lions de casques de hockey. En 1995, la compagnie a éliminé la production de pa- tins bas de gamme. Nous sommes tombés à 700 membresPar la suite, l’entreprise a commencé à recevoir des Asiatiques qui filmaient la production. «Chaque fois que cela arrivait, nous étions sûrs de voir partir une ligne de production. Nous avons con- nu des restructurations con- tinuelles qui se soldaient tou- jours par une perte de produc- tion et de membres. Aujour- d’hui, il nous reste le patin haut de gamme, la recherche et le développement. Avec les mises à pied annoncées en octobre 2003, 320 personnes perdront leur emploi le 28 mai prochain. Nous ne serons bientôt plus qu’une trentaine de travailleurs et travail- leusesLes patins Bauer sont réputés dans le monde en- tier. La moitié de la produc- tion est vendue au Québec et au Canada. «Nike fait de l’argent ici depuis toujours et elle veut en faire encore plus en exploitant les travailleurs et les travailleuses en Asie. Cette compagnie a fait l’objet de nombreuses plaintes pour ses comportements dans des ateliers de misère», ajoute Silvy Vaudry. SOMMAIRE 3 Un pacte de solidarité sociale FTQ 4 Des conditions de misère dans le vêtement à Montréal 5 TRAVAILLER SUR LE SAINT-LAURENT Un mode de vie à part 6 L’implication se poursuit malgré la loi 34 8 40 ANS PLUS TARD Même combat 9 PORT DE MONTRÉAL La sécurité sur les quais touche tout le monde ATELIERS DE MISÈRE Voir l’encart spécial à l’intérieur JOURNAL DE LA FÉDÉRATION DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES DU QUÉBEC (FTQ) Nº 57 / MARS-AVRIL2004 Le Monde ouvrier 1 er MAI 2004 Une manifestation nationale de grande envergure à Montréal ARCHIVES SEPB-QUÉBEC ENVOI PUBLICATION CANADIENNE N° 40063488 BAUER NIKE À SAINT-JÉRÔME Les emplois déménagent en Chine SUITE EN PAGE 3 C’EST DANS UN CONTEXTE TRÈS PARTICULIER – DU JAMAIS VU DEPUIS DES DÉCENNIES – QUE SE PRÉPARE LA MOBILISATION POUR LA GRANDE MANIFESTATION NATIONALE DU 1 ER MAI À MONTRÉAL. CETTE MANIFESTATION S’INSCRIT DANS LE CADRE DU PACTE DE SOLIDARITÉ SYNDICALE ADOPTÉ AU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA FTQ, LE 24 FÉVRIER DERNIER (VOIR EN PAGE 3). «P lus personne ne devrait maintenant avoir à affronter seul les menaces qui s’annoncent. Notre force, c’est syndicat par syndicat qu’elle se construit, comme c’est brique par brique qu’on bâtit un mur inébranlable, capable de résister aux intempéries», rappelle le document soumis à la plus importante instance de la FTQ entre les congrès. La manifestation du 1 er mai doit démontrer toute notre déter- mination à faire respecter, par le gouvernement Charest, les valeurs de justice sociale et économique que la FTQ a toujours mises de l’avant. Le gouvernement Charest nous a attaqués en adoptant sous le bâillon des lois antisyndicales et antisociales, encourageant le cheap labor et le travail précaire, restreignant l’accès à la syndicalisation, brimant le libre choix syndical dans la santé, etc. Nous devons lui opposer une résistance solidaire. Le 1 er mai sera l’occasion pour la FTQ et ses partenaires syndicaux et populaires de montrer à ce gouvernement que nous ne baisserons pas les bras, que nous poursuivrons notre lutte pour une société basée sur l’équité, la justice sociale, la redistribution de la richesse et le dialogue social. La manifestation du 1 er mai est un jalon important de cette lutte. Les quatre membres de l’exécutif sont déterminées à tout faire pour sauver le peu d’emplois qui restent : Manon Boivin, vice- présidente; Michelle Perron, secrétaire-archiviste; Christine Ouellette, secrétaire financière; Silvy Vaudry, présidente SERGE JONGUÉ GILLES GAGNÉ PHOTO CDM

Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

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Page 1: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

LA MONDIALISATION ET LES

INTÉRÊTS DU CAPITAL

CONTINUENT À FAIRE DES

RAVAGES. LES

DÉLOCALISATIONS

D’ENTREPRISES AU PROFIT DES

PAYS EN VOIE DE

DÉVELOPPEMENT SE

MULTIPLIENT ET LAISSENT DES

TROUS BÉANTS DANS NOS

COMMUNAUTÉS, NOS

RÉGIONS, NOTRE ÉCONOMIE.

Bien sûr, de nouvellesentreprises voient lejour et viennent

s’installer au Québec. Lessauvetages réalisés par laFTQ et son Fonds de solida-rité y sont aussi pour quel-que chose. Sinon, notre tauxd’emplois serait en chutelibre.

Même s’il est difficiled’établir un lien direct en-tre l’ouverture des marchésau libre-échange et les per-tes d’emplois, il reste queles fermetures d’usine fontmal. Dans la seule régiondes Laurentides, on se sou-vient du départ de Philips

pour le Mexique en 1998 etde la fermeture de GM en2003.

Les emplois ont fonduÉtablie à Saint-Jérôme en1978, Bauer a été rachetéepar le géant Nike en 1994.Depuis, le nombre des em-plois a fondu. Le transfertde plusieurs segments de laproduction menace sérieu-sement l’industrie québé-coise de l’équipement dehockey.

Silvy Vaudry est prési-dente du syndicat local affi-

lié aux Métallos. Elle estamère. «En 1994, lorsqueNike a acheté Bauer, nousétions 1200 travailleurs ettravailleuses à l’usine. Nousfonctionnions sur troisquarts de travail. Nous pro-duisions 150 000 patins parannée et plus de deux mil-lions de casques de hockey.En 1995, la compagnie aéliminé la production de pa-tins bas de gamme. Noussommes tombés à 700membres.»

Par la suite, l’entreprisea commencé à recevoir des

Asiatiques qui filmaient laproduction. «Chaque fois quecela arrivait, nous étions sûrsde voir partir une ligne deproduction. Nous avons con-nu des restructurations con-tinuelles qui se soldaient tou-jours par une perte de produc-tion et de membres. Aujour-d’hui, il nous reste le patinhaut de gamme, la rechercheet le développement. Avec lesmises à pied annoncées enoctobre 2003, 320 personnesperdront leur emploi le 28mai prochain. Nous ne seronsbientôt plus qu’une trentainede travailleurs et travail-leuses.»

Les patins Bauer sontréputés dans le monde en-tier. La moitié de la produc-tion est vendue au Québecet au Canada. «Nike fait del’argent ici depuis toujours etelle veut en faire encore plusen exploitant les travailleurset les travailleuses en Asie.Cette compagnie a fait l’objetde nombreuses plaintes pourses comportements dans desateliers de misère», ajouteSilvy Vaudry.

SOMMAIRE3

Un pacte de solidaritésociale FTQ

4Des conditions de

misère dans levêtement à Montréal

5TRAVAILLER SUR LE

SAINT-LAURENT

Un mode de vie à part

6L’implication se poursuit

malgré la loi 34

840 ANS PLUS TARD

Même combat

9PORT DE MONTRÉAL

La sécurité sur les quais touche

tout le monde

ATELIERS DE MISÈRE

Voir l’encart spécial àl’intérieur

JOURNAL DE LA FÉDÉRATION DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES DU QUÉBEC (FTQ) Nº 57 / MARS-AVRIL2004

Le Monde ouvrier1 e r M A I 2 0 0 4

Une manifestation nationale degrande envergure à Montréal

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Les emplois déménagent en Chine

SUITE EN PAGE 3

C’EST DANS UN CONTEXTE TRÈS PARTICULIER – DU JAMAIS VU DEPUIS DES

DÉCENNIES – QUE SE PRÉPARE LA MOBILISATION POUR LA GRANDE

MANIFESTATION NATIONALE DU 1ER MAI À MONTRÉAL. CETTE MANIFESTATION

S’INSCRIT DANS LE CADRE DU PACTE DE SOLIDARITÉ SYNDICALE ADOPTÉ AU

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA FTQ, LE 24 FÉVRIER DERNIER (VOIR EN PAGE 3).

«P lus personne ne devrait maintenant avoir à affronter seulles menaces qui s’annoncent. Notre force, c’est syndicatpar syndicat qu’elle se construit, comme c’est brique par

brique qu’on bâtit un mur inébranlable, capable de résister auxintempéries», rappelle le document soumis à la plus importanteinstance de la FTQ entre les congrès.

La manifestation du 1er mai doit démontrer toute notre déter-mination à faire respecter, par le gouvernement Charest, les valeursde justice sociale et économique que la FTQ a toujours mises del’avant.

Le gouvernement Charest nous a attaqués en adoptant sous lebâillon des lois antisyndicales et antisociales, encourageant le cheaplabor et le travail précaire, restreignant l’accès à la syndicalisation,brimant le libre choix syndical dans la santé, etc. Nous devons luiopposer une résistance solidaire.

Le 1er mai sera l’occasion pour la FTQ et ses partenairessyndicaux et populaires de montrer à ce gouvernement que nous nebaisserons pas les bras, que nous poursuivrons notre lutte pour unesociété basée sur l’équité, la justice sociale, la redistribution de larichesse et le dialogue social. La manifestation du 1er mai est un jalonimportant de cette lutte.

Les quatre membres de l’exécutif sont déterminées à tout fairepour sauver le peu d’emplois qui restent : Manon Boivin, vice-présidente; Michelle Perron, secrétaire-archiviste; ChristineOuellette, secrétaire financière; Silvy Vaudry, présidente

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Page 2: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

C O U P O N D ’ A B O N N E M E N T G R A T U I T

Journal de la Fédération des travailleurs et travailleusesdu Québec (FTQ)

Président : Henri MasséSecrétaire général : René Roy565, boulevard Crémazie EstBureau 12100Montréal, Québec H2M 2W3 Téléphone : (514) 383-8000Télécopie : (514) 383-8001Courriel : [email protected] FTQ : www.ftq.qc.caRédactrice en chef : Carole ClémentCollaboration : Danielle Casara, SEPB-434 ;Stéphanie Russel, stagiaire ; Louis Cauchy,

Robert Demers, Johanne Deschamps,Esther Désilets, Louis Fournier et LolaLeBrasseur, FTQ.Graphisme : Anne BrissettePhotos : Didier Debusschere, Gilles Gagnéet Serge JonguéProduit par des travailleuses et travailleurssyndiqués chez Litho AcmeTirage 55 000 exemplairesToute reproduction totale ou partielle desarticles est permise, et même encouragée,à condition d’en indiquer la source.Dépôt légal à la Bibliothèque nationale du Québec

ISSN 0700-8783

Nom

Prénom

Syndicat ou organisme Section locale

Adresse

Ville Province Code postal

Employeur

Téléphone Travail ( ) poste Résidence ( )

Courriel Nombre d’exemplaires

Place des Arts : c'est pas fini!Après avoir gagné sa cause devant tous les tribunaux... sauf devant la Cour suprême, lesyndicat des techniciens de scène de la Place des Arts (PdA) a décidé de continuer labataille par d'autres moyens. Début février, il a déposé des requêtes en accréditation à laCommission des relations du travail pour obtenir la reconnaissance syndicale auprès detrois compagnies dites résidentes de la PdA : l'Orchestre symphonique de Montréal,l'Opéra de Montréal et la compagnie de théâtre Jean-Duceppe. Une entente avait déjàété conclue avec les Grands Ballets canadiens.

Le syndicat est présent à la Place des Arts depuis son accréditation en février 1966, soitdepuis 38 ans. Le 11 novembre 1999, la direction avait congédié l’ensemble des membresen grève, alléguant ne pas être leur employeur. Quelque 150 techniciens de scène sontmembres de la section locale 56 de l'Alliance internationale des employés de scène, dethéâtre et de cinéma (AIEST-FTQ).

