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Le mythe de la crise économique qui arrive Les dirigeants sont effrayés…par les dirigeants effrayés

Le mythe de la crise économique qui arrive mythe...industries. Chers dirigeants, attention à ne pas rejoindre le cercle des "décideurs qui ont peur de la peur des décideurs "

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Le mythe de la crise économique qui arrive

Les dirigeants sont effrayés…par les dirigeants effrayés

Martin est l'expert d'IAC Partners sur les sujets de

stratégie et de Supply Chain.

Il mène des projets sur toute la chaîne de valeur des

produits – de la stratégie de sourcing à l'amélioration

de l'efficacité de la distribution, dans divers secteurs :

PGC, catering, automobile, etc. 

Martin H. Kaltenbach

Managing [email protected]+49 170 634 0883

Références sur demande

Co-écrit avec :

Damian BungartSenior [email protected]

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Les principaux économistes sont divisés quant à la

probabilité d'une récession ou d'un effondrement

économique imminent. Certains prédisent que cela

pourrait se produire dès 2020, d'autres sont plus prudents

quant au calendrier exact et enfin d'autres affirment que

cela ne se produira pas du tout. Cependant, une chose

est certaine : les dirigeants de toutes les industries

adoptent de plus en plus des comportements d'aversion

au risque.

Selon des études récentes, 33 % des dirigeants craignent

qu'un ralentissement de l'activité économique ne

devienne le principal obstacle à la croissance de leur

entreprise. 93 % de ces mêmes dirigeants prévoient une

forte croissance économique, dont 76 % prévoient des

taux de croissance de 6 % à 15 % pour l'année 2019. Bien

que la contradiction dans cet aperçu statistique soit

évidente, la question demeure : qu'est-ce qui fait craindre

aux dirigeants une crise économique potentielle et donc

freine leur engagement dans des projets stratégiques ?

Introduction

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Pour trouver la réponse à cette question capitale,

l’analyse des indicateurs classiques de santé d’une

économie permet de jauger avec pertinence son

orientation. L'un des indicateurs les plus utilisés

est la variation annuelle du produit intérieur brut

(PIB).

Les perspectives de taux de croissance du

PIB réel dans le monde, établies par le Fonds

monétaire international (FMI), révèlent une

tendance opposée à celle attendue en cas de

récession émergeante : les prévisions de taux de

croissance sont positives pour presque toutes les

économies des régions du monde, pour la période

2019 à 2021.

L'Asie-Pacifique (5,1 %) et l’Asie de l’Est (5 %)

affichent notamment des taux de croissance

solides. L'Afrique du Nord est également très

dynamique, avec des taux compris entre 4,2%

et 4,4%, suivie par l'Amérique du Nord (environ

2%) et l'Europe (environ 1,7%). Et ce malgré une

année 2018 record, après laquelle les entreprises

sont encore en train de traiter les commandes,

souvent avec des délais de 9 à 12 mois.

De solides indicateurs montrent une orientation claire

2019 2020 2021 Africa (Region) 3,6 3,8 3,8Asia and Pacific 5,1 5,2 5,3Australia and New Zealand 2,1 2,8 2,8Caribbean 3,6 3,7 3,9Central America 3,2 3,5 3,7Central Asia and the Caucasus -0,1 3,1 3,4East Asia 5 4,9 4,9Eastern Europe 2,4 2,3 2,2Europe 1,6 1,8 1,7Middle East (Region) 0,3 2,9 2,3North Africa 4,2 4,3 4,4North America 2,2 1,9 1,8

Croissance du PIB Variation annuelle en pourcentage

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La tendance générale est positive et n'indique

pas du tout une crise économique ou un

ralentissement. Par conséquent, une question

demeure : comment expliquer les discours et

comportements contradictoires des décideurs

quand les indicateurs classiques comme le PIB

ne montrent aucun signe de crise ? Les variations

cycliques de l'économie ne répondent pas à cette

question.

Trois raisons majeures peuvent donner des

explications à ce constat et peser sur les

perceptions : l'environnement politique mondial,

l’influence de l'innovation technologique sur

l'économie et l'inégalité de la répartition mondiale

des richesses.

Trois explications à la « bulle de la crise »

Les différends commerciaux sont au cœur de la scène politique mondiale : des tarifs douaniers excessifs engendrent une insécurité politique et économique

Du Brexit à la guerre commerciale Sino-Américaine

– par les temps qui courent, les dirigeants,

politiques et salariés ont de nombreuses raisons

de s'inquiéter de la mondialisation de l'économie.

En cas de crise économique, il serait compliqué

d'y remédier par la mise en œuvre d’un plan

d’action coordonnant tous les pays du monde.

L'attitude naissante « Œil pour œil, dent pour dent

" ne mène nulle part, de même que l'application

croissante de tarifs douaniers punitifs, qui

alimente l'escalade du conflit commercial en

cours. En outre, le probable Brexit à venir, avec

ou sans accord avec l'UE, plonge les entreprises

et les consommateurs dans l’incertitude.

Le doute quant à savoir si un Brexit se produira

est à peu près aussi perturbateur que l'événement

en lui-même.

Dès lors, les dirigeants hésitent de plus en plus à

investir dans l'innovation, le développement de

leurs activités ou le recrutement, ce qui impacte

l’économie mondiale sur le long terme.

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L'innovation a toujours été l'un des principaux leviers de la croissance économique, dont les brevets sont les indicateurs phares. Aujourd'hui, les start-ups sont à la pointe de l'innovation grâce à des processus simplifiés, agiles et rapides ; le tout sans brevets déposés

Désormais, pour mesurer l'innovation, il ne suffit

pas d'examiner le nombre de brevets déposés

ou les montants investis en R&D. Pour s’en faire

une vision précise, il faut quantifier les idées et

les services générés en analysant les nouveaux

business models et les start-ups.