AU MOMENT DE METTRE SOUS

PRESSE, DES NÉGOCIATIONS

INTENSIVES SE POURSUIVAIENT

EN VUE D’ASSURER LA

RELANCE DE LA PAPETERIE

GASPÉSIA, À CHANDLER, DONT

LES TRAVAUX DE

MODERNISATION AVAIENT DÛ

ÊTRE SUSPENDUS EN FÉVRIER.

LE FONDS DE SOLIDARITÉ FTQ

ÉTAIT PRÊT À RÉINVESTIR DANS

UN NOUVEAU PROJET VIABLE

ET RENTABLE, TOUT COMME LA

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE

FINANCEMENT.

Le président de la FTQ,Henri Massé, s’est rendu enGaspésie le 10 mars pourrencontrer près de 250 tra-vailleurs lors d’une assem-blée syndicale, en compa-gnie du vice-président Clé-ment L’Heureux et du PDGdu Fonds de solidarité FTQ,Pierre Genest.

«Ce sera extrêmementdifficile mais on se crachedans les mains et on se dit quec’est possible, a dit alors

Henri Massé. Je ne veux pasfaire naître de faux espoirs. Ily a des étapes à franchir.Mais on pense qu’il y a quel-que chose à faire et on y tra-vaille très fort.» Pour sa part,Pierre Genest a parlé detrois projets fort sérieux derelance, impliquant des par-tenaires très actifs dans l’in-dustrie papetière. Il évaluaitalors les chances de réussiteà 50%.

Un très bon produitClément L’Heureux, vice-président du SCEP et de la

FTQ, a rappelé que, dans l’in-dustrie, tout le monde estimeque le papier glacé que veutfabriquer Papiers Gaspésiaest «un très bon produit» : «Il ya des équipements qui donnentde très bons résultats. Le pro-duit et la technologie sont là.»

Rappelons que l’impactde ce projet sur l’emploi etl’économie de la région vabien au-delà des 230 emploisdirects prévus à l’usine dePapiers Gaspésia. On prévoitaussi plus de 600 emploisindirects lorsque l’usine deChandler sera en activité etqu’elle s’approvisionnera encopeaux auprès des scieriesrégionales, ce qui permettrade consolider les activitésforestières et ferroviaires detoute la région. On parledonc ici d’un véritable mo-teur de développement éco-nomique qui dynamiseratoute la Gaspésie.

Ce qui est survenu au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en cedébut d’année, restera gravé dans la mémoire du mou-vement ouvrier, en particulier à la FTQ.

Pendant 19 jours, à compter du 27 janvier, les 550travailleurs de la vieille usine d’Alcan à Jonquière(Saguenay) ont occupé leur lieu de travail. Ils ont conti-nué la production à pleine capacité malgré la décision,annoncée brutalement par l’employeur, de fermer les sal-les de cuves Soderberg. Par ce geste de résistance, les syn-diqués voulaient exiger de cette multinationale qu’ellerespecte ses engagements d’investir dans une usine deremplacement et de maintenir les emplois. Une injonc-tion les a finalement forcés à cesser l’occupation souspeine de fortes amendes.

Une bataille pour l’avenir de la régionL’opération a été menée de main de maître par le Syn-dicat national des employés de l’aluminium d’Arvida(SNEAA), affilié aux Travailleurs canadiens de l’auto(TCA) et à la FTQ. Elle a reçu un appui actif de lacentrale et de ses syndicats dans la région.

«Nos membres ne se sont pas battus pour eux-mêmes, adit Henri Massé, car aucun d’entre eux ne sera directementpénalisé. Ils se sont battus pour qu’une multinationalerichissime comme Alcan respecte ses engagements deremplacer les emplois perdus, ils se sont battus pour l’avenirdu secteur de l’aluminium dans leur région.»

En vertu d’une entente de longue durée de 15 ans,négociée par tous les syndicats d’Alcan au Québec etsignée en 1998, la compagnie s’engageait non seulementà maintenir mais à créer des emplois au Saguenay-Lac-Saint-Jean et ailleurs au Québec. Cet engagement sera-t-ilrespecté?

Le Monde ouvrierDEPUIS 1916

2 / LE MONDE OUVRIER / MARS-AVRIL 2004

A L C A N À J O N Q U I È R EUne spectaculaireoccupation d’usinedes TCA-FTQ«CETTE FOIS, DES TRAVAILLEURS N’ONT PAS PROTESTÉ EN CESSANT

DE TRAVAILLER MAIS EN CONTINUANT À LE FAIRE. CE GESTE

EXCEPTIONNEL DE SOLIDARITÉ POUR L’EMPLOI MÉRITE TOUT

NOTRE APPUI», A DIT HENRI MASSÉ. LE PRÉSIDENT DE LA FTQ

S’EST RENDU À JONQUIÈRE, LE 31 JANVIER, POUR PARTICIPER À

UNE ÉNORME MANIFESTATION RÉGIONALE D’APPUI QUI A RÉUNI

PLUS DE 5 000 PERSONNES.

HENRI MASSÉ RENCONTRE LES TRAVAILLEURS À CHANDLER

Papiers Gaspésia : encore de l’espoir

L’usine, après l’arrêt des travaux, en février dernier.

Lors de l’assemblée syndicale du 10 mars : Henri Massé, présidentde la FTQ; Denis Luce, président du syndicat local affilié au SCEP;Pierre Genest, PDG du Fonds de solidarit é; Clément L’Heureux,vice-président du SCEP et de la FTQ.

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Le 31 janvier, des milliers de personnes se massent à l'entrée del'usine Arvida du Complexe Jonquière.

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Page 3: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

Nike possède 130 usines desous-traitance en Asie,notamment en Chine, enThaïlande et à Taiwan. Avecun chiffre d’affaires de onzemilliards de dollars, l’en-tre-prise a dégagé 800 mil-lions de profits l’an dernier.

Des plaintesdéposéesLe directeur québécois duSyndicat des Métallos, Mi-chel Arsenault, a dénoncéles licenciements collectifset exigé que la production decasques de hockey et de

patins haut de gamme resteau Québec. «Bauer Nike abénéficié de subventions pourla recherche et le dévelop-pement. Nous allons déposerdes plaintes devant le Tri-bunal canadien du commerceextérieur. Il est inacceptableque le gouvernement fédérallaisse partir une entrepriserentable qui va chercher desprofits plus élevés au détri-ment des populations asiati-ques et laisse sur le pavé lestravailleurs et les travail-leuses d’ici».Il plaide pour l’instauration

d'une réglementation inter-nationale afin d'établir unéquilibre dans les échangescommerciaux. «Les compa-gnies vont devoir respecter lesrègles de base définies parl'Organisation internationaledu travail et non les règlespropres à chaque pays.»

Plan d’action

L’usine fermera-t-elle inévi-tablement ? «Le Conseil ré-gional FTQ Montréal métro-politain a fait un excellenttravail pour nous montrerquoi surveiller et nous soute-nir, mentionne Silvy. Çanous aide énormément. Nousnous battons pour nos em-

plois, pour notre avenir et ce-lui de nos familles. Nous nelâcherons pas», conclut-elle,appuyée de ses consoeurs del’exécutif syndical.

Elles se battent pourd’autres femmes (70 % dessalariés), pour celles quisont monoparentales, pourleurs membres handicapésqui se sentent démunis,pour permettre à ceux quin’ont pas connu un autreemploi de garder espoir.

Dans le cadre de sonplan d’action pour stopperla saignée, l’exécutif local areçu des lettres d’appui deplusieurs syndicats. Le Syn-dicat des Métallos tented’organiser une rencontreau siège de Bauer Nike, enOrégon. Le président de laFTQ doit participer à cetteimportante délégation avecdes représentants du Con-grès du travail du Canada etdes Métallos aux États-Unis.Des opérations de visibilitéet de sensibilisation vontavoir lieu lors de matches dehockey au Centre Bell, au-près des joueurs et de laLigue nationale de hockey.

Une pétition circulerajusqu’au 30 avril. Signez-la !

Quelles perspectives ?Les licenciements massifs, les fermetures d’usines, le développement de la sous-traitance, les pressions à la baisse sur les salaires, la précarisation des emplois, le retraitde l’État et les coupures dans les programmes sociaux, toutes ces conséquences de lamondialisation ont un même effet : les inégalités se creusent entre les pays, le fossé quisépare les riches et les pauvres s’élargit à l’intérieur des pays. Les 20 % les plus riches separtagent 86 % du revenu mondial, tandis que les 20 % les plus pauvres, en majorité desfemmes, ne se partagent que 1 % du revenu mondial.

En juin 2002, Philips, qui avait fermé sa dernière usineau Québec en 1998 pour la réimplanter au Mexique, aannoncé la fermeture de ses 13 usines mexicaines auprofit de la Chine. Andrés Barredas, économiste etprofesseur à l’Université autonome de Mexico, résumela situation : «Le Mexique vit à son tour la crise de lamondialisation. Malgré le fait que cette crise internesoit grande, ce problème concerne tous lestravailleurs du monde entier.»

Ceux-là même qui ont le plus vanté les vertus du libre-échange sont inquiets. Au début de l’année, 52 % des Américains étaient préoccupés parl’emploi au pays de la prospérité économique. Il faut dire que l’économie de nos voisinsdu Sud a connu quelques ratés durant les dernières années et, là aussi, les pertesd’emplois se multiplient.

Que pouvons-nous faire ?À court terme, il est peu probable que cette tendance économique lourde puisse êtrerenversée. Pour aider certains secteurs particulièrement menacés, la FTQ préconise lamise sur pied de mécanismes d’ajustement et de compensation. Les ententescommerciales internationales limitent la capacité des pays à créer de tels fonds, mais laFTQ presse nos gouvernements de tout mettre en œuvre pour y arriver.

BAUER NIKE À SAINT-JÉRÔME

LE MONDE OUVRIER / MARS-AVRIL 2004/ 3

En 1980, le revenu moyendes habitants des pays en

développement était 14 fois plus faible que le

revenu moyen deshabitants du pays le plus

riche (États-Unis); en 1998,il était 25 fois plus faible.

LE CONSEIL GÉNÉRAL PUIS LE

CONSEIL CONSULTATIF DE LA

FTQ DES 24 ET 25 FÉVRIER ONT

ÉTÉ L’OCCASION DE DÉBATS

ANIMÉS ET RASSEMBLEURS

AUTOUR D’UN PACTE DE

SOLIDARITÉ DES SYNDICATS

AFFILIÉS.

Un nombre importantde nos membres ontdéjà commencé à

vivre au jour le jour lesconséquences des lois anti-syndicales du gouvernementCharest. Nous ne le répéte-rons jamais assez : ces loisadoptées sous le bâillon endécembre dernier brimentnotamment le droit à la syn-dicalisation et au libre choixsyndical dans la santé. Ellesmenacent les services pu-blics et ouvrent la portetoute grande à une sous-trai-tance de cheap labor dans

tous les secteurs, privés com-me publics.

Participants et partici-pantes sont venus en grandnombre manifester le droitde demeurer dans les rangsde la FTQ. Personne ne veut

être forcé d’adhérer à uneautre centrale par une loi.Pendant que des travailleu-ses de la santé témoignaientde leur désarroi concernantla fusion des unités d’accré-ditation, des confrères du

secteur privé les assuraientde leur soutien et appréhen-daient eux-mêmes de duresbatailles à venir. Ensemble,tout le monde a convenu dela nécessité de resserrer lesrangs et d’opposer aux poli-tiques du gouvernementune solidarité agissante.

P L A N D ’ AC T I O N À L’ É G A R D D U G O U V E R N E M E N T C H A R E S T

Un pacte de solidarité syndicale FTQENGAGEMENTS DU PACTE DE SOLIDARITÉUne résolution circule présentement dans nos rangsdemandant à tous les syndicats affiliés de s’engager :

▼ à tout mettre en œuvre pour appuyer ceux et cellesd’entre nous qui seraient frappés par des mesuresdécoulant des lois adoptées en décembre ;

▼ à participer à la coordination des activités de la FTQ,de ses syndicats et de ses conseils régionaux ;

▼ à soutenir les actions qui pourraient être initiées pourla défense de nos acquis ;

▼ à mener le débat sur le principe d’une grève généralequi pourrait être déclenchée dans le cas d’une attaquefrontale contre l’ensemble ou une partie des membresde la FTQ.

«La loi 30 casse nos syndicatsau niveau géographique et auniveau des métiers. À la FTQ,on représentait des unitésgénérales. On se connaissait.La loi et la fusiond’établissements restructureles syndicats pour que les gensne se connaissent plus. Onnous met en concurrence pourbriser notre rapport de force.J’appelle tous les affiliés ànous appuyer dans ce défiénorme à venir d’ici un an oudeux. Parler de grève généraleavec nos membres, c’est pasévident mais on va le faireparce que c’est la seule façonde se tenir debout devant cegouvernement!» Pierre Dupuis,directeur québécois du SCFP

«Nous avons fait le débat à lafin du mois de janvier et lesmembres du conseil ontdémontré un intérêt soutenuaux moyens de pression de laFTQ. Nous appuyons la grèvegénérale si nécessaire.» MarioSabourin, président du Conseilrégional FTQ Richelieu.

SUITE DE LA PAGE 1

«Nos membres ont pleuré devoir tant de gens venus departout pour les appuyer», ditla présidente de la sectionlocale 967, Silvy Vaudry.

«On ne baisse pas les bras.On est prêtes à aller jusqu’auboycott s’il le faut!» MichellePerron, secrétaire-archiviste

Le 20 novembre 2003, les Métallos étaient nombreux à manifesterà Saint-Jérôme, appuyés par la FTQ et d’autres syndicats affiliésvenus de Laval, de Montréal, de l’Outaouais et d’ailleurs. Les 500manifestants ont défilé calmement dans l’usine.

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Page 4: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

LA COMPAGNIE LAMOUR FAIT

TRAVAILLER SES QUELQUE 400

EMPLOYÉES DANS DES

CONDITIONS DIGNES DES

«ATELIERS DE MISÈRE» DU

TIERS-MONDE. AINSI, APRÈS

DOUZE ANS D’ANCIENNETÉ,

UNE SALARIÉE GAGNE MOINS

DE 7,80 $ L’HEURE ET N’A

AUCUN RÉGIME D’ASSURANCES

NI DE RETRAITE.

Une manifestation a eu lieu,le 12 février, devant la ma-nufacture de bas-culottesTricots Lamour à Montréal,afin de dénoncer les viola-tions par cet employeur dudroit de son personnel de sesyndiquer avec le Syndicatdu vêtement, du textile etautres industries (SVTI),affilié à la FTQ.

Un vote de syndicalisa-tion au scrutin secret avait eulieu le 5 février. À cette occa-sion, l’employeur a utiliséplusieurs moyens illégauxpour brimer le droit des sala-

riées de se syndiquer. Il a ins-tauré, dès le début de la cam-pagne syndicale, un régimede terreur dans le milieu detravail. Il a notamment me-nacé les salariées de congé-diement et de fermeture del’entreprise, s’est ouverte-ment affiché contre le syn-dicat par le biais de ses con-tremaîtres et superviseurs eta publié des tracts anti-syndicaux. Le jour du vote, ila intimidé plusieurs salariéeslors de réunions forcées; desleaders syndicaux ont subidu harcèlement pendant qued’autres se sont fait offrir despots-de-vin pour voter contrele syndicat.

Le syndicat a demandéune accréditation réparatri-ce à la Commission des rela-tions du travail étant donnéles violations à la loi.

Le SVTI, le plus impor-tant syndicat dans le secteurdu vêtement et du textile,compte plus de 250 000membres en Amérique duNord.

4 / LE MONDE OUVRIER / MARS-AVRIL 2004

C O N D I T I O N S D E M I S È R E D A N S U N A T E L I E R D E V Ê T E M E N T

400 femmes victimes d’antisyndicalismechez Tricots Lamour à Montréal

Vêtement : laFTQ et la CSD ontgain de causeLe gouvernement Charest arépondu aux demandes de laFTQ et de la CSD et maintenules normes sectorielles dansl’industrie du vêtement. À lafin de 2003, legouvernement a aussiannoncé une majoration dutaux de salaire minimumapplicable à l’industrie.

Depuis le 1er janvier, ce tauxest passé de 7,55 $ à 8 $l’heure. Dorénavant, le tauxde salaire payable auxtravailleuses et auxtravailleurs du vêtement seratoujours supérieur de 50cents au salaire minimum.Le nombre des congés fériésdemeure à dix et la troisièmesemaine de vacances aprèstrois ans de service continuest maintenue.

La grande majorité (80 %)des entreprises deconfection de vêtementsemploient dix salariés etmoins. Plus de 80 % de lamain-d’œuvre est formée defemmes, dont 75 % sont desimmigrantes souventnouvellement arrivées.

Malini Kulaveerasingan, militante syndicale arrêtée par la policeet détenue pendant plusieurs heures suite à une accusationpatronale.

F TQ - S A N T É

45 000 MEMBRES SEBATTENT CONTRE LA LOI 30LA DÉCENTRALISATION DES NÉGOCIATIONS AU NIVEAU LOCAL DANS LES

ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ, IMPOSÉE PAR LA LOI 30 DU GOUVERNEMENT CHAREST,

POURRAIT BIEN DEVENIR UN CADEAU EMPOISONNÉ POUR LES EMPLOYEURS.

C ’est en tout cas la démonstration que veulent faire les syndicats de laFTQ-Santé, qui regroupent plus de 45 000 membres du SQEES-298 etdu SCFP. Dans plus de 200 établissements, de façon concertée et

simultanée, les représentants syndicaux ont déposé à leurs vis-à-vis patro-naux, le 12 mars, un document illustrant l’ampleur du travail que deman-deront les prochaines négociations locales si les dispositions de la loi doivents’appliquer.

«Les négociations locales telles que définies par la loi 30 seront une perte detemps, d’énergie et d’argent incroyable», estime Raymond Forget, coordonna-teur des négociations pour le secteur public à la FTQ et président du Syn-dicat québécois des employés et employées de service (SQEES-298). Mêmeconstat de la part de Marcel Girard, président du secteur des affaires socialesau Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) : «Quand les patronsvont voir le travail colossal que ces négociations représentent, ils comprendrontque le ministre Couillard leur a fait un cadeau de Grec.»

En plus de redécouper les unités de négociation, la loi 30 a en effetrelégué aux négociations locales pas moins de 26 sujets abordés autrefois à latable centrale, soit environ les deux tiers de toutes les clauses des conven-tions collectives. Exemples : les notions de poste et de service, les règles appli-cables à la liste de rappel, l’affichage des postes, la supplantation, les horairesde travail, les allocations de déplacement, la prise des vacances, les joursfériés, etc.

Plan de riposteLes représentants syndicaux tentent de convaincre les responsables des éta-blissements de faire pression sur leur association patronale et le gouver-nement pour que les dispositions de la loi 30 sur le transfert des négociationsne s’appliquent pas.

Cette action fait partie du plan de riposte adopté par les deux grands syn-dicats FTQ du secteur de la santé. En février, le SCFP et le SQEES ont d’ail-leurs demandé à leurs syndicats membres d’aller chercher des mandats de grè-ve lors de leurs assemblées générales.

Rappelons par ailleurs que la FTQ, la CSQ et la CSD ont entrepris conjoin-tement des démarches de contestation de la loi 30 devant les tribunaux. Lestrois organisations ont aussi déposé une plainte au Bureau international dutravail contre le gouvernement du Québec qui a violé, notamment par la loi 30,les conventions de l’Organisation internationale du travail qu’il a signées.

M A N I F D U 8 M A R S

Nous étions desmilliers, merci !Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont participé au succès de lamarche du dimanche 7 mars. Nous étions environ 7 000 au centre-ville de Montréal, plus de 1 000 à Québec, 400 à Sherbrooke, etc.Bravo !

À l’appel du Collectif 8 mars, nous étions des milliers à dénoncer lesreculs qu’entraînent pour les femmes les nombreuses lois adoptéespar le gouvernement libéral depuis le 14 avril 2003. Nous étions desmilliers à dire au premier ministre Charest que nous voulons :

▼ Un véritable plan d’action contre la pauvreté

▼ Une politique familiale globale (services de garde, conciliationtravail-famille, assurance parentale)

▼ L’équité salariale, tant dans le public que dans le privé

▼ Le respect du droit fondamental au travail et à la syndicalisation

▼ Le maintien des missions et objectifs des organismesgouvernementaux voués à la défense des droits des femmes.

Un suivi de cesrevendicationssera assuré àl’occasion deprochainesmobilisationsorganiséespartout auQuébec.

SERG

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GUÉ

PHOT

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RGE J

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Page 5: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

LE MONDE OUVRIER / MARS-AVRIL 2004/ 5

L’HIVER TIRE À SA FIN. C’EST LA

PÉRIODE DE L’ANNÉE LA PLUS

OCCUPÉE POUR LES MEMBRES

DE L’ALLIANCE DE LA FONCTION

PUBLIQUE DU CANADA (AFPC-

FTQ) QUI TRAVAILLENT À BORD

DES BRISE-GLACE ET DES

AÉROGLISSEURS SUR LE FLEUVE

SAINT-LAURENT.

L’un deux, le Martha L.Black, est amarré au port deTrois-Rivières. C’est là qu’ilest affecté durant l’hivermais son port d’attache estQuébec. C’est un brise-glacede 83 mètres, construit en1986, qui sert au balisagemais aussi au ravitaillementdes opérations de construc-tion ou d’entretien des pha-res et des tours radio. Maissa principale mission est lemouillage, l’entretien et l’en-lèvement des bouées d’été etd’hiver, grâce à un puissantmat de charge pouvantsupporter jusqu’à 20 tonnes.Une seule bouée peut peserjusqu’à 2250 kilos.

Le navire est aussimuni d’un pont d’envol quipermet d’avoir un hélicoptè-re à bord pour les opérationsde surveillance des glacesdans la Voie maritime,notamment.

Les membresd’équipageLe Black, comme on l’ap-pelle familièrement à bord,accueille un équipage de 25personnes. Sous la respon-sabilité du commandant etdes autres officiers, l’ensem-ble des marins veillent auxopérations et à l’entretiendu navire.

«Un navire, c’est unemicro-société, explique JulieGagnon, «steward» ou com-mis. Nos tâches sont toutescomplémentaires et, à bord,nous sommes très autono-mes». Son travail relève duservice d’hôtellerie : entre-tien de la salle à manger del’équipage et des cabines desofficiers.

Pour Julie et les autresmembres de l’équipage, lavie à bord c’est 28 joursconsécutifs de 12 heures detravail. «Quand on est auport, on peut aller à terre,faire des courses personnellesou aller à la maison si ondemeure dans la région. Maisquand le bateau est sorti oupour ceux qui sont trop loin dechez eux, c’est 24 heures sur24 à bord.»

L’horaire : lever à 5h30et travail jusqu’à 19h30 avecdeux heures de repos pourles trois repas et les pauses.Suivent de 28 jours derelâche. Pendant qu’uneéquipe est à bord, l’autre est

en congé. Le délégué syndi-cal insiste pour dire qu’il nes’agit pas de vacances :«C’est une période de congémais il faut toujours êtredisponible en cas d’urgence,précise Paul Goulet. On nesait jamais si on sera rappelépour remplacer quelqu’un demalade, par exemple.»