Les cadres des multinationales de tous les

secteurs d'activité l'ont compris et tentent de plus

en plus d'avoir accès à l'innovation en investissant

dans des start-ups, dans la technologie ou en

créant des incubateurs pour ces entreprises en

croissance.

Avec l'essor du numérique, l'innovation

technologique devient étroitement liée à

l'interconnexion croissante des personnes et des

objets - par le biais de l'Internet des objets (IoT),

des entreprises de collecte de données et de la

blockchain.

Par conséquent, un événement donné dans

un secteur complètement différent aura des

conséquences immédiates sur les activités

d’autres entreprises en raison de leur

interdépendance. Ainsi, les dirigeants sont de

plus en plus prudents car ils craignent d'être

touchés par les problèmes d'une autre industrie.

De ce fait, ils limitent leurs possibilités de

croître à l’ère du numérique et d'évoluer sur de

nouveaux marchés. De nos jours, les anciens

leaders de l'innovation ont besoin d'incubateurs

pour rester à la pointe, accéder aux nouvelles

technologies et les mettre en œuvre au quotidien.

La maturité technologique est donc intimement

liée à l’innovation, une corrélation dont peu

d’entreprises tirent les conséquences.

Améliorer la répartition des richesses favoriserait la constitution d'une économie plus saine à l'échelle mondiale, ce qui permettrait de mieux appréhender l'environnement économique mondial et donc de réduire l'ampleur des crises futures

Le niveau de bien-être global dans la société

devrait être davantage pris en compte dans la

mesure de la santé économique. La richesse

mondiale, à savoir la croissance du PIB réel, n'est

pas un indicateur suffisant car il ne reflète pas la

répartition des richesses au sein de la société.

Cependant, il existe des indicateurs qui mesurent

l'égalité économique, par exemple le coefficient

de Gini, utilisé par les Nations Unies (ONU) et la

Banque mondiale. Ce chiffre compris entre 0 et

1 tient compte de l’équité de la répartition des

revenus, de la richesse et des capitaux au sein

de la population d'un pays - 0 représentant une

société avec une répartition parfaite et 1 une

société complètement inégale.

Dernièrement, le coefficient de Gini américain

était de 0,41, tandis que ceux de l'Allemagne, de la

France et du Royaume-Uni étaient respectivement

de 0,31, 0,32 et 0,33. Le coefficient de Gini le plus

bas est attribué à l'Ukraine (0,25), tandis que le

coefficient le plus élevé est attribué à l'Afrique

du Sud, avec 0,63. En réduisant les inégalités qui

entraînent une concurrence sociale malsaine,

les gouvernements réduiraient par conséquent

le stress chronique, augmentant ainsi le bien-être

de leur population.

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Cet indicateur est très utile aux spécialistes pour

compléter le tableau donné par la croissance du

PIB réel, lorsqu'on considère les pays développés.

Elle ne change que de quelques dixièmes de points

pour ces pays, alors qu'elle reste un indicateur

fiable de la santé économique des plus pauvres,

où la nourriture, le logement et l'eau potable

demeurent des enjeux essentiels.

Un exemple récent de la façon dont l'inégalité des

richesses peut diviser les populations est celui des

feux en Amazonie : le gouvernement brésilien a

refusé l'aide étrangère, arguant que s'il acceptait

de l'aide, il serait contraint de cesser ses activités

de brûlis, car elles polluent l'environnement. Selon

lui, le Brésil ne pourrait alors jamais prétendre au

succès économique que les grandes puissances

comme l’Europe ou les Etats-Unis ont atteint en

usant de méthodes non moins dégradantes pour

l’environnement durant des décennies.

Un exemple pratique est le Bhoutan, qui a introduit un indice de bonheur qui mesure le succès des activités administratives du gouvernement. Comme résultat révélateur, au cours de la même période où l'indice de bonheur a augmenté, le PIB national du Bhoutan a augmenté de la même façon.

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Quelles leçons pour les dirigeants ?L'instabilité de l'environnement politique

actuel, le rythme soutenu de l’innovation et les

inégalités économiques mondiales sont autant

de raisons valables pour les dirigeants - comme

pour tous les autres - d'être préoccupés par la

situation et le développement économique.

Cependant, il n'y a pas de preuve factuelle qu'une

crise économique arrivera bientôt. Au contraire

: comme le montrent les taux de croissance du

PIB mondial, l’économie est en bonne santé et

continuera de croître dans les années à venir.

Par conséquent, les dirigeants et décideurs

devraient se concentrer sur un développement

international robuste, des processus solides et

pensés pour le futur et la mise en œuvre de

stratégies d'innovation pour améliorer et/ou

maintenir un avantage concurrentiel dans leurs

industries.

Chers dirigeants, attention à ne pas rejoindre

le cercle des "décideurs qui ont peur de la peur

des décideurs ".

Le défi sera de « barrer » pour faire naviguer

vos entreprises à travers un avenir où

certains indicateurs clés ont moins de poids,

où les dynamiques auront changé, où les

consommateurs seront connectés et auront une

voix plus forte et où l'innovation jouera un rôle

croissant et déterminant pour prospérer.

Il vous faudra une vision stratégique affutée pour

diriger votre navire à travers une mer inconnue.

IAC Partners est un cabinet de conseil en

stratégie présent partout dans le monde qui aide

ses clients à se préparer à l'imprévu.

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