Il est d’ailleurs difficilede planifier des vacances.«C’est un aspect de notreemploi que nous trouvonsdifficile», dit Paul Goulet quiest timonier. Son travailconsiste principalement àgarder le cap et à surveillerla course du navire lorsqu’ilest en déplacement. D’autrestâches l’attendent lorsque leBlack est au port. Parexemple, de 8h à midi, il serade quart sur la passerelle àrépondre au téléphone. De

midi à 16h, c’est le travail depont (entretien et tâchesdiverses). Après une relâche,retour sur la passerelle de20h à minuit pour les rondesde surveillance. Quelquefois,il guide un visiteur à bord.«Le Black, c’est un domicileen même temps qu’un lieude travail. Les visites defamille sont permises en touttemps.»

Du personnelspécialisé et qualifiéLe personnel d’un navire dela garde côtière est formé etentraîné pour intervenirdans plusieurs situationsd’urgence : premiers soins,sauvetages, lutte contre les

incendies, urgence environ-nementale. «Nos membresd’équipage sont parmi lesplus qualifiés au monde», ditfièrement Richard Coté, leurporte-parole syndical. Il estvice-président de l’Unioncanadienne des employés detransport, un des quinzeéléments de l’Alliance.

Le matin du 26 février,par exemple, le Black estsorti à 5h pour déglacer leport de Bécancour et per-mettre à un bateau d’yaccoster. De retour à Trois-Rivières à 8h, il n’a plusbougé de la journée. Maisl’hélicoptère a fait deuxtournées d’observation dulac Saint-Pierre pour signa-ler le mouvement des battu-res et faire ses recomman-dations à l’opérateur del’aéroglisseur qui cassait lesglaces arrêtées par les piliersdu pont Laviolette.

Richard Coté représen-te quelque 450 personnesdes sections locales 10109(base de la garde côtière deQuébec), 10117 (base desaéroglisseurs de Trois-Rivières) et 10122 (base dela garde côtière de Sorel).Ses membres sont des sala-riés de Pêches et OcéansCanada qui travaillent auxservices administratifs, auxservices techniques (sou-deurs, machinistes, menui-siers), à l’entretien desbouées, ou encore commemembres d’équipage desnavires, comme ceux et

celles du Martha L. Black.Au Québec, la garde

côtière couvre 2 600 millesmarins (près de 4 725 kilo-mètres) de côtes sur lesdeux rives du Saint-Laurent,entre le détroit de Belle-Isleet Montréal, incluant lesÎles-de-la-Madeleine et labaie de Gaspé.

Des coupures qui ont fait malCôté syndical, Richard Côtéa certains griefs. ««Depuis1995, la garde côtière estpassée de Transports Canadaà Pêches et Océans Canada.C'est là que les coupures ontcommencé, jusqu'à 50 % de laflotte de navires, c'est-à-direenviron 40 % des marins. Ona tellement coupé dans lesprogrammes de la garde côtiè-re qu’à certaines périodes del’année, nous pouvons à peinerespecter nos responsabilités,affirme-t-il. Nous sommesvulnérables, particulièrementen ce qui concerne la rechercheet le sauvetage dans le golfeSaint-Laurent.»

Pêches et Océans Cana-da a même annoncé d’autrescoupures de poste qui tou-cheront largement la gardecôtière. «On envoie les équi-pages en vacances forcées, lesnavires restent attachés auquai parce qu’on a pas d’ar-gent pour l’essentiel», déplorele négociateur syndical. Ildonne comme exemple leprix du diesel qui est passéde 28 cents à 42 cents le litredans les trois dernières an-nées. «Une augmentationd’un cent le litre coûte750 000 $ de plus par annéeau gouvernement. En 2002-2003, pour la seule région duQuébec, nous avons subi unemajoration de 450 000 $ duprix du diesel utilisé pour nosactivités.»

Des contraintes qui nefacilitent en rien des négo-ciations…

L A G A R D E C Ô T I È R E , U N E M I C R O S O C I É T É F LOT TA N T E

La vie à bord : entre le travail et le domicile

Qui est Martha?Née à Chicago en 1866, Martha L. Black est une figurelégendaire de la ruée vers l’or du Yukon, à la fin du 19e

siècle. À l’été 1900, Martha en devient la premièreentrepreneure lorsqu’elle y établit un moulinhydraulique de prospection et une scierie.

En 1904, elle épouse son avocat, George Black, natif duNouveau-Brunswick, et prend la citoyennetécanadienne. Pendant que son mari fait de la politiqueavec les Conservateurs, Martha s’implique aux planssocial et culturel. Au cours de la Première Guerremondiale, elle voyage avec les troupes, seule femmeparmi 2 000 soldats.

Cette pionnière suivra les traces de son mari enpolitique. En 1935, à 70 ans, Martha fait campagne à laplace de son mari malade. Elle conserve le siège auxConservateurs malgré une vague libérale. Elle seradéputée jusqu’en 1949 et s’éteindra en 1957, à 91 ans.

La garde côtière est équipée pour rendre une multitude deservices maritimes :▼ le balisage, si essentiel

à une navigationsécuritaire

▼ le déglaçage▼ l’escorte des navires

dans la Voie maritimedu Saint-Laurent

▼ la patrouille, larecherche et lesauvetage

▼ le contrôle desinondations

▼ la recherche scienti-fique sur la qualité del’eau, la faune et la flo-re marines

▼ l’intervention en casd’accidents maritimes,qu’il s’agisse d’unéchouage, d’unecollision de navires oud’un déversement

▼ les opérations dansl’Arctique pour assurerla souveraineté deseaux canadiennes

La vitesse de croisière du Martha L. Black est de 15 noeuds.Durant la belle saison, des équipes de chercheurs en océanogra-phie et en hydrographie s’y installent pour étudier les fondsmarins, les espèces de poissons ainsi que les eaux du Saint-Laurent.

Paul Goulet est timonier et délégué syndical. «L’esprit decamaraderie est assez fort à bord.»

Richard Côté est conseillersyndical de l’AFPC-FTQ. Il a lui-même navigué jusqu’en 1993.«Cette année-là, on a eu unhiver exceptionnel de glace.Sur le Saguenay, nous étionscomme dans un tremblementde terre : dans la glace et lebruit, dans les vibrationsconstantes. Sur la glace, lesommeil n’est jamais profond.Ça prend au moins 15 jours àterre pour s’en remettre.»

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Page 6: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

Cette rencontre était devenueessentielle suite à l’électiondu Parti libéral et à l’adoption

de la loi 34 sur le développe-ment local et régional. Plu-sieurs changements sont an-

noncés quant à la présencede la société civile au sein desCLD et des CRD, les conseilslocaux et régionaux de déve-loppement.

Un bilan très positifLa journée du 11 février apermis de faire un bilan denotre présence dans le déve-loppement local et régional.«Nous sommes respectés etnotre expertise est reconnue,notamment parce que nousavons une meilleure connais-sance du marché du travail etdu marché de l’emploi», cons-tate-t-on. S’ajoute à cela l’im-portance des alliances réa-lisées avec d’autres acteursissus des milieux sociaux etcommunautaires. Ces allian-ces ont fait en sorte que notreprésence est maintenant sol-licitée dans des dossiers oùnous n’aurions pas été im-pliqués auparavant.

L’image dumouvement syndicalPar notre présence aux ta-bles régionales de concerta-tion, nous contribuons aussià enrichir l’image de la FTQet du mouvement syndical.Nous présentons une imagenon traditionnelle, un syn-dicalisme qui se préoccupeaussi de développement so-cial et économique, un syn-dicalisme qui propose et quiest positif. Pour plusieurs,nous projetons maintenant

l’image d’une institution sé-rieuse et crédible. Tout celaentraîne des changementsd’attitude face au syndicalis-me et une meilleure com-préhension de nos objectifs.

René Roy, le secrétairegénéral de la FTQ, a résumépar une phrase-choc ladeuxième journée de ren-contre: «Ce n’est pas parce quel’on veut nous écarter qu’on vase laisser faire!» Notre volontéest claire: préserver nos ac-quis et notre place au sein dudéveloppement local et régio-nal. Nous n’avons pas at-tendu le gouvernement pournous donner des moyens denous impliquer dans noscollectivités. Les Solides et lesFonds régionaux du Fonds desolidarité de la FTQ en sontdes preuves marquantes.

D’ailleurs, nos invités,tant Isabelle Gobeil, du

Conseil supérieur de l’éduca-tion, que Patrick Duguay, dumilieu de l’économie sociale,ou Jacques Fiset, du CLD deQuébec, ont confirmé l’im-portance de la place de la so-ciété civile dans le déve-loppement local et régional.

La loi 34 est un durcoup pour le mouvementsyndical. Mais les 120 repré-sentants et représentantesde la FTQ à ces deux jour-nées de rencontre n’ont pasl’intention de baisser lesbras. «Là où nous sommes, ilva falloir agir.» Il va falloirrapidement se donner unplan d’action pour protégerles acquis. Plusieurs appel-lent à la mobilisation enutilisant nos réseaux maison compte surtout sur unsoutien de la FTQ dans lesrégions via la concertationet la formation.

6 / LE MONDE OUVRIER / MARS-AVRIL 2004

UN RÉSEAU FTQ DE PLUS DE 2 200 PERSONNES

Une équipe disponiblepour vous rencontrer !Qu’il s’agisse d’une menace de fermeture, deréorganisation du travail ou de gestion de conflits entreles membres, les coordonnateurs et coordonnatrices duréseau des déléguées et délégués sociaux, plus de 2 200membres de la FTQ, sont là pour intervenir dans lesmilieux de travail afin de permettre aux membresd’échanger sur la situation qu’ils vivent. Lesinterventions prennent la forme de collectifs d’entraideet se déroulent sur une journée ou une demi-journée.Ces lieux de parole conduisent les membres à prendreen charge les transitions de façon collective et assurentaux syndicats locaux un moyen efficace decommunication de la stratégie syndicale auprès desmembres.

Les coordonnateurs et coordonnatrices du réseau desdéléguées et délégués sociaux de la FTQ sont là pourvous. Contactez-les ou invitez-les à votre congrès ou àvotre assemblée statutaire. Récemment, ils ont tenu unstand d’information au congrès du SCFP-Québec, à celuidu Conseil québécois des TCA et à l’assemblée annuelledes Métallos.

Les coordonnateurs et coordonnatrices du réseau dans toutesles régions du Québec. Première rangée, de gauche à droite :Bernise Martel, Centre du Québec, Mauricie et Estrie; BrigitteBergeron, Saguenay, Lac-Saint-Jean, Chibougamau, Chapais;Diane Castonguay, Laurentides et Lanaudière; FrancineBurnonville, Montréal métropolitain; Johanne Deschamps,responsable FTQ. Deuxième rangée : Réjean Daoust, Outaouais;Steeve Poulin, Québec et Chaudière-Appalaches; DanielChampagne, Montréal métropolitain; Louise Molloy, Abitibi-Témiscamingue; Guy Adam, responsable à Centraide Canadapour les liens avec les syndicats. N’apparaît pas sur la photo :Jean Langlois, coordonnateur sur la Côte Nord.

Après avoir analysé les im-pacts de la mondialisationlors du dernier congrès, leConseil a publié le Guidesyndical pour contrer lamondialisation néolibéraleet le Plan d'action du Con-seil régional FTQ Montréalmétropolitain. Pour réaliserle plan d'action, il fautavoir les moyens de s'enga-ger dans l'action, par l'im-plication de nos forcesvives, les affiliés.

Au programme ducongrès, outre le discoursdu président, Michel Tay-lor, et le bilan des serviceset comités du conseil, ilsera question de ses be-soins et de ses défis. Lesateliers, précédés d’uneprésentation inédite, seronten relation directe avec le

thème et les grands enjeuxauxquels le mouvementsyndical est confronté. Lesdébats proposés permet-tront de se positionner entant que citoyens et ci-toyennes, en tant que mili-tants et militantes.

Lors du souper-confé-rence du jeudi, on accueil-lera René Roy, secrétairegénéral de la FTQ. Il parlerade la situation de l'emploi etdu développement socio-économique. Jean Sylvestre,

directeur de la Fondation dela formation économique duFonds de solidarité, etLouise Miller, conseillère àla FTQ, participeront égal-ement à cette soirée.

En clôture du congrès,Henri Massé, président dela FTQ, exposera sa visiondu rôle et de l'avenir duConseil régional au sein dela grande famille FTQ. Lesenjeux qui interpellent lacentrale face à la «réingé-nierie» de l'État seront aus-si au cœur de son allocu-tion.

Inscrivez-vous doncsans tarder pour un rendez-vous les 6 et 7 mai à l'hôtelAuberge Universel, situé au5000, rue Sherbrooke Est,près du métro Viau, àMontréal.

Danielle Casara, vice-présidente du Syndicat de la BanqueLaurentienne (SEPB-434), et Jasmine Martin, du Conseil régionalFTQ Montréal métropolitain

16e CONGRÈS DU CONSEIL RÉGIONAL FTQ MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN

Avoir les moyens des'engager dans l'actionLE 16E CONGRÈS DU CONSEIL RÉGIONAL FTQ MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN SE TIENDRA LES 6 ET 7

MAI 2004. LE COMITÉ ORGANISATEUR, CONJOINTEMENT AVEC LE BUREAU DE DIRECTION DU

CONSEIL, A CHOISI UN THÈME À LA FOIS RASSEMBLEUR ET STIMULANT : AVOIR LES MOYENS DE

S'ENGAGER DANS L'ACTION.

D É V E L O P P E M E N T L O C A L E T R É G I O N A L

On veut continuer de s’impliquer

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«CE N’EST PAS UNE LOI QUI VA NOUS EMPÊCHER DE NOUS IMPLIQUER

AU NIVEAU LOCAL ET RÉGIONAL.» VOILÀ CE QUI RESSORT DES

DISCUSSIONS TENUES PAR LES 120 PERSONNES RÉUNIES LES 11 ET

12 FÉVRIER POUR RÉFLÉCHIR À LA PRÉSENCE DE LA FTQ DANS LES

DIFFÉRENTES STRUCTURES LOCALES ET RÉGIONALES DE

DÉVELOPPEMENT.

Page 7: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

«Aider les Haïtiens à recons-truire leur pays et à recons-truire la démocratie doitmaintenant être une prioritépour la communauté interna-tionale», dit Henri Massé, quiajoute que la FTQ a une lon-gue tradition de coopérationavec les syndicats là-bas. Le

retour à la démocratie enHaïti est au cœur du rapportde la mission envoyée par laCISL, rapport disponible surle site Internet de l’organis-me au www.icftu.org.

Tout en se réjouissantde la libération des prison-niers syndicaux, la FTQ

continue de s’inquiéter pourla sécurité des syndicalisteshaïtiens. Plusieurs diri-geants et militants syndi-caux haïtiens continuent dese cacher tandis que d’au-tres sont entrés dans la clan-destinité, craignant des re-présailles. Dans une lettreenvoyée au nouveau prési-dent en exercice d’Haïti, lesecrétaire général de laCISL, Guy Ryder, a réclamédes garanties de sécuritéclaires et fermes pour lesmilitants syndicaux et lesmilitants des droits humainsà Haïti, ainsi que pour leursproches, et le respect desdroits des travailleurs et desdroits humains.

La mission de haut ni-veau de la CISL avait pourmandat de rencontrer desreprésentants du gouverne-ment haïtien, de visiter dessyndicalistes détenus etd’œuvrer à leur libération.Elle a aussi rencontré lesprincipales organisationssyndicales haïtiennes et desorganisations locales dedéfense des droits humains.

La CISL représente plusde 150 millions de travail-leurs et travailleuses, mem-bres de 233 organisationsaffiliées, dans 152 pays.

LE MONDE OUVRIER / MARS-AVRIL 2004/ 7

LE COUP D’ENVOI DE LA

SEMAINE DU FRANÇAIS ET DE LA

FRANCOPHONIE A ÉTÉ DONNÉ À

LA FTQ LORS D’UNE JOURNÉE

DE RÉFLEXION DES MEMBRES

DES COMITÉS DE FRANCISATION

SOUS LE THÈME «METTONS LE

FRANÇAIS AU TRAVAIL», LE 19

MARS.

Au moment de mettre souspresse, les activités de cettesemaine allaient bon train.

Pour la quatrième an-née consécutive, la FTQ et leFonds de solidarité ont orga-nisé une Foire du livre qui aremporté un franc succès. Leproduit des ventes sera verséen totalité au Centre d'ac-cueil et de référence socialeet économique pour immi-

grants de Saint-Laurent(CARI). Cet organisme offredes services d'accueil auxnouveaux arrivants, tels lafrancisation, l'alphabétisa-tion et tout ce qui favorisel'intégration des immigrantsà la société québécoise.

Les employés de laFTQ, de ses syndicats affi-liés et du Fonds de solidari-té ont été généreux en donsde tous genres pour l’occa-sion. Un gros merci !

Deux beaux prixCette année, l’Office québé-cois de la langue française adécerné des «Mérites» dufrançais au travail à deuxsyndicats de la FTQ : unpour la francisation de nou-veaux immigrants dans lesecteur de l’entretien ména-ger, l’autre pour une réali-sation dans le secteur ducommerce, à l’hôtel DeltaMontréal.

NouveauximmigrantsComment offrir des coursde français à des travail-leuses et des travailleursqui ont plusieurs patrons,différents lieux de travail etqui parlent 22 langues ?Voilà le défi qu’a relevé lasection locale 800 del’Union des employés etemployées de service (UES-FTQ), qui regroupe le per-sonnel du secteur de l’en-tretien ménager à Mont-réal, formé en majorité depersonnes immigrantes. Lesyndicat a non seulementtrouvé les locaux où donnerles cours, mais il a aussiconvaincu les employeursde libérer le personnel du-rant les heures de travail etsans perte de salaire. Cetteformation a été rendue pos-sible grâce à la collabora-tion du ministère québécoisdes Relations avec les ci-

toyens et de l’Immigration.Devant le succès de l’initia-tive, les employeurs enredemandent.

L’hôtel DeltaMontréalCette entreprise de plus de300 employés en compteune vingtaine pour qui le

manque de connaissancedu français ne permet pasde répondre adéquatementà la clientèle francophone.Grâce à une entente négo-ciée avec le syndicat desTCA-FTQ, l’hôtel offredonc à ces employés descours de français oral etécrit, à raison de huit heu-res par semaine. Ces courscontribuent non seulementà accroître l’estime de soichez ces employés, maisaussi à améliorer la qualitédes rapports qu’ils entre-tiennent tant avec la clien-tèle qu’avec leurs collègueset les gestionnaires. Ce pro-jet innovateur a été réaliségrâce à une entente conclueentre la direction de l’hôtelDelta Montréal, le syndicat,le Fonds national pour laformation de la main-d’œuvre en emploi et leministère québécois del’Immigration.

LA FTQ MET LE FRANÇAIS AU TRAVAIL

La FTQ aide à lalibération de syndicalistesemprisonnés à HaïtiLA FTQ S’EST FÉLICITÉE DE LA LIBÉRATION À PORT-AU-PRINCE DE DIX MILITANTS SYNDICAUX,

RÉSULTAT DE LA VISITE À HAÏTI D’UNE MISSION SYNDICALE INTERNATIONALE D’URGENCE À LAQUELLE

A PARTICIPÉ L’EX-PRÉSIDENT DE LA CENTRALE, FERNAND DAOUST, À LA MI-FÉVRIER. LA MISSION ÉTAIT

ORGANISÉE PAR LA CONFÉDÉRATION INTERNATIONALE DES SYNDICATS LIBRES (CISL), LA GRANDE

CENTRALE SYNDICALE MONDIALE DONT LE PRÉSIDENT DE LA FTQ, HENRI MASSÉ, EST MEMBRE DU

CONSEIL EXÉCUTIF.

Exposition de peintres haïtiens à la Tour FTQLa FTQ ouvre ses portes et prête son hall d’entrée àdifférents organismes pour la tenue d’événementsvariés. Cela fait partie de son engagement envers lacommunauté. C’est ainsi qu’à l’occasion du mois del’histoire des Noirs et du Bicentenaire d’Haïti, nousavons accueilli une exposition des œuvres de peintreshaïtiens de Montréal tels Marc-Robert Julien, JulienReiher, Viard et Moïse. L’exposition s’est déroulée du 2au 18 février. On a également procédé au tirage d’unetoile d’une valeur de 800 $ offerte par Marc-RobertJulien. L’œuvre a été remportée par Pierre Dupuis,directeur québécois du Syndicat canadien de lafonction publique.

On estime à près de 150 000 le nombre de membresde la communauté noire au Québec, soit le grouped’appartenance à une communauté visible le plusimportant. Depuis quelques années, le mois del’histoire des Noirs contribue à rappeler le rôle jouépar cette communauté au Québec et dans lesAmériques. Sa célébration cette année coïncide aveccelle du Bicentenaire de l’indépendance d’Haïticonquise en 1804.

L’artiste peintre Marc-Robert Julien, organisateur del’exposition

L’ex-président de la FTQ, Fernand Daoust, a participé à la missiond’urgence en Haïti organisée par la Confédération internationaledes syndicats libres (CISL), la grande centrale mondiale dont leprésident de la FTQ, Henri Massé, est membre du conseil exécutif.On le voit ici lors d’une séance de travail.

Réunion en compagnie de Mamounata Cissé, secrétaire généraleadjointe de la CISL et chef de mission. À ses côtés, Fernand Daoustau nom de la FTQ.

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Lola LeBrasseur, responsablede la francisation à la FTQ,organise chaque année lesactivités de la Semaine dufrançais.

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GUÉ

Page 8: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

« LE MAUDIT BILL 54 ! », MARTÈLE

LE PRÉSIDENT DE LA FTQ,

ROGER PROVOST, POURTANT

RÉSERVÉ HABITUELLEMENT, EN

FAISANT AUX CONGRESSISTES

UN COMPTE RENDU DES

DÉMARCHES AUSSI

FRUSTRANTES QUE

NOMBREUSES FAITES PAR LE

MOUVEMENT SYNDICAL POUR

FAIRE AMENDER LE PROJET DE

LOI 54, QUI ALLAIT DEVENIR LE

PREMIER VÉRITABLE CODE DU

TRAVAIL AU QUÉBEC.

«D e grâce, ne nousdemandez pas deretourner devant

le gouvernement avec, commeseules armes, des mémoiressavamment préparés par desexperts, fondés sur notre longueexpérience des luttes syndica-les, ou avec les conventions del’Organisation internationaledu travail (…) Il nous faut desarmes plus puissantes pourabattre les murs de cette cita-delle d’indifférence, et mêmed’hostilité à l’endroit des re-vendications syndicales, qu’estle Parlement provincial, mêmesi c’est notre Parlement ànous».

À toute vapeur !Le temps était venu de doterle Québec d’un véritable Co-de du travail. À la surprisegénérale, le 5 juin 1963, leministre du Travail, RenéHamel, dépose le projet d’unnouveau Code du travail, le«Bill» 54, qu’il réfère aussi-tôt pour étude au comité desrelations industrielles del’Assemblée législative. LaFTQ avait déjà fait savoir,dans son mémoire annuelau gouvernement en 1962,qu’il était impossible delégiférer rapidement sur unCode du travail. Malgré cela,le premier ministre JeanLesage laisse entendre qu’ila l’intention de faire adopterle projet avant la fin du moisde juin. Or, le comité parle-mentaire ne peut commen-cer ses travaux avant le 18juin et doit ficeler le tout

avant la fin de la session, le27 juin! Malgré tout, la FTQy sera présente pour y sou-lever, article par article, motpar mot, les nombreuses la-cunes du projet.

On accueille favorable-ment plusieurs articles vi-sant à faciliter le droit d’as-sociation et son exercice,particulièrement pour lestravailleurs forestiers et dela construction, de mêmeque les dispositions établis-sant un régime de retenuevolontaire et révocable descotisations syndicales, unepriorité du Syndicat desMétallos. L’abrogation deslois 19 et 20, adoptées en1954 sous le régime Duples-sis, est aussi bien accueillie.

Cependant, sur le fond,de nombreuses dispositionsdemeurent inacceptablespour le mouvement syndi-cal : vote de grève obligatoireau scrutin secret; interdic-tion à un syndicat de fonc-tionnaires de s’affilier à unecentrale; refus du droit degrève aux salariés des servi-ces publics; pou-voir du gouverne-ment de mettre decôté une conven-tion collective, mê-me dûment con-clue et signée, quirégirait des em-ployés d’une com-mission scolaire oud’un hôpital, etc.

Finalement,le gouvernementaccepte de repor-ter à la prochainesession du Parle-ment les étapesdevant mener àl’adoption duCode.

Une déclaration de guerreDès le lendemain de la repri-se des travaux de l’Assem-blée législative, le 15 janvier1964, le nouveau ministre duTravail, Carrier Fortin, dépo-se une deuxième version duprojet de loi, une véritable«version des maladresses»,comme la qualifie alors lespécialiste universitaire Gé-rard Hébert.

Cette version constitueen effet un net recul. Ellerattache la convention col-lective au Code civil, ce quientraînera la judiciarisationà outrance du processus. Onajoute le camionnage à laliste des services publics oùla grève est interdite. Unnouvel article prévoit main-tenant qu’un travailleur ces-

sera d’être un salarié s’ilparticipe à une grève illé-gale… Pour le mouvementsyndical, c’est une déclara-tion de guerre.

Branle-bas de combat àla FTQ. Compte tenu de sastructure décentralisée et deses ressources limitées, ilfaut redoubler d’ardeur pouraller consulter et impliquertoutes les régions, tous lessyndicats, même ceux duCongrès du travail du Cana-da qui ne sont pas affiliés àla FTQ. Eux aussi sontdirectement visés et pour-ront constater le rôle de chefde file de la Fédération.

En février, Le Mondeouvrier publie un numérospécial tiré à 200 000 exem-plaires : «La FTQ dit NONau Bill 54». On annonce lelancement d’une campagnepour la constitution d’une«caisse de combat» de10 000 $, objectif rapide-ment atteint grâce en parti-culier aux syndicats des Ma-chinistes, des Métallos et del’Automobile.

En l’espace de dixjours, du 4 au 13 mars, lesdirigeants de la FTQ sillon-nent le Québec. Chaque con-seil du travail est appelé àprendre une position fermecontre le «Bill» 54, une atta-que contre les droits fonda-mentaux des travailleurs.

Le 20 mars, le présidentRoger Provost annonce quela FTQ tiendra un congrès

extraordinaire les 11 et 12avril à Québec. L’exécutif dela FTQ a convenu de multi-plier par cinq le nombre dedélégués des organismesaffiliés.

Le résultat est au-delàdes espérances : très rapide-ment, on doit déplacer lecongrès de la Place Laurierau Colisée de Québec pouraccueillir les délégués. Ils’agit alors du plus grandcongrès syndical de l’his-toire du Québec.

À l’unanimitéLa résolution est simple,claire et déjà connue descongressistes : présentée parle Conseil exécutif (le Con-seil général d’aujourd’hui),elle propose de donner auComité exécutif (le Bureau)«de concert avec le Conseilexécutif et le Conseil consul-tatif des permanents, lemandat de décider au mo-ment opportun de l’une oul’autre ou plusieurs des op-tions suivantes :a) des manifestations tellesque marche sur le parlement,assemblées de masse, etc.b) des grèves perlées et tour-nantes;c) des grèves sur le tas;d) la grève générale.»

La résolution est adop-tée à l’unanimité.

La FTQ gagne la batailleAu cours de la deuxièmejournée du congrès, le pre-mier ministre Jean Lesage

fait deux déclarations con-tradictoires. D’abord, ilmaintient la ligne dure :«Nous n’avons pas peur d’uneépreuve de force», déclare-t-ildevant le congrès de la So-ciété des conseillers en rela-tions industrielles. À peinequelques heures plus tard,lors d’une conférence depresse télévisée, revirementcomplet : «Le conseil desministres a déjà décidé d’ap-porter au Code du travail desamendements importants surdes points vitaux.»

Une troisième versiondu projet de loi, déposée le30 avril, ne fait plus référen-ce ni au vote de grève obliga-toire, ni au Code civil. Dansune quatrième mouture, le 9juillet, le projet de Code dutravail reconnaît le droit degrève dans les services pu-blics et il n’est plus questionque le gouvernement puisseremettre en cause une con-vention collective négociéepar les employés d’hôpitauxou par les enseignants.

C’est une victoire surtoute la ligne. Le nouveauCode du travail entrera envigueur le 1er septembre 1964et sera salué comme unegrande réforme par la FTQ. Ilne reste plus qu’à régler laquestion des droits des fonc-tionnaires : droit d’associa-tion, droit à la négociationcollective et droit de grève…Mais tout cela est une autrehistoire.

Pour la suite des choses,le Vieux Gustave vous sug-gère la lecture de L’histoire dela FTQ, des tout débuts jus-qu’en 1965, d’Émile Bou-dreau, témoin et acteur desévénements. Publié en 1988par la FTQ, l’ouvrage est dis-ponible au Centre de docu-mentation de la centrale.

Le Vieux Gustave

CONGRÈS EXTRAORDINAIRE DE LA FTQ LES 11 ET 12 AVRIL 1964

2 164 délégués disent OUI à la grève générale

Roger Provost, président de la FTQ; Guy-Merrill Désaulniers,conseiller juridique; Louis Laberge, vice-président de la FTQ.

À l’époque, les femmes étaient rares à un congrès de la FTQ.

8 / LE MONDE OUVRIER / MARS-AVRIL 2004

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Page 9: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

À DEUX JOURS D’AVIS, PIERRE

LAFORTUNE A SUSPENDU SES

VACANCES LORSQUE LE

PRÉSIDENT DU SYNDICAT DES

DÉBARDEURS, DANIEL

TREMBLAY, LUI A APPRIS QUE

NOUS VOULIONS FAIRE UNE

ENTREVUE SUR LA SANTÉ ET LA

SÉCURITÉ DU TRAVAIL AU PORT

DE MONTRÉAL. C’EST UN

VÉRITABLE PASSIONNÉ DE LA

PRÉVENTION QUE NOUS AVONS

RENCONTRÉ, AVEC SES

CRITIQUES MAIS AUSSI DES

IDÉES ET DES PISTES DE

SOLUTION POUR VENIR EN AIDE

AU MILLIER DE CONFRÈRES ET

CONSOEURS OEUVRANT SUR

LES QUAIS.

«Q uand t’es débar-deur et que t’ar-rives à la banque

pour négocier ton hypothèque,tu prends toute la mesure desdangers du métier. Je l’ai vécuquand le préposé aux prêtshypothécaires m’a demandéquel métier j’exerçais. Il aregardé dans son livre et m’adit que je n’étais pas admis-sible à l’assurance-vie et inva-lidité pour le prêt. On étaitsur la même ligne que les tra-vailleurs des mines dans sonlivre», illustre Pierre Lafor-tune pour expliquer les dan-gers inhérents, mais non pasinévitables, au métier dedébardeur.

Du sang neuf La gestion syndicale de lasanté-sécurité dans le port deMontréal pourrait constituerun véritable casse-tête pourla section locale 375 duSyndicat canadien de la fonc-tion publique (SCFP-FTQ)puisque les activités s’éten-dent jusqu’à Contrecoeur.Les débardeurs font affaireavec sept compagnies mari-times réunies, pour des rai-sons d’efficacité… et des rai-sons financières, sous lechapeau de l’Association desemployeurs maritimes. Celle-ci reçoit les demandes de sesmembres concernant les

effectifs requis pour le char-gement et le déchargementdes navires ainsi que pour lamanutention des marchandi-ses en conteneur ou en vrac.

Sans dire expressément«avant nous le néant, aprèsnous le déluge», Pierre Lafor-tune indique que depuisl’arrivée de sang neuf syndi-cal en 1997, on a assisté audébut des comités de santé-sécurité. «On parle d’un co-mité par compagnie, de troisdélégués syndicaux par comi-té. Il y a donc 21 délégués quisiègent aux comités de santé-sécurité à raison de neuf réu-nions par année, sans comp-ter le travail sur le terrain.»

Une relève en tout tempsMais le responsable en san-té-sécurité du Syndicat desdébardeurs insiste pour direque l’ensemble des 80 délé-gués que compte le syndicatsont formés aux notions debase de secourisme, aux nor-

mes du Code canadien et auSIMDUT (Système d’identi-fication des matières dange-reuses utilisées au travail).«Ça permet d’avoir une relèveen tout temps aux différentscomités ou en milieu detravail».

La logique du profitdes employeursDepuis 1997, le syndicat dé-plore un décès au travail parannée dans ses rangs. À cetriste bilan s’ajoutent enmoyenne une à deux bles-sures invalidantes annuel-lement. Là comme dansd’autres secteurs indus-triels, les employeurs obéis-sent à la logique du profit.«C’est moins payant dans lesecteur du vrac (convention-nel) et c’est là qu’on retrouvele plus de blessures. Par exem-ple, des poutres d’acier malstabilisées entre lesquelles undébardeur doit passer peuventle coincer et lui couper les

pieds en quelques secondes.»Toujours par souci

d’économie, on peut en-voyer un seul débardeur aulieu de deux dans un trou ouune cale au dessus de laquel-le évolue une grue soute-nant une benne. Si le tra-vailleur est écrasé, ça peutprendre plusieurs précieu-ses minutes avant que l’opé-rateur s’en rende compte.

«Pour l’employeur, ce quiest payant c’est le conteneur,pas le vrac. Il y fait doncmoins de formation, moins deprévention. Il faut aussi sa-voir qu’il n’y a pas de forma-tion de base en prévention àl’embauche», rappelle PierreLafortune qui rêve d’uneformation intensive en pré-

vention pour tous les débar-deurs.

Les employeursréagissent après coupPour ceux qui travaillent auxconteneurs, il y a des coursde prévention anti-chutes.Mais même si les travailleurssont théoriquement obligésde s’attacher, l’employeur neforcera pas la note pour fairerespecter cette obligation s’iljuge que cela ralentit la ca-dence du travail.

Quant aux équipe-ments de sécurité (bottes detravail, casques, etc…), «leurport est strictement contrôlé

LE MONDE OUVRIER / MARS-AVRIL 2004/ 9

BULLETIN DE LA FÉDÉRATION DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES DU QUÉBEC (FTQ) / SUPPLÉMENT AU MONDE OUVRIER, MARS-AVRIL 2004

BULLETIN SANTÉ-SÉCURITÉ

E N T R E V U E A V E C P I E R R E L A F O R T U N E D U S C F P - 3 7 5

Port de Montréal : la bataille desdébardeurs pour la prévention

28 AVRILJournée internationalede commémorationUne funeste constanterevient année aprèsannée au Québec :entre 180 et 190décès sont recenséspar la CSST, dont lamoitié sontattribuables à desaccidents du travail.L’autre moitié estdue à des maladiesprofessionnelles.À l’échelle canadienne, ce sont quelque 900 travailleuseset travailleurs qui perdent leur vie à la gagner chaqueannée, soit en moyenne deux décès par jour.

Depuis des décennies, la FTQ et ses syndicats affiliésluttent sans relâche pour faire de la prévention et de laformation en santé et sécurité des incontournables,dans tous les milieux de travail sans exception.

Faisons en sorte que la mémoire de nos consoeurs etconfrères décédés au travail nous donne collectivementl’énergie de nous battre encore pour desenvironnements de travail plus sécuritaires. Les activitésde la FTQ et de ses syndicats affiliés seront annoncéessur le portail au www.ftq.qc.ca .

Rappelons que cette journée de commémoration a étéinitiée en 1996 lors d’une commission des Nations uniessur le développement durable. Adoptée par la suite parl’Organisation internationale du travail, elle se tientdans 70 pays à travers le monde.

Le canari est devenu le symbole du 28 avril. Autrefois, ilétait utilisé dans les puits de mine pour détecter les gaztoxiques ou l'appauvrissement de l'apport en oxygène.

Pierre Lafortune, responsablede la santé-sécurité au Syndicatdes débardeurs

SUITE EN PAGE 10

Daniel Tremblay, président duSyndicat des débardeurs duport de Montréal

Page 10: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

Elles stipulent égalementque les employeurs doi-vent prendre les moyens

raisonnables pour prévenir leharcèlement psychologiqueet faire cesser une telle con-duite lorsqu’elle est portée àleur connaissance.

On peut consulter le si-te de la Commission québé-coise des normes du travailpour en apprendre davan-tage sur ces nouvelles dispo-sitions à http://www.cnt.gouv.qc.ca /fr/harcelement/harcelement.htm .

Quelques chiffresAngelo Soares, un habituéde nos pages, chercheur etprofesseur à l’UQAM, aprésenté récemment au col-loque de l’Ordre des con-seillers en ressources hu-maines et en relations in-dustrielles agréés du Québec(ORHRI) un bilan chiffréde recherches menées auQuébec depuis 1997 concer-nant le harcèlement psycho-logique au travail. Ce bilanétablit que : ▼ le harcèlement psycholo-

gique au travail toucheraitau moins le tiers des tra-vailleurs couverts par les

études citées (plus de1500 au total); ces per-sonnes ont affirmé, dansune proportion de 35% à39%, qu’elles étaient ouavaient été victimes deharcèlement ou en avaientété témoins.

▼ le harcèlement psycholo-gique dure longtemps etn’est pas un phénomèneponctuel; en effet, onconstate que dans plus de

75 % des cas, le problèmepersiste depuis plus desix mois.

▼ la fréquence du harcèle-ment est importante; leharcèlement se manifes-terait au minimum deuxà trois fois par mois etpeut atteindre une fré-quence quotidienne.

▼ la prévention et l’inter-vention précoce sont lesmeilleurs remèdes pourcontrer le phénomène.

Selon la définitionqu’en donne la Commissiondes normes du travail, leharcèlement psychologiqueest une conduite vexatoirequi se manifeste par descomportements, des paroles,des actes ou des gestes réu-nissant les quatre critèressuivants : ils sont répétés; ilssont hostiles ou non désirés;ils portent atteinte à ladignité ou à l’intégrité psy-chologique ou physique; ilsentraînent un milieu de tra-vail néfaste.

Le harcèlement psycho-logique est aux antipodes dela nécessaire solidarité entretravailleurs et travailleusesdans leur milieu de travail.Il faut s’en occuper.

10 / LE MONDE OUVRIER / MARS-AVRIL 2004

Un milieu de travail exempt deharcèlement psychologiqueLES DISPOSITIONS DE LA LOI SUR LES NORMES DU TRAVAIL RELATIVES AU HARCÈLEMENT

PSYCHOLOGIQUE ENTRERONT EN VIGUEUR LE 1ER JUIN PROCHAIN. CES DISPOSITIONS, UNIQUES EN

AMÉRIQUE DU NORD, ÉTABLISSENT QUE TOUT SALARIÉ A DROIT À UN MILIEU DE TRAVAIL EXEMPT

DE HARCÈLEMENT PSYCHOLOGIQUE.

dans le vrac mais dans le con-teneur, l’employeur peut lais-ser passer un gars en espa-drille si le fait de le retournerchercher ses bottes retarde letravail.»

«Ce qui est révoltant,chez nous comme ailleurs,c’est que les employeurs réa-gissent après coup, quand il ya un accident mortel ou autreet qu’une enquête est déclen-chée. On l’a encore constatérécemment après le décès d’uncamionneur chez Cast.»

Assurer un suivi des travailleurstémoins d’accidentsMais ce qui est davantagechoquant, c’est que des em-ployeurs fassent appel à desconsultants (en contact di-rect avec des firmes d’avo-cats patronaux) pour net-toyer la scène d’accidentsmortels avant même l’arri-vée des inspecteurs de Tra-vail Canada. Cela se seraitnotamment produit à l’occa-sion de trois décès dans leport de Sorel pour éviter decoûteuses poursuites.

Pierre Lafortune expli-que que, de plus en plus, lesyndicat assure un suivi ser-ré des travailleurs témoinsd’accidents pour contrer ouminimiser les effets de chocspost-traumatiques. «Dans lecas du décès récent d’un ca-mionneur chez Cast, un denos membres, un vérificateur,a été immédiatement pris encharge par le syndicat. Parcontre, cinq agents de sécuritéd’une firme privée, égalementtémoins de l’accident, ont étélaissés à eux-mêmes. On en avu sortir de la job en pleurant,sans personne pour assurerun suivi.»

La sécurité pour tout le monde,pas seulement pour les membresLe matin de l’entrevue, desdizaines de débardeurs s’ap-prêtaient à aller manifesterau quai Bickerdike contre lacompagnie Empire. L’entre-prise refuse d’appliquer lesnormes de sécurité ISPS surla sécurité dans les portsadoptées dans la foulée des

attentats du 11 septembre2001 aux États-Unis. «Sav-iez-vous que les conteneurs quipassent par le quai Bickerdikepassent aussi sous le pontJacques-Cartier et pourraientcontenir ce qu’on appelle unebombe sale (contenant desmatériaux radioactifs)? Onne fait pas cette bataille làseulement pour nos mem-bres», conclut le responsablede la santé-sécurité du Syn-dicat des débardeurs.

Ça donne des frissonsdans le dos!

SUITE DE LA PAGE 9 / DÉBARDEURS

Un cylindre contenant de l'uranium s'est déplacé de sonancrage.

Deux conteneurs se sont écrasés l'un sur l'autre, blessant grièvement un débardeur.

Besoin d’aideLa Fondation de la surdité de Montréal, un organismesans but lucratif, a besoin de votre aide pour assurer lemieux-être des enfants et adultes sourds, malentendants,sourds-aveugles ou ayant des troubles fonctionnels decommunication. Cet organisme est affilié à l’InstitutRaymond-Dewar (IRD), un centre de réadaptationspécialisé en surdité et en communication.

La surdité figure parmi les déficiences physiques les plusrépandues au Québec où l’on compte près de 700000personnes éprouvant des difficultés à entendre. Unepersonne sur dix connaîtra dans sa vie des problèmesd’audition permanents. Chaque année, un enfant sur millenaît avec une surdité congénitale. Ces personnes ontbesoin d’aide pour s’intégrer à la société.

Au nombre des causes majeures de surdité, le bruit est unagresseur très présent en milieu de travail. On estime que20 % des cas de surdité chez l’adulte sont dus à un niveaude bruit qui excède la limite tolérable et entraîne uneusure des cellules auditives.

Où vont les fondsLa Fondation de la surdité de Montréal recueille des fondsqui lui permettent d’aider des centaines d’enfants etd’adultes sourds ou malentendants à jouir d’unemeilleure qualité de vie : financement d’équipements etd’aides spécialisées; paiement d’activités de loisir et deformation; financement de la recherche.

En plus de répondre à des demandes ponctuelles, laFondation a dernièrement contribué à trois projetsmajeurs totalisant 125 000 dollars. Le premier projetconsiste en une vidéo pour enfants de 1 à 5 ansprésentant le conte Boucle d’or en Langue des signesquébécoise (LSQ). Par ailleurs, la Fondation a contribuéfinancièrement à l’aménagement du Centre de la petiteenfance Lafontaine afin d’y accueillir 15 enfants sourds, 5jours/semaine, dans un programme d’immersion en LSQ.

Pour en savoir plus et contribuer :La Fondation de la surdité de Montréal3600, rue Berri, Montréal (Québec) H2L 4G9Tél. : (514) 284-2214 poste 3440 / Téléc. : (514) 284-9587Courriel : [email protected]

Pour en savoir plus sur le SIMDUT, visitez lewww.reptox.csst.qc.ca/SIMDUT.htm

Page 11: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

LE MONDE OUVRIER / MARS-AVRIL 2004/ 11

B R È V E S

LE COMBLE DE L’ÉCONOMIE…Une agence de voyage londonienne a eu une idée qu’elleentend «exploiter» au maximum : attirer de jeuneseuropéens à «vivre une expérience unique» en partanttravailler à New Delhi. En Inde, ils peuvent occuper unemploi dans un centre d’appels pour environ le quart dusalaire payé dans ce secteur en Europe !Source : Association de la presse syndicale canadienne

Pour mieuxcomprendre lamondialisation

Le CISO, le Centre internatio-nal de solidarité ouvrièredont les bureaux sont situésdans la Tour FTQ, a préparéune série de cinq vidéoséducatives pour nous aiderà mieux comprendre lamondialisation.

Les cinq sujets traités sont:les conséquences de la mon-dialisation sur le travail; unexemple de solidarité syndi-cale internationale; le rôle denos fonds de pension dans lecontexte de la mondialisa-tion; la consommation res-ponsable et solidaire; desexemples de démocratie ci-toyenne.

Chaque bande vidéo (20 $plus frais d’envoi) est ac-compagnée d’une fiched’information. L’ensembledu matériel inclut un guidecomplet pour ceux et cellesqui assurent la formation.

Pour plus d’information,communiquez avec le CISOau (514) 383-2266, [email protected] ou visitez le site Internet auwww.ciso.qc.ca.

LES MOTS QU’IL FAUTUn petit sourire avec ça ?Qu’on soit d’accord ou non, la téléphonie cellulaire afait des bons de géant depuis une décennie. Ainsi, lestéléphones portables peuvent maintenant prendredes photos, enregistrer et diffuser de la musique ounaviguer sur Internet. Voici les recommandations duGrand dictionnaire terminologique de l’Office qué-bécois de la langue française à propos de certains deces appareils.

Avec le téléphone-appareil photo ou phototélé-phone (camera phone), comme avec la caméranumérique, on peut voir apparaître les photos prisesà son écran. Il peut les conserver en mémoire ou lestransmettre grâce à son service de messagerie.

Le téléphone-baladeur (music phone) est équipéd’un lecteur de fichiers contenant de la musique enformat MP3.

Quant au téléphone-console de jeu (game phone),la capacité de mémoire, la rapidité du processeur, lataille de l’écran et l’emplacement des touches per-mettent de le transformer en console de jeu. Les jeuxvidéos sont livrés avec l’appareil ou peuvent êtretéléchargés.

Bien sûr, ces «petites bêtes intelligentes» – etd’autres – ont quand mêmebesoin de l’intelligencehumaine pour fonctionner !

Source : www.oqlf.gouv.qc.ca

L I S T E D E S C O N F L I T S F T Q A U 1 5 M A R S 2 0 0 4

EMPLOYEUR VILLE NOMBRE DE SYNDICAT DÉBUT DUTRAVAILLEURS CONFLIT

Centre d’accès à l’information juridique Montréal Montréal 12 SCG -41M 2003-02-25Municipalité de Sainte-Béatrix Sainte-Béatrix 6 SCFP-4290 2003-03-11Municipalité de Saint-Jean-de-Matha Saint-Jean-de-Matha 10 SCFP-4255 2003-03-11Banque Nationale Fermont 7 Métallos-5778 2003-06-16 (lock-out)Acmon – Manoir Chomedey Laval 50 SQEES-298 2003-10-15TVA Sherbrooke 6 SCFP-4646 2004-01-30 (lock-out)Tecfab International Trois-Rivières 4 Métallos-9356 2004-02-06Journal de Montréal (conseillers en publicité) Montréal 50 SCEP-1000 2004-02-09 (lock-out)Aéroport de Québec (employés affectés àl’entretien des pistes et aux mesures d’urgence) Québec 48 AFPC-UCET-10140 2004-02-09Autobus La Québécoise Roussillon Delson 18 Teamsters-106 2004-02-19Entreprises Michel Corbeil Saint-Lin (Laurentides) 220 TCA-698 2004-02-25 (lock-out)Ameublements Québéko Terrebonne 50 FNFTU-299 2004-03-05Fichault Pontiac Buick Gm Cadillac Châteauguay 13 TCA-4511 2004-03-11

Contre laprivatisationdu pétrole en UruguayLes travailleurs du pétrolede l’Uruguay ont réussi àcontrecarrer le projet deleur gouvernement deprivatiser la richesse natu-relle. Après avoir amassé625 000 signatures, l’équi-valent du quart de l’élec-torat du pays, ils ont faitinscrire une mesure anti-privatisation au bulletin devote de l’élection du 7 dé-cembre dernier. La popula-tion uruguayenne a ap-puyé cette mesure à 63 %,donnant un message clairau gouvernement contretoute privatisation dupétrole.

Source : Association de la pressesyndicale canadienne

Hausse du salaireminimum en OntarioLe salaire minimum est passé à7,15 $ l’heure en Ontario le 1er

février dernier. Il s’agit de lapremière augmentation depuisque le gouvernement conser-vateur de Mike Harris l’avaitgelé à 6,85 $ le 1er janvier 1995.

Rappelons que le salaire mini-mum est actuellement de 7,30$l’heure au Québec. Il montera à7,45$ le 1er mai prochain et à7,60$ le 1er mai 2005.

DROIT À UNEASSURANCE-MALADIECOLLECTIVEABORDABLEPrès de 60 000 travailleurs ettravailleuses de l’alimenta-tion aux États-Unis viennentde remporter une impor-tante bataille contre troischaînes californiennes, aprèsune grève et un lock-out decinq mois. Le litige portaitprincipalement sur leur droità une assurance-maladiecollective abordable queleurs employeurs voulaientleur retirer. D’autres infor-mations au www.ufcw.org.

Au lieu d’aider, l’assurance-emploi fait toujours des ravagesDepuis le redécoupage administratif de l’assurance-emploi en 2000, les travailleuses et travailleurs saisonniersvoient leurs conditions d’admissibilité se durcir et leurspériodes de prestations se rétrécir.

Le MASSE, le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi, sonne l’alarme. Les manifestations se multiplientpour envoyer au gouvernement libéral fédéral unmessage de détresse.

À la mi-février, des groupes de sans-emploi ont bloqué laroute 138, entre Forestville et Baie-Trinité, sur la Côte-Nord. «Les politiques destructrices en matière d’assurance-chômage exposent des milliers de gens à la précarité, àl’insécurité et à la pauvreté, a déclaré Éric Dubois,coordonnateur du MASSE. Les gens tombent dans un trounoir qui les laisse sans emploi ni prestations pour unepériode pouvant aller jusqu’à 16 semaines. Dans le seulcomté de Manicouagan, sur la Côte-Nord, les perteséconomiques en prestations non payées sont évaluées àplus de 30 millions de dollars par année, depuis 1993.»

Pourtant, la caisse de l’assurance-emploi débordait d’unsurplus de 44 milliards en 2003 !

Le MASSE représente 17 groupes de défense des sans-emploi dans toutes les régions du Québec. Il profitera de laprochaine campagne électorale fédérale pour ramener àl’avant-plan la nécessité d’un régime d’assurance-chômage juste et d’accès universel.

Unimmensemerci !La cliniquede sangtenue àla FTQ le16 marsa attiréun nom-bre recordde 275 don-neurs. Nous tenons àremercier l’Associationdes manœuvres interpro-vinciaux (AMI), la Fra-ternité inter-provincialedes ouvriers en électricité(FIPOE) ainsi que lesbénévoles pour ce grandsuccès. Bien sûr, il fautsouligner la grandegénérosité des hommeset des femmes qui ontdonné du sang.

À l’an prochain !

Page 12: Le Monde ouvrier - Fédération des travailleurs et

LE TAUX DE PRÉSENCE

SYNDICALE AU QUÉBEC A

AUGMENTÉ DE 0,8 POINT DE

POURCENTAGE POUR

ATTEINDRE 41,2 % DE LA MAIN-

D’ŒUVRE EN 2003, RÉVÈLE LE

DERNIER RELEVÉ ANNUEL DE

STATISTIQUE CANADA. «LA

PROGRESSION EST CONTINUE

DEPUIS CINQ ANS ET LE QUÉBEC

SE SITUE TOUJOURS AU PREMIER

RANG DES PROVINCES

CANADIENNES ET AU PREMIER

RANG EN AMÉRIQUE DU NORD»,

REMARQUE LE SECRÉTAIRE

GÉNÉRAL DE LA FTQ, RENÉ ROY.

Le nombre de syndiqués aaugmenté au Québec en2003 à 1303 500, soit 44000de plus que l’année précé-dente et 200 000 de plus qu’ily a cinq ans. Pour l’ensembledu Canada, le taux est de32,4%, en très légère haussesur l’année précédente(32,2%). Aux États-Unis, letaux est de moins de 15%.

Pour la quatrième annéed’affilée, le Québec se classeau premier rang des provincescanadiennes, suivi de Terre-Neuve à 39,6%. L’Ontarioaffiche un taux de 28,5%, enqueue de peloton avec le Nou-veau-Brunswick (27,8%) etl’Alberta (24,2%).

La FTQau premier rang

Au Québec, la FTQ repré-sente environ 43% des syn-diqués, les syndicats indépen-dants 23%, la CSN 21%, laCSQ 9% et la CSD 4% .

«Au cours des cinq der-nières années, note RenéRoy, le taux de présence syn-dicale au Québec a progresséde presque deux points depourcentage, de 39,5 % en1999 à 41,2 % en 2003. Onpeut toutefois craindre quecette progression soit stoppée,et même que nous subissionsdes reculs, à la suite des loisantisyndicales votées par legouvernement Charest, enparticulier les amendementsau Code du travail qui ou-vrent grande la porte à lasous-traitance de cheap laboret les projets de loi pour désyn-diquer carrément deux grou-pes dans les services de gardeet la santé.»

Grande différenceprivé-publicOn note toujours une grandedifférence entre le secteurpublic, où le taux de présencesyndicale est de 81,4% et lesecteur privé, où il n’est quede 28,4%. Pour le privé, c’estquand même une progres-

sion de un point de pourcen-tage en un an. «Cela expliquepourquoi la FTQ s’est toujoursbattue et se bat encore pouraméliorer la législation du tra-vail en vue de faciliter l’accès àla syndicalisation», expliqueRené Roy.

L’avantage d’être syndiquéSelon Statistique Canada, lesalaire horaire moyen dessyndiqués (hommes et fem-mes) au Québec en 2003 estde 20,01 $, alors que celuides non-syndiqués est de15,67 $, un écart de 4,34 $l’heure en faveur des syn-diqués.

L’avantage syndical estencore plus grand pour lesfemmes que pour les hom-mes. Ainsi, le salaire horairemoyen des femmes syndi-quées est de 19,17$, comparé

à 13,87$ pour les non syn-diquées.

Hommes, femmes,jeunesChez les hommes, le salairehoraire moyen des syndiquésest de 20,73 $, comparé à17,45 $ pour les non-syn-diqués.

Par ailleurs, les femmesgagnent 92,5% du salaire deshommes chez les syndiquéeset 79,5% chez les non syn-diquées.

Selon Statistique Cana-da, 43,1 % des hommesayant un emploi sont syn-diqués au Québec comparé à39,1 % des femmes, soit unedifférence de quatre pointsde pourcentage. Dans lesecteur privé, les hommessont davantage syndiquésque les femmes, alors quec’est le contraire dans le

secteur public.Par ailleurs, le taux de

présence syndicale chez lesjeunes de 15 à 24 ans se situeà 22,9%, soit un peu moinsque l’an dernier (23,2 %)mais beaucoup mieux qu’il ya cinq ans (18,4% en 1998).

Source : Statistique Canada, Enquête sur lapopulation active, CD-ROM 2003

▼ SCFP : Office municipal d’habitation (Rimouski),Bibliothèque municipale (Baie-Comeau), municipalité ducanton de Gore – cols bleus (Lakefield), Résidence Louvain –entretien (Montréal)▼ Métallos : Musée régional de la Côte-Nord (Sept-Îles),Musée national des Beaux-Arts du Québec – agents desécurité (Québec), Tour Telus – agents de sécurité (Montréal),Les Industries P.R. (Terrebonne), Fabrication Powercast (St-Eustache), Industries Portneuf (Portneuf)▼ SCEP : raffinerie Shell (Montréal), scierie Gestofor (St-Raymond), Louisiana Pacific – cour à bois (Chambord), MDF LaBaie – techniciens de laboratoire (Saguenay)▼ TUAC : SuperClub Vidéotron (Longueuil), BoulangerieMulti-Marques (Laval), magasin de tissus Bouclair (Ste-Foy),marché Provigo (Verdun), Bermatex Textile (Montmagny),Intersan (Ste-Sophie), Autobus Voltigeurs (Drummondville),Produits diététiques Nellson (Lachine), Centre Asticou –cafétéria (Gatineau), Studio G.D. Sérigraphie (Laval), marchéMétro (Beauceville), Canon Canada - techniciens (Montréal),carrière La Baie (La Baie), carrière Astra (St-Ludger-de-Milot),carrière Beluro (Grandes-Bergeronnes), Récupération NordBen (St-Paul de Joliette)▼ Teamsters : Compo Haut-Richelieu (Iberville), TransportThom (Gatineau), Groupe Tekdata (Brossard)▼ SQEES-UES : hôtel Best Western Jacques-Cartier(Gatineau), Résidence Napoléon (Baie-Comeau), RésidenceHélène Lavoie (Rivière-Ouelle), Maison La Margelle (Sorel-Tracy), services d’entretien Probelle (Nicolet)▼ AFPC : Université du Québec à Montréal – assistantsd’enseignement et de recherche (Montréal), servicesinformatiques Méta-4 (Montréal)▼ TCA : Spinelli Honda (LaSalle), Robover (Québec)▼ SEPB : Librairie Renaud-Bray (St-Bruno-de-Montarville),Caisse Desjardins de Salaberry-de-Valleyfield, Caissed’assurances des travailleurs du vêtement (Montréal),Corporation de services des ingénieurs du Québec (Montréal)▼ SVTI : hôtel Hilton Garden (Montréal), Sac Drummond (St-Germain-de-Grantham)▼ SPQ : pompiers de Granby, Otterburn Park et Pontiac▼ AIEST : Opéra de Montréal, Orchestre symphonique deMontréal, Compagnie Jean-Duceppe

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Le Québec toujours au premier rang en Amériquedu Nord pour le taux de présence syndicale

Taux de présence syndicale (2003) %Canada 32,4 Québec 41,2Terre-Neuve 39,6Manitoba 37,3Saskatchewan 35,7Colombie-Britannique 33,8Île-du-Prince-Édouard 29,8Nouvelle-Écosse 28,6Ontario 28,5Nouveau-Brunswick 27,8Alberta 24,2

Progression du taux de présencesyndicale au Québec (1999-2003)Année %1999 39,52000 39,92001 40,42002 40,42003 41,2

43 %

4 %

9 %

21 %23 %

FTQ Indépendants CSN CSQ CSD

Répartition des effectifs syndicaux au Québec (2003)

12 / LE MONDE OUVRIER / MARS-AVRIL 2004

Un guide en orOn vous a élu membredu comité defrancisation de votreentreprise et vous nesavez pas trop quel rôlevous y jouerez et quelsera votre mandat ? Àcet effet, la FTQ a conçuun petit ouvrage quirépond à ces questions.Une dizaine de sujetsportant sur les difficultésles plus courantes y sonttraités : un accès rapide àdes renseignementsconcis sur les règles àsuivre. On peut consulter le guide sur Internet àl’adresse suivante www.ftq.qc.ca/francisation. Pourobtenir des exemplaires du guide, téléphonez au (514)383-8040.